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Gendarme - Nature Namur

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Véritable écrin de verdure de trois hectares au milieu de la<br />

Meuse namuroise, l’île Va’s T’î Frotte est située en amont de<br />

la ville, entre le faubourg de La Plante et la caserne du Génie<br />

à Jambes.<br />

L’origine de son nom éveille tout de suite la curiosité. Des<br />

documents attestent de la fréquentation de l’île dès 1577. En<br />

effet, le 22 juillet de cette année, Don Juan d’Autriche organise<br />

une fête galante en l’honneur de la Reine Margot.<br />

Quelques siècles plus tard, en 1911, c’est un grand camp<br />

scout qui est organisé en présence de Baden Powell. Jusqu’en<br />

1914, c’est “l’île joyeuse” avec ses activités de loisirs et son restaurant<br />

renommé “au Robinson”. La première trace écrite de<br />

l’appellation actuelle figure sur un plan de 1701 sous le nom<br />

de “Isle Vastifrotte”. L’explication la plus concrète concernant<br />

son nom vient de l’importance du courant qui caractérisait la<br />

Meuse à cet endroit et qui avait tendance à entraîner les<br />

bateaux vers les berges de l’île avec le risque de s’y abîmer. Les<br />

“Naiveurs” étaient donc très attentifs lorsqu’ils passaient à<br />

côté de l’île, il fallait manœuvrer son embarcation avec doigté<br />

pour ne pas aller se frotter contre les berges, d’où son nom<br />

“île Va’s T’î Frotte”.<br />

L’île est actuellement propriété du Ministère de la Défense<br />

Nationale. Il y a une dizaine d’années le Génie militaire l’utilisait<br />

comme terrain d’exercice, mais sa valeur esthétique et<br />

scientifique lui a valu d’être classée comme site le 9 mars<br />

1995 par le Ministère de la Région Wallonne.<br />

De par sa situation et les caractéristiques de sa végétation,<br />

l’île est un refuge très intéressant pour la vie sauvage. Des<br />

oiseaux aquatiques ou des milieux humides y nichent, le<br />

héron dans les arbres, la poule d’eau, le grêbe huppé et le<br />

canard colvert sur ou près des berges. C’est aussi un relais<br />

important pour les oiseaux migrateurs. Des observations de<br />

plusieurs espèces de canards et de harles sont effectuées<br />

chaque année. Certains oiseaux y établissent même de véritables<br />

colonies en hiver. C’est le cas du grand cormoran (cf illustration<br />

ci-dessus) qui peut former une colonie de plusieurs<br />

centaines d’individus. On peut également observer aux alentours<br />

de l’île des colonies d’oiseaux introduits ou échappés de<br />

captivité comme l’oie bourbonnais et la bernache du Canada.<br />

Les passereaux tels que pouillots, fauvettes, rouge gorge et<br />

bon nombre d’autres espèces oiseaux de nos régions fréquentent<br />

l’île Va’s T’î Frotte.<br />

Le séquoia géant<br />

Le choucas des tours<br />

L’ail des ours<br />

L’érable sycomore<br />

La punaise “<strong>Gendarme</strong>”<br />

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(Sequoiadendron giganteum)<br />

On rencontre dans l’arboretum de la citadelle une grande<br />

variété d’arbres, tant feuillue que résineuse. Certains de ces<br />

arbres de par leur rareté botanique, leur aspect esthétique,<br />

leur âge ou leur taille, ont été classés comme “arbres<br />

remarquables”. C’est le cas du séquoia géant situé près de<br />

l’entrée de l’ancien musée de la forêt.<br />

Ce magnifique résineux atteignait il y a encore peu, la hauteur<br />

de 25 mètres. Malheureusement, en 2002, la foudre l’a<br />

décapité et défiguré à tout jamais. Sa circonférence atteint<br />

actuellement plus de 3 mètres.<br />

Le séquoia géant est le plus gros et le plus grand des arbres<br />

qui existe au monde. Originaire des chaînes côtières de la<br />

Californie (Sierra Nevada), il peut atteindre une hauteur<br />

allant de 60 à 100 mètres. Dans nos régions, il atteint généralement<br />

les 30 mètres de haut. Il s’agit d’un véritable<br />

fossile vivant, car dans son milieu naturel, il pourrait<br />

atteindre l’âge vénérable de 4000 ans.<br />

De croissance rapide, il devrait, d’ici quelques années,<br />

détrôner le Chêne de Liernu, qui est à l’heure actuelle le<br />

plus gros arbre de Belgique.<br />

Balade<br />

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des bords de Meuse<br />

à la Citadelle<br />

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(Corvus monedula)<br />

Le choucas des tours appartient à la famille des Corvidés, au<br />

même titre que la corneille noire, le corbeau freux ou encore<br />

la pie bavarde.<br />

Plus petit qu’une corneille, le plumage du choucas est noir, les<br />

deux côtés du cou sont plus clairs. L’iris des yeux est bleu à<br />

gris clair et la pupille noire.<br />

Les choucas communiquent entre eux via divers sons.<br />

Chaque choucas est identifié par sa voix par ses congénères.<br />

Il fréquente tous les lieux où il trouve des cavités : arbres<br />

creux dans les parcs, escarpements rocheux, anciennes carrières,<br />

vieilles ruines, cheminées ouvertes et clochers. Les<br />

vieilles murailles des remparts de la Citadelle accueillent<br />

régulièrement des couples de choucas. C’est le cas dans les<br />

murailles du Grand Fossé, où l’on peut observer depuis<br />

l’Esplanade, dès le mois d’avril, les allés et venues d’un couple<br />

de choucas ramenant bouts de branches, paille, ficelle et<br />

toute sorte de déchets produits par l’homme pour construire<br />

et tapisser son nid.<br />

C’est un oiseau sociable qui vit en colonies, parfois très<br />

importantes. Le mâle et la femelle forment généralement un<br />

couple fidèle pour la vie. Lorsque les oiseaux d’une colonie<br />

prennent ensemble leur envol, les deux partenaires sont souvent<br />

côte à côte.<br />

Les jeunes choucas se laissent apprivoiser, certaines personnes<br />

arrivent même à leur faire faire des tours. Mais<br />

lorsqu’une colonie vient croasser à proximité de leur maison<br />

d’accueil, les jeunes choucas quitteront sans scrupule leur<br />

maître pour aller rejoindre leurs congénères.<br />

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1<br />

L’île Va’s T’î Frotte<br />

(Allium ursinum)<br />

Du mois d’avril au mois de mai, entre le château d’eau de la<br />

citadelle et l’Avenue du Milieu du Monde, une douce odeur<br />

d’ail provenant du sous bois embaume l’air. Ce parfum est<br />

dégagé par le tapis d’ail des ours qui recouvre à cette époque<br />

presque tout le sol du sous bois.<br />

La présence de l’ail des ours dans cette parcelle boisée, nous<br />

indique la présence d’un sol très riche, frais à humide.<br />

Cette plante vivace est reconnaissable à ses feuilles, vert vif,<br />

longues et étroites et à ses petites fleurs blanches en étoiles.<br />

Toute la plante est comestible, les jeunes feuilles (avant la floraison)<br />

sont délicieuses pour agrémenter les salades, les<br />

fleurs et les tiges sont quant à elles utilisées pour aromatiser<br />

les flacons d’huile ou les vinaigrettes.<br />

La feuille du muguet ressemble un peu à celle de l’ail des ours<br />

mais ne peut être consommée, car elle est toxique. Lors de la<br />

récolte des jeunes feuilles d’ail, il suffit de froisser une feuille<br />

dans ses mains pour qu’une forte odeur d’ail s’en dégage, cet<br />

indice évitera toute confusion avec les feuilles de muguet.<br />

L’ail des ours a également des vertus médicinales, elle<br />

empêche la calcification des artères, agit contre les diarrhées<br />

aiguës et chroniques, régularise les troubles cardiaques et<br />

insomnies dus au mauvais fonctionnement de l’estomac,…<br />

2 Le héron cendré 3 Le saumon atlantique 4 Le Pont de Jambes 5 La frayère de Jambes<br />

(Ardea cinerea)<br />

Le héron cendré est un oiseau piscivore. En été, le poisson<br />

représente près de 90% de son menu. Il affectionne donc les<br />

cours d’eau, les étangs et zones humides pour y trouver sa<br />

nourriture.<br />

Au Moyen Age, la chair de héron cendré était très appréciée.<br />

La chasse au héron jouissait, parmi les nobles adeptes de la<br />

fauconnerie, d’une grande faveur.<br />

A <strong>Namur</strong>, le héron est devenu un visiteur familier depuis le<br />

début des années 90.<br />

Dans le courant du mois de mars, les oiseaux recherchent une<br />

aire de nidification qui se situe généralement le long de<br />

fleuves, rivières, lacs, étangs et marécages bordés de zones<br />

boisées. La vallée mosane offre toutes les conditions favorables<br />

pour l’accueillir. Il construit son nid dans un arbre, parfois<br />

à grande hauteur. Sur l’île Va’s T’î Frotte, les nids sont<br />

occupés dès le mois de janvier. D’après la taille des poussins,<br />

visibles au mois de mars, la ponte a vraisemblablement lieu<br />

vers la fin janvier, ce qui est très précoce pour l’espèce.<br />

L’île de Dave a été la première des îles à accueillir une colonie<br />

de héron. En 1995, on pouvait observer une vingtaine de nids<br />

installés dans la couronne des grands peupliers de l’île, et en<br />

1998, l’île Va’s T’î Frotte était occupée par plus de 40 nids.<br />

La présence du héron est de plus en plus importante. Il a<br />

cependant été longtemps la cible des pisciculteurs et des<br />

adeptes de la pêche sportive, qui n’acceptaient pas de voir ces<br />

oiseaux voler leurs prises. Maintenant, sur le halage, il n’est<br />

pas rare de voir un héron posté à quelques mètres d’un<br />

pêcheur à la ligne attendant que celui-ci lui envoie une ablette<br />

ou une petite rousse.<br />

En 1967 la Belgique a ajouté le héron dans la liste des oiseaux<br />

protégés, ce qui a certainement induit son explosion démographique.<br />

(Acer pseudoplatanus)<br />

Dans l’hémisphère septentrional, la famille de l’érable se compose<br />

de plusieurs centaines d’espèces. En Belgique, trois<br />

espèces sont indigènes. Il s’agit de l’érable plane, de l’érable<br />

champêtre et de l’érable sycomore.<br />

L’érable sycomore est très fréquent dans nos forêts, il est facilement<br />

reconnaissable à ses feuilles palmées, légèrement gaufrées,<br />

composées de cinq lobes garnis de petites dents et à son<br />

fruit composé de deux samares accolés.<br />

On le rencontre souvent dans les taillis sous futaie des zones<br />

boisées de la citadelle. Il est toujours accompagné d’autres<br />

essences dont le chêne et le hêtre auxquels il s’apparente en<br />

ce qui concerne les exigences de sol et de climat.<br />

Son bois jaunâtre est utilisé en menuiserie, en ébénisterie,<br />

pour les lames de parquets, en lutherie, en sculpture, pour la<br />

confection de crosses de fusils, de manches d’outils et constitue<br />

un très bon combustible comme bois de chauffage.<br />

(Salmo salar)<br />

Au même titre que la truite fario (Salmo trutta fario) et la<br />

truite de mer (Salmo trutta trutta), le saumon atlantique<br />

(Salmo salar) appartient à la grande famille des salmonidés.<br />

Après avoir passé une ou plusieurs années en mer, les saumons<br />

sexuellement matures entament une remontée vers les<br />

cours d’eau. Mâles et femelles vont tenter de retrouver leur<br />

rivière d’origine pour y frayer.<br />

Le saumon atlantique occupait autrefois tout le bassin de la<br />

Meuse. Celle-ci prend sa source sur le plateau de Langres en<br />

France, traverse la Belgique où elle est alimentée par des<br />

rivières telles que la Lesse, la Sambre et l’Ourthe et se jette<br />

dans la mer du nord en Hollande après avoir parcouru<br />

925 Km. Suite à l’édification de barrages, à l’aménagement<br />

des voies navigables et à la pollution de l’eau, le saumon<br />

atlantique de la Meuse a complètement disparu de nos<br />

rivières à la fin des années 1930.<br />

En 1983, la découverte de quatre truites de mer adultes près<br />

de Visé a initié l’idée de réintroduire le saumon atlantique<br />

dans le bassin mosan. Un groupe de chercheurs des Facultés<br />

Universitaires Notre-Dame de la Paix de <strong>Namur</strong> et de<br />

l’Université de Liège ont voulu relever ce défi en lançant le<br />

projet “Meuse saumon 2000”. L’objectif de ce projet est de<br />

restaurer le cycle de vie complet du saumon atlantique dans<br />

le bassin mosan.<br />

Lors de la construction des nouveaux barrages sur la Meuse,<br />

ceux-ci ont été équipés d’échelles à poissons, ce dispositif permet<br />

aux poissons d’effectuer leur migration vers l’amont.<br />

Depuis 1989, des truites de mer ont été capturées dans les<br />

échelles à poissons de deux barrages mosans et en octobre<br />

2002 les efforts des différents acteurs du projet ont enfin été<br />

récompensés par la prise d’un saumon atlantique dans<br />

l’échelle à poissons du barrage de Lixhe. Depuis, dix saumons<br />

adultes ont été capturés. L’aménagement d’une échelle à poissons<br />

performante au barrage du Grand malade en aval de<br />

<strong>Namur</strong>, devrait permettre au saumon atlantique de poursuivre<br />

sa migration en Meuse namuroise.<br />

(Pyrrhocoris apterus)<br />

L’Avenue du Milieu du monde, sur la citadelle, est bordée de<br />

tilleuls. Au début du mois de mai on peut y observer des<br />

colonies de petits insectes rouge et noir, il s’agit d’une de nos<br />

espèces de punaise.<br />

En regardant de plus près l’insecte, on devine tout de suite<br />

l’origine de son nom populaire de “<strong>Gendarme</strong>” qui lui a été<br />

attribué grâce à son dos rouge garni de dessins noirs que l’on<br />

a assimilé à un uniforme.<br />

Les rassemblements de gendarmes au pied des tilleuls est, si<br />

l’on peut dire, d’ordre culinaire. En effet, ces petites bêtes<br />

raffolent du suc des graines de tilleul.<br />

Mais pourquoi donc la nature a-t-elle donné des couleurs si<br />

voyantes au gendarme ? La réponse est simple. La punaise<br />

<strong>Gendarme</strong> appartient à la famille des punaises dites “indigestes”.<br />

Les prédateurs insectivores comme les oiseaux évitent<br />

de goûter à cet insecte coloré car il a un goût fétide, les<br />

couleurs vives de l’insecte ont donc un rôle dissuasif auprès<br />

des prédateurs qui après avoir goûté une fois à un gendarme,<br />

retiennent la leçon.<br />

Le nom officiel de ce pont est “Pont de Meuse”. Cependant,<br />

au fil du temps, l’appellation “Pont de Jambes”, utilisée par la<br />

population, a remplacé la dénomination officielle.<br />

La période exacte où fut construit le pont reste incertaine.<br />

Son origine remonte probablement à l’époque gallo-romaine.<br />

A l’époque, Jambes était traversée par une grande voie de<br />

communication, très importante au niveau économique et<br />

stratégique. Cette route dite “du Luxembourg” montait vers<br />

l’Ardenne, la Lorraine et la Franche-Comté.<br />

Les premières traces écrites identifiant le pont remonte à<br />

1183, mais la première certitude précisant sa forme générale<br />

est renseignée dans le registre des cens et rentes du Comté de<br />

<strong>Namur</strong> dressé en 1289. Il y était question d’un pont de pierre<br />

et de bois présentant en son milieu une tour avec une grosse<br />

porte et herse de fer. Cette tour nommée “Tour Beauregard”<br />

était également citée comme beffroi.<br />

Au Moyen Age, le pont de Jambes jouait un rôle très important.<br />

Il était non seulement la limite territoriale entre le<br />

Comté de <strong>Namur</strong> et Jambes, fief du Prince Évêque de Liège,<br />

mais également le théâtre de nombreux jugement. Quand un<br />

criminel était arrêté et condamné, il était précipité dans la<br />

Meuse du haut du pont. Ce pont était également source de<br />

revenus, il fallait payer une taxe (le winage) pour le passage<br />

de certaines marchandises (tonneaux de vin, mannes de poissons,…)<br />

et s’avérait être, dès le XVe siècle un point stratégique<br />

important.<br />

Le pont a subit à travers les siècles, de nombreux dégâts causés<br />

par les guerres : le siège de <strong>Namur</strong> en 1692 par Louis XIV,<br />

roi de France, le siège de 1695 par Guillaume III d’Angleterre,<br />

la guerre de succession d’Autriche en 1746 où l’armée française<br />

de Louis XV refait son apparition à <strong>Namur</strong>. Les deux<br />

guerres mondiales du 20e siècle ont causé à chaque fois la<br />

destruction de la partie jamboise du pont et cela sans compter<br />

les nombreuses crues de la Meuse auxquelles le pont a dû<br />

résister.<br />

C’est en 1958, alors que le pont de Jambes portait encore les<br />

stigmates de la dernière guerre, qu’il fut décidé de sa réfection,<br />

tout en respectant sa valeur historique et son aspect<br />

d’origine. Toutefois, sa silhouette d’antan sera modifiée par la<br />

destruction des deux arches centrales qui seront remplacées<br />

par une grande arche en forme de “anse de panier”, afin de<br />

permettre le passage des bateaux de gros tonnage.<br />

Le nouveau pont que vous pouvez contempler à présent a été<br />

mis en service le 4 juin 1965 et classé au Patrimoine de<br />

<strong>Namur</strong>, le 4 décembre 1989.<br />

La sittelle torchepot<br />

(Sitta europaea)<br />

Ce passereau grimpeur se rencontre dans les bois, dans les<br />

parcs et les jardins. On peut repérer la sittelle grâce à son cri<br />

sonore répété qui ressemble à des huit. On peut aisément<br />

l’observer en hiver lorsqu’elle vient s’approvisionner en<br />

graines sur la mangeoire du jardin. Elle est reconnaissable à<br />

son bec fort et pointu, à son plumage gris bleu au dessus et<br />

roux orangé en dessous, à ses joues blanches et à sa longue<br />

bride noire allant du bec jusqu’au côté du cou qui lui donne<br />

l’air d’être masquée. Elle a la particularité de se déplacer, la<br />

tête en bas sur les branches et les troncs, avec beaucoup d’aisance.<br />

C’est le seul oiseau à pouvoir effectuer cette cascade.<br />

La sittelle torchepot est un oiseau cavernicole qui niche dans<br />

les cavités des arbres dont elle maçonne l’entrée avec de la<br />

boue, l’ajustant ainsi à sa taille. Pour se nourrir, elle martelle<br />

les graines et les noisettes.<br />

Une frayère est un endroit où les poissons vont se reproduire.<br />

La période de reproduction chez les poissons s’appelle<br />

“la fraye”. À ce moment, ils recherchent une zone particulière<br />

du cours d’eau, où il y a peu de courant, peu de<br />

profondeur (de 30 à 50 cm d’eau) et où l’on peut trouver<br />

des pierres, du gravier et de la végétation aquatique.<br />

Dès qu’ils ont trouvé cet endroit, la parade, la ponte et la<br />

fécondation des œufs peuvent avoir lieu. Les œufs sont<br />

fixés sur les feuilles et les tiges des plantes aquatiques,<br />

ainsi que sur les graviers et les galets gisant au fond de<br />

l’eau. L’importance d’une zone où il y a peu de courant est<br />

primordiale, car un courant un peu trop fort risquerait<br />

d’emporter les œufs et les alevins.<br />

Pendant de très longues années, à l’emplacement du port<br />

de plaisance de Jambes, se trouvait une des dernières partie<br />

du fleuve à présenter des berges naturelles alors que la<br />

quasi totalité de celles-ci était déjà canalisées.<br />

Il y a une vingtaine d’années, cet espace naturel, vital pour<br />

la faune piscicole de la Meuse, a bien failli disparaître lors<br />

de la construction du nouveau barrage de l’écluse de La<br />

Plante et surtout suite aux travaux d’aménagement du port<br />

de plaisance et à la création d’un chemin au bord de l’eau.<br />

Pour éviter ce désastre écologique, des mesures de protection<br />

ont été prises pour sauvegarder et aménager les parties<br />

les plus importantes de cet espace naturel. La frayère<br />

faisant partie du site du pont de Jambes a été classée avec<br />

ce dernier et est donc protégée depuis 1989.<br />

Lors de pêches expérimentales, de nombreuses espèces<br />

piscicoles ont été mises en évidence, particulièrement dans<br />

la frayère, où l’on peut rencontrer entre autre, le brochet,<br />

le gardon (rousse), le barbeau, la perche, le vairon et même<br />

la bouvière, qui est un poisson qui a quasiment disparu du<br />

fleuve.<br />

Ce site représente un exemple d’intégration entre différentes<br />

préoccupations environnementales et relatives au<br />

cadre de vie : classement d’un site en raison de sa valeur<br />

patrimoniale, préoccupations en matière de protection de<br />

la nature, intégration de zone de loisirs, aménagement des<br />

cours d’eau, qualité de l’eau et aspect paysager.<br />

12<br />

L’if et la potale<br />

de la rue des pêcheurs<br />

Situé au coin de la rue des pêcheurs, un énorme if enveloppe<br />

une vieille potale en brique. Cette dernière renferme une statuette<br />

à l’effigie de “Saint Nicolas”, saint patron des Naiveurs<br />

(bateliers). En face de la potale sur l’autre rive, on aperçoit une<br />

chapelle. Il semble qu’autrefois, à cet endroit, un passeur d’eau<br />

transportait les voyageurs d’une rive à l’autre. La potale et la<br />

chapelle devaient certainement recevoir des marques de dévotion<br />

de la part des passagers arrivés sans encombre. Malgré sa<br />

forme de buisson, ce gros if a vu passer les âges; lorsque Jean<br />

Chalon a rédigé son inventaire des arbres remarquables en<br />

1910, il mentionne cet if avec le commentaire suivant :<br />

« Un autre gros if se trouve à l’endroit nommé Velaine au bord<br />

de la Meuse, rive droite, juste à la hauteur de cette halte sur la<br />

ligne <strong>Namur</strong>-Dinant. La base en est provisoirement inaccessible<br />

à cause d’un entassement de fagots. Il faut remarquer qu’à<br />

Velaine existait encore, il y a un siècle, un superbe dolmen, dit<br />

Pierre du Diable. Un paysan doué d’un sens pratique exagéré<br />

l’a brisé, réduit en moellons et l’a fait entrer dans la construction<br />

d’un mur. L’if de Velaine aurait-il quelque rapport avec les<br />

temps druidiques ? »<br />

L’if (Taxus baccata) est un arbre que l’on rencontre régulièrement<br />

dans nos parcs et jardins. Cependant, cet arbre indigène<br />

peuplait autrefois nos campagnes. Il a été quasiment exterminé<br />

par les paysans à cause de sa toxicité pour le bétail. En<br />

effet, les parties vertes de l’arbre et le noyau du fruit renferment<br />

un alcaloïde mortel, il suffit de 2 grammes de matière<br />

fraîche par kilo pour constituer une dose mortelle pour les<br />

mammifères. Autrefois, par son caractère persistant, la<br />

croyance populaire assimilait l’if à la vie éternelle, il n’est pas<br />

rare de les voir plantés dans les cimetières ou dans les endroits<br />

de culte.<br />

Son bois de qualité était reconnu jadis, pour la fabrication des<br />

meilleurs arcs de combat. Les celtes utilisaient les propriétés<br />

toxiques de l’if pour empoisonner les pointes de leurs flèches,<br />

infligeant de terribles blessures à l’ennemi.


Balade<br />

des bords de Meuse<br />

à la Citadelle<br />

UNE INITIATIVE DE L’ECHEVINAT DE L’ENVIRONNEMENT<br />

ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

Service Eco-Conseil : 0800 935 62<br />

Hôtel de Ville 5000 NAMUR www.ville.namur.be<br />

Octobre 2005<br />

Ed. resp. : J-M. Van Bol - Secrétaire communal - Ville de <strong>Namur</strong><br />

Réalisation : Caudalie Communication Illustrations : Christophe Moreau<br />

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des bords de Meuse<br />

à la Citadelle<br />

L’île Va’s T’î Frotte<br />

Le héron cendré<br />

Le saumon atlantique<br />

Le Pont de Jambes<br />

La frayère de Jambes<br />

Le séquoia géant<br />

Le choucas des tours<br />

L’ail des ours<br />

L’érable sycomore<br />

La punaise “<strong>Gendarme</strong>”<br />

La sittelle torchepot<br />

L’if et la potale de la rue des pêcheurs

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