SCHWERPUNKT – ROTARY
SCHWERPUNKT – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – OKTOBER 2021 LES ROTARIENS EN ACTION AIDER ET DÉCO 34 RC Genève International s’investit depuis 2019 dans la banque alimentaire Partage, une fondation qui lutte contre la précarité dans le canton et aide à la réinsertion professionnelle. Entretien avec deux membres pour qui donner du temps est synonyme de détente. Le 5 juin dernier, lors de l’opération « Same- di du partage » à la Migros des Tourelles – une opération bisannuelle de Partage, où les clients sont invités à remplir un cabas de provisions nécessaires – ils étaient 13 des 56 membres que compte le RC Genève International à offrir 42 heures de leur temps. Quatre bennes, soit 201 tonnes de denrées alimentaires et de produits hygiéniques furent récoltés ce jour-là, sur un total de 900 t qui représentent le tiers des dons annuels de la banque alimentaire genevoise. Et les membres du RC Genève International ne limitent pas leur investissement aux Samedi du partage, ils s’activent aussi régulièrement le vendredi après-midi à Palexpo, préparant jusqu’à 1000 sacs en l’espace de quelques heures : remplir des cabas de denrées, parfois les trier par taille et type de pro- duits pour venir en aide à près de 50 associations caritatives. Younes Belrhati est un de ces membres. Rotarien depuis 2018 au club d’Aix-les- Bains, le jeune homme de 32 ans a obtenu son transfert au RC Genève International en 2020, lorsqu’il s’est établi en Suisse. Docteur en développement de nouveaux matériaux céramiques réfractaires à l’université de Limoges, ce jeune homme jouit d’une éducation de très haut niveau, auprès d’institutions en France, en Autriche, au Japon … Il est aujourd’hui ingénieur mécanique pour une PME de Genève. Il explique qu’il a commencé à être béné- vole pour Partage ce printemps, dans le but d’offrir à d’autres un peu de la chance dont il a bénéficié. « J’y suis venu pour aider, j’y reviens pour l’ambiance ! » dit-il. « Le Rotary correspond à mes valeurs », continue-t-il. « Apporter quelque chose à d’autres qui n’ont pas eu la chance d’avoir accès à tant de ressources .» Younes dit être le premier étonné des bénéfices qu’il retire de ce bénévolat, qu’il n’hésite pas à comparer à un hobby. Remplir des sacs de riz, de farine, de thon et encore de produits hygiéniques, suivant une trajectoire jusqu’à remplir chaque sac, et le fermer. « Cela reste un travail simple, dit-il, mais ce qui compte c’est l’objectif final; on se fait de nouveaux amis, on a l’occasion d’échanger », et à la fin de l’après-midi, la mission accomplie, Younes reconnaît que ce travail remet en perspective sa semaine et lui donne l’occasion d’une détente. Il est aujourd’hui responsable de la gestion de l’activité du club auprès de Partage. C’est son parrain du club, à Genève, qui lui proposa de s’occuper des engagements locaux et de les développer. « Il y a une forte dynamique dans ce club, chacun y a une tâche », dit-il. Malika Parent est spécialisée dans la lutte contre la corruption. Elle travaille sur mandat, par exemple pour le Haut Com- RC Genève International s’investit depuis 2019 dans la banque alimentaire Partage
SCHWERPUNKT – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – OKTOBER 2021 MPRESSER missariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Fédération des Croix- Rouge et du Croissant-Rouge (FCRC) à Genève. Malika partage son temps de consultante avec l’enseignement, à l’HEG-SO de Genève auprès de bachelors, sur la lutte contre la fraude et la corruption, à Vienne à l’International Anticorruption Academy et à Paris II Assas, où elle donne un cours sur la compréhension de la rationalisation de la fraude. Ses explications à propos de comment chacun, lors d’une fraude, y trouve une rationalisation sont fascinantes. Malika est une femme passionnée par sa spécialisation, et particulièrement engagée. Une attitude dont elle fait aussi bénéficier Partage, parce qu’en plus d’être bénévole lors de la préparation des sacs de denrées, elle coach également des employés de la fondation. C’est ainsi qu’en 2020, pendant un an et lors de 17 entrevues, Malika a accompagné un homme d’une trentaine d’années victime d’accidents de la vie, travaillant pour Partage dans le cadre d’une insertion professionnelle. « Nous avons suivi toutes les étapes d’une reconstruction de soi », dit-elle. De la refonte du CV jusqu’à la simulation d’entretiens. Suite à ce coaching, l’homme a retrouvé du travail. Elle raconte que ces deux activités sont fondamentalement différentes, la première est l’occasion « de se fixer des petits objectifs ; on se bouge, on parle », dit-elle. « Faire le coaching est plus compliqué, on est dans l’intimité et rien ne peut être partagé à l’extérieur. » L’expérience de Malika comme Rota- rienne est très intéressante également. Comme beaucoup, elle avait la vision d’un club de vieux messieurs installés dans de grands fauteuils, en train de fumer le ci- gare. Lorsqu’après avoir donné plusieurs conférences aux clubs de France voisine on lui proposa de faire partie du Rotary, elle raconte qu’elle ne voyait pas vraiment en quoi cela lui correspondait mais à l’usage, sa perception du club l’a profondément changée et elle dit apprécier son ancrage local, les missions auxquelles il se voue. Malika dit que finalement, participer aux réunions et être bénévole sont de formidables occasions de décompresser. K Henry Plouïdy | A zvg Créée en 2005, la fondation Partage est la banque alimentaire de Genève FONDATION PARTAGE Créée en 2005, la fondation Partage est la banque alimentaire de Genève. Elle collecte et trie quotidiennement les invendus des entreprises et commerces alimentaires genevois, pour les distribuer à près de 50 institutions bénéficiaires. Treize mille deux-cents bénéficiaires en reçoivent l’aide grâce à 5000 cabas d’aide alimentaire d’urgence préparés chaque semaine. Mille quatre-cents tonnes de nourriture ont été distribuées en 2020. Pour mettre en perspective la précarité en Suisse, souvent inaperçue, l’Office fédéral de la statistique publiait en 2019 que 8.7 % de la population était en situation de pauvreté. Par son activité, Partage lutte contre le gaspillage alimentaire : en Suisse, 2.6 millions de tonnes d’aliments sont jetés chaque année, alors que deux tiers, au moins, sont évitables. Partage valorise ces produits frais en préparant 10 000 l de soupe (2020), 4600 biscuits dans le seul mois de décembre 2020, et torréfiant 2800 kilos de café par année. D’autre part, la fondation s’engage concrètement en faveur des demandeurs d’emploi par la mise à disposition de mesures de réinsertion professionnelle, notamment grâce aux emplois de solidarité : 36 personnes sont au bénéfice d’un emploi de solidarité, quatre sont des jeunes en exécution de peine, envoyés par le Tribunal des mineurs. Chaque année, Partage accueille 756 bénévoles, 12 civilistes et cinq stagiaires. Elle est toujours à la recherche de bénévoles : convaincus par son action ? Annoncez-vous auprès de votre RC à Genève, et en France voisine ! Il est bien sûr possible de faire un don, et vous retrouvez toutes les ressources nécessaires ainsi que les informations exhaustives sur partage.ch. 35
