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VIEUX
Inspection des finances, Cour des comptes ou Conseil
d’état. J’ai choisi la Cour des comptes parce que j’avais
la possibilité d’y aller, que c’est un endroit privilégié
dans la haute fonction publique et que ça
correspondait à ma culture et à mon parcours.
Est-ce que la façon d’étudier aux USA diffère
de la façon d’étudier en France ?
Il y a de très grandes différences entre les
moyens dont disposent les universités françaises
et américaines, même par rapport à l’INT. Des
moyens phénoménaux. J’étais au Media Lab, un
laboratoire très à la pointe avec des chercheurs
d’un très haut niveau et des étudiants. Il y a
vraiment une confiance entre enseignants et
étudiants. Aux Etats-Unis, on sent que
l’enseignant est vraiment alimenté par le travail
que font les étudiants, avec un degré d’attente
assez supérieur.
Quelles étaient vos motivations pour
intégrer l’ENA ?
Quand j’ai commencé à travailler dans
l’administration publique, c’était en tant que
contractuel et un contractuel n’avait pas vocation
à rester dans l’administration. Les postes
d’encadrement sont limités, ils sont réservés à
des haut-fonctionnaires. Dès lors que continuer
de travailler dans l’administration m’intéressait,
je devais préparer l’ENA. J’ai dû me replonger
dans les études la même année que mon
mariage, c’était en quelque sorte le prix à payer
pour réorienter ma carrière dans l’administration
publique.
Pourquoi avoir choisi la Cour des comptes à
la sortie de l’ENA ?
D’avoir eu à la base une formation de gestion à
Dauphine, je me sentais plus d’affinités avec ce
métier. En réalité, il y a un classement de sortie,
si vous êtes éligible aux grands corps de l’État, ce
qui était mon cas, vous avez 3 débouchés :
Dans cette période compliquée pour le monde
de la culture, quel a été est votre ressenti
durant l’année passée ?
C’est une année dramatique pour la culture parce
qu’elle avait été un peu sanctuarisée ces dernières
décennies en France et elle a été totalement sacrifiée
sur l’autel de la crise sanitaire. C’est quelque chose de
spécifique qu’il nous faut protéger, ce n’est pas une
marchandise comme les autres. Dès lors qu’il a fallu
faire des choix, elle a été désigné comme non
essentielle et c’est particulièrement difficile, ça fait
quasiment un an que tout est arrêté. On a eu une
petite fenêtre de réouverture entre juillet et octobre
mais avec beaucoup moins de monde que d’ordinaire.
Le Louvre ou Versailles, c’est 80% de visiteurs
étrangers qui n’étaient plus là. Étant un établissement
industriel et commercial, nous avons dû nous baser
sur nos recettes propres pour pouvoir tourner, des
recettes propres qui ont quasiment disparu depuis le
début de la crise.
Pensez-vous que cette crise sanitaire a permis
un regain d’intérêt pour la culture, un
engouement pour la future réouverture des
musées ?
On a constaté ce phénomène cet été quand les lieux
culturels ont rouverts. Au Grand Palais, nous avons
ouvert une exposition début juillet, une reconstitution
de la destruction de Pompéi qui a eu un succès fou.
On a accueilli plus de 200 000 personnes en étant
complet pendant 4 mois. Il y avait une vraie attente du
public. Est-ce que ça va continuer et est-ce que le
public va encore être au rendez-vous ? On l’espère
mais on mesure mal encore l’impact profond que
cette crise va avoir sur nos modes des vie. On espère
qu’il y aura toujours une envie de culture, de
rencontres, de partage d’émotions de la part du
public.
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