lettre_ 29.pdf - Amis de l'Art rupestre saharien (AARS)

D É b A T S — D e b A T e S
Le Patrimoine Rupestre Marocain,
Catalogue, par Mohssine
el Graoui, 2005, 11 feuillets.
Monsieur El Graoui, géologue
de formation et Directeur du Centre
National du Patrimoine Rupestre
(Maroc) de son état, vient
de commettre un nouvel essai
pour tenter de nous convaincre
que la préhistoire en général et la
recherche dans le domaine rupestre
en particulier est en plein essor
au Maroc. Nous n’en doutons
pas. Le dernier avatar de cette recherche,
pompeusement baptisé
«catalogue», se présente sous
la forme d’une chemise ouverte
contenant onze feuillets libres et
de manipulation pour le moins délicate.
Le tout est desservi par des
photographies certes en couleur
mais de dimension telle qu’elles
sont de peu d’utilité. Visiblement
destiné à un public de «touristes»
scientifiques qu’il faut aguicher
avec les splendeurs rupestres nationales
(transcription en langues
arabe, espagnole et anglaise), le
«catalogue» qui, par ailleurs, représente
certainement un investissement
pécuniaire important,
est un pâle amalgame de déjà-vu,
de platitudes et d’inutiles redites.
Bien que Monsieur El Graoui ait
eul’indélicatessedenepasciterA.
Simoneau et A. Rodrigue dans sa
bibliographie, ce sont les allégations
même de ces auteurs (celles
de Simoneau sur le «bovidien»,
largement remises en question
depuis, et les nôtres, sur la chronologie
du Haut Atlas, admises
sans discussion) que l’on retrouve
tout au long des feuillets volants.
Le moins que l’on puisse dire est
que la déontologie scientifique,
éthique dont se piquent bien volontiers
certains chercheurs marocains,
est bien le moindre des
soucis de Monsieur El Graoui.
Faire l’impasse sur nos travaux
et ceux de Simoneau est aussi
ridicule et puéril que l’«oubli»
d’Anati, bannissant Muzzolini de
son Who’s Who. Je tiens à signaler
qu’à l’heure actuelle (octobre
2005), il existe quatre références
incontournables (au diable la modestie
et vive la déontologie!)
lorsqu’on prétend vouloir accoucher
d’une «synthèse», aussi
maigre soit-elle, sur l’art rupestre
du Maroc. Il s’agit du Corpus de
Jean Malhomme (1959-1961),
du Catalogue d’André Simoneau
(1977), de mon livre (A. Rodrigue,
1999) et tout récemment de
l’étude de Susan Searight (2004).
Toute «étude», «synthèse», «catalogue»
ou autre «corpus» sur
le sujet qui ferait omission de ces
quatre titres (ou de l’un d’eux) signifierait
que soit l’auteur n’a pas
lu ces travaux, ce qui équivaudrait
à un constat de lamentable insuffisance,
soit qu’il les a lus mais se
dispense d’y faire référence, ce
qui témoignerait d’une volonté
délibérée d’ostracisme aussi ridicule
que nuisible, attitude quoi
qu’il en soit intolérable chez un
«chercheur». Je rappelle, tout à
fait accessoirement, que J. Malhomme,
A. Simoneau et moimême
sommes considérés comme
des «amateurs», avec toute
la nuance péjorative dont peut se
charger le qualificatif. Je rappelle
encore, pour lever le moindre
doute, que pour mener jusqu’à
son terme ma thèse de doctorat
sur l’art rupestre du Haut Atlas
marocain, j’ai bénéficié, dûment
délivrée par l’Institut National
des Sciences de l’Archéologie
et du Patrimoine (Rabat), d’une
autorisation de prospections, de
relevés, de publication et de référence.
Dont acte.
Alain RodRigue
Références bibliographiques
Malhomme (Jean) 1959-1961.
Corpus des gravures rupestres
du Grand Atlas, Publication du
Service des Antiquités du Maroc,
n° 13 et 14, 156 p et 164 p.
Simoneau (André) 1977. Catalogue
des sites rupestres du
Sud-marocain, Rabat, Ministère
d’État chargé des Affaires Culturelles,
127 p.
Rodrigue (Alain) 1999. L’art rupestre
du Haut Atlas marocain,
Paris, L’Harmattan, 420 p.
Searight (Suzan) 2004. The prehistoric
rock art of Morocco.
A study of its extension, environment
and meaning. Oxford,
BAR International Series 1310
(Archeopress), 246 p.
La Lettre de l’AARS, No. 29 (2006)
n o u V e L L e S — n e w S
mnkl lx mus g xmk
« Dans le désert de mon cœur,
qui agrandit le désert de sable,
le silence, avec ses mains d’air et de sable,
ajoute un voile à mon voile »
(Aménokal Moussa ag-Amastan)
Nous avons appris la disparition de l’aménokal Akhamouk Alhadj
Moussa ag Akhamouk ( mnkl lx mus g xmk ) qui fut député
à la mort de son frère Bey Akhamouk en 1975, puis membre du Conseil
National jusqu’en 1998. Nous transmettons nos condoléances attristées à
sa famille, en particulier à son fils Abdelmadjid Akhamouk et à son petitfils
Chekib ag Ibrahim Akhamouk.
Ses principaux prédécesseurs furent les iménokalen Iounes ag Sidi
(1790), Ag Mama ag Sidi (1830), El Hadj Ahmed ag el Hadj el Bekri
(1830-1877), Ahitarel ag Mohammed Biska (1877-1900), Attici ag Amellal
et Mohammed ag Ourzig (1900-1905), Moussa ag Amastan (1905-
1920), Akhamouk ag Ihemma (1920-1941), Meslah ag Amaias (1941-
1950), Bey ag Akhamouk (1950-1975).
A paper of interest for people dealing
with Moroccan rock art and domestication
:
“Prehistoric contacts over the
Straits of Gibraltar indicated by
genetic analysis of iberian bronze
Age cattle”,
Cecilia Anderung, Abigail Bouwman,
Per Persson, José Miguel Carretero
, Ana Isabel Ortega , Rengert
Elburg, Colin Smith , Juan Luis Arsuaga,
Hans Ellegren and Anders
Götherström,
Proceedings of the National Academy
of Sciences, June 14, 2005,
vol. 102, No. 24, p. 8431-8435.
Authors’ abstract : The geographic
situation of the Iberian Peninsula
makes it a natural link between Europe
and North Africa. However, it
is a matter of debate to what extent
African influences via the Straits
Gibraltar have affected Iberia’s
prehistoric development. Because
early African pastoralist communities
were dedicated to cattle breeding,
a possible means to detect prehistoric
African–Iberian contacts
might be to analyze the origin of
cattle breeds on the Iberian Peninsula.
Some contemporary Iberian
cattle breeds show a mtDNA haplotype,
T1, that is characteristic to
African breeds, generally explained
as being the result of the Muslim
expansion of the 8th century A.D.,
and of modern imports. To test a
possible earlier African influence,
we analyzed mtDNA of Bronze
Age cattle from the Portalón cave
at the Atapuerca site in northern
Spain. Although the majority of
samples showed the haplotype T3
that dominates among European
breeds of today, the T1 haplotype
was found in one specimen radiocarbon
dated 1800 calibrated years
B.C. Accepting T1 as being of African
origin, this result indicates prehistoric
African–Iberian contacts
and lends support to archaeological
finds linking early African and Iberian
cultures. We also found a wild
ox haplotype in the Iberian Bronze
Age sample, reflecting local hybridization
or backcrossing or that
aurochs were hunted by these farming
cultures.