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FRANCK LOZAC’H
Divers
I
1
PRéFACES
2
AVERTISSEMENT
L'on pourra regretter que l'édition informatique n'offre par la rigueur
d'orthographe ni la précision d'imprimerie que possède l'édition papier
traditionnelle.
Certains traitements de texte sautent des caractères ou produisent des
erreurs qui ressemblent étrangement à des coquilles et changent
maladroitement la tournure de la structure.
Ces inconvénients sont compensés par la superbe souplesse d'adaptation, de
transformation, d'évolution que proposent les logiciels d'informatique. En
ce sens, l'imprimerie d'autrefois semble bien rigide et peu apte à des
évolutions rapides.
J'écris ces quelques paragraphes pour susciter la tolérance et la
compréhension de l'éventuel lecteur qui pourrait être étonné ou choqué par
des contradictions de sens rarement souhaités par l'écrivain lui-même.
D'avance merci.
3
fioles mallarméennes
PRéSENTATION
S’il est un poète qui a suscité tant de controverses, tant
d’interrogations, de rejets et d’admiration c’est bien Stéphane
Mallarmé.
Considéré comme un imposteur par certains, il était vénéré
comme un maître es lettres par d’autres. Il a réuni autour de lui des
littérateurs exceptionnels à l’image de Paul Valéry, Paul Claudel et
André Gide, qui buvaient ou se nourrissaient de ses paroles comme
un groupe de religieux écoute l’enseignement oral d’un mystique
instructeur.
Sa haute poésie qui a atteint les degrés sublimes de la
complexité, de la symbolique et de l’harmonie musicale est
considérée plus encore aujourd’hui qui hier, comme une sorte de
perfection impossible à imiter.
Le mécanisme inventif qu’il propose offre à l’amateur un
nombre considérable de structures grammaticales, de mouvements
d’écriture, d’organisations sonores, et de compositions littéraires
dans lesquels l’apprenti poète peut puiser à loisir une source jamais
tarie.
4
C’est de cette façon également que l’on peut déterminer la
fécondité d’un auteur. C’est en considérant sa postérité et son
influence sur les générations futures.
Stéphane Mallarmé a été le seul avec Arthur Rimbaud à
proposer une algèbre de l’écriture pour un déplacement des centres,
avec une incohérence grammaticale, une sorte d’audace dans
l’application des principes littéraires. Je vois parfois dans François
de Malherbe un premier père de la symbolique amère et poétique, et
dans Michel Deguy un digne héritier de la filiation mallarméenne.
Je trouve dans les Œuvres de Paul Valéry, un endroit extrait de
Variété, toute une page consacrée au cher Maître. Je me permets ici
de le recopier car elle synthétise à bien des égards la pensée que
grand nombre d’héritiers se font du poète :
DERNIERE VISITE À MALLARME
Lorsque j’ai commencé de fréquenter Mallarmé en personne,
la littérature ne m’était presque plus de rien. Lire et écrire me
pesaient, et je confesse qu’il me reste quelque chose de cet ennui.
La conscience de moi-même pour elle-même, l’éclaircissement de
cette attention, et le souci de me dessiner nettement mon existence
ne me quittaient guère. Ce mal secret, éloigne des Lettres,
desquelles il tient cependant mon origine.
Mallarmé, toutefois, figurait dans mon système intime le
personnage de l’art savant et le suprême état de l’ambition
5
littéraire la plus relevée. Je m’étais fais de son esprit une profonde
compagnie, et j’espérais qu’en dépit de la différence de nos âges, et
de l’écart immense de nos mérites le jour viendrait que je ne
craindrais pas de lui proposer mes difficultés et mes vues
particulières. Ce n’était point qu’il m’intimidât, car personne ne fut
plus doux ni plus délicieusement simple que lui ; mais il me
semblait qu’il existât une sorte de contraste entre l’exercice de la
littérature et la poursuite d’une certaine rigueur et d’une extrême
sincérité de la pensée. La question est infiniment délicate. Devais-je
en saisir Mallarmé ? Je l’aimais et le plaçais au-dessus de tous ;
mais j’avais renoncé à adorer ce qu’il avait adoré toute sa vie, et à
quoi il l’avait toute offerte, et je ne me trouvais pas le cœur de le lui
faire entendre.
Je ne voyais cependant d’hommage plus véritable à lui rendre
que de lui confier ma pensée, et que de lui montrer combien ses
recherches, et les analyses fort fines et très précises dont elles
procèdent, avaient transformé à mes yeux le problème littéraire et
m’avaient conduit à abandonner la partie. C’est que les efforts de
Mallarmé, très opposés aux doctrines et aux soucis de ses
contemporains, tendaient à ordonner tout le domaine des lettres par
la considération générale des formes. Il est extrêmement
remarquable qu’il soit arrivé, par l’étude approfondie de son art, et
sans connaissance scientifique, à une conception si abstraite et si
proche des spéculations les plus élevées de certaines sciences. Il ne
parlait jamais, d’ailleurs, de ses idées que par figures.
L’enseignement explicite lui répugnait étrangement. Son métier,
qu’il abhorrait, était pour quelque chose dans cette aversion. Mais
6
moi, en essayant de me résumer ses tendances, je me permettais
intérieurement de les désigner à ma façon. La littérature ordinaire
me semblait comparable à une arithmétique, c’est-à-dire à la
recherche de résultats particuliers, dans lesquels on distingue mal
le précepte de l’exemple ; celle qu’il convenait me paraissait
analogue à une algèbre, car elle supposait la volonté de mettre en
évidence, de conserver à travers les pensées et de développer pour
elles-mêmes, les formes du langage.
“ Mais du moment qu’un principe a été reconnu et saisi par
quelqu’un, il est bien inutile de perdre son temps dans ses
explications ”, me disais-je …
Le jour que j’attendais ne vint jamais.
Il serait sot de vouloir en quelques lignes dresser un portrait
peu représentatif de la charge artistique, poétique et savante que
possédait cet auteur. Ce serait également commettre une erreur
d’ignorer le parfait traducteur d’Edgar Poe et le subtil professeur
d’Anglais proposant une méthode grammaticale d’apprentissage
permettant de posséder un vaste éventail de structures
indispensables à cette langue.
Je conseillerai à toute personne curieuse d’aller puiser dans les
nombreuses biographies disponibles éclairant mieux encore la vie et
la signification poétique de l’auteur.
Un dernier mot peut-être qui reviendra à Paul Valéry consacré
7
au maître :
Mallarmé le stérile ; Mallarmé le précieux ; Mallarmé le très
obscur ; mais Mallarmé le plus conscient ; Mallarmé le plus parfait
; Mallarmé le plus dur à soi-même de tous ceux qui ont tenu la
plume, me procurait, dès les premiers regards que j’adressais aux
Lettres, une idée en quelque sorte suprême, une idée-limite ou une
idée-somme de leur valeur et leurs pouvoirs.
La première partie de l’ouvrage est composée d’endroits
puisés ça et là dans mon Journal qui s’étale sur une période de vingt
ans.
La seconde partie contient un nombre assez conséquent de
pièces qui ont subi l’influence du grand poète.
La dernière partie de l’ouvrage, plus technique, veut le plus
souvent défaire certains invisibles ou certains mécanismes de
codification entrant dans la composition de poèmes célèbres.
8
ARPèGES SUR PAUL VALéRY
INTRODUCTION
Voilà donc une sorte de triptyque possédant trois mouvements
qui s’étalent et s’interactivent sur une période de vingt ans. Des
réflexions, des poèmes et des exercices techniques composent
l’ouvrage offert. Dès mes premières tentatives d’écriture, les
références de Paul Valéry se sont implantées dans ma raison avec
une vigueur et une force que le temps n’a jamais pu démentir. Cet
écrivain m’apparaissait comme une sorte de maître référentiel
incontournable. Il représentait à bien des égards un esprit
satisfaisant et possédant un nombre remarquable de qualités :
La prose et le vers s’y répandent avec majesté, quand la raison
et l’impertinence cérébrale s’expriment dans des systèmes subtils
jamais explorés auparavant.
Je voyais en lui une intelligence supérieure capable de défaire
avec élégance et subtilité des problèmes de poétique complexe. Je
reprochais le plus souvent aux poètes de la Pléiade de n’être que des
spécialistes, uniquement aptes à résoudre des problèmes d’artiste ou
de simple poésie. Quand je cherchais la force, la philosophie, la
mathématique, l’alexandrinisme, je n’y trouvais qu’une manière
9
d’être, qu’une suffisance d’auteur. Cela ne semblait guère
correspondre à ce que désirait mon esprit, avide de chiffres,
d’intelligence, de nourriture et de culture.
Je savais pertinemment que Paul Valéry n’était pas le plus
grand poète français, que d’autres possédaient des dons littéraires
avec des potentialités
plus convaincantes encore, mais le déploiement de sa personnalité,
la sagacité de son esprit me séduisaient au plus haut point. Je
prétendais que cet auteur était un maître remarquable à imiter.
La première partie de l’ouvrage est construite avec des
endroits pris ici et là dans mon Journal qui s’étale sur une vingtaine
d’années. Ce sont des remarques, des anecdotes, de petites choses le
plus souvent sans importance.
La seconde partie est composée de poèmes tirés de mes
recueils et ayant subi l’influence valérienne. Certains spécialistes
prétendront que je suis très éloigné du maître, et que le piètre
résultat est peu digne d’éloges. J’en conviendrai fort bien.
La troisième partie, plus technique, plus difficile d’accès, est
composée de fragments et d’études littéraires. Grand nombre de
tentatives ont été essayées pour comprendre les systèmes de
compositions, de chiffres, d’accents, de rythmes, d’harmonie
musicale, d’organisation et de distributions grammaticales dans les
10
fragments les plus divers de Paul Valéry. Certaines vérités me sont
apparues claires quand d’autres me laissaient dans une perplexe
interrogation.
Je n’ai pu définir avec exactitude le genre ainsi offert avec ces
trois parties. Miscellanées est un mélange de science et de
littérature. Le terme ne paraissait pas correctement définir l’objet du
livre.
L’emploi du mot essai serait faussement vrai car la partie
composée de poèmes ne saurait appartenir à ce genre. Le titre de
l’ouvrage sera donc :
ARPEGES SUR PAUL VALERY
Je souhaite sincèrement qu’il puisse divertir ou charmer le rare
lecteur, amateur de lettres.
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ESCAPADES RIMBALDIENNES
AVANT-PROPOS
Que peut-on dire, écrire, ajouter sur ce phénomène des
lettres qui n’ait déjà été proposé ? D’éminents spécialistes de la
cause rimbaldienne ont analysé, décortiqué, compris, extrapolé sur
cet adolescent hors du commun. Dernièrement, me baladant dans
quelques rayonnages de librairie, ma surprise fut de découvrir
l’œuvre manuscrite éditée … À toutes les sauces, sous tous les
angles, autrement pour spécifier une chose quasiment identique.
Moi-même, il m’est arrivé d’exprimer quelques réflexions guère
novatrices concernant ce génie poétique. L’on trouvera ces
fragments dans la première partie de l’ouvrage. La seconde partie
contient des textes et poèmes dont l’influence rimbaldienne est très
significative. La troisième partie, plus faible certainement, est faite
d’études peu révélatrices sur la technique et les chiffres exploités
par l’auteur.
Rimbaud fascine par son utilité, par son extraordinaire
capacité à offrir à Autrui des moyens de penser, d’extraire, de
travailler, de produit et d’appliquer. Il est à de nombreuses raisons
une sorte de Van Gogh de la peinture, une sorte de Sex Pistols du
Rock And Roll. Il a inspiré, il inspirera encore. L’on ne peut dire
que son œuvre recèle une quantité considérable. Non, elle se situe
dans la norme poétique produite, mais elle est un outil remarquable
12
d’apprentissage et d’applications dérivées à obtenir.
L’homme ne peut être séparé de son œuvre. Il écrit ce
qu’il pense, et il vit ce qu’il écrit. Pour certains amateurs qui
prétendent que l’œuvre et l’homme forment un tout, quel
merveilleux moyen d’investigation poétique ! Constamment il y a
relance de curiosité entre le sens poétique de l’écrit et le
comportement du rebelle et de l’aventurier. Les interactions sont
innombrables. Elles déclenchent les spéculations et stimulent les
enthousiasmes. Rimbaud est un héros et le produit poétique obtenu
semble satisfaire l’immense majorité des amateurs.
J’espère que cet ensemble hétéroclite ne rebutera pas le
lecteur passionné. Il pourra à sa guise prétendre, balancer, hocher la
tête, repenser autrement le personnage unique et tirer une autre
vérité éloignée de ma réflexion.
13
PARFUMS BAUDELAIRIENS
AVANT-PROPOS
Qui aurait pu prétendre ou prédire que cet auteur certes
doué pour traduire Edgar Poe, pour exprimer avec intelligence
d’analyse sa critique poétique, - qui aurait pu prétendre que cet
homme proposant un mince recueil de 3 450 vers accompagné
d’une cinquantaine de poèmes en prose allait devenir l’un des plus
grands piliers de notre littérature française ! Baudelaire le dandy
ruiné, exclus, maudit, méprisé, mort avant l’âge, incompris de ses
proches et rejeté de ses contemporains, subissant l’humiliation d’un
procès, pas même capable d’obtenir une voix à l’Académie
Française - peut se flatter aujourd’hui d’une postérité considérable
et se prévaloir d’être l’un des pères fondateurs de la poésie
moderne.
Baudelaire a transmis également aux générations futures
la nécessité de produire de la matière poétique sur un support épuré
et racinien. Il y a une sorte d’habillage littéraire avec des
thématiques fondamentales telles la douleur, le mal, la femme, la
beauté, la ville, le temps, la mort - d’autres valeurs ont été
transmises aux successeurs, telles les manières de percevoir et de
symboliser. La profondeur multiréférentielle des poésies
baudelairiennes surdimensionnement le sens premier et lui confère
des possibilités d’interprétation nouvelles.
14
Pierre Brunel et Henri le maître dans un article de
l’Encyclopédie Universalis version 4 observent :
Critique d’art et critique littéraire, Baudelaire pratique,
selon sa propre formule, une critique “ partiale, passionnée,
politique ”, dont il pense qu’elle est la plus “ juste ” : critique
d’admiration ou d’irritation, selon les cas, mais qui se fonde sur
une dialectique vigoureuse de refus et d’adhésion, dépassant
l’épiderme de l’actualité pour construire une esthétique précise et
rigoureuse. La création poétique à son tour obéit au même rythme
et tente d’opérer par le langage, la synthèse de l’art pur, au-delà
des antinomies que reconnaît la conscience du critique et que
dominent l’inspiration et la technique du poète.
Il semble sidérant que cet homme mort à 45 ans, soit
parvenu, à un âge ma foi relativement précoce, à être un grand
poète, un grand écrivain, un grand critique d’art, un grand épistolier
et un excellent traducteur. Voilà ce qui confère à Charles
Baudelaire l’une des premières places de la littérature française et le
hisse au sommet de la hiérarchie mondiale.
Quoique difficilement classable, Baudelaire est avant tout
un poète de la modernité qui n’a jamais été réellement capable de
décrire les bois, les forêts et les prairies. En ce sens, il s’oppose
radicalement aux poètes romantiques que sont Hugo, Lamartine,
Vigny et dans une moindre mesure à Musset. Il est homme de la
ville, de la cité changeante, qui se transforme et bat comme un
15
cœur.
Je vois parfois en lui un héritier racinien, qui sur une base
épurée a su proposer des vocables et des combinaisons nouvelles. Il
a en quelque sorte habillé le vers classique d’une étoffe rare et
subtile.
L’une des caractéristiques de sa poésie est le sens qu’il
donne au mot MAL. Avant lui, la poésie est affaire de pleurnicheries
et de gémissements amoureux insatisfaits, mais elle devient avec
SADE, BAUDELAIRE et LAUTREAMONT un exceptionnel outil
de souffrance, de violence, de cruauté et de douleurs. Elle déploie
enfin une vérité jamais révélée de la passion humaine.
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PURETÉS RACINIENNES
PRÉSENTATION
Certains jeunes poètes se prévalent de passer outre, de gagner du
temps, de n'avoir nul besoin ou nulle utilité de s'instruire dans quelque
forme classique ou ancienne de l'art tragique. Ils vont au-delà, sautent les
époques et tentent d'imiter directement des auteurs contemporains.
Ont-ils tord ? Ont-ils raison ? Je ne saurais leur en vouloir, mais
j'avoue que mon apprentissage classique s'est longtemps nourri à la sève de
poètes anciens.
Le nom de Racine a toujours évoqué chez moi quelque chose de
pur et d'exceptionnel. J'étais fasciné par son aptitude à simplifier. En
exploitant un nombre relativement faible de mots, il parvenait à obtenir des
combinaisons et des choix d'hexamètres que nul auteur n'a jamais pu
associer à sa manière. Il fait partie à bien des égards de la race des très
grands et se compare à Corneille, Molière, Shakespeare ou Gœthe.
Certains, avec talent et possédant un grand sens de l'analyse, ont
défait Racine en scrutant et comprenant l'homme. C'est la détermination de
son théâtre et l'originalité de son génie qu'ils ont su le mieux déployer au
regard du lecteur. L'univers racinien y est décrit avec exactitude, de la
peinture de ses personnages à la simplicité de sa machinerie, ou encore des
beaux sentiments qui s'associent à la violence des mœurs.
17
Pureté, vertu, triomphe, destinée, tendresse, grandeur humanisée,
injustice et cruauté, hauteur d'âme et crime, passion sublimée, recherche de
la gloire, tout cela se trouve dans son théâtre tragique, mais ce n'est pas
seulement cela que j'ai cherché à y voir.
J'ai découvert dans cet auteur un merveilleux outil d'apprentissage.
Assidûment, pendant plusieurs années, j'ai désiré comprendre les principes
qui régissaient son alexandrin. Un grand nombre d'endroits dans la seconde
partie de l'ouvrage démontre cette volonté de compréhension. J'espère que
les techniques et fréquences ne seront pas trop difficiles à intégrer pour un
public plus enclin à apprécier la beauté de la littérature que des systèmes de
codifications binaires.
La première partie s'organise avec des endroits tirés de mon Journal
78-98. Ce sont encore des petits bouts, des réflexions, des choses glanées
ici et là, sans prétention aucune. La dernière partie est essentiellement
construite avec des fragments poétiques ou des pièces écrites ou traduites
tels Alexandre, Andromaque ou encore Iphigénie.
Je souhaite sincèrement que le tout ne sera pas totalement
incohérent, et que les trois parties pourront toutefois se juxtaposer sans
choquer nullement le lecteur.
18
LE MOÛT ET LE FROMENT
PRÉFACE
Le Moût et le Froment est un recueil composé de textes
qui datent pour la plupart de janvier - février 1979. Des endroits
pourtant ont été produits durant la période estivale de cette année.
L'ouvrage semble conséquent : c'est qu'une inspiration
forte, nourrie de lectures nombreuses s'offrait à ma raison à cette
époque-là. Les textes sont bien restés une douzaine d'années dans
un classeur au fond d'une armoire, et c'est l'occasion de faire
photocopier les feuillets qui a suscité chez moi l'envie de mettre au
propre ces nombreux exercices. L'écriture qui était mienne à cette
époque, nerveuse et illisible, n'aurait jamais permis à quiconque d'y
déceler l'essence de quelque poème. Et je compris qu'il était
indispensable de recopier ces exercices et de les offrir à la
dactylographie pour rendre plus pratique la lecture. J'avoue ne les
avoir retouchés que fort peu. J'ai préféré leur conserver cette nature
impulsive de la jeunesse qui parfois peut offrir des résultats
surprenants.
Le Moût et le Froment est avec L'Huile Fraîche et dans
une moindre mesure avec Le Germe et la Semence les trois recueils
de la période 78-79 qui me paraissent les plus intéressants dans leur
forme et dans leur contenu. De grands thèmes majeurs qui seront
19
exploités dans l'œuvre future sont déjà présents dans ces premiers
exercices d'écriture.
Je souhaite véritablement que l'ampleur du recueil ne
rebute pas l'amateur de poésie. Il pourra à sa guise, suivant l'humeur
du moment, préférer tel endroit plutôt que tel autre, telle lecture en
prose plutôt que tel travail d'alexandrins.
Qu'il agisse selon son goût et son vagabondage. J'espère
seulement que l'exercice saura le divertir quelques instants.
20
LE MANUSCRIT INACHEVÉ
OU
LES CONFESSIONS D'UN JEUNE ÉCRIVAIN
PRÉFACE
Voilà un bien curieux titre pour un recueil de textes ! Il
pourrait sembler énigmatique voire emprunt d'une tendance
surréaliste. Il n'en est rien du tout. L'origine de ce choix est
ordinaire. J'avais accumulé en avril-mai-juin 79 un ensemble de
fragments et de morceaux qui étaient sortis dans un désordre
inimaginable. J'ignorais ce que je pouvais bien faire de ce tas de
papier mêlé et empêtré ! Je ne parvenais pas à en tirer une sorte de
canevas. M'essayant encore à construire le recueil et ne pouvant y
arriver, je décidai de l'abandonner. J'inscrivis donc sur la chemise :
manuscrit inachevé qui est devenu Le manuscrit inachevé. Telle est
l'histoire.
Je pense avoir tenté dans cet exercice d'écriture de
démontrer la réelle difficulté qu'éprouve le jeune littérateur à
produire un livre construit de manière satisfaisante. On y dénote un
dialogue dans la première partie de l'ouvrage où l'âme, la
conscience, la critique et le poète prennent tour à tour la parole.
J'espère que ces interventions seront toutefois comprises et ne sont
21
pas interprétées comme étant une vulgaire cacophonie.
La deuxième partie du recueil est plus conventionnelle.
Elle est construite avec un ensemble de textes ayant la particularité
de pouvoir être lus indépendamment.
J'avoue n'avoir que très peu retouché le manuscrit
original. J'y ai laissé parfois la gaucherie et la spontanéité si
caractéristiques de l'élan de jeunesse.
En souhaitant que le perspicace lecteur ne m'en tiendra
guère rigueur et se laissera aller à cette agréable spéculation sur la
difficulté à devenir écrivain.
22
LE CROÎT ET LA PORTÉE
PRÉFACE
Après L'Huile fraîche, Le Moût et le Froment, Le
Manuscrit inachevé et Le Germe et la Semence, Le Croît et la
Portée est le cinquième recueil obtenu avec la production poétique
78-79. L'inspiration semble parfois s'épuiser. Mais comment ne
pourrait-il ne pas en être autrement après être parvenu à extirper
toutefois quatre recueils conséquents sur ces dix-huit mois
d'écriture ?
Pièces en vers et segments en prose se succèdent sur
l'ensemble du livre. La première partie du recueil contient des
inspirations 79 tandis que la seconde partie est construite avec des
fragments 78. Ce léger différentiel temporel n'est guère important.
En vérité, de nombreuses pièces de cet ouvrage auraient
tout aussi bien pu appartenir aux quatre premiers exercices
d'écriture. Mais une limite quantitative en a aboli le dessein.
C'est avec une certaine désinvolture et une critique toute
tolérante qu'il faut consentir à jeter un œil sur ce petit travail.
Quelques pièces me semblent intéressantes tandis qu'un grand
nombre me paraît servir de bouche-trou et de remplissage de
23
feuillets. J'ignore si cette remarque amère est justifiée ou non. Le
lecteur jugera.
Je tiens encore à rappeler que ce cinquième ouvrage a été
écrit alors que je n'étais âgé que de vingt ans.
24
LA RACINE ET LA SOURCE
AVERTISSEMENT
Voici donc le huitième recueil de jeunesse. Celui-ci est
essentiellement composé de textes datant de l’année 78. On y
décèle çà et là l’influence non méprisable de Charles Baudelaire.
D’autres produits sont de facture plus personnelle et prétendent
n’avoir aucune origine réelle. En vérité, ces exercices sont des
travaux préliminaires aux poèmes qui s’inséreront dans l’Huile
fraîche et Le Germe et La Semence. Des thèmes avant-coureurs
seront exploités quelques mois après dans les recueils majeurs de la
période 78-79.
En espérant que le bienveillant lecteur saura pardonner les
maladresses et les erreurs de cette première tentative.
25
LE LIN ET LA LAINe
Préface
Voilà un recueil de jeunesse écrit dans la première moitié de l'année
1978. Je demanderai au lecteur de faire preuve d'une grande mansuétude et déjà
de me pardonner les innombrables faiblesses qui remplissent ce petit exercice.
Il me restait après les dix premiers recueils, quelques feuillet
inédits, - quelques-uns sont encore dans mes classeurs et formeront, il se
peut, un ultime recueil. Au fil des mois, une chemise se remplissait pour
obtenir cette quantité, ma foi, suffisante pour composer cet ensemble assez
cohérent.
Un nombre conséquent d'alexandrins pose des problèmes de
résistance
à la lecture, de frottements difficilement supportables pour une oreille
experte ou attentive... Mais enfin ! On trouvera certains endroits
acceptables, du moins, je l'espère.
26
PARFUMS D'APAISEMENT
PRÉFACE
Parfums d'apaisement est un recueil composé avec des
inédits des poésies 78 et 79. L'ensemble semble parfois incohérent.
Une mosaïque de textes associe les morceaux les uns aux autres
sans trame aucune. L'œil du critique ne doit y rechercher une
construction quelconque, mais se laisser aller à sa rêverie selon son
humeur.
Ce sixième recueil de jeunesse me paraît toutefois
contenir quelques endroits intéressants. Certaines pièces auraient pu
tout aussi bien figurer dans l'Huile Fraîche ou dans Le Moût et le
Froment. Le goût de l'instant dans le choix des poèmes en a décidé
autrement.
Fallait-il délaisser ces textes, les oublier à tout jamais et
les cacher dans un grenier où ils auraient pourri misérablement ? Je
ne me reproche pas d'avoir tenté de les récupérer et de leur avoir
donné une allure proche de la version originale.
27
LE CROÎT ET LA PORTÉE
LE PRIMITIF
PRÉFACE
Voilà donc le primitif - c’est-à-dire le texte à l’état de
brouillon du cinquième recueil qui vient après L’Huile fraîche, Le
Germe et La Semence, Le Moût et Le Froment et Le Manuscrit
inachevé.
Ce texte comporte des pièces datant de 78 et de 79. Elles
sont proposées dans leur version originale, c’est-à-dire à l’état brut,
en premier brouillon, l’expulsion de l’endroit étant rendue telle que.
Il y a évidemment grand nombre de maladresses et
d’incorrections liées à la précipitation de la jetée initiale. Mais que
fallait-il faire ? Renouer avec la forme et corrompre le dessein
originel ? J’ai préféré n’y rien retoucher, et offrir cet exercice connu
étant un témoignage d’un travail de jeunesse. J’espère que
l’éventuel lecteur comprendra.
28
LE NARD ET L’AMBROISIE
PRÉFACE
Il ne s'agit pas ici de proposer un nouvel ouvrage produit sur la période de
jeunesse 78/79. Non. Il s'agit avant tout d'associer deux volumes distincts
composés chacun d'endroits qui formaient les six premiers recueils de
poésie.
On appellerait cela dans le langage de l'Industrie musicale un Best of, un
incontournable, un double album offrant les 24 meilleurs titres de l'artiste.
J'ignore si le choix proposé est judicieux ou erroné. J'ignore plus encore si
la construction ainsi disposée conviendra à un quelconque lecteur.
Le tout m'apparaît plus solide, mieux architecturé que de simples morceaux
choisis ne représentant qu'un ensemble réduit de l'édifice.
Certains prétendront que c'est d'une autre manière offrir ce qui existe déjà
mais le proposer différemment. Cette critique semble fondée. Je prétends
toutefois que ce volume, ma foi assez conséquent, synthétise parfaitement
le travail accompli pendant ces deux années poétiques.
Le titre également m'apparaît un tantinet pompeux, présomptueux et
ridicule. Car l'on parle ici de la nourriture des dieux !
29
Je vous offre donc cet ouvrage qui veut tenter de retirer les faiblesses et les
pièces de second ordre qui composent les six premiers recueils.
Je souhaite que l'assemblage ainsi élaboré vous charme quelques instants.
30
La Manne et la Rosée
Avertissement
Voilà ici proposés quelques maigres fragments qui commencent à
composer le douzième recueil de poésie des années 78-79. Au fur et à
mesure que mon cerveau me le permettra, j’essayerai de récupérer tant bien
que mal les morceaux inédits qui traînent encore dans les chemises
d’autrefois.
Ceci est encore à l’état d’ébauche, et ce triste squelette aura de
grandes difficultés à se couvrir de muscles et de viscères pour se bien
animer. Mais du moins un début de tentative a été exécuté.
Les endroits se suivent sans construction aucune, et nulle partie ne
répond à une autre. C’est une sorte de queue leu leu aléatoire. Il va sans
dire que ce douzième début de recueil ne contient guère de pièces
remarquables et inédites qui auraient été oubliées dans les livres
précédents.
pardonner.
Je les offre telles quelles à l’amateur complaisant qui saura me
31
OMBRES BLEUES
PREFACE
"Ombres bleues" est un recueil de textes et de poèmes
écrit il y a déjà quelques années. L'exercice date de 1981, et je puis
aujourd'hui y dénoter une sorte d'insouciance et de spontanéité qui
est le propre de la jeunesse. Les fragments sont courts et se
succèdent avec vitesse et légèreté.
J'ignore si un quelconque lecteur y trouvera amusement
ou divertissement. Je pense que cet exercice est un travail
intermédiaire entre "poïétique" et "Prières-Phrases- Exil", recueils
composés dans la même année.
J'avoue sincèrement lui préférer mon Journal ou mes
études raciniennes qui datent de cette époque. Je tentais de
découvrir les règles invisibles de la poésie, et focalisais toute mon
attention sur la technique employée pour composer Athalie ou
Phèdre.
L'inspiration semblait s'appesantir et rechercher un
deuxième souffle. Il est vrai que les années 78, 79 et 80 avaient été
fécondes en matière. J'allais à droite, à gauche cherchant parfois
dans Jean Cocteau et dans Guillaume Apollinaire de précieuses
aides pour découvrir autrement des solutions poétiques.
32
L'année suivante - 1982 - sera plus terrible encore, stérile
à l'extrême, sans moyen aucun pour extraire de la cervelle quelque
produit d'écriture. Mais que faire ? Attendre ! Attendre qu'une
nouvelle donne offre à l'esprit la possibilité de concevoir des choses
différentes.
"Ombres bleues" me paraît un peu fragile, gardant
toutefois cette délicatesse de jeunesse et cette insouciance face à la
réalité humaine à laquelle hélas nous sommes tous confrontés.
critique averti.
Je demande donc une certaine indulgence de la part du
33
LES SONNETS
Les Lozes
PRÉFACE
On pourra être étonné par la forme moyenâgeuse que
semble revêtir cette production de sonnets de jeunesse. Cela se
comprendra si l’on songe que l’exercice proposé prétendait imiter
les formes et les techniques qu’employait Joachim Du Bellay il y a
plus d’un demi-millénaire.
J’ai toujours été admiratif de la poésie de Pétrarque, de
Ronsard et d’autres, habiles travailleurs d’une époque disparue. Je
désirai attraper ce tour de main pour parfaire ma stylistique
d’apprentissage.
Voici donc un échantillon de cet usage dépassé, qui je
l’espère, parviendra toutefois à charmer l’intelligence d’un poète
amateur.
34
GRAPPILLAGES
AVERTISSEMENT
Voilà un ensemble de textes disparates et insolites écrits au
gré de la plume, au fil des ans, composé dans l’insouciance des
brouillons et n’ayant à l’origine aucune utilité quelconque. Ce sont
des fragments de seconde valeur, sans intérêt réel qui auraient pu
disparaître dans la poubelle de l’écrivain. Le hasard les a malgré
eux conservés et leur a donné un semblant d’existence.
Je m’amuse aujourd’hui à les proposer dans leur version
première, écrite dans le feu de la nervosité ou dans l’état
d’indifférence et de mépris.
J’espère sincèrement que ces petits assemblages réunis sous
le titre de Grappillages pourront provoquer la curiosité ou
l’amusement de certains lecteurs.
D’avance, je les remercie.
35
FLORILèGE
Avertissement
Il m'a été demandé, voilà déjà quelques années par un
rigoureux directeur de revue, de proposer une restriction d'œuvre
représentative de ce qu'il m'avait été permis de produire.
Je considérais l'exercice d'une difficulté extrême me sachant
incapable d'être un réel critique de ma propre personne. Ce que je
prétendais mériter quelque intérêt me semblait deux semaines plus
tard dépourvu de tout contenu.
Je voyais plus encore une aberration à concevoir cet
exercice devant la faible quantité de pages proposées. Comment
réduire 200 000 vers en trente ou quarante feuilles ? Cela me
paraissait impossible.
Je m'y suis toutefois essayé ou astreint par jeu de l'esprit.
J'espère sincèrement que ce petit florilège qui n'a certes pas de vertu
pédagogique aura l'avantage de divertir un peu le lecteur ou de le
charmer quelques instants.
36
LE GRAND LIVRE DE SONNETS
Préface au Livre des Sonnets
J’ai toujours été fasciné par la perfection de certains adeptes
du sonnet français. Cette technique d’écriture nécessite des qualités
de maîtrise et d’usage dans la forme que seuls quelques spécialistes
de la langue peuvent se flatter de posséder. Et j’ai toujours
recherché à les imiter - avec maladresse il va de soi - Cette volonté
d’apprentissage s’est manifestée à mes tout jeunes débuts, et depuis
lors j’avoue travailler encore cet instrument quand l’occasion s’y
prête.
Au fil des recueils, un nombre assez important de sonnets se
sont égrenés çà et là dans le mouvement de la poésie. J’ai jugé bon
de pouvoir les rassembler en un seul et même volume afin
d’apprécier l’évolution obtenue et les différents thèmes exploités.
Il aurait été impossible de lire tous les ouvrages offerts pour
essayer d’y esquisser l’élan poétique réalisé. Le livre se veut le
témoin d’un genre littéraire de qualité remarquable qui a fait la
renommée des plus aiguisés de Malherbe en passant par Ronsard et
en se poursuivant jusqu’au Baudelaire et Mallarmé.
Il va s’en dire que je n’oserais me comparer à ces grandes
37
figures de l’art poétique. Ma facture est ridicule et ne saurait
rivaliser avec de tels génies. J’espère toutefois que ce modeste
ouvrage aura le privilège de divertir ou de retenir l’attention
pendant quelques instants d’un amateur d’ouvrages.
38
FEMMES DE PAPIER
AVANT-PROPOS
J’espère sincèrement que cet ensemble de textes ne sera
pas considéré comme étant une sorte de capharnaüm où l’on avance
à l’aveuglette uniquement relié par le fil conducteur de la
thématique féminine.
Il s’agit ici d’une lente maturation concernant le concept
féminin. J’ignore encore si ce qui est écrit - qui n’était parfois pas
même une vérité de l’instant - peut trouver son fondement ou son
origine dans une analyse de l’être féminin.
Cet ensemble n’a pas la virulence ou l’excès que l’on a
pu trouver dans Feuillets d’Éros ou dans Textes érotiques.
L’ouvrage n’a que fort peu de connotations sexuelles directes, et
l’aspect des choses est traité de manière guère provocante.
Pourquoi avoir choisi ce titre "Femmes de papier" ?
Simplement parce qu’il s’agit de réflexions délétères, d’images
diffuses, d’un monde virtuel où le rêve et l’impossible se côtoient,
mais où la vérité n’est jamais présente.
39
L'éPOUSE INSOUPCONNéE
Préface
possédais
compagne
Au fil de ces quelque vingt années d'écriture, je me suis aperçu que je
un assez grand nombre de pièces consacrées à la femme-poésie, à la Muse
inspiratrice, à l'épouse du poète. Toutes ces appellations désignent
avant tout la capacité imaginative que détient le créateur pour former une
subliminale qui constamment vit à ses côtés.
et les
Les premiers poèmes ont été extraits de l’ouvrage La racine et la source
derniers du recueil Endormies sur le feu. Le mouvement s'étale sur la
période allant de 1978 à l'an 2009.
Cette thématique me semble intéressante à dégager.
Elle mystifie la beauté de la femme qui transmet l'acte pur d'écriture. De
tous temps, les poètes ont chanté leur Muse, je ne pouvais échapper à la
règle. Ce sont
essentiellement des textes en vers libre qui sont ici proposés au lecteur.
Je reproduis ici un endroit des Cahiers de Paul Valéry à la thématique
Éros. Il vient fortifier la représentation que je puis avoir de la créatrice
idéale.
40
Rêve -
Une jeune fille majestueuse, haute et couleur d'aurore passe dans la
forêt des idées, traverse la pensée appliquée, - illumine sa trace d'une
lumière étrangère qui semble plus précieuse que la lumière propre de ce
silence intelligent chargé de volonté de lumière.
Elle est aussi un chant qui s'élève dans le désordre. Elle n'est pas ce
qu'attendait le moment et l'attente sensible et définie; mais ce qu'attend
éternellement ce qui est caché et ignoré - car il est des choses que nous ne
savons que nous attendions que dès qu'elles paraissent.
Elle circule sans te voir dans l'intimité de ton absence personnelle -
et va, - faisant pâlir au passage les idoles ordinaires,
traverse le système des obligations et conventions de la vie relative -
car elle procède sur un chemin singulier - comme les rêves qui
s'intercalent dans les lois du monde de veille, et passent en nous entre les
vrais jours comme entre les arbres une chasse.
Alors la personne réelle qu'elle figure prend dans le réel la puissance
de cette passante spirituelle - virtuelle. Le souvenir qu'elle laissa se
développe en vie active et son personnage sensible réveillera toujours les
enchantements nerveux que son personnage imaginaire repris et ayant
rayonné dans le secret de l'être - a nécessairement opérés.
Elle ne figure dans le monde en acte (ou intérieur) que par ce qui est à
la fois elle et son désir. (Ibid., XII, 740)
41
J'applique le sens de ce fragment à la fille inspiratrice mais il est vrai
qu'il peut s'entendre tout autrement.
On observera également l’étrange évolution qui s’est opérée sur cette
période relativement longue. Le concept d’inspiratrice a de manière
singulière connu une évolution remarquable. Pouvait-on supposer que le
jeune auteur de La Racine et la Source allait produit deux décennies plus tard
les textes de Suites/Relances III ?
42
LA CITE INtéRIEURE
PRéFACE
La Cité intérieure est un ouvrage de synthèse formé de tous
les recueils de Messages qui s’étalent sur une période de deux ans -
95 et 96, et formé également de tous les recueils de Résonances
s’étalant sur la période 97-98.
Douze recueils ont donc été exploités, synthétisés, prélevés
pour obtenir cette étrange mosaïque de réflexion imagée concernant
l’activité intime du poète.
Dans son introduction à La poétique de l’espace Gaston
Bachelard pose la pertinente question sur l’origine
phénoménologique des images.
On nous demandera peut-être, pourquoi, modifiant notre
point de vue antérieur, nous cherchons maintenant une
détermination phénoménologique des images. Dans nos travaux
précédents sur l’imagination, nous avions en effet estimé préférable
de nous situer, aussi objectivement que possible, devant les images
des quatre éléments de la matière, des quatre principes des
cosmogonies intuitives. Fidèles à nos habitudes de philosophe des
sciences, nous avions essayé de considérer les images en dehors de
43
toute tentative d’interprétation personnelle. Peu à peu, cette
méthode, qui a pour elle la prudence scientifique, m’a paru
insuffisante pour fonder une métaphysique de l’imagination. À elle
seule, l’attitude “prudente” n’est-elle pas un refus d’obéir à la
dynamique immédiate de l’image ? Nous avons d’ailleurs mesuré
combien il est difficile de décrocher de cette “prudence”. Dire
qu’on abandonne des habitudes intellectuelles est une déclaration
facile, mais comment l’accomplir ? Il y a là, pour un rationaliste,
un petit drame journalier, une sorte de dédoublement de la pensée
qui, pour partiel qu’en soit l’objet - une simple image -, n’en a pas
moins un grand retentissement psychique. Mais ce petit drame de
culture, ce drame au simple niveau d’une image nouvelle, contient
tout le paradoxe d’une phénoménologie de l’imagination : comment
une image parfois très singulière peut-elle apparaître comme une
concentration de tout le psychisme ? Comment aussi cet événement
singulier et éphémère qu’est l’apparition d’une image poétique
singulière, peut-il réagir - sans aucune préparation - sur d’autres
âmes, dans d’autres cœurs, et cela, malgré tous les barrages du
sens commun, toutes les sages pensées, heureuses de leur
immobilité ?
Au chapitre VIII de la poétique de l’espace, il esquisse
admirablement le problème de l’immensité intime :
L’immensité est, pourrait-on dire, une catégorie
philosophique de la rêverie. Sans doute, la rêverie se nourrit de
spectacles variés, mais par une sorte d’inclination native, elle
contemple la grandeur. Et la contemplation de la grandeur
44
détermine une attitude si spéciale, un état d’âme si particulier que
la rêverie met le rêveur en dehors du monde prochain, devant un
monde qui porte le signe d’un infini.
Par le simple souvenir, loin des immensités de la mer et de
la plaine, nous pouvons, dans la méditation, renouveler en
nous-mêmes les résonances de cette contemplation de la grandeur.
Mais s’agit-il vraiment alors d’un souvenir ? L’imagination, à elle
seule, ne peut-elle pas grandir sans limite les images de l’immensité
? L’imagination n’est-elle pas déjà active dès la première
contemplation ? En fait, la rêverie est un état entièrement constitué
dès l’instant initial. On ne la voit guère commencer et cependant
elle commence toujours de la même manière. Elle fuit l’objet
proche et tout de suite elle est loin, ailleurs, dans l’espace de
l’ailleurs (1).
Quand cet ailleurs est naturel, quand il ne se loge pas dans
les maisons du passé, il est immense. Et la rêverie est, pourrait-on
dire, contemplation première.
Si nous pouvions analyser les impressions d’immensité, les
images de l’immensité ou ce que l’immensité apporte à une image,
nous entrerions bientôt dans une région de la phénoménologie de la
plus pure - une phénoménologie sans phénomènes ou, pour parler
moins paradoxalement, une phénoménologie qui n’a pas à attendre
que les phénomènes de l’imagination se constituent et se stabilisent
en des images achevées pour connaître le flux de production des
images. Autrement dit, comme l’immense n’est pas un objet, une
phénoménologie de l’immense nous renverrait sans circuit à notre
conscience imaginante. Dans l’analyse des images d’immensité
nous réaliserions en nous l’être pur de l’imagination pure. Il
45
apparaîtrait alors clairement que les œuvres d’art sont les
sous-produits de cet existentialisme de l’être imaginant. Dans cette
voie de la rêverie d’immensité, le véritable produit, c’est la
conscience d’agrandissement. Nous nous sentons promus à la
dignité de l’être admirant.
Dès lors, dans cette méditation, nous ne sommes pas “jetés
dans le monde” puisque nous ouvrons en quelque sorte le monde
dans un dépassement du monde vu tel qu’il est, tel qu’il était avant
que nous rêvions. Même si nous sommes conscients de notre être
chétif - par l’action même d’une brutale dialectique - nous prenons
conscience de la grandeur. Nous sommes alors rendus à une
activité naturelle de notre être immensifiant.
L’immensité est en nous. Elle est attachée à une sorte
d’expansion d’être que la vie réfrène, que la prudence arrête, mais
qui reprend dans la solitude. Dès que nous sommes immobiles, nous
sommes ailleurs ; nous rêvons dans un monde immense.
L’immensité est le mouvement de l’homme immobile. L’immensité
est un des caractères dynamiques de la rêverie tranquille.
(1) Cf. SUPERVIELLE, L’escalier, p. 124. “ La distance
m’entraîne en son mouvant exil ”.Pourtant il ne s’agit pas ici
uniquement d’images consacrées à l’espace intérieur. Il s’agit
également de considérations conflictuelles entre un Moi pensant,
évoluant et un Moi critique condamnant la situation analysée. De
cette violence est sorti un nombre considérable de poèmes et de
textes que l’on pourra découvrir au fil des pages.
Les derniers endroits de l’ouvrage recèlent des fragments à
46
caractère philosophique où l’influence de Martin Heidegger ne
saurait être minimisée.
Franck Lozac’h
47
PIèCES COURTES
Préface
Je me suis aperçu que je possédais un assez grand nombre de
pièces poétiques écrites au fil de ces trente dernières années qui
répondaient maladroitement à la définition que l’on attribue aux
sonnets. Ils étaient des sortes de canards boiteux faisant parfois 12
vers, parfois 16, 15 ou 13. Je ne puis prétendre que la volonté de
l’instant, sous la mise de l’inspiration était de produire toutefois un
véritable sonnet. C’est ainsi que s’offre la possibilité des morceaux.
Les alexandrins s’accumulent, le mouvement commence à
apparaître, la rime conseille tel choix, puis le poète décide de cesser
ou d’aller outre, prétendant que l’instant est venu d’achever, ou
encore de poursuivre au-delà. Le fragment se situe en deçà, plus
loin parfois.
Décider d’un sonnet et s’imposer cette loi tandis que l’objectif
n’est pas encore situé ni la quantité nécessaire pour l’application de
ses forces prétendue est parfois audacieux. Le contenu lui-même
offre des possibilités de développements, d’extractions de telle ou
telle idée, et la métrique à 14 s’en trouve étonnamment bouleversée.
48
Je ne dirais pas que ces poèmes sont des sonnets ratés, des
produits de second ordre. Non, ils représentent les tentatives autres
qui balancent de 12 à 16 et forment toutefois des pièces courtes.
Je voyais dans le Livre des sonnets un système structuré assez
rapide, de constructions identiques, à l’allure directive. Je crois
apercevoir dans Pièces courtes le penchant féminin à l’ouvrage de
rigueur, c’est-à-dire une note d’audace, de légèreté et un soupçon de
parfum aérien. J’espère en ce sens que les deux volumes présentés
simultanément pourront s’apparenter à une sorte de couple
homme/femme, - risques, sérieux, forces de la pensée, et
mouvements, légèreté, amabilité.
49
ANATOLES
PRéFACE
Anatoles ! Quel titre étrange ! Il est vrai que peu de personnes
en connaissent le sens. Comme il existe le monstre, il existe
l’anatole. Dans le jargon de la chanson, monstre signifie musique
sans les paroles, et anatoles paroles sans la musique.
vicomte,
Le fameux:
etc.
- Quand un vicomte rencontre un autre
Qu’est-ce qu’ils s’racontent ?
- Des histoires de vicomtes
de Mireille est un monstre.
Mais l’extraordinaire de la chanson est que les paroles sont
restées, tandis qu’à l’origine elles ne servaient qu’à meubler la
musique à la place du la la la traditionnel.
Le titre en revient à Michel Sardou qui sur un de ses albums
des années 80 a écrit un hommage à Charles Trenet : L’anatole.
Évidemment des thèmes disparates et différents composent ce
petit recueil. Le tout est un additionnel de fragments exploités ici et
50
là dans quelques ensembles de textes et poèmes dont la période
s’étale de 80 à 09.
Que puis-je espérer ? Voir un jour un jeune auteur se servir
d’un ou deux anatoles, y ajouter du son et donner vie à ces lignes
amorphes et fatiguées.
Les propositions écrites ont rarement l’efficacité de la
structure poétique, mieux rythmée, mieux accentuée, à l’allure plus
grammaticale. Mais l’outil est différent, souple et offre des
possibilités de variables et de combinaisons qu’interdirait par
exemple le principe du sonnet.
51
MORCEAUX CHOISIS
PRÉFACE
Morceaux choisis est un volume de textes composés de
cinq livres distincts, chacun correspondant à une période bien
précise de mon activité créatrice. J’ai décidé de m’en référer à
l’évolution chronologique allant de l’année 78 jusqu’à la fin
décembre 2009.
Il était difficile à quelconque lecteur de pouvoir se faire une
idée sur ce qui m’avait été permis d’écrire sur ces dix-neuf années.
La production offerte étant trop abondante, le lecteur rapidement se
saturait de la quantité proposée.
Je propose donc sur un nombre de pages relativement
restreint un ensemble de pièces et poèmes permettant de mieux
apprécier ma stylistique d’écriture, mes différents modèles et la
plupart des thèmes majeurs exploités.
Certains recueils ont sciemment été évincés de cette
anthologie - leur audace d’écriture, leur “ risque ” ne leur
permettaient pas d’entrer dans cette construction-ci.
52
J’ai refusé d’y inclure de textes traduits comme ceux de la
Bible ou du Coran. Il est vrai que les Psaumes Davidiques, que les
prophéties d’Isaïe, d’Ezéchiel ou de Jérémie sont inspirés d’un
souffle poétique, mais leur substance ne m’appartenant pas, j’ai
préféré ne pas les intégrer dans les volumes.
Voilà donc un ensemble composé de pièces qui, je l’espère,
saura charmer l’amateur de poèmes.
53
POèMES DE L'ANCIEN TESTAMENT
NOTICE
Proposer un choix de poèmes, de cantiques, de proverbes
extrait de l'Ancien Testament peut passer pour une entreprise bien
audacieuse. La sélection est par principe restrictive.
Des livres entiers tels Les Psaumes, Les Proverbes ou Les
Prophéties forment dans leur entité propre des ouvrages poétiques
complets. Comment faut-il décider du choix ? Quels critères appliquer pour
obtenir une justification logique ? Il n'y a pas de réponse réellement
satisfaisante.
J'ai décidé de m'en référer à l'agencement de certains endroits
du Grand Texte qui semblaient s'organiser de manière poétique. J'ai
également considéré les références proposées ici et là qui spécifiaient que
l'endroit était à caractère lyrique ou imagé.
L'on pourra ainsi naviguer de La Genèse jusqu'au dernier des
Petits Prophètes Zacharie et épouser dans un mouvement restrictif le vaste
paysage que représente l'Ancien Testament.
54
POèMES DU NOUVEAU TESTAMENT
AVERTISSEMENT
Il est difficile de croire que ces endroits extraits du Nouvel
Évangile répondent à l’appellation traditionnelle que l’on se fait du mot
poème. Ce sont essentiellement des fragments qui s’appuient sur des livres
de l’Ancien Testament – Psaumes, Paroles de prophète, Proverbes etc. qui
constituent l’ensemble de cet ouvrage.
Grand nombre de passages du Nouveau Testament ont été
construits par l’exploitation systématique d’éléments de la Thora ou de
prophètes mineurs ou majeurs. Il m’a fallu opérer un choix et balancer
entre tel et tel morceau plus judicieux ou offrant un éclairage différent.
J’ai toutefois tenté d’extraire les endroits à caractère poétique les plus
significatifs du Nouveau Testament. J’espère que ce choix coïncidera avec
le désir du lecteur.
55
LE ROSAIRE
AVANT-PROPOS
Le Rosaire est un ensemble de pièces en vers et en prose
dont la thématique est consacrée à la religion. Les premiers textes
datent de l’année 78 et les derniers de l’année 09 - ce qui représente
un éventail déployé sur une vingtaine de périodes littéraires.
Tous ces textes sont tirés de ma propre inspiration. Il est
vrai que j’ai proposé une traduction de la Bible et du Coran dans
une version alexandrine, mais nul endroit ici proposé ne trouve son
origine dans ses ouvrages fondamentaux.
J’ai donc écrit mes propres Psaumes, Sourates, et Proverbes
qui sont des livres à part entière dans ma production totale. J’ai
seulement extrait quelques fragments de ces ouvrages pour
construire ce recueil.
Le lecteur pourra s’en référencer aux titres soulignés s’il
souhaite connaître le contenu total des volumes. Il n’y a ici qu’une
légère restriction de la quantité offerte.
56
éLANS CASSéS
Insise
d'écriture.
Il s'agit ici de petits endroits qui ont avorté lors de leur tentative
Le poème n'a pu se faire ou s'élaborer, et l'exécution a été
abandonnée. Voilà
donc un assemblage assez incohérent qui rappelle quelque peu la page
baudelairienne construite avec un ensemble de vers tous indépendants les
uns des autres - je veux parler de Bribes.
57
EXERCICES 84
NOTICE
Il me fallait impérativement au début des années 80 comprendre les
mécanismes qui régissaient les lois invisibles de l'écriture. Parler de cela à
l'immense majorité des écrivains, des poètes et des éditeurs également
suscite des moues dubitatives. Peu savent que des mécanismes complexes
participent à la construction des ouvrages, des chapitres des pages ou des
paragraphes.
Certains poètes sont désignés sous le nom de chiffreurs car ils comptent les
éléments qu'ils utilisent avec une grande précision. D'autres libres de toute
contrainte produisent au courant de la plume les écrits qu'ils élaborent.
Ce petit exercice désirait comprendre ou défaire une partie de nœuds
complexes. Je comprendrais fort bien que ces séries de fréquences puissent
rebuter un éventuel lecteur. Ils semblent s'apparenter aux exercices ou tests
d'intelligence proposés ou imposés un peu partout dans notre société.
58
T 24
Avertissement
Ce petit exercice est composé d'un ensemble de fragments cohérents ou
hétéroclites qui prétend offrir des solutions de fréquences, de rythmes ou de
chiffres invisibles dans le domaine de la littérature ou de la poésie.
Les propositions données sont loin d'être probantes et les résultats obtenus
peuvent constamment être portés à controverse. L'exercice a du moins le
mérite d'ouvrir une sorte de brèche dans la volonté de comprendre le
délétère ou les mécanismes d'applications des techniques.
Certains jureront que tout cela est chimère quand d'autres y verront des
possibilités de maîtrises et de fréquences.
Je souhaite toutefois que l'âpreté des exercices ne reboute pas le lecteur
éventuel.
59
ANDROMAQUE 85
Notice
Il s’agissait ici de proposer une tentative d’Andromaque,
c’est-à-dire une autre version en alexandrins de cette fameuse pièce
d’Euripide si magistralement reprise par Jean Racine.
L’on y verra les premières esquisses de quatrains et
d’alexandrins jetées ou proposées ainsi que les constructions
scéniques pensées pour architecturer l’ensemble.
Le tout n’a pu aller à son terme final. Après quelques
dizaines de vers produits, la qualité de la rime et les rythmiques
internes ne pouvaient satisfaire à mon exigence, et je décidais
d’abandonner là le chétif avorton. Ma ténacité a toutefois été
récompensée puisqu’une décennie plus tard une version d’Euripide
a pu être retranscrite en alexandrins blancs - c’est-à-dire sans rime,
mais avec le respect total du travail d’Euripide.
60
ALEXANDRE
PRÉFACE d'ALEXANDRE
Voilà une pièce qu'il m'avait été permis d'écrire il y a
une dizaine d'années. Je m'étais plu à m'essayer à cet exercice,
espérant avec ses lois et ses rigueurs apaiser un esprit rempli des
bouillonnements de la jeunesse.
Je me suis rapidement aperçu que le travail ainsi
obtenu était des plus détestables par sa manière et par les qualités
de sa forme. Je décidai donc de bannir cette pièce pour du moins
deux lustres et de l'enfermer au plus profond de mes tiroirs.
Les temps de la malédiction étant achevés, je
ressuscitais il y a quelques semaines ce fameux Alexandre, et me
décidais de le dépoussiérer et de récupérer les nombreuses
erreurs que j'avais pu y glisser.
Je doute qu'un tel travail à notre époque puisse
intéresser un directeur de théâtre ou un quelconque lecteur. Il est
61
plus aisé de monter ou de lire une pièce en prose, facile d'accès et
moins soumise aux lois de la versification classique.
J'avoue pourtant que cet Alexandre qui m'a coûté en
sueurs est l'une des pièces que je préfère de mon répertoire. Les
constructions et les chiffres mathématiques en sont certainement
la raison.
Je m'accuse encore, considérant ma critique, d'avoir
obtenu deux morts en un seul lieu et un seul jour, et en cela je
n'ai pu respecter la stricte règle des trois unités.
J'espère toutefois que l'avis ne m'en tiendra guère
rigueur et se plaira à lire quelques endroits qui me paraissent fort
beaux et emprunt des plus nobles sentiments.
62
LA PUTE
AVERTISSEMENT
Je pense qu'il sera fort aisé à ceux et à celles qui liront
ces lignes de comprendre au premier degré le sens exact des
phrases qui sont hélas exprimées. Je me suis noyé dans la fange,
et je n'ai pas hésité à user du plus vulgaire afin de démontrer
l'horreur monstrueuse dans laquelle était soumise la prostituée.
On me pardonnera, je n'en doute pas, les termes abjects utilisés.
Il existe aujourd'hui en France un esclavage, le plus
ignoble de notre civilisation. Il consiste à soumettre la femme
non pas à l'identité de femelle reproductrice, mais à celle de trous
béants. Je m'insurge contre cette ignominie. Je me contente d'une
plume afin d'exprimer mon désarroi, car je ne puis agir
différemment ne possédant pas les moyens et les mesures
appropriés pour chasser ce fléau.
63
Phèdre
Préface
Voici une de mes pièces de théâtre, et je puis dire ne l'avoir
que très peu travaillée. J'avoue que la technique d'écriture n'en
revient de plein droit puisque j'ai utilisé le principe du vers blanc
pour la traduire, mais la façon et le développement ont été proposés
depuis fort longtemps par le poète latin Sénèque. Je n'ai fait que le
reproduire, et là seulement est mon mérite.
Cette Phèdre m'a considérablement étonné, et je prétends
n'avoir jamais trouvé personnage féminin si extraordinaire à
dépeindre. Jamais je n'ai rencontré femme plus éprise de passion, de
folie et de désir sur le théâtre ou dans le roman.
La Phèdre de Racine - qui est l'un de ses chefs-d'œuvre -
possède plus de retenue, et semble une victime plus innocente que
coupable, tandis que dans Sénèque éclate la misogynie d'Hippolyte.
Il m'aurait été possible de proposer également une nouvelle
manière de concevoir l'idéal sensuel féminin ; j'ai préféré intervenir
le moins possible, et m'en suis référé à un des plus talentueux
poètes d'autrefois - je veux dire Sénèque.
64
Voici donc un texte très peu remanié et conservant la
fraîcheur et la spontanéité d'hier. Je ne me suis contenté que d'une
césure et d'une rythmique à la douzième pour mieux offrir la pièce à
l'œil exercé du lecteur.
65
LES BUCOLIQUES
Avertissement
Ce petit exercice qui n’a pas pu aller jusqu’à son terme avait pour
but d’obtenir une traduction en alexandrins blancs, c’est-à-dire en vers non
rimés du fameux travail de Virgile.
À cette époque, - en janvier 94, j’étais essentiellement soucieux de
traduire certaines pièces du répertoire antique telles Andromaque
d’Euripide, Phèdre de Sénèque et d’autres encore…
Ce qui veut dire que je n’accordais qu’une importance seconde à
cette tentative. J’ai oublié de signaler que la traduction de l’Énéide me
paraissait un exercice hautement plus utile. Entendons-nous
bien : je ne méprisais pas les Bucoliques mais les douze livres d’Énée à
l’écriture serrée et complexe m’occupaient régulièrement.
66
Voilà donc les trois premiers mouvements du poème. J’ai voulu
toutefois respecter le sens de l’auteur. Ceux qui me liront apprécieront cette
remarque. Je me suis appuyé sur l’excellente traduction de Monsieur Rat et
n’en ai que fort peu changé la manière.
67
AVERTISSEMENT
L'on pourra regretter que l'édition informatique n'offre par la rigueur
d'orthographe ni la précision d'imprimerie que possède l'édition papier
traditionnelle.
Certains traitements de texte sautent des caractères ou produisent des
erreurs qui ressemblent étrangement à des coquilles et changent
maladroitement la tournure de la structure.
Ces inconvénients sont compensés par la superbe souplesse
d'adaptation, de transformation, d'évolution que proposent les logiciels
d'informatique. En ce sens, l'imprimerie d'autrefois semble bien rigide
et peu apte à des évolutions rapides.
J'écris ces quelques paragraphes pour susciter la tolérance et la
compréhension de l'éventuel lecteur qui pourrait être étonné ou
choqué par des contradictions de sens rarement souhaités par l'écrivain
lui-même. D'avance merci.
Franck Lozac’h
68
FANTÔMES D’IDÉES
PRÉFACE
Fantômes d’idées est un ouvrage composé de fragments
épars collectés çà et là dans mes différents volumes de Journal. Les
endroits extraits sont tirés des années 93-97. L’ensemble n’a pas été
composé ni construit de manière homogène, mais est formé
d’éléments et de structures disparates.
Je prétendais offrir ici le troisième volume de mes essais
après L’acte poétique et Éléments de réflexions. Je m’aperçois,
hélas que le résultat obtenu est bien loin de mes espoirs suscités.
Cette restriction de Journal propose de manière décevante mes
possibilités réelles de spéculation.
Mais enfin ! Tel est le jeu ! L’ouvrage, facile d’accès,
offre simulations et doutes, hypothèses et raisonnements opposés, et
le lecteur, à sa guise, peut accompagner la réflexion ou la
contrecarrer si le divertissement l’encourage.
Je projette pour les années 98 et 99, un nouvel ouvrage
intitulé Textes et Prétextes, qui sera toutefois le pendant de cet
exercice, et contiendra des morceaux choisis d’un journal élaboré
sur les deux dernières années de ce siècle.
69
FRAGMENTS D’INTELLIGENCE
AVANT-PROPOS
Fragments d’intelligence est un essai, si j’ose employer
ce terme, c’est essentiellement un additionnel de morceaux trouvés
çà et là dans les cinq dernières années de mon Journal.
Nul endroit ne me paraît déterminant pour faire avancer
de façon significative la définition que chacun tente de donner au
mot intelligence. Quand on croit la saisir, elle échappe à nouveau,
pouvant apparaître également sous une autre forme.
Elle ressemble à la beauté, qui est multiple et possède des
variances, des nuances infinies à travers les modes, les temps, les
époques et les civilisations. Vouloir imposer un canon, c’est en
réduire la portée et en fausser la vérité.
Il faudra donc faire preuve d’une immense tolérance,
accepter toutes les possibilités de souplesse et d’adaptation qu’elle
offre à la raison humaine.
Il est vrai que le QI a semblé s’imposer sur ce siècle pour
déterminer de manière rationnelle l’aptitude intellectuelle appliquée
à un besoin de société. Mais il est loin de faire l’unanimité, ni
l’intelligence de cœur, ni l’expérience, ou les aptitudes manuelles
ou artistiques n’y sont décelées. Ce qui semble un paradoxe
70
déroutant.
On jure que sous peu, le test de vitesse cérébrale sera
suffisant pour prétendre à sa détermination. Aux États-Unis, le QE
détrône le QI. Ce n’est peut-être qu’un slogan qui passera de mode.
Et voilà encore qui démontre la difficulté pour en saisir la
portée et en connaître son contenu. Du moins l’ouvrage présent a
pour seule prétention d’amuser, ou de divertir, d’éveiller la curiosité
et d’offrir à l’éventuel lecteur la possibilité de spéculer sur le
fragment proposé.
71
INTERTEXTES
PRESENTATION
Intertextes est un ouvrage composé de fragments d'endroits
tirés du Journal 99, 2000 et 2001. Sont présentés ici les éléments
formant la première partie de la tentative. Il est la suite logique qui
se situe après Textes et prétextes, sorte d'ensemble assez
cosmopolite où se mêlent et s'entremêlent des notions artistiques,
poétiques ou scientifiques glanées au fil des années, et consacrées à
mon journal.
La seconde partie de l'ouvrage sera formée de certains endroits
de l'année 2000, mais qui n'ont pas encore été composés, puisque
nous ne sommes qu'au début du mois de janvier. Le genre
Miscellanées me paraît un peu trop audacieux pour exprimer
réellement la signification de l'exercice. Il n'est peut-être qu'un
faible moyen pour signifier sa curiosité, son désir de spéculer, de
comprendre ou encore d'aller outre dans le jeu de l'esprit.
L'incohérence de l'ensemble interdit d'architecturer le tout et d'en
dégager des chapitres et de grandes parties.
Le choix du titre trouve sa raison dans l'emploi régulier
d'articles ou de paragraphes appartenant pour l'essentiel à des
auteurs célèbres ou encore des personnalités du monde des sciences.
Toutes les fois qu'un tel emprunt a été appliqué, j'ai soigneusement
72
noté la source et rendu à l'écrivain ce qui lui revenait.
L'on verra que parfois la volonté de l'auteur est d'accompagner telle
ou telle réflexion, de participer en quelque sorte à un forum de chambre
avec références d'auteurs de qualité, là est son seul mérite.
73
CRITIQUE POETIQUE
AVANT-PROPOS
Le présent ouvrage est une composition de morceaux tirés
ici et là du Journal de Franck Lozac’h consacré à la Critique
poétique. Ce qui explique le titre du volume. L’ensemble du
mouvement s’étale sur une période de vingt ans.
C’est encore un additionnel de fragments dont le schéma
conducteur est associé à l’analyse du produit imagé. Parfois
l’endroit peut paraître féroce, à la critique aiguisée ; en d’autres
endroits, l’admiration et le respect pour certains maîtres sont
aisément reconnaissables.
Le tout n’a pas été construit, mais a été constitué au fur et
à mesure que les passages s’offraient à la raison. C’est pourquoi, il
serait vain d’y chercher un principe quelconque architecturé. C’est
avant tout le fil des années qui a décidé du mouvement et de
l’ensemble.
74
JOURNAL MATHéMATIQUE
AVERTISSEMENT
C’est en toute modestie, sans prétention aucune que je me
permets de proposer ici quelques endroits tirés de mes réflexions
94-01 concernant le domaine mathématique. Il n’est pas question de
prétendre atteindre quelconque niveau ou valeur dans cette
discipline si prisée.
Ce n’est qu’un intermède d’écriture, de réflexions, de petits
exercices insignifiants, accompagnant mon quotidien et ma
curiosité. L’on pourra d’ailleurs rapidement s’apercevoir de mon
niveau dans ce domaine, et comprendre la démarche de mon esprit,
qui n’est certes pas de se prévaloir d’une possibilité, mais qui
exprime, avant tout intérêt du néophyte. Cela va du théorème de
Fermat à l’équation différentielle de Bernoulli.
Je n’ai pu hélas offrir dans ce pseudo corpus la majorité des
développements conçus en écriture mathématique. J’ai
essentiellement opté pour le passage à la prose littéraire. Ne
possédant aucun logiciel satisfaisant, il m’était impossible de
m’exprimer dans le langage scientifique. L’emploi des signes se
trouvait corrompu, et cette discipline nécessite une telle rigueur
75
qu’une coquille, un oubli de parenthèse, fausse totalement la pensée
rendue.
76
TEXTES ET PRÉTEXTES
AVERTISSEMENT
Ainsi qu’il est écrit dans l’introduction à Fantômes d’idées, cet
ouvrage est un additionnel de fragments extraits du Journal 98 et de
Résonances V.
Je n’ose employer le terme d’essai pour qualifier cette
prestation littéraire. Je préférerais prétendre qu’il s’agit encore
d’éléments disparates associés les uns aux autres sans trame ou
vecteur décideur réel.
Les textes en forme de sonnets ont été produits avec le support
de Martin Heidegger. Là s’arrête la ressemblance, car leur contenu
m’appartient derechef, hélas ! … J’ai essayé de dégager une sorte
de spéculation philosophique sur certains termes qui me sont chers,
tels la stratégie pensante, le mécanisme d’extraction des idées,
l’avenir de l’âme ou encore la convertibilité de la valeur poétique
en valeur scientifique.
Je souhaite sincèrement que cette dernière partie qui utilise la
forme ou la structure du sonnet pour se déployer, ne choquera pas le
lecteur. Ce petit tout forme un ensemble moulé et doit être lu ou
consommé comme des aliments dans une assiette - sachant que
77
l’artifice n’y a point sa place, et que chaque structure ou phrase
possède sa raison d’être à son endroit.
78
éROS
AVANT-PROPOS
J’espère sincèrement que cet ensemble de textes ne sera
pas considéré comme étant une sorte de capharnaüm où l’on avance
à l’aveuglette uniquement relié par le fil conducteur de la
thématique féminine.
Il s’agit ici d’une lente maturation concernant le concept
féminin. J’ignore encore si ce qui est écrit - qui n’était parfois pas
même une vérité de l’instant - peut trouver son fondement ou son
origine dans une analyse de l’être féminin.
Quelques férocités accompagnent de superbes
admirations. Il en est de tout homme considérant sa moitié.
L’ouvrage contient des remarques et des observations
tirées de mon Journal.
79
QUESTIONS DE RELIGION I
AVANT-PROPOS
Cette réflexion sur la religion est composée d’un ensemble
de textes hétéroclite s’étalant sur une période de vingt ans.
Je souhaite que l’ensemble ne paraisse pas totalement inégal
ou incohérent, mais que le lecteur puisse accompagner son effort
avec des tentatives de spéculations dans une analyse contradictoire.
Cet ensemble en vrac rappelle parfois l’étrange agencement
des Cahiers de Paul Valéry dont les fragments sont reliés les uns
aux autres par une trame thématique et chronologique.
Là s’arrête évidemment la comparaison. Je ne saurais
prétendre avec ces quelques endroits de réflexion élémentaire
accéder à la pénétration et à l’intelligence supérieure de cet
écrivain.
80
Maria Valtorta
Introduction
Je tiens à vous présenter ici une figure assez extraordinaire du mysticisme
chrétien : il s'agit de Maria Valtorta.
Maria Valtorta est une italienne, née à Naples en 1897 et décédée en 1961
alors âgée de 64 ans. Son père était sous-officier de cavalerie et sa mère
professeur de Français.
En 1924, Maria s'engage dans L'Action catholique. En 1925, elle s'offre à
L'Amour miséricordieux (Références biographiques provenant de la toile)
puis en 1931, elle se donne au Seigneur comme victime expiatoire pour les
péchés des hommes.
Comme de grands mystiques ou sublimes stigmatisées, la santé de Maria se
détériore. À partir du Ier avril 1934, elle demeure définitivement clouée au
lit.
De 1943 à 1947, elle reçoit la visite du Seigneur Jésus-Christ dans sa
81
chambre qui lui dictera 15 000 pages manuscrites relatant sa vie et ses actes
dans des détails circonstanciés exceptionnels.
Il est sidérant de comparer les versions développées de Maria Valtorta à
celles synthétiques proposées dans les Quatre Évangiles.
Les Faits principaux de la vie publique du Christ s'enrichissent de détails,
de perceptions, de prolongements narratifs qui ne sauraient venir d'une âme
imaginative. C'est certainement sous l'égide de Jésus que Maria a été
choisie pour être le calame du Rédempteur, le secrétaire zélé et obéissant
du Fils de Dieu.
Le fait relaté y est considérablement amplifié, y est explicité avec des
lumières nouvelles rendant plus accessibles encore les Actes du Fils.
Je vais vous proposer à suivre des fragments comparatifs. Il est à considérer
que jamais Maria ne contredit en quoi que ce soit les passages du Nouveau
Testament. Elle ne fait que fortifier, qu'accroître la Parole et les Actes de
Jésus-Christ, notre sauveur.
82
Marie de madgala Selon Maria valtorta
Introduction
Je viens d'extraire tous les fragments consacrés à Marie de Magdala. Ceci
n'a pas réellement été une dure besogne - l'ensemble était déjà construit et
offert par Maria Valtorta dans son Œuvre : Le Poème de L'Homme-Dieu.
J'analyse, j'analyse et je cherche à comprendre !...Comme il est difficile de
prétendre en la culpabilité de cette femme, peut-être légère, avide de
plaisirs charnels, d'une beauté inégalable mais jamais sadique ou lubrique,
persécutrice ou tortionnaire. J'analyse encore... Elle fut l'aimée du Christ
dans sa repentance spirituelle, consciente de sa faute physique et
quémandant jusqu'à son absolu le pardon du Fils - pardon qui lui fut
accordé.
En quoi pouvons-nous la condamner ? Quel fut son triste sort ?
Je crois sincèrement que Marie fut une femme en avance sur son temps,
sensuelle certes, charnelle certes, coupable évidemment ~ projetée dans un
Orient antique, arriéré, incapable d'admettre ou de tolérer la moindre
audace érotique ou physique.
83
Si aujourd'hui nous devions considérer son image corporelle, qu'en serait-il
? Appartiendrait-elle à la Jet Set et aurait-elle des rapports amoureux aisés
avec tout un chacun ? Serait-elle People et côtoierait-elle le Nec Plus Ultra
de notre monde enchanté ? De cette sorte, l'accuserions-nous ou ne la
considérerions-nous pas comme une personnalité qui fusionnerait avec une
Madonna ou une Carla Bruni ?
A-t-elle tué ? Non point !
A-t-elle participé à des orgies ? Je l'ignore - mais j'en doute. D'ailleurs rien
ne laisse transparaître dans l'œuvre extraite la moindre allusion à ces
déviances perverses.
Elle est belle, fort belle, désirable et riche. Elle assume sa beauté, s'impose
des amants, les accumule et telle est sa culpabilité !
De sang, il n'en est point. De perversité sur les enfants, non point
également. Alors que dire ?
Je prétends (mais je puis me tromper) qu'aujourd'hui, dans notre siècle,
Marie ne serait en rien inquiétée. Son comportement passionnel serait
banalisé, ignoré même. Il s'agit de mentalités d'un Autrefois perdu, oublié
qui condamnait les femmes faciles ou adultères et n'hésitait pas à les
lapider sur les places publiques pour des pénétrations insignifiantes.
84
Il est vrai que sa sœur Marthe a terriblement souffert de la personnalité de
Marie.
Marthe, elle si pure, prête à suivre le Christ et apte à monter derechef au
Ciel - Marthe, qui voit s'envoler l'espoir d'un mariage : on n'épouse pas la
sœur d'une courtisane !, et qui certainement aurait été heureuse avec son
prétendant perdu;
Et Lazare, son frère, n'était-il pas la risée d'autrui dans toute la contrée ?
Humilié et ridiculisé par les enfants et les Pharisiens ? J'extrais ici un
passage qui agite l'esprit de Lazare lors de son agonie :
"Voici le feu, le feu de la fournaise ! Il revient, avec le souvenir... Marie de
Théophile et d'Euchérie, ma sœur : la prostituée. Elle pouvait être reine et
elle s'est rendue fange, une fange que même le porc piétine. Et ma mère qui
meurt. Et ne plus pouvoir aller parmi les gens sans devoir supporter leurs
mépris. À cause
d'elle ! Où es-tu, malheureuse ? Le pain te manquait, peut-être, pour que tu
te vendes comme tu t'es vendue ? Qu'as-tu sucé au sein de ta nourrice ? Ta
mère, que t'a-t-elle enseigné ? L'une la luxure ? L'autre le péché ? Va-t'en !
Déshonneur de notre maison !"
Sa voix est un cri. Il semble fou. Marcelle et Noémi se hâtent de fermer
hermétiquement les portes et de descendre les lourds rideaux pour atténuer
la résonance, alors que le médecin, revenu dans la pièce, s'efforce
85
inutilement de calmer le délire qui devient de plus en plus furieux.
Marie, jetée à terre comme une loque, sanglote sous l'inexorable
accusation du mourant qui continue : "Un, deux, dix amants. L'opprobre
d'Israël passait de bras en bras... Sa mère mourait. Elle frémissait dans ses
amours obscènes. Bête fauve ! Vampire ! Tu as sucé la vie de ta mère. Tu
as détruit notre joie. Marthe sacrifiée à cause de toi. On n'épouse pas la
sœur d'une courtisane. Moi... Ah ! moi ! Lazare, cavalier, fils de
Théophile... Sur moi crachaient les gamins d'Ophel !! "Voilà le complice
d'une adultère et d'une immonde." disaient scribes et pharisiens et ils
secouaient leurs vêtements pour marquer qu'ils repoussaient le péché dont
j'étais souillé à son contact ! "Voici le pécheur ! Celui qui ne sait pas
frapper le coupable est coupable lui aussi." criaient les rabbis quand je
montais au Temple, et moi je suais sous le feu des pupilles des prêtres... Le
feu. Toi ! Tu vomissais le feu que tu avais en toi car tu es un démon, Marie.
Tu es dégoûtante. Tu es l'anathème. Ton feu prenait tous, car il était fait de
nombreux feux et il y en avait pour les luxurieux qui paraissaient des
poissons pris au tramail, quand tu passais... Pourquoi ne t'ai-je pas tuée ?
Je brûlerai dans la Géhenne pour t'avoir laissée vivre en ruinant tant de
familles, en donnant du scandale à mille... "
Quelles fautes a-t-elle commis réellement ? Quelles étaient ses pratiques
sexuelles ? Nul jamais ne le saura...
Il reste cette fameuse onction de Béthanie, et Marie suppliante et
86
implorante devient une extraordinaire repentie, sauvée et aimée du Christ.
Je propose ici le passage qui relate l'épisode fort célèbre :
Or vers la fin du banquet, quand déjà le repas ralentit son rythme et tourne
surtout en conversation tandis qu’on passe les fruits et les douceurs, Marie,
qui avait disparu pendant quelques minutes, revient avec une amphore
d’albâtre. Elle en brise le col contre le coin d’un meuble pour pouvoir y
puiser avec plus de facilité puis, debout derrière Jésus, elle lui prend les
cheveux à pleines mains et les oint. Elle en reconstitue les boucles et
termine en les enroulant mèche par mèche autour de ses doigts. On dirait
une mère qui peigne son enfant. Lorsqu’elle en a fini, elle embrasse tout
doucement la tête de Jésus, puis lui prend les mains, les embaume et les
baise ; elle en fait ensuite de même avec ses pieds.
Les disciples regardent. Jean sourit, comme pour l’encourager. Pierre
hoche la tête mais... allez, il sourit lui aussi dans sa barbe et peu à peu les
autres en font autant. Thomas et un autre vieillard grommèlent à voix
basse. Mais Judas, dont le regard est indéfinissable mais certainement
mauvais, explose avec mauvaise humeur :
"Quelle bêtise ! Il n’y a que les femmes pour être aussi sottes ! Pour quoi
faire un tel gaspillage ? Le Maître n’est certes pas un publicain ni une
prostituée pour avoir besoin de telles manières efféminées ! Et puis c’est
déshonorant pour lui. Que vont dire les juifs quand ils le sentiront parfumé
comme un éphèbe ? Maître, je m’étonne que tu permettes à une femme de
87
faire de telles sottises. Si elle a des richesses à gaspiller, qu’elle me les
donne pour les pauvres ! Ce sera plus judicieux. Femme, je te le dis, arrête,
car tu me dégoûtes !"
Marie le regarde, interdite, et, rougissante, elle est sur le point d’obéir.
Mais Jésus lui pose la main sur la tête, qu’elle tient penchée, puis fait
descendre sa main sur son épaule en l’attirant doucement vers lui, comme
pour la défendre : "Laisse-la faire, dit-il. Pourquoi la rabroues-tu ?
Personne ne doit reprocher une œuvre bonne et y voir des sous-entendus
que seule la méchanceté enseigne. Elle a accompli une bonne action à mon
égard. Les pauvres, vous en aurez toujours. Moi, je ne serai plus parmi
vous mais les pauvres resteront. Vous pourrez continuer à leur faire du
bien, mais pas à moi, car le moment est proche où je vais vous laisser. Elle
a anticipé l’hommage rendu à mon Corps sacrifié pour vous tous, et elle
m’a oint pour ma sépulture, car alors elle ne pourra le faire. Et cela lui
aurait trop coûté de ne pas avoir pu m’embaumer. En vérité je vous dis
que, partout où l’Évangile sera annoncé et jusqu’à la fin du monde, on se
souviendra de ce qu’elle vient de faire. Les âmes tireront de son acte un
enseignement pour m’offrir leur amour comme un baume aimé du Christ,
et prendre courage dans le sacrifice : ils penseront que tout sacrifice
revient à embaumer le Roi des rois, l’Oint de Dieu, celui dont la grâce
descend comme ce nard de mes cheveux pour féconder les cœurs à l’amour
et vers qui l’amour s’élève en un continuel flux et reflux d’amour de moi à
mes âmes et de mes âmes à moi. Judas, imite-la, si tu en es capable. Si tu
peux encore le faire. Et puis, respecte Marie et moi avec elle. Respecte-toi
aussi toi-même. Car ce n’est pas se déshonorer que d’accepter un pur
amour avec un amour pur, en revanche, nourrir la rancœur et faire des
88
insinuations sous l’aiguillon de la sensualité, voilà qui est déshonorant !
Voici trois ans, Judas, que je t’instruis. Mais je ne suis pas encore arrivé à
te faire changer. Or l’heure est proche. Judas, Judas... Merci, Marie.
Persévère dans ton amour."
Les temps se précipitent et la voilà avec ses proches et sa famille dans
l'obligation de quitter la contrée pour fuir les persécutions. Nous la
retrouvons dans la Gaule narbonnaise participant certainement à
l'évangélisation du Sud de la France.
Une dernière vision de Maria Valtorta la voit vieillie et affaiblie, vivant
misérablement dans la grotte de la Sainte Baume, couverte d'une peau de
chèvre et ramassant quelques fraises ou baies sauvages.
La repentie s'auto-flagelle pour expier ses fautes, son abandon est total,.
Elle est sur le seuil de la mort.
Enfin l'apparition du Christ qui vient la chercher pour l'amener dans son
royaume :
"Repose-toi. Il est temps pour toi de prendre du repos. Donne-moi tes
épines. C'est maintenant le temps des roses. Repose-toi et attends. Je te
bénis, ma bénie."
89
MARIE-MADELEINE SELON ANNE-CATHERINE EMMERICH
Avant-Propos
Je suis parvenu à extraire des fragments tirés ça et là dans l'œuvre
d'Anne-Catherine Emmerich concernant le personnage de
Marie-Madeleine.
D'importants détails, de grands portraits adroitement brossés permettent
également de compléter l'image intime ou extérieure que l'on pouvait se
faire de cette étonnante figure historique.
Je les propose ici en tâchant de respecter l'ordre des livres établis avec le
concours du poète Clemens Brentano.
Il n'est pas question dans ce petit fascicule de noter, de tenter d'analyser ou
de condamner encore les différents caractères et faits qui jalonnent
l'existence de cette sainte repentie.
Cet ouvrage m'apparaît être un complément indispensable à la lecture du
Marie-Madeleine établi par Marisa Tiraboschi et publié par le Centro
Editoriale Valtortiano.
Je souhaite que ce montage logiquement structuré ne rebutera pas le lecteur
occasionnel. J'ai voulu y appliquer une neutralité impeccable n'y
intervenant que fort peu - essentiellement dans l'agencement du fragment
90
pour le rendre plus pratique à la compréhension de l'endroit.
L'on remarquera que l'unité de temps n'y est pas toujours respecté avec
précision. La capacité singulière de cette grande mystique s'accomplissait
parfois en-dehors de la succession historique des différents événements.
91
MARIE de madgala SELON franck Lozac'h
Introduction
Voilà encore quelques endroits tirés du Nouveau Testament qui
relatent les faits et gestes de Marie de Magdala.
Trois passages paraissent prédominants dans le cheminement de son
existence du moins selon Les Quatre Évangiles.
Il s'agit de la Parabole de la brebis égarée, de L'onction de Béthanie
et de l'ensemble des actions opérant autour de la crucifixion de Jésus.
Je les offre ici tels quels en suivant correctement l'ordre établi par le
mouvement de la Bible.
*
L'hypothétique union physique avec le Fils paraît une pure
affabulation. Le couple Jésus-Marie-Madeleine n'a jamais existé selon les
différentes voyantes qui ont assité aux scènes intimistes du Messie. Et je
songe à Maria d'Agreda, à Anne-Catherine Emmerich et à Maria Valtorta.
Eut-elle grand nombre d'amants ? Certes ! Le quota des deux cents a
peut-être été dépassé. Pratiquait-elle le lesbianisme ? Elle avait des
92
compagnes de vice et appréciait, il se pourrait, la chair des femmes jeunes.
Issue d'un milieu très favorisé, n'éprouvant aucune difficulté
financière, il est vain de lui faire endosser l'habit de la prostituée. Son frère
Lazare était l'homme le plus riche de Judée.
Son personnage est à la fois porté sur les choses de la chair quand son
esprit est avide d'une grande spiritualité. Elle a dû combattre ce dualisme
qui l'animait sans cesse connaissant le plus souvent des chutes et rechutes,
mais poursuivant constamment cette volonté de repentance.
Elle est à la fois intelligente, fine et subtile et possède une éducation
d'influence grecque. Elle se montre également avertie quant aux choses de
l'argent. C'est Marie qui négocie la vente des bijoux d'Aglaé. Elle en tire un
bon prix et se flatte de remettre la somme bien pesante dans les mains de
Jésus.
Elle fut dans l'intimité du Fils et de La Vierge. Et si cette dernière l'a
particulièrement apprécié, c'est parce qu'elle vouait à Jésus un amour
désintéressé d'une rare intensité.
- Elle a beaucoup aimé, c'est pourquoi il lui sera beaucoup pardonné,
insistait le Fils.
*
Je vois cinq actions extraordinaires la concernant, et l'on peut en cela
la comparer aux grandes figures féminines de l'Ancien testament que sont
93
Judith et Esther. Ces actes de bravoure ne joutent pas des faits militaires
mais relatent des élans spirituels d'une intensité égale par leur courage et
essentiels pour la personne qui en bénéficie.
L'on sait dans quel pitoyable état se trouvait Lazare, son frère. Il était
rempli de plaies purulentes qui le faisaient terriblement souffrir, mais l'on
ignorait les causes exactes de sa maladie.
Marie-Madeleine n'a pas hésité à visiter les lépreux, à étudier très
précisément leurs symptômes pour connaître le mal réel dont son frère était
atteint.
Il est vrai que cela paraîtra peu comparé à la fameuse onction de
Béthanie où pleine de repentirs et implorant le pardon de la pécheresse, elle
brisera un vase de valeur rempli d'huile rare et coûteuse pour la répandre
sur la chevelure du Christ. Elle poursuivra le fait en délaçant ses sandales,
en répandant à nouveau le reste d'huile sur ses pieds.
Le troisième geste d'une immense grandeur spirituelle a consisté
tandis que tous avaient fui le lieu où le Christ fut torturé à mort à récupérer
la terre rougie sur le Mont Gethsémani, à l'offrir à la Vierge Marie pour
tenter d'apaiser quelque peu son inconsolable douleur.
Il y a également la fameuse supplique au Christ méconnu quand elle
le confond avec le jardinier, quand elle lui implore de lui rendre le corps
qui n'est plus dans le Saint-sépulcre. Elle est la première femme à voir le
Christ ressuscité, et cela lui fut grandement considéré.
94
Un autre fait relaté, cette fois par Anne-Catherine Emmerich, se situe
au moment de la descente du Saint-Esprit lors de la Pentecôte où elle voit
un globe lumineux aller pénétrer le lieu habité par la Vierge Marie et par
l'ensemble des apôtres. Marie-Madeleine s'écrie : "Mon Seigneur !"
Elle a donc vécu dans l'intimité de Jésus et de sa mère et a pu accéder
à la vision du Saint-Esprit. Elle s'est approchée de la haute Divinité et l'a
supplié de bien vouloir lui pardonner.
*
Qu'en est-il aujourd'hui de l'âme de Marie ? Est-elle citoyenne de la
Jérusalem céleste ? A-t-elle atteint le degré ultime de grande mystique ? Ou
est-elle encore une âme en attente pérégrinant ou naviguant autour des
Saintes-Baumes et de Vezelay ? Nul ne le sait. Du moins, la présence de
Saint-Maximin, le régisseur de leur famille a joué un rôle prédominant pour
les enfants de Théophile.
La femme la plus importante du Nouveau Testament, après la mère du
Messie, confrontée à cette antinomie Sexe/Esprit a de très grandes
difficultés pour trouver sa place chrétienne dans ce vaste amphithéâtre où
se côtoient des courants de pensées diamétralement opposés.
Elle appartient toutefois à cet ensemble de comparses composé d'une
vingtaine de personnes qui se sont mises au service du Christ et que l'on
nomme les femmes-disciples.
95
*
Finalement, ce qui caractérise Marie-Madeleine c'est avant tout son
hypersexualité qui pourrait être le pendant féminin du priapisme chez
l'homme - c'est-à-dire une constante envie de faire l'amour.
De nos jours, elle s'apparenterait à une personne très people, adorant
donner des fêtes et recevoir des gens de qualité. Elle serait très Saint-Trop,
Jet Set ou Ibiza.
Cette pesante antiquité israélienne en fait une femme haïssable et
pécheresse. Le temps a usé cette définition, et notre angle de vue ne saurait
aujourd'hui la condamner.
Mais possédons-nous réellement toutes les informations la concernant
? Existe-t-il encore des réalités perverses scatologiques ou
sado-masochistes qui s'ajouteraient à son personnage ? Nul ne le sait.
Un brin de mystère enveloppe cette femme immortelle.
96
RELIGION 2002
Avertissement
Ce sont essentiellement des fragments disparates tirés ici
et là sur une année religieuse au gré des lectures ou de l'inspiration
qui sont dans ce petit livre proposés. Tout est donné à l'incohérence
- nulle construction logique ou rationnelle ne saurait être dégagée. Il
s'agit peut-être d'une flânerie mentale ou d'un questionnement
mystique que j'ai cherché à exprimer dans ces quelques pages.
97
FRANCK LOZAC’H
ENTRETIENS IMAGINAIRES
98
Première Partie
99
- Bonjour, Franck Lozac'h !
- Bonjour !
- Comment pourriez-vous concevoir la nouvelle poésie, la poésie
post-moderne, la poésie contemporaine ?
- Il est très difficile de prétendre savoir ce qu'il en sera de la poésie
future. Elle sera certainement autre, différente - elle pénétrera des espaces, des
contenus et des formes encore inexplorées. Je crois sincèrement que la rime, que
le vers fixe n'appartiendront plus aux applications nouvelles. Le vers libre
décidera, et quand je dis vers libre je pense aux fragments non chiffrés et posés
tels quels sur la feuille de papier.
- Qu'appelle-t-on écrire ?
- Voilà une exceptionnelle et immense question ! "Qu'appelle-t-on
écrire ? " Qu'est-ce que la beauté ? Qu'est-ce que l'intelligence ? Il y a dix mille
façons d'être belle, il ya dix mille façons d'être intelligent.... Concernant l'écriture
- l'expérience d'écriture, je ne puis parler que pour ma personne et cette réflexion
sera hélas ! incomplète, mensongère ou restrictive.
En premier lieu, vous êtes confrontés à différents fonds : le Roman, le
Poème, la Nouvelle, le Théâtre et d'autres encore. Chaque principe impose des
100
comportements
indépendants. Mais au sein de ces départements, les façons de s'y prendre
divergent considérablement.
Des lustres seraient nécessaires pour exprimer les principes et logiques
utilisés par les uns et les autres.
Pour simplifier, pour schématiser aujourd'hui au 20 avril 2007, je lis
Claire caisse d'Antoine Emaz - je le pense, je l'exploite, le déplace et j'en tire
certains poèmes. Je travaille également avec des philosophes, et je pense à
Cioran, à Nietzsche et confrères.
- Avez-vous déjà été déçu par la Littérature ?
- Vous posez là une question très intéressante parce que je ne suis jamais
parvenu à trouver un éditeur, un vrai avec lequel j'aurais pu travailler
sérieusement. Tous m'ont refusé, rejeté prétendant que ce que je proposais ne
répondaient pas à ce qu'ils recherchaient pour leur ligne éditoriale selon la
formule éternelle et lapidaire.
Je n'ai que fort peu insisté, cherchant de nouvelles possibilités pour
exister ou pour être. En revanche, j'ai pu trouver un espace, d'une richesse inouïe
que l'on appelle Internet. Et l'espoir pour ce nouveau média a été extraordinaire.
J'ai pu offrir, lire, recevoir du courrier, connaître des auteurs ignorés. Ce Média a
été
fantastique et m'apparaît sans nul doute le premier outil de communication de la
101
fin du XX e siècle.
- Quels ont été les poètes qui vous ont inspirés ?
- Difficile à brûle-pourpoint de déterminer les poètes qui ont participé à ma
formation ou à mes applications. Ils sont certainement une grosse centaine ayant
offert leurs écrits pour me permettre d'avancer. Si je devais offrir des noms, La
Pléiade entière serait référentielle. La Collection NRF Gallimard a été essentielle
dans ma formation poétique. Aujourd'hui la collection Le Bleu du Ciel et Poésie
Flammarion m'apparaissent indispensables. Mais je ne puis réduire encore à cela
mon apprentissage littéraire. D'autres poètes dans d'autres collections m'ont été
indispensables.
- Quelle question aimeriez-vous que l'on vous pose ?
- Demandez-moi : Que pensez-vous de la poésie ?
- Que pensez-vous de la poésie ?
- La poésie m'apparaît être d'une richesse extraordinaire de fonds, de
formes, de présentations, d'expériences scéniques ou d'applications. Elle s'adapte
à tous les âges, toutes les périodes ou mouvements de l'histoire. Elle est certes peu
appréciée car difficile d'aspect. Ses contenus sont élitiques voire expérimentaux,
et donc peu crédibles auprès de la masse.
102
La poésie nourrit, instruit, élève l'esprit, lui confère une certitude
première, s'avère être une grâce des Dieux.
Et quel langage ! Quelles évolutions dans les contenus ! C'est certes un
extraordinaire laboratoire d'expression orale !
- Nous allons à présent parler d'un autre sujet qui fait toutefois partie
d'une des thématiques du poète : il s'agit de son rapport à la mort - à la
spiritualité - à l'Au-delà. Monsieur Franck Lozac'h, qu'en est-il de vos
réflexions sur la mort ?
- Je crois sincèrement qu'après la mort il y a la vie - la vraie vie - la vie de
l'Au-delà. Je crois très fortement aux paroles de La Vierge Marie qui disait : La
terre est le marchepied du Ciel.
J'ignore absolument tout de l'Au-delà - j'ignore quels sont les principes de
vie et quelles en sont les lois. J'ignore quel système architecture l'ensemble et quel
nouveau vrai s'y déploie. Mais je crois que le principe temporel : présent, passé,
futur est en partie maîtrisée et gérée pour définir une nouvelle conception du vrai.
Des millions et des millions d'âmes y cohabitent - dans la joie ? - Je l'ignore !
Dans la paix ?
- Je l'ignore ! Il me semble qu'une certaine correction d'éducation y réside.
Dieu est. Le Saint-Esprit également. La vérité de la Trinité ne fait aucun
103
doute. Je suis donc un croyant/Chrétien/Catho très simple. Je crois tout
simplement.
- Après avoir abordé le problème de la spiritualité, revenons à des
considérations plus matérielles, si j'ose dire, plus terrestres en tout cas et parlons de
votre fécondité. Comment pouvez-vous justifier d'une telle quantité d'ouvrages ?
- Tout d'abord autant que cela puisse paraître étrange, je ne me suis jamais
considéré comme étant un auteur fécond. Je puis me considérer comme un auteur
présent à sa table, exploitant le peu que sa cervelle lui concède.
Je n'ai jamais écrit plus de cinq ou six feuillets par jour - mais il est vrai
que j'écris tous les jours. Ma présence à ma table ne me permet certes pas d'écrire
une grande quantité. J'ai la certitude de n'être pas capable d'aller au-delà de 60-70
lignes en moyenne sur une période bien précise. Est-ce cela la fécondité ? À vous
de le prétendre.
- Qu'en est-il de vos relations poétiques ?
- Cela vous paraîtra certainement étrange mais le contact poétique me
semble le plus souvent délicat. Ho ! Certes ! Il est possible d'échanger des propos,
des sortes d'insignifiances d'apparences ou de superficialités. Mais de réels
contenus, riches, intéressants et nourris - il n'en est point.
Je ne pense pas que l'expression orale favorise la communication pointue,
affinée ou subtile.
104
Il peut y avoir plaisir de l'Autre, de sa présence de ses paroles prononcées.
Mais cela ne saurait rivaliser avec un essai, un recueil ou une biographie.
- Pourriez-vous revenir quelques instants sur votre enfance ?
- Je fus un enfant assez gâté - j'étais fils unique - mon père était Inspecteur
des Ventes chez BSN (Danone aujourd'hui) - ma mère était Artiste lyrique et
travaillait à l'Opéra de Rennes.
Ma scolarité au primaire fut moyenne - douzième, en général avec un fort
penchant pour les Mathématiques. J'avais toujours terminé le premier et mes
compositions étaient remarquables : toujours 18, 18,5, 19. Il est vrai qu'au
Primaire La Lecture, La Conjugaison, La Grammaire, L'Orthographe, L'Analyse,
La Rédaction sont des disciplines à caractère littéraire. Elles étouffent la capacité
scientifique de l'enfant. Il n'y avait aucun coefficient en Math et j'étais fort
pénalisé.
Je pratiquais un sport - le football et aujourd'hui encore j'apprécie
considérablement cette discipline. J'étais 9-10, j'étais 9,5 CAD distributeur,
constructeur de jeu et buteur. On éprouve une grande jouissance à marquer des
buts - même à un niveau simple ou inférieur.
Je n'avais aucune disposition pour la lecture ou la Littérature. J'étais un
simple petit garçon comme d'ailleurs j'étais un adolescent sans don aucun.
Le miracle s'est déroulé peu avant mes 19 ans- en Mars 77 quand des mots,
des fragments de phrases sont passés devant mes yeux au moment du pré
105
sommeil. J'ai décidé de saisir ces mots qui passaient devant mes yeux, et
l'ensemble ressembla maladroitement à une première ébauche de poème.
- Comment pourriez-vous définir votre Œuvre ?
- Je possède en premier lieu de la Poésie. De 1978 à 2006, j'ai pu extraire 52
recueils. Tous ne sont pas de valeur égale. Je regrette essentiellement les 4,5,6
recueils de la période 80.
J'ai écrit également un Journal, un peu de Théâtre, j'ai fait des Traductions
grecques et latines, j'ai de la Religion.
Il y a quelques essais, si l'on peut oser employer ce terme. J'ai un grand
nombre de Copier/Coller qui sont des livres de synthèse obtenus avec des
ouvrages de base. Voilà le tout représente au 27 avril 2007 267 fichiers Word - ce
qui est beaucoup, toutefois.
Je détiens encore 20 000 feuillets inédits, et lentement, au fur et à mesure que
ma configuration cérébrale me le permet, je tente de récupérer ce travail mais la
route est longue !
Je poursuis ma production. Régulièrement je vais à Ombres Blanches, librairie
toulousaine pour y trouver des ouvrages utiles à mes applications. J'exploite ainsi
de nouvelles synergies d'écriture.
Mais il y a Internet qui est une source quasi-inépuisable - j'essaie de l'utiliser
de mon mieux.
106
- Que lisez-vous actuellement ?
- Dernièrement, je suis allé à Ombres blanches - j'y ai trouvé Méditations
érotiques, un essai sur Emmanuel Levinas de Marc Alain Ouakmin, puis Écrits
logiques et philosophiques de Frege, Caisse claire d'Antoine Emaz m'a également
intéressé. Je l'ai acheté.
Vous voyez que Poésie et Philosophie se mêlent subtilement. Il ne faut non plus
oublier l'importance de l'Internet qui est une source exceptionnelle d'informations.
Cela au quotidien, à raison de plusieurs heures par jour.
Je ne lis pas - j'intègre - je comprends - j'exploite - je déplace - je prélève. Je
comprends autrement. Il y a une vérité - un principe d'écriture. Mon cerveau le
conçoit, le repense, le reconsidère. C'est Toi et Moi - Je Suis avec Toi. Tu es mon
déplacé, mon repensé. Un fragment de ta personne se repensera avec moi.
J'appelle cela : écrire.
Sans l'Autre, sans l'écrivain, je ne suis Rien. Il me donne le La, il est mon aide.
Jeune, c'était une sorte de tuteur. Aujourd'hui, c'est un frère, un complice.
- Votre œuvre religieuse est importante : vous avez traduit La Bible, Le Coran,
Qumrân et d'autres encore ! L'on peut dire qu'un certain mysticisme vous
anime. En ce sens, êtes-vous dans l'héritage de Claudel ou de Péguy ...
- ... Je vous coupe immédiatement. Certes je m'associe à ces fervents auteurs
catholiques que je respecte profondément. Paul Claudel est un génie exceptionnel,
il est peut-être le plus grand dramaturge français - et Péguy est certes un bon
107
poète, un véritable intellectuel qui n'a pas pu déployer sa capacité littéraire étant
parti trop tôt. Un bel avenir, hélas ! lui était promis.
Je me considère d'avantage dans la lignée post-symbolique de Mallarmé
accompagné de l'algèbre rimbaldien ou encore de la modernité baudelairienne
avec une touche cérébrale valéryenne, si l'on veut.
- Alors, que fait-on de la religion dans tout cela ?
- La religion est essentielle - elle est mon vecteur de vie. J'ai la certitude qu'après
la mort, il y a la vie - la vraie vie - celle du ciel et de l'Au-delà.
- Qu'en est-il de votre pensée philosophique ?
- Je n'ai pas de pensée philosophique réellement tranchée. Je ne prétends
appartenir à aucune école, mais je n'en rejette aucune autre systématiquement. J'ai
la certitude de Dieu - il s'agit donc d'une philosophie théologique avec moult
questionnements. Car croire en Dieu n'est pas résoudre le problème divin. C'est
l'aborder avec difficultés. Cette Force invisible ne se laisse pas contrôler aisément
ni comprendre avec facilité. Nul homme n'a pu réellement le sonder ou le pénétrer
dans son immense exceptionnalité.
J'ai quelque peu étudié les philosophes ou leurs écoles comme une sorte de petit
oiseau qui picore à toutes les branches et qui tire de chacune un fruit particulier.
Toute école est sectaire et se prive de vérités évidentes en dehors de son principe.
108
Je m'apparais comme une somme de vérités que j'ai pu puiser dans tous les
courants philosophiques connus. Là serait la grande utilité : exploiter un espace
inconnu de la pensée philosophique - mais quel espace
109
Seconde Partie
110
Introduction
J'espère sincèrement que l'entretien qui est autre forme de confession puisse offrir
au lecteur une nouvelle approche de l'écrivain ou du littéraire. Le texte est certes
d'une importance capitale - il est la synthèse de la pensée optimisée - mais
l'expression orale est plus franche, plus directe, sans rature ni fioriture. Un autre
vrai de l'écrivain se présente enfin, plus naturel, moins sophistiqué, il va de soi.
Ceci n'est pas un jeu entre l'écrivain et le journaliste. C'est une sorte de discussion
ouverte, à bâtons rompus, sans interdit mais sans excès évidemment.
- Que faîtes-vous actuellement Franck Lozac'h ?
- J'accumule des poèmes 2007 pour produire un nouveau recueil. Nous ne
sommes qu'en avril. J’écris également un Journal que je vais m'empresser de
transformer en écriture numérique.
Je planche sur un texte qui ne comporte que peu de lignes : Certitudes, une
sorte d'essai philosophique écrit de novembre à décembre 2006, assez bref - 500
lignes. J'espère le fortifier avec des écrits antérieurs concernant La Logique, Le
Vrai, L'Évidence etc. d'autres concepts développés quelques années auparavant.
111
- Qui êtes-vous Franck Lozac'h ?
- Je suis breton, pur breton - mon nom en est une preuve certaine. Je suis né à
Rennes, ma famille est originaire de Douarnenez. Toute mon enfance et mon
adolescence se sont déroulées en Bretagne. Puis nous sommes descendus dans le
Midi - Agen et Montauban, ville où habitait la famille de ma mère pour des
raisons professionnelles.
- Ne regrettez-vous pas les villes de Rennes et de Lorient ?
- Je les ai considérablement aimées. Rennes est une ville majestueuse et Lorient
possède des abords remarquables - plages, côtes, microclimat, ambiances et
personnes. Mais la vie est ainsi faite. Aujourd'hui, j'habite Montauban, et Le
Tarn-et-Garonne est un superbe département créé par Napoléon...J'apprécie
énormément les départements limitrophes - Le Midi-Pyrénées, en vérité. Cela
vous paraîtra peut-être stupide, mais je considère la France comme étant l'un des
plus beaux pays du monde. Je me demande parfois ce que l'on peut aller chercher
à l'extérieur. Il y a tant à découvrir sur notre territoire...
- Pourquoi communiquez-vous si mal ? Etes-vous misanthrope ?
- La communication poétique ou littéraire m'apparaît certes délicate. Le
relationnel est difficile, et chacun semble replié sur sa ligne de défense. Quand X
s'exprime, Y ne le comprend pas, le rejette ou le méprise... Voilà pourquoi j'ai
décidé d'être sans être - j'ai crée depuis longtemps deux sites sur Internet et j'offre
à tout venant la possibilité de me connaître et de communiquer avec moi. Et le
112
succès de cette entreprise ne s'est pas fait attendre. Des centaines et des milliers
d'Internautes sont venus se connecter sur mes sites. Les statistiques de fréquences
en sont des preuves indéniables.
Je suis une vitrine où j'offre des ouvrages, du son, des vidéos et des photos.
Chacun y trouve son compte. C’est certes une relation aseptisée entre moi et le
lecteur, mais cela me semble quelque part exceptionnel.
- Vous ne rencontrez que fort peu les poètes ?
- Vous savez : il est très difficile de rencontrer des poètes. Ils sont fuyants,
obsédés par d'autres raisons; - ils sont certains de leurs aptitudes et de la valeur
de leur personnalité. C’est un peu le : moi, je sais qui je suis - mais vous, vous
n'êtes rien. Ils ne parviennent pas à intégrer un langage autre que le leur. Il y a
mépris, indifférence ou encore critique farouche. Les échanges proposés sont de
faible valeur. Non. Pour moi, un poète c'est un recueil - et le comprendre, c'est
désirer intégrer son œuvre. Je ne dois pas le juger sur des propos prononcés ici et
là, et moins encore sur une apparence extérieure.
- Comment voudriez-vous que l'on vous définisse ?
- Cela est une question curieuse et la réponse semble difficile. C'est à chacun en
lisant, en intégrant mes contenus de définir ma personnalité ou du moins un
fragment de moi-même. Mais cela est de faible importance. Je préférerais que l'on
lise ou choisisse un recueil : Florilège, Femmes de papier, Mille poèmes en prose
ou Le Grand Livre des Sonnets pour parvenir à me déterminer. Oui, lire un
ouvrage accessible sur le Net et mis gracieusement à la disposition de n'importe
113
quel internaute.
- La Littérature s'immortalise-t-elle au-delà du présent ?
- La Littérature ne saurait être une création sur un temps déterminé. La Littérature
ne saurait non plus se prévaloir d'un éternel intemporel. Pourquoi ? Tout
simplement parce que ce qui est vieillit : les mœurs, les pensées, les
comportements se déplacent - et la référence d'autrefois n'a plus aucun fondement
dans le vrai d'aujourd'hui.
En revanche, une certaine mémoire admirable, honorifique agite encore ici et là
les nostalgiques du temps passé. Je ne prétends pas qu'Hier soit désuet et ridicule
car l'on doit s'asseoir sur le passé pour concevoir le futur. Mais Hier n'est plus.
Seuls le Présent et l'Avenir sont référencés, évidemment. Ce jugement peut être
nuancé et sujet à débat.
- La Littérature a-t-elle un fondement éternel ? Voire immortel ?
- Plusieurs systèmes de littérature cohabitent les uns à côté des autres. Il peut y
avoir une littérature d'actualités comme il existe des chefs-d’œuvre immortels.
Certains ouvrages ne connaitront que le Présent quand d'autres exerceront une
fascination sur plusieurs siècles. Notre littérature plonge ses racines dans trois
mille ans d'Histoire.
20 avril 2007
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FRANCK LOZAC’H
ENTRETIEN Accordé à RADIO CAYLUS
(1991)
115
PREMIère PARTIE
Première question - Elisabeth : - Qui êtes-vous, Franck Lozac’h ?
Réponse : - Bonjour ! Voilà ! Je m’appelle Franck Lozac’h, j’ai 33 ans, j’habite et
je travaille sur Montauban.
Seconde question - Elisabeth : - Que faîtes-vous dans la vie ?
Réponse : - J’exerce une activité simple. Je travaille dans un bureau dans une
petite entreprise de bâtiment.
Troisième question - Elisabeth : - Comment quelqu’un qui travaille dans une
entreprise de bâtiment peut s’intéresser à la poésie ?
Réponse : - J’ai commencé à écrire des poèmes assez tard, j’avais 19 ans.
Généralement, on s’intéresse à la poésie vers 14-15 ans. La première année, à peu
près tout ce que j’avais produit, je l’ai considéré comme du travail perdu. J’ai dû
jeter pratiquement toute ma production. C’était souvent des textes en vers libre,
puis sont arrivés des textes en prose.
Mais en vérité, tout ce que j’avais produit sur ma jeunesse je l’avais laissé dans des
tiroirs et des classeurs. Il y avait des textes de 78 et de 79. Et j’ai eu de la chance, il
y a une trentaine de mois, j’ai pu faire polycopier toutes ces pages manuscrites. Et
le temps faisant son affaire, avec du recul, j’ai vu un peu plus clair dans tout cet
amas de textes. J’ai commencé par sélectionner, par corriger, puis j’ai quelque fois
opéré des modifications, des transformations, et j’ai fait dactylographier
l’ensemble des poèmes.
116
Quatrième question - Elisabeth : - Et une fois que vos textes étaient présentables,
vous n’avez jamais songé les proposer à un éditeur ?
Réponse : - Vous savez, il ne faut pas trop se leurrer : l’édition poétique est rare,
elle est quasi-inexistante - elle ne correspond pas à une nécessité commerciale. Il
est déjà très difficile à éditer du roman, alors la poésie …
Cinquième question - Elisabeth : - … Il y a le compte-d ’auteur ?
Réponse : - Ce n’est pas non plus une solution. Car éditer 6 ou 700 lignes à 500
exemplaires, cela revient à 7 ou 8 000 francs. Le plus raisonnable est souvent de se
faire connaître à travers des associations poétiques ou des revues. Les directeurs de
revues insèrent vos poèmes, et vous avez la certitude qu’ils seront lus par un public
averti.
Sixième question - Elisabeth : - Pour en revenir à votre poésie, quelles ont été les
sources d’inspiration sur vos exercices de jeunesse ?
Réponse : - Je pense que sur mes poésies de jeunesse, j’ai eu quatre influences
considérables : Rimbaud, Baudelaire, Mallarmé et Valéry.
Dans Rimbaud, j’ai aimé sa révolte, j’ai aimé sa précocité aussi, - à vingt ans il
avait achevé son œuvre. Son style aussi est unique. Il a créé un instrument en prose
extraordinaire. De grands poètes comme René Char, Perse ou Claudel ont admiré
Rimbaud.
Intervention : - Vous m’avez dit Charles Baudelaire, aussi ?
Réponse : - Charles Baudelaire pour la perfection de sa forme, pour la maîtrise de
sa technique, pour sa sensualité également. Un poème comme L’albatros est un
véritable petit chef-d’œuvre.
117
Intervention : - Stéphane Mallarmé et Paul Valéry sont des poètes difficiles …
Réponse : - Stéphane Mallarmé est très obscur. Oui, c’est un auteur difficile. Ce
que j’ai beaucoup aimé chez Mallarmé, c’est la technique de sa grammaire. Sa
phrase fait souvent penser à une proposition algébrique. Il est pratiquement le seul
poète a avoir fait des Mathématiques avec des images …
Intervention : - Paul Valéry, l’auteur du cimetière marin ?
Réponse : - Peut-être Paul Valéry pour la perfection de la forme, pour avoir mis
dans ses textes les subtiles nuances de l’état d’intelligence …
Intervention : - Vous nous avez parlé de poésies de jeunesse et de vos influences.
Mais actuellement sur quoi travaillez-vous ?
Réponse : - Actuellement je suis en train de passer certains passages de La Bible
qui sont écrits soit en prose soit en vers libre et je les transforme en alexandrins.
C’est une sorte de traduction de certains fragments à caractère poétique.
Vous avez dans le livre Les cinq rouleaux Le cantique de cantiques - c’est un
très beau poème de l’amour de Dieu pour Israël. C’est une allégorie de l’amour
d’un homme pour une femme. Ce poème comporte plusieurs mouvements, il fait
300 vers. Je l’ai également traduit.
Intervention : - Mais comment vous est venu à l’esprit de faire ces exercices
poétiques ?
Réponse : - En vérité, ça à commencer d’une façon très curieuse. J’étais en train de
feuilleter la Bible et je lisais Les Proverbes. J’avais devant les une soixantaine de
segmentations allant de 2 à 10 pieds et j’ai pensé : Tiens ! On pourrait tout en
118
respectant le texte parvenir à écrire ces morceaux en alexandrins. Et le soir même,
j’ai essayé de les passer. C’est venu assez vite. Le premier soir, je devais avoir
écrit 120 vers. Au bout d’une semaine, j’avais 600 à 700 alexandrins. Le jeu m’a
plu et j’ai continué.
Le véritable problème quand on est confronté à ce travail, c’est
de respecter la concordance du texte. Si j’utilise plusieurs références bibliques, je
trahis le texte. Toute la difficulté consiste à n’utiliser qu’une seule version et à ne
pas en changer. Je vous lirais tout à l’heure un passage du cantique des cantiques.
Intervention : - Cela vous prend-il beaucoup de temps pour faire ce travail ?
Réponse : - J’ai tendance à travailler le soir. Je regarde peu souvent la télévision.
J’utilise une heure, une heure trente pour produire un peu. J’écris trente, quarante ou
cinquante alexandrins.
C’est souvent plus pratique de travailler en week-end.
Je ne fais pas cela durant tous mes loisirs parce que vous savez La
Bible, c’est un livre immense. Cela semble difficile de pouvoir y venir à bout.
Intervention : - Donc sur votre travail de jeunesse, vous avez plutôt étudié des
auteurs du XIXe - Rimbaud, Mallarmé, Baudelaire. Puis vous êtes passé à la
traduction en alexandrins de La Bible ?
Réponse : - Il y a toute une période entre mon travail de jeunesse et La Bible il y a
toute une période durant laquelle j’ai étudié la versification classique. J’ai
beaucoup admiré Racine. J’ai beaucoup aimé sa pureté, sa simplicité pour
s’exprimer.
119
J’ai appris la technique classique de l’alexandrin avec quatre accents
pour former un vers, avec une rythmique particulière, bien régulière. J’ai étudié
aussi la musique du vers qui est une sorte de correspondance de sons et qui
s’applique essentiellement à l’alexandrin.
Il y a beaucoup de gens qui écrivent de la poésie libre, sans la
moindre contrainte, qui cherchent une prose souple. Mais comme dans toute
discipline, il est toujours nécessaire avant de s’essayer à la liberté de connaître les
contraintes.
Si je n’avais pas étudié Racine ou Corneille, je n’aurais peut-être
jamais osé attaquer le texte universel de La Bible. J’aurais eu trop peur de
commettre des erreurs.
L’apprentissage classique m’a fortifié.
Intervention : - Nous allons bientôt achever la première partie de
notre entretien. Une petite pause musicale sera la bienvenue.
120
SECONDE PARTIE
Intervention : - Quels sont les poèmes que vous allez nous lire, Franck ?
Réponse : - Je voudrais vous lire un extrait du Cantique des Cantiques. C’est un
poème de Salomon. Du moins, il est attribué à Salomon. Le Cantique est considéré
comme étant le joyau de La Bible. L’interprétation spirituelle du Cantique, c’est
l’amour de Yahvé pour son peuple Israël.
Titre et Prologue
L’épouse : 1 Le cantique des cantiques qui est de Salomon.
2 Qu'il me baise des baisers de sa bouche ! ... 3 Car tes
Caresses sont meilleures que le vin, tes parfums
Sont agréables à respirer, et ton nom est
Une huile qui se répand. Et voilà pourquoi
Les jeunes filles t'aiment ! 4 Entraîne-moi, courons
Après toi ! ... Quand le roi dans ses appartements
M'aura introduite, nous exulterons, grâce à toi
Nous nous réjouirons, et nous évoquerons
Tes caresses meilleures que le vin. Et l'on t'aime
Avec raison.
121
Premier poème.
L’épouse :
5 Je suis noire mais jolie, filles de
Jérusalem, comme les tentes de Cédar,
Comme les pavillons de Salomon. Aussi
6 Ne faites pas attention à mon teint noirâtre
Car le soleil m'a hâlée. Les fils de ma mère
Se sont irrités contre moi : ils m'avaient mise
A garder les vignes, mais ma vigne, je ne l'ai pas
Gardée.
7 Fais-moi savoir, ô l'aimé de mon âme
Où tu mènes paître le troupeau, à midi
Où tu le fais coucher pour que je ne sois pas
Comme celle qui se cache auprès des troupeaux
De tes compagnons.
Le chœur :
demeures
8 la plus belle des femmes,
Si tu ne le sais pas, sur la trace des brebis
Sors, et fais paître les chevrettes près des
Des bergers.
L’époux :
9 À une cavale parmi les chars
De Pharaon, je te compare, ô ma compagne.
10 Tes joues sont jolies parmi les colliers, ton cou
Parmi les perles : 11 nous te ferons des colliers d'or
Avec des pointes d'argent.
122
Dialogue des
12 - Comme on faisait
cercle
époux : Autour du roi, mon nard a donné son odeur :
13 C'est un sachet de myrrhe, mon bien-aimé pour moi,
Et il repose entre mes seins ; 14 c'est une grappe
De henné, mon bien-aimé, pour moi, au milieu
Des vignes d'Engadi.
15 - Que tu es belle, ma
Compagne, que tu es belle ! Tes yeux sont des colombes !
123
Le second poème que je voudrais vous présenter est un poème
de jeunesse qui a été composé sous l’influence de Stéphane Mallarmé. Il s’intitule
A ma dormeuse.
À ma dormeuse
Je ne veux pas ce soir, licencieuse ennemie,
Respirer en ton corps le doux parfum des songes,
Ni déplacer mon cœur sur tes seins endurcis,
Ni la jouissance facile où parfois tu me plonges.
J'espère sur cette bouche inventer un amour
Puissant et immortel que tu composeras,
Redorer cette nuit jusqu'aux lueurs du jour
Dans la chambre lugubre offerte à nos ébats !
Qu'importe les espoirs de nos mains en détresse,
Le souffle accéléré que réchauffaient nos yeux !
Je demande plus fort que houle et que tendresse,
Un bonheur sans silence pour l'esprit ingénieux.
Car de son pur cristal où le génie descend
Rêvent de vrais soupirs qu'avait soufflé l'enfant.
124
Le troisième poème est un sonnet à forme fixe comportant
deux quatrains et deux tercets. C’est un peu une variante d’un poème de Paul
Valéry, Hélène.
Hélène
Azur ! C'est moi... Je viens des grottes de l'Enfer,
Et j'entends l'onde fracasser les rochers sonores,
Je revois les vaisseaux dans les blanches aurores
Renaître sous les ombres d'un bel univers.
Mes précieuses mains tendues vers les monarques
Suppliaient d'attendre fébriles leur noble venue.
Je priais ; mais jamais les navires ne débarquent,
Sur les rives de Troie, jamais galère n'est vue.
Moi je sais en maints rêves la militaire ardeur
Surgir des gouffres obscurs de mon néant de reine
Et venger mon destin de l'insigne vainqueur.
Mais les Dieux satisfaits de ma souffrance vaine
Au sourire exalté condamnent mes supplices.
Hélène se meurt d'ennui, de pleurs et d'injustices...
125
Le quatrième poème est un texte en prose. Je l’ai écrit en
janvier-février 79. Il est extrait d’un recueil intitulé Le Moût et Le Froment,
Fraîcheurs spirituelles.
Fraîcheurs spirituelles
Fraîcheurs spirituelles qui vagabondent à l'orée des moissons,
envolées légères qui s'élèvent vers les cieux cristallins ! Jeune homme aux
épaules solides, va et porte tes fruits sur les terres purifiées. Laisse
l'insouciance et la rancune sur le seuil de ta porte. Là-bas les routes
courbées et cahotantes déambulent. Mais l'effroi et la crainte unis et
passionnés te font languir.
Je te préviens, ton orgueil doit me suivre. Moi, j'obscurcis tes
secrets, je conjugue l'inertie, la force de tes vingt ans ! C'est le devoir
aujourd'hui maudit, le bonheur de demain ! Toutes les voix de la délivrance
mystifient le Temple court des repentirs. Toutes les traces des confrères
sont à oublier. Il ne reste qu'une femme sensible qui indique la route à
suivre...
... Sueurs qui transpirent déjà par mes veines ! Et meurtres de
l'enfance que j'ai abandonnés ! Eterniser son malheur est raison du pauvre
! La magnifique satisfaction de l'enjeu ! Ho ! L’immense succès que le
temps saura apprécier !
Les lourdes terres s'impatientent. Il faut aller.
Mais je vois trembler les chairs, et les ordres se vautrer dans la
couardise. L'esprit fort se meut avec l'effroi de la bête traquée, cette bête qui
126
geint sous les coups de la mort, et ces douleurs lascives se lamentent sous sa
peau ! Puis ce sont les cicatrices éternelles de l'animal qui a trop vécu, trop
souffert aussi !
Tu proposes l'horreur, tu fais briller les feux de la jouissance
comme un mal utile. La venimeuse vérité enfouie sous les ors et les
semailles, n'éveillera que des feuilles épineuses, qu'un cancer de haine
dans des déchirements horribles.
La misère frappe mes voûtes nocturnes. Elle me prévient,
bienveillante, des dramatiques peines à venir. De ses dents aiguisées, le
sang coule sur ses plaies purulentes. Tu arraches l'abandon d'une vie de
reconnaissance formulant l'amour de soi-même.
C'est encore la brûlure d'un esprit purifié ! Le combat éternel
contre soi, contre les autres aussi !
... "Le fruit qui savamment a mûri, n'est point cueilli ? Doit-il
pourrir dans la terre déjà grasse, dans la terre si féconde ? C'était un jus
fraîchi pour les haleines assoiffées»...
Ta vorace solitude grossit dans les bras d'un égoïste. L'aigreur
se transforme en haine et maudit toutes les facilités acquises par l'ordre
des destinées, - des forces présentes en ton esprit !
Que ton souffle enterré s'émeuve de chocs funèbres ! Ô justice de
demain ! Et cette inexpérience, ce départ trop rapide seraient-ils les raisons des
lugubres échecs ? Les précipitations d'une jeunesse impétueuse seraient-elles les
principes de ces constantes erreurs ?
127
La faiblesse te condamne, et tu revêts l'habit du mensonge pour
douter. L'agacement servile et les plaintes sont les douleurs acides
exprimant ton insatisfaction. Désordres d'une cervelle qui succombe à la
tentation de l'estime ! Tes plaintes seront-elles entendues ?
Les libertés dans les saines consciences, les mères pour ces
veillées douloureuses - pour l'élévation ! Ô ces lignes fulgurantes, envolées
comme des cris de jeunesse !
Ont-ils tué l'or d'une alchimie verbale ? Les puissants instincts
ne parlent plus. Ils tombent dans les feux de l'absence. Il reste un vide
immense où même les interrogations ne résonnent plus.
La faute est en moi-même. La voix était ailleurs. Les silences
prouvent que je me suis trompé. En dilapidant la source de l'espoir, tu as
voulu vivre une aventure impossible. Ta faiblesse véritable, c'était la vanité
dans un travail bâclé. La passive insouciance est ta plainte fatale.
Mais ce renoncement pour ces erreurs pénibles, doit-il faire oublier
les instants de bonheur et les grandeurs d'une rébellion enfantine ?
Le mélange de ton âme qui succombe à l'estime, toutes tes
pensées étranges, tu te dois de les contenir. L'agacement participe aux
douleurs, irritations de l'esprit mécontent.
Dans ces veillées pourtant, l'élévation de l'âme assurait la
jouissance à la libre conscience. Ces pensées fulgurantes planaient sur des
plaies luxuriantes.
128
Et ces combats, c'étaient des victoires contre soi-même, contre le
néant aussi. La joie portait les couleurs vertes d'un devenir heureux. Les
formes et les éclairs s'accouplaient pour les délices du lendemain.
L'invention était stérile sans rejet, sans le "beau".
Le pur effet de l'inconscient ! Torche sans flamme, folie sans
délire ! Un regard glacé sur la vive adolescence qui riait de son propre
étonnement. Que ma disgrâce demeure comme je n'ai pas observé ni la
rigueur ni la science pour une cause à présent perdue ! Une voie nouvelle
est déjà indiquée. Une station pour l'avenir des symphonies tourmentées, la
prostitution sous mille chaleurs, une expérience...
est charmante et très chaleureuse.
Je vous remercie de m’avoir invité à votre émission. L’équipe
129
DOMINIQUE INGRES
DIX TABLEAUX COMMENTéS
130
La Contesse d'Haussonville
131
En idéale songeuse, prendrais-je quelque pose ?
Le reflet du miroir m'interroge à nouveau...
Je suis là, telle et belle et mon ventre bombé questionne mon âme ?
Quel est cet avenir qui se dessine en moi ? Quel est cet inconnu qui habite ma
chair ?
Oui, songeuse encore... Je laisse s'envoler des délires de raisons...
À moins que respectueuse de votre génie, ô Maître, j'offre ce doux regard que
vous peignez si bien
avec roses apparues et roses encore, épanouies dans l'entre-deux décors...
132
La Baronne Betty de Rothschild
133
- Betty ! As-tu pu concevoir quelque jour ta somptuosité ?
Ta beauté éternelle imaginée par Ingres ?
Te voilà là posant pour un souris très doux
avec cette avalanche de robe rose accompagnée de claires dentelles.
Le délicat de ta main serti d'un diamant
et tes deux avant-bras parés de pures perles,
tu es foisonnement de beauté accomplie
qui répand sa douceur sublime et telle...
A moins qu'évasive, subtile, éloignée,
un autre regard anime ton esprit,
~ d'un inconnu meilleur, tu penses à du plus flou...
134
Madame de Senonnes
135
glace,
Considérez, je vous prie ! Je suis belle d'apparat dans l'éternelle
rougeoyant de beauté - mais ce visage encore semble figé.
J'assume ma posture et vous l'offre telle quelle - infinie, il se doit…
J'exerce mon attrait.
personne
N'y a-t-il pas contraste entre ces feux insolents qui parent ma
et cette douce dignité ?
Mais toi, Ingres, comme tu sais me peindre ! Qui suis-je, en vérité ?
Cette immobilité... m'éternise à jamais.
136
Luigi Cherubini et la muse de la poesie Lyrique
137
Oui, moi, malentendant, inspiré par la Muse
je perçois quelque peu des sons clairs et distincts,...
puis cette mélodie qui lentement s'achève.
Elle est là derrière moi ~ obtiendrai-je le génie ?...
J'entends...J'écoute...J'aspire à quelque perfection
sublime et céleste...Parviendrai-je à l'éclat musical et divin ?
Mon oreille est tendue ! J'entends - j'écoute encore...
Mais toi, Beauté irréelle, invisible, - toi, brune allégorie
de l'artiste inspiré, me crois-tu apte encore à la pure création ?
138
139
La SOURCE
Telle et toi de douceur alanguie
inclinant quelque peu cette jarre infinie
qui est source de vie et qui est source encore !
Poursuivez, flux lointains ! Poursuivez, nourrissez
cette terre sans cesse ! Dans l'idéal du songe,
nous espérons encore !
À moins que l'absolu de beauté propose par mensonge
la sublimation de l'inconnu noirâtre à défaut de décor ?
Là-bas, derrière, qu'en est-il de l'Aurore ?
Est-ce Éternité qui Néant s'éternise ?
Mais délaissons cela !
Oui, telle et toi vivifiant la terre à profusion...
140
ODALISQUE A L’ESCLAVE
141
Allongée, alanguie, presque nue, implorant
Un cristal de cithare de douceur désuète,
Cette rousse beauté aux mouvements errants
Semble jouir encore en inclinant la tête.
Son corps est dévoilé, la chair et les appâts
Proposés à l'Amour jusqu'aux clairs de l'Aurore
Paraissent quémander de somptueux ébats
Accompagnés de lyres aux puretés sonores.
La candeur de l'esclave, la blancheur de sa peau
Et sa tiédeur sublime mourant à l'agonie
Cherchent à fuir là-bas dans les bois et roseaux,
...Ou veut s'offrir encore sur son lit infini !
Et la voilà extase, muette et renversée
Espérant un orgasme de musique bercée !
142
La grande Odalisque
143
Est-ce station célèbre que cette nudité
dont le corps infini est un berceau d'aisance ?
Mon impossible chair s'étire à jamais. Mais ma pose est certaine,
- je la conçois encore ! - j'associe la Beauté à quelque nudité
proposant à l'amant qui veut me désirer...
Est-il maître ? Suis-je esclave ? Suis-je froide ou stoïque ?
Concevez, je vous prie, les sublimes drapés qui parent mon essence !
Suis-je belle à présent ? Éternelle à jamais ?
Je vous regarde encore et je vous interroge.
144
145
Le bain turc
assouvir !
Avalanche ! Avalanche de rondeurs et de chairs offerte pour la passion à
Chairs ! Chairs nues encore ! pour l'accumulation de désirs et de spasmes
et d'orgasmes et de soupirs !
Formes belles accumulées dans la volupté de l'étuve
pour l'offrande de la tentation et des corps ! Encore vous !
?
Mais quoi ! Suis-je voyeur pour participer à cette splendide messe charnelle
luxure
Je vous comprends toutes dans votre sensualité éternelle répandant le luxe, la
sans mâle, hélas ! mais déployant toujours vos splendides nudités charnelles.
C'est un festin d'esthétiques angéliques où la cithare s'unit à la danse,
et la caresse voluptueuse déborde d'orgasmes enchanteurs.
146
Intérieur de harem
147
Pour ce dos dénudé de lourdeur apaisé
avec rose douceur, je regarde et je songe
et je regarde encore le pendant qui n'est pas.
Est-ce l'autre à côté que ce divin bain turc
où les masses de chair s'encombrent sensuelles ?
Ce n'est qu'une partie d'où la nymphe surgit,
et des beautés encore étalent leurs pudeurs...
Mon buste se détourne et semble rechercher
cette moitié hélas ! qui n'est pas exposée...
Mais tentez d'admirer ces rondeurs affaissées
dans le pur délicat d'un incarnat léger...
148
Antiochus et statonice
149
Oui, moi, honteuse, peureuse, prenant enfin conscience de cette réalité - je
me dois - je dois me donner.
Je suis en sacrifice, je sais m'abandonner - je vais offrir ma chair - elle sera
sacrifiée !
Ma beauté n'était point pensée pour ce délire, pour cette aberrante
consternation -
consternation que je subis - mais que faire ?
Je considère l'offrande du père - je suis cette offrande, cette proie, ce don.
Bien éloignée, hélas de cette Phèdre qui brûlait d'amour pour son Beau-Fils !
Elle n'a pas hésité à se suicider pour cet impossible amour. Mais elle vicieuse et
perverse
avait prétendu qu'Hippolyte avait violenté son corps - ce qui était mensonge et
fausseté.
Moi ! Moi ! me faut-il m'abandonner et offrir à cet Antiochus ma chair
sublime et délicate ?
Ho ! Dieux ! Dieux ! Enfin, j'en appelle à vos souffles ! Aidez-moi !
Textes établis par Franck Lozac’h
flozach.free.
150
Helmut Newton
I Shot You !
151
I Shot You !
152
La nouvelle Jeanne
153
Toute pure comme le ciel
Ardente comme le feu
Ma beauté spirituelle
S’exalte idéale, inouïe
S’accroît par son épée :
Je suis et je veux !
Moi, Jeanne blanche de violence contenue
avec pureté céleste, j’élève le bras
Poing gauche tendu, serré, agressif
Je combats !
Ho ! Mon Dieu ! Considère ma plastique sublime
Ho ! Mon Dieu, suis-je digne de porter l’éternel flambeau
de la France, de ma France libre, suis-je ?
Je remets à genoux mes deux mains fraîches
vers la Vierge Marie, première entre toutes !
Et déjà je m’abats – Je suis Gloire de n’être pas ~ fille élevée
dans le dessein de l’élection divine…
À genoux, glorifions-le.
154
Le Combat des Anges
155
Dans ce combat nuptial, suis-je Jacob ou suis-je l’Ange ?
Le Ciel foudroie le Ciel ~ je viens de l’Absolu, identique à moi-même.
Je me combats, m’exalte et toujours me domine.
Israël ! Israël ! Fort contre Dieu ! Dans la beauté royale
de notre amour éternel, ce duel nous unit infiniment en nous.
156
La conscience de la ville
157
Moi nue, projetée contre le vide ~ que suis-je face à l’immensité
de ces lumières et de ce néant ? Certes je suis protégée par cette vitre - mais
nue de nue, rien de rien, je plonge dans l’incertitude de ma personne.
Et là face à ce gigantisme matérialisme, que représentent ma chair
et mon corps ? Un rien de peu, de rien - L’inexistant, en vérité.
Que me reste-t-il ? Vais-je plonger vers ces sources de clartés
humaines ? Dois-je délaisser ce corps qui est peu, qui est rien ?
Ou plus savante encore, me faut-il penser purifiée, questionnant
une spiritualité me permettant d’accéder à un au-delà vainqueur ?
Oui, nue - déjà je ne suis plus et j’aspire à un au-delà meilleur.
Je dois me dépouiller de ma basse réalité – il y a vitre c’est-à-dire
barrière, interdit, blocage.
Irais-je, sorte d’Ève irais-je , abandonnant ma réalité charnelle ? Je
regarde vers le bas - lieu de la concupiscence, du désir et de l’abject !
En est-ce terminé avec cette triste servitude ?
M’appelle-t-on là-haut ? Où suis-je encore tentée par ces vulgaires
paradis humains ?
158
159
La Pureté
Moi, si pure et nue…Croyez-vous réellement que mon avenir
s’exprimera de la sorte ? Et que je resterai ainsi : beauté vierge associée à
des fleurs ? Que non !
Il y aura évolution, transformation, adaptation à une sensualité
nouvelle, et toute cette foutaise d’adolescence va se métamorphoser
en réalité de femme active ! et belle…
Oui, je vais aimer - je connaîtrai l’orgasme, la folie et l’extase.
Oui, j’irai dans le risque, dans l’interdit, dans l’exaltation de la chair !
Je jouirai - j’aurai amants et enfants, et cette superbe matrice saura
donner encore.
Mais considérez-moi dans ce décor, et mes délices de fille vierge
de dix-sept ans ! Considérez-moi encore !...
160
Belle de Jour
161
Suis-je fantasme ou rêve - Catherine énigmatique
pensant et repensant à un ailleurs plus loin ?
Suis-je femme, sublime blonde sur sa fourrure de chair
proposant un amour impossible, interdit ?
Qui me désire ? Qui m’obtiendra ?
Je suis être de n’être pas pour un lointain voyage
dans mon âme qui s’en va, qui s’en va…
162
Venus urbaine
163
Dans cette plongée infiniment en moi, suis-je idéale telle quelle ?
- Ma beauté me renvoie l’image qui jamais ne se déforme.
Ne suis-je pas au-dessus, au-delà de cette masse de fourmis ridicules
quand l’Apothéose et mon svelte me considèrent encore ?
Belle, reine ou divinité je trône dans cet azur métallique - le temps
est un absolu qui constamment s’éternise.
Ô l’orgueil de mon corps ! Allonge-toi ! Étire-toi ! Sois toujours
toi-même.
Le retour fascinant de l’image sublime m’admire et m’admire…
164
Les deux sœurs
165
Ébahie en lumière contemplant de vaines croix citadines,
obtiendrai-je l’orgasme avec ma sœur dévoyée ?
Elle semble se tourner ou interroger une étrange spiritualité
~ cette vérité me semble compromise…
Moi subtile et fine sur un idéal de femme, la chair est belle
et quémande de nouveaux plaisirs…
Là-bas, plus loin la Cité active à nos dépens ses ardeurs…
Nonchalante d’insouciance, que puis-je espérer ?
166
L’Odalisque vidéo
167
Enfin Moi ! La nouvelle héroïne dans son humeur citadine.
Ne suis-je point Vénus contemplant son miroir admiré par son ange
ou son petit Cupidon ? Mais tout est effet statique et ne semble guère
me convenir.
L’arrière-plan est d’une insignifiance médiocre. Helmut
m’a transposée. Suis-je réelle en ce sens ?
168
Gracile et subtile…
169
Dans cette transparence bariolée, presque floue,
ne suis-je pas belle et désirable – un mystère facile à atteindre ?
Qui ne voudrait pas de ma personne ? Qui me refuserait ?
Je suis là gracile, subtile et délicieuse.
Mon entre-jambes est un majeur.
Oui, délicate encore – prenez-moi pour votre plaisir !
Je suis nymphe légère et je m’offre à vous.
170
Quatre femmes nues avancent…
171
L’architecture de la femme construit sa nudité
par la beauté d’Helmut à quatre. Nues ou habillées dans la structure
métallique invisible.
Élans de porn-chic ou d’audaces dominatrices – elles sont !
Venez ! Venez vers moi sublimes créatures ! car j’y suppose
l’orgasme sacrificiel de me soumettre et de lécher confusément vos
vulves.
172
J’attends ! J’attends…
173
J’attends. J’attends. Éternellement j’attends un pénis entre mes
Jambes. Café sur café - j’attends. Est-ce l’homme sur ma gauche qui me permettra
de résoudre ce problème ?
Belle blonde ou rousse en chevelure - avec mes galbes et mes
profondeurs - j’attends. Mais qui ?
174
Qui puis-je sucer ?
175
Qui puis-je sucer ? Qui vais-je sucer ?
Est-ce cela la solution du plaisir ?
Au plus profond, je m’interroge.
Je suis prête, je suis «s exe » - est-ce cela ?
Encore la question !
Pour moi, la réponse est non !
176
Brigitte Nielsen
177
Fascinante de grandeur, de longueur inouïe, j’assume là telle et belle –
Tous me consacrent, tous me glorifient – superbe construction de femme à
admirer.
Fascinante, n’est-ce pas ? Fascinante !
Ils ignorent les extraordinaires potentialités sexuelles que possède ma
chair, les orgasmes multiples qu’expulse mon corps comme une semence
d’homme !
Je suis en sur-femme, je suis source jaillissante.
Oui, je domine - oui, je suis et combien d’autres m’admireront encore !
178
Hamberger
179
Je suis la représentation de la femme-femme bourgeoise avec mes bijoux et ma
robe de soirée.
Mais considérez-moi pleinement car au fond du Moi, gît ou vit une belle
salope (ou une femme tout simplement) et ces bijoux que je délaisse au profit d'un
hamberger représentent la bonne grosse bite que j'au envie de sucer pleinement
avec mes aises.
Je sais : c'est bon - c'est vraiment bon - et l'homme derrière se réjouit de cette
vérité.
Ho ! Oui ! Sucer ! Sucer ! Sucer ! Rien n'est meilleur qu'eue bonne grosse bite
qu'on a pleinement dans sa bouche !
Vous me croyez vulgaire. En vérité, je m'en retourne à mon fondamental.
J'aime la bite et j'aime sucer.
Ne suis-je pas femme tout simplement ?
180
181
Détail -4
Pulsionnel d’expulsion, je puis gicler hors moi un squirt
de femme superbe ~ agressive et puissante, je ne domine pas mais
j’existe telle quelle avec ma beauté provocante, orgueilleuse, physique et
sexuelle.
architecture
Sont-ce des muscles puissants d’athlète ? Est-ce nouvelle
de silhouette brune ? Je suis super-jument…
Oui, considérez-moi. Mes trous sont offerts à des saillies
sublimes à pénétrer ! ~ avec muscles, pureté et santé de chair.
inconnue.
Viens ! Viens vers moi ! Je suis un nouvel idéal de beauté
Délaisse tes doutes. Avance, viens jusqu’à moi : pénètre-moi !
182
Newton -Self
183
Nue de dos avec retour. Fesses avec coude appliqué contre la
hanche - j’y pense. Oui, moi élégante, fine et distinguée dans la glace. Puis
l’Autre avec sa belle paire de jambes. Encore le travail du photographe -
concentré et conscient de l’effet à obtenir.
Et pourquoi cette jaune ou nipponne sur ma droite ? Quelle
critique pensante, réfléchie, percevant mon sexe, percevant ?
Plus loin là-bas dans l’infini de la porte, la vie de la Cité sans
importance, sans importance, sans.
184
Assouvie…Assouvie…
185
Assouvie ! Assouvie ! Après plaisirs de fouet de jouissance.
Oui, j’ai fouetté pour son orgasme – pour le punir également.
Quant à moi, je me sens libérée de son esclavage, prête à mugir,
réagir pour un autre fouet, plus exaltant !
- Belle fille : qui veut ?
- Belle fille : je sais - je dompte. On geint - on gémit.
De partout. De partout : lèvres entrebâillées avec
ceinture de cuir, vagin
lubrifié à l’extrême, anus prêt à me faire prendre et reprendre.
Oui, j’aime et
cette passion interne, externe m’exalte intimement.
Qui sera le nouveau ? À fouetter encore ?
186
Trampling Chic
187
Mon superbe trampling sexuel ! Je t’écrase le nombril, le
bas-ventre - et je puis atteindre ton clitoris…que je saurais piquer et exciter
dans ta souffrance de conquise avec l’exquis pointu de mon talon-aiguille…
Vois ! Tu es là assouvie, dominée et prise…
Fille, tu es - fille, je te vois. Nous formons toutes deux une
étrange construction géométrique de lignes qui compose une architecture
féminine inconnue.
L’incarnat de ton pied est une splendeur à lécher, implorent
certains. Mais moi, : je te – je te et je puis t’assassiner dans le désir-soupir,
dans l’exaltation de tu-es-à-moi ~ grande fille, je veux te tuer – obéis.
188
Out Of Clothing
189
Out Of Clothing - a clear model - with me, with no ~
you're gonna to gun me with your body - I hope you - I hope the end
of my life - Please : Kill me.
190
I Shot You !
La nouvelle Jeanne
Le Combat des Anges
La conscience de la ville
La Pureté
Belle de Jour
Venus urbaine
Les deux soeurs
L’Odalisque video
Gracile et subtile…
Quatre femmes nues avancent…
J’attends ! J’attends…
Qui puis-je sucer ?
Brigitte Nielsen
191
Hamberger
Détail -4
Newton -Self
Assouvie…Assouvie…
Trampling Chic
Out Of Clothing
192
SIX FREEDOM HIGHWAY
Synopsis
193
Julia
Marilyn Monroe
Jeff
L’époux
Anna
L’épouse
Jody
La petite fille
Madame Stevens
La mère de la petite fille
Jeanny
L’amie lesbienne
Le facteur
Le père
Et …
Toby, le chien
194
Drame sensuel
Il faut partir de l’idée de Marilyn Monroe dans sa fameuse scène du film
Niagara où elle arrive extrêmement sensuelle et troublante. Et la penser
avec une robe rouge également.
Je trace ici à grands traits une idée de synopsis.
Nous avons un couple uni depuis des années, un couple américain de classe
moyenne. Les deux époux n’ont pas d’enfant mais s’aiment sincèrement.
Ils habitent un pavillon typique américain avec d’autres maisons alentour,
jardin et garage.
L’action se déroule au milieu des années 50.
Un jour, face à l’habitation, une femme seule emménage. Il s’agit de
Marilyn Monroe. Elle a un fichu sur la tête et semble très affairée à ranger
toutes sortes de boîtes et de caisses. Elle porte un petit pantalon serré en
Jeans, des talons assez hauts et un chemisier à gros carreaux rouges et
noirs. Elle vaque, s’agite et paraît pressée.
Un camion de déménagement est garé sur le parking. Elle a loué un fonds
de commerce et vend des objets de décoration , des rideaux, des assiettes
etc.
Jeff regarde le manège, intéressé par sa nouvelle voisine, amusé quelque
peu de la voir remuer de tous côtés.
Son épouse est absente. En toute simplicité, il va lui parler de chose et
195
d’autre pour faire un premier contact sympathique. Il lui prose même de
l’aider à déplacer les paquets les plus lourds.
Elle accepte, le remercie et s’excuse de ne pas pouvoir lui offrir un verre
pour sa gentillesse.
Il rentre chez lui et n’en parle pas à sa femme.
Il se couche avec son épouse mais ressasse avant d’éteindre la lumière de
sa chambre de chevet l’événement de l’après-midi.
Toujours en l’absence de son épouse, il retourne voir sa voisine, la
considère vraiment très jolie. En vérité, il devient de plus en plus
passionné. Il est dévoré d’amour pour elle.
Il n’en peut plus et lui déclare le feu qui le déchire. Elle, se sachant seule,
n’ayant nul compagnon, semble intéressée par sa proposition.
Ils font l’amour d’une manière extrême et exaltée sur le lit jusqu’à
l’épuisement total. Ils gémissent, soufflent, transpirent et s’endorment
enfin.
Anna considère que le comportement de son mari a étrangement changé.
Son intuition féminine ne saurait la tromper. Ses soupçons s’avèrent hélas !
fondés.
Jeff et Julia se voient essentiellement l’après-midi. Il la rejoint sans
grande difficulté.
Alors que le couple fait l’amour, Anna discrètement franchit la petite
barrière, foule la pelouse et observe les deux amants accomplir leurs ébats.
196
Le premier soir, elle ne dit rien. Mais une haine farouche s’empare de son
âme. Un drame passionnel va se dérouler.
Elle surprend à nouveau le couple, revient à sa cuisine et s’empare d’un
long couteau. Tandis que son époux est sous la douche dans la pièce d’à
côté, elle passe par la fenêtre. Julia est assoupie. Elle lui met l’oreiller sur la
tête pour l’étouffer et lui interdire de hurler, et l’assainie d’un nombre
incalculable de coups de couteau avec une violence et une folie
insupportables.
Elle quitte rapidement la pièce en sortant encore par la fenêtre. Jeff sort de
la douche et reconnaît l’ombre de sa femme qui s’enfuit dans le jardin.
De retour à la maison, Anna reprend ses esprits. Elle fait comme si de rien
n’était, va se laver simplement les mains en faisant disparaître les dernières
gouttes de sang qui restent dans l’évier.
Jeff sanglote, hurle, implore devant le cadavre encore tout chaud de la
victime. Sa souffrance est terrible. A déchirer le ciel.
Il rentre à la maison. Ne laisse rien transparaître. Ils dînent ensemble
comme à l’accoutumée. La soirée passée, son épouse regagne la chambre.
Elle porte un très joli déshabillé rose et un peignoir blanc rose très léger.
Elle se coiffe longuement et cherche ainsi à plaire à son mari.
Lui se saisit des cordons des rideaux, s’avance très lentement dans la
197
chambre et l’étrangle consciencieusement.
Il va vers un tiroir et en sort un révolver. Il pose l’arme sur la commode de
la salle à manger. Il se regarde dans la glace, considère l’arme, porte l’arme
contre sa tempe et tire. Il s’écroule mort.
Fin du film
En vérité, l’épisode se situe dans l’Amérique des années 50 - disons 52 -
avec cette fameuse croissance d’après-guerre, avec cette lente évolution des
mœurs, ce puritanisme toujours sous-jacent et ce maccartisme qui comme
une chape de plomb imposera sa chasse aux sorcières sur les classes
intellectuelles et politiques.
198
Y a-t-il des plans sans dialogue ?
Les premiers plans. La longue avenue. La maison de droite (Celle
du couple), la maison de gauche, celle de Julia. Vues d’en haut. En
plongée.
Scène lesbienne
*
Approche subtile et fine. Jeanny caresse délicatement la main de
199
Julia.
Le refus poli de Julia.
*
Coup de téléphone de Jeanny qui souhaiterait la visiter et prendre
le thé avec elle. Julia l’invite et se réjouit de sa venue.
Scène suivante.
Jeanny sonne à l’entrée. Grande femme, jeune, jolie et rousse.
Elles s’embrassent, se font la bise.
- Pardonne-moi : tout est encore en désordre ! Veux-tu t’asseoir ?
- Oui, je vais trouver une petite place, là. Apporte le thé et les gâteaux.
Viens là à côté de moi.
Elles se sont mis l’une à côté de l’autre. Les genoux se touchent.
- Tu es toujours toute seule ? (Jeanny)
- Plus que jamais, hélas ! (Julia)
- De déconvenues en déconvenues ! Ha ! Les hommes ! Rien de bon,
en somme.
Parfois une amitié particulière …, une amitié sincère, j’entends,
est plus profonde, plus vraie. Elle affecte les sentiments et sait les
exalter.
- Tu as peut-être raison. Une femme comprend une femme …
- Tu vois d’ailleurs, moi si tu voulais, je saurais t’aimer, te
comprendre, te protéger et te consoler.
- Qu’entends-tu par-là ?
200
- Te protéger et te consoler comme un homme mais avec douceur et
compréhension, avec psychologie féminine que nous seules
prétendons posséder, et dont qu’aucun homme ne peut même
soupçonner l’existence …
- Cette proposition est étonnante et ne saurait me convenir. Malgré
tout le respect que j’ai pour ta personne, je rejette catégoriquement
cela.
Jeanny la regarde tendrement, lui passe la main sur ses jambes et
tente de l’embrasser. Julia détourne la tête. Le baiser glisse sur la
joue.
Julia se lève.
- Non, je suis assez troublée comme ça !
- Ne faut-il pas y ajouter une aventure féminine ?
- Sois mon ami. Permets-moi de me restructurer seule, sans l’aide
d’une femme.
Jeanny se lève et comprend qu’elle ne parviendra pas à la
convaincre. Elle va vers la porte.
- Enfin, dit-elle, toute dépitée, si tu as besoin d’un réconfort, ma petite
chérie, tu pourras toujours faire appel à mes services … Je suis
une splendide roue de secours.
Julia referme la porte.
- Une splendide roue de secours ! puis elle répète
- Une splendide roue de secours, en haussant les épaules.
201
Autre scène dite de la petite fille
Julia regarde la jolie petite fille blonde qui joue dans le jardin d’à-côté. Elle
est toute émue. Elle la trouve vraiment ravissante. En vérité, elle exprime
son désir d’être mère.
Elle fait venir Jody à la maison, lui offre un goûter et lui raconte une
histoire. Puis elle embrasse la petite.
Jody rapporte à sa mère l’épisode. Celle dernière confectionne un gâteau et
en fait passer un morceau par le grillage.
Madame Stevens : - Vous qui aimez tant les enfants, pourquoi n’en
aviez-vous pas un ?
Julia regarde la femme dans les yeux. Des larmes commencent à remplir
son visage. Elle lui fait ainsi comprendre qu’elle est stérile.
Madame Stevens : - Vous savez quand on ne peut avoir d’enfant, il y a une
autre solution - c’est l’adoption. ! Il y a tant d’enfants dans les orphelinats
qui souffrent de n’avoir ni père ni mère …
Julia : - Vous avez raison. C’est peut-être une solution. Je vous remercie
sincèrement pour le gâteau. Je vais le dévorer avec convoitise.
202
Autre scène
Une scène où elle s’endort seule après avoir pas mal bu.
Elle referme son livre, éteint la lumière et s’endort.
Une scène où son père grisonnant à la Clark Gable vient la visiter.
S’inquiète de la savoir seule, sans compagnon.
A-t-elle eu des problèmes psychiatriques ?
Il faudrait des dialogues avec une forte dose de d’analyse psychologique.
Une scène où elle prend son petit déjeuner et voit Jeff sortir sa voiture
pour aller au bureau.
Une scène où elle fait glisser son peignoir blanc. On la voit nue de dos
entrer dans une baignoire remplie de mousse légère.
Une scène où elle poserdu papier peint. Elle doit être très jolie, et montrer
son tour avec différents mouvements corporels.
Elle a beaucoup de goût et arrange parfaitement son intérieur. Qualités de
décoratrice.
Improvisation
Elle chante ou sifflote en accompagnant la radio.
203
La scène dite du fouet
Toujours un après-midi. Il pousse la porte de la maison. Elle l’attendait
mais feint à la surprise, heureuse qu’il vienne la retrouver.
Il tient un paquet sous son bras.
- C’est un cadeau pour moi, dit-elle en plaisantant car l’apparence de
l’emballage ressemble à du gros papier jaunâtre épais.
- En quelque sorte …Disons que c’est un cadeau Toi-Moi. C’est une sorte
de liant qui peut nous unir plus fortement.
- J’espère que tu plaisantes. Tu sais que j’ai en horreur toutes les cordes et
choses à l’identique. Dis-moi, Jeff !...
Ils se dirigent vers la chambre. Elle le suit. Il défait en déchirant le paquet avec
une sorte d’agressivité. Et se déverse et se déroule sur le dessus du lit un fouet
noir étincelant pour chevaux.
Elle écarquille les yeux avec un ho ! terriblement étonnée.
- Je n’ai jamais pratiqué ce type de relation. Je suis bien trop douillette. Je
ne suis qu’une rose.
- Je sais : tu es un léger papillon. Non. Il s’agit de moi. L’amour que j’ai
pour toi est terriblement puissant. Je veux que tu laisses ton empreinte dans
mon corps. Fais-le si tu m’aimes. Fais-le.
Il se déshabille. Il se plante contre le mur. Il a conservé son pantalon.
204
La scène est tournée avec du clair-obscur.
Elle considère le fouet. Voit le dos. Le fouet. Le dos.
Elle saisit le fouet et les premiers coups s’abattent.
Il serre les dents et se crispe. Le dos rougit vivement.
Elle fouette fortement. De plus en plus vite, comme possédée par une sorte de
frénésie sauvage.
De grandes traînées de sang sillonnent son dos.
Il gémit. Serre les poings et n’en pouvant plus, s’étale sur le sol.
Elle jette le fouet. Et se précipite à genoux.
- Jeff ! Jeff ! Je t’ai tué ?
Il la regarde en souriant.
- Viens. Aide-moi à me relever. Allons-nous allonger sur le lit.
Il s’étale sur le ventre. Elle se met toute nue. Et se blottit contre son corps
meurtri. Il s’endort heureux.
205
Scène dite du monologue
Anna tourne et retourne dans sa cuisine.
- Non ! Ce n’est pas possible ! C’est invraisemblable ! Son comportement a
étrangement changé depuis quelques jours. Cet homme n’est plus le même.
Hier encore, il semblait, gai, enjoué, heureux en quelque sorte. Il se
complaisait de ma personne. Du moins, je le crois. Certes, il y a cette
stérilité ! Mais bon ! La médecine fera des progrès. Et qui sait ? Non …
Elle se dirige vers la fenêtre et voit Julia dans un petit pantalon qui la
moule parfaitement. Elle vaque à ses occupations dans le jardin. Biner,
couper des roses etc. avec gants protecteurs et fichu dans les cheveux ou
foulard.
Elle poursuit : - Ce ne serait pas cette petite salope qui lui aurait fait tourner
la tête ? Non. D’ailleurs, il déteste les blondes. Enfin. Qu’on dit. Il en suffit
d’une. Et celle-là est plutôt jolie. Oui, très jolie …
- Il me faut lui parler, ce soir, à table. Je dois lui demander des explications.
Elle nettoie quelques éléments de vaisselle. Inquiète, angoissée, très
songeuse. Elle accomplit ces gestes mécaniquement tout en pensant à autre
chose.
Fin de la scène
206
Scène dite de l’épouse stérile
Le couple est à table. Il éteint la radio.
Jeff : - Tu trouves ça normal de ne pas avoir d’enfant ?
Anna : - Mais chéri ! Tu sais très bien que je suis la première à en souffrir.
Jeff : - Quel sens donner à ma vie si je n’ai pas de filiation ? A quoi peut
bien servir un mariage sinon pour la procréation ?
Anna : - Ne crois-tu pas que mon cœur, que mon ventre, que ma chair de
femme ne me crient pas à chaque heure, à chaque instant l’impétueuse
nécessité de transmettre la vie ? Ne le comprends-tu pas ?
Jeff : - Je vais attendre d’avoir 70 ans pour que la Science fasse des
progrès et j’aurais peut-être un fils ?
Anna : - Pourquoi dis-tu de telles stupidités ?
Il rallume la radio. Contient sa rage et avale maladroitement les flageolets
qui traînent dans son assiette.
Scène dite de la colère de Jeff
Jeff : - Vous ne croyez pas que j’en ai ras le bol de cette vie bouchée, de ce
ridicule petit pavillon que je vais mettre trente ans à rembourser, et de cette
femme, toujours la même au fond du lit ?
Julia : - Mais comment osez-vous parler de cette sorte ? Votre maison est
splendide, votre femme est ravissante et le métier que vous exercez est loin
d’être méprisable …
… Sachez comparer ! Comparez ! Franchement je ne comprends pas.
207
Elle se frotte les mains nerveusement comme si elle tentait de trouver de
nouveaux arguments explicatifs.
Didascalie
Dans les premières scènes du film, Julia porte un léger maquillage. Le
visage doit rester rose et frais. Le travail de l’éclairagiste est indispensable
pour rendre l’aspect rose, - blanc laiteux - clair, du moins.
208
Scène X
Julia conduit sa voiture. La caméra prend la place du passager. Elle est
habillée assez soigneusement. Circulation. Embouteillage. Trouve une
place toutefois assez proche de son magasin. Elle a un pick-up.
Robe. Pieds faits en rouge. Un ou deux plans sur ses pieds quand elle passe
les vitesses ou accélère. Les jolies mains sur le volant.
Elle descend de la voiture. Assez frétillante. Elle sort une clé et se dirige
vers un magasin à la grille abaissée. Elle remonte la grille à la force des
bras. Ouvre la porte. Allume les lumières.
Certains plans de la rue. Des passants. Des passantes.
Elle tient un magasin de décoration d’intérieur : lampes, chaises, coussins,
verres, vases, - très bien achalandé. Elle montre, présente, vend, encaisse.
Puis on la voit faire la fermeture. Elle reprend son véhicule. Rentre à la
maison. Filmer ces différentes scènes.
*
Notes
Julia est décoratrice en ville.
Elle a un magasin.
Elle utilise sa voiture pour atteindre son magasin.
209
La montrer aller et s’en retourner.
Etre à bord de l’auto et la filmer.
Ce qui implique plusieurs scènes.
Scène du camion
Son chien s’appelle Toby.
Le chien risque de se faire écraser.
Les cris effrayés de Julia quand le camion dangereux passe à quelques
centimètres de l’animal. L’animal est sauvé.
Le chien Toby peut entrer dans le champ de différentes scènes. Il est un
élément passif, une sorte de figurant.
Le chien n’est pas un rocker roux, car cela a déjà été exploité dans la scène
dite du chien de Something’s Got To Give.
Ce sera un Setter anglais. Beau poil luisant.
Scène dite de la fellation
Les deux êtres s’étreignent, s’embrassent. Ils se regardent l’un l’autre. Julia
le fixe fortement. Il met ses mains sur ses épaules, puis les fait glisser
jusqu’ à ses hanches. D’un regard malicieux, elle s’accroupit. On entend le
bruit de la fermeture éclair glisser. Elle lui pratique une fellation. La
caméra reste rivée sur le visage de Jeff qui doit exprimer toutes les formes
210
de plaisir et de jouissance.
Il prend sa tête entre ses deux mains et va-et-vient dans sa bouche jusqu’à
l’extase suprême.
- Merci. Merci !, dit-il.
Elle se relève et reste tendrement dans ses bras.
Scène dite du nettoyage du toit
Quand Jeff est sur le toit de sa maison pour nettoyer les tuiles, il considère sa
voisine très jolie.
Petit à petit, un désir passionnel va l’animer quasiment à son insu. Une sorte
de
pulsionnel inconscient comme celle qui peut se déclencher chez un assassin.
Différents plans du toit. Du toit de Julia. De la rue.
On pourrait raisonner de manière inversée et produire des plans qui
couvriraient
les premières scènes de présentation de l’avenue et des maisons.
211
Autre scène à intercaler
Il peut y avoir une scène où Jeff tient passionnément Julia dans ses bras.
Il l’étreint comme quelqu’un qui éprouve une affection très forte pour son
conjoint.
Puis ils peuvent improviser : Nous partirons… Je t’emmènerai où tu voudras.
Autre scène
Le facteur sonne à l’entrée de la porte. Assez joyeux. Julia s’essuie prestement
les
mains sur son tablier. Elle signe un recommandé remis par le facteur. C’est
une
lettre de notaire.
Avec un couteau, elle coupe rapidement l’enveloppe. Elle lit vite, vite et
regarde
le chèque. Elle crie, trépigne de joie et serre le message contre son cœur.
- Mon Dieu ! Mon Dieu ! Merci ! Un chèque de 5 000 dollars d’un vieil
oncle éloigné ! Mais c’est la Providence ! C’est la Providence !
Je vais pouvoir changer la voiture et faire de la décoration pour cette
maison.
*
212
Concernant le scénario de Six Freedom Highway , une autre hypothèse
de déroulement pourrait s’opérer ainsi.
Anna tente de tuer Julia. Mais cette dernière résiste, saisit sur sa droite une
lampe de chevet très lourde en bronze et frappe à la tête Anna qui
s’écroule et meurt.
Quand Jeff s’en retourne, Julia lui fait découvrir la scène et le cadavre de
son épouse.
Tous les deux décident d’aller enterrer de nuit le corps dans une forêt
sombre.
Dans l’entourage d’Anna, l’on s’inquiète de sa disparition. L’on prévient la
Police qui fait une enquête de routine. Jeff ne comprend pas pourquoi sa
femme a disparu …
Mais l’inspecteur suspicieux finit petit à petit par comprendre ce qui a pu se
passer.
On interroge Julia avec insistance. Elle nie puis sous l’effet de la pression
des différents policiers, elle avoue le drame passionnel.
Il y a donc procès avec Cour de Justice.
Les deux amants sont relaxés et n’écopent que de prison avec sursis.
Commence pour les deux amants un extraordinaire amour infini.
213
La scène dite du goûter
Julia invite la petite Jody à goûter dans sa cuisine.
Dialogue adulte/enfant.
Pui elle lui lit une histoire et la raccompagne vers sa mère en l’embrassant
sur la joue.
La théorie : les passions humaines sont incontrôlables
Les nœuds majeurs - les nœuds mineurs -
Step line : énumération numérotée de chaque scène (Chaque scène
comprend plusieurs plans)
Out line : Synopsis +7 à 12 pages
Le séquencier : précision des plans
Traitement ou treatment : 15 à 45 pages avec dialogues de film
Puis la continuité dialoguée : le scénario complet
Le master sceen :
Ce qui concerne l’image, et la description de l’action
214
Scène dite de la bathroom où Julia s’asperge le corps d’eau dans une
baignoire
Jeste de Vistoria Silvtedt Paris Planète
Ou se rafraîchir doucement les seins. Bassin. Gestes intimistes. Climat
voyeur.
Il y a également le problème des articulations entre les scènes CAD avoir la
certitude qu’au montage la suite logique sera cohérente, que l’ordre sera
respecté, qu’il n’y manquera rien. Le moule doit être entièrement
homogène, logique et impeccable dans son mouvement ou dans ses
différents mouvements.
La tenue vestimentaire des personnages
Le Protagoniste, c’est Jeff
L’Antagoniste, c’est Julia
Anna est venimeuse. C’est une araignée. Personnage assez acerbe.
215
Autre possibilité de scénario
Après avoir étranglé sa femme, Jeff se rend à la Police. On le voit hagard,
titubant, délirant monter les marches de l’escalier. Il va dénoncer le drame.
Fin du film.
216
FRANCK LOZAC’H
SELECTED POEMS
217
AVERTISSEMENT
Ceci est la première ébauche des poèmes choisis pour être traduits en
langue anglaise.
J’entrerai en contact avec un spécialiste de cette langue afin d’obtenir une
traduction fiable et de bonne qualité.
FL
218
Fresh oil
To my sleeper
I do not want tonight licentious enemy,
Breathe into your body the sweet fragrance of dreams
Or move my heart on your hardened breasts
Neither easy enjoyment where sometimes you plunge me.
I hope on this mouth to invent a love
Powerful and immortal you will make.
Restore this night until daybreak
In the gloomy room offered at our antics!
Whatever the hopes of our hands in distress,
The accelerated breath that warmed our eyes !
I ask that stronger swell and tenderness,
Happiness without silence to the ingenious mind.
Because of its pure crystal where genius descends
Dream real sighs had blown the child.
219
At Sandrine
Based on this breast that laziness offense,
And burns in my mind your next smoke.
My delight, kiss my shortcomings
Which is needed on my cheek hit and desecrated.
So for your liquor, drink fruit delicacies
And organize a dream where you will rest
Whatever, true beauty, dummy movements
Because the call of your flesh again prompt me.
Ah! Running on ancient flood of light!
A spark lights up and sings thy fury!
In the shade of the plane tree, I see you, you're proud! ...
Adorned with your jewelry, delicate fragrances,
You design stars to adorn my gleams,
Adorable beauty that I love, and that he rushed !
220
The sun, I advance
The sun, I walk by this burning serfdom
And the shadow accustomed to my face exposed
Take me there, close to you, to the shore.
But your beloved substance is already compromised! ...
What do I hear your complaining radius so brutal?
Is this the amazing mass of powerful metal?
To me both identified, the astonishment is sweet ...
Extend freshness in my long lulls!
The upturn so vivid look brand new
Consume the dark thoughts of my night! ...
I run on your memory recall in your hour
These dreamed drowsiness and these intoxicating voice,
The happy ceremony set its candor
That strong mirror, made my trembling lip! ...
221
In the shadow of yourself
In the shadow of yourself, you and you dive acrobatics
In the pure infinite tone dismal delight.
And will fight you to the wing? You, you tormented probes
Auroras forgotten by your propitious genius ! ...
Heavy virtues clusters whirling in the storm,
Your mind wandered in his thick French Riviera !
Under the tearing of the eternal carnage
A mage had deployed and fertilized!
You lift the rocks, exiled in your soul
An Ocean stirs till the mouth.
And in the dark features of the odious wing
As the strange vessel along its finery
Pure consent thou go and regained,
The invented masts, waves and dramas !
222
At Arthur Rimbaud
He will retain his breath
He will retain his breath as he winged even in the impact of its rainfall
amounts tirelessly. He probes floods, storms and winds, and under the green
sea spread the sounds of his new waters.
He will confuse the ocher skies, horizons of love, waves and cataclysms.
Even in topaz eyes, reborn awakening happy childhood.
Singing white gulf, the face of the virgin embrace the strong appeal of the
morning chime. To assault the night, rumors circulate bridal starry stars. And
in the shimmering of golden nebulae, autumn shine for his fatigue and his
promised languor.
The elusive multitude among the brown vapors, open mouth, already licking
the mountains of spring painted in the colors of purple lava dip their silk quilt
in the frozen lakes.
The diluted imprint of his step snowy and encrusted gown of tiny diamonds
surround the bronze shore and layers of dawn.
He will hold the key and the dream and the moment the man because he alone
is angel and resurrected poet.
223
He shone in the eyes
He shone in the eyes of this winged dreamer slow strokes like fresh morning
vapors rose in the pastel-ray dye.
In the underbrush where the sweet flower fragrance leaves a spring, his shoes
were cracked small dead branches. And when he had crossed the valley - the
valley of foam - its steps accompanied the distant echo.
Exile was trying to crazy transhumances, the fury got drunk futile affectations
and the day down more quiet yet on the clear horizon.
He bathed and surrounded his heart melancholy. His yoke condemned
admirable laments. His fiery glances by an evil spirit changed into hate any
living thing.
He drunked of the sour and adulterated liquors and pierced with needles filled
with venom humanly desperate face.
224
He wanted
He wanted him sailing - inordinately foolish - through the countryside, enjoy
the last heat of a late autumn and walk in search of lost hopes.
He foresaw in all its dazzling candor and intensive excitations of the soul, a
kind of real yet transformed images according to the domestic laws of his
mind, according to raw thoughts drawn from his imagination.
Were these daydreams where reality rubs the indecisive, where excess is
master of its banned? A perfect action freedom in the mirror of her youth!
A stone thrown ricochets in the bleak water from a river arms and light
questions the present and it temporal.
These are flights of starlings flying wing, fearful of the cold. They are distant
mountains dancing over there. Then the woman, beautiful and sensual
embraces a conquest of hope.
The magic is to repeat.
225
It is midnight
It is midnight and witch loses spanned you despite yourself. Some are born
dissident matches trunk shadows. Bee leafy swirl beyond the midnight in the
great regrets of the mechanism. The gold carpet placed on the azure domes
are only initiating our branches unknown.
Light as the flight on fresh twirling fire, the angel plunges into the gas and
silver fabrics and scrims.
The clock rings twelve fingers of this year and similar to modulations coming
bells escape sounds like the Angelus or the metamorphosis of the evening.
226
Nothing will destroy
Nothing will destroy the terrors promised his forehead so clear. Neither wind
nor violence will give vent cold fevers pain of its complaints.
He lives alone, and immortal, hidden in his retreat in the woods. He sleeps a
peaceful sleep or contemplates night large fields nearby.
Flatter the wisdom of his heart! Embrace its deadly quiet ! It is these outlets
that speak to you, listen to him!
We played him for a pearl jewel? Whatever! Nobody admire the crown that
inhabits it. His divinely guarded secret will only be unveiled to the master of
the house.
227
You should know
You should know that perceptions were only indistinct whispers - efforts,
calls, supplications - nothing! Gleams waves sometimes escaped on the
temples as slow lights attracted a mirror lit a promised deal with reality.
Waiting months, fires blown by a gentle breeze, and orchestras so misdirected
as in the squares of a former Thabor. O wildfires, O lament always,
I will remember ...
228
The relaxation
The relaxation dim the lofty thoughts ! Gold beat among the vines floods the
pages of transparency! That pride bewitched by a spell inhuman use of
troubling words in these decades of perdition ! O a transfusion of new blood
like a sheaf of joy fills my veins !
The narrow passage for two souls accesses deportation cellars. We need to be
well born in solitude - there is the last image of love! Lives of the soul,
ingratitude groans, pleasure is still blessed. Voluptuousness contemplates the
world. She wills, she comes and wonders in the depths of me.
Stupid to blacken the paper said the former. Happy omen of the child, said the
adult. Surge animal, said the sage.
229
At the bell ivory
At the bell ivory, draped as various melancholy, he sniffs the surrounding
extinct survivals. By the play of syllables, the great precipice provides heat
for his private depravities. His silver mask disintegrates little by little.
Thou the eternal and sickly anecdote, it provides infinite enjoyment. It
promises a sublime reality that the wild man must be born in his house. It
destroys the rarity of a distinct force ...
Immutable evening wanders under shameful clouds. A heart devoted to
sensual loneliness, temptations and made use of impure a memorable delight
in garden soil.
230
O mournful solitude
O mournful solitude and flat which invades be admirable torpor! Once you
were unknown to me ... Not a breath of weakness to breathe calm mortuary,
the languor and the endless flow of time.
As I weigh the happiness of one man, his survival deep in the unfathomable
soul ... I speak calmly, and taste the luxury of repartee. I let vaguely like a
monotonous river in the course of its waters, serene madness to take the lost
landscapes.
Upstream, a pure and clear source as mountains cherish fondly. Downstream,
the majestic beauty, the vitality of thought.
Calm waters, when silence reigns in me, as i would sleep forever ...
231
The Germ and The Seed
Royal prophecies
Royal prophecies that are hardly distinguishable,
Piling up in gloomy black blooms,
Of ecstasy muffled coils on beds,
When doubt fills the depths of the soul.
It is a beautiful cloud describing a fight
Which returns the air with his august Me,
Too amazing chewed and decried syllables
The oracle can hold in one breath.
But graceful or dismissed, vibrant memories
Stained deceit, envy sizes
All yoke is strong with these tricks.
Are these wars ? No, never. Traces of Ophelia
Made by these misunderstood games, suns of earth,
Or huge farandoles, enjoyments of hymns !
Ah ! Defeated, undermined by heavy forces
Drunk with weariness, and breathable nights
Juggling on the sentences of the malevolent God
It is the hope that declines towards cities found
On cities without life, yet monumental !
232
I will be having chills, white apotheoses
A vain hope for unfair light ?
The adult turns away weeping on his dream,
And he is subject to its crystal glory
The adult turns away weeping its survival.
233
On the former sigh
On the former sigh born indifferent glory
That lights the purest tiara boredom
From yesterday. (We pretend to die in my memory
A thick, ocher expensive gold in the extreme ...)
Blasted away, away disciples
I hear inexorably beat me ! ...
Extensive greenery bitterness multifaceted
He flees, dies aborted without a shadow of a stir ! ...
But tomorrow dragging its horrible burden,
For awakening purified shine his name!
Perhaps testament to the bottom altar of the evils ...
Oh sun of flesh contemplating a vain drama
Idol of yourself marked in unison,
Will you make substances a tear?
234
Venice
And in this place where sleep foul gondolas
The bleak and transparent water was because of sighs.
Oh and if repeated sobs moving viols,
Against a sky grays that seemed to darken.
Tender boats glided across the expanse. Our dreams
Deep as love bowed slowly,
And leaned even more by the breeze that lifts,
Shaking, lost hopes, rocked at the mercy of time.
And thou, o calm sister, you sang my weakness
When a flock of crows glared real sky.
To darken the suffering of an odious laziness
I live in your clear eyes the rays of the sun,
On the pale sun, gold, red and tired
Which seemed to die on the edge of your eye.
I found an abandoned flood of tears
Believer in the future of our summers happy.
235
Ceremonial
Thanks! Here came the years
When dyeing your hair
I did fall next
The golden glow of your dress,
The finished horn, silver wave.
And defeated discoveries
Lined up against the vacant effort
Were offered very glories?
Nay! By brewed lead,
Royal colors of boredom,
For the heart, the thrown feet
Rampart in this cold,
It was ! Summer numb,
Sacred and impure helmet !
236
The demonic hero
The demonic hero
Finally born I cry
Enjoying the extravagance of a tomb
As a sign of eternal abode,
I know sometimes resigned seraph
Is shade of pink blades and shadows still.
At midnight deployed petal
Such spraying the languorous sigh,
Violates a bewildered flora or violin !
Releases the desired fragrance and destroyed :
In vase resigned fall flowers and jasmines
That her sob carried a morning !
237
Mirror
Clinging to gold basins
A divine which I know the price,
Exhilerate itself in white flores
In the shadow of a darkened dishes.
And it gets flowering
Clear shoots rocked in the wind!
Rutile, o beautiful swoon,
For your disciple already waiting for you!
By the time loved you sleep yet
Here in my arms, to infinity! ...
And subtle thought to hatch
Go dissipates without swish ! ...
So pupil pure friend,
The young day still shaking !
238
Haunted and pensive
Haunted pensive and a naked hanging
Whose pride raves
If he lived crumble or exhausts
For many dreams, a legitimate remorse.
And appeared in such hair loss
Who in her age sometimes comes over me,
Acclaimed oneself wings,
O mirror once in it midnight.
Vagabond in the eye of memory
As set chiffon passage
Similarly flavored drama of mourning
Walked away never to thin landscape.
239
Stolen traces
Fly to traces of hope,
By suicide in touch,
Is coming decisive lament
Reflection of purple and burnt.
For his fatal day it kills !
The mind is vain belief
A love song bloodied,
The pure luxury of reason.
On the source dried up, it's time
To defeat the story, no one knows,
Furious denouement remains,
The viscous hanged emblem of death.
This crumbling end of which depends
The destiny of the body.
240
The Mash and The Froment
Spiritual freshness
Spiritual freshness that wander on the edge of the harvests, soaring light
extending upward crystalline skies ! Young man with strong shoulders, and
will set thy fruit on the purified land. Let recklessness and malice on your
doorstep. There curved and jolting roads wander. But the dread and fear
united and passionate make you languish.
I warn you, your pride should follow me. I darkened your secrets, I combined
inertia, the force of your twenty years! It is the duty today cursed, happiness
tomorrow! All voice issuing short-mystify the Temple of repentance. All
traces of the confreres are to forget. There is only one sensible woman who
shows the way forward ...
... Sweating already sweat through my veins ! And child murders that I have
left ! Drag on his misfortune is due to the poor ! The wonderful satisfaction of
the challenge ! O the immense success that the time will appreciate !
... "The fruit that expertly matured, is not picked? Does it rot in the already
rich land in the land so fertile? It was a breath freshened juice to the breath
thirsty ..."
Your ravenous loneliness grows in the arms of a selfish. Bitterness turns into
hate, and curse all the facilities acquired by the order of the destinies of the
forces in your mind!
241
Let your breath buried move funeral shock! O justice of tomorrow ! And this
inexperience, that too rapid departure would they reasons dismal failures?
Would the precipitation of an impetuous youth the principles of these constant
errors?
242
The eruption
The eruption so released and transformed its fruits. The fires prevail under the
lights whitish smoke and wide run on snowy skies. Further, the shocks of
thunders, éclair and lightning and fall on still incandescent lava. The bloody
streaks, endless herd, bite the earth washed, burn grass tanned.
It inflates the volcanoes of embers, depletes sulphurs she breathes. She fills
the trenches, lush gorges, as she climbs the summits, with chains of slaves and
immortal noises ! The vengeance of the gods, and as the devastating human
tragedy tears of our divine thoughts !
Heat torrents graze mouths. The impenetrable venom circulates in the finished
shadows. When the lies break out, raised air, gusts of words reflected the
fears.
243
So have I seen
So have I seen heavy horse drag stunning salt cohorts. It was at the end of the
dream. Idle, fueled by fatigue morning, imagination enjoys, queen of the
location of the room. It leads the rest to the ports of the unknown. Still
populated funny romantic, crescents of happiness as successive steps. She
recites his race wins since sleep and condemns the early hours of sunrise !
When I distribute the roles, by petty allusions, I know compose the sacred
image and transform them taste the rules of my own game.
Silence, distortions like cambers on plane figures and cyclical movements in
waters full of squalls : She likes with the impossible, laughs of his many
discoveries. Friend of the absolute, negative, woman or demonic Circeo who
is she ?
244
He lost the esplanades
He lost the esplanades entwined under the smiles of wars and chilly charms.
And burning kisses as florentine sighs liquefy pale signatures of tomorrow.
He had loved the purple fibers open the petals of carelessness, and blue spirits
breathed slowly. On mouths, hot breath with happiness satin brushed tender
silences and snow too. As depressed, drunken and free multifaceted slopes,
and they were duvets for scarce breezes. The steps were shaking on the
colors, but the wounds were telling the spacious air delights. Further
transposed into curves, a fine rain beating up towards the happy lightning.
One day the fluidity away little by little green spark heavy mergers. Perfect in
its roundness, she danced on the blue son of life and plunged into the
intimacies stingy silences. Against the golden wings, foliage based their froth
and warm fleeces. Silk buttons in the pleasures of sleep blew the hymns of
coldness. Now invited for the complaints and the child cries, it leaves one at a
summer escape in boreal heat.
245
Watermarks and mirrors
Watermarks and mirrors reappear soaked troubled images, and chills older
shadows of the night. The gardens and miracles fall and die under the
delectable breaths. Spinners burn the sublime graces moments. In its
whiteness, it exhausts the thinking wounds.
The dream exhausts and hope bored. Upset rolling among the murders of his
shadows, she married the effect of voices heard or will she crumble under the
weight of its weaknesses? Numbers already raise passive statements and
songs ruled the defined gold.
246
Aside cosmic explanation
Aside cosmic explanation, the poet remains a misunderstood. His pen
enchants symphonies. The midnight force undertakes to take stock of the
Beautiful. He left without music in true poet. He folds in her body to other
owls.
Vibrating vocal cords but heard his solitudes. Arms outstretched to the cellar
doors. A touch of the hand sources of youth.
Soda he clearances water bathed in turmoil? The theft of air suspended in the
black wing? Flat land covered in cooled lava. Flames seemed to descend ...
Volcano!
This time was time for the young man. Finished his amalgam of opportunities,
he returned to his None. Fragrant flowers, petals aggrieved, where do the
leaves flying? In Space lifted and stretched his genius. But choose he would
have liked me to drink the pond under the boisterous winds ! Lying on the
land, to eat the mud like a sun. On flights to read for any month. Then singing
dreams, beds sweats, bathed with shouts of ancient times.
Vagrants in hopes streaming freedoms. A colored wine replaced the games.
Animal, this feat took my wrists. With old is preached to fight to the surprise
discovery dirty!
And the fight against heart eyes against the sounds that roll wards and body in
their chaotic vastness. Balancing the beating of my happiness!
247
If a wind blowing dies between two jibs, how will it be some happiness?
A last look at the beloved stars. What answer will testify me pleasure or
dancing? Alas, my name is stitched on the white page.
248
A field
A limited field of vision as white walls barricade, and the thirsty poet
mysteries waiting impassive and resigned his death. He thought a superior
intelligence, worthy of its high condition. He had only laughs and giggles and
whispers too. Nine months and unfolded in stupidity and noise mist.
Closely invincible these forces are only the toy of my own imagination - at
my expense. I was not running the page as questionable surroundings, i was
not stealing rubbed wings night air.
Heavy mists and darkness of pus drowning women and bloody beings. Hardly
broken, only removed these defects, these human waste had to rub my person.
Rots horrible, flesh debris! Here the scabby faces pretended imbibe glory.
Walk on your body because it is rot yet!
249
Did they kill gold
Have they killed the gold of a verbal alchemy? The powerful instincts no
longer speak. They fall into the fires of absence. There remains a huge void
where even the questions no longer ring.
The fault is in myself. The voice was elsewhere. The silences prove that I was
wrong. Squandering the source of hope, you wanted to live an impossible
adventure. Your real weakness was the vanity in a sloppy job. Passive
insouciance is your fatal complaint.
But this renunciation to these painful mistakes, does he forget the moments of
happiness and greatness of a childish rebellion?
250
This is no longer an idea
It is no longer a simple idea and understanding in a short time which is well
expressed, but the same type of thinking that are explored with the necessary
attention. At least that we should consider the analysis with more discerning,
with an incisive and effective rigor as no one had dared to compel it.
Why try to find arguments, evidence while common sense that everyone has
enough to prove the contrary?
Some know that our views have fled to the cloudy mixture. Yet several paths
available to us. Both could be borrowed. They seemed easily practicable. One
shows impotence and return pronounced on himself with enjoyment felt in the
life of the patient. The other is dangerous, it is the seal of the fateful life. We
can not escape it.
A final outcome compared to this open door nothingness, each step being the
same, impossible to dissociate from the previous. A death that would be the
ideal point of stability as a neutral, perfect balance.
This is the revealing of luck for that foiled the experience of imprisonment. A
magnetic force that affects thoughts, exchange and rekindled distorted as by
enchantment. All the mind wants another because he is aware of his loss: it is
a poison that spreads in us, a spider that wraps its prey.
Consciousness illuminates the possessed to give it the right to resist, but how
to fight against his destiny? We would like to compare the fate launched an
infernal machine that the driver would be unable to stop at a huge needy
animal species that would advance crushed mouth, not weighed down by the
imprint of time.
251
Faith is the only guide as the Holy Book holds the key to the truth. Only the
divine intake can raise the sails alone proved the Annunciation. He alone will
save you from the miseries and pitfalls of your detestable life.
But the divine laughter bursts in my ears and shook my being, as irony of my
pitiful effort!
252
It will take you
You'll need this week age the exhilarating fruits and long down the mountains
of dreams. They symbolize waste and dirt, putrefaction horrible, unbearable
odor that only you alas, you dare breathe. In despair of loneliness, meaning
despite an abhorrent disgust seeking vain happiness, deliverance and cleaner
air regretted. These roll penalties tear an already black body with pus.
Captivating images that poverty growing at a feverish pace with horror that it
inspires. One of them murdered the blond pages living in the expectation of a
day. It destroys hope, this unique contemplation you're trying to keep in you. I
know the burning gold tasks espoused in the darkness of nothingness. I know
the blaze superb sheets whose existence is already compromised.
The other as drawn by four horses rushes down the peaks and slopes of
misfortune with divine agility. She, adorned with sumptuous jewels
majestically holding in his right hand the reins of posterity. Couriers drool
from the foam from their nostrils, arch and spewing flames that are lost in the
infinite. She only knows master.
It is this slender body with harmonious proportions, bright smile that gives
her the dignity of the strong woman of the future.
This is at least the parts that overlap, one after another with speed, with
incredible rapidity. They freeze the intestines that break under the action of
cold, exploding under the conquering glances of women.
But released prisoner or under the yoke of the incorruptible confusion, bends
253
over me. The same elements of the loss are attacking sweats insomnia.
Tremors and kindness, dramas and pleasures and refinements of fighting in a
tumult of vice and lust.
Commitment of two gigantic colossi that crash and fall, are thunder and
lightning, immortal and invincible. Sentences for these demons of vengeance
phenomenal to find the tranquility and peace desired.
Ruthless enemies and yet in harmony with myself. My soul creates the
fighting, mass graves and artifices. It generates clouds of nightmares, she
stuffs the envelope swelling suffered cataclysms, the venerated disasters.
I like to compare this with the strange mural epic slump that destroys
everything in its path, which multiplies the dangers of a life devoted to the
strange and mystery.
When slowly extinguished the flickering lights of the silver candlesticks, the
rooms still burn afterglow fleeing : Gold, palm and pleasures! Everything is
interwoven in filthy enclosures, everything breathes the discrete fragrances
juxtapose in phosphorescent festive exhibited ghosts. Since the door lets out
the divine flights per gaping holes they mystify pure reason and contribute to
hate savage acts.
For lack of critical logic, haggard and limited their movements thoughtless
restrict testing. They fail in fruit disorders and unexplained solutions. The
weight of fatigues delays a desired exodus since they bend the protests with
excremental whips. Let me explain: Today, thoughts reactions were joined by
the unknown but gasoline revealed. Porous rose unreal complexities of
magmas of land worked. We saw rising impulses, the result this changing and
254
uncertain assessment.
Now the conditions are different. I kneaded releases, and substances flood of
white characters indefinable works ...
A not always feel as mate words incapable of expressing a logic operation.
They are subtle associations of workmanship, incoherent and yet harmonious.
They determine the absolute doubt that everyone must possess in itself. It is
the uncertainty for the incomprehensible world. Is convince the man of her
inability to move yourself.
Just schedules and eyes fixed on the History! Illusions with instruments of
any effectiveness. You brandish reports, structured analysis and conclusions,
assessments on the human becoming. Your machines are complex brains that
restore your gray rough amalgam. Millions of data for insignificant results!
You are still in the scientific sorcery, pleasing you program banalities,
debilitated childish dreams.
From there, your resources disintegrate, your profound experiences account
for only uncertain winds. Even tiny truths were open to various
interpretations, you will never get the right sought appreciation.
I thought that expresses the intolerable lies that no one had dared track, the
splendid cheating that you do not see that in others lurking in yourself despite
your good will and your misleading appearances.
You propagate believing you handle with skill a soulless machine, desk
without feelings, a kind of divine force you contemplate as irrefutable
Messiah.
255
Scientists, you idolize a memory, that thoughtless functions. You immerse
yourself in the figure of the numberuniverse without hope of conquests on the
movement of intended and its revolutions.
256
The Unfinished Manuscript
Divine vision
As a belief, a love force.
Being of Light who orders.
The flow of love and light swirl
Immutable in all its serenity.
Lives and seems reborn every moment
Being lights of his thoughts.
The waves of life blown to my face.
Wind inexhaustible joy that is accelerating.
Perfect eternity, divine sovereignty.
The strong reasoning as lightning :
The images of my childhood spin, are read.
Stages of my childhood. liberator trial.
God : "Go back where you come in you."
The passage in the narrow tunnel. Return.
The great weakness to return to his body.
257
It is with sharpness
With clarity I saw, and all the troubles of my thoughts were only insignificant
pretexts for immersive experiences. Indeed, the slightest observation for a
vicious operation became object of fixation.
The night was favorable to perform these experiments, even when sleeps
difficult to come fix the short mind and panic of the past events of the day.
What were these compounds or these shenanigans indecipherable flashes that
barely understood or interpreted faded from memory quickly replaced by
other equally ephemeral flashes?
These were sentences or fragments of sentences that came crashing to the
place of my forehead accompanied by various sounds.
258
I'm Bliss
I'm Bliss, and I announce to you great changes for tomorrow. First you have
defeated all the acrobatics, the pitching of the brain, and true they existed.
Your search was therefore within man. This is the idea, the only path for a
feasible venture. The rest is petty. It is a thyself to develop and cherish. The
child of the impossible and the writings and discoveries will form a mold.
The banal and others and love : enough! Me ! I alone against one hundred
thousand fronts in deserts, cities. (I'll be a stranger). Against all glossy and
fruitful - the stench of our distances !
Enough greetings and wan smiles neighborhoods ! (I'll be a lonely), and my
great pleasure to be emotion. We will taste the glory days without a man for
no reason. I will be free to believe in God, and I will speak to Him.
259
Collages
Yes, the gates of heaven
Yes, the doors drenched strange angels heaven
Where mixes abandonment, thinks a dream that changes.
In the imperceptible movement of nights
This anxiety is morose boredom of your fears,
And sterile terror, powerful and infinite
Rises to the dawn impregnated constraints.
O vain sighs blown by my pride!
O the grim light of last rites!
Forbidden root throws the sheet she picks,
Absence of white sap distributed in time.
But delusions still tears me from my sleep.
I want the impetuous alchemy effort
And I pure gold reborn to low wonders.
My soul is consumed and reason falls asleep!
And expanded space rumor rhymes
Offer subject stupid, dull din,
The master of my places without pity for my heart,
Yet grateful of any debate!
260
Lulled into paleness
Lulled into paleness your hands are tired,
Or drunk in gold sound objects, they dance
Then die, drop in the distant echoes.
Slowly toward the dark flesh of shame,
Yours still rolls on the moist or dry skin
Accompanies a mouth fed her kisses.
The lover at length weakened sins
Dream under her pain bridal thoughts
Sleeping ... then stands in fawn desires
For flesh never rested and is reborn!
Ecstasies of love, you unknown forces,
Exist in the breast beating, alas ! defeated
Which still offers to see death
More precious, more delicious than it life.
261
A desire
A desire to change life shook my soul suddenly.
"My heart, my heart deceased dream you not to forgetfulness and laziness ?
Do not you want to drown the grief that haunts you and take you away, away,
away? Regain other lands where your body worked by vermin found refuge ?
You need languor, softness intoxicating hales, fragrant musk and dreams of
the tropics.
Yes, I think I see a forest of masts bathed in blue purity Azur. And I can
already hear the wailing of Negro slaves, drunk with freedom, comforted by a
few bottles of rum!
As all this is beautiful and taking my heart! The swell sweetly cradles your
body and chase boredom! "
Maybe the dream and forgetting me away from the sad reality that my soul
had begun.
262
Anointed
Anointed took possession of pure beauty. He coveted her figure like a shadow
history. The dream eclipse. The reality appears. As lavish suns between your
thighs very sweet! The light love rays shine on the door of enjoyment. But I
bathe for your body in the dampness of your vagina!
The young man of his armed eighteen becomes victorious prince. I marry you
and take you like madness accompanies the finest !
Our masses smoldering love died fainted on the bed tired.
The freshened past. Yesterday failure :
What am I now a shadow form, a spectrum of hallucinations or fantasies ?
263
One day
One day I was sitting in the shade of his shadow and it was the oak. It drove
me with ropes tightened around his neck. I fell asleep in the grass and heather.
It gave me witches and demons. I cried with my whole body. I was invited to
the celebrations of the drink, not rushed me and my shame in love.
I defeated the number, agile child among adults. I passed four o'clock struck.
What carnage in the frail head ideas! Maybe I'm a silly ? All this is only a
dream?
Fort inexperience, I fight against the Dead and I roll my nights perverse in the
intoxication of women. The smell does not distance hatred. O incestuous
head, divine sickness, woman without milk, without childhood flesh, is to you
that I address!
264
Vaginas queens
Vaginas of queens, enjoyment venues martyred by the power of men.
Generations of poets spit fire. Exile closer to the woman. She’s a stuffed
witch alchemical recipes inspired great.
Liquor out of all reason. The wines flow over colorful silk sheets. Beyond the
red ropes and elegant canopies, beautiful layers aroused frolic of love.
Large open bays absorb golden rays, streams of the Divine Seal and happiness
warm rains.
The images by the rainbow sky sweat of orgasm drops, shadow silhouettes,
very curious effects.
It's sunrise. The fields opposite the castle, the poor are active and sow for our
favorite sports.
265
Helen
Riviera ! It's me ... I just caves of Hell,
And I hear the waves crashing sound rocks
I see the galleys in white lights
Reborn in the shadows of a more beautiful world.
My precious hands reaching monarchs
Begged to wait febrile their noble coming.
I was praying ; but never the ships arrive,
On the shores of Troy, is never galley view.
I know many dreams in the military ardor
Appear dark chasms of my queen of nothingness
And avenge my fate to the winner badge.
But the gods satisfied my futile suffering
At my exalted smile condemn torture.
Helen dies waiting, tears and injustices.
266
Disaster study
Study sinister or vile of your master delirious
Do not you know, madness, what hours of elevation
Waiting patiently winged angel sighs
In the tiny intricacies of your stubbornness?
I know the stubborn man sometimes be mine
Spoiling all his genius to a humiliating vow
Self-conquest to finally finish
And win the fight in grueling fate.
I lose my years playing the lyre.
The poem is poor, are completing stupidity!
Sometimes I cry shame, sometimes I make others smile,
But I continue writing that thought stirs !
267
Praise fire
Come closer
Come closer my cruel because you know I love you,
And I want your body to soothe my kisses
Rougher and drier than the cruel tiger !
The lovers tired vice is tolerated !
So in the suffering of the secret layer,
I'll burn your inflamed bites breasts
To see if the suction indiscreet my teeth
In your heart too will revive him off !
My nails are like the gleaming blades ! ...
In your unholy flesh, I shall sink them.
Your blood runs on your loins, brilliant jerks
And red, my sensual and untamed tiger !
268
FRANCK LOZaC’H
Selección de poemas
269
AVERTISSEMENT
Ceci est la première ébauche des poèmes choisis pour être traduits du
Français à l’Espagnol.
J’entrerai en contact avec un spécialiste de cette langue afin d’obtenir une
traduction fiable et de bonne qualité.
270
Aceite nuevo
Para mi cama
No quiero que esta noche, enemigo licenciosa,
Respirar en su cuerpo la dulce fragancia de los sueños
O mover mi corazón en sus pechos endurecidos
Ni el disfrute fácil donde a veces me paso.
Espero que esta boca inventar un amor
Poderosa e inmortal que composeras.
Restaurar esta noche hasta el amanecer
En la habitación sombría ofrecido en nuestras travesuras !
Cualesquiera que sean las esperanzas de nuestras manos en
peligro,
La respiración acelerada que calienta nuestros ojos !
Les pido que se hinchan más fuerte y la ternura,
La felicidad sin el silencio de la mente ingeniosa.
Debido a su cristal puro, donde desciende genio
Sueño suspiros reales habían hecho sonar el niño.
271
En Sandrine
En base a esta mama que la pereza delito,
Y se quema en mi mente su próximo humo.
Mi deleite, besa mis defectos
Que hace falta en la mejilla golpear y profanado.
Así que para su licor, delicias de madera para frutas
Y organiza un sueño donde descansarán
Lo que sea, la verdadera belleza, movimientos ficticios
Debido a la llamada de la carne de nuevo, me obligan.
Ah! Que se ejecuta en la antigua torrente de luz !
Una chispa enciende y canta tu enojo !
A la sombra del árbol, te veo, estás orgulloso ! ...
Adornada con sus joyas, fragancias delicadas,
A diseñar estrellas para adornar mis destellos,
Adorable belleza que me gusta, y que prisa !
272
El sol, avanzar
El sol, ando por esta servidumbre quema
Y la sombra acostumbrado a la cara expuesta
Llévame allí, a tu lado, a la orilla.
Sin embargo, su sustancia amada ya está comprometida ! ...
¿ Qué oigo su radio de queja tan brutal ?
¿ Es esta la masa increíble de gran alcance de metal ?
Para mí ambos identificados, el asombro es dulce ...
Se extiende la frescura en mis largos períodos de calma !
El repunte aspecto totalmente nuevo tan vívido
Consumir los pensamientos oscuros de mi noche ! ...
Corro en su recuperación de la memoria en su hora
Estos somnolencia soñado y éstos voz intoxicante,
La ceremonia feliz fijó su sinceridad
Ese espejo fuerte, hizo que mis labios temblorosos ! ...
273
A la sombra de sí mismo
A la sombra de sí mismo, y de sumergirse acrobacias
En el tono de infinita alegría pura pésimo.
Y le luchar hasta el ala ? Usted, usted atormentado sondas
Auroras olvidados por tu genio propicia ! ...
Virtudes pesados racimos que giran en la tormenta,
Su mente se perdía en su grueso Costa Azul !
Bajo el desgarro de la carnicería eterna
Un mago había desplegado y fertilizado!
Levantar las rocas, exiliado en tu alma
Un océano agita hasta la boca.
Y en las características oscuras de la banda odiosa
A medida que la extraña nave a lo largo de sus galas
Consentimiento pura andarás y recuperó,
La inventado mástiles, las olas y las obras de drama!
274
A Arthur Rimbaud
Se retendrá el aliento
Se retendrá la respiración mientras volaba incluso en el impacto de su
cantidades de lluvia sin descanso. Sondea inundaciones, tormentas y vientos,
y bajo el mar verde propaga el sonido de sus nuevas aguas.
Se confundirá a los cielos ocres, horizontes de amor, las olas y cataclismos.
Incluso en los ojos de color topacio, renacer despertar infancia feliz.
El canto del Golfo blanco, la cara de la virgen abrazar el gran atractivo de la
campana de la mañana. Para asalto la noche, los rumores circulan estrellas
estrelladas de novia. Y en la nebulosa de oro brillante, brillo de otoño para su
cansancio y su languidez prometida.
La multitud difícil de alcanzar entre los vapores marrones, boca abierta, ya
que lame las montañas de la primavera pintada con los colores de la lava
púrpura sumergir su edredón de seda en los lagos congelados.
La huella diluida de su vestido no cubierto de nieve y con incrustaciones de
diamantes diminutos rodean la costa de bronce y las capas de la madrugada.
Él se mantenga pulsada la tecla y el sueño y el momento en que el hombre,
porque sólo él es el ángel y poeta resucitado.
275
Él brilló en los ojos
Él brilló en los ojos de este alados movimientos lentos Dreamer como vapores
fresco de la mañana se levantaron en el medio de contraste de rayos en
colores pastel.
En la maleza, donde la fragancia dulce de la flor deja un resorte, sus zapatos
estaban agrietadas pequeñas ramas muertas. Y habiendo atravesado el valle -
el valle de espuma - no está acompañado del eco lejano.
Exilio estaba tratando de trashumancia loco, la furia se emborrachó
afectaciones inútiles y el día más tranquilo, pero abajo en el horizonte claro.
Se bañó y rodeado su melancolía corazón. Su yugo condenado lamentos
admirables. Sus miradas ardientes por un espíritu maligno cambiado en odio
cualquier ser vivo.
El propósito de los licores amargos y adulterados y perforado con agujas
llenas de veneno de cara humanamente desesperada.
276
Quería
Él quería que él vela - desmesuradamente tonta - por el campo, disfrutar de la
última serie de un otoño tardío y caminar en busca de esperanzas perdidas.
El previó en toda su candor deslumbrante y excitaciones intensas del alma,
una especie de imágenes reales sin embargo, transformadas de acuerdo con la
legislación interna de su mente, de acuerdo con los pensamientos primas
extraídas de su imaginación.
Fueron estos sueños donde la realidad se frota los indecisos, donde el exceso
de ser maestra de sus prohibidas ? Una libertad de acción perfecta en el espejo
de su juventud !
Una piedra arrojada rebota en el agua sombría desde unos brazos fluviales y
preguntas luz del presente y temporales.
Estos son los vuelos de estorninos ala volante, temerosos del frío. Son
montañas distantes bailando allí. Entonces la mujer, bella y sensual abarca
una conquista de la esperanza.
La magia es repetir.
277
Es medianoche
Es medianoche y que se pierde se extendió a pesar de sí mismo. Algunos
disidentes nacen coincide con sombras tronco. Abeja frondosa remolino más
allá de la medianoche en las grandes excusas del mecanismo. La alfombra de
oro colocado en las cúpulas azules sólo se están iniciando nuestras sucursales
desconocido.
La luz que el vuelo en fraîchis fuego que gira, el ángel se sumerge en las telas
y mallas de gas y plata.
El reloj da doce dedos de este año y similar a las modulaciones procedentes
campanas escapan sonidos como el Angelus o la metamorfosis de la noche.
278
Nada va a destruir
Nada va a destruir los terrores prometió su frente tan claro. Ni el viento ni la
violencia épancheront fiebres frío dolor de sus quejas.
Vive solo, e inmortal, oculto en su retiro en el bosque. Duerme un sueño
tranquilo o contempla la noche grandes campos cercanos.
Incensar la sabiduría de su corazón ! Abrazar a su tranquila mortal ! Son estos
puntos de venta que os hablan, lo escuchan !
Lo jugado por la joya de la perla? Lo que sea ! Nadie admirar la corona que
lo habita. Su secreto guardado por Dios sólo se dio a conocer al dueño de la
casa.
279
Hay que saber
Usted debe saber que las percepciones fueron sólo susurros indistintos -
esfuerzos, llamadas, súplicas – nada ! Destellos olas veces se escapan en las
sienes como luces lentos atraídos por un espejo iluminado un acuerdo
prometido con la realidad.
Meses de espera, incendios arrastradas por una brisa suave, y orquestas tan
mal dirigidas como en las plazas de un ex Tabor. Incendios forestales o, o se
lamentan siempre, me acordaré ...
280
La relajación
La relajación atenuar los altos pensamientos ! Latido del oro entre las vides
inunda las páginas de transparencia ! Ese orgullo hechizado por un uso
inhumano hechizo de las palabras preocupantes en estas décadas de perdición
! O una transfusión de sangre nueva como una gavilla de alegría llena mis
venas !
El pasaje estrecho para dos almas accede a bodegas de expulsión. Tenemos
que ser bien nacido en soledad - no es la última imagen del amor ! Vida del
alma, la ingratitud gime, la voluptuosidad está siendo bendida. Voluptuosidad
contempla el mundo. Lo hará, ella viene y se pregunta en lo más profundo del
Moi.
Estúpido para ennegrecer el diario dijo que la primera. Augurio feliz del niño,
dijo que el adulto. Sobrevoltaje animal, dijo el sabio.
281
En la campana de marfil
En la campana de marfil, cubierto como diversos melancolía, olfatea las
supervivencias extintos circundantes. Por el juego de sílabas, la gran
precipicio proporciona calor para sus depravaciones privadas. Su máscara de
plata se desintegra poco a poco.
La anécdota eterna y enfermizo, que proporciona el disfrute infinito. Promete
una realidad sublime, que la naturaleza debe ser nacido en su casa. Destruye
la rareza de una fuerza distinta ...
Inmutable noche se pasea bajo las nubes vergonzosas. Un corazón dedicado a
la soledad sensual, tentaciones e hizo uso de impuro una delicia memorable
en la tierra del jardín.
282
O la soledad melancólica
O la soledad triste y plana que invade admirable sopor ! Una vez que usted
era desconocido para mí ... Ni un soplo de debilidad respire calma mortuoria,
la languidez y el flujo sin fin de los tiempos.
Como yo peso de la felicidad de un hombre, su supervivencia profunda en el
alma insondable ... Hablo con calma, y el gusto del lujo de réplica. Dejé que
vagamente como un río monótona en el curso de sus aguas, la locura serena
tomar los paisajes perdidos.
Aguas arriba, una fuente pura y clara como montañas acaricia con cariño.
Aguas abajo, la majestuosa belleza, la vitalidad del pensamiento.
Aguas tranquilas, cuando el silencio reina en mí, como me gustaría dormir
para siempre ...
283
El Germen y La Semilla
Profecías reales
Profecías reales que son apenas se distingue,
Se acumulan en las floraciones negro sombrío,
De éxtasis bobinas ahogados en las camas,
Cuando la duda llena las profundidades del alma.
Es una hermosa nube que describe una pelea
Que devuelve el aire con su Me agosto
masticado demasiado increíble y sílabas censuradas
El oráculo puede contener en un solo aliento.
Pero, recuerdos vibrantes elegantes o despedidos
el engaño de colores, tamaños envidia
Todo yugo es fuerte con estos trucos.
¿Son estas guerras? No, jamás. Las huellas de Ofelia
Hecho por el mal entendidos estos juegos, soles de la tierra,
O enormes farándulas, goces de himnos!
Ah! Derrotado, minado por fuerzas pesadas
Ebrio de cansancio y noches transpirables
Haciendo malabarismos en las frases del dios malévolo
Es la esperanza de que declina hacia ciudades que se encuentran
En las ciudades sin vida, sin embargo monumental!
284
Voy a tener, escalofríos, apoteosis blanco
Una vana esperanza para la luz injusto?
El adulto se aleja llorando en su sueño,
Y él está sujeto a su esplendor cristal
El adulto se aleja llorando su supervivencia.
285
En la antigua suspiro
En la antigua gloria suspiro nacido indiferente
Que ilumina el más puro aburrimiento diadema
A partir de ayer. (Se pretende que morir en mi memoria
Una ocre oro caro gruesa en el extremo ...)
Devastadas lejos, lejos discípulos
Oigo inexorablemente me ganó! ...
Amargura extensa vegetación multifacética
Huye, muere abortado sin una sombra de un gran revuelo! ...
Pero mañana arrastrando su terrible carga,
Para despertar purificado brillar su nombre !
Tal testimonio de la parte inferior del altar de los males ...
Oh sol de carne contemplar un drama vano,
Ídolo del mismo marcado al unísono,
¿Vas a hacer un desgarro sustancias ?
286
Venecia
Y en este lugar donde dormir góndolas falta
El agua sombrío y transparente fue a causa de suspiros.
Ah, y si violas repetidos sollozos en movimiento,
Contra un cielo grises que parecían oscurecerse.
lanchas se deslizó a través de la extensión. Nuestros sueños
Profundo como el amor se inclinó lentamente,
Y se inclinó aún más por la brisa que levanta,
Sacudir, esperanzas perdidas, sacudido a merced del tiempo.
Y tú, hermana tranquila, que cantaba mi debilidad
Cuando una bandada de cuervos miraba el cielo real.
Para oscurecer el sufrimiento de una pereza odiosa
Yo vivo en sus ojos claros los rayos del sol,
En el pálido sol, oro, rojo y cansado
Que parecía morir en el borde de su ojo.
He encontrado una inundación abandonados de las lágrimas
Cree en el futuro de nuestros veranos felices.
287
Ceremonial
Gracias ! Aquí vinieron los años
Cuando se tiñe el cabello
Hice el próximo otoño
El brillo dorado de su vestido,
El cuerno acabado, onda plata.
Y descubrimientos derrotado
Alineados contra el esfuerzo baldío
Se les ofreció mismas glorias ?
¡ No ! Por el plomo elaborado cerveza,
Colores reales de aburrimiento,
Para el corazón, el pies lanzado
Rampart con este frío,
Era! entumecida verano,
Casco sagrado e impuro !
288
El héroe demoníaca
El héroe demoníaca
Por último nacido lloro
Disfrutando de la extravagancia de una tumba
Como muestra de morada eterna,
A veces sé resigné serafín
Es la sombra de las hojas de color rosa y sombras fijas.
A medianoche desplegado pétalo
Tal pulverizar el suspiro lánguido,
Viola una flora o violín desconcertados !
Libera la fragancia y destruido deseada :
En el florero renunciado flores de otoño y jazmines
Eso la llevó a un sollozo por la mañana !
289
Espejo
Aferrándose a las cuencas de oro
Una divina que sé que el precio,
Para tenta en flores blancas
A la sombra de platos a oscuras.
Y se pone de floración
Claros brotes sacudieron en el viento !
Rutilo, oh hermosa desmayo,
Para su discípulo ya la espera de usted !
En el momento en que todavía amado duerme
Aquí en mis brazos, hasta el infinito ! ...
Y el pensamiento sutil para salir del cascarón
Ir disipa sin buches ! ...
Así pupila amigo puro,
El joven día todavía temblando !
290
Encantada y pensativo
Frecuentado pensativa y un colgante desnuda
Cuyos delirios orgullo
Si vive o se desmoronan escapes
Para muchos sueños, un remordimiento legítimo.
Y apareció en la pérdida de cabello
¿Quién en su edad a veces se apodera de mí,
alas aclamados uno mismo,
O espejo una vez en su medianoche.
Vagabond en el ojo de la memoria
Como paso conjunto de gasa
Del mismo modo el drama con sabor de duelo
Nunca se alejó a horizontal delgada.
291
Restos robados
Volar a las trazas de la esperanza,
Por suicidio en contacto,
Lamentan que viene decisiva
Reflejo de púrpura y quemada.
Por su día fatal que mata !
La mente es vana creencia
Una canción de amor ensangrentado,
El lujo en estado puro de la razón.
En la fuente de secado, es el momento
Para derrotar a la historia, nadie lo sabe,
Furioso desenlace sigue siendo,
El emblema colgado viscosa de la muerte.
Este extremo desmoronamiento de la que depende
El destino del cuerpo.
292
El Mosto et De Trigo
Escalofríos espirituales
Escalofríos espirituales que vagan en el borde de las cosechas, la luz que se
extiende alza cielos cristalinos hacia arriba ! Hombre joven con hombros
fuertes, y pon tu fruta en la tierra purificada. Dejar que la imprudencia y la
malicia en su puerta. Hay curvas y carreteras sacudidas pasear. Sin embargo,
el temor y el miedo unida y apasionada te hacen languidecéis.
Te lo advierto, su orgullo debe sígueme. Oscurecí sus secretos, combiné la
inercia, la fuerza de sus veinte años ! Es deber hoy maldecido, felicidad
mañana ! Todo voz emitir corto mistificar el Templo de arrepentimiento.
Todos los rastros de los hermanos son de olvidar. Sólo hay una mujer sensata
que muestra el camino a seguir ...
... El sudor sudor ya través de mis venas! Y asesinatos de niños que han
dejado ! Lastre para su desgracia se debe a los pobres ! La maravillosa
satisfacción del desafío ! O el inmenso éxito que el tiempo apreciará !
... "La fruta que maduró por expertos, no es recogido? ¿Se pudre en la tierra
ya rica en la tierra tan fértil? Fue un jugo de aliento refrescado con sed ..."
Su soledad voraz crece en los brazos de un egoísta. La amargura se convierte
en odio, y maldicen todos los servicios adquiridos por el orden de los destinos
de las fuerzas en su mente !
293
Deje que su respiración enterrado se mueve choque funeral ! O la justicia de
mañana ! Y esta falta de experiencia, que la salida demasiado rápida podría
razonar que tristes fracasos ? Haría la precipitación de una impetuosa
juventud los principios de estos errores constantes ?
294
La erupción
La erupción libera y transforma la fruta. Los incendios prevalecen bajo el
humo blanquecino y ancho ejecutan en un cielo cubierto de nieve luces.
Además, el choque de truenos, relámpagos y truenos caen en todavía lava
incandescente. El vetas de sangre, rebaño sin fin, morder la tierra lavada,
quemar la hierba bronceada.
Se infla los volcanes de brasas, agota los azufres que respira. Ella llena las
trincheras y exuberantes gargantas, mientras se sube las cumbres, con cadenas
de los esclavos y los ruidos inmortales ! La venganza de los dioses, y como
los devastadores lágrimas tragedia humana de nuestros pensamientos divinos
!
torrentes de calor pastan bocas. El veneno impenetrable circula en las sombras
terminados. Cuando las mentiras han estallado, levantado del aire, ráfagas de
palabras reflejaban los temores.
295
Así que he visto
Así que he visto a caballo pesada de arrastre impresionante cohortes de sal.
Fue al final del sueño. Inactivo, alimentada por la mañana la fatiga, la
imaginación goza, reina de la ubicación de la habitación. Se lleva el resto de
los puertos de lo desconocido. Aún poblado divertidos románticos, medias
lunas de la felicidad como pasos sucesivos. Ella recita sus victorias desde el
sueño y condena las primeras horas de la salida del sol ! Cuando distribuyo
los papeles, por pequeños alusiones, sé componer la imagen sagrada y las
transforman saben las reglas de mi propio juego.
El silencio, como distorsiones peraltes en las figuras planas y los movimientos
cíclicos en aguas llenas de chubascos: Le gusta con lo imposible, se ríe de sus
muchos descubrimientos. Amigo de la absoluta, negativo, mujer o demoníaca
Circeo ¿Quién es ella?
296
Perdió las explanadas
Perdió las explanadas entrelazadas bajo las sonrisas de las guerras y los
encantos de frío. Y la quema de besos como suspiros florentinos licuan firmas
pálidos del mañana. Había amado a las fibras de color púrpura abren los
pétalos de descuido y espíritus azules respirado lentamente. En boca, el
aliento caliente de felicidad satinado silencios de condiciones y la nieve
también. Como laderas multifacéticos deprimidas, borrachos y gratuitas, y
eran escasos edredones para brisas. No sacudiendo en los colores, pero las
heridas fueron contando las delicias de aire amplias. Más adaptado a las
curvas, una fina lluvia golpeando hacia el rayo feliz.
Un día, la fluidez alejando poco a poco de chispa verde fusiones pesados.
Perfecta en su redondez, bailó en el hijo azul de la vida y se sumergió en las
intimidades silencios tacaños. Contra las alas de oro, follaje basa su espuma y
vellones cálidos. Botones de seda en los placeres del sueño tocaron los
himnos de frialdad. Ahora puestas a la venta las quejas y los gritos del niño,
deja uno a la fuga en el verano boreal de calor.
297
Las marcas de agua y espejos
Las marcas de agua y espejos vuelven a aparecer imágenes empapadas con
problemas, y las sombras escalofríos antiguas de la noche. Los jardines y los
milagros caen y mueren bajo las respiraciones deliciosos. Hiladores queman
lo sublime adorna momentos. En su blancura, que agota las heridas de
pensamiento.
Los tubos de escape de los sueños y la esperanza aburrido. Malestar de
rodadura entre los asesinatos de sus sombras, se casó con el efecto de voces
oyó o se derrumbará bajo el peso de sus debilidades ? Los números empiezan
a generar estados pasivos y canciones descartaron el oro definido.
298
Aparte explicación cósmica
Aparte explicación cósmica, el poeta sigue siendo un mal entendido. Su
pluma encanta sinfonías. La fuerza de medianoche se compromete a hacer un
balance de lo Bello. Se fue sin música en el verdadero poeta. Se pliega en su
cuerpo a otros búhos.
Vibrar las cuerdas vocales, pero oído sus soledades. Los brazos extendidos a
las puertas de la bodega. Un toque de las fuentes de mano de la juventud.
Soda él Espacios Libres de agua bañada en el caos? El robo de suspensión
neumática en el ala negro? terreno llano cubierto de lava enfriada. Las llamas
parecía descender ... Volcán!
Esta vez era el momento para el joven. Terminado su amalgama de
oportunidad, regresó a su Ninguno. fragantes flores, pétalos agraviados, ¿de
dónde las hojas volar? En Espacio levantado y se estiró su genio. Pero elige
que le hubiera gustado que beba el estanque bajo los vientos ruidosos!
Tendido en el suelo, para comer el barro como un sol. En los vuelos de leer
para cualquier mes. A continuación, el canto sueños, camas sudores, bañadas
con gritos de antigüedad.
Vagabundos con la esperanza de streaming libertades. Un vino de color
reemplazó a los juegos. Animal, esta hazaña se llevó a mis muñecas. Con el
viejo que se predica a luchar hasta el sorprendente descubrimiento sucio!
Y la lucha contra los ojos del corazón contra los sonidos que ruedan las salas
y el cuerpo en su magnitud caótica. Equilibrio de los latidos de mi felicidad!
299
Si un viento que sopla muere entre dos foques, ¿cómo va a ser un poco de
felicidad?
Una última mirada a las estrellas queridas. ¿Qué respuesta me dará testimonio
placer o bailar? Por desgracia, mi nombre se cose en la página en blanco.
300
Un campo
Un campo de visión limitado como barricada paredes blancas, y los misterios
poeta sedientos de espera impasible y renunció a su muerte. Se pensó que una
inteligencia superior, digno de su alta condición. Sólo tenía que ríe y risas y
susurros también. Nueve meses y desplegada en la estupidez y la niebla de
ruido.
Estrechamente invencibles estas fuerzas son sólo el juguete de mi propia
imaginación - a mi costa. Yo no estaba corriendo la página como un entorno
cuestionables, no estaba robando frotado aire alas noche.
nieblas pesadas y oscuridad de las mujeres pus ahogamiento y los seres con
sangre. Apenas roto, sólo se elimina estos defectos, estos desechos humanos
tuvo que frotar mi persona.
Pudre horrible, restos de carne! Aquí las caras llenas de costras pretendieron
empaparse de gloria. Caminar en su cuerpo, ya que es la podredumbre
todavía!
301
¿Mataron oro
Tienen mataron el oro de una alquimia verbal? Los poderosos instintos ya no
hablan. Se dividen en los fuegos de la ausencia. Sigue existiendo un gran
vacío donde incluso las preguntas de llamada ya no.
El fallo está en mí mismo. La voz estaba en otra parte. Los silencios
demostrar que estaba equivocado. Malgastando la fuente de la esperanza, que
quería vivir una aventura imposible. Su debilidad real era la vanidad en un
trabajo mediocre. indiferencia pasiva es su queja fatal.
Pero esta renuncia a estos dolorosos errores, se le olvidan los momentos de
felicidad y grandeza de una rebelión infantil?
302
Esto ya no es una idea
Ya no es una idea simple y comprensión en un corto período de tiempo que se
expresa bien, pero el mismo tipo de pensamiento que se exploran con la
atención necesaria. Por lo menos que debemos considerar el análisis con más
exigente, con un rigor incisiva y eficaz, ya que nadie se había atrevido a
obligar a ello.
¿Por qué tratar de encontrar argumentos, pruebas, mientras que el sentido
común que todo el mundo tiene suficiente para demostrar lo contrario?
Algunos saben que nuestros puntos de vista han huido a la mezcla turbia. Sin
embargo, varios caminos disponibles para nosotros. Ambos podrían ser
prestados. Parecían fácilmente practicable. Una de ellas muestra la impotencia
y la de regreso pronunciado sobre sí mismo con el disfrute sentir en la vida
del paciente. El otro es peligroso, es el sello de la vida fatídico. No podemos
escapar de ella.
Un resultado final en comparación con esta nada puerta abierta, siendo la
misma de cada paso, imposible disociar de la anterior. Una muerte que sería
el punto ideal de estabilidad como un balance neutro, perfecto.
Esta es la revelación de suerte para que frustró la experiencia de la prisión.
Una fuerza magnética que afecta a los pensamientos, intercambio y reavivó
distorsionada como por encanto. Toda la mente quiere otro porque es
consciente de su pérdida: es un veneno que se propaga en nosotros, una araña
que envuelve a su presa.
Conciencia ilumina la poseía para darle el derecho a la resistencia, pero la
303
forma de luchar contra su destino? Nos gustaría comparar el destino puso en
marcha una máquina infernal que el conductor sería incapaz de detener a un
enorme especies animales necesitados que permitan avanzar en la boca
aplastada, no lastrada por la huella del tiempo.
La fe es la única guía como el libro sagrado tiene la llave de la verdad. Sólo la
ingesta divina puede elevar las velas solo demostró la Anunciación. Sólo él te
salvará de las miserias y las dificultades de su vida detestable.
Pero la risa divina irrumpe en mis oídos y sacudió mi ser, como ironía de mi
esfuerzo penoso!
304
las miradas de conquista de las mujeres.
Pero fue liberado preso o bajo el yugo de la confusión incorruptible, se inclina
sobre mí. Los mismos elementos de la pérdida están atacando sudores
insomnio. temblores y la bondad, dramas y los placeres y refinamientos de la
lucha en un tumulto de vicio y lujuria.
Compromiso de dos colosos gigante que cuelga y otoño, son truenos y
relámpagos, inmortal e invencible. Las penas por estos demonios de la
venganza fenomenal para encontrar la tranquilidad y la paz deseada.
enemigos despiadados y sin embargo, en armonía conmigo mismo. Mi alma
crea la lucha, fosas comunes y artificios. Se genera nubes de pesadillas, ella se
mete el sobre hinchazón cataclismos sufridos, los desastres venerados.
Me gusta comparar esto con la extraña caída épica mural que destruye todo a
su paso, lo que multiplica los peligros de una vida dedicada a la extraña y
misterio.
Cuando lentamente extinguido las luces parpadeantes de los candelabros de
plata, las habitaciones todavía quemadura resplandor que huyen de Oro, con
la palma y los placeres! Todo se entreteje en recintos sucios, todo respira las
fragancias discretos yuxtaponen en fantasmas fosforescentes exhibidas
festivos. Desde la puerta deja salir los vuelos divinos por agujeros que
mistifican razón pura y contribuyen a odiar actos salvajes.
Por falta de lógica crítica, ojerosa y limitados sus movimientos irreflexivos
limitar la inspección. Fallan en los trastornos de frutas y soluciones
305
inexplicados. El peso de faena retrasa un éxodo deseado, ya que se doblan las
protestas con látigos excrementos. Me explico: Hoy en día, pensamientos
reacciones se unieron a lo desconocido pero la gasolina revelado. Porosa rosa
complejidades irreales de magmas de tierra trabajaron. Vimos impulsos
crecientes, el resultado de este cambio y evaluación incierto.
Ahora las condiciones son diferentes. Me amasa comunicados, y sustancias
avalancha de caracteres blancos obras indefinibles ...
A no siempre se siente como compañero palabras incapaces de expresar una
operación lógica. Son asociaciones sutiles de la mano de obra, incoherentes y
sin embargo armoniosas. Determinan la duda absoluta que todo el mundo
debe poseer en sí mismo. Es la incertidumbre para el mundo incomprensible.
Es convencer al hombre de su incapacidad para mover por sí mismo.
Únicamente programa y los ojos fijos en la historia! Ilusiones, con
instrumentos de toda eficacia. Usted blandir informes, análisis estructurado y
conclusiones, evaluaciones sobre el devenir humano. Sus máquinas son
complejos cerebros que restauran su amalgama áspera gris. Millones de datos
de resultados insignificantes! Usted todavía está en la magia científica,
complacer a programar banalidades, sueños infantiles debilitados.
A partir de ahí, sus recursos se desintegran, sus experiencias profundas
representan solamente los vientos inciertos. Incluso pequeñas verdades
estaban abiertas a diversas interpretaciones, nunca se tiene el derecho de
agradecimiento buscó.
306
Se puede recorrer
Usted necesitará esta semana de edad los frutos estimulantes y largo abajo los
sueños de las montañas. Son el símbolo de los residuos y la suciedad,
putrefacción horrible, olor insoportable que sólo usted por desgracia, que se
atreven a respirar. En la desesperación de la soledad, a pesar de un sentido
repugnancia repugnante vano buscar la felicidad, liberación y un aire más
limpio lamentado. Estas sanciones lágrima un cuerpo ya negro de pus.
cautivadoras imágenes que la pobreza que crecen a un ritmo febril con horror
que inspira. Uno de ellos asesinados las páginas rubios que viven en la
expectativa de un día. Se destruye la esperanza, esta contemplación único que
está tratando de mantenerse en ti. Sé que las tareas de oro ardientes
propugnados en la oscuridad de la nada. Sé que las hojas magníficas
resplandor cuya existencia ya se ve comprometida.
El otro como tirado por cuatro caballos se precipita los picos y laderas de la
desgracia con la agilidad divina. Ella, adornada con suntuosas joyas
majestuosa que sostiene en su mano derecha las riendas de la posteridad.
Mensajería baba de la espuma de sus fosas nasales, cambrent y escupiendo
llamas que se pierden en el infinito. Sólo sabe maestro.
Es este cuerpo esbelto, con proporciones armoniosas, sonrisa brillante que le
da la dignidad de la mujer fuerte del futuro.
Esto es, al menos, las partes que se superponen, uno tras otro con velocidad,
con una rapidez increíble. Se congelan los intestinos que se rompen bajo la
acción del frío, la explosión bajo las miradas de conquista de las mujeres.
307
Pero fue liberado preso o bajo el yugo de la confusión incorruptible, se inclina
sobre mí. Los mismos elementos de la pérdida están atacando sudores
insomnio. temblores y la bondad, dramas y los placeres y refinamientos de la
lucha en un tumulto de vicio y lujuria.
Compromiso de dos colosos gigante que cuelga y otoño, son truenos y
relámpagos, inmortal e invencible. Las penas por estos demonios de la
venganza fenomenal para encontrar la tranquilidad y la paz deseada.
enemigos despiadados y sin embargo, en armonía conmigo mismo. Mi alma
crea la lucha, fosas comunes y artificios. Se genera nubes de pesadillas, ella se
mete el sobre hinchazón cataclismos sufridos, los desastres venerados.
Me gusta comparar esto con la extraña caída épica mural que destruye todo a
su paso, lo que multiplica los peligros de una vida dedicada a la extraña y
misterio.
Cuando lentamente extinguido las luces parpadeantes de los candelabros de
plata, las habitaciones todavía quemadura resplandor que huyen de Oro, con
la palma y los placeres! Todo se entreteje en recintos sucios, todo respira las
fragancias discretos yuxtaponen en fantasmas fosforescentes exhibidas
festivos. Desde la puerta deja salir los vuelos divinos por agujeros que
mistifican razón pura y contribuyen a odiar actos salvajes.
Por falta de lógica crítica, ojerosa y limitados sus movimientos irreflexivos
limitar la inspección. Fallan en los trastornos de frutas y soluciones
inexplicados. El peso de faena retrasa un éxodo deseado, ya que se doblan las
protestas con látigos excrementos. Me explico: Hoy en día, pensamientos
308
reacciones se unieron a lo desconocido pero la gasolina revelado. Porosa rosa
complejidades irreales de magmas de tierra trabajaron. Vimos impulsos
crecientes, el resultado de este cambio y evaluación incierto.
Ahora las condiciones son diferentes. Me amasa comunicados, y sustancias
avalancha de caracteres blancos obras indefinibles ...
A no siempre se siente como compañero palabras incapaces de expresar una
operación lógica. Son asociaciones sutiles de la mano de obra, incoherentes y
sin embargo armoniosas. Determinan la duda absoluta que todo el mundo
debe poseer en sí mismo. Es la incertidumbre para el mundo incomprensible.
Es convencer al hombre de su incapacidad para mover por sí mismo.
Únicamente programa y los ojos fijos en la historia! Ilusiones, con
instrumentos de toda eficacia. Usted blandir informes, análisis estructurado y
conclusiones, evaluaciones sobre el devenir humano. Sus máquinas son
complejos cerebros que restauran su amalgama áspera gris. Millones de datos
de resultados insignificantes! Usted todavía está en la magia científica,
complacer a programar banalidades, sueños infantiles debilitados.
A partir de ahí, sus recursos se desintegran, sus experiencias profundas
representan solamente los vientos inciertos. Incluso pequeñas verdades
estaban abiertas a diversas interpretaciones, nunca se tiene el derecho de
agradecimiento buscó.
Pensé que expresa las mentiras intolerables que nadie se había atrevido pista,
el espléndido engaño que no ve que en otros, están al acecho en sí mismo a
pesar de su buena voluntad y sus apariencias engañosas.
309
Usted se propagan creer a manejar con habilidad una máquina sin alma,
escritorio sin sentimientos, una especie de fuerza divina que contemplar como
irrefutables Mesías.
Los científicos, que idolatran a una memoria, que las funciones inconscientes.
Sumergirse en la figura del universo sin esperanza de conquistas en el
movimiento de la intención y de sus revoluciones.
310
El manuscrito inacabado
Visión divina
Como una creencia, una fuerza de amor.
Ser de Luz que ordena.
El flujo de amor y luz remolino
Inmutable en toda su serenidad.
Vive y parece renacer cada momento
Siendo las luces de sus pensamientos.
Las olas de la vida soplados a la cara.
Viento inagotable alegría que está acelerando.
eternidad perfecta, la soberanía divina.
El potente razonamiento como un rayo:
Las imágenes de girar mi infancia, son leídos.
Etapas de mi infancia. juicio liberador.
Dios: "Vuelve donde entras tú."
El pasaje en el estrecho túnel. Volver.
La gran debilidad para volver a su cuerpo.
311
Es con nitidez
Con la claridad que vi, y todos los problemas de mis
pensamientos eran sólo pretextos insignificantes para
experiencias de inmersión. De hecho, la menor observación
para una operación vicioso se convirtió en objeto de la
fijación.
La noche fue favorable para llevar a cabo estos experimentos,
incluso cuando el sueño difícil llegar a solucionar el corto
mente y el pánico de los últimos acontecimientos del día.
¿Cuáles fueron estos compuestos o estas travesuras destellos
indescifrables que apenas entienden o interpretan desvanecido
de la memoria rápidamente sustituido por otros flashes
igualmente efímeros?
Estas fueron las frases o fragmentos de frases que se vino al
lugar de mi frente acompañado de varios sonidos.
312
Soy la dicha
Estoy Bliss, y les anuncio grandes cambios para mañana. En
primer lugar usted ha derrotado a todos los acrobacia, el
cabeceo del cerebro, y la verdad que existía.
Su búsqueda era, por tanto, dentro del hombre. Esta es la idea,
el único camino para una empresa viable. El resto es
insignificante. Es un a ti mismo para desarrollar y apreciar. El
niño de lo imposible y los escritos y descubrimientos formará
un molde.
El banal y otros y el amor: lo suficiente! Me! Yo solo contra
cien mil frentes en desiertos, ciudades. (Voy a ser un
desconocido). Contra toda brillante y fructífera - el hedor de
nuestras distancias!
saludos suficientes y Wan sonríe barrios! (Voy a ser un
solitario), y mi gran placer estar emoción. Degustaremos los
días de gloria sin un hombre sin ninguna razón. Voy a ser libre
de creer en Dios, y voy a hablar con él.
313
Collages
Sí, las puertas del cielo
Sí, las puertas empapados ángeles extraña cielo
Donde se mezcla el abandono, piensa un sueño que cambia.
En el movimiento imperceptible de noches
Esta ansiedad es el aburrimiento de mal humor de sus miedos,
Y estéril terror, potente e infinito
Se levanta a las limitaciones del amanecer impregnado.
O suspiros vanos soplados por mi orgullo!
O la luz sombría de la extremaunción!
Prohibida la raíz lanza la hoja que recoge,
La ausencia de savia blanca distribuido en el tiempo.
Pero todavía me delirios lágrimas de mi sueño.
Quiero que el esfuerzo de la alquimia impetuosa
Y yo oro puro renacer de maravillas bajas.
Mi alma se consume y la razón se queda dormido!
Y rimas espacio rumor expandido
La oferta está sujeta estúpida, estruendo sordo,
El dueño de mis lugares sin piedad por mi corazón,
Pero está agradecido de cualquier debate!
314
Deje llevar por la palidez
Deje llevar por la palidez de sus manos están cansados,
O bebido en objetos sonoros oro, bailan
Luego morir, descenso de los ecos lejanos.
Poco a poco hacia la carne oscura de la vergüenza,
El suyo todavía rueda sobre la piel húmeda o seca
Acompaña una boca alimenta sus besos.
El amante en pecados longitud debilitado
Sueño debajo de sus pensamientos de dolor de novia
Dormir ... luego se levanta en los deseos cervatillo
Para carne nunca descansado y renace!
Éxtasis de amor, que fuerzas desconocidas,
Existir en el golpeo de mama, por desgracia! derrotado
Que todavía ofrece para ver la muerte
Más precioso, más delicioso que su vida.
315
Un deseo
Un deseo de cambiar la vida sacudió mi alma de repente.
"Mi corazón, mi corazón sueños que no olvido y la pereza
fallecido? ¿No quiere ahogar la pena que te persigue y te
llevará lejos, lejos, lejos? Recuperar otras tierras donde su
cuerpo trabajado de animales dañinos encontró refugio?
necesita languidez, suavidad embriagantes Hales, almizcle
fragante y sueños de los trópicos.
Sí, creo que veo un bosque de mástiles bañadas en azul pureza
Azul. Y ya puedo escuchar los lamentos de los esclavos
negros, borracho de libertad, confortado por un par de botellas
de ron!
Como todo esto es hermoso y tomando mi corazón! El oleaje
acuna dulcemente su cuerpo y persecución aburrimiento! "
Tal vez el sueño y me olvido lejos de la triste realidad de que
mi alma había comenzado.
316
Un ungido
Ungido tomó posesión de la belleza pura. Codiciaba su figura
como una historia de la sombra. El eclipse sueño. Aparece la
realidad. Como soles espléndidos entre sus muslos muy dulce!
Los rayos de amor el brillo ligero en la puerta de disfrute. Pero
me baño para su cuerpo en la humedad de la vagina!
El joven de su armado dieciocho años se convierte en príncipe
victorioso. Me caso con usted y le tomo una locura acompaña
a la máxima expresión!
Nuestras masas ardientes amor murieron desmayaron en la
cama cansado.
El pasado refrescado. el fracaso de ayer:
¿Qué soy ahora una forma de sombra, un espectro de
alucinaciones o fantasías?
317
Un día
Un día yo estaba sentado a la sombra de su sombra y fue el
roble. Me condujo con cuerdas apretadas alrededor de su
cuello. Me quedé dormido en la hierba y el brezo. Me dio las
brujas y demonios. Lloré con todo mi cuerpo. Me invitaron a
las celebraciones de la bebida, no yo y mi confusión en el
amor se precipitó.
Derroté el número, menor ágil entre los adultos. Pasé Dieron
las cuatro. Lo carnicería en las ideas de la cabeza frágiles! Tal
vez soy un tonto? Todo esto es sólo un sueño?
Fort inexperiencia, que lucha contra los muertos y Pongo los
perversos noches en la embriaguez de la mujer. El olor no se
distancia odio. O la cabeza incestuosa enfermedad divina,
mujer sin leche, sin carne infancia es a usted que me dirijo!
318
Reinas vaginas
Vaginas de las reinas, lugares de disfrute martirizados por el
poder de los hombres.
Generaciones de poetas escupir fuego. Exilio más cerca de la
mujer. Esta es una bruja rellenas recetas alquímicas inspirado a
grandes.
Licor fuera de toda razón. Los vinos fluyen sobre sábanas de
seda de colores. Más allá de las cuerdas de color rojo y toldos
elegantes, hermosas capas despertaron la fiesta del amor.
Grandes bahías abiertas absorben los rayos de oro, arroyos del
sello divino y lluvias calientes de la felicidad.
Las imágenes por el cielo del arco iris sudor de gotas orgasmo,
siluetas sombra, efectos muy curiosos.
Es la salida del sol. Los campos opuestos del castillo, los
pobres son activos y siembran para nuestros deportes favoritos.
319
Hélène
Riviera! Soy yo ... yo solo cuevas del infierno,
Y escucho las olas rompiendo rocas sólidas
Veo las galeras en las luces blancas
Renacer en las sombras de un mundo más bello.
Mis preciosas manos que alcanzan monarcas
Rogó que esperar febriles su noble venida.
Oré; pero nunca llegan los barcos,
En las costas de Troya, nunca es vista en la cocina.
Sé que muchos sueños en el ardor militar
Aparecerá simas oscuras de mi reina de la nada
Y vengar mi destino al ganador de placas.
Pero los dioses satisfecho mi sufrimiento inútil
En mi exaltada sonrisa condenar la tortura.
Hélène muere de espera, las lágrimas y las injusticias.
320
Estudio de desastres
Estudiar siniestro o viles su maestro delirante
¿No sabes, la locura, qué horas de la elevación
Esperando pacientemente suspiros de ángel con alas
En las pequeñas complejidades de su terquedad?
Sé que el hombre terco a veces sea el mío
Echar a perder todo su genio a un voto humillante
Autoconquista para terminar finalmente
Y ganar la lucha en el destino agotadora.
Pierdo mis años tocando la lira.
El poema es pobre, están completando la estupidez!
A veces lloro vergüenza, a veces sonrío,
Pero sigo escribiendo que genera pensamiento!
321
alabanza fuego
Ven más cerca
Ven más cerca de mi cruel porque usted sabe Te amo,
Y quiero su cuerpo para calmar mis besos
Más áspero y más seco que el tigre cruel!
El vice amantes cansados se tolera!
Así que en el sufrimiento de la capa de secreto,
Voy a quemar sus picaduras pechos inflamados
Para ver si la succión indiscreto los dientes
En su corazón también le hará revivir fuera!
Mis uñas son como las hojas relucientes! ...
En su carne no santa, voy a hundirlos.
Su sangre corre sobre sus lomos, tirones brillantes
Y el tigre rojo, mi sensual y salvaje!
322
323