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7. De Minister van Buitenlandsche
Zaken aan Zr. Ms. Minister-
Resident te Washington.
CONFIDBNTIELLE.
CABINET, N°. 3/16.
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20 Février 1873.
A 1'extremité septentrionale de Sumatra se trouve 1'état indigène d'Atchin, conflnant a
nos possesstons sur cette 11e, dont le reste est entièrement soumis a notre domination.
Nous nous trouvons depuis longtemps déja en rapports politiques avec eet état, oü nous
avons assumé la tache d'assurer la sécurité du navigateur et du commercant. Lors du traité
de 1824 avec la Grande-Bretagne, qui lui-mème est une régularisation de la situation
créée par les stipulations des traités généraux de 1814 et 1815, nous avons contracté un
engagement formel a eet égard. Et récemment encore une convention avec cette même
Puissance a consacré les efforts que nous faisons pour accomplir cette tache.
Cependant 1'empire d'Atchin, en proie, è, ce qu'il parait, a divers partis, et excité par 1'esprit
de fanatisme musuiman, est loin d'offrir encore les garanties d'ordre et de tranquillité qu'il
importe au commerce et a la navigation de toutes les nations civilisées d'y voir régner.
Pour y rémedier nous nous sommes appliqués a multiplier nos rapports avec eet état et
a y fortifier notre influence, mais, bien qu'une partie de la population ne nous soit pas
hostile et, au contraire, disposée a applaudir a notre influence civilisatrice en vue de 1'exemple
des effets salutaires et' de la prospérité qui en résultent pour les contrées voisines, nous
nous sommes heurtés au parti fanatique Arabe qui domine jusqu'a un certain point dans
les conseils du sultan de ce pays.
Cette circonstance , jointe a quelques différends qui ont surgi dans les derniers temps , ont
fait naitre un conflit avec nous, que nous espérions cependant pacifier, lorsque nous avons
appris pas une dépêche télégraphique de nos autorités aux Indes que des délégués Atchinois
se sont trouvés en rapports avec le consul des États-Unis a Singapore, que celui-ci avait
1'intention de conclure un traité avec eux et qu'il se proposait même de faire un appel a
1'amiral de 1'escadre Américain dans les mers de la Chine.
Si ces nouvelles sont exactes, elles ont une grande gravité pour nous, car il est hors
de doute que de telles démarches serviraient a fortifier nos adversaires en Atchin dans leur
résistance et rendraient notre tache dans ce pays beaucoup plus difficile. II en résulterait
facilement des complications, désastreuses pour le repos de ces contrées et au trés-grand
détriment du commerce que nous nous efforgons de protéger et de développer. Nous venons
d'en donner une preuve de plus par la révision foncièrement libérale des tarifs dans nos
possessions aux Indes.
Je suis persuadé que le cabinet de Washington est loin de vouloir nous entravef et nous
susciter des embarras dans 1'archipel indien Nous avons lieu d'espérer au contraire 1'appui
sympathique des gouvernements amis et alliés en faveur de notre action civilisatrice dans
ces parages oü notre röle n'est pas toujours facile et oü la situation vis-a-vis des peuples
indigènes exige de grands ménagements et une extréme circonspection. Toute immixtion,
même indirecte, dans nos affaires avec 1'Atchin peut dans ce moment causer des troubles et
des difficultés regrettables.
J'ai done 1'honneur de vous charger d'appeler 1'attention de Son Excellence M. le Secrétaire
d'Etat sur les circonstances et les considérations dóveloppóes ci-dessus, et de lui dire que
nous apprécierions comme un acte de bonne et loyale amitié que le Gouvernement de la
République voulut bien enjoindra è ses agents et a ses officiers aux Indes de s'abstenir de toute
démarche qui pourrait avoir une tendance défavorable sur Tissue de notre conflit avec 1'Atchin.
Je me permets en outre d'observer que pour sortir pleinement son effet une telle recommandation
devrait être faite de Washington au consul des États-Unis a Singapore par la
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