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03 Des nouvelles de vos vignes DOSSIER Un été sous haute tension Tel un sprint final, l’été lance le compte à rebours jusqu’aux vendanges, cette période tant attendue durant laquelle Cyriaque, votre vigneron, récoltera enfin le fruit du travail de toute une année. Avant d’arriver à cette phase décisive, les vignes ont traversé une multitude d’épreuves : entre conditions climatiques défavorables et maladies de la vigne, pour Cyriaque et son équipe, l’été est une saison déterminante et il n’est pas question de relâcher la pression ! Le développement de la vigne en été «La vigne est une liane, elle est programmée pour pousser. Le rôle du vigneron est de la maîtriser et de l’aider à produire du raisin», explique Cyriaque, très attentif à la croissance des vignes et notamment pendant les périodes décisives. Durant l’été, la vigne va atteindre plusieurs stades de développement appelés stades phénologiques qui vont permettre de se faire une idée sur la quantité de la récolte. Stade numéro 1 : la floraison Ce joli phénomène se produit au début de l’été ; on le remarque facilement car une multitude de petites fleurs blanches apparaissent sur la future grappe. La floraison dure environ une semaine pendant laquelle les vignes doivent se polliniser elles-mêmes. Pour cela, elles ont besoin de conditions climatiques favorables : des températures douces, entre 20 et 25 degrés, un temps sec et sans précipitation. C’est une étape décisive car seules les fleurs fécondées donneront du raisin. Au Château La Roque, la floraison a eu lieu mi-juin et s’est étalée sur 3 semaines. Le climat était idéal et Cyriaque n’a noté aucun aléa durant cette période. Stade numéro 2 : la nouaison Tout de suite après la floraison, place à la nouaison, qui marque le début du développement du fruit. Les fleurs fécondées se transforment en petits grains de raisins de la taille d’un grain de poivre. À ce moment-là, la vigne opère une importante multiplication de ses cellules, un travail fatiguant qui la rend fragile aux attaques extérieures telles que les champignons comme le mildiou ou l’oïdium. À cette étape, la vigne risque également la coulure, un phénomène naturel provoqué par une non fécondation des fleurs ainsi que le millerandage, qui correspond à une mauvaise fécondation avec un retard de développement des baies. Par chance, les cépages du Languedoc tels que la syrah, ne sont pas particulièrement sensibles à ces phénomènes et votre parcelle n’a pas été touchée. La feuille contaminée par le mildiou jaunit et s’assèche. Vos syrahs en cagette, prêts à être emmenés à la cuverie.
Des nouvelles de vos vignes 04 DOSSIER «Tant que le raisin n’est pas dans la cuve, on est sûr de rien !» Les raisins chargés dans le camion benne sont emmenés à la cuverie. Cyriaque, Vigneron du Château La Roque Stade numéro 3 : la fermeture de la grappe Au fil des semaines, les baies vont se développer et grossir jusqu’à atteindre le stade de fermeture de la grappe. Cela signifie que les baies ont une taille suffisante pour se toucher. Une fois ce stade atteint, la grappe est plus vigoureuse et moins en danger face aux champignons. Stade numéro 4 : la véraison Ce stade correspond au changement de couleur des baies. Elles perdent leur couleur verte herbacée et se teintent d’une jolie couleur violacée pour les raisins rouges, tels que vos syrahs, et quant aux blancs, la peau devient plus fine et vire au jaune translucide. Le mildiou met la pression ! Si vous avez déjà cultivé un potager, vous avez certainement entendu parler du mildiou. Pour les autres, petite séance de rattrapage ! Le mildiou est un vilain champignon qui attaque vigoureusement certains types de plantes tels que les pommes de terre, les tomates mais aussi la vigne. Il est transporté par la pluie et adore l’humidité, c’est d’ailleurs pour cela qu’une grande partie des travaux viticoles (palissage, effeuillage, rognage) consiste à aérer les vignes. En règle générale, le climat languedocien est plutôt sec et ensoleillé, ce qui n’est pas favorable à la prolifération du mildiou mais cette année, il y a eu beaucoup plus d’eau que d’habitude et par conséquent plus de pression ! «Tant que la vigne n’a pas atteint la véraison, elle est très sensible au mildiou», nous explique Cyriaque qui a redoublé de vigilance pour protéger les vignes. Le Château La Roque est conduit selon les règles de l’agriculture biologique et biodynamique. Pour lutter, Cyriaque utilise le traitement autorisé par le label, à base de cuivre. C’est un traitement préventif organique qui agit comme fongicide contre les champignons et empêche la propagation. Il est autorisé car il n’est pas absorbé par la vigne : c’est ce que l’on appelle un produit «de contact», lessivé à chaque fois qu’il pleut. Malgré la forte pression, les syrahs ont la particularité d’être résistants au mildiou contrairement à d’autres cépages plus sensibles tels que les grenaches, aussi cultivés au Château La Roque. Cyriaque estime avoir sauvé 95% de la récolte, un résultat très satisfaisant ! Les vendanges Le défi du vigneron est d’évaluer la parfaite maturité des raisins pour définir la date idéale des vendanges. Pour cela, il faut contrôler deux types de maturité : La maturité technologique : elle correspond à la mesure de la teneur en sucre et de l’acidité totale des raisins. Le sucre va définir le degré d’alcool potentiel du vin, car, rappelons-le, c’est lui qui sera transformé en alcool durant la vinification. La maturité phénolique : elle peut être définie par la maturité des matières solides du raisins (peau, pulpe, pépins mais aussi rafles). Elle correspond à la quantité de polyphénols (anthocyanes et tanins) présents dans toutes ces parties de la grappe. Pour contrôler la maturité technologique, Cyriaque prélève 200 baies sur une parcelle, les broie, extrait le jus et analyse le degré potentiel d’alcool. Mais pour lui, la meilleure façon de savoir si le raisin est mûr, c’est d’observer et de goûter ! «J’analyse tout, l’épaisseur du raisin, l’astringence sur la peau, la couleur et le goût des pépins, il y a beaucoup d’éléments à prendre en considération !». Au Château La Roque, les vendanges durent 1 mois, pendant lequel entre 20 et 35 vendangeurs travaillent tous les jours pour ramasser les raisins sur 41 hectares de vignes ! Ils cueillent manuellement les grappes, les disposent dans des cagettes puis les transportent en chambre froide pendant 30 heures. En effet, il fait habituellement trop chaud pendant les vendanges pour que le raisin soit manipulé et trié directement après la cueillette. Chaque minute compte, car dès que le raisin n’est plus sur la vigne, il s’abîme très rapidement. Pour éviter les blessures, la consigne est d’agripper la grappe d’une main, de couper la queue avec l’autre et de toujours garder une distance de deux mètres entre chaque vendangeur. Après cette période de travail acharné, toute l’équipe du Château peut souffler et se retrouver pour la fête traditionnelle de fin de vendanges. Pour les vignes, épuisées d’avoir produit tout ce raisin, c’est l’heure du repos végétatif, elles entrent en phase de dormance. En revanche, pour Cyriaque, c’est l’heure du bilan ! La qualité des baies est-elle au rendez-vous ? Leur état sanitaire est-il bon ? La quantité de raisin et de jus est-elle satisfaisante ? Toutes ces réponses seront nécessaires pour estimer la réussite du millésime 2021. Encore un peu de patience, vous saurez tout, dans votre prochaine rétrospective !
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Page 3: L’été 02 Les stades de croissan
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