BIEN CHOISIR - PCF Reims

BIEN CHOISIR

a II
18
Le Moniteur
Date de parution: 25.02.2011
i
La cité des sacres s'éveille et se rêve
métropole à l'horizon 2020
L
, agglomération rémoise
semble s'éveiller d'un long
sommeil, bousculée par
les travaux d'un tramway qui
a ouvert la ville et révélé ses places.
Tout devient alors possible quand
Adeline Hazan, nouveau maire et
présidente de l'agglomération, lance
la consultation urbaine «Reims
2020». Les images projetées par les
trois grand prix de l'Urbanisme ont
éveillé l'intérêt des Rémois. Il faudra
plusieurs années, sans doute bien
au-delà de 2020, pour tout réaliser,
redonner souffle et unité à cette cité
morcelée. Mais déjà, la méthode
rémoise fait des petits en France.
Développement économique et démographique,
étirement du centreville,
densification mais aussi embellissement
du tissu urbain, mixité
générationnelle, sociale et fonctionnelle
des programmes immobiliers:
il y a du pain sur la planche et
le secteur du BTP y trouvera largement
son compte. Dossier réalisé
par Frédéric Marais et Maxime Bitter
Les dix projets phares
O LA BASE AÉRIENNE 112
Le départ de l'armée de l'air et la fermeture
définitive de la BA 112 à l'été 2012 libèrent 542 ha
à cheval sur Bétheny, Brimont et Courcy.
Avec d'importantes questions à la clé; celles
de la reconversion du site et de la poursuite
d'une activité aéronautique. Les riverains y sont
opposés, à l'inverse de certains élus comme
la présidente de Reims Métropole, favorables au
maintien de la piste. Les projets d'aménagement
pullulent mais aucun ne fait l'unanimité.
O LE GRAND PARC DE CHAMPAGNE
Préserver les paysages, développer une
agriculture de proximité, protéger la ressource
en eau, offrir un lieu de promenade aux citadins,
créer un lien entre ville et ruralité: ce vaste
espace de 42 000 ha servira à tout cela.
O LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS
Trop de trésors restent enfouis dans les réserves
à cause de l'exiguïté de l'édifice actuel.
Reconstruit à côté des halles du Boulingrin,
le nouvel établissement doublera presque
de surface (10 700 m2). Un chantier de 55 millions
d'euros pour une ouverture en 2017.
9
O
O LES ROCADES
Pour améliorer la circulation dans Reims et
mieux irriguer l'ensemble des quartiers, le réseau
routier sera complété pour aménager des
itinéraires concentriques. Des portions de voirie
devront être créées. Une concession aux
automobilistes, suite au déclassement de l'A4
en centre-ville.
O QUARTIER COMÉDIE - RIVE DE VESLE
60 000 mz de commerces, logements, bureaux,
cinéma et d'équipements divers seront construits
autour de trois places publiques revisitées.
Ce nouveau quartier aura également pour
fonction d'étirer le centre-ville au-delà
de son périmètre actuel, vers le sud et le palais
de congrès, mais aussi vers le fleuve.
O ECOQUARTIER DE LA 12" ESCADRE
Parmi les nombreux projets d'écoquartier,
celui de la 12' Escadre est le plus ambitieux.
Porté par deux bailleurs sociaux, le Foyer rémois
et Reims Habitat, il doit donner naissance
à quelque 1200 logements sur une friche
ferroviaire d'une vingtaine d'hectares
dans «l'arc nord-est», à la frange du centre-ville.
.
1 : 1
Page 2/9

CHIFFRE5 CLES
6 communes dans l'agglo.
et 211000 habitants, dont
183000 pour Reims seul.
6 000 salariés dans le BTP
dans 550 établissements.
43 % des Rémois vivent
en HLM et seuls 27% sont
propriétaires.
57 % des trajets se font
en voiture.
9 TGV par jour pour Paris.
Port
Colbert
Le Moniteur
REIMS
Gare
O .. . . . I. e . Il
O Base
Q aérienne 112
Date de parution: 25.02.2011
Churievr`l!e-
8ETHENY Mézieres
CORMONTREUIL
1 mu
0
Masssf
de Saint-Thieny
9
àj
Flotte
de Bnmont
REIMS
. . . . . r .. . ..
Mont
de Berru
1e. Faux
Montagne ' d*Vewey
de Refms
5 km
CERNAY-
LÈ5-RE1MS
Page 3/9

Le Moniteur
Date de parution: 25.02.2011
ADELINE HAZAN, MAIRE DE REIMS ET PRÉSIDENTE DE L'AGGLOMÉRATION
«Priorité au Pôle urbain de l'innovation »
La consultation urbaine
Reims 2020 permet
aux élus d'avoir une
feuille de route pour
l'agglomération. Reste
maintenant à la suivre,
dans un contexte
budgétaire contraint.
Adeline Hazan indique
ses priorités et
précise sa méthode.
© Quelles seront les prochaines
étapes de Reims 2020?
Deux comités vont être mis en
place: un comité technique et un
comité politique chargé de fixer
les grandes orientations. Des
réunions thématiques seront
organisées avec tous les acteurs
concernés, par exemple sur le
logement et l'environnement. La
concertation avec la population
va également se poursuivre,
notamment à travers les conseils
de quartier.
2 Pouvez-vous nous préciser
le calendrier et le budget
de Reims 2020?
Il n'y aura pas d'enveloppe
spécifique à Reims 2020. Nous
allons arrêter une première
programmation pluriannelle des
investissements jusqu'en 2014.
On ne peut pas dire en revanche
combien coûtera Reims 2020,
puisque certains crédits, par
exemple ceux alloués à la voirie,
auraient de toute façon été inscrits
au budget.
R Les finances de la Ville et
de la communauté d'agglomération
sont assez tendues.
Cela risque-t-il de remettre
en question certains projets?
Non, aucun projet ne sera abandonné.
Mais on pourra en étaler
certains en cas de difficulté de
financement.
© Quels sont les projets
prioritaires à vos yeux?
L'aménagement des places, peu
coûteux en soi. Nous en referons
quatre ou cinq avant la fin
du mandat. Le pôle urbain de
l'innovation me semble aussi
prioritaire. Il sera réalisé en collaboration
avec l'Etat, le privé et
d'autres collectivités. L'aménagement
du nouveau quartier
Rive de Vesle sera lui aussi lancé
avant la fin du mandat, de même
que la reconstruction du musée
des Beaux-Arts.
© Construira-t-on une seconde
ligne de tramway?
Commençons par «digérer» la
première ligne. La population et
les commerçants ont beaucoup
souffert des travaux pendant
deux ans. Laissons-les s'approprier
ce nouveau moyen de locomotion.
Mais un aiguillage a déjà
été prévu place Myron-Herrick
[celle du palais de justice, NDLR].
© Qu'apportera le tramway
à la ville?
Outre le fait qu'il permettra de
relier les quartiers entre eux et
les quartiers au centre-ville, il
«Une première
programmation
d'investissements
courra jusqu'en
2014. »
a transformé la ville. Il l'a déjà
embellie et donné une impression
d'espace que l'on n'avait pas
avant.
© Où en est le projet de création
d'une cité administrative?
Deux hypothèses sont à l'étude.
La première consiste à regrouper
l'ensemble des services de
la Ville et de l'agglomération
sur un même site, soit environ
3500 agents. C'est un projet très
ambitieux et très coûteux. D'où la
seconde hypothèse: ne regrouper
que l'administration et les
services en contact avec le public
au sein d'un guichet unique, soit
500 ou 600 agents. Les services
techniques ne seraient pas
concernés. La collectivité s'intégrerait
alors dans un projet privé,
où elle ne serait que locataire. En
tout état de cause, cela ne se fera
pas sur l'ancien Sernam, comme
prévu initialement, mais plutôt
au Tri postal, boulevard Joffre.
© Quand une décision relative
à la reconversion de la base
aérienne 112 sera-t-elle prise
et quelles propositions ont
vos faveurs?
Nous essayons de créer, avec
le conseil général, un syndi-
PARCOURS
:1 1 ......
cat mixte d'aménagement du
Nord rémois englobant le pôle
de compétitivité Industries et
Agroressources. Personnellement,
je pense que ce serait de
la folie de détruire la piste car
ce serait irréversible. Pour une
métropole comme la nôtre, il
convient d'étudier le maintien
d'une aviation d'affaires sur
100 à 200 hectares.
L'activité agricole, privilégiant
les circuits courts, doit probablement
être conservée sur une
surface de 200 ha.
Autre projet intéressant, celui de
la Cité du patrimoine, qui permettrait
d'exposer les réserves
de plusieurs musées parisiens,
en particulier ceux de l'Air et des
Arts et métiers. Je n'oublie pas
la demande de Reims Aviation
[un constructeur d'avions, NDLR] de
déménager sur la base.
C1 Le projet de reconstruction
du CHU est-il abandonné?
Dans son format initial, oui.
Le projet sera recalibré, c'està-dire
revu à la baisse. Mais on
ne sait pas encore avec quelle
enveloppe.
Propos recueillis par Maxime Bitter
et Frédéric Marais
Page 4/9

Le Moniteur
AMÉNAGEMENT
Une consultation à grande échelle
La mode de la grande
consultation urbaine est
née à Paris. Mais en région,
c'est Reims qui donne le ton avec
une consultation très fine, saluée
par de nombreux urbanistes qui
voient ici l'anti-Grand Paris.
A Reims, on a pris le temps (un
an et demi) et on a prévu le
budget (près de deux millions
d'euros) pour faire un travail
utile. C'est que la nouvelle
municipalité voulait faire table
rase: «Depuis quarante ans, la
ville s'est développée sans vision
d'ensemble, en juxtaposant les
quartiers, sans les relier entre
eux», déplore Adeline Hazan.
Elle a confié à trois grands prix
de l'Urbanisme, Christian Devillers,
Bruno Fortier et Philippe
Panerai, le soin d'imaginer la
ville du futur. L'originalité de la
démarche réside dans le travail
collaboratif des urbanistes. Ils
ont planché collectivement sur le
diagnostic et les études techniques,
puis individuellement
dans le cadre d'un marché de
définition, à charge pour la commune
de retenir les meilleures
propositions. Leurs équipes
composées d'architectes, d'urbanistes,
d'ingénieurs et de paysagistes,
mais aussi de sociologues
et d'économistes, ont eu carte
blanche durant toute une année.
'' w l
«s
t
Date de parution: 25.02.2011
Au bord de la Vesle, le futur quartier Comédie-Rive de Vesle mélangera logements, bureaux, commerces et loisirs.
La copie a été rendue publique
en novembre dernier lors d'un
grand séminaire public. Elle offre
de grandes perspectives à l'agglomération
tout en travaillant la
couture urbaine mise à mal par
la traversée autoroutière.
Multiplier liaisons
routières et pôles de vie
Tous proposent l'aménagement
de liaisons routières à l'intérieur
de l'agglomération. Le tramway,
mis en service en avril 2011,
contribuera à raccourcir les
distances. Autres idées forces
de «Reims 2020 », la mixité et la
proximité: les habitants devront
être près de toutes les fonctions
de la Ville. Les quartiers qui
sortiront de terre permettront
à leurs occupants de se loger,
travailler, faire leurs achats, ou
se distraire au même endroit. Ils
feront cohabiter les générations
et les classes sociales en multipliant
les «pôles de vie».
Cette Ville endiguera l'étalement
urbain en investissant son
propre foncier. Il y aura moins
Trois grands prix de l'Urbanisme pour définir un programme
de voitures et plus de verdure.
Des équipements seront créés,
comme le musée des Beaux-Arts.
Le centre-ville, jugé trop étriqué
et pas à la mesure de la 12e ville
de France, sera élargi au quartier
de la gare, à celui du Boulingrin
et au futur quartier Rive de Vesle.
Restera à traduire tout cela
dans les faits. Les documents
d'urbanisme - PLU, PLH, Scot,
PDU, Agenda 21- sont en cours
d'élaboration ou de révision.
Mais Reims sait déjà qu'il faudra
patienter bien au-delà de 2020.
«L'échelle de «Les moyens « Cette consultation
l'étude est originale inhabituels ont a surtout permis
en France alors que permis aux équipes une concertation
c'est assez commun de financer des et un débat d'une
en Allemagne études techniques grande richesse
ou aux Pays- poussées. Elles entre les équipes
Bas. D'autres ont été mises en et les Rémois.
agglomérations commun pour Et ceci n'était
tentent de mener des consultations nourrir l'échange entre urbanistes. possible qu'en dégageant
de cette ampleur, celle d'une C'est essentiel pour que ce type de un budget conséquent. La fierté
stratégie urbaine, mais sans consultation réussisse et, à cet égard, de notre équipe est dans la reprise
se donner ni le temps du débat, Reims Métropole a été exemplaire. de la notion de centralité dans
ni les moyens des études. A Reims, Il lui faut maintenant trouver chaque petit quartier
nous avons eu les deux.» les moyens de la mise en ouvre.» de la métropole rémoise. »
BRUNO FORTIER, Grand prix 2002 CHRISTIAN DEVILLERS, Grand prix 1998 PHILIPPE PANERAI, Grand prix 1999
Page 5/9

Le Moniteur
URBANISME
Construire 1500 loge
En dépit du léger tassement
démographique enregistré
par Reims au dernier
recensement, la Ville a placé la
barre très haut sur le plan de
l'accueil de nouvelles populations.
Objectif affiché: gagner
20000 habitants et 10000 étudiants
supplémentaires dans les
dix ans. En misant notamment
sur l'attractivité économique.
Les ambitions démographiques
de Reims auront d'importantes
répercussions en termes de
construction, car il faudra bien
loger ces nouveaux et nombreux
résidents espérés. Eric Quénard,
premier adjoint au maire de
Reims en charge du logement,
croit fermement au volontarisme
politique et est convaincu que
l'offre suscitera la demande.
Friches industrielles
ou militaires à reconvertir
«Il faut construire davantage et
plus diversifié pour répondre à
des besoins insatisfaits, explique
l'élu. L'enjeu est de faire revenir à
Reims des gens qui l'ont quitté.»
Eric Quénard songe en particulier
aux classes moyennes,
mais on sait aussi que la cité des
sacres manque de logements
pour les cadres. La commune
a fixé son objectif: construire
15000 logements d'ici à 2020, soit
ents cha
Si les promoteurs reviennent à Reims, l'essentiel des projets de logements est porté
par les bailleurs sociaux comme Reims Habitat (en bout) ou le Foyer rémois (en bas).
un rythme de 1500 logements
par an, contre des ambitions plafonnées
à 900 logements par an
il y a quelques années. Il faudra
que toute la filière se mobilise:
les bailleurs sociaux, déjà très
présents à Reims, comme les
promoteurs privés. De ce côté-là,
l'arrivée du TGV a permis d'attirer
des investisseurs d'envergure
nationale comme Bouygues
immobilier, Vinci ou Nacarat,
MIXITÉ
« Faire revenir les classes moyennes à Reims »
Î ERIC QUÉNARO,
premier adjoint
;y en charge du
logement,
de l'urbanisme
et de la politique
de la ville.
a Quelle est la situation
du logement à Reims?
Nous sommes une ville ayant
un très fort taux de logements
sociaux (43%), et un très faible
taux de propriétaires (27%). Il
n'y a pas de classes moyennes
à Reims. Elles s'installent dans
la deuxième couronne. Nous
allons en conséquence porter
une attention toute particulière
à l'accession à la propriété et
favoriser les primo-accédants.
M Comment attirer les classes
moyennes?
Le PLH (plan local de l'habitat)
fixera la règle des trois tiers pour
tout nouveau programme immobilier:
un tiers en accession libre,
un tiers en accession sociale et
un tiers en locatif. Les bailleurs
sociaux devront aussi laisser
de la place aux promoteurs
privés dans chacune de leurs
opérations, et réciproquement.
C'est une condition de la mixité
sociale que nous voulons dans
chaque immeuble.
M Avec quels moyens pour
imposer cette règle?
Nous travaillons à une contractualisation
avec les bailleurs
sociaux. Nous poserons nos
conditions en contrepartie des
garanties d'emprunts accordées
par la municipalité. Nous pouvons
aussi agir à travers la délivrance
des permis de construire.
Mais les écoquartiers ont déjà
Date de parution: 25.02.2011
ue annee
absents du marché rémois il y a
peu de temps encore.
Reste une question de taille: où
installer les 20000 habitants attendus?
Pour le deuxième adjoint
au maire de Reims, Serge Pugeault,
en charge du développement
économique et des grands
projets, «on a largement la place
intra-muros, sans être obligé de
`s'étendre à la campagne». Les
nombreuses friches industrielles,
ferroviaires et militaires offrent
une abondante réserve d'espace
dans l'agglomération. A Bétheny
et à Reims même pour l'essentiel.
Modèle idéal d'immeuble
pour la mixité
Reims jouera la carte de la
densité urbaine - Serge Pugeault
préfère employer le terme
«d'intensité». «Cela permettra
aussi de mieux rentabiliser les
transports en commun», relève
l'élu, qui songe notamment au
tramway. Le maître mot des nouveaux
quartiers sera la «mixité».
Le modèle idéal d'immeuble,
aux yeux des décideurs rémois,
accueille des personnes âgées en
rez-de-chaussée, des étudiants
au dernier étage, et des familles
entre les deux. «Nous lancerons
une opération inédite, exemplaire
et innovante en ce sens »,
annonce Serge Pugeault.
acté le principe de mixité que
nous réclamons de nos veaux.
IM En quoi consiste cette mixité?
C'est une mixité fonctionnelle et
générationnelle. Nous souhaitons
que puissent se côtoyer,
y compris au sein d'un même
immeuble, étudiants et seniors
par exemple. Un quartier doit
également mélanger de l'habitat,
du commerce, du service,
etc. Nous ne voulons plus de
ces quartiers spécialisés, avec
celui où l'on dort, celui où l'on
travaille, et celui où l'on fait du
sport et ses loisirs... a
Page 6/9

Le Moniteur
ÉCOQUARTIERS
Un foisonnement de projets,
une reconnaissance nationale
Immeubles en projet dans le secteur du port Colbert, près de la gare SNCF. Les bords du canal seront aménagés en coulée verte.
Verra-t-on un jour pousser
une tour de 19 étages à
Reims? C'est ce que propose
l'architecte-urbaniste Christian
Devillers qui, outre sa participation
à Reims 2020, planche
sur le projet de reconversion
de la friche industrielle Jacob
Delafon. Un programme mixte
de 35000m2 de bureaux et de
500 logements sur 3 ha porté par
deux promoteurs rémois: Montroyal
et Philippe Haezebrouck.
«En surélevant les bâtiments, on
est dans l'esprit du futur PLU»,
estime le promoteur-constructeur
Philippe Haezebrouck, déjà
à l'origine de la reconquête de
la friche Parchimy. Son «Quai
HABITAT SOCIAL
Ouest» sera un écoquartier où
les immeubles, mis à part l'IGH,
s'étageront de R+1 à R+12.
Abondance de foncier
Les écoquartiers ont le vent en
poupe à Reims. ils sont l'oeuvre
principalement des organismes
HLM: les quartiers «Remafer» et
«Courtes Martin» pour L'Effort
Rémois, «Socatrem» et «121-Escadre-d'Aviation»
pour Le Foyer
rémois (avec Reims Habitat sur
ce dernier projet). Les projets de
l'Effort ont d'ailleurs été distingués
sur le plan national pour
leur contribution au développement
durable avant même que
la première pierre ait été posée.
Le Foyer rémois à l'avant-garde du passif
Stockholm, Rotterdam, Luxembourg
et... Bétheny. La petite
commune de l'agglomération
rémoise, qui se prête volontiers
à toutes les expériences en matière
d'écoconstruction, figure
parmi la quinzaine de sites
candidats en Europe au projet
Buildtog, contraction de Building
together (construire ensemble). Ce
projet porté par Eurhonet, un réseau
d'une trentaine de sociétés
de logements en Europe, consiste
à construire à l'identique un
immeuble de 15 logements dans
six pays différents. Pas n'importe
quel immeuble: conçu par
l'architecte Nicolas Michelin en
collaboration avec BASF et sa fi-
liale Luwoge Consult, ce sera un
laboratoire pour l'habitat social
passif, avec une consommation
inférieure à 15 kWh/m2.an pour
le chauffage.
Bâtiment pilote
Ce prototype n'utilisera pas de
matériaux révolutionnaires, de
façon à être plus facile à généraliser:
un référentiel standardisera
le process. Structure en béton,
isolant en polystyrène graphité (a
priori), double flux: voilà pour les
ingrédients de base, qui toléreront
des variantes (bois, acier) et
des adaptations locales.
Les promoteurs du projet, dont
Le Foyer rémois, veulent aussi
La Ville veut aussi construire
des écoquartiers dans le secteur
de La Cerisaie et sur l'immense
campus de la faculté des sciences
lorsque celle-ci aura déménagé.
D'autres secteurs goûteront
peut-être à leur tour aux joies de
l'aménagement durable: l'ancien
Sernam (quoique le projet peine
à émerger après le désistement
de l'investisseur initial), l'ancien
Tri postal, le Tir aux pigeons, le
port Colbert... Reims regorge de
terrains-en déshérence suite aux
fermetures d'usines, de casernes
et sites ferroviaires. Ce qui, au
regard des ambitions démographiques
de la Ville, peut être
considéré comme une chance.
démontrer que la créativité
architecturale n'est pas incompatible
avec l'objectif passif.
«Notre immeuble n'est pas un
cube, observe Jean-Denis Mège,
directeur du développement du
bailleur. Ce n'est pas le bâtiment
qui doit être compact, mais l'espace
chauffé.» Le tout à un prix
de 1400 euros/m'. L'immeuble
pilote de Bétheny devrait être
mis en chantier en 2012 pour une
livraison l'année suivante.
Le Foyer rémois envisage de
construire un second bâtiment
passif dans le cadre du programme
Buildtog. Il serait implanté
dans le futur écoquartier
de la 121 Escadre-d'aviation.
Date de parution: 25.02.2011
AMÉNAGEMENT
Dix places reloolcées
Dix places seront requalifiées en
priorité, avec plus d'espace pour
les vélos et piétons. Il s'agit des
places de l'hôtel de ville, des Martyrs,
du Chapitre, Carnegie, Godinot,
Museux, Luton, Saint-Rémi,
du parvis de la basilique Saint-
Rémi et, en dehors de Reims, de la
place du marché à Cormontreuil.
Les places de l'Atelier, de la Comédie
et Saint-Exupéry seront créées
ou restaurées pour les besoins du
nouveau quartier Rive de Vesle.
PORTAGE
Une SEM par projet?
Serge Pugeault, vice-président
de l'agglomération en charge
des grands projets, l'affirme: il
faudra un «véhicule juridique» par
grande opération de Reims 2020.
Comprendre par là que chaque
projet d'envergure sera porté par
une société d'économie mixte
(SEM) ou une société publique
locale d'aménagement (Spla).
SUIVI
Un urbaniste conseil
L'architecte rémois Jean-Michel
jacquet avait assuré l'assistance
à maîtrise d'ouvrage de Reims
2020. Il enchaîne en tant qu'urbaniste
conseil de Reims Métropole
pour assurer la cohérence et la
continuité du programme. Un
paysagiste conseil sera également
désigné au second semestre.
Chaque projet fera l'objet d'une
consultation classique.
COMMUNICATION
Reims 2020 édité
jusqu'à présent, les Rémois n'ont
eu qu'un aperçu du programme
Reims 2020. Un ouvrage complet
sur la question est en cours de
rédaction. La sortie de ce livre de
150 pages est prévue début avril.
NATURE
Ça coule de source
L'agglomération est traversée
d'est en ouest par le canal et par
la Vesle, un potentiel insuffisamment
exploité. L'aménagement
d'une coulée verte inspirée des
hortillonnages picards mettra
en valeur cette ressource, avec
comme point d'orgue la création
d'un parc urbain de 600 ha.
Page 7/9

Le Moniteur
Un développement multipolaire
Après la Grande Muette,
la grande inconnue.
Lorsque les aviateurs
auront définitivement quitté la
base aérienne BA 112 en 2012, ils
laisseront derrière eux 542 ha de
terrains à réaménager aux portes
de Reims. Même si la difficile
question de la réaffectation du
site n'a pas été tranchée, nul
doute que l'économie locale voudra
s'en approprier une partie.
On ne peut pas prétendre gagner
20000 habitants en dix ans sans
créer de l'activité et de l'emploi.
Mais la future ex-base militaire
n'est pas le seul atout dans la
manche de l'agglomération
rémoise. Entre elle et l'aéroport,
une zone tampon d'environ
90 ha, constituée en partie de
friches ferroviaires, attend de se
développer. Cet arc nord-est a
une vocation résidentielle, mais
devra répondre au souhait de
mixité exprimé par Reims 2020.
Immeubles de bureaux
aimantés par la gare TGV
Le pendant de l'arc nord-est,
avec un penchant plus prononcé
pour la matière grisé,
c'est le Pôle urbain de l'innovation
(nom provisoire) qui
s'étend de Bezannes à Tinqueux,
en lisière de Reims. Ce vaste
croissant a déjà vu éclore des
Date de parution: 25.02.2011
Dans le secteur gare/Clairmarais, République et Boulingrin, la reconquête des friches ferroviaires, la restauration des halles et
la reconstruction du musée des Beaux-Arts vont faire du quartier, déjà boosté par l'arrivée du TGV, une extension du centre-ville.
immeubles de bureaux verte, et les matériaux d'origine
aimantés par la gare TGV, mais biologique pour la construction.
le parc d'affaires est l'objet de Reims possède un réservoir
hautes ambitions de la part des d'espace du côté de la Croixdécideurs
rémois, qui veulent Blandin, qui a vu naître la Cité
en faire un nouvel Euralille à de l'automobile (regroupement
30 minutes de Paris en TGV. Le de concessionnaires), mais qui
programme intègre le projet a perdu en cours de route la Cité
de regroupement des campus de l'habitat, tuée dans l'oeuf par
universitaires sur site. la crise, et qui risque de déplorer
Encore plus excentré et à l'échec du projet de centre coml'opposé
sur la carte, le Pôle mercial Reims Village, recalé en
de compétitivité industries novembre 2010 par la Commiset
agroressources (IAR) de sion.nationale d'aménagement
Pomacle-Bazancourt suscite commercial, au motif d'une trop
de grands espoirs fondés sur grande consommation foncière.
les biocarburants et la chimie Du commerce devrait pourtant
fleurir à Reims, non pas en périphérie
mais en centre-ville, avec
le projet Rive de Vesle (dit aussi
Renault-Pont de Vesle), porté par
Vinci Immobilier et MSA Groupe
Schuller. Il s'agira, comme
il se doit dans l'agglomération,
d'un projet mixte associant, sur
60000 m2, des cellules
commerciales et des bureaux, un
cinéma, un hôtel, des parkings
et du logement. Sans oublier que
les halles du Boulingrin retrouveront
leur vocation de marché
couvert à l'issue de leur restauration
en février 2012, flanquées de
nouveaux bars et restaurants.
ACTEURS ÉCONOMIQUES
«Un laboratoire urbain sur la base aérienne, comme à Fribourg »
PIERRE
POSSÉMÉ,
président de la
FFB et du Medef
Champagne-
Ardenne, P-DG du
Bâtiment Associé
à Reims.
® Que pensez-vous de la
démarche Reims 2020?
Toute étude prospective m'intéresse
et, au premier chef, celles
qui concernent le développement
urbain. Cela permet de structurer
nos actions dans le temps
et de construire une vision. Le
Medef Champagne-Ardenne a
d'ailleurs fait ce travail sur le
développement économique de
la région. Le document prospectif,
«Cap 2030», fruit de 18 mois
de travail, dégage 10 pistes de
développement, dont le développement
des infrastructures et
des projets de recherche.
i Êtes-vous favorable au déclassement
de l'A4 dans Reims?
Tout le trafic ne va pas se
reporter sur le contournement
autoroutier et il faut veiller à ne
pas casser ce qui a toujours été
un atout à Reims, son accessibilité.
Le contournement ne doit
pas aboutir au rallongement des
distances parcourues par les
Rémois, mais permettre au trafic
de transit d'éviter le centre-ville.
© Quel avenir souhaitez-vous
pour la base aérienne 112?
Je vois passer de nombreux
projets, mais j'avoue rêver d'un
nouveau quartier écologique qui
serait le Fribourg de demain,
relié par une nouvelle ligne de
tramway, et qui nous permettrait
d'innover. Une opportunité
foncière de cette importance est
extraordinaire, il ne faut surtout
pas la rater!
© Vous innovez pour votre entreprise.
Le Pôle urbain de l'innovation
doit vous satisfaire?
C'est une bonne dynamique au
sud de l'agglomération, mais
j'espère que l'on n'oubliera pas
qu'il existe, avec le Pôle industries
et agroressources (IAR) au
nord à Bazancourt, le plus gros
potentiel du monde économique
régional. Il ne faut pas oublier
ce qui constitue le couur de la
stratégie régionale de développement
économique.
Page 8/9

Le Moniteur
TRANSPORT
Tram, TGV, autoroute requalifiée, radiales
forment le quarté gagnant rémois
L
a date du 18 avril 2011 est
décisive pour Reims. Elle
marque la mise en service
de la première ligne de tramway
de l'agglomération. Cette
journée a aussi été choisie pour
déclasser la traversée urbaine
(ex-autoroute A4) à 90km/h,
avant une descente graduelle à
70 km/h. On aime les symboles
dans la ville des sacres. On se
plaît aussi à cultiver le paradoxe:
alors que Reims est entré dans
le club des villes TGV en 2007,
elle milite aujourd'hui pour une
«ville apaisée, des flâneurs», car =
la «ville de demain ira peut-être
plus lentement», selon l'adjoint
au maire écologiste de Reims,
Stéphane Joly. La première ligne du tramway rémois, longue de 11,2 km (ici, place Myron-Herrick
Parkings-relais
L'agglomération rémoise, qui a
titré son étude urbaine «Le choix
des proximités», prend le parti
de rompre avec le tout-automobile
et mise sur les transports
collectifs. Les plus belles places
de Reims ne serviront plus de
stationnement de surface.
En contrepartie, le tramway
arrivera avec son cortège de
parkings-relais (trois), tandis
que des parkings en ouvrage
seront construits à côté du futur
musée des Beaux-Arts et dans le
et cours Langlet), sera inaugurée le 16 avril.
nouveau quartier Rive de Vesle.
Si la municipalité souhaite aussi
privilégier les piétons et les cyclistes,
elle ne pourra pas chasser
complètement les voitures du
centre-ville. Mais elle veut améliorer
la fluidité de la circulation,
tout en rapprochant les quartiers
entre eux. Les déplacements seront
facilités par l'aménagement
de trois «rocades» ou «radiales»,
qui seront en fait davantage des
itinéraires mieux signalés. Il
faudra néanmoins construire
COOPÉRATION TERRITORIALE
Dix villes pour créer une métropole
Les trois urbanistes qui ont
planché sur Reims 2020 ont tous
inscrit leur réflexion dans le
cadre du G10. Un nom de code
qui cache une toile d'araignée
de dix bassins de vie dans la
Marne, l'Aisne et les Ardennes
(la Marn'Ard'Aisne), au milieu de
laquelle se trouve Reims. Le G10
a été initié en 2005 par Franck
Leroy, maire d'Epernay, qui,
s'appuyant sur les relations entre
ces agglomérations, estimait
que la ville-centre et ses satellites
avaient intérêt à créer une
métropole visible en France et en
Europe. Depuis, ce réseau infor-
mel de réflexion réunissant élus
et fonctionnaires a donné naissance
en 2010 à une association
qui planche sur des thématiques
du développement durable, des
transports et de la mobilité.
Triangle préconisé
Mais alors que le G10 n'a pas
encore accouché de projets
concrets, le voilà contesté par
le président du conseil régional,
Jean-Paul Bachy, qui y voit un
facteur de division de la région
Champagne-Ardenne et plaide
plutôt en faveur de réseaux de
villes courts comme Sedan-Char-
quelques maillons manquants
pour boucler le réseau. La «rocade
périphérique» captera les
flux de transit, la «rocade intermédiaire»
assurera les liaisons
interquartiers et la «rocade
centrale» pèrmettra de tourner
autour du centre-ville.
De nouvelles infrastructures
routières ou ferroviaires, ou des
meilleurs services de transport
sont aussi souhaités à l'échelle
du G10. Par exemple, entre Soissons
et Reims.
leville ou Reims-Troyes. Bien que
d'un bord politique opposé, le
secrétaire d'Etat au Logement, et
adjoint au maire de Châlons-en-
Champagne, Benoist Apparu, a
une approche similaire. Il prône
la constitution d'un «triangle»
Châlons-Reims-Epernay, qui se
manifesterait notamment par un
réseau de transport régulier et
rapide entre les trois cités.
Le G10 n'a pas dit son dernier
mot: il pourrait se transformer
en pôle métropolitain, comme
le permet la loi de réforme des
collectivités territoriales de
décembre 2010.
Date de parution: 25.02.2011
ANRU
Rénovation en grand
Si Reims 2020 soigne le centreville,
le programme de rénovation
urbaine, l'un des plus importants
de France, suit son cours en
banlieue. Entre la fin 2004 et la fin
2013, 468 millions d'euros seront
investis dans quatre quartiers
périphériques: Croix-Rouge,
Wilson, Orgeval et Les Epinettes.
2 500 démolitions, 2 500 reconstructions
et 3000 réhabilitations
transfigurent ces grands
ensembles qui servent aussi de
laboratoire aux constructions de
bâtiments basse consommation.
ROCADES
Les trois chaînons
manquants
Le maillage de l'agglomération
rémoise suppose la réalisation de
trois raccordements: entre
la 12> Escadre et le quartier Léon-
Faucher (800 m avec un pont de
chemin de fer à construire); entre
le quartier des Belges et l'A4
(1,5 km environ); et entre le quartier
des Tondeurs et l'A34 (3 km).
DEVELOPPEMENT DURABLE
Un label qualité
Reims Métropole
Reims Métropole attribuera un label
développement durable spécifique
aux opérations d'aménagement
et de construction menées
sur son sol. Cette labellisation
s'appuiera sur un double référentiel,
énergétique et HQE. Rien de
coercitif dans cette démarche,
seulement des engagements pris
en amont par le bailleur social ou
le promoteur privé.
RÉSEAU
Un G10,19 membres
Le 610 fédère bien 10 villes, mais
l'association compte 19 membres:
les Villes de Châlons-en-
Champagne, Charleville-Mézières,
Château-Thierry, d'Epernay,
de Laon, Reims, Rethel, Sedan,
Soissons et Vitry-le-François;
les communautés de communes
ou d'agglomération de Châlonsen-Champagne,
Charleville-
Mézières, d'Epernay Pays de
Champagne, du Laonnois, du Pays
sedanais, de la Région de Château-
Thierry, de Reims, du Soissonnais
et de Vitry-le-François.
Page 9/9