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blanche neige angelin preljocaj

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EXTRAITS DE PRESSE<br />

Angelin l�enchanteur<br />

Preljocaj et Gaultier relookent « Blanche Neige » à la Biennale de Lyon.<br />

Sa Blanche Neige dans les décors féeriques de Thierry Leproust est un ravissement : surtout<br />

son inquiétante forêt et son miroir noir comme un gouffre. Tout est parfaitement agencé, les<br />

rôles bien distribués, les symboles justement maniés, et la danse respire jusque dans des pas<br />

de deux amoureux ou mortels. « C�est un risque que j�ai eu envie de prendre, dit Angelin<br />

Preljocaj, celui de créer un grand ballet contemporain… et romantique ».<br />

Objectif atteint avec pomme et miroir, nains (sexuellement timides, si l�on se réfère aux<br />

détournements pornographiques du conte), cerf gambadant, lutins maléfiques… Tout est là<br />

sans que cela vire au Disneyland. Jean Paul Gaultier qui signe les costumes, a évité les notes<br />

trop enfantines. (…) Les créateurs ne semblent pas trop attirés par la princesse des frères<br />

Grimm. Ils préfèrent la marâtre, Domina gainée de noire, majestueuse. D�ailleurs, c�est elle qui<br />

clôt le ballet avec un solo furieux qui ne laisse guère de chance à la tendre Blanche Neige<br />

plutôt dans le registre de l�évanescence ou de l�évanouissement – même si le prince en habit<br />

de torero de salon vient prendre sa défense. Cette version du conte, cette mise en ballet est<br />

réfléchie, bien tournée, on passe un bon moment.<br />

Marie-Christine Vernay<br />

Libération, 27 septembre 2008<br />

Le décolleté de Blanche Neige<br />

Angelin Preljocaj et Jean Paul Gaultier bousculent le mythe à la Biennale de la danse.<br />

Son livre d�images recèle des séquences éclatantes de beauté. La ronde des nains (des<br />

moines-mineurs de fond) et de Blanche Neige sautant sur leurs fesses en claquant des mains<br />

fait sourire. Le duo entre la jeune fille et sa marâtre - elle lui enfonce la pomme dans la bouche<br />

en la faisant danser -est parfait dans sa sadique volupté. (…)<br />

L�écriture de Preljocaj, toujours taillée en biais, fait dans la citation classique sans complexe. La<br />

partition toute en sauts vifs, fentes sèches, moulinets des bras et changements multiples de<br />

direction, s�émaille de tours, de piqués et autres pas académiques. Jamais, en revanche, on a<br />

vu une Blanche Neige aussi échancrée ! Si Jean Paul Gaultier a somptueusement réussi à se<br />

faire (presque) oublier dans les costumes, il ose une Blanche Neige en string. La peau<br />

transparente de l�héroïne, jambes dénudées jusqu�en haut des fesses par un drapé savant,<br />

attire l�oeil.<br />

Ce « décolleté » rappelle que la sexualité est au coeur du conte. Plus que sa beauté, la<br />

méchante reine sait qu�elle va perdre son attrait sexuel. Elle doit accepter de vieillir. à l�heure du<br />

lifting qui joue la confusion des âges, des générations et des saisons, ce conte rappelle tout<br />

bonnement que le temps est inéluctable, que la fille remplace la mère, fût-elle sa belle-mère,<br />

ainsi va la vie, aussi implacable soit-elle.<br />

Rosita Boisseau<br />

Le Monde, 28/29 septembre 2008<br />

Blanche, mais pas comme <strong>neige</strong><br />

Le ballet érotique de Preljocaj et Gaultier<br />

La Blanche Neige, que réinventent le chorégraphe Angelin Preljocaj et le couturier Jean Paul<br />

Gaultier, est un grand ballet populaire comme on n�en a pas vu depuis Béjart. Preljocaj réussit,<br />

avec les 26 danseurs de sa compagnie, un ballet romantique moderne. Il se débarrasse de<br />

toute féerie sucrée et analyse en profondeur, à la lumière du psychanalyste Bruno Bettelheim,<br />

le conte des frères Grimm. Entre les trois chasseurs et les sept nains, notre Blanche Neige,<br />

habillée-déshabillée par Gaultier, serait plutôt une vraie coquine, un brin délurée. (…)<br />

Techniquement magnifique, elle subjugue dans plusieurs pas de deux. (…)<br />

Le ton relève d�une sorte de magie noire : les décors sombres présentent quelques trouvailles<br />

comme le mur d�escalade percé de trous troglodytiques, d�où jaillissent les sept nains<br />

gymnastes autant que danseurs et baraqués. (…) Évidemment il y a la marâtre, autour de<br />

laquelle tourne l�essentiel : la chorégraphie en tension que lui a écrite Preljocaj est saisissante<br />

dans l�interrogation du miroir (« Mon beau miroir… ») et plus encore dans le désespoir<br />

hystérique.<br />

Nicole Duault<br />

Le Journal du Dimanche, 28 septembre/4 octobre 2008

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