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PIERRE BASTIEN
TRÉSOR DE «SOLIDI» ET DE «SILIQUAE»
DE LA PÉRIODE VALENTINIENNE
(Planches VI à XII)
En 1966 apparaissait sur le marché un trésor monétaire composé
de 116 solidi et de 14 siliquae émis de 364 à 392. Toutes les monnaies
furent pesées et photographiées, mais il fut impossible d'obtenir
des renseignements sur la date exacte, les circonstances et le
lieu de la trouvaille. Comme il est fréquent, l'inventeur conservait
pour lui les secrets de sa découverte. Le lot de monnaies fut alors
dispersé et ce n'est que bien plus tard qu'on apprit qu'il pouvait
provenir d'Italie centrale. Sa composition n'est d'ailleurs pas en
faveur de cette hypothèse, car plus de la moitié des exemplaires
ont été émis à Trèves, alors qu'on ne dénombre que 2 monnaies
d'Aquilée, 25 de Milan et 9 de Rome. Il est toutefois probable que
la thésaurisation a été commencée en Gaule et terminée en Italie.
Les monnaies les plus récentes proviennent des émissions de 388­
392 de l'atelier de Trèves (I) et des émissions de 389-392 de l'atelier
de Milan (2).
Le premier intérêt de ce trésor est la coexistence d'or et d'argent.
L'étude encore balbutiante de la psychologie des thésauriseurs (3)
nous révèle une tendance à séparer les monnaies des différents
métaux ou, pour le bronze et le bronze argenté, les espèces de dénominations
distinctes. Les récipients qui les contiennent peuvent
être cachés côte à côte ou enfouis à distance les uns des autres (4).
(1) D'après la chronologie de J. W. E. PEARCE. RIe IX, nOS 90a et 95a,
p. 30 et 31.
(2) D'après la chronologie de O. ULRICH-BANSA, Moneta Mediolatiensis,
Venise, 1949, nO 31, p. 106 et n- 40, p. 119.
(3) Dont P. GRIERSON, Monnaies et monnayage. Introduction à la numismatique,
Paris, 1976, p. 163 à 183, décrit certains aspects.
(4) M. THIRION, Les trésors monétaires gaulois et romains trouvés en Belgique,
Bruxelles, 1967, p. 11, 25 et 26.