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Flux financiers illicites en provenance des pays en développement

Illicit Capital Flight from Developing Countries2002--2006 - Global ...

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13. Le modèle « Hot Money » prés<strong>en</strong>te <strong>des</strong> restrictions importantes au niveau <strong>des</strong> données, surtout pour les <strong>pays</strong><br />

dont la t<strong>en</strong>ue de registres sur les comptes extérieurs laisse à désirer. De 2002 à 2006, près d’une c<strong>en</strong>taine de<br />

<strong>pays</strong> (sur les 146 qui fourniss<strong>en</strong>t au FMI <strong>des</strong> données sur la balance <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts) n’ont fourni aucune donnée<br />

sur les sorties à court terme de capitaux au sein du secteur privé. Compte t<strong>en</strong>u de ces importantes lacunes au<br />

niveau de la transmission de données, il y a fort à parier que les flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong> soi<strong>en</strong>t sous-estimés,<br />

surtout <strong>en</strong> Afrique et au Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t. D’autre part, l’emphase excessive sur l’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> sorties de<br />

capitaux à court terme omet <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t les mouvem<strong>en</strong>ts <strong>illicites</strong> de capitaux à caractère immobilier. Le modèle<br />

Hot Money réagit d’autre part rapidem<strong>en</strong>t face à une crise, qu’elle soit de nature politique ou financière, et aux<br />

att<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> ce qui concerne <strong>des</strong> contrôles plus rigoureux <strong>des</strong> transferts de capitaux ou de la dévaluation <strong>des</strong><br />

devises. Ce modèle est donc très s<strong>en</strong>sible aux événem<strong>en</strong>ts à court terme.<br />

14. Aucun <strong>des</strong> modèles utilisés par les économistes pour estimer les flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong> ne peut t<strong>en</strong>ir compte de<br />

l’impact de la contrebande, ce type de transaction commerciale échappant complètem<strong>en</strong>t aux autorités<br />

douanières et à leurs systèmes d’inscription. La contrebande t<strong>en</strong>d à être répandue <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’écarts<br />

importants au niveau <strong>des</strong> prix transfrontaliers de certaines d<strong>en</strong>rées <strong>en</strong>tre <strong>pays</strong> séparés par une longue frontière<br />

poreuse. Les bénéfices tirés de la contrebande génèr<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong> lorsque les<br />

contrebandiers t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de mettre leurs gains mal acquis à l’abri <strong>des</strong> officiels, même lorsque la contrebande mine<br />

la qualité du commerce bilatéral. Ainsi, la distorsion <strong>des</strong> données commerciales née de la contrebande peut<br />

signaler à tort un flux financier illicite interne alors que c’est l’inverse qui se produit.<br />

15. Le modèle résiduel de la Banque mondiale est sujet à <strong>des</strong> lacunes au niveau <strong>des</strong> données sur l’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t<br />

extérieur <strong>des</strong> <strong>pays</strong> <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t, souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>des</strong> caprices de consignation de l’investissem<strong>en</strong>t direct<br />

étranger au niveau de la valeur de la balance <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts et de la consignation <strong>des</strong> transactions<br />

commerciales (surtout au regard <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s et services). D’autre part, la Banque mondiale semble avoir à sa<br />

disposition plus de données exhaustives sur les <strong>en</strong>cours de la dette extérieure que sur le flux net de la nouvelle<br />

dette. Quoi qu’il <strong>en</strong> soit, les données les plus fiables pour ce modèle concern<strong>en</strong>t sans doute l’évolution <strong>des</strong><br />

<strong>en</strong>cours, une valeur habituellem<strong>en</strong>t calculée par la banque c<strong>en</strong>trale et étroitem<strong>en</strong>t surveillée dans la plupart <strong>des</strong><br />

<strong>pays</strong> <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t.<br />

16. En ce qui concerne les limitations <strong>des</strong> modèles de facturation commerciale frauduleuse, un certain nombre<br />

d’économistes milit<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de l’exclusion de ce modèle <strong>en</strong> matière de flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong>, affirmant que<br />

la sous-facturation <strong>des</strong> exportations et la surfacturation <strong>des</strong> importations ne ressembl<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> aux autres<br />

voies de flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong>. Ainsi, ces économistes affirm<strong>en</strong>t que la facturation frauduleuse est souv<strong>en</strong>t<br />

pratiquée <strong>en</strong> réaction à <strong>des</strong> taxes élevées et qu’elle n’est donc aucunem<strong>en</strong>t liée aux flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong><br />

id<strong>en</strong>tifiés par les autres modèles. Par contre, d’autres économistes ont introduit <strong>des</strong> argum<strong>en</strong>ts convaincants<br />

pour recommander l’inclusion de la facturation frauduleuse, affirmant que le commerce international constitue<br />

une voie propice aux flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong>. Selon eux, exclure la facturation frauduleuse <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drerait une sousestimation<br />

grave <strong>des</strong> flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong> <strong>en</strong> général. Il ne faut donc pas s’étonner qu’un certain nombre<br />

d’étu<strong>des</strong> réc<strong>en</strong>tes parrainées par <strong>des</strong> organismes internationaux, notamm<strong>en</strong>t la Confér<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> Nations unies<br />

sur le commerce et le développem<strong>en</strong>t (CNUCED), ai<strong>en</strong>t choisi d’inclure la facturation frauduleuse parmi les<br />

facteurs contributifs aux flux <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong>. L’étude m<strong>en</strong>ée par la CNUCED révèle que « les flux <strong>financiers</strong><br />

<strong>illicites</strong> <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance d’Afrique subsahari<strong>en</strong>ne s’élèveront sous peu à un demi-trillion de dollars, soit<br />

plus de deux fois la dette extérieure cumulée. » D’autres étu<strong>des</strong> de cas nationaux concernant les flux<br />

<strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong>, dont celle de Frank Gunter sur la Chine (2003) ou celle de Prakash Loungani et Paolo Mauro<br />

sur la Russie (FMI, avril 2000), cit<strong>en</strong>t sans réserve la facturation frauduleuse comme voie de flux <strong>financiers</strong><br />

Global Financial Integrity <strong>Flux</strong> <strong>financiers</strong> <strong>illicites</strong> <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance <strong>des</strong> <strong>pays</strong> <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t 2002‐2006

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