20.08.2015 Views

Bien

Les oiseaux de Poussan - Ville de Poussan

Les oiseaux de Poussan - Ville de Poussan

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Bien</strong> entendu, pour réaliser ce secondnuméro sur les oiseaux de Poussan,nous avons confié à nouveau à M.Jacques Bougard, poussannais et membreactif de la Ligue de Protection des Oiseaux(LPO) de l’Hérault ainsi qu’a PierreMaigre (le Président) le soin de nous parlerde ces oiseaux.Pour les oiseaux dits “utiles” ou “nuisibles”,c’est effectivement en fonction deleur impact sur les activités humainesqu’ils ont été classés ainsi. Pierre Maigrenous le rappelle si bien que, même dans ladescription des oiseaux “dérangeants” ilne peut s’empêcher de faire valoir leursqualités.Concernant la pie-grièche à poitrine rose,cet oiseau n’a plus de secret pour JacquesBougard, d’autant plus que Poussandevient le dernier “bastion de résistance”pour cet oiseau attachant.Le premier numéro sur les oiseaux dePoussan a suscité un intérêt certain chezles poussannais pour ces volatiles avec quinous cohabitons toute l’année, et peutêtreaussi des vocations. J’espère en toutcas que ce second numéro générera desactions plus concrète avec les plus jeunescomme avec les séniors : visites in situ auxMoulières, en garrigue, exposés, conférences,présentations audio-visuelles d’espèces...Enfin, à l’heure du développement durable,de l’agenda 21, et autres actions enfaveur de l’environnement que laMunicipalité souhaite intensifier, je citeraiPierre Maigre, Président de la LPO del’Hérault : “L’oiseau exprime la liberté,conserve une part de mystère, et représenteégalement un bio-indicateur remarquablesur la qualité de l’environnement.”Robert MASAu printemps 2007, nous vousavions présenté quelques-uns desplus beaux oiseaux qui, desMoulières jusqu’à nosgarrigues, constituentune de nos richessespatrimoniales.Nous vous avions annoncéaussi une suite qui aborderaitd’une part les oiseaux dits “nuisibles”,envahissants ou dérangeantset, d’autre part la fameuse Piegriècheà poitrine rose ci-contrequi, a contrario, est une espèceprotégée en voie de disparitiondont la majeure partiede la population françaiseniche à Poussan.Si ce supplément vous a donné enviede mieux connaître les oiseaux,Jacques BOUGARDse tient à votre disposition pour vous fairepartager sa passion. Vous pouvez le joindreà Poussan au 04-67-74-23-97.Ligue de Protection des Oiseaux de l'Héraultles Lierles n°60 – 34110 FRONTIGNANTéléphone 04-67-48-06-59supplément au Bulletin Municipal de Poussan “Côté Village” N° 17 - été 2008


Des oiseaux pouvant poser problèmesEn ce qui concerne la classification des espèces animales la notion «utile» et de «nuisible» n’est généralementpas admise par les scientifiques et appartiennent au passé. En effet, une espèce peut porter préjudiceà certaines activités humaines ou à certains composants de la biodiversité (faune ou flore) à unepériode donnée de l’année et avoir un impact inverse à une autre saison. Il s’agit donc tout simplementdu respect d’un équilibre et du seuil de tolérance que l’on peut avoir en présence d’un comportementdonné. Nous vous présentons ici quelques unes de ces espèces d’oiseaux pouvant poser problème.Le Goéland leucophéereconnaissables à leur ventre blanchâtre contrastantavec le dos, les ailes et le cou couleur de suie.Piscivore, il se nourrit de poissons qu’il capture ennageant sous l’eau et sa consommation quotidienne estde l’ordre de 400 à 450 grammes.Sa spécialisation le rend indésirable sur les piscicultureset des opérations de limitation des effectifs sontentreprises depuis quelques années par des gardesassermentés.En Méditerranée, un cousin plus petit, le Cormoranhuppé, vit sur les ilôts rocheux. Préférant le grandlarge, il fréquente moins le littoral et pénètre rarementà l’intérieur des terres.Grand oiseau (1,30 m d’envergure) d’une familleregroupant les Goélands et les Mouettes, ce magnifiqueoiseau a su profiter des activités humaines et seseffectifs ont fortement augmenté à partir de la moitiédu XX° siècle. Il sait tirer profit de toutes les opportunitésse présentant à lui : dépôts d’ordures ménagères,déchets divers, poissons morts, mais est volontiers prédateur,capturant un oiseau en plein vol, pillant lesoeufs ou les poussins d’un nid, voire se nourrissant dereptiles et d’insectes prélevés en garrigue.Depuis quelques années, cet effronté a même décidé des’établir en pleine ville nichant sur les toits desimmeubles au grand dam des habitants dont les nuitssont troublées par des cris incessants.Protégé par la Loi, il peut toutefois faire l’objet d’opérationsde contrôle des populations dûment encadrées.Malgré tout, le Goéland leucophée reste un oiseausplendide indissociable de nos paysages côtiers. Sonvol et une invitation au voyage et il garde toute sa placedans notre région.Le Grand Cormoran<strong>Bien</strong> que ne nichant pas dans notre région, sa noiresilhouette est bien connue de tous ceux qui fréquententle bord de mer, les étangs et les rivières. Natif decontrées plus nordiques, il arrive chez nous dans lecourant de l’été et en début d’automne pour y passer lamauvaise saison. Les jeunes sont alors facilementL’Etourneau sansonnetL’automne venu, nos campagnes sont sillonnées pard’impressionnants groupes d’étourneaux dont les volsacrobatiques animent le ciel. A la recherche de nourriture,ils s’abattent sur les vignes et les oliveraies pour ymanger les fruits les plus mûrs, suscitant le courrouxdes propriétaires lésés. Originaires d’Europe centraleet des Pays scandinaves, ils ont choisi de passer l’hiverchez nous, loin de leurs contrées d’origine où la neigeet le gel rendent la vie difficile et qu’ils rejoindront enMars-Avril.Chanteur averti, l’Etourneau possède un talent d’imitateurhors pair et, peu avare en la matière, pousse saritournelle à longueur de journée.Depuis quelques décennies, des couples d’Etourneauxont colonisé les basses plaines jusqu’au littoral et ynichent à la faveur d’une cavité, dans un arbre, un mur,voire sous les tuiles d’un toit ou même dans un tuyaumétallique.A cette époque, notre oiseau est essentiellement insectivoreet apporte sans relâche à ses poussins vers, sauterelleset chenilles.Chassé, il n’en demeure pas moins un oiseau communet facile à observer qui ne fuit pas la présence del’homme.Dans nos contrées méridionales, un autre étourneau,beaucoup plus rare, vit également : l’Etourneau unicoloremais ses couples sont surtout cantonnés prés dulittoral et sa biologie est moins connue des naturalistes.


La Pie bavardeToute le monde connaît le plumage bicole de la Pie qui,vue de près, nous révèle des nuances de bleu, vert etorange dignes d’un oiseau exotique.Intelligente, curieuse voire effrontée , la Pie n’en restepas moins farouche et prompte à s’envoler à la moindrealerte et au moindre mouvement jugé inquiétant.Cette espèce vit volontiers à proximité de l’Homme etde récentes études ont clairement démontré que sespopulations étaient en baisse sensible en pleine campagnetout en augmentant prés des habitations, villes etvillages.La Pie est omnivore. Elle consomme tout ce qui se présenteà elle, déchets alimentaires, charognes , fruits ,graines et végétaux. Au printemps, elle ne dédaigne pasquelques œufs et poussins mais les méfaits qui lui sontattribués sont souvent exagérés. Elle est la proie denombreux prédateurs (carnassiers ou rapaces) et uncoucou, le Coucou-geai, s’est même spécialisé en parasitantson nid et lui laissant le soins d’élever ses proprespoussin.Le Pigeon biset et la tourterelle turqueLe pigeon biset ne se rencontre plus que rarement dansles falaises de notre Pays à tel point que l’on oubliesouvent qu’il y était jadis présent. Il a, depuis longtemps,colonisé nos villes et villages pour en devenirun des oiseaux les plus familiers. Il se nourrit de graineset de végétaux divers (de miettes de pain généreusementmises à disposition par des habitants).Il a été rejoint, ces dernières années, par la Tourterelleturque qui est arrivée en France au début des annéessoixante et qui s’y est bien acclimatée.Ces deux oiseaux vivent au voisinage de l’Homme maisleur prolifération peut engendrer des problèmes d’hygièneet de salubrité publique. Dans certaines villes,plutôt que de les capturer et détruire les Pigeons, onpréfère leur installer des pigeonniers permettant decontrôler leur reproduction et de limiter les effectifs…Leurs cousins sauvages, le Pigeon ramier et laTourterelle des bois ont choisi de rester dans la campagneet les bois.L’HirondelleSous ce vocable familier, nous regrouperons deux espèces,l’Hirondelle rustique qui niche à l’intérieur desbâtiments et l’Hirondelle de fenêtre qui établit son nidsous une corniche, un toit ou un balcon.Insectivore, l’Hirondelle «annonciatrice du printemps»a longtemps bénéficié de la sympathie et de laprotection des hommes.Pourtant, depuis quelques années, à l’occasion d’unravalement de façade ou tout simplement pour éviterles inévitables salissures dues aux déjections des poussins,de nombreux nids sont détruits et les populationsd’hirondelles chutent. Victime de l’aménagement denos chemins et d’une sécheresse devenant chaqueannée plus sévère, elle rencontre des difficultés pourrécolter la boue nécessaire à la construction de son nid.La destruction volontaire des nids est répréhensiblesur le plan moral, mais également condamnée par laLoi qui juge sévèrement ses auteurs.En fait, il suffit de placer une planchette en bois sousles nids pour éviter les inconvénients d’une cohabitation«salissante» tout en préservant une espèce quinous enchantera par son vol gracieux et son gazouillisincessant.Trois autres espèces d’hirondelles vivent dans notrePays : l’Hirondelle des rochers qui fréquente les falaises,l’Hirondelle de rivage qui creuse un terrier dansdes sablières et l’Hirondelle rousseline qui s’installesous les ponts mais aucune d’entre elles n’habitePoussan.


La pie-grièche à poitrine rose, un patrimoine exceptionnelQuatre espèces de pies-grièches fréquentent le Languedoc :La pie-grièche à tête rousse, visiteuse d'été, est remarquablepar sa tête brun-roux et son plumage très contrasté noir etblanc. Peu nombreuse, elle niche à Poussan.La pie-grièche écorcheur, visiteuse d'été, a le dos brun, elleempale ses proies sur des épines pour se constituer des gardes-manger.Elle ne niche pas à Poussan mais plus en altitudedans l'arrière-pays héraultais.La pie-grièche méridionale est sédentaire. C'est la plusgrande (26cm), elle a le ventre et la poitrine blanc ocré et ledos gris. Quelques individus vivent à Poussan.La pie-grièche à poitrine rose, visiteuse d'été, niche àPoussan.La pie-grièche à poitrine rose, un petit oiseau de caractèreComme toutes les pies-grièches, la pie-grièche à poitrinerose possède un bandeau noir traversant l'oeil, mais il estchez elle beaucoup plus large, recouvrant largement le front.Sa poitrine est légèrement rosée, le dos et la tête gris bleuté,les ailes longues et arrondies sont noires avec une largebande alaire blanche, la queue assez longue, noire et bordéede blanc.Comme toutes les pies-grièches, elle possède un bec noirlégèrement crochu,trahissant soncomportement proche de celui desrapaces. Elle ne possède cependantpas de serres et ses pattes sont cellesd'un passereau.Elle mesure 21cm pour une envergurede 35cm. Plus grande qu'unemésange mais plus petite qu'unmerle, elle pèse 60gr. Son chant, unespèce de gazouillis, est peu audible.La pie-grièche à poitrine rose aimeles contrées chaudesLa pie-grièche à poitrine rose senourrit exclusivement de gros insectes(sauterelles,hannetons,papillons...)qu'elle capture au sol ou envol.Comme les rapaces elle chasse à l'affûtse perchant pour guetter ses proies sur des buissons secs,des piquets de vigne, des fils électriques, au sommet desgrands arbres où elle niche.Elle se cantonne dans les milieux ouverts parsemés d'arbres.Elle affectionne la proximité des vignes, des cultures, desvergers et des friches surtout, car riches en insectes.Dès son retour d'Afrique à la mi-mai la pie-grièche à poitrinerose entame sa reproduction.Rapidement les couples se forment et construisent leurs nidsdans le haut de grands arbres. Chez nous c'est essentiellementdans des platanes bordant nos routes où elles s'installenten petites colonies lâches.Le nid est fait d'herbes vertes, de feuilles et de rameaux frais.L'intérieur s'habille de crin et de petites plumes. Il estconstruit sur une fourche de branche ou contre le tronc del'arbre.La femelle pond 4 à 7 oeufs entre la mi-mai et la mi-juin. Ilfaudra 15 jours pour que les oeufs éclosent et 15 autres jourspour que les poussins s'envolent. Cela va assez vite, il faudravite repartir pour le long voyage de retour.Agressive, la femelle n'hésite pas à repousser par une attaquedirecte une buse ou un milan noir, pesant 20 fois plusqu'elle, qui survole l'arbre où elle élève ses poussins. Etceux-ci décampent.A la mi-juillet, après l'envol des poussins, parents et jeuness'éloignent des lieux de reproduction, se dispersant pourchercher leur nourriture en tous lieux et commençant deprendre la direction de leur migration de retour versl'Afrique.La pie-grièche à poitrine rose descend très au sud del'AfriqueLa pie-grièche à poitrine rose va rejoindre les gros contingentsde son espèce qui se reproduisent dans la région desBalkans et en Asie Occidentale.Les pies-grièches à poitrine rose vont descendre par la Grèceet l'est africain vers leurs quartiers d'hiver qui se situent àl'extrême sud de l'Afrique au Bostwana, en Namibie, auZimbabwe et en Afrique du sud.Et il faut ainsi s'imaginer que ces petits oiseaux qui sontvenus nicher chez nous vont parcourir plus de 10.000kmpour aller passer l'hiver au chaud et y trouver les insectesque produit l'été austral.Au prochain printemps, ils feront le parcours inverse.Une population en forte régressionSi le gros des effectifs se situe en Europe de l'est et en Asieoccidentale,la pie-grièche à poitrine rose était égalementprésente il y a 100 ans depuis le Nord-Est de l'Espagnejusqu'au Nord-Est de la France ainsi qu'en Allemagne.A la fin de la Seconde GuerreMondiale, l'aire de répartition étaitréduite de moitié et depuis l'An2000 seule une cinquantaine decouples nicheurs subsistent entrel'Espagne et le Midi de la France. Lamenace d'une disparition totale denos contrées est possible à courtterme.Les causes de ce déclin catastrophiquesemblent être une série d'étésfrais et humides au XX° siècle etsurtout le développement de l'agricultureindustrielle et l'emploi despesticides qui l'accompagnent.Par ailleurs, l'emploi massif deDDT pour protéger les récoltes desinvasions d'insectes comme les criquets,en Afrique, contribue à ladiminution de l'espèce (et ce n'est pas la seule) sur les cheminsde sa migration et dans ses contrées d'hivernage.Poussan, bastion de résistance de la pie-grièche à poitrineroseEn Espagne (Catalogne) l'effectif ne cesse de se réduire pourdescendre en 2007 en-dessous de 10 couples nicheurs.En France, deux îlots de résistance subsistent depuis l'An2000. L'un dans la Basse-Plaine de l'Aude, l'autre dansl'Ouest de Montpellier (en fait sur les communes deCournonsec, Gigean, Montbazin, Poussan, Villeveyrac etSaint-Pargoire).En 2004, avec seulement 18 couples nicheurs recensés, l'effectifest descendu au plus bas et l'extinction fût redoutée.Mais il est un peu remonté depuis. Ainsi en 2007 ce sont 36couples qui ont été recencés dont 18 pour notre secteur del'Ouest de Montpellier.Or,sur ces 18 couples,12 ont niché sur la seule commune dePoussan.Cette présence prédominante à Poussan se vérifie depuis 12années de suivi de l'espèce dans le secteur,désignant notrecommune comme un haut lieu de résistance de cette espècetrès menacée.Ainsi la Commune de Poussan possède en la fidèle fréquentationde la pie-grièche à poitrine rose une richesse patrimonialenaturelle exceptionnelle qui doit en faire sa fierté maisaussi l'engager à se soucier de sa protection par le maintiende ses habitats et d'un environnement favorable.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!