musiques

portrait
Un peu plus d’un an après une
inoubliable apparition au festival
I.D.E.A.L, célébrant les 25 ans de son
projet le plus célèbre, Einstürzende
Neubauten, le berlinois Blixa Bargeld est
de retour au lieu unique : il y présente,
ce mois-ci, Rede/Speech : un voyage aux
confins du langage sous forme de performance
vocale. De la poésie sonore,
en somme…
Dans la société industrielle de l’entre-deux-guerres,
l’artiste allemand Kurt Schwitters s’aventurait
dans une voie peu empruntée jusque-là, substituant
déchets et autres détritus, à l’huile, aux couleurs, aux
pigments. En dignes héritiers des principes dadaïstes,
Blixa Bargeld et, avec lui, ceux qui composent
ou composèrent les membres de son groupe Die
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Blixa
Bargeld
L’INTENSITÉ LAISSE
TOUJOURS UNE TRACE
Einstürzende Neubauten incorporent machines à
laver, tuyaux et autres résidus des friches industrielles,
depuis un premier concert berlinois qui ne devait être
qu’une unique performance, jusqu’à aujourd’hui. Mais
celui qui a pris son pseudonyme (son vrai nom étant
Christian Emmerich) en référence à un autre dadaïste
Johannes Theodor Baargeld (son prénom provenant
lui d’une marque de stylo à bille) n’est certainement
pas réductible au néo-primitivisme de « la destruction
des bâtiments neufs ».
Guitariste au sein des Bad Seeds de l’Australien Nick
Cave de 1984 à 2003, il gratifiait, notamment, le public
d’un célèbre cri de cochon qu’on égorge : gimmick
furieux et retentissant également présent dans ses
Rede/Speech. « Je n’ai pas envie de jouer de notes flatteuses
à l’oreille. Il en existe assez comme ça. Je veux
que quelque chose se passe. Je laisse le savoir-faire
musical aux musiciens. Je veux provoquer des événements.
L’intensité est et a toujours été la seule valeur