Anesthésie et analgésie des interruptions volontaires de ... - Mapar
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OBSTETRIQUE 67<br />
ANESTHESIE ET ANALGESIE DES INTERRUPTIONS<br />
VOLONTAIRES DE GROSSESSES D’INDICATION<br />
MEDICALE<br />
J-C. Ducloy*, D. Flinois*, A-S. Valat-Rigot*, A-S. Ducloy-Bouthors *, F. Puech**,<br />
R. Krivosic-Horber***. *Collège <strong>Anesthésie</strong>, Maternité Jeanne <strong>de</strong> Flandre, CHRU Lille<br />
**Collège Obstétrique, Maternité Jeanne <strong>de</strong> Flandre, CHRU Lille. ***Département<br />
<strong>Anesthésie</strong> Réanimation n°1, Hôpital Salengro CHRU Lille 59037 Lille Ce<strong>de</strong>x.<br />
INTRODUCTION<br />
L’amélioration <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques <strong>de</strong> dépistage anténatal induit une augmentation du<br />
nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>interruptions</strong> <strong>volontaires</strong> <strong>de</strong> grossesse d’indication médicale (IMG) : 1 000<br />
à 3 000 cas annuels en France [1, 2]. L’actuelle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante <strong>et</strong> légitime <strong>de</strong> la<br />
prise en charge <strong>de</strong> la douleur nécessite une prise en charge <strong>de</strong> ces IMG par les anesthésistes<br />
réanimateurs.<br />
Le but <strong>de</strong> ce travail est <strong>de</strong> présenter les techniques obstétricales utilisées, d’examiner<br />
les pratiques usuelles à la lumière <strong><strong>de</strong>s</strong> publications médicales <strong>et</strong> <strong>de</strong> proposer une<br />
prise en charge anesthésique <strong><strong>de</strong>s</strong> IMG.<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la littérature doit être pru<strong>de</strong>nte <strong>et</strong> doit tenir compte <strong>de</strong> législations différentes<br />
: ainsi en Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne, il existe un terme limite pour réaliser une IMG <strong>et</strong><br />
aux Etats-Unis, la Mifégyne ® n’est pas commercialisée ce qui rend les procédures totalement<br />
différentes. Les protocoles <strong>et</strong> résultats ne sont donc pas toujours comparables.<br />
Dans les revues d’anesthésie, rares sont les publications faisant état <strong>de</strong> ce suj<strong>et</strong><br />
comme d’une indication à part entière. Dans les revues obstétricales, les techniques<br />
d’anesthésie sont citées sans que les choix <strong>de</strong> techniques <strong>et</strong> que les interférences entre<br />
les thérapeutiques soient véritablement discutées. L’anesthésie générale d’expulsion y<br />
est parfois proposée <strong>de</strong> manière systématique [3], comme un «cache-misère» <strong>de</strong> la prise<br />
en charge globale, sans discussion <strong>de</strong> la balance <strong>de</strong> risques d’une anesthésie <strong>de</strong> fin <strong>de</strong><br />
travail.<br />
Comme beaucoup <strong>de</strong> pathologies douloureuses, l’IMG nécessite une prise en charge<br />
multidisciplinaire. Pourtant, peu <strong>de</strong> publications signalent la présence <strong>de</strong> l’anesthésiste<br />
dans l’équipe <strong>de</strong> prise en charge [4, 5] <strong>et</strong> son rôle décisionnel dans le choix <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques<br />
<strong>et</strong> produits qui seront utilisés [4]. L’anesthésiste est pourtant au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène<br />
<strong>de</strong>puis le début <strong><strong>de</strong>s</strong> contractions douloureuses jusqu’à l’expulsion <strong>et</strong> c’est sur lui que<br />
repose, en accord avec le couple, le choix <strong>et</strong> la responsabilité <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques d’anesthésie<br />
<strong>et</strong> d’<strong>analgésie</strong> ainsi que la prévention <strong><strong>de</strong>s</strong> complications.<br />
L’expérience que nous avons acquise, au sein d’une équipe multidisciplinaire, <strong>de</strong>puis<br />
1992, privilégie l’<strong>analgésie</strong> <strong>de</strong> l’ensemble du travail, la sécurité anesthésique lors
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MAP AR 2000<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> éventuelles anesthésies pour le geste fœtici<strong>de</strong> <strong>et</strong> pour l’expulsion ainsi que le choix<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> parents pour le type <strong>de</strong> vécu qu’ils désirent pour chaque étape du déroulement <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong>te expérience dramatique. Une étu<strong>de</strong> rétrospective sur 169 cas d’IMG <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
12 SA, ayant accouché par voie basse en 1997 <strong>et</strong> 1998 a été réalisée dans notre établissement,<br />
nous perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> proposer un protocole d’anesthésie <strong>et</strong> d’<strong>analgésie</strong> répondant<br />
mieux à ces objectifs [6]. L’absence <strong>de</strong> patientes <strong>de</strong> terme < 12 SA dans notre population<br />
explique certaines différences dans nos résultats par rapport à la littérature.<br />
1. INDICATIONS<br />
La décision d’interruption <strong>de</strong> grossesse est le fait d’un accord entre <strong><strong>de</strong>s</strong> parents<br />
clairement informés <strong>et</strong> un collège médical comportant, conformément à la législation,<br />
un mé<strong>de</strong>cin expert auprès <strong>de</strong> la Cour d’Appel, spécialisé en mé<strong>de</strong>cine maternofœtale<br />
[2]. Les indications relèvent <strong>de</strong> causes maternelles, lorsque la grossesse m<strong>et</strong> en<br />
jeu le pronostic maternel, <strong>et</strong> <strong>de</strong> causes fœtales.<br />
1.1. CAUSES MATERNELLES<br />
Dans notre étu<strong>de</strong> (au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> 12 SA), les indications maternelles représentent<br />
9,3 %. Dans la littérature, <strong><strong>de</strong>s</strong> chiffres <strong>de</strong> 15,3 % à 28 % sont r<strong>et</strong>rouvés [5, 7]. Les auteurs<br />
s’enten<strong>de</strong>nt pour affirmer que le pourcentage d’indications maternelles est en baisse,<br />
du fait du recul <strong><strong>de</strong>s</strong> contre-indications à la grossesse. L’indication d’IMG pour cause<br />
maternelle est en moyenne plus précoce que lors <strong><strong>de</strong>s</strong> causes fœtales car la cause maternelle<br />
préexiste à la grossesse ou est dépistée au début <strong>de</strong> celle-ci. Le terme moyen dans<br />
notre série est <strong>de</strong> 20 SA contre 24 SA pour les indications fœtales. Zimbris rapporte <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
différences plus n<strong>et</strong>tes : 14,5 SA contre 24 SA [5]. La pathologie maternelle indiquant<br />
l’IMG est susceptible <strong>de</strong> complications spécifiques. L’anesthésiste est donc confronté,<br />
en plus <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> l’IMG, à la prévention <strong>et</strong> au traitement <strong>de</strong> ces éventuelles<br />
complications. C<strong>et</strong>te tâche supplémentaire n’est pas traitée dans c<strong>et</strong> exposé.<br />
1.1.1. CAUSES PREEXISTANTES A LA GROSSESSE (AUCUN CAS DANS NOTRE ETUDE)<br />
Rares sont les pathologies qui contre-indiquent définitivement la grossesse. A fortiori<br />
plus rares encore sont celles qui indiquent l’interruption d’une grossesse débutée.<br />
Le plus souvent il s’agit <strong>de</strong> patientes connaissant la contre-indication <strong>et</strong> présentant une<br />
grossesse acci<strong>de</strong>ntelle par échec ou oubli plus ou moins volontaire <strong>de</strong> contraception.<br />
Parmi les étiologies les plus fréquentes, on peut citer certaines cardiopathies graves ou<br />
instables, un infarctus récent, un diabète avec rétinopathie évolutive.<br />
Les modalités obstétricales d’IMG sont i<strong>de</strong>ntiques à celles employées pour les<br />
causes fœtales (cf ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous). Le terme précoce du diagnostic induit une plus gran<strong>de</strong><br />
fréquence <strong><strong>de</strong>s</strong> cur<strong>et</strong>ages en <strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>de</strong> 12 SA. Au-<strong>de</strong>là, on procè<strong>de</strong> soit à un accouchement<br />
par voie basse, soit à une dilatation-extraction. Exceptionnellement, la pathologie<br />
maternelle contre-indique la prise <strong>de</strong> médicaments inducteurs du travail ou l’effort lié<br />
au travail <strong>et</strong> à l’expulsion. L’IMG est alors réalisée par césarienne au cours <strong>de</strong> laquelle<br />
la stérilisation tubaire doit être systématiquement envisagée sauf si la cause maternelle<br />
a une chance d’être curable.<br />
1.1.2. CAUSES ACQUISES LORS DE LA GROSSESSE (14 CAS DANS NOTRE ETUDE = 9,3 %)<br />
Il s’agit d’une pathologie aggravée par la grossesse ou plus souvent d’une complication<br />
précoce <strong>de</strong> celle-ci, comme le HELLP syndrome grave, précoce <strong>et</strong> instable avec<br />
souffrance poly-viscérale <strong>et</strong> fœtale. Une cause plus rare est la découverte d’une néoplasie<br />
pendant la grossesse. Ces patientes bénéficient souvent d’un traitement anticoagulant<br />
ou présentent <strong><strong>de</strong>s</strong> altérations <strong>de</strong> l’hémostase empêchant le recours à une <strong>analgésie</strong> péridurale.
1.2. CAUSES FŒTALES (90,7 % DANS NOTRE ETUDE)<br />
OBSTETRIQUE 69<br />
Ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> pathologies malformatives, métaboliques ou infectieuses incurables. Le<br />
diagnostic anténatal peut être :<br />
• Programmé : examen du caryotype pour âge maternel supérieur à 37 ans ou pour<br />
recherche <strong>de</strong> maladie génétique en raison d’antécé<strong>de</strong>nts personnels ou familiaux.<br />
• Fortuit : l’échographie systématique m<strong>et</strong>tant en évi<strong>de</strong>nce une malformation ou la survenue<br />
d’une infection maternelle en cours <strong>de</strong> grossesse.<br />
Les causes fœtales ont pour caractéristique <strong>de</strong> conduire à un diagnostic plus tardif.<br />
Les termes rencontrés sont souvent supérieurs à 26 SA. Contrairement à celle du reste<br />
<strong>de</strong> l’Europe, la législation française autorise l’IMG sans limite <strong>de</strong> terme, alors qu’en<br />
Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> en Allemagne les dates butoirs sont <strong>de</strong> 22 <strong>et</strong> 24 SA. C<strong>et</strong>te latitu<strong>de</strong><br />
perm<strong>et</strong> d’affiner le diagnostic prénatal ou <strong>de</strong> tenter, lorsque cela est possible un traitement<br />
in utero. Par contre, force est <strong>de</strong> reconnaître que plus le terme est avancé, plus les<br />
liens parents-enfant sont tissés, plus la rupture <strong>et</strong> le vécu psychologique <strong>de</strong> l’IMG seront<br />
difficiles.<br />
2. TECHNIQUES OBSTETRICALES<br />
Avant 12 SA une évacuation par cur<strong>et</strong>age sous anesthésie générale est réalisée. Les<br />
indications aussi précoces sont rares <strong>et</strong> sont le plus souvent le fait <strong>de</strong> pathologies maternelles<br />
contre-indiquant souvent la réalisation du geste en anesthésie ambulatoire.<br />
Au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> 12 SA, un cur<strong>et</strong>age n’est plus envisageable, trois techniques sont alors<br />
possibles.<br />
2.1. DECLENCHEMENT DU TRAVAIL<br />
La gravité <strong><strong>de</strong>s</strong> complications a fait totalement abandonner les techniques <strong>de</strong> perfusion<br />
intra-amniotique <strong>de</strong> sérum salé hypertonique <strong>et</strong> <strong>de</strong> solutions d’urée. L’ocytocine à<br />
ce terme n’est pas efficace, sauf à <strong><strong>de</strong>s</strong> doses élevées exposant aux risques métaboliques<br />
dus à son eff<strong>et</strong> antidiurétique [1].<br />
2.1.1. UTILISATION DES PROSTAGLANDINES ET ANALOGUES<br />
Depuis 1970, les prostaglandines sont <strong>de</strong>venues le moyen le plus efficace <strong>et</strong> le plus<br />
sûr pour réaliser une IMG par voie basse. Le taux d’échec est inférieur à 3 % [2]. Les<br />
prostaglandines perm<strong>et</strong>tent l’évacuation d’un fœtus intact pour l’examen fœtopathologique<br />
<strong>et</strong> préservent le pronostic obstétrical <strong>de</strong> la patiente. Il convient d’apprécier pour<br />
chaque cas l’éventuelle présence <strong>de</strong> contre-indications absolues ou relatives : asthme,<br />
tabagisme, glaucome, hypertension artérielle, diabète décompensé, thyréotoxicose, affections<br />
cardio-vasculaires, hépatiques ou rénales, infections génitales, disproportion<br />
fœto-pelvienne, utérus distendu, utérus cicatriciel. Plusieurs produits ont été utilisés<br />
lors <strong><strong>de</strong>s</strong> IMG :<br />
2.1.1.1. Diprostone (Prepidil ® )<br />
Prostaglandine E2 appliquée au niveau cervical à raison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gels par jour. Dans<br />
5 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas on observe <strong><strong>de</strong>s</strong> nausées, vomissements <strong>et</strong> diarrhée.<br />
2.1.1.2. Géméprost (Cervagème ® )<br />
Prostaglandine dérivée <strong>de</strong> la PGE1 utilisée par voie vaginale. La posologie est d’un<br />
ovule toutes les 6 à 8 heures. Des nausées <strong>et</strong> vomissements sont également possibles<br />
ainsi qu’hyperthermie, troubles du rythme <strong>et</strong> syndrome vagal.<br />
2.1.1.3. Sulprostone (Nalador ® )<br />
Dérivé <strong>de</strong> la PGE2 utilisable par voie intraveineuse, à raison d’une ampoule <strong>de</strong> 500 µg<br />
toutes les 6 heures. La voie intramusculaire est interdite. Au-<strong>de</strong>là du terme <strong>de</strong> 32 SA,
70<br />
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certains auteurs soulignent le risque accru <strong>de</strong> rupture utérine sur utérus sain [8, 9] <strong>et</strong> ne<br />
recomman<strong>de</strong>nt pas l’emploi du sulprostone en première intention au profit <strong>de</strong> laminaires<br />
le premier jour <strong>et</strong> recours au sulprostone à partir du <strong>de</strong>uxième jour [5].<br />
Contre-indiqué chez la patiente <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 35 ans, en cas <strong>de</strong> tabagisme important ou<br />
d’antécé<strong>de</strong>nt cardio-vasculaire [4], ses eff<strong>et</strong>s secondaires sont représentés par les mêmes<br />
eff<strong>et</strong>s digestifs mais surtout <strong><strong>de</strong>s</strong> spasmes coronariens <strong>et</strong> un eff<strong>et</strong> bronchoconstricteur<br />
chez le suj<strong>et</strong> prédisposé.<br />
2.1.1.4. Misoprostol (Cytotec ® )<br />
Dérivé <strong>de</strong> la PGE1 , initialement utilisé dans le traitement <strong>de</strong> l’ulcère gastro-duodénal,<br />
puis pour l’induction <strong><strong>de</strong>s</strong> contractions utérines <strong>de</strong>puis 1993, à la posologie <strong>de</strong> 2 cp<br />
<strong>de</strong> 200 µg par voie orale toutes les 3 à 4 heures en association avec le mifépristone.<br />
Certains auteurs ont proposé l’utilisation <strong>de</strong> ces comprimés par voie vaginale [10]. Dans<br />
l’indication <strong><strong>de</strong>s</strong> IMG, il n’existe pas d’acci<strong>de</strong>nt relatif à l’emploi du misoprostol [4].<br />
C’est le produit le mieux toléré <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te classe, ses eff<strong>et</strong>s secondaires sont surtout digestifs.<br />
Quelle que soit sa voie d’administration, son délai d’action est court. Ceci justifie à<br />
nos yeux que le cathéter péridural soit mis en place au bloc obstétrical avant la prise <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
premiers comprimés <strong>de</strong> misoprostol.<br />
2.1.2. UTILISATION DE LE MIFEPRISTONE OU RU486 (MIFEGYNE ® )<br />
Présentée en comprimés <strong>de</strong> 200 mg, c’est une anti-hormone bloquant les récepteurs<br />
à la progestérone, d’abord proposée pour les IVG, puis pour l’expulsion <strong><strong>de</strong>s</strong> morts<br />
fœtales in utero <strong>et</strong> enfin pour faciliter les IMG. La mifepristone agit en augmentant la<br />
contractilité utérine ainsi qu’en potentialisant l’action <strong><strong>de</strong>s</strong> prostaglandines. La durée<br />
moyenne entre la prise <strong>de</strong> prostaglandines <strong>et</strong> l’expulsion est significativement plus courte,<br />
(13,6 contre 23,16 heures dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pons [11]), d’où une consommation moindre<br />
<strong>de</strong> prostaglandines <strong>et</strong> une réduction <strong>de</strong> leurs eff<strong>et</strong>s secondaires [1]. Pour Maria, la dose<br />
<strong>de</strong> 200 mg <strong>de</strong> mifepristone associée au géméprost (1 mg pour 6 heures) perm<strong>et</strong> 96 %<br />
d’expulsions en 24 heures [1].<br />
Il existe une contre-indication à l’association Mifégine ® -analogues <strong><strong>de</strong>s</strong> prostaglandines<br />
en cas d’insuffisance surrénalienne, <strong>de</strong> corticothérapie, <strong>de</strong> diabète, d’insuffisance<br />
rénale <strong>et</strong> hépatique [4].<br />
2.1.3. DILATATION MECANIQUE DU COL<br />
Le délai induction-expulsion peut être réduit par une dilatation cervicale au moyen<br />
<strong>de</strong> laminaires, bâtonn<strong>et</strong>s hydrophiles fabriqués à partir d’algues, dont le gonflement en<br />
milieu humi<strong>de</strong> provoque une expansion <strong>de</strong> 5 à 7 fois en 4 heures [2]. Les Dilapans ® ,<br />
d’origine synthétique ont une expansion plus rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> semblent plus aisés à poser.<br />
L’utilisation <strong>de</strong> la dilatation mécanique réduit la durée <strong>de</strong> l’IMG ainsi que le risque <strong>de</strong><br />
rupture utérine ou <strong>de</strong> déchirure cervicale [4]. Toutefois le risque accru d’infection est à<br />
prendre en compte [4].<br />
Pour Maria, l’amniotomie ou rupture <strong>de</strong> la poche <strong><strong>de</strong>s</strong> eaux, n’est en principe pas<br />
nécessaire, sauf pendant la phase <strong>de</strong> dilatation [1]. Hoffer propose une application <strong>de</strong><br />
laminaires la veille du déclenchement puis, le len<strong>de</strong>main, après la pose du cathéter<br />
péridural, l’ablation <strong><strong>de</strong>s</strong> laminaires est suivie <strong>de</strong> l’amniotomie [12]. Ce protocole lui<br />
perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> réduire la durée <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> dilatation à 4 h 45 en moyenne. La réalisation<br />
<strong>de</strong> l’amniotomie est un facteur supplémentaire d’infection <strong>et</strong> justifie à notre sens, la<br />
réalisation d’une antibioprophylaxie.<br />
Une <strong>de</strong>rnière technique <strong>de</strong> dilatation mécanique est la pose intra-cervicale d’une<br />
son<strong>de</strong> à ballonn<strong>et</strong> <strong>de</strong> Dufour. Dans notre étu<strong>de</strong>, la dilatation mécanique a été utilisée
OBSTETRIQUE 71<br />
20 fois (13 %). La durée moyenne <strong>de</strong> l’IMG était <strong>de</strong> 19 h 27 à 17 h 20 (mini 2 h 30,<br />
maxi 99 h 30).<br />
2.2. DILATATION EXTRACTION<br />
C<strong>et</strong>te technique décrite en 1972 était surtout employée pour <strong><strong>de</strong>s</strong> grossesses <strong>de</strong> moins<br />
<strong>de</strong> 17 SA [2, 4]. Le morcelage du fœtus ne perm<strong>et</strong> pas d’examen fœtopathologique. Au<br />
cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique, on effectue dans un premier temps une dilatation mécanique<br />
du col au moyen <strong>de</strong> laminaires. Schnei<strong>de</strong>r propose une première pose <strong>de</strong> 3 laminaires<br />
<strong>de</strong> taille 4 mm, puis ablation <strong>de</strong> ceux-ci après 6 heures <strong>et</strong> repose <strong>de</strong> 6 laminaires <strong>de</strong><br />
taille 5 mm.<br />
L’extraction se fait par morcelage guidé par échographie. La plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs<br />
réalisent c<strong>et</strong>te extraction sous anesthésie générale. Warren utilise un bloc para-cervical<br />
à la lidocaïne 1 % parfois précédé en début <strong>de</strong> dilatation par un premier bloc avec <strong>de</strong> la<br />
bupivacaïne 0,25 % [13]. Si l’anesthésie générale nous semble ici une bonne indication,<br />
il faut signaler que le geste obstétrical est plus difficile <strong>et</strong> plus long qu’un cur<strong>et</strong>age<br />
pour grossesse arrêtée <strong>de</strong> 10 SA ce qui nous conduit à préconiser l’intubation oro-trachéale.<br />
Schnei<strong>de</strong>r précise que la technique dilatation-extraction présente un risque plus faible<br />
<strong>de</strong> mortalité que l’emploi <strong><strong>de</strong>s</strong> prostaglandines (4,9/100 000 versus 9,6/100 000)<br />
selon le Center of Disease Control and Prevention [3]. Il est important <strong>de</strong> signaler que<br />
ces chiffres sont issus <strong><strong>de</strong>s</strong> centres américains où le RU 486 n’est pas utilisé <strong>et</strong> donc les<br />
posologies <strong>de</strong> prostaglandines administrées sont plus importantes.<br />
2.3. CESARIENNE<br />
Souvent ce sont les parents eux-mêmes qui la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt d’emblée «pour en finir<br />
au plus vite». Il faut savoir résister à c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en expliquant qu’une césarienne à<br />
un sta<strong>de</strong> précoce obligera, du fait <strong>de</strong> la fragilité <strong>de</strong> la cicatrice, à une césarienne pour<br />
toute grossesse ultérieure. Ses indications actuelles sont réduites aux échecs ou contreindications<br />
<strong>de</strong> déclenchement dont les utérus présentent un haut risque <strong>de</strong> rupture.<br />
3. DOULEUR MATERNELLE<br />
3.1. DOULEUR PHYSIQUE<br />
La douleur physique causée par le travail <strong>et</strong> l’expulsion est i<strong>de</strong>ntique à celle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
autres accouchements justifiant au moins, une prise en charge analgésique i<strong>de</strong>ntique.<br />
Elle est ici potentialisée par la souffrance psychique. Son aboutissement à l’échec fait<br />
qu’elle est ressentie comme totalement inutile par la patiente. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en <strong>analgésie</strong><br />
est donc plus importante. Dans notre série, seule une patiente n’a pas désiré d’<strong>analgésie</strong><br />
pour le travail <strong>et</strong> l’accouchement.<br />
3.2. SOUFFRANCE PSYCHOLOGIQUE<br />
L’<strong>analgésie</strong> ne soigne que la douleur physique <strong>de</strong> la patiente. En supplément, un<br />
soutien psychologique du couple est indispensable. Il doit être effectué par l’ensemble<br />
<strong>de</strong> l’équipe : obstétricien, sage-femme, anesthésiste <strong>et</strong> psychologue. Enfin, comme lors<br />
<strong>de</strong> tout autre travail <strong>et</strong> accouchement, la présence du conjoint est un élément fondamental<br />
<strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> ce soutien.<br />
Parmi les facteurs <strong>de</strong> douleur psychologique conditionnant habituellement un accouchement,<br />
Guicheney signale l’angoisse <strong>de</strong> la séparation, <strong>de</strong> la culpabilité <strong>et</strong> le<br />
narcissisme morbi<strong>de</strong> [14].<br />
3.2.1. ANGOISSE DE LA SEPARATION<br />
Lors <strong>de</strong> tout accouchement, un éloignement <strong>de</strong> la mère <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’enfant s’effectue. La<br />
relation privilégiée entr<strong>et</strong>enue pendant la grossesse se rompt brutalement.
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MAP AR 2000<br />
Dans le cas présent, bien plus qu’un éloignement, il s’agit d’une séparation complète<br />
<strong>et</strong> définitive.<br />
3.2.2. ANGOISSE DE CULPABILITE<br />
Elle se r<strong>et</strong>rouve assez souvent dans le langage <strong><strong>de</strong>s</strong> couples soumis à l’IMG. Ils se<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt quelle faute ancienne ils doivent expier dans c<strong>et</strong>te épreuve. De plus le couple<br />
va parfois spontanément se reprocher d’avoir choisi l’arrêt <strong>de</strong> grossesse. C<strong>et</strong>te<br />
angoisse pouvant être augmentée par <strong><strong>de</strong>s</strong> reproches plus ou moins exprimés <strong>de</strong> la famille<br />
vis-à-vis du choix ou <strong>de</strong> l’arrivée d’une anomalie malformative jusqu’alors<br />
inconnue dans la famille. La déculpabilisation du couple est évi<strong>de</strong>mment un <strong><strong>de</strong>s</strong> buts <strong>de</strong><br />
l’accompagnement [4].<br />
3.2.3. NARCISSISME MORBIDE<br />
C’est une recherche <strong>de</strong> souffrance <strong>de</strong> la mère dans le but <strong>de</strong> se grandir. L’enfant<br />
qu’elle m<strong>et</strong> au mon<strong>de</strong> en fait un être supérieur. Il est certain que <strong>de</strong>vant la mise au<br />
mon<strong>de</strong> d’un enfant qui n’est pas <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à lui donner c<strong>et</strong>te position en exergue, la douleur<br />
<strong>de</strong>vient un phénomène totalement parasite d’autant plus insupportable qu’elle ne<br />
lui apporte aucune valorisation sociale.<br />
4. DEUIL<br />
Le processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil passe physiologiquement par trois phases plus ou moins longues<br />
selon le suj<strong>et</strong> :<br />
1-Un choc initial pendant lequel, après une négation initiale <strong>de</strong> la mort («non ce n’est pas<br />
possible»), il va bien falloir passer par un conflit interne pour en adm<strong>et</strong>tre la réalité.<br />
2-Une dépression secondaire réactionnelle <strong>de</strong>vant l’évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la mort : «La mort est<br />
bien là, que vais-je faire maintenant ?».<br />
3-Une phase <strong>de</strong> convalescence, <strong>de</strong> cicatrisation, marquée par un r<strong>et</strong>our vers les proj<strong>et</strong>s.<br />
Bloqué dans sa première phase, lors du <strong>de</strong>uil dit «pathologique», le suj<strong>et</strong> restera<br />
dans le délire <strong>de</strong> la non-mort <strong>de</strong> l’être perdu. Lors <strong><strong>de</strong>s</strong> IMG, l’être cher est perdu alors<br />
qu’il n’était pas encore connu. Comment reconnaître alors sa disparition ? La grossesse<br />
en cours au moment <strong>de</strong> la décision d’IMG est vécue comme un «ça» dont il faut débarrasser<br />
le couple au plus vite. L’enfant qui n’a pas vécu est alors idéalisé, jamais décédé,<br />
à l’inverse du «ça» que l’on a écarté. Pour para<strong>de</strong>, le couple va réinvestir son affection<br />
sur un autre enfant présent ou à venir, appelé «enfant <strong>de</strong> remplacement» <strong>et</strong> souvent<br />
victime <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te surprotection.<br />
Bloqué dans sa <strong>de</strong>uxième phase, (= <strong>de</strong>uil prolongé), il ouvre la porte à une dépression<br />
chronique [15].<br />
Les équipes ont maintenant appris à accompagner le couple comme parents, <strong>et</strong> non<br />
pas comme patients, qui vont être confrontés à la réalité <strong>de</strong> l’accouchement <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’existence<br />
<strong>de</strong> l’enfant. Le traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> pathologies du <strong>de</strong>uil <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa complication par le<br />
syndrome <strong>de</strong> l’enfant <strong>de</strong> remplacement est avant tout préventif :<br />
• Favoriser le vécu <strong>de</strong> l’accouchement.<br />
• Pour c<strong>et</strong>te raison, il nous semble que l’anesthésie générale pour l’expulsion, voire<br />
l’amnésie <strong><strong>de</strong>s</strong> faits peut-être préjudiciable à la patiente <strong>et</strong> qu’outre ses risques purement<br />
anesthésiques elle ne doit être réservée qu’au cas ou l’anesthésie locorégionale<br />
est insuffisante.<br />
• Proposer aux parents, sans l’imposer, <strong>de</strong> voir l’enfant <strong>et</strong> leur faire toucher. La rencontre<br />
avec l’enfant peut être réalisée ou renouvelée pendant le premier jour du<br />
post-partum.
OBSTETRIQUE 73<br />
• La réalisation <strong>de</strong> photographies <strong>de</strong> l’enfant est systématique. Elles seront remises<br />
aux parents ou, s’ils ne les désirent pas, elles seront laissées à leur disposition dans le<br />
dossier médical.<br />
• Conseiller <strong>de</strong> donner un prénom à l’enfant même s’il est déclaré sans vie ainsi qu’une<br />
inscription sur le livr<strong>et</strong> <strong>de</strong> famille.<br />
• Favoriser les rites funéraires<br />
• Deman<strong>de</strong>r l’autorisation parentale d’autopsie dont les buts <strong>et</strong> modalités seront expliqués.<br />
• En cas d’échec <strong>de</strong> déclenchement ou <strong>de</strong> contre-indication à la voie basse, bannir le<br />
terme «hystérotomie» <strong><strong>de</strong>s</strong> comptes-rendus opératoires remis à la patiente, au profit<br />
<strong>de</strong> «césarienne». Il faut en eff<strong>et</strong> reconnaître à la femme le fait qu’elle est mère <strong>et</strong> non<br />
pas une opérée d’une malformation intra-utérine.<br />
5. SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE<br />
Un soutien psychologique doit systématiquement être proposé. Le moment auquel<br />
il doit être fait n’est pas clairement établi. Lors <strong><strong>de</strong>s</strong> consultations pré-partum, l’obstétricien<br />
<strong>et</strong> l’anesthésiste préviennent la patiente <strong>de</strong> ce soutien que le psychologue effectue<br />
habituellement pendant le post-partum. Parfois les familles désirent rencontrer celui-ci<br />
avant l’accouchement. La visite du psychologue, la durée <strong>et</strong> la répétition <strong><strong>de</strong>s</strong> visites<br />
dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leur désir en ce domaine.<br />
Une information claire <strong>et</strong> complète <strong><strong>de</strong>s</strong> parents semble être le meilleur moyen <strong>de</strong><br />
limiter le traumatisme psychologique. Pour Zimbris [5], il ne doit y avoir qu’un seul<br />
interlocuteur en charge <strong>de</strong> l’information du patient. Si la continuité <strong><strong>de</strong>s</strong> soins est ici<br />
plus qu’ailleurs nécessaire, il nous semble que chaque spécialité médicale doit être<br />
représentée par son mé<strong>de</strong>cin référent, interlocuteur privilégié pour sa spécialité. C’est à<br />
l’anesthésiste qu’il revient donc <strong>de</strong> parler avec le couple d’anesthésie <strong>et</strong> d’<strong>analgésie</strong>.<br />
6. CONSULTATION D’ANESTHESIE<br />
La consultation d’anesthésie est un temps capital <strong>de</strong> la prise en charge. Rares sont<br />
les auteurs qui la m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce [4]. Elle doit s’effectuer à distance <strong>de</strong> la consultation<br />
avec l’obstétricien pendant laquelle l’IMG a été décidée <strong>et</strong> expliquée. Le choc<br />
initial <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te décision est souvent un obstacle à la bonne compréhension <strong>de</strong> toutes les<br />
informations données. Un délai <strong>de</strong> quelques jours est donc nécessaire. Nous recevons<br />
le couple en consultation d’anesthésie avant l’hospitalisation, 48 heures avant le déclenchement<br />
du travail, c’est-à-dire quand la patiente se présente pour la prise <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
comprimés <strong>de</strong> Mifégyne ® . Il nous semble capital que le consultant ait eu la possibilité<br />
<strong>de</strong> prendre préalablement connaissance du dossier <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’indication <strong>de</strong> l’IMG. Une<br />
éventuelle réaction <strong>de</strong> désaccord, même minime, imperceptible aux yeux du consultant<br />
sera toujours gu<strong>et</strong>tée par le couple <strong>et</strong> ne lui échappera pas, amplifiant son angoisse <strong>de</strong><br />
culpabilité. Il est logique <strong>de</strong> séparer c<strong>et</strong>te consultation <strong><strong>de</strong>s</strong> autres consultations d’anesthésie<br />
pour ne pas faire patienter sur le même banc <strong>de</strong> salle d’attente ce couple <strong>et</strong> un<br />
autre dont l’enfant va vivre. La durée <strong>de</strong> la consultation, du fait <strong>de</strong> l’importance <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
explications à donner, est largement supérieure aux consultations conventionnelles pour<br />
pouvoir envisager les points suivants :<br />
• analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la patiente,<br />
• recherche d’une contre-indication à l’<strong>analgésie</strong> locorégionale,<br />
• recherche <strong>de</strong> complications spécifiques lors <strong><strong>de</strong>s</strong> IMG d’indications maternelles,<br />
• examen <strong>de</strong> la patiente,<br />
• quel est, a priori, le désir <strong>de</strong> vécu <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dramatique expérience ?
74<br />
MAP AR 2000<br />
• explications sur le déroulement du travail, en complément <strong>de</strong> celles déjà reçues,<br />
• explication sur l’<strong>analgésie</strong> péridurale <strong>et</strong> la PCEA,<br />
• expliquer le principe <strong>de</strong> la sédation pendant le geste fœtici<strong>de</strong>,<br />
• informer <strong><strong>de</strong>s</strong> risques <strong>de</strong> l’anesthésie générale <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> assurer que, si elle<br />
est vraiment nécessaire <strong>et</strong> possible, c<strong>et</strong>te anesthésie sera réalisée.<br />
• rassurer sur le fait qu’en cours <strong>de</strong> travail tout sera fait pour leur faire bénéficier <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
moyens disponibles, en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> protocoles <strong>de</strong> l’établissement, <strong><strong>de</strong>s</strong> possibilités<br />
<strong>de</strong> surveillance <strong>et</strong> <strong>de</strong> la sécurité,<br />
• compléter éventuellement quelques éléments <strong>de</strong> réponse à <strong><strong>de</strong>s</strong> questions dépendant<br />
habituellement d’autres interlocuteurs : Est-il possible <strong>de</strong> voir le corps ? Quel est son<br />
<strong>de</strong>venir ? Peut-il bénéficier <strong>de</strong> rites funéraires ? ….<br />
Le couple doit pouvoir à tout moment, participer <strong>de</strong> manière éclairée aux choix <strong>de</strong><br />
procédure, en ayant reçu <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’équipe médicale, les informations sur les avantages<br />
<strong>et</strong> risques <strong>de</strong> chaque geste. Jamais, par exemple, il ne doit leur être imposé une<br />
anesthésie générale qu’ils ne souhaitent pas, même si celle-ci tranquillise l’équipe en<br />
charge <strong>de</strong> l’accouchement. En cours <strong>de</strong> déclenchement, le couple a la possibilité <strong>de</strong><br />
changer d’avis sur un temps particulier <strong>de</strong> la procédure.<br />
En fin <strong>de</strong> consultation, un protocole a priori désiré par le couple sera consigné sur la<br />
feuille d’anesthésie comportant notamment la réponse à ces quatre questions :<br />
• Désir d’<strong>analgésie</strong> Oui/Non<br />
• Désir <strong>de</strong> Péridurale & PCEA Oui/Non<br />
• Désir <strong>de</strong> sédation pour le fœtici<strong>de</strong> Oui/Non<br />
• A priori désir d’anesthésie d’expulsion Oui/Non<br />
7. ANALGESIE DU TRAVAIL<br />
Différents produits <strong>et</strong> techniques sont proposés dans la littérature.<br />
7.1. ANTALGIQUES DE PALIER 1<br />
L’emploi pourtant répandu du paracétamol n’a pas fait l’obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong> clinique dans<br />
c<strong>et</strong>te indication. L’emploi simultané <strong><strong>de</strong>s</strong> AINS <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> analogues <strong><strong>de</strong>s</strong> prostaglandines<br />
n’est pas recommandé car ils en diminuent l’activité (Vidal ® ).<br />
7.2. TRANQUILLISANTS<br />
L’administration <strong>de</strong> benzodiazépines perm<strong>et</strong> une sédation sans arrière-pensée sur<br />
une dépression respiratoire néonatale. Elle peut se faire en prémédication, pendant le<br />
geste fœtici<strong>de</strong>, avant ou pendant l’expulsion. Certains auteurs la proposent en prémédication<br />
avant la pose <strong>de</strong> laminaires ou <strong>de</strong> dilapans [4].<br />
7.3. MORPHINIQUES<br />
L’administration <strong>de</strong> Dolosal ® est assez répandue du fait, sans doute, <strong>de</strong> la possibilité<br />
<strong>de</strong> prescription par les sages-femmes. La nalbuphine est également employée [5].<br />
L’administration <strong>de</strong> morphiniques par PCA a très vite trouvé sa place dans c<strong>et</strong>te<br />
indication. Benhamou rapporte pourtant l’insuffisance <strong>de</strong> l’<strong>analgésie</strong> du travail lors <strong>de</strong><br />
l’emploi <strong>de</strong> la PCA au cours du travail avec du fentanyl [16]. Il propose dans l’indication<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> IMG d’y associer <strong><strong>de</strong>s</strong> benzodiazépines. L’<strong>analgésie</strong> procurée par la PCA est<br />
insuffisante pour la réalisation d’une révision utérine. Dans notre série, 89 % <strong><strong>de</strong>s</strong> patientes<br />
ayant eu une PCA, proposée pour les termes précoces, ont été anesthésiées pour<br />
l’expulsion <strong>et</strong> la révision utérine. Ces chiffres nous conduisent à proposer dorénavant<br />
une PCEA quel que soit le terme <strong>de</strong> la grossesse.
7.4. ANALGESIE PERIDURALE<br />
OBSTETRIQUE 75<br />
Beaucoup d’auteurs citent l’<strong>analgésie</strong> péridurale <strong>et</strong> en reconnaissent l’efficacité [1, 4].<br />
Elle diminue le recours à l’anesthésie générale d’expulsion ou <strong>de</strong> révision utérine. Elle<br />
entraîne, moyennant l’utilisation d’anesthésiques locaux dilués <strong>et</strong> l’adjonction <strong>de</strong> morphiniques<br />
liposolubles, <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s hémodynamiques réduits ainsi qu’une meilleure<br />
préservation <strong>de</strong> la motricité <strong>de</strong> la patiente.<br />
La pose du cathéter péridural est parfois délicate, ces patientes ont souvent «les<br />
nerfs à fleur <strong>de</strong> peau» ce qui les fait sursauter à la moindre stimulation.<br />
L’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> la surveillance <strong>de</strong> l’<strong>analgésie</strong> sont les principaux soucis d’organisation.<br />
Zimbris envisage un entr<strong>et</strong>ien par bolus manuels itératifs [5]. Ce protocole pose le<br />
problème <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong> l’anesthésiste pour un acte d’<strong>analgésie</strong> durant parfois<br />
50 heures dans sa série.<br />
L’entr<strong>et</strong>ien par un pousse-seringue électrique du fait <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te même durée, risque<br />
d’induire <strong><strong>de</strong>s</strong> surdosages d’anesthésiques locaux ou <strong>de</strong> morphiniques. La morphine en<br />
injection unique par voie péridurale en début <strong>de</strong> travail, a été employée avec succès par<br />
Magora & coll. Dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, les auteurs pratiquaient une injection <strong>de</strong> 2 mg suivie<br />
d’une éventuelle réinjection <strong>de</strong> bupivacaïne [17]. Si c<strong>et</strong>te technique semble séduisante,<br />
elle pose, comme la PCEA, le problème <strong>de</strong> la surveillance respiratoire <strong>de</strong> la patiente<br />
dans un service d’obstétrique <strong>et</strong> impose une formation <strong><strong>de</strong>s</strong> personnels.<br />
Peu <strong>de</strong> travaux envisagent la possibilité d’utiliser une PCEA qui procure une <strong>analgésie</strong><br />
satisfaisante, adaptable à toutes les phases du travail. Certains auteurs ne proposent<br />
un recours à la PCEA qu’en cas d’échec <strong>de</strong> la nalbuphine [5]. Benhamou signale une<br />
meilleure satisfaction <strong><strong>de</strong>s</strong> patientes <strong>et</strong> une meilleure efficacité <strong>de</strong> la PCEA comparée à<br />
la PCA au cours du travail [16].<br />
Les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> signalant une réduction <strong><strong>de</strong>s</strong> consommations d’anesthésiques locaux <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> morphiniques lors <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong> la PCEA au cours du travail sont nombreuses [18-<br />
21]. Cohen m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce une meilleure efficacité du sufentanil par rapport au<br />
fentanyl [22]. L’emploi <strong>de</strong> la bupivacaïne est approuvé par <strong>de</strong> nombreux auteurs <strong>et</strong> Sia<br />
rapporte une efficacité certaine <strong>de</strong> la ropivacaïne 0,2 % dans c<strong>et</strong>te indication avec une<br />
inci<strong>de</strong>nce moindre du bloc moteur [23].<br />
Depuis 1992 nous proposions, dès le début <strong><strong>de</strong>s</strong> contractions douloureuses, une administration<br />
<strong>de</strong> morphine par PCA avant le terme <strong>de</strong> 20 SA <strong>et</strong> une PCEA au-<strong>de</strong>là.<br />
L’examen <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> rétrospective nous conduit actuellement à proposer<br />
une <strong>analgésie</strong> péridurale avec PCEA quel que soit le terme <strong>de</strong> la grossesse.<br />
Bien que, pour certains auteurs, l’utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> prostaglandines pour les IMG impose<br />
une surveillance au bloc obstétrical [1], nous prônons, <strong>de</strong>puis 1992, le r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> la<br />
patiente dans sa chambre d’hospitalisation après la pose du cathéter péridural.<br />
Ce r<strong>et</strong>our en chambre, présente plusieurs avantages : un confort meilleur pour la<br />
patiente dans son lit, ne pas occuper une salle d’accouchement <strong>et</strong> éviter à la patiente<br />
d’entendre les cris d’enfants <strong><strong>de</strong>s</strong> salles d’accouchement voisines. Dans notre étu<strong>de</strong>, les<br />
patientes passent 86 % <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l’IMG dans leur chambre.<br />
7.5. PROTOCOLES DE PCA, PCEA ET SURVEILLANCE<br />
Nous utilisons un protocole <strong>de</strong> PCEA comportant un mélange <strong>de</strong> bupivacaïne 0,125 %<br />
ou <strong>de</strong> ropivacaïne 0,2 % additionné <strong>de</strong> sufentanil à 0,5 µg.mL-1 . Les bolus sont <strong>de</strong> 5 mL<br />
en 5 minutes avec une pério<strong>de</strong> réfractaire <strong>de</strong> 15 minutes.<br />
Le protocole <strong>de</strong> PCA comporte un mélange <strong>de</strong> 1 mg <strong>de</strong> morphine + 0,1 mg <strong>de</strong> dropéridol<br />
par mL. Les bolus sont <strong>de</strong> 1 mL en flash, la pério<strong>de</strong> réfractaire est 8 à 10 minutes.<br />
La consommation moyenne est <strong>de</strong> 1,16 à 0,66 mg <strong>de</strong> morphine par heure dans le<br />
groupe PCA <strong>et</strong> <strong>de</strong> 6,62 à 9 µg <strong>de</strong> sufentanil par heure dans le groupe PCEA. Les éven-
76<br />
MAP AR 2000<br />
tuels nausées <strong>et</strong> vomissements dus au travail obstétrical, aux prostaglandines <strong>et</strong> aux<br />
morphiniques sont traités par <strong><strong>de</strong>s</strong> administrations <strong>de</strong> métocloprami<strong>de</strong>. La patiente étant<br />
à jeun pendant le travail, un apport calorique <strong>et</strong> hydro-électrolytique est assuré.<br />
Toutes les sages-femmes <strong>de</strong> l’établissement ont bénéficié d’une formation théorique<br />
<strong>et</strong> pratique sur l’utilisation <strong>et</strong> la surveillance <strong>de</strong> l’<strong>analgésie</strong> auto-controlée ainsi que<br />
sur les protocoles d’antagonisation <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong> morphiniques. Les paramètres<br />
surveillés sont la fréquence <strong><strong>de</strong>s</strong> contractions <strong>et</strong> la dilatation cervicale, la douleur par<br />
l’EVA, la sédation par échelle <strong>de</strong> sédation, le pouls, la pression artérielle, la diurèse <strong>et</strong><br />
la fréquence respiratoire. Le protocole d’antagonisation est inscrit sur chaque feuille<br />
nominative <strong>de</strong> prescription <strong>de</strong> la PCA/PCEA. Dans notre étu<strong>de</strong>, l’examen rétrospectif<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles <strong>de</strong> surveillance m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce que toutes les patientes ont bénéficié d’une<br />
surveillance satisfaisante, montrant ainsi l’adhésion <strong><strong>de</strong>s</strong> soignants à ce protocole d’<strong>analgésie</strong>.<br />
Depuis 1992, aucun inci<strong>de</strong>nt n’est à déplorer en rapport avec c<strong>et</strong>te surveillance<br />
<strong>de</strong> PCEA en chambre d’hospitalisation.<br />
8. ANESTHESIE POUR CESARIENNE<br />
Le choix du type d’anesthésie dépend d’un éventuel traitement anticoagulant, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
facteurs infectieux <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> facteurs <strong>de</strong> risques particuliers <strong>de</strong> la patiente. Ce choix résulte<br />
d’une décision <strong>de</strong> la patiente éclairée par l’anesthésiste au cours <strong>de</strong> sa consultation. Du<br />
fait d’un seuil <strong>de</strong> douleur souvent très bas chez ces patientes, l’<strong>analgésie</strong> postopératoire<br />
revêt une importance capitale. Elle sera pratiquée par une association propac<strong>et</strong>amol + PCA<br />
ou propac<strong>et</strong>amol + PCEA. Le désir d’une <strong>analgésie</strong> postopératoire <strong>de</strong> qualité <strong>et</strong> d’une<br />
anesthésie sans mémorisation nous conduit parfois à poser le cathéter péridural sans<br />
injection avant la césarienne <strong>et</strong> pratiquer celle-ci sous anesthésie générale puis, en salle<br />
<strong>de</strong> réveil, après avoir pratiqué la dose-test péridurale, la PCEA est mise en route. Durant<br />
le post-partum, un traitement préventif anticoagulant est prescrit.<br />
9. ANESTHESIE POUR GESTE FŒTICIDE<br />
Pour les fœtus <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 25 SA une injection fœtici<strong>de</strong> est systématiquement envisagée.<br />
Elle a pour but d’éviter l’agonie d’un enfant viable ainsi que le recours à un<br />
geste infantici<strong>de</strong> illégal. I<strong>de</strong>ntique à une ponction amniotique habituellement réalisée<br />
sans anesthésie, il s’agit d’un geste court <strong>et</strong> peu agressif, d’autant que l’<strong>analgésie</strong> péridurale<br />
est déjà en place, si ce n’est par son versant psychologique. Il est ressenti par le<br />
couple comme la <strong>de</strong>rnière agression directe, physique <strong>et</strong> volontaire envers leur enfant.<br />
La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> fréquente <strong>de</strong> la patiente, en l’occurrence, est d’être inconsciente,<br />
«absente», ne serait-ce que pour diminuer sa complicité <strong>et</strong> sa culpabilité. Il est souhaitable,<br />
pour la bonne qualité <strong>de</strong> l’examen fœto-pathologique [5] <strong>et</strong> par respect <strong><strong>de</strong>s</strong> parents<br />
ayant exprimé le désir <strong>de</strong> voir le p<strong>et</strong>it corps, que c<strong>et</strong>te injection ne soit pas trop précoce<br />
pour éviter la macération du fœtus. Dans notre équipe, ce geste fœtici<strong>de</strong> est réalisé le<br />
matin du déclenchement, avant la première prise <strong>de</strong> misoprostol. Lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, un<br />
geste fœtici<strong>de</strong> a été réalisé 54 fois, 84 % <strong><strong>de</strong>s</strong> patientes ont bénéficié d’une sédation<br />
voire d’une anesthésie générale pour celui-ci.<br />
9.1. CHOIX DES PRODUITS FŒTICIDES<br />
Divers produits ont été utilisés : Lewin propose 25 cg <strong>de</strong> thiopental suivi <strong>de</strong> 3 à<br />
5 mL <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> potassium [4]. Hoffer utilise du chlorure <strong>de</strong> potassium seul [12].<br />
Warren <strong>et</strong> Coll. utilisent 1,5 mg <strong>de</strong> digoxine [13]. La survenue <strong>de</strong> lésions cellulaires<br />
après l’injection fœtici<strong>de</strong> gênant l’examen fœtopathologique ainsi que la survenue <strong>de</strong><br />
troubles du rythme maternel (cf. infra) nous a fait abandonner le chlorure <strong>de</strong> potassium.
OBSTETRIQUE 77<br />
De plus, en l’absence <strong>de</strong> preuve sur l’absence <strong>de</strong> douleur chez le fœtus, nous préférons,<br />
pour <strong><strong>de</strong>s</strong> raisons éthiques, plonger le fœtus dans une narcose profon<strong>de</strong> avant <strong>de</strong> provoquer<br />
l’arrêt <strong>de</strong> son cœur, plutôt que <strong>de</strong> lui injecter conscient une solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> potassium<br />
intra cardiaque. L’association fœtici<strong>de</strong> utilisée dans le service comporte donc 25 cg<br />
<strong>de</strong> Penthotal ® intra-funiculaires suivis <strong>de</strong> 1 à 2 mL <strong>de</strong> Xylocaïne ® 5 % intra cardiaques.<br />
9.2. ANESTHESIE<br />
Nous réalisons ce geste après la pose <strong>de</strong> péridurale. Quand elle est souhaitée par la<br />
patiente, la sédation comporte <strong><strong>de</strong>s</strong> doses <strong>de</strong> 3 à 7 mg <strong>de</strong> midazolam. La patiente est<br />
maintenue en ventilation spontanée au masque facial. Ce protocole est également employé<br />
par d’autres auteurs [4].<br />
9.3. COMPLICATIONS<br />
La réalisation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te sédation pour fœtici<strong>de</strong> a pour but d’assurer le meilleur confort<br />
possible pour la patiente. Ceci ne doit pas faire méconnaître la coexistence <strong>de</strong><br />
quatre facteurs potentiellement dangereux :<br />
1-la survenue d’un syndrome cave dû au décubitus dorsal pendant le fœtici<strong>de</strong>,<br />
2-une vasoplégie modérée due au bloc sympathique <strong>de</strong> la péridurale,<br />
3-le passage a r<strong>et</strong>ro <strong><strong>de</strong>s</strong> produits fœtici<strong><strong>de</strong>s</strong> pouvant entraîner <strong><strong>de</strong>s</strong> troubles du rythme<br />
(Chlorure <strong>de</strong> potassium, Xylocaïne ® ) ou une narcose (Penthotal ® ) avec les risques<br />
respiratoires <strong>de</strong> celle-ci.<br />
4-l’eff<strong>et</strong> propre <strong><strong>de</strong>s</strong> médications injectées à la mère en vue <strong>de</strong> sa sédation. Dans notre<br />
expérience nous avons déjà observé :<br />
• la survenue <strong>de</strong> troubles du rythme après administration <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> potassium,<br />
• une narcose brutale avec apnée maternelle après administration <strong>de</strong> thiopental chez<br />
l’enfant,<br />
• un collapsus avant l’injection fœtici<strong>de</strong> elle-même, dû au syndrome cave, aux narcotiques<br />
injectés à la mère <strong>et</strong> à la péridurale. Ce collapsus a régressé grâce à un<br />
remplissage vasculaire <strong>et</strong> l’administration <strong>de</strong> néosynéphrine.<br />
10. ANESTHESIE POUR L’EXPULSION<br />
En cas d’absence ou d’insuffisance <strong>de</strong> l’<strong>analgésie</strong> péridurale, une anesthésie générale<br />
peut s’avérer nécessaire pour l’expulsion <strong>et</strong> la révision utérine. Parfois la patiente,<br />
elle-même, va <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r c<strong>et</strong>te anesthésie malgré une <strong>analgésie</strong> péridurale satisfaisante.<br />
Ce choix <strong>de</strong> la patiente doit être respecté dans la mesure <strong><strong>de</strong>s</strong> risques encourus <strong>et</strong> impose<br />
qu’une information complète ait été faite lors <strong>de</strong> la consultation d’anesthésie. Il est<br />
toutefois important <strong>de</strong> lui signaler que, quelle que soit la prise en charge anesthésique<br />
<strong>de</strong> l’expulsion, celle-ci est sous la dépendance obligatoire <strong>de</strong> ses efforts expulsifs. Une<br />
éventuelle anesthésie générale ne peut donc survenir que tardivement, lorsque la tête<br />
fœtale est engagée.<br />
L’anesthésie comporte trois facteurs <strong>de</strong> risque :<br />
1-La sous-estimation du risque <strong>de</strong>vant l’absence <strong>de</strong> problème fœtal.<br />
2-Le risque <strong>de</strong> vomissements <strong>et</strong> d’inhalation dus à l’absence <strong>de</strong> vacuité gastrique en fin<br />
<strong>de</strong> travail <strong>et</strong> à l’incompétence cardiale présente dès le début <strong>de</strong> la grossesse.<br />
3-La survenue <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te anesthésie pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> (65 % dans notre expérience),<br />
donc en présence d’effectifs réduits. Dans notre étu<strong>de</strong>, l’heure la plus fréquente<br />
d’expulsion se situe entre 17 <strong>et</strong> 21 heures.<br />
La réalisation <strong>de</strong> l’anesthésie pour expulsion <strong>et</strong> révision utérine comportera une<br />
prévention du risque d’inhalation par absorption préalable d’un antiaci<strong>de</strong> effervescent,<br />
une induction <strong>de</strong> l’anesthésie par thiopental <strong>et</strong> succinylcholine, une intubation oro-
78<br />
MAP AR 2000<br />
trachéale sous manœuvre <strong>de</strong> Sellick. L’entr<strong>et</strong>ien est assuré par <strong><strong>de</strong>s</strong> réinjections itératives<br />
<strong>de</strong> morphiniques avec administration d’un mélange gazeux O 2 /N 2 O. Une<br />
antibiothérapie prophylactique est envisagée surtout en cas <strong>de</strong> révision utérine.<br />
Dans son étu<strong>de</strong>, Hoffer précise qu’aucune anesthésie ou <strong>analgésie</strong> supplémentaire<br />
n’a dû être réalisée au cours <strong>de</strong> la phase expulsive [12]. Dans notre étu<strong>de</strong> 42 % <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
patientes ont eu une anesthésie générale pour l’expulsion ou la révision utérine. Parmi<br />
celles-ci, 30 % étaient dans le groupe PCEA <strong>et</strong> 73% dans le groupe PCA. Ce taux d’anesthésie<br />
tend à diminuer en raison <strong>de</strong> la réalisation systématique d’une <strong>analgésie</strong> péridurale<br />
quel que soit le terme <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> explications données tant aux patientes qu’aux équipes<br />
obstétricales sur les risques <strong>de</strong> l’anesthésie générale <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> travail.<br />
11. PERIODE DU POST-PARTUM<br />
La surveillance du post-partum immédiat est i<strong>de</strong>ntique à tout autre accouchement [4].<br />
En salle d’accouchement, l’absence <strong>de</strong> saignement sera vérifiée. Certains auteurs préconisent<br />
l’administration systématique <strong>de</strong> 5 UI <strong>de</strong> Syntocinon ® [4]. De même, une<br />
éventuelle prévention <strong>de</strong> l’immunisation rhésus sera effectuée. La durée <strong>de</strong> l’hospitalisation<br />
est plus courte qu’un accouchement normal : 5 à 4 jours dans notre série, y compris<br />
l’hospitalisation du pré-partum. Une inhibition <strong>de</strong> la lactation est envisagée pour les<br />
grossesses supérieures à 16 semaines [4]. Durant le post-partum, plusieurs consultations<br />
seront prévues avec l’obstétricien <strong>et</strong> le généticien après réception <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
différents examens fœtopathologiques ainsi qu’avec le psychologue.<br />
12. COMPLICATIONS<br />
12.1. COMPLICATIONS ANESTHESIQUES<br />
Dans notre série rétrospective <strong>de</strong> 1997 nous décomptons, pour seule complication<br />
<strong>de</strong> l’<strong>analgésie</strong> péridurale, une brèche méningée ayant nécessité la réalisation d’un bloodpatch<br />
trois jours après l’accouchement. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te série, le seul inci<strong>de</strong>nt que<br />
nous avons observé est une rétention aiguë d’urine qui nous conduit dorénavant à poser<br />
systématiquement une son<strong>de</strong> urinaire à <strong>de</strong>meure après la mise en place du cathéter<br />
péridural. Nous n’avons observé aucune complication anesthésique lors <strong><strong>de</strong>s</strong> sédations<br />
pour fœtici<strong>de</strong> ou lors <strong><strong>de</strong>s</strong> anesthésies d’expulsion.<br />
12.2. MORTALITE MATERNELLE<br />
Les facteurs <strong>de</strong> risque en sont : l’inexpérience <strong>de</strong> l’équipe, la réalisation d’une césarienne<br />
<strong>et</strong> le terme <strong>de</strong> la grossesse [2]. Une enquête américaine rapporte 31 cas <strong>de</strong> mort<br />
maternelle d’origine anesthésique au cours d’<strong>interruptions</strong> <strong>volontaires</strong> <strong>de</strong> grossesse <strong>de</strong><br />
8 à 21 SA entre 1979 <strong>et</strong> 1991 dont 13 ventilations inefficaces, 2 problèmes d’intubation<br />
<strong>et</strong> une inhalation [24]. Buelher chiffre à 3,4/100 000 la mortalité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>interruptions</strong> <strong>de</strong><br />
grossesse jusqu’à 24 SA [25]. La mortalité lors <strong><strong>de</strong>s</strong> IMG, selon Soutoul, est 10 fois<br />
supérieure à celle <strong><strong>de</strong>s</strong> IVG [2]. Les causes en sont : les complications anesthésiques<br />
(0,21/100 000) <strong>de</strong> fréquence i<strong>de</strong>ntique à l’hémorragie <strong>et</strong> l’embolie amniotique. C<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>rnière cause tend à se raréfier avec l’abandon <strong><strong>de</strong>s</strong> perfusions intra-amniotiques.<br />
C<strong>et</strong>te implication <strong>de</strong> l’anesthésie dans la mortalité maternelle justifie plus que jamais<br />
le respect <strong><strong>de</strong>s</strong> règles <strong>de</strong> bonnes pratiques. A notre sens, c’est l’anesthésie <strong>de</strong> fin <strong>de</strong><br />
travail qui représente le plus <strong>de</strong> risques. Pour c<strong>et</strong>te raison, même sous une certaine<br />
pression <strong>de</strong> l’équipe obstétricale <strong>de</strong>mandant une anesthésie générale pour éviter à la<br />
patiente <strong>de</strong> vivre c<strong>et</strong>te naissance, lorsque l’<strong>analgésie</strong> péridurale est fonctionnelle, il est<br />
préférable <strong>et</strong> souvent suffisant d’approfondir celle-ci pour couvrir l’expulsion <strong>et</strong> la<br />
révision utérine.
12.3. RUPTURE UTERINE<br />
OBSTETRIQUE 79<br />
Dans sa série <strong>de</strong> 417 cas Zimbris, r<strong>et</strong>rouve 2 cas <strong>de</strong> rupture utérine [5]. Ces <strong>de</strong>ux cas<br />
ont étés diagnostiqués lors <strong>de</strong> la révision utérine systématique, en l’absence <strong>de</strong> toute<br />
modification hémodynamique. Les patientes étaient sous <strong>analgésie</strong> péridurale <strong>et</strong> les<br />
auteurs ne m<strong>et</strong>tent pas en avant <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> diagnostic dû à l’<strong>analgésie</strong>.<br />
Pour l’auteur, les facteurs <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> rupture utérine sont : l’association<br />
prostaglandines + ocytociques, les distensions utérines lors d’hydramnios <strong>et</strong> <strong>de</strong> macrosomie.<br />
Enfin il chiffre à 4,3 % le risque <strong>de</strong> rupture utérine chez les patientes présentant<br />
un utérus cicatriciel. Il préconise une courte pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos lorsqu’une technique n’a<br />
pas fait preuve d’efficacité, avant un changement <strong>de</strong> technique, afin d’éviter une escala<strong>de</strong><br />
thérapeutique délétère. Bien que la rupture puisse survenir sur utérus non<br />
cicatriciel [26], la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs recomman<strong>de</strong> la pru<strong>de</strong>nce surtout en cas d’utérus<br />
cicatriciel <strong>et</strong> chiffrent le risque global <strong>de</strong> rupture entre 0,1 <strong>et</strong> 1 % [2].<br />
Dans notre série, <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> rupture utérine ont été découverts au cours <strong>de</strong> la révision<br />
utérine. L’un <strong>de</strong> ces cas s’est produit sur utérus sain. Diagnostiqué dans le bilan<br />
d’une hémorragie <strong>de</strong> la délivrance, il a nécessité une laparotomie sous anesthésie péridurale<br />
<strong>et</strong> la réalisation d’une hystérectomie d’hémostase. Dans les <strong>de</strong>ux cas, les protocoles<br />
analgésiques utilisés (une PCA <strong>et</strong> une PCEA) n’ont pas r<strong>et</strong>ardé le diagnostic.<br />
12.4. DECHIRURE CERVICALE<br />
De fréquence inférieure à 2 ou 3 %, elle se rencontre plus souvent chez les primipares<br />
[2]. Byg<strong>de</strong>man propose une prévention <strong>de</strong> la déchirure par dilatation cervicale au<br />
moyen <strong>de</strong> laminaires [27].<br />
12.5. INFECTION<br />
Sa fréquence varie selon les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> 0 à 14 % [2]. Elle est favorisée par les manœuvres<br />
multiples, un travail long, la dilatation mécanique, l’amniotomie précoce <strong>et</strong> les<br />
antécé<strong>de</strong>nts d’infection urinaire. Dans notre série, une patiente a présenté un choc toxiinfectieux.<br />
C<strong>et</strong>te fréquence importante justifie une antibiothérapie prophylactique [2].<br />
Koinzer, dans une étu<strong>de</strong> prospective réduit le taux d’infection <strong>de</strong> 6,7 % à 1,5 % grâce à<br />
une antibioprophylaxie au m<strong>et</strong>ronidazole [28].<br />
12.6. RETENTION PLACENTAIRE<br />
Elle se rencontre dans 1 à 10 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas. Avec le risque <strong>de</strong> déchirure <strong>et</strong> <strong>de</strong> rupture<br />
utérine, elle est une justification pour la révision utérine systématique [2].<br />
12.7. HEMORRAGIE<br />
Sa fréquence est <strong>de</strong> 1 à 10 % selon les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> [2, 5]. Les principales causes en sont<br />
les plaies <strong>et</strong> déchirures, la rétention placentaire, rarement l’atonie utérine ou une coagulopathie.<br />
Dans notre série, une hémorragie a compliqué un <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> rupture<br />
utérine.<br />
13. EVALUATION DE LA QUALITE DES SOINS<br />
Pour Zimbris les critères d’une IMG correctement prise en charge sont :<br />
• une technique privilégiant l’expulsion par les voies naturelles,<br />
• l’absence <strong>de</strong> complication maternelle,<br />
• un fœtus examinable par les fœtopathologistes<br />
• un fœtus réellement examiné par ceux-ci [5]. Nous avons obtenu c<strong>et</strong> accord parental<br />
dans 96 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas.
80<br />
MAP AR 2000<br />
Comme Soutoul [2], nous proposons d’ajouter à c<strong>et</strong>te liste la satisfaction du couple<br />
sur la prise en charge analgésique <strong>et</strong> psychologique. Il n’existe aucun outil d’évaluation<br />
<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te satisfaction, si ce n’est l’utilisation <strong>de</strong> questionnaires d’évaluation.<br />
14. DEVENIR DU CORPS ET FORMALITES D’ETAT-CIVIL<br />
Ces questions ne sont pas vraiment du ressort <strong>de</strong> l’anesthésiste. Pourtant il est très<br />
fréquent que le problème soit soulevé par les parents au cours <strong>de</strong> la consultation <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
divers entr<strong>et</strong>iens. Le <strong>de</strong>venir du corps <strong>et</strong> les actes d’état-civil dont il bénéficiera dépen<strong>de</strong>nt<br />
du terme <strong>de</strong> la grossesse, du poids <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa vitalité à la naissance <strong>et</strong> lors <strong>de</strong> la<br />
déclaration :<br />
§1 : Un enfant vivant lors <strong>de</strong> la déclaration dispose d’un acte <strong>de</strong> naissance.<br />
§2 : Un enfant né vivant mais décédé au moment <strong>de</strong> la déclaration :<br />
§2a : S’il était viable à sa naissance, c’est-à-dire ≥ 22SA ou ≥ 500g, un certificat médical<br />
d’enfant né vivant <strong>et</strong> viable est rédigé, il disposera d’un acte <strong>de</strong> naissance <strong>et</strong><br />
d’un acte <strong>de</strong> décès.<br />
§2b : S’il était non viable, c’est à dire ≤ 22SA <strong>et</strong> ≤ 500g, il ne dispose pas d’acte <strong>de</strong><br />
naissance mais d’un acte d’enfant né sans vie. (= faux mort-né)<br />
§3 : S’il est né sans vie :<br />
§3a : ≥ 180 jours <strong>de</strong> gestation (= 28 SA) c’est un vrai mort-né, avec également acte<br />
d’enfant né sans vie.<br />
§3b : ≤ 180 jours <strong>de</strong> gestation. Aucun acte n’est rédigé, le fœtus est considéré comme<br />
produit innomé.<br />
Les droits sociaux dépen<strong>de</strong>nt <strong><strong>de</strong>s</strong> actes d’état-civil. Ils sont résumés dans le Tableau I.<br />
L’inégalité <strong>de</strong>vant la reconnaissance <strong>de</strong> la maternité est encore plus importante en regard<br />
du droit civil <strong>et</strong> pénal présenté dans le Tableau II.<br />
Tableau I<br />
Droits sociaux selon le type d’acte <strong>de</strong> déclaration [29]<br />
Actes<br />
Remboursement<br />
SS<br />
( Hospitalisation<br />
transports)<br />
Congé<br />
Immunité<br />
envers<br />
le<br />
licenciement<br />
Sans<br />
acte<br />
§ 3b<br />
Maladie<br />
75�<br />
%<br />
Maladie<br />
( imposable)<br />
Enfant<br />
sans<br />
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§ 2b<br />
& § 3a<br />
Maternité<br />
100�<br />
%<br />
Maternité<br />
( non<br />
imposable)<br />
Naissance<br />
+ Décès<br />
§ 1 & § 2<br />
Maternité<br />
100�<br />
%<br />
Maternité<br />
( non<br />
imposable)<br />
Non Oui Oui<br />
e Congé 3 enfant Non Oui Oui<br />
R<strong>et</strong>raite, parité<br />
Non<br />
Congé Paternel<br />
Non<br />
Variable<br />
selon<br />
les<br />
caisses<br />
Variable<br />
selon<br />
les<br />
caisses<br />
Pour les funérailles <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants déclarés, non pris en charge par leurs familles <strong>et</strong><br />
celles <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants sans permis d’inhumer, certains hôpitaux ont pris <strong><strong>de</strong>s</strong> dispositions<br />
plus éthiquement respectables que l’incinération collective avec les déch<strong>et</strong>s hospitaliers<br />
[29]. Dans notre établissement, une démarche collective <strong>de</strong> l’équipe soignante,<br />
Oui<br />
Oui
OBSTETRIQUE 81<br />
administrative <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> services du conseil municipal <strong>de</strong> Lille a permis en 1994 la création<br />
au cim<strong>et</strong>ière <strong>de</strong> la ville, d’un lieu d’inhumation spécial pour ces enfants. C<strong>et</strong>te<br />
démarche inédite jusque-là en France se révèle très importante pour beaucoup <strong>de</strong> familles<br />
qui nous racontent leurs visites régulières à l’enfant.<br />
Actes<br />
Personnalité<br />
juridique<br />
Transport<br />
<strong>de</strong><br />
corps<br />
Autorisation<br />
parentale<br />
d'autopsie<br />
Inscription<br />
sur<br />
le<br />
livr<strong>et</strong><br />
<strong>de</strong><br />
famille<br />
Inscription<br />
sur<br />
le<br />
registre<br />
d'état-civil<br />
Dotation<br />
d'un<br />
prénom<br />
CONCLUSION<br />
Tableau II<br />
Droits civils selon le type d’acte <strong>de</strong> déclaration [29]<br />
Le<br />
Sans<br />
acte<br />
§ 3b<br />
Enfant<br />
sans<br />
vie<br />
§ 2b<br />
& § 3a<br />
Naissance<br />
+ Décès<br />
§ 1 & § 2<br />
Non Non Oui<br />
corps<br />
n'existe<br />
pas<br />
Non Réglementé<br />
Réglementé<br />
Non Non<br />
Réglementé<br />
Rien<br />
Non<br />
Possible<br />
uniquement<br />
en<br />
Décès<br />
Obligatoire<br />
Décès<br />
Oui,<br />
Information,<br />
Restauration<br />
obligatoire<br />
Obligatoire<br />
en<br />
naissance<br />
<strong>et</strong><br />
décès<br />
L’anesthésie <strong>et</strong> l’<strong>analgésie</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> IMG est une activité lour<strong>de</strong> d’investissement pour<br />
l’anesthésiste. Le soutien psychologique <strong><strong>de</strong>s</strong> couples dans le cadre d’un travail d’équipe<br />
est capital. En respect <strong><strong>de</strong>s</strong> risques, les couples doivent pouvoir exprimer leur choix<br />
dans les diverses phases du déroulement <strong>de</strong> l’IMG. L’<strong>analgésie</strong> péridurale par PCEA<br />
est un critère <strong>de</strong> sécurité <strong>et</strong> d’efficacité. En raison <strong>de</strong> ses risques, l’anesthésie générale<br />
d’expulsion doit être évitée dans la mesure du possible. L’accompagnement nécessite<br />
<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> toute l’équipe compétence, écoute <strong>et</strong> disponibilité ainsi que d’éventuelles<br />
formations spécifiques. Les complications psychologiques <strong>de</strong> l’IMG sont principalement<br />
représentées par les pathologies du <strong>de</strong>uil dont la prévention consiste essentiellement<br />
en une ai<strong>de</strong> au vécu <strong>de</strong> l’accouchement <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> rites funéraires. Le déroulement habituel<br />
d’une IMG par voie basse est présenté dans le Tableau III.<br />
en<br />
Obligatoire<br />
en<br />
naissance<br />
<strong>et</strong><br />
décès<br />
Non Possible Obligatoire<br />
Permis d'inhumer<br />
Non Oui Oui<br />
Funérailles<br />
( crémation<br />
inhumation)<br />
Réalisation<br />
exceptionnelle<br />
Possibles Obligatoires
MAP AR 2000<br />
82<br />
Tableau III<br />
Prise charge d’une IMG par voie basse <strong>de</strong> terme supérieur à 12SA.<br />
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