La Voix citoyenne - Édition numéro 3 - Octobre 2020
Journal communautaire du Vieux-Gatineau abordant les aspects communautaires, commerciaux, citoyens et environnementaux.
Journal communautaire du Vieux-Gatineau abordant les aspects communautaires, commerciaux, citoyens et environnementaux.
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Sabine Joanicot, citoyenne
Photo : Marie Séguin et Stéphane Guitard.
Nous avons rencontré
Sabine chez elle, à son
domicile, où elle accueille des
personnes vulnérabilisées par
l’âge ou la maladie : Ma famille,
dit-elle toute souriante, faisant
allusion à sa culture africaine.
Tout au Iong de l’entrevue,
Sabine nous parlera d’entraide,
de respect, d’amour d’autrui.
Madame se présente d’abord
comme une femme noire,
Madame Sabine Joanicot.
africaine, puis elle se ravise,
Je suis une citoyenne du monde, dit-elle, fièrement.
Elle a fait ses études universitaires en France, qu’elle a habité
plusieurs années, avant de s’installer au Canada, en Ontario
d’abord, puis au Québec, à Montréal, et finalement, dans le secteur
du Vieux-Gatineau.
Depuis sa tendre enfance, suivant I'exempIe de sa mère, médecin de
village, instinctivement elle prendra bien soin des plus vulnérables,
souvent bénévolement.
Elle raconte, avec cette fougue qu’on lui connaît, quelques
anecdotes touchantes de personnes qu’elle a accompagnées et
soignées jusqu’en fin de vie. Elle les a aimées tendrement et tous et
toutes l’ont traitée comme leur propre fille. Aujourd’hui, certains de
ses résidents vivent chez-elle depuis plus d’une dizaine d’années.
Comme dans son Afrique natale, rarement on ne prononce les
prénoms, plutôt, mamie, maman, ma fille, papa. Chez Sabine, on rit,
on pleure, on s’obstine, on s’engueule, dit-elle, comme on le fait dans
toutes les familles. Et vlan! Soudainement elle tape fort sur la table
se rappelant qu’une intervenante lui avait dit de ne pas trop
s’attacher à ses résidents.
Sabine a parlé fort pour lui dire qu’elle avait deux chats auxquels elle
était très attachée comme bien d’autres familles le sont aussi pour
Ieurs animaux domestiques : Non Madame! Me détacher de mes
résidents, c’est impossible!
A-t-elle déjà été victime de racisme? Voici sa réponse : Non, je ne
crois pas. Ah, peut-être une fois, oui. J’avais rendez-vous pour un prêt
hypothécaire. Aussitôt arrivée, encore debout dans l’entrée, on me dit
qu’on ne m’accordera pas ce prêt. C’était pour cette maison-ci, pour
réaliser mon rêve de prendre soin des gens à plein temps. J’ai donc
raconté mon histoire dans une autre banque. On m’a écoutée et
accordé le prêt.
Je suis, avec mon mari, propriétaire de cette résidence de soins
depuis seize ans et je travaille en collaboration avec le CISSSO
(Centre intégré de santé et de services sociaux de I'Outaouais).
Pour terminer, elle souhaite des rues avec dos d’âne pour assurer la
sécurité des gens qui participent aux diverses activités des nombreux
organismes communautaires du secteur Vieux-Gatineau.
Par Marie Séguin et Stéphane Guitard.
Pauline Bouchard, directrice de l'AGAP
Pauline Bouchard, directrice
générale de l'AGAP.
L
’été dernier, le journal La Voix
citoyenne rencontrait Pauline
Bouchard, la directrice générale de
l’Association des gens d’affaires et
professionnels (AGAP) du Vieux-
Gatineau. Avec son expérience d’une
douzaine d’années, Pauline en connaît
long sur les enjeux de la revitalisation de
notre quartier. Un quartier dont elle se
sent proche en raison de ses gens. Et aussi de ses grands besoins.
Née dans le village côtier de Pointe-Lebel, Pauline a été initiée très
tôt aux rouages du commerce de détail. Dès l’âge de 13 ans, elle
devenait actionnaire du magasin général de la place! Une astuce que
son père avait imaginée afin d’intéresser
ses trois filles à l’administration de la petite
entreprise familiale. Pauline y travaillait sept
jours sur sept, en dehors des heures de
classe évidemment. On y vendait de tout,
sauf de l’alcool le dimanche, raconte-t-elle.
C’est aussi là qu’elle allait développer son
savoir-faire en relations publiques.
Après un parcours atypique, Pauline a
décidé de s’embarquer pour les Îles
Comores, un archipel de l’océan Indien. En
compagnie de son conjoint, elle y travaillera
pendant quatre ans à faire de la
sensibilisation et de l’accompagnement sur des questions de santé
auprès des populations locales. Expérience qui, semble-t-il, allait lui
donner la piqûre du développement territorial. Et local.
Développer un quartier exige du temps, des habiletés et des
La Voix citoyenne - Octobre 2020 - Page 2
Photo : AGAP.
Photo : site internet de l'AGAP.
L'AGAP est un partenaire majeur pour Merveilles de Sable.
ressources, surtout si la
pauvreté économique y est
installée depuis des
générations. Il est donc
important de valoriser notre
richesse humaine et de
partager nos moyens afin
d’augmenter les chances de
transformation. Pour Pauline, L'AGAP au Bazar de l'emploi 2016.
il va de soi que l’AGAP doit développer et maintenir des liens fertiles
entre les commerces, les entreprises privées, les organismes
communautaires et les résidents et travailleurs du quartier. D’ailleurs,
avec la démarche de revitalisation urbaine intégrée (RUI), l’AGAP se
veut un partenaire reconnu au niveau de la Ville, rappelle Pauline.
Une chose est sûre, si vous participez à Valorifête ou aux Merveilles
de sable, si vous assistez aux activités de
réseautage de l’AGAP ou si vous
fréquentez le Marché Notre-Dame et
Propulsion scène, vous y croiserez
Pauline. Et vous conviendrez que la
réussite de toutes ces activités dépend en
bonne partie des solides échanges qu’elle
sait développer entre les partenaires et
d’une vision du développement local.
Deux aspects que le parcours
professionnel de Pauline semble mettre
en lumière.
Souhaitons que l’AGAP poursuive sur
cette lancée malgré les circonstances contraignantes de la pandémie.
Par Ève Gaboury.
Photo : site internet du CVQ-VG