musiques

L’ŒIL DANS LE RETRO
J’EN PERDS MON LATIN
(L’autre distribution)
LŒil dans le Rétro a le mérite d’annoncer
la couleur : ces six Nantais n’ont pas
la prétention d’être à la pointe de
l’innovation musicale. Les influences sont
plutôt à chercher du côté du musette
et de sa gouaille bonhomme, et le pari
tient ici à faire cohabiter le genre avec
des styles venus d’autres horizons. En
plus d’une touche de jazz et de rock
festif, on aperçoit donc dans le Rétro des
« musiques du monde », comme on dit,
en l’occurrence des accents klezmers,
andalous ou encore venus des Balkans.
Le tout dégageant une impression de
sincérité et d’enthousiasme —louable à
défaut d’être toujours communicatif. Et
l’on saura gré aux textes de ce troisième
album d’avoir suffisamment de finesse
pour éviter, la plupart du temps, le
traditionnel exercice d’enfoncement de
portes ouvertes -—la fraternité et l’amour,
tout le monde est pour— et d’évoquer
joliment, à l’occasion, la Belle Endormie
(La ville de Nantes et son estuaire /
Sa butte avec son belvédère). Il n’en
reste pas moins que, malgré ces bonnes
intentions, l’ensemble peine à décoller
et aura, peut-être, du mal à convaincre
au-delà des amateurs du genre.
DAMIEN LE BERRE
loeildansleretro.free.fr
RIGHT FOR LIFE
PRIDE AND JOY … HAVE GONE DULL
(Free Edge Conspiracy)
Cela fait plus de quatre ans que nous
attendons de pied ferme une suite
discographique à Off The Beaten Track,
impeccable premier album qui a contribué
à la renommée internationale du groupe
hardcore nantais. Celui-ci est même
comparé à ses homologues américains
en enchaînant les premières parties de
groupes tels que 25 Ta Life ou Integrity.
Cette véritable reconnaissance du milieu
n’empêche malheureusement pas le
groupe de connaître les pires difficultés
pour trouver un label acceptant d’héberger
Pride and Joy... Have Gone Dull, leur
nouvel opus enregistré depuis plus d’un
an. Le label Free Edge Conspiracy se
charge de réparer l’injustice et permet
à Right 4 Life de nous revenir avec un
album d’une grande classe technique et
d’un sens mélodique inouï. Le chant,
toujours plus hargneux et rageur, évite
de tomber dans les pires clichés. Les
titres circle of hate ou for your own
good, étant les exemples de cette parfaite
maîtrise soigneusement masterisée par
Alan Douches (Bad Brains, Hatebreed...).
Ce qui en fait un des meilleurs albums
hardcore de la rentrée.
YANNICK CORDIER
En concert, vendredi 20 oct. avec
Guerilla Poubelle + Nine Eleven, Le
Mans ; samedi 21 oct. à 19h avec
Burning Heads, Ultra Vomit et Justine
à Clisson.
www.theageofvenusrecords.com
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