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LA FRANCE<br />
SOIT ELLE CHANGE<br />
SOIT ELLE MEURT !<br />
ÉDITION <strong>72</strong> – VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015<br />
L’HEBDOMADAIRE ÉLECTRONIQUE GRATUIT<br />
ÉCHANGE AUTOMATIQUE D’INFORMATIONS<br />
INQUIÉTUDES ET<br />
APPRÉHENSIONS<br />
DANIELLE<br />
DES ÉLÉMENTS<br />
2015 MAURITIUS REMUNERATION<br />
SURVEY FEEDBACK<br />
« SURPRENANTS »<br />
SELON<br />
CAROLINE PIAT<br />
IMPORTATION DE VOITURES<br />
D’OCCASION<br />
APPEL POUR<br />
UN MEILLEUR<br />
CONTRÔLE
A N A L Y S E B O U R S I È R E<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 3<br />
J’AI ENTENDU...<br />
HERRSHA L-BOODHUN<br />
DES RÉSULTATS<br />
ENCOURAGEANTS<br />
De juill<strong>et</strong> à septembre 2015, le Groupe MCB a<br />
réalisé des bénéfices n<strong>et</strong>s de Rs 1,5 milliard.<br />
Cela représente une progression de 12,6% par<br />
rapport à la période correspondante en 2014. Il<br />
ressort que ses activités à l’international<br />
représentent aujourd’hui environ 55% des résultats<br />
du Groupe. Trois facteurs expliquent le boost<br />
de 11,1% à l’Operating Income du groupe, <strong>et</strong> de<br />
14,7% du N<strong>et</strong> Interest Income, à savoir une<br />
bonne performance de MCB Li-mited à l’étranger,<br />
de meilleurs résultats enregistrés par les<br />
filiales étrangères du Groupe <strong>et</strong> une baisse de<br />
l’excès de liquidités suite aux mesures prises par<br />
la Banque de Maurice.<br />
Par ailleurs, une contribution plus importante<br />
des activités non-bancaires ont compensé la<br />
baisse des revenus engrangés par le financement<br />
du commerce régional suivant la chute du<br />
prix du pétrole sur le marché mondial. En se<br />
basant sur les tendances actuelles, le conseil<br />
d’administration estime que les résultats du premier<br />
semestre se terminant fin décembre 2015<br />
devraient être meilleurs que ceux de la période<br />
correspondante en 2014.<br />
Quant à CIEL Limited, le Groupe a enregistré<br />
une hausse de 7% au niveau du revenu pour le<br />
premier trimestre de l’année financière 2014-<br />
2015. Il attribue c<strong>et</strong>te performance au fait que<br />
Medical & Surgical Centre Ltd (Fortis Darné) est<br />
maintenant une filiale, ainsi qu’à l’acquisition de<br />
l’International Medical Group basé en Ouganda.<br />
C’est d’ailleurs la performance de ses filiales<br />
médicales qui ont aidé à atténuer l’impact de la<br />
performance du secteur hôtelier.<br />
Par contre, le Groupe a généré un profit de<br />
Rs 230 millions ; ce qui représente une baisse<br />
de Rs 22 millions au niveau du profit avant<br />
impôt comparé à la période correspondante en<br />
2014.<br />
LUNDI<br />
LA TENDANCE DES<br />
100/200 ACTIONS DE RE-<br />
TOUR<br />
Ça y est. Si auparavant le prix d’action d’un titre prenait<br />
facilement l’ascenseur à travers un échange de 100 actions,<br />
lors de la séance de lundi, plusieurs titres en ont fait<br />
l’expérience. D’autres ont fait les frais. Par exemple, ENL<br />
Investment a atteint son niveau le plus haut en 5 semaines<br />
sur un échange de 100 actions, <strong>et</strong> Gamma son plus haut<br />
en deux semaines. D’autres comme Moroil, Bluelife, <strong>et</strong><br />
Automatic Systems Ltd (ASL) ont enregistré une baisse<br />
sur un échange de 100 ou 200 actions, ASL atteignant<br />
même son niveau le plus bas en 13 semaines. Par ailleurs,<br />
la MCB <strong>et</strong> la SBM ont chuté de 0,2% <strong>et</strong> 1,3% respectivement.<br />
Idem pour l’hôtelier Sun Resorts qui est à son plus<br />
bas depuis mars. De l’autre côté, Air Mauritius délaisse<br />
1,4% à Rs 10,65. Les compagnies d’investissements ont<br />
suivi le pas. CIEL, Belle Mare Holding <strong>et</strong> Promotion &<br />
Development ont atteint Rs 6,74, Rs 26,20 <strong>et</strong> Rs 94 respectivement.<br />
Parmi tout ça, un titre s’est démarqué. Il<br />
s’agit de Terra qui gagne 1,1% à Rs 28,50.<br />
MARDI<br />
TOUS ONT PERDU<br />
DES POINTS<br />
La séance de mardi est marquée par des baisses. Quelquesunes<br />
plus significatives que d’autres. De ce fait, le<br />
SEMDEX a clôturé à son niveau le plus bas depuis février<br />
2013. Quelques titres comme Bluelife (à Rs 4,04) ou Belle<br />
Mare Holding (à Rs 26,30) ont connu une légère hausse,<br />
mais ne font pas de poids face à la morosité qui persiste.<br />
Par exemple, la MCB a atteint Rs 207,50 (son niveau le<br />
plus bas en 4 semaines), la SBM 76 sous (son niveau le<br />
plus bas en 6 ans), NMH est à Rs 17,95 (le niveau le plus<br />
bas en 4 semaines) <strong>et</strong> LUX est à son niveau le plus bas en<br />
8 mois à Rs 56,25. La tendance à la baisse s’est étendue<br />
vers Rogers à Rs 28,50, CIEL <strong>et</strong> Gamma qui sacrifie 7,1%<br />
à Rs 25.<br />
MERCREDI<br />
DÉSINVESTISSEMENT<br />
SUR NMH<br />
Les investisseurs ont choisi de vendre des actions de New<br />
Mauritius Hotels ce mercredi. De ce fait, le prix a atteint<br />
Rs 17,80 (-0,8%). Ses deux homologues, LUX <strong>et</strong> Sun Resorts<br />
ont également chuté ; le premier de 25 sous à Rs 56<br />
<strong>et</strong> le second, de 25 sous également à Rs 34,50. La morosité<br />
a encore plané lors de c<strong>et</strong>te séance, mis à part un<br />
gain d’une roupie pour la Mauritius Union, <strong>et</strong> EUDCOS<br />
qui gagne 2% pour atteindre son niveau le plus haut en 5<br />
semaines. Le SEMDEX a, lui, atteint 1,832.22 points (-<br />
0,5%). Quant au secteur banquier, on constate que la<br />
MCB a encore dégringolé à son niveau le plus bas en 2<br />
ans, soit Rs 205. Par ailleurs, Terra – qui a connu une<br />
légère hausse lundi – a maintenu le cap sur Rs 258,50.<br />
Quant à IBL, le titre a atteint son niveau le plus bas en 8<br />
mois (Rs 105).<br />
JEUDI<br />
ENCORE DES<br />
DÉSINVESTISSEMENTS<br />
La morosité perdure. Les investisseurs étrangers ont encore<br />
choisi de vendre des, principalement les banques. La<br />
MCB – malgré un prix stable de Rs 205 – a enregistré des<br />
ventes à hauteur de Rs 16 millions. Quant à la SBM <strong>et</strong> au<br />
Mew Mauritius Hotels, les ventes ont atteint Rs 3 millions<br />
chacun. A noter que le prix d’action de la SBM a encore<br />
baissé pour atteindre 75 sous (-1,3%), ainsi que NMH, de<br />
0,3% à Rs 17,75. Quelques exceptions à c<strong>et</strong>te morosité<br />
sont la Mauritius Union à Rs 62, Lottotech à Rs 3,06 <strong>et</strong><br />
Aur Mauritius à Rs 10,60. Mais en général, la tendance à<br />
la baisse des deux jours précédents s’est poursuivie. CIEL<br />
Textile a atteint son niveau le plus bas en 8 semaines, <strong>et</strong><br />
CIM Financial Services en 18 mois. L’hôtelier LUX a encore<br />
baissé à Rs 55 ainsi que les sucriers Omnicane à Rs<br />
65, Médine à Rs 61,50 <strong>et</strong> Alteo à Rs 33,50. Autre titre à<br />
enregistrer une baisse est ENL Commercial, de 1,1% à Rs<br />
18,80, ce qui le ramène à son niveau le plus bas en 5 ans.<br />
C l a u s e d e N o N - r e s p o N s a b i l i t é<br />
Les différentes informations contenues dans c<strong>et</strong>te page ont une valeur purement informative. <strong>BIZweek</strong> ne donne toutefois aucune garantie quant à la précision, l’exactitude, ou l’opportunité des informations<br />
ou des données. <strong>BIZweek</strong> ne s’engage nullement à prodiguer des conseils aux investisseurs <strong>et</strong> ne vise pas à influencer le marché. Ces textes ont pour objectif principal d’informer <strong>et</strong> ne constituent en<br />
aucun cas un avis ou une invitation à réaliser un investissement. Pour des informations précises, un conseil professionnel avec un expert en la matière est préconisé.
B i z - A l e r t<br />
4<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong><br />
L’Ass<strong>et</strong> Recovery Unit répond<br />
au ministre Bhadain<br />
Dans l’après-midi d’hier, l’Ass<strong>et</strong> Recovery<br />
Unit (ARU) a émis un communiqué pour<br />
répondre à ce qui a été dit à l’Assemblée<br />
nationale, mardi. L’ARU soutient, entre autres, que<br />
les rapports annuels pour 2013 <strong>et</strong> 2014 ont déjà<br />
été déposés, le 23 janvier 2014 <strong>et</strong> le 25 mars 2015<br />
respectivement, à l’Attorney General’s Office.<br />
Maintenant, avance-t-elle, il incombe à l’Attorney<br />
General de déposer ces rapports au Parlement.<br />
C’est lors des débats sur le proj<strong>et</strong> de loi Good<br />
Governance and Integrity Reporting Bill que le<br />
ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, a<br />
déclaré ceci :<br />
« It is only this morning that I was given a<br />
copy of the Annual Report, which by law had to<br />
be tabled by the hon. Attorney General 30 days<br />
after the date that the accounts had been audited.<br />
It had to be tabled before this House. It has never<br />
been done, Madam Speaker […]So, just by looking<br />
at the figures, only Rs 9 m. have been recovered in<br />
those three years. Que R 9 millions! This is what the<br />
Ass<strong>et</strong> Recovery Unit has done. Now, if you look<br />
at 2015, b<strong>et</strong>ween January to June, zero has been<br />
recovered, and if you look at June to now, it is<br />
Rs1 m. som<strong>et</strong>hing. So, this is the performance of<br />
the Ass<strong>et</strong> Recovery Unit and this is why it has to<br />
change.”<br />
Ainsi, l’ARU affirme qu’elle a recouvert Rs 9<br />
millions depuis sa création en 2012, <strong>et</strong> qu’elle a<br />
obtenu des ordres de saisie de la cour suprême pour<br />
le gel de diverses sommes d'argent représentant un<br />
montant total de Rs 294 millions. « L'ARU a aussi,<br />
Restructuration financière<br />
en vue pour Bharat Telecom<br />
LE MANAGEMENT de Bharat<br />
Telecom a pris la décision de<br />
revoir la situation financière de la<br />
compagnie qui n’a cessé d’enregistrer<br />
des pertes. Ainsi, suite à<br />
une décision du conseil d’administration<br />
le 5 novembre, il a été<br />
annoncé que le management<br />
serait en train d’envisager une<br />
« major financial restructuring »<br />
de la compagnie. Le management<br />
a également pris d’autres décisions<br />
stratégiques. Par exemple,<br />
revoir ses tarifs, donner accès au<br />
avec la permission de la Cour, effectué la saisie de 56<br />
lopins de terre, 119 appartements/maisons, <strong>et</strong> de<br />
plusieurs biens comprenant des voitures, motocycl<strong>et</strong>tes,<br />
bateaux (pleasure crafts) ainsi que des actions de compagnies,<br />
» précise-t-elle. Enfin, l’ARU avance que<br />
selon l’article 17 de l’Ass<strong>et</strong> Recovery Act, l'ARU ne<br />
peut enclencher une procédure de confiscation, que<br />
si une condamnation a été obtenue au préalable.<br />
La procédure de confiscation pour le montant <strong>et</strong><br />
les biens susmentionnés aurait été enclenchée après<br />
la condamnation de l'individu.<br />
Affaire B<strong>et</strong>amax : Kalindee Bhanji<br />
arrêtée <strong>et</strong> libérée sous condition<br />
broadband aux habitants du sud,<br />
la mise sur pied d’un Help Desk<br />
24/7, l’ouverture d’un bureau à<br />
Rose-Belle ou encore offrir la<br />
possibilité à ses clients de pouvoir<br />
payer leurs factures à travers le<br />
pays.<br />
UBP AUGMENTE SA<br />
PARTICIPATION DANS<br />
LA COMPAGNIE<br />
DE GROS CAILLOUX<br />
Restructurer la d<strong>et</strong>te de la Compagnie de Gros Cailloux Ltée, <strong>et</strong><br />
lui offrir un fond de roulement ainsi que des moyens financiers<br />
pour entamer son proj<strong>et</strong> de diversification agricole. Ce sont deux<br />
principales raisons qui poussent le conseil d’administration d’United<br />
Basalt Products Ltd (UBP) à augmenter sa part au sein de sa<br />
filiale Compagnie de Gros Cailloux. Comment la compagnie<br />
compte-t-elle s’y prendre ? « […] by converting an amount of Rs<br />
78,5 million receivable from the Subsidiary into 785,000 ordinary<br />
shares » pour la restructuration de la d<strong>et</strong>te ; <strong>et</strong> « by subscribing to<br />
215,000 ordinary shares for a cash consideration of Rs 21,5 million »<br />
pour le proj<strong>et</strong> de diversification. Par consequent, le capital souscrit<br />
passera de Rs 8,4 millions à Rs 108,4 millions. Le domaine de la<br />
Compagnie de Gros Cailloux Ltée, a été rach<strong>et</strong>é en 2004 par<br />
l’UBP.<br />
LE SUPER CASH BACK GOLD AU-<br />
RAIT FINANCÉ UN QUOTIDIEN<br />
Beaucoup de questions se posent sur un Français ayant eu la nationalité<br />
mauricienne sous le règne travailliste. C<strong>et</strong> homme proche<br />
d’une personnalité connue pour être un « diehard » travailliste<br />
serait aussi le financier d’un quotidien déjà mort <strong>et</strong> crucifié au<br />
début de c<strong>et</strong>te année.<br />
Une question parlementaire avait été posée, sur ce Français devenu<br />
Mauricien en l’espace d’une nuit, par le député Ravi Rutnah.<br />
Selon nos sources, le Français s’était déclaré comme étant un investisseur<br />
sauf qu’il n’a jamais investi à moins qu’il estime que ses<br />
placements dans le Super Cash Back Gold étaient une bonne<br />
mise. Il avait décidé d’aider son ami travailliste avec c<strong>et</strong> argent<br />
pour le lancement d’un quotidien qui n’a pas fait long feu.<br />
D’ailleurs, le personnel avait été mis à la porte un mois après les<br />
élections de 2014.<br />
MARRIOTT INTERNATIONAL<br />
RACHÈTE STARWOOD<br />
HOTELS & RESORTS<br />
Les établissements hôteliers Westin Turtle Bay Resort & Spa (Balaclava),<br />
St Régis Mauritius Resort <strong>et</strong> Le Méridien vous disent<br />
quelque chose ? Ils sont tous des franchises de la chaîne mondiale<br />
Starwood Hotels & Resorts. Depuis le 29 avril de c<strong>et</strong>te année,<br />
Starwood a été mis en vente sur le marché mondial <strong>et</strong> a suscité des<br />
intérêts de toutes parts. Finalement, la chaîne américaine d'hôtels<br />
Marriott International a annoncé, lundi, l'acquisition de sa concurrente<br />
Starwood pour un montant de 12,2 milliards de dollars,<br />
afin de créer le premier groupe hôtelier mondial, fort de 5 500 hôtels<br />
dans une centaine de pays, dont Maurice. L'opération, approuvée<br />
par les conseils d'administration des deux groupes,<br />
réunira les enseignes de Marriott, comme Ritz-Carlton, Renaissance,<br />
JW Marriott ou Gaylord, <strong>et</strong> celles haut de gamme de Starwood<br />
(St Regis, W, Westin, Le Méridien ou Sheraton), dont les<br />
redevances de franchise combinées ont atteint 2,7 milliards de dollars<br />
sur les 12 mois achevés le 30 septembre.<br />
NOUVELLE ARRESTATION<br />
dans l’affaire B<strong>et</strong>amax. Kalindee<br />
Bhanji, ancienne Permanent Secr<strong>et</strong>ary<br />
<strong>et</strong> ancienne responsable du<br />
Private Office de l’ancien Premier<br />
ministre, Navin Ramgoolam, a été<br />
arrêtée mercredi 18 novembre par<br />
le Central CID. Elle a été présentée<br />
au tribunal de Port-Louis où<br />
une accusation provisoire de<br />
« fradulent alteration of public document<br />
» a été r<strong>et</strong>enue contre elle.<br />
Par ailleurs elle a été remise en liberté<br />
conditionnelle après avoir<br />
fourni une caution de Rs 25 000<br />
<strong>et</strong> signé une reconnaissance de<br />
d<strong>et</strong>te de Rs 500 000. Selon les enquêteurs,<br />
Kalindee Bhanji aurait<br />
modifié des documents publics<br />
ayant trait aux procédures dans<br />
l’affaire B<strong>et</strong>amax. Pour sa défense,<br />
l’ancienne secrétaire du PMO a<br />
nié toute responsabilité dans la<br />
modification des documents. Elle<br />
a aussi déclaré avoir reçu des instructions<br />
venant de l’ancien Permanent<br />
Secr<strong>et</strong>ary, Reshad<br />
Hoseny, pour modifier des documents.<br />
Mais, pour sa part, Reshad<br />
Hoseny avait affirmé aux enquêteurs<br />
n’avoir jamais donné de<br />
telles instructions à Kalindee<br />
Bhanji.<br />
DIRECTRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF<br />
Herrsha Lutchman-Boodhun<br />
RÉDACTION<br />
Ornella Thathiah<br />
ADMINISTRATION<br />
Jessie Bappaya<br />
MARKETING ET PUBLICITÉ<br />
Email : bizweek.mark<strong>et</strong>ing@gmail.com<br />
Capital Publications Ltd<br />
5, Antonio Stre<strong>et</strong>, Port Louis<br />
Tél : (+230) 2111744, 2111743 | Fax : (+230) 2137114<br />
Email : bizweek.redaction@gmail.com
L A T O U R<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 5<br />
ÉCHANGE AUTOMATIQUE D’INFORMATIONS<br />
INQUIÉTUDES ET APPRÉHENSIONS<br />
Selon les indications fournies par l’État, Maurice s’apprête à signer la convention pour l’échange <strong>automatique</strong><br />
d’informations par rapport aux secteurs offshore <strong>et</strong> bancaire l’année prochaine. Ce qui implique que<br />
toute information bancaire à propos des clients étrangers sera mise à la disposition des institutions internationales<br />
à partir de 2017. Si la mesure est considérée comme étant indiscutable, est-il toutefois obligatoire<br />
pour Maurice de faire partie du lot des ‘early adopters’ alors que des compétiteurs comme Singapour<br />
préfèrent être des ‘late adopters’ ou encore que des destinations financières comme Guernsey ne se trouvent<br />
pas dans une liste quelconque ? Analyse<br />
Maurice doitelle<br />
figurer<br />
parmi les<br />
‘early adopters’<br />
de l’Automatic<br />
Exchange of Information<br />
? Loin de dire qu’une levée de<br />
boucliers se profile à l’horizon,<br />
mais il s’avère que bon nombre<br />
de professionnels de notre industrie<br />
offshore expriment des<br />
appréhensions <strong>et</strong> ne s’alignent<br />
pas sur la position de l’État. Ces<br />
derniers font ressortir qu’ils<br />
n’ont aucun problème à jouer la<br />
carte de la transparence, mais<br />
soulignent qu’il faut bien faire la<br />
distinction entre transparence au<br />
suj<strong>et</strong> de la provenance des fonds<br />
<strong>et</strong> le secr<strong>et</strong> bancaire, qui vise à<br />
protéger les clients, une fois le<br />
test de KYC établit.<br />
Le fait que Maurice doit<br />
soum<strong>et</strong>tre toutes les données <strong>et</strong><br />
les informations à propos des<br />
clients étrangers, détenant un<br />
compte bancaire à Maurice, –<br />
dans un délai considéré comme<br />
étant restreint - fait donc sourciller.<br />
Dans la mesure où l’État<br />
insiste de figurer officiellement<br />
sur la liste des ‘early adopters’, les<br />
compagnies locales hébergeant<br />
des clients étrangers se verront<br />
dans l’obligation de communiquer,<br />
à partir de 2017, toutes les<br />
transactions faites par ces<br />
derniers depuis 2016. Une<br />
échéance qui n’est pas loin. D’où<br />
maintenant les questions suivantes<br />
: Devons-nous nous empresser<br />
de signer c<strong>et</strong> accord ? A<br />
partir de la signature de l’accord<br />
n’y a-t-il pas un risque grandissant<br />
de perdre bon nombre de<br />
clients étrangers, qui pourraient<br />
choisir une autre destination<br />
propre mais moins sous le diktat<br />
des organisations internationales?<br />
Et si les clients devaient<br />
choisir une autre<br />
destination financière - comme<br />
le Nevada aux Etats-Unis, nonsignataire<br />
de la convention<br />
d’échanges d’informations<br />
obligatoires – quelle serait la<br />
conséquence sur l’emploi <strong>et</strong> les<br />
revenus que génère ce secteur ?<br />
Des interrogations qui donnent<br />
lieu à une autre question<br />
fondamentale : Y a-t-il une autre<br />
option que celle de s’aligner sur<br />
la décision des pays qui<br />
comptent être parmi les ‘early<br />
adopters’ ? Au sein de l’industrie<br />
locale, on fait ressortir que l’un<br />
des concurrents de Maurice en<br />
matière d’offshore <strong>et</strong> de ‘private<br />
banking’ se trouve être le Singapour,<br />
qui ne compte pas être<br />
l’un des ‘early adopters.’ Une situation<br />
ironique étant donné que<br />
les différents gouvernements<br />
mauriciens ont pour la plupart<br />
été des admirateurs du modèle<br />
économique singapourien.<br />
Pourquoi ne suit-elle pas l’exemple<br />
de Singapour sur ce coup ? se<br />
demandent certains professionnels.<br />
MAURICE DOIT ÊTRE SUR<br />
SES GARDES<br />
Il serait peut-être intéressant<br />
d’ouvrir ici une parenthèse pour<br />
situer Maurice <strong>et</strong> Singapour, en<br />
tant que compétiteur du secteur<br />
mentionné. Il est un fait que le<br />
Premier ministre de Maurice, sir<br />
Anerood Jugnauth, a beaucoup<br />
misé sur la relation ancestrale de<br />
‘ti frer-gran frer’ (ndlr : la relation<br />
entre le frère aîné protecteur<br />
<strong>et</strong> son benjamin) entre Maurice<br />
<strong>et</strong> l’Inde par rapport au traité existant<br />
entre les deux pays au suj<strong>et</strong><br />
de la non double imposition de<br />
taxation. Une prise de position<br />
qui n’a pas laissé nos amis singapouriens<br />
insensibles, d’autant<br />
plus qu’une remise à jour des<br />
conditions du traité entre l’Inde<br />
<strong>et</strong> Maurice pourrait leur être extrêmement<br />
bénéfique. Surtout<br />
par rapport au nombre de compagnies<br />
indiennes qui pourraient<br />
opter pour le Singapour, à<br />
la place de Maurice, pour l’implantation<br />
de leurs compagnies<br />
de gestion, si modification il devait<br />
y avoir au suj<strong>et</strong> du traité.<br />
Mais, tout comme Maurice, le<br />
gouvernement singapourien a<br />
aussi joué sa carte de séduction<br />
émotionnelle envers les Indiens.<br />
L’on comprend, à travers un<br />
article de la publication indienne<br />
Economic Times, que le<br />
gouvernement de Singapour a<br />
l’intention de baptiser son orchidée<br />
nationale au nom de<br />
l’actuel Premier ministre indien,<br />
Narendra Modi, qui était<br />
d’ailleurs en visite officielle chez<br />
eux. Un geste hautement symbolique,<br />
voulant démontrer<br />
toute «l’affection de Singapour<br />
pour la Grande péninsule.» Bien<br />
que le gouvernement indien<br />
n’ait pas encore donné son aval<br />
pour que l’orchidée nationale<br />
singapourienne porte le nom du<br />
Premier ministre Modi, Maurice<br />
a intérêt à être sur ses<br />
gardes. Ses relations avec l’Inde,<br />
ce n’est pas chose acquise.<br />
ANALYSE PERTINENTE<br />
La question de bonnes relations<br />
économique a sans doute<br />
pour fond des intérêts<br />
économiques <strong>et</strong> là, notre amitié<br />
avec l’Inde, pour ne pas dire<br />
notre rapport de force, est<br />
surtout par rapport à notre zone<br />
économique maritime, qui pèse<br />
de tout son poids. Ce qui n’est<br />
pas forcément au goût des<br />
autres puissances économiques,<br />
dont l’Europe ou d’autres pays<br />
qui sont nos compétiteurs directs,<br />
comme Singapour.<br />
Pour revenir sur l’échange<br />
<strong>automatique</strong> d’informations,<br />
après avoir fait référence à l’Europe<br />
dans le précédent paragraphe,<br />
l’on r<strong>et</strong>ient que si la<br />
Grande Br<strong>et</strong>agne figure sur la<br />
liste des ‘early adopters’, tel n’est<br />
pas le cas pour notre compétiteur<br />
Guernsey, qui est pourtant<br />
une dépendance de la couronne<br />
britannique. Il s’agirait donc<br />
d’une autre indication révélatrice,<br />
par rapport au jeu d’échecs<br />
en cours entre les différents pays<br />
misant sur les activités offshore<br />
<strong>et</strong> le ‘private banking’ sur le plan<br />
économique, <strong>et</strong> appelés à se<br />
prononcer sur l’échange <strong>automatique</strong><br />
d’informations au<br />
suj<strong>et</strong> de leurs clients.<br />
Dans un discours prononcé<br />
lors de l’International Fiscal Association<br />
Conference, l’année<br />
dernière, l’ancien président du<br />
Conseil d’administration de la<br />
Financial Services Commission<br />
(FSC), Me Marc Hein, avait<br />
dénoncé la façon de procéder<br />
des organisations internationales<br />
telles que l’Organisation<br />
pour la coopération <strong>et</strong> le<br />
développement économique<br />
(OCDE). Une analyse qui<br />
pourrait être pertinente à la<br />
veille de l’implémentation de<br />
l’échange <strong>automatique</strong> d’informations<br />
sur notre clientèle au<br />
reste du monde.<br />
Nous reproduisons, à la page<br />
suivante, l’article publié le 2 juin<br />
2014 <strong>et</strong> consacré à la virulente<br />
sortie de Me Marc Hein lors de<br />
la 8ème Conférence fiscale internationale<br />
contre les organisations<br />
internationales.
L A T O U R<br />
6<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong><br />
INTERNATIONAL FISCAL ASSOCIATION CONFERENCE<br />
Marc Hein criticizes the<br />
IMF and the World Bank<br />
“It is very difficult for me to digest that we have international organisations of other nations to come and<br />
tell that you need to have such and such fiscal policies,” lawyer Marc Hein stated, just two days after his<br />
resignation as Chairman of the Financial Services Commission last year. In a panel discussion held at<br />
Intercontinental Hotel, Balaclava, in Mauritius, on the 15th of May 2014, the boss of Juristconsult<br />
Chambers issued severe critics against international organisations such as the OECD, IMF and World<br />
Bank<br />
When asked wh<strong>et</strong>her international<br />
taxation<br />
should be based on legality<br />
or morality, even<br />
the experts find it difficult<br />
to answer. But for Marc Hein, resigning<br />
Chairman of the Financial<br />
Services Commission (FSC), the issue is<br />
a clear-cut one: It is a debate b<strong>et</strong>ween “is”<br />
and “ought”.<br />
During one of the panel discussions at<br />
the 8th Asia/Africa IFS Conference (15th-<br />
16th May 2014), Marc Hein said that<br />
morality is a very shifting subject, being a<br />
very difficult one, whereas law is generally<br />
an objective subject. “Two hundred years<br />
ago, probably in two thirds of the OECD<br />
(Editor’s note: Organisation for Economic<br />
Co-operation and Development) countries,<br />
slavery was moral and legal, and two hundred<br />
years later, we have to look at what is<br />
law and morality,” he added.<br />
Having made this very simple introduction,<br />
the lawyer suggested we go back<br />
to Mauritius soon after Independence:<br />
“For many of you pre-sent here, we have<br />
heard of stories of two Nobel Prize winners<br />
coming to Mauritius in 1965 and 1968.<br />
They said that the island was doomed and<br />
there was nothing to be done with Mauritius.<br />
Then, in 19<strong>72</strong>, we had V.S. Naipaul,<br />
the famous English writer, who wrote a book<br />
about Mauritius being overcrowded. What<br />
he said exactly was that ‘Mauritius is overpopulated<br />
with starving people, idle, and<br />
unemployment causing despair.’”<br />
So, he continued, the country had to<br />
develop and had to move for new avenues<br />
of development. With the help of the<br />
World Bank and the International Mon<strong>et</strong>ary<br />
Fund (IMF), with the help of what<br />
was then the European Community,<br />
Mauritius was told that it needed to attract<br />
investors, industries and entrepreneurs<br />
to come here and use our cheap<br />
labour.<br />
“How do you do that?” asked the<br />
founder of Juristconsult Chambers.<br />
Nevertheless, we did manage to reduce<br />
taxes, give tax holidays and we created the<br />
Export Processing Zone (EPZ). We<br />
opened our eco-nomy, abolished succession<br />
dues and foreign exchange, and pro-<br />
Mauritius is a tax haven!<br />
This is the accusation we<br />
g<strong>et</strong> all the time. In fact, it<br />
was fine for the industrialised<br />
countries to come<br />
and use our cheap<br />
labour 20 years ago, but<br />
now it is no longer fine<br />
for us to service their<br />
corporations at low cost<br />
vided free education and training to facilitate<br />
the development. We tried to attract<br />
enterprises from overseas to use what<br />
Mauritius had to offer: cheap labour and<br />
a low tax jurisdiction.<br />
Indeed, many enterprises came here;<br />
many of them European, some of them<br />
American, and others from what are now<br />
the G20 countries. “We were applauded for<br />
our success by these international organisations.<br />
But we had little know-how, a relatively<br />
uneducated workforce, no capital and<br />
no natural resources”, Marc Hein pointed<br />
out.<br />
Then, we were told to go further in the<br />
field of services, particularly tourism-oriented<br />
services. Again, he emphasises, with<br />
the recommendations of the World Bank,<br />
we laid down new laws through the Export<br />
Services Act. Mauritius being a low<br />
tax incentive jurisdiction, we wanted a<br />
new generation to emerge in the white<br />
collar sector, and finally, we were pushed<br />
to become an important player in the financial<br />
services sector.<br />
But since then, narrated Marc Hein,<br />
unemployment has risen around the<br />
globe. There has been a financial crisis in<br />
Europe, and suddenly, we were told that it<br />
is no longer fashionable, in the eyes of certain<br />
people, and in the eyes of many<br />
OECD countries, to be a low tax jurisdiction.<br />
“Mauritius is a tax haven! This is the accusation<br />
we g<strong>et</strong> all the time. In fact, it was<br />
fine for the industrialised countries to come<br />
and use our cheap labour 20 years ago, but<br />
now it is no longer fine for us to service their<br />
corporations at low cost. We are told that this<br />
might be immoral. I am sorry, but again,<br />
what is moral and what is not is a shifting<br />
concept,” he explained during the panel<br />
discussion.<br />
In that debate, Marc Hein sees a lot of<br />
hypocrisy, because in Mauritius, he argues,<br />
we are well regulated. Moreover, we<br />
attract no mafia money, no narco dollars,<br />
and no arms traffickers. We are a clean financial<br />
sector, he says, and it is therefore<br />
our legal and moral right to choose our<br />
tax rates and our fiscal policy of our own<br />
free will.<br />
“Therefore, it is very difficult for me to<br />
digest that we have international organisations<br />
telling us that we need to have such fiscal<br />
policies, or that fiscal policy is not correct<br />
and that we need to have the right one. But<br />
we have been independent since 1968. We<br />
fought for it. I believe we have to fight for<br />
our independence, and it’s not now, after<br />
having been independent from the United<br />
Kingdom, that we have to be dependent on<br />
overseas organisations. That’s very provocative,<br />
but I think it’s worth saying it from<br />
time to time,” he concluded during the<br />
session.
A C T A P U B L I C A<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 7<br />
2015 MAURITIUS REMUNERATION SURVEY FEEDBACK<br />
DES ÉLÉMENTS « SURPRENANTS »<br />
SELON CAROLINE PIAT<br />
Plus de 100 compagnies locales, comptant plus de 19 000 employés, ont participé à l’étude de marché du<br />
Hay Group. C’est devant une salle comble que Caroline Piat, Regional Manager du groupe, a partagé les<br />
conclusions du ‘2015 Mauritius Remuneration Survey Feedback’. Quelques éléments l’ont surprise<br />
H.L.-B<br />
Tout le monde est d’accord<br />
dessus. Une augmentation<br />
significative au niveau du<br />
salaire peut impacter positivement<br />
la performance.<br />
Certains secteurs offrent de meilleurs<br />
packages que d’autres. Caroline Piat, Regional<br />
Manager du Hay Group, <strong>et</strong> Roshni<br />
Beekharry, consultante, ont expliqué les<br />
conclusions du ‘2015 Mauritius Remuneration<br />
Survey Feedback’ qui prend en<br />
considération des informations fournies<br />
par plus de 100 compagnies locales <strong>et</strong> qui<br />
comprennent plus de 19 000 employés. A<br />
noter que c<strong>et</strong>te étude de marché ne comprend<br />
pas encore les groupes hôteliers.<br />
Quels sont les éléments qui sont ressortis<br />
lors de la présentation des conclusions ?<br />
OÙ SONT LES DAMES ?<br />
« Nous ne pouvons pas, en tant que<br />
femmes, ne pas siéger sur un conseil<br />
d’administration sans avoir acquis une expérience<br />
au préalable au niveau du senior<br />
management, » lance Caroline Piat. C<strong>et</strong>te<br />
remarque est pertinente dans la mesure où<br />
le survey démontre que seul 20% des Senior<br />
Managers sont de la gent féminine.<br />
Ce qui lui fait poser la question : pourquoi<br />
les femmes accèdent de moins en moins<br />
aux postes hiérarchiques ? C’est toutefois<br />
un problème global, <strong>et</strong> qui résulte en un<br />
nombre restreint de femmes sur les<br />
boards.<br />
DIFFICILE À RECRUTER<br />
Les patrons <strong>et</strong> le management se<br />
r<strong>et</strong>rouvent souvent dans l’embarras car ils<br />
jugent difficile à recruter dans certains<br />
secteurs spécifiques. A l’instar de l’informatique,<br />
la finance, la vente, sur le plan<br />
légal <strong>et</strong> dans la production en raison d’un<br />
manque de personnes appropriées, de<br />
salaires qui cadrent avec <strong>et</strong> les demandes<br />
de ceux qui sont recrutés. Ainsi, 44% des<br />
répondants au sondage avouent des difficultés<br />
à recruter, <strong>et</strong> r<strong>et</strong>enir les gens, dans le<br />
secteur informatique pour n’importe quel<br />
poste y relatif ; de même qu’au niveau des<br />
trésoriers ou encore les analystes financiers.<br />
Pourtant, l’informatique <strong>et</strong> la finance<br />
font partie – ensemble avec les<br />
secteurs de la vente, la comptabilité, l’administration,<br />
le customer service – des<br />
‘job groups’ qui génèrent un turnover plus<br />
élevé.<br />
HUIT FOIS PLUS<br />
Sur le plan de l’écart de rémunération,<br />
Caroline Piat soutient qu’un Manager<br />
peut obtenir un salaire de base huit fois<br />
plus élevé que ce qu’obtient un Supervisor.<br />
« Cela ne me surprends pas trop parce que le<br />
salaire est un facteur très déterminant. » Par<br />
contre, au niveau du secteur des biens de<br />
consommation, le supervisory obtient<br />
jusqu’à 24% de moins que ce qui est payé<br />
sur le marché en général. Pour le secteur<br />
high tech, le management obtient jusqu’à<br />
14% moins que ce qu’offre le marché.<br />
« Je trouve cela surprenant », ajoute la Regional<br />
Manager. C<strong>et</strong>te dernière dira que<br />
le secteur des services financiers semble<br />
avoir désormais un léger avantage que le<br />
secteur banquier ; secteur longtemps considéré<br />
comme le plus rémunérateur.<br />
La preuve : les banques ont une<br />
longueur d’avance de 61% en ce qui concerne<br />
les primes versées dans le moyen<br />
terme comparé à d’autres secteurs.<br />
Enfin, en terme général, elle soutient<br />
qu’au niveau de la rémunération totale, à<br />
Maurice, on mise à 70% sur le salaire de<br />
base <strong>et</strong> autres avantages sociaux, (<strong>et</strong> 30%<br />
sont des facteurs variables), ce qui<br />
«représente un pourcentage très élevé. »<br />
CAROLINE PIAT, REGIONAL MANAGER, HAY GROUP<br />
Les services financiers prennent les devants<br />
C’est l’une des principales conclusions<br />
du sondage de Hay Group. Alors<br />
qu’on a pendant longtemps considéré<br />
le secteur banquier comme le meilleur<br />
rémunérateur, le secteur des services<br />
financiers commence p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it à<br />
prendre le dessus. Mais il fait quand<br />
même face à une pénurie de compétences<br />
pour certains postes<br />
NQuel a été l’aspect le plus surprenant,<br />
pour vous, à partir de ce sondage ?<br />
Je pense que l’aspect le plus surprenant<br />
est la conclusion qu’on a faite<br />
pour le secteur de l’informatique. On a<br />
toujours tendance à croire que les emplois<br />
dans ce secteur sont tellement<br />
mieux rémunérés. Donc, j’ai été surprise<br />
en découvrant que les participants<br />
au sondage ont soutenu que c’est<br />
moins que dans certains secteurs. Mais<br />
le secteur est aussi qualifié, par les participants,<br />
comme un de ceux où il est<br />
plus difficile à recruter. Donc, l’un<br />
pourra expliquer l’autre. Il se peut aussi<br />
que les compagnies du secteur pensent<br />
qu’elles sont en train d’offrir un package<br />
plus intéressant, mais que tel n’est<br />
pas le cas si on prend compte des données<br />
qu’on a eues.<br />
NPourtant on parle de Maurice en tant<br />
que ‘IT hub’. Chaque année, il y a<br />
des gradués en informatique. Comment<br />
expliquez-vous c<strong>et</strong>te difficulté<br />
à recruter ?<br />
Je ne crois pas que les entreprises<br />
font référence à une difficulté à trouver<br />
un candidat qualifié. Il y a tellement de<br />
gradués en la matière. C’est plutôt une<br />
difficulté à trouver la bonne personne.<br />
C’est-à-dire celle qui pourra s’intégrer à<br />
la compagnie, partager les mêmes<br />
valeurs, qui est prête à travailler dans<br />
c<strong>et</strong> environnement de travail. C’est<br />
trouver le gradué, parmi tant d’autres,<br />
qui ne possède pas uniquement une<br />
bonne qualification, mais aussi les capacités,<br />
compétences <strong>et</strong> attitudes<br />
recherchées par l’organisation.<br />
NA partir de ce sondage, peut-on parler<br />
d’une certaine inégalité entre les<br />
managers <strong>et</strong> les superviseurs?<br />
Je n’irai pas jusque appeler cela « inégalité<br />
». Je dirais plus qu’il faut un ratio<br />
logique entre la rémunération d’un<br />
manager <strong>et</strong> celle d’un superviseur/clérical.<br />
Je n’utiliserai pas le terme « inégal ».<br />
Le ratio pour les managers est définitivement<br />
plus élevé à Maurice comparé<br />
à la pratique globale, mais cela reflète le<br />
fait qu’à Maurice, on mise davantage<br />
sur le salaire de base pour faire la différence<br />
entre les rémunérations aux différents<br />
niveaux. Il n’y a pas un salaire<br />
égal pour ensuite établir la différence<br />
au niveau du bonus ou autres avantages.<br />
Je pense que c’est normal, mais<br />
c’est aussi quelque chose qu’on doit<br />
surveiller, car si l’inégalité commence à<br />
pointer à Maurice, cela générera une<br />
instabilité sociale. Sans utiliser le terme<br />
« inégalité », je dirais qu’il faut surveiller<br />
la situation.<br />
NVous parliez aussi, lors de votre<br />
présentation, du fait que les services<br />
financiers semblent prendre le dessus<br />
sur les banques. Pouvez-vous expliquer<br />
?<br />
C’est un autre élément surprenant<br />
du sondage. Nous assumons tout le<br />
temps que les banques rémunèrent le<br />
mieux, que ce soit au niveau du salaire<br />
ou du bonus. Mais là on a vu que les<br />
services financiers offrent jusqu’à une<br />
prime de 20%. Il n’empêche qu’il y a<br />
des enjeux spécifiques dans ce secteur.<br />
Celui-ci fait face à une pénurie de compétence.<br />
Par exemple, ce n’est pas tant<br />
dans l’assurance mais plutôt du côté de<br />
l’ass<strong>et</strong> management, le global business,<br />
les analystes financiers, les fonctions de<br />
trésorerie. Plusieurs participants au<br />
sondage ont soutenu que, face à c<strong>et</strong>te<br />
pénurie, ils doivent regarder davantage<br />
vers les expatriés qui ont de l’expérience<br />
<strong>et</strong> qu’ils peuvent recruter.
B I Z D O S S I E R<br />
8<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong><br />
IMPORTATION DE VOITURES D’OCCASION<br />
APPEL POUR UN<br />
MEILLEUR CONTRÔLE<br />
Le bilan financier d’ENL Commercial pour le trimestre prenant fin le 30 septembre 2015 l’atteste. Les<br />
voitures d’occasion ont pris le dessus sur les voitures neuves c<strong>et</strong>te année. Résultat : une perte après impôt<br />
passant de Rs 2,8 millions à Rs 5,6 millions. Entr<strong>et</strong>emps, certains acteurs m<strong>et</strong>tent en garde contre les<br />
voitures d’occasion pas toujours conformes aux règlements qui se vendent à des prix « trop » abordables<br />
H.L.-B<br />
Plus de 50% des voitures d’occasion<br />
sur nos routes ne<br />
seraient pas conformes aux<br />
normes mises en place à Maurice.<br />
Outre Jayen Chellum,<br />
secrétaire général de l’Association des<br />
Consommateurs de l’île Maurice<br />
(ACIM) – qui a dénoncé c<strong>et</strong>te situation<br />
début septembre par le biais d’une conférence<br />
de presse, nombreux sont ceux –<br />
dans le secteur de l’automobile – qui<br />
montent également au créneau <strong>et</strong><br />
dénoncent des « magouilles ».<br />
Si c<strong>et</strong>te semaine, <strong>BIZweek</strong> consacre<br />
son dossier à l’automobile, c’est en raison<br />
du dernier bilan financier d’ENL<br />
Commercial (plus connu pour être le<br />
concessionnaire Axess à travers des marques<br />
de voitures comme Jaguar, Isuzu,<br />
Mazda, Suzuki) pour le trimestre<br />
prenant fin le 30 septembre 2015. On y<br />
lit les lignes suivantes : “ The segment’s<br />
performance was affected by the contraction<br />
in the new vehicles mark<strong>et</strong> resulting<br />
from higher sales of imported second hand<br />
vehicles. The lower turnover impacted negatively<br />
on the results with loss after taxation<br />
increasing from Rs 2,8m to Rs 5,6m.”<br />
On comprend également, dans le rapport<br />
annuel de 2014, que c<strong>et</strong>te compétition<br />
de voitures neuves versus<br />
voitures d’occasion était également<br />
présente en 2013-14.<br />
Outre une compétition imposée par<br />
les marques coréennes, Axess a dû miser<br />
– l’année dernière – sur une plus grande<br />
vente des p<strong>et</strong>ites cylindrées. « Les six premiers<br />
mois de l’année financière ont été<br />
marqués par une tendance à la baisse au<br />
niveau de la vente de voitures neuves à travers<br />
le pays. C<strong>et</strong>te tendance a pu être renversée<br />
pendant la deuxième moitié de<br />
l’année, » explique ENL Commercial<br />
dans le rapport de 2014. Si le chiffre<br />
d’affaires a pu atteindre Rs 1,5 milliard,<br />
c’est grâce à la vente des p<strong>et</strong>ites cylindrées<br />
des marques Suzuki <strong>et</strong> Ford. Les<br />
profits après impôt passent de Rs 24<br />
millions à Rs 36 millions. « This strong<br />
performance has been achieved despite<br />
fierce comp<strong>et</strong>ition from Korean brands and<br />
imported second hand vehicles in a mark<strong>et</strong><br />
where customers are price sensitive, »<br />
reconnaît le groupe.<br />
Or, en dépit de l’intérêt que génèrent<br />
les voitures d’occasion, principalement<br />
du Japon, certains acteurs du secteur<br />
sont d’avis que quelques importateurs<br />
feraient fi des exigences <strong>et</strong> normes requises.<br />
On parle des voitures de moins<br />
de 1600 cc.<br />
GRADE INFÉRIEUR<br />
Dans bien des cas, l’histoire commence<br />
dans les maisons de vente à l’encan<br />
de voitures d’occasion (second hand<br />
cars ou reconditioned cars en anglais).<br />
Selon nos interlocuteurs, le Japon<br />
compterait près de 140 à 150 maisons<br />
de vente à l’encan, <strong>et</strong> pour la plupart<br />
d’entre elles les photos des voitures <strong>et</strong> les<br />
informations y relatives sont facilement<br />
accessibles en ligne.<br />
Lorsque débute une vente à l’encan<br />
pour une voiture d’occasion, un ‘Lot<br />
Number’ est attribué à celle-ci. Un<br />
fichier est aussi disponible, comportant<br />
des informations sur le numéro de châssis,<br />
le<br />
kilométrage, la condition de la<br />
voiture (accidentée ou pas), son grade<br />
<strong>et</strong>c. Des notes pour avoir une idée de la<br />
condition extérieure (B) <strong>et</strong> la condition<br />
intérieure (D). Ou encore le ‘overall rating’<br />
RA pour une voiture, ce qui signifie<br />
que c’est une voiture accidentée mais qui<br />
a été réparée. Pour nos interlocuteurs,<br />
« les Japonais ne cachent pas ce genre d’informations.<br />
»<br />
Ainsi, le véritable problème survient<br />
lorsque quelques importateurs locaux<br />
« malhonnêtes » choisissent d’ach<strong>et</strong>er des<br />
voitures de grade RA – qui coûtent<br />
moins cher – avec un kilométrage conséquent.<br />
Souvent au-delà de 150 000<br />
km, « ils n’hésitent pas à renverser le kilométrage<br />
pour afficher une moyenne de<br />
25 000 ou 30 000 km, moyenne qui est
B I Z D O S S I E R<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 9<br />
souvent acceptable pour les ach<strong>et</strong>eurs, »<br />
raconte un importateur de voitures.<br />
Pour ce qui est du grade RA, « ils peuvent<br />
facilement le faire passer au grade 3,5,<br />
probablement avec la complicité des exportateurs<br />
japonais. » Cela, parce que<br />
d’après les normes établies à Maurice, on<br />
peut importer des voitures de grades 3.5,<br />
4, 4.5, 5 <strong>et</strong> 6.<br />
« Ils font passer une voiture de grade RA<br />
pour 3.5. C’est pour cela que vous remarquerez<br />
souvent une différence de prix, dans<br />
les showrooms de concessionnaires de<br />
voitures d’occasion, sur des voitures de la<br />
même marque, même année, même<br />
couleur, même modèle. La différence peut<br />
atteindre jusqu’à Rs 50 000, » explique<br />
un deuxième importateur. Des fois un<br />
concessionnaire peut se perm<strong>et</strong>tre de<br />
vendre une voiture à Rs 40 000 ou<br />
Rs 50,000 moins cher parce que sa<br />
marge de profits reste toujours plus<br />
élevée étant donné le bas prix qu’il a<br />
payé au Japon.<br />
Autre terrain où c<strong>et</strong>te fois-ci l’Etat est<br />
perdant, <strong>et</strong> qui coûterait Rs 200 millions<br />
à l’Etat – selon Jayen Chellum lors de sa<br />
conférence de presse en septembre – se<br />
rapporte à l’enregistrement de voiture de<br />
grade supérieur selon un grade inférieur.<br />
Entendez par grade supérieur une<br />
voiture qui possède davantage d’options<br />
qu’une voiture basique.<br />
PAYER MOINS D’IMPÔT<br />
L’objectif de c<strong>et</strong>te démarche ? Une<br />
fois à la douane, l’importateur paie<br />
moins de taxe sur une voiture basique<br />
que sur une voiture à options. Par exemple,<br />
il préfère payer 25% de taxe sur<br />
une voiture basique qui coûte<br />
Rs 200,000 que sur une voiture à options<br />
à Rs 250 000. Dans le premier cas<br />
de figure il s’acquitte d’une taxe de<br />
Rs 50 000 au lieu de Rs 62 500 selon le<br />
second cas de figure. « Il n’y a pas beaucoup<br />
d’écart entre les deux chiffres. Mais<br />
s’il doit payer sur 10 voitures d’un coup, là<br />
ça fait une grande différence pour lui, »<br />
lancent nos interlocuteurs.<br />
La solution, selon eux, serait une plus<br />
grande vigilance au niveau de la douane<br />
car c’est la zone où des importateurs<br />
« malhonnêtes » arrivent à tromper facilement<br />
les officiers en sous-évaluant des<br />
voitures pour payer moins d’impôts. La<br />
Mauritius Revenue Authority (MRA)<br />
avait mis en place un système de contrôle,<br />
avancent-ils, pendant trois à quatre<br />
mois pour bien vérifier les voitures,<br />
« mais il semblerait qu’il y ait un certain<br />
relâchement. »<br />
Toutefois, même si les voitures d’occasion<br />
importées paraissent moins cher,<br />
il y aurait eu des cas, soutiennent nos interlocuteurs,<br />
où les gens ont eu à payer<br />
un prix plus élevé pour une voiture importée<br />
du Japon, qu’une voiture neuve<br />
dans un showroom.<br />
Tout cela incite nos interlocuteurs à<br />
dire que le ministère du Commerce <strong>et</strong><br />
de l’Industrie ainsi que la douane devraient<br />
établir une meilleure collaboration<br />
afin de m<strong>et</strong>tre sur pied un système<br />
efficace.<br />
Par exemple, une solution serait d’être<br />
vigilant dès qu’un importateur dépose<br />
son application pour un ‘Import permit’<br />
au niveau du ministère concerné. A ce<br />
stade, l’importateur donne déjà quelques<br />
détails par rapport à la ou aux voiture(s)<br />
qu’il souhaite importer. Si un ‘Lot number’<br />
est disponible pour la voiture, ou<br />
encore le numéro de châssis, une équipe<br />
formée peut facilement tout vérifier en<br />
quelques clics. « Il suffit qu’ils aillent vérifier<br />
sur les sites de vente à l’encan au Japon<br />
ou sur le site de l’exportateur avec lequel<br />
l’importateur compte ach<strong>et</strong>er ses voitures.<br />
Ces données sont souvent disponibles pendant<br />
trois mois sur le site. Ainsi, les officiers<br />
du ministère peuvent déjà ‘assess’ la condition<br />
d’une voiture, <strong>et</strong> accepter ou refuser<br />
d’octroyer un permis d’importation»,<br />
souligne un des interlocuteurs. Cela<br />
éviterait toute tentative de « magouille »<br />
au niveau de la valeur ou encore de la<br />
condition de la voiture.<br />
DOCUMENT. Un aperçu du certificat émis par une maison de vente à l’encan japonaise<br />
PROBLÈMES MÉCANIQUES<br />
Si nos interlocuteurs choisissent de<br />
dénoncer c<strong>et</strong>te pratique, c’est parce<br />
qu’ils trouvent inconcevable que des<br />
concessionnaires-importateurs puissent<br />
arnaquer des gens qui rêvent souvent de<br />
posséder une voiture. « Ces gens travaillent<br />
dur, m<strong>et</strong>tent de l’argent de côté <strong>et</strong><br />
lorsqu’ils sont prêts à s’offrir une p<strong>et</strong>ite<br />
cylindrée, ils ont droit à une voiture accidentée,<br />
ou dont le kilométrage a été manipulé.<br />
La voiture se r<strong>et</strong>rouve ensuite plus<br />
souvent au garage où ils doivent dépenser<br />
des fortunes », s’insurgent-ils.<br />
Pourtant ils ne conseillent pas d’ach<strong>et</strong>er<br />
une voiture toute neuve en provenance<br />
du Japon. La raison ? Ils avancent<br />
que beaucoup de gens se seraient plaints<br />
de problèmes mécaniques ou autres que<br />
quelques semaine seulement après avoir<br />
ach<strong>et</strong>é la voiture.<br />
Tout à l’opposé, les voitures d’occasion<br />
– celles qui ne sont pas accidentées<br />
ou n’ont pas beaucoup roulé – paraissent<br />
plus durables <strong>et</strong> solides. Comment expliquer<br />
c<strong>et</strong>te différence ? « Les voitures<br />
d’occasion sont celles qui n’ont pas été au<br />
préalable conçues pour être exportées. Elles<br />
ont été fabriquées d’après les exigences<br />
japonaises, donc de qualité, pour les Japonais,<br />
c’est-à-dire que pour le marché intérieur.<br />
Une fois mises en vente à l’encan,<br />
elles peuvent être exportées pourvu qu’elles<br />
aient entre 18 <strong>et</strong> 48 mois, » expliquent<br />
nos interlocuteurs. Les voitures qui ont<br />
plus de quatre ans ne peuvent pas être<br />
importées à Maurice.<br />
« Si le gouvernement prend les mesures<br />
nécessaires, la population n’aura rien à y<br />
redire. Au contraire, leurs intérêts seront<br />
sauvegardés. Mais on sait que des fois ce<br />
peut être difficile car même s’il y a quelques<br />
importateurs magouilleurs <strong>et</strong> qu’on tente<br />
de m<strong>et</strong>tre fin à ce système, des emplois sont<br />
en jeu, » laissent-ils entendre.<br />
BILAN NÉGATIF APRÈS LA CONFÉRENCE DE PRESSE<br />
Rien du côté des autorités ni du<br />
côté des consommateurs. C’est<br />
le triste bilan qu’affiche l’Association<br />
des Consommateurs de<br />
l’île Maurice (ACIM). En septembre,<br />
Jayen Chellum a tenu une<br />
conférence de presse pour<br />
dénoncer l’importation de<br />
voitures d’occasion non conformes<br />
<strong>et</strong> qui coûterait Rs 200<br />
millions à l’Etat en termes d’impôts<br />
non-payés. Chiffre que<br />
l’ACIM a comptabilisé.<br />
Depuis, il n’a constaté aucune<br />
manœuvre de la part des autorités<br />
concernées pour revoir<br />
c<strong>et</strong>te situation ou établir un<br />
meilleur contrôle. « Les autorités<br />
doivent agir, mais à ma connaissance<br />
rien n’a été fait, » déclare<br />
Jayen Chellum, secrétaire<br />
général de l’association. Ce<br />
dernier avait même soutenu,<br />
lors de la conférence de presse,<br />
qu’environ 50% des voitures<br />
d’occasion sont de grade inférieur<br />
à 3.5, norme à partir de<br />
laquelle on peut importer à<br />
Maurice.<br />
S’il y a eu des plaintes dans le<br />
passé de la part des consommateurs,<br />
il dit attendre que<br />
d’autres viennent de l’avant<br />
pour dénoncer des cas au lieu<br />
de garder le silence s’ils<br />
pensent avoir été arnaqués, que<br />
ce soit à travers une falsification<br />
des ‘auction she<strong>et</strong>s’ ou avoir<br />
ach<strong>et</strong>er une voiture de grade inférieur<br />
à 3.5.<br />
« Je pense que beaucoup de<br />
personnes ne sont pas encore<br />
vraiment conscientes de c<strong>et</strong>te<br />
pratique ; alors qu’il faut une<br />
plus grande sécurité des voitures<br />
d’occasion, » explique-t-il. Car<br />
des fois, lorsque survient un<br />
problème mécanique ou autre<br />
type de problèmes quelques semaines<br />
après l’achat d’une<br />
voiture supposée en bonne condition,<br />
les gens ont tendance à<br />
penser que c’est normal. « Il<br />
faut une meilleure éducation <strong>et</strong><br />
conscientisation des consommateurs<br />
à ce propos. »
A C T A P U B L I C A<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 11<br />
TRAITÉ PORT-LOUIS-DAKAR<br />
Maurice, explique-nous<br />
comment tu as fait<br />
Comment Maurice, sans ressource naturelle, est parvenu à être parmi les meilleurs en Afrique ? C’est ce qu’a<br />
tenté de comprendre Siré SY, économiste <strong>et</strong> spécialiste des zones UEMOA (Afrique de l’Ouest) <strong>et</strong> CEMAC<br />
(Afrique centrale). Il a animé une conférence, mardi au Hennessy Park Hotel, sur le thème ‘Au-delà de Dakar,<br />
les zones UEMOA <strong>et</strong> CEMAC’. Il a partagé son souhait que Maurice fasse part de son expérience dans un esprit<br />
africain<br />
ORNELLA THATHIAH<br />
Maurice est un<br />
exemple pour<br />
l ’ A f r i q u e .<br />
C’est ce qui<br />
ressort de la<br />
conférence portant sur le thème<br />
‘Au-delà de Dakar, les zones<br />
UEMOA <strong>et</strong> CEMAC’, <strong>et</strong> tenue<br />
au Hennessy Park Hotel, mardi.<br />
L’économiste sénégalais, Siré SY,<br />
Chief Executive Officer d’Africa<br />
Worldwide Group, cabin<strong>et</strong> de<br />
conseil en géostratégie<br />
économique, n’a cessé de répéter<br />
que Maurice, p<strong>et</strong>it État insulaire,<br />
est un modèle pour un grand<br />
continent comme l’Afrique, <strong>et</strong><br />
qu’il faut que Maurice explique<br />
comment elle est parvenue là où<br />
elle est aujourd’hui. Le but de la<br />
conférence était de cerner les opportunités,<br />
les défis <strong>et</strong> les enjeux<br />
véritables du Traité Port-Louis-<br />
Dakar. Pour sa part, le ministre<br />
des Coopératives <strong>et</strong> des Entreprises,<br />
Sunil Bholah, a soutenu<br />
que ce Traité est « une manière de<br />
tisser des liens dans l’optique de<br />
créer des biens. »<br />
Il a également fait mention<br />
que l’Afrique, le plus jeune continent,<br />
est même en phase de devenir<br />
le prochain centre de<br />
gravité de l'économie mondiale<br />
après l'Asie.<br />
« En juill<strong>et</strong> dernier, suite à la<br />
visite d’une délégation sénégalaise,<br />
le ministre des Finances, mon collègue<br />
Vishnu Lutchmeenaraidoo, a<br />
relancé le traité qui lie Port-Louis<br />
<strong>et</strong> Dakar. Ce traité, qui a pour but<br />
de renforcer les liens économiques<br />
entre l’île Maurice <strong>et</strong> le Sénégal,<br />
avait été signé en 2002. Le présent<br />
gouvernement a jugé essentiel de<br />
donner une nouvelle impulsion à<br />
ce traité en 2015, car bien des<br />
choses ont changé depuis, » a-t-il<br />
expliqué. Avec la relance de ce<br />
traité, le Sénégal devient ainsi un<br />
des partenaires vitaux dans le<br />
développement de notre<br />
stratégie africaine. Le ministre<br />
des Coopératives <strong>et</strong> des Entreprises<br />
a aussi ajouté que Maurice<br />
doit constamment réaliser des<br />
opérations innovantes <strong>et</strong> proactives.<br />
« Je réalise à quel point nous<br />
sommes, à Maurice, si peu préparés<br />
pour faire partie nous aussi de c<strong>et</strong>te<br />
mouvance enclenchée par la terre<br />
d’avenir <strong>et</strong> d’opportunités que<br />
représente l’Afrique, » a-t-il lancé.<br />
Nous sommes un p<strong>et</strong>it État insulaire<br />
sans ressource naturelle,<br />
ce qui fait que nous devons donc<br />
constamment réaliser des opérations<br />
innovantes <strong>et</strong> proactives<br />
pour faire émerger le pays<br />
comme une force avec laquelle il<br />
faut compter, en dépit de ces<br />
contraintes. « D’où l’importance<br />
de tisser des liens dans le processus<br />
de création des biens, comme<br />
l’évoque si bien le titre de la conférence<br />
d’aujourd’hui. »<br />
Pour rappel le traité commercial,<br />
signé au mois de juill<strong>et</strong> entre<br />
Port-Louis <strong>et</strong> Dakar, ouvre des<br />
perspectives intéressantes pour<br />
les entrepreneurs mauriciens. Ce<br />
traité crée un accès de facilité au<br />
marché sénégalais en croissance<br />
(4,5% en 2014) <strong>et</strong> fort d’une<br />
population de 15 millions<br />
d’habitants. Les perspectives,<br />
selon Siré SY, sont toutefois bien<br />
plus vastes. A partir du hub sénégalais,<br />
les investisseurs<br />
mauriciens peuvent en eff<strong>et</strong> considérer<br />
toute l’Afrique de l’Ouest<br />
- Zone UEMOA (8 pays, 6,8%<br />
de croissance en 2014) <strong>et</strong><br />
l’Afrique centrale – Zone<br />
CEMAC (6 pays, 4,4% de croissance<br />
en 2014), <strong>et</strong> atteindre alors<br />
un bassin de plus de 120 millions<br />
de consommateurs.<br />
D’ailleurs, le conférencier a<br />
fait ressortir, lors de la séance,<br />
comment de manière très pragmatique,<br />
les entreprises mauriciennes<br />
peuvent venir prendre des<br />
positions en Afrique. Notamment<br />
en Afrique de l’Ouest <strong>et</strong> en<br />
Afrique centrale.<br />
«Nous sommes partis d’un constat<br />
qui est le suivant, ce que Maurice<br />
possède, c’est ce qui manque<br />
aux autres pays <strong>et</strong> ce qui manque<br />
aux autres pays, c’est ce que Maurice<br />
possède. Il s’agit juste de faire ce<br />
qu’on appelle de la complémentarité,<br />
de créer des synergies, surtout<br />
dans un module où le premier<br />
miracle de l’économie mauricienne<br />
avait été fait en partenariat avec<br />
les pays d’Asie du Sud-est, » a-t-il<br />
lancé. Or, désormais l’économie<br />
de ces pays tourne au ralenti, de<br />
même pour l’Occident, en Europe,<br />
les Etats-Unis, le Canada,<br />
en Inde, en Chine entre autres.<br />
Actuellement, précise-t-il,<br />
l’Afrique représente la région, à<br />
travers le monde, où on peut<br />
faire des investissements intéressants,<br />
du business. Plus précisément<br />
l’Afrique de l’Ouest <strong>et</strong><br />
l’Afrique centrale. « Tout le<br />
monde a compris cela <strong>et</strong> se dirige<br />
vers ces deux zones. Alors on s’est<br />
dit qu’on doit aller vers un partenariat<br />
Sud-sud. D’autant plus que<br />
nous avons un vrai sentiment de<br />
fierté pour l’île Maurice. »<br />
MAURICE SANS RESSOURCE<br />
MAIS UNE RÉUSSITE<br />
L’économiste sénégalais a<br />
aussi précisé que malgré le fait<br />
que Maurice ne possédait aucune<br />
ressource naturelle, elle a<br />
quand même surpassé l’Afrique<br />
en termes économiques ; une<br />
Afrique qui avait, elle, toutes les<br />
ressources nécessaires au niveau<br />
du développement.<br />
« Lorsque le Sénégal a obtenu<br />
son indépendance, il était plus<br />
riche <strong>et</strong> plus développé que Maurice.<br />
Mais en 40 ans, votre pays<br />
nous a surpassés. C’est un exemple,<br />
pour nous, à double titre. Ce pays<br />
a réussi là où nous avons échoué»,<br />
poursuit Siré SY. L’Afrique connaît<br />
des problèmes <strong>et</strong>hniques,<br />
des problèmes de cohabitation<br />
entre autres ; tandis que Maurice<br />
est une société multiculturelle. A<br />
c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, le CEO d’Africa<br />
Worldwide Group devait ajouter<br />
voulant suivre l’exemple de<br />
Maurice sur le plan de la cohabitation<br />
paisible entre les différentes<br />
cultures <strong>et</strong> religions.<br />
« Sans la paix, nous ne pourrons<br />
pas aller au prochain niveau de<br />
développement économique. »<br />
LA STRATÉGIE<br />
MAURICIENNE<br />
Puis, le conférencier évoque à<br />
nouveau le fait que l’Afrique<br />
possède toutes les ressources possibles<br />
contrairement à Maurice.<br />
Une réalité qui n’a pas fait capituler<br />
l’économie mauricienne.<br />
« Ce pays a fait de l’industrialisation<br />
alors qu’elle n’avait pas de<br />
ressource. De plus il est passé d’un<br />
pays pauvre à une économie intermédiaire<br />
<strong>et</strong> a réussi sa politique<br />
d’industrialisation. Entr<strong>et</strong>emps,<br />
malgré nos ressources, nous n’avons<br />
pas pu réussir notre politique d’industrialisation.<br />
Nous voulons comprendre<br />
comment Maurice a fait<br />
pour en arriver là, » a déclaré Siré<br />
SY. Il dit espérer que Maurice<br />
partagera avec la région<br />
d’Afrique de l’Osuest son expérience<br />
dans une démarche<br />
africaine « parce que nous sommes<br />
plus à l’aise pour écouter Maurice,<br />
qui est Africain d’abord, que<br />
d’aller écouter les autres qui sont<br />
Occidentaux, Américains <strong>et</strong>c. »<br />
D’ailleurs, a-t-il fait ressortir,<br />
son groupe a animé plusieurs<br />
conférences en Afrique pour<br />
faire comprendre aux Africains<br />
que si aujourd’hui, l’Afrique veut<br />
se développer, elle n’a pas à tirer<br />
exemple de l’Occident, de l’Europe,<br />
des Etat-Unis, <strong>et</strong> ni même<br />
la Chine. «Elle doit regarder vers<br />
Maurice. »<br />
Par ailleurs, selon l’économiste<br />
Sénégalais, les secteurs qui<br />
marchent sont ceux de l’assurance,<br />
l’agro-alimentaire, le<br />
tourisme, celui des services entre<br />
autres.<br />
Dans un dernier vol<strong>et</strong>, le conférencier<br />
a abordé les secteurs<br />
porteurs <strong>et</strong> potentiellement intéressants<br />
pour les zones<br />
UEMOA <strong>et</strong> CEMAC. Ainsi, il<br />
juge particulièrement intéressants<br />
le secteur des assurances,<br />
l’agro-alimentaire, le tourisme, le<br />
secteur des services entres autres.<br />
Par ailleurs, a-t-il laissé entendre,<br />
il espère pouvoir convaincre le<br />
gouvernement mauricien de l’accompagner<br />
dans sa stratégie de<br />
conquête de nouvelles parts du<br />
marché : « Nous voulons assister à<br />
l’élaboration d’une stratégie<br />
mauricienne en Afrique. Autre<br />
que l’Etat mauricien, nous voulons<br />
aussi travailler avec la communauté<br />
des affaires mauriciennes<br />
pour bâtir une stratégie qui<br />
s’inscrit dans la durée. »
P O S T S C R I P T U M<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 13<br />
OPINION<br />
LA FRANCE<br />
SOIT ELLE CHANGE<br />
SOIT ELLE MEURT !<br />
JEAN PIERRE LENOIR<br />
Jean d'Ormesson disait un<br />
jour, avec toute la perspicacité<br />
qui caractérise ce<br />
brillant écrivain <strong>et</strong><br />
penseur, « Le droit du sol<br />
est l'absurdité qui consiste à dire<br />
qu'un cheval est une vache parce<br />
qu'il est né dans une étable... »<br />
On a toujours regardé, admiré<br />
<strong>et</strong> cité en exemple ce pays. Plus<br />
que tous les autres probablement.<br />
D'est en ouest <strong>et</strong> du nord<br />
au sud, la France a toujours rayonné<br />
d'une façon particulière<br />
sous toutes les latitudes. Dans<br />
c<strong>et</strong>te échelle admirative, il y a<br />
un peu de tout: le pays qui a inventé<br />
les droits de l'homme, la<br />
bagu<strong>et</strong>te de pain, le camembert,<br />
le bœuf bourguignon, le vin, la<br />
gastronomie, la Tour Eiffel, les<br />
Champs Elysées <strong>et</strong> que sais-je<br />
encore.<br />
Ici, à Maurice, la cote<br />
d'amour de la France a toujours<br />
été au plus haut. Pour des<br />
raisons historiques tout d'abord,<br />
mais aussi parce qu'elle a toujours<br />
été en point d'orgue de<br />
nos aspirations intellectuelles <strong>et</strong><br />
matérielles. Élève très moyen de<br />
notre bon vieux Collège Saint<br />
Joseph à Curepipe, je m'entendais<br />
dire que j'aurais été<br />
moins cancre si j'avais été au<br />
Lycée Labourdonnais où on apprenait<br />
aussi la philosophie au<br />
lieu de l'histoire par cœur. Nous<br />
regardions donc avec envie ceux<br />
qui avaient eu la chance de<br />
s'asseoir sur les bancs de ce lycée<br />
pour enfin arriver à ce fameux<br />
bac qui laissait nos bonnes<br />
vieilles Senior <strong>et</strong> HSC loin derrière<br />
en terme de prestige...<br />
Puis j'ai grandi <strong>et</strong> j'ai eu la<br />
chance de faire des études<br />
supérieures en France <strong>et</strong> je me<br />
suis intéressé à ce pays comme<br />
jamais avant ça. J'ai appris que<br />
la France s'appelait d'abord<br />
la Gaule Celtique, nom<br />
donné par les Romains qui<br />
l'ont occupé <strong>et</strong> lui ont<br />
laissé c<strong>et</strong>te magnifique<br />
culture gréco-romaine (les<br />
Grecs ayant ensuite rayonné<br />
de la façon que l'on<br />
sait sur l'Europe) ; qu'en<br />
481 Clovis le<br />
Mérovingien était devenu<br />
le premier roi de France à<br />
travers son mariage avec<br />
Clothilde, une Burgonde,<br />
<strong>et</strong> qu'il fut ensuite baptisé<br />
à Reims en 498, donnant à<br />
la France son identité chrétienne<br />
Millénaire ; qu'en 987<br />
Hugues Cap<strong>et</strong>, comte de Paris<br />
<strong>et</strong> d'Orléans avait été élu roi ; <strong>et</strong><br />
qu'à la Renaissance les Valois <strong>et</strong><br />
les Orléans, ont dirigé ce pays<br />
en continuant à lui donner sa<br />
brillance, son prestige, sa<br />
grandeur <strong>et</strong> son rayonnement<br />
tout en cultivant son identité.<br />
Puis arrive la révolution<br />
française de 1789 pendant<br />
laquelle on coupe la tête du roi<br />
<strong>et</strong> de la reine <strong>et</strong> on tue le<br />
dauphin (ex-futur Louis XV11)<br />
pour être bien sûr qu'il ne<br />
restera rien de ces glorieuses années<br />
d'identité chrétienne. En<br />
1793, les révolutionnaires inventent<br />
La Terreur (ancêtre des<br />
terroristes d'aujourd'hui) qui<br />
massacre les religieux <strong>et</strong> tous<br />
ceux qui vont essayer de s'opposer<br />
à la nouvelle identité de<br />
ce pays.<br />
La France tue alors son passé<br />
<strong>et</strong> invente la Liberté qui, ajoutée<br />
à la fraternité <strong>et</strong> à l'égalité, va<br />
inspirer quelques révolutions de<br />
par le monde. La France a continué<br />
de rayonner sur ce monde<br />
qu'elle a conquis par sa culture<br />
<strong>et</strong> son esprit qui, allié aux arts <strong>et</strong><br />
aux l<strong>et</strong>tres, a donné la quintessence<br />
de ce qui peut se faire<br />
dans ce domaine.<br />
Mais à trop donner, on oublie<br />
souvent de se renforcer chez<br />
soi. On oublie de nourrir son<br />
épicentre de l'essentiel de son<br />
identité millénaire. Pour être<br />
fidèle à c<strong>et</strong>te grande générosité<br />
qui va obligatoirement de pair<br />
avec Liberté, Égalité <strong>et</strong> Fraternité,<br />
on accueille d'abord "toute<br />
la misère du monde" <strong>et</strong> on naturalise<br />
à tour de bras des chevaux<br />
qu'on persuade qu'ils vont devenir<br />
vaches parce qu'ils sont<br />
nés dans l'étable française...<br />
La France d'aujourd'hui me<br />
fait un peu penser à l'empire<br />
mongol qui s'est effondré un<br />
jour parce que Gengis Khan,<br />
obsédé par les conquêtes extérieures,<br />
a négligé le centre de<br />
son empire qui a finalement implosé<br />
par manque de consolidation<br />
de sa base. Le droit du sol<br />
donné à tort <strong>et</strong> à travers à des<br />
migrants dont la culture, la religion<br />
<strong>et</strong> les traditions n'ont rien<br />
à voir avec celles de la France a<br />
affaibli ce pays à un point qu'on<br />
ne peut imaginer vraiment. Le<br />
sans frontiérisme à la mode, les<br />
droits qui ont aboli les devoirs<br />
<strong>et</strong> la dissolution de l'identité<br />
française dans une espèce de<br />
honte à affirmer d'où l'on vient<br />
<strong>et</strong> ce qu'on est, ont transformé<br />
la France en une sorte d'éponge<br />
dans laquelle Voltaire, Balzac <strong>et</strong><br />
Tocqueville auraient bien du<br />
mal à se reconnaître ces jours-ci.<br />
La France est aujourd'hui attaquée<br />
de l'intérieur, comme on<br />
l'a vu la semaine dernière. Le<br />
pire pour elle reste à venir. Ses<br />
ressources défensives doivent<br />
monter au créneau pour<br />
défendre son identité sinon elle<br />
mourra où se fondra dans un<br />
marigot informe issu d'une mise<br />
sous tutelle par la force. Est-ce<br />
un crime de souhaiter qu'elle en<br />
ait encore la force ?
P O S T S C R I P T U M<br />
14<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong><br />
OPINION<br />
RELENTLESSLY RELEVANT<br />
5:<br />
Warning -<br />
Don’t Innovate Here!<br />
Douglas Kruger is<br />
a professional speaker and author<br />
of ‘Own Your Industry -<br />
How to Position Yourself as an<br />
Expert,’ and ‘Relentlessly Relevant<br />
- 50 Ways to Innovate,’<br />
from Penguin Random House.<br />
He speaks and trains all over<br />
the world, helping brands to<br />
understand the ‘how-to’s’ of<br />
innovation and to become<br />
top-of-mind in their industries.<br />
See him in action<br />
at www.douglaskruger.co.za,<br />
follow him on<br />
Twitter: @douglaskruger,<br />
or email info@douglaskrugerspeaker.com<br />
SEMI-SACRED COWS AND LEVERS TO<br />
LEAVE ALONE<br />
A brand is not what most people think<br />
it is. Ask a new or small-business owner<br />
what their brand is and they are likely to<br />
spin off a s<strong>et</strong> of well-worn, fairly meaningless<br />
phrases: ‘My brand is excellent customer<br />
service, professionalism and dependability.’<br />
Wrong. These things are expected of<br />
you, but they are not your brand. Not at<br />
all.<br />
Brand is more about personality, tone,<br />
flavour, vibe, feel and a way of looking at<br />
the world. It’s the story, the outlook, the<br />
lifestyle. Take the quintessential example:<br />
Harley-Davidson. When you think of<br />
Harley, do you think of customer service?<br />
Or professionalism? Certainly, you expect<br />
to experience these things when walking<br />
into an outl<strong>et</strong>, but they are not what<br />
Harley-Davidson is.<br />
Harley is open roads and lost highways.<br />
It’s the American dream, endless<br />
desertscapes, rock ’n’ roll, roadside diners,<br />
beautiful blonde babes, leather jack<strong>et</strong>s and<br />
spectacular midlife crises.<br />
Whenever you struggle to put your finger<br />
on the idea of what a brand actually is,<br />
try to think of it this way: Stephen King<br />
and Dr Seuss are both writers. But they<br />
are compl<strong>et</strong>ely different brands. It’s the<br />
feel, the tone, the flavour that counts. It’s<br />
their core ‘them-ness’.<br />
Understanding your brand can provide<br />
you with an extremely useful s<strong>et</strong> of param<strong>et</strong>ers<br />
within which to innovate. If your<br />
brand is Mercedes-Benz, then diners and<br />
rock ’n’ roll are not part of your brand<br />
personality, and you would not innovate<br />
in ways that enable that lifestyle.<br />
But when you understand that your<br />
brand is about luxury and exclusivity, your<br />
opportunities to innovate practically line<br />
up before you. All you have to do is continually<br />
ask, ‘How do we make this more<br />
luxurious, more elite? How do we make<br />
interacting with our brand continuously<br />
feel like you are being served by a wellmannered<br />
concierge, handing you useful<br />
suggestions and easing your way?’ You can<br />
do very practical things inside a car with<br />
that brand idea as a reference point.<br />
Hence, your brand becomes your road<br />
map for innovation.<br />
But once the brand is well established,<br />
tinkering with it can be very dangerous.<br />
Imagine if Harley were to try to appeal to<br />
a bigger mark<strong>et</strong> with a softened version of<br />
their bikes – ones that might appeal to tiewearing<br />
corporate types or soccer moms.<br />
Doing so would be outright brand suicide.<br />
That’s not what they are, and their<br />
faithful followers would never forgive<br />
them for b<strong>et</strong>raying that brand proposition.<br />
In a way, a brand is like a religion.<br />
People believe in it, and woe b<strong>et</strong>ide you if<br />
you do not continue to represent its values<br />
faithfully. You may expand upon those<br />
values. You may take them further. You<br />
may champion them into the future with<br />
new features and approaches, but to r<strong>et</strong>ain<br />
the faithful, the brand must always do the<br />
thing people want from it.<br />
History Channel and Subaru are two<br />
examples I’ve seen recently of brands playing<br />
with fire. Flick over to History Channel<br />
and you will see a line-up of shows<br />
with titles like Duck Dynasty, Ice Road<br />
Truckers, Storage Wars Texas, and a<br />
pl<strong>et</strong>hora of other reality shows that have<br />
little or no connection with history.<br />
They’ve tried to fudge the lines by using<br />
the tagline: ‘History, made everyday.’ It<br />
doesn’t work.<br />
The only reason that this broken brand<br />
has not been replaced by a comp<strong>et</strong>itor is<br />
that there currently are no comp<strong>et</strong>itors.<br />
But the day is coming. They have been<br />
untrue to their core promise, they have<br />
b<strong>et</strong>rayed the faithful and abandoned the<br />
central value that appealed to their viewers.<br />
When another vessel comes by, the<br />
unhappy passengers will almost certainly<br />
jump ship.<br />
Subaru is an interesting case scenario<br />
because, so far, the company is only flirting<br />
with brand b<strong>et</strong>rayal. To explain this<br />
one, l<strong>et</strong>’s take a momentary step back and<br />
talk about cigar<strong>et</strong>tes. In the 1960s, cigar<strong>et</strong>te<br />
manufacturers decided that it would<br />
be cool to broaden their mark<strong>et</strong>. Why<br />
should they advertise only to working-age<br />
males, they reasoned. They could also targ<strong>et</strong><br />
grandmothers, nuns, children, infants<br />
and pregnant mothers going into labour<br />
…<br />
UNDERSTAND YOUR<br />
OWN BRAND FIRST<br />
So most cigar<strong>et</strong>te manufacturers<br />
changed their mark<strong>et</strong>ing message, almost<br />
simultaneously, and tried to appeal to<br />
everyone. One smart manufacturer cottoned<br />
on to a law identified later in The<br />
22 Immutable Laws of Branding by Al<br />
and Laura Ries. The law essentially states<br />
that the narrower you focus your mark<strong>et</strong>ing,<br />
the broader your appeal. The broader<br />
you focus your mark<strong>et</strong>ing, the more dissipated<br />
your appeal. Weird, perhaps, but its<br />
validity is borne out by many real-life<br />
studies and examples.<br />
This cigar<strong>et</strong>te manufacturer, which had<br />
some compl<strong>et</strong>ely forg<strong>et</strong>table generic name<br />
at the time, rebranded with a focus on appealing<br />
only to the über-macho male, and<br />
no one else. The company started using<br />
cowboys in all its ads. In other words, instead<br />
of doing what every other comp<strong>et</strong>itor<br />
was doing, and trying to gain a<br />
broader mark<strong>et</strong>, it narrowed its mark<strong>et</strong><br />
focus to a laser point.<br />
The rebranded company was Marlboro,<br />
a brand that quickly came to dominate<br />
its mark<strong>et</strong>. Counter-intuitively,<br />
women seemed to prefer Marlboro as well,<br />
not despite the advertising, but somehow<br />
because of it.<br />
And with this background, we now r<strong>et</strong>urn<br />
to Subaru. Known as the maker of<br />
tough rally cars, and renowned for its<br />
four-wheel-drive capabilities, Subaru has<br />
started selling in huge numbers globally to<br />
soccer moms, who use them as moms’<br />
taxis. When Subaru realised this, the company<br />
started to change its advertising (tinkering<br />
with the core brand), to give the<br />
message: The nation’s favourite mom’s<br />
taxi.<br />
Here’s the hitch: moms don’t buy Subarus<br />
because they are moms’ taxis. They<br />
buy them because they are hard-core rally<br />
cars. Shift the core proposition, and you<br />
could destroy your brand.<br />
In The 22 Immutable Laws of Branding,<br />
the authors observe that when you do<br />
this, you will usually experience about<br />
four or five years of spikes in sales (it<br />
works temporarily), followed by a long,<br />
slow decline into obsolescence as your<br />
brand dissipates and becomes meaningless<br />
– just another commodity to be purchased<br />
on price. If Subaru wants more moms to<br />
use its cars, it should stick to the hard-core<br />
rally-monster message – that’s what got<br />
the moms into the cars in the first place.<br />
Using your core brand proposition as a<br />
s<strong>et</strong> of param<strong>et</strong>ers for innovation is a very<br />
good idea. Taking what your brand is and<br />
does, and innovating outwards from this<br />
starting point is an excellent way to go. I<br />
would say that you shouldn’t even begin<br />
to innovate until you understand your<br />
own brand. However, if your business is<br />
new and you have not y<strong>et</strong> nailed down<br />
your core proposition, innovating may actually<br />
create your, as y<strong>et</strong> und<strong>et</strong>ermined,<br />
brand.
P O R T R A I T<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 15<br />
BEL OMBRE ARTISANAT<br />
Martine Pocho : « Aider les gens<br />
à mieux vivre à travers leurs arts »<br />
Fini la plage au sable d’or, le lagon turquoise <strong>et</strong> les hôtels de luxe. Martine Pocho, d’origine française, veut<br />
découvrir l’autre fac<strong>et</strong>te de l’île Maurice. Pour cela, elle a quitté la France où elle a toujours vécu pour s’installer<br />
à Maurice. Sa démarche, c’est d’accompagner la communauté qui a un véritable savoir-faire en<br />
matière d’artisanat, mais qui souvent éprouve des difficultés à mieux faire connaitre leurs talents, leurs arts<br />
ORNELLA THATHIAH<br />
Une entreprise soc<br />
i a l e ,<br />
économique <strong>et</strong><br />
écologique !<br />
C’est l’objectif<br />
principal de Martine Pocho.<br />
Elle est venue à Maurice pour la<br />
première fois lors de son voyage<br />
de noces, en 2005. Le couple<br />
Pocho est tombé sous le<br />
charme de notre île magnifique.<br />
A partir de là, en 2010, après<br />
avoir pris leur r<strong>et</strong>raite, monsieur<br />
<strong>et</strong> madame Pocho décident<br />
de venir habiter à Maurice<br />
afin de découvrir l’autre fac<strong>et</strong>te<br />
de l’île.<br />
« Après notre mariage en<br />
2005, nous sommes venus en voyage<br />
de noces à l’île Maurice. J’ai<br />
certes découvert c<strong>et</strong>te île magnifique,<br />
mais je savais qu’il restait<br />
à découvrir les autres fac<strong>et</strong>tes du<br />
pays. Quand on est en voyage de<br />
noces, on se cantonne à un hôtel<br />
de luxe, chose qui est très bien,<br />
mais j’avais envie de connaître<br />
Maurice autrement. En 2010<br />
quand nous avons pris notre r<strong>et</strong>raite,<br />
on s’est dit qu’on n’est pas<br />
trop vieux pour nous lancer dans<br />
l’aventure. »<br />
Dès son arrivée, Martine ne<br />
perd pas de temps <strong>et</strong> se m<strong>et</strong> à la<br />
recherche d’un logement convenable.<br />
Elle se r<strong>et</strong>rouve à Bel<br />
Ombre, un village dans le sudouest<br />
de Maurice <strong>et</strong> que Martine<br />
décrit comme « un village<br />
un peu excentré par rapport à<br />
toute l’animation sur l’île ». Une<br />
fois installée, elle entame des<br />
cours de leadership avec un<br />
dénommé Jonathan Ravat qui,<br />
selon Martine, l’a influencée à<br />
se lancer dans une démarche<br />
précise.<br />
« Je suis arrivée à Maurice en<br />
2010 en tant que r<strong>et</strong>raitée. J’ai<br />
cherché un logement <strong>et</strong> j’en ai<br />
trouvé un à Bel Ombre. C’est un<br />
village un peu excentré par rapport<br />
à toute l’animation sur l’île.<br />
J’ai fait la connaissance de la<br />
communauté <strong>et</strong> je dois ajouter<br />
que je suis assez sensible au côté<br />
humain des choses. Je me suis<br />
aperçue qu’il y avait quand<br />
même beaucoup de misère. J’ai eu<br />
la chance de faire des cours de<br />
leadership avec Jonathan Ravat.<br />
C’est grâce à lui que j’ai eu le<br />
déclic : qu’on est capable de faire<br />
quelque chose pour faire évoluer<br />
la situation, apporter un changement<br />
dans la vie de ces gens »,<br />
nous explique Martine.<br />
J’EXPORTE LES PRODUITS<br />
EN FRANCE<br />
C’est à partir de là que Bel<br />
Ombre Artisanat, une société<br />
d’import-export en France,<br />
prend naissance. La société a<br />
vocation à exporter des produits<br />
artisanaux, fabriqués par une<br />
classe sociale en particulier,<br />
issus de produits naturels<br />
mauriciens comme le coco, le<br />
vétiver, les épines d’oursins,<br />
entre autres. Pour c<strong>et</strong>te chef<br />
d’entreprise, la priorité c’est<br />
l’accompagnement de la communauté<br />
qui, selon elle, n’est<br />
pas forcément la plus riche, n’a<br />
pas forcément la parole <strong>et</strong> qui<br />
éprouve des difficultés à se faire<br />
connaître.<br />
« J’exporte les produits en<br />
France. C’est ma région de<br />
prédilection car c’est le pays d’où<br />
je viens. Je connais pas mal de<br />
personnes qui sont intéressées par<br />
ce genre d’initiative. Il y a même<br />
quelques distributeurs qui sont<br />
prêts à m’accompagner. A Maurice<br />
je m’occupe surtout de renouer<br />
les liens avec les artisans,<br />
préparer les obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> ensuite passer<br />
par des associations avec qui je<br />
travaille pour faciliter l’exportation<br />
en France.»<br />
Par ailleurs, ajoute Martine<br />
Pocho, avant de se lancer elle a<br />
mené une étude de marché<br />
pour s’assurer que ce proj<strong>et</strong> en<br />
vaut la chandelle. Elle précise<br />
aussi que les Français sont « très<br />
sensibles » à ce genre de démarche.<br />
« J’ai été accompagnée par des<br />
personnes professionnelles pour<br />
m<strong>et</strong>tre en place la plaqu<strong>et</strong>te. J’ai<br />
fait une étude de marché. J’ai<br />
présenté quelques échantillons de<br />
produits qui ont bien plu. Du<br />
coup, cela s’est fait tout seul. Je<br />
n’ai pas eu d’autre choix que de<br />
conti-nuer à développer ce genre<br />
de produits. En plus de cela j’ai<br />
déjà quelques amis de la famille<br />
qui sont prêts à prendre le relais<br />
pour faciliter la distribution des<br />
produits à travers la France », explique<br />
la chef d’entreprise.<br />
Mais comment cela se pass<strong>et</strong>-il<br />
au niveau des artisans ?<br />
Martine nous explique qu’elle<br />
se rend chez la personne en<br />
question, un artisan, pour<br />
d’abord faire plus ample connaissance<br />
<strong>et</strong> discuter des produits<br />
qu’elle peut proposer.<br />
L’objectif derrière Bel Ombre
P O R T R A I T<br />
16<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong><br />
Artisanat étant d’aider les personnes<br />
défavorisées qui ont<br />
quand même quelque chose à<br />
offrir. Comme ceux qui n’ont<br />
pas la chance de vivre de leur<br />
art pour diverses raisons. A l’exemple<br />
d’un groupe d’artistes<br />
qui ont bénéficié d’une formation<br />
dans le passé, mais qui, par<br />
faute de moyens financiers, ne<br />
pouvaient pas aller plus loin. «<br />
C’était difficile pour ces gens-là<br />
de se faire connaître. J’ai donc<br />
pris le relais. Je les accompagne<br />
pour qu’ils puissent avoir une vie<br />
meilleure <strong>et</strong> les aider à arrondir<br />
leur fin de mois. Je vends leurs<br />
obj<strong>et</strong>s avec des Français qui<br />
adorent ce genre de produits.»<br />
De bouche à oreille, Martine<br />
s’est fait connaître. Il y a même<br />
des gens qui l’appellent <strong>et</strong> qui<br />
lui demandent de prospecter<br />
d’autres personnes de la région<br />
qui sont intéressées à travailler.<br />
Motivée comme tout, elle s’y<br />
rend sur place sans aucune hésitation.<br />
Comme elle le décrit si<br />
bien, si ça marche c’est bon,<br />
mais si ce n’est pas dans le cadre<br />
de ce qu’elle recherche, elle arrête<br />
tout de suite.<br />
« Je ne peux pas perdre mon<br />
temps à considérer des personnes<br />
qui font déjà de l’artisanat mais<br />
qui n’est pas issu de produits<br />
mauriciens. La démarche est d’offrir<br />
un obj<strong>et</strong> dérivé des produits<br />
naturels, écologiques <strong>et</strong> fabriqués<br />
par les artisans mauriciens, » insiste-t-elle.<br />
C’est la déontologie<br />
de l’entreprise. C’est du social<br />
d’abord tout en alliant l’écologie.<br />
Selon Martine Pocho, il existe<br />
beaucoup de produits<br />
naturels qui peuvent être transformés<br />
en obj<strong>et</strong>s d’art. Même<br />
dans le recyclage. « Je trouve cela<br />
comme donner une seconde vie à<br />
des obj<strong>et</strong>s. Je veux qu’on utilise<br />
tous les produits naturels que l’on<br />
peut transformer en obj<strong>et</strong>s d’art,<br />
en bijoux, en boîte. Tout ce qui<br />
peut être représentatif de quelque<br />
chose d’original. »<br />
Au niveau de la rémunération,<br />
Martine Pocho explique<br />
que ces artisans perçoivent 50<br />
% du montant lorsque la commande<br />
est passée, <strong>et</strong> le reste lors<br />
de la livraison.<br />
« Je leur donne 50 % du montant<br />
total lorsque je passe la commande<br />
<strong>et</strong> 50% lors de la<br />
réception des produits finis. Je ne<br />
veux pas qu’ils soient dans l’incapacité<br />
de travailler parce qu’ils<br />
n’ont pas les moyens de pouvoir<br />
ach<strong>et</strong>er les matériels requis. Je<br />
leur paye à partir du produit<br />
qu’on a décidé ensemble <strong>et</strong> dans<br />
la mesure que ce soit respectable<br />
pour eux. Puis je prends en charge<br />
toute la partie expédition. »<br />
Martine souhaite par-dessus<br />
tout rehausser le pouvoir<br />
d’achat de ces gens à travers la<br />
transformation des produits naturels<br />
mauriciens en obj<strong>et</strong>s<br />
d’art. Pour l’instant, comme<br />
elle nous l’explique, la démarche<br />
est indivi-dualisée dans<br />
la mesure où chaque artisan travaille<br />
chez lui. Mais elle songe<br />
déjà à tout centraliser.
D E B R I E F<br />
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015 | BIZWEEK | ÉDITION <strong>72</strong> 17<br />
FINANCIAL SERVICES COMMISSION<br />
LAUNCH OF THE POLICY RESEARCH<br />
GROUP PHASE 1<br />
On Thursday last, the Financial Services Commission of Mauritius announced the launching of its Policy<br />
Research Group (PRG) Phase I (2015-16) programme. One of the objects of the FSC Mauritius is to study<br />
new avenues for development in the non-bank financial services sector<br />
Undertake effective policy-oriented<br />
research<br />
supported by strong<br />
analytical and empirical formulations;<br />
and facilitate policy formulation<br />
as well as review the<br />
existing policies from an academic<br />
and substantive perspective.<br />
These are the broad<br />
objectives of the newly launched<br />
Policy Research Group (PRG)<br />
Phase 1 programme by the Financial<br />
Services Commission of<br />
Mauritius. The announcement<br />
was made on Thursday last.<br />
This programme will help in<br />
achieving one of the objects of<br />
the Commission, which is to<br />
study new avenues for development<br />
in the non-bank financial<br />
services sector. It also aims at<br />
responding to new challenges<br />
and to take full advantage of<br />
new opportunities for achieving<br />
economic sustainability and job<br />
creation.<br />
In line with this objective,<br />
the PRG programme, according<br />
to the Commission, is launched<br />
to foster coordination b<strong>et</strong>ween<br />
the FSC Mauritius and external<br />
policy researchers/experts with<br />
regards to the conduct of policy<br />
research in key financial and<br />
policy areas. The programme<br />
will provide a valuable platform<br />
and opportunity for the conduct<br />
of extensive policy research<br />
studies, supported by strong<br />
analytical and empirical formulations,<br />
in relation to the nonbank<br />
financial mark<strong>et</strong>s and<br />
regulatory policies of Mauritius.<br />
The FSC Mauritius is currently<br />
making an “invitation for<br />
proposals” for applications under<br />
the FSC PRG Phase I (2015-<br />
16) programme. Applicants<br />
shall apply online to conduct research<br />
on a list of research topics.<br />
The closing date for<br />
application is Friday 15th of<br />
January 2016.<br />
Moreover, the studies will be<br />
carried out by external policy researchers/academics<br />
after selection<br />
by the PRG Selection<br />
Committee, a new Committee<br />
s<strong>et</strong> up by the FSC Mauritius<br />
and comprising high-profile<br />
professionals of the local financial<br />
industry. The members of<br />
the Committee are Sunil Banymandhub,<br />
Georges Chung,<br />
Pierre Dinan, Gilbert Gnany,<br />
Yousouf Ismael, and Louis Rivalland.<br />
These studies will ultimately<br />
culminate into the “Policy Research<br />
Series” of the FSC Mauritius,<br />
a new flagship publication<br />
which would be targ<strong>et</strong>ed to a<br />
high-level audience and supported<br />
by an “Editorial and Advisory<br />
Council” of world-class<br />
researchers and specialists.<br />
CELEBRATING 400 YEARS<br />
OF SHAKESPEARE<br />
The British High Commission and the British Council<br />
are organizing ‘Shakespeare Lives’, a major global programme<br />
celebrating Shakespeare’s works and his influence<br />
on culture, education and soci<strong>et</strong>y on the 400th anniversary<br />
of his death. An extensive programme of activities is<br />
planned to mark this global event.<br />
‘Shakespeare Lives’ will not only explore his global legacy<br />
but also continue to demonstrate how his stories, themes<br />
and language are relevant in the modern world and must<br />
remain central to the lives of the future generations.<br />
Working with a range of partners, the British High Commission<br />
and the British Council are inviting Mauritius to<br />
rediscover and celebrate the extent of his global impact<br />
through ‘Shakespeare Lives in Mauritius’. The programme<br />
includes two performances of Haml<strong>et</strong> by the UK’s Globe<br />
Theatre on 25 January 2016 at MGI, Moka; the Film Festival<br />
hosted by Star cinemas in February/March 2016; a<br />
photo comp<strong>et</strong>ition running until 31 March for children; a<br />
global digital initiative inviting people to submit a creative<br />
piece illustrating their favourite Shakespeare quote and a<br />
specially prepared Shakesbeer by the Flying Dodo Brewing<br />
Company.<br />
CITÉ ZEN : LE DESSIN<br />
D’ILONA VEERASAWMY<br />
REMPORTE LE<br />
CONCOURS<br />
Couvent de Lor<strong>et</strong>te de Curepipe - Junior School a été<br />
sacrée grand vainqueur du concours national de dessin sur<br />
la sécurité routière organisé dans le cadre de la campagne<br />
Cité Zen. Le dessin primé a été réalisé par Ilona Veerasawmy<br />
de la classe de 5e, qui fait remporter à son établissement<br />
une dotation de Rs 50 000 pour réaliser un<br />
proj<strong>et</strong> de revalorisation scolaire. La première édition, en<br />
2014, avait été remportée par l’école Pandit Sahadeo. Les<br />
élèves, soutenus par les enseignants <strong>et</strong> la PTA, ont utilisé<br />
la dotation pour réaliser un jardin de plantes médicinales<br />
dans la cour de leur établissement. En juill<strong>et</strong> dernier,<br />
toutes les écoles primaires de Maurice <strong>et</strong> de Rodrigues<br />
avaient été invitées à observer un « road saf<strong>et</strong>y day », à<br />
l’initiative de Vivo Energy Mauritius.<br />
L'ONU LANCE L'ANNÉE<br />
INTERNATIONALE DES<br />
LÉGUMINEUSES<br />
2016 sera l’année de la promotion des apports protéiniques<br />
<strong>et</strong> des eff<strong>et</strong>s bénéfiques sur la santé procurés par<br />
les légumes secs. Les légumineuses, notamment toutes<br />
sortes de haricots secs <strong>et</strong> de pois, sont une source bon<br />
marché, délicieuse <strong>et</strong> nutritive de protéines <strong>et</strong> de micronutriments<br />
essentiels <strong>et</strong> aux eff<strong>et</strong>s bénéfiques sur la santé <strong>et</strong><br />
les moyens d’existence, en particulier dans les pays en<br />
développement, souligne, la semaine dernière, l'Organisation<br />
des Nations Unies (ONU) dans un message annonçant<br />
le lancement en 2016 de l'Année internationale<br />
des légumineuses.<br />
«Les légumineuses sont des cultures vivrières importantes pour<br />
la sécurité alimentaire de vastes tranches de populations, en<br />
particulier en Amérique latine, Afrique <strong>et</strong> Asie, où elles font<br />
partie de l'alimentation traditionnelle <strong>et</strong> sont souvent cultivées<br />
par les p<strong>et</strong>its agriculteurs», a déclaré notamment José<br />
Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.<br />
Sous le slogan «Des graines nutritives pour un avenir<br />
durable», l'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré<br />
2016 Année internationale des légumineuses afin de sensibiliser<br />
sur les nombreux avantages que les légumineuses<br />
offrent, d’en stimuler la production <strong>et</strong> le commerce <strong>et</strong><br />
d'en encourager de nouvelles utilisations intelligentes<br />
le long de la chaîne alimentaire.<br />
Dans un geste symbolique après son allocution, le Directeur<br />
général de la FAO a planté une poignée de fèves<br />
dans un pot de terre au moment où il proclamait ouverte<br />
l'Année internationale des légumineuses.