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Quand les lieux ont une âme …

Espaces séminaires et événements - Réunir

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Espaces séminaires et événements<strong>Quand</strong> <strong>les</strong> <strong>lieux</strong><strong>ont</strong> <strong>une</strong> <strong>âme</strong> <strong>…</strong>Qu’est-ce qui fait l’<strong>âme</strong> d’un lieu ? Par quellemagie certains établissements, hôtels, centres deconférence, monuments ou simple bâtisse parlentdavantage à nos cœurs que d’autres ? Parce qu’ils<strong>ont</strong> chacun <strong>une</strong> histoire particulière à nous rac<strong>ont</strong>er.Le Guide Réunir sous le bras, notre journaliste aenquêté. Sans état d’<strong>âme</strong>.Par Jean-Char<strong>les</strong> Fauque


L’Abbaye de Royaum<strong>ont</strong>.© Carole-Paris


Destination“Objets inanimés, avez-vous donc <strong>une</strong> <strong>âme</strong> ? »Inutile de lire le (long) poème de Lamartinepour avoir la réponse car chacun sait bienqu’il est des objets d<strong>ont</strong> l’<strong>âme</strong> « s’attache ànotre <strong>âme</strong> et la force d’aimer ». De même des<strong>lieux</strong> : leur <strong>âme</strong>, bien souvent, dès la première visite, nous« parle », nous émeut, nous enchante. C’est pourquoi,outre le confort, <strong>les</strong> équipements, l’accessibilité, l’endroitoù ils se trouvent est un des atouts majeurs de la réussited’un séminaire, d’un événement, d’<strong>une</strong> réunion d’entreprise.Comment découvrir des <strong>lieux</strong> qui <strong>ont</strong> <strong>une</strong> <strong>âme</strong> ? Aquoi tient-elle ? A la situation, bien sûr : l’environnementest sans c<strong>ont</strong>exte un facteur déterminant pour le succèsd’<strong>une</strong> réunion. L’architecture, aussi : le premier des BeauxArts n’a-t-il pas pour objectif de dessiner notre cadre devie ? Elle participera grandement à la qualité de la concentration,de la réflexion, de la convivialité. L’Histoire,également, l’ancienne comme la c<strong>ont</strong>emporaine, apporteà un site un supplément d’<strong>âme</strong>. Ce n’est pas seulementparce qu’ils offrent de vastes volumes que tant de châteauxs<strong>ont</strong> devenus des <strong>lieux</strong> de réunion : c’est égalementparce qu’il y souffle un esprit que ne possèdent pas <strong>les</strong><strong>lieux</strong> vierges de tout passé. La grande Histoire y participeet aussi la petite, cel<strong>les</strong> de anecdotes, des potins, des« people » d’hier et d’aujourd’hui. Pour preuve, l’ouvrageque vient de publier le Grand Hôtel et Spa de Gérardmerà l’occasion de son 150 e anniversaire. Il retrace l’histoirede l’établissement, ponctuée de souvenirs, de portraits etde documents.L’<strong>âme</strong> spirituelle ou symbolique trouve sa place dans <strong>les</strong><strong>lieux</strong> chargés d’histoire, comme <strong>les</strong> temp<strong>les</strong>, mystiquesbien sûr, mais également sportifs, œnologiques, gastronomiquesou ceux de la culture, de la littérature. En fait, il ya <strong>âme</strong> dans tous <strong>les</strong> <strong>lieux</strong> marqués par l’homme, l’hommed’aujourd’hui comme celui d’hier, l’homme d’ici commecelui de là-bas, l’homme heureux comme celui dans lemalheur, l’homme créateur ou spectateur, laborieux ouhédoniste, exceptionnel ou simplement comme toutle monde. L’<strong>âme</strong> d’un lieu, c’est la renc<strong>ont</strong>re de ceshumains, vivants ou disparus, présents ou suggérés, célèbresou oubliés. Voici quelques <strong>une</strong>s de ces renc<strong>ont</strong>res.Vous pouvez en faire bien d’autres en feuilletant le GuideL’hôtel Beau-Rivage Palace mélangehabilement histoire ancienne et nouveautéshight techBeau-Rivage Palace,l’intemporalité de l’<strong>âme</strong>En passant la porte du Beau-Rivage Palace à Lausanne, on change d’univers.De dimension plutôt. On passe d’un coup dans l’intemporalité : plusqu’ailleurs, plus qu’autrement, on est projeté au dehors du temps, à l’abrid’aujourd’hui qui file si vite<strong>…</strong> Le décor, bien sûr, y est pour beaucoup, délicieusementXIX e , luxueusement préservé, mais aussi <strong>les</strong> toi<strong>les</strong> de maîtreset <strong>les</strong> moulures des plafonds des espaces de détente, la dénomination dessalons (Elysée, Hermitage, Olympique<strong>…</strong>), celle des suites (Napoléon III, ArtDéco, Impériale<strong>…</strong>), l’efficacité des sal<strong>les</strong> de séminaires high-tech, où ses<strong>ont</strong> tenues nombre de conférences européennes ou de débats de sociétésc<strong>ont</strong>emporaines. C’est toute l’<strong>âme</strong> suisse qui se reflète ici, sa tradition deconfort, de haute confidentialité, sa stabilité, sa calme douceur, entre lacet m<strong>ont</strong>agne.Réunir ou en vous connectant sur www.reunir.compour lire la présentation que <strong>les</strong> établissements f<strong>ont</strong>d’eux-mêmes.L’<strong>âme</strong> industrieuseOn se réunit d’abord pour travailler. Il est donc logiqueque <strong>les</strong> organisateurs de réunions professionnel<strong>les</strong> recherchentdes <strong>lieux</strong> à l’<strong>âme</strong> laborieuse. Ils la sentir<strong>ont</strong> vibrer,par exemple, à l’Hôtel de la Corderie Royale, à Rochefort-sur-Mer.On doit cette noble bâtisse du XVI e siècleà Colbert. Un ministre qui se frottait <strong>les</strong> mains quand ilétait surchargé de travail<strong>…</strong> Quelle <strong>âme</strong> plus laborieusepourrait-on trouver pour inspirer un séminaire ?On peut préférer des industries plus récentes. Pour faireprendre de la hauteur à vos projets, présentez-<strong>les</strong> au premierétage de la Tour Eiffel dans la salle Gustave Eiffel,un industriel qui ne manquait pas d’idées. Tout comme32 - Réunir n°69


L’avisdes prosPaule Taillepierre,Paule Taillepierre Organisation“Des <strong>lieux</strong> construitsavec beaucoup d’amour”Les <strong>lieux</strong> qui <strong>ont</strong> <strong>une</strong> <strong>âme</strong> <strong>ont</strong> été construits avecbeaucoup d’amour, ou bien <strong>ont</strong> été l’objet de beaucoupde souffrance. On le sent, il se passe quelque chose,on sent qu’il y a eu un passé<strong>…</strong> C’est à nous alors defaire ressentir à nos clients ce que nous avons ressentinous-mêmes, le même coup de cœur. C’est à nous defaire en sorte que dans ces <strong>lieux</strong> d’exception que nousavons eu la chance de découvrir, nos hôtes se sententchez eux, qu’ils puissent en profiter en se disant : « çaexiste, cela, dans Paris ? Comment ai-je pu poussercette porte ? »Flore de Williencourt,Agence Etats d’Art“ Une trace humaine ”La Conciergerie aurait beaucoup moins d’<strong>âme</strong> sielle n’avait pas accueilli le Roi de France et la ReineMarie-Antoinette. Il y a dans <strong>les</strong> Musées des collectionsqui touchent plus que d’autres <strong>les</strong> visiteurs. Ainsi,au Musée Nissim de Camondo ou dans la maison deVictor Hugo, où en plus de l’aspect historique, on al’impression d’être chez quelqu’un, de pénétrer <strong>une</strong> viepersonnelle. Le succès du Musée d’Orsay n’est pas dûseulement à ses collections, mais au fait que c’étaitautrefois <strong>une</strong> gare, qu’il y a <strong>une</strong> trace humaine.l’architecte Ledoux, qui bâtit <strong>les</strong> Salines Roya<strong>les</strong>, à Arc-et-Senan, <strong>une</strong> cité idéale entièrement consacrée au labeur.Toute architecture, avant de devenir classique, fut moderne,et aux bâtisses bien nées, la valeur n’attend pasle nombre des années. <strong>Quand</strong> Monsieur Mollard, arrivéd’Alsace trente ans auparavant sur sa charrette, fitconstruire en 1895 la célèbre brasserie parisienne parNiemans, l’architecte qui avait réalisé le Moulin Rougeet le Negresco à Nice, il ne se doutait pas que l’établissementserait aujourd’hui classé monument historique.Il était alors d’<strong>une</strong> modernité folle. Tout comme, en1895, l’était le Château de Riell, nid d’aigle dans le payscatalan, véritable folie baroque romantico-gothique.Inutile cependant d’attendre que <strong>les</strong> années passent pourposséder <strong>une</strong> <strong>âme</strong> : il est des architectures modernes quien s<strong>ont</strong> habitées dès le premier jour. Le Centre de Congrèsdu World Trade Center de Grenoble, l’Espace 56,Erik Jansen,Dolce La Hulpe, Bruxel<strong>les</strong>“L’<strong>âme</strong>, c’est le travaild’<strong>une</strong> équipe”Ce qui fait l’<strong>âme</strong> d’un lieu,c’est un mélange debeaucoup de choses : sonarchitecture, bien sûr,son emplacement aussi,mais je crois surtoutque ce s<strong>ont</strong> <strong>les</strong> êtreshumains qui y travaillent. Ici, toute l’équipe affirmel’<strong>âme</strong> qui existe dans le bâtiment. Il y a <strong>une</strong> superbeentente entre tous <strong>les</strong> membres du personnel, qui faitque sp<strong>ont</strong>anément, ils se prêtent la main, f<strong>ont</strong> preuve àtout instant de gentil<strong>les</strong>se et de flexibilité. Cela crée <strong>une</strong>sprit positif, apporte de l’<strong>âme</strong> au lieu. Les entreprisesy s<strong>ont</strong> sensib<strong>les</strong> et nous le disent.Réunir n°69 - 33


DestinationLe Château de Mazan où rôdel’<strong>âme</strong> du Marquis de Sade“L’<strong>âme</strong> n’est pas <strong>une</strong> définition mais un esprit”Dolce La Hulpe Bruxel<strong>les</strong>,l’<strong>âme</strong> futuristeEn 1973, la société IBM fait construire à proximité de Bruxel<strong>les</strong> par l’architectedanois Jorgen Bo un immense centre de conférences. Lignessobres, matériaux épurés, vastes plateaux sans la moindre colonne, largesouvertures sur la nature environnante, dans le plus pur style des campusaméricains, valent aux bâtiments d’être classés. <strong>Quand</strong> le géant de l’informatiqueabandonne <strong>les</strong> <strong>lieux</strong>, en 2005, le site est transformé en un luxueuxhôtel dédié au business et au tourisme, dans le respect de son architecturetypique des années 70 : le Dolce La Hulpe. L’<strong>âme</strong> du lieu est née ici duc<strong>ont</strong>raste entre un proche passé qui paraît déjà si loin, celui des débuts del’informatique, et un avenir ouvert sur tous <strong>les</strong> possib<strong>les</strong>.au 56 e étage de la Tour M<strong>ont</strong>parnasse, l’Hôtel PalaisStéphanie à Cannes, à l’emplacement de l’ancien palaisdes festivals, le Riviera Marriott Hôtel à Monaco, l’HôtelBarrière Lille, dernier fleuron du Groupe Lucien Barrière,le Dolce La Hulpe à Bruxel<strong>les</strong>, ancien siège européen dela société IBM, en s<strong>ont</strong> quelques exemp<strong>les</strong>. Parfois, c’esten se transformant que <strong>les</strong> <strong>lieux</strong> révèlent leur <strong>âme</strong> : frichesindustriel<strong>les</strong> devenues hôtels ou centre de conférences,comme <strong>les</strong> Docks de Paris à Saint-Denis-la-Plaine, ou leCentre des Congrès de Saint-Etienne, sur l’ancien site deManufrance. Paule Taillepierre, qui dirige Paule TaillepierreOrganisation, caresse le projet de transformer <strong>une</strong>ancienne usine le long de la voie de chemin de fer de lapetite ceinture, aux Batignol<strong>les</strong> : « il y a un côté industrielqui donne <strong>une</strong> <strong>âme</strong> à ces <strong>lieux</strong>. J’en suis tombée littéralementamoureuse<strong>…</strong> » rac<strong>ont</strong>e-t-elle.L’esprit sportifPour certains, le sport est un travail et pour beaucoup,le travail est un sport. Se réunir dans <strong>une</strong> arène où résonnentencore <strong>les</strong> clameurs des jeux est un excellentstimulant pour développer l’esprit de compétition et<strong>les</strong> stratégies gagnantes. Vous n’avez que l’embarras duchoix : le Stade de France, mythique, avec son vasteamphithéâtre, son auditorium et ses nombreuses sal<strong>les</strong>de réunion ; le légendaire temple du tennis, RollandGarros, et son ambiance si particulière ; plus intime, LaFaisanderie, restaurant du Stade Français, dans le parc deSaint-Cloud. A l’Hippodrome Paris-Vincennes, l’<strong>âme</strong> des<strong>lieux</strong> risque de vous entraîner dans l’enfer<strong>…</strong> du jeu, mais34 - Réunir n°69


Hôtel Lutetia,100 ans d’<strong>âme</strong>Rien d’étonnant à ce qu’Albert Cohen ait écrit son chefd’œuvre, Belle du Seigneur, dans <strong>une</strong> chambre du Lutetia :au cœur de Saint-Germain-des-Prés à Paris, l’<strong>âme</strong> desartistes ne peut que s’épanouir<strong>…</strong> Ils furent nombreux ày séjourner : André Gide, James Joyce, Samuel Beckett,Saint-Exupéry, André Malraux, et <strong>les</strong> peintres Picasso etMatisse. Pourtant, à l’origine, il y a 100 ans, le Lutetia avaitplutôt <strong>une</strong> vocation marchande : Monsieur Boucicaut,propriétaire du Bon Marché, l’avait fait construire pouraccueillir ses clients de province. L’<strong>âme</strong> des <strong>lieux</strong> tientsans doute, outre aux souvenirs, au décor Art Déco (le Lutetiafut le premier hôtel de ce style à Paris), aux œuvresd’Arman, de César, de Chemiakin, qui y s<strong>ont</strong> exposées enpermanence. A moins que ce ne soit dû au fait qu’EddyMitchell a célébré le bar de l’hôtel dans <strong>une</strong> de ses chansonsou que ce soit là que le Général de Gaulle ait passésa nuit de noces : <strong>une</strong> certaine idée de la France<strong>…</strong>quel spectacle, à l’heure des paris en ligne ! Un rien élitiste– mais c’est aussi pour cela qu’on l’apprécie –, le golfattire toujours beaucoup d’entreprises : tapez « golf » surwww.reunir.com, pas moins de 508 établissements vousproposent greens et fairways<strong>…</strong>L’<strong>âme</strong> des poètes« Longtemps après que <strong>les</strong> poètes <strong>ont</strong> disparu, chantait Char<strong>les</strong>Trenet, leurs chansons courent encore dans <strong>les</strong> rues<strong>…</strong> »et leur <strong>âme</strong>, immortelle selon l’Académie, imprègne toujours<strong>les</strong> <strong>lieux</strong> où ils <strong>ont</strong> créé. Y recevoir ses hôtes, collaborateurs,partenaires, clients, c’est pour <strong>une</strong> entreprise, leurfaire cadeau d’un moment privilégié, à la fois prestigieuxet intimiste, sortir du quotidien. Du Musée Victor Hugo,place des Vosges à Paris, au Château de Champlâtreux àLuzarches dans le Val d’Oise où vécurent Châteaubriandet la poétesse Anna de Noail<strong>les</strong>, du Dormeur du Val, àCharleville-Mézières, d’où l’on part en balade sur <strong>les</strong>traces d’Arthur Rimbaud, au Château de Mazan, aupied du M<strong>ont</strong> Ventoux, où rôde l’<strong>âme</strong> sulfureuse duMarquis de Sade, c’est partout partager l’émotion rarede découvrir ensemble un décor où se joua le mystère dela création. Si vous souhaitez qu’un véritable décor doted’un supplément d’<strong>âme</strong> votre réunion, m<strong>ont</strong>ez sur scèneau théâtre Athénée Louis Jouvet, square de l’Opéra, <strong>une</strong>des plus bel<strong>les</strong> sal<strong>les</strong> à l’italienne de Paris, au théâtre de laCité Universitaire Internationale ou dans la somptueusesalle de l’hôtel Le Plaza à Bruxel<strong>les</strong>. A moins que vousn’ayez gardé la nostalgie du musette, des matches de boxeet choisissiez l’<strong>une</strong> des deux sal<strong>les</strong> Wagram, à deux pas del’Etoile, fleurons du groupe Eurosites, leader de la locationde sal<strong>les</strong> en France.L’<strong>âme</strong> créativeLes peintres aussi s<strong>ont</strong> des poètes. Dans leurs <strong>lieux</strong> préférés,<strong>les</strong> réunions d’entreprise peuvent atteindre au chefd’œuvre, ou du moins s’assurer d’<strong>une</strong> bonne cote auprèsde leurs participants. L’agence événementielle parisienneRéunir n°69 - 35


DestinationEtat d’Arts organise par exemple un rallye culturel à traversle Musée du Louvre, ou <strong>une</strong> soirée dans <strong>une</strong> galeried’art moderne ou c<strong>ont</strong>emporain, dans la boutique d’unantiquaire ou <strong>les</strong> salons d’un commissaire priseur. Un peude beauté dans un monde d’efficacité vous fait un tempschanger d’air. Comme de se demander, en dînant à LaBonne Franquette à M<strong>ont</strong>martre (l’ancien Aux Billardsde Bois), si l’on ne s’assoit pas à la place où s’installaientPissaro, Sisley, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Renoir, ouVan Gogh, lorsqu’il peignait ici son célèbre tableau LaGuinguette. Au Château de Villiers-le-Mahieu dans <strong>les</strong>Yvelines, l’<strong>âme</strong> de Bernard Buffet, qui y résida, parcourtencore <strong>les</strong> sal<strong>les</strong> de l’ancienne forteresse. Dans <strong>les</strong> salonsdu Pré Catelan, un pavillon Napoléon III dans le Boisde Boulogne, on admire des dessins de Caran d’Ache etdes sculptures de Badin. La Villa des Impressionnistes, àBougival, est bien sûr décorée d’œuvres d’artistes de cetteécole, qui avaient fait la renommée de ce coin des bordsde Seine. Universel, l’art peut aussi être dépaysant : lorsd’<strong>une</strong> conférence au Musée Dapper, à cinq minutes del’Etoile, consacré à l’art africain subsaharien, <strong>les</strong> esprits dela forêt vous entraîner<strong>ont</strong> dans un voyage inspiré<strong>…</strong>Le goût de l’<strong>âme</strong>Certes, l’<strong>âme</strong> est immatérielle et échappe à l’empire dessens. Quoi que<strong>…</strong> l’<strong>âme</strong> ne se réfugie-t-elle pas parfois làoù on ne l’attend pas : dans nos assiettes ? La grande cuisineouvre sans c<strong>ont</strong>este <strong>les</strong> portes du paradis, et il est dessal<strong>les</strong> à manger où l’on déguste pieusement des mets plusspirituels que simplement alimentaires. On sait bien que<strong>les</strong> <strong>âme</strong>s s’envolent dans<strong>les</strong> étoi<strong>les</strong>, et d’abord danscel<strong>les</strong> que décerne le Guide”Rouge. Ils ne manquentpas, <strong>les</strong> restaurants étoilésqui accueillent séminaireset comités de direction.Dans d’autres <strong>lieux</strong>, c’est l’<strong>âme</strong> du vin qui imprègne <strong>les</strong>murs, ce vin qui (avec modération, bien entendu) délie <strong>les</strong>langues et favorise <strong>les</strong> c<strong>ont</strong>acts. Au Musée du Vin, dans le16 e arrondissement parisien, on se recueille dans <strong>les</strong> sal<strong>les</strong>voûtées des anciens celliers du Couvent de Passy parmides objets témoins de l’histoire de la vigne et du vin enFrance. A Paris encore, dans le nouveau quartier de Bercy,flottent <strong>les</strong> effluves de l’ancienne Halle aux Vins. C’estsans doute pourquoi nombre d’établissements accueillantséminaires et conventions s’y s<strong>ont</strong> installés. S’il est un vinqui a <strong>une</strong> <strong>âme</strong> et l’exprime en pétillant, c’est naturellementle Champagne, inévitable compagnon des fêtes etréceptions. Sabrez-le pour célébrer vos victoires dans <strong>les</strong>caves de la Maison Mercier, à Epernay, ou au Château deFère, dans le vignoble rémois, où plane aussi le souvenirdu Duc Anne de M<strong>ont</strong>morency.“Du secret, un peude mystèreLa Corderie Royaleà Rochefort-sur-Mer.L’<strong>âme</strong> des « people »Si <strong>les</strong> chefs étoilés s<strong>ont</strong> aujourd’hui des stars, <strong>les</strong> stars el<strong>les</strong>aussi confèrent de l’<strong>âme</strong> aux <strong>lieux</strong>. Feuilletez le Livre d’Orde la Cour des Loges, à Lyon, quatre bâtiments Renaissanceentourant <strong>une</strong> cour florentine : Barbara Hendricks,Céline Dion, Clint Eastwood, Johnny Hallyday, Jean Dujardin,Michael Jackson, Patrick Bruel ou Zinedine Zidaney expriment leur gratitude. Nul doute que leur passagey a laissé <strong>une</strong> trace subliminale, et c’est avec respect quel’on foule des moquettes où se s<strong>ont</strong> posés <strong>les</strong> pieds d’ungrand footballeur ou qu’en chantant sous la douche, on seprend un temps pour <strong>une</strong> diva. L’idée n’est pas nouvelle :compter quelques célébrités parmi sa clientèle a toujoursété un atout pour un établissement. Le Négresco à Nice,véritable musée vivant, où Mistinguett organisa <strong>une</strong> mémorablefête pour le mariage de son frère. Le Majestic,le Martinez ou le Carlton à Cannes doivent autant leurréputation mondiale à la renommée des personnalités quiy séjournent qu’à la beauté de leur cadre et la qualité deleurs prestations. Le Lutetia, seul palace de la rive gaucheà Paris, accueille toujours artistes et personnalités quitrouvent la rive droite trop internationale. On rac<strong>ont</strong>eque la reine Marie Antoinette prenait des leçons de pianoà l’Hôtel de Crillon, sur ce qui est devenu la Place de laConcorde à Paris. Les révolutions passent, <strong>les</strong> réputationsrestent<strong>…</strong> Le Château d’Artigny, à M<strong>ont</strong>bazon, dans lavallée de la Loire, est sans doute plus célèbre pour avoir36 - Réunir n°69


Hôtel de Bourgtheroulde,l’<strong>âme</strong> hédonisteBourgtheroulde, dit-on, (prononcez Bourtroud’), avaitété conçu pour le plaisir, au début du XVI e siècle, parGuillaume II Le Roux. Incarnation de la transition entre artgothique et architecture Renaissance, la demeure a subiau cours des sièc<strong>les</strong> de nombreux ravages. Aujourd’huiinscrit à l’inventaire des Monuments Historiques, l’édificeest hors de danger, après trois années de restauration.Sous la houlette de l’architecte lillois Jacques-YvesCouturon, le groupe hôtelier SLIH, qui détient douzeétablissements sur cinq destinations dans le nord dela France et en Belgique, a transformé ce joyau de laRenaissance en l’unique hôtel haut de gamme de lacapitale haut-normande. La performance fut de réaliser<strong>une</strong> rénovation spectaculairement c<strong>ont</strong>emporaine, sansjamais trahir l’<strong>âme</strong> des <strong>lieux</strong>.Réunir n°69 - 37


DestinationSoirée de gala à la Maison duDirecteur aux Salines Roya<strong>les</strong>“L’<strong>âme</strong> se forge dans son rapport à l’Histoire”été édifié par le célèbre parfumeur Coty pour sa maîtresseque par son style néo-XVII e . Le Grand Hôtel du Cap Ferrat,entièrement rénové en 2009 et qui vient de rouvrirson restaurant étoilé, avait été construit en 1908 par laCompagnie Hôtelière des Centres de Tourisme Automobile.Annonçant un engouement pour l’automobile quidurera un siècle, <strong>les</strong> grands du monde d’alors s’y précipitèrent: le président Deschanel, la princesse Louise, laDuchesse d’Argyl, fille de la reine Victoria.Le Trianon Palace, l’<strong>âme</strong> royaleQui ne connaît ce légendaire palace versaillais aujourd’hui centenaire ?Si légendaire qu’il porte désormais la marque tout aussi prestigieuse deshôtels de luxe du groupe Hilton Worldwide : Waldorf Astoria. Son <strong>âme</strong>, leTrianon Palace la doit évidemment à sa situation exceptionnelle, à quelquespas du parc du Château de Versail<strong>les</strong>. Il la doit aussi au talent de sonarchitecte, René Sergent, célèbre pour avoir construit le Plaza Athénée àParis. Il la doit enfin aux souvenirs qu’<strong>ont</strong> laissé des hôtes prestigieux quise nommaient Marcel Proust, Sarah Bernhart, René Lacoste, Sacha Guitryet Yvonne Printemps, durant le tournage de « Si Versail<strong>les</strong> m’était c<strong>ont</strong>é »,ou encore le Duc et la Duchesse de Windsor, qui y passèrent leur l<strong>une</strong> demiel. Si c’était cela, <strong>une</strong> <strong>âme</strong> ? Le mariage de la petite et de la grandehistoire<strong>…</strong>Traces d’<strong>âme</strong>sLà où un événement historique s’est déroulé, l’<strong>âme</strong> de sesacteurs habite toujours <strong>les</strong> <strong>lieux</strong>. C’est notre imagination,peut-être, qui prend alors le pouvoir sur notre raison, maisl’on ressent <strong>une</strong> émotion certaine dans le salon Clémenceaudu Trianon Palace à Versail<strong>les</strong> où fut préparé le traitédu même nom, ou dans ceux du Beau Rivage Palace, àLausanne, où fut signé en 1912 l’accord qui mettait finà la guerre italo-turque et en 1923 le Traité de Lausanne,par Lord Curzon, Poincaré et Mussolini. Trace d’<strong>âme</strong>sencore à l’Hôtel de Bourgtheroulde à Rouen où GuillaumeII Le Roux, conseiller de Louis XII, reçut le cardinalAlexandre de Médicis, ou à l’Hôtel du Palais à Biarritz, cadeaude Napoléon III à l’impératrice Eugénie, ou encoreau Centre International des Congrès du Palais des Papesen Avignon, le plus important palais gothique au mondeoù plus de vingt sal<strong>les</strong> <strong>ont</strong> été le théâtre d’événements deportée universelle. De plus humb<strong>les</strong> <strong>âme</strong>s marquent ausside leur empreinte, parfois douloureuse, des <strong>lieux</strong> où el<strong>les</strong>ne s<strong>ont</strong> plus qu’un souvenir : l’Hermitage Gantois à Lille,anciens hospices de la ville, accueillait depuis 1460 pauvresd’esprit, déshérités et femmes malades. Les religieusesne l’<strong>ont</strong> quitté qu’en 1995 et l’hôtel est aujourd’hui lepremier cinq étoi<strong>les</strong> du Nord de la France. A Tournus, LeRempart est <strong>une</strong> ancienne maison de gardes construiteau XV e siècle sur <strong>les</strong> remparts de la ville. A Lyon, sur la38 - Réunir n°69


colline de Fourvière, à la Villa Florentine, alors « Maisonde la Providence », <strong>les</strong> religieuses accueillaient <strong>les</strong> je<strong>une</strong>sfil<strong>les</strong> pour leur offrir <strong>une</strong> éducation qui leur permettraitde gagner leur vie dans leur vingtième année. On ne ditpas comment.L’<strong>âme</strong> pieuseA propos de Providence, <strong>les</strong> <strong>lieux</strong> dédiés à la prière s<strong>ont</strong>évidemment ceux d<strong>ont</strong> l’<strong>âme</strong> est la plus accessible. Al’Abbaye de Royaum<strong>ont</strong> dans l’Oise, l’esprit souffle soustoutes ses formes : la mémoire de Saint-Louis, <strong>les</strong> prièresdes moines qui y vécurent jusqu’à la Révolution, des religieusesqui au XIX e siècle commencèrent à la restaurer.Aujourd’hui, <strong>les</strong> travaux de la Fondation Royaum<strong>ont</strong>et des créateurs qu’elle accueille expliquent sans doute,outre la beauté des <strong>lieux</strong>, qu’on ne peut y pénétrer sans uncertain recueillement. A l’Abbaye de Talloires, érigée dansson état actuel par <strong>les</strong> moines bénédictins au XVIII e siècle,l’Histoire commence en 866, quand Lothaire II,arrière petit fils de Charlemagne, en fit don à son épouserépudiée. Une forme de pension alimentaire. En Lorraine,l’Abbaye des Prém<strong>ont</strong>rés, à P<strong>ont</strong>-à-Mousson, perpétue,en accueillant séminaires et réunions, la vocationde pôle culturel de l’endroit. Dans la vallée de Chevreuse,l’Abbaye des Vaux de Cernay, fondée au XII e siècle par <strong>les</strong>cisterciens et transformée en vaste demeure par le baron deRothschild, avec son cloître, sa galerie de lecture, sa salle capitulaire,son salon gothique aux immenses cheminées, c<strong>ont</strong>inuede réunir, sous son imposante architecture, <strong>les</strong> tenantsdu travail comme valeur cardinale. L’Abbaye de Morienval,dans la vallée de l’Automne, l’Abbaye du Golf, à Lésigny enSeine et Marne, le Grand Hôtel de So<strong>les</strong>mes, en face de lacélèbre abbaye haut lieu du chant grégorien, l’Hôtel AbbayeEcole de Sorèze, au cœur du triangle Toulouse-Albi-Carcassonne,l’Abbaye Royale de F<strong>ont</strong>evraud, dans le Val de Loire,classée au patrimoine mondial de l’Unesco, témoignent, s’ilen était besoin, que le mot séminaire a quelque chose de spirituel,et que <strong>les</strong> réunions d’entreprises <strong>ont</strong> peut être au fondcomme objectif de <strong>les</strong> doter d’<strong>une</strong> <strong>âme</strong> à <strong>une</strong> époque où l’ona cru un temps que la matière pouvait tout supplanter.Pour en savoir plusPour l’organisation de vos séminaires, retrouvez tous ces <strong>lieux</strong> ainsi quede nombreux sites chargés d’histoire sur www.reunir.comRéunir n°69 - 39

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