26.12.2012 Views

LAPAROTOMIE POUR SEPSIS INTRA-ABDOMINAL - Mapar

LAPAROTOMIE POUR SEPSIS INTRA-ABDOMINAL - Mapar

LAPAROTOMIE POUR SEPSIS INTRA-ABDOMINAL - Mapar

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 661<br />

<strong>LAPAROTOMIE</strong> <strong>POUR</strong> <strong>SEPSIS</strong> <strong>INTRA</strong>-<strong>ABDOMINAL</strong><br />

M. Léone, C. Martin, Département d’anesthésie et de réanimation, Centre de traumatologie,<br />

CHU Nord, Bd P. Dramard, 13915 Marseille Cédex 1.<br />

INTRODUCTION<br />

Le sepsis intra-abdominal est une pathologie grave de physiopathologie complexe.<br />

L’amélioration des techniques radiologique et biologique est censée faciliter son diagnostic,<br />

et les progrès thérapeutiques, aussi bien dans le domaine chirurgical que médical,<br />

devraient permettre une réduction majeure de la mortalité. En dépit de ces avancées, le<br />

sepsis intra-abdominal reste une pathologie difficile à appréhender et de mauvais pronostic.<br />

L’objectif de cette revue est de présenter les différentes prises en charge<br />

actuellement proposées dans cette pathologie, tant d’un point de vue diagnostique que<br />

thérapeutique.<br />

1. PHYSIOPATHOLOGIE<br />

1.1. CLASSIFICATION<br />

Une distinction existe entre les différentes étiologies des péritonites. La classification<br />

la plus employée est celle de Hambourg qui distingue les péritonites primaires, les<br />

péritonites secondaires et les péritonites tertiaires (Tableau I). Les péritonites tertiaires,<br />

qui compliquent l’évolution des péritonites secondaires, sont diffuses et persistantes.<br />

Elles sont caractérisées par la présence de multiples collections séro-hématiques<br />

mal individualisées. Le tableau général est celui d’un sepsis, voire d’un choc septique<br />

caractérisé par une vasodilatation.<br />

Tableau I<br />

Classification des péritonites<br />

Péritonites primaires<br />

Péritonites secondaires<br />

Péritonites<br />

tertiaires<br />

Péritonite<br />

spontanée<br />

de<br />

Par<br />

perforation<br />

:<br />

Sans<br />

germes<br />

pathogènes<br />

l'enfant<br />

Estomac,<br />

intestin,<br />

pelvipéritonite<br />

A levures<br />

Péritonite<br />

spontanée<br />

de<br />

l'adulte<br />

translocation<br />

bactérienne<br />

Bactéries<br />

peu<br />

virulentes<br />

Péritonite<br />

sur<br />

dyalise<br />

Postopératoire,<br />

post-traumatique�<br />

:<br />

péritonéale<br />

Traumatisme<br />

fermé<br />

ou<br />

plaie<br />

Péritonite<br />

tuberculeuse<br />

pénétrante


662<br />

MAPAR 2000<br />

1.2. MECANISMES<br />

1.2.1. PATHOGENIE DES PERITONITES SECONDAIRES<br />

A l’état normal, la muqueuse intestinale oppose une barrière efficace au passage des<br />

bactéries de la flore digestive grâce à sa couverture de mucus. De plus, les sécrétions<br />

d’IgA, de lactoferrine, d’enzymes augmentent cet effet barrière. Enfin, les sites récepteurs<br />

des entérocytes sont occupés par des bactéries peu pathogènes. L’existence d’un<br />

transit rapide limite la prolifération bactérienne, concourant au fait que les quelques<br />

bactéries qui arrivent à pénétrer la muqueuse intestinale sont rapidement détruites par<br />

les phagocytes résidents ou sont éliminées par le flux lymphatique. Si des conditions<br />

pathologiques sont remplies et/ou associées (déficience de vascularisation, perforation,<br />

ralentissement du transit, inflammation) un important inoculum bactérien peut alors<br />

contaminer la cavité abdominale [1]. La présence de certains facteurs va favoriser le<br />

développement bactérien en inhibant les mécanismes de défense du péritoine : écoulement<br />

de bile, présence de sang, fibrine.<br />

1.2.2. <strong>SEPSIS</strong> <strong>INTRA</strong>-ABDOMINAUX POSTOPERATOIRES<br />

Plusieurs mécanismes sont décrits lors des sepsis intra-abdominaux postopératoires.<br />

La perforation d’un organe creux, lors du geste chirurgical ou par lâchage secondaire<br />

de suture, est la complication la plus classique. Les causes de l’infection secondaire<br />

sont présentées dans le Tableau II [2].<br />

Tableau II<br />

Causes des infections secondaires [2]<br />

C auses<br />

de<br />

l'infection<br />

Nombre<br />

de<br />

patients<br />

( % )<br />

I nconnues<br />

( présente<br />

dès<br />

l'admission)<br />

132<br />

( 55<br />

% )<br />

Inconnues<br />

( présente<br />

après<br />

la<br />

chirurg<br />

secondaire<br />

à une<br />

erreur<br />

technique)<br />

ie<br />

mais<br />

Le développement d’abcès intra-abdominaux est évoqué quand la complication survient<br />

quelques jours après la chirurgie [3]. Les facteurs favorisants sont la chirurgie<br />

colique, les germes résistants à l’antibiothérapie initiale, la présence de corps étrangers<br />

et les erreurs d’asepsie chirurgicale. Les localisations des abcès sont répertoriées dans<br />

le Tableau III. Une translocation bactérienne ou une contamination peropératoire sont<br />

les hypothèses émises quand la ré-intervention ne met pas en évidence une lésion<br />

chirurgicale.<br />

1.3. BACTERIOLOGIE DES PERITONITES<br />

1.3.1. PERITONITES PRIMAIRES<br />

Ces péritonites sont le plus souvent monobactériennes à Staphylococcus ou à bactéries<br />

à Gram négatif, avec dans ce cas une prédominance d’Escherichia coli et de<br />

non<br />

31<br />

( 13<br />

% )<br />

C ontamination<br />

résiduelle<br />

postopératoire<br />

24<br />

( 10<br />

% )<br />

D éhiscence<br />

postopératoire<br />

d'une<br />

anastomose<br />

21<br />

( 8 % )<br />

T raumatisme<br />

postopératoire<br />

14<br />

( 6 % )<br />

P erforation<br />

endoscopique<br />

2 ( 1 % )<br />

A utres<br />

15<br />

( 7 % )


QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 663<br />

Klebsiella. Chez l’adulte cirrhotique, on note pour 70 % des bactéries présentes dans le<br />

tube digestif : Escherichia coli, Klebsiella, Streptococcus pneumoniae et Enterococcus.<br />

Les bactéries anaérobies ne sont retrouvées que dans 2 à 6 % des cas. Le liquide<br />

d’ascite pourrait avoir un effet bactériostatique intrinsèque sur Bacteroides spp.<br />

Tableau III<br />

Sites des abcès intra-abdominaux sur 130 cas [3]<br />

L ocalisation<br />

des<br />

abcès<br />

Pourcentage<br />

( % )<br />

Sous-phrénique 26<br />

Pelvien 20<br />

Péri-appendiculaire 13<br />

Para-colique 13<br />

Rétro-péritonéal 10<br />

Hépatique 7<br />

Anses digestives<br />

4<br />

Autres 4<br />

1.3.2. PERITONITES SECONDAIRES<br />

Le Tableau IV présente les fréquences relatives des principales bactéries isolées,<br />

ainsi que des levures présentes.<br />

Un grand nombre de bactéries peut être observé dans les prélèvements d’une péritonite<br />

en raison de la diversité des micro-organismes colonisant les viscères<br />

abdominaux [4]. L’étage sus-mésocolique est caractérisé par la présence d’E. coli, de<br />

Streptococcus, de Lactobacillus et rarement des anaérobies et de Staphylococcus. L’estomac,<br />

du fait des sécrétions acides, est peu colonisé. Certains facteurs favorisent la<br />

pullulation microbienne : prise d’anti-H2 , ulcère, cancer, présence de sang, perforation<br />

ancienne.<br />

L’étage sous-mésocolique contient un nombre de bactéries très important, pouvant<br />

aller jusqu’à 1012 bactéries.g-1 de selles dans le colon. E. coli est retrouvé en abondance<br />

associé à d’autres entérobactéries, à Streptococcus, Enterococcus et plus rarement<br />

Staphylococcus. Une flore importante anaérobie est présente dans 96 à 100 % des cas<br />

avec une prédominance de Bacteroides spp (dont fragilis), associé à Fusobacterium,<br />

Clostridium spp, Peptococcus, Peptostreptococcus. L’isolement de Pseudomonas<br />

aeruginosa, bien que possible, ne doit pas être pris en compte pour le traitement probabiliste<br />

choisi en première intention. Dans la sphère génitale, E. coli et Streptococcus<br />

sont le plus souvent isolés. Neisseria gonorrhae est trouvée en cas de salpingite. Les<br />

bactéries anaérobies sont retrouvées dans plus de 90 % des cas.<br />

Les péritonites nosocomiales [4] sont caractérisées par la fréquence de Staphylococcus,<br />

d’Enterococcus et de bactéries à Gram négatif multi-résistantes comme<br />

Acinetobacter, P. aeruginosa ou Serratia. Candida albicans est souvent isolé, d’autant<br />

plus qu’il existe une immunodépression, une hospitalisation prolongée, un traitement<br />

antibiotique ou anti-acide antérieur. Les bactéries anaérobies restent très présentes<br />

(Tableau V).<br />

1.3.3. PATHOGENICITE DES BACTERIES ISOLEES<br />

Weinstein et al. ont démontré expérimentalement que la présence de Bacteroides<br />

fragilis est nécessaire au développement d’un abcès intra-abdominal, ce qui permet<br />

d’affirmer le caractère pathogène des bactéries anaérobies [1].


664<br />

MAPAR 2000<br />

Tablelau IV<br />

Bactériologie des péritonites<br />

B actéries<br />

aérobies<br />

( % )<br />

Bactéries<br />

anaérobies<br />

( % )<br />

Entérobactéries<br />

E.<br />

coli<br />

Klebsiella<br />

Proteus<br />

Enterobacter<br />

Morganella<br />

Autres.<br />

. .<br />

Cocci<br />

à Gram<br />

négatif<br />

Enterococcus<br />

Staphylococcus<br />

Streptococcus<br />

Bacilles<br />

à Gram<br />

Pseudomonas<br />

aeruginosa<br />

négatif<br />

60<br />

15�<br />

à�<br />

25<br />

15�<br />

à�<br />

25<br />

5�<br />

à�<br />

10<br />

3<br />

15�<br />

à�<br />

20<br />

15�<br />

à�<br />

25<br />

10<br />

15<br />

5�<br />

à�<br />

15<br />

Levures<br />

Ulcère<br />

chronique<br />

et<br />

péritonites<br />

nosocomiales<br />

Bacilles<br />

à Gram<br />

négatif<br />

Bacteroides<br />

fragilis<br />

Autres<br />

Bacteroides<br />

Fusobacterium<br />

Cocci<br />

et<br />

bacille<br />

Clostridium<br />

Peptococcus<br />

Lactobacillus<br />

autres<br />

s à Gram<br />

positif<br />

Dans ce modèle, les bactéries à Gram négatif sont responsables des infections précoces<br />

avec une mortalité de 43 %. Une relation synergique existe entre les bactéries<br />

aérobies et anaérobies à partir de la lésion digestive. Les bactéries à Gram négatif sont<br />

50<br />

40<br />

5<br />

20<br />

20�<br />

à�<br />

30<br />

< � 5<br />

10<br />

Tableau V<br />

Bactériologie comparée des péritonites communautaires et nosocomiales d’après [4]<br />

Péritonites<br />

Péritonites<br />

communautaires<br />

nosocomiales<br />

( n�<br />

= � 28)<br />

( n�<br />

= � 93)<br />

Staphylococcus 1 6<br />

Streptococcus 5 11<br />

Enterococcus 1 9<br />

E. coli<br />

9 20<br />

Klebsiella --3 Proteus - 3<br />

Enterobacter - 1<br />

Acinetobacter - 2<br />

Pseudomonas - 4<br />

Bacteroides 4 16<br />

Levures 0 6<br />

Bactéries/ infection<br />

1, 1 ± 1,<br />

1<br />

3<br />

± 0,<br />

5


QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 665<br />

la cause de la phase septique précoce avec la production d’endotoxines, responsables<br />

d’une vasodilatation massive. Les anaérobies ne produisent pas d’endotoxines, mais<br />

sont nécessaires à l’élaboration des abcès intra-abdominaux. La comparaison entre les<br />

péritonites causées par des bactéries à Gram négatif et par du Staphylococcus aureus<br />

met en évidence, chez des patients sous dialyse péritonéale, une surmortalité et une<br />

durée d’hospitalisation supérieure dans les infections par des bactéries à Gram négatif<br />

alors que l’incidence des récidives est plus élevée dans les infections à Staphylococcus<br />

aureus [5].<br />

1.3.4. TRANSLOCATION BACTERIENNE<br />

Dans des circonstances de stress, des bactéries normalement situées dans la lumière<br />

intestinale sont mises en évidence dans les ganglions lymphatiques mésentériques et<br />

dans la circulation portale. Ces circonstances sont représentées par les ischémies digestives,<br />

les brûlures, le choc hémorragique, les endotoxinémies, ou certains régimes. Ce<br />

modèle pourrait expliquer la persistance des signes de sepsis et le développement d’un<br />

syndrome de défaillance multi-viscérale chez les patients ayant subi une chirurgie pour<br />

péritonite. La pertinence d’une laparotomie dans ce contexte est discutée. Plusieurs<br />

équipes ont démontré l’intérêt de prévenir cette translocation en maintenant l’intégrité<br />

de la muqueuse digestive, notamment grâce à la nutrition entérale précoce.<br />

1.4. ATTEINTE POLYVISCERALE<br />

Une immunodépression, présente après tout acte de chirurgie lourde [6] du fait d’une<br />

altération des capacités du lymphocyte T et des polynucléaires neutrophiles, débute<br />

dans les heures postopératoires et persiste jusqu’au septième jour. La réponse cellulaire<br />

à une infection péritonéale est aussi limitée.<br />

Le sepsis intra-abdominal est à l’origine d’une dysfonction multi-organe (MOF)<br />

(Figure 1) et de modifications métaboliques majeures. La chirurgie abdominale septique<br />

est à l’origine d’une libération de cytokines [7]. Lors de la régénération du péritoine,<br />

leur action est d’inhiber la dégradation de la fibrine et de favoriser son dépôt sur les<br />

viscères [8].<br />

Dans un modèle de péritonite à partir du colon ascendant, une réaction inflammatoire<br />

systémique apparaît rapidement. L’activation des granulocytes entraîne une<br />

augmentation de la production des protéinases, des métabolites de l’oxygène et des<br />

molécules d’adhésion de surface. Le retentissement pulmonaire d’un sepsis intraabdominal<br />

est caractérisé par l’augmentation de la perméabilité vasculaire ainsi que<br />

l’activation et le recrutement des neutrophiles. Le résultat clinique est une atteinte aiguë<br />

inflammatoire du poumon [9].<br />

2. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES<br />

2.1. FREQUENCE<br />

La grande majorité des patients qui développent un sepsis intra-abdominal après<br />

une chirurgie abdominale ont eu une intervention du tractus digestif. Les infections<br />

survenant lors d’acte de chirurgie «propre» ont une origine exogène, et celles compliquant<br />

des actes de chirurgie «propre-contaminée» proviennent de contamination<br />

endogène. D’une façon générale, les interventions «propres» sont associées à une incidence<br />

d’infection inférieure à 2 %. Les interventions «propres, contaminées», qui<br />

concernent la plupart des opérations du tractus digestif, ont une incidence d’infection<br />

variable, allant de 5 à 15 %. Les interventions «contaminées», par exemple les traumatismes<br />

pénétrants, ont un taux d’infection de 20 %. Enfin, les interventions «sales»,<br />

sont associées à une forte contamination, avec des taux d’infection de 35 %.


666<br />

MAPAR 2000<br />

L’incidence de ré-intervention après laparotomie varie entre 2 et 4 % [10, 11]. Les<br />

facteurs prédictifs de ré-intervention retrouvés d’après une évaluation prospective des<br />

infections intra-abdominales chez 239 patients sont l’âge (jeune : 58,5 ± 16,1 versus<br />

63,8 ± 17,3 ans), l’albuminémie (basse : 23,9 ± 6,3 versus 26,5 ± 7,8 g.L -1 ), le score<br />

APACHE II (élevé : 20,5 ± 7,1 versus 17,4 ± 6,5) et la leucocytose (élevée : 20,4 ± 15,7<br />

versus 17,3 ± 9,8 x 10 9 .L -1 ) [2].<br />

Les complications conduisant à une ré-intervention surviennent avec un premier<br />

pic de fréquence entre le 5 e et le 7 e jour postopératoire et un second lors de la deuxième<br />

semaine.<br />

Occlusion<br />

réflexe<br />

• Séquestration<br />

liquidienne dans<br />

l’intestin<br />

• Météorisme abdominal<br />

• Séquestration sanguine<br />

dans les territoires porte<br />

et cave inférieur<br />

Insuffisance rénale<br />

et hépatique<br />

Figure 1 : Physiopathologie des péritonites<br />

2.2. PRONOSTIC<br />

Inflammation et infection<br />

de la séreuse péritonéale<br />

œdème de la séreuse péritonéale<br />

exsudation péritonéale<br />

• Perte d’eau, d’électrolytes,<br />

de protéines par augmentation<br />

de la perméabilité capillaire<br />

Etat de choc hémorragique<br />

• Baisse des pressions de<br />

perfusion<br />

• Anoxie des différents<br />

organes<br />

Etat de choc<br />

cardiogénique<br />

Prolifération<br />

bactérienne<br />

• Sécrétion d’endotoxine<br />

• Présence de complexes<br />

immuns circulants<br />

• Activation du complément,<br />

fraction C3a et C3b<br />

• Libération de substances<br />

à activité vasodilatatrice<br />

• Augmentation de la<br />

perméabilité capilaire<br />

• Activation et lyse des<br />

macrophages et des<br />

polynucléaires<br />

• Coagulation intravasculaire<br />

Atteinte pulmonaire<br />

avec SDRA<br />

Le score APACHE II est le facteur pronostique le plus largement cité dans les différentes<br />

études. Par exemple, un score de 21 à 25 est associé à un risque de mortalité<br />

d’environ 50 % [12]. La mortalité après ré-intervention est classiquement estimée à<br />

50 % [2, 13]. Bohnen et al. obtiennent un taux de mortalité de 35 % quand les patients<br />

sont ré-opérés dans les 24 premières heures et de 65 % après ce délai [14]. Koperna et<br />

Schulz, dans une étude récente, précisent qu’une ré-intervention dans les 48 heures<br />

améliore le pronostic (76 % versus 28 % de mortalité) seulement si les patients ont un


QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 667<br />

score APACHE II inférieur à 26 [15]. Ces précisions éclairent les résultats contradictoires<br />

d’une étude analysant le devenir de 125 patients, avec un sepsis abdominal,<br />

hospitalisés en unité de soins intensifs dans laquelle le retard chirurgical n’est pas un<br />

facteur de mauvais pronostic. Ces patients (score APACHE II : 23 ± 9 et âge : 66 ±<br />

12 ans) sont probablement trop graves et âgés pour qu’une ré-intervention puisse avoir<br />

une influence sur une mortalité très élevée (65 %) [16]. Le nombre de défaillance viscérale<br />

est en fait la pierre angulaire du pronostic : la mortalité varie de 35 % s’il n’existe<br />

qu’une défaillance à 100 % si trois défaillances sont constatées [17].<br />

3. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE<br />

3.1. SIGNES GENERAUX<br />

Une complication infectieuse intra-abdominale doit être systématiquement évoquée<br />

devant toute anomalie survenant durant la période postopératoire d’une laparotomie.<br />

Les circonstances d’apparition sont variables et hétérogènes : défaillance respiratoire<br />

aiguë, insuffisance rénale aiguë, œdème pulmonaire, coagulopathie, cholestase inexpliquée<br />

et troubles de la conscience. Le traitement symptomatique des défaillances ne<br />

doit en aucun cas faire oublier l’enquête étiologique.<br />

La difficulté du diagnostic réside dans l’absence de signes spécifiques. Une fièvre,<br />

et plus rarement une hypothermie, sont les témoins fréquents d’une infection intraabdominale<br />

après avoir éliminé les autres causes : infections sur cathéters,<br />

pneumopathies, infection urinaire. Legall et al. identifient, dans une série de 100 patients<br />

fébriles après une chirurgie abdominale, un ou plusieurs foyers chez 89 d’entre<br />

eux. Dans 66 cas, il s’agit d’un foyer intrapéritonéal, rétropéritonéal ou viscéral [18].<br />

Les signes d’examen locaux sont peu contributifs, bien que l’absence de reprise du<br />

transit, un météorisme, des vomissements peuvent évoquer une éviscération. L’écoulement<br />

anormal, purulent ou digestif par un orifice de drainage est observé dans moins<br />

d’un tiers des cas. Une diarrhée précoce, supérieure à 500 mL.24 h-1 est un bon signe de<br />

désunion anastomotique alors qu’une aspiration gastrique abondante avec un liquide<br />

chloré (> 120 mEq.L-1 ) est une conséquence directe de l’infection péritonéale. Une réelle<br />

rigueur dans la prise en charge de ces patients permet de rechercher systématiquement<br />

ce type de complications et évite des errements diagnostiques qui pourraient compromettre<br />

le pronostic du patient.<br />

3.2. SIGNES BIOLOGIQUES<br />

L’élévation des globules blancs est inconstamment retrouvée. De plus, ce signe est<br />

fréquent durant la période postopératoire et non spécifique. Le dosage de la procalcitonine<br />

est proposé comme marqueur précoce de la complication postopératoire, son<br />

augmentation étant nette dès le premier jour [19]. Ces données doivent être confirmés,<br />

notamment en termes de spécificité. L’élévation des cytokines est difficile à appréhender<br />

dans ce contexte. Les élévations majeures de tumor necrosis factor (TNF), supposées<br />

signe de régénération du péritoine, sont associées à un bon pronostic dans une étude<br />

portant sur 59 patients en choc septique d’origine abdominale [20].<br />

La négativité des hémocultures est pour Legall et al. un élément en faveur d’une<br />

origine abdominale du sepsis [18]. Ceci n’est pas retrouvé dans les autres travaux qui<br />

mettent en évidence une diminution du pourcentage de laparotomies blanches de<br />

23 à 5 % [21] en cas d’hémocultures positives, et, un foyer septique abdominal dans<br />

33 % des cas quand des hémocultures positives réapparaissent au cours du traitement<br />

antibiotique adapté d’une bactériémie [22]. Le type de bactéries, par exemple Enterococcus,<br />

ainsi que la notion d’hémocultures polymicrobiennes sont des éléments en faveur<br />

d’un sepsis intra-abdominal [23]. Les prélèvements intra-abdominaux, pratiqués lors


668<br />

MAPAR 2000<br />

de la première laparotomie, sont polymicrobiens dans 2/3 des cas, avec une prédominance<br />

de bactéries à Gram négatif aérobies (65 % des cas) et de cocci à Gram positif<br />

(30 % des cas) [23, 24].<br />

3.3. SIGNES RADIOLOGIQUES<br />

La radiologie conventionnelle montre des signes pouvant évoquer l’origine intraabdominale<br />

d’un sepsis. Un épanchement pleural ou la condensation des bases sur un<br />

cliché thoracique orientent vers un foyer sous-phrénique. De même, le cliché d’abdomen<br />

sans préparation peut être en faveur d’une lésion intra-abdominale sans la certifier.<br />

La tomodensitométrie abdominale avec injection de produit de contraste, et dans<br />

une moindre mesure, l’échographie abdominale pour les patients intransportables et les<br />

infections pelviennes, sont actuellement des éléments déterminants dans la prise en<br />

charge de ce type de patient. La recherche de collections intra-abdominales est le premier<br />

objectif de ces explorations qui doivent être effectuées par un opérateur expérimenté.<br />

Une étude examine l’impact de la tomodensitométrie chez des patients avec un<br />

sepsis dont l’origine est inconnue. La tomodensitométrie abdominale permet d’affirmer<br />

un diagnostic dans 7 cas sur 45 et de proposer un traitement immédiat, comme le<br />

drainage percutané [25]. La normalité de l’examen n’exclut dans aucun cas la présence<br />

d’un sepsis intra-abdominal, la prédiction radiologique n’ayant pas de supériorité démontrée<br />

sur le faisceau d’argument représenté par l’anamnèse, la clinique et la<br />

biologie [26]. Les autres investigations radiologiques, comme l’utilisation d’isotopes,<br />

présentent trop d’inconvénients pour être appliquées en pratique quotidienne à ce type<br />

de patient.<br />

3.4. A PROPOS DU SYNDROME DU COMPARTIMENT <strong>ABDOMINAL</strong><br />

Dans un contexte de sepsis, l’hypertension intra-abdominale est considérée comme<br />

un élément en faveur d’une étiologie abdominale [27]. La valeur physiologique de la<br />

pression intra-abdominale est voisine de zéro. Les patients en choc septique ou en choc<br />

hémorragique ont des valeurs pouvant atteindre 20 à 50 mmHg [28]. Les données récentes<br />

indiquent que des dysfonctions d’organes liées à cette hypertension apparaîtraient<br />

dès 10 mmHg. La déformation de la paroi abdominale est visible à partir de 25 mmHg.<br />

Les signes secondaires à cette hypertension intra-abdominale sont colligés dans le<br />

Tableau VI.<br />

Tableau VI<br />

Signes du syndrome du compartiment abdominal<br />

Distension<br />

abdominale<br />

Augmentation<br />

de<br />

la<br />

pression<br />

intra-abdominale<br />

Oligurie<br />

réfractaire<br />

à l'expansion<br />

volémique<br />

Augmentation<br />

de<br />

la<br />

pression<br />

intra-thoracique<br />

Hypercapnie<br />

Hypoxémie réfractaire<br />

à l'augmentation<br />

de<br />

la<br />

FIO<br />

et<br />

de<br />

la<br />

PEEP<br />

2<br />

Acidose<br />

métabolique<br />

réfractaire<br />

Augmentation de la pression intra-crânienne


QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 669<br />

Ses conséquences physiopathologiques sont particulièrement retentissantes.<br />

Au niveau de tous les organes, il existe une diminution des circulations locales.<br />

Les pressions intra-thoracique et intra-crânienne sont augmentées. La pression veineuse<br />

centrale et la pression d’occlusion de l’artère pulmonaire sont faussement<br />

augmentées chez des patients hypovolémiques dont le retour veineux ne s’effectue que<br />

très difficilement. L’étiologie principale de ce syndrome chez les patients non traumatisés<br />

est toujours en relation avec un processus inflammatoire à l’origine d’un cercle<br />

vicieux constitué par une fuite capillaire, une séquestration liquidienne, une perfusion<br />

tissu-laire inadéquate et une acidose métabolique.<br />

Le syndrome de compartiment abdominal est actuellement considéré comme un des<br />

acteurs principal du syndrome défaillance multi-viscérale [29].<br />

Le diagnostic est posé par l’examen clinique dans 53 à 76 % des cas, avec l’aide<br />

d’examen de routine comme la radiographie du thorax. La pose d’un cathéter intrapéritonéal<br />

étant difficile en pratique clinique, des mesures indirectes de la pression<br />

intra-abdominale sont recommandées. La pression intra-vésicale, facilement mesurée<br />

par divers procédés, est bien corrélée avec la pression intra-abdominale.<br />

3.5. QUAND FAUT-IL RE-INTERVENIR ?<br />

La littérature ne permet pas de dégager des critères de ré-interventions clairs et précis.<br />

L’attitude préconisée par l’ensemble des équipes est de privilégier la reprise<br />

chirurgicale précoce à partir du moment où son éventualité est suggérée, une laparotomie<br />

blanche ayant moins de conséquences négatives qu’un sepsis intra-abdominal évolué.<br />

En fait, la présence d’un sepsis chez un patient déjà opéré de l’abdomen doit, après<br />

avoir éliminé facilement les autres causes (pneumopathie, infection sur cathéter, infection<br />

urinaire), conduire à la ré-intervention. Un faisceau d’argument [30], dont le MOF<br />

est le dénominateur commun, peut participer à la prise de cette décision.<br />

Localement, un écoulement anormal, purulent ou digestif dans les drains en place,<br />

une mauvaise cicatrisation et une aspiration gastrique abondante sont de bons arguments,<br />

ainsi que la présence d’un épanchement ou d’un épaississement des anses<br />

digestives à la tomodensitométrie abdominale. Si le patient est intransportable, une paracentèse<br />

abdominale est une solution diagnostique intéressante. Halpern et al. trouvent<br />

une corrélation entre sa positivité et la présence d’une péritonite lors de la reprise chirurgicale.<br />

L’effectif de patients inclus dans cette étude particulièrement réduit ne permet<br />

pas de conclusion définitive [31].<br />

La mesure de la pression abdominale est un moyen simple et efficace de poser l’indication<br />

de laparotomie. En effet, une hypertension intra-abdominale est, d’après la<br />

littérature, un argument de laparotomie à visée diagnostique, mais aussi thérapeutique<br />

afin de réduire cette hypertension délétère [27]. Un apport incontestable de cette méthode<br />

est sa réalisation au lit du patient, ce qui représente un avantage chez ces patients en<br />

défaillance multi-viscérale difficilement transportable. Le «renouveau» de cette technique<br />

ne permet pas de conclure sur sa spécificité. Le Tableau VII résume les principaux<br />

éléments incitant à réintervenir. La Figure 2 présente les arguments diagnostiques.<br />

4. ATTITUDE THERAPEUTIQUE<br />

La conduite de la réanimation des péritonites secondaires est fondée sur le geste<br />

chirurgical, l’antibiothérapie et la prise en charge du choc septique.<br />

4.1. PRISE EN CHARGE CHIRURGICALE<br />

Trois principes fondamentaux dirigent l’acte chirurgical :


MAPAR 2000<br />

670<br />

Tableau VII<br />

Faisceau d’arguments en faveur d’une reprise chirurgicale<br />

e<br />

u<br />

q<br />

i<br />

n<br />

i<br />

l<br />

C<br />

e<br />

i<br />

m<br />

r<br />

e<br />

h<br />

t<br />

o<br />

p<br />

y<br />

h<br />

u<br />

o<br />

e<br />

r<br />

v<br />

è<br />

i<br />

F<br />

•<br />

e<br />

l<br />

i<br />

g<br />

i<br />

v<br />

t<br />

n<br />

e<br />

i<br />

t<br />

a<br />

p<br />

e<br />

l<br />

z<br />

e<br />

h<br />

c<br />

e<br />

s<br />

n<br />

e<br />

f<br />

é<br />

D<br />

•<br />

e<br />

d<br />

e<br />

c<br />

i<br />

f<br />

i<br />

r<br />

o<br />

n<br />

u<br />

r<br />

a<br />

p<br />

t<br />

n<br />

e<br />

l<br />

u<br />

r<br />

u<br />

p<br />

t<br />

e<br />

t<br />

n<br />

a<br />

d<br />

n<br />

o<br />

b<br />

a<br />

t<br />

n<br />

e<br />

m<br />

e<br />

l<br />

u<br />

o<br />

c<br />

é<br />

,<br />

e<br />

l<br />

a<br />

c<br />

o<br />

l<br />

n<br />

o<br />

i<br />

t<br />

u<br />

l<br />

o<br />

v<br />

é<br />

e<br />

s<br />

i<br />

a<br />

v<br />

u<br />

a<br />

M<br />

•<br />

e<br />

g<br />

a<br />

n<br />

i<br />

a<br />

r<br />

d<br />

s<br />

e<br />

l<br />

b<br />

u<br />

o<br />

r<br />

t<br />

,<br />

e<br />

i<br />

r<br />

u<br />

n<br />

a<br />

-<br />

o<br />

g<br />

i<br />

l<br />

o<br />

,ë<br />

u<br />

g<br />

i<br />

a<br />

e<br />

r<br />

i<br />

o<br />

t<br />

a<br />

r<br />

i<br />

p<br />

s<br />

e<br />

r<br />

e<br />

s<br />

s<br />

e<br />

r<br />

t<br />

é<br />

d<br />

:<br />

e<br />

l<br />

a<br />

r<br />

é<br />

c<br />

s<br />

i<br />

v<br />

-<br />

i<br />

t<br />

l<br />

u<br />

m<br />

e<br />

c<br />

n<br />

a<br />

l<br />

l<br />

i<br />

a<br />

f<br />

é<br />

D<br />

•<br />

e<br />

r<br />

i<br />

a<br />

l<br />

u<br />

c<br />

s<br />

a<br />

v<br />

-<br />

o<br />

i<br />

d<br />

r<br />

a<br />

c<br />

n<br />

o<br />

i<br />

t<br />

c<br />

n<br />

o<br />

f<br />

s<br />

y<br />

d<br />

,<br />

e<br />

r<br />

è<br />

v<br />

é<br />

s<br />

e<br />

u<br />

q<br />

i<br />

t<br />

a<br />

p<br />

é<br />

h<br />

e<br />

c<br />

n<br />

a<br />

s<br />

i<br />

f<br />

f<br />

u<br />

s<br />

n<br />

i<br />

,<br />

s<br />

e<br />

u<br />

q<br />

i<br />

g<br />

o<br />

l<br />

o<br />

r<br />

u<br />

e<br />

n<br />

e<br />

i<br />

g<br />

o<br />

l<br />

o<br />

i<br />

B<br />

e<br />

s<br />

o<br />

t<br />

y<br />

c<br />

o<br />

c<br />

u<br />

e<br />

l<br />

r<br />

e<br />

p<br />

y<br />

H<br />

•<br />

e<br />

n<br />

i<br />

n<br />

o<br />

t<br />

i<br />

c<br />

l<br />

a<br />

c<br />

o<br />

r<br />

p<br />

a<br />

l<br />

e<br />

d<br />

n<br />

o<br />

i<br />

t<br />

a<br />

t<br />

n<br />

e<br />

m<br />

g<br />

u<br />

A<br />

•<br />

s<br />

e<br />

n<br />

n<br />

e<br />

i<br />

b<br />

o<br />

r<br />

c<br />

i<br />

m<br />

y<br />

l<br />

o<br />

p<br />

u<br />

o<br />

s<br />

u<br />

c<br />

c<br />

o<br />

c<br />

o<br />

r<br />

e<br />

t<br />

n<br />

E<br />

à<br />

s<br />

e<br />

v<br />

i<br />

t<br />

i<br />

s<br />

o<br />

p<br />

s<br />

e<br />

r<br />

u<br />

t<br />

l<br />

u<br />

c<br />

o<br />

m<br />

é<br />

H<br />

•<br />

)<br />

s<br />

e<br />

t<br />

y<br />

c<br />

o<br />

c<br />

u<br />

e<br />

l<br />

t<br />

e<br />

s<br />

e<br />

m<br />

r<br />

e<br />

g<br />

(<br />

e<br />

n<br />

i<br />

o<br />

t<br />

i<br />

r<br />

é<br />

p<br />

u<br />

d<br />

e<br />

c<br />

i<br />

r<br />

t<br />

a<br />

r<br />

o<br />

l<br />

p<br />

x<br />

e<br />

n<br />

o<br />

i<br />

t<br />

c<br />

n<br />

o<br />

p<br />

a<br />

l<br />

e<br />

d<br />

é<br />

t<br />

i<br />

v<br />

i<br />

t<br />

i<br />

s<br />

o<br />

P<br />

•<br />

e<br />

i<br />

h<br />

p<br />

a<br />

r<br />

g<br />

o<br />

h<br />

c<br />

é<br />

t<br />

e<br />

e<br />

i<br />

r<br />

t<br />

é<br />

m<br />

o<br />

t<br />

i<br />

s<br />

n<br />

e<br />

d<br />

o<br />

m<br />

o<br />

t<br />

:<br />

s<br />

e<br />

u<br />

q<br />

i<br />

g<br />

o<br />

l<br />

o<br />

h<br />

p<br />

r<br />

o<br />

m<br />

s<br />

n<br />

e<br />

m<br />

a<br />

x<br />

E<br />

s<br />

e<br />

l<br />

a<br />

n<br />

i<br />

m<br />

o<br />

d<br />

b<br />

a<br />

-<br />

a<br />

r<br />

t<br />

n<br />

i<br />

s<br />

n<br />

o<br />

i<br />

t<br />

c<br />

e<br />

l<br />

l<br />

o<br />

C<br />

•<br />

s<br />

è<br />

c<br />

b<br />

A<br />

•<br />

s<br />

r<br />

e<br />

v<br />

i<br />

D<br />

)<br />

g<br />

H<br />

m<br />

m<br />

5<br />

2<br />

à<br />

0<br />

1<br />

�<br />

><br />

(<br />

e<br />

l<br />

a<br />

n<br />

i<br />

m<br />

o<br />

d<br />

b<br />

a<br />

n<br />

o<br />

i<br />

s<br />

n<br />

e<br />

t<br />

r<br />

e<br />

p<br />

y<br />

H<br />

Figure 2 : Faisceau d’élément conduisant à ré-intervenir<br />

HYPERTHERMIE<br />

Ecoulement abondant par les drains<br />

Mauvaise cicatrisation<br />

Aspiration gastrique (> 120 mEq.L -1)<br />

Diarrhée précoce<br />

SDRA<br />

OAP<br />

Trouble de la conscience<br />

Cholestase<br />

SDMV<br />

Hypertension intra-abdominale<br />

Hémocultures positives :<br />

Polymicrobiennes<br />

Entérocoques<br />

Sous antibiotique<br />

Thorax : condensation des bases<br />

Ponction exploratrice sous échographie<br />

ou tomodensitométrie abdominale<br />

Tomodensitométrie ou<br />

échographie abdominale :<br />

collections+++<br />

<strong>LAPAROTOMIE</strong>


QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 671<br />

1.l’éradication de l’origine de l’infection,<br />

2.la réduction de la contamination bactérienne de la cavité péritonéale et<br />

3.la prévention de la persistance ou de la récidive de l’infection intra-abdominale [32].<br />

4.1.1. ERADICATION DE LA SOURCE DE L’INFECTION<br />

L’abord classique des péritonites secondaires est une laparotomie médiane qui permet<br />

au chirurgien de pratiquer un examen et une toilette complète de la cavité abdominale.<br />

Les techniques chirurgicales par laparoscopie ne peuvent pas, d’après les données actuelles,<br />

être conseillées. Si, expérimentalement, la réponse péritonéale à l’infection est<br />

mieux conservée chez des souris opérées par laparoscopie que par laparotomie [33],<br />

une nette surmortalité (22 % versus 78 %) est observée chez des cochons pris en charge<br />

par laparotomie ou laparoscopie 12 heures après le début du sepsis intra-abdominal [34].<br />

De plus, Greif et Forse ont démontré dans une étude comparant les deux techniques<br />

chez des animaux atteints d’un syndrome de défaillance respiratoire de l’adulte que la<br />

laparoscopie compromet les paramètres respiratoires bien que la fonction circulatoire<br />

soit en amélioration [35]. Une étude non comparative réalisée chez des patients avec un<br />

sepsis intra-abdominal après chirurgie cardiaque retrouve la faisabilité de cette technique,<br />

avec un intérêt particulier lorsqu’une ischémie mésentérique est évoquée [36].<br />

La source de la contamination est soit suturée, exclue ou réséquée. Une controverse<br />

persiste dans la chirurgie du colon gauche entre des opérateurs favorables d’un côté à la<br />

technique de Hartmann et d’autres à la remise en continuité immédiate.<br />

4.1.2. LA CAVITE <strong>ABDOMINAL</strong>E<br />

L’aspiration de toutes les sécrétions purulentes et des résidus fécaux est le second<br />

objectif de la chirurgie. Le débridement de la région pelvienne, des angles paracoliques<br />

et de l’espace sous-diaphragmatique doit être pratiqué avec modération parce qu’il expose<br />

au risque hémorragique et endommage l’intégrité du tissu digestif. Le lavage<br />

péritonéal par du sérum physiologique, admis par la plupart des chirurgiens, et l’antibiothérapie<br />

locale n’ont jamais démontré leur efficacité. Une étude animale récente<br />

démontre que le débridement, le lavage au sérum physiologique et l’adjonction d’antibiotiques<br />

locaux diminuent la croissance bactérienne, la concentration d’endotoxine, la<br />

formation d’abcès et la mortalité [37]. Les antiseptiques sont proscrits dans cette indication<br />

parce qu’ils ont été à l’origine d’ effets toxiques. Pour ces différentes raisons,<br />

l’aspiration de la totalité des liquides de rinçage est systématique avant la fermeture de<br />

la cavité abdominale.<br />

Les drains abdominaux ne doivent être mis en place qu’en présence d’un abcès, afin<br />

de favoriser l’écoulement des sécrétions purulentes, de contrôler une éventuelle fistule<br />

et d’effectuer un lavage péritonéal continu en période postopératoire. La présence de<br />

drains dans les autres situations allonge la durée d’hospitalisation et augmente le risque<br />

infectieux par contamination rétrograde [38].<br />

4.1.3. «RE<strong>LAPAROTOMIE</strong>» SYSTEMATIQUE OU A LA DEMANDE ?<br />

Le délai de ré-intervention doit être le plus réduit possible. Dans les 48 heures postopératoires,<br />

l’indication de ré-intervention est large, supplantant la nécessité d’examens<br />

complémentaires.<br />

Si ce délai est expiré, la pratique d’une tomodensitométrie abdominale est conseillée<br />

avant la reprise chirurgicale. Les infections intra-abdominales requièrent des<br />

ré-interventions fréquentes, ce qui a conduit au concept de re-laparotomie. Deux attitudes<br />

sont discutées : les ré-interventions systématiques et les ré-interventions à la<br />

demande. Les ré-interventions systématiques sont pratiquées toutes les 24 à 48 heures,<br />

quel que soit l’état du patient. Elles se déroulent au bloc opératoire ou en unité de soins


672<br />

MAPAR 2000<br />

intensifs. Elles permettent un examen et un nettoyage régulier de la cavité abdominale<br />

[39]. Les effets secondaires fréquents incluent des dommages de la paroi abdominale,<br />

des hémorragies, un œdème des viscères et des fistules. Les interventions à la demande<br />

sont réalisées rapidement à partir du moment où des signes infectieux sont décelés.<br />

Les données actuelles suggèrent que la plupart des patients atteints d’une péritonite<br />

sont pris en charge de façon optimale par un traitement conventionnel [40, 41]. Les<br />

détracteurs des ré-interventions systématiques ont pour argument l’intérêt de leur technique<br />

dans les péritonites fibropurulentes évoluées dont l’élimination du foyer infectieux<br />

est difficile [13]. Il n’existe actuellement aucune indication définitive de ré-interventions<br />

systématiques.<br />

Ces ré-interventions fréquentes ont conduit au concept de prise en charge par abdomen<br />

ouvert. La non-fermeture de la laparotomie a plusieurs avantages décrits [42]. Elle<br />

permet de réduire les pressions intra-abdominales et trouve actuellement un regain d’intérêt<br />

dans le syndrome du compartiment abdominal [27]. De très bons résultats ont<br />

aussi été obtenus dans les nécroses pancréatiques. Son indication dans les péritonites<br />

secondaires diffuses est plus difficile à estimer, aucune étude comparative n’ayant dégagé<br />

de bénéfice par rapport à un traitement conventionnel [2].<br />

4.2. ALTERNATIVE RADIOLOGIQUE<br />

La tomodensitométrie abdominale permet un repérage lors des paracentèses abdominales<br />

effectuées dans les ponctions-lavages de l’abdomen réalisées dans un but<br />

thérapeutique [43]. Les avantages de cette technique par rapport à la chirurgie sont une<br />

morbidité et une mortalité inférieure, l’absence de risque chirurgical et anesthésique [44].<br />

Heneghan et al. démontrent l’intérêt, en cas de collections multiples, de ponctionner<br />

chaque collection selon une procédure stérile individualisée afin de diminuer le risque<br />

d’infections croisées [45]. Aucune étude ne compare actuellement de façon randomisée<br />

et prospective les prises en charge radiologique et chirurgicale.<br />

4.3. PRISE EN CHARGE MEDICALE : ANTIBIOTHERAPIE<br />

La prise en charge médicale inclut les mesures symptomatiques de lutte contre le<br />

sepsis, qui ne seront pas décrites dans cette revue, et l’antibiothérapie.<br />

4.3.1. OBJECTIFS DE L’ANTIBIOTHERAPIE<br />

La stérilisation de la cavité abdominale est l’objectif de la chirurgie. Le but des<br />

antibiotiques est d’éliminer les bactéries qui, de façon intermittente ou continue, atteignent<br />

la circulation sanguine à partir d’un foyer septique résiduel postopératoire. L’effet<br />

inoculum important, l’acidose locale, le défaut de pénétration et d’activité des antibiotiques<br />

dans les abcès ainsi que le caractère nosocomial des bactéries retrouvées [24]<br />

sont des écueils à l’efficacité de toute antibiothérapie. Carlet et al. ont démontré que<br />

l’antibiothérapie n’est qu’un traitement adjuvant, sans grande influence sur la mortalité<br />

par rapport à la chirurgie [46]. Dans une autre étude, l’efficacité de l’antibiothérapie<br />

probabiliste prescrite n’a aucune influence sur le devenir du patient [47].<br />

Le rôle pathogène d’Enterococcus est difficile à évaluer. Il est isolé dans 15 à 25 %<br />

des péritonites, mais aucun consensus ne peut être obtenu sur son pathogènicité. Sur<br />

des modèles animaux expérimentaux, une surmortalité existe lors de l’ajout de cette<br />

bactérie à un inoculum péritonéal contenant E. coli, B. fragilis et C. perfringen [48].<br />

Les facteurs de virulence d’Enterococcus sont disparates et mal déterminés.<br />

Chez l’homme, une étude multicentrique retrouve une incidence d’infection postopératoire<br />

supérieure chez les patients n’ayant pas reçu un traitement efficace contre<br />

Enterococcus. Les auteurs, avec prudence, soulignent que des investigations supplé-


QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 673<br />

mentaires doivent être menées afin de déterminer l’impact de cette bactérie sur le pronostic<br />

[49]. Sur le plan pratique, Enterococcus est pris en compte si des prélèvements<br />

bactériologiques le mettent en évidence ou devant le caractère nosocomial de la péritonite,<br />

surtout si des céphalosporines ou quinolones ont préalablement été prescrites.<br />

Le rôle de Candida est également sujet à controverse. Une surmortalité existe quand<br />

il est isolé dans les 8 premiers jours postopératoires, un traitement antibiotique préalable<br />

augmentant le risque de présence de levures.<br />

4.3.2. CHOIX DES ANTIBIOTIQUES<br />

La recherche de l’antibiothérapie idéale est un impératif pour le médecin ayant en<br />

charge un patient atteint d’une péritonite secondaire. Il s’agit d’une prescription urgente,<br />

mais réfléchie : différente de l’antibiothérapie précédente, tenant compte du contexte<br />

clinique, des résultats bactériologiques des prélèvements et de l’écologie du service. La<br />

réévaluation du traitement entrepris est permanente.<br />

Le Tableau VIII résume les différents choix possibles devant une péritonite secondaire<br />

nosocomiale. Céfépime, cefpirome et ceftazidime ont une large activité sur les<br />

bactéries à Gram négatif hospitalières. P. aeruginosa n’est résistant que dans 10 à 15 %<br />

des cas à la ceftazidime. Il est pris en compte dans certaines circonstances : isolement<br />

dans les cultures, écologie du service, antibiothérapie antérieure, traitement immunosuppresseur,<br />

infection persistante. L’aminoside ayant la meilleure activité contre ces<br />

bactéries est l’amikacine.<br />

Le choix se fait en pratique entre la ceftazidime, pipéracilline + tazobactam ou imipeneme,<br />

associés à un aminoside choisi entre l’amikacine ou l’isepalline. Les arguments<br />

en faveur de l’association sont théoriques et discutés : élargissement du spectre, augmentation<br />

de la bactéricidie et synergie avec les pénicillines. Des glycopeptides peuvent<br />

être ajoutés si les prélèvements, l’écologie du service ou le contexte évoquent un<br />

Tableau VIII<br />

Traitements antibiotiques des péritonites nosocomiales<br />

Propositions thérapeutiques<br />

Commentaires<br />

Céfépime,<br />

cefpirome<br />

ou<br />

ceftazidime<br />

+<br />

imidazolé<br />

+ aminoside<br />

( amikacine<br />

ou<br />

isepalline)<br />

Ticarcilline<br />

+ ac.<br />

clavulanique<br />

Pipéracilline<br />

+ tazobactam<br />

Quinolone<br />

+ imidazolé<br />

?<br />

( ± amikacine<br />

ou<br />

isépalline)<br />

isépalline)<br />

Traitement<br />

antifungique<br />

Meilleure<br />

activité<br />

sur<br />

P.<br />

aeruginosa<br />

de<br />

la<br />

ceftazidime.<br />

Pas<br />

d'action<br />

sur<br />

Enterococcus.<br />

Résistance<br />

des<br />

E.<br />

coli<br />

: 20<br />

% . Action<br />

insuffisante<br />

sur<br />

P.<br />

aeruginosa<br />

et<br />

les<br />

bactéries<br />

à Gram<br />

négatif<br />

hospitaliers<br />

Associer<br />

à l'amikacine<br />

si<br />

présence<br />

ou<br />

suspicion<br />

de<br />

P.<br />

aeruginosa<br />

Expérie<br />

clinique<br />

insuffisante<br />

Staphylococcus méticilline-résistant. Selon les résultats des prélèvements et le contexte,<br />

Enterococcus et Candida sont pris en compte.<br />

nce<br />

Résistance<br />

de<br />

P.<br />

aeruginosa<br />

: 20<br />

%<br />

A rajouter<br />

si<br />

suspicion<br />

d'infection<br />

à levures.<br />

ou<br />

certitude


674<br />

MAPAR 2000<br />

L’attitude conventionnelle est de prescrire une antibiothérapie à large spectre. Cette<br />

attitude est récemment remise en cause au profit d’une antibiothérapie plus ciblée afin<br />

d’éviter l’apparition de mutant résistant lors des péritonites tertiaires [50].<br />

4.3.3. DUREE DU TRAITEMENT<br />

La durée de l’antibiothérapie est dictée par l’état clinique du patient. Si l’infection<br />

reste localisée, des durées courtes (5 jours voire 48 heures) sont licites. Dans les péritonites<br />

secondaires compliquées de choc septique, le traitement doit être poursuivi 7 à<br />

14 jours, jusqu’à l’ablation des drains, une leucocytose < 12 000/mm3 et la normalisation<br />

de la température. Ces critères ne sont pas formels.<br />

CONCLUSION<br />

Le sepsis intra-abdominal est évoqué dès les premiers signes de complications survenant<br />

en période postopératoire dans le but de ré-intervenir dans les plus brefs délais.<br />

L’objectif principal est d’éviter l’installation d’un tableau de défaillance multiviscérale<br />

qui deviendra rapidement incontrôlable. Un faisceau d’argument clinique,<br />

bactériologique et radiologique permet de conduire le patient au bloc opératoire où le<br />

diagnostic est confirmé ou infirmé. L’antibiothérapie optimale, prescrite selon les antibiotiques<br />

précédemment administrés, le résultat des prélèvements bactériologiques et<br />

l’écologie du service, n’est qu’un traitement adjuvant à la chirurgie et aux mesures<br />

symptomatiques.<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

[1] Weinstein WM, Onderdonk AB, Barlett JG, Gorbach SL. Experimental intraabdominal abscesses in<br />

rats. Development of an experimental model. Infect Immun 1974;10:1250-5<br />

[2] Christou NV, Barie PS, Dellinger EP, Waymack JP, Stone HH. Surgical Infection Society Intra-abdominal<br />

Infection Study. Prospective evaluation of management techniques and outcome. Arch Surg<br />

1993;218:193-8<br />

[3] Saini S, Kellum JM, O’Leary MP, et al. Improved localization and survival in patients with intraabdominal<br />

abscesses. Am J Surg 1983;145:136-42<br />

[4] Chalfine A, Dazza FE, Morin JP, Carlet J. Péritonites communautaires et nosocomiales. In Sfar, éd.<br />

Conférences d’actualisation. Congrès national d’anesthésie et de réanimation. Paris:Masson;1994.P.379-91<br />

[5] Troidle L, Gorban-Bremnan N Kliger A, Finkelstein F. Differing outcomes of gram-positive and gramnegative<br />

peritonitis. Am J Kidney Dis 1998;32:623-8<br />

[6] Guillou PJ. Biological variation in the developpement of sepsis after surgery or trauma. Lancet<br />

1993;342:217-20<br />

[7] Hammond JM, Potgieter PD. The influence of surgery on cytokines in patients with intra-abdominal<br />

sepsis. Anaesth Intensive Care 1996;24:430-4<br />

[8] Holmdahl L, Ivarsson ML. The role of cytokines, coagulation, and fibrinolysis in peritoneal tissue<br />

repair. Eur J Surg 1999;165:1012-9<br />

[9] Neumann B, Zantl N, Veihelmann A, et al. Mechanisms of acute inflammatory lung injury induced by<br />

abdominal sepsis. Int Immun 1999;11:217-27<br />

[10] Hinsdale JG, Jaffe BM. Re-operation for intra-abdominal sepsis: indications and results in modern<br />

critical care setting. Ann Surg 1984;199:31-6<br />

[11] Hollender LF, Meyer C, Phillipides JP, Pierard T, Cordeiro F. Les relaparotomies en chirurgie abdominales.<br />

Chirurgie 1982;108:43-51<br />

[12] Bohnen JM, Mustard RA, Oxholm SE, Schouten BD. APACHE II score and abdominal sepsis. A<br />

prospective study. Arch Surg 1988;123:225-9


QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 675<br />

[13] Jiffry BA, Sebastian NW, Amin T, Isbister WH. Multiple laparotomies for severe intra-abdominal<br />

infection. Aust N Z J Surg 1998;68:139-42<br />

[14] Bohnen JM, Boulanger M, Meakins JL, McLean APH. Prognosis in generalized peritonitis. Relation<br />

to cause and risk factors. Arch Surg 1983;118:285-90<br />

[15] Koperna T, Schulz F. Relaparotomy in peritonitis: prognosis and treatment of patients with persisting<br />

intraabdominal infection. World J Surg 2000;24:32-7<br />

[16] McLauchlan GJ, Anderson ID, Grant IS, Fearon KCH. Outcome of patients with abdominal sepsis<br />

treated in an intensive care unit. Br J Surg 1995;82:524-9<br />

[17] Mäkelä J, Kairaluoma M. Relaparotomy for postoperative intra-abdominal sepsis in jaundiced<br />

patients. Br J Surg 1988;75:1157-9<br />

[18] Legall J, Fagniez P, Meakins J, et al. Diagnostic features of early high post-laparotomy fever: a<br />

prospective study of 100 patients. Br J Surg 1982;69:452-5<br />

[19] Reith HB, Mittelkotter U, Debus ES, Kussner C, Thiede A. Procalcitonin in early detection of<br />

postoperative complications. Dig Surg 1998;15:260-5<br />

[20] Riche F, Panis Y, Laisne MJ, et al. High tumor necrosis factor serum level is associated with increased<br />

survival in patients with abdominal septic shock: a prospective study in 59 patients. Surgery 1996;120:801-7<br />

[21] Sinaman M, Maier RN, Carrico J. Laparotomy for intra-abdominal sepsis in intensive care unit. Arch<br />

Surg 1984;119:652-8<br />

[22] Weinstein MP, Reller LB. Clinical importance of breakthrough bacteremia. Am J Med 1984;76:175-80<br />

[23] Carlet J, Goldstein FW, Bleriot JP, Bahloul F, Dazza FE. Timentin in the antimicrobial treatment of<br />

nosocomial and polymicrobial infections. J Antimicrob Chemother 1986;17:149-59<br />

[24] Montravers P, Gauzit R, Muller C et al. Emergence of antibiotic-resistant bacteria in cases of peritonitis<br />

after intraabdominal surgery affects the efficacy of empirical antimicrobial therapy. Clin Infect Dis<br />

1996;23:486-94<br />

[25] Barkhausen J, Stoblen F, Dominguez-Fernandez E, Henseke P, Muller RD. Impact of CT in patients<br />

with sepsis of unknown origin. Acta Radiol 1999;40:552-5<br />

[26] McCrory C, Crowley K. Is repeat laparotomy of value in patients with suspected intra-abdominal<br />

sepsis in the intensive care unit? Ir J Med Sci 1997;166:88-91<br />

[27] Cheatham ML. Intra-abdominal hypertension and abdominal compartment syndrome. New Horizons<br />

1999;7:96-115<br />

[28] Kron IL, Harman PK, Nolan SP. The measurement of intra-abdominal pressure as a criterion for<br />

abdominal reexploration. Ann Surg 1984;199:28-30<br />

[29] Sugerman HJ, Bloomfield GL, Saggi BW. Multisystem organ failure secondary to increased<br />

intraabdominal pressure. Infection 1999;27:61-6<br />

[30] Montravers P, Lepers S, Popesco D. Réanimation des sepsis intra-abdominaux après intervention<br />

chirurgicale. Presse Med 1999;28:196-202<br />

[31] Halpern NA, McElhinney AJ, Greenstein RJ. Postoperative sepsis: reexplore or observe? Accurate<br />

indication from diagnostic abdominal paracentesis. Crit Care Med 1991;19:882-6<br />

[32] Bosscha K, van Vroonhoven Th J M V, van der Werken Ch. Surgical management of severe secondary<br />

peritonitis. Br J Surg 1999;86:1371-7<br />

[33] Balague C, Targarona EM, Pujol M, Filella X, Espert JJ, Trias M. Peritoneal response to a septic<br />

challenge. Comparison between open laparotomy, pneumoperitoneum laparoscopy, and wall lift laparoscopy.<br />

Surg Endosc 1999;8:792-6<br />

[34] Bloechle C, Emmermann A, Strate T, et al. Laparoscopic vs open repair of gastric perforation and<br />

abdominal lavage of associated peritonitis in pigs. Surg Endosc 1998;3:212-8<br />

[35] Greif WM, Forse RA. Cardiopulmonary effects of the laparoscopic pneumoperitoneum in a porcine<br />

model of adult respiratory distress syndrome. Am J Surg 1999;177:216-21<br />

[36] Orlando R 3 rd , Crowell KL. Laparoscopy in the critical ill. Surg Endosc 1997;11:1072-4<br />

[37] Rosman C, Westerveld GJ, Kool K, Bleichrodt RP. Local treatment of generalised peritonitis in rats;<br />

effects on bacteria, endotoxin and mortality. Eur J Surg 1999;165:1072-9<br />

[38] Farthmann EH, Schöffel U. Principles and limitations of operative management of intraabdominal<br />

infections. World J Surg 1990;14:210-7<br />

[39] Wittmann DH, Aprahamian C, Bergstein JM. Etappenlavage: advanced diffuse peritonitis managed<br />

by planned multiple laparotomies utilizing zippers, slide fastener, and Velcro analogue for temporary abdominal<br />

closure. World J Surg 1990;14:218-26


676<br />

MAPAR 2000<br />

[40] van Goor H, Hulsebos RG, Bleichrodt RP. Complications of planned relaparotomy in patients with<br />

severe general peritonitis. Eur J Surg 1997;163:61-7<br />

[41] Hau T, Ohmann C, Wolmershauser A, Wacha H, Yanq Q. Planned relaparotomy vs relaparotomy on<br />

demend in the treatment of intra-abdominal infections. The peritonitis Study Group of the Surgical Infection<br />

Society-Europe. Arch Surg 1995;130:1193-6<br />

[42] Aprahamian C, Wittmann DH, Bergstein JM, Quebbeman EJ. Temporary abdominal closure (TAC)<br />

for planned relaparotomy (etappenlavage) in trauma. J Trauma 1990;30:719-23<br />

[43] Wroblicka JT, Kuligowska E. One-step needle aspiration and lavage for the treatment of abdominal<br />

and pelvic abscesses. AJR Am J Roentgenol 1998;170:1197-203<br />

[44] Marano I, Mainenti PP, Selva G, Cannavale M, Sodano A. Computerized tomography-guided drainage<br />

of postoperative abdominal fluid collections. Radiol Med 1999;3:160-5<br />

[45] Heneghan JP, Everts RJ, Nelson RC. Multiple fluid collections: CT- or US-guided aspiration-evaluation<br />

of microbiologic results and implications for clinical practice. Radiology 1999;212:669-72<br />

[46] Carlet J, Bouhaja B, Blériot J, Dazza F. Infections péritonéales postopératoires. In: L’infection en<br />

réanimation. Régnier B, Brun-Buisson C, eds. Masson, Paris, 1988:126-38<br />

[47] Schoeffel U, Jacobs E, Ruf G, Mierswa F, von Specht BU, Farthmann EH. Intraperitoneal microorganisms<br />

and the severity of peritonitis. Eur J Surg 1995;161:501-8<br />

[48] Wells CL, Jechorek RP, Erlandsen SL. Evidence for the translocation of Enterococcus faecalis across<br />

the mouse intestinal tract. J Infect Dis 1990;162:82-90<br />

[49] Wacha H, Hau T, Dittmer R, Ohmann C. Risks factors associated with intraabdominal infections: a<br />

prospective multicenter study. Peritonitis Study Group. Langenbecks Arch Surg 1999;384:24-32<br />

[50] Farber MS, Abrams JH. Antibiotics for the acute abdomen.Surg Clin North Am 1997;77:1395-417

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!