Echo du Seignadou n° 9

l’Écho du Seignadou
Lettre des Fraternités laïques de saint Dominique de la province de Toulouse
Dossier : Jubilé
Saint Thomas d’Aquin
700 ans de sa canonisation
Hiver
Printemps
2022-2023
n° 9

SOMMAIRE
Éditorial par Jean-Louis Dulot
Introduction par Denis Ronfort
Dossier : Jubilés de Saint Thomas d’Aquin
Triple jubilé : 2023-2024-2025
La canonisation de saint Thomas d’Aquin
Homélie pour la solennité de saint Thomas d’Aquin
Lettre à frère Thomas
La vénération des reliques, un culte pour le XXI e siècle ?
Souscription pour le nouveau reliquaire de saint Thomas d’Aquin
Indulgences
7 e centenaire de la canonisation de S. Thomas d’Aquin : année 2023
Prière et étude :
Frères en Christ, frères du Christ
La session de formation initiale sur la vie fraternelle en images
Feu
Prière pour les défunts et les malades
Prédication :
Laïcs en pèlerinage du Rosaire à Ambohitraivo
Partage de Noël au bénéfice des enfants orphelins
Actualités de la province :
Journées provinciales de l’Ascension
Publications
Rencontres avec le Maître de l’Ordre
Lettre des frères d’Ukraine
Une écharpe pour les laïcs dominicains
Marche sur les pas de S. Dominique
La Domistella recherche de nouveaux équipiers
Appel à cotisations 2023
Le carnet
Prier les offices avec nos sœurs moniale et nos frères
À vos plumes
l’Écho du Seignadou |
EDITO
Jean-Louis Dulot, responsable provincial
Ensemble, goûtons les fruits de la
Passion
La Passion du Christ manifeste la miséricorde
incommensurable de Dieu pour les hommes. C’est pour nous, pêcheurs, que le
Christ a livré son corps et a versé son sang. Par sa résurrection, « il nous ouvre la
vie éternelle » (oraison du Jour de Pâques) et nous pouvons déjà goûter ici-bas les
bienfaits de la grâce divine et la joie de la communion des saints.
Notre Province a été particulièrement gâtée ces derniers temps. D’abord, avec
l’ouverture des trois années jubilaires en l’honneur de notre frère vénéré saint
Thomas d’Aquin, où nous commémorerons successivement sa canonisation, sa
mort et sa naissance. Ce triple jubilé nous relie à l’Église triomphante, à ceux
qui nous précèdent dans la vie éternelle, eux qui reposent en Dieu et intercèdent
pour nous qui sommes en chemin. Avec notre frère saint Thomas, cette relation
se fait tangible quand l’une de nos sœurs laïques touche son crâne pour le poser
sur un joli coussin de soie et de coton. La célébration du 28 janvier comme les
célébrations qui suivront et la vénération de la précieuse relique qui circule dans
notre Province sont sources de grâces et de joie. Sachons profiter de ces moments
privilégiés !
Un autre frère a parcouru la Province, de l’Église militante celui-là, c’est notre
frère Gérard Timoner, Maître de l’Ordre en visite canonique, accompagné de
ses socii, frère Alain Arnould pour l’Europe et frère Pablo Sicouly pour la
vie intellectuelle. Ce fut l’occasion de chaleureux rassemblements de la famille
dominicaine. Joie de célébrer ensemble notre Seigneur, de réfléchir à notre
vocation commune et de renforcer les liens qui nous unissent.
Dans la continuité de ces rassemblements, je vous donne rendez-vous aux
Journées provinciales du 18 au 21 mai.
Joyeuses Pâques à tous !
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Photo en couverture : «S. Thomas d’Aquin» de Joseph Aubert dans la basilique S t Etienne à Jérusalem
Porter l’Évangile au cœur du monde

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INTRO
La Providence ne manque pas d’humour. En
effet, celui que des étudiants appelaient « le bœuf
muet », n’en finit pas de nous parler et de nous transmettre les
grâces du Seigneur. Plus de 700 ans après sa mort, saint Thomas
d’Aquin vient nous visiter. Son nouveau reliquaire a commencé un
long périple et déjà les premières communautés qui l’ont accueilli
peuvent témoigner des grâces reçues. En 2023, nous commençons
la célébration du triple jubilé de sa canonisation (1323), de sa mort
(1274) et de sa naissance (1225). L’Écho du Seignadou se devait
d’en parler.
Nous ouvrons donc aujourd’hui un dossier spécial sur le Jubilé
2023 avec notamment l’homélie de Mgr J.-L. Bruguès pour la
solennité de S. Thomas d’Aquin.
Dans la rubrique « Actualités de la Province », deux informations
marquantes sont à signaler. Vous trouverez tout d’abord, la
présentation des prochaines Journées Provinciales du 18 au 21 mai
et toutes les informations nécessaires pour s’inscrire. Vous aurez
aussi un compte-rendu de la visite du frère Gérard Timoner, Maître
de l’Ordre, qui à la suite du reliquaire de Saint thomas d’Aquin est
venu visiter notre Province.
Nous aurons enfin une intention de prière pour nos défunts et les
malades de la grande famille dominicaine.
Merci à tous les contributeurs !
Les événements et initiatives dans vos fraternités pourront être
publiés dans le prochain numéro. Merci de nous faire parvenir vos
articles.
L’équipe de L’Écho du Seignadou vous souhaite une bonne
lecture !
DOSSIER
Denis Ronfort, rédacteur en chef adjoint Triple jubilé 2023-2024-2025
S. Thomas d’Aquin... un lien particulier
avec Toulouse
Thomas d’Aquin ! Son nom résonne partout
dans le monde tant la notoriété de ce dominicain, éminent
philosophe et théologien, reste aujourd’hui prestigieuse. Son œuvre
impressionnante, sa réflexion si contemporaine sur l’homme et le
monde, la foi et la raison, inspirent encore responsables politiques et
universitaires … Une gloire qui rejaillit sur la ville de Toulouse où
il repose depuis 1369, au cœur de l’admirable nef des Jacobins, sous
la couronne tressée des vingt-deux nervures du fameux palmier.
Thomas meurt à Fossanova (Italie) en mars 1274. Il s’ensuit
de multiples incidents provoqués par une dispute car les moines
cisterciens chez lesquels il meurt, les frères prêcheurs, le roi de
Naples, les universitaires parisiens, sa famille, tous revendiquent sa
dépouille mortelle. En juin 1368, le pape Urbain V tranche l’affaire.
Ne pouvant donner à Toulouse le corps de saint Dominique, il
confie aux dominicains de Toulouse le corps de saint Thomas
d’Aquin, et motive ainsi sa décision : « L’importance de la ville qui
a vu naître l’Ordre des Prêcheurs, l’université florissante de Toulouse
fondée en 1229 avec le concours des frères dominicains, la beauté de
l’église conventuelle, la dévotion du peuple toulousain garante de la
révérence due au célèbre théologien. »
Urbain V ne se trompe pas. La ferveur de la population n’est pas
à démontrer comme le relatent les chroniques de l’époque. De
Naples vers Toulouse, Thomas effectue alors à revers le chemin
précédemment emprunté par Dominique - de Toulouse vers
Bologne - renforçant ce lien mystérieux et indéfectible qui unit
les Dominicains à la Ville Rose, depuis que saint Dominique y
implanta, en 1215, une petite communauté de frères.
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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Mausolée à la gloire
de S. Thomas d’Aquin,
aujourd’hui détruit
L’arrivée de Thomas à Toulouse, le dimanche 28
janvier 1369, est solennelle et grandiose. « Une
foule immense de Toulousains accueille en la chapelle
Notre-Dame du Férétra celui que l’on reconnait
comme un saint depuis 1323 et que tout le monde
tient pour un génie et l’accompagne jusque dans la
grande église des frères Prêcheurs. » Deux siècles
plus tard, un mausolée à l’architecture imposante
d’environ quinze mètres de hauteur raconte en cet
ancien couvent des Prêcheurs, l’exaltation de saint
Thomas à Toulouse. De ce monument, inauguré
en juin 1628, totalement détruit à la Révolution
française, subsistent seulement des gravures qui en
décrivent l’aspect.
Aujourd’hui, les reliques - ossements et crâne - de l’un des
plus grands penseurs de l’Humanité, déposées séparément dans
deux simples petits coffres en bois de chêne scellés du sceau de
l’Archevêque de Toulouse, étaient conservées sous le maître-autel de
l’église des Jacobins. Il devenait urgent de valoriser et de préserver
cet héritage pour mieux le transmettre aux générations futures.
Évènement exceptionnel … L’Ordre des Prêcheurs célèbre depuis
le 28 janvier dernier et pendant trois ans - de 2023 à 2025 - le triple
Jubilé des 700 ans de la canonisation, des 750 ans de la mort, puis
des 800 ans de la naissance de saint Thomas d’Aquin.
A cette occasion, Les frères dominicains de la Province de
Toulouse, détenteurs des précieuses reliques, ont offert à leur frère
Thomas - pour contenir son chef - un nouveau reliquaire réalisé par
les artistes Augustin Frison-Roche et Louis-Guillaume Piéchaud ;
bref, un « écrin » taillé dans la finesse du cristal de roche et du
jaspe rouge et l’exaltation du plus bel or, digne du plus célèbre des
docteurs de l’Église, qui leur permettent, enfin, de processionner en
toute respectabilité.
M.O.
Références bibliographiques : Jacques Lavaur, Bernard Montagnes, Augustin
Laffay et Michel Nodé-Langlois
DOSSIER
Jubilé 2023
La canonisation de saint Thomas d’Aquin
Saint Thomas meurt en 1274, sa réputation, qui est déjà grande,
grandit encore, une réputation de sainteté et de génie, ce que le
pape Jean XXII (1316-1334) sanctionnera par une canonisation à
Avignon en 1323. Cet admirateur et lecteur de Thomas, approuve
la démarche de la province de Sicile en 1317 de promouvoir sa
canonisation. Son biographe, Guillaume de Tocco, prieur du
couvent de Bénévent, avait déjà entrepris plusieurs démarches pour
collationner des informations sur la vie et les miracles du saint qu’il
présentera au pape en 1318. Il arrive à
Avignon en août, porteur d’une requête
des grands du royaume de Sicile, d’un
dossier de miracles et d’une biographie,
son Ystoria sancti Thomae de Aquino. La
cause est introduite en septembre 1318
et Tocco dirigea l’enquête à Naples,
province dont dépendait saint Thomas à
sa mort. En 1321 eut lieu, sur ordre du
pape, une deuxième enquête avec trois
nouveaux délégués, selon une nouvelle
procédure, dont Jean de Naples, un fidèle
de saint Thomas, était le rapporteur. Le
culte, qui apparaît dès la mort du saint,
relayé dans tout l’Ordre par la suite, est
soutenu par des cardinaux, membres du
consistoire avignonnais de 1318, à qui le
pape avait dit : « À lui seul il a plus éclairé
l’Église que tous les autres docteurs ; et
dans ses livres l’homme profite plus en un
Portrait de saint Thomas d’Aquin
Maison Seilhan (Toulouse)
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Tableau sur bois attribué
à fr. André Abellon, op
Basilique Saint-Maximin
an, que durant tout le temps de sa vie
dans la doctrine des autres » (1er mars
1318).
Thomas d’Aquin fût proclamé
saint le 18 juillet 1323. La bulle de
canonisation Redemptionem misit fait
état de 300 miracles, ce qui constitue
l’argument majeur d’une canonisation ;
peu de choses, en revanche, sur la
qualité de la doctrine du maître en
sacra pagina, autrement dit sur la
doctrine de l’Aquinate et son œuvre.
Le pape souligne cependant, et c’est
inhabituel, dans la considération des
motifs de sainteté, la place de l’étude et
de la prière dans la vie d’un disciple du
Christ qui est un apôtre, un prêcheur
et un docteur. Saint Thomas, modèle
de fidélité au magistère romain, est
exalté par le pontife dans plusieurs
sermons, pour sa vie pauvre et son
assiduité à l’étude de la Bible, la
recherche de la vérité et l’intelligence
de la foi. Le retentissement de cette
canonisation fut considérable. Ceux
qui nourrissaient encore quelques
préventions durent s’incliner. En 1325,
on annula la condamnation de 1277,
année où l’évêque de Paris avait fait
condamner en bloc toute une série de
propositions, dont on disait qu’elles
atteignaient le maître d’Aquin. Étienne
Bourret, successeur d’Étienne Tempier,
l’auteur de la condamnation de 1277,
reconnaissait que l’acte de canonisation avait pour effet, non
seulement de proposer à la piété des fidèles un modèle de sainteté,
mais, et c’est ici décisif, de promouvoir une doctrine pure de la foi
catholique. Celui qui était déjà désigné par beaucoup comme le
Doctor eximius, ou excelletenssimus, est alors reconnu – dès 1316
pour les dominicains – comme le Doctor communis. Si l’Aquinate
est un saint, sa doctrine aussi est sainte, c’est-à-dire juste et vraie.
Article reproduit avec l’aimable autorisation du site : https://thomasaquinas-jubileum.org
Tableau du Guerchin
Basilique S. Dominique (Bologne)
Les plus belles prières de
saint Thomas d’Aquin
Ph.-M. Margelidon
Artège, 2023 - 12,90 €
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DOSSIER
Mgr Jean-Louis Bruguès, o.p.
Homélie pour la solennité de Saint
Thomas d’Aquin le 28 janvier 2023
Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel vient à s’affadir, avec quoi le
salera-t-on ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et foulé aux
pieds par les gens.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne se peut cacher, qui est
sise au sommet d’un mont. Et l’on n’allume pas une lampe pour la
mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour
tous ceux qui sont dans la maison. Ainsi votre lumière doit-elle briller
devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient
votre Père qui est dans les cieux.
Mt 5 13-16
Une fois encore, l’Évangile nous a fait entendre l’invitation
solennelle du Seigneur à devenir le sel de la terre et la lumière du
monde. Ce passage appartient au Sermon sur la montagne dont
il constitue une sorte de conclusion : après avoir brossé, avec les
huit béatitudes, le portrait du disciple de la loi nouvelle, il fixe son
statut social. Sel de la terre, Lumière du monde : ce sont là des titres
redoutables, l’Évangile nous explique pourquoi (si le sel s’affadit…).
Ce sont là aussi des titres prestigieux. Oui, c’est un honneur d’être
baptisé, et cet honneur doit devenir manifeste aux yeux de tous. Je
dis cela avec d’autant plus de force qu’aujourd’hui, empêtrée dans
le choc des scandales et sans cesse forcée à comparaître devant le
tribunal de l’opinion, notre Église semble s’effacer de nos terres de
vieille chrétienté.
Le sel renvoie à la sapidité, à tout ce qui donne du goût, donc à
la sagesse. Le disciple du Christ aime la vie. Il sait en jouir sous le
regard de Dieu : ce goût, cette joie de vivre, cette sagesse nouvelle,
il lui revient de les faire partager autour de lui. Ce faisant, il
devient une lumière pour le monde. Je n’ai jamais cru qu’il existait
des chrétiens anonymes, je n’ai jamais pensé qu’on pouvait être
chrétien sans le savoir ; le disciple ne se cache pas, ni ne se laisse
confondre avec la masse. Par sa manière d’être — sa sagesse — et sa
manière lumineuse de penser, il refuse les conformismes de toutes
sortes. Que cette différence soit coûteuse, nous le savons tous très
bien, aujourd’hui plus qu’hier : on ne manquera pas de s’étonner
devant un comportement si singulier, on se moquera de lui, on le
critiquera, mais rien ne saurait éteindre la fierté du disciple choisi
pour témoigner de l’amour de Dieu.
Sagesse, lumière : ce sont là les mots qui viennent
spontanément à l’esprit quand on parle de saint
Thomas d’Aquin. La première lecture inscrivait le
maître dominicain dans la longue liste des sages qui, à
travers les siècles, ou même les millénaires, ont illustré
la crainte du Seigneur. « J’ai prié et l’intelligence m’a
été donnée » : ces paroles auraient pu se trouver sur
les lèvres mêmes de notre saint. En préparant cette
homélie, j’ai voulu relire le décret par lequel, le 25
mai 1727, le pape Benoît XIII érigeait le Studium des
Dominicains de Rome. Il présente la doctrine de celui
qui allait devenir le Docteur commun de l’Église comme une
lumière destinée à éclairer, non seulement l’Église, mais la société
tout entière. 1727 : en plusieurs pays d’Europe, à commencer par
la France, une nouvelle vision de l’homme et du monde commence
à naître dans l’intelligentsia, sous l’influence des Encyclopédistes.
La sécularisation fait ses premiers pas. Vers qui se tourne l’Église ?
Non point vers les théologiens du moment — on aurait été bien en
peine de les trouver ! —, mais vers un Ancien qui avait anticipé
l’Europe intellectuelle et étudié, puis enseigné à Cologne, Paris,
Orvieto, Rome et finalement Naples.
En ce début de millénaire, alors que la sécularisation s’est imposée
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en plusieurs continents, et qu’elle se fait chaque jour plus combative,
il me semble que le réflexe de notre Église doit rester le même :
se tourner, non point vers une référence historique finalement
très éloignée de notre culture, mais vers un maître, au sens absolu
de ce terme, dont le rayonnement transcende les siècles. Nova et
vetera : Thomas d’Aquin eut le génie de s’enraciner dans la tradition
la plus solide (sa connaissance des Pères et sa dette envers saint
Augustin, beaucoup plus forte qu’on ne semblait le reconnaître, en
témoignent), afin de saisir de l’intérieur les enjeux de la modernité.
L’assimilation du passé prépare toujours l’avenir. Écoutons-le donc
nous donner deux conseils majeurs pour aujourd’hui.
Premier conseil : ne jamais séparer le travail intellectuel de la vie
d’union à Dieu. Certes, pour saint Thomas, la théologie exerce
une fonction spéculative et systématique bien définie, qui consiste
à proposer une « intelligence » de la foi, à en donner des raisons
certaines ou probables, afin d’éliminer les erreurs. Pour autant, il
ne détache jamais cette perspective immédiate d’une finalité plus
spirituelle qui pourrait se résumer dans un mot : l’élévation de
l’esprit. À propos d’une question trinitaire délicate, saint Thomas
note : « Une telle recherche n’est pas inutile, puisque par elle l’esprit
est élevé pour saisir quelque chose de la vérité » (De potentia,
q. 9, a. 5). Cette élévation est perçue comme l’anticipation, ou
la préparation, de la vision béatifique. Nous restons bien dans la
perspective ouverte par les béatitudes proclamées dans le Sermon
sur la montagne. Voilà pourquoi le travail spéculatif, selon Thomas,
est source de joie. « Il est utile, explique-t-il au début de la Somme
contre les Gentils, que l’esprit humain s’exerce à ces raisons, aussi
faibles […]. Car pouvoir apercevoir quelque chose des réalités les
plus hautes, ne serait-ce que d’un regard faible et limité, procure la
plus grande joie » (SCG I, 8, 49).
Il me semble que ce premier conseil prémunit contre ce que
j’appellerai le risque d’une auto-sécularisation rampante chez ceux
qui ont reçu la charge d’enseigner dans l’Église : en regardant les
« choses d’en haut », comme on mettrait l’objectif d’un appareil
photographique sur l’infini, ces derniers devraient mieux voir
s’ordonner les divers plans de la réalité. Commémorant le centième
anniversaire du théologien Hans Urs von Balthasar, en 2005, celui
qui venait d’être élu pape sous le nom de Benoît XVI lui rendait
cet hommage au sein de la Commission théologique à laquelle
j’appartenais : « Il avait profondément compris que la théologie ne
peut se développer que par la prière qui saisit la présence de Dieu et
qui se confie à lui dans l’obéissance. »
Le second conseil que nous laisse le Docteur angélique pourrait
s’exprimer de la manière suivante : « Dépasser le dualisme entre
exégèse et théologie. » Résonnent encore les paroles du pape défunt :
« Là où l’exégèse n’est pas théologie l’Écriture ne peut être l’âme de
la théologie, et vice-versa là où la théologie n’est pas essentiellement
interprétation de l’Écriture dans l’Église cette théologie perd ses
fondements et sa raison d’être. » Saint Thomas nous donne un
exemple admirable de cette unité entre la méditation de la Parole
de Dieu et la réflexion systématique. La Somme de théologie
propose un va-et-vient constant entre cette Parole, elle-même relue
dans la Tradition et à la lumière du Magistère, et la construction
théologique. On se rappelle qu’au Moyen Âge, la première tâche du
magister en théologie était de commenter l’Écriture tous les jours.
Le titre le plus élevé à l’époque restait celui de Magister in sacra
Pagina ou Doctor sacrae scripturae. Legere, c’est-à-dire commenter,
disputare des questions plus ardues et enfin praedicare : Thomas
nous a laissé ainsi d’admirables commentaires de l’Écriture. Par
exemple, sur la phrase bien connue de Jésus :
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29), notre Docteur
explique de la manière la plus lumineuse que « toute la loi nouvelle
consiste en ces deux choses : dans la douceur et l’humilité — par la
douceur l’homme s’ordonne au prochain, selon la parole du psaume :
“Souviens-toi, Seigneur, de David et de sa grande douceur” (Ps 131,
1) — et par l’humilité il s’ordonne à soi et à Dieu ».
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Une émission de télévision, par ailleurs bien faite, s’attachait,
l’été dernier, à faire découvrir les charmes de la Haute-Garonne.
Le sujet m’avait piqué : n’avais-je pas vécu plus de vingt-cinq
ans dans cette région ? La retransmission s’ouvrait sur la visite
des Jacobins de Toulouse, s’interrogeait sur l’origine des doubles
nefs, propres aux églises dominicaines, saluait l’éclat des vitraux,
pourtant quelconques, s’extasiait sur la complexité et la prouesse
technique du fameux pilier à douze branches, mais « oubliait » de
mentionner, ne serait-ce qu’en passant, que sous l’autel de cette
même église gisaient les reliques d’un des plus grands penseurs du
Moyen Âge, un des pères de l’humanisme occidental, un témoin
majeur du dialogue entre la foi et la raison, un docteur commun
de l’Église catholique : Thomas d’Aquin. Pas un regard, pas un
mot, l’anecdote au détriment de l’essentiel, voilà le point où nous
sommes parvenus : aveuglement dû au manque de culture, à moins
que ce ne soit le fruit des idéologies à la mode… Évoquant sa
figure, Lacordaire écrivait en 1850 : « Ce grand homme fait peur. »
Aujourd’hui, on préfère taire son nom.
Alors que nous célébrons le septième centenaire de la canonisation
de notre maître, une question ne manque pas de se poser : comment
lui redonner, tout simplement, droit de cité ?
Mgr Jean-Louis Bruguès, o.p.
Cher frère Thomas,
DOSSIER
Adeline de Laportalière,
Fraternité Pier Giorgio Frassati, Toulouse
Lettre à frère Thomas
Cette petite lettre pour vous exprimer toute ma reconnaissance et
surtout ma grande joie d’avoir partagé un tel moment avec vous.
Quand Claire m’a demandé de coudre le coussin du nouveau
reliquaire, sur lequel allait reposer votre précieux chef, j’en étais
tout espantée !
J’ai commencé par choisir quelques échantillons de tissu en
fonction des couleurs de la chasse et je suis allée dans l’atelier
d’Augustin Frison-Roche* pour choisir avec lui ce qui conviendrait
le mieux. Dans le bel atelier de l’artiste, perdu en
pleine campagne, j’ai découvert votre futur écrin
posé sur la table basse, pas tout à fait fini, mais
tenant déjà toute ses promesses. On aurait dit la
Jérusalem céleste avec ses douze portes fermées
par du cristal de roche ou de l’opale rouge, ses
proportions carrées, le cuivre peint en rouge et
doré à la feuille d’or. Son toit surtout où étaient
peintes quatre faces faisant référence à l’eucharistie dont vous avez
si bien parlé. Après avoir discuté, nous avons opté pour un coussin
blanc, afin de capter un maximum de lumière et mettre votre crâne
en valeur ; mais hésitant entre du doupion de soie et du damassé de
coton, j’ai confectionné un coussin avec une face de chaque tissu.
Les frères choisiraient donc en dernier recours.
Enfin, le moment tant attendu est arrivé. Le 26 janvier, nous nous
sommes retrouvés à la sacristie du couvent de Rangueil. Il y avait
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beaucoup de monde et je ne savais pas trop où me mettre. La vieille
boîte en bois a été ouverte et nous avons découvert votre crâne au
milieu d’un grand brocart, puis le nouveau reliquaire a été ouvert
sur la table et votre crâne déposé sur le coussin. Les frères avaient
choisi le côté soie, peut-être parce que c’est une matière plus noble
que le coton. Dans tous les cas, les deux nuances de ton allaient très
bien à votre teint !
Nous avons prié, Mgr Jean-Louis
Bruguès vous a encensé et pendant
tout ce temps, les frères chantaient
les hymnes et les répons de l’office
de votre solennité. Lorsqu’on
nous a demandé de nous avancer,
Augustin et moi, pour fixer votre
chef sur le coussin, je n’en menais
pas large. J’avais du mal à voir
le fil transparent et le chas de
l’aiguille me paraissait vraiment
minuscule. J’ai réalisé à cet instant
qu’il me serait difficile d’entrer au paradis parce que même si je
suis bien plus petite qu’un chameau, je ne le suis pas assez pour
entrer dans un si petit trou ! Puis une fois
dans l’action, le temps a semblé s’arrêter
et j’avais l’impression qu’il n’y avait plus
que vous, Jésus nous surplombant sur sa
croix, Augustin et moi. Je n’entendais
même plus les frères qui chantaient :
« Tu as bien écrit de moi, que veux-tu
en retour ? - Rien d’autre que toi ô mon
Dieu ». Je ne sais plus si c’est nous qui
étions au Ciel ou si c’est le Ciel qui est
descendu un instant sur la terre. J’étais
tellement heureuse de vous voir de si près
et de vous toucher (un tout petit peu
Fixation du crâne sur le coussin
Avec Augustin Frison-Roche
parce que sinon, je me serais fait reprendre) ! En prenant moult
précautions, nous avons fait passer le fil par des petits trous de votre
anatomie et je pense que vous êtes maintenant bien arrimé à mon
joli coussin, fait tout exprès pour vous mon cher frère. J’espère que
vous y serez bien pour voyager et rendre visite à tous ceux qui seront
heureux de vous vénérer.
Alors, merci cher frère Thomas, de m’avoir permis de vivre
ce moment historique que je ne suis pas près d’oublier. Et puis,
comme nous avons vécu une certaine intimité et que nous sommes
maintenant bons amis autant que frère et sœur, j’aimerais vous
demander une faveur : aidez-moi, s’il vous plaît, à devenir toute
petite, si petite que je puisse un jour passer par le trou de ma petite
aiguille, que je garde précieusement sur un coussinet de soie, afin
de vous rejoindre au paradis et voir Notre Seigneur !
En Christ,
Votre petite sœur Adeline
Procession des reliques de saint Thomas
aux Jacobins le 28 janvier 2023
*Augustin Frison-Roche est l’artiste qui a conçu et réalisé le reliquaire,
en collaboration avec Pierre Claverie, menuisier, Francis Bourjot,
lapidaire et Louis-Guillaume Piéchaud, orfèvre.
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DOSSIER
Hélène Combel
La vénération des reliques, un culte
pour le XXI e siècle ?
Le lancement du triple jubilé de Saint Thomas
d’Aquin a été l’occasion d’une très belle cérémonie qui a eu lieu le
28 janvier dernier à Toulouse : une relique, constituée du crâne du
Saint, a été installée dans un nouveau reliquaire.
Nous pouvons nous étonner de cette importance accordée,
encore à notre époque, à une relique. N’y a-t-il pas là une source de
superstition ? Nous ne pouvons qu’être surpris que l’Église, quand
elle canonise un chrétien, constitue encore aujourd’hui des reliques
à partir de ses restes corporels. Or, si elle le fait, c’est que cette
démarche a un sens profond.
Les Saints du Ciel nous sont offerts comme des modèles et des
intercesseurs. Comme tout un chacun, ils ont connu les aléas de la
vie. Mais ce qu’ils ont de particulier,
c’est qu’ils ont cherché, avec une
persévérance et une confiance totales,
à s’identifier au Christ par leur prière
et par leurs actes. Et ces actes sont
passés par leur corps, qui était habité
d’une manière toute particulière par
l’Esprit Saint. C’est de cela que nous
témoignons en vénérant leurs reliques,
Crâne de Ste Zdislava, basilique de Jablonné
v Podještědí (Tchéquie)
qui sont des restes de ces corps qui ont
été le Temple du Saint Esprit.
Parmi toutes les reliques qui peuvent être constituées, une attention
particulière est traditionnellement accordée au crâne des Saints, car
leur tête est considérée comme le lieu de leur pensée, constamment
tournée vers Dieu. Or, à Toulouse, nous avons le privilège de
pouvoir contempler les restes du crâne de saint Thomas. Devant
cette relique, n’hésitons pas à remercier le Saint d’avoir tant apporté
à l’Église – et à nous personnellement aujourd’hui – afin de rendre
notre foi droite et d’enrichir notre relation à Dieu. Merci au Dieu
fidèle de nous avoir donné un tel Docteur pour guider nos pas !
Vénérer des reliques est également une bonne occasion de nous
demander comment nous-même, aujourd’hui, nous respectons
notre corps, et comment, à l’imitation de saint Thomas, nous le
mettons à la disposition de l’Esprit Saint pour qu’il devienne son
Temple. En contemplant la relique qui est
offerte à notre prière, représentons-nous
saint Thomas réfléchissant aux mystères
de Dieu, prenant sa tête entre ses mains,
cette tête qui constitue sa relique, se
frottant le front pour dissiper la fatigue
de l’étude…. et demandons-nous quels
efforts nous faisons concrètement pour
méditer la Parole, comme il l’a fait en
son temps.
Reliques de Ste Marie-Madeleine
en procession à la Sainte-Baume
Vénérer des reliques, c’est aussi affirmer notre foi dans la résurrection
de la chair. Certes, le spectacle de ces ossements décharnés dit la
finitude à laquelle nous sommes tous destinés, ce qui peut être assez
désespérant. Mais que faisons-nous alors de l’espérance qui nous
habite ? Au contraire, soyons dans la plus grande joie ! Ces restes
dépouillés sont ceux de Saints qui, identifiés au Christ dans sa vie,
s’identifieront aussi à lui dans sa mort et dans sa Résurrection.
Les imiter, eux qui ont imité le Christ, c’est affirmer notre foi et
notre espérance dans notre propre résurrection. Le contraste entre
la pauvreté de leurs restes corporels et la gloire à laquelle ils sont
promis dit la grandeur de la puissance du Seigneur ! La richesse des
reliquaires manifeste cette foi en la beauté du corps glorieux qui est
promis aux Saints, et à nous-mêmes si nous les imitons.
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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20 21
DOSSIER
Centenaires de Saint Thomas d’Aquin
Souscription pour le nouveau reliquaire de
saint Thomas d’Aquin
Réalisation majeure de ce centenaire de la canonisation de saint
Thomas, la châsse reliquaire a été dévoilée lors de la messe de la
solennité de saint Thomas d’Aquin le 28 janvier 2023.
Participer à son financement : offrons un reliquaire au crâne de
saint Thomas d’Aquin ! Clic ICI
DOSSIER
Fr. Edourd Divry, couvent de Toulouse
Indulgences
L’indulgence est-ce l’attitude ou le caractère d’une personne qui
excuse, qui pardonne les fautes d’autrui ? Pour Dieu ce serait alors
le fait qu’il abstient de punir ou punirait avec peu de sévérité ?
Il s’agit d’autre chose, une réalité ecclésiale, on dit les indulgences :
c’est une réalité de foi en la miséricorde surnaturelle de Dieu qui
n’exclut en rien sa justice.
Vous avez dit indulgences ? Ça existe encore ?
- Ce fut la cause occasionnelle de la Réformation protestante
au XVI e s. L’Église catholique a relevé le défi en se réformant, en
abolissant les indulgences obtenues en contrepartie d’argent et a
restreint leur promulgation en les réservant pratiquement au Saint-
Siège, donc au siège du successeur de saint Pierre qui a reçu cette
capacité, le pouvoir dit des clés (cf. Mt 16, 19).
Une indulgence, est-ce une compromission avec le mal moral ?
- Non, il s’agit simplement de la remise d’une peine temporelle.
« Le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de
la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie
éternelle, dont la privation s’appelle la “peine éternelle” du péché.
D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement
malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit
après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification
libère de ce qu’on appelle la “peine temporelle” du péché » (CEC,
1472). L’indulgence pallie cette purification nécessaire, comme si
on guérissait plus vite à la suite d’une blessure qu’il a fallu de toutes
façons panser.
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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Pratiquement qu’enseigne l’Église sur ces indulgences aujourd’hui ?
- « Tout fidèle peut gagner des indulgences partielles ou plénières
pour lui-même, ou les appliquer aux défunts par mode de suffrage »
(Normes générales, n. 3, Enchiridium, 1999). Le suffrage signifie
une simple intercession, toujours hypothétique selon la volonté
de Dieu. Cette remise de la peine temporelle ne concerne que les
péchés qui ont été remis par la contrition et absous par l’absolution
sacramentelle du prêtre.
Comment cela fonctionne-t-il ?
- C’est la réciprocité des mérites : le fidèle qui croit et rejette le
péché ainsi que les fautes vénielles peut bénéficier du trésor des
saints, la communication de leurs mérites (cf. 2 Co 1). Les liens dans
un corps fonctionnent par toutes sortes de ligatures et ligaments
(Ép 4, 16 ; Col 2, 19) et chacun peut profiter des biens de chacun
et de tous les saints selon une œuvre définie.
Cmd + d
pour importer une photo dans ce
cadre
L’enfant Jésus et sa Mère entourés de saint
Dominique et de saint Thomas d’Aquin
(Musée de l’Ermitage – Saint-Petersbourg)
Pour l’anniversaire de la
canonisation de saint Thomas
d’Aquin (700e), Rome a-t-elle
spécialement ouvert ce trésor ?
- Oui. L’œuvre indulgenciée
(1) consiste dans la participation
aux processions en l’honneur de
saint Thomas d’Aquin, à tout
acte collectif ou individuel de
dévotion et de vénération des
reliques de saint Thomas dans
l’église des Jacobins, ou en tout
autre lieu d’exposition et d’ostension (chapelle Cormier).
Pour gagner l’indulgence plénière, en plus d’exclure toute
affection au péché, même véniel, il est requis : 1/ d’accomplir
l’œuvre indulgenciée à peine mentionnée et de remplir les trois
autres conditions : 2/ confession sacramentelle, 3/ communion
eucharistique et 4/ prière aux intentions du Souverain Pontife
(1 Pater noster et 1 Ave Maria).
Quand s’appliquera cette indulgence plénière ?
- Le don de l’indulgence plénière est concédé aux frères et
aux fidèles à partir de vendredi 27 janvier 2023 aux vêpres, aux
conditions habituelles et durant un an en s’achevant aux complies
du 28 janvier 2024. Les trois conditions habituelles pour les
indulgences à peine énumérées peuvent être remplies plusieurs
jours avant ou après l’accomplissement de l’œuvre prescrite (1) ;
cependant, il convient de recevoir la communion (3) et de prier aux
intentions du Souverain Pontife (4) le jour même où l’on accomplit
l’œuvre (1). S’il manque la pleine disposition, ou si l’œuvre requise
n’est pas entièrement exécutée et les trois conditions mentionnées
ne sont pas remplies l’indulgence sera seulement partielle.
Indulgence plénière ou partielle, qu’est-ce à dire ?
- L’indulgence plénière dispense d’un passage par un état
douloureux de purification (Purgatoire) ; l’indulgence partielle
ne fait que diminuer la “durée” de la peine. L’indulgence plénière
ne peut être acquise qu’une seule fois par jour ; l’indulgence
partielle peut l’être plusieurs fois. Cependant le fidèle peut obtenir
l’indulgence plénière à l’article de la mort (in articulo mortis) même
s’il a déjà acquis l’indulgence plénière en ce même jour.
L’usage est-il donc limité ?
- Très peu. Chacun agit selon son cœur et sa disponibilité.
Avec une seule confession sacramentelle, on peut acquérir
plusieurs indulgences plénières ; mais avec une seule communion
eucharistique et une seule prière aux intentions du Souverain
Pontife, on n’acquiert qu’une seule indulgence plénière.
Comment acquérir une simple indulgence dite seulement
partielle ?
- Une indulgence partielle a été concédée pour 3 ans. Elle
s’étend entre le 28 janvier 2023 et le 31 décembre 2025. L’œuvre
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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indulgenciée consiste, plus simplement et sans les 3 conditions
évoquées, à dire avec dévotion et à n’importe quel moment devant
les reliques de saint Thomas d’Aquin quelques prières de saint
Thomas, en particulier celles du Livret de prières édité à l’occasion
du triple centenaire.
Quelle est l’œuvre indulgenciée la plus simple ?
- Le fidèle récite en l’honneur de saint Thomas d’Aquin l’oraison
du Missel (ou une autre prière légitimement approuvée) : « Dieu
qui as fait de saint Thomas d’Aquin un modèle admirable par sa
recherche d’une vie sainte et son amour de la science sacrée, accordenous
de comprendre ses enseignements et de suivre ses exemples.
Nous te le demandons par Jésus-Christ ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec Toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu pour les
siècles des siècles. »
Chers frères et sœurs de la Famille dominicaine,
Fête de la Conversion de saint Paul
Goa, Inde, 25 janvier 2023
Prot n. 50/22/677 Jubilé Saint Thomas d’Aquin
Nous célébrons le 18 juillet 2023 le 7 e centenaire de la canonisation de notre vénéré frère saint
Thomas d’Aquin, Docteur de l’Église, et le 7 mars 2024 le 750 e anniversaire de son décès. Nous
nous souvenons avec gratitude qu’en 1974, saint Paul VI a écrit la Lettre apostolique Lumen
Ecclesiae pour commémorer le 7 e centenaire de la mort du Docteur angélique.
Afin de faire grandir notre esprit de gratitude envers le Seigneur, Dispensateur de toutes les
grâces, nous avons demandé au Saint-Siège d’accorder une indulgence plénière (voir rescrit
ci-joint) aux fidèles correctement disposés qui participeront aux célébrations eucharistiques
organisées par la Famille dominicaine dans nos églises et écoles, à cette occasion importante
du jubilé de la canonisation et de la mort de saint Thomas d’Aquin, ainsi qu’à ceux qui feront
des pèlerinages dans les églises, les sanctuaires et les oratoires placés sous son patronage. Les
célébrations du double jubilé auront lieu du 28 janvier 2023 au 28 janvier 2025. Vous êtes
invités à délivrer la catéchèse nécessaire à la compréhension du sens de l’indulgence et à celle
des conditions prescrites par la Sainte Mère Église pour sa digne réception.
En tant que Docteur de l’Église, saint Thomas reste un modèle et un enseignant d’excellence
pour nous aujourd’hui. Comme le notait saint Paul VI, le Docteur angélique concevait « le
rapport entre tout l’ordre créé et l’ordre des vérités religieuses et surtout du message chrétien
» non pas en termes d’opposition, mais d’une certaine harmonie ordonnée : « Puisque la grâce
ne détruit pas la nature, mais la porte à son accomplissement, c’est un devoir pour la raison
naturelle, de servir la foi, tout comme l’inclination naturelle de la volonté obéit à la charité ». 1
En outre, c’est dans une fidélité éprouvée à saint Dominique qui parlait avec Dieu (prière) ou
à propos de Dieu (prédication), que Thomas a énoncé une manière de maintenir en tension
féconde les dimensions contemplative (étude et prière commune) et apostolique de notre vie
dominicaine : « Il est plus beau d’éclairer que de briller seulement ; de même est-il plus beau
de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement ». 2 Conscients
de cette dimension importante de la spiritualité dominicaine, nos chapitres généraux nous ont
rappelé de toujours maintenir l’harmonie et la synergie entre notre vie dominicaine et notre
mission.
Que notre célébration de ce double jubilé dans la vie de saint Thomas nous pousse à servir
Dieu et l’Église avec un grand dévouement et une profonde humilité – il a dit à Reginald -
« mihi videtur ut palea » tout ce que j’ai écrit me semble être de la paille » ; et de ne chercher
aucune récompense dans ce monde si ce n’est d’être avec Dieu - Domine, non nisi Te, « Seigneur,
rien d’autre que toi. »
Fr. Gerard Francisco Timoner III, OP
Maître de l’Ordre
1 Summa Theologiae, I, q. 1, a. 8, ad 2.
2 Summa Theologiae, II-II, q 188, a. 6, resp.
Indulgence plénière accordée le 20 janvier 2023 pour les Jubilés de S. Thomas d’Aquin
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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DOSSIER
Programme 2023
7 e Centenaire de la canonisation de
S. Thomas d’Aquin
Mai
Exposition à l’ICT (2 mai au 30 juin) : Saint Thomas d’Aquin, Une
sagesse offerte à tous, inaugurée le 2 à 18h par Mgr J.-L. Bruguès,
avec Mgr l’archevêque de Toulouse, le provincial, le recteur et le
vice-recteur et un représentant de la mairie, suivi d’un apéritif.
Samedi 6 et dimanche 7 entre 16h et 18h : Représentation
théâtrale du Triomphe de St Thomas d’Henri Ghéon, au couvent
saint Thomas d’Aquin à Rangueil, par les élèves des dominicaines
du Saint Esprit (Pontcallec).
Du mardi 9 au vendredi 12 : Colloque universitaire à l’ICT, salle
Tolosa : Se référer à saint Thomas : autorité et tradition, culte et
reliques.
Jeudi 11 à 20h : Concert de l’Ensemble Perrotin le Grand (Sylvain
Dieudonné) à la chapelle des carmélites, ou à l’église Saint-Exupère
à Toulouse.
Dimanche 14 entre 16h et 17h : à la basilique Saint-Sernin, concert
spirituel (Jean Persil) autour de saint Thomas, suivi de la procession
des reliques, puis Vêpres grégoriennes (C. Chantelot), et Messe
Juin
Jeudi 8 à 20h et vendredi 9 à 20h : 2 concerts autour du Saint
Sacrement avec Vox Cantoris à l’église Saint-Exupère.
Informations :
Site internet : https://thomas-aquinas-jubileum.org/
Revue thomiste : https://revuethomiste.fr/
Inscriptions Colloque ICT : christian.guallar@ict-toulouse.fr
Faire un don pour les centenaires 2023-2025 (avec reçu fiscal)
• Par internet : https://thomas-aquinas-jubileum.org/faire-un-don
• Par chèque, à l’ordre de ACTA, Couvent Saint-Thomas-d’Aquin
1, impasse H.-D. Lacordaire, 31078 Toulouse Cedex 04
• Par virement : IBAN FR76 1026 8025 2819 5131 020 057
Contact ACTA :
centenairethomasdaquin@gmail.com
Journée du 13 mai à Avignon reportée à 2024 !
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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PRIÈRE & ÉTUDE
Gilles Cappe, fraternité sainte Marguerite de
Città di Castello (Lourdes-Dax)
Frères en Christ, frères du Christ
Une Fraternité laïque de saint Dominique est un groupe de fidèles,
géographiquement localisé, réunis par le propos de servir le Christ et
l’Église, selon leur vocation baptismale, dans leur état laïc et suivant
le charisme de saint Dominique. Ils participent spécialement, comme
membres de l’Ordre des Prêcheurs, à la prédication de l’Évangile du
salut en Jésus Christ, par la prière, l’étude, la vie fraternelle et les
activités apostoliques. Chaque Fraternité veille à son unité par une
charité active, propre à soutenir et faire croître la vie dans le Christ de
ses membres […] (Directoire des Fraternités laïques de S. Dominique
de la province de Toulouse, page 3, § 1).
[Les laïcs dominicains] forment des communautés (Montréal, § 3).
Ils s’efforcent de vivre dans une vraie communion fraternelle, selon
l’esprit des béatitudes. (Livret de vie spirituelle des Fraternités laïques
de S. Dominique de la province de Toulouse, page 20, § 7).
Dès lors, comment servir le Christ et l’Église, en suivant notre
vocation baptismale, et concourir à la prédication de l’Évangile
par la vie fraternelle et les activités apostoliques ? Comment aussi
comprendre que l’un des trois piliers de notre vocation dominicaine,
la vie fraternelle est une nourriture pour notre prédication de
l’Évangile et nos activités apostoliques ?
----
Les écrits du Nouveau Testament désignent fréquemment les
disciples de Jésus par le terme frères. Alors que sa mère et ses frères
viennent le chercher, Jésus regarde les disciples assis près de lui et
répond : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de
Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. » (Mc 3, 31-35)
Il oppose ainsi à la parenté naturelle un lien spirituel, plus fort,
qui l’unit non seulement aux disciples alors présents, mais à tout
homme faisant la volonté de Dieu. Vivre dans une obéissance à
Dieu en actes, à l’exemple de Jésus et selon sa prédication, fonde
une fraternité nouvelle et véritable entre disciples et avec le Christ.
Être frères en Christ : une relation exigeante
Dès les premiers mots de la 1 re Lettre aux Thessaloniciens
(aux alentours de l’an 50), nous trouvons : « ... frères aimés de
Dieu... » (1, 4) et tout au long de son message, Paul donne à ses
nouveaux coreligionnaires, issus du paganisme, le nom de frères.
La 1 re Épître de Pierre va plus loin. En 2, 17, la traduction de la
Bible de Jérusalem dit « aimez vos frères », mais le texte grec dit :
« aimez la fraternité » - adelphotes -, c’est-à-dire non pas le sentiment
fraternel, ni la vertu morale, mais la communauté des frères. C’est
encore plus clair en 5, 9 : « c’est le même genre de souffrances que
la communauté des frères (littéralement : la fraternité), répandue
dans le monde, supporte... » L’auteur désigne ainsi la totalité des
communautés ecclésiales, réunies moralement en une « fraternité »
qui subit les mêmes persécutions. Notons qu’il existe un autre mot
employé dans la littérature grecque pour dire l’amour fraternel :
philadelphia.
Dans les Évangiles, Jésus considère explicitement ses disciples
comme étant entre eux des frères (Cf. le Sermon sur la Montagne).
On devient enfants de Dieu par une nouvelle naissance, d’eau et
d’Esprit (Jn 3, 5), qui intervient lorsqu’on accueille dans sa vie le
Verbe de Dieu, lorsqu’on croit en lui. On est alors engendré non
d’un désir humain, mais de Dieu (Jn 1, 12-13). C’est donc l’accueil
de la Parole divine incarnée en Jésus qui fait entrer dans la fratrie
des enfants de Dieu. Considérer nos Fraternités comme une famille
de frères et sœurs fils en Christ a plusieurs implications :
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

| l’Écho du Seignadou l’Écho du Seignadou |
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En premier lieu, dans une Fraternité, les frères et sœurs sont des
égaux. Paul, citant probablement une formule baptismale, rappelle
que le baptême, par lequel on devient fils de Dieu, rend inopérantes
les différences de statut héritées : « Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a
ni esclave ni homme libre, il n’y a pas homme et femme, car tous
vous êtes un en Christ Jésus » (Ga 3, 28). Si bien que Paul priera
Philémon d’accueillir son esclave fugitif Onésime non comme un
esclave, mais comme un frère (Phm 15-16). La fraternité en Christ
n’est pas sans conséquence sociale, sans interroger les statuts hérités
et les positions de pouvoir acquises. Matthieu (23, 8-9) insiste sur
ce point : « Vous, ne vous faites pas appeler “Rabbi”, car vous avez
un seul maître et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la
terre votre “père”, car vous en avez un seul, le Père céleste. » Nous
sommes frères et sœurs parce que disciples d’un unique Rabbi.
Même quand est évoquée une future « hiérarchie », ou du moins la
mission particulière confiée à Pierre, Jésus maintient le lien d’abord
fraternel : « Toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères... » (Lc 22,
32).
Ainsi, si certains exercent des fonctions d’enseignement ou de
gouvernement dans une Fraternité, ils ne peuvent à ce titre usurper
l’autorité du Christ ou du Père qui fonde la fraternité des frères
et sœurs, ni accomplir leur tâche sans l’esprit fraternel qui lie ces
derniers. La conduite doit être digne, humble, douce, patiente
(Eph 4, 1-6).
En deuxième lieu, frères et sœurs en Christ, les membres d’une
Fraternité sont solidaires dans la félicité ou l’épreuve, ainsi qu’en
témoigne le visionnaire de l’Apocalypse : « Moi, Jean, votre frère et
compagnon dans l’oppression, la royauté et la résistance en Jésus »
(1, 9).
En troisième lieu, tout membre d’une Fraternité doit être soucieux
de l’harmonie relationnelle entre frères et sœurs et écarter les
divisions qui affaiblissent (Ga 2, 4).
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

| l’Écho du Seignadou l’Écho du Seignadou |
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En quatrième lieu, le pardon, bien sûr. Regardons quelque chose
de plus original, voire paradoxal : la correction fraternelle (Mt 18,
15-17). Il ne s’agit pas d’aller faire des reproches avec suffisance
et orgueil, mais de ne pas se taire devant une insuffisance, dans
une vraie « sollicitude pour le bien du frère », comme une marque
d’amour (1 Co 13, 4-8a).
En cinquième lieu, chaque Fraternité veille à son unité (Ph 2, 1-4).
En sixième lieu, la charité évoquée au § 1 du Directoire précité.
Deux passages du Nouveau Testament introduisent une différence
entre la « charité » et « l’amour fraternel » : « joindre ...à la piété
l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité... » (2 P 1, 7) et
« Que votre charité soit sans feinte...que l’amour fraternel vous
lie d’affection... » (Rm 12, 10). La charité, c’est l’agapè, la vertu
théologale, que nous devons avoir les uns pour les autres. C’est
Dieu lui-même qui vient la mettre en nous par l’Esprit. La charité
est donc plus profonde que le niveau affectif. Pour l’amour fraternel,
nous retrouvons le mot philadelphia, qui désigne une application
plus concrète dans le service du prochain et une dimension plus
affective. D’ailleurs Paul emploie pour l’illustrer le mot affection -
philostorgos, qui veut dire plein de tendresse. Peut-être n’est-ce pas
possible d’avoir de la tendresse pour tous nos frères et sœurs, mais
nous pouvons quand même essayer de toujours leur garder notre
cœur ouvert.
En définitive, l’attitude entre frères et sœurs dans la vie fraternelle
est doublement décisive : elle est le critère de vérification de l’amour
que l’on dit porter à Dieu, selon 1 Jn (2, 9-11 ; 3,17 ; 4, 20-21). Elle
est le critère du jugement selon Mt 25, 31-45 où le Christ s’identifie
au plus petit des frères auquel on est venu ou non en aide (25, 40).
Être frères du Christ, être sanctifiés
Peut-on considérer nos Fraternités comme une famille de frères et
sœurs du Christ ?
Faire la volonté de Dieu, c’est vivre à l’exemple du Fils de Dieu, et
Paul reconnaît dans la fraternité ainsi constituée un don de Dieu :
« Car ceux que Dieu a d’avance connus, il les a aussi prédestinés
à être conformes à l’image de son Fils afin qu’il soit le premier-né
d’une multitude de frères » (Rm 8, 29).
Cette grâce de Dieu est aussi, pour l’Épître aux Hébreux, un choix
assumé par le Christ en faveur des hommes. Parce qu’ils ont même
origine, le Christ n’a pas honte d’appeler frères ceux qu’il sanctifie
(He 2,11) ; c’est pourquoi il a accepté d’endosser la condition
humaine en toutes choses, jusqu’à la souffrance, pour guider ses
frères à la gloire qui est l’achèvement de leur vocation humaine (2,
10-18).
Cela n’est pas facile à comprendre, et il faut se référer à He 5, 7-10,
pour saisir que Jésus nous rejoint jusqu’au fond de notre condition,
y compris la détresse et la mort, pour transformer celles-ci en
moyen de guérison. Comment ? Par le lien fraternel entre Lui et
nous : car le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine.
C’est pourquoi il ne rougit pas de les appeler frères.
La vie fraternelle nourrit-elle notre vie apostolique ?
Empruntons au frère Norbert-Marie Sonnier ce beau texte publié
in Lumières dans la Bible (21 octobre 2022) : Avant de passer de
ce monde au Père, Jésus priait ainsi : « Je ne prie pas pour que tu
les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils
n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens
pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De
même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés
dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils
soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. » (Jn 17, 15-19)
« Ainsi, Jésus, envoyé par son Père dans le monde des hommes,
a accompli totalement cette mission. Pour autant, cette mission a
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

| l’Écho du Seignadou l’Écho du Seignadou |
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besoin d’être poursuivie, actualisée dans l’histoire des hommes.
[…] L’effusion de l’Esprit nous configure au Christ. La vie qui nous
est communiquée provient de Dieu, puissance sanctifiante s’il en
est ! Or la vie fraternelle nous nourrit. Elle nous permet d’éprouver
la force de la présence de l’Esprit saint. Cette présence nous
transforme de l’intérieur en nous faisant communier à la vie même
de Dieu. Comme Jésus l’a éprouvée dans sa relation au Père, nous
expérimentons en nous la vérité de Dieu en recevant sa vie. Vérité de
ce que nous avons a à annoncer et à témoigner. Mais aussi, épreuve
de vérité sur nous-même, conséquence de la présence agissante de
l’Esprit de vérité et de sainteté. L’évangile que nous annonçons fait
œuvre d’évangélisation en nous. Ainsi nous sommes sanctifiés par
la vérité de Dieu que nous annonçons ».
Ainsi, la vie fraternelle en Fraternité qui est « propre à soutenir et
faire croître la vie dans le Christ de ses membres », en accompagnant
notre relation à Dieu, nous permet d’être frères et sœurs en Christ
et frères et sœurs du Christ voués à l’œuvre de la prédication.
Extraits de l’introduction à la session de formation initiale « La vie
fraternelle du laïc dominicain et sa vie dans l’Ordre des Prêcheurs »,
qui a eu lieu au monastère sainte Marie de Prouilhe – Fanjeaux du 11
au 13 novembre 2023.
PROCHAINE SESSION DE FORMATION INITIALE
« LA VIE DE PRIÈRE DU LAÏC DOMINICAIN »
2 AU 5 NOVEMBRE 2023
MONASTÈRE SAINTE MARIE DE PROUILHE
FANJEAUX
PRIÈRE
Estelle Blaize
Fraternité S. Dominique (Prouilhe)
Feu
Si le Seigneur le soir me donne un ciel de feu
Il me faut regarder c’est un cadeau de Dieu
Le ciel qui s’illumine aux dernières heures du jour
Qui joue sa partition de rose et de safran
N’est-il pas la promesse d’un tourbillon d’amour
De ses bras accueillants où prennent fin nos tourments
Si le Seigneur me donne une parole à lire
Un psaume à méditer un rite à accomplir
N’est-ce pas le chemin qui mène vers le Dieu
D’Abraham de Moïse d’Elie et de Matthieu
Vers les verts pâturages la source qui ne s’épuise
Des rires des enfants du souffle de l’eau vive
Si le Seigneur me donne à partager la route
Du mendiant du migrant de l’armée en déroute
Du juif, du musulman ou du manifestant
Du malade du vieillard du jeune du bien portant
Reconnaîtrai-je son fils en chacun des visages
Verrai-je dans leurs yeux transparaître son message
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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PRIÈRE
Vivre une authentique communion fraternelle
Invitation à la prière pour nos frères
et sœurs défunts ou malades
Vivre une authentique communion fraternelle selon l’esprit
des Béatitudes
Les membres des Fraternités laïques de saint Dominique s’efforcent
de vivre une authentique communion fraternelle, selon l’esprit des
Béatitudes, qui doit se manifester en toute circonstance par des
œuvres de miséricorde […], en particulier avec les pauvres et les
malades ; ainsi qu’en offrant des prières pour les défunts, afin que
tous soient une seule âme et un seul cœur en Dieu. (Ac 4,32)
Source : Règle des Fraternités laïques de S. Dominique (page 7, § 8) et Livret de
vie spirituelle des Fraternités laïques de S. Dominique de la province de Toulouse
(page 20, § 7).
Chaque Fraternité ou groupe fraternel et chacun de ses membres
gardent le souci d’une prière régulière et fervente pour le repos
de ses membres défunts, ainsi que pour celui des autres membres
défunts de l’Ordre des Prêcheurs. À la date du 8 novembre, en
communion avec tout l’Ordre, chaque laïc dominicain assistera,
quand cela lui sera possible, à la messe célébrée pour les défunts
de l’Ordre. En outre, chaque Fraternité ou groupe fraternel fera
célébrer au moins une messe de suffrage par an pour les membres
défunts des Fraternités, à laquelle ses membres assisteront.
Lors du décès d’un laïc dominicain, les membres de sa Fraternité
réciteront l’Office des défunts.
Source : Directoire des Fraternités laïques de S. Dominique de la province de
Toulouse (pages 11-12, § 21).
Assumons la règle par un jugement de sagesse non comme
esclaves de la loi, mais comme libres sous la grâce
Les laïcs dominicains qui font la promesse solennelle de vivre
selon l’esprit de S. Dominique et la forme de vie indiquée par la
règle s’adonnent à l’apprentissage de celle-ci. Pour ne pas négliger le
don qui est en nous (1 Tm 4, 14), un apprentissage est nécessaire. Il
ne s’agit pas simplement d’être instruit de la règle approuvée pour
nos Fraternités par l’Église ou de méditer l’exemple offert à notre
imitation par notre Père et nos aînés dans l’Ordre : il s’agit d’acquérir
une intelligence aiguë de notre vocation (Ps 119, 34.73.144) et
d’ « apprendre à exceller dans la pratique du bien pour faire face
aux nécessités pressantes » de l’heure (Tt 3, 11). Or cela ne va pas
sans une expérience approfondie de la vie dominicaine et sans un
continuel exercice […] Les prescriptions de cette règle n’obligent
pas au point d’entraîner pour qui les transgressent une faute devant
Dieu. [A l’exemple des frères, les laïcs dominicains] les assument
par un jugement de sagesse non comme esclaves sous la loi, mais
comme libres sous la grâce.
Source : Livret de vie spirituelle précité (pages 32-33, § 13-14).
Prions pour les frères et sœurs défunts
Portion du peuple des baptisés en
marche vers Dieu, l’Ordre chemine
précédé des saints frères et sœurs qui sont
déjà pleinement associés à la gloire du
Christ et de ceux qui, selon l’expression
de la Constitution conciliaire Lumen
Gentium « sont encore en état de
purification ». C’est d’eux que nous
sommes invités à « avoir le souci d’une
prière régulière et fervente ».
Source : Propre de l’Ordre des Prêcheurs, Missel des fidèles, 1999, pp. 596-597)
Porter l’Évangile au cœur du monde
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Petite litanie à adapter selon la vie du défunt
o Toi qui a rendu les morts à la vie, accorde la vie éternelle à
notre frère/sœur, nous t’en prions.
+ Dieu d’amour, exauce-nous
o Tu as régénéré N. dans l’eau du baptême et tu lui as souvent
renouvelé la grâce de tes sacrements, donne-lui en plénitude la vie
des enfants de Dieu, nous t’en prions .
+ Dieu d’amour, exauce-nous
o Tu l’as nourri de ton Corps et de ton Sang, reçois-le/la à la table
de ton Royaume, nous t’en prions.
+ Dieu d’amour, exauce-nous
o Tu l’as appelé à se consacrer entièrement à toi dans la prière et
le désir du salut des âmes, fais resplendir sur elle la lumière de ton
visage, nous t’en prions. Tu l’as appelé à se donner généreusement
dans …
+ Dieu d’amour, exauce-nous
o Tu l’as conduit-e à travers les peines et les épreuves jusqu’à
l’océan de ta paix, donne-lui maintenant d’aider ceux qu’il/elle a
aimés à cheminer vers toi, nous t’en prions.
+ Dieu d’amour, exauce-nous
o Toi qui as connu la mort par amour pour nous et en as triomphé
pour que nous ayons la plénitude de ta vie, affermis nos cœurs dans
l’espérance, nous t’en prions.
+ Dieu d’amour, exauce-nous
Source : prière pour les défunts (moniales-op.ch)
Prions pour les frères et sœurs malades
Seigneur Jésus-Christ, Sauveur du Monde,
Tu es passé partout en faisant le bien.
Tu es allé visiter les malades
pour les réconforter et les aider...
Nous Te prions aujourd’hui pour N….
Pardonne-lui ses péchés
et donne-lui courage dans sa maladie.
Souviens-toi de lui/elle et apporte-lui ton secours dans son épreuve.
Source : prières pour les malades - Monastère des Dominicaines (moniales-op.ch)
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PRÉDICATION
Lina Radert, Responsable de la fraternité S.
Dominique de Tananarive (Madagascar)
Laïcs en pèlerinage du Rosaire du mois
d’octobre à Ambohitraivo
Les laïcs dominicains animent ces pèlerinages et font connaître
le message de la Vierge Marie. Ces pèlerinages rassemblent des
trentaines de membres en provenance du centre-ville. Le Monastère
bénédictin Masina Maria à Ambohitraivo connaît plusieurs fois
par an des heures de ferveur intense à l’occasion des Pèlerinages.
Des chrétiens arrivent des quatre coins du pays et même d’autres
continents pour vénérer la Sainte Marie.
Ce pèlerinage du mois d’octobre dernier est aussi l’occasion de
retrouvailles des laïcs dominicains.
Vierge Marie, mets-nous sur la bonne route, donne-nous ta belle
chance et donne-nous la santé. Et quiconque pense du mal de nous,
change son cœur pour qu’il en pense du bien.
PRÉDICATION
Fraternité saint Dominique de Tananarive
(Madagascar)
Partage de Noël au bénéfice des enfants
orphelins du quartier de Soavimbahoaka
En cette période de fête de la Nativité, la fraternité laïque
dominicaine Saint Dominique de Tananarive a initié une action
caritative d’une donation issue de plusieurs mois de collecte des
produits de première nécessité (PPN) au bénéfice des pensionnaires
de l’orphelinat des Sœurs Soa Marie Adelaïde dans le quartier de
Soavimbahoaka Antananarivo, le 17 décembre dernier.
Les 58 enfants recueillis dans les orphelinats ont tous un parcours
de vie compliqué, ils sont :
- Orphelins, de père et/ou de mère,
- Enfants déscolarisés.
Et leurs profils peuvent varier avec le contexte social, économique
ou politique :
- Enfants victimes de la guerre sociale,
- Enfants victimes de catastrophes naturelles,
- Enfants de la rue ...
Notre fraternité avec quelques enfants de
l’orphelinat à Soavimbahoaka
« Ensemble, donner à ces orphelins l’amour, le sourire, l’espoir et
une seconde chance ».
Les pèlerins dominicains à Amboitrahivo
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Participation aux frais :
ACTUALITÉS Frais d’inscription : 40 € par personne ;
Jean-Louis Dulot, responsable provincial
Journées provinciales du 18 au 21
mai 2023
Le dernier Chapitre de juillet 2021 a demandé que soient
organisées des sessions de formation à l’échelon provincial afin
de vivre ensemble des temps de prière, d’étude et de convivialité
fraternelle (Cf. Actes, motion 3). C’est pourquoi nous avons
organisé les Journées provinciales qui se dérouleront durant le weekend
de l’Ascension. Les thèmes qui y seront abordés rejoignent les
préoccupations exprimées par le Chapitre dans la motion 5 : « Les
champs prioritaires de la prédication » (Cf. Actes).
Le frère Eric de Clermont-Tonnerre nous parlera de la prédication
des laïcs. Nous réfléchirons en atelier sur des sujets comme : Asile
et fraternité, Gnoses et manichéismes d’aujourd’hui, Fin de vie. Des
ateliers « fonctions » seront aussi proposés pour partager sur le rôle
des Responsables de fraternités et groupes fraternels, des assistants
religieux, des parrains et marraines.
Elles seront aussi l’occasion de pèlerinages sur les pas de saint
Dominique de Prouilhe à Fanjeaux et sur les traces du père
Lacordaire à Sorèze.
Pour la veillée du jeudi soir, nous partagerons des nouvelles des
fraternités. Pour cela, nous demandons aux fraternités et groupes
fraternels, même et surtout ceux qui ne peuvent pas être présents
comme ceux de l’Océan Indien et des Antilles, de préparer une
courte présentation (photos ou vidéo) illustrant la vie de leur
fraternité […].
Dates : du jeudi 18 mai (fête de l’Ascension) au dimanche 21 mai
Lieu : Prouilhe. Hébergement au monastère de Prouilhe et dans
les environs (Fanjeaux, Villasavary)
Programme : voir ci-après.
Hébergement en pension complète : 46 € par jour et par personne,
soit 184 € pour le week-end complet avec le dîner et la nuit du
mercredi 17 mai ; 138 € pour 3 jours ;
Repas sans hébergement : 13 € / repas ;
Draps : 6,50 € par personne ;
Pour s’inscrire : Formulaire en ligne en cliquant ICI ou en
remplissant la fiche que chacun a reçu par courriel et en la renvoyant
à Jérôme Rajoely, notre secrétaire provincial.
Pour des raisons d’organisation, vos inscriptions sont très vivement
souhaitées avant le 10 avril 2023 !
Si vous êtes regardant dans une fraternité et motivé par ces
Journées provinciales, inscrivez-vous et vous serez mis en liste
d’attente. Cette liste sera débloquée en fonction des capacités
d’hébergement restantes à la clôture des inscriptions.
Les personnes en couple peuvent venir avec leur conjoint et leurs
jeunes enfants à condition de le signaler lors de l’inscription afin de
leur réserver les logements adéquats. Conjoints et enfants pourront
profiter des visites à Fanjeaux et Sorèze.
J’espère vous retrouver nombreux à Prouilhe pour fêter
ensemble la fête de l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ et
vivre ces journées fraternelles dans la joie et la bonne humeur !
Porter l’Évangile au cœur du monde
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ACTUALITÉS
Conseil de formation, FLD Province de Toulouse
Programme des journées provinciales
20h30 Les nouvelles des fraternités/Présentations préparées par
les fraternités
Temps de prière pour nos fraternités (chapelet)
21h30 Complies
Vendredi 19 mai
Monastère Sainte-Marie de Prouilhe - Fanjeaux
18 - 21 mai 2023
Mercredi 17 mai
16h30 à 18h45 Accueil
17h30 Vêpres avec les moniales
19h00 Dîner
20h30 Complies / Vigiles de l’Ascension avec les moniales
Jeudi 18 mai
Ascension du Seigneur
07h30 Petit-déjeuner
08h30 Laudes
09h00 Accueil
10h00 Messe de l’Ascension
11h30 Introduction aux Journées provinciales
12h45 Déjeuner
15h00 Départ pour Fanjeaux (à pied ou en voiture, au choix)
Visite (maison Saint-Dominique, couvent, Seignadou, …)
Vêpres à Fanjeaux
18h00 Retour à Prouilhe
19h00 Dîner
07h30 Petit-déjeuner
08h30 Laudes
09h00 La prédication des laïcs, partie 1
09h45 Pause
10h15 La prédication des laïcs, partie 2
11h30 Messe
12h45 Déjeuner
14h45 Ateliers thématiques
15h45 Ateliers thématiques
16h45 Pause
17h15 Fonctionnement de la Province
18h15 Vêpres
19h00 Dîner
20h30 Veillée conviviale
21h30 Complies
Samedi 20 mai
07h30 Petit-déjeuner
08h30 Laudes
09h00 Ateliers « fonction »
11h00 Rencontre avec nos sœurs moniales
11h30 Messe
12h45 Déjeuner
14h30 Départ pour Sorèze et visite
Vêpres à l’église / tombe du père Lacordaire
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17h30 Retour à Prouilhe
18h30 Temps libre
19h00 Dîner
21h00 Complies / Vigiles avec les moniales
Dimanche 21 mai
3e dimanche du temps ordinaire
07h30 Petit-déjeuner
08h30 Laudes
09h00 Les nouvelles du Conseil / avancées depuis le Chapitre
10h00 Messe
11h00 Pause
11h30 Les nouvelles du Conseil / avancées depuis le Chapitre
12h45 Déjeuner
14h00 Fin
Publications
Ce qu’en dit l’éditeur
Pour préparer les ateliers des Journées provinciales, voici une sélection
d’ouvrages thématiques consacrés à l’asile à la lumière de la fraternité
et à la fin de vie, ainsi que les exhortations apostoliques traitant du
gnosticisme et du pélagianisme actuels.
J’étais étranger et vous m’avez accueilli
Enzo Bianchi, Lessius, 2008
Dans nos pays d’Europe et de vieille chrétienté, la
question de l’étranger, de l’immigré et du réfugié se fait
chaque jour plus pressante. Aux chrétiens d’Europe, le
Prieur de Bose rappelle avec force que les chrétiens se
sont toujours compris eux-mêmes comme « pèlerins et
étrangers « dans l’histoire, et jusque dans leurs patries. […] Aux
textes de la grande tradition patristique et du Nouveau Testament,
l’auteur joint la voix de l’Ancien Testament, qui engage le peuple
d’Israël à ne jamais oublier qu’il fut lui-même un étranger. […]
S’il y a, dès lors, à rencontrer celui qui vient d’ailleurs, c’est parce
que les hommes sont tous étrangers, à eux-mêmes et aux autres, et
appelés à s’accueillir.
Migrants et réfugiés. La sollicitude de l’Eglise
Pape François, Salvator, 2017
Message pour la journée mondiale du migrant et du
réfugié le 14 janvier 2018 dans lequel le pape fait vingt
propositions pour améliorer l’accueil et de protection
des personnes par les autorités politiques et les sociétés
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civiles dans le monde. Avec des commentaires sur les positions de
l’Eglise sur les politiques migratoires, et sur les propositions du
pape.
Devoir mourir, digne et libre
Emmanuel Hirsch, Cerf, 2023
L’euthanasie est-elle la seule réponse face à la perte
d’autonomie, aux maladies chroniques ou aux handicaps
évolutifs ? Au nom du « droit de mourir dans la dignité et
dans la liberté », devons- nous aller plus loin que les soins
palliatifs ? Ne faudrait-il pas plutôt œuvrer pour le droit
de vivre sa vie jusqu’à son terme en société, et non de
mourir de manière anticipée ? Face aux défis posés à la société tout
entière par les situations de handicap sévère ou les dépendances
liées au grand âge, l’urgence est-elle de légiférer pour faciliter le
recours à une forme de suicide médicalement assisté ? […] Alors que
le Parlement envisage une évolution de la législation, Emmanuel
Hirsch, s’appuyant sur de nombreux témoignages, s’interroge sur
notre confrontation à la finitude humaine et argumente en faveur
d’une démarche démocratique exigeante en termes de respect et de
justice. Un ouvrage salutaire et fondamental pour comprendre les
enjeux du débat actuel.
L’euthanasie : du débat social à la réflexion
théologique et pastorale
Aduel Joachin, Cerf, 2019
Une réflexion sur l’euthanasie associant anthropologie,
sociologie, philosophie, théologie, politique et éthique.
L’auteur souligne les divisions qu’elle suscite au sein des
sociétés comme des familles, en raison du fait qu’elle
n’interroge pas uniquement la mort mais aussi la vie et les
valeurs tout en obligeant l’individu à porter un autre regard sur sa
propre existence et sa condition humaine.
Gnosticisme et Pélagianisme actuels
Dès son exhortation apostolique Evangelii Gaudium en 2013, le
pape François dénonçait dans le gnosticisme « une foi renfermée
dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée
ou une série de raisonnements et de connaissances que l’on
considère comme pouvant réconforter et éclairer » (§ 94). Le sujet
a été de nouveau abordé en février 2018 dans la lettre Placuit Deo
de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (§ 2-4). En mars
2018, enfin, le pape François a consacré une partie entière de son
exhortation apostolique sur la sainteté, Gaudete et Exsultate, à la
dénonciation du gnosticisme et du pélagianisme actuels, vus comme
« deux ennemis subtils de la sainteté ». Pour le pape, « les cœurs de
nombreux chrétiens, peut-être sans qu’ils s’en rendent compte, se
laissent séduire par ces propositions trompeuses » (§ 35-62).
Non à la mondanité spirituelle : Evangelii Gaudium
94. Cette mondanité peut s’alimenter spécialement de gnosticisme
et du pélagianisme deux manières profondément liées entre
elles. L’une est l’attrait du gnosticisme, une foi renfermée dans le
subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une
série de raisonnements et de connaissances que l’on considère comme
pouvant réconforter et éclairer, mais où le sujet reste en définitive
fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments.
L’autre est le néo-pélagianisme autoréférentiel et prométhéen de
ceux qui, en définitive, font confiance uniquement à leurs propres
forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu’ils observent des
normes déterminées ou parce qu’ils sont inébranlablement fidèles
à un certain style catholique justement propre au passé. C’est
une présumée sécurité doctrinale ou disciplinaire qui donne lieu
à un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu d’évangéliser,
on analyse et classifie les autres, et, au lieu de faciliter l’accès à
la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle. Dans les deux cas,
ni Jésus-Christ, ni les autres n’intéressent vraiment. Ce sont les
Porter l’Évangile au cœur du monde
Porter l’Évangile au cœur du monde

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manifestations d’un immanentisme anthropocentrique. Il n’est pas
possible d’imaginer que de ces formes réductrices de christianisme,
puisse surgir un authentique dynamisme évangélisateur.
Voir : Evangelii Gaudium, 24 novembre 2013 | François (vatican.
va)
Gnosticisme et pélagianisme actuels, deux ennemis subtils de
la sainteté
35. Dans ce cadre, je voudrais attirer l’attention sur deux
falsifications de la sainteté qui pourraient nous faire dévier du
chemin : le gnosticisme et le pélagianisme. Ce sont deux hérésies
apparues au cours des premiers siècles du christianisme mais qui
sont encore d’une préoccupante actualité. […] En elles s’exprime
un immanentisme anthropocentrique déguisé en vérité catholique.
Voyons ces deux formes de sécurité, doctrinale ou disciplinaire, qui
donnent lieu à « un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu
d’évangéliser, on analyse et classifie les autres, et, au lieu de faciliter
l’accès à la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle. Dans les deux
cas, ni Jésus-Christ ni les autres n’intéressent vraiment ».
Voir chapitre 2 § 35-62 : Gaudete et Exsultate, 19 mars 2018
(vatican.va)
L’incidence des transformations culturelles contemporaines sur le
sens du salut chrétien
Voir § 2-4 in Placuit Deo. 22 février 2018 (vatican.va).
Publication des livrets de la Province
La Règle des Fraternités laïques de S. Dominique, le Directoire et
le Livret de vie spirituelle des laïcs OP de la province de Toulouse
ont été publiés (3 livrets).
La Règle présente la constitution fondamentale du laïcat
dominicain.
Le Directoire des Fraternités laïques de S. Dominique de la
province de Toulouse, adopté par le chapitre de juillet 2021, a été
approuvé par le Maître de l’Ordre le 27 janvier 2022 et promulgué
par le Prieur provincial le 22 février 2022.
Le Livret de vie spirituelle, adopté également lors du chapitre
2021, a été approuvé par le Prieur provincial le 22 décembre 2022.
Est également paru le Guide du responsable de fraternité.
*****
Si le Directoire établit les conditions légales de la vie des laïcs
dominicains de la Province, le Livret de vie spirituelle a pour but
d’éclairer la vie de ceux-ci. Le premier donne le cadre de la vie
laïque dominicaine, le second s’attache au fond. Tout pétri de la
Parole de Dieu, ce Livret de vie spirituelle nous donne à contempler
l’exemple des saints de l’Ordre. Il est un vibrant appel à la sainteté
pour servir l’Église. Le chemin pour y parvenir passe par les trois
voies de la spiritualité de l’Ordre : l’exigence de la vérité qui se traduit
par l’étude, la prière, la vie fraternelle. Il souligne les exigences et
surtout la grâce que nous confère notre appartenance à l’Ordre,
étant « admis à participer à la vie religieuse et apostolique des frères
Prêcheurs », « selon les possibilités de notre état ». Il éclaire notre
engagement : oblation, consécration, profession et conversion,
notre vocation de laïcs dans l’Ordre des Prêcheurs, au service du
Christ et de son Église !
Extraits de la préface du livret de vie spirituelle par Jean-Louis Dulot, responsable
provincial
Porter l’Évangile au cœur du monde
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ACTUALITÉS
Province de Toulouse
Rencontres avec le Maître de l’Ordre
Le frère Gérard Francisco Timoner III, Maître de
l’Ordre, accompagné en visite canonique dans la province de Toulouse
par le frère Alain Arnould, socius pour l’Europe, et le frère Pablo
Carlos Sicouly, socius pour la Vie intellectuelle, a réuni dimanche
26 mars 2023 au couvent de la Vierge du Rosaire à Bordeaux une
délégation provinciale des Fraternités laïques dominicaines et des
moniales de Dax, ainsi qu’une sœur apostolique. Bon nombre de laïcs
dominicains bordelais étaient aussi présents. Après un rapide tour de
table, Jean-Louis Dulot, responsable provincial, a présenté sous la
forme d’un diaporama Swot – diffusé dans les Fraternités depuis - une
analyse des menaces et faiblesses mais aussi des opportunités et forces de
nos Fraternités. Après un exposé de la prieure du couvent de Dax et de
la sœur apostolique, le frère Gérard a pris la parole. Voici des extraits de
sa réponse* aux questions suivantes qui lui
ont été posées : Quelle est la plus grande joie
du Maître de l’Ordre ? Quelle est la place
des laïcs dominicains dans l’Ordre et dans
le monde ? Comment voit-il l’articulation
entre les trois branches de l’Ordre : frères,
moniales et fraternités laïques, en vue de la
prédication ?
Présentation des laïcs de la Province
par Jean-Louis Dulot
La joie de l’Évangile
La plus grande joie du Maître de
l’Ordre est la joie de tout dominicain,
celle d’Evangelii Gaudium, la joie de
l’Évangile. Lorsque nous voyageons et
visitons la famille dominicaine dans
le monde, nous pouvons voir les œuvres
bonnes que fait le Seigneur dans la vie réelle.
Lorsque nous sommes au Couvent de Sainte-
Sabine à Rome, nous traitons d’importantes
questions et même des problèmes, et il est
tentant de ne voir que les choses négatives
dans l’Ordre et dans l’Église. Mais lorsque
l’on visite les frères et les sœurs dans le
concret de leur vie, comme à l’occasion de
la rencontre d’aujourd’hui, nous voyons
des visages de la joie de l’Évangile. Et nous
entendons également les récits encourageants
et enthousiasmants de leurs ministères et de
leurs apostolats. Ce sont des rappels précieux
de la présence de la Grâce du Seigneur dans
notre monde. C’est cela la grande joie du Maître de l’Ordre !
Intervention de frère Gérard
Il est important pour nous de prendre conscience de cela : à
Rome, par exemple, beaucoup de gens viennent pour voir le
pape, et quand le pape arrive et se montre, la foule est revigorée,
pleine d’énergie. Il y a quelques années, ma sœur et sa famille ont
demandé à participer à une audience du pape. Quand le pape est
arrivé, ils étaient enthousiastes et concentrés sur les actes et les
paroles du pape. J’ai dit à ma sœur, si seulement tu savais quels sont
les problèmes du pape ! Mais quand le pape voit la foule des fidèles,
il est lui aussi revigoré et plein d’énergie.
Nous ne sommes que des instruments de l’œuvre de Dieu
Là est notre rôle, comme chrétiens, dans notre monde aujourd’hui,
de nous demander comment nous pourrions revigorer, non le pape,
mais le monde qui nous voit. Si le pape est revigoré, confirmé et
soutenu dans la foi en voyant de si nombreux fidèles qui sont là
unis dans la prière, combien plus les personnes de la vie ordinaire
peuvent être revigorées en nous voyant. Peut-être que vous ne vous
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en rendez pas compte, mais nous avons la capacité d’annoncer
l’Évangile par des voies qui sont insoupçonnées. Un frère qui
participait au pèlerinage du Rosaire à Lourdes racontait, qu’après
une célébration, il s’est approché de deux policiers pour les remercier
de leur service de sécurité au Sanctuaire. Ces deux policiers se
tenaient à la périphérie, et surveillaient de loin la foule. Et les
policiers ont demandé à ce frère de les bénir, mais à l’écart, dans
un endroit discret à l’abri des regards de la foule. Les personnes qui
sont à la périphérie, qui ne prennent pas part à la célébration, sont
également évangélisées, et je pense qu’il est important pour nous
d’en avoir conscience. Prêcher l’Évangile n’est pas notre œuvre,
nous ne sommes que des instruments. Et donc nous ne pouvons
pas dire que ce que nous faisons n’a pas d’effet, parce que c’est
avant tout l’œuvre du Seigneur, et nous devons nous en souvenir.
Ce qui semble être sans importance, insignifiant, inefficace, qui
sait ce qu’en sont vraiment les effets ? Nous ne sommes que des
instruments de l’œuvre de Dieu.
Quelle est la place de des laïcs dominicains dans l’Ordre ?
Dans le monde ?
Abordons maintenant la question des laïcs dans notre monde et
dans la famille dominicaine. Permettez-moi de commencer avec
cette histoire, celle d’un évêque nouvellement ordonné. Il montre
à sa mère son bel anneau épiscopal. Et sa mère lui dit : « Mon
fils, c’est un très bel anneau mais souviens-toi, sans mon anneau
matrimonial, tu n’es rien ! ». C’est pourquoi le cléricalisme dans
notre monde est vraiment une folie, parce que nous sommes
tous membres du Corps du Christ. L’Église est une communion
ordonnée. En d’autres termes nous ne pouvons comparer le rôle de
chaque membre de l’Église, parce que chacun est important pour
la totalité du Corps du Christ. La mère du prélat a raison, mais
nous avons aussi besoin de ministres ordonnés. D’un autre côté, le
ministère ordonné est privé de sens si tout le monde dans l’Église
est ordonné. C’est une question de complémentarité, dans une
Église qui est une communion ordonnée.
Quelle est la place du laïcat dominicain dans la famille
dominicaine ? Quelques statistiques : [la famille se compose] de
5247 frères, d’environ 2500 moniales contemplatives, de plus de
19 000 sœurs apostoliques, de plus de 400 membres des fraternités
sacerdotales, et de… 124 000 laïcs dominicains. Il y a enfin le
mouvement de la jeunesse dominicaine dont l’effectif est difficile à
calculer parce qu’il varie presque chaque mois… !
Dans sa lettre Praedicator Gratiae
[adressée au Maître de l’Ordre
à l’occasion du 8e centenaire du
Dies Natalis de notre père saint
Dominique], le pape François
énumère et identifie toutes les
branches de la famille dominicaine.
Il va même jusqu’à dire – c’est la
première fois qu’un pape le dit – que
tous les états de vie que l’on peut
trouver dans l’Église sont en fait
présents dans l’Ordre. En résumé, la famille dominicaine est un
microcosme de l’Église Universelle. Autrement dit, la question de
la place du laïcat dominicain dans l’Ordre est exactement la même
question que celle des laïcs dans l’Église universelle.
Rencontre au couvent de Montpellier
S’il y a plus de 100 000 laïcs dominicains dans l’Ordre, cela
signifie que la majorité de la prédication dominicaine dans notre
monde est une prédication faite par des laïcs. Je ne minimise
pas l’importance de la prédication faite dans un cadre liturgique
par les ministres ordonnés dans l’Église mais je voudrais faire
remarquer l’importance d’une prédication hors de la liturgie.
L’Église à travers les âges a reconnu l’importance de ces formes
de prédication. Un maître important dans l’Église, un docteur de
l’Église, est Catherine de Sienne qui est une laïque dominicaine.
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Il y a dans un monastère en Espagne un magnifique tableau de
sainte Catherine de Sienne, en chaire, prêchant au pape et à des
cardinaux tout ouïe. C’est un ancien tableau, ce qui veut dire que
depuis longtemps, on reconnaît le rôle de la prédication des laïcs.
Nous, les frères dominicains ordonnés, nous avons une prédication
importante qui est l’homélie, mais notre Ordre n’est pas un Ordre
d’homélistes, c’est un Ordre de Prêcheurs. Et je crois que c’est le
génie de saint Dominique : la prédication est un charisme, c’est-àdire
d’après la théologie de l’Église, un don reçu de l’Esprit Saint
pour la construction du Corps du Christ qu’est l’Église.
Les Dominicains ne sont pas les seuls à prêcher. Mais nous les
Dominicains, grâce à saint Dominique qui a reçu le charisme de la
prédication, nous rappelons à l’Église l’importance de la prédication
de la parole de Dieu dans le monde. Il y a une congrégation, dont
j’ai oublié le nom exact, qui prend soin des malades. C’est son
charisme. Mais cela ne signifie pas que c’est la seule à le faire. Elle
rappelle au monde et à l’Église que prendre soin des malades est
une œuvre de charité importante. Ça, c’est la prédication.
Et les saints de l’Ordre sont des icônes qui nous montrent les
différentes formes de la prédication. Comme l’a mentionné le
pape François, dans la lettre Praedicator Gratiae, les enseignements
de saint Thomas d’Aquin, d’Albert le Grand sont des formes de
prédication, mais également les peintures de Fra Angelico, les
écrits de sainte Catherine de Sienne, les œuvres de charité de saint
Martin de Porrès, de sainte Rose de Lima, de saint Jean Macias ou
la vie simple dans le monde de Pier Giorgio Frassati. Dans notre
monde aujourd’hui, les citoyens ont tendance à associer la politique
ou les politiciens à la corruption et c’est la raison pour laquelle il est
important de promouvoir la cause en béatification de Giorgio La
Pira, le saint maire de Florence afin de montrer au monde que le
service de gouvernement est une voie de sainteté, que le service à la
société est une façon de prêcher. Voilà pour les laïcs dominicains.
Comme le pape nous invite à le faire, là où nous sommes, nous
sommes tous des disciples missionnaires comme Giorgio la Pira ou
Pier Giorgio Frassati. Nous devons en être conscients.
J’ai omis un élément statistique : dans l’Ordre, il y a 389 béatifiés
et saints et nous avons seulement 365 jours dans l’année…Une des
béatifications récentes dans l’Ordre est celle d’une moniale [Isabella
Sánchez Romero, en religion : Ascensión de San José], qui a été
martyrisée pendant la guerre civile espagnole […]
En conclusion de son intervention, le frère Gérard, Maître de
l’Ordre, a remercié Jean-Louis Dulot, responsable provincial, de lui
avoir présenté une analyse des menaces et faiblesses des Fraternités
de la Province de Toulouse mais aussi des forces et opportunités pour
les vaincre, et de lui avoir remis un exemplaire des livrets (Règle,
Directoire et Livret de vie spirituelle) et de l’Écho du Seignadou. Il
a souhaité que ces documents puissent être partagés avec d’autres
Chapitres de laïcs dominicains de par le monde. Il a dit aussi que
notre présence à proximité des lieux saints dominicains (maison
Seilhan, Fanjeaux, Prouilhe, …) était une réalité enviable. Il nous
a invité à réfléchir à la question de savoir comment la partager avec
les autres laïcs dominicains dans le monde.
Fr. Gérard Timoner
III, Maître de l’Ordre
des Prêcheurs
Fr. Pablo Sicouly,
socius pour la vie
intellectuelle
Fr. Arnaud Arnould,
socius pour l’Europe
*D’après une transcription de l’intervention à Bordeaux le 26 mars 2023 de frère
Gérard Francisco Timoner III, Maître de l’Ordre, traduite de l’anglais par Jérôme
Rajolely, secrétaire provincial.
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À l’issue de la rencontre à Bordeaux, le frère Pablos Carlos Sicouly,
socius pour la Vie intellectuelle, et le frère Alain Arnould, socius pour
l’Europe, ont demandé que l’Écho du Seignadou soit diffusé dans toutes
les provinces francophones et archivé à la Curia Generalitia. Ils ont
aussi envisagé de faire traduire en anglais le Livret de vie spirituelle. Ils
ont été également sensibilisés au sein de la Curie par le projet d’écharpe
du laïc dominicain.
Frères, sœurs et laïcs autour de frère Gérard à Bordeaux.
Messe du 1 er avril au couvent de Toulouse
Au cours de son séjour dans la province de Toulouse, les laïcs
dominicains ont pu partager un repas avec le frère Gérard le samedi
25 mars au couvent de Montpellier et le samedi 1er avril, un repas a
réuni après la messe au couvent de Toulouse les frères, les moniales de
Prouilhe, les sœurs apostoliques de la région toulousaine et de nombreux
laïcs dominicains des fraternités de Toulouse, Prouilhe-Fanjeaux et
Lourdes-Dax.
Déjeuner au couvent de Montpellier
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ACTUALITÉS
Actes du Chapitre 2021
Une écharpe pour les laïcs dominicains
Le projet d’une écharpe de laïc dominicain, approuvé par le
chapitre célébré en juillet 2021, est maintenant finalisé.
Cette écharpe sera un signe distinctif des laïcs dominicains des
provinces de Toulouse et de France lors des manifestations publiques
organisées par la famille dominicaine : célébrations, processions,
professions et ordinations dans l’Ordre, … le Promoteur général
du laïcat dominicain doit en faire la promotion. Cette écharpe
pourrait ainsi devenir un signe universel d’appartenance des laïcs
dominicains à l’Ordre.
L’écharpe est réservée aux profès définitifs,
qui la reçoivent à leur profession.
[Dans le rituel, on remet les livrets (Règle,
Directoire, livret de vie spirituel) aux
entrants, la croix dominicaine aux profès
temporaires, l’écharpe aux profès définitifs]
L’écharpe est de couleur blanche,
apparemment unie, et présente, en fait,
en filigrane, blanc sur blanc, un tissage
jacquard du blason de l’Ordre. Les couleurs
dominicaines apparaissent à la base de
l’écharpe, sur un des côtés, au cœur d’une
bordure noire, dans l’écu de l’Ordre gironné
de noir et de blanc, avec sa croix fleurdelysée
entourée de la devise « Laudare, benedicere, prædicare ». Enfin,
telle la création d’un grand couturier, la griffe élégante de discrétion
de l’Ordre des Prêcheurs, « Ordo Praedicatorum », signe en latin,
langue compréhensible partout dans le monde, un ensemble d’une
noble simplicité.
M.O.
Dimensions : 40 cm x 175 cm
Composition : mélange de matières naturelles certifié avec
teintures non nocives : 55% Coton, 15% soie, 30% Modal (obtenu
à partir de la cellulose du bois de hêtre, le modal est une fibre douce
et élégante, même après plusieurs lavages).
Réalisation :
Une toute petite entreprise familiale lyonnaise pour une fabrication
française et héritière d’un savoir-faire familial. Cette famille exerce
le métier de tisserand de génération en génération depuis 1790,
dans la plus pure tradition du tissage Jacquard. Cet atelier artisanal
lyonnais, labellisé EPV, «Entreprise du patrimoine vivant», assure
de bout en bout de la chaîne de production, un contrôle de qualité
à la main, pièce après pièce. Son objectif reste, en effet, de tisser des
écharpes haut de gamme de la meilleure qualité possible.
Prix de base : 30 €
Prix de soutien à la Province : 35 € ou plus.
Une souscription est ouverte :
Merci à chaque responsable de fraternité ou groupe fraternel de
renvoyer le bon de commande, qui lui a été adressé, accompagné
du paiement à la trésorière provinciale.
© Crédit photos : La Fabrique d’écharpe, atelier Lyonnais
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ACTUALITÉS
Monastère Sainte Marie (Prouilhe)
Pèlerinage sur les pas de S. Dominique
9-10-11 août 2023
S. Dominique a prêché en Occitanie et voyagé
inlassablement de Caleruega à Rome et Bologne. Au Moyen-âge,
les voyages étaient épuisants. Et les compagnons de route de S.
Dominique rapportent que si « on l’entendait gémir et soupirer,
où qu’il se trouvât, il parlait sans cesse de Dieu ou avec Dieu, et il
exhortait ses frères à faire de même ».
Nos sœurs moniales du monastère Sainte Marie de Prouilhe vous
proposent en partenariat avec les laïcs dominicains de marcher sur
les pas de notre père Dominique autour de Fanjeaux,
Montréal et Laurac-le-Grand les 9-10-11 août 2023. Ce
pèlerinage doit en quelque sorte – à son exemple – nous
éprouver, physiquement et spirituellement. C’est le sens
de la proposition de nos sœurs moniales pour découvrir
la présence de Dieu sur les chemins parcourus par notre
père Dominique. Cette marche de pèlerinage suivra le
Triduum dominicain au monastère.
Programme prévisionnel
Jour 1 : mercredi 9 août – Prouilhe – Fanjeaux par les
Tisseyres
7h45 : départ à pied de Prouilhe, puis laudes ou temps de prière
à la maison Saint Dominique
11h00 : redescente à Prouilhe par le chemin de la Rempardière et
la Croix du Sicaire
11h30 : messe au monastère, puis déjeuner suivi l’après-midi d’un
enseignement par le frère OP accompagnateur
17h30 : vêpres à Prouilhe
20h40 : complies et vigiles
Jour 2 : jeudi 10 août – Montréal – Stèles et retour à Montréal
par GR 78 et variante
6h00 : départ en voiture jusqu’à Montréal avec
les voitures des pèlerins
6h30 : marche (stèles des Epis et de l’Orage,
fontaine Saint Dominique) – laudes ou temps
de prière au cours de la marche
10h45 : retour à Prouilhe dans les voitures des
pèlerins
11h30 : messe au monastère, puis déjeuner suivi
l’après-midi d’un enseignement par le frère OP accompagnateur
17h30 : vêpres à Prouilhe
20h40 : complies et vigiles
Jour 3 : vendredi 11 août – Prouilhe – Laurac-le-Grand
6h00 : départ à pied de Prouilhe à Laurac-le-Grand – laudes ou
temps de prière au cours de la marche
10h15 : retour à Prouilhe (navette de voitures)
11h30 : messe au monastère, puis déjeuner suivi l’après-midi d’un
enseignement par le frère OP accompagnateur
17h30 : vêpres et envoi
Les pèlerins sont guidés par un laïc OP et accompagnés
spirituellement par un frère OP. Les horaires sont calculés en
fonction des températures estivales et des temps de marche.
Inscrivez-vous dès maintenant : accueil@prouilhe.com
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ACTUALITÉS
Comité de pilotage*
La Domistella recherche de nouveaux
équipiers
Oyez, oyez !
Amoureux des chemins et du charisme de S. Dominique,
devenez équipiers de la Via Domistella !
Ce beau projet d’un chemin sur les pas de S. Dominique
nécessite des compétences dont vous êtes peut-être dotés... ou que
vous avez envie de déployer sur le terrain ou au bureau, le tout
dans une ambiance fraternelle et dynamique !
• Marches de repérage : Fanjeaux-St-Bertrand-de-Comminges ;
Ste-Baume-Montpellier ; Montpellier-Toulouse via Sorèze ;
• Ateliers d’écriture ;
• Formation au logiciel de cartographie iPhiGéNie ;
• Connaissances en histoire et histoire de l’art ;
• Exégèse biblique appliquée au chemin ;
• Histoire de l’Ordre et textes dominicains contemporains, etc.
Laïcs de Saint Dominique ou proches pèlerins,
vous souhaitez participer à cette aventure,
prenez contact avec nous sur fld.domistella@gmail.com
Vous êtes les bienvenus !
A paraître :
Montpellier-Fanjeaux-Toulouse, via les abbayes de l’Aude.
* Comité de pilotage : Gilles Cappe (sous la dir. de), Fr. Renaud Silly
(assistant pédagogique), Nathalie Baudin, Brigitte Berrut, Anne
Chevillard-Maubuisson, Marie-Hélène Chevrier (province de
France), Marinette Ouensanga, Cosima Thuillier.
ACTUALITÉS
Adeline de Laportalière, trésorière provinciale
Appel à cotisations 2023
Je profite de la parution de l’Écho du Seignadou pour rappeler
l’appel à cotisations que vos repsonsables de fraternité vous ont déjà
adressé. Vous savez tous que cet effort est indispensable au bon
fonctionnement de notre province.
Ces cotisations sont les seules ressources de la province pour faire
face aux différentes dépenses : honoraires du promoteur provincial,
mise en œuvre des décisions du Chapitre, frais de l’équipe
provinciale, formation, organisation des journées provinciales,
pèlerinage du Rosaire, communication, cotisations internationales,
etc.
Voici le montant des cotisations (à régler avant le 31 mai 2023) :
- cotisation individuelle : 46€
- cotisation pour les couples : 79€
Ces cotisations sont à adresser à votre responsable de fraternité qui
les groupera pour me les faire parvenir ensuite.
Je vous remercie de votre générosité et que Notre Seigneur vous
comble de ses bienfaits et de sa grâce tout au long de cette année !
Contact : fld.tresorerie.toulouse@gmail.com
© Via Domistella et Domistella®. Tous droits réservés FFLD Province de Toulouse.
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Le Carnet
Entrées en fraternité
Le 10 décembre 2022, ont fait leur entrée en fraternité Cristina
Riches ; Estelle Blaize et Anne Christine Jourdan, au sein de la
fraternité saint Dominique de Prouilhe, Fanjeaux.
Le 18 février 2023, a fait son entrée en fraternité Marie-France
Castel, au sein de la fraternité Notre Dame du Rosaire, Bordeaux.
Professions solennelles
Le 10 décembre 2022 a fait profession solennelle Marie-Noëlle
Dulot, de la fraternité Pier Gorgio Frassati, Toulouse.
Le 31 décembre 2022 a fait profession solennelle Sylvie Paya, du
groupe fraternel Jean-Joseph Lataste, Saint-Denis (La Réunion).
Le 21 janvier 2023 a fait profession solennelle Joëlle Sanson, de la
fraternité Saint Thomas d’Aquin, Bordeaux.
Le 27 janvier 2023 a fait profession solennelle Marie-Neige
Denage, du groupe fraternel Jean-Joseph Lataste, Saint-Denis (La
Réunion).
Élections
Le 14 janvier 2023, Marie-Andrée Nebra, de la fraternité Notre
Dame du Rosaire, Bordeaux, a été élue Conseillère régionale pour
le Sud-Ouest.
Le 27 février 2023, le Maître de l’Ordre a confirmé l’élection de
Sébastien Milazzo de la province de France comme coordinateur
de l’ICLDF (Internationalis Consilium Laicorum Ordinis
Praedicatorum). L’élection de Sébastien Milazzo comme président
du Conseil européen des Fraternités laïques de saint Dominique
avait été précédemment confirmé par le Maître de l’Ordre le
7 novembre 2022.
Nomination
Le 25 février 2023, le frère Denis Bissuel a été nommé (1 er mandat)
par le chapitre provincial des frères de la province de Toulouse,
célébré à Nice du 28 décembre 2022 au 18 janvier 2023, promoteur
provincial du laïcat dominicain (Actes n° 29, p. 11).
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Prier les o ffices avec nos frères
et nos sœurs moniales
Si vous habitez près d’un couvent ou d’un monastère de notre
Ordre, n’hésitez pas à vous joindre aux frères ou aux moniales pour
célébrer l’office. Et si c’est trop loin ou trop compliqué pour vous,
l’office divin célébré en communauté s’invite chez vous !
Vêpres
Tous les soirs, à 19h, les frères de Toulouse transmettent
l’office des vêpres en ligne sur leurs chaînes Youtube et
Facebook, et l’office des vigiles le samedi soir à 20h30.
Diffusion en direct sur Youtube - Province dominicaine de Toulouse
ou https://www.facebook.com/Dominicains.Prov.De.Toulouse/
À vos plumes !
L’Écho du eignadou
Prochaine parution : Été 2023
Pour s’enrichir des événements, des peines et joies vécus en
fraternités et aussi de vos initiatives apostoliques pour porter
l’Évangile au cœur du monde, l’Écho du Seignadou a besoin de
vous. Vous souhaitez publier :
avis d’élection/nomination (150 signes* max.)
avis d’entrée en fraternité/profession temporaire ou solennelle/
décès (300 signes* max.)
annonce d’un événement (300 signes* max.)
article/compte-rendu d’événement (1500 signes* max.)
SVP nous consulter pour toute demande d’insertion supérieure
à 1500 signes*
S
*Le nombre de signes ou de caractères se décompte espaces compris.
Et pour suivre les actualités des couvents et monastères sur le
territoire de la Province de Toulouse, connectez-vous !
Couvents (frères)
Bordeaux
Montpellier
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Haïti
Monastères (moniales)
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Saint-Maximin
La Réunion
Abonnez-vous à :
Concorde
Informations dominicaines internationales - IDI
European Council of Lay Dominican Fraternities – ECLDF
(Agora)
Pour s’abonner à CONCORDE, écrire au Secrétariat provincial des
Dominicains, 1 impasse Lacordaire, BP 84102, 31078 Toulouse Cedex
4, en précisant vos Nom, Prénom, Adresse, Code postal, Ville, Mail.
Abonnement annuel version papier : 25 €, version électronique : libre
offrande. Paiement par chèque à l’ordre de Concorde.
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Fraternités laïques de saint Dominique
Province de Toulouse
L’Écho du Seignadou, nouvelle série, n° 9
Responsable de la publication : Jean-Louis Dulot
Responsable de la rédaction : Gilles Cappe
Adjoints : François Latrèche, Denis Ronfort,
Adeline de Laportalière (conception)
Secrétariat de rédaction : Mélanie Coelho,
Yvonne Gougis, Elisabeth Le Lann
Documentation : François Mertz
Réseaux sociaux : Laurent Vicente
Crédits photographiques : FLD – Province de Toulouse
La Fabrique d’écharpe
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Tél. : 07 86 58 38 61