Chantal Montellier, das Comic und der Fall der Frauen Die ...

Chantal Montellier témoigne de l’effet de ce manifeste sur son blog: « Les coups en retour furent d’une
extrême violence et d’une grande bassesse. Etant considérée – à juste titre- comme le véritable auteur de ces
lignes j’ai été particulièrement visée et frappée. Rumeurs qui tuent et ostracisassion systématique. Mise en
cause de ma santé mentale. J’avais touché au veau d’or, ça ne se pardonne pas. »
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Au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, se déroule en 2009 un évènement « La maison
close », qui donnera lieu à un affrontement fort caractéristique de l’atmosphère qui règne dans le milieu de la
BD à propos des femmes auteures de BD. Pendant toute la durée du festival, un espace web est réservé aux
dessinateurs et dessinatrices qui échangent librement dans une sorte d’œuvre commune « in progress ».
Pourquoi l’avoir dénommée « La maison close », en allusion aux bordels des années folles ? Les femmes
bédéistes s’insurgent à raison de cette thématique dégradante pour les femmes. Voici comment Montellier
réagit dans un texte intitulé« Fesse-tival d’Angoulême et maison close » : « Angoulême ouvre sa maison
close ! nous informe-t-on, rigolards, sur Internet en parlant d’une expo vedette de bédé sur ce thème stimulant
pour l’esprit et l’intelligence. Le bordel s’ajoute au bordel dans l’intérêt de la création, bien sûr !(…) Les plus
âgées des bédéistes pourraient être recyclées en sous-maîtresses ? Enfin, j’aurais une chance de trouver une
place dans ce festival à défaut d’y voir exposer mes oeuvres trop "radicales" paraît-il. Le bordel,lui, est
consensuel ! Cela s’appelle le progrès de la civilisation. (…) 5 les dessinateurs-macs d’occasion qui ouvrent la
"maison close" en question ont recruté quelques dessinatrices consentantes qui y sont allées de leur prestation.
Quelle audace mesdames ! Quel humour ! Quelle belle liberté en bas résille !!! »
Un peu plus loin dans son blog, Montellier fait allusion à une émission où les deux auteurs ayant eu l’idée du
site « La maison close » tentent, après le mini-scandale médiatique initié par elle et d’autres femmes
bédéistes, d’expliquer leur choix : « L’un des deux (…)le renvoie aux images publiées sur le site, puis il
donne quelques explications sur ce qui a motivé l’expo :" On a dit à(…), faites ce que vous voulez ! Ils avaient
cette petite idée de maison close... Un pied de nez à toutes ces expositions où l’on enferme les filles dans une
espèce de carcan... C’est un pied de nez !" Vous avez bien lu ! A la question : comment libérer les
dessinatrices des soit disant carcans des expos, notamment sur le thème "la femme auteure de bande
dessinée" ? La réponse est simple : Vous n’avez qu’à les enfermer dans un bordel, et là elles pourront enfin
s’éclater ! Elles ne se sentiront plus opprimées par un “carcan”, elles seront enfin libres de s’exprimer ! Vive
la libération de la Femme par la prostitution (symbolique). »
On voit donc que ce mouvement au départ extrêmement pacifique et de bonne foi pour donner naissance à un
prix et à une reconnaissance publique accrue pour les femmes bédéistes s’est en fait transformée en une guerre
de tranchée. On ne sait ce qu’il adviendra de cette guerre, mais comme tous les lecteurs et les lectrices qui
suivent Chantal Montellier depuis des années, nous avons très hâte de lire son prochain album De l’art et des
cochons sur l’univers de la BD et en particulier sur ses rapports avec les femmes.
Mira Falardeau, PhD, spécialiste de l’humour visuelle
5 Nous désirons taire les noms des auteurs de la dite maison, mais les lecteurs curieux peuvent les connaître sur
le site de l’auteure Montellier.