ASFL SVBL Bulletin 2019/4

Enjeu du changement climatique: la
Les gaz à effet de serre de la Suisse
Émissions CH 2017 : 47,2 millions de tonnes éq. CO 2
(–12,0% par rapport à 1990)
13,8%
31,8%
7,6%
serre se doivent elles aussi d’être
BAFU, 15.04.2019
larges et variées.
Les différentes sources de gaz à
effet de serre
Près d’un tiers (32%) des émissions
de gaz à effet de serre générées
en Suisse sont imputables
aux transports, et ce bien que le
trafic aérien et maritime mondial
ne soit pas pris en compte. Les
émissions dues au transport de
marchandises et de personnes
ne baissent légèrement que depuis
quelques années et étaient
en 2017 encore 1% supérieures
au niveau de 1990. Le secteur des
transports est donc la principale
source d’émissions de CO 2 .
Il est suivi de près par celui du bâtiment,
responsable quant à lui
de 27% des émissions suisses de
CO 2 . En cause : le parc immobilier
composé en grande partie de bâtiments
âgés, mal isolés et encore
chauffés au mazout.
Enfin, les émissions causées par le
secteur de l’industrie se montent
à 20%, et celles des secteurs de
l’agriculture et du traitement des
déchets atteignent ensemble un
peu plus de 21%.
Un large éventail de mesures
20,2%
26,6%
Industrie
Bâtiment
Transports
Agriculture
Déchets
La taxe sur le CO 2 , pierre angulaire
des mesures de réduction des
émissions, est une taxe d’incitation
prélevée depuis 2008 sur les
combustibles fossiles afin d’en réduire
la consommation. Responsable
des secteurs Infrastructure
et Environnement de l’entreprise
Camion Transport AG, formateur
expérimenté et co-auteur d’un
support pédagogique pour les
cours «Green Logistics» dispensés
par l’Association suisse des
transports routiers, M. Andreas
Hollenstein estime que cette taxe
constitue un instrument efficace,
qui se justifie par le principe du
pollueur-payeur.
Elle alimente par ailleurs le fonds
du programme Bâtiments, qui
encourage, entre autres, l’assainissement
des enveloppes des
bâtiments et les investissements
visant à développer des systèmes
de chauffage novateurs
fonctionnant aux énergies renouvelables.
Louant les modalités
simples du programme, M.
Hollenstein explique en outre
que les entreprises de logistique
qui exploitent des entrepôts et
d’autres bâtiments peuvent elles
aussi solliciter des subventions
pour mettre en œuvre des mesures
de réduction des émissions
de CO 2 . Les chiffres montrent que
le programme Bâtiments porte
ses fruits. En effet, contrairement
à celles provenant du secteur des
transports, les émissions de CO 2
générées par les secteurs du bâtiment
et de l’industrie sont, depuis
1990, en nette baisse (respectivement
-26% et -18%).
Par ailleurs, le produit de la taxe
sur le CO 2 est en partie alloué
au fonds de technologie. Par ce
fonds, la Confédération encourage
les innovations qui visent
à diminuer l’utilisation des ressources
et les émissions de CO 2 ,
en octroyant des prêts aux entreprises
qui développent des produits
et des procédés novateurs
2
et respectueux du climat. Les accords
sectoriels constituent un
outil supplémentaire pour fixer
avec les secteurs de l’industrie et
de l’artisanat, sur une base volontaire,
des objectifs de réduction
contraignants. En outre, les exploitants
d’installations émettant
plus qu’une quantité donnée de
gaz à effet de serre sont tenus de
participer au système d’échange
de quotas d’émission (SEQE) et de
remettre des droits d’émission.
S’agissant des transports, plusieurs
prescriptions s’appliquent
concernant les émissions de CO 2
des voitures de tourisme. Ainsi,
les véhicules ne peuvent émettre,
en moyenne, plus de 130 g CO 2 /
km depuis 2015 et plus de 95 g
CO 2 /km dès 2020.
Protéger le climat de sa propre
initiative
Le secteur de la logistique se mobilise
fortement pour réduire ses
émissions de gaz à effet de serre.
Selon M. Hollenstein, le potentiel
réside principalement dans
la composition et l’utilisation du
parc de véhicules. Ces dernières
42