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le langage mimo-gestuel dans l'éducation des déficients auditifs

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<strong>le</strong>s publications du C.T.N.E.R.H.I.<br />

cenire techniqua national #&tu<strong>des</strong><br />

et de recherches<br />

WT iea handicaps et <strong>le</strong>s inad tations<br />

27, quai de la louinel<strong>le</strong> 750% paris<br />

série "étu<strong>des</strong>"<br />

<strong>le</strong> <strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>l'éducation</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong><br />

Rapport #un groupe #ëîude<br />

Wsid6 par Jacky SIMONIN


TABLE DES MATIERES<br />

-


TABLE DES HATIERES<br />

Liste <strong>des</strong> sig<strong>le</strong>s II<br />

Quelques observations 1 jmina5res par R. LEYY, Directeur du C.T .H .E,R+H. 1, Il I<br />

AYANT-PROPOS<br />

par M. Jacky SSIWOHIN, Président du groupe,<br />

Assistant de Linguistique 2 IaGn


in 1978. <strong>le</strong> Directeur de 1 'Action Socia<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s Associations regroupées<br />

<strong>dans</strong> I 'Union Nationa<strong>le</strong> pour ? 'Insertion Socia<strong>le</strong> du Déficient Auditif<br />

/iJ,N.I.S.D.A.> demandaient au C.T.H.E.R.H.I. 3a constitution d'un groupe d'étude<br />

qlrii pourraSZ s6boiicher sur <strong>des</strong> thèmes de recherches concernant <strong>le</strong> <strong>langage</strong> rnjmo<strong>gestuel</strong><br />

<strong>des</strong> déficàen2s mdf tifs, plus cmunbent appelé 'langue <strong>des</strong> signes" (1).<br />

Les rechexhes sur <strong>le</strong>squel!es 3 'accent devait dtre porté concerneraient tout aussi<br />

Men :a place de ce ;angage <strong>dans</strong> la vie <strong>des</strong> sourds adultes, que <strong>dans</strong> 1'éducat.ion<br />

ces jeunes défiêjents <strong>auditifs</strong>. La questjan qui se pose auJourdShui aux pouvoirs<br />

pu.$l.jcs corne aux parents est cel<strong>le</strong> de 3a place de cette langue <strong>des</strong> signes <strong>dans</strong><br />

2 Wucacatf on <strong>des</strong> jeunes déf lcients audddtàfs . Après une pgràode de pdémf nence marqu&<br />

de : 'oralime <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pmgrmes et ?es enselgnments, on semb<strong>le</strong> revenir.<br />

pour <strong>le</strong>s saisons comp<strong>le</strong>xes oD :es facteurs pMagogiques, socfo-culturels, voire<br />

idéologfques, jouent &ga<strong>le</strong>nent un die, & un questionnwent sur :a place de 3a<br />

Tangue <strong>des</strong> signes" [ou du français stgné, ce qui nkst pas Ba nike chose) <strong>dans</strong><br />

;'enseignement. Ce gmupe a tenu six séances qui ont abouti au document présenté<br />

ci-après au <strong>le</strong>cteur.<br />

Celui-ci pourra constater que, nalgsé sa brièveté, il a bénéficié d'apports variés<br />

et intéressants. Nais s'il ne sepond pas ent3èrernent à 3a question posee, c'est<br />

sans doute en raison <strong>des</strong> epposits'ons assez vives quj se sont inanifestties en son<br />

sein dont rend compte notamment la c'faire mise au point de bî. 'Ie Professeur OLERON.<br />

Hl rre s'agit pas 5ca de prendre parti sur <strong>le</strong> bien fondé de l'une ou l'autre <strong>des</strong><br />

positions prises. Je me bornerai à souhaiter que '<strong>le</strong>s controverses necessaires ne<br />

degénèrent pas en guerre de religions. Tout <strong>le</strong> monde reconnait, me semb<strong>le</strong>-t-31 ,<br />

que 3 'accès de l'enfant déf-lcient auditif à 1 'expression et à la compréhension ora-<br />

<strong>le</strong>s do!t continuer à Gtre recherché et que <strong>le</strong>s p7rès <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de réadaptation<br />

tant en matière de prothèses que de techniques ost ophoniques et d'enseignement spé-<br />

cial tsé imposent plus que jamals la poursui te de cet objectif. Toul <strong>le</strong> monde peut<br />

aussi admettre qu'à Ta condition d'être un <strong>des</strong> aspects de <strong>l'éducation</strong> et d'être dis-<br />

pensé en accord et avec 'la coopération <strong>des</strong> parents, <strong>le</strong> "<strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong>" ne<br />

continuera sans doute pas, s'il 1 'a jamals vraiment été, à étre exclu <strong>des</strong> institu-<br />

tions spécialisées. II me semb<strong>le</strong>rait surprenant de vouloir opposer ce qui peut ëtre<br />

heureusement complémentaire. A cet égard, <strong>le</strong>s perspectives "sociologiques" qui veu-<br />

<strong>le</strong>nt voir <strong>dans</strong> <strong>le</strong> handicap auditif une simp<strong>le</strong> différence culturel<strong>le</strong> et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> grou-<br />

pe <strong>des</strong> handicapés <strong>auditifs</strong> une minorité culturel <strong>le</strong> parmi d'autres, ne sauraient ëtre<br />

à mon avis systématiquement admises, et <strong>le</strong>s observations formulées par M. <strong>le</strong> Profes-<br />

seur OLERON me semb<strong>le</strong>nt devoir être considérées avec attention. Par contre, ces<br />

perspectives permettent à tous de réfléchir à un meil<strong>le</strong>ur équilibre entre la recher-<br />

che de la comnunication avec <strong>le</strong>s entendants et 1 'utilisation <strong>des</strong> moyens spécifiques<br />

de cmunication <strong>des</strong> non-entendants dont <strong>le</strong> "<strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong>" <strong>dans</strong> ses diffe-<br />

rentes variétés peut être considéré comme l'expression. Quand on par<strong>le</strong> de "comnuni-<br />

cation tota<strong>le</strong>" n'est-ce pas un tel équilibre que l'on a en vue ?<br />

A cette condition, 1 'intérgt actuel pour <strong>le</strong> "<strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong>" sera vraiment<br />

biénéfique pour <strong>le</strong>s enfants et <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s et son intégration <strong>dans</strong> 1 'enseigne-<br />

ment <strong>des</strong> jeunes <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> cme l'un <strong>des</strong> moyens de la comnunication<br />

recherchée sera uti<strong>le</strong>.<br />

Je précise qu'en décidant la publication de ce travail, <strong>le</strong> Conseil d'Administration<br />

du C.T.N.E.R.H.I. n'a naturel<strong>le</strong>ment pas entendu prendre parti <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s débats en<br />

cours. Il a voulu simp<strong>le</strong>ment marquer 1 'intérét qu'il porte au problème et permettre<br />

l'apport d'un certain nombre d'informations qui pourront etre uti<strong>le</strong>s à chacun pour<br />

y réfléchir et contribuer à sa solution. Bu rapport du groupe d'étude est jointe<br />

une bibliographie réalisée par M. Harry #ARKOI


YI<br />

litterature anglu-saxome, consacre^ a la question partir d'expfriences d'utili-<br />

sation du <strong>langage</strong> mima-<strong>gestuel</strong> , sans doute plus developpees que <strong>dans</strong> notre pays.<br />

Le sujet ici aborde est a 1s fuis important et diffki<strong>le</strong>, m~ttant en cause ks rapports<br />

de chclin au <strong>langage</strong>. Il suscite de façon assez marquee, <strong>le</strong>s passions et <strong>le</strong>s<br />

affrontm0ierrt.s 1& où l'on pourrait souhaiter que <strong>des</strong> recherches depassiarrn<strong>le</strong>s, de<br />

ciiracthre ~tiehtifique, zoient poursuivies. Un tel rapport nt peut en aucune façon<br />

prétendre A se substituer 6 de k!ls recherches. Plais il pwrra sans doute apporter<br />

aux parents et aux professianneIr guelqiies el entents de di sculsirin et de r6fIexion<br />

qhi n'mt pas encore Bté rassmMPs.<br />

Ne serait-ce qu'a; ce tttre, j'esp8re qu'il n'aura pas été inuti<strong>le</strong>.<br />

M. LEVY<br />

Directeur du C.T.M.E,R.H.I,


AVANT-PROPOS


AVANT- PROPOS<br />

Le rapport que j'ai la tache d'introduire en qualité de Président de<br />

groupe est <strong>le</strong> fruit d'une réf<strong>le</strong>xion commune marquée par <strong>des</strong> échanges<br />

aussi ouverts que constructifs. Animés par une forte volonté de dépas-<br />

ser prises de position partisanes et affirmations rapi<strong>des</strong>, <strong>le</strong>s membres<br />

qui composent <strong>le</strong> groupe d'étude ont constamment collabore pour remplir<br />

au mieux <strong>le</strong>s objectifs assignés dès <strong>le</strong> départ de cette initiative et<br />

dont <strong>le</strong>s plus importants sont <strong>le</strong>s suivants :<br />

- mettre en présence <strong>des</strong> personnalités concernées à <strong>des</strong> titres divers<br />

par la question de la déficience auditive ;<br />

- comencer à clarifier et à ordonner certaines <strong>des</strong> dimensions essen-<br />

tiel<strong>le</strong>s qui concourent à la comp<strong>le</strong>xité du problème ;<br />

- fournir un instrument de réf<strong>le</strong>xion et de travail mo<strong>des</strong>te, provisoire,<br />

mais valide et utilisab<strong>le</strong> ;<br />

- contribuer enfin à développer un processus de réf<strong>le</strong>xion interdisci pl i-<br />

naire en vue d'établir <strong>des</strong> propositions d'étu<strong>des</strong> et de recherches posées<br />

comme nécessaires et urgentes.<br />

De par la qualité <strong>des</strong> interventions et de 1 'écoute mutuel<strong>le</strong>, en raison<br />

de la nature très ouverte <strong>des</strong> questions posées et <strong>des</strong> éléments de réponse<br />

issus tant de la recherche scientifique que de l'expérience concrète du<br />

monde <strong>des</strong> sourds. <strong>le</strong> choix a été fait d'un commun accord de produire un<br />

rapport écrit, non pas sous la forme achevée d'une synthese, mais en con-<br />

servant 1 'aspect pl us analytique d'un document provisoire voué à la dis-<br />

cussion et devant susciter autant de pistes de réf<strong>le</strong>xion et d'axes opéra-<br />

toi res de recherche.<br />

C'est <strong>dans</strong> te but de restituer, même infidë<strong>le</strong>ment, l'esprit ouvert qui<br />

a animé <strong>le</strong>s débats que <strong>le</strong> document qui suit est composé de trois parties :<br />

Une première partie a, pour doub<strong>le</strong> fonction, de resituer, d'une part,<br />

1 'existence du groupe <strong>dans</strong> sa genèse et son dérou<strong>le</strong>ment et de reprendre,<br />

d'autre part, certains éléments de discussion que chacune <strong>des</strong> interven-<br />

tions systématiques consignées <strong>dans</strong> la seconde partie n'a pas manqué de<br />

faire émerger au cours <strong>des</strong> débats.<br />

La partie centra<strong>le</strong> reproduit <strong>le</strong>s interventions que divers membres du<br />

groupe ont pris la responsabilité de faire au cours <strong>des</strong> séances succes-<br />

sives.


Enfin, <strong>le</strong> rapport se cldt sur une bibliographie faisant état <strong>des</strong> prin-<br />

cipa<strong>le</strong>s étu<strong>des</strong> et recherches concernant 1 es <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>. Réalisé<br />

parallè<strong>le</strong>ment au fonctionnement du groupe, par M. MARKOWICZ, ce travail<br />

bibliographique se veut un instrument concret de rëfërences et un encou-<br />

ragement à poursuivre d'autres étu<strong>des</strong> et d'autres recherches au service<br />

du monde <strong>des</strong> sourds.<br />

Au nom de tous <strong>le</strong>s membres du groupe d'étude, il me reste à formu<strong>le</strong>r <strong>le</strong><br />

voeu que ce document soit lu avec <strong>le</strong> meme esprit que celui qui en a per-<br />

mis la réalisation.


PREMf ERE PARTIE<br />

Synthêse <strong>des</strong> travaux du groupe par M. SIMONIN


1 - PRESENTATION DU GROUPE<br />

1. L'initiative du groupe<br />

2. Sa constitution<br />

II - DEROULEMENT DES SEANCES<br />

PREMIERE PARTIE<br />

1. Les objectifs du groupe et sa methode de travail<br />

2, Constat général et hypothèse de travail<br />

3. L'organisation <strong>des</strong> séances<br />

III - UNE REVUE DE QUESTIONS<br />

1. Les signes ont-ils <strong>le</strong> statut de langue ?<br />

2. Quel<strong>le</strong> langue maternel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s enfants sourds ?<br />

3. Quel<strong>le</strong> langue apprendre aux enfants sourds ?<br />

4. Comment <strong>le</strong>s sourds vivent-ils <strong>le</strong>ur handicap ?<br />

5. Les sourds existent-ils en tant que groupe social ?<br />

IV - CONCLUSION


I - PRESENTATION OU GROUPE<br />

1. L'initiative du groupe<br />

Le groupe d'étude portant sur la place du <strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong> <strong>dans</strong><br />

<strong>l'éducation</strong> <strong>des</strong> sourds s'est tenu <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du C.T.N.E.R.H.I., de<br />

février 1978 à mai 1979.<br />

II est <strong>le</strong> résultat d'un certain nombre de démarches effectuées par<br />

diverses organisations concernées par <strong>le</strong> monde <strong>des</strong> sourds (associa-<br />

tions de parents, de sourds, d'enseignants, ...) et dont <strong>le</strong> Ministère<br />

de la Santé s'est fait l'écho, en confiant au C.T.N.E.R.H.I. <strong>le</strong> soin<br />

d'en assumer 1 'existence officiel <strong>le</strong> et matériel <strong>le</strong>.<br />

Ces démarches traduisent l'interrogation actuel<strong>le</strong> du monde <strong>des</strong> sourds<br />

quant à la réintroduction officiel<strong>le</strong> du <strong>langage</strong> mtmo-<strong>gestuel</strong> <strong>dans</strong> 'I 'ëdu-<br />

cation <strong>des</strong> deficients <strong>auditifs</strong>. Marquée en France depuis 1880, par une<br />

emprise quasi exclusive de l'apprentissage oral, cette éducation est,<br />

depuis quelques années, traversée par <strong>des</strong> courants et <strong>des</strong> tensions poten-<br />

tiel<strong>le</strong>ment conflictuels. Ceux-ci s'expriment parfois par <strong>des</strong> positions<br />

tranchëes du type "pour'hu "contre" tel<strong>le</strong> méthode ora<strong>le</strong>, "pour" ou "con-<br />

tre" la prise en compte du <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong>, que ce soit <strong>le</strong> "français si-<br />

gné" ou la langue française <strong>des</strong> signes. Tant la comp<strong>le</strong>xité de la question<br />

qu'une certaine rigidité <strong>des</strong> structures tout autant que <strong>le</strong>ur diversité,<br />

concourt à produire une situation confuse marquée par la passion.<br />

Afin de dépassionner <strong>le</strong> débat et d'évaluer, en connaissance de cause,<br />

<strong>le</strong> fondement et la validité de tel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> position, 1 'opportunité<br />

est apparue de mener un certain nombre d'investigations scientifiques<br />

préalab<strong>le</strong>s. C'est ainsi qu'en réponse à une <strong>le</strong>ttre adressée par M. CHARBON,<br />

President de la C .Pi .S .F, (Confédération Nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> Sourds de France)<br />

à H. LENOIR, Secrëtaire d'Etat à l'Action Socia<strong>le</strong> et qui lui demandait<br />

la reconnaissance officiel<strong>le</strong> de la langue <strong>des</strong> signes, M. LENOIR déclarait<br />

envisager la possibilité d'une étude portant sur ce problème. Parallè<strong>le</strong>-<br />

ment, ke. CHALUDE, au nom de 1'AMPEDA (Association Mationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> Parents<br />

d'Enfants Déficients Auditifs) exprimait, à plusieurs reprises, <strong>le</strong> souhait<br />

de voir se constituer un tel groupe. Saisi de cette demande par M. RAMOFF,<br />

Directeur de 1 'Action Socia<strong>le</strong>, <strong>le</strong> C.T.N.E.R.H.I. décidait la création du<br />

groupe d'étude qui commença à se réunir à partir de février 1978.<br />

2. Sa constitution<br />

Le groupe d'étude s'est spécifié, <strong>dans</strong> sa composition, par un doub<strong>le</strong><br />

souci. D'une part, tenir compte du caractère pluridisciplinaire que<br />

revet la question du <strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong> : il a été ainsi fait appel<br />

à <strong>des</strong> chercheurs issus <strong>des</strong> différents domaines impliqués par la défi-<br />

cience auditive. Permettre, d%utre part, aux représentants <strong>des</strong> dif -<br />

férents organismes et associations concernés d'être au coeur <strong>des</strong> échan-<br />

ges et de la réf<strong>le</strong>xion : <strong>le</strong>ur présence active a permis aux débats de res-<br />

ter enracinés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> vécu <strong>des</strong> sourds, enfants et adultes, et de restituer,<br />

<strong>dans</strong> une large mesure, <strong>le</strong>urs besoins cme <strong>le</strong>urs interrogations.


G'est <strong>dans</strong> cette perspective que <strong>le</strong>s personnes suivantes ont été<br />

sol f icitées pour faire partie du groupe :<br />

M, SJMQNIN, Président<br />

Assistant de Linguistique à 1 "niversftê de Paris-Nord<br />

Mme. BLUM,<br />

Chargge de coordination d'orthophonie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s classes<br />

spécialisées de Paris<br />

M. BOUILLON,<br />

Charge de mission à la Sous-Direction de la Rgadaptation,<br />

de la Vieil<strong>le</strong>sse et de f 'Aide Socia<strong>le</strong> au Hinistère de la Sante<br />

M. BOURRJGAULI,<br />

Directeur de la Fédération <strong>des</strong> Instituts <strong>des</strong> Sourds<br />

et Aveug<strong>le</strong>s de France (F.I.S.A.F.)<br />

Ivlme, CWALURE,<br />

PrGsidente d'honneur de 1 'Assuclation Mationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> Parents<br />

dxnfants Déficients Auditifs (A,N,P,E,D,A.)<br />

M. CUXAC,<br />

U.E.R. de linguistique 2 i'Unive~sit@ de Paris Y<br />

M. DUSSUTOUR,<br />

Censeur de 1 'Institut National daç Jeunes Sourds de Paris (I,N,J.s,)<br />

W. FAIVRE,<br />

Président du Comité de tialson <strong>des</strong> Associations de Parents<br />

d'Enfants atteints de handicaps assoctés (E.L.A.P.E.A.H.A.)<br />

&me. FOURNIER,<br />

Professeur de Sourds à l'Institut BAGUER daAsnières<br />

#" KETTLER,<br />

Charge de mission au Ministere de la Santé


vlme. LE GUIFF,<br />

Fédération Nati ona<strong>le</strong> <strong>des</strong> Parents d' é1 èves<br />

<strong>des</strong> Institutions de <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> (F.N.A.P.E.D.I.D.A.)<br />

M. MOTTEZ,<br />

MaTtre de Recherche au Centre National de la<br />

Recherche Scientifique (C.N.R.S.)<br />

M. OLERON,<br />

Professeur à 1 'Université René ûescartes de Paris<br />

M. SAINT ANTONIN,<br />

Président de l'Union Nationa<strong>le</strong> pour 1 'Insertion<br />

Socia<strong>le</strong> <strong>des</strong> Déficients Auditifs (U.N.I.S.D.A.)<br />

M. DESSAINT,<br />

Directeur de l'Institut National<br />

<strong>des</strong> Jeunes Sourds de Paris<br />

M. MARKOWICZ,<br />

Chargé de recherche à la Maison <strong>des</strong> Sciences de 1 'Homme<br />

11 - DEROULEHENT DES SEANCES<br />

La première séance de travail du groupe a été consacrée, pour l'essen-<br />

tiel, à préciser <strong>le</strong>s points suivants :<br />

1. Clarification <strong>des</strong> objectifs et de la méthode de travail<br />

2. Détermination d'une hypothèse de travai 1<br />

3. Organisation <strong>des</strong> séances suivantes :<br />

. constat général,<br />

, thèmes de discussion.<br />

1. Les objectifs du groupe et sa méthode de travail<br />

Comme il l 'a été rappelé <strong>dans</strong> 1 'avant-propos, <strong>le</strong> groupe d'étude s'est<br />

constitué en s'assignant deux objectifs principaux.<br />

Il s'agissait, <strong>dans</strong> un premier temps, d'engager une réf<strong>le</strong>xion pl uridis-<br />

ciplinaire ayant pour but de recenser divers arguments et points de vue<br />

et de procéder à une mise au point sur 1 'état actuel de la question.


Dans un becond temps, l'objectif était de fonder, sur ce constat et<br />

cette revue de questions, un programme de recherche à soumettre aux<br />

instances du C.T.N.E.R.H.I.<br />

Afin d'atteindre ce doub<strong>le</strong> objectif, la méthode de travail adoptée<br />

a été la suivante :<br />

- élaboration d'un constat général, en vue de déterminer une hypothèse<br />

de travai 1 .<br />

- Recensement et mise en ordre <strong>des</strong> themes et questions à discuter,<br />

- Ouverture <strong>des</strong> échanges, à chaque séance, par un exposé systématique<br />

pris en charge par un membre du groupe puis, sur la base de cet ex-<br />

posé, débat 1 i bre et ouvert.<br />

La rigueur de ce mode de fonctionnement a ainsi rendu possib<strong>le</strong>, en peu<br />

de séances, un approfondissement sensib<strong>le</strong> <strong>des</strong> dimensions parmi <strong>le</strong>s plus<br />

fondamnta<strong>le</strong>s de la question traitée.<br />

2. Constat général et hypothèse de travail<br />

Au cours de cette premiere séance, et de façon plus "éclatée", tors <strong>des</strong><br />

séances suivantes, un large débat s'est engagé sur <strong>le</strong>s attendus et la<br />

signification de cette réf<strong>le</strong>xion portant sur l 'opportunité de réintro-<br />

duire ou non <strong>le</strong> <strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong> <strong>dans</strong> 1 'éducation <strong>des</strong> deficients<br />

<strong>auditifs</strong>. Dans un souci de synthèse, j'ai rassemblé, ci-<strong>des</strong>sous, <strong>le</strong>s<br />

differents points - au nombre de cinq - qui m'ont paru sous-tendre la<br />

discussion engagée à ce propos, au sein du groupe.<br />

Un constat général, en effet, a été fait par la plupart <strong>des</strong> membres<br />

du groupe pour avancer que :<br />

- malgré l'interdit qui est fait depuis un sièc<strong>le</strong> à l'emploi <strong>des</strong><br />

signes, celui-ci reste vivant et se maintient <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde <strong>des</strong><br />

sourds. L'ambition oraliste, loin d'avoir porté <strong>le</strong>s fruits es-<br />

comptés (intégration reussie <strong>des</strong> sourds <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde entendant),<br />

a, au contraire, abouti à une stigmatisation du handicap auditif<br />

et à un ostracisme social qui renforcent l 'iso<strong>le</strong>ment et la mar-<br />

ginalisation de bien <strong>des</strong> <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>.<br />

- cet ostracisme dont sont victimes <strong>le</strong>s sourds, a <strong>des</strong> repercussions<br />

parfois profon<strong>des</strong> sur <strong>le</strong>ur vie affective, socia<strong>le</strong> et profession-<br />

nel<strong>le</strong>, ainsi que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur rapport avec <strong>le</strong>s diverses administra-<br />

tions et institutions.<br />

- <strong>dans</strong> de nombreux cas, cet iso<strong>le</strong>ment et ce rejet sont imputab<strong>le</strong>s<br />

aux difficultés que <strong>le</strong>s sourds connaissent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur relation et<br />

<strong>le</strong>ur comunication avec <strong>le</strong> monde entendant. Leur handicap en effet,<br />

interdit bien souvent aux sourds l'accès à un mode de comunication<br />

jugé satisfaisant par <strong>le</strong>s entendants. Le discrédit social qui en<br />

résulte, en cantonnant <strong>le</strong>s sourds <strong>dans</strong> un statut minoritaire et déviant<br />

vient ainsi redoub<strong>le</strong>r <strong>le</strong> fait meme de la déficience auditive.


- Ces problèmes communicationnels et relationnels que rencontrent<br />

très t6t <strong>le</strong>s sourds <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur vie familia<strong>le</strong> et socia<strong>le</strong> et qui<br />

proviennent de <strong>le</strong>urs difficultés à maftriser la langue ora<strong>le</strong> et<br />

écrite, ne se voient que très rarement résolus <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du<br />

système éducatif, Ce dernier, dont 1 'objectif global est 1 'oralis-<br />

me, a souvent pour effet de renforcer l'iso<strong>le</strong>ment et <strong>le</strong> rejet <strong>des</strong><br />

<strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>. Une autre raison liée aux difficultés que<br />

connaissent <strong>le</strong>s sourds vient de la situation présente en amont du<br />

système éducatif : malgré tous <strong>le</strong>s efforts de dépistage et d'éduca-<br />

tion précoces, la première période de la vie de 1 'enfant dgficient<br />

auditif, capita<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> développement du <strong>langage</strong> e t de la communi-<br />

cation reste, globa<strong>le</strong>ment, insuffisamment ma4 trisée tant au niveau<br />

<strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s que <strong>des</strong> institutions.<br />

- la reconnaissance. officiel<strong>le</strong> de la langue <strong>des</strong> signes, sa standardisa-<br />

tion, son enseignement, son développement sont posés comme une <strong>des</strong><br />

solutions nécessaires et urgentes.<br />

La discussion de ces différents éléments a permis de dégager une<br />

hypothèse centra<strong>le</strong> de travail sur laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> groupe a fonctionné<br />

et que nous avons formulée de la manière suivante :<br />

il existe un décalage entre, d'une part, <strong>le</strong> système éducatif <strong>des</strong><br />

<strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>, <strong>dans</strong> ses aspects institutionnels et pédago-<br />

giques et <strong>dans</strong> son ambition oraliste et, d'autre part, <strong>le</strong>s exi-<br />

gences socio-cul turel <strong>le</strong>s et communicationnel <strong>le</strong>s que peuvent mani-<br />

fester <strong>le</strong>s <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>, jeunes et adultes.<br />

Une tel<strong>le</strong> hypothèse nous semb<strong>le</strong> traduire <strong>le</strong>s tensions que connaTt<br />

<strong>le</strong> monde <strong>des</strong> sourds, ses interrogations, ses remises en cause, ses<br />

révisions à la fois recherchées et redoutées. Aussi, ne peut-on<br />

qu'être conforté <strong>dans</strong> la volonté de mettre au service <strong>des</strong> deficients<br />

<strong>auditifs</strong>, <strong>le</strong>s éclairages scientifiques uti<strong>le</strong>s à l'instruction de déci-<br />

sions éventuel <strong>le</strong>s.<br />

3. Organisation <strong>des</strong> séances<br />

Ayant rappelé que la finalité principa<strong>le</strong> du dispositif éducatif <strong>des</strong>tiné<br />

aux enfants et ado<strong>le</strong>scents <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> était de permettre à ces<br />

derniers, devenus adultes, l'insertion socia<strong>le</strong> et professionnel<strong>le</strong> la plus<br />

satisfaisante compte tenu de <strong>le</strong>ur handicap, <strong>le</strong> groupe a fait <strong>le</strong> choix de<br />

poursuivre <strong>le</strong> travail, non pas par la réalité pédagogique et institution-<br />

nel<strong>le</strong> vécue par l'enfant, mais par la situation qui est faite aux sourds<br />

adultes. Avant de s'engager <strong>dans</strong> <strong>des</strong> débats portant directement sur <strong>le</strong>s<br />

métho<strong>des</strong> et <strong>le</strong>s stratégies éducatives, ainsi que sur <strong>le</strong>urs fondements<br />

théoriques, <strong>le</strong> groupe a cru bon de jeter un regard sur la réalité adulte,<br />

afin d'évaluer Te système d'éducation pour <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> en fonc-<br />

tion de ce qu'il roduit a la sortie, c'est-à-dire de ce qu'il ermet<br />

aux sourds devenu! adultes au regard de <strong>le</strong>ur situation professihe,<br />

socia<strong>le</strong> et psychologique.


Ce n'est que <strong>dans</strong> un second temps qu'ont été envisagés <strong>le</strong>s aspects psycho-<br />

génétiques, 1 'environnement fami 1 ial , <strong>le</strong>s pratiques institutionnel <strong>le</strong>s et<br />

pédagogiques et, de manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s facteurs qui déterminent <strong>le</strong> devenir<br />

de l'enfant et de l'ado<strong>le</strong>scent déficient auditif.<br />

La réf<strong>le</strong>xion s'est ainsi organisée de la manière suivante :<br />

1 - La cornunauté sourde adulte :<br />

a) - sa definition et ses traits principaux (exposé introduit par<br />

M. MOTTEZ, Sociologue, MaTtre de recherches au C.N.R.S.),<br />

b) - la langue <strong>des</strong> signes : approche socio-linguistique (par<br />

M. MARKOWICZ, Socio-ltnguiste).<br />

2 - Langage, langue et communication (par M. CUXAC, Linguiste à<br />

1 'Université Paris Y).<br />

3 - Les sourds <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur rapport avec l'institution judiciaire<br />

(par Mme. FOURNIER, Professeur de sourds, Interprète auprès<br />

<strong>des</strong> tribunaux) .<br />

4 - Le développement du <strong>langage</strong> e t de la communication, de la<br />

naissance à I 'ado<strong>le</strong>scence (par Plme. BLUM, coordination <strong>des</strong><br />

orthophonistes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s classes spécialisées de Paris et<br />

par M. COLIN, Psycho-géneticien).<br />

5 - La situation de l'oralisme et <strong>le</strong>s pratiques de communication<br />

<strong>dans</strong> certaines institutions de rééducation : instituts natio-<br />

naux et éco<strong>le</strong>s de la F.I.S.A.F. (par M. BOURRIGAULT, Directeur<br />

Général de la F.I.S.A.F.).<br />

III - UNE REVUE DE QUESTIONS<br />

L'ensemb<strong>le</strong> de ces thèmes se voit développé <strong>dans</strong> la seconde partie du<br />

rapport. Aussi prendrais-je la responsabilité de n'en sou1 igner ici<br />

que quelques aspects en reprenant certaines <strong>des</strong> questions récurrentes<br />

qui n'ont pas manqué d'être sou<strong>le</strong>vées et débattues à l'issue de cha-<br />

cune <strong>des</strong> interventions :<br />

1 - Les signes ont-ils <strong>le</strong> statut de langue ?<br />

2 - Quel<strong>le</strong> langue maternel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s enfants sourds ?<br />

3 - Quel<strong>le</strong> langue apprendre aux enfants et comment ?<br />

4 - Cornent <strong>le</strong>s sourds vivent-ils <strong>le</strong>ur handicap ?<br />

5 - Les sourds existent-ils en tant que groupe social ?<br />

Je vais reprendre chacune de ces questions en precisant pour chacune<br />

d'entre el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s étu<strong>des</strong> qui pourraient étre engagées et <strong>le</strong>s actions<br />

qu'il conviendrait de mener.


1. Les signes ont-ils <strong>le</strong> statut de langue ?<br />

"Est-ce que la production de signes par <strong>des</strong> sourds échangeant entre<br />

eux constitue une langue ou non ?" n 'est pas une question pertinente<br />

pour <strong>le</strong> 1 inguiste, <strong>le</strong> soci 0-1 inguiste ou pl us généra<strong>le</strong>ment 1 'anthro-<br />

pologue. Pour <strong>le</strong>s chercheurs <strong>le</strong> postulat de 1 'existence d'une langue<br />

repose sur <strong>le</strong> critère empirique de 1 'observabilité de situations lan-<br />

gagières produites par <strong>des</strong> interlocuteurs qui échangent et communiquent.<br />

Aussi, ne pas conférer te statut de langue au mode particulier d'in-<br />

teraction de sourds signant entre eux pour communiquer, renvoie non<br />

pas au domaine de la stricte <strong>des</strong>cription scientifique mais au fait<br />

que <strong>dans</strong> une formation socia<strong>le</strong> donnee, un tel mode de communication<br />

est socia<strong>le</strong>ment reconnu ou non. La réponse, positive ou négative, à<br />

la question posée, ne peut donc @tre que socia<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> sera favorab<strong>le</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas où <strong>des</strong> forces socia<strong>le</strong>s oeuvrent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens d'une affir-<br />

mation et d'un développement du groupe social présentant tel<strong>le</strong> par-<br />

tlr;ularité <strong>dans</strong> ses comportements sociaux et de communication. La<br />

réponse socia<strong>le</strong> sera au contraire négative lorsque sont déployés <strong>des</strong><br />

moyens visant à bloquer 1 'émergence de ce groupe social.<br />

Cependant, sur un plan strictement <strong>des</strong>criptif, <strong>des</strong> arguments sont<br />

parfois avances mettant en doute <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s signes constituent<br />

une langue au sens structural du terne. D'aucuns, linguistes ou non,<br />

pensent que Sa langue <strong>des</strong> signes ne représente qu'un pâ<strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t<br />

d'une langue "majeure" comme <strong>le</strong> français ou 1 'anglais par exemp<strong>le</strong>.<br />

Un <strong>le</strong>xique incomp<strong>le</strong>t, une syntaxe peu construite et inachevée, une<br />

phonologie inexistante ou insaisissab<strong>le</strong> en tant que système d'oppo-<br />

sitions discrètes, seraient autant de "défaillances" structura<strong>le</strong>s qui<br />

contribueraient à ne faire de la langue <strong>des</strong> signes qu'un instrument<br />

bien faib<strong>le</strong> de communication.<br />

A ce type d'arguments, et face aux conséquences psychologiques et<br />

socia<strong>le</strong>s graves qui en décou<strong>le</strong>nt pour <strong>le</strong>s utilisateurs de fa langue<br />

<strong>des</strong> signes, jugés l imités quant à <strong>le</strong>urs capacités menta<strong>le</strong>s, intel -<br />

<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s et socia<strong>le</strong>s, il peut être répondu sur <strong>le</strong>s points suivants<br />

:<br />

- la stigmatisation d'une langue jugée mineure et incapab<strong>le</strong> de<br />

remplir <strong>le</strong>s différentes fonctions d'une langue standard, est un<br />

processus constant et attesté historiquement. Ce fut <strong>le</strong> cas au Moyen-<br />

Age du français vis-à-vis du latin ; c'est encore la situation que<br />

connaissent toutes <strong>le</strong>s langues minoritaires, qu'i 1 s'agisse en France<br />

<strong>des</strong> langues régiona<strong>le</strong>s et <strong>des</strong> patois, ou sur <strong>le</strong> continent nord-américain<br />

<strong>des</strong> langues amérindiennes et d'immigration etc.. . Les minori tés 1 inguistiques<br />

ne se caractérisent pas par une langue mi nori tai re, inférieure,<br />

mais par <strong>le</strong> fait qu'il s'agit de groupes sociaux socia<strong>le</strong>ment minorisés<br />

et infériorisés. En ce sens, la langue <strong>des</strong> signes parlée par <strong>le</strong>s sourds<br />

est une langue au même titre que <strong>le</strong> français parlé par <strong>le</strong>s americains<br />

francophones de la Louisiane ou de la Nouvel<strong>le</strong>-Ang<strong>le</strong>terre par exemp<strong>le</strong>.<br />

Son caractère minoritaire vient de ce qu'el<strong>le</strong> est parlëe par un groupe<br />

minoritaire. Cette situation, appelGe di lossique par <strong>le</strong>s socio-linguistes<br />

definit une langue, <strong>dans</strong> son usagehplénentaireinent à une<br />

langue dominante qui joult d'un prestige social supérieur.


- <strong>le</strong> fait qu'on ne puisse fournir de grammaire achevée décrivant <strong>le</strong><br />

système syntaxique de la langue <strong>des</strong> signes ne peut en aucune manière<br />

servir de preuve à son imperfection voire son inexistence, Car en<br />

l'état actuel <strong>des</strong> recherches linguistiques i1 n'existe aucune langue<br />

qui ait reçu une <strong>des</strong>cription syntaxique complète et cohérente.<br />

Serait-ce à dire qu'il n'existe au monde aucune langue "digne" de<br />

ce nom ?<br />

- <strong>dans</strong> I 'ordre du <strong>le</strong>xique, jugé parfois partiel <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas de langue<br />

<strong>des</strong> signes et impuissant à traduire <strong>le</strong>s abstractions, certaines marques<br />

temporel<strong>le</strong>s etc.,. <strong>le</strong>s linguistes comparant deux langues sont à<br />

même de montrer que <strong>le</strong>s inadéquations <strong>le</strong>xica<strong>le</strong>s sont une constante<br />

généra<strong>le</strong> quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>s langues comparées. En terme de mëthode<br />

11 s'agit sur ce point, de séparer <strong>le</strong> niveau <strong>des</strong> fonctions remplies de<br />

celui <strong>des</strong> structures (<strong>le</strong>xica<strong>le</strong>s par exemp<strong>le</strong>) utilisées. Un même évènement<br />

peut être dit <strong>dans</strong> une langue par un mot, et <strong>dans</strong> une autre par<br />

une expression, ou toute une phrase. On ne peut apprécier <strong>le</strong> <strong>le</strong>xique<br />

d'une langue en fonction de celui d'une autre langue.<br />

- la structure phonologique, ou plutôt <strong>le</strong> système chérémologique de<br />

la langue <strong>des</strong> signes pose quant à sa <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> problèmes méthodologiques<br />

qui sont (comme 1 'indique la bibliographie établie par<br />

M. MARKOWICZ) en voie de résolution. Il s'agit en effet de recenser<br />

et de décrire <strong>le</strong>s unités signifiantes minima<strong>le</strong>s portées par l'ensem-<br />

-<br />

b<strong>le</strong> <strong>des</strong> canaux <strong>gestuel</strong>s, manuels, kinésiques (postures, r e g a m -<br />

pressions facia<strong>le</strong>s.. .), et proxémlques (situation spatio-temporel<strong>le</strong>)<br />

qui concourent à la production signée.<br />

Il ressort de ces divers arguments que deux conditions sont à remplir<br />

pour qui veut traiter la question du statut linguistique <strong>des</strong> signes.<br />

D'une part il ne faut pas confondre <strong>le</strong>s processus sociaux de minorisa-<br />

tion d'un groupe social avec la spécificité <strong>des</strong> structures 1 inguisti-<br />

ques de la langue parlée au sein du groupe. D'autre part, lorsque <strong>des</strong><br />

difficultés apparaissent pour analyser la langue <strong>des</strong> signes, il ne<br />

s'agit pas d'en conclure que la langue <strong>des</strong> signes n'est qu'une langue<br />

imparfaite, mais de renverser <strong>le</strong> problème en se posant la question :<br />

quel appareil 1 i ngui stique et socio-1 inguistique permettrait de dé-<br />

crire une tel<strong>le</strong> langue ?<br />

En conclusion pratique de cette première question, deux proposl tions<br />

concrètes peuvent être avancées :<br />

1 - développer (ou poursuivre) <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> et <strong>des</strong> recherches fondamen-<br />

ta<strong>le</strong>s pour analyser <strong>le</strong>s différents niveaux structurels de la lan-<br />

gue <strong>des</strong> signes en tenant compte de son usage social effectif. C'est<br />

la tâche privilégiée <strong>des</strong> linguistes et <strong>des</strong> socio-linguistes.<br />

2 - en mettant en oeuvre <strong>le</strong>s moyens d'information et d'action nécessaires,<br />

viser 1 'objectif suivant : faire prendre conscience par 1 'ensemb<strong>le</strong> de<br />

la communauté nationa<strong>le</strong>, de l'existence de la langue <strong>des</strong> signes <strong>dans</strong><br />

la spécificité de ses structures et de ses usages.


2. Quel<strong>le</strong> langue maternel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s enfants sourds ?<br />

A plusieurs reprises, <strong>le</strong> groupe s'est penché sur cette question,<br />

hésitant sur <strong>le</strong> sens à donner à la notion de langue maternel<strong>le</strong>,<br />

désolant quant aux conséquences linguistiques, psychologiques que<br />

<strong>le</strong> fait de la déficience auditive pouvait avoir sur <strong>le</strong> développe-<br />

ment de 1 'enfant etc.. . Dans un souci de synthèse et au risque<br />

de beaucoup simplifier, je ne reprendrai que trois aspects de la<br />

discussion engagée : 1 'un relatif à la définition d'une langue<br />

maternel<strong>le</strong>, l'autre ayant trait à la langue maternel<strong>le</strong> <strong>des</strong> sourds<br />

et enfin un dernier aspect à propos <strong>des</strong> solutions pratiquéew<br />

envisageab<strong>le</strong>s.<br />

- Un problème de définition :<br />

Le terme "maternel<strong>le</strong>" invite il est vrai, à une définition spontanée<br />

posant fa langue maternel<strong>le</strong> comme la langue parlée par la mère. Ain-<br />

si pour un enfant sourd français ayant <strong>des</strong> parents non sourds fran-<br />

çais, la langue maternel<strong>le</strong> serait la langue française. En fait, au-<br />

delà de cette perception immédiate, la réf<strong>le</strong>xion du groupe a permis<br />

de mettre à jour la comp<strong>le</strong>xité du problème. Nous pouvons en retirer<br />

1 'idée au'une lanaue maternel<strong>le</strong> est une lanaue acauise en aremiet-.<br />

selon 1 'ordre chronologique du développemenf d'un individu. Par -<br />

ail <strong>le</strong>urs. <strong>le</strong> déveloo~ement de i 'enfant (v comoris son dëvelowement<br />

langagier) se réalise à travers <strong>des</strong> insiinces' de socialisation :<br />

fami 1 <strong>le</strong>, éco<strong>le</strong>, mass-media, peer-group.. . tn général, la première<br />

instance que connait l'enfant est la famil<strong>le</strong>. Une langue maternel<strong>le</strong><br />

est une langue acquise en premier et correspond à la langue de com-<br />

munication effectivement en usage au sein de la première instance<br />

de socialisation (la famil<strong>le</strong> pour la plupart <strong>des</strong> enfants).<br />

Liée au lieu social de référence, ta langue maternel<strong>le</strong> se caractérise<br />

<strong>dans</strong> ses processus d'acquisition. La maîtrise d'une langue maternel<strong>le</strong><br />

ne se limite pas à I 'acquisition <strong>des</strong> structures langagières (structures<br />

phonologiques et <strong>le</strong>xico-syntaxiques) mais s'étend aussi et simultanément<br />

à la ma'ftrise <strong>des</strong> situations de communications qui <strong>le</strong>ur son? liees. On<br />

ne peut apprendre à par<strong>le</strong>r que si l'on apprend en même temps à communi-<br />

quer c'est-à-dire à uti 1 iser <strong>dans</strong> 1 eur contexte social et situationnel<br />

<strong>le</strong>s structures linguistiques pertinentes.<br />

Enfin <strong>le</strong>s processus d'acquisition d'une langue maternel<strong>le</strong> apprise en<br />

lien étroit avec son usage social, ont pour dernier trait essentiel<br />

d'être implicites, c'est-à-dire en grande partie inconscients et in-<br />

dépendants, d'une volonte pédagogique dé1 i bérée.<br />

La langue maternel<strong>le</strong> : un problème pour <strong>le</strong>s sourds<br />

Selon ce qui vient d'être dit, <strong>le</strong> problême <strong>des</strong> sourds (dont <strong>le</strong>s parents<br />

ne sont Ras sourds) est aue <strong>le</strong> déficit auditif aui <strong>le</strong>s affecte, <strong>le</strong>ur interdit<br />

cette acquiSition 'implicite et "naturel<strong>le</strong>" de la langue-matenme<br />

c'est-à-dire de la lanaue en usaae <strong>dans</strong> la ~remière instance de socialisation.<br />

Ce problème est ilautant pius grave qbe, (nous <strong>le</strong> verrons <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s


questions suivantes) <strong>le</strong>s répercussions psychologiques et socia<strong>le</strong>s<br />

sont importantes <strong>dans</strong> la mesure où l'apprentissage de la société<br />

en terme de structures socia<strong>le</strong>s, de système de reprësentation et<br />

de comportements régulant <strong>le</strong>s &changes sociaux se faft pour une<br />

part fondamenta<strong>le</strong> au sein <strong>des</strong> Interactions et <strong>des</strong> situations de<br />

communication et à travers 1 'un <strong>des</strong> moyens privilégiés : '<strong>le</strong> lan-<br />

gage par<strong>le</strong>.<br />

tes soJutions<br />

Dans 1 'idéal pourrait-on dire, la sol ution consisterait à faire<br />

en sorte que la langue maternel<strong>le</strong> <strong>des</strong> enfants sourds soit cel<strong>le</strong><br />

que <strong>le</strong>ur déficience auditive <strong>le</strong>ur permette d'acquér"ir, à savoir<br />

la langue <strong>des</strong> signes, Cependant, comme il a été dit ci-<strong>des</strong>sus,<br />

ce sont <strong>le</strong>s parents et plus largement la famil<strong>le</strong> immèdiate qui<br />

jouent <strong>le</strong> r61e de première instance de socialisation. S'ils ne<br />

sont pas sourds eux-&mes ils ne peuvent jouer à p<strong>le</strong>fn ce rbte,<br />

car ils n'ont pas f 'accès i&diat et l 'emploi quotidien de la<br />

langue <strong>des</strong> signes. A mains de couper radica<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s fiens entre<br />

I knfant sourd et sa famil<strong>le</strong> entendante. une tel <strong>le</strong> sot utf on<br />

ne peut @tre envisageab<strong>le</strong>. Seu<strong>le</strong> une instance complémentaire à<br />

'la famîl<strong>le</strong> et matérialisab<strong>le</strong> aar <strong>des</strong> créches animées oar un oersonne1<br />

sourd communiquant en langue <strong>des</strong> signes, par <strong>le</strong> dëveloppement<br />

<strong>des</strong> liens <strong>le</strong>s plus étrofts entre 1 'enfant, sa famil<strong>le</strong> et<br />

<strong>le</strong>s sourds adultes, semb<strong>le</strong> envisageab<strong>le</strong>. Le risque encouru 4tant<br />

pour l'enfant qu'un conflit d'instances s'instal<strong>le</strong> entre famil<strong>le</strong><br />

d'une part et structures comp~émenta-lres d'accueil d'autre part.<br />

Dans cette perspective, 1 a nécessi té s' Smpose de dëvel opper toute<br />

une action d'information et d%ducaation en direction <strong>des</strong> parents<br />

et de la famit<strong>le</strong>,<br />

Dans fa pratique et de façon réaliste, il semb<strong>le</strong> ainsi que seu<strong>le</strong>s<br />

<strong>des</strong> solutions mixtes soient à retenir. Toutes devant concourir<br />

pour atteindre un but essentiel : accroître au maximum <strong>le</strong>s capa-<br />

cités de communication et par tous <strong>le</strong>s moyens possib<strong>le</strong>s, que 1 Teri-<br />

Tant sourd peut dëvelopper. Aussi bien <strong>le</strong> développement <strong>des</strong> liens<br />

<strong>le</strong>s plus nombreux avec <strong>le</strong>s sourds communiquant en langue <strong>des</strong> signes,<br />

que 1 'intervention prothétique visant à pal 1 ier techniquement la<br />

dëfi cience, que la mi se en oeuvre de moyens compensatoires de com-<br />

munication sont de ce point de vue <strong>des</strong> moyens qui ont <strong>le</strong>ur pertinen-<br />

ce.<br />

3. Quel <strong>le</strong> langue apprendre aux enfants sourds ?<br />

Cette question est très liëe (5 la precédente <strong>dans</strong> la mesure oif il<br />

convient de distinguer entre langue maternel<strong>le</strong> acquise im ficitement<br />

et langue apprise explici tement <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d'un ,roc+<br />

gique dont c'est l'objectif avoué (cf. 3 'intervention de M, CUXAC qui<br />

devejoppe cette distinction entre apprentissage et enseignement). te<br />

lien entre ces deux questions est d'autant plus étroit que f a rent-is<br />

*explicite ne peut que se construire sur f %cqulsition %<br />

7mp 1c.1 e


Le problème pour <strong>le</strong>s enfants sourds est qu'on ne sait pas très bien<br />

(cf. question 2) quel<strong>le</strong> est <strong>le</strong>ur langue maternel<strong>le</strong> en terme de structures<br />

linguistiques et de situations de communication, La manière dont<br />

<strong>le</strong>s enfants sourds communiquent dès la naissance, avec <strong>le</strong>ur entourage<br />

reste une question à peine explorée. On peut simp<strong>le</strong>ment observer que<br />

<strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s adoptent, face au handicap, <strong>des</strong> stratégies d'intervention<br />

éducative qui sont différenciées selon qu'el<strong>le</strong>s portent l'essentiel<br />

de <strong>le</strong>urs efforts sur l'oralisme ou qu'el<strong>le</strong>s adoptent <strong>des</strong> moyens<br />

compensatoires de cornunication. Sur ce plan on peut ajouter que <strong>le</strong><br />

statut diglossique qu'd la langue <strong>des</strong> signes (cf. question 1) face à<br />

la langue ora<strong>le</strong>/écrite parlée par la communauté nationa<strong>le</strong>, est une<br />

donnée à prendre en compte <strong>dans</strong> la mesure où très tbt 1 'enfant sourd<br />

prend conscience du fait que sa manière de comuniquer est dévalorisée<br />

par son entourage et frappée souvent d'interdit. L'objectif serait de<br />

viser au bilin uisme : apprentissage de la langue <strong>des</strong> signes et langue<br />

ora<strong>le</strong> p u i h n<br />

tel objectif permettrait de réduire <strong>le</strong>sXéfaits<br />

du diglossisme et de fournir aux enfants sourds tous <strong>le</strong>s atouts pour<br />

qu'ils puissent développer l'ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> moyens de communication aux-<br />

quels ils peuvent réel<strong>le</strong>ment avoir accès. En ce sens, 1 'apprentissage<br />

de ce qui est appelé communication tota<strong>le</strong>, ouvre <strong>des</strong> perspectives in-<br />

téressantes.<br />

Encore faut-il que la stratégie pédagogique dëployée par 1 'ensemb<strong>le</strong><br />

<strong>des</strong> pédagogues ne soit pas construite sur la conjonction du béhavio-<br />

risme psychologique et du structuralisme 1 ingui stique, c'est-à-dire<br />

qu'el<strong>le</strong> ne soit pas centrée sur l'acquisition exclusive <strong>des</strong> struc-<br />

tures linguistiques selon un modè<strong>le</strong> de simulation du type "Stimulus -<br />

Réponse', calqué sur <strong>le</strong>s métho<strong>des</strong> d'apprentissage <strong>des</strong> langues étran-<br />

gères. Une tel<strong>le</strong> méthode pédagogique fait comme si on pouvait appren-<br />

dre à par<strong>le</strong>r une langue sans apprendre en ïïï&GTGps à communiquer,<br />

c'est-à-dire à uti l i ser cette langue de façon appropriée. Aussi s'agit-<br />

il plutôt de mettre en oeuvre <strong>des</strong> processus pédagogiques qui tiennent<br />

compte <strong>des</strong> situations socia<strong>le</strong>s réel<strong>le</strong>s de communication (circonstances<br />

physiques, expressivité <strong>des</strong> sujets, rapports sociaux structurant <strong>le</strong>s<br />

interactions etc.. .) . L'apprentissage <strong>des</strong> communications socia<strong>le</strong>s sans<br />

<strong>le</strong>quel on ne peut apprendre une langue au sens structurel du terme,<br />

passe <strong>dans</strong> une pédagogie <strong>des</strong>tinée aux enfants sourds par la prise en<br />

compte de <strong>le</strong>ur univers culturel en tant que système spécifique de re-<br />

présentation du monde physique et social, et en tant que pratiques so-<br />

cia<strong>le</strong>s particulières. Les métho<strong>des</strong> pédagogiques actives construites<br />

sur ce principe semb<strong>le</strong>nt répondre au "comment" de cette troisième ques-<br />

tion car el<strong>le</strong>s visent à faire <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong> producteurs et <strong>des</strong> acteurs.<br />

Il reste que <strong>dans</strong> l'état actuel <strong>des</strong> choses et pour ce qui concerne plus<br />

précisément <strong>le</strong> contexte français, tout un long chemin est encore à par-<br />

courir tant <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s esprits que pour <strong>le</strong>s structures. Il passe par un<br />

ensemb<strong>le</strong> d'étu<strong>des</strong> à mener dont certaines d'entre el<strong>le</strong>s devraient porter<br />

sur :<br />

- l'analyse de l'univers culturel de l'enfant sourd et de la manière<br />

dont il vit <strong>le</strong>s communications avec <strong>le</strong>s autres en terme de système de<br />

catégorisation et de règ<strong>le</strong>s d'interaction.


- <strong>le</strong>s stratégies pédagogiques mises en oeuvre <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s relations<br />

parentsienfants et ensel gnants/enfants .<br />

- 1 'analyse de 1 'institution d'éducation pour <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>,<br />

en tenant compte du poids historique, de la diversité <strong>des</strong> situations,<br />

<strong>des</strong> structures particulières, <strong>des</strong> projets et <strong>des</strong> pratiques<br />

pédagogiques <strong>des</strong> enseignants (voir intervention de ii. BOURRIGAULT) .<br />

4. Comment <strong>le</strong>s sourds vivent-ils <strong>le</strong>ur handicap ?<br />

Tant Mme. BLUM que M. COLIN et M. MOTTEZ (voir exposés) ont montré<br />

que <strong>le</strong> vécu du handicap auditif chez <strong>le</strong>s sourds procède d'un dou-<br />

b<strong>le</strong> mécanisme psychologique et social. Sur <strong>le</strong> plan psychologique,<br />

la déficience auditive s'inscrit génétiquement <strong>dans</strong> un processus<br />

premier de frustration/compensation (refuge <strong>dans</strong> 1 'imaginaire par<br />

exemp<strong>le</strong>) qui se prolonge par <strong>des</strong> phénomènes de prise de conscience<br />

et de reconnaissance du handicap, et par <strong>des</strong> difficultés parfois<br />

aiguës que rencontrent <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scents sourds à s'identifier à un<br />

groupe de référence.<br />

La question du "vécu du handicap" est comp<strong>le</strong>xe <strong>dans</strong> la mesure OU<br />

el<strong>le</strong> pose <strong>le</strong> problème de l'interférence d'une déficience physique<br />

spécifique sur la construction psychologique et socia<strong>le</strong> de 1 ' indi-<br />

vidu qui en est affecté. La déficience auditive est pertinente pour<br />

la personnalité socia<strong>le</strong> du sourd car ce handicap constitue un stig-<br />

mate. Pour reprendre <strong>le</strong> terme de GOFFMAN en <strong>le</strong> définissant comme un<br />

attribut qui jette un discrédit profond, cet attribut n'est pas une<br />

donnée naturel<strong>le</strong> mais <strong>le</strong> produit de relations au sein <strong>des</strong>quel<strong>le</strong>s <strong>le</strong><br />

discrédit est en quelque sorte "négocié" par <strong>le</strong>s différents parte-<br />

naires engages <strong>dans</strong> la communication. Ainsi <strong>le</strong> processus de stigma-<br />

tisation du déficient auditif s'inscrit <strong>dans</strong> 1 'ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> inter-<br />

actions socia<strong>le</strong>s qu'il engage avec <strong>le</strong>s autres. Or la production<br />

qu'il est amené à faire de ces interactions lui est défavorab<strong>le</strong> car<br />

il ne dispose pas <strong>des</strong> ressources communicationnel<strong>le</strong>s jugées par <strong>le</strong>s<br />

entendants come qualitativement nécessaires pour qu'une situation<br />

de communication soit dite norma<strong>le</strong>.<br />

Dans <strong>le</strong> vécu du handicap chez <strong>des</strong> <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>* la manière<br />

dont sont maftrisées <strong>le</strong>s conmunications socia<strong>le</strong>s quotidiennes est<br />

crucia<strong>le</strong> à plusieurs titres.<br />

- la raison essentiel<strong>le</strong> en est, comme nous venons de <strong>le</strong> voir, que<br />

c'est à ce niveau que <strong>le</strong>s <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> éprouvent <strong>le</strong> plus<br />

fortement <strong>le</strong>s limites personnel<strong>le</strong>s et socia<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>ur déficience<br />

physique trace <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur relation aux autres.<br />

- ensuite parce que <strong>le</strong>s communications socia<strong>le</strong>s quotidiennes sont<br />

<strong>le</strong> 1 ieu privilégié d'émergence <strong>des</strong> processus de stigmatisation qui<br />

font que l'entourage social catégorise <strong>le</strong> stigmatisë come quelqu'un<br />

de "dévianti' à qui "il manque quelque chose" pour qu'il soit tout à<br />

fait normal .


- <strong>le</strong> niveau <strong>des</strong> interactions est d'autant plus important que <strong>le</strong>s<br />

conséquences du handicap affecte directement <strong>le</strong>s possibilités<br />

communicationnel<strong>le</strong>s du handicapé auditif qu? ne peut pas et ne<br />

sait pas communiquer selon <strong>le</strong>s normes interactionnel <strong>le</strong>s et socia<strong>le</strong>s<br />

qui sont cel<strong>le</strong>s du monde entendant.<br />

Cependant, c'est avec force qu'il convient de :ouligner que ?,es<br />

critères qui sont au principe de cette action stigmatisante<br />

sont socia<strong>le</strong>ment construits c'est-à-dire qu'ils sont arbitraires,<br />

variab<strong>le</strong>s et évolutifs. tn clair, cela signifie qu'une société<br />

donnée, selon <strong>le</strong>s époques, peut déplacer <strong>le</strong>s frontières entre <strong>le</strong> normal<br />

et <strong>le</strong> déviant. El<strong>le</strong> peut s'engager tout aussi bien <strong>dans</strong> <strong>des</strong> processus<br />

de devalorisation de tel attribut physique, mental ou social ou au<br />

contraire ne plus <strong>le</strong> "montrer du doigt" et procéder à une "<strong>des</strong>tigmatisation'.<br />

En terme d'intervention, et d'action socia<strong>le</strong>, la condition qui<br />

est faite aux <strong>déficients</strong> audififs peut chan er <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens d'une revalorisation<br />

multidimensionnel<strong>le</strong> et une promo ion de ce groupe.<br />

4<br />

Deux conséquences s'imposent alors comme conclusion pratique à cette<br />

hypothèse :<br />

- il est nécessaire <strong>dans</strong> cette perspective de mener <strong>des</strong> recherches<br />

visant à cerner precisëment la nature et <strong>le</strong>s mecanismes sur <strong>le</strong>s-<br />

quels reposent <strong>le</strong>s processus évoqués ci-<strong>des</strong>sus et qui se produisent<br />

au niveau <strong>des</strong> situations concrètes vécues par <strong>le</strong>s sourds.<br />

- parallè<strong>le</strong>ment il est pertinent de réfléchir aux moyens réalistes<br />

à développer si l'on veut agir <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens d'une promotion socia<strong>le</strong><br />

du groupe.<br />

Encore faut-il savoir ce que l'on entend par groupe :<br />

5. Les sourds existent-ils en tant que groupe social ?<br />

M. MOTTEZ <strong>dans</strong> son intervention a developpé longuement, sous l'ang<strong>le</strong><br />

sociologique certains aspects de ce qu'il appel<strong>le</strong> "la communauté sour-<br />

de", L'intervention de M. MARKOWICZ a davantage mis l'accent sur l'ana-<br />

lyse socio-linguistique c'est-à-dire sur la fonction que remplit la lan-<br />

gue <strong>des</strong> signes au sein de cette communauté. Tout en renvoyant aux ex-<br />

posés (If, je développerai ci-<strong>des</strong>sous <strong>le</strong>s quelques questions qui ont<br />

été débattues et qui ont abouti aux précisions suivantes :<br />

(1) - Notamment ceux de MM. MOTTEZ et MARKOWICZ


La communauté <strong>des</strong> sourds désigne <strong>le</strong>s personnes participant à la<br />

culture <strong>des</strong> sourds. Sous <strong>le</strong> vocab<strong>le</strong> "culture" on entend, <strong>dans</strong> son<br />

acception sociologique et anthropologique, 1 'ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> normes,<br />

<strong>des</strong> va<strong>le</strong>urs, <strong>des</strong> systèmes de représentation et <strong>des</strong> conduites so-<br />

cia<strong>le</strong>s qui caractérise et spécifie un groupe. En ce sens, <strong>le</strong>s per-<br />

sonnes sour<strong>des</strong> constituent bien un groupe social spécifique dont <strong>le</strong><br />

trait essentiel est de disposer d'un <strong>langage</strong> particulier : la lan-<br />

gue <strong>des</strong> signes.<br />

Le critère d'appartenance à la comnunauté <strong>des</strong> sourds n'est pas stric-<br />

tement d'ordre physique et mécanique. Bien que ce soit nécessaire il<br />

ne suffit ni d'être sourd ni de maîtriser la langue <strong>des</strong> signes pour<br />

faire partie ipso facto de la communauté. Cette réalité physique et<br />

technique se doub<strong>le</strong> en fait d'un processus d'identification socia<strong>le</strong><br />

qui fait que <strong>le</strong>s sourds se reconnaissent comme membres ou non du<br />

groupe social appelé "communauté <strong>des</strong> sourds".<br />

Le fonctionnement social de la communauté obéit aux règ<strong>le</strong>s habi tue1 <strong>le</strong>s<br />

<strong>des</strong> groupes sociaux minoritaires . Constituée en réponse à 1 'ostraci s-<br />

me d'un groupe dominant, el<strong>le</strong> structure en fonction de systèmes de<br />

va<strong>le</strong>ur et de normes de comportement, de procèdures d'intégration et<br />

d'exclusion, de hiérarchisations internes etc.. .<br />

La <strong>des</strong>cription de la condition faite aux sourds adultes distingue<br />

deux domaines de vie :<br />

- la vie au travail : il semb<strong>le</strong> que généra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s sourds occupent<br />

<strong>des</strong> emplois manuels. Si,<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s échanges formels que requiert <strong>le</strong>ur<br />

activité strictement professionnel<strong>le</strong>, ils parviennent à surmonter<br />

<strong>le</strong>urs difficultës grâce à <strong>des</strong> postes adaptés à <strong>le</strong>ur handicap, <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s échanges informels ils souffrent par contre d'une solitude très<br />

grande.<br />

- la vie hors du travail : il s'ensuit que l'essentiel de <strong>le</strong>ur vie<br />

affective et socia<strong>le</strong> se situe au sein de la comnunauté et <strong>des</strong> lieux<br />

de vie qui 1 'incarnent. La richesse relationnel<strong>le</strong> vécue à 1 ' intérieur<br />

de la communaute se doub<strong>le</strong> du fait qu'un transfert s'opère du niveau<br />

individuel f handicap vecu soli tairement parmi <strong>le</strong>s entendants) au ni-<br />

veau col<strong>le</strong>ctif (prise en charge par un groupe).<br />

Un certain nombre de pistes sont donc à explorer et constituent au-<br />

tant d'objets d'étude :<br />

- décrire <strong>le</strong>s mecanismes de constitution de la communauté sourde,<br />

ses critères d'appartenance, son fonctionnement interne, ses rap-<br />

ports avec l'extérieur. ..<br />

- procéder à une sociographie de la réalité professionnel<strong>le</strong> <strong>des</strong><br />

sourds adultes : types d'emplois, comportement <strong>des</strong> employeurs,<br />

<strong>des</strong> collègues et supérieurs ...


- analyser la place qu'y tient 1 'utilisation <strong>des</strong> signes.<br />

IV - CONCLUSION<br />

Le résultat majeur de la réf<strong>le</strong>xion que <strong>le</strong> groupe a menée est trip<strong>le</strong> :<br />

1 - il semb<strong>le</strong> qu'un certain nombre de concepts ont pu être clarifiés :<br />

communauté <strong>des</strong> sourds, diglossie, acquisition linguistique, méca-<br />

nismes psycho-génétiques du développement <strong>des</strong> enfants et ado<strong>le</strong>scents<br />

<strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>. (B.A.).<br />

2 - d'autre part un échange d'information sur <strong>le</strong> vécu <strong>des</strong> <strong>déficients</strong><br />

<strong>auditifs</strong> a en permanence enrichi, incarné, éclairé la réf<strong>le</strong>xion<br />

théorique. Le va-et-vient constant entre apport théorique et in-<br />

formation concrète sur la surdité quotidiennement vécue, de meme<br />

que <strong>le</strong> dialogue constructif instauré entre spécialistes de disci-<br />

plines différentes nous ont confirmé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> choix de départ qui<br />

avait été de mettre en présence <strong>des</strong> personnes venant d'horizons<br />

di vers.<br />

3 - enfin, tout au long <strong>des</strong> débats ont été esquissées <strong>des</strong> solutions<br />

concrètes à mettre en oeuvre : création d'un corps d'interprètes,<br />

développement d'une pédagogie de la communication tota<strong>le</strong>, intro-<br />

duction de sourds adultes <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système éducatif, création de<br />

crèches animées par <strong>des</strong> sourds communiquant en langue <strong>des</strong> signes,<br />

mise en place d'un institut national ayant pour vocation la stan-<br />

dardisation du français signé et la formation de personnels à<br />

l'apprentissage de la langue <strong>des</strong> signes etc.. .<br />

Cependant, de 1 'avis partagé par la totalité <strong>des</strong> membres du groupe<br />

d'étude, la nécessité impérieuse est apparue de :<br />

- introduire et dévef opper I 'appareil théorique mu1 ti -dimensionnel<br />

(psychologique, sociologique et socio-1 ingui stiquej indispensab<strong>le</strong><br />

pour qui veut avancer <strong>des</strong> éléments d'interpretation de ce qui se<br />

passe en France pour <strong>le</strong>s sourds.<br />

- élargir et approfondir la connaissance concrète de la sltuatinn qui<br />

est faite aux <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>, adultes, enfants et ado<strong>le</strong>scents.<br />

Excepté quelques étu<strong>des</strong> (souvent parcellaires par défaut de moyens de<br />

financement) menées par <strong>des</strong> associations, nous ne savons en fait que<br />

très peu de choses sur la réalité socia<strong>le</strong> et psychologique <strong>des</strong> adultes<br />

et sur <strong>le</strong> fonctionnement institutionnel et pédagogique ainsi que sur<br />

<strong>le</strong> comportement familial qui constituent 1 'environnement <strong>des</strong> enfants<br />

et ado<strong>le</strong>scents <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>.<br />

Ce n'est qu'au terme d'une tel<strong>le</strong> investigation que la discussion,<br />

alors davantage fond@e, e t portant sur <strong>le</strong>s solutions à preconiser<br />

pourrait avoir 1 ieu.


Exposés <strong>des</strong> membres du groupe<br />

DEUXIEME PARTIE


M. MOTTEZ, MaCtre de Recherches au C.N.R.S.<br />

CONTENU DES CONCEPTS "LA CULTURE DES SOURDS" ET "LA LANGUE DES SIGNES"


1 - J'ai été d'abord un peu etonné qu'on me demande de faire <strong>le</strong> premier<br />

exposé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d'une commjssion qui se propose essentiel <strong>le</strong>ment<br />

d'étudier <strong>le</strong>s modalités (ou peut-etre seu<strong>le</strong>ment 'te bien-fond& ?) de la<br />

reintroduction <strong>des</strong> signes <strong>dans</strong> l'enseignement <strong>des</strong> jeunes sourds. Je ne<br />

suis pas pédagogue et l'on sait que c'est plutBt sur <strong>des</strong> problèmes rela-<br />

tifs aux sourds adultes que portent nos recherches.<br />

Mais la vie adulte me paraft un point de diipart sain, heureux et fina<strong>le</strong>-<br />

ment parfaitement normal. C'est toujours, en dernier ressort, en fonc-<br />

tion de la préparation à la vie adulte que <strong>le</strong>s sociétés font <strong>le</strong>s grands<br />

choix pedagogiques. 11 en est de même pour <strong>le</strong>s sourds. Il n'en est pas<br />

de meil<strong>le</strong>ure illustration que justement <strong>le</strong>s raisons du choix de I'oralis-<br />

me.<br />

Mais si <strong>le</strong>s grands choix pedagogiques sont faits en fonction de la vie<br />

adulte, ces choix ne sont pas faits, en ce qui concerne <strong>le</strong>s sourds, en<br />

fonction d'une appréhension reel<strong>le</strong> de ce en quoi elfe consiste. 11 est<br />

remarquab<strong>le</strong> - ce n'est pas <strong>le</strong> lieu d'en analyser <strong>le</strong>s raisons - qu'il<br />

existe une abondante lltterature sur l'enfant sourd et rien sur I'adul-<br />

te sourd.<br />

Ce point de départ me paralt heureux pour une autre raison. C'est<br />

situer <strong>le</strong> problème sur un terrain où chacun, je crois, accordera<br />

enfin une credibilite à ce que disent <strong>le</strong>s sourds. Un adulte sourd<br />

est genéra<strong>le</strong>ment jugé credib<strong>le</strong> quand il dit ce qui lui convient<br />

<strong>dans</strong> sa vie d'adulte. De cette évidence de son droit à dire ce qui<br />

lui convient, on pourra peut-&ire passer à la reconnaissance de son<br />

droit à juger si <strong>le</strong>s choix faits pour lui <strong>dans</strong> sa préparation à sa<br />

vie d'adulte ont eté <strong>le</strong>s plus pertinents, à l'idée qu'il pourrait<br />

bien ne pas être <strong>le</strong> plus mal placé pour suggerer <strong>des</strong> améliorations<br />

au système d'éducation.<br />

2 - On attend ega<strong>le</strong>ment de moi, jiai cru comprendre, de voir definis<br />

<strong>des</strong> termes dont nous faisons grand usage, et effectivement centraux<br />

pour nous, tels que culture <strong>des</strong> sourds, communauté <strong>des</strong> sourds. Ces<br />

termes connaissent un certain succès. Ils sont souvent reçus, 11 s<br />

sont parfois émis, en un mot ils cfrcu<strong>le</strong>nt moins, semb<strong>le</strong>-t-il,<br />

comme de simp<strong>le</strong>s termes pour désigner <strong>des</strong> realitës de fait, aux-<br />

quel <strong>le</strong>s il faut bien donner un nom, que comme <strong>des</strong> affirmations de<br />

principe, <strong>des</strong> choix philosophiques, <strong>des</strong> options idéologiques, Ces<br />

termes ont <strong>des</strong> résonances passionnel<strong>le</strong>s. Derrière f 'usage qui en<br />

est fait se profi<strong>le</strong> parfois l'image du ghetto, d'un ghetto magnifie.<br />

3 - Dans la mesure où, au terme de ces seances, il devrait s'en<br />

suivre un programme de recherches, c'est délibérément sous la for-<br />

me d'une problèmati ue que je fais cet expose. Il s'agit d'hypothèses<br />

et non d i d Je cherche à formu<strong>le</strong>r <strong>des</strong> questions de facon<br />

tel<strong>le</strong> qu'il puisse <strong>le</strong>ur être répondu par oui ou non, et ceci, non pas<br />

en fonction d'une préférence personnel<strong>le</strong>, d'un jugement subjectif ou<br />

d'un choix politique, mais en fonct$on <strong>des</strong> faits.<br />

Je tiens à preciser que cette problèmatique inspire une recherche<br />

menée <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Centre diEtude <strong>des</strong> Mouvements Sociaux (E.H .E .S.S. ) .


Cette recherche, financee par <strong>le</strong> CORDES, est ce qui permet à<br />

Harry WRKOtIICZ de travail<strong>le</strong>r en France.<br />

1. LA CULTURE SOURDE ET LA COMMUNAUTE DES SOURDS.<br />

Par culture nous n'entendons pas <strong>le</strong> fait pour un individu partfculier<br />

d'être plus ou moins cultivé, comme lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il<br />

a une grande culture. Nous n'employons pas non pl us ce terme pour<br />

désigner, pour un groupe social parti cul ier, fa production d'oeuvres<br />

éminentes de caractère 7 ittéraire, artistique ou scientifique, comme<br />

on peut par<strong>le</strong>r par exemp<strong>le</strong> de la "culture al<strong>le</strong>mande" pour désigner<br />

<strong>le</strong>s caracteristiques et l'éminence de la littérature, de fa philoso-<br />

phie et de la musique al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>.<br />

Sauf contextes spécifiques, nous employons <strong>le</strong> mot culture <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

sens habituel où il est utilisé en sociologie et en anthropologie.<br />

En uros, c'est, pour une société donnée. f 'ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> va<strong>le</strong>urs au'il<br />

faug partager et' la connaissance <strong>des</strong> normes et <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s auxquei<strong>le</strong>s<br />

il faut se conformer pour en être reconnu membre.<br />

Le terme de culture etant entendu en ce sens, il est clair qu'un cer-<br />

tain nombre de questions tel<strong>le</strong>s que "existe-t-il ou non une culture<br />

sourde ?", ucel<strong>le</strong>-ci est-el<strong>le</strong> peu developpée ?", "doit-el<strong>le</strong> et peut-<br />

el<strong>le</strong> être plus développée ?", sont dépourvues de sens. 11 existe à<br />

l'évidence une culture sourde, El<strong>le</strong> est ce qu'el<strong>le</strong> est, comme toute<br />

culture, et il n'y a pas de place possib<strong>le</strong> pour <strong>des</strong> jugements de va-<br />

<strong>le</strong>ur. Il n'y a pas de critère au nom duquel une culture, entendue <strong>dans</strong><br />

ce sens, peut être jugee meil<strong>le</strong>ure ou plus developpée qu'une autre et<br />

par conséquent améliorab<strong>le</strong>.<br />

La communauté <strong>des</strong> sourds est constituk par ceux qui participent de<br />

cette culture. Le concept de communauté renvoie à une réalité socio-<br />

logique et non pas physiologique. II ne suffit pas d'être sourd pour<br />

y appartenir. Comme il en est de toutes <strong>le</strong>s autres cultures on n'y<br />

participe que <strong>dans</strong> la mesure où l'on n'a pas été tenu à l'écart de la<br />

communauté, <strong>dans</strong> la mesure où lkrt a été socialise en son sein.<br />

En font norma<strong>le</strong>ment partie <strong>le</strong>s sourds dont <strong>le</strong>s parents l'étaient dèjà<br />

et ceux qui ont été é<strong>le</strong>ves <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s internats spécialisés. Le critère<br />

majeur d'appartenance est <strong>le</strong> recours à la langue <strong>des</strong> signes (LS) ou,<br />

plus encore, <strong>le</strong> recours à la LS comme langue maternel<strong>le</strong> (comme langue<br />

première si 1 'on préfère, comme ce1 <strong>le</strong> <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> on se sent <strong>le</strong> plus<br />

à l 'aise même si el<strong>le</strong> a été apprise plus tardivement que <strong>le</strong> français).<br />

Mais il en décou<strong>le</strong> et il existe d'autres critères d'appartenance qui<br />

ne peuvent être appréciés que de 1 'intérieur, de ceux-là seuls qui jus-<br />

tement, connaissent <strong>le</strong>s normes et <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s. C'est la communauté e7<strong>le</strong>-<br />

même qui reconnaît <strong>le</strong>s siens.<br />

C'est de l'intérieur d'une culture qu'il faut partir pour la décrire.<br />

11 est significatif qu'il n 'existe pratiquement pas de terme générique<br />

pour sourd en langue française <strong>des</strong> signes (LFS). Xl existe un signe pour<br />

désigner <strong>le</strong>s sourds de fa communauté (et lorsque ces mêmes sourds s'expri-<br />

ment en français ils par<strong>le</strong>nt alors de "vrais" sourds).Il existe plusieurs


signes, et générafement composes, pour <strong>des</strong>igner <strong>le</strong>s sourds qui ne font<br />

pas partie de la comunauté.<br />

Le fait que l'ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> sourds aient <strong>des</strong> prob1Pmes communs n'em-<br />

p&che pas de constater cette djfférence entre sourds, appartenant ou<br />

non à la comunauté, différence qui se traduit <strong>dans</strong> la façon dont <strong>le</strong>s<br />

uns et <strong>le</strong>s autres mënent <strong>le</strong>ur vie, se comportent avec <strong>le</strong>s entendants<br />

et se considèrent eux-memes r6ciproquement.<br />

I 1, LA VIE ADULTE<br />

1 - Pour évaluer <strong>le</strong>s besoins <strong>des</strong> sourds adultes, la démarche spontanee<br />

<strong>des</strong> décideurs en matière de pedagogie, a toujours consisté à partir d'un<br />

certain nombre d'impératifs de la vie tels qu'ils résuf tent d'une organi-<br />

sation socia<strong>le</strong> conçue par la force <strong>des</strong> choses en fonction de Ta majoritF3<br />

entendante. C'est une démarche qui, même wnee de façon plus systématique<br />

qu'el<strong>le</strong> ne l'est habituel<strong>le</strong>ment, est irréaliste et fausse. II faut pro-<br />

ceder de façon inverse : partir de l'expérience de fait <strong>des</strong> intéresses.<br />

II faudrait comparer systëaatiquement <strong>le</strong> mode de vie et la façon dont<br />

<strong>le</strong>s sourds adultes mènent <strong>le</strong>ur barque selon qu'ils appartiennent ou<br />

non à la communauté <strong>des</strong> sourds. Pour chaque é<strong>le</strong>ment de cette comparaison,<br />

il faut pouvoir répondre à la question : "<strong>le</strong>squels mênent la vie la plus<br />

satisfaisante ?" question fractionnab<strong>le</strong> en d'autres auxquel<strong>le</strong>s 11 peut<br />

@tre repondu de façon plus objective tel<strong>le</strong>s que : "<strong>le</strong>squels ont la vie<br />

la plus norma<strong>le</strong> ?, "<strong>le</strong>squels ont la vie la plus productive ?", "<strong>le</strong>squels<br />

sont <strong>le</strong> ~ s o 2 ë ?", s etc...<br />

On peul, <strong>dans</strong> un premier temps s'en tenir aux gran<strong>des</strong> divisions communes<br />

de la vie tel<strong>le</strong>s que : travail, loisjr, famil<strong>le</strong>, etc.., Je me bornerai<br />

en tout ceci à quelques remarques.<br />

2 - On accorde habituelXement au travafl une place centra<strong>le</strong>, Cette place<br />

ne vient pas seu<strong>le</strong>ment de ce qu'on passe au travail une partie importante<br />

de son temps ou de ce qu'il faut bien gagner sa vie pour vivre (c'est à<br />

ce niveau d'aspiration minima<strong>le</strong> que se trouve souvent réduit la façon<br />

dont est conçu <strong>le</strong> travail pour <strong>le</strong>s harid.icapés). La place centra<strong>le</strong> du tra-<br />

vail vient de ce que <strong>le</strong> métier exercé par quelqu'un est toujours <strong>le</strong> statut<br />

<strong>le</strong> plus significatif pour <strong>le</strong> situer socia<strong>le</strong>ment.<br />

Certains par<strong>le</strong>nt parfois d'exploitation <strong>des</strong> handicapes <strong>dans</strong> <strong>le</strong> travail.<br />

11 me semb<strong>le</strong>, s'agissant <strong>des</strong> sourds, que c%st massivement de sous-<br />

exploitation qu'il faudrait plut$t par<strong>le</strong>r. ll en résulte de fa part<br />

de la société un manque à gagner et de ta part <strong>des</strong> sourds une frustra-<br />

tion : ils pourraient faire un métier plus intéressant que celui qu'-ifs<br />

font en géneral .<br />

Cela me semb<strong>le</strong> valab<strong>le</strong> pour l'ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> sourds, qu'ils appartjennent<br />

ou non à la communauté.


Pour une comparaison entre sourds signant ou non, il faut peut-être<br />

faire intervenir <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s premiers seraient <strong>dans</strong> la situation<br />

actuel<strong>le</strong> plus voués que <strong>le</strong>s seconds aux métiers manuels. Vraie ou<br />

non, cette situation n'empêche pas <strong>des</strong> comparaisons qui peuvent se<br />

faire sous <strong>le</strong> mode a) comparaison entre <strong>des</strong> situations de travail<br />

du type manuel versus laboratoire, informatique, <strong>des</strong>sin industriel,<br />

etc... et/ou b) comparaison à profession semblab<strong>le</strong> <strong>des</strong> deux types<br />

de personnes sour<strong>des</strong>.<br />

S'agissant de communication, il y aurait lieu <strong>dans</strong> ces comparaisons,<br />

de reprendre 1 a distinction traditionnel <strong>le</strong> en sociologie du travai 1<br />

entre relations et communications formel<strong>le</strong>s (en relation directe avec<br />

la tache) et relations et communications informel<strong>le</strong>s. Une bonne partie<br />

de 1 'histoire de la sociologie du travail a consisté à analyser la rela-<br />

tion entre <strong>le</strong>s unes et <strong>le</strong>s autres.<br />

Il nous semb<strong>le</strong> qu'il n'existe pas de différence majeure en ce qui con-<br />

cerne la communication formel <strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s sourds <strong>des</strong> deux catégories.<br />

Après avoir pensé un moment que la situation du sourd signant pouvait<br />

être plus favorab<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> du sourd oraliste quant aux relations<br />

informel<strong>le</strong>s (mais celà serait moins dû au fait de signer ou non qu'à<br />

la nature du travail) il nous semb<strong>le</strong> que là aussi la différence entre<br />

<strong>le</strong>s deux n'est pas importante. Tous <strong>le</strong>s sourds sont au travail <strong>dans</strong><br />

une assez grande solitude et <strong>le</strong>s uns comme <strong>le</strong>s autres dépendent géné-<br />

ra<strong>le</strong>ment d'une personne privilégiée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs communications.<br />

Il semb<strong>le</strong> en gros que <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de la paro<strong>le</strong> soit surestimé <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

travail.<br />

3 - S'il n'existe pas de différence capita<strong>le</strong> <strong>dans</strong> la situation de<br />

travail entre sourds signant ou non, il en existe par contre <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> reste de <strong>le</strong>ur vie. Etant donné, toutes choses éga<strong>le</strong>s, la place<br />

du travail <strong>dans</strong> la vie du sourd, par rapport aux entendants, ce reste<br />

a d'autant plus d'importance : loisirs, accès à 1 'information, amitiés,<br />

famil<strong>le</strong> (celte dont on est issu et cel<strong>le</strong> qu'on fonde) interactions <strong>dans</strong><br />

la vie quotidienne avec <strong>le</strong>s entendants, situations d'urgence, etc,. . ,<br />

c'est là que changent <strong>le</strong>s sty<strong>le</strong>s de vie et c'est là que la notion de<br />

communauté <strong>des</strong> sourds prend tout son sens. Résumé de façon hâtive, <strong>le</strong><br />

sourd signant nous paraît moins isolé. 11 est aussi moins contraint à<br />

l'incessant "faire comme si" (il était entendant).<br />

III. IL S'AGIT D'UN CHANGEMENT SOCIAL<br />

1 - Dans une réunion de la commission "Communication" de l'Union<br />

dationa<strong>le</strong> pour l'Insertion Socia<strong>le</strong> <strong>des</strong> Déficients Auditifs<br />

(1'UNISDA) où se précisait l'organisation de cette commission et<br />

où il était parlé <strong>des</strong> thèmes de recherche qui pourraient être pro-<br />

posés au Centre Technique National dtEtu<strong>des</strong> et de Recherches sur <strong>le</strong>s<br />

Handicaps et <strong>le</strong>s Inadaptations. (C.T.N.E.R.H.I.). Mme. CHALUDE propo-<br />

sait que fût fait un type de recherche photographiant en quelque sorte<br />

la réal i te. Ce qui vient d'être proposé est une. recherche <strong>des</strong>criptive<br />

répondant à ce type de proposition. Et il nous semb<strong>le</strong> qu'à ce simp<strong>le</strong>


niveau de la photographie, il peut être tiré un certain nombre d'in-<br />

formations uti<strong>le</strong>s.<br />

Mais Ft. <strong>le</strong> Professeur OLERON lui répondait avec raison en substance<br />

qu'une recherche n'est jamais une photographie de la réalité et que<br />

ce n'est pas d'une photographie de la realitë qu'on déduit une poli-<br />

tique.<br />

En effet, quel est en 1 'occurrence notre problème ? Nous voulons<br />

avoir <strong>des</strong> éléments pour répondre à la question "faut-il - et éven-<br />

tuel <strong>le</strong>ment sous quel <strong>le</strong>s nadalités - réintroduire la langue <strong>des</strong><br />

signes <strong>dans</strong> 1 'éducation <strong>des</strong> jeunes sourds ?". La reintroduction<br />

<strong>des</strong> signes <strong>dans</strong> 1 'enseignement n'est qu'un aspect d'un changement<br />

plus gënëral que 1 'on peut appe<strong>le</strong>r : l a reconnaissance de la lan-<br />

gue <strong>des</strong> signes. La réintroduction de la langue <strong>des</strong> signes <strong>dans</strong><br />

l'enseignement va nécessairement de pair avec son enseignement au-<br />

près <strong>des</strong> entendants, el<strong>le</strong> va généra<strong>le</strong>ment de pair avec <strong>le</strong> dévelop-<br />

pement d'un corps professionnel d'interprètes et bien d'autres trans-<br />

formations. Il s 'agit d'un changement social. Une société jusqu'alors<br />

intolérante aux signes, <strong>le</strong>ur fait place et par là se change el<strong>le</strong>-même.<br />

La tolérance n'est pas <strong>le</strong> "laisser-faire". El<strong>le</strong> implique au contraire<br />

<strong>des</strong> changements institutionnels concrets, 1 iés à un changement d'atti-<br />

tu<strong>des</strong>.<br />

Pour savoir s'il est judicieux ou non de reintroduire <strong>le</strong> signe <strong>dans</strong><br />

l'enseignement, il est donc insuffisant, et à bien <strong>des</strong> égards para-<br />

doxal, de comparer <strong>le</strong> mode de vie <strong>des</strong> sourds appartenant à la com-<br />

munauté et de sourds oral i stes <strong>dans</strong> une société hosti<strong>le</strong> aux signes.<br />

Il faut comparer <strong>le</strong> mode de vie de ces deux catégories de sourds<br />

<strong>dans</strong> de tel<strong>le</strong>s sociétés avec celui qu'ils ont <strong>dans</strong> une société qui<br />

reconnaît concrètement et avec toutes ses conséquences 1 'existence<br />

de la langue <strong>des</strong> signes.<br />

2 - Une partie de ma réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong> sujet se situe <strong>dans</strong> la tradition<br />

de certaines étu<strong>des</strong> socioloai~ues américaines sur la déviance<br />

et notamnt de E. LEMERT (Social Patholo 1951) et de<br />

H. BECKER (Outsiders, 1963 et On t a o n entend par<br />

déviants tous ceux qui pour <strong>des</strong> raisons ~hvsiques ou autres ne se<br />

conforment pas à certaines normes : handicapés, bègues, alcooliques ,<br />

toxicomanes, membres de certaines sectes religieuses , homosexuels ,<br />

joueurs, vo<strong>le</strong>urs, etc.. .<br />

Dans la pratique commune (mouvements de réforme et travail social<br />

quotidien), il est considéré que <strong>le</strong>s déviants posent problème et<br />

que, pour connaître quelque chose de la déviance, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but évident<br />

de savoir comment la réduire, ce sont en quelque sorte <strong>le</strong>s reins et<br />

<strong>le</strong>s coeurs <strong>des</strong> déviants qu'il faut sonder. La réf<strong>le</strong>xion sociologique<br />

sur la déviance constitue une rupture par rapport à cette façon de<br />

voir. "Les mouvements de réforme créent souvent plus de problr?mes<br />

qu'ils n'en resolvent et <strong>dans</strong> de tels cas <strong>le</strong> "problème1' devient <strong>le</strong><br />

mouvement de réforme lui-même" (LEMEHT). Les va<strong>le</strong>urs d'une société<br />

jouent un rô<strong>le</strong> important <strong>dans</strong> la production <strong>des</strong> comportements que <strong>le</strong>s<br />

mouvements de réforme désapprouvent et cherchent à éliminer. Ces va<strong>le</strong>urs<br />

font partie intégrante du "probléme" .


LEMERT distingue une déviation primaire et une déviation secondaire,<br />

ce1 <strong>le</strong>-ci ayant lieu dès que quel7jÜ'ÜGti lise son comportement déviant<br />

ou un rô<strong>le</strong> qui lui est lié comme un moyen de défense, d'attaque ou<br />

d'adaptation aux problèmes que lui créent <strong>le</strong>s réactions socia<strong>le</strong>s en<br />

;+su1 tant.<br />

3ECKER a insisté sur <strong>le</strong> fait qu'il y a un apprentissage de la déviance.<br />

Rompant avec la tradition <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> sur l'anomie (DURKHEIM, MERTON),<br />

il estime que la déviance n'est pas absence de normes. Cel<strong>le</strong>s-ci<br />

s'apprennent <strong>dans</strong> la communauté <strong>des</strong> déviants. Or <strong>le</strong>s normes de ces<br />

communautés sont d'autant pl us exigeantes, 1 e loyalisme <strong>des</strong> membres est<br />

d'autant plus requis que ce groupe est plus stigmatisé.<br />

;.a communauté <strong>des</strong> sourds est une communauté de déviants. Qu'on y apprenne<br />

fn son sein comment se comporter "comme sourd" voilà qui va de soi : un<br />

membre de la communauté se comporte différemment d'un sourd qui n'y<br />

appartient pas.<br />

On n'apprend pas seu<strong>le</strong>ment au sein de la communauté la façon la plus<br />

adéquate de vivre et de communiquer pour répondre au fait d'etre sourd.<br />

On y apprend comment se comporter <strong>dans</strong> la société majoritaire, et notamment,<br />

comment se comporter à l'égard <strong>des</strong> entendants. Or l'attitude de la<br />

société majoritaire est partie intégrante du "problème". Le problème <strong>des</strong><br />

sourds n'est pas seu<strong>le</strong>ment d'avoir une langue déviante, il est aussi<br />

1 'oralisme, c'est-à-dire <strong>le</strong> refus de cette langue de la part de la société.<br />

11 convient de préciser que <strong>le</strong>s agents sociaux actifs de cette<br />

hosti 1 i té aux signes sont <strong>le</strong>s personnes théoriquement <strong>le</strong>s pl us proches<br />

<strong>des</strong> sourds, comme <strong>le</strong>urs éducateurs et non pas "<strong>le</strong> reste de la société"<br />

qui s'y montre plutôt indifférente.<br />

Ainsi bien <strong>des</strong> caractéristiques de la comniunauté <strong>des</strong> sourds - et cer-<br />

taines de cel<strong>le</strong>s au nom <strong>des</strong>quel<strong>le</strong>s on la stigmatise - ne sont pas <strong>le</strong><br />

résultat du fait d'utiliser <strong>le</strong>s signes mais de l'intolérance dont ce-<br />

là est l'objet. Ne parlons pas de la sous-éducation. Les barrfères que<br />

mettent <strong>le</strong>s sourds de la communauté à l'égard <strong>des</strong> sourds qui ne se con-<br />

forment pas aux normes (il y en a parfois de cruel <strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s)<br />

sont <strong>le</strong> résultat de 1 'intolérance qu'ils subissent. Et je pense que<br />

<strong>le</strong>s plus gran<strong>des</strong> victimes de cette intolérance ne sont pas <strong>le</strong>s sourds<br />

typiques de la communauté mais justement ceux, à la frange, dont on<br />

dit parfois ce mot qui me choque, qu'on a réussi à <strong>le</strong>s "sauver". Ce<br />

sont ceux qui auraient <strong>le</strong> plus à gagnar d'une reconnaissance de la<br />

langue <strong>des</strong> signes.<br />

3 - Pour raisonner sur ce problème, on a 1 'avantage de disposer de<br />

l'exemp<strong>le</strong> de sociétés qui sont plus tolérantes que la notre. Il peut<br />

venir 1 'idée d'une recherche comparative. Cela me paraTt futi<strong>le</strong> tant<br />

sont voyantes <strong>le</strong>s conséquences d'une tel<strong>le</strong> politique sur la vie <strong>des</strong><br />

sourds depuis <strong>le</strong> plus jeune âge jusqu'à 1 'lige adulte : communication<br />

réel<strong>le</strong> avec la famil<strong>le</strong> dès la prime enfance, conditions optima pour<br />

un développement intel<strong>le</strong>ctuel et affectif normal, éducation de qualité<br />

pour l 'enfance et 1 'ado<strong>le</strong>scence, participation à la vie socia<strong>le</strong> plus<br />

grande à l'âge adulte, en un mot cette intégration socia<strong>le</strong> si recher-<br />

chée ici par <strong>le</strong>s moyens inverses.


Plutôt qu'une recherche comparative, il apparait plus réaliste - et<br />

en tout cas urgent - de seu<strong>le</strong>ment ouvrir <strong>le</strong>s yeux sur ce qui se passe<br />

<strong>dans</strong> de tel<strong>le</strong>s sociétés, de s'informer, d'al<strong>le</strong>r voir. C'est en tout<br />

cas une tâche que nous avons pris à coeur et c'est 1 'une <strong>des</strong> fonctions<br />

de Coup d'Oeil et <strong>des</strong> quelques initiatives qui s'y rattachent.


M. H. MRKOWICZ, Chargé de Recherches à<br />

la Maison <strong>des</strong> Sciences de 1'Home.<br />

QUELQUES REMARQUES SOCIO-LINGUISTIQUES SUR LA COMMUNAUTE DES SOURDS


Jusqu'à présent, 1 'analyse 1 inguistique de la langue <strong>des</strong> signes fran-<br />

çaise n'en est qu'à ses débuts. Par contre, nous avons plus de connais-<br />

sances au sujet de l 'utilisation de cette langue. En ce qui concerne<br />

son statut linguistique, il n'est pas nécessaire d'attendre <strong>le</strong> résul-<br />

tat <strong>des</strong> analyses linguistiques. Connne l'a exprimé Carol Padden (1) (R)<br />

quand un linguiste observe un groupe de personnes appartenant à la mëme<br />

communauté converser entre eux et que ceux-ci s'expriment faci<strong>le</strong>ment,<br />

avec efficacité et en profondeur sur tous <strong>le</strong>s sujets qui <strong>le</strong>s concernent,<br />

cela suffit pour supposer qu'il s'agit d'une vraie langue. C'est <strong>le</strong> cas<br />

de la langue <strong>des</strong> signes française aussi bien que de cmtaines d'autres<br />

1 angues qui sont utilisées <strong>dans</strong> <strong>des</strong> communautés d'entendants. Si nous<br />

disposions aujourd'hui d'une grammaire complète de ta langue <strong>des</strong> signes<br />

française, ce qui n'existe d'ail<strong>le</strong>urs pour aucune langue parlée ou si-<br />

gnée, cela ne changerait essentiel<strong>le</strong>ment en rien <strong>le</strong> point de vue <strong>des</strong> lin-<br />

guistes sur cette langue.<br />

Les remarques que je voudrais faire ici concernant la situation linguis-<br />

tique <strong>des</strong> sourds prennent comme point de départ <strong>des</strong> observations ethno-<br />

graphiques, resultats de nombreux contacts que nous avons eus avec <strong>des</strong><br />

sourds adultes. ET <strong>le</strong>s sont aussi basées sur la théorie socio-linguistique<br />

qui est courante. En général, <strong>le</strong>s personnes qui travail<strong>le</strong>nt avec <strong>le</strong>s sourds<br />

se préoccupent de certains problèmes de langue. II est intéressant de re-<br />

marquer qu'une perspective socio-linguistique met en évidence certains<br />

schémas qui permettent de voir ces problèmes d'une autre manière.<br />

Labov (2) a été <strong>le</strong> premier a montrer que <strong>des</strong> schémas, qui autrement res-<br />

teraient invisib<strong>le</strong>s, apparaissent quand <strong>le</strong>s donnees linguistiques sont<br />

considérées en termes d'identité du locuteur et du contexte où il par<strong>le</strong>.<br />

Au cours de la dernière réunion de ce comité, MOTTEZ a décrit la com-<br />

munauté <strong>des</strong> sourds en termes sociologiques. C'est très important pour<br />

ce que j'ai à dire car il serait impossib<strong>le</strong> de par<strong>le</strong>r de la situation<br />

linguistique <strong>des</strong> sourds sans par<strong>le</strong>r de la communauté <strong>des</strong> sourds. Les<br />

faits linguistiques ne peuvent être séparés entièrement <strong>des</strong> faits SO-<br />

ciologiques sous pelne de négliger <strong>le</strong>urs aspects <strong>le</strong>s plus intéressants.<br />

Grumperz (3) fait remarquer que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s conversations qu'on peut avoir<br />

avec <strong>des</strong> personnes appartenant à un groupe autre que <strong>le</strong> sien, il arrive<br />

que bien qu'on comprenne tous <strong>le</strong>s mots, <strong>le</strong> message ne passe pas. Cette<br />

incompréhension peut étre due au fait qu'on ne connaît pas tes normes<br />

de ce groupe.<br />

Pour illustrer ce point, voici deux anecdotes concernant <strong>des</strong> sourds :<br />

- la première concerne Maurice et ses deux amis éga<strong>le</strong>ment sourds. En<br />

grands détails ils nous ont explique qu'ils ne connaissaient pas du<br />

(P) - Pour <strong>le</strong>s références, voir bibliographie page 79.


tout de signes. Tous <strong>le</strong>s trois connaissent bien <strong>le</strong> français et ils <strong>le</strong><br />

par<strong>le</strong>nt, bien que seul Maurice soit compréhensib<strong>le</strong>. Il nous a servi<br />

d'interprète. Mous avons pu observer qu'entre eux et avec d'autres<br />

sourds, ils accompagnent <strong>le</strong>urs mouvements de lèvres par <strong>des</strong> signes.<br />

- la deuxième anecdote concerne David, un sourd qui norma<strong>le</strong>ment<br />

communique en signes. A la kermesse dlEpheta, il nous a dit qu'il<br />

avait rencontré là un ami avec <strong>le</strong>quel il avait grandi depuis qu'ils<br />

étaient tout petits à Asnières. Ils se sont approchés l'un de l'autre,<br />

mais quand son ami s'est mis à par<strong>le</strong>r, David s'est éloigné. Il a ajou-<br />

té que maintenant que son ami fait partie d'Epheta, il par<strong>le</strong>. Notre<br />

conversation était en signes car David ne par<strong>le</strong> pratiquement pas. Son<br />

dernier commentaire sur son ami était un signe de rejet.<br />

Quelques minutes plus tard, Barbara, une jeune sourde parlante, a<br />

rejoint notre conversation. Comme el<strong>le</strong> était très diffici<strong>le</strong> à com-<br />

prendre, David est devenu notre interprète. Il exprimait en signes<br />

ce qu'el<strong>le</strong> essayait de dire avec sa voix. Sans lui nous n'aurions<br />

pas pu communiquer.<br />

Comment expliquer <strong>le</strong>s attitu<strong>des</strong> contradictoires <strong>dans</strong> ces deux anec-<br />

dotes ? Nous y reviendrons plus tard.<br />

La situation linguistique de la communauté <strong>des</strong> sourds est d'une<br />

grande comp<strong>le</strong>xité, mais en même temps extrêmement bana<strong>le</strong> car el<strong>le</strong><br />

se retrouve <strong>dans</strong> <strong>des</strong> centaines de communautés d'entendants partout<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde. Il s'agit de plurilinguisme. Cela existe <strong>dans</strong> de<br />

nombreux pays comme la Belgique, la Suisse et <strong>le</strong> Canada, mais aussi<br />

en France <strong>dans</strong> <strong>des</strong> groupes linguistiques tels <strong>le</strong>s alsaciens, <strong>le</strong>s<br />

basques et <strong>le</strong>s corses.<br />

tes cas de plurilinguisme représentent souvent <strong>des</strong> situations norma<strong>le</strong>s<br />

et stab<strong>le</strong>s qui se maintiennent pendant <strong>des</strong> sièc<strong>le</strong>s. Dans ces communautés<br />

plurilingues, chaque langue a souvent ses propres fonctions. Même quand<br />

el<strong>le</strong>s sont toutes très bien connues par tous <strong>le</strong>s membres du groupe , ce<br />

qui n'est pas toujours <strong>le</strong> cas, <strong>le</strong> choix d'une langue dépend de la rela-<br />

tion entre locuteur et interlocuteur, du sujet, du lieu de rencontre et<br />

d'autres critères sociaux qui varient d'après <strong>le</strong> groupe. C'est ce genre<br />

de situation linguistique auquel Ferguson (4) a donné <strong>le</strong> nom de diglossie.<br />

Hyines (5) un <strong>des</strong> premiers à s'int6resser à 1 'analyse socio-linguistique,<br />

a fait remarquer que <strong>le</strong> plurilinguisme est un cas spécial d'un phénomène<br />

général <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s langues du monde, à savoir qu'aucun individu nor-<br />

mal et aucune cornunauté linguistique norma<strong>le</strong> n'est limite à une seu<strong>le</strong><br />

variété de code <strong>dans</strong> son répertoire. On a souvent tendance à considérer<br />

<strong>le</strong> choix de vocabulaire, d'expressions ou de sty<strong>le</strong> comme essentiel<strong>le</strong>ment<br />

une réf<strong>le</strong>xion de l'attitude du locuteur ou de son état psychique. En<br />

meme temps on suppose que <strong>le</strong> message entier est transmis uniquement par<br />

<strong>le</strong>s mots qui <strong>le</strong> composent. Cependant une information éga<strong>le</strong>ment importante<br />

est transmise par ces choix. Les membres d'une société se catégorisent<br />

entre eux d'après <strong>le</strong>s manières de par<strong>le</strong>r utilisées par <strong>le</strong>s uns et <strong>le</strong>s au-<br />

tres. Par exemp<strong>le</strong> : il est souvent faci<strong>le</strong> de déterminer <strong>le</strong> milieu social


et 1 'origine régiona<strong>le</strong> d'un locuteur à partir de critères 1 inguistiques.<br />

11 est donc évident qu'il ne s'agit pas entièrement de choix individuel,<br />

mais de choix inconscients qui transmettent une information socia<strong>le</strong> et<br />

qui sont basés sur <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s, La connaissance <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s nécessaires<br />

pour la production et la réception d'un nombre indéfini de phrases<br />

d'une langue particulière a été nommée la compétence 1 inguistique. Par<br />

contre, pour utiliser une langue d'une manière appropriée il faut avoir<br />

une connaissance <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s socia<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s socio-1 ingui stes ont nommée<br />

"compétence de communication".<br />

En français, <strong>le</strong> choix entre TU et VOUS correspond à <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s socia<strong>le</strong>s<br />

qui font partie de la culture d'un groupe. Pour faire <strong>le</strong>s choix corrects<br />

il faut faire partie de cette culture. De la même manière, pour faire<br />

partie de la communaute <strong>des</strong> sourds , c'est-à-dire pour être identifié<br />

par <strong>le</strong>s membres comme un <strong>des</strong> <strong>le</strong>urs, il faut connaître la langue <strong>des</strong><br />

signes comme un "natif". Ceci implique une compétence de communication<br />

aussi bien qu'une compétence linguistique. On ne <strong>le</strong>s acquiert que si<br />

on a été socialisé <strong>dans</strong> la communauté à un très jeune âge.<br />

Cette connaissance <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s d'usage permet de communiquer faci<strong>le</strong>-<br />

ment et avec efficacité avec <strong>le</strong>s membres de son propre groupe. El<strong>le</strong><br />

est acquise au jour <strong>le</strong> jour <strong>dans</strong> <strong>des</strong> interactions informel<strong>le</strong>s et<br />

fréquentes, <strong>dans</strong> <strong>des</strong> contextes variés et avec <strong>des</strong> interlocuteurs<br />

différents.<br />

Il est possib<strong>le</strong> d'avoir <strong>des</strong> interactions fréquentes et amica<strong>le</strong>s<br />

avec <strong>des</strong> membres d'un groupe sans pour cela être un membre soi-<br />

&me. Il est évident qu'on ne devient pas Noir à force de fré-<br />

quenter <strong>des</strong> Noirs. Il en est de même pour Tes sourds. Les rela-<br />

tions entre membres et non-membres de la communauté sont qualitative-<br />

ment différentes de cel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s membres ont entre eux. Par exemp<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s relations intimes, tel <strong>le</strong> mariage, sont en général réservées aux<br />

membres du groupe.<br />

La communication est un autre aspect culturel qui distingue <strong>le</strong>s rela-<br />

tions à l'intérieur du groupe de cel<strong>le</strong>s qui ont lieu avec <strong>des</strong> non-<br />

membres. Il est tout à fait typique qu'une communautè ethnique ait<br />

sa propre langue ou dia<strong>le</strong>cte et que <strong>le</strong>s membres ne l'utilisent que pour<br />

communiquer entre eux. Cela est d'autant plus vrai qu'il s'agit d'un<br />

groupe minoritaire opprimé. Un dia<strong>le</strong>cte ou une langue propre à un grou-<br />

pe lui donne une certaine sécurité contre <strong>le</strong>s influences extérieures<br />

qui pourraient nuire à sa structure socia<strong>le</strong> ou à son autonomie. Cette<br />

langue ou dia<strong>le</strong>cte a éga<strong>le</strong>ment d'autres fonctions socia<strong>le</strong>s importantes :<br />

'I'identification <strong>des</strong> membres et la transmission <strong>des</strong> va<strong>le</strong>urs et normes<br />

culturel <strong>le</strong>s de génération à génération.<br />

Pour communiquer avec <strong>des</strong> non-membres , <strong>le</strong>s sourds de la communaute<br />

<strong>des</strong> sourds n'utilisent pas la langue <strong>des</strong> signes française. Cel<strong>le</strong>-ci<br />

n'est uti 1 isée qu'entre membres. En conséquence, il est pratiquement<br />

impossib<strong>le</strong> pour un non-membre de 1 'apprendre comme on pourrai t apprendre<br />

<strong>le</strong> russe ou l'anglais par exemp<strong>le</strong>. Les fils et fil<strong>le</strong>s de parents<br />

sourds, en particulier <strong>le</strong>s premiers nés font parfois exception à cette<br />

contrainte socio-linguistique. Bien que la langue <strong>des</strong> signes française<br />

ne soit pas accessib<strong>le</strong> aux non-membres, <strong>le</strong> français signe peut être<br />

appris par ceux-ci. Actuel<strong>le</strong>ment, il sert de langue véhiculaire entre<br />

membres et non-membres, ainsi que pour la conversation de certains nonmembres<br />

sourds. Le français signé est un mélange de deux langues comme


il en existe souvent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s situations où deux groupes linguistiques<br />

différents ont besoin d'un moyen de communication entre eux. Comme per-<br />

sonne ne 1 'utilise comme langue principa<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s interactions de tous<br />

<strong>le</strong>s jours, c'est un sabir avec une grammaire limitée et qui n'offre que<br />

peu de choix de vocabulaire, d'expressions et de sty<strong>le</strong>. Sans cette va-<br />

riété nécessaire pour la communication d'une signification socia<strong>le</strong>, ou<br />

méme d'une expression personnel<strong>le</strong>, on peut dire que <strong>le</strong> français signé<br />

n'est pas une langue complète au méme titre que <strong>le</strong> français ou la lan-<br />

gue <strong>des</strong> signes française : malgré celà il faut reconnaitre sa fonction<br />

importante <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s rapports entre groupes, pour la comnunication entre<br />

sourds non-membres de la communauté <strong>des</strong> sourds, ainsi que son r61e éven-<br />

tuel <strong>dans</strong> 1 'éducation d'enfants sourds.<br />

Au sein de la communauté <strong>des</strong> sourds on retrouve donc plusieurs variétés<br />

linguistiques : l a langue <strong>des</strong> signes française, <strong>le</strong> français signé et la<br />

langue française sous ses formes parlée et écrite. L'acquisition linguis-<br />

tique se fait de manières différentes pour <strong>le</strong>s diverses variétés linguis-<br />

tiques. La langue <strong>des</strong> signes française est apprise spontanément <strong>des</strong> pa-<br />

rents, comme cela se fait <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s langues, si ceux-ci sont sourds<br />

et membres de la communauté <strong>des</strong> sourds. Par ail<strong>le</strong>urs, cette langue est<br />

transmise naturel<strong>le</strong>ment de pair à pair <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s internats. Ce sont <strong>le</strong>s<br />

deux endroits où norma<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s enfants sourds sont socialisés <strong>dans</strong> la<br />

communaute <strong>des</strong> sourds. C'est là qu'ils apprennent non seu<strong>le</strong>ment la lan-<br />

gue <strong>des</strong> signes française comme langue primaire, mais aussi la culture<br />

qui <strong>le</strong>ur permettra éventuel<strong>le</strong>ment de devenir membres adultes de la com-<br />

munauté <strong>des</strong> sourds.<br />

Les contacts entre élèves et adultes sourds de la communauté étant très<br />

limités, la socialisation ne s'achève que quelques années après avoir<br />

quitté 1 'éco<strong>le</strong>. Il en est de m&me en ce qui concerne 1 'apprentissage de<br />

la langue <strong>des</strong> signes française par <strong>le</strong>s jeunes sourds dont <strong>le</strong>s parents<br />

sont entendants. Leur connaissance de cette langue se développe quand ils<br />

commencent à fréquenter <strong>des</strong> sourds adultes de la communauté. Entre adul-<br />

tes, <strong>le</strong>s sourds qui ont été <strong>dans</strong> <strong>des</strong> éco<strong>le</strong>s différentes comprennent bien<br />

qu'il reste <strong>des</strong> différences importantes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur vocabulaire, voire <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>ur manière d'articu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s signes et <strong>dans</strong> la grammaire. Ces différences<br />

correspondent à cel<strong>le</strong>s qu'on trouve <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s langues et qui per-<br />

mettent de catégoriser <strong>le</strong>s personnes avec qui on communique, Un sourd de<br />

Saint Jacques peut très bien comprendre un sourd dlAsnières, et en plus<br />

l'identifier corn tel.<br />

La compétence en français signé dépend <strong>des</strong> connaissances de français<br />

apprises à 1 'éco<strong>le</strong>. Selon la connaissance du français, il existe toute<br />

une gam de variété linguistique en signes allant du français signé à<br />

l,a langue <strong>des</strong> signes française.<br />

Parmi <strong>le</strong>s sourds non-membres de la communaute <strong>des</strong> sourds, il y en a<br />

qui utilisent certaines variëtës de français signé pour communiquer<br />

entre eux ou avec <strong>des</strong> membres de la communauté. Les membres de la<br />

cornunauté changent automatiquement de la langue <strong>des</strong> signes française<br />

au français signé quand ils s'adressent à un non-membre qui communique<br />

en signes .


Il semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s sourds n'ont pas conscience <strong>des</strong> changements de code<br />

qu'ils font entre plusieurs variétés linguistiques, notamment quand<br />

ils vont d'une variété de français signé à la langue <strong>des</strong> signes fran-<br />

çaise ou <strong>le</strong> contraire. Ce n'est pas particulier aux sourds. L'incons-<br />

cience <strong>des</strong> variétés linguistiques qu'on utilise est un phénomène géné-<br />

ral reconnu par <strong>le</strong>s socio-linguistes. C'est une <strong>des</strong> raisons pour <strong>le</strong>s-<br />

quel<strong>le</strong>s, comme <strong>le</strong>s linguistes, ils ne se fient qu'à <strong>le</strong>urs observations,<br />

jamais aux opinions de <strong>le</strong>urs informateurs. Grumperz par<strong>le</strong> d'une étude<br />

<strong>dans</strong> un village au Nord de la Norvège <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s habitants se ser-<br />

vent d'un dia<strong>le</strong>cte Norvégien aussi bien que du Norvégien standard. Des<br />

villageois qu'il avait enregistré sur magnétophone <strong>dans</strong> une discussion<br />

de groupe maintenaient qu'ils avaient utilisé uniquement <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte<br />

<strong>dans</strong> toute la discussion. L'enregistrement a montré que pour plusieurs<br />

sujets de conversation ils ont utilisé <strong>le</strong> Norvégien standard sans s'en<br />

rendre compte.<br />

Pour revenir à nos deux anecdotes, nous proposons <strong>des</strong> explications aux<br />

comportements contradictoires que nous avons observés. En ce qui con-<br />

cerne Maurice et ses amis, ils s'identifient avec <strong>le</strong> monde <strong>des</strong> enten-<br />

dants qui <strong>le</strong>ur sert de modè<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>urs propres comportements. En réa-<br />

l ité, i 1s n'arrivent pas à fonctionner entièrement comme <strong>des</strong> entendants.<br />

Ils sont obligés d'adopter d'autres stratégies, au moins pour communi-<br />

quer plus faci<strong>le</strong>ment et avec plus d'efficacité entre eux quand ils ne<br />

risquent pas d'être exposés comme déviants de la norme <strong>des</strong> entendants.<br />

Comment expliquer 1 'attitude de David <strong>dans</strong> la seconde anecdote ? Pour<br />

<strong>le</strong>s entendants, la paro<strong>le</strong> représente une va<strong>le</strong>ur positive, son absence<br />

une va<strong>le</strong>ur négative. Bien que pour <strong>le</strong>s sourds la paro<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong>ment<br />

un moyen de communication, el<strong>le</strong> ne semb<strong>le</strong> pas toujours avoir la même<br />

va<strong>le</strong>ur positive pour <strong>le</strong>s membres de la communauté <strong>des</strong> sourds, m@me pour<br />

ceux qui ont une bonne voix et qui lisent bien sur <strong>le</strong>s lèvres. Cela sem-<br />

b<strong>le</strong> varier d'aprés <strong>le</strong>s circonstances. David est un membre de la communau-<br />

té <strong>des</strong> sourds. Pour lui, ainsi que pour d'autres membres, l'utilisation<br />

de la voix pour communiquer entre membres <strong>dans</strong> une situation informel<strong>le</strong><br />

semb<strong>le</strong> être un acte asocial. Son copain dtAsnières avait été socialisé<br />

<strong>dans</strong> la communaute <strong>des</strong> sourds en même temps que lui. Donc, en lui adres-<br />

sant la paro<strong>le</strong> avec sa voix seu<strong>le</strong>ment il se comportait d'une manière inap-<br />

propriêe .<br />

En ce qui concerne Barbara, la sourde parlante, la situation était en-<br />

tièrement différente. D'abord n'étant pas membre de la communauté <strong>des</strong><br />

sourds il était tout à fait normal qu'el<strong>le</strong> utilise sa voix. En plus,<br />

la conversation était avec <strong>des</strong> entendants.<br />

Le degré d'importance attaché à l'expression ora<strong>le</strong> par certains sourds<br />

de la communauté peut être illustré par <strong>le</strong> commentaire d'un sourd adul-<br />

te :<br />

"après l'éco<strong>le</strong> nous n'avons pas eu <strong>le</strong> temps de faire ce qu'il fallait<br />

pour maintenir notre voix, nous avons été obliges de nous enseigner nous-<br />

mêmes tout ce qu'on ne nous a pas appris à T'éco<strong>le</strong> et qui est réel<strong>le</strong>ment<br />

important pour la vie. La paro<strong>le</strong> on peut s'en passer, ces choses-là non".


BIBLIOGRAPHIE<br />

1. PADDEIV, Carol, "La communication et <strong>le</strong>s <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>", Institut<br />

Ritgional <strong>des</strong> Jeunes Sourds, filarsei 1 <strong>le</strong>, 1978.<br />

2. LABOV, William, "The Study o f language in its Social Context," in Pride,<br />

G.B. and Janet Holmes (eds), Sociolinguistics<br />

Penguin, great Britain, 1972, pp. 180-202.<br />

3. GRUMPERZ, G. G. "Sociol inguistics and Communication in Small Group,"<br />

Working Paper no 33, language Behavior Research<br />

laboratory, University of California, 1970.<br />

4. FERGUSON, C.A., "Diglossia", Word, vo1.15, pp.325-340, 1959.<br />

5. HYMES, Del1 , "On Communicative Compétence", Philadelphia :<br />

Uni versi ty of Pennsylvania Press, 1971.


Mme. FOURNIER, Professeur de Sourds a<br />

1 ' Institut BAGUER d' Asnieres.<br />

PRESENTATION D'UNE EXPEKIENCE U'INTERPRETARIAT AUPRES DES TRIBUNAUX


Que 1 'on soit sourd ou entendant, nous appartenons tous à une même<br />

société qui a ses libertés,, ses lois, ses contraintes, ses exigences.<br />

Chaque membre de cette société doit s'y conformer. Cette soumission<br />

peut se faire naturel<strong>le</strong>ment, par habitude, par education col<strong>le</strong>ctive,<br />

mais parfois el<strong>le</strong> necessite <strong>des</strong> actes plus particuliers. A ce moment-<br />

là <strong>des</strong> formalites s'imposent, <strong>des</strong> deplacements, <strong>des</strong> interrogations,<br />

<strong>des</strong> examens, citons : <strong>le</strong>s actes administratifs, notariés, judiciaires -<br />

instructions, procès - et bien d'autres cas.<br />

La personne entendante n'est pas toujours à 1 'aise <strong>dans</strong> certaines de<br />

ces circonstances : <strong>le</strong> cadre inhabituel , <strong>le</strong> personnel pas toujours<br />

compréhensif et coopérant, <strong>le</strong> vocabulaire peu familier. Mais avec son<br />

audition, son <strong>langage</strong> oral, une communi cation si mince soi t-el <strong>le</strong>, 1 ui<br />

permet de maîtriser plus ou moins sa situation, d'analyser et de suivre<br />

<strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> opérations.<br />

Pour toute personne sourde (et non mal-entendante) <strong>le</strong>s difficultés sont<br />

multipliées à <strong>des</strong> degrés divers selon sa capacite linguistique ora<strong>le</strong> ou<br />

<strong>gestuel</strong><strong>le</strong>. Parfois la moindre demarche peut prendre un caractère drama-<br />

tique.<br />

Ce tëmoignage, dont je vous fais part, est une expérience d'interprète<br />

depuis une dizaine d'annees auprès <strong>des</strong> sourds. J'ai apporté mon concours<br />

à un certain nombre d'entre eux : français ou étrangers, - de milieux<br />

socio-cul turels très differents, - bien démutis6s avec un <strong>langage</strong> oral<br />

remarquab<strong>le</strong>, - sans <strong>langage</strong> oral, mais avec un bon niveau de <strong>langage</strong> ges-<br />

tuel, - sans <strong>langage</strong> oral et un mince <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong>, - iltétré, ne pos-<br />

sedant qu'un <strong>langage</strong> mirnique.<br />

A cet éventail de personnes aux possibi lites intel<strong>le</strong>ctuel <strong>le</strong>s et linguis-<br />

tiques très différentes, il existe un point commun entre el<strong>le</strong>s : <strong>le</strong>ur<br />

surdité. Cette surdite qui donc démunit-el<strong>le</strong> ? Eux, certes, mais aussi<br />

<strong>le</strong>s personnes qui <strong>le</strong>ur font face. El<strong>le</strong>s ne savent si el<strong>le</strong>s peuvent com-<br />

muniquer, comment el<strong>le</strong>s peuvent <strong>le</strong> faire, el<strong>le</strong>s sont empruntées par igno-<br />

rance et préfèrent s'en remettre au service d'un interprète.<br />

Fina<strong>le</strong>ment ce rô<strong>le</strong> que j'assurc soulage <strong>le</strong>s deux parties. L'interprête,<br />

que je suis ne l'est pas devenu sur la demande <strong>des</strong> sourds, mais par<br />

sollicitation du tribunal de Grande Instance, d'où <strong>le</strong> caractère uti-<br />

litaire de cette fonction et par là m&me une certaine reconnaissance<br />

socia<strong>le</strong> de 1 'existence de la langue <strong>des</strong> signes.<br />

Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s difficultés rencontrées par <strong>le</strong>s sourds ?<br />

Cel<strong>le</strong>s-ci commencent dès <strong>le</strong> moment précis où ils savent qu'ils doivent<br />

se présenter à tel ou tel endroit.<br />

Pour <strong>le</strong> sourd, c'est 1 'appréhension, la crainte, la peur, d'autant plus<br />

grande s'i 1 se déplacent sans un parent ou un ami entendant.<br />

- vais-je comprendre ?<br />

- serai-je compris ?<br />

- aurai-je un interprëte ?


Voici <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s questions qu'ils se posent.<br />

Après plusieurs années d'exercice, j 'ai passé de tel <strong>le</strong>s heures d'attente<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s d'audience que j'ai eu tout <strong>le</strong> loisir de me livrer à un<br />

petit jeu : tenter de reperer parmi 1 'assistance la personne sourde que<br />

je ne connaissais pas, mais que je devais assister.<br />

Au cours <strong>des</strong> debats, <strong>le</strong> public reagit.<br />

On lit sur <strong>le</strong>s visages un froncement de sourciis réprobateur, un sourire<br />

moqueur, un air surpris ou indigné, enfin toujours un mouvement percep-<br />

tib<strong>le</strong> <strong>des</strong> traits du visage, autant de détails qui ne creent aucune expres-<br />

sion facia<strong>le</strong> chez <strong>le</strong> sourd.<br />

Quelqu'un entre, ou se retourne, <strong>le</strong> sourd se retournera aussi, mais quel-<br />

ques secon<strong>des</strong> après, parce qu'i 1 aura vu son voisin se retourner. L' impas-<br />

sibilité de son visage, de son attitude finisse par trahir sa surdité.<br />

Très souvent il garde <strong>le</strong> regard fixe sur <strong>le</strong> greffier pendant <strong>des</strong> heures,<br />

attendant toujours l 'appel de son nom qu'i 1 espère pouvoir 1 ire sur <strong>le</strong>s<br />

lèvres. Il attend.<br />

Mon repérage terminé, je procède a la vérification. Je m'approche du<br />

"supposé" sourd. Je lui demande s'il se nonme bien Monsieur ou Madame X.<br />

Dans 1 'affirmative c'est un soulagement immédiat qui se lit sur son vi-<br />

sage. Enfin quelqu'un avec qui il pourra communiquer. Car en quelques<br />

mots, quelques phrases, nous jugeons nos capacités de compréhension mu-<br />

tuel<strong>le</strong>. Dès lors il est un peu plus détendu, mais il ne me ]ache pas du<br />

regard parce qu'if sait que dès que je 1 ui ferai signe, ce sera à son<br />

tour de passer. C'est déjà un point capital pour lui.<br />

Les difficultés peuvent revêtir un aspect pl us technique.<br />

La constitution <strong>des</strong> lieux par exemp<strong>le</strong> : bureau ou sal<strong>le</strong> d'audience ?<br />

Dans un Cabinet ou bureau, on pourrait penser que <strong>le</strong> dialogue s'étabit<br />

faci<strong>le</strong>ment car <strong>le</strong>s personnes se font face et sont proches. En fait rien<br />

de tel. Avec un débit souvent rapide, <strong>le</strong> notaire, magistrat, médecin,<br />

s'adressent directement à moi. Si <strong>le</strong> sourd tente de suivre en lisant sur<br />

<strong>le</strong>s lèvres, sa tentative, s'il y a, est de courte durée. Il se tourne vers<br />

moi et attend la traduction en langue <strong>des</strong> signes. S'il est capab<strong>le</strong> de<br />

communiquer ora<strong>le</strong>ment, il donnera directement sa réponse ; mais faut-il<br />

encore que sa voix soit sans défaut, sinon je suis conviée à donner moi-<br />

méme ta réponse. Le cas de réponse spontanée et directe est très exception-<br />

nel. Dans une sal<strong>le</strong> d'audience, une bonne <strong>le</strong>cture labia<strong>le</strong> est impossib<strong>le</strong>.<br />

Que ce soit <strong>le</strong> prévenu ou <strong>le</strong> témoin il est trop éloigné de la tab<strong>le</strong> où<br />

siège la Cour. Les conditions d'éclairage ne sont pas toujours bonnes,<br />

donc <strong>le</strong>s visages pas très distincts. En supposant même que ces obstac<strong>le</strong>s<br />

matériels n'existent pas, comment peut-on suivre uniquement par <strong>le</strong>cture<br />

labia<strong>le</strong> un interrogatoire entrecoupé de <strong>le</strong>cture de dossier, puis <strong>des</strong> in-<br />

terventions du Procureur ou de l'avocat derrière la personne appelée. Le<br />

sourd ne sait plus qui a parlé .... , qui par<strong>le</strong> maintenant ... ., que dit-on ... ?<br />

Il ne peut rien contrô<strong>le</strong>r, rien vérifier ni approuver, ni dernentir sans<br />

une traduction <strong>gestuel</strong><strong>le</strong> simultanée ... Malgré <strong>le</strong> caractère officiel de mes<br />

réquisitions je n'ai encore jamais rencontre un sourd me signifiant que<br />

ma présence n'etait pas nécessaire. S'ifs ne connaissent pas très bien <strong>le</strong>s<br />

gestes, je <strong>le</strong>ur porte assistance au moins en <strong>le</strong>cture labia<strong>le</strong>. Mais <strong>dans</strong> la<br />

grande majorité la langue <strong>des</strong> signes est connue.


Pour illustrer ces quelques remarques, je vais vous présenter cinq<br />

affaires caractéristiques 5<br />

- trois sourds yougoslaves <strong>dans</strong> <strong>le</strong> box <strong>des</strong> accusés, ils gestuaient entre<br />

eux, point de problème pour <strong>le</strong>s repérer. L'un d'eux m'aperçoit et me<br />

dit en signant : "c'est bien vous l'interprète" ? Inuti<strong>le</strong> de vous dé-<br />

peindre ma stupéfaction. "oui, lui répondis-je, mais comment savez-vous<br />

que c'est moi-même".<br />

"et bien c'est faci<strong>le</strong>, puisque j'ai <strong>des</strong> amis sourds ; i ls m'ont dit<br />

qu'ici au Palais, deux personnes connaissaient <strong>le</strong>s signes : un avocat<br />

et une interprète. D'après <strong>le</strong> portrait qu'ils ont fait, je pense que<br />

c'est vous.. . "<br />

Donc ces sourds, que je ne connaissais pas m'attendaient. Et si je n'étais<br />

pas venue ? Leur déception aurait été immense. Ils étaient <strong>dans</strong> un pays<br />

étranger, sans attache familia<strong>le</strong>, sans connaissance linguistique fran-<br />

çaise, <strong>le</strong>ur situation était tragique. Aussi quand ils m'ont vue, ce fut<br />

un soulagement, car ils pourraient communiquer, expliquer <strong>le</strong>ur conduite<br />

et ainsi espérer pouvoir s'attirer 1 'indulgence de la Cour.<br />

- <strong>dans</strong> <strong>le</strong> bureau d'un Juge d'instruction je fus mise en présence de deux<br />

sourds éga<strong>le</strong>ment de nationalite yougoslave l'un <strong>des</strong> deux était sourd<br />

profond ; l'autre semblait mal entendant. Je n'étais pas seu<strong>le</strong> inter-<br />

prète <strong>dans</strong> <strong>le</strong> bureau, une interprète de langue serbo-croate était déjà<br />

presente. Cel<strong>le</strong>-ci essayait de traduire ora<strong>le</strong>ment ce que <strong>le</strong> Juge lui<br />

disait. Le mal-entendant s'en tirait à peu près et arrivait à communi-<br />

quer tant bien que mal. Hais pour l'autre, sourd profond, <strong>le</strong> message ne<br />

passait pas. Je sentais que 1 'interprète s'impatientait et que <strong>le</strong> sourd<br />

ne comprenait absolument rien. En se tournant vers <strong>le</strong> Juge, el<strong>le</strong> lui dit :<br />

"vous savez celui-ci, il fait de 1 'opposition.. . il ne veut rien répon-<br />

dre, il semb<strong>le</strong> ne rien comprendre de ce que je ,lui dis'. Cet homme était<br />

catalogué. Le problème de la surdité n'était meme pas sou<strong>le</strong>vé.<br />

Devant la gravité de la situation et l'incompréhension <strong>des</strong> entendants je<br />

décidai d'intervenir. Le Juge semblait sceptique sur l'eventuel résultat.<br />

- "vous connaissez <strong>le</strong>s signes, me dit-il , j 'ai beaucoup<br />

d'admiration pour vous !, mais si vous connaissez tout<br />

à la fois <strong>le</strong>s signes et <strong>le</strong> serbo-croate alors la c'est<br />

extraordinaire ! ".<br />

Sans entrer <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s détails, j'ai tenté de lui expliquer que mes connais-<br />

sances linguistiques se limitaient au <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> et qu'avec une cer-<br />

taine adaptation, deux sourds de nationalité différente pouvaient communi-<br />

quer par gestes. Je passai donc à la demonstration. La réaction du sourd<br />

profond ne se fit pas attendre. Il me comprenait et pouvait répondre aux<br />

questions posées par <strong>le</strong> Juge. Il ne manifestait aucune opposition,<br />

"Pourquoi ne répondiez-vous pas a 1 'autre interprète" ? Lui ai-je demandé<br />

- "el<strong>le</strong> par<strong>le</strong> beaucoup trop vite, el<strong>le</strong> s'enerve, el<strong>le</strong> me<br />

brusque, je ne suis pas a 1 'aise, je ne la sens pas dis-<br />

ponib<strong>le</strong>. Si je lui par<strong>le</strong>, va-t-el<strong>le</strong> comprendre, j 'ai peur<br />

qu'el<strong>le</strong> interprète mal mes paro<strong>le</strong>s.. . je n'ai pas confiance<br />

en el<strong>le</strong>". "Vous, vous faites <strong>le</strong>s signes, pour moi c'est plus<br />

faci<strong>le</strong>, etIlje me rends compte que vous devez bien connaître<br />

<strong>le</strong>s sourds .


- Voici un autre cas, certainement plus dramatique qui pose <strong>le</strong> problème<br />

de la communication "vraie" entre une mère et son enfant. J'étais <strong>dans</strong><br />

un bureau d'instruction en présence d'un sourd de 33 ans envjron. Ma<br />

traduction se déroulait sans problème et avec toute 1 a fidèl i té requise.<br />

Pendant 1 'instruction <strong>le</strong> Juge me dit :<br />

- "Madame, l 'affaire ne s'éclaircit pas, vous ne traduisez<br />

pas du tout ce que la mère a traduit <strong>dans</strong> sa déclaration<br />

au commi ssari at de Poli ce".<br />

Quel<strong>le</strong> g&ne était la mienne ! Le Juge allait certainement accorder plus<br />

sa confiance en ta déclaration de la mère qu'à la mienne. C'était logique.<br />

Je n'avais pas <strong>le</strong> senttment d'avoir eu <strong>des</strong> difficultés de communication<br />

et d'interprétation, mais devant un tel di<strong>le</strong>mme, je me proposais de re-<br />

prendre une partie de 1 'interrogatoïre, <strong>des</strong> erreurs sont toujours possi-<br />

b<strong>le</strong>s.<br />

Ces mêmes questions ont entralné <strong>le</strong>s &mes repenses<br />

- je suis obligé de tenir compte de la déclaration de la<br />

mère, me confirme <strong>le</strong> Juge.<br />

Mais 1 'affaire était trop grave pour qu'on s'en tienne là.<br />

Il était intéressant pour moi de savoir quel<strong>le</strong>s étaient <strong>le</strong>s relations<br />

communicationnef <strong>le</strong>s entre la mère et <strong>le</strong> fils.<br />

- "Communiquez-vous bien avec votre mère, vous comprend-el f e 7"<br />

- "El<strong>le</strong> par<strong>le</strong> beaucoup trop vite, el<strong>le</strong> ne connaît pas du tout<br />

<strong>le</strong>s signes et moi je dis oui pour avoir la paix".<br />

De cet aveu, tout pouvait être remis en question.<br />

J'imaginais ce qui s'.était passé. Cette femme, catastrophée et affo<strong>le</strong>e<br />

par <strong>le</strong>s incidents récents et la conduite surprenante de son fils, a dY<br />

recréer <strong>le</strong>s evènements et faire une déclaration avec l'assentinient de son<br />

fils, chacun croyant que 1 'autre avait compris.<br />

L'avocat qui fut chargé de la plaidoirie mit f 'accent, entre autre, sur<br />

<strong>le</strong>s difficultes de communication entre la mère et <strong>le</strong> fils, mais je ne<br />

sais si fa Cour en a réel<strong>le</strong>ment tenu compte, car il est diffici<strong>le</strong> d'admet-<br />

tre qu'une barrière linguistique existe entre <strong>des</strong> parents et <strong>des</strong> enfants.<br />

- Une affaire toute simp<strong>le</strong> devant un notaire, illustre @gaiement <strong>le</strong>s<br />

relations communi cationnel <strong>le</strong>s entre parents et enfants.<br />

Dans cette famil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s parents étaient sourds et la fil<strong>le</strong> entendante,<br />

cel<strong>le</strong>-ci <strong>le</strong>ur servait d'fnterprète. Mon rô<strong>le</strong> était minime, car je ne<br />

voulais pas m'interposer entre <strong>le</strong>s parents et <strong>le</strong>ur fil <strong>le</strong>.<br />

Après une petite conversation entre cette jeune femme entendante et<br />

moi-mêm, je sus que ses connaissances en langue <strong>des</strong> signes étaient<br />

limitees. Un <strong>langage</strong> de commnication s'$tait créé au sein de cette<br />

famll<strong>le</strong>.


- "Je peux comprendre mes parents me dit-el<strong>le</strong>, mais je suis<br />

incapab<strong>le</strong> de comprendre <strong>le</strong>s autres sourds".<br />

- "Vos parents semb<strong>le</strong>nt bien vous comprendre, d'autre part<br />

ils signent remarquab<strong>le</strong>ment bien".<br />

- "Je connais quelques signes, je par<strong>le</strong> doucement et avec<br />

1 'habitude nous communiquons sans trop de prob<strong>le</strong>mes".<br />

Ces parents sourds m'ont avoué que <strong>le</strong>ur fil<strong>le</strong> connaissait un peu <strong>le</strong>s<br />

signes, mais rien de comparab<strong>le</strong> avec la vraie langue <strong>gestuel</strong><strong>le</strong>,<br />

Une explication peut être donnée : pendant son enfance cette jeune<br />

feme a vecu chez ses grands parents entendants. Si la cohabitation<br />

avec <strong>le</strong>s parents a eté fragmentaire ou tardive, <strong>le</strong> maniement de la<br />

langue <strong>des</strong> signes ne se fait plus corn celui d'une langue maternel-<br />

<strong>le</strong>, mais corn celui d'une langue de situation.<br />

te dernier exemp<strong>le</strong> pourrait étre celui d'un jeune sourd qui devait<br />

subir un examen psychiatrt'que. De par <strong>le</strong> caractère plus intime de<br />

l'entretien, fa traduction nécessite non seu<strong>le</strong>ment une excel<strong>le</strong>nte<br />

possession de la langue <strong>des</strong> signes, mais encore une bonne connals-<br />

sance de la psychologie du sourd : ses réactions, ses attitu<strong>des</strong>, ses<br />

expressions facia<strong>le</strong>s, non repertoriées <strong>dans</strong> un système linguistique<br />

sont parfois plus explicites qu'un geste.<br />

Mals faut-it <strong>le</strong>s ressentir et <strong>le</strong>s exploiter ?<br />

ta consuitation se dérou<strong>le</strong> sous forme d'entretien, donc c'est une<br />

véritab<strong>le</strong> conversation à transinettre et ton une traduction question-<br />

reponse .<br />

Ces quelques exemp<strong>le</strong>s illustrent une <strong>des</strong> facettes du vécu <strong>des</strong> sourds<br />

et soulignent 1 'importance de la langue <strong>des</strong> signes, 1 eur véritab<strong>le</strong><br />

moyen de communication. Ils par<strong>le</strong>nt avec aisance, naturel, spon-<br />

tanéite, sans la recherche <strong>des</strong> mots qui ne traduisent pas forcement<br />

<strong>le</strong> fond reel de <strong>le</strong>ur pensee, sans l'effort d'une bonne articulation,<br />

sans surtout <strong>le</strong> sentiment d'inf6riorlte qu'ils éprouvent <strong>dans</strong> un sys-<br />

teme linguistique qui appartient avant tout aux entendants.<br />

La traduction ne se fait pas toujours sans difficultés. El<strong>le</strong>s ne r&-<br />

sident pas <strong>dans</strong> <strong>le</strong> fait de traduire en signes ce qui est entendu, mais<br />

de faire passer <strong>le</strong> message, de nous assurer qu'il est compris.<br />

A quoi nous servirait-if de connaître deux fagons differentes de<br />

signer <strong>le</strong> mot "sursis" si <strong>le</strong> concept n'existe pas, la dactylologie<br />

n'est pas d'un grand secours, <strong>le</strong> mot èpelé est encore moins évoca-<br />

teur. D'où la nécessité de savoir jong<strong>le</strong>r avec d'autres explications<br />

et <strong>dans</strong> ce travail on rejoint celui de I 'enseignant.<br />

Un handicap majeur demeure malheureusement : la méfiance de certains<br />

magistrats sur la va<strong>le</strong>ur et la qualité de la langue <strong>des</strong> signes. Com-<br />

ment <strong>le</strong>s blâmer, puisque meme <strong>dans</strong> notre mi lieu professionnel averti,<br />

grand nombre de pedagogues en doutent encore.


M. CUXAC, U.E.R. de Linguistique<br />

LES NOTIONS DE LANGAGE ET DE LANGUE A PARTIR<br />

DE QUELQUES DONNEES PSYCHO-LINGUISTIQUES


Je n'insisterai pas sur l'aspect purement linguistique. Pour moi, la<br />

langue <strong>des</strong> signes française est bien une langue, el<strong>le</strong> en a toutes <strong>le</strong>s<br />

caractéristiques, mis à part <strong>le</strong> fait qu'el<strong>le</strong> ne soit pas ora<strong>le</strong> : ayant<br />

une syntaxe, une morphologie qui lui sont propres, un <strong>le</strong>xique qui est<br />

bien un système de va<strong>le</strong>urs, c'est-à-dire où <strong>le</strong> lien signifië/réfërent<br />

est arbitraire, ainsi que <strong>le</strong> lien entre signifiant<strong>le</strong>t signifié, puis-<br />

qu'on a montré que <strong>le</strong>s langues <strong>des</strong> signes, aussi bien aux Etats-Unis<br />

qu'en France, sont doub<strong>le</strong>ment articulées, donc qu'el<strong>le</strong>s possèdent un<br />

système signifiant autonome ; il s'agit bien d'une tangue, (la distinc-<br />

tion entre plan de llénoncé/plan de l'énonciation existe, <strong>le</strong> sourd se<br />

par<strong>le</strong> intérieurement à soi-même en gestes, il se regarde par<strong>le</strong>r devant<br />

une glace), et non pas d'un simp<strong>le</strong> outil pédagogique.<br />

Je par<strong>le</strong>rai du problème général de 1 'acquisition du <strong>langage</strong>, en insis-<br />

tant sur <strong>le</strong> point où toutes <strong>le</strong>s théories psych~-linguistiques sont d'ac-<br />

cord - sauf une, cel<strong>le</strong> là même qui sert de modè<strong>le</strong> implicite à l'éduca-<br />

tion <strong>des</strong> sourds en France - à savoir la distinction capita<strong>le</strong> entre ap-<br />

prentissage et enseignement.<br />

Les voix qu'il entend autour de lui, qui s'adressent à lui, tout cela<br />

fait que, dès la naissance pourrait-on dire, 1 'enfant est dgjà en si-<br />

tuation d'apprentissage. L'enfant est même équipé, dès la naissance<br />

aussi, de moyens dont on <strong>le</strong> croyait jusque-là prive. Des experiences<br />

récentes aux U.S.A., faites sur <strong>des</strong> enfants très jeunes, montrent que<br />

dès 15 jours l'enfant est à même, c'est-à-dire est déjà équipé pour<br />

reconnaitre <strong>le</strong>s sons P T K par exemp<strong>le</strong>, comme étant <strong>des</strong> unitës dis-<br />

crêtes.<br />

Un enfant apprend à par<strong>le</strong>r : qu'est-ce qui intervient ? Son histoire<br />

personnel<strong>le</strong>, <strong>des</strong> dispositions innées à symboliser - un ensemb<strong>le</strong> d'ex-<br />

përiences, la capacité d'une assimi lation d'expériences nouvel <strong>le</strong>s,<br />

<strong>le</strong>ur accomodation à d'autres types d'expériences, <strong>des</strong> cas d'utilisa-<br />

tion différents qui font que son discours pourra s'adapter à 1 'autre,<br />

selon <strong>le</strong>s situations ainsi qu'un ensemb<strong>le</strong> de motivations comp<strong>le</strong>xes et<br />

extrêmement différentes. Voici la définition qu'en donne J. FOUCANBERT (1) :<br />

'l'apprentissage est une modification d'ensemb<strong>le</strong> continuel<strong>le</strong> du sujet<br />

par lui-même pour donner une réponse à tout moment adaptée à son dëvelop-<br />

pement interne et aux sollicitations externes". Un autre point essentiel<br />

est que "<strong>le</strong>s apprentissages évoluent <strong>dans</strong> <strong>des</strong> situations et au cours d'ac-<br />

tivités de même nature que cel<strong>le</strong>s où seront mis en oeuvre <strong>le</strong>s comportements".<br />

Il cite un exemp<strong>le</strong> : on peut enseigner à un enfant <strong>le</strong>s mocvements nata-<br />

toires <strong>le</strong> ventre sur un tabouret, ce qui lui permettra d'obtenir une<br />

coordination <strong>des</strong> bras et <strong>des</strong> jambes, mais "il n'apprendra à nager que<br />

<strong>dans</strong> 1 'eau par la réorganisation de tout son être et une transformation<br />

<strong>des</strong> comportements déjà existants, mettant en oeuvre la perception de son<br />

corps, de sa pesanteur, de son équilibre, de la résistance du milieu, de<br />

la respiration, de l'effort musculaire, etc ..." Tout ce réseau comp<strong>le</strong>xe<br />

de relations n'est rien comparé aux relations en jeu <strong>dans</strong> l'apprentissage<br />

d'une langue.<br />

(1) - J. FOUCAMBERT : La manière d'être <strong>le</strong>cteur. OCDL Sernap.


L'enfant sourd lui n'est jamais en situation d'apprentissage d'une<br />

langue ora<strong>le</strong>. Par contre 1 'enseignement existe. A quoi sert-i 1 pour<br />

l'enfant entendant :<br />

1 - c'est un élément renforçateur de l'expérience apprise, c'est-à-dire<br />

de 1 'apprentissage,<br />

2 - il permet, du moins il favorise un recul, une activité d'analyse,<br />

un classement de ses propres productions - ce que l'on appel<strong>le</strong> en<br />

termes techniques une activité nétalinguistique,<br />

3 - il favorise aussi chez 1 'enfant un accroissement du stock <strong>le</strong>xical.<br />

Chez l'enfant sourd, l'enseignement ne renforce pas un apprentissage,<br />

puisqu'i 1 n'y a pas apprentissage preal ab<strong>le</strong> indépendant de 1 'enseigne-<br />

ment ; il fait que srautorenforcer, En ce sens, chez l 'enfant sourd,<br />

l'enseignement d'une langue ora<strong>le</strong> est préalab<strong>le</strong> à son apprentissage,<br />

d'où <strong>le</strong>s attitu<strong>des</strong> de refus, non pas d'apprendre à par<strong>le</strong>r, mals de se<br />

servir d'une f angue ora<strong>le</strong> comm un entendant peut s'en servir, tout<br />

simp<strong>le</strong>ment parce que <strong>le</strong>s activités déployées par <strong>le</strong> sourd <strong>dans</strong> 1 'uti-<br />

lisation d'une langue ora<strong>le</strong> sont fondamenta<strong>le</strong>ment différentes. L k n-<br />

fant sourd à qui on enseigne une langue ora<strong>le</strong> ne développe pas vrai-<br />

ment une activite linguistique ; il apprend certes à par<strong>le</strong>r, mais pfu-<br />

t6t corn on apprend la physique ou <strong>le</strong>s mathématiques. Je schématise<br />

mais il me semb<strong>le</strong> que par<strong>le</strong>r ora<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong> jeune enfant sourd est<br />

plus comparab<strong>le</strong> au fait de faire <strong>des</strong> problèmes d'arithmétique que de<br />

communiquer.<br />

Il est vrai qu'il y a bien <strong>des</strong> nuances <strong>dans</strong> <strong>le</strong> terme unique d'enseigne-<br />

ment. Mais que celui-ci soit laxiste, dirigiste ou coercitif, qu'il soit<br />

pratiqué <strong>dans</strong> un cadre scolaire ou à la maison, cela ne change rien à la<br />

distinction essentiel<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s structures d'apprentissage selon qu'el-<br />

<strong>le</strong>s presupposent, ou non, un enseignement prealab<strong>le</strong>. Quoiqu'on fasse,<br />

quel<strong>le</strong> que soit la douceur ou la tendresse avec laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> se pratique,<br />

il n'y a pas de démutisation sans enseignement. Ce que je veux dire, c'est<br />

que <strong>le</strong>s mécanismes d'acquisition - de la deuxième articulation, par exem-<br />

p<strong>le</strong> - sont diffërents chez un enfant entendant et chez un enfant sourd<br />

parce que <strong>le</strong>s structures d'apprentissage qui entrent en jeu <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s deux<br />

cas sont fondamenta<strong>le</strong>ment différentes. Un autre point de méprise concerne<br />

<strong>le</strong> terme de communication. Dans cet exposé, je n'entends sous ce terme que<br />

la comunication codée linguistiquement sans faire reference à toute forme<br />

de communication affective, pr6l inguistique ou para1 inguistique.<br />

Alors, de deux choses 1 'une :<br />

soit on postu<strong>le</strong> que l'enseignement est une simulation <strong>des</strong> conditions<br />

norma<strong>le</strong>s d'apprentissage - ce qui est aberrant, il faudrait pour cela<br />

que <strong>le</strong> sourd entende -, soit on postu<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s mécanismes, <strong>le</strong> type d'ac-<br />

tivite, qui interviennent <strong>dans</strong> l'apprentissage et <strong>dans</strong> l'enseignement<br />

sont identiques : cette théorie a existe c'est <strong>le</strong> behaviorisme. Par exem-<br />

p<strong>le</strong>, on savait très bien que <strong>le</strong>s expériences en laboratoire nietaient pas<br />

une simulation de la vie réel<strong>le</strong> mais on a pensé que <strong>le</strong>s wiicanismes dont<br />

se servaient <strong>le</strong>s rats du laboratoire ëtaient fondamenta<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s mêmes<br />

que ceux qu'ils utilisaient <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur milieu normal. En ce sens, il n'est


même pas besoin de simu<strong>le</strong>r pour l'enfant sourd <strong>le</strong>s conditions norma<strong>le</strong>s<br />

d'apprentissage ; en lui eqeignant à par<strong>le</strong>r, à lire et à écrire, on<br />

devrait aboutir à <strong>des</strong> résultats analogues à ceux obtenus <strong>dans</strong> <strong>des</strong> con-<br />

ditions norma<strong>le</strong>s. On sait qu'il n'en est rien. Cela tout <strong>le</strong> monde <strong>le</strong><br />

sait. La question que je me pose est pourquoi persévérer <strong>dans</strong> cette voie ?<br />

J'ai parlé avant du behaviorisme : je préciserai qu'un modè<strong>le</strong> précis<br />

d'acquisition du <strong>langage</strong> existe <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de cette théorie, c'est<br />

<strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de Skinner - psychologue américain -, Ce modè<strong>le</strong> suppose chez<br />

l'enfant qui acquiert une langue très peu d'activité, et surtout <strong>des</strong><br />

capacités primaires. De plus, par <strong>le</strong> fait m&me que Skinner essaie d'iso-<br />

<strong>le</strong>r <strong>le</strong> comportement 1 i ngui stique en 1 aboratoi re, indépendamment <strong>des</strong> con-<br />

ditions réel<strong>le</strong>s d'utilisation du <strong>langage</strong>, on a bien <strong>dans</strong> ce mode<strong>le</strong> 1 'idke<br />

que je viens de présenter a savoir que la distinction essentiel<strong>le</strong> appren-<br />

tissage et enseignement s'évanouit.<br />

Pour la petite histoire, un linguiste, Chomsky, a <strong>dans</strong> un artic<strong>le</strong>,<br />

en 1959, complètement démantelé cette théorie. D'autres linguistes<br />

Ont montré que si l'homme apprenait une langue selon <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de Skinner<br />

il lui faudrait une bonne centaine d'années pour qu'if ait une perfomance<br />

identique en quantité et en qualité à cel<strong>le</strong> d'un ado<strong>le</strong>scent. On est trou-<br />

blé par la ressemblance qu'il y a avec <strong>le</strong> cas <strong>des</strong> enfants sourds : par<br />

exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> bute particuliërement sur la distinction sens propre/<br />

sens figuré, <strong>le</strong>s emplois métaphoriques, la distinction plan de 1 'énoncé/<br />

plan de l'enonciation, discours direct/ou indirectfdiscours rapporté :<br />

toutes fautes extrêmement fréquentes chez l'enfant sourd.<br />

Je reviens donc à la question : pourquoi avoir maintenu cette orienta-<br />

tion exclusivement oraliste ? Là encore je reviens sur la base même du<br />

modè<strong>le</strong> de Skinner : selon <strong>le</strong>quel tout <strong>le</strong> comportement est orienté en fonc-<br />

tion de la satisfaction <strong>des</strong> besoins. La communication y est conçue d'une<br />

manière extrêmement pragmatique : c'est un moyen qui permet la satisfac-<br />

tion <strong>des</strong> besoins, - entre parenth&se on ne voit pas pourquoi <strong>dans</strong> ces<br />

conditions 1 'hommeaurai t seul <strong>le</strong> privilège de communiquer li nguistiquement -<br />

La communication est donc un besoin secondaire <strong>des</strong>tine a satisfaire <strong>des</strong><br />

besoins primaires. Dans ce modè<strong>le</strong>, la déprivation joue un rô<strong>le</strong> essentiel<br />

et la seu<strong>le</strong> raison que je voie à pratiquer une éducation exclusivement<br />

oraliste viendrait du raisonnement - implicite ou non, conscient ou pas,<br />

peu importe - suivant : la force de la motivation serait fonction de l'im-<br />

portance de la privation et, lorsqu'il y a contrainte extrême, comme <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> cas <strong>des</strong> sourds, ce modè<strong>le</strong> présenterait une efficacite maximum. Il serait<br />

donc <strong>dans</strong> ce cas tel<strong>le</strong>ment opérant qu'on devrait obtenir par <strong>des</strong> procedés<br />

de renforcement <strong>des</strong> résultats analogues à ceux obtenus par la mise en place<br />

<strong>des</strong> mecanismes normaux d'apprentissage du <strong>langage</strong>. Le sadisme de ce raison-<br />

nement serait compensé par <strong>le</strong> resultat final : un sourd qui par<strong>le</strong>, lit,<br />

écrit comme un entendant, Je vais montrer que ce raisonnement ne tient pas<br />

pour deux bonnes raisons : la première c'est que l'on connait <strong>le</strong> cas d'en-<br />

fants entendants qui, jusqu'à près de 3 ans, alors même qu'ils sont, à la<br />

différence <strong>des</strong> sourds, en p<strong>le</strong>ine situation d'apprentissage du <strong>langage</strong>, ne<br />

par<strong>le</strong>nt pas. C'est-à-dire que 1 'incitation à la communication es.t chez<br />

ces enfants quasiment nul<strong>le</strong>. Si 1 'on misait sur 1 'efficacité de 1 'enseigne-<br />

ment par la sumotivation, il faudrait être sûr que l'enfant est fortement<br />

incité à communiquer verba<strong>le</strong>ment afin d'éviter <strong>des</strong> cas de refus qui com-<br />

promettraient tout l'apprentissage a venir. Ce raisonnement va tout sim-<br />

p<strong>le</strong>ment contre la notion même d'apprentissage précoce.


La deuxième raison - apprentissage précoce, ou non - c'est <strong>le</strong> simp<strong>le</strong><br />

examen <strong>des</strong> faits : c'est-à-dire de l'attitude même <strong>des</strong> enfants sourds<br />

face au français, oral ou écrit - dont nous connaissons tous - 1 in-<br />

gui stes, psychologues, enseignants etc.. . - <strong>des</strong> exemp<strong>le</strong>s dramatiques.<br />

Comment <strong>des</strong> linguistes confrontés à de tels exemp<strong>le</strong>s ont pu continuer<br />

à élaborer d'interminab<strong>le</strong>s gril<strong>le</strong>s de fautes, de proposer <strong>des</strong> recettes<br />

pédagogiques - étu<strong>des</strong> sur <strong>le</strong> champ sémantique <strong>des</strong> prépositions, diffé-<br />

rence entre artic<strong>le</strong> défini et indéfini sans penser un seul instant que<br />

ce n'était que <strong>des</strong> gadgets -. Devant de tels cas de blocage, d'attitude<br />

magique vis-à-vis du <strong>langage</strong>, de chosification de la langue, comment a-<br />

t-on pu soutenir qu'il devait s'agir d'interférences avec la langue <strong>des</strong><br />

signes, alors que ces fautes-là ont été commises par <strong>des</strong> enfants qui ne<br />

ta connaissaient pas, comment a-t-on pu ne pas comprendre que <strong>l'éducation</strong><br />

<strong>des</strong> sourds se pose sous forme de choix : soit un accès normal au <strong>langage</strong>,<br />

à la communication par 1 'apprentissage de la langue <strong>des</strong> signes, soit un<br />

accès anomal par l'enseignement d'une langue ora<strong>le</strong>. Un enseignement du<br />

français qui fait l'impasse sur la langue <strong>des</strong> signes aboutit <strong>dans</strong> la ma-<br />

jeure partie <strong>des</strong> cas à ceci : l 'enfant sourd est confronté à une langue<br />

ora<strong>le</strong> sans meme savoir à quoi peut servir <strong>le</strong> <strong>langage</strong>. Toute 1 'élabora-<br />

tion du sens s'y construit a partir d'artifices. En discutant avec deux<br />

sourds, mari et femme, j'ai demandé naïvement si, parmi <strong>le</strong>urs loisirs,<br />

la <strong>le</strong>cture avait une place : ce a quoi ils m'ont dit que la <strong>le</strong>cture<br />

d'une page, une seu<strong>le</strong> page de roman, était déjà très éprouvante. Le point<br />

de vue que je défends ne va pas contre 1 'enseignement du français : je<br />

suis persuadé que l'accès au <strong>langage</strong>, à la communication véritab<strong>le</strong> passe<br />

par 1 'apprentissage précoce de la langue <strong>des</strong> signes et de son enseigne-<br />

ment et que, par là même, l'accès du français, oral ou écrit, comme lan-<br />

gue secondaire, accès précoce 1 ui aussi, s'en trouvera facilité.


Mme. BLUM, Coordination Orthophonie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

classes spécialisées de Paris.<br />

M. COLIN, Psycho-généticien.<br />

LE VECU DE LA SURDITE PAR LES ENFANTS SOURDS ET PAR LEUR ENTOURAGE


Ce travail comun a Pté réalisé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> souci de preparer <strong>des</strong> pistes de<br />

refltexion en souli gnant la ,dimension psychologique d'un certain nombre<br />

<strong>des</strong> problèmes rencontrés par f es personnes dgficientes sudlti ves. 17 s'a-<br />

git moins de faire <strong>des</strong> constats que de dégager <strong>des</strong> axes de recherches pour<br />

la continuation <strong>des</strong> travaux du groupe.<br />

14. COLIN apporte surtout une réf<strong>le</strong>xion theorique sur <strong>des</strong> notions tel<strong>le</strong><br />

la prise de conscience du handicap par l'enfant et son entourage, 11 a<br />

remarque la distance séparant ce qui est dit par <strong>le</strong>s "vali<strong>des</strong>" sur <strong>le</strong><br />

vécu du handicap, et ce que ressentent vraiment tes personnes handica-<br />

pées. Son expérience clinique concerne <strong>le</strong>s problèmes <strong>des</strong> handicapés mo-<br />

teurs, et non <strong>des</strong> <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>. Mais <strong>le</strong>s données s'appliquant au<br />

vécu du handicap moteur ont @té reconnues comme valab<strong>le</strong>s pour eux par <strong>le</strong>s<br />

<strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>,<br />

Quant Mme. BLUM, san expgrjence professionnei<strong>le</strong> en regducation ortho-<br />

phoniste, et de psycho-analyste <strong>des</strong> enfants sourds lui canfgre un vècu<br />

de pra-tlcienne <strong>des</strong> probffimes psychologiques, notamment liés à 1 'appren-<br />

tissage du 1 angage. El<strong>le</strong> distingtrera trois tranches d12ges allant de 3a<br />

petite enfance à la pré-ado<strong>le</strong>scence, correspondant à <strong>des</strong> phases et à <strong>des</strong><br />

passages cruciaux : O à 3 ans ; 3-4 à 8-9 ans ; 10 à 13 ans.<br />

- Rappel de quelques notions<br />

Handicap - frustration compensation : <strong>le</strong> dêfic%t auditif est vëcu<br />

très t8t comme une source de frustration. Tout handicap mut tiplie <strong>le</strong>s<br />

occasions de frustration, réunit <strong>le</strong>s conditions d'une situation frus-<br />

trante, en opposant <strong>des</strong> barrières à la satisfaction <strong>des</strong> besoins <strong>dans</strong><br />

tous <strong>le</strong>s domaines. Personne ne reste indiffërent à la frustration, la-<br />

quel<strong>le</strong> engendre frêquemment <strong>des</strong> réactions d'agression, de recherche de<br />

compensations.<br />

La compensation nécessaire peut se situer à deux niveaux différents : fe<br />

plan du reel ; celui de l'imaginaire et <strong>des</strong> phantasmes. il est intéressant<br />

de creuser 7e contenu de ce phéno~ène de compensation, car c'est à ce ni-<br />

veau que s'exprime <strong>le</strong> mieux <strong>le</strong> decalage entre <strong>le</strong> vécu du handicap par <strong>le</strong>s<br />

interesses, et par <strong>le</strong>s vali<strong>des</strong>.<br />

Dans te "désir" <strong>des</strong> personne$ handlcapëes, participe une volonte dominante<br />

de reconstitution de ce qui est définitivement perdu. Le caractere impos-<br />

sib<strong>le</strong> de ce désir, mals qui ne peut simuftanément pas s'iivanouir, implique<br />

que f 'objet reste occufté. tes rfsves, <strong>le</strong>s différences entre <strong>le</strong> conscient1<br />

1 'inconscient expriment tout r3 fait clairement ce paradoxe.<br />

Cette fi liation entre handicap - frustration - compensation dëtermtne f e<br />

cheminement psychologique suivi <strong>dans</strong> <strong>le</strong> vécu du handicap, <strong>le</strong>s découver-<br />

tes pmgressives <strong>des</strong> r&alités inscrites <strong>dans</strong> <strong>le</strong> handicap, et par consé-<br />

quent <strong>le</strong>s étapes de la prise de conscience et <strong>le</strong>s ajustements à la rea-<br />

lité, Ainsi, en même temps qu'il prend conscience <strong>des</strong> limitations entraî-<br />

nées par son handicap, 1 'enfant va réagir, sur <strong>le</strong> pian psychique, en<br />

développant <strong>des</strong> forces contradictoires du type lucidité/@vasion,


. Le vécu du handicap par 1 'entourage : <strong>le</strong> vécu du handicap est fonction<br />

du caractère de la personne concernée, mais aussi de son entourage fami-<br />

lial et social. C'est dire que <strong>le</strong> "lieu" du handicap ne se limite pas à<br />

t'atteinte "objective" mais se détermine, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cheminement psychologi-<br />

que de l'enfant handicapé, en fonction <strong>des</strong> réactions de ses parents, de<br />

son entourage.<br />

Ainsi l'acceptation du diagnostic est une phase capita<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s handicapés<br />

utilisent même <strong>le</strong> mot de "procès de reconnaissance" du handicap, ce qui<br />

inclut d'une part la reconnaissance <strong>des</strong> intéressés eux-mêmes comme han-<br />

dicapés, et d'autre part <strong>le</strong>ur acceptation par <strong>le</strong>ur entourage valide comme<br />

handicapés.<br />

Le vécu de l'appareillage par <strong>le</strong>s parents est symptomatique. Les parents<br />

d'enfants deficients <strong>auditifs</strong> accordent à l'appareillage une visée répara-<br />

trice dont ne bénéficie pas, par exemp<strong>le</strong>, la prothèse de marche. La subjec-<br />

tivité du vécu vient ainsi modifier <strong>le</strong>s données du problème prothètique.<br />

De meme <strong>le</strong>s audiograms sont présentés parfois par <strong>le</strong>s parents en terme<br />

de performances.<br />

Le vécu psychologique de la surdité, et <strong>le</strong>s conditions d'apprentissage<br />

du <strong>langage</strong>, oral et/ou <strong>gestuel</strong>, sont présentés en suivant <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s<br />

étapes du développement <strong>des</strong> enfants sourds.<br />

- De l'enfance à la pré-ado<strong>le</strong>scence<br />

Durant cette phase de vie, correspondant aux temps <strong>des</strong> apprentissages,<br />

entre autres linguistiques, se dégagent trois gran<strong>des</strong> pério<strong>des</strong> : O à 3 ans ;<br />

4 à 8-9 ans ; 10 ans à 13 ans.<br />

a) - O à 3 ans<br />

W. BLUM par<strong>le</strong> ici plus particulièrement <strong>des</strong> enfants sourds, très jeunes,<br />

sans handicap associé, sans difficulté relationnel<strong>le</strong> ni troub<strong>le</strong> de la per-<br />

sonnalité. Ces problëmes de comportement de 1 'enfant sourd, sont en génë-<br />

ral dus au fait que <strong>le</strong>s parents entendants, confrontés bruta<strong>le</strong>ment à la<br />

surdité ne peuvent plus avoir un comportement spontané, et ne savent plus<br />

établir une communication naturel<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>ur enfant,<br />

Lors de la toute petite enfance, <strong>le</strong>s différences de situation engendrées<br />

par <strong>le</strong> degré de surdité sont flagrantes. Dans <strong>le</strong>s cas de surdité moyenne<br />

ou sévère <strong>le</strong> <strong>langage</strong> oral reste <strong>le</strong> mode de communication habituel. L'en-<br />

fant déficient auditif ne se différencie pas notab<strong>le</strong>ment d'un enfant en-<br />

tendant ayant un retard de <strong>langage</strong>. Bien appareillé, aidé ainsi que sa<br />

famil<strong>le</strong> par un soutien spécialisé, il commence à par<strong>le</strong>r vers 1 'âge de 2<br />

ou 3 ans.<br />

Par contre, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cas de surdité profonde, <strong>le</strong>s attitu<strong>des</strong> imitatives<br />

restent <strong>le</strong>s mêmes, mais <strong>le</strong> <strong>langage</strong> oral ne parvient pas à s'instal<strong>le</strong>r<br />

de la meme manière, malgré l'appareillage et l'aide spécialisée. En effet<br />

<strong>le</strong> circuit audio-phonatoire ne peut pas du tout s'instaurer, et <strong>le</strong>s con-<br />

duites de répétition <strong>des</strong> sons perçus n'existent pas. Une mélodie voca<strong>le</strong><br />

existe parfois, mais l'accession à la langue ora<strong>le</strong> demandera un travail<br />

d'apprentissage systématique. La connnunication se fait alors grâce à un


ensemb<strong>le</strong> de gestes, de mimiques, dont la va<strong>le</strong>ur significative n'est pas<br />

toujours comprise par tous. En genéral <strong>le</strong> petit enfant sourd n'est com-<br />

pris que par sa mère, ou par quelques membres de sa famil<strong>le</strong> proche, <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs cas.<br />

C'est entre 2 et 3 ans que l'enfant déficient auditif, quel que soit <strong>le</strong><br />

degré du handicap, et à l'instar de tous <strong>le</strong>s enfants, va chercher à<br />

satisfaire <strong>le</strong> besoin de ~'afflrmer~ et qu'il va montrer son opposition<br />

par un "non" verbalisé ou pas. Durant cette première période de la vie,<br />

période sensib<strong>le</strong> pour la mise en place <strong>des</strong> structures linguistiques,<br />

l "observation montre que 1 'épanouissement de 1 'enfant sourd profond,<br />

é<strong>le</strong>vé en milieu sourd est souvent plus harmonieux et que l'enfant a plus<br />

de cannaissances du monde extèr7eur.<br />

Quant à "<strong>l'éducation</strong> précoce" <strong>des</strong> enfants sourds profonds,el<strong>le</strong> devrait<br />

avoir essentielfement pour objet de permettre à <strong>des</strong> parents entendants<br />

d'établir une communication naturel<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>ur enfant, quels que soient<br />

<strong>le</strong>s moyens choisis.<br />

Le r6<strong>le</strong> du spécialiste étant :<br />

2 - de montrer que l'on peut sans difficulté entrer en communication avec<br />

1 'enfant sourd,<br />

2 - de susciter la crëativité et I'lmagination <strong>des</strong> parents quand besoin<br />

est, pour qu'ils trouvent eux-mlmes <strong>le</strong> mode de communicatton qui <strong>le</strong>ur<br />

convient <strong>le</strong> mieux.<br />

3 - de montrer <strong>le</strong>s moyens qui permettront à l'enfant sourd de decouvrir à<br />

I 'aide du jeu, <strong>le</strong> monde sonore. Ce dernier point étant valab<strong>le</strong> pour<br />

<strong>le</strong>s parents sourds ou entendants.<br />

Enfin, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> vécu <strong>des</strong> tout-petits, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>des</strong> parents est primordial.<br />

Il convient de ne pas négliger la signification profonde, presque toujours<br />

inconsciente, du handicap. Tous <strong>le</strong>s parents attendent "un enfant de rève",<br />

chargé avant même sa naissance d'un <strong>des</strong>tin <strong>dans</strong> l'imaginaire <strong>des</strong> parents,<br />

entre autre porteur d'une mission de "reparation" au regard de la vie <strong>des</strong><br />

parents. Comment ceux-ci vont-ils donc se situer face au décalage entre<br />

l'enfant attendu - l'enfant réel ? Quel<strong>le</strong> sera l'importance <strong>des</strong> réactions<br />

de culpabilité, d'angoisse ? Ainsi, <strong>le</strong> rejet par la négation du handicap<br />

risque d'entrafner une hostilité 8 l 'ëgard d'un apprentissage <strong>gestuel</strong>, et<br />

d'empêcher 1 'enfant d'accëder rapidement, à un âge précoce, au <strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<br />

<strong>gestuel</strong>. Cette analyse théorique <strong>des</strong> comportements parentaux meriterait<br />

d'ètre vérifiée à partir du vecu <strong>des</strong> enfants sourds.<br />

Me. CHALUDE estime qu'au niveau du développement de la paro<strong>le</strong> chez l'en-<br />

fant sourd, <strong>le</strong> milieu parental est un déterminant fondamental, pouvant en-<br />

gendrer <strong>des</strong> carences plus importantes que <strong>le</strong> handicap fui-&me.<br />

Mme. BLUM a pu constater que <strong>le</strong>s parents "doués" pour ëtabfir une com-<br />

munication par différents mo<strong>des</strong>, aptes à imaginer et donc à pallier <strong>le</strong>s<br />

difficultés relationnel <strong>le</strong>s occasionnees par <strong>le</strong> handicap, représentent un<br />

facteur favorab<strong>le</strong> aux acquisitions precoces, y compris l'apprentissage de<br />

la langue ora<strong>le</strong>. Par contre, lorsque <strong>le</strong>s parents sont "figés" <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur


oralisme, <strong>le</strong>ur impossibilité à offrir un mode de communication conduit<br />

à <strong>des</strong> incompréhensions avec <strong>le</strong>ur enfant sourd, d'autant plus grave que<br />

celui-ci ne peut pas se "défendre" contre <strong>le</strong>s interprétations faites<br />

pour lui par ses parents.<br />

Enfin, si à 3 ans, l'enfant sourd comnce à percevoir "sa différence",<br />

il la vit sans grand problème. On peut seu<strong>le</strong>ment constater qu'il préfère<br />

rencontrer <strong>des</strong> enfants atteints du mëme handicap. Par contre, 1 'angoisse<br />

parenta<strong>le</strong> est un facteur psychologique de toute première importance.<br />

b) - 3 ans a 8-9 ans<br />

Cette periode est fondamenta<strong>le</strong> quant à la découverte du handicap, de ses<br />

implications et de la prise de conscience comme soi-meme handicape, donc<br />

différent.<br />

Comment s'effectue <strong>le</strong> cheminement conduisant à cette perception lucide ?<br />

Presque tous <strong>le</strong>s handicapes la vivent comme une découverte bruta<strong>le</strong>, un<br />

"dGcl ic" , une "irruption". Cependant un long cheminement interieur, pl us<br />

ou moins conscient, précède cette prise de conscience formulée. On peut<br />

par<strong>le</strong>r du "procès de reconnaissance" du handicap, comme d'une periode de<br />

subjecti visation chez <strong>le</strong> sujet, al lant de la découverte progressive de<br />

certains manques, a la perception concrète de <strong>le</strong>urs consequences, enfin<br />

à la reconnaissance par lui-même du sujet comme "lieu du manque".<br />

Cette démarche psychologique exige du temps : l a perception du handicap<br />

s'effectue à l'occasion de difficultés, de crises, lorsque l'enfant com-<br />

mence à structurer sa forme de pensée, à envisager sa vie au travers de<br />

projets, <strong>le</strong>squels vont alors significativement s'articu<strong>le</strong>r autour du man-<br />

que constate <strong>dans</strong> une recherche du possib<strong>le</strong>/impossib<strong>le</strong> induit par <strong>le</strong> han-<br />

di cap.<br />

Le discours tenu par <strong>le</strong>s personnes handicapëes sur la prise de cons-<br />

cience de <strong>le</strong>ur handicap s'articu<strong>le</strong> autour de trois points :<br />

- la constatation de la réalite de ce cheminement et de<br />

son aboutissement, à savoir la perception et la fomu-<br />

lation du handicap, <strong>dans</strong> sa reconnaissance.<br />

- <strong>le</strong>s facteurs intervenant lors de cette periode de sub-<br />

jectivisation provoquant ses variations, et déterminant<br />

sa durée. On observe notamment <strong>des</strong> differences importantes<br />

à ce ni veau entre <strong>le</strong> handi cap acqui slcongéni ta1 .<br />

- la nature du handicap et <strong>le</strong>s manques entraTnés sont perçcis<br />

différemment par <strong>le</strong> valide et <strong>le</strong> handicapé. Ainsi un valide<br />

par<strong>le</strong> du handicap moteur en terme de manque d'autonomie, de<br />

perte d'indépendance alors que la personne handicapee pose<br />

ses problèmes en fonction de l'espace et du temps.


La phase 3 ans - 9 ans correspond à cette periode de subjectivisation.<br />

L%nfant découvre d'abord la notion de diffërence à travers <strong>des</strong> sltua-<br />

tions v&cues, <strong>des</strong> experiences concrètes. Vers 10 ans, au début de la<br />

pré-ado<strong>le</strong>scence, f 'enfant est capab<strong>le</strong> de concevoir rationnel <strong>le</strong>nient son<br />

handicap, d'intel<strong>le</strong>ctualiser <strong>le</strong>s limitations occasionnées, et ainsi de<br />

<strong>le</strong> cerner objectivement. Sirnultanement? parvenu à ce stade, 1 'enfant va<br />

prendre du recul par rapport a sa réalite.<br />

Ainsi dès 1 'Zge de 8-9 ans, <strong>le</strong> changement si amorce ; l 'enfant dev<strong>le</strong>nt<br />

capab<strong>le</strong> di intégrer f 'ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> ltmitations liées à son handicap, sans<br />

cependant ètre en mesure, en qualité de "sujet", d'en tenir compte pour<br />

modifier ses aspirations. Ce decalage psychologique est fréquent - entre<br />

avoir conscience de/aspirer a - lors du passage de 1 'enfance à 1 'ado<strong>le</strong>s-<br />

cence.<br />

C'est aussi pendant cette période que la recherche de son identité per-<br />

sonnel<strong>le</strong> et socia<strong>le</strong> se précise, et pour l'enfant sourd profond, connai-<br />

tre <strong>des</strong> adultes sourds comme lui, paratt &tre un besoin essentiel.<br />

Quant aux apprentissages linguistiques, <strong>le</strong>ur place et <strong>le</strong>ur rote lors de<br />

cette période posent problEtme. La difficulté à maîtriser <strong>le</strong> <strong>langage</strong> oral<br />

est posée, face au besoin et au désir de l'enfant d'apprendre et de dis-<br />

poser d'un code d'accès aux acquisitions intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s, donc de faire<br />

<strong>des</strong> "apprentissages pedagogiques". Ce désir est partagé par <strong>le</strong>s adultes<br />

qui souhaitent qu'il fasse <strong>des</strong> acquisitions scolaires.<br />

Or <strong>le</strong> <strong>langage</strong>, s'il est <strong>le</strong> vehicute <strong>des</strong> connaissances, est essentiel-<br />

<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong> sujet parlant <strong>le</strong> moyen privilégié de rencontre et de<br />

comunication avec <strong>le</strong>s autres. Pour l'enfant sourd, quelque soit l'im-<br />

portance de la surdité, <strong>le</strong> <strong>langage</strong> oral n'est pas encore tota<strong>le</strong>ment<br />

constitué, et avec <strong>le</strong> début de la <strong>le</strong>cture et de la scolarité, cet appren-<br />

tissage est confondu avec l'enseignement de la langue écrite, ce qui a<br />

pour consequence de figer fa spontaneité de l'expression ora<strong>le</strong>, et de<br />

"'tuer" tout <strong>langage</strong> naturel.<br />

On ne peut pas admettre que sous pretexte d'un <strong>langage</strong> encore déficient,<br />

1 'enfant sourd soit retarde deliberement par rapport aux enfants enten-<br />

dants <strong>dans</strong> ses acquisitions scol ai rcs. L'experience prouve que <strong>le</strong>s per-<br />

forrnances <strong>des</strong> enfants sourds et <strong>des</strong> enfants entendants d'intelligence nor-<br />

ma<strong>le</strong>, sont <strong>le</strong>s mêmes, et que seu<strong>le</strong> 1 'ambition <strong>des</strong> structures éducatives est<br />

diffgrente. Reanmoi ns, pour que 1 'enfant sourd suive te même rythme d'acqui -<br />

sitions scolaires que f 'enfant entendant, il lui faut consacrer pl us de temps<br />

et fournir un effort et une attention beaucoup plus importants.<br />

Ceci nous amène à poser deux quest-ions fondamenta<strong>le</strong>s auxquel<strong>le</strong>s <strong>le</strong><br />

groupe aurait sans doute à répondre :<br />

1 - comment concevoir simultanément l'apprentissage du <strong>langage</strong> oral et du<br />

<strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong> qui sont <strong>le</strong>s moyens de comunication essentiels<br />

pour 1 'épanouissement personnel et 1 'insertion socia<strong>le</strong> du sujet sourd<br />

profond.


2 - comment concevoir une pédagogie qui permettrait au sourd de ne pas<br />

être défavorisé <strong>dans</strong> ses apprentissages scafaires par rapport à 1 'en-<br />

fant entendant.<br />

c) - La pre-ado<strong>le</strong>scence (10 ans - 13 ans) et l'ado<strong>le</strong>scence<br />

Lors de la pre-ado<strong>le</strong>scence la martrise de la langue ora<strong>le</strong> ne doit pas se<br />

confondre avec la maîtrise de la pénsée. Des enfants sourds, prat'iquant<br />

mal 1 'oralisme, presentant un développement intel<strong>le</strong>ctuel , un potenttel de<br />

réf<strong>le</strong>x3 on identique à ceux <strong>des</strong> enfants entendants.<br />

Sur <strong>le</strong> plan psychologique, la prise de conscience "objective" du handicap<br />

s'accompagne fréquemment de réactions agressives à l'égard <strong>des</strong> parents,<br />

liées à un reproche plus ou moins inconscient. A cet Sge, éga<strong>le</strong>ment, la<br />

notion de groupe prend une importance considérab<strong>le</strong>, A partir de 10 ans, <strong>le</strong><br />

v@cu social de l'enfant ne peut plus s'exprimer seu<strong>le</strong>ment à travers <strong>des</strong><br />

jeux ; un sentinient d'appartenance il un groupe commence à se développer<br />

qui va poser <strong>des</strong> probl$mes d ' identi fication procédant du handicap, entre<br />

<strong>des</strong> groupes de personnes déficientes audi tives/d<strong>le</strong>ntendants. te choix de<br />

1 'enfant sourd traduit ses désirs, ses peurs, son acceptation ou son refus<br />

du handicap, enfin <strong>le</strong> vécu du handicap par son entourage. En fait, parvenu<br />

à cet âge, et à ce stade de son évolution psychologique, affective et so-<br />

cla<strong>le</strong>, l 'enfant rencontre la nécessjte de se reconnai tre comme différent,<br />

et d'obtenir son "droit a la différence". Les ambiguités et <strong>le</strong>s contradic-<br />

tions jnhérentes à cette différence et ce droit sont parfaitement rappor-<br />

tees par <strong>le</strong>s handicapés :<br />

- la plupart reconnaissent que c'est seu<strong>le</strong>ment à partir du moment où la<br />

prise de conscience de la différence est bien effectuée que toute vraie<br />

retation est possib<strong>le</strong>.<br />

- tous <strong>le</strong>s enfants handicapés ressentent et expriment la crainte que<br />

<strong>le</strong>urs "différences" speci fiques , ponctuel <strong>le</strong>s (ne pas voir, entendre,<br />

marcher etc...), soient globalisées, étendues à 1 'ensemb<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur per-<br />

sannalité, à <strong>le</strong>ur "btre", Dès lors la différence devient synonyme d'in-<br />

feriorité, et el<strong>le</strong> est vécue affectlvement comme tel<strong>le</strong> par l'enfant han-<br />

dicapé. Ainsi si son milieu social, familial, par<strong>le</strong> de lui, en réfgrence<br />

constante à son handicap, à ses manques, l'enfant va vivre ses aspirations,<br />

ses projets en <strong>le</strong>s confrontant uniquement à ses déficits, et sans evaluer<br />

ses potentialités.<br />

- à partir de 10 ans, <strong>le</strong> vécu de l'appareillage se modifie. Devenant sym-<br />

bo<strong>le</strong> du manque, du déficit, fa marque de la différence, l'enfant témoigne<br />

alors <strong>des</strong> réactions d'acceptation ou de rejet, symptomatique de son vécu<br />

du handicap.<br />

Durant 'I'adofescence, fa personne handicapée ressent profondément fa<br />

volonté <strong>des</strong> vali<strong>des</strong> de ta rapprocher de la norme - entre autres en<br />

1 'appareiif ant - et à fa limite sans tenir compte de ses désirs propres.<br />

L'opposition à l'appareillage peut alors traduire une affirmation du "moi"


envers <strong>le</strong> "corps social", A cette pérlode de sa vie, l'ado<strong>le</strong>scent handicapé<br />

va éga<strong>le</strong>ment développer <strong>des</strong> contradictions, monter <strong>des</strong> "dGcalages" <strong>dans</strong> ses<br />

désirs. C'est fe moment où se concrètise 'la notion d'avenir, se confortent<br />

'<strong>le</strong>s projets. Ceux-ci seront-ils, ou non, adaptés à fa réalite, au handicap ?<br />

Des phénomènes de compensation par <strong>le</strong> "réve" , I 'imaginaire surviennent fré-<br />

quemment, permettant un ajustement progressif à la réalité.<br />

Quant au problème de la maîtrise de la langue ora<strong>le</strong>, il prend une dimen-<br />

sion nouvel<strong>le</strong> : à cet âge, l'ado<strong>le</strong>scent sourd, désireux d'entrer en com-<br />

munication, de s'inscrire <strong>dans</strong> une communauté, constate que <strong>le</strong> mode <strong>le</strong><br />

plus genéra<strong>le</strong>ment utilisé fui échappe. A partir de là, nait une tendance<br />

à rejeter cette société où il n'est pas compris, qui ne <strong>le</strong> comprend pas ;<br />

et paral 1 èternent l 'adof escent ressent cette difficulté de compréhension,<br />

de communication comme une exclusion. Une démystification du contenu psycho-<br />

logique serait à faire, qui ne solutionnera pas <strong>le</strong>s problèmes linguistiques<br />

objectifs mais en réduira la portée quant au vécu.<br />

M. GOtlM et W. BLUM concluent <strong>le</strong>urs interventions en soulignant l'ln-<br />

ter& de chercher à repérer et analyser <strong>le</strong>s répercussions, sur ta vie de<br />

l'adulte, de ces sentiments de frustration, vécus lors de la petite en-<br />

fance et de l'ado<strong>le</strong>scence.


LA SITUATION DES ETABL ISSEMENTS SPECIALISES<br />

ACCUEILLANT DES ENFANTS DEFICIENTS AUDITIFS<br />

M. BOURRIGAULT, Directeur Général de la<br />

F.I.S.A.F. (Fédération Nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> Institut:<br />

de Jeunes Sourds et Aveug<strong>le</strong>s de France).


M. BOURRIGatfLT précise que son exposé concerne <strong>le</strong>s établissements appar-<br />

tenant à la F.I.S.A.F. {Fédération Nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> Institut de Jeunes<br />

Sourds et Aveug<strong>le</strong>s de France) et <strong>le</strong>s institutions nationa<strong>le</strong>s, qu7 pos-<br />

sèdent tous une longue tradition - de l'ordre de 100, 150 ans - et ex-<br />

périence en matière d'éducation <strong>des</strong> enfants <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>. Les pers-<br />

pectives sont en effet différentes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements plus rgcents,<br />

tel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s classes annexes de 1 'Education Nationa<strong>le</strong>.<br />

Il a essayé de diffërencier <strong>le</strong>s notions de "gestes", "mimiques" ; <strong>le</strong>s<br />

doctrines pédagogiques ; <strong>le</strong>s pratiques relationnel<strong>le</strong>s et communica-<br />

tionnel<strong>le</strong>s, tel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s communicatSons spontanëes entre <strong>le</strong>s enfants.. . ;<br />

tes attitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> éducateurs et <strong>des</strong> enseignants face à ce problême de<br />

la comunication par geste.<br />

a) - La doctrine officiel<strong>le</strong><br />

A part 3 ou 4 exptiriences récentes, la doctrine en matière d'enseignement,<br />

privilégie 1 'apprentissage de la langue française, <strong>dans</strong> sa forme ora<strong>le</strong> et<br />

&cri te.<br />

Quelques établissements visent <strong>des</strong> objectifs différents, et conduisent<br />

<strong>des</strong> expériences nouvel <strong>le</strong>s :<br />

- 1 'Bquipe pédagogique de Saint-Laurent en Royans a introduit <strong>le</strong> geste<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s techniques pédagogiques, Au depart, il s'agissait seu<strong>le</strong>ment<br />

d'utiliser <strong>le</strong> geste parallè<strong>le</strong>ment à la paro<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> une langue ora<strong>le</strong><br />

simplifiée, pour s'adresser aux enfants <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> avec han-<br />

dicap associé. Plus tard, sur <strong>le</strong> mode<strong>le</strong> d'expériences U.S. la place<br />

du geste, et sa portëe ont et6 élargies à un apprentissage &el du fan-<br />

gage <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong> .<br />

- un établissenent à Asnières a éga<strong>le</strong>ment introduit f 'utilisatian sys-<br />

tgmatique <strong>des</strong> signes mimiques <strong>dans</strong> une de ses classes.<br />

- un etablissement à Marseil<strong>le</strong> organise un accompagnement <strong>gestuel</strong> pour<br />

1 'enseignement prëprofessionnel dispense.<br />

- un etablissement <strong>dans</strong> la région de Nancy, pratique éga<strong>le</strong>ment un açcom-<br />

pagnement <strong>gestuel</strong> pour <strong>le</strong>s cours s'adressant â <strong>des</strong> enfants polyhandlca-<br />

pés.<br />

A ces exceptions près, <strong>le</strong>s Institutions d'éducation spécialisée se<br />

limitent à une communication sur <strong>le</strong> mode oral ou écrit, du moins théo-<br />

riquement.<br />

b) - La réalité <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements : Ta comunication, et ses mo<strong>des</strong>,<br />

<strong>dans</strong> 7es classes entre tes élèves sourds et <strong>le</strong>s professeurs entendantç<br />

est diffici<strong>le</strong> à anafyser, varie selon <strong>le</strong>s établissements, l 'âge <strong>des</strong> en-<br />

fants etc.. .


Ci tons quelques attitu<strong>des</strong> extrlmes :<br />

- un établissement à Fougères a supprimé et interdit <strong>le</strong> geste.<br />

- un établissement à Poitiers permet en fait un mode de communication<br />

par gestes, Dans <strong>le</strong>ur ensemb<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s élèves et <strong>le</strong>s professeurs connais-<br />

sent bien <strong>le</strong>s signes mimiques et la dactylologie. L'introduction du ges-<br />

te, et sa reconnaissance, ont été .favorisées par la présence d'enseignants<br />

sourds, d'élèves sourds-aveug<strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scents, ou adultes.. .<br />

D'une façon généra<strong>le</strong>, 1 'introduction du geste est plus ou moins facilitée<br />

selon l'âge <strong>des</strong> enfants accueî1lis. Afnsi, ?a place <strong>des</strong> gestes, <strong>des</strong> mimi-<br />

ques est importante <strong>dans</strong> <strong>le</strong> mode de communication spontanément utilisë par<br />

<strong>le</strong>s petits enfants. Mais <strong>le</strong>s professeurs sont alors davantage préoccupes<br />

par 1 'apprentissage de la langue ora<strong>le</strong>, ils considgrent que moins 1 'en-<br />

fant sourd fait de gestes, plus il a de chance d'acquérir une bonne mî-<br />

trise de la langue ora<strong>le</strong>.<br />

Cependant <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> "<strong>gestuel</strong> <strong>le</strong>s" sont souvent nécessaires à 3 'acqui si -<br />

tion de l'oralisma : gestes - qui ne sont pas toujours <strong>des</strong> signes "for-<br />

malïs6s" ; ai<strong>des</strong> visuel<strong>le</strong>s par déformation de 1 'articulatf on <strong>dans</strong> la lan-<br />

gue ora<strong>le</strong> par exemp<strong>le</strong>.<br />

Lorsque <strong>le</strong>s élèves sourds sont plus grands, <strong>le</strong>s professeurs ont de plus<br />

en plus tendance à "faire1' <strong>des</strong> gestes parallè<strong>le</strong>ment à la langue ora<strong>le</strong>.<br />

L'tivofution <strong>dans</strong> <strong>le</strong> "temps" de 1 'utiljsation <strong>des</strong> gestes est assez con-<br />

tradictolre : tout d'abord, <strong>le</strong> geste irtait plus ou moins "tabou", exclu<br />

<strong>des</strong> pratiques pgdagogiques , lors d'une période où paradoxa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s pro-<br />

fesseurs étaient en Mme temps éducateurs, connaissant très bien <strong>le</strong>s si-<br />

gnes ; ensuite, <strong>le</strong>s professeurs ont tenté d'entrer <strong>dans</strong> un système de<br />

cammunication mieux adapté , et ont introduit 1e geste, parfois sans con-<br />

naitre avec précisiotl <strong>le</strong>s symbo<strong>le</strong>s utilisés.<br />

cf - La communication spontanee entre <strong>le</strong>s élèves<br />

El<strong>le</strong> s'établit sur un mode <strong>gestuel</strong>, plus ou moins exclusif de pratiques<br />

ora<strong>le</strong>s, Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s éducateurs n'interdisent plus <strong>le</strong>s gestes, et<br />

ne <strong>le</strong>s considèrent pas comma un é<strong>le</strong>ment negatif. Délivrés d'un climat<br />

d'interdiction et de dëvalorlsatfon portant sur <strong>le</strong> geste, <strong>le</strong>s enfants -<br />

sauf en situation de classe - utilisent systèmatiquement un mode <strong>gestuel</strong>,<br />

<strong>le</strong>quel serait à analyser en fonction de la précision du geste, <strong>des</strong> co<strong>des</strong><br />

de transmission etc.. . Ainsi, chez <strong>le</strong>s très jeunes enfants, <strong>le</strong>s gestes sont<br />

plus nombreux et moins précis, alors que <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scents, lors de conversa-<br />

tjons prolongées, se servent d'un mode mixte de paro<strong>le</strong>s et de gestes, <strong>le</strong>s-<br />

quels ont une signification précise. L'emploi simultané <strong>des</strong> formes ora<strong>le</strong>s<br />

et <strong>gestuel</strong><strong>le</strong>s est fréquent, surtout par <strong>le</strong>s <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> possédant<br />

?a ma"irise de la langue ora<strong>le</strong>. Par contre, <strong>le</strong>s enfants et <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scents<br />

utilisent seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> mode <strong>gestuel</strong> pour décrire une action, un fi lm par<br />

exemp<strong>le</strong>.


Selon M. BOURRIGAULT, il n'y a pas d'utilisation <strong>dans</strong> la pratique de la<br />

langue ora<strong>le</strong> à "l'état pur" pas plus que du <strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong>, mais<br />

plutat <strong>des</strong> combinaisons <strong>des</strong> deux mo<strong>des</strong>, Ainsi, tout au long de la scola-<br />

rite, <strong>le</strong>s enfants <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong> instaurent <strong>des</strong> systèmes <strong>gestuel</strong>s<br />

de communication, en parallè<strong>le</strong> avec la paro<strong>le</strong>.<br />

d) - Attitu<strong>des</strong> et opinions du personnel éducatif<br />

Un colloque aura lieu en début juil<strong>le</strong>t sur ce thème, qui permettra d'actua-<br />

liser <strong>le</strong>s positions.<br />

Le personnel enseignant, <strong>dans</strong> sa majorité, estime aujourd'hui nécessaire<br />

l 'introduction d'une aide par <strong>le</strong> geste <strong>dans</strong> 1 'apprentissage de la langue<br />

ora<strong>le</strong>. Par contre, '<strong>le</strong>s modalités ne sont pas clairement degagées et éta-<br />

blies : faut-il préconiser la langue ora<strong>le</strong> gestuee, un autre mode ?<br />

En outre, <strong>le</strong> "temps" d'introduction du geste ne parait pas évident : à<br />

quel moment, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> processus éducatif, et <strong>le</strong> développement psycholo-<br />

gique de l'enfant, peut-on introduire <strong>le</strong> geste pour favoriser <strong>le</strong>s acqui-<br />

sitions ora<strong>le</strong>s ?<br />

Enfin, une troisièn~e interrogation est fréquente : quel<strong>le</strong> sera l'image<br />

de marque d'un établissement, introduisant <strong>le</strong> geste <strong>dans</strong> sa pédagogie,<br />

par rapport à sa clientè<strong>le</strong> ? La dia<strong>le</strong>ctique planant sur <strong>le</strong> geste, et sa<br />

va<strong>le</strong>ur ségrégativelintegrative n'est pas résolue.<br />

Pour conclure, il faut constater un certain clivage <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s positions<br />

respectives, sur <strong>le</strong> problème de l'introduction du geste, entre <strong>le</strong> corps<br />

éducatif et <strong>le</strong> corps enseignant. tes éducateurs sont génera<strong>le</strong>ment très<br />

favorab<strong>le</strong>s à l'expression gestuée, tandis que <strong>le</strong>s enseigants, plus sou-<br />

cieux <strong>des</strong> apprentissages, redoutent <strong>des</strong> conséquences négatives à ce ni-<br />

veau.


M. OLERON , Laboratoire de Psycho1 ogie génétique<br />

Paris.<br />

QUELQUES REMARQUES SUR LES PRISES DE POSITIONS<br />

A L'EGARD DES SOURDS ET DU LANGAGE GESTUEL


1 - Une <strong>des</strong> caractéristique; de l'attitude théorique adoptée depuis quel-<br />

ques années aux Etats-Unis et dont <strong>le</strong>s échos parviennent avec force en<br />

Europe est qu'el<strong>le</strong> se place <strong>dans</strong> une perspective sociologique, qui con-<br />

duit à assimi<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s sourds à une minorité analogue aux minorités ethni-<br />

ques, linguistiques et autres. Sur la question de savoir si <strong>le</strong> trait fon-<br />

damental <strong>des</strong> sourds, <strong>des</strong> handicapés en général est bien de constituer une<br />

minorité, il n'est pas possib<strong>le</strong> d'ouvrir une discussion qui impliquerait<br />

de longues analyses. On peut en tout cas remarquer que l'assimilation <strong>des</strong><br />

sourds à une minorité comme cel<strong>le</strong> <strong>des</strong> Noirs américains ne va pas de soi,<br />

pas plus que l'assimilation du <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> <strong>des</strong> sourds au black english<br />

utilisé par ces derniers.<br />

En acceptant cependant la comparaison, ce1 <strong>le</strong>-ci fournit une analogie qui<br />

n'est pas mentionnée, ou en tout cas soulignée, à ce qu'il me semb<strong>le</strong>. Le<br />

problème <strong>des</strong> noirs américains est largement un problème économique et <strong>le</strong>s<br />

mesures prises en <strong>le</strong>ur faveur ont vis6 à <strong>le</strong>ur permettre d'atteindre un<br />

statut économique plus é<strong>le</strong>vé, en particulier irace à de meil<strong>le</strong>ures condi-<br />

tions d'éducation (lutte contre fa séaréaation scolaire. laces réservées<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements dienseignemeni sÜpérieur. ..). ~a 'reconnaissance du<br />

black en lish comme langue valab<strong>le</strong> a peu à faire avec ceci, du moins direc-<br />

tement, Par rapport à l'amélioration <strong>des</strong> connaissances scolaires, y compris<br />

la connaissance de 1 'anglais standard, condition d'une qualification pro-<br />

fessionnel <strong>le</strong> ultérieure. Ainsi pour <strong>le</strong>s sourds la reconnaissance du 1 an-<br />

gage <strong>gestuel</strong> comme langue valab<strong>le</strong> n'est pas <strong>le</strong> moyen de résoudre <strong>le</strong>s pro-<br />

blèmes de formation scolaire et de réussite socia<strong>le</strong>. Ce qui compte est la<br />

possibilité pour l'enfant sourd d'accéder à la formation la plus é<strong>le</strong>vée<br />

dont il soit capab<strong>le</strong>, y compris la maîtrise de la langue française. Toute<br />

considération sur la "langue <strong>des</strong> signes" qui ne tient pas compte de cette<br />

nécessité reste partiel<strong>le</strong> même si el<strong>le</strong> n'entrafne pas, <strong>dans</strong> certains cas,<br />

à nier cette nécessité.<br />

2 - La perspective sociologique conduit à mettre l'accent sur la commu-<br />

nication (il s'agit en effet d'une réalité aisément observab<strong>le</strong>). C'est sur<br />

<strong>le</strong> postulat de la communication qu'est fondée éga<strong>le</strong>ment la philosophie ora-<br />

liste. Les "gestualistes" (ou "manualistes") risquent de rencontrer <strong>des</strong><br />

écueils comparab<strong>le</strong>s à ceux <strong>des</strong> "oralistes" condamnés maintenant trop sou-<br />

vent sans nuances. Le <strong>langage</strong> n'est pas que communication il est conjoin-<br />

tement condition de formation et d'information intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>, et ces as-<br />

pects cognitifs sont primordiaux quand il s'agit de formation scolaire (et<br />

par là de qualification professionnel<strong>le</strong> et culturel<strong>le</strong> - au sens classique<br />

de ce dernier terme),<br />

Il est très scanda<strong>le</strong>ux de constater qu'une large partie de la littérature<br />

americaine récente consacrée à présenter Ta situation <strong>des</strong> sourds escamote<br />

<strong>le</strong>s problèmes du développement cognitif de l'enfant sourd ou ce qui est<br />

plus grave affirme 1 'inexistence de problëmes de ce côté et la parfaite<br />

similitude <strong>des</strong> sourds et <strong>des</strong> entendants sur ce point. Or de nombreuses<br />

recherches, menées avec sérieux pour la plupart, par <strong>des</strong> chercheurs in-<br />

dépendants montrent que si <strong>le</strong> potentiel intel<strong>le</strong>ctuel n'est en rien atteint<br />

par la surdité (sauf la coexistence <strong>dans</strong> certains cas, dont il ne faut pas<br />

négliger la réalité, de troub<strong>le</strong>s résultant de maladies ou accidents, ori-<br />

gines de la surdité) l'actualisation de ce potentiel se trouve retardée chez<br />

<strong>des</strong> enfants sourds <strong>dans</strong> certaines tâches (dont certaines sont considérées -<br />

à tort ou à raison - comme <strong>des</strong> indices importants), du développement intel-<br />

<strong>le</strong>ctuel par exemp<strong>le</strong> <strong>des</strong> épreuves de Piaget - <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s Furth, cité


égulièrement comme la seu<strong>le</strong> autorité <strong>dans</strong> la matiëre, a observé <strong>des</strong><br />

retards notab<strong>le</strong>s.<br />

Naturel <strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s données peuvent toujours etre discutées comme tes<br />

interprétations ; ce qui n'est pas admissib<strong>le</strong> c'est l'ignorance oufet<br />

<strong>le</strong> préjugé qui conduisent à <strong>le</strong>s nier d'un trait de plume. Surtout que<br />

<strong>le</strong> problème est important car ilrappel<strong>le</strong>, d'une part, que l'enseignant<br />

spécialisé n'est pas avec 1 'élève .sourd en face de simp<strong>le</strong>s problèmes lin-<br />

guistiques et, d'autre part, que <strong>le</strong> handicap à 1 'ëgard du <strong>langage</strong> et <strong>le</strong><br />

choix d'un <strong>langage</strong> ne doivent pas 6tre envisagés seu<strong>le</strong>ment sous l'ang<strong>le</strong><br />

de la communication, mais sous celui de 1 'exercice et du développement<br />

<strong>des</strong> activités intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s conditionnant l'insertion de l'individu<br />

<strong>dans</strong> l'éco<strong>le</strong> et <strong>dans</strong> la société.<br />

3 - La philosophie sous-jacente aux prises de position <strong>le</strong>s plus marquées<br />

sur <strong>le</strong> <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> est une affirmation égalitaire (très sympathique<br />

en soif selon <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s toutes <strong>le</strong>s langues ont une éga<strong>le</strong> va<strong>le</strong>ur<br />

jpemttant communication, expressions, reconnaissance de l 'appartenance<br />

à un groupe, etc...). Ici encore ce genre de position appel<strong>le</strong>rajt<br />

un débat approfondi, car $1 n'est pas évident que toutes <strong>le</strong>s langues<br />

à tout point de vue se va<strong>le</strong>nt (et par exemp<strong>le</strong> quand il s'agit d'une<br />

communication précise et d'une élaboration de notions et de relations abstraites).<br />

Mais en restant sur <strong>le</strong> plan <strong>le</strong> plus concret il apparaît que<br />

<strong>dans</strong> une société hiérarchisée où <strong>des</strong> personnes parviennent à <strong>des</strong> emplois<br />

mieux remunérés, accordant plus de puissance et de prestige, etc ..., cette<br />

égalité perd une large partie de son sens : <strong>le</strong>s dia<strong>le</strong>ctes locaux, <strong>le</strong> bfack<br />

en lish n'ont pas <strong>le</strong> poids de la "langue standard", Les sourds peuvent sor-<br />

+ tlr . e la situation actuel<strong>le</strong> <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> trop souvent <strong>le</strong>ur rëussite pro-<br />

fessionnel<strong>le</strong> est bien inférieure à <strong>le</strong>ur potentiel intel<strong>le</strong>ctuel d'autant<br />

mieux qu'ils accèderont à une meil<strong>le</strong>ure maîtrise de la "langue standard".<br />

Ceci ne paraît pas nie, mais <strong>le</strong> problème pédagogique, est de déterminer<br />

comment mieux y arriver : diverses étu<strong>des</strong> américaines et soviétiques in-<br />

diquent que l'emp3oi précoce <strong>des</strong> gestes aurait un effet favorab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong><br />

dëvefoppement linguistique. Le probléme est de pr6ciser quels types de ges-<br />

tes ou de <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> sont susceptib'ies d'assurer cet effet et de <strong>le</strong><br />

prolonger (<strong>dans</strong> certaines expériences i 1 s'agit de la dactylologie).<br />

Il s'agit de problèmes techniques c'est-à-dire un type de problème que<br />

<strong>le</strong> groupe ne s'est pas proposé de prendre en consid$ratlon. C'est tcr-<br />

tainement pour <strong>des</strong> raisons valab<strong>le</strong>s, mais la lacune ne peut être passée<br />

sous si<strong>le</strong>nce.<br />

4 - Dans une bibliographie consacrée aux sourds et au <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong>, s'il<br />

est nécessaire de mentionner <strong>le</strong>s travaux américains de va<strong>le</strong>ur, il convien-<br />

drait de ne pas oublier que <strong>des</strong> chercheurs européens ont travaillé sur ces<br />

problèmes, certains avant même la mise en route de ces travaux et ce n'est<br />

pas parce que <strong>le</strong>s positions qu'ils ont prises à 1 'ëgard du <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong><br />

ne vont pas necessairement <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens d'un dogmatisme dithyrambique qu'ils<br />

doivent être oubliés <strong>dans</strong> un document qui doit conserver un certain souci<br />

d'objectivité.


TROISIEME PARTIE<br />

BIBLIOGRAPHIE DESCRIPTIVE ET SELECTIVE :<br />

Aspects linguistiques, pedagogiques et psycho-sociaux de 1 'utilisation<br />

de la langue <strong>des</strong> signes<br />

par Irl. bRRKOWICZ<br />

chargé de Recherches à fa Maison<br />

<strong>des</strong> Sciences de 1 'Homme


Ces vingt dernières années un grand nombre de travaux portant sur la<br />

surdité ont été publiés (197 - 202).<br />

Oes contraintes d'espace et l'intérêt spécifique de cette bibliographie<br />

ont rendu une sé<strong>le</strong>ction nécessaire. El<strong>le</strong> a été effectuée par rapport au<br />

problème majeur posé par <strong>le</strong> groupe d'étude sur <strong>le</strong> "<strong>langage</strong> <strong>mimo</strong>-<strong>gestuel</strong>"<br />

du C.T.N.E.R.H.I., à savoir, la fonction possib<strong>le</strong> de la fangue <strong>des</strong> çignes <strong>dans</strong><br />

<strong>l'éducation</strong> <strong>des</strong> enfants sourds. Le sujet a été limlté aux aspects llnguls-<br />

tiques, pédagogiques et psycho-sociaux de 1 ' uti 1 i sation de 1 a 1 angue <strong>des</strong><br />

signes, Cette bibliographie ne se veut pas complète, seuls <strong>le</strong>s principaux<br />

travaux en français et en anglais répondant à ces critères ont été inclus.<br />

11 est possib<strong>le</strong> que tel ou tel ouvrage important ait été omis, néanmoins,<br />

<strong>le</strong>s travaux cités indiquent certaines tendances généra<strong>le</strong>s qui seront signa-<br />

lées plus bas.<br />

La majorité <strong>des</strong> ouvrages <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels il est question de la langue <strong>des</strong><br />

signes sont écrits en anglais.<br />

Cette bibliographie <strong>le</strong> reflète. Les personnes fami liëres avec <strong>le</strong>s problèmes<br />

de la surdité en France savent dejà que, d'une manière généra<strong>le</strong>, la langue<br />

<strong>des</strong> signes n'y est pas considérée comme une langue à part entière. En consé-<br />

quence, quand il arrive qu'on en par<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>des</strong> travaux francophones, c'est<br />

plutot pour en faire <strong>le</strong> procès. C'est sans doute pourquoi une étude propre-<br />

ment linguistique sur la langue <strong>des</strong> signes française (Sallagoïty : 141) fut<br />

publiee <strong>dans</strong> une revue américaine.<br />

Cependant, depuis quelques années, <strong>des</strong> publications en français ont commencé<br />

d paraftre (e. g. Bouvet : 39 - 73 - 75 - 119, Bourrigault : 72, Cosnier :<br />

164, Dreillard : 81, Mandin : 135 - 136, Mottez : 48 - 49, 102, 189-191<br />

O<strong>le</strong>ron : 138-139, Yau : 150-151). Parmi cel<strong>le</strong>s-ci certaines considèrent <strong>le</strong>s<br />

mérites de la langue <strong>des</strong> signes.<br />

Les congrès de la Federation mondia<strong>le</strong> <strong>des</strong> sourds à Paris en 1971 et à<br />

ldashington en 1975, ont permis & <strong>des</strong> français - <strong>des</strong> sourds, <strong>des</strong> parents<br />

d'enfants sourds et <strong>des</strong> spécialistes de la surdite - d'entrevoir une al-<br />

ternative à l'oralisme. Ils ont observe <strong>des</strong> professionnels sourds et en-<br />

tendants américains faire <strong>le</strong>urs exposés par la méthode simultanée, c'est-<br />

à-dire signant et parlant en même temps. Par ail <strong>le</strong>urs, <strong>des</strong> sourds suivaient<br />

<strong>le</strong>s interventions et participaient aux discussions par l'intermédiaire d'in-<br />

terprètes en <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong>.<br />

Cette méthode de communication est de rigueur a 1 'Université de Gallaudet<br />

depuis son établissement il y a plus d'un sièc<strong>le</strong>.<br />

Dès l'établissement de la première éco<strong>le</strong> pour enfants sourds aux U.S.A.<br />

en 1817, la "méthode française" de l'abbé de 1'Epée fut utilisée. Ramenee<br />

de la France par 1 'Américain T.H. Gallaudet et par L. C<strong>le</strong>rc, professeur<br />

sourd de 1'I.N.J.S. à Paris, el<strong>le</strong> se répandit <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s qui<br />

se creërent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s divers Etats durant la première moitié du dix-neuvième<br />

sièc<strong>le</strong>. Le succès de ces eco<strong>le</strong>s créa une demande pour <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> supérieures,<br />

c'est pourquoi en 1864 fut creee une université pour sourds, aujourd'hui<br />

nome Gallaudet Collège, (Moores : 99).<br />

Cependant, la "méthode al<strong>le</strong>mande" - l'oralisme, fut éga<strong>le</strong>ment importée.<br />

Un demi -sièc<strong>le</strong> après que Ga1 laudet et C<strong>le</strong>rc eurent fondé la première<br />

éco<strong>le</strong> pour enfants sourds, 1 'oralisme cornmença à remplacer <strong>le</strong>s signes<br />

<strong>dans</strong> l'enseignement. Fina<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s signes ont eté abandonnes entière-<br />

ment, sauf à Gallaudet Collège, de même qu'en France.


Cette situation est demeurée inchangée <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s américalnes<br />

jusqu'en 1969. Cette annee ?à, une premiere eco<strong>le</strong> a adopté la philosophie<br />

de la communication tota<strong>le</strong>. En moins de dix ans, 2/3 <strong>des</strong> classes pour en-<br />

fants sourds aux U.S.A. avaient suivi cet exemp<strong>le</strong> (Jordan : 871,<br />

La communication tota<strong>le</strong>, tel<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> a été conçue, s'oppose à 1 kralisme.<br />

Ce dernier privilégie Ta paro<strong>le</strong> avant toute autre moyen de communication,<br />

tandis que l'autre n<strong>le</strong>t l'accent sur la communication, sans pour cela pri-<br />

vi<strong>le</strong>gier une modafite plutfit qu'une autre. Ainsi tous <strong>le</strong>s moyens sont accep-<br />

tes et encourages, la paro<strong>le</strong>, la <strong>le</strong>cture labia<strong>le</strong>, 1 'appareillage, la <strong>le</strong>cture,<br />

l'écrit, <strong>le</strong> <strong>des</strong>sin, <strong>le</strong> mime, 'fa langue <strong>des</strong> signes, la dactylologie, <strong>le</strong>s ges-<br />

tes "naturels", etc.. . (O'Rourke : 172). tes modalités utilisées dépendent<br />

<strong>des</strong> circonstances et <strong>des</strong> individus qui participent à la comunication. Les<br />

moyens peuvent éga<strong>le</strong>mnt être combinés comme <strong>dans</strong> la communication simulta-<br />

n&e, t 'approche 1 a pl us répandue <strong>dans</strong> 1 'enseignement basée sur la communica-<br />

tlon tota<strong>le</strong>,<br />

Il n'y a donc pas de querel<strong>le</strong> entre la langue ora<strong>le</strong> et fa langue <strong>des</strong> signes,<br />

chacune occupe sa place <strong>dans</strong> la comunication tota<strong>le</strong> selon <strong>le</strong>s besoins de<br />

la communication. La comunication tota<strong>le</strong> se caractérise par oppositton à<br />

1 'ora'iisme, par une tolérance complète à l 'égard <strong>des</strong> moyens de communjca-<br />

tion. Ce qui importe est de faire passer <strong>le</strong> message <strong>dans</strong> toute sa comp<strong>le</strong>xitë.<br />

L'enfant sourd est encouragé aussf bien à 1 'éco<strong>le</strong> qu'à la maison, à develop-<br />

per ses capacités à communiquer. Il est reconnu que <strong>le</strong> potentiel <strong>dans</strong> une<br />

modalité particulière peut varier selon 1 'enfant, C'est lui-Mmg qui a <strong>le</strong><br />

droit de choisir cel<strong>le</strong>s qui lui conviennent <strong>dans</strong> toutes <strong>le</strong>s situations.<br />

Un aperçu historique montre que T'image que fa societe se faft du sourd<br />

varie avec <strong>le</strong> temps et 1 'endroit. 11 semb<strong>le</strong> qu'en grande partie, ce soit<br />

cette image qui détermine la politique de <strong>l'éducation</strong> <strong>des</strong> enfants sourds<br />

ainsi que la situation socio-économique <strong>des</strong> sourds adultes. L'intage corres-<br />

pondant à l'orafisme, est cel<strong>le</strong> d'un individu incapab<strong>le</strong> de fonctionner ''nor-<br />

ma<strong>le</strong>ment" <strong>dans</strong> la sociête à moins qu'il n'ait la paro<strong>le</strong>. Sans elfe, 11 est<br />

perdu.<br />

Vers 1960, l'image du sourd a commence à évoluer aux U.S.A. Cette trans-<br />

formatlon est <strong>le</strong> résultat, d'une part, de recherches en psycholoyie, lin-<br />

guistjque et pédagogie, d'autre part, de certains évènements politfques.<br />

A 1 'origine, ceux-ci ne concerna<strong>le</strong>nt pas <strong>le</strong>s sourds. Durant ces mêmes an-<br />

nëes, dfvers groupes minoritaires, <strong>le</strong>s Noirs en tête, revendiquèrent <strong>le</strong>urs<br />

droit à une participation à part entière <strong>dans</strong> la société, tout en main-<br />

tenant <strong>le</strong>ur identité de groupe et notamment <strong>le</strong> droit à l'enseignement <strong>des</strong><br />

enfants <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur propre langue, Ainsi <strong>le</strong>s sourds ont commence â reven-<br />

dlquer une reconnaissance de <strong>le</strong>ur culture et de <strong>le</strong>ur tangue. Deuxièmement,<br />

$1 y eut <strong>le</strong> développement d'un mouvenent général pour donner en tout lieu<br />

<strong>le</strong> droit aux intèressés à la "paro<strong>le</strong>". En tant que "consommateurs" de cer-<br />

tains programes <strong>des</strong>tinés aux sourds, ifs ont demandé <strong>le</strong> droit de parti-<br />

clper aux décisions prises jusque-là en <strong>le</strong>ur nom par <strong>des</strong> entendants.<br />

Sont inclus <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s recherches en question : <strong>des</strong> textes di intelf igence<br />

comparant <strong>le</strong>s sourds avec <strong>le</strong>s entendants, <strong>le</strong>s premiers travaux sur la<br />

langue <strong>des</strong> signes américaine, la dëcouverte par <strong>le</strong>s enseignants amëricains<br />

du "nnéo-oralisme" pratique en U.R.S,S., et <strong>le</strong>s étu<strong>des</strong> sur Tes effets sco-<br />

laires, linguistiques et psycho-sociaux de 1 'utilisation de la langue <strong>des</strong><br />

signes dès <strong>le</strong> plus jeune age.


Se basant sur <strong>des</strong> tests appropries aux sourds, <strong>des</strong> chercheurs ont trouvé<br />

que la' distribution d'intelligence était la même chez eux que chez <strong>le</strong>s<br />

entendants (blinde1 & Vernon 98, Furth 24). D'autres recherches (Furth 23,<br />

Vernon 361, montrent de façon concluante que <strong>le</strong>s sourds sont capab<strong>le</strong>s<br />

d'une pensée abstraite.<br />

Cependant, <strong>le</strong>s résultats scolaires <strong>des</strong> enfants sourds indiquaient qu'ils<br />

atteignaient un niveau beaucoup moins é<strong>le</strong>vé que <strong>le</strong>s enfants entendants<br />

(Babbidge : 70, Kohl : 89), L'étude de Schein & Bushnaq (109) montre que<br />

1 e pourcentage d'universitaires sourds, bien que faib<strong>le</strong> par rapport aux<br />

entendants, diminuait en 1962, tandis que <strong>le</strong> pourcentage d'étudiants aug-<br />

mentait <strong>dans</strong> la population en général.<br />

D'autres recherches vont à l'encontre du mythe de <strong>l'éducation</strong> ora<strong>le</strong> pré-<br />

coce. Les avantages acquis disparaissent après quelques années à 1 'éco<strong>le</strong><br />

maternel<strong>le</strong> (Craig : 80, Phillips : 106). Vernon & Koh (19) ont observé <strong>le</strong><br />

meme phénomène chez <strong>le</strong>s enfants qui avaient participé pendant trois ans au<br />

programme de la John Tracy Clinic, 1 'éco<strong>le</strong> la plus renommëe en matière d'o-<br />

ralisme <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde.<br />

L'étude scientifique de la langue <strong>des</strong> signes avait été pratiquement absn-<br />

donnée depuis près d'un sièc<strong>le</strong>. L'analyse linguistique de la langue <strong>des</strong><br />

signes américaine (ASL) a fait découvrir une organisation et <strong>des</strong> struc-<br />

tures semblab<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong>s <strong>des</strong> langues ora<strong>le</strong>s (Stokoe : 147-148). Il s'a-<br />

git donc d'une langue indépendante avec sa propre grammaire, ses propres<br />

règ<strong>le</strong>s de formation et son propre vocabulaire. Il était évident dès lors,<br />

que <strong>le</strong>s sourds qui utilisent <strong>le</strong> <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> foment une communauté<br />

culturel<strong>le</strong> dont la plupart <strong>des</strong> membres sont plus ou moins bilingues<br />

(Markowicz : 188, Kannapel : 185). Ceci implique qu'un sourd n'est pas<br />

privé de langue maternel<strong>le</strong> s'il ne connait pas la langue ora<strong>le</strong> utilisée<br />

par <strong>le</strong>s entendants, à condition qu'il ait appris la langue <strong>des</strong> signes en-<br />

core jeune.<br />

La réussite scientifique de l'U.R.S.S. <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine <strong>des</strong> fusées et <strong>des</strong><br />

satel 1 i tes provoqua une mise en question de 1 'éducation en général aux<br />

U.S.A. Morkovin (101) rapporta que <strong>le</strong>s enfants sourds en U.R.S.S. étaient<br />

enseignés par <strong>le</strong> "néo-oralisme", méthode consistant à accompagner la paro<strong>le</strong><br />

par la dactylologie. De meil<strong>le</strong>urs résultats auraient été ainsi obtenus.<br />

Cette méthode, connue sous <strong>le</strong> nom de méthode de Rochester, avait été utilisée<br />

<strong>dans</strong> certaines éco<strong>le</strong>s américaines auparavant, puis abandonnée en<br />

faveur de l'oralisme pur. El<strong>le</strong> fut réintroduite <strong>dans</strong> quelques éco<strong>le</strong>s américaines<br />

sous 1 'influence <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> soviètiques (Hoemann et al : 86:<br />

Fic Clure : 951, mais son effet principal fut d'inciter à repenser la d~chotomie<br />

oral /manuel.<br />

En conséquence un nombre important de chercheurs s'est intéresse à savoir<br />

si la langue <strong>des</strong> signes nuisait vraiment à l'apprentissage de l'anglais.<br />

Ils ont comparé <strong>des</strong> enfants sourds dont <strong>le</strong>s parents sont éga<strong>le</strong>ment sourds<br />

avec d'autres dont <strong>le</strong>s parents étaient entendants . Ces premiers apprennent<br />

la langue <strong>des</strong> signes à l'âge où <strong>le</strong>s enfants entendants apprennent à par<strong>le</strong>r,<br />

même un peu plus jeunes (Mc Intire : 156). On pourrait supposer que si la<br />

langue <strong>des</strong> signes était nuisib<strong>le</strong> aux enfants sourds, el<strong>le</strong> <strong>le</strong> serait en pre-<br />

mier lieu pour ceux qui ont <strong>des</strong> parents sourds, étant donné qu'ils l'appren-<br />

nent avant même d'apprendre la langue ora<strong>le</strong>. La socialisation de ces enfants


et <strong>le</strong>ur développement cognitif passent par la langue <strong>des</strong> signes durant<br />

<strong>le</strong>s années crucia<strong>le</strong>s précédant l'éco<strong>le</strong>.<br />

tes résultats de ces recherches confirment ce que de nombreux enseignants<br />

et éducateurs savaient dejà : ces enfants sont supérieurs aux enfants<br />

sourds de parents entendants au niveau du Q.I. (Brill : 211, de la réussi<br />

te scolaire, de 1 'adaptation psycho-soci al e et de 1 a compétence linguistique.<br />

En ce qui concerne la communication, il ne s'agit pas simp<strong>le</strong>ment<br />

du fait qu'ils ont une langue maternel<strong>le</strong> parfaitement maîtrisée - la<br />

langue <strong>des</strong> signes, mais ils ont éga<strong>le</strong>ment une connaissance supérieure de<br />

I 'anglais pour la <strong>le</strong>cture, 1 'écrit et la <strong>le</strong>cture labia<strong>le</strong>, Pour ce qui concerne<br />

1 'intelligibilité de la paro<strong>le</strong>, il n'y a pas de différence entre <strong>le</strong>s<br />

deux groupes. Les enfants sourds de parents sourds par<strong>le</strong>nt aussi bien que<br />

<strong>le</strong>s enfants é<strong>le</strong>vés entièrement ora<strong>le</strong>ment (1 - 20).<br />

Meadow (9) a trouvé que <strong>le</strong>s enfants sourds ayant <strong>des</strong> parents sourds ont<br />

une image de soi plus positive, en particulier si <strong>le</strong>urs parents sont bien<br />

intégres <strong>dans</strong> la communauté <strong>des</strong> sourds. Une autre &tude (Stevenson : 17)<br />

montre que parmi <strong>le</strong>s anciens élèves d'une éco<strong>le</strong>, 38 % <strong>des</strong> enfants dont<br />

<strong>le</strong>s parents sont sourds ont fait <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires, tandis que seu-<br />

<strong>le</strong>ment 9 % <strong>des</strong> enfants de parents entendants en ont fait.<br />

Les resultats de ces diverses étu<strong>des</strong> sont d'autant plus remarquab<strong>le</strong>s que<br />

<strong>le</strong>s enfants ayant <strong>des</strong> parents sourds proviennent de milieux socio-écono-<br />

miques défavorisés par rapport aux enfants sourds nés de parents enten-<br />

dant~. En plus, <strong>le</strong>s connaissances de I 'anglais, ainsi que <strong>le</strong>s aptitu<strong>des</strong><br />

à la paro<strong>le</strong> <strong>des</strong> parents sourds sont limitées.<br />

La communication manuel<strong>le</strong> et la plus grande acceptation de la surdité<br />

par <strong>le</strong>s parents sont données comme explication pour rendre compte de<br />

la supériorité <strong>des</strong> enfants de parents sourds (Sch<strong>le</strong>ssinger & Meadow :<br />

16). L'importance de l'acceptation de la surdité a été montrée par<br />

Corson (5). Son étude corn <strong>le</strong>s precédentes montre que <strong>le</strong>s enfants de<br />

parents sourds obtiennent de meil<strong>le</strong>urs résultats par rapport aux enfants<br />

sourds de parents entendants, même si <strong>le</strong>s parents sourds sont oraux, c'est-<br />

à-dire qu'ils n'utilisent pas la langue <strong>des</strong> signes. L'auteur conclut que<br />

la communication manuel<strong>le</strong> n'explique pas entièrement la supériorité <strong>des</strong><br />

enfants de parents sourds. Cependant, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> (Sch<strong>le</strong>singer et Meadow :<br />

16, Best : 57) montrent que <strong>le</strong>s parents entendants qui utilisent la com-<br />

munication tota<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>ur enfant sourd obtiennent d'aussi bons résultats<br />

que <strong>le</strong>s parents sourds.<br />

Les spécialistes décl arent que <strong>le</strong>s parents entendants sont traumatisés<br />

par <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>ur enfant est sourd, donc ils n'arrivent pas à l'accep-<br />

ter. Lawrence Newman (<strong>dans</strong> Fine : 22) répond que <strong>le</strong>s parents sont capab<strong>le</strong>s<br />

de surmonter <strong>le</strong>ur choc initial, pour ensuite faire face au problème fonda-<br />

mental - <strong>le</strong> manque de cornunication efficace pendant <strong>le</strong>s premières années<br />

de l'enfant sourd, Pour cet auteur, ne pas communiquer par <strong>le</strong> moyen préféré<br />

de l'enfant sourd contribue à appauvrir la communication. C'est en même<br />

temps, une forme de rejet de l'enfant.<br />

Aux U.S.A., au Canada et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays scandinaves <strong>le</strong>s résultats de toutes<br />

ces recherches, auxquels se rajoutent <strong>le</strong>s effets du mouvement de revendica-<br />

tions <strong>des</strong> sourds pour <strong>le</strong>ur langue et <strong>le</strong>ur culture, ont crée une situation<br />

<strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> l'image du sourd a commencé à évoluer, avec <strong>des</strong> conséquences


importantes pour <strong>le</strong>ur scolarité et <strong>le</strong>ur vie adulte. A partir du moment où<br />

l'on a "découvert" que l'enfant sourd est avant tout un enfant normal qui<br />

a <strong>le</strong> même potentiel intel<strong>le</strong>ctuel et linguistique que <strong>le</strong>s enfants entendants,<br />

<strong>le</strong> système d'éducation en vigueur a été mis en question. Le taux é<strong>le</strong>vé d'e-<br />

checs scolaires ne pouvait plus être acceptë, ni attribué entièrement au<br />

"déficit" <strong>des</strong> enfants sourds. Le problème de communication, jusque-là im-<br />

puté à I'enfant sourd, est devenu <strong>le</strong> problème de ceux qui n'arrivent pas<br />

à communiquer avec lui <strong>dans</strong> son entourage - sa famil<strong>le</strong>, 1 'enseignant, 1 'or-<br />

thophoniste, etc ... La communication tota<strong>le</strong> a été conçue comme solution à<br />

ce problème pour que l'enfant sourd ne soit pas mis continuel<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong><br />

une situation d'infériorité vis à vis <strong>des</strong> entendants.<br />

La mise en place de la communication tota<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s a permis la<br />

comparaison de cette méthode par rapport à 1 'enseignement oral iste<br />

(Caccamise et Blasdell : 78, Klopping : 88, Newell : 103, White : 113,<br />

White & Stevenson : 114). Ces diverses étu<strong>des</strong> indiquent que la communica-<br />

tion tota<strong>le</strong> permet d'assimi<strong>le</strong>r plus d'informations factuel<strong>le</strong>s que l'oralis-<br />

me. Certains chercheurs (White et Stevenson : 114) ont conclu que <strong>le</strong>s en-<br />

fants <strong>le</strong>s plus doués en bénéficient davantage que <strong>le</strong>s enfants moins doués.<br />

Les résultats d'une enquete auprës <strong>des</strong> sourds adultes (Furfey : 83) donnent<br />

une information complémentaire concernant l'effet de la comanunication<br />

tota<strong>le</strong> <strong>dans</strong> la vie socia<strong>le</strong>. Dans 1 'échantillon, <strong>le</strong>s sourds é<strong>le</strong>vés en in-<br />

ternat avec ta communication tota<strong>le</strong> ëtaient atteints d'une perte d'audi-<br />

tion plus grave que d'autres sourds, anciens externes d'éco<strong>le</strong>s strictement<br />

oralistes. Les premiers communiquaient aussi bien avec <strong>le</strong>s entendants et<br />

beaucoup mieux avec d'autres sourds que <strong>le</strong>s sourds é<strong>le</strong>vés ora<strong>le</strong>ment. Ceux-<br />

ci tendaient à être plus isolés, la langue <strong>des</strong> signes étant un moyen im-<br />

portant de socialisation <strong>dans</strong> la communauté <strong>des</strong> sourds. L'enquête de Reich<br />

et Reich (192) indique que la majorité <strong>des</strong> sourds adultes communiquent en-<br />

tre eux avec la langue <strong>des</strong> signes.<br />

Dalg<strong>le</strong>ish (41) maintient que l'enfant sourd est doub<strong>le</strong>ment privé : du lan-<br />

gage oral par sa surdité et de la langue <strong>des</strong> signes à cause de circonstances<br />

socia<strong>le</strong>s. D'après un auteur sourd (Jacobs : 45), ce sont <strong>le</strong>s parents et <strong>le</strong>s<br />

enseignants par <strong>le</strong>ur refus d'utiliser la langue <strong>des</strong> signes qui ont choisi<br />

la voie de la facilité - pour eux-mêmes. Ces diverses recherches montrent<br />

<strong>le</strong>s avantages de la communication tota<strong>le</strong> <strong>dans</strong> la scolarité et <strong>dans</strong> la vie<br />

socia<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s ont permis éga<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> innovations pédagogiques, tel<strong>le</strong> la<br />

CO-éducation <strong>dans</strong> un milieu entendant soit avec un interprète, soit avec<br />

<strong>des</strong> enseignants qui signent (Kopchick : 90).<br />

La perspective pathologique, d'après laquel<strong>le</strong> la personne sourde est<br />

atteinte entièrement par la surdité, est en retrait <strong>dans</strong> certains pays.<br />

(Stokoe & Battison : 67). De plus en plus, <strong>le</strong> sourd est considéré comme<br />

une personne norma<strong>le</strong> avec <strong>des</strong> capaci tés norma<strong>le</strong>s. Il est normal pour lui<br />

de s'associer avec d'autres, semblab<strong>le</strong>s à lui-meme, avec qui il communi-<br />

que <strong>dans</strong> une langue visuel<strong>le</strong> plus adéquate à <strong>le</strong>urs besoins. Si <strong>le</strong> sourd<br />

est différent, cette différence n'est pas considérée d'une maniëre péjora-<br />

tive. El<strong>le</strong> est <strong>le</strong> résultat d'une expérience et d'une culture différente,<br />

toutes <strong>le</strong>s deux aussi valab<strong>le</strong>s que cel<strong>le</strong>s <strong>des</strong> entendants.


De nombreux auteurs considerent que <strong>le</strong>s sourds qui utilisent la langue<br />

<strong>des</strong> signes font partie di un groupe f inguistique minori tai re (Charrow<br />

et bjilbur : 180, Stokoe : 148, %arkowicz & Woodward : 149, Erting : 182).<br />

Des chercheurs (Padden et Markowicz : 50) montrent que, <strong>dans</strong> certaines<br />

circonstances, <strong>le</strong>s sourds qui ne connaissent pas la 1 angue <strong>des</strong> signes,<br />

du moins pas comme <strong>des</strong> natifs, ne sont pas acceptés par <strong>le</strong>s membres de la<br />

communauté <strong>des</strong> sourds. C'est une realitè sociologique qui existe depuis<br />

que <strong>le</strong>s premières éco<strong>le</strong>s de sourds ont été fondées, bien que souvent igno-<br />

rée. Néanmoins, il y a eu récemment, en particulier parmi <strong>le</strong>s sourds adul-<br />

tes, une prise de conscience de la surdité en tant que phénomène social<br />

(Jacobs : 45, Kannapel : 185, Deaf Pride : 42). Entre eux, <strong>le</strong>s merrrbres de<br />

la communauté <strong>des</strong> sourds ont tendance à utiliser <strong>le</strong> 1 angage <strong>gestuel</strong>, la<br />

langue ora<strong>le</strong> ou du moins une version visuel<strong>le</strong> de la langue ora<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s<br />

entendants (Woodward : 195, Stokoe : 194, Mottez : 189). Pour <strong>le</strong>s sourds<br />

de naissance la langue ora<strong>le</strong> est une langue secondaire apprise presque<br />

comme un entendant apprend une langue étrangère à 1 'éco<strong>le</strong> (Charrow &<br />

F<strong>le</strong>tcher : 179, Gofdberg et Bordman : 85). Elfe n'est que rarement par-<br />

faitement maîtrisëe même si I 'indtvidu ne connait pas la langue <strong>des</strong> si-<br />

gnes (Furth : 23).<br />

Longtemps stigmatisée, la langue <strong>des</strong> signes commence à trouver une place<br />

légi tint? <strong>dans</strong> la société américaine, changement lié aux transformat+ons<br />

de la situation du sourd. En même temps, c'est la reconnaissance de la<br />

langue <strong>des</strong> signes qui a permis en partie cette transformation. Les recher-<br />

ches 1 inguistiques, socio-1 i nguistiques et psycho-? inguistiques ne cessent<br />

de se multiplier ces dernières années. De plus en plus, <strong>le</strong>s résultats mon-<br />

trent que <strong>le</strong>s langues visuel<strong>le</strong>s ont une organisation aussl comp<strong>le</strong>xe que<br />

cel<strong>le</strong> <strong>des</strong> langues ora<strong>le</strong>s. Ces étu<strong>des</strong> contribuent à la connaissance du lan-,<br />

gage en général, ainsi qu'à la compréhension de ta fonction linguistique<br />

humaine, C'est pour ces raisons que de nombreux linguistes s'y intéuessent<br />

f 115 - 1961.<br />

Ces nombwuses recherches persttent de mieux comprendre cornent fonction-<br />

nent tes langues visuel<strong>le</strong>s. ff est maintenant évident que 'la grammaire<br />

n'est pas toute entière <strong>dans</strong> 1 'ordre <strong>des</strong> signes mais que <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>xions y<br />

jouent un rô<strong>le</strong> capital {Padden : 131, Supalla : 144, Bellugi et Pedersen<br />

130). Par contre, <strong>des</strong> signaux non-manuels sont uti lisës pour marquer une<br />

déviance de l'ordre habituel <strong>des</strong> signes (Liddell : 133). La formatlon de<br />

linguistes sourds a permis à l'étude de la langue <strong>des</strong> signes de progres-<br />

ser rapidement. Comme <strong>dans</strong> d'autres domaines, il y a encore un grand re-<br />

tard entre l'attitude envers <strong>le</strong> <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> et ce que nous savons<br />

dejà au sujet de sa structure linguistique (Be3 lugi : 117).<br />

Les changements <strong>dans</strong> la vie <strong>des</strong> sourds adultes qui résultent de Ta nouvel<br />

<strong>le</strong> perspective sur la surdité peuvent s 'i 11 ustrer <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s domaines<br />

suivants ; 1 'interprétariat, <strong>le</strong>s étu<strong>des</strong> supérieures et la santé menta<strong>le</strong>,<br />

Ces changefnents contribuent à <strong>le</strong>ur tour à faire évoluer fa concepti~n du<br />

sourd <strong>dans</strong> 3a soci&té, en lui accordant une pface plus importante qu'auparavant.


Dans de nombreux pays, y compris la France, 1 'interprétariat est une<br />

affaire de bénévolat, assuré par <strong>des</strong> membres de la famil<strong>le</strong> du sourd<br />

ou par <strong>des</strong> personnes qui travail<strong>le</strong>nt auprës <strong>des</strong> sourds. Bien que très<br />

uti<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s interprètes bénévo<strong>le</strong>s ont souvent <strong>des</strong> limitations, ne fut-<br />

ce que parce qu'ils ne sont pas assez nombreux. Une association a été<br />

fondée aux U.S.A., en 1964, pour faire de l'interprétariat une profes-<br />

sion. El<strong>le</strong> compte maintenant près de deux mil<strong>le</strong> interprètes certifiés,<br />

dont un dixième travail<strong>le</strong>nt à temps comp<strong>le</strong>t. Grâce à une subvention<br />

fédéra<strong>le</strong>, six centres de formation pour interprêtes ont été établis <strong>dans</strong><br />

<strong>des</strong> universités fBouilton : 71). L'interprétariat a ouvert la société<br />

pour <strong>le</strong>s sourds ; i ls en font partie plus que jamais.<br />

L'éducation supérieure pour <strong>le</strong>s sourds est un <strong>des</strong> domaines qui a été<br />

modiflé par <strong>le</strong>s interprètes. Pendant un sièc<strong>le</strong>, Gall audet Col lège était<br />

la seu<strong>le</strong> institution où <strong>le</strong>s sourds pouvaient faire <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. Les sourds<br />

qui fréquentaient <strong>le</strong>s universités pour entendant étaient peu nombreux<br />

(Moores : 99). La situation a change complètement depuis une dizaine d'an-<br />

nées. Aux U.S.A. et au Canada, plus de 70 programmes spéciaux pour <strong>le</strong>s étu-<br />

diants sourds ont été établis <strong>dans</strong> <strong>des</strong> universités et <strong>des</strong> IUT. Un service<br />

d'interprètes <strong>le</strong>ur permet de suivre <strong>le</strong>urs étu<strong>des</strong> avec <strong>le</strong>s entendants. Le<br />

nombre total d'étudiants dépasse trois mil<strong>le</strong>, dont mil<strong>le</strong> quatre cents seu-<br />

<strong>le</strong>ment se trouvent à Gallaudet Collège. Ceci indique de nouvel<strong>le</strong>s possi-<br />

bilités pour <strong>le</strong>s étudiants sourds (Rawlings et Trybus : 108). De 1970 à<br />

1975, cinq mil<strong>le</strong> sourds sont sortis diplornés de ces programmes.<br />

Brauer (62), psychologue sourde, affirme que <strong>le</strong> problème <strong>le</strong> plus grave<br />

en ce qui concerne la santé menta<strong>le</strong> <strong>des</strong> sourds, est l'attitude négative<br />

(<strong>le</strong> "racisme") <strong>des</strong> professionnels entendants envers <strong>le</strong>urs patients sourds.<br />

Ils ne sont pas formés pour travail<strong>le</strong>r auprès <strong>des</strong> sourds et ils ne connais-<br />

sent pas <strong>le</strong>ur langue. A cause de <strong>le</strong>ur propre frustration, ils proclament<br />

que <strong>le</strong>s sourds sont incapab<strong>le</strong>s de pensée abstraite. Bien que <strong>le</strong>s sourds<br />

adultes n'aient pas plus de problèmes mentaux qu'une population tout ve-<br />

nant (Vernon : 62,68), tes services psychiatriques pour entendants ne sont<br />

pas adéquats à cause de <strong>le</strong>urs besoins de communication. Il existe mainte-<br />

nant, depuis quelques années, <strong>des</strong> centres spécialisés pour recevoir <strong>des</strong><br />

sourds, dont vingt aux U.S.A. (Danmark : 61 ; Robinson : 65-66 ; Rainer<br />

et Altshu<strong>le</strong>r : 63). A tous <strong>le</strong>s niveaux, <strong>le</strong>s membres <strong>des</strong> équipes médica<strong>le</strong>s<br />

de ces services connaissent la langue <strong>des</strong> signes ou bien 1 'apprennent. Un<br />

nombre croissant de sourds travail<strong>le</strong>nt <strong>dans</strong> ces centres comme psychologues,<br />

travai 1 <strong>le</strong>urs sociaux, etc.. .


- Plan<br />

1 - LA LANGUE DES SIGNES NUIT-ELLE A LA LANGUE ORALE (1-20)<br />

1 I - ASPECTS PSYCHO-SOCIAUX<br />

a) Aspects psychologiques (21-38)<br />

b) Aspects sociaux (39-56)<br />

c) Santé menta<strong>le</strong> (57-68)<br />

III - EOUCATION (69-114)<br />

IV - LINGUISTIQUE<br />

a) Généra<strong>le</strong> (115-151)<br />

b) Acquisition du 1 angage (152-159)<br />

c) Psycho1 ingui stique (160-175)<br />

d) Sociolinguistique et Histoire (176-196)<br />

V - BJSLIOGRAPHIES (197-202)<br />

ASSOCIATIONS, PUBLICATIONS, CENTRES D'INFORMATION ET DE RECHERCHE


X - LA LANGUE DES SIGNES NUIT-ELLE A LA LANGUE ORALE ?<br />

I - BOLTON (Brian).- A Factor Analytic Study of Communication Skills and<br />

Non verbal Abilities of Deaf Rehabili tation Clients.- Mu1 tivariate<br />

Behavorial Research, 6, no 4, October 1974, pp. 484-501.<br />

159 boufida phodonds de ptrénentu& en nédaptak-ion, duhent<br />

testé6 exckltsivement au moyen de te&.& mawtan2: R1int&&-<br />

gence non venbde eir .t% &ken2 nozén à p&t de 1CJ<br />

vatuabted de communLcaüon.<br />

a) Le,& compétences de comu~fation ohde be dëvetoppent<br />

&dépendamment da compétences de canmunLc~un<br />

b) tf acquhct-ion pécoce de6 enpa&éa mar,u&a ne nw2 p a<br />

au dévcRoppement den cay~a&éb ohde6 peut davo.kheh<br />

Be dévdoppement GngWn~que.<br />

2 - BRASEL (Kenneth E,) and QU'IGLEY (Stephen P.) .- Influence of Certain<br />

Lanauase and Communication Environments in Early Childhood on the<br />

~evëlopment of Language in Deaf 1ndividuals.- ~ournaf of Speech and<br />

Hearing Research, 20, no 1, March 1977, pp. 95-107.<br />

On 6ct pabaen ?i 72 bo~hdd ayant entrre 10 ann et flS and<br />

e..t 17 mo& un tebt maamnt Res capa&éb ayntaxiquen,<br />

adin d' étuctiea L1ind&e~ce du tangage pnécoce eX d'w<br />

enviaonn~me& de commwticdun de Ra pWe evtdance dm<br />

Red capaoCtéb ui/tg~ewied de nyntaxe, Les qu&e $?houpG,<br />

den noua-gnouyen se dépahtageLeIzt pm Ra capa&éd de<br />

Langage d a pmentn, 6i La pmed étaie& doulid6, ût pah<br />

ta yuanWd e.t tllntgizscté d fappadnage onut phédcotde,<br />

ni ceux-d ét&LenX entend-.<br />

Les gnoupea étaient ceadséd pah tuzppoM au ;type de tangage<br />

W E avec. eux pe~dd tewt tode pme en&ance<br />

e.t Be@ en&mce :<br />

Les deux gtloupen munu& néunbhent d a ppen~umanced bken<br />

meieeewten que deux ghOt.ipeb omx dm Xo~n &en<br />

empRoqé4 ,


3 - CWASEN (Barbara) and Zuckernan (I~~i1liam)- The Effects of Total<br />

Communication anr! Oralism on Deaf Third-Grade Rubella Students.-<br />

American Annal s of the ûeaf,l21, no 4, Aügust 1976, sp. 394-404.<br />

Une ?Lude expLoh&oine a é2é menée ù. L'écoLe pubtique de<br />

Neto Yohk Caij pouh &?A doma% au nujet da ed&db nelddn<br />

de ta comwzication tuXide e;t de LPo&Ume nuh Pa Lelstwe,<br />

ta mat'hhmdquen, La Lectu~e fabide, P a caym&Aén<br />

aénéhden rie comu&ctttion et Pa imphenbionb den ~GAW &<br />

ba ensegnma. L'on tenLa 15 en&n.-fx de 9 and, fié&<br />

aphèd une mbéaLe de Pa mëfie. Le gmupe Wan* La<br />

commun.icdtion XoXde plun de phognis? digvLi6icatiljn en<br />

mathériatiquen, en capacité de commdc~un gtnéhaee.<br />

et au niveau de L1Amp&enbion da pno,$%nem quant à La<br />

capnc.i.02 de communiquefi, que cd& u&X&an* R'ohUme,<br />

&ou que ten deux gnoupu mréfio&èttenX teun peRdohmnnce<br />

à fa meme uLnfe,?,ne au niveau den compé2encen de Lectune<br />

.8abi&e, de Ln c<strong>le</strong>o2~tne et de& imphennko~ da pGAent?<br />

quant aux CU~U&$& de comu&quatc.<br />

4 - COLLINS-AHLGREN (Varianne).- Teaching English as a Second Language<br />

to Young Deaf Children : R Case Stucty.- Journal of Speech and Hearing<br />

Oisorders, 39, no 4, November 1974, pp.486-499.<br />

L'examen dir Lagage expfiabi6 d'une pe&Lte &it<strong>le</strong> de 3 a~n<br />

de phCsente comme wz continuum fligfo~biiue &a& de ben<br />

phUpt10.b 6igneA ~flventhb et hnaginê~ jwqu'à LtWat.ion<br />

de La langue da bigna. Ce&&-ci va den nigne.4 W h o<br />

d w L1ahd*e nqntax.Lque anglu& mu& band (Lexkon, ceux<br />

ayant cehtaina cahactéa.hLLtiquen mohphoLoglque.4 de L'unglh,<br />

jusqulZ L1angtain ntdndatrd &igné. En teme de cammdccLfion<br />

XoZde, ( &mation da nianen ,daotylo&ogie, te&uhe Mide,<br />

puhoLe phuthène! bon tdngage en2 équLuident ù. cd& de nt%<br />

p W cntendantb.<br />

5 - COQSON (Harvey) .- CornParing Deaf children of Oral Deaf Parents and Qeaf<br />

Parents flsing manual Cornunication with Deaf Chilriren of Hearing Parents<br />

on Rcademic, Social, and Comnunjcative Functioning.- Thèse non pubJiGe,<br />

ttniversity of Cincinnati, 1973.<br />

Le bu* de P'éLude éb& de cumpmen. deux gaoupa dtendan&<br />

buuhçln ayant da pmenCIs bou~~h uaXLL~arzl: ded nybtèma de<br />

connnuuucdtiu~t dldQéhenCIs [%oit de pahent? aouhdn ohaux, ou<br />

de pat<strong>le</strong>ntb ho~~db &ant Ln communiccLfion gatuelLe1 avec<br />

da e~Sa~z;ts nom& aajrcnt den pmem3 e&endanb. C&e compatiainun<br />

devu be daine pati tlappotLt Z ptuhiewn vcvciabba :<br />

iréundLte~ hcotnlhes, adaw2ation nocide, image de no*, &-<br />

teiiRi~ibLtLtZ de ln Ixtlrok, tectiae Labide, &e&e den<br />

pnhen& e* pah happant à eeuh opinton bah -eCL duhdLtC. Pm<br />

ce4 ~umpmni60nd ,L'étude te&e dg bafetr Le noLe de ta<br />

cutmuvl+cdon gedtuefie comme Qactem d1expGc&arz de&<br />

duccècr da en{m& tnod& de pahentn dowLdn happontécr pan<br />

de nu>nbaecide.~ Zcfituria d w La &x detr~L&he~ annéen.


- Len deux ghoupen d4 endana nowidn de pahem domdo, on$<br />

w den pmaamancen en te&a.te, &hmb.~que tecx~dre<br />

Lubhde aupéltreuhecl à c&en den 4ow.d.f de<br />

paena etdeusdan&.<br />

- La hêbUQW de ceXte ê.tude sembfevct- mc~&ar?n que L'u-<br />

LLt&ation de Pa communication manucsef<strong>le</strong> ent indud@auôte<br />

j30uh expeiqueh. de daçon adéquate <strong>le</strong>^ ppe~omanced dupéiLieunen<br />

obtenuth pm Len endan.tn JOU~L~A de pahenO no&&.<br />

Le que. Red pmew nomch mon&ent une acceptaXion pLun<br />

ghcuzde de Lu am&é de <strong>le</strong>m enbants que La pahevu" enten-<br />

d-, aembXe me expaX.c&on pika pLaa6blo pom aendhe<br />

ccrmpte de & edaupêrLioaE d a padomcen da ea5W dom&<br />

aym <strong>des</strong> ptt'Len;es aowidr.<br />

6 - DENTON ID.@.).- Early Primnry Screening.- Acta Oto Laryngolog3ca<br />

5uppfementum , 206, 1964, pp. 39-44.<br />

Echar~~tiReon : 10% den m u e w de TL? EcoPth de ~ou.r&,<br />

72, 75 et ? ti m,ghoupe manuel pmen* bouhdn,<br />

ghoupe oh&, pahents e&clndant~<br />

Réniù2a.t~ : moyenne du ncohe au tut d'ac&evc?n<strong>le</strong>n_;t, ghoupe<br />

manu& : 8,2, gh~ffp


94.<br />

9 - MEADOi.1 (Kathryn). - The Effect of Early Manual Communication and Fami ly<br />

Climate on the Deaf Child's Development.Thèse non publl&e, University<br />

of California, Berke<strong>le</strong>y, 1967.<br />

59 endma houhacl de puena2 ~ouh& durient comp&~ individu&errent<br />

avec $9 m6&b duuhdn de p m m entend&<br />

a en &on&on bu oexe, de &'Zao, du Q.I., du degné<br />

dP auhdcté, de ko de ka J M e et de L1û$e d'appa-<br />

&&ion de & hu&fX@. Corn piréwu, bed en~irpz& de pmew56<br />

dolin& mon2hhhevtt une image de boi AigYtidicatjvernetzt ptud<br />

pon.&ive (meaunée w un ina*umed bpécidemen.t conn&tricd<br />

&a& Ra Runaue da bigna 1. De ptub, il y avait une<br />

helaxian e&e <strong>le</strong> Ceunat i j M & (hehd~~t~@.a bocio-éco~omiquen<br />

eZ: con{& pmentd) et ".t'image de bai".<br />

FQA endanka de pmevctn nouhdd rnankhèfied une avance moyenne<br />

de 1,25 an MA ~ Q zséuns.L.tu A en ahmEQue, 2, ? ann dm&<br />

&en héc~&bLten en tectuhe et 1,28 an d m tes cxu&ten matièireh<br />

en généhd.<br />

On Y E ~<br />

ixauua aucune &{f;@he~ce e&e Xeb deux girutqm d m la<br />

{ a m é de pcvtote OU dan& eaciy3adté de Lec2un.e .tabide-<br />

Cependwt, .Eton .th/rauva den dib&éhencen dignîdica~uen en dnveun<br />

<strong>des</strong> endm de p m W boit.%& au &iveaïi den ~&C,%&?A dan4 Le<br />

fangme @eh&, de fa da&y.to&opie f&@cep;tcon ei: ëdbionf, de<br />

ffuWatian de La tangue de& bigne&, de L1ab6ence de &uh-<br />

thu.iion lahis de ta cammwûlcatiour I?;t du dea& de cornmunirdon<br />

avec den &&cwgizrta.<br />

t<strong>le</strong>b;tirn~on dç! k'integibUé de ta panoke chmge en Jonc-<br />

.Üon du cE&& {Ud, elLe étadt dépendante de ta paé~ence<br />

d'un app~ent~bage oh& phébcotaine. P d .ta enJanth de<br />

pmena enxatd-, t'image de nui podUvc a.t aefiée à ta<br />

capacité à cammuiuquen. It exnhte d a hhoeaa%anb nigniJicdwen<br />

enfie .ta hebua*a.tb en &e&we tabide al: &eA nu&a mebuhw<br />

pon*an.t bu& ta ccom&c&on. en dactyLologie au en langue den<br />

bigna. Ce& ouggèxe que ta comiipcieatirrn mueue ptiécoce<br />

n'ernpZche j . 3 t1acq19LIXdao~ de ~0mp22ence O&&&.<br />

eifi da d&en de ca en&&^ 5uneul.r .Me.hvie~téen ItliaUé<br />

nowlde, moLtié entendmte). Le bu2 étmk de heckehckeh ted<br />

eddm de Ra 6thuCtuhe Jdfide eA de la pax.tA&pat.ion à ta cummun&é deh ~~luhdd<br />

nun kt image de bai, La. ma;tdXé et ta<br />

mo;thvation d h@a&ineh (ackievemevL1: moav&on) .. Leh en{W<br />

de panena3 daundei avaient Zendance 5 hEa6dt dQA bcohen étevéd<br />

dann R a XQA& menuhavlt t'image de aoi d i <strong>le</strong>m pa>rem<br />

avaient d a ficn.4 é&u.it~ avec ln corndé d o dom&. LQJ<br />

en{an.tr, de patr~nts entend& avaient Xendmcc? à héudbltr<br />

decr ncoke~ eieevéa dmb ker, te-tX.6 d'&nage de AOC d'.if.& étaient<br />

enjwf unique ou dné de .ta d d e 6L.t bi <strong>le</strong>uh mèhe ne &avnieedik<br />

pab ù Ptextéhieuh de ta maidon.


10 - WEADOI~lfKathryn P) - Early nlanual Crimmiinication in Relation to the<br />

Deaf Childs Intet <strong>le</strong>ctual , Social , and Communicative Funçtioning. -<br />

Arneriran Anilals of the Deaf,?l3, no 1, 1968, pp. 29-41.<br />

La hés&atS C U R ~ X'hqpothèae ~ V ~ <strong>des</strong> hechehcbza<br />

mt$é~emea 6Uh & CcrupEhioué du 6ondonnemenC<br />

&&e.ctud t?,t aoGd de flm;?dûYIt düUhd de panena ~0uh&<br />

pati happohi: à ceux <strong>des</strong> endana nuundb de prneata enteurdanh.<br />

Las donnEa da *'SStauldaird ac&evemc& tat" {(Pectme,<br />

CVLtthméaque, niveau bC0f&ef airrni qu'une EvduntXon<br />

du ~ondon~ement inteî<strong>le</strong>otueR donnée tw~ ta p~odednewtn<br />

PA conaWem dont he~nohtin da dLddéhencen n.Lgni6icatiua<br />

entke ta ghoupe~, di6@~ence~ qui vont da~n <strong>le</strong> nena<br />

phévu. SA: l'on A 'accupe du ~onciionnemenk nocid, da<br />

dL6~éhcncea en dauewr de L' en&nt de pahow2 aowz& fiment<br />

pdcueL2xement /temrutqucrb&ea au niveau du compo%tement,<br />

a nauo& : :&Wé, napoaabué, indëpendance, naciabiAité,<br />

e;t' cornponteme& adap.té <strong>dans</strong> Les hola nezue.&.<br />

LQA hé&&& canc~aant fer, évduduna 1*i- La 2es-Q de<br />

Lectutie labide, medwtarg te &onctiovinerneizx de camntt~icatlu~<br />

nfZ2ai& pa~ mAdi<br />

ifs app~te&sage omX piécuce nembte $.the E& air donc-<br />

fionneme& an2éntei.h de ta comnica2;ion. LG cn&a,z&<br />

qiû dwrent m.& en contact avec une cümunic&on mu&Le<br />

phéeoce on*C de meifXe&en pehd~hmanca dace a totda Len<br />

m a<br />

uhes emplo yéed .<br />

11 - YONfGrlMERY (G.ial.).- The Relationship of Oral Skills to Yanual Commu-<br />

ni cation in Profoundl y Deaf Students .- herican Annal s of the Deaf. -<br />

111, no 4. 1966, pp. 557-565.<br />

12 - MOFiTGOYEER {(G.V. f -- P. Factorial Study of Comunicatlon and Abflity<br />

in Deaf School Leavers.- Rritjsh Journal of Educational Pçychology,<br />

38, no 1, 1968, pp. 27-37.<br />

70 somdr, phadondo d'âge hcotaihe @tevi;t évduéa pbh Lem<br />

p~06abdem.4 au niveau de ta pmoRe, de ta (Pectuke tabidc?,<br />

du ththbvdie é c a e..t de ta commudc&on manueue. 66 de<br />

ces b~j& p0AbèheYI.t 19 $en& de meduhe da4 capu&éb<br />

cogvldtiva. Fulsen;t Et&& pouh Zeb nui026 cehtaino ahpcctn<br />

du tr&unnemeYI.t non venbd, du vocabdavte éc&,<br />

ries capacdtéb nwné~que~, de fa eomn~cauon munue&e,<br />

ei: den &esta d1w&_kon.<br />

Lto~ nota t'anaacitction du dévefttt?pernenn de ta prnote<br />

avec Les hedtea d'criiditiun &indi que l 'abbence de caahEtdond<br />

~zggativcs b ig~rA$icnfiucb cn~&c teb v&ab(Pa.


D a Çmpgcal;ionii ac~ niveau de Rgéduc&on hont nuggénées :<br />

1) La technLqua powi Le développement de La pmo<strong>le</strong> chez<br />

lu nujets AUU~& nont hndnucLuewen avec La majo.&tb<br />

da hujm qui n'ont $UA de hGte~ auwjh WabLen.<br />

2) IL n'y a pas, bien que cda akî étb paétendu, dlincompa-<br />

;tib-&Lté en&e Ra compétences nianudLeh eX oftaLu.<br />

3) L'acqdA;tion de La pcv~oLe n'indlue en den owi Lu<br />

4éduLtatb den ''ten;t6 de petr dmmnnce" .<br />

13 - WRRIS (T.) .- Some Observations on the Part Played by Oral Teaching Methods<br />

in Perpetuating Lovf Standards of Language Achievement in Severely and<br />

Profoundly Deaf Pupi1s.- The Teacher of the f<strong>le</strong>af, 2, no 4, July 1978,<br />

pp. 130-135.<br />

14 - QUIGLEY (Stephen P. ) .- The Influence of Fingerspell ing on the Development<br />

of Languaqe, Comuni cation, and Educational Achievement in Deaf Children. -<br />

Orbana. Illinois : institut^ for Research on Exceptional Children, 1969 .<br />

EchaWon . 16 oademewt, 16 combiné mmud e* oh&.<br />

RénLC.endtS ;noupe combiné meLUewi en Langue, Lec*u%e<br />

tabide e* hëncLeta.ax ncoLaihen en génékd.<br />

15 - QUIGLEY (S.P.) and FRISINA (fi.).lnstitutionalizod and Psychoeducational<br />

Development in Deaf Chi1dren.- Council tor tfirrptional Children Research<br />

Monograph,series A, no 3, 1961.<br />

EchdUon : 16 en~avu3 6af.&tdb, paaerepttil dowrdb, e>Lte>rnu;<br />

16 enl;ants ho~hckl,pment,l entendam, ex-<br />

Ae4nc.j.<br />

RénuKZm : Gtroupe manuel rnekEew~ en vucabuLde, en<br />

Zectme but Leh Lèvhu e* en aébu&etatb bco-<br />

Lahes. Gnoupe ohal m&eUh en pahoLt.<br />

16 - SCHLESINGER (H.S.) and MEAI)OI*l (K.P.).- Sound and Sign : Childhood Deafness<br />

and Vental Heal th, Berke<strong>le</strong>y, California : University of Ca7 ifornia Press,<br />

1972, 265 p.<br />

Pfapnèa den obneavaüo~ de 4 endm nad, dont 2 avaient<br />

deb pahenZ5 Auund4 e2 Len 2 &eh entend&, teb a&eWLb<br />

adduurient que La endanth de paiLe.vu2 entendw peuvent<br />

égdement obzed da aEntLetata nupénieim comme ceux den<br />

en6ant.J de pahed buuhdn, à condLtion que t e m pahed<br />

U e n t la LS avec eux dèn Lem toute peXde endance.<br />

ELLa nenrahyuent mni que La LS apphine jeune M.t wte aide<br />

ii LSappaenMdhage. à La pahote.<br />

Powi Red pnnena entendu& aua~i bien que pua La pahentb<br />

~ouhdh, Le niveau de commuiucaüon détemine La quaé den<br />

int~Aaotiuvb5 en&e Ln mèhe e* L'enjautt. David U M ~<br />

étude


pohtant AUJL 40 mëhe.4, e.fXl?;. ont obnmvé da neta$ionb p h<br />

heuheun&b, peuh joywed quand La mèhe et .L'end& commu-<br />

niquent plub daci<strong>le</strong>ment. Lem niveau de &uh-tnation, de prut<br />

eR: d'am%, eh2 moinb étevé pah mppohf aux mèha &t e.ndm&<br />

qW de W e i & ù &a pam<strong>le</strong>. Lem étude mo&e que <strong>le</strong>d endad<br />

~oWtdo qui commdquent avec La lmgue den higned be rrappm-<br />

ch& pl& que tes amen endm du compohtement da endah<br />

entendW. P'aphh tes mdljise, L'acqu.&&Lon de la lmgue<br />

da hL$~&b pah ces mEma endah b&2 &eh mheh étupeb que<br />

&'acq(LM~vn du tangage pah la endanM entend-.<br />

17 - STEVENSOFI (E.A.).- A Study of the Educational Achievement of Deaf Children<br />

of Deaf Parents.- Beker<strong>le</strong>y, California : California School for the Deaf,<br />

1964.<br />

Echantieeon : 134 x J 34<br />

RéhuetaM :9U% du gnaupe manuel. maeuh que Ra Ztudianta<br />

du gnoupe oh&. 3b% du ghoupe manuel. va au<br />

"coMeeiipeW contne 9% d m te grroupe O&.<br />

18 - STUCKLESS (14.) and BIRCH (J.) .- The Influence of Early Manbal Communi-<br />

cation on the Linguistic Development of Deaf Chi1dren.- American Annals of<br />

the neaf 9111,1966, pp. 452-460, 499-504.<br />

Echam5.Llon : 105 endantn bou/rdb de pahenta nouhdb [ghoupe<br />

manud) , 337 endam% dauhck de paheh en-<br />

tendantn (ghoupe oh&) .<br />

19 - VERNON (McCay) and KOtl (Soon 01.- Effects of Oral Preschool Compared to<br />

Early Manual Communication on Education and Communication in Deaf Children.-<br />

Rmerican Annals of the Deaf, 116, no 6, December 1971, pp. 569-574.<br />

Réb&aM compvt5b deh pm~olu?imca :<br />

a) de f23 endan& ayant eu fioh annéeh d'éducation onde<br />

pnécoce intenbive [John Thacy CLLnic),<br />

61 d<strong>le</strong>nijan& qui n'eunent pab d1éducuCion pnécoce main un<br />

envhonnement on&. sanb communication manueLLe,<br />

CI d1endan& qui n'euhent pub d'éducntion pxécoce m& un<br />

envixonnement de cornnunication manuelLe pnécoce.


L u en8W qui avaient ëXé en conXaot p&écoce avec lu<br />

commuvLccLttion ntanueRee banb éducation phécace ont de<br />

meXl?eeu?n hénuRtatb bcotaahen et de nimeunen peh&vtmanca<br />

en <strong>langage</strong> que ten endad aljd eu fhod annéen<br />

dlZduccLtion pkécoce. Ceux qui ant eu un env&onnement<br />

ohal .,laRb commdc~on manuae eZ pad d1 éducution<br />

phécuce ont ded aénu~eatn ~colauren, de;l petraommcen<br />

oha&u eA un tagaite é d bembLabCeh Zi ceux qui on2<br />

eu une êduccLtion phécuce. T l n'y a pad de diadéhenca<br />

6ignifiicdCivu qumf à ka pahoL~ ou à bu tedune labia<strong>le</strong><br />

euLtne ka &UA ghouped.<br />

20 - VERNON ( FrcCayl and KOH (S.),- Effectç of Manual Communication on Deaf<br />

Children's taucational Achievement, Linguistic Competence,Oral Skills,<br />

and Psychofoqical Deve1opment.- herican Annal i; of the Deaf , 115,<br />

1970, pp. 527-536.<br />

RénuRTatn : S-tan&ohd AckievemeM* f ebf :ghoupe manuek<br />

m&lXeuh en moyenne généde, moyenne de<br />

Cectwte eff: vocabuRactte : alroupe manuel.<br />

dupéGeun evz tmgue éed.6, pa de di6dé-<br />

hence ut LntWgibmé d' ébocu;tion, en<br />

Ledwe ka Bèvha e;t en adu@&on<br />

pb ycho-nocide.


IT - ASPECT< PSYCHO-SOCIAUX<br />

21 - BRILL (Richard G.).- The superior IO'S of Peaf Children of Deaf Parents.-<br />

Journal of the Rehabilitation of the Deaf,4, no 2, October 1970,<br />

pp. 45-53.<br />

22 - FINE (Peter 3.).- Deafness in Infancy and Early Childhood. - New York<br />

MEDCOY, Inc., 1974, 232 p.<br />

'Il n'agi2 de 13 &c<strong>le</strong>n concefinant l'apect médicd,<br />

pbycholopique ek éducatid de la h~~~dité chez Le noun&hon<br />

et Le jeune endant boutd. Examen du déveLuppen<strong>le</strong>nt oooid<br />

et pbychoRogique den en@nt5 bouhh Ot de5 .imp&c-&~nh<br />

pb,n~cholo~iqu~ du diagnobtic de outdité pouh <strong>le</strong> médecin et<br />

po& Len pa/red. Len aaLicXeb out L'éducation den endana<br />

nouhd? cornphennent un IUntohique de k'éducat-iorz poun &eh<br />

ilouth, une évdUuLtion de la communication tota<strong>le</strong>, du<br />

dovméeh awi ka bupéhioa.iX& den 2.1. den endW bou~~ds de<br />

patelzts d0~4db, e2 un exppné pehilonnd du pE&e d'une peZi2e<br />

&LUe boude. Leb did6éhenten ~omen de lmgut? den bigna<br />

y no& dhcutéen (angld ntanuel, anglain nigignh Ot langue<br />

deh nignen améhicainel. On pfiécanbe L'inttroducXion de La<br />

commwtication tota<strong>le</strong>.<br />

23 - FlfRTH (Nans G.).- Thinkinq lithout ut Language : Psychological Implication of<br />

Qeafness. - New York : Free Press, 1966.<br />

24 - FURTH (Hans G.).- Deafness and Learning :A Psychosocial Aynroach.-<br />

Belmont, Cal ifornia : I.fadsworth Publishing Company, Inc. 1973, 127 p.<br />

Pouh llauteuh, lien p4ogtèn à 4é&e4 dann L15?ducation d a<br />

no&, ne savu: pa une addohe de méThoda e* il dépahe<br />

cefa La quekatte entte Leo ohdtw et LQA adepte^ de<br />

Ln communLc&ion ToZute (p. l(IO1. TL d'aga de changetr &a<br />

bua2 de &'éducation et de ne pLun donaeh ù La langue l a<br />

pfieiîkèae ptace mtUn cet<strong>le</strong> quA. ent la b.ienne dano une théohie<br />

pb ychokogique honnae.<br />

L'auteuh ptropooe une échel<strong>le</strong> den phio&éb à trehpectetr dann<br />

L'écluc&ian den noun& où la langue échite Qt La pa/ro<strong>le</strong> ne<br />

bont p a au dépant n i d de ~LtueYLt à llintélUeuh de $OUR<br />

un p4ocèh pédagogique :<br />

1) Acceptm La pehilanne nuutde et accepte4 La cov,nnunauté<br />

deh boutrdcl : non pa comme un monde ù p& di1 monde<br />

deb evLtendnMka ma& comme un mande diddéhc& à 1'i.ntéhieuh<br />

de nvtfie monde. Fnihe choihitre ù ccnc peh?onne<br />

nuutde que na vie 6eha .


2} Pétrdoppen Ra pwée et En co~~ia~ce en noi. F'LfiteUgence<br />

vr'ent pah wz p~odiLt de &a lavtgue, ce n1ent pa<br />

Rn &mgue qui wt pnemcèhe : eRee A 'appde bu& Ra<br />

pmdEe. 1 ' wAe& @opode : "une Eco& à paaenff pLILt02<br />

qu'une @cote de Langue eX de RecAwie. TL phédente en<br />

nppennice ce gui ea;t RE~J?~,&& dam tm "Enboh&o&e à<br />

pensae p~i~l ~~~ duiihdd. Ceux-ci ont une joie à<br />

ma&pden, daa hecoWLiR à La &du.ngue, da no.Goa ditjdici&.&<br />

corne cetLe& de phobabulrs eR de Xogique do,%m&e.<br />

31 ZIevdoppe~ ta com~@rti&out, cZe&t-à &ne dévdopp~L<br />

tou.4 &en rmryenb avec XeaqueRd XPendwt notLhd pec&<br />

communiquea.<br />

5) P.pptren&e à p&a+ LtcutZew penae que : "la pmute<br />

ek La tecXwia LabMe ne dont pa dlt btLt;6 &eignab&en<br />

pu& 20u.4 Eed entjansd nad, cependant tout &e monde<br />

caraidène que p&m lt.t X'tl~hZvweMX nottnrd de to&e<br />

éducaXionW. f p, 33).<br />

ttdLLte~ ne nie pu que quetquen nuccZb peuvcld &%e oMena<br />

avec &n patLoLe chez &en .&oWrdh, ce bu& Le& exceyhliovts que<br />

E1oa pt~d datî_aeuneu~,em& po~h. La uto%me. [C. EOUVET).<br />

25 - HARRtS (Robert).- The Relationship of Impulse Control to Parent Hearlng<br />

Status, Manual Communication and Academic Achievement jn Deaf Chi1dren.-<br />

American Annals of the Oeaf, 123 no 1, February 1978, pp. 52-67.<br />

te huit de c@a Etuste enf d'examknen Xn ~WOM<br />

de<br />

Bfl'lmNe Coi&trotn chez .ta endm mua& CM &uneXTron<br />

der> vdnbke? : pmem entendad, ReCourts à &a cornmu&ca-<br />

2io~. aanu&e, et &Eh&& bcob&c~. 324 en&cuztn dou*db<br />

en&@ 6 4 fi? auln pa&b$acrzj 2 tW&: CC '*."iatckivlg ddfitvi tjigwre .ta$(* e.$ te t*Ptraie- a te?tfl. ta en4antx doench de<br />

pmed dow& on;C de.& deofta dignidYcaéivment pR@ étevéh<br />

de 3 oti 4 poRnt.3 que &eb entjad &ou&& de pmmb e&endan&.<br />

PXM L'end& a été expodts jeme à ta comuiziedout<br />

mume, p&@ de& nepoulda dunt aboxda~2e.&, mo&d dC<br />

d'eme.tltid, FA au& Lt m& de 2emp à dadine& un homme an-<br />

?%eh.<br />

26 - 3BRnAN (1. King) and BPTTISON f Robbin) .- A Referential Comunlcatlon<br />

Experiment with Foreign Sign Languages.- Sign Language Studies,iQ,<br />

qpring 1976, pp. 69-80.<br />

27 - KItAtJRA (Dolot-een) and BATTISON (Robbln) and LUBERT (Barbara).- Impafrment<br />

of Nonf insuistlc Hand Youementç in a Oeaf Aphasie,- Brain and Lancjuage,<br />

3, na 4, Oct. 1976, pp. 566-571.


28 - KOH (Tong-He) .- Cognitive and Social Development of Post Rubel la Deaf<br />

Children of Preschool Ages : A Fol low-up Study.- Proceedings of the<br />

Annual Convention of the American Ps.ycholoqica1 Association, 7, no 2,<br />

1972, pp. 705-706.<br />

Edhatian de Ijr endm do&& (né& apkèb une nubéote de<br />

La rnèhe,ibLUv& pendant 3 ans, monaavtt que Lem dévefoppement<br />

penceptueL, cogniti$, b&e&ectuQR e-t no&& ent<br />

compmabLe, vohe rneiUewi, que ceL& den endad entendana<br />

nomaux pendunt ta pé~ode p4éhcoLaitze. On peut penhex<br />

qu'une intehvenZiion paécoce, L ' W d o n d'une méthode<br />

de communication combinée et L'améLiomtion de6 capaccté~<br />

de communication den mé4a dont Len 6actem hpontwt~<br />

qui amenèxent à ce^ ténu.etats. Cependant, à L'âge de 5 ann<br />

Le dévQRoppemeni: de ceh endantn dut maqué pdh un déclin<br />

Léga m d nud@~ant pou4 qu'on Le hemahque. Ce qui ind.ique<br />

Les tii6~icddéd podbibLa chez cen en6avtt0 Lo/lnqul& atteignent<br />

un dtade ptu~ éLevé d w Le dév&oppem& conceptu&.<br />

29 - OLSOM (Jack R.).- A Case for the Use of Sign Language to Stimulate Language<br />

9evelopment During the Critical Period for Cearning in a Congenitaly<br />

Deaf Chi1d.- Pmerican Annals of the Deaf, 117, no 3, June 1972, pp. 397-400.<br />

30 - SILVER (Raw<strong>le</strong>y A.) .- The Ouestion of Imagination, Originality, and Abstract<br />

Thinking uy Deaf Chi1dren.- American Annals of the Deaf, June 1977.<br />

Quand LM ina;trlwnen& non ve~baux nont W é c s ad.& d'évaeue4<br />

L1imaginc&Lon, L'a~gUZdité eR: La pcuzsée abnakdte, on<br />

n'ape~~çoA;t que teh endad do&& ne hont pa~ à la &&ne<br />

da cn@nb e.&endavcts. La in,WLwnenth non venbaux uaXXhéh<br />

<strong>dans</strong> cen étuden comp4ennent dendim eA- pekntuned da&2 d m<br />

den cLahnen expé~mentuten dl&. La popuP.c&Lon aomde égde<br />

La popuRaüon entwdante ei nouvent L1exc&e comme Le<br />

montrrent Len menaen du"Tomunce Tent 06 Cnec&Lve Tkilzkng"<br />

eA- La tutabteaux drécheHe d'évduation conça pdh ta paodennew<br />

eA- Len a ~ e npé-ten n<br />

de L'éducation. L'atLt<br />

ne neht pas heuXement à évduen den capacité&, il ent clhi hi<br />

nécehsaine pom hemddia au déveLoppement du concept d'apuce,<br />

de dasde & d'ohd~ce cséqued&. Len dachen &tent<br />

élabohéeo à pahtAh d'expé!~Lencen de Jean PlAGET ou Jéaome<br />

BRUNER eA- noni: u.LLLhéeb comme ptrédenh ou podMeh&. La<br />

andqcsa ntatint.Liiquen monthent den gaiva digni6icati6n dann<br />

ben compétencen cognitiva e-t chédven.<br />

31 - SIPLE (P.) and BELLUGI (U.).- Memory for Non-Semantic Attributes of<br />

American Sign Language Signs and English \.iords.- Journal of Verbal<br />

Behavior, 16, 1977, pp. 561-574.<br />

32 - TOalLIN40M-KEASEY (C.) and KELLY [Rot~ald<br />

R.) .- The Development of<br />

Thouqht Processes in Deaf Chi1dren.- Pmerican Annals of the Deaf, 119,<br />

Oecember 1974., 693-700.


33 - VANOERYOUDE (Kenneth) .- Prob<strong>le</strong>m Solving and Language. - Archives of<br />

General Psychiatry, 23, no 4, October 1970, pp. 327-342.<br />

Ehn& poux combina k'appfioche mé2hodotogique indiquée pm<br />

H. Fuhth et El. Vehnon d a me i?-tu.de buh Ra phoca6~6 de<br />

hésotdon de pob&Seèmea. tthypoACbe était qu'a n%<br />

pas :<br />

ai de &&béne~tce au tGveau da pfioeadus de h & S @ ~ de^ ~ n<br />

~otieiimeb W é b puh deux gh0upe.b de mêma madéhlatXqueb,<br />

L'un d'en@m% entendanta et Btucu%e d'en,@&<br />

bot&&,<br />

b) dtintetracZion en:the <strong>langage</strong> e2 aptLtude a fiélsoudhe <strong>le</strong>a<br />

pnobliimens .<br />

1% endanlld do&& (ghoupe non ve-hbd) CA 18 en~antd &en-<br />

da& (ghaupe ve-hbd) &ent cho.ibid ddon da cahacté-<br />

h.hz%quea communen [âge, nexe, et Q. 2.) , la tréduE.t&<br />

con&iht&mmt R1hypo&è6e et h&quenL que Ba deux ghuupe~<br />

W e n * . <strong>des</strong> &xczA.ques nM&a a& de ztiiAa&e ka<br />

pm bfèm~.<br />

34 - YENDRYES,- Langage oral et Tangages par gestes.- Journal de Psychbfogie<br />

Norma<strong>le</strong> et Pathologique, 1950,<br />

35 - VERNON (M.Cay).- Relationship of Thought , tanguagel and Nonverbal Communi<br />

cation to Reading. - Thirty-Sixth Yearbook : Cl aremont Reading Conference,<br />

Claremont, California,m~, pp. 13/-149.<br />

36 - VERNON {McCay). - Language Development Relationship to Cognition ,<br />

Affectivity and Intelligence.- Canadian Psychologist, 13, no 4, October<br />

1972, pp. 360-374.<br />

En C & U &erî*/iverir& Eed e~z&m'% dout& ~#tlgéni.Ebttx,<br />

OPI peu2 déme Lens eh&& du bEv&oppm& du hgage e.t<br />

dea +v&üuta e~lvhonfientevctrteea hm Les &ac&i% c~gdtZwed,<br />

fgn&&ec;tnuaZ CA L1~nt~gence. De ce fic<strong>le</strong>ewé de .îWXétiatwe<br />

au dujet de ta communic~on vetrbde et no% ve.hb&ee, k'au;teu.%<br />

condut :<br />

a) que te Langage vehbd n'a2 pub nécaaduhe poux la<br />

penaée l cognLtion1,<br />

b) que Be prrocédé médLateuh de La penhEcr n'eh2 ,pab un dyhaZme<br />

de aymbo<strong>le</strong>n vetrbaux,<br />

cl que Re tangage vehbd n'a* <strong>le</strong> moyen de camunicaüon<br />

phetnien du phé consoi&, de E . ' ~ n c ou o du ~ mcLt.5- ~ ~<br />

&ieL a&aec&Ld,<br />

dl que Re.& &fid&nd &gLtMrtiqua eA <strong>le</strong>.& ".kp&" envinonnm&aux<br />

qui een héa&e& ne no& pas Ba p%emièfiea<br />

vahiabLe* dm ddéte;wLiv&ofi du Q,f,


37 - VERNON (McCay). - Sociologlcal and PsychoTogical Factors Associ ated wi th<br />

Hearing Los.- Journal of Speech and Hearing Research, 12, no 3, September<br />

1969, pp. 542-563.<br />

Rechenchen exista<strong>des</strong> dwr ka confio~ pilgchokogiqtteh<br />

e2 no&obogLqueil de;l do& sévètied. Ced donnéen hé~èvieKt<br />

un putenfi& i&eae&uiff. et <strong>des</strong> capa&ed cogUv&<br />

~&buéeis t?abedeaemeutt nomdeme&. Cepe~davLt, tes<br />

donnéen dwt da néusd<strong>des</strong> dcodahes et te niveau da connaiddanceil p&ode&dionne&en indiquent que ta popufatiouz<br />

da diidioten& auWdis e.&f de bemcoup au-dendous de La<br />

moyenne nationitte. CG donnéen d m ten %éusnda &anchent<br />

avec Ra héduRta;ts dm ken potema.<br />

L'échec de La ea/LeadaptaA.ion et de kléducat.Lon ohde pom<br />

~owr& &G phognummea et: ka oppohtwzxlt)eb apphophiéen<br />

eilt considéné came é&wt da naidon paemlètte de ce décalage.<br />

PEua ~pécidiyuemerg, den nechetichen indique& que E'adkiénîo~<br />

à me édüc~on higide, 5 une rné;thodalogie dtejzn&gne-<br />

IXRX M e & Ra pmo&e, à b'mpG6icntion, Ru ReWe<br />

Rabide. ek a da ngmboReil imwéd, au eieu de c&e qd<br />

uZ-i&i.&e deil techkgt~en en conjourction avec Ra daotqdotogie<br />

et &a langue da dignes, a diminué ken phoghëd éducdi;i6d<br />

de R1en&dnt: boad en seil chancea d'appn3ne~cit<strong>le</strong>.<br />

Abin de meme ilwr pied ded p&oghamme& de ilêaduptaX2on ek<br />

d'éducation h é ~ t a den , hpéCiai%Ra do8ven;t é;Dre dah-<br />

.Gdéd avec Red tréillLetm% : c'ent-a-&e avec kgad&e<br />

nourtd, te^ donnéeh &un via modèvien de m~t$i.age, &a a66ocia-<br />

;tiona, ta maladien menta<strong>le</strong>s et ka comvidcdan patrmi ben<br />

dédicientri auMdb. Cen*&n~ mgthen, comme cdLLi du<br />

"monde da entendam2 covLthe te monde ded douttdd" tj do&<br />

dincLLten.<br />

38 - VERNON (McCay) and VXLLER (William G. f .- Language and Nonverbal<br />

Communication in Cognitive and Affective Processes.- Psychoanaiysis<br />

and Contemporary Science, 73, na 2, pp. 124-135.


) ASPECTS SOCIAUX<br />

39 - BOUVET (Daniel<strong>le</strong>).- Les Sourds au Danemark.- Rééducation Orthophonique,<br />

98, 1977, pp. 513-538.<br />

Un poi& de vue impomizt nuh &a sowtds PA La hm-,<br />

cdd deb do~drdc, eux-rn&zw.<br />

40 - LARBIN {Clifton F. f .- T m iday Communication Between Deaf Child and<br />

Adult : A Deaf Professiorta1"s Perspective.- Beaf American, 27, no 9 ,<br />

Vay 1975, pp. 15-16.<br />

41 - OALGLEISH (Barrie).- Communication Preference and the Social Conditions<br />

of Language Learning in the Deaf. - American Annal s of the Deaf , 120,<br />

no 1, February 1975, pp. 70-77.<br />

ta %echl?nches A& La comwzidon panas? mo&& que<br />

La @uptlpag;l da parrd ho& incapabLa de hi.gne& iri àoiinb<br />

QU*& ae soient no& eux-rmbeb. S'%A rttdeA6eaf: .ta<br />

com&c&on w&e, &A geate~ uXL&2&5 boPPtgéni;liaeement<br />

non-figd-ua. Le6 pfiode6deWLbr e;t Le6 édueca<br />

~ ~ W e n CM t , gEnëa&, 8~ modeh de eo~mu&c&n &EA<br />

pm Xea pane&. Cette d&&on impose à Lten&ant une<br />

doubLe p&=ivu&Lon. En eh&@, cet&-cii n'at puA dedement<br />

pkivé, a caude de bon handicap phqnnque, d'un modëte aiquel<br />

il pdhe ae héBé&e~ pou4 Kpapph~bage ch Lmgage pdé,<br />

mctla de pl&, û. eaude da chcona.tanca dooi<strong>des</strong> in:ndiquéa<br />

p&ua h&, de manque d'un modèLe ad&e poun L'acqu*sCtion<br />

de bon Langage manuel.<br />

42 -, Deafpride Papers : Perpectives and Options.- Washington, D.C. :<br />

Deafpride, fnc., 2010 Rhode Isf and Avenue, N.E., Pash$ngton, D,C,<br />

20018, U.S.A.: 1976.<br />

UR *e_cue*e de 7 Xeea da fioh ~o-&ond&ta de<br />

Dmdphi$e. Peabphuie oii U& ahdaemW de& pmdonaen<br />

howtda eA de^ pcvielzts d'end& ao&&, un<br />

ohg&me Lt&$d pouh Les dm& da pmonna dot&rn<strong>des</strong><br />

p*: notment Rem dao.il .Etéducu&Lon. U~ze X.Lng&te<br />

bowrde indlque ce que Irepkébeucte d'avonh. pou Langue une<br />

Langue dont on voub a appd à avonh. honte, e.$ comment Ka<br />

6iehLë de bol eC L'acceptation de 60i corne pehaonne bode<br />

pansent né~QAb&ement pah La ~icshtê de au hngue. Pana un<br />

texte nnoshamrn~ue dét&é. éXabl.i.baant un p&éUme<br />

gidtAqu&, ptéconine un mode d1en6&gni?ment &a& aide&<br />

de La cotnm&&on &Me qui tend & ae, ~&nE&>eri<br />

bepUh6 qudqua mp~Ee~ : e@e p&e me educ&on véhcta-<br />

&Lement bangue avec un ~Lgnemerit: en Xangue amêhicaine<br />

dea bigna donne pah de6 ad&a &oa& eX wz evld&gnement<br />

m g E d donné pa*i dea &ad&.


La mène d'un enaavtt oouird anatgne La déponbesbion de<br />

aâbe dont dont viotimes Lw pmentn d<strong>le</strong>nQantn sowdh de<br />

La pcmt den npéci&ten. Cemén nw .ta nufi.M de<br />

L'enaant, & ne pewettt concevoh la aamieee comme un<br />

;tOuR. Un endant nowd nimpLemed un endant qui ne<br />

&ouve &e nowLd : 3 ent d'abohd un enbant. Cet appel<br />

aux pmenb powi qu'a Irepaennent Lema &oi& dan&<br />

R1éducai;Lon de Lem enaant, ne doub<strong>le</strong> d'une AnvMctüon<br />

pwnavtte auphSb <strong>des</strong> aduatv~ now& po~h qut& &eh<br />

dident à dideh Rew enaant.<br />

43 - DIPIETRO (Loraine) editor.- Guidelines on Interpreting for Deaf<br />

Blind Persans.- Washington, D.C. : Gallaudet Col <strong>le</strong>ge, Public Service<br />

Programs, 1978, 28 p.<br />

44 - GREENBERG (Jeanne).- In This Sign.- New York :Avon Books, 1970.<br />

45 - JACOBS (Lee).- A Deaf Adult Speaks Out.- Washington, D.C. : Gallaudet<br />

Col<strong>le</strong>ge Press, 1974, p.<br />

A patttAh de na vaste expéhience du monde den nom&,<br />

(Né bou!~d, de pmena nuufi.dd, mahié à une boufi.de ek<br />

ayant enneLgné pendant phès de &ente anb LQA ma-thématiqua<br />

à <strong>des</strong> endad noufi.d~) L'aLLteuh a& Len obdavation<br />

nuivantu :<br />

- A& La conWon du s0ufi.d dann La nociété. Lea houhd~<br />

sont, comme Les Noh, Lea Itaeienb eL Les Poilnohicainn<br />

aux U.S.A., Les membhea d'un gtroupe opphimé, C'est ce<br />

btatlLt de m.ifl~hit&tb qLM Lea handicape, pLun que deuh<br />

bufi.dhté. Les domch amé~cainn ont hécemment obtenu de<br />

nouveaux &oLtb. 10 ne Leeh doivent ni à La communicdon<br />

RoZde, ni à La technofogie de pointe, ni à Riuméfiohation<br />

deb ylho2hthène~. I& Le doivevtt à ce qu'i2.b ont eommencé<br />

à phend4e eux-m&a en charrge Len inb-ons et LU<br />

phogames quk Len concanent. D'où C&&MQA hé&ohmen<br />

fibéhaCticw. !dain même aux U.S.A., Lu noundn ne sont:<br />

pub EnCOhe conbLdé4éb comme dea ciAogenb à pcmt entiche<br />

- Au AU;& de R1éduc&on da endan*n nomdb. On a L'hab-Lti.de<br />

de dhe uue ni on donne Le choix aux nomd~. &<br />

chuAhont La vaie de La @kiXté, c<strong>le</strong>a.t-à-dhe Ra.Langue<br />

da higned. L1auReufi. penbe que ce sont Les enbeignanh<br />

et Les pahentb qui, pm Leufi. hedud d'ccfARine.4 cette<br />

bague, ont chohi Le chemin Le pLun daciRe. 1-b tjoacent<br />

Les endam2 bvwdn à ahanchih .tOd Le pa4coW qui Lea<br />

népme d'eux nu Lieu de Les fienconthen ù wk-chenun.<br />

Sdon Lui, l'apect Le pLud héphéhennibbe de L1ohd&me<br />

en2 ta 4é13/1ebnion à baqudke .il noumet L'enaant doufi.d.<br />

Sen tiEnuCtaz3 n'en junf.L~ient pub Le p&ix, Le rtuuux dw<br />

uiciimeb e5.t .thop CBcvC.


- Sm L1c.hWme. L'adew dofigne qu'aucw 6vc


49 - MOTTEZ (Bernard).- A s'obstiner contre <strong>le</strong>s déficiences, on augmente<br />

souvent <strong>le</strong> handicap : l'exemp<strong>le</strong> <strong>des</strong> sourds.- Sociologie et Sociét&,<br />

Montréal, 1, 1877, @p. 20-32.<br />

La dédicience e2 Re ~tcutdicap no& bw deux daces d'une<br />

même héaeiRé. La dêdicie.nce ent Le c6té phyhique, Le<br />

handicap at te côté b0Cid. L'auZeun appelLe canuena%vnneUement<br />

handicap L'ennembLe <strong>des</strong> hoLes sociaux<br />

intau d un individu en hdon d'une dédicience.<br />

7L n'e&Xe pad de heB&an durcote eme Bu déhicience<br />

e-t te handicap. Ce qui n'en$ qu'une dédi~efice &ara<br />

coaéquenc~ majeuna d m kdfe bociéké ou danb tel<br />

contexte peuA devenih un Rawrd handicap ail<strong>le</strong>m. Le<br />

hczpzdicap ped donc ;?&e héduit de deux mati.28~ :<br />

bt pm une ctcdioiz C!R d&e&on de La &o&E.tS v.&crnl -<br />

pu& une &aur6doerWan da ~romed QA de L'o&gzgitiUcrdo~<br />

nocida - 3 nêduAhe Le ha~dicap.<br />

PheizanX. L' exempLe dw nom&, L'auteun mo&e en quoi<br />

une ac2ion cen.xkée AW ta dëdicience pe& auoh pou&<br />

connéquence d'augmenta Le handicap.<br />

50 - PADDEN f Carol f and MARKOWICZ (Xarry f . - Etu<strong>des</strong> <strong>des</strong> conflits cul turel s<br />

entre <strong>le</strong>s cmunautés de sourds et de personnes qui entendent.- in<br />

Proceeding of the VI1 World Congress of the World Federation of the Deaf,-<br />

mver Spring, Maryland : National Association of the Deaf, 1976,<br />

pp. 411-413.<br />

Lea auteam p@be&ent me trechmche pohtant nwL un gtroupe<br />

dSé&Cita& qui cameneé Lem pnedètre année à<br />

Gmaudcst CoMege &a&& &va& CU de contacts antértiew<br />

avec dJattfrtc&<br />

dowrda, eX qui kze conn&baie%t , pu.% Cornépuent<br />

pa.4 & langue dao 6ig~e~1. Cehtainb ptioblème/~ e;l:<br />

con6iku henC0kUk84 pm cw étudiantd dw~ant Beun péhLode<br />

d'adapt3XaR;ion à une nouv&e communauté nont phënenféh,<br />

ainbi que qudquen d&m.tégies unpLoyëw pm ceux-ci dann<br />

Leun e6doa.t d'adaptation. L a étudiantb du gtroupe expéhurienM<br />

ofit bub*. un& exdl~skon i?o~qu*i& &ont a.mkvéd d<br />

G&aude;E. ta cornunadé den dound&, Corne $ad ghoupe<br />

nino&iAa&e, ne pehm& dw abnociaüovl.~ ir&imen avec<br />

ba membhen que ni L'ividividu mmitjesLe un compoQmerd eX<br />

une compétence fingu&xXque apphup%Lée.<br />

51 - PCKOQ?!:Y fD.H.).- Entendre avec '<strong>le</strong>s Yeux. (Extraits <strong>des</strong> actes du premier<br />

seminaire oecuménique de formation pour responsab'<strong>le</strong>s chrétiens tra-<br />

vaillant parai <strong>le</strong>s sourds).- Ge&ve : Editions Labor et fi<strong>des</strong>, 1972.<br />

52 - QUIGLEY (Stephenf (editor). Interpreting for Deaf Peop<strong>le</strong>. Washington<br />

D.C. : U.S. De~artment of HeaT'tn, Education. an6 Welfare. Social and<br />

~ehabi litation' Service, 1965, 140 p.


53 - SPRADLEY (Thomas) and ÇPRADLEY (James) .- Deaf Li ke F<strong>le</strong> . - New York,<br />

Random House, 1978.<br />

54 - VERNON {M. f and %AKUWSKY (B.).- Deafness and Minority Graup Dynamics.-<br />

Deaf American, 21, 1969, pp. 3-6.<br />

55 - WILBUR fR.B.1.- The Lingu$stics of Manuaf Janguages and manual systems.-<br />

i n Lloyd, L.L. (edi tor) , Communication Assessrnent and Intervention<br />

Strategies ,Bal timore : Unîverslty Park Press.<br />

56 - WILBUR (R.B.1.- American Sign Language and Sign Systems : Research and<br />

Applications.Ba1 timore : University Park Press, à paraytre.


e) SANTE MENTALE<br />

57 - BEST (Patrik KI.- A Review of Deafness and Mental Health : A Development<br />

Approach.- Journal of Rehabilitation of the Deaf, 7, na 2, October 1973,<br />

pp. 15-22.<br />

Andyne den &ide& pohnibfen de La nmdixé nm Pa nanté<br />

mentde ,<br />

$1 à pm~L& de ka .théoiUe den 8 btaden de dZvdoppement<br />

d' ERIKSON,<br />

2) du hénuRtat d'une enquête duf~ ta danté mentde de<br />

k'écake poun Len bomdn de c&&oh&e.<br />

L'accent ent n& nm fen condéquencen de l'abae~ce de<br />

ghddicdtion dann &A échanges hécipkoqued dand ta<br />

comu~ca;tion duhant Lecl p%emiè~en ccnnéen de L'eizdant<br />

n oukd.<br />

L'enguete in&yue : qufon fiouve généhdemevtt La<br />

maeune image de h0-i chez L'end& nomd de pattwa<br />

douka'b, que Ru endam aodb de pwientn entendand<br />

qG nuivent da coum W a u t t La comu~cMon $&de<br />

ont fen m W e m héniLetata ncoL&en.<br />

58 - CANTOR (Dorothy) and SPRAGINS (Anne).- Delivery of Psychological<br />

Services to the Hearing-Impaired Child in the E<strong>le</strong>mentary Schoo1.-<br />

American Annals of the Deaf, 122, no 3, June 1977, pp. 330-336.<br />

IL ntg a pai eu aux U.S.A. de phogcanme dédidsant Le<br />

trûte den pnychotogue? ncoP&es aup%è& den endam<br />

bomdn. (11 y a 61 .O00 enda&& bouf~db dano Len écaber,<br />

phimaihen). Cet ahticLe andgse de dugon détaieeée &a<br />

outil2 et Len Zech~quen (ex : intmphS&at bpéoid,<br />

et comptémem ngcehbaiha POL& fPaUfiGtiLCLüon den<br />

tena atanddandihén f dont Pen pbycktoLogues &culaiha ont<br />

becloin agn d 'appoht.en fa navicen apphophiéb à Pa popimon<br />

da dé&icients au&d&. <strong>le</strong>& pbgchoLogue~<br />

peuvent, ghâce ces Zechiziquea, étendte te&. hibadé,<br />

kewr connaiaaance et fem compé2encu <strong>dans</strong> dc(dé/reuLcs<br />

domaineh :<br />

al L'évduation de t1intUgence, de P'intéghaüon<br />

vhuo-nio;tiuee e,t du dévdoppement émo;tionneb,<br />

bl Lu pW{icdon dtl -E'6dticcltio~,<br />

59 - CHOUGH (Steven K.).- Chal<strong>le</strong>nge of Psychiatrie Social Work With the<br />

5eaf.- Journal of Rehabilitation of the Deaf, 3, 4, April 1970.- pp. 7-25.


60 - CLAYTON (Lynette) and ROBINSON (Luther O.).- Psychodrama With Deaf Peop<strong>le</strong>.-<br />

Arnerican Annals of the Deaf, 116, no 4, August 1971, pp. 415-419.<br />

Len auden corzccinnant Xe pychodhame montheMx que cdui-ci<br />

at WcuRietrmenX bie~ adapzé aux d a d a auWLdd pmce-<br />

qu'fi tee@ petund de d'exmert 2oMment et &pontanément-<br />

Tf pe& &e d.LWé aadi b.L,~en avec de* patLe%t% dom&<br />

qu'avec <strong>des</strong> pa-tients edendw ize pdant pan. te théha-<br />

peute qui ut&%e cme fechkque /reeo& Ù une wakkéXé<br />

de métkoda de communication : wocde, Ledute Labidc?,<br />

Lmgue d a nignea, dact~lologie ot jeu thÉlk%aL. Leb<br />

diggékeW kOEeb .thétapeua%queb U t ! & pou& accompL& <strong>le</strong>b<br />

changementn dc compohteme%t% y dont clAculté4.<br />

61 - DENMARK (John) and WARREN (Frank).- A Psychiatric Unit for the Deaf.-<br />

British Journal of Psychlatr~, 120, no 557, April 1972, pp, 423-428.<br />

C d atllticte d l ; d une d é de 26 .Ci.& paut pat&rzts<br />

sa&, La bede de ce gme en AngLctme. Les nmwieic~n<br />

doivent etire &$piqua du @Lt que &en dom& phodun&<br />

d'age plideingud &O& w% gliaupe ntuzohi;t&e a4f& de4<br />

p&obLèn~cls de comdcatto~, de m&don dtadap&gon<br />

qui Eeuh aoni pkopkeo. Lea pnR<strong>le</strong>d artt douvent douggeht<br />

de &'.botemen2 cst peuvent paZds&~r da pnobtèmen de compatctement.<br />

et d'adaptation. Gépiékdement, mmqueizt de<br />

matutLtB, Li% dod êgoce&Ùqueb, ou ont deb p~onnuéd<br />

exp.tadiva.<br />

Le Langage.. Leh capacitéa ohaeeh, ta connaidbance génékde,<br />

<strong>le</strong>s hhudk~ted éducatiwen, d Leh noka de ;tirau& boni<br />

géné/rdemeM hmddaidantd. 1L ebt commwz de ~&ouve~i<br />

chez cen pa;tie& den m..ikaXonb ga&deb pehtmbéea d<br />

une mauvae irttcrgkatiotz noch<strong>le</strong>.<br />

62 -,Gallaudet Today : Mental Hearth and Deaf Persans,- Washington, D.C. :<br />

Gallaudet Col<strong>le</strong>ge, Office of Alumni and Public Relations, Fall 1978,<br />

52 p.<br />

63 - RAINER (J .D. 1 and ALTSHULER (K.Z.) ,- Comprehensive Mental Heal th Services<br />

for the Deaf.- New York : Columbia University, 1967.<br />

64 - RAINER {J.D.) .- The Ro<strong>le</strong> qf Cornunication in the Emo"Eona1 and Sacia'i<br />

Oevelopment of the Oeaf .- F3ftl.i Congress of the World Federation of the<br />

Zaf ,lJarsaw : Polish Scient?-fic Pub7 ishers, 1970,<br />

-


65 - ROBINSON (Luther):- Sound Minds in a Sound<strong>le</strong>ss Wor1d.- Washington D.C. :<br />

11.S. Department of Heal th, Education and Welfare, Pub1 i c Heal th Service,<br />

1978, 147 p.<br />

66 - ROBINSON (Luther (Edi tor) .- Mental Heal t h in Deafness.- Washington,<br />

D.C. : St Elisateth's Hospital, 1977. 136 p.<br />

67 - STOKOE (William) and BATTISON (Rabbin).- Sign Language, Mental Health,<br />

and Satisfying Interaction.- Ga1 laudet Col<strong>le</strong>ge, Linguistics Research<br />

Laboratory, Washington, D.C., 1975, 26 p.<br />

Le point de vue pnédenté pm La uteu dfappode a celui<br />

qui cons&& à voAh La sm&é comme une paSlotogie qui<br />

atteint t'individu edm. Au .Lieu de de centna nwr La dm-<br />

&é en dai, & a 'intéke~dent aux pmonne,3 domda ellumê.tned<br />

a, en pahticuRieh, à Lem communic&on e.t à Lem<br />

compohtement socLat. la pensent que L'individu dowd ci0i.t<br />

Zthe connidéhé non paa comme quelqu'un à qui 'R mmque quelque<br />

chone, mah comme qu@ulun qui a dû appnendtre d'us<br />

mogenn de hecevoM une inindomdon dwr Re monde, d'au*nes<br />

capadté& peuh duhvivtce, eA dlaLLttia nègLed dlintaaoüon.<br />

C&e &ddEkence 4n.t cap.iXde pouh te paadage da &%ats,<br />

Rf évhation, Re diagnosfic eX .Ka -théhapie d w Re cadhe da<br />

davica de dante menme poun Les 60wrd6.<br />

68 - VERNON (McCay) .- Mental Heal th, Deafness, and Communication.- Oemana,<br />

2, 1974, pp. 7-11.


III - EDUCATION<br />

69 - ALEXANDER {Kenneth R. ) .- Forgotten Aspects of Total Communication. -<br />

American Annals of the Deaf, 123, na 1, February 1978, pp, 18-21.<br />

Cet ahtic<strong>le</strong> mohe que centaine6 éco<strong>le</strong>s pouk <strong>le</strong>6 nowrdn<br />

qui pontent <strong>le</strong> tub& "Comm&cation To.theeW hépondent<br />

à da c/%iXèhe6 WzQu~~&antn po~c de#& pemetthe de<br />

pohteh un 2e.E Label. t l ~ exptoae ~ e centdm côtés<br />

de la comunicdtion kokde qui o& éké négiXgéd. De plus,<br />

Pt atLtewr donne un aventidnernw2 dut ta eddens pondib<strong>le</strong>6<br />

à dong kerrme et fa pliobEème6 ponbibfa auxqueRb la<br />

pliodeanionne,F~ peuvent avodi à i&iae dace à cauhe de ce6<br />

négligenca e* à cauhe du manque d'&doMé <strong>dans</strong> la<br />

d e en oeuvhe <strong>des</strong> paogaamme6 de communicaz2on totde.<br />

70 - BABBIDGE fH.) .- Education of the Deaf in the U.S. .- Report of the Advisory<br />

Cornittee on Education of the Deaf, Washington, D.C. : U.S. Government<br />

Printing Office, 1965.<br />

71 - BOUILLON (J.P.) .- Compte Rendu d'une visite au Gallaudet Col<strong>le</strong>ge<br />

(21 Juif <strong>le</strong>t - 5 Août 1978).- Ron. Paris 1978.<br />

72 - BOURIGAULT (Gerard).- Langage <strong>gestuel</strong> et cornnunication.- Communiquer,<br />

34, Décembre 1977, pp. 6-13.<br />

73 - BOUVET (Daniel<strong>le</strong>).- L4Education de l'enfant sourd et l'acquisition du<br />

<strong>langage</strong>.- Rééducation Orthophonique, no 100, 1978, pp. 125-132.<br />

Une paoponWon de "bheingLLinme paécocew (.tangue da<br />

digne6 ptua langue oh&ei powr &'endant nomd adin que<br />

lcln C O M ~ D I M dlapphmnage du <strong>langage</strong> - "bain de<br />

lmgage" et "plaAdi d8et>te comp~"-pdnent We téd-<br />

dé& pouk comme powr k5touX en&wt L7 une époque 4CCOn-<br />

nue delmdnante pouk cette acquhdtion : de6 pdhlia<br />

annét-n de ltendance. (M. R Uon)<br />

74 - ROUVET (Daniel<strong>le</strong>) .- Pédagogie de 1 'enfant sourd : réf<strong>le</strong>xions à partir<br />

de 1 'oeuvre de M. Degérand0.- Rééducation Orthophonique,no 96, 1977,<br />

pp. 315-333.<br />

Cet a>t;tic<strong>le</strong> yJtléne&e L'oeuvae de Degéamdo, AdW&trctteuk<br />

de l*imM Rogd de6 Souk&-Mueta, échCLe en 1823 :<br />

"De ltEducation d a Sod-Mueta de naihdance". Tou* au<br />

Kong der, &oh gnanda pahtia de cet ouutrage akahknt<br />

da pdncipa pédagogiques, de likis&die de"llaht d'inb-<br />

&uhe &es ooundd-mua%" ei da aechehcha pouk amélioaeh<br />

c& l'a&tn, OR découvlie une aéd<strong>le</strong>~on d'une actuaeulé<br />

bnûkiante ~LQL te nuukd e* non &oLt à ia &6déhence,<br />

"han v&& tafigage conve&orzndJt [ edui den &.Lgna 1 ,<br />

L'abhokue nécesaité d'y necad pouk éa%b&h avec PuA.<br />

une vé&tabte commuP.ficaXiurt et penm&th.e un déveLoppement<br />

inxe@~c.tud il: aAdec.tX6 hmmo~Leux. ( M. BaRtddoni.


75 - BOUVET (Daniel<strong>le</strong>) .- Le droit de 1 'enfant sourd à la langue maternel<strong>le</strong>.-<br />

15 p. à paraftre.<br />

76 - BRAINERD (Susan Et. f .- 8re Audiologists Strict Oralists,- herican Annals<br />

of the Deaf, 120, no 5, October 1975.<br />

Il 6 'aga & dtun campte hendu da héd&& d'me enquae<br />

auphira dtaudAotugAtes qui monthe que ta majo%Lté d S a e<br />

eux ne. dont pub da%Lctement o&;t9b, Une conceudion qui<br />

@&,te la c&asdidLcation &aUan~zPkltte d a audlolaghtes<br />

.~WL <strong>le</strong>s codovennaa dotteevéea pan Ra mEXhodologLe de La<br />

cumdcdon <strong>dans</strong> te can de dw&Xé.<br />

la majodé de ceux qui hépondihent in. cct.te engu8e davodaèheni:<br />

comwX.cdon muse da~za La plupaht da phaghaes<br />

andte nit entend&-<br />

77 - BRILL (Richard G.),- Total Communication as a Basis of Educating Prelin-<br />

gually Deaf Chi1dren.- Communication Symposium : March 13, 1970, Mary1 and<br />

School for the Deaf, Frederick, Maryland, pp. 7-14.<br />

78 - CACCAMISE {Frank) and BLASDELL {Richard),- Reception of Sentences Under<br />

Oral-Manual, Interpred and Simultaneous Test Conditions.- American Annals<br />

of the Deaf, August 1977.<br />

79 - CICOUREL (Aaron V.) and BOESE (Robert (Je).- Sign Language Acquisition and<br />

The Teaching of Deaf Children : Part. 1.- American Annals of the Deaf,<br />

117, no 1, February 1972, pp. 27-33.<br />

CICOUREL (Aaron) and BOESE {Robert J, ) ,- Sign Language Acquisition and the<br />

Teaching of Deaf Children : Part. II.- American Annals of the Deaf, 117,<br />

no 3, June 1972, pp. 403-411.<br />

C d artt;icee didctL3:e de& plrabLEmed éducaX;id& da do& OU &endW Rh*& de panen& dowtcba rsl de $a&? te<br />

pint au& tes h é a m concexnant &angag& ~2 cCuRttthe. La<br />

langue da dignes y est didcdée pan happoht à % g4.amnhe<br />

$némtXve WdoWo~rnde<br />

02 aux &~VLLUX $ai& epl docko-<br />

.eing&Xique. Et,& jondements &êahiqueb du dévdoppement du<br />

<strong>langage</strong> et tu camdcntion y doni: &ctLtEd.<br />

80 - CRAIG (W.N.).- Effects of Preschool Training on the Deve'lopment of<br />

Reading and Lipreading Skills of Deaf Chi1dren.- American Annals of the<br />

Deaf 199, 1964, pp. 280-296,<br />

-<br />

81 - DREILLARD (J.N.).- Langage <strong>gestuel</strong> ;t cornunication tota<strong>le</strong>.- Revue Généra<strong>le</strong><br />

de l'Enseignement <strong>des</strong> Déficients <strong>auditifs</strong> et Liaisons, avril 1976.


82 - Educating Deaf Children .-The Total Approach.- California : Santa<br />

Ana Unified School District, 1971, 21 p.<br />

DebdptLon de LfW&on de Xa comnzunicat;ion XaRaRe<br />

dm LfEduc&on d'eyrhw dg& pxacotatrte et dd'ELirven<br />

de X1écc& pude, <strong>dans</strong> te p4ogme portz .te.& dé~L&~&<br />

au&$s de ttécoLe de S&a Ana. La commdc&oa toMe<br />

eat exNquée comc éRa& .tfapphedsage de L1auWon,<br />

de ta ppahoe, de % tect~e dabin&e & de Ra lmtgue ded<br />

aig~ed. Ceht:din6 anpea du ~ogkme d é U se kappohieMt<br />

à ûz pnzpatlalaon dea pmem2 a à tee~&gnement en comuvUcatiovz<br />

Xokde, au gmd nombne de v&i2eunn de L1écofe,<br />

à La que4Xio~ La pLa oouuent pobée pm &eh v*di.tewn, aux<br />

aduaéb daant <strong>le</strong>a &oh dehutièhea anndeh QU' eUea<br />

b'adbeddent aundi bien aux endu entendw qu'aux endu<br />

dédicienta a u ~ ~ aux b , "Achievement6 Tua", à La héac-<br />

AA.on d a p~~odedse~ à ta communication totde, à %<br />

4éadon da pahenta dei endm entendma engagés davin<br />

Xe phogmme, aux néactiona pdychoLogiqua da endaute? mal-<br />

entendanta à La comunic~un $o&.te & aux abb~vahiulzd<br />

du dinectetln. au ouj& du ptrogme. Le p&og,%me a é2é<br />

jagé &$A poM~went<br />

pm ;tOa &eh p&&pW.<br />

83 - FURFEY (Pauf tfanly],- Total Communication and the Baltimore Deaf Survey.-<br />

Anerican Annals of the Deaf, 119, no 4, August 1974, pp. 337-382.<br />

Adin de. dMWneh dana L'éducatio~ CLe~~icaChZ:g de La<br />

méthode ahde et de La commu~cation 2oXate, on a p d<br />

au hamd un échWon de 137 noua& de BaetUnohe qui<br />

avaienA été <strong>dans</strong> dea écoteh spécia<strong>le</strong>n pou ooWLdh ou qui<br />

étdent membhen d1dddoc.iatiovld. Leh buje;ta nyant dXê <strong>dans</strong><br />

un LnkennaL U a n t ta commdc&an totde étdent<br />

alYeivttb d'une pae dlau&on ptLLb gmve matn comuvtiqden*<br />

aubai biea avec Les entevldm ek tmgemen* miwx<br />

avec XQA &eh 60tlhdb f3a>~ apponMun 2 ceux QUA: avaient<br />

EZé d m m extmdt W a P z t t'okUme. LM nés&atii<br />

bévdlèneitt at~bdL que &en pmonned a@& Len p h katLteh<br />

p:endohmancea d m ta connnwLicdorz ava e&epzdM<br />

ék&eYzL LM do& Lttteim de sua&tE aphils L'acqtLidiGon<br />

au indivkdc& ay& dZhp..ttayt& nestej mczZ.i%65, que<br />

fa comMc&on manu&e &X& hponZ:ante dana % docia-<br />

Li~Lttio~ gnAce Z 4Ln vie de &ub e,t aux au%vLtéd *te&gieulrea<br />

eX que Lea etèvea &an2 d m<br />

&A @CO&PA U a n 2<br />

ta m&thoded oriaethteh ai haie nt dea pnognrla minimaux dand<br />

Lea oujm bcofainej e,t oe maintenaient dam im do<strong>le</strong>ment<br />

du à teuh lchec à appnendhe,soLt Le Lmgage on&, boa La<br />

communLc&.îon manuel<strong>le</strong>.


84 - GARRETSDN (Mervin O.) ,- Total Communication.- Vol ta Review, 78, no 4,<br />

May 1976, pp. 88-95.<br />

L1ut.&euh dévdoppe Le concep2 de eommwzication -tofde,<br />

examine Les é&me& anaux et manu& d m Le p40ca6t~5 de<br />

communicccüon e.t ptlénente Lea 48bu&t& <strong>des</strong> hechenches<br />

auh La phognmeg de commwzic&on Aa-tde pouh Le4 doundci<br />

aux U.S.A. 1& phopOb& d a pnoghammes de comunicdofl 20-<br />

tde qui t~endohcent Le pnogmme audiol04d en pLanidianR<br />

<strong>des</strong> pékoda de cLaadea népahées QX d a pé.tiodeh indi-<br />

viducieeea pouh L1appnertüdnage a uW6, La Lectuhe Labide,<br />

et La paoLe.<br />

85 - GOLDBERG (Philip) and BORDMAN (Marcia).- The ESL Approach to Teaching<br />

Engl ish to Hearing-Impaired Students .- American Annal s of the Deaf,<br />

120, no 1, 1975, pp. 22-27.<br />

86 - HOEMANN (Harry W.) and ANDREWS (Car E.) and FLORIAN (Vicky A.) wd<br />

HOEMANN (Shir<strong>le</strong>y A. ) and JENSEMA (Car1 J. ) .- The Spelling Proficiency<br />

of Deaf Chi1dren.- American Annals of the Deaf, October 1976.<br />

Dea tafi de dactytologie paadén cf L1écoLe pouh La<br />

boWrdd de FLakde con&*hment &a h é n W dtéZudeg an-<br />

$é&ket~t~b, à navod>r :que Les adotacentn douhdd épeMent<br />

Zhè6 bien. Le champ de ced étu<strong>des</strong> duit é-fagi pah L1&-<br />

&uducZion <strong>dans</strong> La p&&pation aux ted2% dten&ants de<br />

6 am.<br />

Excep-kian ,j&e de mofi dont La di6diclLeté comapond cf<br />

wz niveau de 6 ou Sème, .t<strong>le</strong>ndant nouhd épeL& un*. bien<br />

ou mieux que Les nomeg obnehvéeg chez Les entendad. La<br />

meuhJ phonzfiques é;taient haha. Les oapacd


89 - KOHL (Herbert R.).- Language and the Education of the Deaf.- New York,<br />

Center for Urban Education, 1966.<br />

90 - KOPGHICK (£<strong>le</strong>anor),- Maistreaming Deaf Students Uslng Team Teaching.-<br />

American Annals of the Deaf, June 197'1,<br />

t8aLLterut noun popode un expodé b&t un phoghme de coi!ducdn<br />

dont ta pa&ti&pant~ uc?vsdent de R'écoRe de<br />

Ilmytand pom E u 6 0 d & d'une $cote phimaxhe pubuque.<br />

Ce pmg+me ebt &ue en ce qu'4.t i&Z&e me EqlLipe<br />

eMeignante @&Ot qu'an Z&e&-LMehphè.te d m Ee bLtl<br />

d'enseignett <strong>des</strong> entend- et da &OUR& danh & &me<br />

d&e de c&.&be. Av& d1étab~ ce phoghUme, on donna<br />

poddibUê aux édéua et enneignam de L'PcoLe pubkigue<br />

phimaine de hecevoh wî e~ld&gnmePtt de Ra tangue d a<br />

nhgnen. Peb uhLteb eirheuzt GELL mixe Ben étèveh QA Le<br />

petlhonne& da deux écota. fi& ét&ued dotltrdn &.&eKt<br />

chohh ~OWL pcuu%


93 - LITTLE (James A.).- (editor); Answers.- (Ron.) Santa Fe, New Mexico,<br />

U.S.A. : New Mexico School for the Deaf , 1970, 199 p.<br />

F& poutr Les pcutenta d'en@vA doun&, ce necua est<br />

une comp*Rdopz df expodéd czt de eechenches &&es m d i<br />

bien pm d~ doutrdd que pm <strong>des</strong> entendam concennéd<br />

pa* lfen&mt dound. tes mX.i<strong>des</strong> <strong>des</strong> pmW hacontmt <strong>le</strong>m expéGentes pmonn&e6 &O& &es en avant. Vea expodéd<br />

pati. de6 dpé&&hfes da pho&edbeuht, do& d& à<br />

l'adhade <strong>des</strong> pmw. Ces expodéd &&e& cl& dLdaéhentes<br />

quesUoMd taes Que La pgchotogie de L'EducaXion poutr<br />

Les nnwrdb eX la commwÛicaLion totde avec L1evtdant ba&d<br />

peés co&e, la pmo<strong>le</strong>, La tectwre Labide, L1appeem%oage<br />

ad&Ld, cd Les a6pect6 auciloLogiqua de La dundLté.<br />

94 - LITTLE (James A.).- Total Education for Deaf Preschoo<strong>le</strong>rs : The New<br />

Mexico Approach.- Peabody Journal of Education, 51, no 3, April 1974,<br />

pp. 198-202.<br />

C d d d e démi2 Le phoghmme dlune écoLe Ubhe de<br />

New Mexico poun Le6 doun&. Il d 'agi2 d fun peoghmme<br />

d'éducdorr Aotde poun 55 en&- 60t~f~dA<br />

h é p d dan6<br />

5 vLUes. Ces entjantd do& d'âge péncoLaVLe eX au dXade<br />

paéfingud. Le poghammc do2 Les dwvhe j~dqu'à l'âge<br />

de 21 aMd.<br />

On y &ouve dincutée .î'kisto&e du p&Ogh#mne qui dub2<br />

quelques chmgmenta :<br />

a) L'âge d 'entirée étant de 5 ans au début du paognamme<br />

a été mené plu tcutd à un âge m d i jeune que<br />

pohbib<strong>le</strong>,<br />

6) R 1 ~ a Ü ode n L'éducation tozde adln de .then<br />

auantdge <strong>des</strong> dta<strong>des</strong> de dévdoppement phécoceb,<br />

Les tréduetatcl do& eesda~C& que Le moyen de conrmwzication<br />

-tiOn Le ptuh udapXé poun Les doun& ph~do~dE> phk&WIbumx<br />

est & tmgue <strong>des</strong> dignes biefl que Le bu2 boa de hendrre<br />

Ltefl&ant Le pLub oed pobdib<strong>le</strong>.<br />

95 - Mc CLURE (William J.).- The Rochester Method and the Florida Scho01.-<br />

American Annals of the Deaf, 120, no 3, June 1975, pp, 331-340.<br />

96 - Methods of Communication Currently Used in the Education of Deaf Chi1dren.-<br />

London, Royal National lnstitute for the Deaf, 1975, 158 p.<br />

97 - MINDEL (Eugene D.) Deaf Education : A Child Psychiatristls View,<br />

Peabody Journal of Education, 51, na 3, April 1974, pp. 153-161.<br />

Uur pdyckrtttie dfen&m& dhcu.te <strong>le</strong> paogmmme de communi-<br />

cation totde pun endant6 do~h& d'me éco<strong>le</strong> phVnuL8.e<br />

exemplaihe, Lea eéaotions den pmem va-à-ub de l'enbant<br />

doclnd eX Le hôte du pho&esdeun de &'enda& dound. IL a


noté La <strong>le</strong>nteuh du nyntème éducdd à héaeineh L'inhuddi-<br />

nance de da méthode ohde pouh une commdcdon adéquate<br />

du nound. On y thouve d é u un ph0ghUnm qui ii&&be La<br />

communication tatuLe avec 50 nouhds && de l'âge pé-<br />

ncoLaine ju,5qu1ii un niveau de 7ème et appahtenant à tu<strong>le</strong><br />

éco<strong>le</strong> ph.in~lzaine nomde. Le phoghmme cornphend wni une<br />

équipe de 16 mcmbhes : enseignan;ts e* nuppoht. Les héa&onh<br />

pnychoLogiques <strong>des</strong> pahed avavtt L'enakée de teuhil en-<br />

danta à lPécoCe y dont d éee? comme haMimant Le? ghiedn<br />

idaux, en.%.hainavLt <strong>des</strong> diddicuatén mu<strong>des</strong> eA de La<br />

cuRpabiL2é. Les &ah% cma&é&.tlque? qui y oont dé&<br />

in&quent que Le? endana2 nouhdd d&n&tt.t que Les entend-<br />

épho~V&& vh-à-u& d'eux un d&ment négaüd et de peuh,<br />

que L'uRALLbation de Leuha cohp~ comme moyen d<strong>le</strong>xphe?oion<br />

&que d'étxe oddenhive pouh de? entendd et den monfien2<br />

que Les endanh nowLds ont besoin d'une éducation qui<br />

conhf~uhe Leun vaReun pmonneUe.<br />

98 - MINDEL (Eugene il.) and VERNON (McCay).- They Grow in si<strong>le</strong>nce.- Silver<br />

Spring, Haryland, U.S.A. : National Association of the Deaf, 1971.<br />

Le bLLt de ce Uvne en2 d'expoaen La adcdon de L'en&&<br />

douhd eZ de da &&fXe. Po& p&éd&en cme dh?udon<br />

objedve, de? &eu<br />

d'une @on qui boa tout à ~ctit<br />

ont tenu à hen&e compte de -toded de? impficaüonh de ka<br />

am&é. En nlappuyavLt nuh une &èb ghande docwnentaüon,<br />

.Lh M e n t d'une 6qon cLhe PA abotulabde, te? nujeth<br />

suivant : La héadon de? pmenth devant La découvetLte<br />

de La dutdi.té de teuh en6ant; La dédiWon de La nuhdLté,<br />

den eue?; Le? examenh audiomé~quen, L1appmeAYage; Le<br />

dévdoppement adde&d, inteQe&u~, Ringda2que et<br />

hocid, L'éducation de L'endant nouhd; <strong>le</strong> ntatut da ad(&tes<br />

no& <strong>dans</strong> da nociété et Leuh compohtement nocid.<br />

3L hennoht de ce eivae, qu'il exAXc un Eécaht<br />

dtrdque eme ta &zi& te& qu'Li3 dont d a La eaé&é<br />

& La daçon dont AR6 dont intetptiétCn pm La ~ocLéXé hem-<br />

pUe de méjugé4 à t' égatrd de .Ca nrv~ué. Cf eb* que<br />

La phécepzpa nehvant de base à R'édt~cafion de Li endant<br />

aowid, ont &euha aaDinen dand cen a ph&&. La ~o&étE<br />

thaite d*une daçon bien déhinvoLte wze p&e de ne? mem-<br />

bha qLLi auhaient &o*;t ii beauaoup pRub d'égahdd. Un <strong>des</strong><br />

phéjugé.b ma jeu^. est ce.eLLi de La ptUmau*é donnée à La pano<strong>le</strong><br />

d m L'éducation de L1en6ant no&. Cet état de chone e?t<br />

étabei clan! te& compte de? besoina héeh de .Lten6ant douhd.<br />

Poun Lui, puhqutCe n'entend pal & panoke ut une techni-<br />

que did6icLLe qu'il exme d'une &on ahAi&ic,i&e. Sa<br />

cornunication naZuh&e e?t une commdcdon ge?tu&e.<br />

CeHe-cL penmet &Cd tôt, aux envi/rona du 9ème moh, une<br />

communication evtfiLe Le ta& pe2.S en@&, na mehe et Le?<br />

auit>tes membhen de La 6 d e . C'aR &inai que ka péhiode<br />

c%&ique cit opfimaRe de? tode~ phemièha année? pauh<br />

l1appeaenC&nage du tangage, peu2 &e W é e .


E. H. LENNEBERG a montrLé que ni Len capa&én fingdfiqued<br />

ne nont pa dév&oppéen au bon momepzt, La ond don &kg&-<br />

-tique ne peut n'épanouhti fota.Eement. Le gente petrmd au<br />

nowrd de. communiqu~n tAèn fôt avec 60M entouhage, dohs que<br />

La pmoLe dede ne Le LL pm& pan, cm el<strong>le</strong> demande une<br />

technique à %quel<strong>le</strong> Ltendant en ba âge ne peut accéda<br />

dément. Pan La pmoLe beute, La pmevzta ne peuvent<br />

donnen à Leut tout peu endant ~outd la expficationo<br />

apdanteh et gtrécon6ohtanten dont c&L-ci a patrdod ggtrand<br />

benoin. C' ent une expék.Lence iYLè6 doutouheune pouh eux.<br />

Le kecom à La Langue den nigna pme2 c&e communicason.<br />

De pLa, ce hecow donne La ponnib.L%é à -?.'end&<br />

nowrd d'accéden au Langage (dacuRté de hadlLine na pensée<br />

d m un nyntème de nignenl patr un pgtrocennu~ nata&, c'ehtà-dihe<br />

pm une ahctwration p/roggtrenaive cst aotive de neh<br />

énoncé&.<br />

11 a éM dzmovtlrré que Eea aowrds ont .eu mEmea posaibdLLtéa<br />

inteReectuM.eh que Lea e ~ m d Cependant, ~ . Lewr héundite<br />

ncoLahe en2 &En indéhieme. D m L' enoembte de La popWon<br />

den aouhdh, Le niveau de Lectt~e ent dhmatiquement<br />

ba, e2 Lem ponnibXLtén de communication pm la<br />

La Langue é&e nont tAèn fiéduiten. Ce& met en echec Le<br />

oyntème actuel. d'éducation den noUhd6 taop exduhivernent<br />

ceniYLé nuh La panoLe. Un tente, cependant, de continuen<br />

d m La méme Ligne en hen6okçan.t toujound La phimadé de<br />

La pmoee e;t en gtre4udan.t Le hecouhb aux 6igne.A. L u auteuhh<br />

expLiquepzt ce patradoxe patr den motivations hconscie&en :<br />

La cornmwUcation genXu&e eh2 tel<strong>le</strong>ment fieilse à den expédence6<br />

mchdqueh enbottien d m Lfincoizdci& que non<br />

WCttion peut héappatr-e den pLtenionh neftouRéa<br />

depd Leendance. Ce2 état de chone &end La com&cafion<br />

<strong>gestuel</strong><strong>le</strong> &dén&ab<strong>le</strong> powr ceux dont ben con&%% p-An<br />

ne dont pail bien iréaoLun. On voGt ainoi comment Le &e&ub<br />

du gaie n'a pRuh hien à voh avec L'endant nowLd,main e.~t<br />

dû à den phénomènen inconbdentd. (D. Bouvetl .<br />

99 - MOORES (Donald F. ) .- Educating the Deaf:Psychology, Princip<strong>le</strong>s , and<br />

Practices. - Boston, Massachusetts : Houghton Miffl in Company, 1978,347 p.<br />

100 - MOORES (Dona1d)and 0thers.- Receptive Abili ties of Deaf Children Across<br />

Five Mo<strong>des</strong> of Communication.- Exceptional Children, 40, no 1, September<br />

1973, pp. 22-28.<br />

101 - MORKOVIN (Boris).- Experiment in Teaching Deaf Preschool Children in<br />

the Soviet Union.- Volta Review, 62, 1960, pp. 260-268.<br />

D m cet on txouve une d&cudhion nuh & concepfion<br />

noviéfique de t'appk@hage du Lmgage, qui compgtrend<br />

LJappgtreddage du Langage aotid d pkécoee d'un vocabu-<br />

Laite dana tienaMcaXon. L' lviha%LLüon de d2dectoLogie de<br />

Mo~cou ne &en& compte que La méthode ohde puhe écho&<br />

m d en méme tempn A 'opponèhent 12 ~'uLiLh~on de<br />

La Langue den nignen. On g .@Louve ~rappohtéa Lem é&de6


expéhiment<strong>des</strong> suh &a dactyLotogie corne aide à ta<br />

corn~uon, ta Lectuhe Labide, La Lectuhe, La pmote.<br />

TL semb<strong>le</strong> que La méthode de dactgLoLogie au2 une trét~6bi.te<br />

Pace qut&e monttr& Le chemin pm une commLcation<br />

sana tredt.zLction.<br />

102 - MOTTEZ (Bernard),- Plaidoyer pour <strong>le</strong>s signes.- Informations socia<strong>le</strong>s,<br />

10, 1968, pp. 56-57.<br />

103 - KE!J~ELL (Williams).- A Study of the Ability of Day-Class Deaf Ado<strong>le</strong>scents<br />

to Comprehend 'Factual Information Using Four Communication Moda1ities.-<br />

American Annals of the Deaf, 123, no 5, August 1978, pp. 558-562.<br />

2ULZt)Le hA.to*hea @Lent trcrconxéeb a 26 adoLebcentb 60WLd6<br />

pahticipant A un ptro m e pouh Lu m~~endanRd danb un<br />

intanet de ffimeapo&, MLinesota, en uaXîhant dos nadalikés<br />

de comdcation ode, manuae, ~UnLLeZanée et intapnékée.<br />

L1andyse da donnéea &dique que &eh ptréb&atioflb<br />

sUnméa et &Urhhptrékéeéed &taient dupénieWLeb aux pnésentationb<br />

onde et manueMe quand &ea rneawrckent Pa comp&ëhewsion<br />

au moyen d'un choix muetipLe de tuRd. CG tréduRtat4<br />

con~hent Lea tréduetaM de Mopping ( 88) ,WUe et S.tevmon<br />

( f 14) avec une popu&atcon ayatt.t de bonnea capa&és de<br />

tectwte .&xhi.de et une expodiZion k%&tée à La hgue ded<br />

d~gned avant &euh engageme& <strong>dans</strong> te phé.5en-t phogme.<br />

104 - NIX (Gary W.).- Total Communication: A Review of the Studies Offered<br />

in Its Support.- Volta Review, 77, no 8, November 1975, pp. 470-494,<br />

Revue ckitique de 17 é,-tuden tw @us &grnent &éea en<br />

daveuh de ta commwzicaüon koMe et meMd en évidence<br />

L'échec de L1oUme. La ékudeh sont trépdos en &oh<br />

gnoupea : étu<strong>des</strong> deadpZLv~, expénienceb iieabohéeb post<br />

dac.-to et nechehchea expé&men-taees. On y Xf~uve mppohtée<br />

une évaeudfion et un nésurné de chaque gtroupe.<br />

105 - OWRlD (H.L.1.- Studies in Manual Comunîcation Mi th Hearing Impaired<br />

Chi1dren.- Volta Review, 73, no 7, October 1971, pp. 428-438.<br />

106 - PHILLIPS (W.D.).- Influence of Preschool Training on Achievment in<br />

Language Arts, Ari thmetic Concepts, and Social ization of Young Deaf<br />

Chi 1dren.- Doctoral Dissertation, Teachers Col<strong>le</strong>ge, Columbia University,<br />

1963.<br />

107 - POWER (D.J .) . - Recent Developments in the Education of Hearing-Impaired<br />

Chi1dren.- Australian Journal of Early Childhood, 2, no 3, September 1977<br />

pp. 7-19.<br />

Ce-2 ~~e con6idèhe &h pointb dand .t'éducaüon ded<br />

sou-tdl :<br />

(7 ) Faut-U ou non W e n . avec te ciowrd un moyen de<br />

com&cation manuae comBe supplément à % c omd-<br />

cation otraXe ?


2) 3uquf3 queL pokt Les endam boa& doivent-&<br />

h e intéghéb dan& Les dabba hég&èheh ?<br />

3) Lea &p&catio~ da théohies rnodenn~ d m Le domaine<br />

de % Ungwdeque et: de LiacqWdUon du Langage et: &<br />

daçon dont ella intaviennent d m Le dévdopprnent de<br />

cd&-& chez Lfen6ant nomd.<br />

108 - RAWLINGS (Brenda W.) and TRYBUS (Raymond J.) .- Update on<br />

Postsecondary Proarams for Hearina Impaired StudentsN.-American Annals<br />

of the Deaf, 121, no 6, Decemher 1976, pp. 541-546.<br />

ER f 975 *e y av& 43 phoghmes d'étu<strong>des</strong> bupéhieunes<br />

&A au havice de 2.900 étudianti dédidenti auWdd.<br />

Zen que 213 da ph0ghme.b &oient en benvice depd moknb<br />

de 5 and, ptub de 5.000 dédiciem auU6d bant do&<br />

diptôméa de ces phogmmes. P a denvicen d'accu& bonX<br />

U&,&J& aux é.tu&cwkd dé@,ciem% auM6a : &.Ce~phMeh,<br />

&abben npé~dement conçues pow Les bouhdn, sehvice de<br />

piEyco)uéb.<br />

(Aujouhdfhui *e y a pLub de 70 pxoghamma aux U.S.A. ct au<br />

Cavladal .<br />

109 - SCHEIN (J. D.) and BUSHNAQ (S.) .- Higher Education for the Deaf in the<br />

United States - a Retrospective Investigation. - American Annals of the<br />

Deaf 107, 1962, pp. 416-420.<br />

-<br />

110 - VERNCN (McCay).- Major Current Trends in the Education and Rehabilltation<br />

of Deaf and Hard of Hearing Peop<strong>le</strong>.- Deaf American, 27, no 2,<br />

October 1974, page 15.<br />

L'aLLtew chtate de^ 10 phinoipdea twdances en cautb à<br />

propos de L'éducaLion et: de La héhabUdon et: *e en<br />

&nt à La con&ubion que <strong>le</strong> .&UV& qui eht 6& pou& Lei<br />

endana e*: Les adlLetea bouh& ut de Loin bupéhieun à cdui<br />

y a queLques unnées. La mise en oeuvhe d'améLLohason<br />

danb L'éducation (ex. : La communLcdon totute, une<br />

intégm.tion bien pLanidiée, e*: un mmem Lnte~phétarUat)<br />

donnendt aux douhdo wze muerrtre chance qu'Li3 n'avaient<br />

mpahavant. L1engagem& <strong>des</strong> bouhdo ct deh pmem <strong>des</strong><br />

&&an& ~oclhd6 d m Len phiaa de décinion à ~ V W Lem<br />

abbaciationb, L w pubacaliov~d, et Les e660hts inteAna-<br />

LLonaux, e~k Le dacteuh p&Lmokdiae c0nddaa.t à ces méaonationb<br />

.<br />

Les couhm advmbes comp&ennent :<br />

a) &es phocédau médicdea qui phovoquent un pountentage<br />

p&b éLevé dfw&ants dout& pLd-hmdicapéb ,<br />

6) Xu eaéce.b~ion économique mondide,<br />

C) <strong>le</strong>s chunqemeh d m Les modUéb dfe.mploLb qui ont<br />

un e6dct dé6auohabLe buh Les AOWKLA chenchan2 un empLoi.


122.<br />

111 - VERNON(McCay).- Mind Over Flouth : A Rationa<strong>le</strong> for Total Communication,-<br />

Vol ta Review, 74, no 9, December 1972, pp.529-540.<br />

-<br />

Exposé adonné pourt une appxoche de ta commwt.icntion<br />

RoRde [ compo&& parroLe, CectMe Labide, mpfidiication,<br />

E a e , Emgue deb dignes, et da&gto&gie) ,Tt eat indiqué<br />

que Eeb peaonnea douhdeb,en tunt que ghoupe,ciéfjend~nt viigouhuement<br />

ta comdcation to2&e, mtud que Ea p&pm<br />

d'entne e.&eb aeçwrevLt une éducatCon d&ketemt?nt oaUte. Lu mog&amma qui W e r t t phincipdement r)'mpGdicdon<br />

dont condidé~éttlsll comme uldEquatd, pahee quP.i.t ieembLe que ta<br />

p&pahL deb end& dC~ici& auW$d fie parvent compaendrre<br />

Eu tsmoEe avec ou dm6 ampeidication. ta comm~crtthon Rotde<br />

6owini.t Li t'enljluul 6 0 d un envAhonnement de sgmbotczcl Linp.thtLquen<br />

couidla8 comnte ln &il du développement du tangnge.<br />

3eA hechehched cA&i~uu compnhant t'oh&me e;t ta<br />

comn~unicaüofi to,trtee ntonvtent que, dmd .CM ReUUeA yao4e,5dion-<br />

~te&es, aucune aeclzacize MP hwpohte de hZdtt&ntr, {avoanbLeb<br />

à t'ofiai%mc, i.'ohatteian?e e4 t pgchoLoo1quement r>nnntrramX<br />

rMce qu'fi w;qZehe .Ce.& ensn~ztn de conrn(~otiqtten 3n&erent<br />

nvec teuas pc/retz& ou tem {mttiPRe. Ces oplillou de ~v,~~citcrfogue.a<br />

I?.t de ~ d t j c ~ i o ,soi& ~ g ~ ciBen ~ e ~ en $Xveuh de ta<br />

comr~unicatiosz iotate.<br />

112 - VON DER LIETH (Lars) .- Le Geste et la 'liaique <strong>dans</strong> la Communcation<br />

Tota<strong>le</strong>,- Bul<strong>le</strong>tin de Psychologie, 304, XXVI, 1972, pp. 5-9, 494-500,<br />

113 - WHITE (Alfred).- The Effects of Total Communication, Vanual Communitation,<br />

Oral Communciation and rieading on the Learning of Factual Information<br />

In 9esidential School Oeaf Chi1dren.- Thèse non publiëe, "ichinan State<br />

University, 1972.<br />

C&e Etulie, po/r;taYLt bu& deux naou:<strong>le</strong>a dédicievttn audi.Zil;s<br />

ffpj)ah tetzültt à deux mtmntn di65énen&, tente de décottvkin<br />

Lob dthodeb de eormtuiticat~cr: qui nuwc tttnicnt L ce5<br />

ZLiivej rt'ahsiifim Le miux :7onalb&e &CA iit


4) nue [oh en (nn;th dé ,(ici.c> n.tb niidizi


IV - LINGUISTIQUE<br />

a) GENERALE<br />

115 - RATTISON (Robbinf . - Phonological De? etion in herican Sign Language. -<br />

Sign Language Studies, 5, October 1974, pp. 1-19,<br />

116 - BATTISON (Rabbin).- Lexical Borrowing in American Sign Language.-<br />

Sf lver Spring, Maryland : LinStOK Press, 1978, 240 p.<br />

Certte éXtlde ponte du& da @oh dadgtoQogLés qui sub16dea<br />

me %ea&uMon "pbno&g+uefg [ domrttionn&el moxphotogique<br />

et sémanüque d'me iaçon campanabde aux hed;thuctMonddaab<br />

tea Lmgued o&ea. Le nés&& duld<br />

hadsembte ù un signe en accohd avec ta ckLtèxea domaaonne&a<br />

UabRis pua La hgue da dkgnad amédche f&L<br />

QG signe6 emphwztéd &O& ex&éd e.t co~mZd avec teb<br />

signa ASL e ~ A . W Un . exmm ded mo* mgtai6 dac-<br />

2qtologiEd qui deviennePtt den dkgn&% urnene à wnduhe que<br />

al ta p&oceadus d'empmat te!r.Lcmx & de hen&udeYctation<br />

en ASL do& aL&airrea a ceux de t a kague ode,<br />

et<br />

b) ad ned;tftuc;t~on de cea doma v&d& Ead woceasua<br />

et tes eo-dea d m phonologie ek & monphotogie<br />

de Rf&L pmpodéd &un dad basa iadEpenddea.<br />

l'a(Ltw &digue égatemeni: dlin{hence dea dacAewiA<br />

sochux tea signea.<br />

117 - BELtUGl fUrsuia).- Attitu<strong>des</strong> envers ie <strong>langage</strong> <strong>des</strong> signes : un<br />

changement est-5 '1 nécessaire ?-in Proceeding of the VI1 World Congress<br />

of the kiorld FederatSon of the Dea?, Si7ver Spring, mryland : National<br />

Associatton of the Deaf, 1976, pp. 269-273.<br />

LfatLtm exdi<strong>le</strong> cwtaLm abpectd de ta fungcse de6 dignea<br />

aménicaine fASi.1 qui que c&e twgae a AG phopned<br />

lusgmed giuunmatxcdG, C'a2 une tmgue do& &a<br />

grnaine aX dapZée apgt'uceernevu: powl ta vvCaAon. E&e<br />

edt capab<strong>le</strong> de nuancea dt explradLon &O& aub.tkteb. Son<br />

EvoUon pouh t~ vue pW6.t que powl Cfo&e od@e maAn2a<br />

&é~éhencea<br />

auh ta nat@-e même du b gqe h&. L'&eu&<br />

conceuA: que den, soada devhaient êkne di- de t a Rangue<br />

qu'dea ont dév&ppée.<br />

318 - RELLUGI (U. ) and KLfMA (&.S. ) .- Some Aspects of the Structure of<br />

Amerlcan Sîgn Language. - in L. Liben (edi tor), Mul tidisci 1 inary<br />

Perspectives on the Development of kaf Children : Theore:ïcai and<br />

Applied Issues. New York: Academlc Press, a paraTtre.


119 - BOUVET (Daniel<strong>le</strong>).- Pëdagogie de l 'enfant sourd. Compte rendu du<br />

Symposium National sur la lanque <strong>des</strong> Siqnes: Recherche et Enseiqnement .-<br />

~ëëducation Orthophonique, 15; no 97, 1977, pp. 419-441.(cf. Stokoe :<br />

(146) pour <strong>le</strong>s actes du Symposium).<br />

ted bhèmen W i ? a au corn de ce b@ponAwn touchent<br />

&UX domLtina : c&td de ta aechoh&e en Langue deb<br />

&$na améniche et celuk de Lon ePtsrsignesne&.<br />

120 - CICOUREL (Aaron) and BOESE {Robert) .- The Acquisition of Manuaf Sign<br />

Language and Generative Senantics . -Semiotica, 3, 1972, pp. 225-256.<br />

121 - FISCHER (S.).- Sign Language and Linguistic Universa1s.- in T. Rohrer and<br />

R. Ruwet (edi tors). Actes dur Col 1 oque Franco-Al 1 emand de Grammaire<br />

Transformationnel <strong>le</strong>, Band Ir :Etu<strong>des</strong> de Sema'ntique et Autres. Tubingen :<br />

Dax Neimeyer Verland, l m p p . 187-204.<br />

122 - FISCHER (S.) .- Two Processes of Redupiication in the Amerlcan Sign<br />

Language. - Foundations of Languas, 9, 1373, pp .469-480<br />

123 - FISCHER [S. f Influences on Nord-Order Chanae in American Sian Lanuuaae.-<br />

In C.N. ii teditor), wbrd Order cnd Mord order Change, ~ustin, ~eias-:<br />

Itniversi tv of Texas Press,' 1975.<br />

124 - FRIEDMAN (Lynn A. ). Space, time and Person Reference in American Sign<br />

Language.- Language, 51, no 4, December 1975, pp. 940-961,<br />

125 - FRIEDMAN (Ly.ynn).- Phonology of a Soundfess Language : Phonalogical<br />

Structure of the American Sign Language. - These non pub1 rée, Uni versi ty<br />

of California, 1976.<br />

h c&e Xhèbe on .thauve LIP~ examen de ta phovrologie de<br />

ûr Lmgue den bLgignen a*téhieEtine [&L j . [ Le tme de<br />

'@hono&og<strong>le</strong>" af W E pou dz~igu<strong>le</strong>n fa dencrUpUon<br />

at ttanaQgbe den phophLé2étéb & de <strong>le</strong>'ohganin&on du dignaf<br />

d m n'impohte qtréeee tmgue gu'eiXe noi.2 v&uelXe ou ohdeflhnQ<br />

be ckag&e 2, on ;thouueLea é&iZmen;M ~koignE.titique.4<br />

ded 4 panm%&?t.a ~ c l l 8 ~ 0 [conbiguh&on ~ e 6 ~ den TmaU26,<br />

muventent. dace de l'&ci~edon et odentdonl aindi<br />

qu'une diiC1166ion <strong>le</strong>m ~ ~ b ~ ; tdim o une n andgse<br />

yJlonémique non c?lladbique. Le mouvement ebt andgsé d m cen<br />

guuzds &ai&, Cette andy~e ent dlbdi?aente de celXe de<br />

Stokoe f 1960-14651.<br />

te ckap&~ 3 ,$6.t hmariqua qu'une dacnip&on phéde<br />

& La ~&ueXuhe phono%gique de t'AS1 doi.2 phenltre evl<br />

m~sidëhatian l'W&on généa&i&Ze dea ee&mw& no%<br />

dinckcitd e,t icoieiqueb. OR &aittie d m &e chapiake 4 me<br />

&cubion d m ta &&B$'ra2~ con&~c?*eb que dubi.2 ta<br />

phnoLogLe en %&on d a nood&én v&ue&ea eit da capa&l%


pehceptudLea e2 ~ c ~ a t humaina. o ~ e Le ~ cha@e 5<br />

Xrrai;te deA ptlacabbus irt tendmca phfl~o.~ogiq~eb bgnChhoniqua<br />

et IUaZoniqueb, CompheMU& kga6bWdo~, ka easeu+na-<br />

&ihdofl, b~pph~~kofl, k'addLtian, ka &&t-éCte &t<br />

ka dqméwe. Le chapae 6 &adte deb didiéhed aspeceb<br />

de. phobo&e d m .ta tangua am& & i:e &i.,<br />

126 - FRIEDMAN.- (L.) teditor).- On the Other Hand.- New York, Academic Press,<br />

1977, 245 p.<br />

Au sommaire :<br />

- FRIEDMAN (1ynn.b). - Formation Properties of AmerScan Sign Language.-<br />

- liZANDE1 (Mark) .- Iconic Devices in hrican Sign Language."<br />

- DEHATTEO,fAsaf . - Visual Imagery and Visual Analogues in American Sign<br />

Language.-<br />

- EDGE (VickiLee) and HERRMANN (Leora).- Verbs and the Determination of<br />

ctlhject in American Sign Language .-<br />

- Tii~i*soN (Henry) - The Lack of Subordination in American Sign Language.-<br />

- COGEN (Cathy).- On Three Aspects af Time Expression in American Sign<br />

Language.-<br />

- BAKER [Charlotte).- Regulators and Turn-Taking in American Sign<br />

Language,<br />

127 - KLIMA (EsS.).- Sound and fts Absence in the Linguistic Symbo1.- in Y.<br />

Kavanagh and J. Cutting (editors). The Ro<strong>le</strong> of Speech in Language,<br />

Cambridge : M. I.T. Press, 1975, pp. 249-270.<br />

128 - KLIHA {&.S. and BELLUGI (U. f .- Language in hnother Mode.- in E.<br />

Lenneberg (edi tor} ,- Language and the Brain Developmental Aspects. -<br />

Neurosciences Research Program Bul<strong>le</strong>tin, 12, 1974, pp. 539-550.<br />

129 - KLIMA (E.S.) and BELLUGI (Us).- Perception and Production in a Visually<br />

Based Language. - in D, Aaronson and R.W. Rieber (edi tors), Develo mental<br />

Psycho1 inguistics and Cornuni cation Disorders. New York : New ---dF-- or<br />

0 - 7 3 5 .<br />

130 - KLIMA [E.S.) and RELLUGK (U. f The Signs of Language. Cambridge,<br />

Hassachusetts, U.S.A. : Harvard University Press, à paraître.<br />

.lu sommaire (incomp<strong>le</strong>t) :<br />

- BELLUGI (Us\ and KLIMA (E.S.) .- On the Creation of New Lexical Items<br />

by Compounding in American Sign Language. -<br />

- BELLUGl (U.) and KLIWA {E.S.).- Merrwtry for Fomatiana2fy Similar<br />

Si gns . -


- BELLUGI (U.) and KLIMA (E.S.) .- Two Faces of Sign : lconic and Abstract.-<br />

- BELLUGI (U.) and KLIMA (E.S.) and SIPLE (P.).- Remembering in Si9ns.-<br />

- BELLUGI (U.) and PEDERSEN (C.C.) .- Grammatical Processes in American<br />

Sign Language : Modulations on Adjectival Signs. -<br />

- KLIMA (E.S.) and BELLUGI (U.).- Poetry and Song in a Language Without<br />

Sound.<br />

- LANE (H.) and BOYES-BRAEM (P.) and BELLUGl (U. ). - Prel iminaries to a<br />

Distinctive Feature Anafysis of American Sign Language."<br />

- LIDDEL (S.) .- Restrictive Relative Clauses in American Sign Language.-<br />

- NEWKIRK (D.) and PEDERSEN (C.C.) and KLIMA (E,S.).- Slips of the Hand<br />

in American Sign Language.<br />

131 - La communication et <strong>le</strong>s <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>, compte rendu <strong>des</strong> journées<br />

<strong>des</strong> 13-14 *lanvier 1978; Institut <strong>des</strong> Jeunes Sourds, 3, rue Abbé Dassy,<br />

13007 Marsei 1 <strong>le</strong>, 20 p.<br />

132 - , un numéro consacré à ta langue <strong>des</strong> signes,sous la direction de<br />

fF.) et LANE (H.) à paraître. Décembre 1979.<br />

Au sommaire :<br />

- MARKOWICZ (H.1.- talangue <strong>des</strong> signes :réalité et fiction.-<br />

LU L.S. n'a$ pab d v w d e , dondamedeme&<br />

Iconique, ag&amr&cde, concttèke, dc.. .<br />

- WILBUR (R,).- Description linguistique de la langue <strong>des</strong> signes.-<br />

Les patuunëfien de. babe et tes contttdM*ea de doma-<br />

San, l'edpacc! dhtic&ato&e, L'ohd/te <strong>des</strong> aigned et<br />

ta hègLa bqntuxiques , .ta bubo~&nation, modutdon<br />

da adjectidn, ten p&onomb, ta vabea, ta abpeots<br />

de te.mpn et d' apace.<br />

- GROSJEAN (E. ).- Psycholinguistique et langue <strong>des</strong> signes.-<br />

Phaduction : o&ganiddon kempoh&e de La tangue ded<br />

nigna; entiA&b bgntzrxiquea; -&dion pa@ëLe.<br />

Pacep;@ian : ohhe d hpohtance den panamè&ea d m<br />

ta paception den dignes; ongan&&on pettceptu&e<br />

da .tmLi% di6~~d$d.<br />

Mémodaon : impohtance d~ pmamèathes d a RA mlimo-<br />

&ihalAon <strong>des</strong> i?hta de ~Igna; o&ganiddtion ngntaxique<br />

d mémohe 2 CO& tame.<br />

Acquisx*xon : &tavaux de B&ugI, Bhom d HodOm&Xeh.<br />

- WOODWARD f 3. ) . - Quelques aspects socio-1 i ngui sti ques de 1 a 1 angue <strong>des</strong><br />

signes.-<br />

Lu tangue dea hignea aux EX&-Un& : digt0ddIe; de<br />

L1angLa& nigné 2 û2. tangue <strong>des</strong> dRgneb. Comme& ta<br />

tangue d85 ncgnen vatue en Fmce : Adon .ta &@gion,<br />

ddon t'époque et b&ton t'ohigine nocide. P&obtbmes<br />

doutevén put te dntien de La Langue den nigneb c-t<br />

t+Wation de c&e-ci <strong>dans</strong> ta ncoLa&Lté.


- LANE (H.).- Histoire chronologique de fa répression de la langue <strong>des</strong><br />

signes en France et aux Etats-Unis.-<br />

- BATTISON fR.) et H. POfZNER (H.).- Aspects neurologiques de 'la langue<br />

<strong>des</strong> signes. .<br />

Y a-&-& dctté-ation de &x hgue da digne& ?<br />

Apbzasie et tangue ded 6igne6.<br />

133 - LIDDELL (Scott).- An Investigation into the Syntatic Structure of American<br />

Sign Language. Thèse non publiée, University of Cal ifornia, San Diego,<br />

1977.<br />

Oed pheuveb dont apponteed pouh montrteh pue Beb pknased en<br />

ASL ne conb&tevtt pas dedement en digned 4& avec tes<br />

mdnb maid quf&&?b dont w d i &.L.tes de dianaux non manu&.<br />

tea dignaw non nanu&. ount bpéc.i&ued, ce dont ded cambidotz6<br />

conu&onn&ed' de SiadvIrté mcd&e dc bu f;ace,<br />

de ka podMon ou du mouvm& du cow. Un adai edt Ba,<br />

auz. da babea dyntae~ued, ahin de ~épmetr teb compoMemercta<br />

Izon manuead ea deux catEgo&ia : ceux QUL $O& p d e <strong>des</strong><br />

d;tttuctu>rab ~ g~;tipued de t'ASL et: ceux qui ne dont pub<br />

p d e de ceb a&u&uz.ed.<br />

Cette Xhése examine deux dignaux non manu& qd ont déjà<br />

été happontdd : une exphebbion 6ae.La.k dpée.L~Lquc et une<br />

pobLtLon de ta tlite U é e toha d'une i&mogation nécadi-<br />

&nt une néponbe od-non, et une exphabion ~ae.LaLe dnbi<br />

qu'un mouvem& bhuaque de ta .tete qui setivevLt a une<br />

daube. Pe paud, UM ghand nombtre de dignaux manu& , pas<br />

encotre dé- juaque-a, hont exdné.4 .<br />

On a &ouvZ! que Xed dignaux non mu& $onctiam&ent t.iu<br />

ma& de. 5 mwt.Sf~ed did&êh&u en ASL : en TanAt que mahquei<br />

gmdcde~i absua, eur t& quladv#be, comme pahtce<br />

d'ktma fexLcnux, comme pantomime et endin comme &cd&& de<br />

&'P;~at ad$ed& du focde&. tea 6ignaux non manu& jouent un<br />

hôte Unpohtan;t d m La dgvtbxe de LWASt. Pm extrmptc, d! est<br />

montrré ,qulw objet: dihee.2 en podLtLon i N d e mwué<br />

d'un d&$tgn& non-muet $andia que te bigfie W-mhe am we<br />

dmée pub Ampontante que d m dla&ea poactiond. La aubotrdLnation<br />

edt éga<strong>le</strong>ment indiquée pan un dignal non manu&.<br />

134 - L'IETH (Lars von der) and BYMAN (Jack).- Le devefoppement du <strong>langage</strong> oral<br />

et <strong>gestuel</strong> <strong>des</strong> enfants sourds de parents sourds.- Bu1 Y etin d'liudiophonie,<br />

4, supp. 7, 1974.<br />

135 - FUSNOIN (Daniel),- Fe <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> <strong>des</strong> sourds-muets, Camuniquer, 39,<br />

Décembre 1978, pp. 13-19.


136 - MANDI# (Daniet).- Les sourds-muets.- in Martlnet (A,)yéditeury Le<br />

<strong>langage</strong>, La Plêiade, Paris : Gallimard, 1968,<br />

137 - MARKOWICZ (Harry) , - American Sign Language:Fact and Fancy. Washington<br />

D. C, : Gallaudet Col<strong>le</strong>ge, Public Services Programs, 197tf. (à paraitre<br />

en franqais avec <strong>des</strong> exemp<strong>le</strong>s empruntes à la langue <strong>des</strong> signes française),<br />

138 - OLERON (Pierre).- Etude sur Te <strong>langage</strong> mimlque <strong>des</strong> sourds-muets.- Annêe<br />

~chalogique, 1952, 52-1, pp. 47-81.<br />

139 - OLERON (Pierre} .- Le <strong>langage</strong> Gestuel <strong>des</strong>.%urds : Syntaxe et Communicatfon.<br />

Parts, Edttion du CNRS, 1978, 152 p.<br />

140 - RéGducation Orthophonique, 97, 1977, pp.. 385-496 (Langue <strong>des</strong> signes et<br />

-'<br />

141 - Sj91LAGOTY (Pieicre),- The Sign Language of Southern France.- Sign tanguage<br />

Seudies, 7, Summer 1975, pp. 181-202.<br />

142 - SCHLESTNGER (I.M.) and NAMlR (Lila) (editors),- Sign Language of the<br />

Deaf : Psychological , Cingulstic, and Sociological Perspectives.<br />

New York : 1978, Academic Press. 380 p.<br />

Au sommaire :<br />

- SCHLESINGER f f .Ma ) and NAMIR (Li 1 a) . - Introduct


143 - SCHLESINGER (I.M.) .- The Grammar of Sign Language and Che Prob<strong>le</strong>m<br />

of Language Universal .- in J. Morton,edi tor, Biological and Social<br />

Factors in Psycholinguistics. Cambridge, Massachusetts, U.S.A. :<br />

Logos Press, 1971<br />

144 - SlPLE (P.).) (editor) .- Sign Language Research : implications for the<br />

Study of Language.- New York : Academic Press, 1978.<br />

Au sommaire :<br />

- SIPLE (Patricr'a).- Lt'nguistic and Psychological Properties of<br />

American Sign Language : An Rverv4ew.-<br />

- BAKER (Charlotte) and PADDEN (Carol).- Focusing on the Nonmanual<br />

Components of Amertcan Sign Language.-<br />

- LIDDEL (Scott),- Nonmanual Signafs and Relative Clauses in American<br />

Sign 1anguage.-<br />

- SUPALLA {Ted) and NEWPORT (Elissa).- How Many Seats in a Chair ?<br />

The Derivation of Nouns and Verbs in American Sign Language.-<br />

- FOUTS (Roger) et aI .- Studies of Linguistics Behavior in Apes and<br />

Chi 1 dren. -<br />

- BONVILLIAN (John) and NELSON (Keith).- Development of Sign Language<br />

in Auti stic Chi 1 dren and Other Language-Handicapeed Xndi vidual S. -<br />

- KONSTANT4REAS (M.M.) et al.- Iconicity : Effects of the Acquisition<br />

of Sign Language by Autistic Children and Other Severely Dysfunc-<br />

tional Chi1dwn.-<br />

- NEVILLE (He<strong>le</strong>nf and BELLUGI (Ursula).- Patterns of Cerebral Specia-<br />

lization in Congenital'ly Deaf Adults : A Preliminary Report.-<br />

- ELLENGERGER (Ruth) and STEYAERT (Marcia).- A Child's Representation<br />

of Action in American Sign Language.-<br />

- POISNER (Howard) and LANE (Harlan),- Discrimination of Location in<br />

American Sign Language. -<br />

- HOEMANN fHarry).- Categorical Coding o f Sign and Engtish in Short-<br />

Term Memory by Deaf and Hearing Subjects.-<br />

- FISCHER (Susan).- Sign Language and Creo<strong>le</strong>s.<br />

- GIOODWARD (James).- Hfstorical Bases of American Sign Language.-<br />

- MAYBERRY {Rachel).- French Canadian Sign Language : A Study of<br />

f nter-S ign Language Comprehensjon.


145 - STOKOE (W.C.).- semiotics and Human Sign Language : Approaches to<br />

Semiotics Series.- 12, The Hague :%uton 1972.<br />

146 - STOKOE (Mill iam feditorf .- Proceeding of the National Symposium on Sign<br />

Language Research and Teaching.- Chicago, Illinois : 8 paraître.<br />

Au sommaire (incomp<strong>le</strong>t) :<br />

- FRISHBERG (Nancy).- A Linguist Looks at Sign Languag Teaching.-<br />

- HOEMANN (Harry).- Teaching Amerlcan Sign Language : A Rationa<strong>le</strong>.-<br />

- LIDUEL (Scott).- Non-Hanual Signals in American Sign Language : A<br />

Many Layered System. -<br />

- HOFFMEISTER {Robert].- The Influence af Pointing in herican Sign<br />

Language Devel opment. -<br />

- KANNAPELL (Barbara) .- The Deaf Person as a Teacher of American Sign<br />

Language : llnifying and Separatist Functions of American Sign Language.-<br />

- BELLUGI (U.) .- Forma1 Devices for Creating New Sign in ASL.-<br />

- PEDERSEN (C.C.) .- Verb Modulations in American Sign Language.-<br />

- MAYBERRY (Rachel 1.) .- Facial Expression, Noise and Shadowing In<br />

American Sipn Language.-<br />

- SIGER (Leonard) .- On the Teachlngoof Sing Language.-<br />

- AHLGREN (Inger) , - Early Linguistic Cognitive Development in the<br />

Deaf and Severely Hard of Wearlng.-<br />

- FLEISCHER (Lawrence.- %ring Language Out for the Dark Ages.-<br />

- TRYRUS (Raymond J.1.- Hill Research on Research Utilization <strong>le</strong>ad<br />

to Utilization of Research.<br />

- PADDEN (Carol) .- Research.-<br />

- ULSPARRE (Sten).- Teaching Sign Language to Hearing Parents with<br />

Deaf Chi1dren.-<br />

- LENTZ (El la ?4ae).- Informing the Deaf About the ASL. Structure.-<br />

- BROW {Roger] .- Why Are Signed Languages Easier to tearch than<br />

Spoken Languages.


132.<br />

147 - STDKOE {Mil 3 iam C. ). - Sign Language Structure. - (nouvel <strong>le</strong> édition),<br />

Silver Spring, Maryland : Linstok Press, 1978, 94 p.<br />

Band hévibion do fn nhtwiètte $Aude<br />

tlngwn-kque de La Langue ses ALgnes aménicaine (ASL]<br />

(SSudies in LLnguha%tico : O. P. 8, 1960), L1&euh mon&e<br />

que chaque digigne peu2 &e andgdé dout, &O& aped :<br />

dez, nig e-2 etab. Ceux-ci de combinent dUncLetunémen,t<br />

pouh dotrmeh <strong>des</strong> monphènies. Dand Lu hévhion, Le? .Oto&<br />

apectn dont kedédin& u.k&i : ce qtiL aga (LG maincl,<br />

Le? yeux, % tac, Les épu<strong>des</strong>, e2c. . . 1 , L'acAion eL<br />

L'endhoM où el<strong>le</strong> a Lieu. CeMe analyse meX en évidence<br />

un dgdXème comespondnnC au niveau phonobgique <strong>des</strong><br />

Langues oh<strong>des</strong>, tout Q.B tenant compte de? éfémem non-<br />

manu&. Ces éqtiLvden& da phonème? dont hepaéaen;tér, pm<br />

da nytslbo<strong>le</strong>s qd pehmment une hephédentcttion gtrapkique de<br />

$oui5 <strong>le</strong>s dignes de flASL. La név.hion codent w<strong>le</strong> d&-<br />

cuadion <strong>des</strong> hechehches duh La Langue <strong>des</strong> dignes Les pLu&<br />

&oht&ea d u t Lea années 1960-1978.<br />

148 - STOKOE (William C.)and CASTERLINE (Dorothy C.) and CRONFRERG (Car1 G.)<br />

-. A Dictionnary of American Sign Language on Lingui stic Princip1 es,.<br />

Silver Spring, Maryland, U.S.A. : L'instok Press, 19/6.<br />

Ce dictionnadte pt~end comme point de dépatt* La langue <strong>des</strong><br />

digne? améhic~ne (ASL) en tant que Langue; 2 e?t baé<br />

6uh Me andyde Lingida%que <strong>des</strong> 4igne.h (cd. Stohoe 147).<br />

Les dignes dont é& en combinan* Les ngmboLes powl<br />

chaque apect aauctunt<strong>le</strong>, eL d m Le &donn&e Ces<br />

6d~ent L'ohdhe de ta USe <strong>des</strong> dgrnboLes; de La même maiUène<br />

que d m wr didonnde 6mqa.in,&en tmoa don2<br />

ph&evttén dphabéUqument. Le dic2xonnaihe cornphend enf;re<br />

deux eL &O& vu2.t~ nane? eR peut &e employé comme<br />

SOL& &e &ctionn&e bmgue.<br />

Pom <strong>le</strong>s digne? inclut, dand <strong>le</strong> dic;tionn&e, o&e la<br />

trep@smWon ghapKque, on peut &ouva dlatLULes hewkgnments<br />

: la vdanted géogtrapkiques ou de cLabde docide,<br />

une <strong>des</strong>dpfion de &'a&icdaüon POUR Le tecteuh qd ne<br />

conn& pab LIASL, <strong>des</strong> in&catcoa d'un auge pahtiedeh,<br />

à navoh, t~e,aCgAeux, c2hémonLeux, ~ ~ humo~tLque, m ,<br />

dc., te hôte grrammaücd : nom, venbe ou a&e &onction,<br />

det, éqdvderttd en anglads, <strong>des</strong> exmpLe? commenta 6WL<br />

L1empLoi du digne.<br />

Le dictionnadte cona%e& Le? dkgneh W é n comaminent pa~<br />

La majo&é da pwonnes nom<strong>des</strong> aux Et&-UA, En &aison<br />

de L'espace W é , <strong>le</strong>s autew ont choiai d'exclme Red<br />

nignes limité4 à un &eu ~ociae ou hégiond pamXcde>r.<br />

C'es* aXn4i qu'il2 n'ont pua indu& te.& dignes uZi&ihéd pah<br />

tes aoutrdb noh aux U.S.A.. IRs phecondsent que,dm<br />

toutes Led Languea, on n&ouve da udan2:es d0c.i.o-fig&a%quen.<br />

Eaes comeaporîdent à <strong>des</strong> diddéttences de<br />

miLieux e-2 de dujetd de convwaüon. C&e?-ci n'méchent<br />

nuReement la commkcdon d m tes tangua p&ées. Z t


en UA: de même <strong>dans</strong> R'ASL. Le diotionnahe piroptrement dLt<br />

e&t diivi de quathe appendice& q d paédentent un apençu<br />

6Wt : .ûZ dynzaxe du ASL, la nom ptropiru e.t Ra chLddire&,<br />

Ra commun&é fingtLibXique qui &e R'ASL e.t neb &a-<br />

Recta .<br />

i<br />

Oanb Ra pirédace de la nouveRee éWon, R'atdeun. ph-incipd<br />

donne une e&quh~e da irechuchen eddectuéea depuXn Ra<br />

pirsmièire pubUcdon du dicLLonnaine (1 9651, y ajoLLtant<br />

-ni me bibfiognapkie den oeuvtren La PLU impohxanten<br />

d a dudèfien unnéG.<br />

149 - WILBUR (Ronnie) ,(editor) .- Communication and Cognition-. II, no 1,<br />

1978. (numéro spécial sur la langue <strong>des</strong> signes).-<br />

Au sommaire :<br />

- SHERIDAN (6.) .- Linguistic Consideration of Language in a visual<br />

Mode. -<br />

- MARKOWICZ (H) and WOODWARD (J.).- Language and the Maintenance of<br />

ethnic Boundaries in the Deaf Community.-<br />

- KANTOR (R.M. ). - Identifying native and Second-Language Signers.-<br />

- FRISHBERG (N. ) .- The Case of the Missing Length.-<br />

- J0NE.S (P.H.). - On the Interface of ASL Phonology and Morphology .-<br />

- WILBUR (R.).- On Notion of Derived Segments in American Sign<br />

Language. -<br />

- JOHNSON (R.E.).- A Comparaison of the Phonological Structures of<br />

Two Northwest Sawmill Sign Languages.-<br />

150 - YAU (S.C.) .- Contraintes sur l'ordre fondamental <strong>des</strong> signes et uni-<br />

versaux de 1 'ordre <strong>des</strong> mots. -Document ronéotypé, Paris, Centre de<br />

Recherches Linguistiques de 1 'Asie Orienta<strong>le</strong>, 1977b, 11 p.<br />

151 - YAU (S.C.) .- Semiotic Structure of Signs in Chinese Sign Language.-ron,<br />

Paris : Centre National de la Recherche Scientifiaue. Centre de<br />

Recherches Linguistiques sur 1 'Asie Orienta<strong>le</strong>, 1975.


) ACQUISITION DU LANGAGE<br />

152 - BRENNAN (Mary) .- Can Deaf Chifdren Acquire Language ? An Evaluation of<br />

Linguistic Princip<strong>le</strong>s in Deaf Education.- -Ana nnf th@ kf,<br />

120, no 5, October 1975, pp. 463-479.<br />

A La Lwniè~e de hécents fiavaux $ai.& d m Le champ de Lu<br />

phychofingdfique, cd d d e ex&e qu&ua-wa da<br />

hypo;th&es qui concment La natWre du hgage eS Les paocédé4<br />

d'acqu.ihdtion du &LIY1gqe chez te bourrd. Les eXigenceb<br />

tes pLu mgentes de Lu heche>rche d m ce champ dont hodkgnéa<br />

ainsi que LM hpficdoa de &a nécesn.Lt& de bghtërnes<br />

de comdcdon mufie.<br />

153 - COLLINS-AHLGREN (Marianne). - Language kvef opment of Two Deaf Chi ldren. -<br />

American Annals of the Deaf, 120, no 6, December 1975, pp. 524-539.<br />

154 - GOLDIN-MEADOW (Susan) and FELDMAN (Heidi).- The Development of Language-<br />

Li ke Communication Wi thout a Language Mode1 . - Scfence, 197, July 1977,<br />

pp. 401 - 403.<br />

Les enddvttd do&& wlcnp&Les d4ucql~ te Lagage olrae<br />

ncLtaaement et gii.4. ne ho& pa6 nxh en contact avec w<br />

Langage manuel htandahd peuvevct déveAoppm hpoul;tapiérne& wz<br />

ayartème de aignes anhUCtWLP qii.4. a de nombzeuaa phopniEXéd<br />

du Langage pahee naZwceL. Ce agaXC!me de commddon paîraZt<br />

êXhe i2u~ganw-t L'lrzuention de L'en&,nt lui-même.<br />

155 - IWAER-SOFENSEN {Ruth] and HANSON f3rittaf .- The Sign Language of Deaf<br />

Children in Denmark - A Pilot Study.- Eopenhagen : The School for the<br />

F<br />

156 - McINTIRE (Marina).- The Acquisition of American S4gn Language Hand<br />

Configurations. - Sign Language Studies, 16, August 1977, pp. 247-266,<br />

157 - NEWPORT (E.) and ASHBROOK (E.1.- The Emergence of Semantic Relations in<br />

American Sign Language.- Papers and Reports on Child Language Development,<br />

13, 1977.<br />

158 - SORENSEN (Ruth Kjaerf.- Indications of Regular Syntax in Deaf Danish<br />

School Chi ldren's .Sign Language, - Sign Language Studies , 8, Fa1 1 1975.<br />

pp. 259-263.<br />

159 - WILLIAMS (Judith Stein). - Bi1 ingual of a Deaf Chi1d.-<br />

Sign Language Studies, 10, 1976, pp. 37-41.


c) PSYCWOLTNGUISTIOUE<br />

160 - BELLUGI (U.) and SIPLE (P.) .- Remembering With and Without Words.- In<br />

F. Bresson (editor), Current Prob<strong>le</strong>ms in Psycholinguistics. Paris :<br />

Centre National de la Recherche Scientifique, 1974, pp. 215-236.<br />

161 - BELLUGI (U,) and KLIMA (E.).- Le <strong>langage</strong> <strong>gestuel</strong> <strong>des</strong> sourds.-<br />

La Recherche, 95, décembre 1978, pp. 1083-1091.<br />

DU obdehvationd dydtém&qued mènent ces chehcheuha à<br />

condwte que même Led dign~ de L'ASL (Eungue ded 6.igne.a<br />

ménichei qui ont un cahaCtèhe digmatii, de h&guM<br />

nettemM du pantohe. Une néhie de tena aup~phèd de duj&<br />

entendants ne connhdant pua du .tOLLt L'ASL, montrre que<br />

Led dignes dont "opaqued". Ced duj& en devinent mement La<br />

dignL&icccüon cornecte, même qwd ie exidTe un cappoht de<br />

dome aa%e Le digne et Le dignidié. L'aapeot digwtdd<br />

da 6.ignM ne petonet donc pas de <strong>le</strong>d comphen&e à ceux qui<br />

ne conn&dent p a La langue. Pmmi <strong>le</strong>s &&déhenta phocédéd<br />

d'innav&on en ASL, 2 en sent un qui dh~ngue L~A Langues<br />

vAu&ed ded hgued ohala. Ce mode dlinnova.t.ion, à pahtor<br />

de gented ou de pantomime, edt douvent W é pah da<br />

dowtds adlLeted connaLadant bien une Langue <strong>des</strong> dignes. AU<br />

début, ced kepfiédentationd ne haaembtent aucunement à d u<br />

dignes LLnguiAtLqua, mah &ed d'en happhochwt au dwl<br />

et à mesw<strong>le</strong> qu'&a évoluent, powl devenih d a digned d.Odctement<br />

LinguiAtLqued. L'évolution de daLt donc à pahth de<br />

gestes plus ou moiu "hdpahentd", c'at-à-&i/Le dont h<br />

dignidicdon appah& dan6 La dome, junqu'à <strong>des</strong> dignes<br />

"opa~ues" et conventionnda.<br />

162 - BODE o or el il- Communication of Agent, Object, and Indirect Objet in<br />

Signed and Spoken Languages.- Perceptual and Motor Skills, 39, 1974,<br />

pp. 1151-1158.<br />

163 - BONVILLIAN (John D.) and CHARRON (Veda R.) and NELSON (Keith).-<br />

Psycho1 ingui stic and Educational Implications of Deafness. - Human<br />

Development, 16, 1973, pp. 321-345.<br />

La 56e~>trl ont puadé epl hevue Lea hechehched concetrnant la<br />

capadtéd figUhdtLqued, eogmwen e2 bes héuhddted éduca-<br />

.i,iwea chez Le &O&. On pet& Lika &oA condunion6 au<br />

duj& de la capadté da pmonna nouaden pah happoht à<br />

c&e <strong>des</strong> pwonna entendda :<br />

7 ] h compé-tence %e&ectu&e du ooukd n'est pua déaiciente.<br />

L a pehdommcea indéhieuhi% en mgLh eA: dan6<br />

Led héundLted éducatived demandent me atLt.rc expLication.<br />

21 MaLgcé une dédiciencc dan6 l 1 ~ a t i OeX n Le &aLtemwt<br />

de l'angCaLa un ghmd nombhe de pehsonna nowrded peuvent<br />

comtndque~ en Langage <strong>gestuel</strong>.


3) DCA capa&Zh fing&.tiqueh himi-eaAjte.h han2 Zi La base de<br />

L'-&An edhicace du &mgcqe geb&c& & du hgage.<br />

p&C. C&e conduaion at dotttenue p m &'an&yhe de &<br />

ahcstwte de Lu &nulgue <strong>des</strong> hiqnes eX de t'ncq&Won du<br />

Apne chez Le do~hd. Recommandun ut @i.te de La nécebhi-<br />

ké de L'di.k%a.tAon chohhanxe de La Langue d a digne~ danb<br />

t'éducation du nowtd.<br />

164 - COSMIER (Jacques),- La conanunication non verba<strong>le</strong> et l'enfant sourd.-<br />

Psychiatrie de t1enfant,XX1, 1, 1978, pp. 171-208.<br />

165 - GROSJEAN (F. ) and LANE (H.) .- Pause and Syntax in American Sign<br />

Language.- Cognition, 5, 1977, pp. 101-117.<br />

156 - HOEMANM [Harry M. f and TWENEY f @!an D,) .- 1s the Sign Language of the<br />

Deaf an Adequate Communicative Channel.- Proceeding of the 81st Annual<br />

Convention of the American Psychological Association, Montréal, Canada, 8,<br />

1973. - DO. 805-806.<br />

a r<br />

Cet ahticLe h&mqum que Les dla6éfienceb Lexicates<br />

et ghammdc<strong>des</strong> qui. exintent e&e tc Langage d a dignes<br />

amé&cnin {#&LI da douhdn et Langageh pmdéhon2 capldutt<br />

à une con~!&&n &noeeMque : que b'&L ead un moyen de<br />

com~c&on &&éhiew~ ni on &e cornpatre avec 1'mgLais.<br />

Adin d'avoh ih test anpihique duh ta capacité de L'ASL et<br />

de ha comp&exLté gnamrndcczte, d u textu angead non techniqua<br />

~w~ent &aduiA en ASL puAn à nouveau en &ngRaLb pah<br />

qud;tne tmducteuha irzdépend& (2 b0uhdd et 2 eeMXendaizt6<br />

tzdueteo) , .EU ecr&~eoeoa"~git étaytt irvte&e. LU héau;etats<br />

mo~t&&.qu'à p& qudyued di%& \lactu& qu&queA &&oh-<br />

&ohm&t.i~~ EvideuiRe6, di &'on pied &a compPte te con-te&e,<br />

e2 qui. étdent abdentf, d m 1e.h dMEha .&aduc..tAon6 en<br />

angRcL.in, te bektA de .Li onigind e ~ phé~ehvé t . De 2d.h hé~uetats<br />

duggèhertt que L'AS1 ut un moyen de commwUcation adEquat et<br />

un bgbtème de langue indépendant.<br />

167 - KLIhfa IE.S.1 and BEtLtlGf IU.1,- Pro~ri6tés <strong>des</strong> Symbo<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> un Language<br />

Sans ~àro<strong>le</strong>:- in N, ~ecaen and M. ~kannerot (édi'tors). Du contra<strong>le</strong> Moteur<br />

à l'organisation du Geste.Paris, Masson, 1978.<br />

Une de6 phéoccup&on~ phincipaLeb ded uteuha : Commevtt <strong>le</strong>s<br />

h,&W,$ dont-& encodhb pah 1e.h aouhda ut.&Aateuiea fldt-idh de<br />

&a Langue da bignea 1 tes héhuRtm2 d'une héde diexpéttienceA<br />

de rnCmohe Z CO& t a s appoht& une hCdiAé pdycho&og%as<br />

a &*ma&ghe &gwdXique a?.& digne6 phopabFe pan. Stohoe<br />

11 960- 1965 1. En p1ua deo &DA pahambsthes majeuha <strong>le</strong>u eondi-<br />

guhaüon deb mainù, Lem mouvement*l d teuha &&&ondl ,<br />

Led auxeuha pohtuRen2: ;tho.& pamm&&eb mineuha : t'onientation<br />

d u mdind, ta dispodLtAon <strong>des</strong> main6 (une main, deux mainh<br />

bymhXk.iqua, e2c. . . 1 et &a manièhe dl aMicbiedon.


168 - h:ARKOl?rICZ (Harry);-Book Review : Psycholinguistics and Total Communica-<br />

tion : The State of the Art.- Sign Language Studies, 5, October 1974, pp.<br />

pp. 82-91.<br />

169 - MOORES (D. F. .- Psycho'linguistics and Deafness,- American Annals of the<br />

Deaf. 115, nO1, 1970, pp. 37-48.<br />

-<br />

170 - NEWKIRK (D.) and PEDERSEN (C.C.) and KLIMA (E.S.) .- Slips of the Hand.-<br />

in V. Fromkin (editor), Slips of the Tongue and Hand, Proceedings of<br />

the 12th International Congress of Linguists, Vienna, 1977, à parai tre.<br />

171 - NEWPORT (E.) and BELLUGI (U.).- Linguistic Expresst'on of Category Levels<br />

in a Visual-Gestural tanguage.- in E. Rosch and 5.5. Lloyd (editors),<br />

Cognition and Categorization. Hil sda<strong>le</strong>, New Jersey, U.S.A. : L. Er1 baum,<br />

à paraftre.<br />

172 - n1R0irRKE Terrence J. f , (editor). - Psycho1 inguistics and Total Comuni-<br />

cation : 4 he State of the Art.- Washington , D.C. : herican Annals of<br />

the Deaf, 1972.<br />

Au sommaire :<br />

- MOORES (Donald F. ).- Communi cation - Some Unanswered Questions and<br />

Some Unquestioned Answers, -<br />

- VERNON (McCay). - Non-linguistic Aspects of Sign Language, Human Feelings<br />

and Thought Process. -<br />

- MEAWW f Kathryn P.) .- Social Snguistics, Sign Language, Human Feelings<br />

and the Deaf Sub-Cul turc.-<br />

- LEHNERG [Eric H.1.- Prerequisites for Language Acquisition by the<br />

Deaf. -<br />

-DENTON(Davîd M.).- A Rationa<strong>le</strong> for Total Communicatl0n.-<br />

- NEESAM (Ralph).- The Registry of Interpreters for the Deaf.-<br />

- BELLUGI (Ursula) .- Studies in Sign Language.-<br />

- STOKOE (Wi 11 iam C. ) , - A Cl assroom Experiment in Two Languages. -<br />

- SCHLESINGER (Hilde S. ) .- Meaning and Enjoyment : Language Acquisition<br />

of Deaf Children. -<br />

- NEMSER (Wi11 iam) .- Contrastive Linguistics .-<br />

- AFATIS [James E. f .- Linguist-ics, Tesol, and Bi1 ingval Education.-


173 - SCHLESINGER (I.M.1.- The Gramar of Sian Lansuaffe and the Prob<strong>le</strong>ms of<br />

Language ni vers ais. - i n Morton, J. (edi tor); ~?ological and Social<br />

Factors in Psycholinguistics, Urbana, Il linois : University of Illinois,<br />

Press, 1970, pp.98-121,<br />

174 - SIPLE (P.).-Constraints for Sign Language from Visual Perception Data.-<br />

Signs Language $tudies, 19, Sumner 1978, pp. 95-110.<br />

175 - STOKOE (William) .- Sign Syntax and Human Language Capaci ty.- Florida Forei n<br />

Language Reporter : A Journ?l of Languaqe and Culture in E d u c e<br />

Spring-Fa11 1973, pp. 3-6.<br />

d) SOCIO-LINGUISTIQUE ET HISTOIRE<br />

176 - BATTISON (Robbin)ir:,d MARKOWICZ (Harry) and WOODWARD (James C.).- A Good<br />

Ru<strong>le</strong> of Thumb : Variab<strong>le</strong> Phonology in American Sign Language,- in<br />

Anal zin Variation in Lan ua e.Faso1d and Shuy (editors), Washington,<br />

D-s, 1974, pp. 291-302.<br />

177 - BOESE (Robert) .- Native Sing Language and the Prob<strong>le</strong>m of Meaning.- Thèse<br />

non-pub1 iée, University of California, Santa Barbara, 1971,<br />

CeaXe étude 6 'inténesae aux p~~oceadub pm Laqu& Le.&<br />

paonnes dodea et entendanteh ~ ~ eL1&dohmaLion n t Lobs<br />

<strong>des</strong> Lntehactionb doci<strong>des</strong> et pLub dpécidiqument, <strong>des</strong> compo-<br />

.&&es bémdques ded langues : otuzees ou non ohaeeh. C1 eat<br />

me ,tentcctive pouil abouth au dévbppment dlune 2héohie<br />

qui expGqum Le d m<br />

dam Les deux Langues : oden et<br />

Languen dea dignes. La théohie, conaMe d m une pempetive<br />

e..thnométhodoLogique, chache à démonttren que Le bena dam beA<br />

ûwgueh n'est PUA dépendant es~e&&?ement du modèbe de<br />

syntaxe o&e comme ceXa a ézé phopobé de &qon cowante parc<br />

[es fingdRes, maid qu'.il pet.& &Xe Waché à fa capacite du<br />

"dpeahm-heatml' ou du"ncttive-dignetrt' ti généhm deh devld dan&<br />

m contexte socLat ha*&&, qu&e que doGt ta b yvLtaxe<br />

nomlttive OU Le dtjdtème de dignes W é .<br />

178 - CHARROW ( V. ) .- Analyse linguistique de 1 'anglais manuel .- in Proceedin s,<br />

of the VI1 World Conqress of the Federation of the Deaf. S i e<br />

Maryland : National Association of the Deaf, 1976, pp. 82-87<br />

One pempedve figdaue duh Les dydt$me~ de digne3 ahti-<br />

~icieeb (ungLuh rnmud) qui vAent d hephodhe La to.&&iXé<br />

de La molrphotogie de L'angLai~ et, en panticuRie,)c, L'anatyde<br />

de bon u.t.UAé aux en,+na% do~~trùh. LtaUteuk con&& : LU<br />

dybt2imes dlm,nU manu& ne dont pa L'éq~vdent exact de<br />

L1mgL&. ,En pLa, L1é&40natian de.& digned n'est @ab .<strong>dans</strong>


meuha qui peuvent in;ttrodde de La conduion: cehtaind<br />

éEmena% de La monphobgie angLde ae dont pan heptéden-<br />

Léb comecA.e~&. ?& phéoentettt égdement <strong>des</strong> pnobLèmen<br />

de vLtedne concmd La phodudon & h u é e da bigne6<br />

PA da pmoLes . L ' hypofièd e d "un digne pow un mot" n ' en2<br />

valab<strong>le</strong> ni fiéohiquement, ni emputiquemevLt.<br />

179 - CHARRON (Veda) .and FLETCHER (J.D. 1.- English as the Second Language of<br />

Deaf Chi1dren.- Developmental Psychology, 10, no 4, July 1974, pp. 463-470.<br />

TheCze ado<strong>des</strong>centa &OUA& de pmeizts d o d ai~i que<br />

&eCze adoLescen& tsouhdb de pmenta entendanta panbènent<br />

un test d'angkhlb en tan2 que Langue é;ttrangène [TOEFL) . Les<br />

bcones néudd ppa Las duje& de pnnenta bounds étaient<br />

~igd~ic&vement pLud éLevéd que ceux obtenu pm La duj&<br />

de panena% entendan& et ceci d w Loua% La meswa à<br />

E'excepZLon d'une. Led pa,$omanca aux TOEFL <strong>des</strong><br />

é&angw entevldanta de &ouvèhe& avah une cornespondance<br />

pLu gmde avec Las pmdohma~lces <strong>des</strong> dujm de pmenta<br />

doWrdci qu'avec ceux de pimenta Mendam. D'aphèd Led<br />

~éd&r&&, on peu* voh que L1angta& peu* &ke une<br />

deuxième Longue pow Les doUhdd PA qube sxpéhimce pnécoce<br />

u&üXbimt & Langue den dignes peut ~ a U L'acqui- a<br />

dA2on &énieae de LtangL& .<br />

180 - CHARROW (Veda R.) and WILBUR (Ronnie B.).- The Deaf Child as a Linguis-<br />

tic Minority.- Theorv Into Practfce, 14, no 5, December 1975,<br />

pp. 353-359.<br />

La Revue <strong>des</strong> nechmches indique que La Langue <strong>des</strong> dignes<br />

améhicaLne (ASLI est :<br />

a) Lu xhaidième Langue (en dehou de %'ongW 1 pLu<br />

Enngement W é e aux U.S.A.,<br />

bf qu'el<strong>le</strong> n'ûlt paa gnammdedm& ou cogwvemed<br />

Xnhéhiewre à L'angLcUs pdé, el<strong>le</strong> a bdement une<br />

d&ulrtwe di~~éltente,<br />

cf qu'el<strong>le</strong> n'enmne pas de dédici;t d m Le 60ncZionnement<br />

cognikl~ , corne on Le crroy& au pnédabbe,<br />

dl qu'el<strong>le</strong> est Le moyen Le peu eddicace po~r endekgna<br />

L1ang~ ohae éch,it LUX en&m% devenu bowrdb<br />

à L'âge phE&ngud .<br />

Lu did,jic&éb <strong>des</strong> end& douhdd da~d La néubLte dco-<br />

Laclre e.t dana L'uZL.Uaa%on de La Langue angtahe dont<br />

dhL&?&ed c&.h hW~Okl&éed pm &!A ghOUpeb<br />

mivroh.Ltaih~ de Langue non angUe, TL est necornandé<br />

aux éducdew d1 abandonnm Lew pné judice copGtrLe L' ML<br />

e.t aux pnnwi~ et aux evldeignavtta d1t&ithetl L'ASL &èd<br />

tÜX d m L'in6;ttructicrn de L' eMXant do&d 'd'âae ~ ~ é ~ n<br />

d i que de de denv*h de tPASF avec ces enXantd comme<br />

moyen d'endekgnement d m tou La duje& ~ c o ~ a ,<br />

&'ang&CLii3 comp4d.


181 - CILOUREL (Aaron).- Socialinguistic Aspects of the use ai: Sign Language.-<br />

Current Trends in the Study of Si gn Languages of the Deaf , Uni versi ty<br />

of Catifornia, San Diapartment of ~ o c i o l o g y pp. ~ ~ 6<br />

182 - ERTIR6 {Carol),- Language Pc'licy and kaf Ethrriçity fil the Unitard States.-<br />

Sign Language Skudie, 19, Sumer Z978, pp- 139-152,<br />

183 - FR'RISffffEE f(t3.j Arbitrarines and Iconici%y t B3staY.Scal Change in<br />

krican Sign Language,- Language, 51, 1935, pp. 596-739.<br />

184 FRISHBEffi (bniyf.- Sone Aspects of the Historiçaf bvelopment: of Signs in<br />

krican Sign Language, Thl?se non-pub1 iée, University of Cal ifornia,<br />

San Diego, 1976,<br />

La tmpe da dippd mEa.hziïxe {&LI a & Mue e n r t de ~ &x CO- aode aux U.S.A. d@<br />

don app&&%~ au &fit& du 79&e A k'oa.igCne, &E<br />

a (s2e co)r~&gi.te B pah? de modigcalion Meztuentra daao<br />

&t bgue de6 ai&igned & ~ & e , SL t'on corn- Eed<br />

&&EG a&& av~e t w zdZfi&Sa dBhb <strong>des</strong> di?bu;td de Jk<br />

bgue de.& dCgnea -de & avec kea @na de Ca<br />

bgae de.$ &na &hup4gaiae, on &'&ma& qpu'aver Efrrth-<br />

UdtiOtt ~LI~QN~LL, d# kgeatb 60d QPw danb &n<br />

d u m a deb bignea.<br />

CPRte ~~e e&e te.& eiuurgma d W e;t motdite,<br />

que,au Uiw d<strong>le</strong>tne <strong>des</strong> vahiationb haadeuda ou dpM*UtCqua,<br />

%a dL$~&wceb m e tea 6onme.4 andma ?a mdemea<br />

dont sgbtEmaXXquea e;t héguei2ae.4. LQA aigneb qu*. ElLacent<br />

à &'o&gLne er, con;tact avec te vhage en utdXhant<br />

te6 dcoux ma& n'en W e s t qutune &en&, &M qae<br />

ceux qui avtt &mgé a&%& d'un mauvma& & wze mahi à wt<br />

rnouvment ii deta maul6 &ont dai;ts dana co- avec te<br />

vaage ou b tac. Lea &&ne.& QUA. e.tk4X~w.t Bi% dewr<br />

~auld $end& & deveszih b m u a a en ce qui cofncenrre trr<br />

&mna & Ee rn~svmenf d~ deux mz.&&, T&ttta L'év-YL<br />

bap16 Ba ~OM-PF de6 6ig~e6 e ~ 1 ASt va &e dana d'me<br />

wma&du&% de Zz-e[dapta Ee am Sw.hawtiea du<br />

tme. f F/t de pente de Lticicani;%E d a &e bigfie.<br />

185 - KAFMAPEL (BARBARA M.),- Bi1Sngualfsm~ : A New Directfan fn the Education<br />

of the Deaf.- Deaf Amie- 26, no 10, June 1974, pp. 9-15<br />

L'aLLtm da cet m.ti&e, une doUtLda de %&dace, mi&kent<br />

que .te & a d deve &Xe conai&&2! comte &ta& phéaeptteme&,<br />

au poZed&emnt biR.Lflgue. Ufla, dcawaiopt y eat<br />

mmZe lim tevt éducatto~ err &me de hg%@, %e b U -<br />

gukJ~e et La dEve8oppments apptoMts6 B XiLdu&on b-<br />

&Lrtga~. $a Atgue <strong>des</strong> akg18e.a M&catne fASLf E&*<br />

Eu&&& au moym de chiRa@ &gwd;ürlues ef comme à


a .te"ang.h& bd0n deb ~(Ltégohi~ te&eed que : dpé&diaa-tion<br />

de donclion, dtmdmdiadon et dt&Lti.té. On y Atrouve<br />

d&cLtt:ée la dédifion du bxngdme, Leb &.tetrdénenceb<br />

em%e Leb dwtgueb IheaponaabLa da ehnew de dtjntaxe<br />

apzg&&e cornmida ppa &a endanta do&)& teb eddeta<br />

pdychoLogiqueb ew06 pm eeb W u d a dodutes et:<br />

éducative^ nég&vt$~>, u&-il-v.îa ded doundd et: da pe.tbonn~<br />

ne paheant paa &'ang&aid. P a éhdeb nécenteb en daveun de<br />

L'acceptation de L'ASL et de &'utUha;tion dlwe apprtoche<br />

éducdve bmgue dont mpp&éeb. L'&euh a pubdé en<br />

nevue deh phognmmM éducafidd en coi& QLU kéb&ent de<br />

ceb &;tuda comme la conendcation totute. On y nhouve<br />

une Ute qd énwnène &a 8 phincipeb de bans (ex. donna<br />

de^ enc0uhagmen;tb à L'endwtt 40tL)td po~t qu'dB vatode<br />

b'ASi.1 W é b powt m-e en oeuvne une appmche bilingue.<br />

186 - KEMDON (Adam) and Harris).- RICHARD (M.) and KEY (Mary R.).- Or anization<br />

of Behavior tn Face-ta-Face Interaction. Hague, Netherlands :+<br />

3975.<br />

Ce Uvae parsdente plta de vLng;t expoaéd pm da aLLteum de<br />

di66éaen;ts pird dana &e.aqu& &ont dhc*LtEd divw dujeta<br />

t& que : &a aeûttion d e &a pmoQe et: .te gebte , &a<br />

langue de^ bigna, Ltonganid&n de la converrddon,<br />

L'inteit-adon mene-endant et f'émehgence du <strong>langage</strong>, Eea<br />

&utersta de &mique ~a&e, Le conce@ de pah4-Lmsa<br />

ge, da h;tude~ du& Lie*lpace et <strong>le</strong> t@o&e et Leb ahdé-<br />

nenceb c m & a dana Le compo&emenL de comwzication.<br />

187 - KLlMA (E.S.) and BELLUGI (U.).- Musique et L nguistique".- Paris, Le<br />

Seuil Press: à paraïtre,<br />

188 - MARKOWICZ (tfarryl . - Som Sociol f nguistic Considerations of American<br />

Sign Language.- Siqn Language Studies, 1, 1972, pp. 15-41.<br />

189 - MOTTEZ (Bernard).- La diglossie <strong>dans</strong> la langue <strong>des</strong> signes, paraphrase<br />

d'un artic<strong>le</strong> de W. Stokoe.- Rééducation Orthophonique, 16, no 100,<br />

pp. 111-123.<br />

190 - MOTTEZ (Bernard) .- La langue <strong>des</strong> signes aux Etats-Unis.- Revue Généra<strong>le</strong><br />

de 1'Enseianemnt <strong>des</strong> Déficients <strong>auditifs</strong>, 4, 1976, pp. 1-21.<br />

191 - MOTTEZ (Bernard) .-A propos d'une langue stigmatisée, la langue <strong>des</strong> signes.-<br />

Paris : Eco<strong>le</strong> <strong>des</strong> Hautes Etu<strong>des</strong> en Sciences Socia<strong>le</strong>s, Centre dlEtu<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> Mouvements Sociaux, Hiver 1975-1976.


192 - REICH (Peter A.) and REICH (Carol M.). Communication Patterns of<br />

Adult Deaf.- Canadian Journal of Behavioral Science, 8, no 1, January 1976,<br />

pp. 56-57.<br />

Intaviewa AWL Len habh<strong>des</strong> de communication U é e n<br />

patr d'anciens éLEves de L1écoLe pow~ ~outrda d t O ~ o ,<br />

vivant à Tohonto. Pou communiqueh avec &en entendauLtd ,<br />

La pLupatLt W e n t La pano<strong>le</strong> bien qu'en moyenne be<br />

hendent compte que dedement 50% de ce q u 1 dident ~ peut<br />

h e comph,L~ patr un entendant. Ih W e n t auAni un peu<br />

dléaLtwLe eA même un peu de communication manuel<strong>le</strong>. La<br />

plupaht commwUquent avec la aut~~es dout& manuel<strong>le</strong>ment.<br />

La patro<strong>le</strong> est pLu6 U é e pah <strong>le</strong>s extanen que pah Lu<br />

intanes bien qu'Ce n'y aLt aucune évidence phouvant de<br />

La patLt <strong>des</strong> ph&m une capadté ohde bupé~euhe. Une<br />

comp&on da.ite avec dtau3eh éh<strong>des</strong> indique que Les<br />

écoten dibdèhent p h dan^ Leut capadté à mot.Lve>r LU<br />

en6W do& à UUL La patro<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong>s ne Le 6od danh<br />

<strong>le</strong>& capad à pow~voh la élèves avec <strong>des</strong> compétencen<br />

en pmte et un Lectut<strong>le</strong> labXe.<br />

193 - SEIGEL (Ju<strong>le</strong>s Paul).- The Enlightenment and the Evolution of Signs in<br />

France atid England.- Journal of the History of Ideas, 30, no 1, 1969,<br />

pp. 96-115.<br />

194 - STOKOE (William C.) .-Sign Language Dig1ossia.- Studies in Linguistics,<br />

21, 1969-1970, pp. 27-41.<br />

195 - WOODWARD (James C. ) .- Some Observations on Sociolinguistic Variation<br />

and American Sign Language.- Kansas Journal of Sociology,9, no 2,<br />

1973, pp. 191-200.<br />

196 - WOODWARD, (James C. )Signs of Change : Historical Variation in American<br />

Sign Language. - Sign Language Studies ,lO, Spring 1976, pp. 81-94.


\' - BIBLXOGRAPHIES<br />

197 - AUSTIN (Gary) .- Bibliography : Deafness.- Silver Spring, Maryland :<br />

National Association of the Deaf, 1976.<br />

Covtfiel& phGqU? f .l?.&&ed Auh & A&é hépCV&&3 AM<br />

neud catégoniea : La commcinication, Le "cowzdeRU.rgn, b'éducation,<br />

.ta bundité, Les pUmdicapéa, Les abpet& pg&odo&aux,<br />

Le llcous&ngl' poun & héadapt&on et d'am%eb<br />

domaines concanéd pm .ta gad~rdité.<br />

198 - CORBETT f Edward) and JENSEMA (Cari .) .- An Annoted Bibl iography on<br />

Cornunication Fl<strong>le</strong>thods of Heari ng Impaired Students. Ron. Office of<br />

Demographi c Studies, Ga1 laudet Col <strong>le</strong>ge, 1977.<br />

199 - FLEISCHER (Lawrence). - Sign Language Bi bl iography. Ron, Universi té de<br />

1 'Etat de Californie à Northridge.<br />

Phépmée poun Le Sgmpobium &un &a Rechache e* LIEs&gne-<br />

ment de & Langue <strong>des</strong> Signes à ChLcago, du 30 Mai au<br />

3 luin 7977. Co&Zent envirron 200 .C&Lab,<br />

200 - GREEN (David). - Bi bl iography on Mainstreaming. Ron<br />

201 - MAtONE (Michaell- Deafness, &n.tal Health, and Related Topics :<br />

A Bi bliography 1900-1976. Ron. Office of Demographic Studies, Ga1 laudet<br />

Col<strong>le</strong>ge.<br />

202 - STUCKEY (Kenneth) .- Deaf-Bl ind Bi bliograp Watertown, Massachusetts :<br />

Perkins School for the Blind, rtrvisé en 1<br />

Co~ent envhn 1.500 .l?.&&ea ( 1954-1 9361 au dujet de<br />

Liendant 4oua.d et aveugLe. t ) Le ~ demieh chapGthe est<br />

mppohtee une thte den bomceb dl&dohm~n concmaptt<br />

Le bocllrd aveugLe en Adhique, Euhope, I~céade, Amékique du<br />

Sud, Conada e* aux U.S.A.


VI. ASSOCIATIONS, PUBLICATIONS, CENTRES D'INFORMATION ET DE RECHERCHE.<br />

a) - Sources d'information.<br />

UNISDA (Union nationa<strong>le</strong> pour 1 Ynsertion socia<strong>le</strong> <strong>des</strong> <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>)<br />

20, rue Thérèse<br />

75001 - PARIS<br />

CNSF (Confédération nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> sourds de France)<br />

20, rue Thérèse<br />

75001 - PARIS<br />

Revue : La Voix du Sourd<br />

BUCODES (Bureau de coordination <strong>des</strong> associations de devenus sourds et<br />

ma<strong>le</strong>ntendants)<br />

20, rue Thérèse<br />

75001 - PARIS<br />

ANPEDA (Association nationa<strong>le</strong> de parents d'enfants <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong>)<br />

37-39, rue Saint-Sébastien<br />

75011 - PARIS<br />

Revue : Comuniquer<br />

FNAPEDIDA (Fédération nationa<strong>le</strong> de parents d'élèves <strong>des</strong> institutions de<br />

<strong>déficients</strong> audi tifs)<br />

22, rue Blanche<br />

75009 - PARIS<br />

Revue : Liaisons<br />

A<strong>le</strong>xander Graham Bell Association for the Deaf<br />

3417 Vofta Place, N.W.<br />

Washington, D.C. 20007<br />

U.S.A.<br />

Revue : Vol t a Review<br />

American Speech and Hearing Association<br />

9030 Old Georgetown Road<br />

Bethesda, Mary1 and 20014<br />

U.S.A.<br />

Revue : dsh Abstracts<br />

Conference of Executives of American Schools for the Deaf<br />

5034 Wisconsin Avenue, N . W.<br />

Washington, D.C. 20016<br />

U.S.A.<br />

Revue : American Annals of the Deaf


Council for Exceptional Chi ldren<br />

1920 Association Drive<br />

Reston, Virginia 22091<br />

U.S.A.<br />

Revue : Exceptional Chi 1 dren<br />

Ga1 1 audet Col <strong>le</strong>ge, Pub1 i c Servi ce Programs<br />

7 th and Florida Avenues, N.W.<br />

Kendall Green<br />

., -<br />

Washinaton. D.C. 20002<br />

U.S.A.<br />

(Publications sur divers aspects de la surdité)<br />

National Association of the Deaf<br />

814 Thayer Avenue<br />

Si lver Spring, Maryland 20910<br />

U.S.A.<br />

Revue : The Deaf American<br />

(Publications sur la surdité vendues à la librairie)<br />

National Col<strong>le</strong>ge of Teachers of the Deaf<br />

C/O Needwood School , Rangemore Hal 1<br />

Burton-on-Trent<br />

Straffordshire, England<br />

National Deaf Children's Society<br />

31 Gloucester Place<br />

London WCIE 6AH, England<br />

Revue : Talk<br />

AFERLA (Association Française <strong>des</strong> Educateurs et<br />

Rééducateurs de <strong>langage</strong> et de 1 'Audition]<br />

254, rue Saint Jacques<br />

75005 - Paris<br />

Revue : La Revue Généra<strong>le</strong> de 1 'enseignement <strong>des</strong> <strong>déficients</strong> <strong>auditifs</strong><br />

ANFIOA (Association Nationa<strong>le</strong> Française <strong>des</strong> Interprètes pour<br />

Déficients Auditifs)<br />

20, rue Thérèse<br />

75001 - Paris<br />

APTADA (Association <strong>des</strong> Psychologues travai 1 tant auprès <strong>des</strong><br />

Déficients Audi tifs)<br />

199, Avenue Colonel Tessier<br />

81100 - ALBI


ARDDS (Association pour Réadaptatfon et de la Défense<br />

<strong>des</strong> Devenus Sourds)<br />

20, rue Thérese<br />

75001 - Paris<br />

Revue : La Caravel<strong>le</strong><br />

ARPLOE (Association der Rëëducateurç de la Paro<strong>le</strong> et du<br />

Langage Oral et Ecrlt)<br />

10, rue de I 'Arri v6e<br />

75014 - Paris<br />

Revue : Rééducation Orthophonique<br />

BlAP (Bureau International d'Aud7ophonologie)<br />

29, rue Jean Baptlçte<br />

Vander I(annen<br />

16 - Belgique<br />

C.N,E.F.E.X. (Centre National dtEto<strong>des</strong> et de Fornation<br />

pour l'Enfance InadaptGe)<br />

5860 Avenue <strong>des</strong> Lan<strong>des</strong><br />

92150 - Suresnes<br />

FISAF (Fëdgration Nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> Associations de Patronage et<br />

<strong>des</strong> Institutions de Jeunes Sourds et de Jeunes Aveug<strong>le</strong>s de France)<br />

74, rue Dunois<br />

75646 - Paris Cédex 13<br />

FHS (Fi?a@ration Mondia<strong>le</strong> <strong>des</strong> Sourds)<br />

IZO Via Gregori VIX<br />

165 - Rom<br />

b) - Centres de Recherches<br />

Dr. Wiffjam Stokoe, DSwctor<br />

LinguSstics Research Laboratory<br />

Gall audet Col Iege<br />

kndall Green<br />

klashington, D.C. 20002<br />

U.S.A.<br />

Revue :<br />

Bu? <strong>le</strong>ti<br />

Dr, Ursula Bellugi , Director<br />

The iaboratory for Language Studies<br />

The Salk Institute<br />

P,O. Box 1809<br />

San Diego, Cal9 fornia 92112<br />

U.S.A.


Dr. Mi ke Karchmer, Di rector<br />

Office of Demographic Studies<br />

Gallaudet Col <strong>le</strong>ge<br />

Kendall Green<br />

klashington, O.C. 20002<br />

U.S.A.<br />

Dr. Hans Furth<br />

Center for Research in<br />

Thinking and language<br />

The Cath01 ic University<br />

of America<br />

Washington, D.C.<br />

U.S.A.<br />

Dr. Hi lde Sch<strong>le</strong>singer.<br />

Mental Health Services for the Oeaf<br />

Lang<strong>le</strong>y Porter Neuropsychiatrics Insti tute<br />

1474 Fifth Avenue<br />

San Francisco, Cali fornia 94143<br />

U.S.A.<br />

Dr. Kathryn Meadow<br />

Di rector of Research<br />

Kendall Demonstration E<strong>le</strong>mentary School<br />

Ga1 laudet Col <strong>le</strong>ge<br />

Kendall Green<br />

klashington, D.C. 20002<br />

U.S.A.<br />

Dr. Lars von der Lieth<br />

Audi 01 ogopedi cal Research Group<br />

Uni versi ty of Copenhagen<br />

Njal sgade 86n<br />

2300 Copenhagen S<br />

Danemark<br />

Mrs. Bri tta Hansen, Director<br />

Doves Center for Total Kommuni kation<br />

Kastelsveg 58 A<br />

2100 Copenhagen<br />

Danemark<br />

Mrs . Bri ta Bergman<br />

Stockholm Universitet<br />

Institutionen for Linguistik<br />

Fack<br />

10405 Stockholm 50<br />

Suède


Dr Fred C. Peng<br />

International Christian University<br />

Mitaka, Tokyo<br />

Japon 181<br />

Professeur Pierre Oléron<br />

Laboratoire de Psychologie GénE:tique<br />

Sorbonne<br />

46, rue Saint Jacques<br />

75005 PARIS<br />

Bernard Mottez et Harry Markowicz<br />

associés au Centre dlEtude <strong>des</strong> Mouvements<br />

Sociaux<br />

54, Bd, Raspail<br />

75270 Paris Cedex 06<br />

(Ethnographie de la Communication)<br />

Bul<strong>le</strong>tin : Coup dloeil(sur 1 Iac;tualité de la langue <strong>des</strong> signes).

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