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LE SUIVI DU PATIENT TRANSFUSE - Mapar

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SESSION POUR <strong>LE</strong>S GENERALISTES 833<br />

<strong>LE</strong> <strong>SUIVI</strong> <strong>DU</strong> <strong>PATIENT</strong> <strong>TRANSFUSE</strong><br />

C. Claquin. Département d’Anesthésie-Réanimation de Bicêtre, Hôpital de Bicêtre,<br />

78 rue du Général Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre.<br />

INTRO<strong>DU</strong>CTION<br />

Lors d’une hospitalisation, une indication de transfusion de produits sanguins<br />

labiles (PSL) peut être nécessaire. L’information et le recueil du «consentement<br />

éclairé» du patient est alors obligatoire [1].<br />

1. QUELS PRO<strong>DU</strong>ITS PEUT -IL RECEVOIR�?<br />

• Les globules rouges (concentré globulaire, CG)<br />

• Le plasma frais congelé (PFC)<br />

• Les plaquettes (CUP)<br />

2 . QUELS SONT <strong>LE</strong>S RISQUES RESI<strong>DU</strong>ELS LIES A LA TRANSFUSION�?<br />

2.1. RISQUES LIES AUX VIRUS PATHOGENES MAJEURS TRANSMISSIB<strong>LE</strong>S<br />

PAR <strong>LE</strong>S CONCENTRES GLOBULAIRES (CG)<br />

Les virus pathogènes majeurs sont le VIH, le VHB et le VHC. Malgré les mesures<br />

préventives de sélection des donneurs et la performance des dépistages en laboratoire<br />

de ces agents infectieux qui ne cessent de progresser, il persiste un risque résiduel de<br />

transmission de ces agents par la transfusion. Ce risque est principalement lié à l’existence<br />

d’une fenêtre sérologique qui précède l’apparition des marqueurs sérologiques<br />

(antigènes, anticorps) au moment de la primo-infection. Au cours de cette fenêtre sérologique<br />

les résultats de dépistage sont négatifs alors que le sang du donneur récemment<br />

infecté est potentiellement infectieux. Des modèles mathématiques basés sur l’incidence<br />

des infections transmissibles chez les donneurs de sang en France et sur la durée<br />

estimée des fenêtres sérologiques qui varie selon les infections virales, sont aujourd’hui<br />

la seule approche pour mesurer les risques résiduels devenus très faibles. Les estimations<br />

de ces risques résiduels liés à la fenêtre sérologique figurent dans le Tableau I.<br />

En ce qui concerne les plasmas frais congelés à usage thérapeutique ils font tous<br />

l’objet d’une procédure de sécurisation. Il s’agit soit de plasma viro-atténué par<br />

solvant-détergent, soit de plasma unitaire sécurisé par une quarantaine de 4 mois, au<br />

terme de laquelle le donneur est recontrôlé pour tous les marqueurs viraux. Ainsi les<br />

risques résiduels associés à la transfusion de plasma frais congelé sont encore inférieurs<br />

à ceux des produits sanguins labiles cellulaires.


834<br />

MAPAR 2000<br />

Infections<br />

virales<br />

Tableau I<br />

Risques résiduels liés à la fenêtre sérologique<br />

Risque<br />

résiduel<br />

lié<br />

à la<br />

fenêt<br />

re<br />

sérologique<br />

estimé<br />

sur<br />

la<br />

période<br />

1994-1996<br />

VHB Moyenne<br />

: 1 pour180<br />

000<br />

transfusions<br />

VHC Moyenne<br />

: 1 pour<br />

200�<br />

000<br />

transfusions<br />

VIH Moyenne<br />

: 1 pour<br />

1 million<br />

transfusions<br />

2.2. RISQUES LIES AUX AUTRES VIRUS TRANSMISSIB<strong>LE</strong>S PAR <strong>LE</strong> SANG<br />

D’autres infections sont susceptibles d’être transmises par la transfusion dans la<br />

mesure ou de nombreuses infections systémiques comportent une phase de virémie.<br />

Cependant le dépistage de ces infections n’est pas réalisé en routine en raison d’un<br />

risque de transmission très faible, du fait d’une virémie très courte. C’est le cas par<br />

exemple du parvovirus B19 et du virus de l’hépatite A.<br />

D’autres virus comme les virus herpès (Epstein Barr) sont présents dans le sang,<br />

mais la déleucocytation systématique des PSL cellulaires à compter du 1e avril 1998<br />

réduit en théorie le risque de transmission de ces virus à localisation principalement<br />

intraleucocytaire. Il est à noter que le cytomégalovirus (CMV) qui est parmi les virus<br />

du groupe herpès celui qui joue le rôle le plus important dans les syndromes mononucléosiques<br />

post-transfusionnels fait l’objet d’un dépistage afin de réserver les PSL «CMV<br />

négatifs» aux patients immunodéprimés (greffés).<br />

2.3. RISQUES LIES AUX BACTERIES TRANSMISSIB<strong>LE</strong>S PAR <strong>LE</strong> SANG<br />

Les bactéries peuvent être transmises par les PSL. En effet, le sang peut être prélevé<br />

chez un donneur au moment d’une bactériémie asymptomatique ou être contaminé au<br />

moment du prélèvement si les règles de désinfection de la peau ne sont pas respectées.<br />

L’interrogatoire et l’élimination du don du sang pour un donneur éventuellement porteur<br />

d’une infection, ainsi que les bonnes règles de désinfection de la peau, devraient<br />

faire disparaître ces risques.<br />

2.4. RISQUES VIS-A-VIS DES AGENTS TRANSMISSIB<strong>LE</strong>S NON CONVEN-<br />

TIONNELS RESPONSAB<strong>LE</strong>S DES ENCEPHALOPATHIES SUBAIGUES<br />

SPONGIFORMES TRANSMISSIB<strong>LE</strong>S (ESST).<br />

La principale ESST est la maladie de Creutzfeldt-Jacob (MCJ), cette maladie fait<br />

l’objet d’une surveillance par le réseau national de santé publique.<br />

A ce jour aucun cas documenté de transmission par les PSL n’a été rapporté chez<br />

l’homme dans les conditions habituelles d’utilisation de ces produits thérapeutiques.<br />

Les études épidémiologiques disponibles ne rapportent aucun lien entre l’apparition<br />

d’une MCJ et les antécédents de transfusion sanguine. Aucun outil diagnostique n’étant<br />

disponible à ce jour, la prévention de ce risque théorique de transmission repose sur<br />

l’étape de sélection des donneurs qui doit contre-indiquer le don chez les personnes<br />

présentant des facteurs de risques de développement des ESST.<br />

Enfin il est vraisemblable que la déleucocytation systématique des PSL cellulaires<br />

mise en œuvre à partir du 1e avril 1998, contribue encore à réduire ce risque de transmission<br />

possible par transfusion.


SESSION POUR <strong>LE</strong>S GENERALISTES 835<br />

3 . SCHEMA DES ETAPES ENCADRANT LA TRANSFUSION (FIGURE 1)<br />

SCHEMA DES ETAPES ENCADRANT LA TRANSFUSION<br />

Les documents remis au patient sont encadrés<br />

Décision de première transfusion<br />

ou<br />

Probabilité de transfusion (anesthésie)<br />

Information sur la transfusion (cf annexe 1)<br />

Examens prétransfusionnels<br />

Transfusion<br />

- Document attestant les produits transfusés<br />

- Ordonnance d’examens à 3 mois<br />

Figure 1 : Schéma des étapes encadrant la transfusion<br />

4 . QUEL<strong>LE</strong> INFORMATION SUR LA TRANSFUSION ?<br />

4.1. L’INFORMATION A PRIORI<br />

• Elle doit comporter un support écrit (Annexe 1) avec des explications orales<br />

• Ceci peut être fait dans le cadre de la consultation d’anesthésie ou lors de la prescription<br />

de transfusion.<br />

• Le rapport bénéfice/risque doit être mis en balance.<br />

• On doit informer des risques avérés et des risques théoriques.<br />

• On doit recueillir le consentement du patient pour pratiquer les sérologies virales<br />

pré-transfusionnelles (recherche hépatite B, UIH et ALAT)<br />

4.2. L’INFORMATION A POSTERIORI<br />

• Elle doit se faire sur un support écrit et signé par un médecin en précisant la nature et<br />

la quantité des produits transfusés.<br />

• Un double sera envoyé au médecin traitant<br />

• La transfusion peut être notée dans le carnet de santé<br />

• On propose également au patient de pratiquer des sérologies virales posttransfusionnelles,<br />

une trace de cette information doit être laissée dans le dossier transfusionnel<br />

(charge de la preuve).<br />

L’information à posteriori est d’autant plus importante en raison de la mesure d’ajournement<br />

définitif du don du sang pour les malades transfusés [2].


836<br />

MAPAR 2000<br />

5 . QUELS EXAMENS DOIT -ON PRESCRIRE�?<br />

Après une transfusion il est «recommandé de proposer» aux receveurs de produits<br />

sanguins labiles (PSL) un suivi comportant des analyses immunohématologiques et<br />

certains tests de dépistage de maladies transmissibles virales [3].<br />

On doit donc pratiquer :<br />

• Les examens immunohématologiques avec recherche d’agglutinines irrégulières (RAI)<br />

en vue de prévenir la survenue d’accident immunologique lors de transfusion ultérieure.<br />

Les patients particulièrement exposés à ce risque sont les sujets de sexe féminin<br />

avant la ménopause, les patients déjà porteurs d’agglutinines irrégulières, les patients<br />

atteints de cirrhose, de maladie congénitale de l’hémoglobine ainsi que ceux nécessitant<br />

des transfusions multiples en itérative.<br />

• Le dépistage des anticorps anti-VIH, même si le risque résiduel transfusionnel est<br />

actuellement faible (1 pour 1 000 000 unités de sang en moyenne) son intérêt au<br />

regard de la prévention doit être pris en compte. En cas de contamination dépistée<br />

après une transfusion, le constat de la séronégativité avant cette transfusion constituera<br />

un élément essentiel pour l’accès au dispositif d’indemnisation géré par le fond<br />

d’indemnisation des hémophiles et transfusés [5].<br />

• Le dépistage des anticorps anti-VHC (hépatite C). Il est dans l’intérêt du patient contaminé,<br />

quel que soit le mode de contamination de bénéficier d’un dépistage et d’un<br />

traitement le plus précocement possible. Par ailleurs, le risque transfusionnel est plus<br />

important pour cette infection (1 pour 200 000 produits transfusés en moyenne), de<br />

sorte qu’il importe qu’elle fasse l’objet d’une surveillance particulière.<br />

• Le dosage des alanines amino-transférase (ALAT) bien qu’il s’agisse d’un marqueur<br />

non spécifique d’hépatite virale, son dosage présente un intérêt certain pour permettre<br />

de dépister des hépatites dues à un nouveau groupe de virus ainsi que celle due au<br />

virus de l’hépatite B, aux herpès virus (CMV, EBV) et les hépatites posttransfusionnelles<br />

chez des patients immunodéprimés et hypogammaglobulinémiques.<br />

6 . CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE DE CE DEPIST AGE<br />

6.1. RECUEIL PREALAB<strong>LE</strong> OBLIGATOIRE <strong>DU</strong> CONSENTEMENT <strong>DU</strong> MALADE<br />

Le code de déontologie médical prévoit en son article 35 que le médecin doit donner<br />

une information orale et claire à son patient notamment sur les investigations qu’il<br />

lui propose, et en son article 36 que le consentement du patient doit être recherché dans<br />

tous les cas ; le médecin doit respecter un éventuel refus du patient. Le receveur qui<br />

refuse n’est toutefois jamais tenu de signer un document mentionnant son refus, mais le<br />

médecin doit le consigner dans son dossier.<br />

6.2. <strong>LE</strong> PRATICIEN PRESCRIPTEUR DES TESTS DOIT ETRE DESTINATAIRE<br />

DE <strong>LE</strong>URS RESULTATS<br />

Il est tenu d’informer le patient des résultats quels qu’ils soient au cours d’un entretien.<br />

Lorsque ces résultats sont positifs ou anormaux, il convient que le praticien informe<br />

celui-ci sur les risques liés à l’affection dépistée, sur les précautions et le suivi médical<br />

qu’elle impose.<br />

6.3. DECLARATION OBLIGATOIRE D’UNE SEROPOSITIVITE<br />

La circulaire du 6 août 1996 [4] précise que la découverte d’une séroconversion ou<br />

d’une séropositivité virale chez un receveur de produit sanguin labile doit faire l’objet<br />

d’une déclaration obligatoire.<br />

Le médecin traitant doit avertir :<br />

• Le médecin hospitalier qui a pratiqué la transfusion


SESSION POUR <strong>LE</strong>S GENERALISTES 837<br />

• Le correspondant d’hémovigilance de l’établissement de santé<br />

• Le correspondant d’hémovigilance du service de transfusion<br />

Ces deux correspondants d’hémovigilance vont rédiger une fiche d’incident transfusionnel<br />

(FIT).<br />

La fiche d’incident transfusionnelle (FIT) a pour objet le constat de l’incident et une<br />

amorce d’analyse relative à son imputabilité. Dans le cas ou la FIT ne permet pas de<br />

déterminer avec précision et certitude l’imputabilité de l’incident et ses éventuelles conséquences<br />

pour les autres receveurs, les correspondants en liaison avec le coordonnateur<br />

régional poursuivent l’enquête à la recherche d’autres facteurs de risque, et étudient le<br />

statut sérologique des autres receveurs de PSL préparés à partir du même don.<br />

CONCLUSION<br />

En ce qui concerne les différentes étapes de la transfusion sanguine, il est clair que<br />

l’information au patient est une étape fondamentale. Elle doit être réalisée à priori avant<br />

la transfusion avec la recherche du consentement du patient pour les examens prétransfusionnels<br />

et elle doit être réalisée à postériori afin d’informer le patient qu’il a été<br />

transfusé et recueillir son accord pour les examens post-transfusionnels.<br />

Le médecin traitant joue ici un rôle fondamental en ce qui concerne les examens<br />

post-transfusionnels. C’est lui qui est le garant de la réalisation de ces examens, des<br />

résultats et de l’information du patient. En cas de séroconversion, il doit respecter l’obligation<br />

de déclaration aussi bien au service transfuseur qu’aux correspondants<br />

d’hémovigilance. En effet, cette séroconversion est à déclaration obligatoire et doit<br />

faire l’objet d’une enquête afin de déterminer l’imputabilité ou non de la transfusion<br />

dans cette séroconversion et d’exclure du don un éventuel donneur contaminé.<br />

ANNEXE 1 :<br />

FEUIL<strong>LE</strong>T D’INFORMATION SUR LA TRANSFUSION<br />

Madame, Monsieur,<br />

Si votre état de santé nécessite une transfusion sanguine, ce document est destiné à<br />

vous informer sur les avantages et les risques de la transfusion de sang dite «homologue»<br />

(c’est à dire provenant d’un donneur de sang bénévole), ainsi que sur les examens<br />

à réaliser avant et après celle-ci.<br />

Dans le cas particulier d’une intervention chirurgicale, il est possible que la décision<br />

de transfuser soit prise alors que vous serez sous anesthésie. En conséquence, cette<br />

information est assez largement diffusée en préopératoire, et le fait qu’elle vous soit<br />

communiquée ne signifie pas nécessairement que vous recevrez une transfusion. Si<br />

vous avez dû recevoir une transfusion durant l’anesthésie, nous vous en informerons<br />

dès votre réveil.<br />

Pour en faciliter la lecture, ce document comporte une première partie résumée (CE<br />

QU’IL EST IMPORTANT DE SAVOIR) et une seconde partie plus détaillée (POUR EN<br />

SAVOIR PLUS).<br />

Si une solution alternative à la transfusion homologue est envisageable, telle la<br />

transfusion dite «autologue» (votre propre sang mis en réserve), une information particulière<br />

vous sera délivrée.<br />

Nous vous invitons à poser au médecin qui vous informera, toute question sur ce<br />

sujet que vous jugeriez utile.


838<br />

MAPAR 2000<br />

CE QU’IL EST IMPORTANT DE SAVOIR<br />

A QUOI SERT UNE TRANSFUSION ET QUELS EN SONT <strong>LE</strong>S PRINCIPAUX RISQUES ?<br />

La transfusion est un traitement qui peut être nécessaire en cas de manque de globules<br />

rouges, de plaquettes, de facteurs de coagulation, de globules blancs. Pour chacune<br />

de ces situations, il existe un produit spécifique.<br />

Comme tout traitement, la transfusion comporte des avantages et des inconvénients.<br />

Elle n’est envisagée par votre médecin que lorsque les bénéfices attendus pour votre<br />

santé sont supérieurs aux risques encourus. Les inconvénients sont rares et le plus souvent<br />

sans gravité (urticaire, réaction fébrile).<br />

Les précautions prises permettent de rendre exceptionnels les risques liés aux très<br />

nombreux groupes sanguins et ceux liés à la transmission d’infections, notamment les<br />

hépatites et le Sida.<br />

Pour dépister, et traiter si nécessaire, le plus tôt possible ces éventuelles conséquences,<br />

il est recommandé d’assurer une surveillance des personnes transfusées.<br />

QUEL<strong>LE</strong> SURVEILLANCE EN CAS DE TRANSFUSION ?<br />

Il est recommandé de faire réaliser les examens appropriés trois mois après la transfusion.<br />

L’interprétation des résultats nécessite de faire les mêmes examens avant la<br />

transfusion, incluant la sérologie du virus du Sida, si vous en êtes d’accord.<br />

Il vous sera remis un document comportant la nature et le nombre de produits sanguins<br />

que vous aurez reçus. Il est important de conserver ces documents (par exemple<br />

avec votre carnet de santé) et de les communiquer, ainsi que les résultats des examens,<br />

à votre médecin pour lui permettre d’assurer votre suivi.<br />

Une information plus détaillée vous est fournie dans les pages qui suivent.<br />

POUR EN SAVOIR PLUS<br />

<strong>LE</strong>S PRO<strong>DU</strong>ITS ET <strong>LE</strong>URS INDICATIONS<br />

Les produits sanguins regroupés sous le terme de «produits sanguins labiles» sont<br />

les globules rouges, le plasma frais congelé, les plaquettes et, beaucoup plus rarement,<br />

les globules blancs. Ces produits proviennent du don de sang de donneurs bénévoles.<br />

Ils sont rigoureusement contrôlés et répondent à des normes obligatoires de sécurité et<br />

de qualité : sélection des donneurs, tests de dépistage sur chaque don, règles pour assurer<br />

la qualité sur toute la chaîne depuis le donneur jusqu’au receveur.<br />

Les globules rouges ont pour fonction le transport de l’oxygène vers les tissus. Leur<br />

transfusion est nécessaire en cas d’anémie importante et/ou signes de mauvaise tolérance<br />

de celle-ci, dans le but d’éviter des complications, notamment cardiaques.<br />

Le plasma frais congelé contient les facteurs permettant la coagulation du sang.<br />

Leur transfusion est nécessaire lorsque le taux de ces facteurs dans le sang est trop bas,<br />

dans le but de prévenir une hémorragie ou d’en faciliter l’arrêt.<br />

Les plaquettes sont indispensables à la formation d’un caillot. Elles sont transfusées<br />

si leur nombre est très insuffisant, dans le but de prévenir une hémorragie ou d’en<br />

faciliter l’arrêt.<br />

Les globules blancs contribuent à la défense contre l’infection. Il peut être nécessaire<br />

d’en transfuser lorsqu’ils sont pratiquement absents du sang.<br />

D’une manière générale, tous les efforts sont faits pour limiter l’usage de ces<br />

produits au strict nécessaire.


SESSION POUR <strong>LE</strong>S GENERALISTES 839<br />

Les estimations pour 1996 sont les suivantes :<br />

• 1 infection par le virus de l’hépatite B pour 180 000 transfusions,<br />

• 1 infection par le virus de l’hépatite C pour 200 000 transfusions,<br />

• 1 infection par des bactéries pour plus de 200 000 transfusions,<br />

• 1 infection par le virus du Sida pour 1 million de transfusions.<br />

<strong>LE</strong>S RISQUES THEORIQUES OU INCONNUS<br />

Aucun cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob liée à la transfusion n’a été constaté à ce<br />

jour dans le monde.<br />

Comme on ne peut, de principe, exclure des risques inconnus, toutes les mesures<br />

possibles de prévention ont été prises, dans la sélection des donneurs de sang (notamment<br />

l’exclusion des personnes antérieurement transfusées) et dans la préparation des<br />

produits. En outre, une surveillance nationale des incidents de la transfusion a été mise<br />

en place depuis 1994 (l’hémovigilance).<br />

Si cela s’avérait nécessaire, des informations complémentaires vous seraient communiquées.<br />

<strong>LE</strong>S EXAMENS BIOLOGIQUES AVANT ET APRES TRANSFUSION<br />

Pour dépister et traiter si nécessaire d’éventuelles complications le plus tôt possible,<br />

il est recommandé de surveiller les personnes transfusées.<br />

En cas de transfusion, il est recommandé de pratiquer des tests de dépistage (notamment<br />

des virus de l’hépatite B, de l’hépatite C, du Sida) avant et trois mois après la<br />

transfusion, ainsi qu’une recherche d’anticorps irréguliers.<br />

Leurs indications ont notamment été précisées par la communauté médicale et les<br />

autorités sanitaires, de telle sorte que leurs bénéfices soient très supérieurs aux risques<br />

résiduels de la transfusion.<br />

<strong>LE</strong>S RISQUES CONNUS<br />

Comme tout traitement, la transfusion sanguine comporte des risques. Des réactions<br />

sans conséquences graves peuvent survenir pendant et après transfusion, comme<br />

de l’urticaire, ou des frissons et de la fièvre sans cause infectieuse. Les autres risques<br />

sont aujourd’hui limités grâce aux mesures déjà prises. Il s’agit :<br />

☛ DES RISQUES LIES AUX TRES NOMBREUX GROUPES SANGUINS<br />

Il est impératif de respecter la compatibilité dans les groupes ABO et rhésus. Il<br />

existe également de nombreux autres groupes sanguins contre lesquels vous avez pu<br />

développer des anticorps (appelés «irréguliers»), qu’il importe donc de rechercher avant<br />

la transfusion pour en tenir compte dans le choix du produit transfusé.<br />

Une dernière vérification du groupe sanguin est effectuée juste avant la transfusion de<br />

globules rouges. La transfusion peut provoquer l’apparition d’anticorps irréguliers (dans<br />

1 à 5 % des cas), ce qui peut avoir des conséquences en cas de transfusion ultérieure.<br />

☛DES RISQUES RESI<strong>DU</strong>ELS DE CONTAMINATION<br />

Ils continuent de diminuer avec les progrès des connaissances et des techniques.<br />

Il est important d’informer des résultats, soit le médecin traitant, soit le médecin de<br />

l’hôpital qui a prescrit ces examens.<br />

Si un résultat à l’égard d’un virus se révèle positif, une consultation et des contrôles<br />

sont proposés. En cas de nouvelle transfusion, il sera utile pour en améliorer la sécurité,<br />

de signaler si des anticorps irréguliers sont apparus après la transfusion actuelle.


840<br />

MAPAR 2000<br />

<strong>LE</strong>S DOCUMENTS REMIS ET L’IMPORTANCE DE <strong>LE</strong>UR CONSERVATION<br />

Après une transfusion, il est remis, avant la sortie de l’hôpital, un document écrit<br />

comportant la date des transfusions, l’établissement et le service où elles ont été réalisées,<br />

le type et le nombre des produits sanguins labiles reçus. Il est important de conserver<br />

ce document avec soin et de le montrer à son médecin traitant. Il en a besoin pour<br />

assurer un suivi médical de qualité. En cas de transfusions régulières, ces informations<br />

peuvent être reportées sur un document récapitulatif.<br />

En fonction de l’évolution des connaissances scientifiques, il pourrait être important<br />

de recontacter les personnes transfusées. C’est pourquoi, il est utile de faire inscrire<br />

ce traitement sur son carnet de santé pour pouvoir en informer son médecin traitant,<br />

notamment en cas de changements de domicile ou de lieu de traitement.<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

[1] Circulaire n°98/231 du 9 avril 1998 relative à l’information des malades, en matière de risques liés<br />

aux produits sanguins labiles et aux médicaments dérivés du sang, et sur les différentes mesures de rappel<br />

effectuées sur ces produits sanguins.<br />

[2] Circulaire DGS/DH/AFS n° 97/662 du 30 septembre 1997 relative à l’information des médecins<br />

prescripteurs de produits sanguins labiles et des malades transfusés vis-à-vis de la mesure d’ajournement<br />

définitif du don de sang et du fait qu’il s’agit d’une mesure de précaution ne visant pas un risque particulier<br />

au plan individuel.<br />

[3] Circulaire DGS/DH n° 609 du 1er octobre 1996 relative aux analyses et tests pratiqués sur des receveurs<br />

de produits sanguins labiles.<br />

[4] Circulaire DGS/DH n° 96-499 du 6 août 1996 relative à la conduite à tenir en cas de découverte<br />

d’une séroconversion ou d’une sérologie positive chez un receveur de produits sanguins labiles ainsi qu’aux<br />

suites à donner aux demandes d’enquêtes des établissements de transfusion sanguine sur les receveurs de<br />

produits sanguins labiles présentant un risque viral.<br />

[5] Article 47 de la loi n° 91-1406 du 31/12/91

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