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L'Art moderne et le grand public; The Unesco ... - unesdoc - Unesco

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d'autres aspects, selon eux, négatifs<br />

de la vie, sont considérés comme<br />

délibérément destructrices. Ce qui,<br />

dans l'ordre de la vio<strong>le</strong>nce <strong>et</strong> des<br />

autres perversions de la vie n'est que<br />

lieu commun à la télévision, <strong>le</strong>ur parait<br />

ne pas devoir fournir au même titre<br />

des suj<strong>et</strong>s acceptab<strong>le</strong>s en peinture. »<br />

Voici d'autres éléments re<strong>le</strong>vés par<br />

<strong>le</strong>s enquêteurs de Toronto :<br />

Les formes géométriques ne sont<br />

agréées que si el<strong>le</strong>s sont simp<strong>le</strong>s <strong>et</strong><br />

structurent la composition, cerc<strong>le</strong>s <strong>et</strong><br />

ova<strong>le</strong>s étant préférés, à ce qu'il sem¬<br />

b<strong>le</strong>, aux carrés <strong>et</strong> aux rectang<strong>le</strong>s, à<br />

condition qu'ils ne soient ni « estom¬<br />

pés » ni « flous » ;<br />

La représentation du corps mascu¬<br />

lin peut être plus ou moins proche de<br />

la nature, alors qu'on ne tolère pas<br />

la moindre licence de déformation des<br />

contours féminins ;<br />

Pour ce qui est des cou<strong>le</strong>urs, bien<br />

des choses déplaisent : « terne »,<br />

« morne », « discordant » (<strong>et</strong> on veut<br />

dire par là une opposition de teintes<br />

trop vives), ces qualificatifs expriment<br />

souvent une critique. Les dominantes<br />

rouges ou vertes sont jugées déplai¬<br />

santes, sauf dans <strong>le</strong>s paysages ; alors<br />

que <strong>le</strong>s tons pourpres ou viol<strong>et</strong>s ne<br />

provoquent aucun commentaire.<br />

On est hosti<strong>le</strong> aux cou<strong>le</strong>urs « non<br />

naturel<strong>le</strong>s » (comme dans <strong>le</strong> « Christ<br />

jaune », de Gauguin, ainsi que dans<br />

<strong>le</strong>s « Trois p<strong>et</strong>its chiens », du même<br />

artiste). Toutefois, <strong>le</strong>s « Chevaux<br />

b<strong>le</strong>us », de Franz Marc (voir page 10),<br />

occupent un classement é<strong>le</strong>vé, <strong>le</strong>s<br />

objections que l'on pouvait faire à <strong>le</strong>ur<br />

cou<strong>le</strong>ur « irréel<strong>le</strong> » ayant peut-être été<br />

surmontées du fait que <strong>le</strong>s chevaux<br />

étaient aisément reconnaissab<strong>le</strong>s.<br />

D ANS la synthèse fina<strong>le</strong> des<br />

conclusions dégagées de l'enquête de<br />

Toronto, M. Heinrich note qu'il est en¬<br />

courageant de constater que des per¬<br />

sonnes, qui se disaient complètement<br />

dépourvues du moindre intérêt pour<br />

l'art sous toutes ses formes, <strong>et</strong> pas<br />

seu<strong>le</strong>ment pour l'art contemporain,<br />

ont prouvé qu'el<strong>le</strong>s avaient <strong>le</strong>urs opi¬<br />

nions <strong>et</strong> qu'el<strong>le</strong>s étaient sensib<strong>le</strong>s<br />

à l'art.<br />

« Ces gens, affirme M. Heinrich,<br />

qui sont bien plus nombreux que nous<br />

n'avons tendance à <strong>le</strong> penser, sont<br />

accessib<strong>le</strong>s <strong>et</strong> peuvent être persuadés<br />

que <strong>le</strong>ur intérêt pour l'art peut, dans<br />

une certaine mesure, <strong>le</strong>ur être aussi<br />

uti<strong>le</strong> qu'à nous-mêmes. »<br />

A une époque où, dans <strong>le</strong> monde<br />

entier, on reconsidère <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des<br />

musées dans la vie <strong>moderne</strong>, <strong>le</strong>s<br />

indications préliminaires, fournies par<br />

l'enquête, pourraient-el<strong>le</strong>s ouvrir de<br />

SUITE PAGE 8<br />

LES RECORDS. C'est L'Angélus (ci-dessus), peint en 1859 par <strong>le</strong> Français<br />

Jean- François Mill<strong>et</strong>, qui a été la plus prisée par <strong>le</strong> <strong>public</strong>, parmi 220 peintures,<br />

au cours du sondage d'opinion de Toronto sur l'art <strong>moderne</strong> (voir reproduction en<br />

cou<strong>le</strong>ur p. 25, N° 9). C<strong>et</strong>te popularité est largement partagée par <strong>le</strong>s Renoir, Cézanne,<br />

Mon<strong>et</strong>. On a pu constater à c<strong>et</strong>te occasion que <strong>le</strong> <strong>grand</strong> <strong>public</strong> continue avec cons¬<br />

tance de marquer sa faveur pour <strong>le</strong>s qui lui sont familières <strong>et</strong> dont la notoriété<br />

est ancienne. A l'autre extrême, en toute dernière position,l' qui a été <strong>le</strong> plus<br />

vivement condamnée est La Barbe des incertains r<strong>et</strong>ours (ci-dessous), peinte<br />

en 1959 par l'artiste français Jean Dubuff<strong>et</strong> (voir aussi page 33). Près de 80 %<br />

des personnes à qui c<strong>et</strong>te peinture fut présentée par <strong>le</strong>s enquêteurs l'ont écartée<br />

comme « n'étant pas une éuvre d'art ». Des peintres célèbres comme Léger, de<br />

Kooning, Miro, Pollock ont partagé, quoique à un moindre degré, c<strong>et</strong>te disgrâce.<br />

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