You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
BLANCHE NEIGE<br />
ANGELIN PRELJOCAJ<br />
CRÉATION 2008<br />
CONTACTS<br />
Nagisa Shirai © Jean-Claude Carbonne<br />
Direction � Nicole Saïd, nicolesaid@<strong>preljocaj</strong>.org<br />
Production / diffusion � Mathilde Cocq, diffusion@<strong>preljocaj</strong>.org<br />
Pauline Moss, production@<strong>preljocaj</strong>.org<br />
Communication � Coline Loger, com@<strong>preljocaj</strong>.org<br />
Tél�: + 33 (0)4 42 93 48 00 - Fax�: + 33 (0)4 42 93 48 01
BLANCHE NEIGE<br />
CRÉATION 2008<br />
À la Biennale de la danse de Lyon<br />
Pièce pour 26 danseurs<br />
Chorégraphie Angelin Preljocaj<br />
Costumes Jean Paul Gaultier<br />
Musique Gustav Mahler<br />
Musique additionnelle 79 D<br />
Décors Thierry Leproust<br />
Lumières Patrick Riou assisté de Cécile Giovansili et Sébastien Dué<br />
Assistant, adjoint à la direction artistique Youri Van den Bosch<br />
Assistante répétitrice Claudia De Smet<br />
Choréologue Dany Lévêque<br />
Conseiller acrobaties verticales Alexandre del Perugia<br />
Danseurs à la création<br />
Isabelle Arnaud, Neal Beasley, Virginie Caussin, Gaëlle Chappaz, Hervé Chaussard,<br />
Damien Chevron, Baptiste Coissieu, Craig Dawson, Davide Di Pretoro, Sergio Diaz,<br />
Sébastien Durand, Caroline Finn, Céline Galli, Alexandre Galopin, Yan Giraldou, Natacha<br />
Grimaud, Emma Gustafsson, Ayo Jackson, Jean-Charles Jousni, Emilie Lalande, Céline<br />
Marié, Lorena O�Neill, Bruno Péré, Zaratiana Randrianantenaina, Nagisa Shirai, Julien<br />
Thibault<br />
Réalisation décors Atelier Atento<br />
Réalisation costumes Les Ateliers du Costume<br />
Spectacle créé en résidence au Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence<br />
Coproduction<br />
Biennale de la danse de Lyon / Conseil Général du Rhône, Théâtre National de Chaillot<br />
(Paris), Grand Théâtre de Provence (Aix-en-Provence), Staatsballet Berlin (Allemagne)<br />
Remerciement à Jean Paul Gaultier<br />
Chorégraphie primée aux Globes de Cristal 2009
BLANCHE NEIGE<br />
Pourquoi Blanche Neige�?<br />
J�avais très envie de raconter une histoire. Dernièrement, avec Empty moves puis Eldorado<br />
(Sonntags Abschied), j�ai conçu des pièces très abstraites et, comme souvent, j�avais le désir<br />
de prendre le contre-pied, d�écrire quelque chose de très concret et d�ouvrir une parenthèse<br />
féerique et enchantée. Pour ne pas tomber dans mes propres ornières sans doute. Et aussi<br />
parce que, comme tout le monde, j�adore les histoires.<br />
Un ballet narratif�<br />
Blanche Neige est un ballet narratif, avec une dramaturgie. Les lieux sont représentés par les<br />
décors de Thierry Leproust. Les danseurs incarnent les personnages dans des costumes de<br />
Jean Paul Gaultier.<br />
Ce n�est pas Le mythe ou La légende de Blanche Neige mais bel et bien Blanche Neige. C�est<br />
vraiment son histoire…<br />
Raconter une histoire avec la danse�<br />
C�est délicat et c�est cela qui est passionnant. Comment faire comprendre l�histoire�?<br />
Dans L�Anoure, j�avais choisi de faire entendre le texte de Pascal Quignard dans la bande-son.<br />
Mais avec Blanche Neige, je me repose sur un argument que tout le monde connaît, ce qui me<br />
permet de me concentrer sur ce que disent les corps, les énergies, l�espace et sur ce que les<br />
personnages ressentent et éprouvent afin de donner à voir la seule transcendance des corps.<br />
Et puis Blanche Neige contient des objets merveilleux pour l�imaginaire d�un chorégraphe.<br />
Les symboles du conte<br />
Je suis fidèle à la version des frères Grimm, à quelques variations personnelles près, fondées<br />
sur mon analyse des symboles du conte. Bettelheim décrit Blanche Neige comme le lieu d�un<br />
Œdipe inversé. La marâtre est sans doute le personnage central du conte. C�est elle aussi que<br />
j�interroge à travers sa volonté narcissique de ne pas renoncer à la séduction et à sa place de<br />
femme, quitte à sacrifier sa belle-fille.<br />
L�intelligence des symboles appartient aux adultes autant qu�aux enfants, elle parle à tous et<br />
c�est pour cela que j�aime les contes.<br />
Un ballet contemporain et romantique<br />
Ce ballet revêt une importance particulière pour moi - et je revendique le terme de «�ballet�» -<br />
puisqu�il réunira les 26 danseurs de la compagnie. Ils danseront sur les symphonies de Mahler<br />
dont les débordements magnifiques sont d�essence romantique. Historiquement, les contes de<br />
Grimm le sont aussi, même si leur style épuré nous ramène à une forme de contemporanéité.<br />
C�est une entreprise délicate que de chercher à émouvoir. La musique de Mahler est à<br />
manipuler avec une immense précaution mais c�est aujourd�hui un risque que j�ai envie de<br />
prendre.<br />
Angelin Preljocaj<br />
Entretien avec Agnès Freschel<br />
Mars 2008
ANGELIN PRELJOCAJ<br />
Né en France en 1957, de parents albanais, Angelin Preljocaj<br />
débute des études de danse classique avant de se tourner vers<br />
la danse contemporaine auprès de Karin Waehner.<br />
En 1980, il part pour New York afin de travailler avec Zena<br />
Rommett et Merce Cunningham, puis continue ses études en<br />
France auprès de la chorégraphe américaine Viola Farber et<br />
Quentin Rouillier.<br />
Il rejoint ensuite Dominique Bagouet jusqu�à la création de sa propre compagnie en décembre<br />
1984. Il a chorégraphié depuis 42 pièces, du duo aux grandes formes.<br />
Angelin Preljocaj s�associe régulièrement avec d�autres artistes parmi lesquels Enki Bilal<br />
(Roméo et Juliette, 1990), Goran Vejvoda (Paysage après la bataille, 1997), Air (Near Life<br />
Experience, 2003), Granular Synthesis («�N�», 2004), Fabrice Hyber (Les 4 saisons…, 2005),<br />
Karlheinz Stockhausen (Eldorado - Sonntags Abschied, 2007)…<br />
Ses créations sont reprises au répertoire de nombreuses compagnies, dont il reçoit également<br />
des commandes, c�est le cas notamment du Ballet de l�Opéra national de Paris, de La Scala de<br />
Milan ou du New York City Ballet.<br />
Il a réalisé des courts-métrages (Le postier, Idées noires en 1991) et plusieurs films, notamment<br />
Un trait d�union et Annonciation (1992 et 2003) pour lesquels il a reçu, entre autres, le «�Grand<br />
Prix du Film d'Art�» en 2003, le «�Premier prix Vidéo-danse�» en 1992 et celui du Festival de<br />
Vidéo de Prague en 1993. Il a également collaboré à plusieurs réalisations cinématographiques<br />
mettant en scène ses propres chorégraphies�: Les Raboteurs avec Cyril Collard d�après l�œuvre<br />
de Gustave Caillebotte en 1988, Pavillon Noir� avec Pierre Coulibeuf en 2006 et en 2007<br />
Eldorado / Preljocaj avec Olivier Assayas.<br />
Plusieurs ouvrages ont été édités autour de son travail, notamment Angelin Preljocaj en 2003,<br />
Pavillon Noir� en 2006 et Angelin Preljocaj, Topologie de l�invisible en 2008.<br />
Au cours de sa carrière, Angelin Preljocaj a reçu plusieurs reconnaissances parmi lesquelles le<br />
«�Grand Prix National de la danse�» décerné par le Ministère de la culture en 1992, le «�Benois<br />
de la danse�» pour Le Parc en 1995, le «�Bessie Award�» pour Annonciation en 1997, «�Les<br />
Victoires de la musique�» pour Roméo et Juliette en 1997, le «�Globe de Cristal�»pour Blanche<br />
Neige en 2009. Il est Officier des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d�honneur et a été<br />
nommé Officier de l�ordre du Mérite en mai 2006.<br />
Aujourd�hui composé de 24 danseurs permanents, le Ballet Preljocaj est installé depuis octobre<br />
2006 au Pavillon Noir à Aix-en-Provence, un lieu entièrement dédié à la danse dont Angelin<br />
Preljocaj est le directeur artistique.<br />
www.<strong>preljocaj</strong>.org<br />
Photo © JC Carbonne
JEAN PAUL GAULTIER<br />
COSTUMES<br />
Né à Arcueil en 1952.<br />
C�est enfant déjà qu�il fait ses premiers dessins de modèles haute<br />
couture, puisant son inspiration dans l'univers urbain qui l'entoure. La<br />
mode se révèle être une véritable passion.<br />
Dès 18 ans, il rejoint l'équipe de Pierre Cardin, passe chez Jacques<br />
Esterel puis chez Jean Patou, pour finalement revenir chez Cardin en<br />
1974.<br />
Il lui faut attendre 1976 pour voir ses idées se concrétiser. Sa<br />
première collection de vêtements fait une entrée fracassante dans<br />
l'univers de la mode. Le style Gaultier est né.<br />
Le créateur aime étonner et mélanger les styles. Son propre look (pull marin, kilt et coupe<br />
brosse blond platine) fait de lui un personnage culte.<br />
Celui que l'on appelle "l'enfant terrible de la mode française" révolutionne sans cesse cette<br />
dernière, avec en 1980 la récupération de la mode�: cuirs de voitures et boîtes de conserve<br />
deviennent vêtements et bijoux, la Robe Corset en 1983, suivis de la jupe pour homme deux<br />
ans plus tard.<br />
Son succès triomphal lui permet d'affirmer son combat contre les barrières raciales et<br />
géographiques, contre l'intolérance. Les thèmes de ses collections illustrent bien sa volonté de<br />
mélanger les genres et de rompre les codes : La concierge est dans l�escalier, Les Rock-Stars,<br />
Une garde-robe pour 2, Black Beauties, Barbes...<br />
Devenu le «�chouchou�» du show-business, il a collaboré avec plusieurs vedettes, dont<br />
Madonna pour qui il a créé le fameux corset aux bouts coniques.<br />
Il réalise aussi des costumes pour des longs-métrages tels que Le Cinquième Elément de Luc<br />
Besson, et d'autres pour la chorégraphe Régine Chopinot.<br />
Après la mode, les accessoires et les costumes de scène, il crée le parfum qui garde sa place<br />
parmi les best-sellers depuis plus d�une décennie.<br />
En 1997 il réalise son rêve d�enfance avec la présentation de son premier défilé haute couture<br />
et la fondation de sa maison Haute Couture Gaultier Paris.<br />
www.jeanpaulgaultier.com<br />
Photo © DR
THIERRY LEPROUST<br />
DÉCORS<br />
Né en 1948 dans la Nièvre, Thierry Leproust s�est formé à l�Ecole<br />
Boulle en architecture intérieure, design et sculpture. Il vit et travaille à<br />
Paris.<br />
Parallèlement à son activité de plasticien, il mène depuis 1983 une<br />
carrière de scénographe pour l�opéra, le théâtre, la danse et de chef<br />
décorateur au cinéma.<br />
Depuis 1975, il expose régulièrement son travail de plasticien en<br />
France et à l�étranger. Ses oeuvres figurent dans plusieurs collections<br />
publiques et privées.<br />
Il a déjà réalisé les décors de plusieurs créations d�Angelin Preljocaj : Amer America (1990), La<br />
Peau du Monde (1992), Le Parc (1994), L�Anoure et L�Oiseau de feu (1995), Casanova (1998),<br />
Le Sacre du printemps (2001), Le Songe de Médée (2004). Il a également collaboré avec les<br />
chorégraphes Nadine Hernu, Blanca Li et Patrick Salliot.<br />
Au théâtre, il a créé des décors pour Roger Planchon : Ionesco (TNP), Le triomphe de L�Amour,<br />
L�Avare (Théâtre de Berlin), Le Radeau de la Méduse (TNP), La Dame de chez Maxime (Opéra<br />
Comique) et Jacques Rosner : Le Mariage de Gombrowicz (Comédie-Française), Ivanov de<br />
Tchékhov (Théâtre 14 Paris) et Gorki (Moscou). Il a également travaillé pour Garance, Marie<br />
Hermès et Simone Amouyal (Théâtre de la Criée, Marseille).<br />
Pour l�opéra, il a signé les décors pour Christian Gangneron, dans les productions de Don<br />
Giovanni et Cosi fan tutte de Mozart, Orfeo de Monteverdi, Carmen de Bizet (Opéra de<br />
Lisbonne), Pia de Tolomei de Donizetti (Fenice de Venise), Riders to the Sea (Opéra de Reims)<br />
jusqu�à sa dernière création, Les Sacrifiées (Maison de la Musique, Nanterre).<br />
Au cinéma, il a signé les décors de 7 films de Michel Deville dont La Lectrice et Le Paltoquet<br />
ainsi que Dandin de Roger Planchon. Il a également travaillé pour Roger Coggio, Eric Heumann<br />
et Marion Hansel dont il a créé les décors de 4 réalisations, la dernière étant Si le vent soulève<br />
les sables en 2006.<br />
Photo © DR
PATRICK RIOU<br />
LUMIÈRES<br />
Après plusieurs années d�études au Conservatoire de Musique de Toulon et de formation en<br />
lutherie, Patrick Riou débute sa carrière dans le monde du spectacle aux côtés du<br />
chorégraphe François Verret. Il se découvre alors une passion pour la danse auprès de grands<br />
éclairagistes tels que Rémy Nicolas, Jacques Chatelet, Pierre Colomère….<br />
Ces expériences lui permettent de travailler dans les univers variés des chorégraphies de<br />
Joseph Nadj, François Raffinot, Karine Saporta, Kubilaï Khan Investigation, Catherine<br />
Berbessous, Philippe Genty et Angelin Preljocaj, pour qui il signe les lumières de Personne<br />
n�épouse les méduses (1999), Portraits in Corpore (2000), Helikopter et MC 14/22 - Ceci est<br />
mon corps (2001), Near Life Experience (2003).<br />
ASSISTÉ DE CÉCILE GIOVANSILI ET SÉBASTIEN DUÉ<br />
Après avoir travaillé avec Hans Peter Cloos, Peter Brook ou Alexis Moati, Cécile Giovansili<br />
rejoint le Ballet Preljocaj en 2001. Elle participe aux créations et tournées de la compagnie et<br />
signe les lumières des créations d�Angelin Preljocaj�: Eldorado (Sonntags Abschied) et Haka en<br />
2007.<br />
Après des études de musicologie, Sébastien Dué rejoint le Ballet Preljocaj comme régisseur<br />
lumière. En tant qu�éclairagiste, il a signé les lumières des créations de Samir Elyamni.
EXTRAITS DE PRESSE<br />
Angelin l�enchanteur<br />
Preljocaj et Gaultier relookent « Blanche Neige » à la Biennale de Lyon.<br />
Sa Blanche Neige dans les décors féeriques de Thierry Leproust est un ravissement : surtout<br />
son inquiétante forêt et son miroir noir comme un gouffre. Tout est parfaitement agencé, les<br />
rôles bien distribués, les symboles justement maniés, et la danse respire jusque dans des pas<br />
de deux amoureux ou mortels. « C�est un risque que j�ai eu envie de prendre, dit Angelin<br />
Preljocaj, celui de créer un grand ballet contemporain… et romantique ».<br />
Objectif atteint avec pomme et miroir, nains (sexuellement timides, si l�on se réfère aux<br />
détournements pornographiques du conte), cerf gambadant, lutins maléfiques… Tout est là<br />
sans que cela vire au Disneyland. Jean Paul Gaultier qui signe les costumes, a évité les notes<br />
trop enfantines. (…) Les créateurs ne semblent pas trop attirés par la princesse des frères<br />
Grimm. Ils préfèrent la marâtre, Domina gainée de noire, majestueuse. D�ailleurs, c�est elle qui<br />
clôt le ballet avec un solo furieux qui ne laisse guère de chance à la tendre Blanche Neige<br />
plutôt dans le registre de l�évanescence ou de l�évanouissement – même si le prince en habit<br />
de torero de salon vient prendre sa défense. Cette version du conte, cette mise en ballet est<br />
réfléchie, bien tournée, on passe un bon moment.<br />
Marie-Christine Vernay<br />
Libération, 27 septembre 2008<br />
Le décolleté de Blanche Neige<br />
Angelin Preljocaj et Jean Paul Gaultier bousculent le mythe à la Biennale de la danse.<br />
Son livre d�images recèle des séquences éclatantes de beauté. La ronde des nains (des<br />
moines-mineurs de fond) et de Blanche Neige sautant sur leurs fesses en claquant des mains<br />
fait sourire. Le duo entre la jeune fille et sa marâtre - elle lui enfonce la pomme dans la bouche<br />
en la faisant danser -est parfait dans sa sadique volupté. (…)<br />
L�écriture de Preljocaj, toujours taillée en biais, fait dans la citation classique sans complexe. La<br />
partition toute en sauts vifs, fentes sèches, moulinets des bras et changements multiples de<br />
direction, s�émaille de tours, de piqués et autres pas académiques. Jamais, en revanche, on a<br />
vu une Blanche Neige aussi échancrée ! Si Jean Paul Gaultier a somptueusement réussi à se<br />
faire (presque) oublier dans les costumes, il ose une Blanche Neige en string. La peau<br />
transparente de l�héroïne, jambes dénudées jusqu�en haut des fesses par un drapé savant,<br />
attire l�oeil.<br />
Ce « décolleté » rappelle que la sexualité est au coeur du conte. Plus que sa beauté, la<br />
méchante reine sait qu�elle va perdre son attrait sexuel. Elle doit accepter de vieillir. à l�heure du<br />
lifting qui joue la confusion des âges, des générations et des saisons, ce conte rappelle tout<br />
bonnement que le temps est inéluctable, que la fille remplace la mère, fût-elle sa belle-mère,<br />
ainsi va la vie, aussi implacable soit-elle.<br />
Rosita Boisseau<br />
Le Monde, 28/29 septembre 2008<br />
Blanche, mais pas comme <strong>neige</strong><br />
Le ballet érotique de Preljocaj et Gaultier<br />
La Blanche Neige, que réinventent le chorégraphe Angelin Preljocaj et le couturier Jean Paul<br />
Gaultier, est un grand ballet populaire comme on n�en a pas vu depuis Béjart. Preljocaj réussit,<br />
avec les 26 danseurs de sa compagnie, un ballet romantique moderne. Il se débarrasse de<br />
toute féerie sucrée et analyse en profondeur, à la lumière du psychanalyste Bruno Bettelheim,<br />
le conte des frères Grimm. Entre les trois chasseurs et les sept nains, notre Blanche Neige,<br />
habillée-déshabillée par Gaultier, serait plutôt une vraie coquine, un brin délurée. (…)<br />
Techniquement magnifique, elle subjugue dans plusieurs pas de deux. (…)<br />
Le ton relève d�une sorte de magie noire : les décors sombres présentent quelques trouvailles<br />
comme le mur d�escalade percé de trous troglodytiques, d�où jaillissent les sept nains<br />
gymnastes autant que danseurs et baraqués. (…) Évidemment il y a la marâtre, autour de<br />
laquelle tourne l�essentiel : la chorégraphie en tension que lui a écrite Preljocaj est saisissante<br />
dans l�interrogation du miroir (« Mon beau miroir… ») et plus encore dans le désespoir<br />
hystérique.<br />
Nicole Duault<br />
Le Journal du Dimanche, 28 septembre/4 octobre 2008
Une héroïne violente et sombre<br />
Créée dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon, Blanche Neige enchante Paris,<br />
avant d�entamer une carrière européenne.<br />
Aucun épisode de l�histoire de Blanche Neige n�est épargné. Bien souvent, la belle-mère est au<br />
cœur de l�action. Sans cesse flanquée de deux chats souples et agiles, interprétés par deux<br />
danseuses menues d�une grâce féline, elle apparaît sublime et sombre à la fois. Les sept nains<br />
font également leur apparition. Ils s�illustrent au cours d�une chorégraphie spectaculaire, mêlant<br />
danse et escalade.<br />
Sur scène, vingt-six danseurs font vivre les costumes créés par Jean Paul Gaultier. Le<br />
révolutionnaire de la mode a imaginé pour l�occasion des tenues intemporelles. La robe-toge de<br />
Blanche Neige et autres créations d�inspiration guerrière valent à elles seules le déplacement.<br />
Les décors de Thierry Leproust servent le déroulement de l�histoire sans être trop présents.<br />
L�immense miroir reflet de la beauté de Blanche Neige, reste énigmatique.<br />
Alors que la danse contemporaine tend souvent vers l�abstrait, Blanche Neige d�Angelin<br />
Preljocaj aborde sa narration par le visuel. La musique de Gustav Mahler fait pencher le<br />
spectacle vers le classique. La participation de Jean Paul Gaultier et le traitement d�un mythe<br />
universel rendent le ballet contemporain accessible à un large public. D�autant plus que malgré<br />
la noirceur, c�est l�aspect romantique et féerique qui l�emporte.<br />
Lisa Gougué<br />
France soir, 10 octobre 2008<br />
Blanche Neige éternelle<br />
Angelin s�attaque au conte de Grimm. Les costumes sont de Jean Paul Gaultier.<br />
Tout ravit l�oeil dans ce conte franchement mis au goût du jour. Il y a la forêt où Blanche Neige<br />
se perd avec ces arbres au fût immense, pourvoyeurs d�ombres effrayantes dans le clair-obscur<br />
du plateau. Avec leur lampe au front, les nains ressemblent à des mineurs de fond. Leur<br />
maison, qui occupe le mur en fond de scène, ressemble à ces gîtes troglodytes creusés à<br />
même la roche, comme dans l�Or du Rhin, l�opéra de Wagner. Ils y circulent du haut en bas, la<br />
taille prise dans un filin. Le drame féerique culmine lorsque la Reine, jalouse de la beauté de<br />
l�héroïne, la contraint à manger la pomme rouge empoisonnée. Elle la lui met en bouche et l�y<br />
maintient en gestes lents, implacables. L�ensemble tient du cinéma expressionniste et la<br />
séquence est plus mimée que dansée. Angelin Preljocaj a opté pour l�adagietto de la<br />
Cinquième symphonie de Mahler, quand le prince découvre Blanche Neige étendue morte dans<br />
son cercueil de verre. Il met à profit cette visite du conte pour feuilleter quelques pages de<br />
l�histoire de la danse. Ainsi le prince adopte la posture du Faune Nijinski prosterné sur le<br />
mouchoir de la nymphe…<br />
Muriel Steinmetz<br />
L�Humanité, 13 octobre 2008<br />
Dansons, maintenant<br />
Le chorégraphe a eu l�intelligence de coller au plus près à l�histoire, et d�en restituer ainsi toute<br />
la richesse symbolique : l�omniprésence du désir, la fuite du temps qui altère, la jalousie<br />
meurtrière. La gestuelle est inventive, magnifiquement interprétée par la troupe de Preljocaj, et<br />
la mise en scène, bourrée de belles idées : ainsi, le passage à l�âge adulte de l�héroïne qui<br />
grandit en quelques secondes grâce à d�habiles substitutions d�interprètes, l�envol de la bellemère,<br />
métaphore de la mort, qui emporte sa proie, les évolutions acrobatiques des nains<br />
troglodytes qui virevoltent à la verticale avec une légèreté inouïe, et le duo désespéré du prince<br />
avec le corps inerte de sa belle… Tout est réussi dans ce ballet : les costumes d�un Gautier<br />
inspiré (la terrible belle-mère juchée sur ses talons hauts est sexy en diable), les décors<br />
superbes de Thierry Leproust qui jouent eux aussi avec les symboles, l�utilisation des<br />
symphonies de Mahler qui semblent écrites pour le drame. (…) Blanche Neige ressuscitée par<br />
Preljocaj est une perle scintillante, un spectacle enchanté, qui célèbre la réconciliation de la<br />
création contemporaine avec la narration, l�esthétique, et surtout le sens. N�est-ce pas ce que<br />
nous attendons de la danse : qu�elle nous raconte une histoire, et réveille en nous des<br />
sentiments profonds que les mots sont impuissants à dire ? Nul doute que ce beau ballet<br />
romantique (qui entame une longue tournée en France et en Europe) ne devienne très vite un<br />
classique.<br />
Paul Hilarion<br />
Classica répertoire, décembre 2008
La parenthèse féérique de Preljocaj<br />
C�est tellement réussi : merveilleux pas de deux avec Blanche Neige endormie, nains<br />
spéléologues qui multiplient les figures acrobatiques, comme des élastonautes, et costumes de<br />
Jean Paul Gaultier dessinés un à un sur les danseurs en mouvement, pour mieux évoquer<br />
encore l�univers élégiaque et violent des contes de Grimm.<br />
Claire Chazal<br />
Figaro Magazine, 18/24 octobre 2008
CALENDRIER SAISON 2009/2010<br />
Jeudi 28 et vendredi 29 mai 2009<br />
Parme (Italie), Teatro Regio di Parma dans le cadre de Parma Danza 2009<br />
Mardi 09 et Mercredi 10 juin 2009<br />
Séville (Espagne), Teatro La Maestranza<br />
Mardi 16 juin et mercredi 17 juin 2009<br />
Cologne (Allemagne), Opéra de Cologne<br />
Mardi 30 juin et mercredi 01 juillet 2009<br />
Versailles, Château de Versailles, programmation dans le cadre des Fêtes de Versailles<br />
Vendredi 10 et samedi 11 juillet 2009<br />
Vaison-la-Romaine, Théâtre Antique, dans le cadre du festival Vaison Danses<br />
Vendredi 17 et samedi 18 juillet 2009<br />
Perpignan, Campo Santo, dans le cadre du festival Les Estivales<br />
Du lundi 05 au jeudi 08 octobre 2009<br />
Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Provence<br />
Dimanche 25 et lundi 26 octobre 2009 (à confirmer)<br />
Brasilia (Brésil), Teatro Nacional, dans le cadre de l�Année de la France au Brésil<br />
Dimanche 01 et lundi 02 novembre 2009 (à confirmer)<br />
Belo Horizonte (Brésil), Palacio das Artes, dans le cadre de l�Année de la France au Brésil<br />
Du vendredi 06 au lundi 09 novembre 2009 (à confirmer)<br />
Sao Paulo (Brésil), Teatro Alfa, dans le cadre de l�Année de la France au Brésil<br />
Du vendredi 13 au dimanche 15 novembre 2009 (à confirmer)<br />
Rio de Janeiro (Brésil), Teatro Municipal, dans le cadre de l�Année de la France au Brésil<br />
Du dimanche 29 novembre au mercredi 02 décembre 2009<br />
Du vendredi 04 au dimanche 06 décembre 2009<br />
Lyon, Maison de la danse<br />
Jeudi 10 et vendredi 11 décembre 2009<br />
Chambéry, Espace Malraux<br />
Du mercredi 16 au dimanche 20 décembre 2009<br />
Caen, Théâtre de Caen<br />
Du mercredi 23 au samedi 26 décembre et du lundi 28 au jeudi 31 décembre 2009<br />
Paris, Théâtre National de Chaillot<br />
Du mardi 05 au samedi 09 janvier 2010<br />
Paris, Théâtre National de Chaillot<br />
Du mercredi 13 au samedi 16 janvier 2010<br />
Créteil, Maison des Arts<br />
Mercredi 20 et jeudi 21 janvier 2010<br />
Carquefou, Espace culturel de la Fleuriaye<br />
Du mardi 23 au vendredi 26 février 2010<br />
Nice, Théâtre National de Nice<br />
Du jeudi 05 au dimanche 07 mars 2010 (à confirmer)<br />
Taipei (Taïwan), Théâtre National Chiang Kai-Shek<br />
Du jeudi 11 au samedi 13 mars 2010 (à confirmer)<br />
Koashiung (Taïwan), lieu à confirmer<br />
Mardi 30 et mercredi 31 mars 2010<br />
Ludwigshafen (Allemagne), Theater im Pfalzbau
Vendredi 30 avril, samedi 01 et dimanche 02 mai 2010 (à confirmer)<br />
Pékin (Chine), Poly Théâtre, dans le cadre des festivals Croisements et Meet in Beijing<br />
Du vendredi 07 au dimanche 09 mai 2010 (à confirmer)<br />
Shangai (Chine), Grand Théâtre, dans le cadre des festivals Croisements et de l'Exposition<br />
Universelle de Shangai<br />
Du vendredi 14 au dimanche 16 mai 2010 (à confirmer)<br />
Hong Kong (Chine), Grand Théâtre, Centre culturel de Hong Kong, dans le cadre des festivals<br />
Croisements et French May 2010<br />
Mai 2010 (à confirmer)<br />
Tournée en Chine<br />
Juin 2010 (à confirmer)<br />
Singapour, Esplanade, dans le cadre du Singapore Arts Festival<br />
Caligliari (Italie), Teatro Lirico<br />
Tournée en Italie<br />
Beyrouth (Liban), Festival de Beittedine<br />
Juillet 2010 (à confirmer)<br />
Portoroz (Slovénie), dans le cadre du festival Primorski Poletni Festival<br />
Tournées à l�international en construction<br />
Dernière mise à jour�: mai 09
PARTENAIRES<br />
Le Ballet Preljocaj,<br />
Centre Chorégraphique National,<br />
est subventionné par<br />
le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC PACA,<br />
la région Provence-Alpes-Côte d�Azur,<br />
le département des Bouches-du-Rhône,<br />
la Communauté du Pays d�Aix,<br />
et la ville d�Aix-en-Provence<br />
et bénéficie du soutien<br />
du Groupe Partouche – Casino Municipal d�Aix-Thermal,<br />
de Groupama Alpes-Méditerrannée<br />
pour le développement de ses projets<br />
et de CULTURESFRANCE, Ministère des Affaires étrangères<br />
pour certaines de ses tournées à l�étranger.<br />
BALLET PRELJOCAJ - PAVILLON NOIR<br />
Centre Chorégraphique National<br />
530 avenue Mozart CS 30824<br />
13627 Aix-en-Provence - Cedex 01 - France<br />
www.<strong>preljocaj</strong>.org