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AVANT PROPOS<br />

==============================


- 1 -<br />

Dans les régions tropicales et singulièrement en Afrique, de nombreuses<br />

maladies sont transmises par des insectes (paludisme, filariose de Bancroft, trypanoso­<br />

miase, onchocercose etc••••). La chimiothérapie parfois inexistante ou difficilement<br />

applicable en campagne de masse fait de la lutte contre les vecteurs la principale<br />

arme contre ces maladies. Cette lutte antivectorielle peut être menée de diverses ma­<br />

nières dont principalement la lutte écologique, la lutte génétique, la lutte chimique<br />

et la lutte biologique.<br />

Avec l'avènement du DDT et ultérieurement de nombreux autres composés<br />

chimiques (organochlorés, organophosphorés, carbamates et pyréthrinoYdes) la lutte chi­<br />

mique a été pendant longtemps la méthode la plus efficace. Malheureusement ces der­<br />

nières années, l'utilisation de ces insecticides chimiques se heurte au double problème<br />

de la résistance des insectes aux produits utilisés et de la pollution des écosystèmes.<br />

Cette situation compromet dangeureusement de nombreux programrres de lutte anti­<br />

vectorielle et impose "ipso facto" la recherche de nouveaux types d'insecticides à mo­<br />

de d'action différent.<br />

C'est dans ce cadre que se situe le présent travail. Des formulations diffé­<br />

rentes de douze (12) composés d'une nouvelle famille d'insecticides, les régulateurs de<br />

croissance ou inhibiteurs du développement des insectes, ont été testées sur des popu­<br />

lations préimaginales (larves et nymphes) de deux importants vecteurs dans les condi­<br />

tion naturelles : Culex quinquefasciatus Say 1823, vecteur potentiel de la Filariose de<br />

Bancroft ou éléphantiasis et Simulium damnosum s.l. vecteur de l'onchocercose ou céci­<br />

té des rivières en Afrique de l'Ouest.<br />

Ce travail a été réalisé en Côte d'Ivoire à l'Institut Pierre RICHET de<br />

l'Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les Grandes<br />

Endémies (OCCGE).<br />

Au cours de cette étude, nous avons pu bénéficier de subventions sous forme<br />

de contrats de recherches passés entre l'OCCGE et l'Organisation Mondiale de la<br />

Santé et plus précisément le Programme Spécial de Recherche et de Formation sur les<br />

maladies tropicales (OMS/TOR) et le Programme OMS de Lutte contre l'Onchocercose<br />

en Afrique de l'Ouest.<br />

Nous avons également pu bénéficier tout au long de ce travail de l'aide<br />

morale et matérielle de nombreuses personnes, aide sans laquelle cette étude n'aurait<br />

pu aboutir. Il m'est donc particulièrement agréable de remercier ici :


- 2 -<br />

- Monsieur Le Ministre de la Santé Publique du Burkina Faso pour mon<br />

détachement à l'OCCGE.<br />

- Monsieur Le Ministre de la Santé Publique et de la Population de Côte<br />

d'Ivoire pour l'intérêt particulier qu'il accorde aux travaux de recherches de l'Institut<br />

Pierre RICHET.<br />

- Monsieur le Docteur E. AKINOCHO, Secrétaire Général de l'OCCGE qui<br />

a bien voulu m'autoriser à rédiger ce travail à l'Institut Pierre RICHET.<br />

- Monsieur le Docteur T. C. NCHINDA, Directeur du Programme Spécial<br />

de Recherche et de Formation concernant les Maladies Tropicales de l'Organisation<br />

Mondiale de la Santé (OMS/TDR), pour l'intérêt particulier qu'il accorde à nos travaux.<br />

- Monsieur le Docteur G. QUELENNEC de l'Unité "Biologie et Contrôle<br />

des Vecteurs" de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), pour sa constante sollici­<br />

tude et son étroite collaboration.<br />

- Monsieur le Professeur B. TOURE, Recteur de l'Université Nationale de<br />

Côte d'Ivoire, qui a bien voulu m'autoriser à soutenir cette Thèse à la Faculté des<br />

Sciences et Techniques.<br />

- Monsieur le Professeur J. DIOPOH, Doyen de la Faculté des Sciences<br />

et Techniques de l'Université Nationale de Côte d'Ivoire, pour les facilités adminis­<br />

tratives qu'il m'a accordées.<br />

- Monsieur le Professeur A. AOUTI, Responsable du Laboratoire de Zoolo­<br />

gie de la Faculté des Sciences et Techniques de l'Université Nationale de Côte d'Ivoire<br />

pour sa grande sollicitude, ses encouragements et qui m'a fait l'honneur de présider<br />

le Jury de cette Thèse.<br />

- Monsieur P. GUILLET, du Programme OMS de Lutte contre l'Onchocer­<br />

cose en Afrique de l'Ouest, ancien Responsable de l'Unité "Insecticides" de l'Institut<br />

Pierre RICHET, qui malgré ses nombreuses occupations a accepté d'assurer la Direc­<br />

tion scientifique de ce travail. Qu'il trouve ici l'expression de ma vive reconnaissance<br />

et de mon indéfectible attachement.<br />

- Monsieur A. OFFOUMOU, Maître de Conférence, Chef du Département<br />

de Biologie et de Physiologie Animale de la Faculté des Sciences et Techniques de<br />

l'Université Nationale de Côte d'Ivoire, qui a accepté de siéger au Jury de cette<br />

Thèse.


- 3 -<br />

- Monsieur R. CORDELLlER, Directeur de Recherches de l'ORSTOM,<br />

Coordonnateur des Etudes du Centre Universitaire de Formation en Entomologie Médi­<br />

cale et Vétérinaire (CEMV) pour l'intérêt particulier qu'il a accordé à ce travail, ses<br />

conseils précieux, ses encouragements et qui a accepté de siéger au Jury de cette<br />

Thèse.<br />

- Monsieur J.P. EOUZAN, Directeur de Recherches de l'ORSTOM, Directeur<br />

de l'Institut Pierre RICHET pour ses conseils, ses encouragements, sa constante sollici­<br />

tude et les facilités matérielles qu'il m'a accordées pour la réalisation de ce document.<br />

Qu'il trouve ici l'expression de ma vive reconnaissance et ma profonde gratitude.<br />

- Monsieur M. DAGNOGO, Maître-Assistant, Directeur du Centre Universi­<br />

taire de Formation en Entomologie Médicale et Vétérinaire (CEMV) de Bouaké, pour les<br />

facilités administratives et matérielles qu'il m'a accordées.<br />

- Monsieur G. CHAUVET, Directeur de Recherches, Responsable de l'Unité<br />

de Recherches ORSTOM sur les insecticides, qui a bien voulu s'intéresser aux résultats<br />

de nos travaux et accepté de siéger au Jury de cette Thèse.<br />

- Monsieur B. PHILIPPON, Chef de l'Unité de Contrôle des Vecteurs du<br />

Programme OMS de Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest pour sa cons­<br />

tante sollicitude.<br />

- Monsieur J. BRENGUES, Directeur de Recherches de l'ORSTOM, Chef<br />

du Département Santé de l'ORSTOM, Directeur-Fondateur du Centre Universitaire de<br />

Formation en Entomologie Médicale et Vétérinaire de Bouaké, pour ses conseils, ses<br />

encouragements et l'intérêt particulier qu'il accorde à nos travàux depuis notre sortie<br />

du CEMV.<br />

- Monsieur D. QUILLEVERE, Directeur de Recherches de l'OR5TOM, an­<br />

cien Directeur de l'Institut Pierre RICHET qui, au début de ma carrière, m'a prodigué<br />

des conseils utiles et des encouragements.<br />

- Monsieur J.M. HOUGARD, avec qui j'ai eu le plaisir à travailler pendant<br />

deux ans à l'Institut Pierre RICHET.<br />

- Monsieur J. DUVAL, Ingénieur d'Etudes de l'ORSTOM qui, par son ingé­<br />

niosité, son expérience et ses qualités humaines m'a permis de réaliser toutes mes<br />

expérimentations dans de bonnes conditions matérielles. Je lui en suis très reconnais­<br />

sant.


- 4 -<br />

- Monsieur D. KURTAK, Responsable de l'Unité de Recherches sur les<br />

insecticides du Programme OMS de Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest<br />

qui m'a fait bénéficier de son expérience d'homrre du terrain par ses conseils précieux.<br />

qu'il trouve ici l'expression de ma vive reconnaissance.<br />

- Messieurs S. TRAORE, S. DIARRASSOUBA, P.B. DIALLO, A.H. MEDA,<br />

C. LAVEISSIERE, J.J. LEMASSON et P. GREBAUT, Chercheurs et Techniciens à l'Ins­<br />

titut Pierre RICHET pour leurs encouragements constants.<br />

- Mon Collègue et Ami J. DOSSOU-YOVO qui a contribué en grande par­<br />

tie à la réalisation de ce travail.<br />

- Messieurs V. SANOU, K.B. KOUASSI, B. BAMBA, B. SANOU, S. OUE­<br />

DRAOGO, O. TRAORE, A. CISSE, S. DIALLO, et I. K. PASCAL, Auxiliaires, manoeu­<br />

vres et chauffeurs, de l'équipe "Insecticides" de l'Institut Pierre RICHET, sans lesquels<br />

cette étude n'aurait pu être menée.<br />

- Monsieur N. DEMBELE, Secrétaire à l'Institut Pierre RICHET qui, avec<br />

amabilité et dextérité a assuré la dactylographie de cette Thèse. Qu'il veuille trouver<br />

ici l'expression de ma grande sympathie.<br />

- Monsieur J. DAUDENS, Chef des Services Administratifs et Financiers,<br />

Madame FERLAT, Secrétaire de Direction et tout le personnel de l'Institut Pierre<br />

RICHET pour leur constante sollicitude.<br />

- Madame A. NYOMBA, ancienne stagiaire du CEMV qui a contribué effi­<br />

cacement à la réalisation de nombreuses expérimentations. Je lui exprime ma vive<br />

reconnaissance et ma grande sympathie.<br />

A mes Amis, K.E. N'GORAN, Y. YAPI, T.L. KANGOYE, V. SERY et K.<br />

TOURE, pour leur soutien moral et leurs encouragements constants.<br />

faveur.<br />

A mes parents, pour les efforts qu'ils n'ont cessé de déployer en ma<br />

Je voudrais enfin, dédier cette Thèse à la mémoire de Feu le Professeur<br />

Tiémoko DIOMANDE, ex-Directeur du CEMV, qui restera pour moi un exemple de mo­<br />

destie et de discrétion mais également de rigueur et d'efficacité au travail.


LES COMPOSES REGULATEURS DE CROISSANCE DES INSECTES :<br />

LES PERSPECTIVES DE LEUR UTILISATION DANS LA LUTTE CONTRE CUf.EX<br />

QU7NQUE1lr.SCltATUS VECTEUR POTENTIEL DE LA FILARIOSE DE BANCROFT<br />

EN ZONES URBAINES ET CONTRE SlMUf.1UM DIr.MNOSUM s. 1. VECTEUR DE<br />

L'ONCHOCERCOSE HUMAINE EN AFRIQUE DE L'OUEST.


SOMMAIRE<br />

=================


Pages<br />

AVANT-PROPOS : 1<br />

INTRODUCTION GENERALE 5<br />

CHAPITRE 1 : GENERALITES : 8<br />

1.1. Eléments d'endocrinologie des insectes : Rôle des hormones dans les<br />

processus de mue et de métamorphose : 8<br />

1.1.1. La mue et la métamorphose chez les insectes 8<br />

1.1.1.1. Définitions : 9<br />

1.1.1.2. RÔle des hormones dans les processus de mue et de<br />

métamorphose chez les insectes : 9<br />

1.1.2. La sexualité et la reproduction chez les insectes 11<br />

1.1.3. Les diapauses : 11<br />

1.2. Généralités sur les régulateurs de croissance des insectes: 13<br />

1.2.1. Nature et structures chimiques des hormones de croissance des<br />

insectes : 13<br />

1.2.2. Analogues naturels ou de synthèse des hormones de croissance<br />

des insectes : 15<br />

1.2.2.1. Les analogues de l'hormone juvénile : 15<br />

1.2.2.2. Les inhibiteurs de mues larvaires ou inhibiteurs de synthèse<br />

de la chitine : 17<br />

1.2.3. Les principaux groupes de composés régulateurs de croissance des<br />

insectes et leurs modes d'action : 21<br />

1.2.3.1. Le groupe des mimétiques de l'hormone juvénile ou des<br />

terpinoldes : 21<br />

1.2.3.2. Le groupe des benzoyl-phenyl-urée substitués ou des<br />

inhibiteurs de mue : 22<br />

1.2.3.3. Le groupe des composés triaziniques : 22<br />

CHAPITRE II : EVALUATION DE L'ACTIVITE BIOLOGIQUE DE CINQ<br />

REGULATEURS DE CROISSANCE SUR DES POPULATIONS<br />

PREIMAGINALES DE CUf.EX QU7NQUE1A.SCM.TUS SAY 1823<br />

EN MILIEU NATUREL 28<br />

2.1. Introduction : 28<br />

2.2. Rappels bibliographiques : biologie et écologie des populations préima-<br />

ginales et imaginaJes de Cu1e.}( quinquefasciatus Say 1823 : 30


2.2.1. Les populations préimaginales et les facteurs écologiques de<br />

Pages<br />

leur développement : 31<br />

2.2.1.1. La nature et la structure des gîtes : 32<br />

2.2.1.2. Le degré de pollution, la quaI ité et la quantité de<br />

nourriture disponible dans les gîtes: 32<br />

2.2.1.3. La température : 32<br />

2.2.1.4. L'importance des précipitations: 32<br />

2.2.1.5. La cohabitation de Culex quinquefasciatus et de Culex<br />

cineteus : 33<br />

2.2.2. Les populations imaginales et les différents facteurs condition-<br />

nant leur dynamique : 33<br />

2.2.3. Les variations saisonnières des densités imaginales de Culex<br />

quinquefasciatus 34<br />

2.2.4. Les lieux de repos des adultes, leurs tendances endo-exophages<br />

et leur cycle d'agressivité: 35<br />

2.2.4.1. Les lieux de repos des adultes : 35<br />

2.2.4.2. Les tendances endo-exophages et le cycle d'agressivité 35<br />

2.3. La distribution géographique de Culex quinquefasciatus Say 1823 37<br />

2.4. L'importance médicale de Culex quinquefasciatus : Rôle vecteur dans<br />

la transmission de Wuchet.et.ia banct.ofti en Afrique et à Madagascar: 39<br />

2.5. Présentation de la zone d'étude : 40<br />

2.5.1. Si tuations géographique et climatologique 40<br />

2.5.2. Le niveau d'urbanisation de la viJJe de Bouaké et ses relations<br />

avec l'implantation de Culex quinquefasciatus : 41<br />

2.5.3. Dynamique des populations préimaginaJes et imaginales de Culex<br />

quinquefasciatus dans la ville de Bouaké : 43<br />

2.6. Matériel et Méthodes d'étude :<br />

2.6.1. Matériel<br />

2.6.1.1. Matériel bioJogique :<br />

2.6.1.2. Composés régulateurs de croissance testés<br />

2.6.2. Méthodologie :<br />

2.6.2.1. Choix des puisards traités :<br />

2.6.2.2. Traitements des puisards sélectionnés<br />

2.6.2.3. Evaluation de l'efficacité de produits testés<br />

44<br />

44<br />

44<br />

45<br />

46<br />

46<br />

46<br />

46


2.7. Résultats de l'évaluation de l'efficacité et de la rémanence des<br />

formulations des cinq composés régulateurs de croissances dans les<br />

Pages<br />

gîtes à Culex quinquetasciatus : 47<br />

2.7.1. Modes dl action des composés testés : 47<br />

2.7.2. Efficacité et rémanence des composés et formulations testés 48<br />

2.7.2.1. Les juvéno"fdes : OMS 3007, Otv'S 3010, OMS 3019,<br />

OMS 1697 : 48<br />

2.7.2.2. L'ecdyso"fde : OMS 3009 52<br />

2.8. Discussion - Conclusion : . 54<br />

CHAPITRE III : EVALUATION A ECHELLE REDUITE DE L'ACTIVITE BIO­<br />

BIOLOGIQUE DE DOUZE COMPOSES REGULATEURS<br />

DE CROISSANCE SUR DES LARVES DU COMPLEXE<br />

S1MUr.n1M lM.MNOSUM : 56<br />

3.1. Introduction : 57<br />

3.2. Rappels bibliographiques 60<br />

3.2.1. Position systématique du complexe S.damnosum : 60<br />

3.2.2. Distribution géographique du complexe S.damnosum 61<br />

3.2.3. Biologie et écologie du complexe S.damnosum : 61<br />

3.2.3.1. Cycle biologique : 62<br />

3.2.3.2. Bio-écologie des populations préimaginales 62<br />

3.2.3.3. Bioécologie des adultes: 64<br />

3.2.4.Importance médicale et vétérinaire des simulies Rôle vecteur<br />

du complexe S.damnosum : 65<br />

3.3. Présentation des stations d'étude 67<br />

3.3.1. La station dl Akakro (Dabou) : 67<br />

3.3.2. La station de N'Golodougou (Touba) 68<br />

3.3.3. La station de Monneko"f (Alépé) 68<br />

3.4. Matériel et Méthodes d'étude : 69<br />

3.4.1. l'\.Jature des composés et formulations testés : 69<br />

3.4.1.1. Ecdyso"fdes ou inhibiteurs de synthèse de la chitine 69<br />

3.4.1.2. Juvéno"fdes ou analogues de l'hormone juvénile: 71<br />

3.4.1.3. Autres composés testés comrT'e régulateurs de croissance n.


Pages<br />

3.4.2. Matériel biologique 73<br />

3.4.3. Méthodes d'étude : 73<br />

3.4.3.1. Description de la méthodologie des tests : 74<br />

3.4.3.1.1. La colonisation des supports artificiels par des larves: 74<br />

3.4.3.1.2. L'exposition des larves à l'insecticide: 76<br />

3.4.3.1.3. La mise en observation des larves après exposition à<br />

l'insecticide 77<br />

3.4.3.1.4. L'évaluation de l'efficacité des produits testés<br />

vis-à-vis des larves de simulies et l'exploitation des<br />

résultats : 80<br />

3.4.3.2. Etude des paramètres pouvant conditionner l'efficacité des<br />

composés régulateurs de croissance vis-à-vis des larves de<br />

simulies : 81<br />

3.5. Résultats des essais : 82<br />

3.5.1. Les ecdysoYdes : 82<br />

3.5.2. Les juvénoYdes : 92<br />

3.5.3. Autres composés testés 97<br />

3.6. Discussion - Conclusion : 111<br />

CONCLUSION GENERALE: 114<br />

ANNEXES : 116<br />

RESUME: 135<br />

BIBLIOGRAPHIE 138


INTRODUCTION GENERALE<br />

---------------------------


- 5 -<br />

L'avènement du DDT (1939) et des insecticides organiques de synthèse a<br />

été une révolution dans la lutte contre les insectes nuisibles pour l'homme en agri­<br />

culture et en santé publique. La lutte antivectorielle par des méthodes physiques ou<br />

mécaniques céda très rapidement le pas à la lutte chimique et l'homme crut un temps<br />

disposer de moyens très efficaces qui permettraient l'éradication de certains arthro­<br />

podes vecteurs de maladies ou de nuisances. Cet espoir fut malheureusement très<br />

rapidement anéanti avec la résurgence d'un phénomène anciennement connu mais un<br />

peu tombé dans l'oubli : la résistance des insectes aux substances toxiques.<br />

Alors que de 1908 à 1945 on n'avait signalé que 13 cas d'insectes ayant<br />

acquis une résistance aux divers insecticides utilisés jusqu'alors, en 1963 on en citait<br />

137 et ce nombre n'a depuis cessé de croître (PESSON, 1968).<br />

De nos jours, le phénomène est devenu si aigu qu'une des préoccupations<br />

majeures des Entomologistes est la recherche de nouveaux moyens de lutte et de<br />

nouveaux types d'insecticides. Parmi ces nouveaux moyens de lutte envisageables figu­<br />

rent en bonne place la lutte écologique, la lutte génétique, la lutte biologique, l'utili­<br />

sation d'attractifs sexuels (phéromones) et de mimétiques d'hormones de croissance<br />

des insectes.<br />

Nous nous limiterons ici à une définition très succincte de chacun de ces<br />

différentes moyens de lutte envisageables contre les insectes.<br />

La lutte écologique s'inspire des méthodes anciennement utilisées<br />

contre les insectes. EHe est basée sur l'aménagement de l'environnement visant à<br />

réduire les gîtes larvaires. Bien associée à une éducation san.itaire, elle pourrait être<br />

efficace, mais dans certains cas elle nécessite la mise en oeuvre de grands moyens<br />

(JOURDHEUIL, 1979).<br />

La lutte génétique constitue une forme sélective d'intervention particu­<br />

lièrement originale. Elle consiste à provoquer l'extinction d'une population naturelle<br />

d'insectes en y introduisant des individus de la même espèce, soit préalablement<br />

stérilisés par des rayons X ou des chimiostérilisants, soit porteurs d'anomalies généti­<br />

ques, qui en s'accouplant avec des individus sauvages donnent naissance à une descen­<br />

dance non viable, (JOURDHEUIL, Loc. ciL). La faisabilité de cette méthode a été<br />

étudiée sur divers insectes mais les essais n'ont jamais dépassé le stade expérimen­<br />

tal et n'ont souvent eu qu'un succès partiel ou temporaire.


- 6 -<br />

Quant à la lutte biologique, elle est définie comme étant l'utilisation<br />

d'organismes vivants ou leurs produits pour lutter contre les insectes nuisibles. En<br />

effet, les arthropodes comme tous les êtres vivants sont victimes de nombreux enne­<br />

mis naturels souvent très spécifiques appartenant à divers embranchements du règne<br />

animal ou végétal. Parmi les agents les plus actifs, on distingue d'une part des micro­<br />

organismes (virus, bactéries, champignons, protozoaires) et d'autre part des métazoai­<br />

res, tels que des vertébrés (oiseaux, batraciens, reptiles, poissons), des nématodes entomopa­<br />

rasites, et surtout de nombreux insectes à régime strictement entomophage (prédateurs).<br />

Plusieurs micro-organismes ont été identifiés comme agents potentiels<br />

de lutte dont certains sont pathogènes pour les larves de moustiques, de simulies et<br />

de phlébotomes. Deux bactéries, Bacillus thuûngiensis sérotype H-14 et BacUlus sphae­<br />

ûcus se sont particulièrement illustrées ces dernières années par leur usage' dans des<br />

programmes de lutte antivectorielle. Diverses souches ont été identifiées et le génie<br />

génétique a permis de nos jours l'obtention de mutants asporogènes dotés d'un poten­<br />

tiel toxinogène plus élevé.<br />

On connaît des substances naturelles ou synthétiques qui agissent soit sur<br />

le comportement, soit sur la croissance, soit sur la reproduction des insectes. Il ne<br />

s'agit pas de substances toxiques proprement dites comme les insecticides classiques<br />

mais de composés chimiques qui interviennent dans le déterminisme des activités<br />

comportementales ou physiologiques de l'insecte.<br />

Ces substances ou leurs analogues de synthèse constituent une arme chimi­<br />

que mais à portée biologique: on distingue d'une part les phéromones et d'autre part<br />

les hormones de croissance des insectes.<br />

En effet, un aspect de la biologie de l'insecte qui a retenu l'attention de<br />

nombreux chercheurs est celui de son comportement sexuel. On sait que les femelles<br />

de certaines espèces d'insectes, les lépidoptères en particulier, attirent les mâles à<br />

une distance pouvant atteindre parfois plusieurs kilomètres. BUTENANDT, en 1960,<br />

est parvenu à extraire de la femelle du ver à soie une substance qu'il nomma "Bom­<br />

by-Kol". Une étude de la nature et la composition chimique de cette substance a<br />

permis la synthèse d'un analogue.<br />

A la même époque, JACOBSON BEROZA et JONES isolèrent une substance<br />

identique de Bombyx dispatate, ravageur forestier de première importance, substance<br />

qui ils nommèrent "Giplure". Des chercheurs Australiens ont utilisé avec succès cet<br />

attractif sexuel associé à un insecticide pour lutter contre Cacus ttyoni, une mouche<br />

de fruits. Ils obtinrent une importante réduction de la sex-ratio par élimination sélec­<br />

tive des mâles, avec pour conséquence une moindre fertilité des femelles.


- 7 -<br />

Outre les attractifs sexuels, on a démontré l'importance de divers compo­<br />

sés chimiques excrétés par le corps des insectes. Ces substances absorbées par d'au­<br />

tres individus de la même espèce, règulent certains aspects de leur physiologie ou de<br />

leur comportement. Leur rôle est en effet comparable à celui des hormones dans la<br />

régulation fonctionnelle des di vers organes du corps. Ces substances jouent le rôle de<br />

message chimique émis par certains individus (mâles ou femelles) et déclenchent<br />

des comportements instinctifs particuliers chez les partenaires qui perçoivent ces mes­<br />

sages par olfaction ou par gustation. Ainsi par exemple, la reine d'abeille sécrête<br />

une substance di te substance de la reine qui, absorbée par les ouvrières, maintient<br />

leurs ovaires en état d'inhibition. Cette substance a été isolée, analysée et même<br />

synthétisée (acide céto 9 - décène 2 transoYque ou acide F. 55). On a testé ses effets<br />

et ceux de nombreuses substances analogues sur des moustiques (o1edes aegypti), il<br />

s'est révélé que ces produits sont toxiques pour le stade nymphal mais sans action sur<br />

les stades larvaires.<br />

On connaît par ailleurs chez les arthropodes d'une manière générale les<br />

hormones qui agissent en modifiant les mécanismes endocriniens régulant la croissan­<br />

ce, la ponte, la mue et la métamorphose. Ces hormones ont fait l'objet d'études très<br />

sérieuses dont les résultats très intéressants ont permis d'envisager leur utilisation en<br />

agriculture dans la lutte contre les insectes ravageurs de plantes. Les succès enregis­<br />

trés en agriculture ont considérablement stimulé les recherches sur l'utilisation des<br />

hormones de croissance pour la lutte contre les insectes vecteurs de maladie et de<br />

nuisance. Les chimistes et les biochimistes ont proposé aux entomologistes une large<br />

gamme de composés susceptibles d'inhiber la croissance ou la reproduction des insec­<br />

tes et dont l'utilisation pourrait représenter une solution au problème de la résistance.<br />

Cette étude a porté sur l'évaluation de l'activité biologique de douze (12)<br />

composés de cette nouvelle famille d'insecticide sur des populations préimaginales de<br />

CuLex quinquefasciatus vecteur potentiel de la filariose de Bancroft, et des popula­<br />

tions préimaginales de simulies vectrices de l'Onchocercose humaine en Afrique de<br />

l'Ouest. Après quelques rappels sur l'endocrinologie des insectes, sur les principaux<br />

types de régulateurs de croissance et leur mode d'action, et enfin sur la bioécologie<br />

tant de CuLex quinquefasciatus en milieu urbain que des simulies du complexe SimuLium<br />

damnosum, nous exposerons les résultats des essais réalisés sur le terrain avec ces<br />

12 composés régulateurs de croissance.


CHAPITRE 1 GENERALITES.


Cerveau d'un insecte (vue latérale gauche) Un Précis de Zoologie).


- 8 -<br />

1.1. Eléments d'endocrinologie des insectes Rôle des hormones dans les processus<br />

de mue et de métamorphose.<br />

Chez les arthropodes et singulièrement chez les insectes, la croissance, la<br />

mue, la métamorphose, la sexualité, la reproduction et les diapauses sont contrôlées<br />

à divers degrés par un complexe endocrinien analogue du système hypothalomo-hypo­<br />

physaire des vertébrés. Ce complexe endocrinien comprend plusieurs glandes sécrétant<br />

des hormones spécifiques :<br />

- les cellules neurosécrétrices de la pa'ts inLe'tcéLé6'talis, situées<br />

dans la partie dorsale du protocérébron entre les corps pédonculés;<br />

- les glandes prothoraciques ou glandes ventrales localisées comme leur<br />

nom l'indique dans le prothorax ou dans la région ventrale;<br />

cerveau;<br />

- les co'tpo'ta allaLa ou corps allates, glandes situées juste derrière le<br />

- les cO'tpo'ta ca'tdiaca ou corps cardiaques sont deux corpuscules pairs<br />

fusionnés ou associés aux cO'tpo'ta allaLa.<br />

Nous allons succinctement définir les phénomènes de mue, de métamorpho­<br />

se et de diapause dans le processus général de la croissance des insectes tout en si­<br />

tuant l'intervention des glandes endocrines sus-citées dans le déroulement de leurs<br />

"mécanismes respectifs et de ceux de la sexualité et de la reproduction.<br />

1.1.1. La mue et la métamorphose chez les insectes.<br />

1.1.1.1. Définitions:<br />

La vie post-embryonnaire chez les insectes peut être divisée en deux gran­<br />

des périodes : une période de croissance larvaire et une période de di fférenciation<br />

imaginale.<br />

- Période de croissance larvaire : Les arthropodes d'une manière générale<br />

se caractérisent par un exosquelette rigide appelé cuticule. Pour croître l'individu doit<br />

abandonner périodiquement cette enveloppe devenue trop étroite. Ce processus com­<br />

mun à tous les arthropodes est appelé phénomène de mue.<br />

La croissance en longueur se fait par stades successifs et d'une manière<br />

discontinue; le nombre de stades pour chaque espèce étant fixe et chacun d'entre<br />

eux séparé par une mue.


- 9 -<br />

L'insecte, entre deux mues, augmente de poids jusqu'au moment où il<br />

cesse de se nourrir avant la mue suivante, période pendant laquelle son poids dimi­<br />

nue. Le processus de mue est consécutif à une dissolution de la partie profonde de<br />

l'endocuticule sous l'effet de diastases (chitinase et protéase) contenues dans un liqui­<br />

de exuvial sécrété par des glandes dermiques ou par l'ensemble des cellules hypoder­<br />

miques.<br />

La plus grande partie du tégument dissout est ensuite réutilisée pour l'édi­<br />

fication de la nouvelle cuticule. La jeune endocuticule au cours de sa formation est<br />

protégée des diastases par la présence d'une nouvelle épicuticule sécrétée précocé­<br />

ment. Le nouveau tégument souple, mou et très plissé au moment de la mue durcit<br />

rapidement et se pigmente au contact de l'air. Le rejet de la vieille cuticule se fait<br />

par rupture de lignes de moindre résistance prédéterminées (in Précis de Zoologie).<br />

Le déclenchement de ce mécanisme de la mue est sous la dépendance des<br />

facteurs hormonaux de glandes endocrines, comme nous le verrons plus loin.<br />

- Période de différenciation imaginale : métamorphose: Les métamorpho­<br />

ses chez les arthropodes et chez les insectes en particulier, se caractérisent par des<br />

changements morphologiques de l'individu, notamment les passages du stade larvaire<br />

au stade nymphal puis à l'imago. Elles se traduisent par l'édification d'organes nou­<br />

veaux, la destruction d'organes larvaires différenciés et des remaniements d'organes<br />

larvaires qui persisteront chez l'imago. Le déterminisme de la métamorphose comme<br />

celui de la mue est dominé par des actions hormonales.<br />

1.1.1.2. Le rôle des hormones dans les processus de mue et de métamorpho­<br />

ses chez les insectes.<br />

De nombreux chercheurs ont mis en évidence l'intervention de deux types<br />

d'hormones dans le processus du développement post embryonnaire des insectes. Ainsi<br />

la mue serait sous la dépendance d'une hormone sécrétée par les glandes prothoraci­<br />

ques, elles mêmes activées par une neurosécrétion qui dépend de stimuli sensoriels<br />

ou de facteurs humoraux.<br />

La nature et la qualité de la mue (larvaire, nymphale ou imaginale) sont<br />

déterminées par le taux d'une autre hormone produite par les corpora allata qui par<br />

sa présence inhibe la manifestation des caractères adultes: cette hormone est appe­<br />

lée hormone juvénile.


- 10 -<br />

KOPPEE en 1922, fut le premier à avoir mis en évidence l'existence d'un<br />

phénomène hormonal dans le processus de mue des insectes. Les travaux de WIGGLES­<br />

WOR TH en 1934 et de FRANKEL en 1935 sur Callipho'la e'lyth'lOcephaLa Meigen, et<br />

'Rhodnius p'lOli:x.us Stal, vinrent étayer l'hypothèse de KOPPEE Un HERVE, 1972).<br />

WIGGLESWORTH (1940) attribua également au phénomène de la métamor­<br />

phose l'intervention d'un second facteur hormonal. Il parvint à situer la source de<br />

cette hormone au niveau des CO'lpO'la aLLata(in HERVE Loc. dt.).<br />

BOUI\IHIOL en 1947 confirma les résultats de WIGGLESWORTH sur le ver à<br />

soie Bomby:x. moti L•• L'ablation des CO'lpO'la aLLata chez cet insecte provoqua une<br />

métamorphose anticipée (in HERVE Loc. ciL).<br />

ROLLER, BJERKE, BOWERS et bien d'autres auteurs confirmèrent ces résul­<br />

tats. En 1940, le même WIGGLESWORTH établit sur des larves de 'Rhodnius p'lOli:x.us<br />

le rôle des pa'lS inte'lcétéb'lalis dans le processus de mue chez les insectes. Il réussit<br />

à induire la mue chez des larves décapitées 24 heures après la prise de nourriture en<br />

leur implantant dans l'abdomen la partie dorsale du protocérébron enlevée à d'autres<br />

larves durant la période critique. La greffe d'autres parties du cerveau n'induit pas<br />

de mue. L'intervention d'un troisième type de glandes, les glandes prothoraciques a<br />

été établie par HACHLOW (1931) et FUKUDA (1940) (in HERVE, Loc. ciL).<br />

WILLIAMS en 1950 sur un ver à soie (JiyaLopho'la ceaopia L.) par des<br />

ligatures, démontra le fonctionnement de l'ensemble cerveau glandes prothoraciques.<br />

Les cellules neurosécrétrices des pa'lS inte'lcétéb'lalis, par un stimulant hormonal dé­<br />

clencheraient au niveau des glandes prothoraciques la sécrétion d'hormones de mue,<br />

appelées ecdysones (in HERVE Loc. ciL).<br />

Ainsi l'hormone juvénile des CO'l.pO'la aLLata et les ecdysones des glandes<br />

prothoraciques interviennent à la fois dans les processus de la mue et de la métamor­<br />

phose. Leur rôle est de maintenir les caractères larvaires lors des mues successives<br />

que doit subir l'insecte. Elles interviennent à des taux rigoureusement ajustés aux<br />

phases cruciales du développement. L'absence de l'hormone juvénile permet le déclen­<br />

chement du processus de maturation de l'individu.<br />

En résumé: le déterminisme de la mue et de la métamorphose est dominé<br />

par des actions hormonales. Le développement post embryonnaire des insectes est en<br />

fait comrrandé par deux systèmes d'hormones. Chaque mue et par conséquent chaque<br />

période de croissance se plaçant entre 2 mues, serait préparée par l'activité des cel­<br />

lules neurosécrétrices des centres cérébroYdes (pa'ls inte'lcétab'lalis) productrices de


- 13 -<br />

ou élevation de température, déshydratation, nourriture non appropriée. Toutes les<br />

diapauses n'ont pas le même mécanisme, certaines semblent de nature héréditaire<br />

et faire partie du cycle ontogénique de l'insecte. Ces diapauses héréditaires sont<br />

alors subordonnées à l'arrêt de la sécrétion des cellules neurosécrétrices de la pa'lS<br />

inte'lcé'léb'lalis des glandes prothoraciques et des CO'lpO'la ailata.<br />

WIGGLESWORTH en 1953 et 1957, WILLIAMS en 1956 et 1960, puis<br />

TELFER et WILLIAMS en 1960, démontrèrent que dans l'état de diapause} caracté­<br />

risé par une présence de très peu de mitochondries dans les cellules épidermiques,<br />

l'apport de l'hormone juvénile par implantation des CO'lpO'la ailata provoque la forma­<br />

tion d'acides nucléiques et un accroissement du nombre de mitochondries, rétablissant<br />

ainsi la synthèse des protéines et la croissance (in HERVE, loc. cit.).<br />

1.2. Généralités sur les régulateurs de croissance des insectes.<br />

1.2.1. Nature et structures chimiques des hormones de croissance des insectes.<br />

Plusieurs équipes de recherches stimulés par les intéressantes propriétés<br />

des hormones de croissance des insectes (ecdysone et hormone juvénile) entreprirent<br />

dès 1950 de les isoler et de caractériser leurs nature et structures chimiques. Des<br />

substances naturelles ou de synthèse présentant des propriétés analogues à celles des<br />

hormones naturelles furent découvertes.<br />

WILLIAMS en 1956, obtint à partir de l'abdomen d'un imago mâle de<br />

J'latysamia cec'lOpia L. les premiers extraits de l'hormone juvénile ou néoténine.<br />

SCHNEIDERMAN en 1961, puis ROLLER et BJERKE en 1965, réalisèrent<br />

l'extraction et la purification de cette hormone chez le même J'latysamia (in<br />

HERVE, loc. ciL).<br />

En 1967, ROLLER et un groupe scientifique de l'Université de Wisconsin<br />

(USA) ont identifié sa structure chimique.<br />

L'hormone juvénile est constituée de molécules carbonées renfermant des<br />

doubles liaisons avec un cycle orixane, de poids moléculaire égale à 294.


Poids Moléculaire = 464<br />

Formule Brute =<br />

OH<br />

- 15 -<br />

STRUCTURE CHIMIQUE DE L'ECDY­<br />

SOI\IE DE Bombyx moû<br />

(HOPPE et HUBER 1965, in HERVE,<br />

Loc. ciL).<br />

1.2.2. Analogues naturels ou de synthèse des hormones de croissance des<br />

insectes.<br />

Lorsque la nature et les structures de l'hormone juvénile ou néoténine et<br />

de l'hormone de mue ou ecdysone furent établies, plusieurs chercheurs s'intéressèrent<br />

au problème de leur synthèse en raison des propriétés particulières de ces deux subs­<br />

tances et la possibilité de leur utilisation dans la lutte contre les insectes nuisibles<br />

en agriculture et en santé publique.<br />

1.2.2.1. Les analogues de l'hormone juvénile.<br />

Dès 1956, WILLIAMS a testé avec succès l'hormone juvénile extraite d'un<br />

mâle de 'JLatysamia cec'l.opia sur différents ordres d'insectes : 'Jieûs b'l.assicae L.<br />

(Lépidoptères), Tenebûo molito'l. L. (Coléoptères) 'Rhodnius p'l.Olixus Stal (Hétéroptères),<br />

'JeûpLaneta ameûcana L. (Dictyoptères). Il a démontré que l'hormone juvénile est<br />

capable de traverser la cuticule des insectes immatures et qu'appliquée à des doses<br />

efficaces, elle empêche de manière irréversible la métamorphose. Cette propriété de<br />

pénétration permit d'envisager une utilisation simple des composés de ce type dans<br />

la lutte contre les insectes nuisibles.<br />

En 1961, SCHMIALEK isola une substance appelée farnesol des fèces du<br />

coléoptère Tenebûo molito'l. L., et WIGGLESWORTH en 1964 trouva ses propriétés<br />

comparables à celles de l'hormone juvénile sur 7?.hodnius p'l.oLixus (in HERVE, Loc.cit.).<br />

larves de moustiques.<br />

En 1964 LEWALLEN démontra l'action juvénilisante du farnesol sur des


- 16 -<br />

De nombreux chercheurs constatèrent par la suite que l'aldéhyde du farne­<br />

sol, le farnésal et divers esters de cet alcool sesqui terpenorde présentaient la même<br />

activité.<br />

En 1966, LAW, CHING YUAN et WILLIAMS réussirent à synthétiser par<br />

traitement à l'acide chlorydrique d'une solution d'acide farnésoYque dans l'ethanol une<br />

substance qui est 1000 fois plus active que l'extrait naturel obtenu de l'abdomen du<br />

papillon mâle de J'Latysamia cectopia (in HERVE, Loc. ciL).<br />

SLAMA et WILLIAMS en 1966, constatèrent que certains papiers fabriqués<br />

à partir du Sapin baumier (o1bies baLsamea) induisaient un effet similaire à celui de<br />

l'hormone juvénile sur des larves de J'yuhocotis aptews; ils parlèrent de "Paper<br />

factor".<br />

Mais dans la même période BOWERS isola de la pulpe de o1bies baLsamea<br />

la substance active qu'il nomma "juvabione". Il montra par la suite qu'il s'agit de<br />

l'ester méthylique de l'acide todomatuique, acide déjà isolé de la pulpe de o1bies<br />

sachalinensis. C'est un sesquiterpène monocyclique. Toutefois la juvabione bien que<br />

présentant une analogie structurale avec l'hormone juvénile, est spécifique des Pyrrho­<br />

corides.<br />

STRUCTURE DE LA JUVABIONE. R = CH 3<br />

ou H.<br />

COOR<br />

CAREY et aL. (1968) puis JONHSOI\l et aL. (1968) réussirent à synthétiser<br />

par des techniques différentes une molécule absolument identique à celle de l'hormo­<br />

ne juvénile de J'Latysamia cectopia (in HERVE, Loc. cit.).<br />

Des dérivés terpénoYdes amides ont été testés avec succès sur la blatte<br />

germanique (BLatella getmanica L.) (CRUICKSHANK et PALMERE, 1971; CRUICK­<br />

SHANK, 1971) et sur des larves de CuLex pipiens et d'o1edes aegypti (CRUICKSHANK,<br />

Loc. ciL)<br />

amide.<br />

- 10, 11 - epoxy - 3, 7, 11 trimethyl 2 - 6 - dodecadieonic acide.<br />

- 7, 11 - dichloro - N - methyl - 3, 7, 11 - trimethyl - 2 - dodecadien


- 17 -<br />

Une application topique de ces deux dérivés de l'acide terpénique a provo­<br />

qué chez des larves de Musca domestica une inhibition de l'éclosion des pupes à la<br />

dose de 0,01 g/asticot. Le mélange des deux composés est encore plus actif,<br />

(CRUICKSHANK, Loc. dt.).<br />

Un composé dénommé MON - 0585 (2, 6 di-t-butyl - 4 - dimethylbenzyl<br />

phenol) a été testé sur 14 espèces de moustiques dont certaines étaient résistantes<br />

aux organophosphorés. A la dose de 0,1 ppm 92% des larves testées sont mortes au<br />

quatrième stade larvaire au moment de l'apolyse.<br />

L'activité de ce composé se caractérise donc par un effet léthal lors du<br />

passage du stade larvaire au stade nymphal ou peu de temps après. Le MON - 0585<br />

ne provoque aucune mortalité larvaire et a donc uniquement une action juvénilisante,<br />

(SACHER, 1971).<br />

Deux autres composés, (Je méthy1 - trans, trans - c is 10 - 11 epoxy - 7<br />

ethyl 3, 11 - dieméthyl - 2, 6 - tridecadienoate et le C 17 méthyl - ester) ont été<br />

testés sur des asticots de Sa'lcopnaga buLLata. L'injection de ces deux composés dans<br />

les asticots a arrêté la métamorphose et empêché la formation de pupes, ou leur<br />

développement. Une application topique sur l'abdomen d'une jeune pupe a provoqué la<br />

formation d'une seconde cuticule pupale, (SRIVASTANA et GILBERT, 1968).<br />

De nos jours plusieurs substances naturelles ou de synthèse, présentant<br />

des propriétés juvénilisantes sont connues. Il serait difficile d'en donner une liste<br />

exhaustive. Des essais expérimentaux ont été réalisés avec bon nombre d'entre elles<br />

sur diverses famille d'insectes, (cf. schémas 2, 3 et 4).<br />

1.2.2.2. Les inhibiteurs de mues larvaires ou inhibiteurs de synthèse de la<br />

chitine.<br />

Des composés de structure semblable à celle de l'ecdysone furent décou­<br />

verts chez de nombreuses plantes, notamment chez une fougère du genre 'Jolypodium,<br />

(NAKANISHI et al., 1966, in HERVE, Loc. dt.).<br />

Toute une série d'hormones a également été isolée à partir de crustacés,<br />

(cf. HORN in Naturally Occuring Insecticides 1971). Des tests réalisés avec ces com­<br />

posés sur divers ordres d'insectes ont révélé leur activité inhibitrice des mues<br />

larvaires.


Hormone juvénile<br />

Rli..LER et coll. 1967<br />

.>Jvabione ("Facteur papier")<br />

BOWER5 et coll. 1966<br />

- 18 -<br />

. pm= 294 Structure de l 'hormone juvénile (Rli..LER et coll. 1967)<br />

COOCH3<br />

Analogue synthétique<br />

OOWERS ET CQL 1965<br />

CL<br />

Analogue synthétique<br />

RCJ4AtU< et coll. 1967<br />

schéma 2: Structures chimiques de la néoténine ou honrone juvénile et<br />

ses oérivés. in (Hervé, lac. cit.).


- 21 -<br />

Outre les extraits naturels, en 1962, CRETILLAT découvre fortuitement la<br />

toxicité de ZIRAM (dimethyldithiocarbamate de Zinc) pour les larves de Culicidae au<br />

cours de tests sur les propriétés molluscicides de ce produit. Il effectue des essais au<br />

laboratoire sur des larves de Culex pipiens fatigans Say, et constate que outre une<br />

toxicité immédiate à 1,5 ppm, le ZIRAM provoque une inhibition des mues larvaires<br />

aboutissant à la formation de formes naines et de nymphes non viables.<br />

Divers agents perturbateurs des mécanismes de synthèse de la cuticule des<br />

insectes ont été découverts. La cuticule constitue la partie essentielle de l'exosquelet­<br />

te des insectes. Elle est constituée d'une part, d'une proteine, Oa sclérotine) dont le<br />

tannage est réalisé par une orthoquinone sous le contrôle d'une hormone particulière,<br />

le bursicon et d'autre part, d'un polysaccharide, Oa chitine) qui est un polymère de<br />

l'anhydro - N - acétylmannosamine (chitinosamine). Il a été démontré que la griseful­<br />

vine ou les cétostéro"fdes en général bloquent les mécanismes de la sclérotisation en<br />

inhibant l'élaboration du bursicon et que le diflubenzuron et de nombreux autres déri­<br />

vés de l'urée (benzoylurea) inhibent la chitinogénèse, (ANONYME, 1983).<br />

1.2.3. Les principaux groupes de composés régulateurs de croissance des insectes<br />

et leurs modes d'action.<br />

Durant la dernière décennie de nombreux composés ont été testés pour<br />

leur effet régulateur de croissance sur un certain nombre d'insectes d'intérêt médical.<br />

Outre les analogues de l'hormone juvénile, certaines molécules de structures différen­<br />

tes, tels que les butylphénols substitués et les carbamates, ont été trouvées comme<br />

possédant des propriétés perturbatrices de la morphogénèse chez les moustiques et<br />

d'autres insectes.<br />

Un second groupe, celui des inhibiteurs de mues larvaires et imaginales<br />

constitué par les benzoylphénylurées, a été découvert plus récemment.<br />

Un troisième groupe formé par les composés triaziniques a fait l'objet de<br />

nombreuses études de laboratoire sur des larves de moustiques et de mouches.<br />

Nousempruntons à MIAN et MULLA (1982) la liste de quelques composés<br />

testés comme régulateurs de croissance des insectes, (tableaux 1a à 3).<br />

1.2.3.1. Le groupe des mimétiques de l'hormone juvénile ou des terpino"ï'des.<br />

Il est représenté par un grand nombre de composés différents par la varié­<br />

té des radicaux substitués et ayant en commun un squelette terpino"fde. A ceux-ci<br />

s'ajoutent les butylphénols substitués et les carbamates, (tableaux 1a, 1b, 2a, 2b et 3).


- 22 -<br />

Plusieurs de ces composés ont présenté une bonne activité insecticide<br />

vis-à-vis des larves de moustiques.<br />

Ce sont pour la plupart des huiles lipophiliques avec une faible solubilité<br />

dans l'eau et qui sont rapidemert dispersées par adsorption sur des particules organi­<br />

ques ou inorganiques. En général ce sont des composés biodégradables, très peu sta­<br />

bles en milieu ensoleillé; cependant de bonnes techniques de formulation peuvent ga­<br />

rantir une stabilité de la matière active.<br />

Appliqués à des doses efficaces les mimétiques de l'hormone juvénile indui­<br />

sent des effets morphogénétiques chez l'insecte. Il agissent essentiellement sur les<br />

derniers stades larvaires en perturbant de manière irréversible les mécanismes de la<br />

métamorphose, engendrant une mortalité larvaire au moment de l'apolyse, une morta­<br />

lité nymphale et la formation d'individus intermédiaires non viables. Ils peuvent égale­<br />

ment affecter la fécondité et provoquer un effet ovicide, (ANONYME, 1983).<br />

1.2.3.2. Le groupe des benzoylphenyl -urée substitués ou inhibiteurs de mue.<br />

Ces composés sont connus pour leurs propriétés inhibitrices de la synthèse<br />

de la chitine chez les insectes, aboutissant à un blocage de la formation de la cuti­<br />

cule au moment de la mue larvaire (POST et MULDER, 1972). L'inhibition de la<br />

synthèse de ce polyssacharide entrant dans la composition de la cuticule serait liée à<br />

l'inactivation des enzymes qui régissent son élaboration notamment la phénol-oxydase<br />

et autres enzymes du métabolisme de l'ecdysone (ANONYME, 1983). En plus de leur<br />

effet larvicide extemporé ils peuvent présenter un effet ovicide (CROSSCURT,<br />

1977, 1978). Le plus connu de ces composés est le di flubenzuron, (tableau 3).<br />

1.2.3.3. Le groupe des composés triaziniques.<br />

Il a retenu l'attention ces dernières années. Toutefois l'activité biologique<br />

de ces composés ne semble pas supérieure à celle des deux premiers groupes. Cette<br />

activité se manifeste par une prolongation de la durée de vie larvaire aboutissant à la<br />

formation d'individus nains non viables. Les composés les plus connus sont le CGA<br />

19255 et le CGA 72662 (MIAN et MULLA, 1982, (tableau 3).


Tableau 2b : Liste de composés But yI Phenol substitués testés comme régulateurs de croiLsance sur divers ordres d'insectes.<br />

(in MIAN et MULLA, 1982).<br />

===================================.===================:==================================================%=============================<br />

Composé XVI<br />

Composé XV II<br />

Compesé XVIII<br />

Compe.sé XIX<br />

Composé XX<br />

Composé XXI<br />

Composé XXII<br />

Composé XXIII<br />

Composé XXIV<br />

Composé XXV<br />

Composé XXVI<br />

Composé XXV 11<br />

Composé XXVIII<br />

Compesé XXIX<br />

Composé XXX<br />

Composé XXXI<br />

Composé XXX 11<br />

Composé XXXIII<br />

Composé XXXIV<br />

Groupe's 1 Noms chimiques des composés 1 Références Bibliographiques<br />

2,6-di-tert-butyl-isopropyl carbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-tert-butyl carbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-cyclohexylcarbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-3, 4-methylene dioxyphenylcarbonyl phenol<br />

2,6-di-tert-butyl-methoxycarbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-ethoxy carbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-propoxy carbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-n-butoxy-carbonyl phenol<br />

2,6-di-tert-butyl-sec-butoxy carbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-isobutoxy carbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-tert-butoxycarbonyl phenol<br />

2,6-di-tert-butyl-cyclo pentoxy carbonyl phenol<br />

2,6-di-tert-butyl-cyclo hexoxy carbonyl phenol<br />

2,6-di-tert-butyl-n-octanoxy carbonyl phenol<br />

2,6-di-tert-butyl-cyclo hexothiocarbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-4-morpholino carbonylphenol<br />

2,6-di-tert-butyl-4 ( -methyl-benzylaminocarbonyl) phenol<br />

Bis (4 hydroxy-3, 5-di-tert-butyl phenol) méthane<br />

2,6-di-tert-butyl-4 toluensulfonylphenol<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAL TON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAL lUN et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAL TON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAll ON t t al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

wAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

WAllON et al. (1979).<br />

===================================±======================================================================±=============================<br />

'v cr,


Tableau 3 : Autres groupes de composés régulateurs de croissance testés sur divers ordres d'insectes.<br />

(in MIAN et MULLA, 19B2).<br />

===================================.======================================================================.=============================<br />

Groupes 1 Noms chimiques des compcsés 1 Références Bibliographiques<br />

CARBAMATES<br />

HE-2410B<br />

HE-24734<br />

BENZOYLPHENYL UREE DISUBSTITUES<br />

Bay Sir 6874<br />

Bay Sir 8514<br />

Di flubenzuron<br />

DU-19111<br />

TH-6038<br />

COMPOSES TRlAZlNlQUES<br />

CGA 19255<br />

CGA 34296<br />

CGA 72662<br />

3-butyn-2-yl-N-(p-chlorophenyl)carbamate<br />

3-butyn-2-yl-N-(3, 4-dichlorophenyl)carbamote<br />

1-(3,5-dichloro-4) 4-nitro-phenoxyphenyl)-3-(2 chloro benzoyl)urea<br />

1-(4-trifluoro'rnethoxy phenyl)-3-(2 chlorobenzoyl(urea<br />

1-(4-chloro phenyl)-3-(2,6-difluorobenzoyl)urea<br />

1-(2,6-dichoro benzoyl) 3-(3,4-dichloro phenyl urea<br />

1-(4-chloro phenyl)-3-(2,6-dichloro benzoyl) urea<br />

6-azido-N-cyclopropyl-N'-ethyl-1, 3, 5 - triazine, 4 diaminE<br />

2', 4-azido (cyclopropylamino)-1, 3, 5 - triazine-2-yl aminopropanenitrile<br />

N-cyclopropyl-1, 3, 5 triazine-2, 4, 6 triomine<br />

MULLA et al. (1974).<br />

MULLE et al. (1974).<br />

MULLA et DARWAZEH (1979).<br />

MULLA et DARWAZEH (1979).<br />

MULLA et DARWAZEH (1979).<br />

VAN DAALEN (1972).<br />

MULLA et al. (1974).<br />

MULLA et DARWAZEH (1979).<br />

BREEDEN et al. (1977).<br />

HALL et rOESHE (1980).<br />

===================================±=======================================================================:============================<br />

N<br />

-J


CHAPITRE II: EVALUATION DE L'ACTIVITE BIOLOGIQUE DE CINQ COMPOSES<br />

REGLJLATEURS DE CROISSANCE SUR DES POPULATIONS<br />

PREIMAGINALES DE CUf.EX QUINQUE1Jt.SCltA.TUS SAY 1823 EN<br />

MILIEU NATUREL.


- 29 -<br />

Les premiers cas de résistance de CuLex quinquefasciatus au Malathion et<br />

au Diazinon (Organophosphorés) ont été observés 8 Douala (au Sud du Cameroun) en<br />

1958 (MOUCHET et al., 1960), à Freetown (Sierra Leone) en 1963 par THOIVAS in<br />

BROWN et PAL, Loc. ciL. A Dar-es-Salam (Tanzanie) (CURTIS et PASTEUR, 1981)<br />

et dans le Midi de la France (SINEGRE et al., 1977), on a observé une résistance au<br />

Chlorpyriphos (Dursban(R» ainsi qu'à d'autres organophosphorés (Fenthion, Pyrimiphos­<br />

Methyl, Chlorfenvinphos, Malathion, Téméphos) (CURTIS et al., 1984).<br />

Une résistance aux pyréthroYdes a déjà été obtenue par sélection au labo­<br />

ratoire (ANONYME, Loc. ciL).<br />

Cette généralisation du phénomène de résistance aux insecticides chimiques<br />

chez les culicidés et en particulier chez CuLex quinquefasciatus a conduit à rechercher<br />

de nouveaux moyens de lutte et des insecticides à mode d'action différent, parmi les­<br />

quels les agents de lutte biologique et les composés régulateurs de croissance.<br />

Dans le domaine de la lutte biologique contre les vecteurs, la liste des<br />

organismes pathogènes et des parasites prometteurs est désormais relativement étof­<br />

fée. Le Bacillus tflUtingiensis sérotype H-14 et plusieurs souches de Bacillus sphaeticus<br />

toxiques pour les larves de Diptères figurent en première place parmi ceux qui ont<br />

fait l'objet d'études intensives au cours des dernières années.<br />

Si la rémanence du Bacillus thutingiensis H-14 vis-à-vis de CuLex quinque­<br />

fasciatus s'est avérée inférieure à 10 jours quelle que soit la concentration utilisée<br />

(HOUGARD et aL., 1983; SUDOMO et aL., 1981), il n'en a pas été de même pour<br />

Bacillus sphaeticus.<br />

Des essais réalisés en Côte d'Ivoire avec la souche 1593-4 ont montré que<br />

la rémanence de cette bactérie augmentait avec la concentration pour atteindre plus<br />

de trois semaines à 10 gr/m 2 (HOUGARD et al., 1985). Une suspension concentrée<br />

de la souche 2362 (BSP 1) étudiée contre CuLex quinquefasciatus en milieu urbain<br />

(puisards) à Bouaké (Côte d'Ivoire) a présenté l'avantage de sédimenter lentement en­<br />

traînant une rémanence supérieure à un mois à 10 gr/m 2 (NICOLAS, 1986).<br />

Cependant, cette persistance du Bacillus sphaeticus dans les gîtes larvaires<br />

à CuLex quinquefasciatus n'est pas suffisante pour concurrencer les insecticides chimi­<br />

ques tant qu'il n'y a pas de résistance.


- 30 -<br />

Parmi les nouvelles substances récemment développées par l'industrie, les<br />

insecticides régulateurs de croissance des insectes (analogues d'hormones de croissance)<br />

prennent une place de plus en plus importante.<br />

Nous avons évalué sur le terrain l'activité biologique de cinq composés de<br />

cette famille sur des stades préimaginaux de Culex quinquefasciatus. Avant de présen­<br />

ter les résultats et les conclusions de ces essais de terrain, nous proposons des rap­<br />

pels somlT'aires de la biologie et de l'écologie de Culex quinquefasciatus, sa distribu­<br />

tion géographique et son importance médicale.<br />

2.2. Rappels bibliographiques : biologie et écologie des populations préimaginales<br />

et imaginales de Culex quinquefasciatus Say 1823 (= Culex pipiens fatigans<br />

Wiedmann 1928).<br />

Culex quinquefasciatus Say 1823 (= Culex pipiens fatigans Wied. 1928) est<br />

un moustique cosmotropical appartenant à la famille des Culicidae, à la sous famille<br />

des Culicinae et au genre Culex. Il vit essentiellement en milieu urbain où il est<br />

dans la plupart des cas l'espèce dominante des populations culicidiennes. Son implan­<br />

tation dans la sous région Ouest africaine est plus ou moins récente, et son expansion<br />

date d'après la seconde guerre mondiale. Avant cette période Culex quinquefasciatus<br />

était présent seulement dans quelques localités côtières. En 1902, DUTTON a signa­<br />

lé sa présence à Bathurst en Gambie, LAVERAN en 1902 en a récolté à Conakry en<br />

Guinée (in SUBRA, 1981). SIMPSON en 1914 puis MACFIE et INGRAM en 1916 en ont<br />

signalé à Accra au Ghana. En 1919 à Kaduna au Nord du Nigeria, JOHNSON a trouvé<br />

que cette espèce représentait seulement 0,16% du total des moustiques du groupe<br />

Culex récolté. Son abondance à Monrovia (Liberia) et à Dakar (Sénégal) a été signa­<br />

lée respectivement par BEQUAERT en 1926 et MAT HIS en 1935 (ln SUBRA, loc.cit.).<br />

De nos jours il est présent dans toutes les grandes villes et quelques agglo­<br />

mérations secondaires. Sa prolifération est intimement liée au degré d'urbanisation et<br />

dépend de la mauvaise organisation de l'évacuation des eaux usées et de l'approvision­<br />

nement des populations humaines en eau. Il est rare dans les zones à sol très perméa­<br />

ble ne permettant pas une accumulation d'eau. Nous verrons successivement la biolo­<br />

gie et l'écologie des populations préimaginales et la dynamique des populations imagi­<br />

nales.


- 31 -<br />

2.2.1. Les populations préimaginales et les facteurs écologiques de leur<br />

développement.<br />

CuLex quinquefasciatus Say 1823 se développe à l'état larvaire dans les<br />

eaux plus ou moins polluées riches en ammoniaque (CHAUVET et RASOLONlAlNA,<br />

Loc. ciL). En milieu urbain, d'une manière générale dans les zones tropicales, il domi­<br />

ne en nombre et en répartition toutes les autres espèces de moustiques. L'installation<br />

des populations préimaginales est d'abord déterminée par l'attraction qu'exerce l'eau<br />

des gîtes sur les femelles gravides (SUBRA, Loc. cit.).<br />

Les femelles gravides pondent les oeufs en nacelles à la surface de l'eau;<br />

chaque nacelle peut comprendre 200 oeufs. L'éclosion des larves intervient un ou<br />

deux jours après la ponte. Le développement des larves s'effectue en quatre stades<br />

successifs séparés par des mues et une croissance en taille. La durée moyenne du<br />

développement larvaire est de 6 à 8 jours, temps au bout duquel intervient la nym­<br />

phose qui dure 40 à 48 heures (SUBRA, Loc. ciL). Les nymphes à l'éclosion libèrent les<br />

imagos qui prennent leur envol.<br />

Les caractéristiques physico-chimiques des eaux condi tionnent énormément<br />

le développement des populations préimaginales. Les résultats des études faites en<br />

laboratoire et sur le terrain ont démontré que, la quantité et la qualité de matières<br />

en suspension (nourriture) ou le degré de pollution et la température sont deux fac­<br />

teurs écologiques qui influencent le développement des larves de CuLex quinquefascia­<br />

tus (CLEMENTS, 1963; SUBRA, 1971). Dans les conditions naturelles ces paramètres<br />

sont liés à la nature des gîtes. L'importance du facteur quanti té de nourriture dispo­<br />

nible dans les conditions naturelles est difficile à déterminer selon SUBRA, car elle<br />

semble se superposer à d'autres facteurs biotiques notamment la teneur en ammoniaque de<br />

l'eau qui est un facteur limitant du développement des populations préimaginales<br />

(SUBRA, Loc. cit.). Les matières organiques et inorganiques en suspension dans les<br />

eaux déterminent le degré de pollution des gîtes.<br />

En résumé la dynamique des populations préimaginales de CuLex quinque­<br />

fasciatus est conditionnée par plusieurs paramètres à divers degrés:<br />

- la nature et la structure des gîtes;<br />

- le degré de pollution de l'eau des gîtes;<br />

- la quantité de nourriture disponible dans les gîtes;<br />

- la température de l'eau;<br />

- l'importance des précipitations;<br />

- les actions de l'homme ou la coexistence de CuLex quinquefasciatus avec<br />

d'autres espèces.


- 32 -<br />

La nature et la structure des gîtes, l'importance des précipitations en tant<br />

qu'agent mécanique, le degré de pollution, la qualité et la quantité de nourriture dis­<br />

ponible sont donc les facteurs limitants les plus importants de la dynamique des popu­<br />

lation préimaginales de CuLex quinquefasciatus dans la mesure où ils conditionnent<br />

l'établissement de ces populations.<br />

2.2.1.1. La nature et la structure des gîtes.<br />

En milieu urbain les principaux gîtes sont constitués par les puisards (trous<br />

creusés .dans le sol), les fosses septiques et, les caniveaux non curés<br />

recueiHant les eaux usées et une partie des eaux de pluies. Les cani veaux ne sont<br />

colonisés par CuLex quinquefasciatus qu'en début et en fin de saison des pluies. Les<br />

puisards constituent les gîtes les plus riches en matières organiques, parce que re­<br />

cueillant les eaux usées .tout au cours de l'année. Leurs structures, profon­<br />

deur, ouverture, et volume d'eau, sont extrêmement variables (SUBRA, Loc. cU.).<br />

2.2.1.2. Le degré de pollution, la qualité et la quantité de nourriture<br />

disponible dans les gîtes.<br />

Les eaux excessivement polluées ne sont pas favorables au déve­<br />

loppement de CuLex quinquefasciatus; dans ce type de gîtes c'est une autre espèce<br />

qui s'y développe très bien: CuLex cine'leus Theobald, 1901. Néanmoins selon SUBRA<br />

(Loc. cit.), ces gîtes restent attractifs pour les femelles gravides de CuLex quinquefas­<br />

ciatus qui viennent y pondre sans que les pontes ne puissent s'y développer norma­<br />

lement. Le degré de pollution est donc un facteur limitant des populations de CuLex<br />

quinquefasciatus.<br />

2.2.1.3. La température.<br />

EHe conditionne la durée du développement des formes préimaginales. Une<br />

baisse de la température ( .(.25 0 C) entraîne une surpopulation larvaire dans les gîtes,<br />

en revanche une hausse de température ( ) 30 0 C) provoque une accélération de la<br />

vitesse de développement larvaire et d'apparition des nymphes. Ce phénomène joue un<br />

rôle important dans la dynamique des populations préimaginales (saison sèche froide,<br />

saison sèche chaude, saison des pluies), (SUBRA, Loc. cit.).<br />

2.2.1.4. L'importance des précipitations.<br />

En saison des pluies un certain nombre de gîtes, les puisards en particulier<br />

sont peu productifs. I1s se remplissent pratiquement d'eau de sorte que des précipi­<br />

tations, même peu importantes,balaient régulièrement les pontes et les jeunes larves.<br />

Dès la fin de la saison des pluies la productivité des gîtes augmente considérablement.<br />

Ce facteur n'est cependant pas prépondérant (SUBRA, Loc. cit.).


- 33 -<br />

2.2.1.5. La cohabitation de Culex quinquefasciatus et de Culex ciner.eus.<br />

La coexistence de C.quinquefasciatus et de C.cine'Leus pourrait donner lieu<br />

à une compétition trophique et à l'influence du cycle de l'un sur l'autre. Ce qui ne<br />

semble pas être le cas pour ces deux espèces lorsqu'elles se retrouvent dans un même<br />

gîte (SUBRA, Loc. cit.; DOSSOU-YOVO, corn. pe'Ls.).<br />

2.2.2. Les populations imaginales et les différents facteurs conditionnant leur<br />

dynamique.<br />

Selon SUBRA (Loc. cit.) la dynamique des populations imaginales dépend<br />

outre les facteurs liés à la phase préimaginale, d'un certain nombre de facteurs liés<br />

à la phase adulte du moustique: la dispersion ou le déplacement, la fécondité des<br />

femelles et la longévité.<br />

- La dispersion ou le déplacement des imagos est dans certains cas un des<br />

éléments fondamentaux qui conditionnent la dynamique des populations d'insectes. Ce<br />

phénomène est peu important chez CuLex quinquefasciatus et joue un rôle négligeable<br />

dans cette dynamique. Les déplacements des adultes sont de très faible amplitude<br />

(quelques centaines de mètres tout au plus comme l'ont montré les études de SUBRA,<br />

effectuées en milieu urbain durant la saison des pluies, période où l'espèce est très<br />

abondante.<br />

La fécondité des femelles est conditionnée par plusieurs données la<br />

nourriture larvaire, l'origine des repas de sang, et l'âge des individus.<br />

• L'influence de la nourriture sur le développement larvaire a été<br />

abordée dans le paragraphe relatif à la dynamique des populations préima­<br />

ginales.<br />

• D'une manière générale chez le complexe CuLex pipiens, selon de<br />

nombreux auteurs, le choix de l'hôte sur lequel est pris le repas sanguin influe sur<br />

la fécondité des femelles. Ainsi ROUBAUD et MEZGER en 1934 (in SUBRA, Loc. cit.)<br />

ont observé que chez CuLex pipiens moLestus Forskal, 1775, le nombre d'oeufs pondus<br />

est 2 à 3 fois plus élevé chez les femelles nourries sur oiseau que chez celles gor­<br />

gées sur homrre. Des observations analogues ont été faites chez CuLex pipiens par<br />

TATE et VINCENT en 1936 et CuLex pipiens fatigans par KRISHNA-MURTI et PAL<br />

en 1958 (in SUBRA, Loc. cit.). En règle générale donc, le sang d'oiseau entraîne chez<br />

ces femelles une fécondité plus grande que celui des mammi fères. Si l'origine du<br />

repas sanguin est un paramètre important conditionnant la fécondité des femelles de


- 34 -<br />

Culex. quinquefasciatus plusieurs auteurs dont HAMON en 1967 et SUBRA en 1970<br />

ont réalisé des études qui ont démontré qu'en Afrique de l'Ouest, elles se gorgent<br />

essentiellement sur homme, bien que MATHIS en 1935 ait estimé que le poulet est<br />

l'hôte de choix. En conséquence le nombre d'oeufs pondus par les femelles de Culex.<br />

quinquefasciatus ne représente pas les possibilités maximum de l'espèce. La fécondi­<br />

té des femelles varie également avec le nombre d'ovipositions, la quantité d'oeufs<br />

diminuant chez les individus âgés. Le nombre moyen d'oeufs pondus par les femelles<br />

composant une population est donc la plus élevé lorsque cette population comprend<br />

une majorité d'individus jeunes (SUBRA, Loc. cit.).<br />

• La longévité des adultes: SUBRA, à partir des résultats des études<br />

qu'il a réalisées sur la longévité des adultes, a démontré par différentes méthodes que<br />

la longévité était maximum en saison des pluies, la survie étant plus courte en sai­<br />

son sèche, (SUBRA, Loc. cit.).<br />

2.2.3. Les variations saisonnières des densités imaginales de Culex quinquefas­<br />

ciatus.<br />

En règle générale, les variations saisonnières des densités imaginales de<br />

Culex. quinquefasciatus sont étroitement liées à la pluviométrie. L'espèce est généra­<br />

lement abondante en saison des pluies ou dans la période sui vant les dernières préci­<br />

pitations (SUBRA, Loc. ciL).<br />

L'espèce est peu abondante durant la saison sèche. Les densités augmen­<br />

tent en début de saison des pluies.<br />

Les variations des densités imaginales de Culex. quinquefasciatus peuvent<br />

donc se mettre en parallèle avec celles des densités préimaginales, exception faite<br />

de la saison froide en zone de savane guinéenne ou soudanienne. Ces densités préima­<br />

ginales sont, nous le rappelons sous la dépendance des précipitations. Des pluies modé­<br />

rées diminuent fe degré de pollution de l'eau des gîtes et permettent la colonisation des<br />

puisards et des caniveaux. Les très fortes précipitations détruisent de nombreuses lar­<br />

ves et nymphes mais créent des gîtes supplémentaires qui contribuent à la pullulation<br />

de l'espèce lorsque la saison des pluies se termine (SUBRA, Loc. cit.).<br />

Le comportement des femelles gravides dans les gîtes les plus favorables<br />

et l'abondance de nourriture dans ces gîtes sont les conditions de vie qui permettent<br />

à un grand nombre de larves d'atteindre Je stade nymphal. Selon SUBRA l'accroisse­<br />

ment des populations est limité dans les puisards du fait des substances toxiques


- 35 -<br />

émises par les formes préimaginales âgées (vraisemblablement au moment de la nym­<br />

phose) créant ainsi un état d'équilibre naturel entre les possibilités qu'offrent les gîtes<br />

larvaires et les densités imaginales, (SUBRA, Loc. ciL).<br />

2.2.4. Les lieux de repos des adultes, leurs tendances endo-exophages et leur<br />

cycles d'agressivité.<br />

2.2.4.1. Les lieux de repos des adultes.<br />

Les phases actives de la vie des femelles de moustiques (repas de sang,<br />

oviposition, dispersion) sont entrecoupées de périodes de repos généralement plus lon­<br />

gues. La durée de ces dernières couvre la plus grande partie du cycle gonotrophique<br />

et partant de la vie des femelles. La connaissance précise des lieux de repos des<br />

adultes est donc un des éléments fondamentaux de l'étude biologique des moustiques,<br />

(SUBRA, 1970).<br />

A leur éclosion, les femelles à jeun se réfugient soit dans les habitations,<br />

soit plus volontiers dans les abris extérieurs. Après la prise de repas sanguins la plu­<br />

part d'entre elles demeurent dans les maisons. La tendance exophile semble liée à<br />

l'âge physiologique des individus. Plus la femelle est physiologiquement âgée, plus elle<br />

a tendance à avoir un comportement exophile pendant la phase de digestion. Beaucoup<br />

de moustiques constituant la tranche exophile de la population, se réfugient dans les<br />

puits dont la structure conditionne le rendement (SUBRA, Loc. cit.).<br />

En général les mâles se réfugient très peu à l'intérieur des habitations<br />

probablement parce qu'ils se nourrissent de repas non sanguins (jus sucré). Ils y sont<br />

exceptionnellement rencontrés en nombre important. Leurs lieux de repos sont consti­<br />

tués par les abris sombres (divers types d'abris ont été repertoriés).<br />

2.2.4.2. Les tendances endo-exophages et le cycle d'agressivité.<br />

La connaissance des tendances endo-exophages et du cycle d'agressivité<br />

des différentes espèces de moustiques apporte des éléments importants dans l'appré­<br />

ciation de leur rôle vecteur de certaines maladies tropicales.


- 36 -<br />

Les tendances endo-exophages et le cycle d'agressivité de CuLex quinque­<br />

fasciatus ont été étudiés à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) au moyen de captures effectuées<br />

pendant 21 mois (1966 - 1967) sur appâts humains. Ces captures ont montré que les<br />

femelles se gorgent durant la nuit et manifestent des tendances nettement endophages<br />

quelle que soit la période d'observation. Ces tendances endophages sont constantes<br />

pendant toute l'année mais plus marquée durant la saison froide, (SUBRA, 1972). Elles<br />

ont pu être mises en relation à certaines saisons, avec des facteurs particuliers com­<br />

me l'âge des femelles et la température extérieure.<br />

Le déclenchement de l'activité de piqûres des moustiques est sous la dé­<br />

pendance de stimuli externes(variation de la luminosité par exemple) mais ne se ma­<br />

ni feste que dans le cadre d'un rythme circadien endogène réglé par une "horloge bio­<br />

logique" ("endogenous clock" des auteurs anglosaxons). MA TTINGLY (1969) in SUBRA,<br />

(Loc. ciL), rapporte à ce sujet que chez a1nopheLes gambiae l'activité est déclenchée<br />

par la baisse de la luminosité et que ce stimulus n'est efficace que s'il intervient<br />

suivant un rythme de 24 heures (SUBRA, Loc. ciL).<br />

Selon BATES (1949) dans les conditions naturelles, le rythme d'activité<br />

d'une population possède des caractéristiques propres à l'espèce (diurne, nocture, cré­<br />

pusculaire) modifiables par les conditions écologiques locales et dans certains cas, par<br />

l'âge des femelles.<br />

Pour CuLex quinquefasciatus, il ressort des travaux de SUBRA (Loc. ciL)<br />

que pendant toute l'année, le cycle d'agressivité des femelles aussi bien à l'intérieur<br />

qu'à l'extérieur des habitations se caractérise par une courbe en cloche avec un pic<br />

à 1 heure ou 2 heures du matin. L'aspect de cette courbe varie légèrement au cours<br />

de l'année. Pendant la saison froide notamment, le pic de la courbe est beaucoup<br />

plus marqué qu'aux autres époques. Une telle variation peut être liée aux températu­<br />

res relativement basses qui caractérisent cette saison, toutefois l'influence du facteur<br />

température sur le cycle d'agressivité est apparue comme secondaire tout comme<br />

celle de l'âge des femelles. La pluie et le vent ont une influence nette mais très<br />

épisodique.<br />

Le rôle vecteur d'une espèce à tendance nettement endophage piquant<br />

la nuit lorsque les humains sont à l'intérieur de leurs habitations sera plus important<br />

que celui d'une espèce chez laquelle cette tendance sera moins marquée. Il sera en­<br />

core plus marqué s'il y a coincidence entre le rythme de piqûres de l'insecte et la<br />

périodicité du parasite qu'il transmet comme DE MEILLON et SEBASTIAN (1967)<br />

l'ont observé pour CuLex quinquefasciatus et Wuche'leûa banc'l.Ofti Cobbold, 1877<br />

à Rangoon (in SUBRA, Loc. ciL).


- 37 -<br />

2.3. Distribution géographique de C.uLzx. quinquetasdatus Say, 1823 :<br />

CuLex quinquefasciatus se retrouve dans toutes les régions tropicales et<br />

subtropicales du mcnde et même dans certaines zones néarctiques (Sud des Etats<br />

Unis d'Amérique) et paléarctiques (Sud du Japon) (SUBRA, 1981).<br />

En Afrique, CuLex pipiens pipiens et CuLex quinquefasciatus sont tous deux<br />

présents. Le premier occupe habituellement les régions montagneuses et très rarement<br />

les zones de basses altitudes (Mauritanie et Cameroun) (HAMOI\J etaL., 1967 in<br />

SUBRA, Loc. cit.).<br />

CuLex quinquefasciatus est un moustique commun sur l'ensemble du conti­<br />

nent africain, hormis la zone nordique où sa présence est contestée. Toutefois<br />

KNIGHT et MALEK en 1951 ont retrouvé des larves de moustiques appartenant au<br />

complexe pipiens dans la région du Caire (Egypte); VERMEIL en 1955 en a retrouvé<br />

en Tunisie. Des larves assimilées à celles de CuLex quinquefasciatus ont été récoltées<br />

à 32 km d'Alexandrie par GAABOUB et aL. en 1971.<br />

Dans la région éthiopienne, CuLex quinquefasciatus est largement répandu<br />

dans les pays situés au Sud du Sahara (HAMON et aL., Loc. cit.) et dans les îles avoi­<br />

sinantes (Madagascar, les îles Mascareignes, et l'Archipel des Comores (BRUNHES, Loc.<br />

cit.), les Seychelles et l'Archipel de Chagos dans l'Océan Indien (LAMBRECHT, 1971)<br />

et dans les îles du Golf de Guinée (SAO TOME et FERNANDO-PO) et les îles de<br />

l'Océan Atlantique (Cap Vert).<br />

C.quinquefasciatus occupe toutes les zones bioclimatiques des régions fores­<br />

tières aux régions semi-désertiques. L'altitude ne semble pas être une barrière à sa<br />

distribution. Ainsi a-t-il été retrouvé à 2770 mètres d'altitude en Inde (BHAT, 1975<br />

in SUBRA, Loc. cit.) et à 2130 mètres au Srilanka (ABDULCADER et aL., 1965 in<br />

SUBRA, Loc. ciL).<br />

Cependant il n'est pas retrouvé à très haute altitude en région éthiopien­<br />

ne et la limite supérieure de sa distribution serait de l'ordre de 1600 à 1680 mè­<br />

tres dans le Pacifique Sud (DOBROTWORSKY, 1967) et 1600 mètres dans l'île de la<br />

Réunion (HAMON et aL., Loc. cit.).<br />

La répartition de C.quinquefasciatus sur le continent africain retient<br />

l'attention depuis les quelques dernières décennies.<br />

En Afrique de l'Ouest avant la seconde guerre mondiale, la présence de ce<br />

moustique était limitée aux seules régions côtières où il représentait un faible pour­<br />

centage de la faune culicidienne (MAC FIE et INGRAM, 1916 in SUBRA, Loc. ciL).


- 38 -<br />

Puis, on a assisté à sa prolifération et de nos jours il constitue l'espèce<br />

dominante en milieu urbain. Il reste rare en milieu rural.<br />

En Afrique Centrale,C.quinquefasciatus qui était connu dans quelques loca­<br />

li tés au début du siècle est devenu commun avant 194 J particulièrement le long du<br />

fleuve Congo. Les années qui suivirent, il prolifera pour occuper largement un grand<br />

nombre de zones urbaines et aussi certains gros villages du Cameroun, ce dernier cas<br />

ne semble pas généralisé. Des études plus récentes effectuées en République Centra­<br />

fricaine ont montré que C.quinquefasciatus est présent seulement dans les grandes<br />

villes, comme en Afrique de l'Ouest.<br />

La situation est tout à fait différente en Afrique de l'Est particulièrement<br />

dans les zones cotières et dans certaines îles de l'Océan Indien. Les auteurs qui ont<br />

réalisé les premiers travaux sur les insectes dans cette zone au début du siècle, ont<br />

remarqué l'expansion rapide de C.quinquefasciatus dans les îles Mascareignes (D'EM­<br />

MEREZ DE CHARMOY, 1908 - 1909) et à Zanzibar (ADERS, 1917). Depuis cette<br />

période C.quinquefasciatus s'est largement répandu dans ces régions. Sa distribution<br />

ne s'est pas limitée aux seules zones urbaines mais il est devenu abondant dans un<br />

grand nombre de localités rurales notamment dans les gros villages construits sur des<br />

plans analogues à ceux des villes avec des rues, villages dans lesquels un certain pour­<br />

centage de la population ne s'adonne pas entièrement à des activités traditionnelles<br />

telles que l'agriculture et la pêche. L'urbanisation par manque d'espace contraint<br />

les populations à construire des latrines et des fosses septiques pour la collecte des<br />

eaux usées. Dans les petits villages où l'évacuation des eaux usées ne pose pas de<br />

problèmes, Culex quinquefasciatus demeure rare ou même inexistant.<br />

Le cas des Seychelles retient spécialement l'attention. En effet dans ces<br />

îles C.quinquefasciatus était peu répandu il y a 25 ans et se retrouvait dans les en­<br />

virons de Port Victoria la Capitale (MATTINGLY et BROWN, 1955 in SUBRA, loc.<br />

dt.). De nos jours il abonde dans l'Archipel où il colonise non seulement les gîtes<br />

ou habitats classiques mais d'autres types de gîtes.<br />

En Afrique de l'Est comme en Afrique de l'Ouest, les densités de C.quin­<br />

quefasdatus ne se sont pas encore stabilisées. Une analyse faite sur les années 1954<br />

à 1971 à Dar-es-Salam par exemple a démontré un accroissement annuel des densités<br />

(BANG et al., 1973b in SUBRA, loc. dt.).


- 40 -<br />

C.quinquefasciatus y est plus récente qu'ailleurs et limitée au seul milieu urbain.<br />

Selon SUBRA, il semble exister un parallélisme entre l'occupation complète par<br />

C.quinquefasciatus d'un milieu donné (Afrique de l'Est, pays de l'Océan Indien) et le<br />

rôle joué par ce moustique dans la transmission de la maladie. Si une telle situation<br />

devait se réaliser en Afrique de l'Ouest, il serait alors probable que la filariose soit<br />

transmise par ce moustique (SUBRA, Loc. ciL).<br />

L'importance numérique des zones urbaines ne cesse de croître par sui te<br />

des forts courants de migration en provenance des régions rurales. La population à<br />

risque potentiel s'accroît d'année en année. Ce risque est d'autant plus grand que<br />

l'activité humaine même lorsqu'elle se veut bénéfique pour l'homme favorise presque<br />

toujours la pullulation de C.quinquefasciatus.<br />

La transmission de la filariose en Afrique de l'Ouest ne doit donc plus<br />

être considérée seulement comme un problème des zones rurales mais aussi des zones<br />

urbaines.<br />

Outre W.banctOfti, des virus ont été retrouvés chez CuLex quinquefasciatus<br />

dont le virus Chikungunya en 1953 en Tanzanie au cours d'une épidémie. Plus récem­<br />

ment au Sénégal, WILLS et al., en 1976 ont démontré la présence du virus de l'hépa­<br />

tite B chez ce moustique. En Egypte le virus "Rift Valley Fever" a été isolé<br />

chez des spécimens de CuLex quinquefasciatus capturés chez un malade atteint de<br />

R.V.F. (OMS, 1978).<br />

Les programmes de lutte insecticide contre CuLex quinquefasciatus se sont<br />

plus ou moins rapidement heurtés à des problèmes de résistance. De nouvelles formes<br />

d'intervention dont la lutte biologique et l'utilisation des analogues ou mimétiques<br />

d'hormones de croissance des insectes pourraient représenter une solution.<br />

2.5. Présentation de la zone d'étude.<br />

2.5.1. Situations géographique et climatologique.<br />

Notre étude a été réalisée dans des quartiers de la ville de Bouaké en<br />

Côte d'Ivoire (Afrique de l'Ouest). Après Abidjan la Capitale Economique, Bouaké est<br />

la seconde ville. Elle est située au centre du pays dans l'axe du " V " baoulé (7° 45'<br />

Latitude Nord et 4° 59' Longitude Ouest).


- 41 -<br />

Située entre 4 0 30' et 10 0 30' Latitude Nord et 2 0 30' et 8 0 30' Longitu­<br />

de Ouest, la Côte d'Ivoire connaît des climats chauds qui font la transition entre les<br />

climats équatoriaux humides et les climats tropicaux secs. Les températures moyennes<br />

varient peu d'une saison à l'autre. Par contre, l'importance des précipitations permet<br />

de souligner les différences saisonnières d'une part et régionales d'autre part. Le pays<br />

se caractérise par quatre zones climatiques: le Sud, le Centre, le Nord-Est et l'Ouest<br />

ou la région montagneuse de Man.<br />

Pour ce qui est du Centre qui nous intéresse particulièrement, cette région<br />

se caractérise par une saison sèche allant de Novembre à Mars. Elle précède la saison<br />

des pluies marquée par deux maxima pluviométriques, l'un en Mai et l'autre en Septem­<br />

bre. Toutefois les précipitations du mois d'Août sont relativement faibles, de ce fait<br />

ce mois peut être qualifié de sec. A Bouaké, on a donc un rythme du type bimodal.<br />

Ci-après les données climatologiques de l'année 1987 relevées par le Centre Vivrier de<br />

l'Institut des Savanes de Bouaké ODESSA), (tableau 4).<br />

2.5.2. Le niveau d'urbanisation de la ville de Bouaké et ses relations avec<br />

l'implantation de Culex quinquetasdatus.<br />

La ville de Bouaké est peuplée d'environ 600.000 habitants. Cette popula­<br />

tion est composée notamment des autochtones Baoulés et de nombreuses ethnies allogè­<br />

nes (les Malinkés, les Tagbanas du groupe Senoufo, les Sarakolés du Mali, les Mossis et<br />

les Dafings du Burkina Faso, les Nagos du Nigeria, les quelques Haoussas et Djermas du<br />

Niger, et des Ashantis du Ghana). La ville présente un aspect non homogène avec de<br />

nombreux quartiers dont les plus anciens et plus populaires sont Koko,<br />

N'Gattakro, Air France l, Sokoura, Djambourou, Liberté; à ceux-là s'ajoutent des quar­<br />

tiers plus récents dont Darressalam, Odienné-Kourani, Belle Ville et II, Air France II.<br />

Air France III, Kennedy et la zone commerciale du Centre ville, sont les quartiers<br />

résidentiels. De larges rues bordées de caniveaux traversent les quartiers. Avec la<br />

croissance économique de la Côte d'Ivoire, les habitations en "banco" (boue séchée)<br />

ont disparu des quartiers populaires au profit de celles construites avec des parpains<br />

et recouvertes de tôles ondulées. Ces habitations sont généralement regroupées autour<br />

d'une cour centrale ou "cour commune". Les repas sont préparés dans les cours. Ces<br />

cours sont généralement alimentées en eau par des puits ou par le système d'adduc­<br />

tion d'eau. L'eau, à divers degrés de salubrité, sert dans de nombreuses activités hu­<br />

maines. Elle peut être stockée dans des canaris où elle se conserve fraîche, ou dans


- 43 -<br />

des fûts qui servent de citernes. L'eau sert également à la macération du riz dans<br />

des demi-fûts ou de grandes jarres et à la fabrication de l'attiéké (couscous de ma­<br />

nioc). Tous ces récipients utilisés à diverses tâches domestiques constituent de bons<br />

gîtes potentiels pour l'oviposition des femelles de Culex quinquefasciatus.<br />

Une seule concession "cour commune" peut abriter une trentaine à une cin­<br />

quantaine de personnes, y compris les enfants, avec un ou deux lieux de toilettes,<br />

généralement si tués dans un coin de la cour. Les points de collection des eaux usées<br />

sont alors creusés à l'extérieur de la concession en bordure des rues. Les progrès de<br />

l'urbanisation n'ayant pas été suivis par la mise en place de systèmes rationnels<br />

d'évacuation des eaux. Ces points de collections des eaux usées sont généralement de<br />

simples trous aux contours plus ou moins bien délimités et creusés profondément dans<br />

le sol (1,50 à 2 mètres). Les ouvertures sont parfois entourées d'une bordure en ciment<br />

ou en pierres et le plus souvent obstruées par divers objets (tôles ondulées, planches<br />

de bois, dalles en ciment, etc••..) qui ne les isolent pas entièrement de l'extérieur.<br />

Aussi, en saison des pluies, d'importantes quantités d'eau de ruissellement sont recueil­<br />

lies par ces puisards.<br />

Dans de telles conditions, ces puisards constituent des gîtes particulièrement<br />

favorables au développement des formes préimaginales de Culex quinquefasciatus.<br />

Notre étude a été réalisée dans les quartiers à fortes densités humaines<br />

car ils sont les plus importants du point de vue de la surface qu'ils occupent et c'est<br />

dans ces quartiers populaires où pullule Culex quinquefasciatus que le problème de<br />

l'implantation et la transmission éventuelle de la filariose de Bancroft pourrait se<br />

poser avec acuité. En effet, cette situation est à craindre dans la mesure où on<br />

assiste à des mouvements incessants de migration des populations humaines des zones<br />

rurales endémiques vers les zones urbaines.<br />

Dans les quartiers résidentiels par contre, le problème ne se pose pas dans<br />

la mesure où les puisards et les fosses septiques sont généralement scellés.<br />

2.5.3. Dynamique des populations préimaginales et imaginales de Culex quinque­<br />

fasciatus dans la ville de Bouaké.<br />

La dynamique des populations préimaginales et imaginales de Culex quin­<br />

quefasciatus au niveau de la ville de Bouaké est superposable à celle de la ville de<br />

Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) où une étude approfondie a été réalisée par SUBRA,<br />

loc. ciL.. Ceci n'est guère surprenant dans la mesure où les deux villes sont prati­<br />

quement situées dans la même zone climatique.


- 44 -<br />

En saison sèche chaude, la grande majorité des puisards n'hébergent pas de<br />

larves de Culex. quinquefasciatus mais regorgent de celles de Culex. cineteus qui s'ac­<br />

commodent volontiers d'eaux excessivement polluées, très riches en ammoniaque.<br />

Culex. quinquefasciatus fait son apparition avec les premières pluies. Le nombre de<br />

gîtes potentiels augmente considérablement en saison des pluies; les fossés et les<br />

caniveaux non ou mal curés deviennent des gîtes positifs.<br />

Au fur et à mesure que s'avance la saison des pluies on assiste à une<br />

réduction importante des densités des populations préimaginales dans les gîtes et no­<br />

tamment dans les fossés et les caniveaux; cela est dû à l'importance des précipi­<br />

tations. En effet les pluies trop rapprochées provoquent un lessivage des pontes et<br />

des larves. Seuls les puisards demeurent des gîtes positifs. La fréquence et la violen­<br />

ce des précipitations empêchent donc la colonisation des gîtes autre que les puisards.<br />

En fin de saison des pluies ou au début de la saison sèche on assiste à nou­<br />

veau à une prolifération de Culex. quinquefasciatus dans divers types de gîtes dont<br />

principalement les fossés, les caniveaux et les puisards.<br />

Avec la saison sèche les densités préimaginales vont en diminuant du fait<br />

de l'augmentation du degré de pollution des eaux dans les puisards liée à l'évapora­<br />

tion. La réduction des densités imaginales de Culex. quinquefasciatus s'en suit avec<br />

celle des gîtes favorables (assèchement des fossés, caniveaux et puisards peu profonds),<br />

Culex. cineteus devient l'espèce dominante. La réapparition de Culex. quinquefasciatus<br />

se fait avec les premières pluies.<br />

2.6. Matériel et méthode d'étude.<br />

2.6.1. Matériel.<br />

2.6.1.1. Matériel biologique.<br />

La cible biologique de nos expérimentations est constituée par les popula­<br />

tions préimaginales (larves et nymphes) de Culex. quinquefasciatus dans un des gîtes natu­<br />

rels (puisards) des quartiers à fortes densités humaines de la ville de Bouaké. Il est<br />

bon de signaler que dans ces puisards, d'autres espèces de moustiques vivent souvent<br />

en association avec Culex. quinquefasciatus. Culex. cineteus y est fréquemment ren­<br />

contré et plus rarement Culex. ttigtipes Grandpré et Charmoy, 1900 et Culex. decens<br />

Theobald, 1901. Ces trois dernières espèces sont sans intérêt médical parce qu'elles<br />

ne sont pas anthropophiles.


- 45 -<br />

2.6.1.2. Composés régulateurs de croissance testés.<br />

Nous avons testé hui t formulations de cinq composés enregistrés par l'Orga­<br />

nisation Mondiale de la Santé sous les numéros de code suivants : OMS 3007, OMS<br />

3009, OMS 3010, OMS 3019 et OMS 1697.<br />

- OMS 3007 : Proprionaldéhyde oxime 0 - 2 (4-phenoxyphenoxy) ethyl<br />

ether).<br />

Deux formulations de ce composé produites par la firme jamonaise SUMI­<br />

TOMO CHEMICAL, des granulés à 0,5% et une poudre mouillable à 5%, ont été tes­<br />

tées dans des puisards aux doses de 0,1 et 1 g/m 2 .<br />

- OMS 3009 : 1 - (3,5 dichIoro - 2,4 - difluoro-phenyI) - 3(2,6 ­<br />

difluoro-benzoyI) urea (Téflubenzuron).<br />

La formulation testée est un concentré émulsifiable à 10% produite par<br />

CELAMERCK GmbH. Ce produit a été testé à trois doses 0,1; 0,5 et 1 mg/I.<br />

- OMS 3010 (phenoxycarbamate) : Ethyl - 2 - (p. phenoxy-phenoxy) ethyl ­<br />

carbamate.<br />

Nous avons reçu deux formulations de ce composé produites par MAAG Ro:<br />

un concentré émulsifiable à 12,5% et une microémulsion à 10%. Ces deux produits<br />

ont été testés dans des puisards à deux doses (0,1 et 1 g/m 2 ).<br />

- OMS 3019 : 2 - 1 methyl - 2 (4 - phenoxy-phenoxy) - ethoxy pyridine.<br />

Deux formulations de ce composé produites par la firme japonaise SUMI­<br />

TOMO CHEMICAL ont été testées. Des granulés à 0,5% et une poudre mouillable<br />

à 5%.<br />

- OMS 1697 : Methoprène - Altosid(R) : Isopropyl (2 Ethyl, 4 EthyI) - 11 ­<br />

methoxy - 3, 7, 11 Trimethyl - 2 - 1,4 dodécadienoate.<br />

Commercialisé sous l'appellation ALTOSID, ce composé a la formule brute<br />

suivante C 19 H 34 03' son poids moléculaire est 310,0.<br />

duites par SANDOZ.<br />

Nous avons testé des briquettes de 5,4 grammes à relargage progressif pro


2.6.2. Méthodologie.<br />

- 46 -<br />

2.6.2.1. Choix des puisards traités.<br />

Une prospection dans les quartiers a permis de recenser un grand nombre<br />

de puisards. Le choix des puisards traités a été effectué en tenant compte d'une part<br />

de l'abondance des populations préimaginales de Culex quinquefascïatus et d'autre part<br />

de leur accessibilité. Pour les besoins d'une évaluation de l'efficacité des produits<br />

nous avons dû exclure les puisards peu profonds et ceux ayant des bordures mal déli­<br />

mitées dont les trop-pleins s'épandaient dans des crevasses environnantes.<br />

2.6.2.2. Traitement des puisards sélectionnés.<br />

Le dosage des insecticides dans les puisards sélectionnés a été réalisé d'une<br />

part en fonction de la surface de l'eau et la dose exprimée en quantité de matière<br />

active par unité de surface (gramme par mètre carré) et d'autre part en fonction du<br />

volume d'eau et la dose exprimée en quantité de matière active par litre (milligram­<br />

me par litre). L'une ou l'autre unité de dosage a été utilisé selon la formulation. Dans<br />

la pratique, la première unité est apparue plus réaliste. En effet, dans l'éventualité<br />

d'une utilisation opérationnelle d'un des produits il serait fastidieux de traiter les gîtes<br />

en fonction de leurs volumes d'eau dans la mesure où ceux-ci sont soumis à des varia­<br />

tions du fait d'apports d'eau de toilette quotidienne et de l'évaporation.<br />

2.6.2.3. Evaluation de l'efficacité des produits testés.<br />

Avant le traitement nous avons, dans quelques gîtes choisis au hasard, réa­<br />

lisé un échantillonnage des populations préimaginales de Culex quinquefascïatus par<br />

la technique du "dipping" (trois à cinq coups de louche). Les échantillons prélevés<br />

(larves et nymphes) ont été mis en observation au laboratoire pour une estimation du<br />

pourcentage naturel de réduction d'émergence.<br />

Après le traitement, des nymphes prélevées dans les puisards traités à<br />

intervalle de temps régulier (1 semaine) ont été également mises en observation dans<br />

de l'eau distillée jusqu'à l'émergence des adultes. L'évaluation de l'efficacité des pro­<br />

duits testés a été basée sur le pourcentage des adultes obtenus. Le nombre des adul­<br />

tes viables correspond au nombre d'exuvies nymphales flottant à la surface de l'eau.<br />

Les adultes morts à la surface de l'eau ou incapables de prendre leur envol ont été<br />

considérés comme non viables. L'efficacité de chaque produit est exprimée en pour­<br />

centage de réduction d'émergence des adultes. Ce pourcentage est calculé selon la<br />

formule suivante :


ou<br />

- 47 -<br />

Nymphes mortes après la mise en observation + adultes non viables x 100<br />

Nombre total de nymphes récoltées<br />

100 -<br />

Nombre d'exuvies nymphales<br />

Nombre total de nymphes mises<br />

en observation<br />

x 100<br />

Pour vérifier la fiabilité de la méthode d'évaluation adoptée, nous avons<br />

déposé pendant 24 heures sur quelques puisards traités à des doses efficaces des cages<br />

afin de capturer d'éventuels adultes à la sortie des regards. Une dissection à la loupe<br />

binoculaire des femelles capturées a permis de déterminer leur âge physiologique (fe­<br />

melles pares, femelles nullipares et femelles gravides). Les résultats de ces captures<br />

et dissections ont montré que les moustiques qui s'échappent par le regard des pui­<br />

sards lors des échantillonnages hebdomadaires sont des moustiques venant de l'exté­<br />

rieur du gîte ou des adultes néonates.<br />

L'évaluation de l'efficacité des ecdyso"fdes ou inhibiteurs de mue a été<br />

effectuée directement dans les puisards traités avec ce type de produit. Cette évalua­<br />

tion a été basée sur une estimation des densités de chaque stade larvaire et de la<br />

densité des nymphes avant et après traitement. L'estimation des densités a été réali­<br />

sée par la technique d'échantillonnage dite du "dipping" utilisant une louche à manche<br />

long. Cinq prélèvements à la louche sont effectués en cinq points différents du gîte.<br />

L'absence (0), la faible présence (+), les fortes (++) et très fortes (+++) présences des<br />

stades larvaires sont alors appréciées.<br />

2.7. Résultats de l'évaluation de l'efficacité et de la rémanence des formulations des<br />

cinq composés régulateurs de croissance dans les gîtes à CuLex quinquefasciatus.<br />

2.7.1. Modes d'action des composés testés.<br />

La mise en observation au laboratoire de larves et de nymphes récoltées<br />

dans les gîtes traités et l'observation directe dans les puisards ont permis de préciser<br />

le mode d'action de chaque composé testé.<br />

Quatre des cinq composés, l'OMS 3007, l'OMS 3010, l'OMS 3019 et l'OMS<br />

1697, sont des juvéno"fdes. Ils ne présentent pas une toxicité immédiate mais exercent<br />

une action léthale sur le dernier stade larvaire (stade 4) au moment de l'apolyse, et<br />

sur les nymphes.


- 48 -<br />

Nous avons remarqué la formation de quelques individus intermédiaires en­<br />

tre le stade 4 et les nymphes. Ces stades surnuméraires présentent un gros céphalo­<br />

thorax semblable à celui des nymphes et sont de plus grande taille que les larves<br />

normales du stade 4.<br />

La majorité des larves parvient au stade nymphal sans aucune modifica­<br />

tion morphologique notable. Toutefois aux doses efficaces les nymphes formées ne<br />

produisent pas d'adultes viables. Plusieurs anomalies ont été observées. La plus fré­<br />

quente a été la mortalité des nymphes sans éclosion d'adultes.<br />

De nombreux cas d'émergences incomplètes des adultes ont été observés.<br />

Les quatre pattes antérieures ou seulement les deux postérieures, les ailes seules ou<br />

avec l'abdomen et les pattes postérieures restent bloquées dans l'exuvie nymphale.<br />

Des imagos bien que complètement libérés de l'exuvie nymphale restent immobiles à<br />

la surface de l'eau incapables de prendre leur envol et meurent noyés.<br />

Aucune de ces anomalies morphologiques et physiologiques n'a été observée<br />

avec des larves et des nymphes récoltées dans les puisards avant les traitements et<br />

dans les deux puisards que nous avons retenus comme témoin durant toute la période<br />

d'expérimentation. Dans ces puisards non traités cette réduction s'est traduite par une<br />

mortalité nymphale variant entre 0 et 40%. Il est à noter que les plus forts pourcentages de<br />

réduction d'émergence enregistrés sont liés à la saison sèche chaude, période pendant<br />

laquelle certains puisards deviennent très pollués et donc défavorables au bon dévelop­<br />

pement des larves de Culex quinquefasciatus, (graphiques 1 et 2 en Annexe).<br />

Le cinquième composé testé, l'OMS 3009 est un ecdysoYde ou inhibiteur<br />

des mues larvaires. Il a présenté une activité essentiellement larvicide. Aux doses<br />

efficaces, les larves des quatre stades et particulièrement les stades 3 et 4 ont été<br />

tuées. Il n'a présenté aucun effet sur les pontes et sur les nymphes.<br />

2.7.2. Efficacité et rémanence des composés et formulations testés.<br />

2.7.2.1. Les juvénoldes : OMS 3007, OMS 3010, OMS 3019 et OMS 1697.<br />

- OMS 3007 : granulés à 0,5% et poudre mouillable à 5%.<br />

Granulés à 0,5% : que ce soit à la dose de 0,1 ou de 1 g/m 2 , l'efficacité<br />

de cette formulation a été totale pendant seulement deux semaines (graphiques 3 et<br />

4 en Annexe).<br />

Poudre mouillable à 5% : avec cette formulation, aux doses de 0,1 et<br />

1 g/m 2 la durée de l'efficacité totale n'a également pas excédé deux semaines (gra­<br />

phiques 5 et 6 en Annexe).


- 49 -<br />

- OMS 3010 (phenoxycarbamate) concentré émulsifiable à 12,5% et<br />

micro-émulsion à 10%.<br />

Concentré émulsifiable à 12,5%: l'efficacité de ce produit a été totale<br />

aux doses de 0,1 et 1 g/m 2 pendant neuf semaines. On a noté une bonne rémanence<br />

à la dose de 0,1 g/m 2 (graphiques 7 et 8). Le seul puisard traité à la dose de 1 g/m 2<br />

a été vidé par son propriétaire à notre insu à la 12ème semaine et nous avons dû<br />

arrêter le suivi à cette période.<br />

Micro-émulsion à 10% : seul le puisàrd trai té à la dose de 1 g/m 2 a pu<br />

être suivi pendant vingt-quatre semaines. A cette dose nous avons enregistré une effi­<br />

cacité totale pendant onze semaines soit deux semaines de plus que pour la formula­<br />

tion précédente (graphiques 9 et 1° en Annexe).<br />

- OMS 3019 : granulés à 0,5% et poudre mouillable à 5%.<br />

Granulés à 0,5% : dans les cinq puisards traités à la dose de 0,1 g/m 2 ,<br />

l'efficacité de cette formulation a été totale pendant dix semaines en moyenne (gra­<br />

phiques 11, 12, 13, 14 et 15). A la dose de 0,5 g/m 2 elle a été de l'ordre de treize<br />

semaines (graphiques 16, 17, 18, 19, 20, 21 et 22). Les résultats des essais réalisés<br />

avec ce composé sont résumés aux tableaux 5 et 6.<br />

Poudre mouillable à 5% : à la dose de 0,1 g/m 2 , son efficacité a été tota­<br />

le pendant quatre semaines (graphique 23). En revanche à la dose de 1 g/m 2 sa forte<br />

rémanence a permis d'obtenir une réduction totale des émergences pendant quarante<br />

semaines soit dix mois dans cinq puisards.<br />

- OMS 1697 (Methoprène-Altosid) (SANDOZ) briquettes de 5,4 grammes<br />

à 426,6 mg de matière active.<br />

Dans les cinq puisards traités à la dose unique d'une briquette pour 300<br />

litres d'eau soit 1,422 mg/l, l'efficacité de ce produit a été totale pendant douze<br />

semaines en moyenne (trois mois) (graphiques 24, 25, 26, 27 et 28). Les résultats<br />

obtenus avec ce composé sont résumés au tableau 7.<br />

2.7.2.2. L'ecdyso"lde : OMS 3009 CTéflubenzuron) à 10% 'Celamerck).<br />

Cet ecdyso"fde a été testé dans sept puisards aux doses de 0,1, 0,5 et<br />

1 mg/l. Les résultats obtenus sont résumés au tableau 8. A la dose de 0,1 mg/l,<br />

dans les deux puisards traités nous avons observé un faible effet larvicide du pro-<br />

dui t. Tous les stades préimaginaux sont restés présents toutefois on a noté une légère<br />

baisse de la densité des populations préimaginales dès les premiers jours du traitement<br />

(graphiques 29 et 30 en Annexe).


- 54 -<br />

A la dose de 0,5 mg/l nous avons enregistré une réduction importante des<br />

populations larvaires et nymphales 4 à 5 jours après les traitements. Dans le premier<br />

des deux puisards traités, les nymphes et les stades larvaires 3 et 4 ont disparu du<br />

gîte pendant toute la durée de l'expérimentation; seuls les stades larvaires 1 et 2 ont<br />

été retrouvés. L'activité larvicide du produit a été remarquable dans ce gîte. Par<br />

contre dans le second puisard après la forte réduction des populations durant les cinq<br />

premiers jours on a assisté à une rapide réapparition de tous les stades larvaires et<br />

des nymphes après le dix septième jour (graphiques 31 et 32 en Annexe).<br />

A la dose de 1 mg/l dans les trois puisards traités nous avons obtenu des<br />

résultats variables d'un puisard à l'autre. Dans le premier, c'est seulement au 6ème<br />

jour que l'on a observé une regression de la densité des populations préimaginales et<br />

cela jusqu'au 24ème jour où la réduction a été totale. La réapparition s'est faite pro­<br />

gressivement et c'est seulement au 45ème jour que la présence de tous les stades<br />

larvaires et des nymphes a été notée (graphique 33). Dans le second puisard, l'activité<br />

du produit a été perceptible pendant les dix premiers jours. Nous n'avons malheureuse­<br />

ment pas pu suivre le puisard jusqu'à la réapparition de tous les stades préimaginaux;<br />

en effet au 38ème jour ce gîte s'est asséché (graphique 34 en Annexe).<br />

Dans le troisième puisard, l'effet larvicide a été particulièrement remarqua­<br />

ble. Dès le 3ème jour on a noté une forte mortalité larvaire. Du 5ème au 10ème<br />

jour nous n'avons observé que des larves du stade I. Du 10ème au 17ème jour c'est­<br />

à-dire pendant une semaine les larves de Culex quinquefasciatus ont été absentes de<br />

ce puisard. C'est à partir du 17ème jour que les stades larvaires I et II ont réapparu<br />

puis ce sont maintenus jusqu'à l'arrêt de notre expérimentation (graphique 35).<br />

2.8. Discussion - Conclusion.<br />

Les huit formulations des cinq composés testés ont présenté à divers de­<br />

grés une bonne efficacité dans les gîtes urbains à Culex quinquefasciatus que consti­<br />

tuent les puisards dans la ville de Bouaké (tableau 9).<br />

Tous les juvénoYdes, à l'exception de l'OMS 3007 en poudre mouillable à<br />

5%, ont été efficaces et suffisamment rémanents aux doses testées. La formulation<br />

ne semble pas être un facteur limitant de l'activité de ces composés. Les performan­<br />

ces de l'OMS 3019 (en granulés à 0,5% et en poudre mouillable à 5%) ont été impres­<br />

sionnantes avec 10 et 14 semaines d'efficacité totale respectivement aux doses de<br />

0,1 et 0,5 g/m 2 pour les granulés et 40 semaines à 1 g/m 2 pour la poudre mouilla­<br />

ble.


- 56 -<br />

Les résultats obtenus avec le seul ecdysorde testé (OMS 3009 en concen­<br />

tré émulsifiable à 10%) ont été également satisfaisants à la dose de 1 mg!1 avec 6<br />

à 8 semaines de rémanence.<br />

L'utilisation opérationnelle des composés tel que l'OMS 3019, l'OMS 3010,<br />

l'OMS 1697 et l'OMS 3009 peut être favorablement envisagée. Toutefois des expéri­<br />

mentations à plus grandes échelles restent nécessaire pour mieux apprécier les poten­<br />

tialités réelles de ces produits. Les performances de ces insecticides régulateurs de<br />

croissance semblent liées à la stabilité de leurs molécules dans les eaux polluées des<br />

gîtes à Culex quinquefasciatus et à leur maintien dans la zone de nutrition des larves<br />

par adsorption sur les particules organiques en suspension.<br />

La combinaison d'un ecdysorde efficace et d'un excellent juvénorde pourrait<br />

donner de meilleurs résultats, l'un exerçant pleinement son activité sur les premiers<br />

stades larvaires et l'autre sur les larves du dernier stade. Par ailleurs, une telle asso­<br />

ciation permettrait de minimiser le risque de développement d'une résistance des lar­<br />

ves de moustiques à ces produits quand on sait que contrairement à l'hypothèse soute­<br />

nue par de nombreux chercheurs ces insectes peuvent développer des mécanismes de<br />

résistances aux analogues de leurs hormones de croissance (GEORGHIOU, 1974) ou<br />

peut être même une résistance croisée avec les insecticides chimiques classiques<br />

(CERF et GEORGHIOU, 1974b; OPPENOORTH et VAN DER PASS, 1977; PIMPRIKAR<br />

et GEORGHIOU, 1979).<br />

Il n'en demeure pas moins que l'emploi généralisé des composés de cette<br />

nouvelle famille d'insecticide dans des programmes de lutte semble très prometteur.<br />

Ils peuvent valablement être utilisés en remplacement des larvicides conventionnels en<br />

rotation avec des agents de lutte biologique tels que le Bacillus sphaeûcus et le<br />

Bacillus thuûngiensis.


3.1. Introduction.<br />

- 57 -<br />

L'Onchocercose humaine est une filariose due au développement dans le<br />

derme d'une filaire Oncnocer..ca volvulus Leuckart, 1893. En Afrique de l'Ouest, ce<br />

parasite est transmis par la piqûre des femelles de simulies appartenant au complexe<br />

SimuLium damnosum. La simulie s'infecte lors d'un repas sanguin sur un hôte parasité.<br />

Cette filariose est la deuxième cause mondiale de cécité et touche environ 30 millions<br />

d'individus dont près de 99% se trouvent en Afrique Intertropicale et le reste au Yé­<br />

men, en Arabie Saoudite et en Amérique Centrale et du Sud.<br />

En Afrique de l'Ouest cette maladie sévit à l'état endémique le long des<br />

vallées fertiles. Les foyers les plus importants se situent généralement dans les régions<br />

de savane.<br />

L'inexistence d'une chimiothérapie de masse appropriée fait de la lutte<br />

contre le vecteur la seule arme efficace pour combattre l'Onchocercose. La stratégie<br />

du Programme de Lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest mis sur pied en<br />

1973, a été fondée essentiellement sur l'interruption de la chaine de transmission du<br />

parasite par destruction du vecteur. Celle-ci est obtenue par des traitements répétitifs<br />

aux insecticides des biefs à courant rapide des rivières où se développent les larves de<br />

SimuLium damnosum s.l..<br />

Le DDT (organochloré) a été utilisé avec succès à grande échelle dans la<br />

campagne FED* de 1963 à 1973. Une résistance à cet organochloré fût observée chez<br />

SimuLium damnosum en 1975 et 1976 au Togo, au Bénin, au Mali et en Côte<br />

d'Ivoire (GUILLET et aL., 1977). Par ailleurs le banissement de ce produit a été pro­<br />

noncé à la suite d'observations faites dans les pays tempérés sur sa non-dégradabilité<br />

et son accumulation dans les chaines trophiques.<br />

Le métoxychlore, un autre organochloré utilisé avec succès en Amérique<br />

du Nord a donné des résultats insuffisants en Afrique de l'Ouest (GUILLET et al.,<br />

1979).<br />

Le téméphos, un organophosphoré en concentré émulsifiable à 20% de ma­<br />

tière active a été sélectionné parmi un grand nombre de produits puis employé dans<br />

toute l'aire du programme jusqu'en 1979 date à laquelle les populations d'espèces<br />

forestières du complexe Simulium damnosum (S.soubr..ense et S.sanctipauliJ ont dévelop­<br />

pé une résistance à cet insecticide (GUILLET et al., 1980). Sa grande efficacité et<br />

la facilité de son épandage permettaient de traiter tous les cours d'eau y compris<br />

les fleuves à gros débit.<br />

* : Fonds Européens de Développement.


58 -<br />

Le chlorphoxim, un autre organophosphoré a été utilisé en remplacement<br />

du téméphos dans les zones de résistance, mais les larves ont très rap idement déve­<br />

loppé une résistance à cet autre composé. Simultanément une résistance croisée a<br />

été mise en évidence à la plupart des organophosphorés utilisables en santé publique<br />

(KURTAK et al., 1982).<br />

Un insecticide de remplacement sûr devait être impérativement trouvé pour<br />

les zones de résistance aux organophosphorés. Le seul moyen de faire face à la résis­<br />

tance étant l'emploi d'un autre produit de préférence d'une autre classe ou famille<br />

qui ne présente pas de résistance croisée avec le premier.<br />

Cet écueil enregistré par le Programme OMS de Lutte contre l'Onchocerco­<br />

se est à l'origine de la création d'un programme accéléré de recherche de nouveaux<br />

larvicides. Ce programme de recherche placé sous la double responsabilité du Bureau<br />

OMS de Contrôle de la Biologie des Vecteurs (VBC) et du Programme OMS de Lutte<br />

contre l'Onchocercose (OCP) répond à deux objectifs<br />

ment utilisés;<br />

- disposer de produits plus performants et moins chers que ceux actuelle­<br />

- disposer de produits ou de méthodes de lutte de remplacement en cas de<br />

développement de la résistance aux organophosphorés des populations savanicoles de<br />

Simulium damnosum s.l••<br />

Ces recherches ont été orientées vers des familles d'insecticides autres<br />

que les organochlorés et les organophosphorés. Ainsi plusieurs formulations de pyré­<br />

thrinoYdes et de carbamates ont été testées sur des larves de simulies. Les premiers<br />

ont donné des résultats intéressants mais se sont avérés très toxiques pour la faune<br />

aquatique non cible. Les seconds ont par contre présenté une activité larvicide très<br />

limitée. Aucun larvicide chimique n'a jusqu'à ce moment atteint le stade opérationnel<br />

à l'exclusion de la perméthrine (pyréthrinoYde) qui est utilisée sporadiquement dans les<br />

zones de résistance au téméphos en saison des pluies.<br />

L'utilisation d'un agent de lutte biologique, le Bacillus thutingiensis H-14<br />

a été la seule alternative. Les recherches sur les possibilités d'emploi de cette bacté­<br />

rie comme larvicide ont connu un développement rapide. Depuis 1983, des formulations<br />

à base de Bacillus thutingiensis H-14 sont utilisées comme larvicides antisimulidiens<br />

dans les zones de résistance au téméphos. Très actif contre les larves de simulies et<br />

très sélectif, le Bacillus thutingiensis H-14 représente un produit idéal, toutefois les<br />

formulations actuellement disponibles posent non seulement des problèmes techniques


- 59 -<br />

au moment de leur utilisation mais sont d'un coût élevé. Des recherches se poursui­<br />

vent en étroite collaboration avec les firmes productrices dans l'optique de mettre<br />

au point des formulations plus performantes que celles actuellement utilisées.<br />

Tenant compte des extensions sud et sud-ouest de l'aire du Programme OCP,<br />

il était souhaitable de disposer d'au moins deux insecticides de réserve. Ainsi, outre<br />

les familles d'insecticides classiques (larvicides) la recherche des nouveaux produits<br />

s'est orientée également vers d'autres composés utilisables dans la lutte contre les<br />

vecteurs de l'Onchocercose notamment les régulateurs de croissance des insectes.<br />

De nombreux composés régulateurs de croissance sont produits par II indus­<br />

trie depuis les années 1970. Certains d'entre eux ont été utilisés avec succès dans la<br />

lutte contre les insectes ravageurs de plantes et également contre les larves de mousti­<br />

ques (ANONYME, 1983). Les essais sur larves de simulies étaient jusque là très limi­<br />

tés.<br />

Le composé le plus connu est le méthoprène (Altosii R )), un mimétique<br />

d'hormone juvénile utilisé avec succès depuis quelques années pour lutter contre des<br />

populations de moustiques résistants aux organophosphorés (SCHAEFER et WILDER,<br />

1972, 1973; SCHAEFER et DUPRAS, 1973; MATHIS et al., 1975; SELF et al., 1978;<br />

RODRIGUES et WRIGHT, 1978; TEN HOUTEN et al., 1980; AXTEL et al., 1980, in<br />

GUILLET et al., 1985). Un autre composé assez connu est le diflubenzuron (Dimilin(R)).<br />

Il appartient au second groupe important des régulateurs de croissance, les inhibiteurs<br />

de mue. Les régulateurs de croissance ne présentent généralement pas de résistance<br />

croisée avec les composés appartenant à d'autres familles d'insecticides. Ils sont donc<br />

apparus comme étant à priori utilisables pour la lutte contre Simulium damnosum s.l.•<br />

Ils ne présentent généralement pas une toxicité immédiate mais agissent à retardement.<br />

Leur activité est par conséquent plus difficile à évaluer que celles des insecticides<br />

chimiques classiques à action rapide. Une méthodologie appropriée a dû être mise au<br />

point afin de permettre une évaluation d'un grand nombre de composés. Les premiers<br />

essais ont été réalisés avec le Diflubenzuron (Dimilin(R)) (GUILLET et al., 1985). Un<br />

programme de criblage a alors été mis en place pour tenter de sélectionner les compo­<br />

sés les plus efficaces susceptibles d'être utilisés comme antisimulidiens. Un grand nom­<br />

bre de composés a été testé à ce jour. Nous exposons les résultats et les conclusions<br />

que l'on peut d'ores et déjà tirer sur les potentialités d'utilisation des formulations de<br />

composés régulateurs de croissance dans la lutte contre les vecteurs de l'Onchocercose<br />

humaine en Afrique de l'Ouest. Pour une meilleure compréhension de ce travail nous<br />

proposons des rappels bibliographiques sur la position systématique du complexe Simu­<br />

lium damnosum, sa biologie et son écologie, son importance médicale et son rôle vec­<br />

teur.


J.2. Rappels bibliographiques.<br />

60 -<br />

J.2.1. Position systématique du complexe SimuUum damnosum.<br />

Les simulies sont des diptères nématocères de petite taille appartenant à<br />

la famille des Simuliidae. Plus de 1300 espèces ont été décrites dans le monde dont<br />

150 dans la région éthiopienne. En Afrique de l'Ouest une trentaine d'espèces et de<br />

formes ont été trouvées dont la plus largement répandue est Simulium damnosum<br />

Théobald 1903 (PHILIPPON, 1978).<br />

Selon la classification de CROSSKEY (1969) la famille des Simuliidae peut<br />

être divisée en deux sous familles: 'Ja'l.asimuliinae et Simuliinae. La sous famille des<br />

'Ja'l.asimuliinae exclusivement néarctique est représentée par un seul genre: 'Ja'l.asimu­<br />

lium Malloch, 1914. Celle des Simuliinae est composée de deux tribus : 'J'l.Osimuliini<br />

et Simuliini.<br />

La tribu 'J'l.Osimuliini comprend cinq genres<br />

- gymnopais Stone.<br />

- Twinnia Stone et Jamback.<br />

- 'J'l.Osimulium Roubaud.<br />

- c.'l.ozetia Davies.<br />

- gigantodax Enderlien.<br />

La tribu Simuliini comprend quatre genres<br />

- Simulium Latreille.<br />

- o1ustto simulium Tonnoir.<br />

- o1lto simulium Crosskey.<br />

- Metacnephia Crosskey.<br />

Toutes les espèces connues en Afrique appartiennent au genre Simulium qui<br />

selon CROSSKEY comprend 17 sous genres. L'espèce Simulium damnosum Théobald<br />

1903 est rangée dans le sous genre Edwa'l.dsellum Crosskey (PHILIPPON, 1978, loc.ciL).<br />

Simulium damnosum Théobald 1903 regroupe un certain nombre de formes<br />

très proches morphologiquement les unes des autres. Vingt huit (28) cytotypes ont été<br />

décrits dans le complexe Simulium damnosum, dont une dizaine est présente en Afri­<br />

que de l'Ouest parmi lesquelles : Simulium damnosum s.s•• Simulium sitbanum. Simulium<br />

dieguetense. Simulium squamosum. Simulium yahense. Simulium soub'l.ense et Simulium<br />

sanctipauli (VAJIlVIE et DUI\IBAR, 1975; DUNBAR et VAJIME, 1981).


- 61 -<br />

Toutes les espèces du complexe mentionnées ont été identifiées à partir de<br />

l'examen des caractères chromosomiques larvaires (d'où leur dénomination de "cyto­<br />

type" et l'appellation utilisée par certains auteurs de "cyto-espèce".<br />

3.2.2. Distribution géographique du complexe Simulium damnosum.<br />

Selon PHlLIPPON (1980), la répartition du complexe Simulium damnosum<br />

dans l'hémisphère Nord est à peu près superposable à celle de la maladie; en Afrique<br />

Occidentale sa limite septentrionale oscille entre 12° 30' et 15° 30'; en Afrique Orien­<br />

tale cette limite s'étend vers le Nord le long du l\Jil jusqu'au 19ème parallèle, tandis<br />

que la limite méridionale (34° Sud) dépasse très largement celle des foyers d'Onchocer­<br />

cose (environ 15° Sud). Rappelons enfin l'extension du complexe dans le Sud-Est de la<br />

péninsule arabique. La répartition des cytotypes en Afrique de l'Est reste mal connue.<br />

Celle des espèces présentes à l'Ouest du Nigeria a été beaucoup mieux étudiée (GARMS<br />

et VAJIME, 1975; VAJIME et QUILLEVERE, 1978; PHILIPPON, 1978a et 1978b; QUlLLE­<br />

VERE, 1979) et apparaît relativement hétérogène. S.si'l.6anum est très caractéristique<br />

des savanes sèches septentrionales et pratiquement absent dans les zones préforestières<br />

et forestières; dans les savanes humides elle coexiste avec S.damnosum s.s., mais sa<br />

fréquence relative décroît du Nord au Sud.<br />

S.damnosum s.s. s'étend assez loin vers le Sud, encore qu'il soit peu fréquent<br />

dans les massifs forestiers. Malgré des extensions vers le Nord dans les savanes humides<br />

des régions accidentées de Guinée et des confins ivoiro-guinéen, S.sanetipauli et S.ya­<br />

nense sont inféodés aux régions forestières ouest africaines. S.sou6'l.ense est moins<br />

exclusivement forestière et capable de se développer en savane humide.<br />

Simulium squamosum enfin montre une répartition en mosaYque au Sud du<br />

dixième parallèle Nord et colonise surtout les régions montagneuses.<br />

Si, une zonation Nord-Sud des espèces du complexe apparaît assez<br />

nettement dans la région considérée, il n'en existe pas moins un important chevauche­<br />

ment des aires de distribution des six espèces principales.<br />

3.2.3. Biologie et Ecologie du complexe Simulium damnosum.<br />

Les grands traits de la biologie et de l'écologie du complexe S.damnosum<br />

en Afrique de l'Ouest sont connus depuis les travaux de LE BERRE (1966). Les résul­<br />

tats de nombreux autres travaux sont venus approfondir nos connaissances dans ce<br />

domaine notamment ceux de PHILIPPON (1977) et de QUILLEVERE (1979) sur les<br />

espèces composant le complexe S.damnosum et leur répartition.


3.2.3.1. Cycle biologique.<br />

- 62 -<br />

Le développement biologique des simulies d'une manière générale et celui<br />

du complexe S.damnosum en particulier comprend deux phases dont l'une est aquati­<br />

que et l'autre aérienne.<br />

Les adultes femelles pondent des oeufs sous forme de cordons gélatineux<br />

juste à la limite de l'eau dans la zone humidifiée par les embruns, les remous et les<br />

vagues des rapides des rivières. Ces cordons gélatineux s'entremêlent et forment des<br />

amas sur les supports végétaux ou minéraux submergés. A l'éclosion les jeunes larves,<br />

par dérive, colonisent les supports en aval des points de ponte.<br />

Le développement larvaire s'effectue en sept stades successifs séparés par<br />

des mues. La durée est inversement proportionnelle à la température ainsi qu'à la<br />

quantité de nourriture charriée par le courant. Dans les conditions naturelles en ré­<br />

gion de savane les valeurs extrêmes de cette durée sont de 5 à plus de 12 jours<br />

(5ECHAN, 1980).<br />

Au terme du développement du septième stade larvaire, un cocon nymphal<br />

est tissé par la larve et suivi d'une mue nymphale à l'intérieur du cocon. Au cours<br />

de cette étape survient la métamorphose qui se caractérise par l'édification des carac­<br />

tères imaginaux. La durée de vie nymphale varie de 2 à 5 jours, toutefois elle est<br />

conditionnée par la température de l'eau. Elle est le plus souvent de 3 à 4 jours. De<br />

ces nymphes éclosent des adultes qui prennent leur envol. Les femelles après accouple­<br />

ment avec un mâle prennent des repas sanguins sur divers hôtes pour la maturation<br />

de leurs oeufs qu'elles viennent pondre dans les rivières.<br />

3.2.3.2. Bio-écologie des populations préimaginales.<br />

Les populations préimaginales (larves et nymphes) du complexe Simulium<br />

damnosum sont généralement ancrées sur des supports végétaux ou des rochers immergés<br />

dans les quarante premiers centimètres en dessous de la surface de l'eau. Elles ont<br />

cependant été trouvées jusqu'à quatre mètres de profondeurs mais on ignore la fré­<br />

quence de cette répartition et la viabilité des spécimens vivant à de telles profondeurs<br />

(LE BERRE, 1966; EL5EN, 1977, EL5EN et HEBRARD, 1977).<br />

Les larves vivent préférentiellement dans des courants de 0,70 à 2,00 mè­<br />

tres/seconde mais elles ont été observées dans des courants moins rapides de 0,10<br />

mètre/seconde et plus rapide de 2,50 mètres/seconde. Les di fférentes espè.ces ne se<br />

di fférencient pas par des rhéopréférendums, toutefois, S.si'l.6anum peut coloniser des<br />

courants assez lents dans la partie septentrionale de son aire de répartition (EL5EN<br />

et HEBRARD, loc. cit.; LE BERRE, loc. cit.J.


- 63 -<br />

La durée du cycle préimaginal varie suivant les saisons, les régions et les<br />

espèces. Il est en général d'autant plus rapide que la température de l'eau est plus<br />

élevée (ANONYME, 1984).<br />

Les larves se nourrissent en captant passivement à l'aide de leurs soies<br />

prémandibulaires, les particules naturelles (organiques et inorganiques) charriées par le<br />

courant. Cette captation et ingurgitation des particules se fait de façon ininterrompue<br />

et la progression du bol alimentaire s'effectue par bourrage.<br />

La taille maximum des particules ingérées varie de 13 à 150 microns,<br />

(EL SEN, lac. cit.). Toutefois les particules de petites -tailles ( 3 microns) et des<br />

éléments colloYdaux de 0,2 à 1 micron constituent une partie importante du bol ali­<br />

mentaire (LOCK et al., 1977) ces particules sont captées par adhésion sur le mucus<br />

qui recouvre les pièces buccales (ROSS et CRAIG, 1980).<br />

La dynamique des populations préimaginales du complexe S.damnosum est<br />

influencée par un certain nombre de facteurs<br />

- Les fluctuations saisonnières du niveau des cours d'eau déterminent en<br />

effet directement la surface des gîtes larvaires utilisables par S.damnosum s.I., c'est­<br />

à-dire le nombre de supports au niveau desquels la profondeur de l'eau et la vitesse<br />

du courant sont satisfaisantes. Le nombre des gîtes favorables est accru avec la mon­<br />

tée des eaux et diminue avec la décrue. Les variations brutales du niveau des cours<br />

d'eau sont cependant défavorables à l'implantation des larves du complexe S.damnosum<br />

(PHILIPPON, lac. cit.).<br />

- La disponibilité d'éléments nutritifs dans le courant est un facteur limi­<br />

tant des populations larvaires. Le courant doit véhiculer une quantité suffisante de<br />

matières organiques en suspension. Toutefois, le seuil minimum est difficile à estimer<br />

(PHILIPPON, lac. cit.).<br />

- La vitesse du courant de l'eau est un facteur déterminant de<br />

l'établissement des populations préimaginales du complexe S.damnosum et ce en dehors<br />

des limites admises (0,5 et 2 mètres/seconde). Les vitesses les plus favorables (pour<br />

lesquelles se rencontrent les plus fortes densités larvaires) sont comprises entre 0,7 et<br />

1,2 mètre/seconde. Dans un gîte préimaginal donné, il existe une relation entre la<br />

vitesse du courant et la quantité d'éléments nutritifs charriés par ce courant, (PHI­<br />

LIPPON, lac. cit.).


- 64 -<br />

- La concurrence interspécifique entre S.damnosum s.l. et d'autres organis­<br />

mes peut être observée au niveau des supports et constituer un facteur limitant. Par<br />

exemple la colonisation rapide des supports par des algues filamenteuses du genre<br />

Spi'l.ogY'l.a peut gêner et retarder considérablement l'installation des larves du complexe<br />

S.damnosum. Et lorsque les populations simulidiennes commencent à se substituer aux<br />

algues, S.damnosum s.l. ne se réinstalle généralement qu'après d'autres espèces simuli­<br />

diennes plus ubiquistes telles que S.na'l.g'l.ealJesi, S.cewicotnutum, S.adetsi, S.gtiseicoLLe<br />

et S.ttidens (in PHILIPPON, Loc. ciL).<br />

- La température de l'eau n'a aucune influence sur la densité des popula­<br />

tions préimaginales du complexe S.damnosum. En Afrique de l'Ouest les variations<br />

annuelles de température de l'eau ne sont accentuées que dans les zones septentriona­<br />

les. Les températures ne sont toutefois jamais assez basses pour empêcher le dévelop­<br />

pement larvaire. Les fluctuations annuelles influent seulement sur la durée de dévelop­<br />

pement des larves.<br />

- Les parasites et les prédateurs peuvent avoir un effet régulateur certain<br />

sur l'abondance des populations préimaginales ou imaginales.<br />

- Les facteurs anthropiques: l'homme peut volontairement ou involontaire­<br />

ment modifier le milieu où se développent les populations préimaginales de S.damnosum<br />

s.l.• Cette action peut être bénéfique ou non pour les populations simulidiennes :<br />

• L'influence bénéfique à l'implantation des larves peut être produite<br />

par la construction des déversoirs de barrages, de vannes, d'écluses, de ponts, de ra­<br />

diers, de barrages de pêche etc• ••••<br />

• L'influence néfaste à l'implantation des larves peut être produite par<br />

la création de lacs de retenue supprimant tout courant, la pollution des rivières, l'em­<br />

poisonnement accidentel ou systématique des eaux, et les campagnes larvicides (in<br />

PHILIPPON, Loc. ciL).<br />

3.2.3.3. Bio-écologie des adultes.<br />

A l'émergence, les adultes prennent leur envol pour une vie aérienne. Cette<br />

émergence se produit le matin et le soir avec une préférence pour l'une ou l'autre<br />

période suivant les saisons (BELLEC et HEBRARD, 1983).<br />

Les mâles forment des essaims composés de quelques centaines d'individus.<br />

La copulation se produit au sein de ces essaims lorsque les femelles s'en approchent<br />

peu après l'émergence. Les femelles ne s'accouplent qu'une seule fois au cours de leur<br />

existence.


- 65 -<br />

Les mâles et plus de 50% des femelles (nullipares ou pares), se nourrissent<br />

de jus sucré (nectar de fleurs en généra!). Les repas sanguins des femelles sont pris<br />

pour assurer la maturation des oeufs. Ces repas de sang fournissent à la femelle les<br />

éléments protidiques nécessaires au développement des oeufs. On désigne par cycle<br />

gonotrophique la combinaison du cycle de développement des ovaires avec celui des<br />

repas sanguins.<br />

Les espèces du complexe Simulium damnosum sont généralement amphophi­<br />

les mais certaines espèces sont fortement anthropophiles.<br />

S.damnosum s.s. et S.sitbanum sont amphophiles sur la plus grande partie de leur<br />

aire de répartition encore qu'en cas d'absence d'hôte humain elles peuvent être<br />

saisonnièrement exclusivement zoophages.<br />

3.2.4. Importance médicale et vétérinaire des simulies rôle vecteur du complexe<br />

SimuUum damnosum.<br />

Dans de nombreuses régions du monde la pullulation des simulies est une<br />

cause considérable de nuisance pour les communautés humaines et les animaux domes­<br />

tiques, notamment en Siberie, en Amérique du Nord, en Amérique Centrale, à Mada­<br />

gascar, en Afrique dans les régions forestières, dans le Pacifique aux Iles Marquises et<br />

en Europe Centrale.<br />

La toxicité des piqûres de simulies liée à la salive peut être à l'origine de<br />

graves accidents allergiques tant chez l'homme que chez le bétail. C'est le cas en<br />

Europe Centrale avec S.columbaczensis, au Soudan avec S.gtiseicolle et en Amérique<br />

du Nord avec S.a'l.eticum (in PHILIPPON, 1978).<br />

Plusieurs espèces de simulies sont impliquées dans la transmission de para­<br />

sites (virus, protozoaires et filaires) aussi bien chez l'homme que chez les animaux.<br />

Ainsi, Simulium melatum est impliqué dans la transmission du virus de la<br />

myxomatose des lapins en Australie et le virus"EEV"(Eastew Encephalitis Viws) a été<br />

isolé à partir de Simulium johannseni et de Simulium metidisnale aux Etats Unis<br />

(PHILIPPON, loc. ciL).<br />

Simulium f7enustum est le vecteur de [eucocytozoon simondi, hématozoaire<br />

parasite des carnards du Canada.<br />

dons aux USA.<br />

Simulium jenningsi et Simulium occidentale transmettent Lsmithi aux din


- 66 -<br />

Simulium or.natum, Simulium e'l.yth'l.OcephaLum et Simulium exiguum trans­<br />

mettent la filaire Onchoce'l.ca guttu'l.osa agent de l'Onchocercose bov ine en Europe et<br />

en Amérique Centrale.<br />

Simulium damnosum s.l. et Simulium neavi sont les vecteurs de l'Onchocer­<br />

cose humaine en Afrique dont l'agent pathogène est Onchoce'l.ca voLvuLus. En Amérique<br />

cette filaire est transmise par Simulium och'l.aceum, Simulium metallicum et Simulium<br />

callidum.<br />

C'est O'NEIL qui, en 1875 fit la découverte des microfilaires d'onchocerque<br />

chez l'homme. L'identification de la filaire adulte fut faite par LEUCKART en 1893.<br />

Il a fallu attendre 1928 pour que BLACKLOCK au terme de longues investigations<br />

en Sierra Leone, établisse le rôle vecteur de Simulium damnosum Theobald 1903 dans<br />

la transmission de ce parasite chez l'homme en Afrique de l'Ouest.<br />

Seules les femelles de Simulium damnosum s.l. s'infestent puis transmettent le<br />

parasite au moment de la prise des repas sanguins nécessaire à la maturation des<br />

oeufs.<br />

Chez la simulie, les microfilaires ingérées avec le sang subissent d'impor­<br />

tantes modi fications morphologiques et anatomiques et se transforment après sept<br />

jours en moyenne en larves infectieuses qui migrent dans la tête et les pièces bucca­<br />

les de la simulie. Ces larves sont ensuite inoculées à l'homme lors d'un repas sanguin<br />

ultérieur chez l'homme; ces larves infectieuses se transforment en filaires adultes qui<br />

s'accouplent et dont les femelles émettent des microfilaires dans l'organisme humain.<br />

Le constat de l'existence dans l'Onchocercose de différents degrés de gravi­<br />

té, géographiquement superposables à la distribution des diverses formes du complexe<br />

Simulium damnosum a suscité de très nombreuses études de laboratoire et de terrain,<br />

pour déterminer le rôle vecteur actuel et potentiel de chacune des espèces du comple­<br />

xe (ANONYME, Loc. cit.) et la présence éventuelle de différentes formes d'onchocer­<br />

ques. Les résultats des études des transmissions expérimentales permettent de conclure<br />

que les six espèces du complexe S.damnosum sont de bons vecteurs des souches d'on­<br />

chocerque de leur région d'origine et éventuellement celles d'autres régions.<br />

Les transmissions "croisées" ont montré que :<br />

- S.sou6'l.ense/S.sanetipauli, espèces forestières transmettent très bien, dans<br />

leur biotope originel, les parasites de savanes.


- 67 -<br />

- S.yaIJense/S.squamosum espèces rencontrées en Côte d'Ivoire dans les<br />

petites rivières de forêt, transmettent mal les parasites associés aux grandes rivières<br />

de forêt et encore moins bien les "onchocerques de savanes".<br />

- S.damnosum s.s. et S.siz.banum n'ont qu'un très faible rendement parasi­<br />

taire lorsqu'ils se gorgent sur des onchocerquiens contaminés aux abords des rivières<br />

de forêt.<br />

La paire S.soubz.enselS.sanctipauli est intrinsèquement le meilleur vecteur<br />

du complexe Simulium damnosum en Afrique de l'Ouest.<br />

3.3. Présentation des stations d'étude.<br />

Toutes les expérimentations ont été réalisées dans trois stations en Côte<br />

d'Lvoir.e Akakro (Dabou), N'Golodougou CT ouba) et MonnekoY (Alépé). Le choix de ces<br />

stations a été guidé par un certain nombre de facteurs :<br />

- la présence en abondance et pendant une longue période de l'année de<br />

larves du complexe Simulium damnosum;<br />

- la "non contamination" des rivières par des insecticides;<br />

- la possibilité d'installation des dispositifs d'évaluation à échelle réduite<br />

de l'activité biologique des insecticides;<br />

- secondairement les facilités d'accès.<br />

3.3.1. La station d'Akakro (Dabou).<br />

La grande majorité de nos expérimentations a été réalisée dans cette sta­<br />

tion. Elle est située dans la Sous-Préfecture de Dabou à environ 10 kilomètres du<br />

village d'Akakro dans le Sud de la Côte d'Ivoire (5° 29 Nord - 3° 30 Ouest) dans une<br />

zone forestière fortement entamée par des exploitations agricoles de café, de cacao<br />

et de palmiers à huile. Les gîtes préimaginaux du complexe S.damnosum sont consti­<br />

tués par une série de petites cascades sur la rivière N'Pedo un affluent de l'Agnébi<br />

qui se jette dans la lagune Ebrié. Ces gîtes sont essentiellement colonisés par des<br />

espèces simulidiennes de petites rivières de forêt dont principalement S.yaIJense<br />

(GUILLET, com. pez.s.). La saison des pluies y débute fin Mars début Avril pour s'ache­<br />

ver en Juillet. Puis s'installe une petite saison sèche de Juillet à mi-Septembre et une<br />

petite saison des pluies de mi-Septembre à Novembre. La grande saison sèche s'étend<br />

de Décembre à Mars.


- 68 -<br />

Tout au cours de l'année la température de l'eau est plus ou moins cons­<br />

tante (25° + 1). Le débit du cours d'eau est le plus souvent de l'ordre de 1 à 2 m 3/s,<br />

mais peut être beaucoup plus élevé pendant la saison des pluies. Les gîtes sont pro­<br />

ductifs de Septembre à Février et permettent donc la réalisation des expérimentations<br />

pendant 6 mois.<br />

3.3.2. La station de N'Golodougou CTouba).<br />

Elle est située à proximité du village N'Golodougou dans la Sous-Préfec­<br />

ture de Touba au Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire (8° 24 Nord - 7° 38 Ouest) sur<br />

l'axe routier Touba-Borotou.<br />

Les gîtes préimaginaux du complexe Simulium damnosum y sont constitués<br />

par trois bras de la rivière Férédougouba ou Bagbé parcourant un relief accidenté<br />

dans cette région.<br />

Située en zone de savane guinéenne, la végétation y est caractérisée par<br />

de hautes herbes et des galeries forestières continues peuplées de plusieurs essences<br />

où prédominent 'J andanus sp. et :Raphia sp..<br />

Les gîtes préimaginaux sont colonisés principalement par des espèces simu­<br />

lidiennes de savane (S.damnosum s.s./S.sÎ'l6anum) en saison sèche et mélangées à des<br />

espèces forestières (S.sou6z.ense/S.sanetipauli) en saison des pluies (VAJIME et QUILLE­<br />

VERE, 1978).<br />

La température de l'eau y est variable, tout au cours de l'année. Elle peut<br />

atteindre en saison sèche 30° C, mais elle descend rarement en dessous de 25° C<br />

en saison des pluies. Les gîtes ne sont accessibles qu'en période de basses eaux de<br />

Décembre à Juin.<br />

3.3.3. La station de Monnekol (Alépé).<br />

Cette station est située près de la localité de MonnekoY dans la Sous-Pré­<br />

fecture dl Alépé dans le Sud de la Côte d'Ivoire en zone forestière (5° 32 Nord - 3°<br />

41 Ouest) sur le Kossan, un affluent de la Comoé. La forêt y a fai t place à des plan­<br />

tation de caféiers, de cacaoyers et de palmiers à huile.<br />

La région connaît quatre saisons, une grande saison des pluies d'Avril à<br />

mi-Juillet, une petite saison sèche de mi-Juillet à mi-Septembre, une petite saison des<br />

pluies de mi-Septembre à Novembre et une grande saison sèche de Décembre à Mars.


- 72 -<br />

- OMS 3007 S-21149 (Sumitomo Chemical Company (Japon).<br />

Formule brute: C 17 H 19 NO y<br />

Formule développée<br />

Nom chimique : Propionaldehyde oxime 0 - 2 - (4 - Phenoxy-phenoxy) ethyl ether.<br />

Deux formulations ont été testées un concentré émusifiable à 10% et<br />

une suspension de microcapsules à 5%.<br />

- OMS 3019 S-31183 (Sumitomo Chemical Company - Japon).<br />

Formule brute: C 20 H 19 N0 3<br />

Formule développée<br />

Nom chimique : 2 - 1 - Methyl - 2 - (4 - Phenoxy-phenoxy) ethoxy pyridine.<br />

Deux formulations liquides ont été testées sur larves de simulies un con­<br />

centré émulsifiable à 10% et une suspension de microcapsules à 5%.<br />

3.4.1.3. Autres composés testés agissant comme régulateurs de croissance.<br />

- OMS 2016 et OMS 2017 :<br />

Ces deux composés ont été fournis par la Firme Schering : le premier en<br />

poudre mouil1able à 50% et le second en poudre mouil1able à 25%. Aucune indication<br />

ne nous a été donnée sur la nature chimique de ces composés et leur mode d'action.<br />

- Avermectine MK 936 B1 :<br />

Ce composé appartient à un type d'insecticides tout à fait nouveau. Ce<br />

sont des lactones macrocycliques obtenues par fermentations d'un actinomycète<br />

(St'leptomyces alJe'lmitilis); substances remarquables toxiques vis-à-vis des nématodes,<br />

des acariens et des insectes (KATCHANSKY et al., 1983; PUTTER et al., 1981;<br />

CHABALA et al., 1980; BURG et al., 1973).


73-<br />

La formulation testée est un concentré émulsifiable à 18 g/l de matière<br />

active contenant environ 80% d'Avermectine B 1 a et 20% de B 1 b. Cette formula­<br />

tion destinée à l'usage agricole s'est révélée très toxique pour les larves d'o'ledes<br />

aegypti (CL 50 = 0,012 mg/l), ayant un effet régulateur de croissance avec<br />

une forte mortalité au cours du stade nymphal.<br />

3.4.2. Matériel biologique.<br />

Toutes les expérimentations effectuées avec les différentes formulations<br />

des composés sus-cités ont été réalisées sur des larves de simulies des di fférentes<br />

espèces du complexe Simulium damnosum en fonction des stations utilisées.<br />

3.4.3. Méthodes d'études.<br />

L'impossibilité d'élever des simulies au laboratoire impose la réalisation de<br />

tous les essais d'insecticides antisimulidiens sur le terrain. Des méthodologies pour<br />

évaluer l'efficacité des produits adaptés à chaque type de formulation ont été mises<br />

au point (GUILLET et al.. 1985 in Thèse).<br />

L'évaluation de l'activité biologique des formulations de composés régula­<br />

teurs de croissance vis-à-vis des larves du complexe Simulium damnosum a d'emblée<br />

posé un problème d'ordre méthodologique.<br />

En effet ces composés agissent lentement sur le développement des larves<br />

tandis que le biotope privilégié des larves de simulies (rapides des rivières) est un mi­<br />

lieu instable. L'évaluation de l'effet de ce type d'insecticide est donc plus difficile<br />

que celui des insecticides classiques à toxicité immédiate.<br />

En Amérique du Nord, des essais de laboratoire et de terrain réalisés avec<br />

certains composés en l'occurrence le diflubenzuron (Dimilin(R)) et le méthoprène (Alto­<br />

sii R )) sur des espèces néarctiques (Simulium CJitatum. Simulium CJenustum. Simulium<br />

CJe


- 74 -<br />

Trois différentes méthodes ont été testées sucessivement (GUILLET corn.<br />

pets.); la dernière donnant les meilleurs résultats. Elle a été utilisée pour l'évaluation<br />

de plusieurs produits; (GUILLET et al., 1984, 1985), mais présentait quelques insuffi­<br />

sances. Des améliorations lui ont été apportées avec la conception et la construction<br />

de deux nouveaux dispositifs. Ces améliorations se traduisent par une plus grande faci­<br />

lité d'exécution des tests, une plus grande fiabilité des résultats grâce à des taux éle­<br />

vés d'éclosion des adultes dans les lots témoins et une réduction importante des pertes<br />

de larves par dérive. Elles ont permis d'accroître sensiblement nos capacités de cri­<br />

blage des formulations.<br />

3.4.3.1. Description de la méthodologie des tests.<br />

Des méthodologies ont été développées pour évaluer l'activité des formula­<br />

tions de larvicides chimiques (dispositif des "Troughs") et des formulations à base de<br />

B.thuûngiensis H-14 (dispositif des minigouttières). Elles ont permis de tester de nom­<br />

breuses formulations proposées par l'industrie et d'en sélectionner quelques unes pour<br />

des essais. Ces dispositifs adaptés aux conditions de terrain permettent l'exécution des<br />

tests dans des conditions normalisées et la comparaison de différents résultats (GUIL­<br />

LET 1985 in Thèse). La méthodologie a été adaptée à l'évaluation des régulateurs de<br />

croissance et comprend quatre phases :<br />

- La colonisation de supports artificiels par des larves de simulies prélevées<br />

dans les gîtes avec leurs supports naturels.<br />

donné.<br />

- L'exposition des larves à différentes doses d'insecticides pendant un temps<br />

- La mise en observation des larves dans un dispositi f approprié pour étu­<br />

dier leur survie et leur nymphose et pour récupérer vivants les adultes émergeant des<br />

nymphes.<br />

L'évaluation de l'efficacité des produits testés est basée sur les pourcenta­<br />

ges de réduction d'émergence des imagos calculés par comparaison entre le nombre<br />

d'imagos obtenus et le nombre de larves initialement traitées.<br />

3.4.3.1.1. La colonisation des supports artificiels par des larves.<br />

La colonisation des supports artificiels (plaquettes métalliques de 18 x 6,5<br />

cm peintes en blanc laqué) par les larves est réalisée à l'aide d'un dispositif de "dé­<br />

versoir". Cet appareil spécialement conçu, permet en un temps assez court de coloni­<br />

ser les plaquettes par une dérive naturelle sans manipulation des larves, évitant ainsi<br />

une perturbation de leur comportement (HOUGARD et al., 1986) (voir schéma 5).


\ .<br />

- 75 _<br />

1<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

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j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j<br />

j


- 76 -<br />

Ce dispositif décrit par HOUGARD, est entièrement construit en contre­<br />

plaqués "marine" et se compose de 3 parties principales concentriques<br />

- Un collecteur central rectangulaire (54 cm x 36 cm x 8 cm) amovible<br />

et alimenté par gravité avec de l'eau de rivière à l'aide d'un tuyau en aluminium ou<br />

en P.V.c. (diamètre = 6 cm).<br />

- Un réservoir rectangulaire (96 cm x 78 cm x 6,5 cm) d'une capacité<br />

d'environ 50 litres dans lequel l'eau du collecteur central est redistribuée dans sa<br />

partie inférieure sans turbulence.<br />

- Quatre plans inclinés à 15° situés sur les quatre côtés du réservoir et<br />

sur lesquels on peut fixer une cinquantaine de plaquettes (supports artificiels).<br />

Le dispositif est installé sur une table placé à l'horizontale. Une fois le<br />

réservoir plein, l'eau se déverse sur les plans inclinés créant un courant suffisant pour<br />

les larves.<br />

Des larves prélevées avec leurs supports naturels sont placées dans le réser­<br />

voir d'eau où elles se retrouvent dans un milieu à faible turbulence défavorable à<br />

leur survie. Elles se détachent et sont entrainées ou migrent vers les plans inclinés<br />

où le courant est plus élevé, et là se raccrochent sur les plaquettes métalliques.<br />

Deux à trois heures suffisent pour obtenir des plaquettes entièrement cou­<br />

vertes de larves. Selon que l'on désire exposer différents groupes de stades larvaires<br />

à l'insecticide (larves âgées = stades larvaires 6 et 7, larves jeunes = stades larvaires<br />

3, 4 et 5) on procède à un tri des larves sur les plaquettes en éliminant à l'aide de<br />

pinces souples les stades larvaires non désirés. Une fois cette dernière manipulation<br />

achevée, les plaquettes sont alors prêtes à être exposées à l'insecticide.<br />

3.4.3.1.2. L'exposition des larves à l'insecticide.<br />

L'exposition des larves à l'insecticide est réalisée à l'aide du dispositif des<br />

"troughs" ou auges dérivant de celui décrit par JAMBACK et FREMPONG-BOADU<br />

(1966). Ce dispositif couramment utilisé pour l'évaluation des larvicides chimiques<br />

s'adapte bien au traitement des larves avec les composés régulateurs de croissance<br />

(GUILLET et al., Loc. cit.; GUILLET et al., 1985).<br />

Entièrement construits en contreplaqués "marine", les "troughs" (longueur :<br />

42 cm, largeur: 22 cm, profondeur: 10 cm) ont un côté sur lequel est fixé un plan<br />

incliné (15°) ayant deux compartiments (longueur: 18,5 cm, largeur: 7,5 cm, profon­<br />

deur : 3,5 cm).


- 77 -<br />

Ces "troughs" sont disposés sur une table placée à l'horizontale. Chaque<br />

"trough" est alimenté par une pompe électrique, elle-même rattachée à un réservoir<br />

d'eau d'une capacité supérieure ou égale à 60 litres. Lorsque les pompes, sont mises<br />

en marche, les "troughs" sont alimentés en eau et leur trop-plein se déverse sur le<br />

plan incliné à deux compartiments et retombe dans le réservoir placé juste en des­<br />

sous. L'écoulement de l'eau dans les deux compartiments du plan incliné se fait à une<br />

vitesse favorable aux larves de simulies (0,6 à 0,8 m/sec) (schéma 6).<br />

Aux 60 litres d'eau du réservoir est ajoutée une quantité d'insecticide<br />

pur ou dilué pour obtenir une concentration donnée. Cinq à dix minutes suffisent<br />

pour obtenir un mélange adéquat de l'insecticide à l'eau. Une fois le mélange effectué,<br />

les plaquettes colonisées de larves sont alors transférées dans les "troughs" deux à<br />

deux, chaque "trough" ne pouvant prendre que deux plaquettes. Les larves sont ainsi<br />

soumises au traitement insecticide pendant un temps donné (10 minutes, 20 minutes<br />

ou 60 minutes).<br />

3.4.3.1.3. La mise en observation des larves après exposition à<br />

l'insecticide.<br />

Après l'exposition des larves à l'insecticide, les plaquettes sont rapidement<br />

transférées dans le dispositif de mise en observation. Ce dispositif spécialement conçu<br />

permet le suivi du devenir des larves. Il dérive de celui utilisé pour la colonisation<br />

des supports artificiels ci-dessus décrit. Leurs dimensions et principes de fonctionne­<br />

ment sont identiques. A la différence du dispositif du déversoir, les quatre plans in­<br />

clinés sont compartimentés. Chaque compartiment forme une minigouttière (longueur =<br />

38 cm, largeur = 8 cm, profondeur = 4,5 cm) ayant à son extrémité inférieure un<br />

filet en toile de nylon (BLUTEX GG(R)) ) mailles fines (500 u); chaque dispositif en<br />

comporte 42 (schéma 7).<br />

C'est dans ces minigouttières alimentées en eau que sont fixées les plaquet­<br />

tes portant les larves traitées. Le filet permet de retenir toutes les larves qui décro­<br />

chent des plaquettes. Il est à noter que l'eau de rivière alimentant les gouttières est<br />

filtrée à travers un voile de nylon (200 fJ) fixé sur le collecteur central et aux bouts<br />

des quatre tuyaux d'alimentation, retenant ainsi les débris végétaux et inorganiques de<br />

grosse taille et d'éventuelles larves de simulies dérivant depuis l'amont.<br />

Une fois les plaquettes placées dans les gouttières, une élimination des<br />

stades larvaires non désirés est effectuée à l'aide de pinces souples et le nombre de<br />

larves sur chaque plaquette compté.


- 81 -<br />

l'activité de produit testé. Cette ligne est une droite à pente assez forte à partir<br />

de laqueIJe on peut déterminer graphiquement les concentrations léthales caractéristi­<br />

ques qui sont généralement ceIJes entrainant 50% et 95% de mortalité et leurs inter­<br />

vaIJes de confiance calculés par une méthode d'analyses statistiques (Méthode Finney<br />

Analyse Probit incluant le test du X 2 ).<br />

Avec les régulateurs de croissance, l'hétérogeneité des résultats, ou le man­<br />

que de corrélation dose/pourcentage de réduction d'émergence observée dans la plupart<br />

des cas ne permet pas une application de cette méthode d'analyse. Aussi, nous sommes<br />

nous contentés des valeurs corrigées des pourcentages. de réduction d'émergence des<br />

adultes.<br />

3.4.3.2. Etude des paramètres pouvant conditionner l'efficacité des composés<br />

régulateurs de croissance vis-à-vis des larves de simulies.<br />

Avec certains composés, en l'occurrence l'OMS 1804 et l'OMS 3019 nous<br />

avons étudié l'influence des paramètres susceptibles de conditionner l'efficacité de ces<br />

produits: la concentration, le temps de contact, la formulation et le stade larvaire.<br />

Dans certains traitements insecticides le temps de contact est un facteur<br />

déterminant de Pefficacité. D'une manière générale avec les régulateurs de croissance<br />

de meiIJeurs résultats sont obtenus avec de longs temps de contact.<br />

La concentration est également un facteur déterminant. Dans la pratique<br />

des traitements antisimulidiens il est difficile d'obtenir un temps de contact prolongé<br />

entre les larves et l'insecticide, et nous avons cherché à savoir si avec la durée théo­<br />

rique des applications des insecticides antisimulidiens (10 mn) on pouvait obtenir de<br />

bons résultats en augmentant les concentrations.<br />

Pour ce faire, les larves ont été traitées soit en maintenant constant le<br />

produit"temps de contact"x "concentration", soit en maintenant le temps de contact<br />

constant et en augmentant la concentration. Dans le premier cas la quantité d'insecti­<br />

cide reste constante, dans le second cas elle augmente proportionnelJement à la con­<br />

centration.<br />

La sensibilité des larves jeunes aux insecticides est généralement plus gran­<br />

de que ceIJe des larves âgées. Compte tenu de l'asynchronisme du développement lar­<br />

vaire chez les simulies, nous avons étudié l'influence du stade larvaire sur l'efficacité<br />

des régulateurs de croissance en testant simultanément aux mêmes doses deux groupes<br />

d'âges; d'une part de jeunes stades larvaires (3 - 4 - 5) et d'autre part des larves<br />

âgées (derniers stades : 6 - 7).


- 82 -<br />

L'efficacité des larvicides antisimulidiens classiques peut dépendre étroite­<br />

ment de la formulation utilisée (GUILLET et al., Loc. cit.). Il pourrait en être de mê­<br />

me avec les composés régulateurs de croissance. Pour vérifier ce phénomène nous<br />

avons testé comparativement plusieurs formulations de trois composés: l'OMS 1804<br />

(diflubenzuron) (ecdysoYde), l'OMS 3007 et l'OMS 3019 (juvenoYdes).<br />

3.5. Résultats des essais.<br />

3.5.1. Ecdyso"ldes.<br />

- OMS 1804 (Diflubenzuron)<br />

Avec ce composé nous avons dans un premier temps étudié l'influence des<br />

différents paramètres susceptibles de conditionner son efficacité vis-à-vis des larves<br />

de simulies :<br />

• Influence de la concentration :<br />

Le Diflubenzuron a présenté même aux fortes concentrations une<br />

efficacité médiocre avec un temps de contact court (10 minutes). On a observé un<br />

manque de corrélation dose/mortalité aux fortes concentrations et des pourcentages de<br />

réduction d'émergence qui n'ont jamais excédé 80%, (tableau 10).<br />

• Influence du temps de contact :<br />

Le temps de contact est un facteur très important dans le cas des<br />

traitements antisimulidiens en eau courante, le contact insecticide/larves généralement<br />

court doit être suffisant pour que le produit soit efficace.<br />

Les résultats de trois séries d'essais réalisés laissent apparaître une augmen­<br />

tation de l'efficacité du Diflubenzuron avec le temps de contact. Pour une même quan­<br />

tité de produit appliqué, le pourcentage de réduction d'émergence est passé respective-<br />

ment de 9,6 à 81,9% et 17,6 à 77,1 % lorsque le temps de contact a augmenté de<br />

10 à 80 mn et de 80 à 320 mn, (tableaux 11, 12, 13 et 14).<br />

• Influence de la formulation :<br />

Les quatre formulations testées ont présenté une efficacité médiocre<br />

pour la même dose et le même temps de contact. Les meilleurs résultats ont été obte­<br />

nus avec le "f1owable" à 48% et la poudre mouillable à la plus forte concentration<br />

testée. Par contre l'efficacité de la suspension liquide a été médiocre même aux fortes<br />

concentrations (tableau 15).


- 83 -<br />

Tableau 10 Influence de la concentration sur l'efficacité du Difluben­<br />

zuron (poudre mouillable à 25% de matière active).<br />

=========================-=====-=====-=====-=====-====:-=====-===== -----<br />

Concentration (mg/l/10mn) 0 0,1 0,25 0,5 1 1,5 2 4<br />

Pourcentage<br />

corrigé de<br />

réduction<br />

Série 1 : 27,5 - 16,1 40,5 14,5 - 0 0<br />

Touba 06/83 (131) (93) (119) (172) (77) (83)<br />

Série 2 : 35,2 10,1 - 9,6 - 63,4 - -<br />

Akakro 01/84 (91) (154) (198) (188 )<br />

Série 3 : 23,3 - - 16,0 5,2 - 25,9 2,5<br />

d'émergence<br />

Touba 02/84 (116) (45) (55) ( 57) ( 51)<br />

-----------<br />

------------- ----- ----- ----- ----- ----- ----- ----- -----<br />

( ) = Nombre de larves testées (stades larvaires 6 et 7).


- 86 -<br />

Douze formulations ont été comparées du point de vue efficacité; les résul­<br />

tats obtenus ont été très variables d'une formulation à une autre. Une seule s'est dis­<br />

tinguée du lot avec 69,5% et 82,4% de réduction d'émergence respectivement aux do­<br />

ses de 0,05 mg/l et 0,25 mg/l pour un temps de contact de 20 minutes (tableau 16).<br />

• Influence du stade larvaire.<br />

Une comparaison des résultats obtenus avec la poudre mouillable à<br />

25% sur des larves des stades 6 et 7 (tableau 1) et ceux obtenus avec la même for­<br />

mulation sur des larves des stades 3 à 5 (tableau 17) ne permet pas de conclure à une<br />

efficacité du diflubenzuron en fonction du stade larvaire. Théoriquement les plus jeunes<br />

larves devraient être plus sensibles au produits; ce que nous n'avons pas vérifié.<br />

Dans un second temps nous avons réalisé des tests complémentaires avec<br />

une formulation de Diflubenzuron, le "Flowable" à 5% (FUN 83 J 19C) apparue comme<br />

la plus efficace des 12 formulations testées. Les résultats comparés à ceux obtenus<br />

antérieurement indiquent bien la nette supériorité de cette formulation du point de<br />

vue efficacité sur larves de simulies (stades 6 et 7) avec 91 à 96% de réduction<br />

d'émergence à 0,5 et 1 mg/l pendant 20 mm (tableau 18).<br />

Un concentré émulsifiable à 1% de Diflubenzuron produi t par Dow Chemical<br />

Company a été testé. Cette formulation n'a été guère plus performante que les autres<br />

et le même manque de corrélation dose/mortalité a été observé (tableau 19).<br />

- OMS 2015 (Triflumuron) SIR 8514 Alcystin(R).<br />

Les résultats obtenus avec le concentré émulsifiable à 6,5% de matière<br />

active n'ont pas été satisfaisants. Deux séries d'essais ont été réalisées mais dans<br />

tous les cas à forte dose le pourcentage de réduction des émergences n'a jamais excé­<br />

dé 80%, (tableau 20)<br />

- OMS 3009 (Téflubenzuron).<br />

Les résultats enregistrés avec cet autre inhibiteur de mue n'ont guère été<br />

meilleurs. Même pour une forte dose (1 mg/}) et pour un temps de contact prolongé<br />

(60 minutes) le pourcentage de réduction d'émergence n'a pas excédé 80%. Avec un<br />

temps de contact moindre (10 mn) les résultats ont été médiocres, (tableaux 21 et<br />

22).


Tableau 21<br />

- 91 -<br />

Résultats du criblage préliminaire de l'OMS 3009<br />

(Téflubenzuron) en suspension concentrée à 150 g/l<br />

(Celamerck) sur larves de Simulium yahense stades<br />

6 et 7; (temps de contact 60 minutes - Akakro ­<br />

Janvier 1986.<br />

============================= ------- -----------------------<br />

------- ------- ------- -------<br />

Concentration (mg/!)<br />

Temps de contact (mn)<br />

°<br />

°<br />

0,1 0,33 1 ,°<br />

60 60 60<br />

Nombre de larves testées 297 204 135 277<br />

Pourcentage de nymphose 94,94 71,07 79,25 85,92<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

22,90 56,38 74,82 81,29<br />

==============--------------- ------- ------- ------- -------<br />

Tableau 22 Résultats de deux séries d'essais de l'OMS 3009 (Téfluben­<br />

zuron) en suspension concentrée à 150 g/l (Celamerck) sur<br />

larves de Simulium yahense stades 6 et 7 : temps de contact<br />

10 mn - Akakro - Janvier et Février 1986.<br />

-----------------============-===========------------ -----------------<br />

Essai 1 Essai II<br />

Concentration (mg/l)<br />

Temps de contact (mn)<br />

° 0,1 0,33 1,° 0,1 0,33 1,°<br />

°<br />

10 10 10 10 10 10<br />

Nombre de larves testées 110 218 313 240 121 138 153<br />

Pourcentage de nymphose 99,09 90,82 59,42 74,16 99,17 98,55 90,84<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

18,19 50,92 50,16 52,09 71,08 55,80 30,07<br />

===================-:--------<br />

----- -------------------- ----- ----- ------------ ----- -----


- 92 -<br />

- OMS 3013 (Chlorfluazuron).<br />

Les essais réalisés avec ce produit ont également donné des résultats peu<br />

satisfaisants même avec un long temps de contact (60 mn) et à une dose aussi forte<br />

que 1 mg/I. Ces résultats sont comparables à ceux obtenus avec l'OMS 3009 (Téflu­<br />

benzuron), (tableaux 23 et 24).<br />

- OMS 3031 XRD 473 CE 5%.<br />

Un seul essai a été réalisé avec ce produit. Comme avec tous les autres<br />

inhibiteurs de mue testés, les résultats obtenus avec un temps de contact court (10<br />

minutes) et une dose de 1 mg/l, ont été insuffisants (50 à 60% de réduction d'émer­<br />

gence). On a pu noter une grande hétérogenéYté au niveau de ces résultats qui confir­<br />

me l'absence de corrélation dose/mortalité observée avec tous les ecdysoYdes, (ta­<br />

bleau 25).<br />

3.5.2. Juvéno·'des.<br />

- OMS 1697 Méthoprène (Altosii R ».<br />

L'étude de l'influcence du temps de contact effectuée avec la formulation<br />

"Slow release" à 10% a révélé que l'efficacité du méthoprène augmente proportionnelle­<br />

ment au temps de contact. A la dose de 1 mg/I pendant 40 mn nous avons obtenu<br />

une efficacité totale (100% R.E.), (tableau 26).<br />

Les formulations SR 10 et PS 10 ont présenté· sensiblement la même effi­<br />

cacité avec respectivement 60,6% et 50,8% de réduction d'émergence à 1 mg/I pour<br />

10 minutes seulement de contact (tableaux 26 et 28).<br />

Avec un produit "temps de contact x concentration"constant, l'efficacité a<br />

augmenté avec le temps de contact (tableaux 27 et 28).<br />

- OMS 3010 (Phenoxycarbamate)•<br />

• Concentré émulsifiable à 12,5%.<br />

Trois séries d'essais ont été réalisées avec cette formulation. Les résultats<br />

enregistrés ont été assez satisfaisants avec 100% de réduction d'émergence à une<br />

dose acceptable (0,4 mg/I pour un temps de contact de 10 minutes), (tableau 29). Ces<br />

résultats encourageants nous ont amené à demander au producteur de nous fournir des<br />

formulations avec un pourcentage de matière active plus élevé.


Tableau 23<br />

- 93 -<br />

Résultats du criblage préliminaire de l'OMS 3013 (Chlor­<br />

fluazuron) en concentré émulsifiable à 5% sur larves de<br />

Simulium yanense stades 6 et 7 (temps de contact 60 mi­<br />

nutes)- Akakro - Janvier 1986.<br />

============================= ------- --------------- -------<br />

------- ------- ------- -------<br />

Concentration (mg/1) 0 0,1 0,33 1 ,0<br />

Temps de contact (mn) 0 60 60 60<br />

Nombre de larves testées 297 148 191 186<br />

Pourcentage de nymphose 94,94 68,24 71,72 66,12<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

22,90 65,90 64,40 81,73<br />

----------------------------- ------- ------- ------- -------<br />

Tableau 24 Résultats de deux séries d'essais de l'OMS 3013 (Chlor­<br />

fluazuron) en concentré émulsifiable à 5% sur larves de<br />

Simulium yanense stades 6 et 7 (temps de contact 10 mi­<br />

nutes)- Akakro - Janvier et Février 1986.<br />

=============================-============----------= -----------------<br />

Essai 1 Essai II<br />

Concentration (mg/l) 0 0,1 D,33 1 ,0 0,1 0,33 1 ,0<br />

Temps de contact (mn) 0 10 10 10 10 10 1D<br />

Nombre de larves testées 110 228 210 175 119 173 138<br />

Pourcentage de nymphose 99,09 69,29 67,14 68,07 72 ,26 74,56 80,43<br />

Pourcentage corrigé de<br />

18,19 60,09 61,91 56,00 52,95 47,40 50,73<br />

réduction d'émergence<br />

----------------------------- ----- ----- ----- ----- ----- ----- -----


Tableau 25 Résultats d'un essai réalisé avec l'OMS 3031 XRD 473 en concentré émulsifiable<br />

à 5% (Dow Chemical Company) sur des larves de Simulium yahense - Akakro ­<br />

Octobre 1986.<br />

============================= ===============================-===============================<br />

Stades larvaires 6 - 7 Stades larvaires 3 - 4 - 5<br />

Concentration (mg/l) 0 0,1 0,5 1,0 0 0,1 0,5 1,0<br />

Temps de contact (mn) 0 10 10 10 ° 10 10 10<br />

Nombre de larves testées 122 173 183 191 71 145 188 211<br />

Pourcentage de mortalité<br />

larvaire<br />

10,65 16,76 21,31 13,08 ° 50,34 42,02 54,02<br />

Pourcentage nymphose 89,34 83,23 78,68 86,91 100 48,96 57,97 22,74<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

20,50 62,90 51 ,16 40,15 32,40 55,36 54,86 54,79<br />

----------------------------- ------- ------- ------- ------- ------- ------- ------- -------<br />

'Û<br />

.po


- 95 -<br />

Tableau 26 Etude de l'influence du temps de contact sur l'efficacité du<br />

Méthoprène (SR 10 Altosid) vis-à-vis des larves du complexe<br />

Simulium damnosum.<br />

(Concentration constante, temps de contact croissant).<br />

=========================== -----------------------<br />

------- ------- ------- ------- ------- --------------- -------<br />

Concentration (mg/l) 0 1 1 1 1 1<br />

Temps de contact (mn)<br />

Nombre de larves testées<br />

Pourcentage de nymphose<br />

0 5<br />

48 76<br />

83,3 63<br />

10<br />

106<br />

78<br />

20 40 80<br />

83 50 52<br />

63,9 86 44<br />

Pourcentage corrigé de<br />

27<br />

réduction d'émergence<br />

44,1 60,6 88,6 100 100<br />

===========================-----------------=======-=======-=======-=======<br />

------- -------<br />

Tableau 27 Etude de l'influence du temps de contact sur l'efficacité<br />

du Méthoprène (SR 10 Altosid) vis-à-vis des larves du<br />

complexe Simulium damnosum.<br />

(Concentration x temps de contact = constant).<br />

===========================-=======-=======-=======-=======-=======<br />

Concentration (mg/l) o 0,25 0,125 0,0625 0,0312<br />

Temps de contact (mn) o 10 20 40 80<br />

Nombre de larves testées 83 77 120 75 82<br />

Pourcentage de nymphose 89,2 70,1 51,6 85,3 63,4<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

15,1 54,1 80,3 71,7 72,7<br />

===========================-=======-=======-=======-=======-=======<br />

Tableau 28 Etude de l'influence du temps de contact sur l'efficacité<br />

du Méthoprène (PS 10 Altosid) vis-à-vis des larves du<br />

complexe Simulium damnosum.<br />

(Concentration x temps de contact = constant).<br />

--------------------------- ------- ----------------------- ------- ------- ------- -------<br />

Concentration (mg/l) 0 1 0,5 0,25 0,125<br />

Temps de contact (mn) 0 10 20 40 80<br />

Nombre de larves testées 83 91 107 78 64<br />

Pourcentage de nymphose 89,2 81,3 80,3 67,9 71,9<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

15,1 50,8 67 68,3 81,6<br />

:---:---:------------------ ------- ------- ------- ------- -------


- 97 -<br />

• Concentrés émulsifiables à 20%.<br />

Cinq formulations à 20% ont été testées comparativement. Les excellents<br />

résultats observés lors des premiers essais ont permis de sélectionner trois d'entre eux<br />

pour des essais complémentaires: ACR 5289 B (M3), ACR 5289 0 (M1), ACR 5289 E<br />

(M1), (tableau 30).<br />

Les résultats de ces essais ont été très satisfaisants du moins avec les lar­<br />

ves âgées (stades 5, 6 et 7) avec 100% d'efficacité totale à la dose de 0,1 mg/l<br />

pour un temps de contact de 10 minutes pour la formulation ACR 5289 E (M1), (ta­<br />

bleau 31).<br />

- OMS 3007 S-21149 et OMS 3019 S-31183.<br />

Une comparaison de l'efficacité des quatre formulations de ces deux compo­<br />

sés a révélé une légère supériorité des concentrés émulsifiables à 10% par rapport aux<br />

suspensions de microcapsules à 5% (tableau 32).<br />

Par ailleurs, les concentrés émulsifiables ont présenté le même niveau<br />

d'efficacité sur les larves âgées (tableau 33). Nous avons retenu le concentré émulsi­<br />

fiable de l'OMS 3019 pour la suite de nos expérimentations.<br />

Celles-ci ont permis de confirmer la plus grande sensibilité des larves âgées<br />

par rapport aux larves jeunes (tableaux 34 et 35).<br />

Le temps de contact s'est donc révélé être un facteur conditionnant l'effi­<br />

cacité de l'OMS 3019 CE 10%. Avec 60 minutes de contact, le pourcentage de réduc­<br />

tion d'émergence a été de 98,40% à la dose de 0,1 mg/l contre 59,53% pour 20 mn<br />

et 57,88% pour 10 mn à la même dose (tableau 36).<br />

3.5.3. Autres composés testés.<br />

- OMS 2016 (Poudre mouillable à 5%) et OMS 2017 (Poudre mouillable à<br />

25%) (Schering).<br />

L'efficacité de l'OMS 2016 a été médiocre. A la concentration de 1 mg/l<br />

pour un temps de contact de 60 minutes la réduction d'émergence a été seulement de<br />

70 à 80% (tableau 37). Ce composé agit essentiellement sur les larves et non sur les<br />

nymphes.


- 106 -<br />

L'OMS 2017 a provoqué 100% de réduction d'émergence lors du premier<br />

essai à la dose de 1 mg/I/60 mn. Avec un temps de contact plus court (10 mn) pour<br />

la même dose, son efficacité a été réduite à 50% (tableau 38). La mortalité survient<br />

surtout au stade nymphal.<br />

-Avermectine MK 936 B1.<br />

L'Avermectine a présenté une très forte toxicité immédiate pour les larves<br />

du complexe Simulium damnosum et particulièrement pour les jeunes larves. On a<br />

obtenu 100% de mortalité larvaire à 0,001 mg/l/l0mn contre 30% de mortalité pour<br />

les larves âgées (stades 6 et 7) (tableau 39).<br />

Outre sa toxicité immédiate, l'Avermectine aux faibles doses, a présenté<br />

un effet régulateur de croissance. De fortes mortalités nymphales ont été enregistrées<br />

aux doses de 0,0024 mg/l/l0mn et 0,0048 mg/l/l0mn (tableaux 40 et 41) pour les<br />

larves de S.damnosum s.s. et S.soubtense résistantes aux organophosphorés. Toutefois,<br />

la firme Merk Sharp and Dhome (MSD) n'entend pas développer ce produit pour une<br />

utilisation comme larvicide antisimulidien.


Tableau 38 Efficacité de l'OMS 2017 (poudre mouillable à 25% de matière active) sur des larves des<br />

stades 5 - 6 - 7 du complexe Simulium damnosum, Akakro - Touba, 1984.<br />

=============================.=======================.======================= -----------------------------<br />

Essai 1 Essai II Essai III<br />

Concentration (mg/l)<br />

Temps de contact (mn)<br />

Nombre de larves testées<br />

Pourcentage de nymphose<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

°<br />

°<br />

0,1<br />

60<br />

0,3<br />

60<br />

1<br />

60<br />

°<br />

°<br />

0,1<br />

60<br />

0,3<br />

60<br />

69 1 38 1 123 1 57 1 137 1 52 1 72 1 114 1 60 1 90 1 140 1 80 1 94<br />

92,2136,8153,7184,2199,3196,11100189,4180,3191,01 72,11 68,8178,7<br />

37,71 62,01 89,61 100 1 21,21 31,7143,71 31,41 27,3\ 22,01 32,21 51,91 22,4<br />

0,9<br />

60<br />

°<br />

°<br />

0,1<br />

10<br />

0,3<br />

10<br />

1<br />

10<br />

2<br />

60<br />

o -J


- 108 -<br />

Tableau 39 Activité immédiate de l'Avermectine sur les larves de<br />

Simulium yahense.<br />

(Temps de contact 10 minutes, lecture après 48 heures,<br />

température 24° C, turbidité de l'eau 5 JTU).<br />

================-===============================================<br />

Concentration<br />

Pourcentage corrigé de mortalité des larves<br />

(mg/l/10mn) Larves jeunes Larves<br />

A<br />

agées<br />

Total<br />

stades 4 et 5 stades 6 et 7 stades 4 à 7<br />

0,001 100 ( 11 ) 30 (200) 34,9 (211)<br />

0,0033 92,9 (75) 38,2 (151 ) 57,1 (226)<br />

0,01 94,9 (42) 87,5 (118 ) 89,5 (160)<br />

0,033 100 (37) 99,2 (138) 99,4 (175)<br />

0,1 100 (5) 99,3 (167) 99,4 (172)<br />

0 6,1 (33 ) 12,2 (82) 10,4 (115 )<br />

CL 50 0,0038 0,0029<br />

(43-43) (24-35)<br />

-----===========-=-------------- ---------======-===========----<br />

( ) = Nombre de larves testées.


Tableau 40 Activité de l'Avermectine sur des larves de stades 6 et 7 de Simulium damnosum s.s.<br />

sensibles et Simulium soubz.ense résistantes aux insecticides organophosphorés.<br />

(Lecture en fin d'émergence).<br />

CL réduction d'émergence à 50% = 0,00097 mg/l/10mn (0,00095 - 0,0010).<br />

----------------------------- ---------- ---------- ---------- -------------------------------<br />

----------------------------- ---------- ---------- ---------- ---------- ---------- ---------<br />

Concentration (mg.l) 0 0,0003 0,0006 0,0012 0,0024 0,0048<br />

Temps de contact (mn) 0 10 10 10 10 10<br />

Nombre de larves testées 86 154 63 83 107 118<br />

Pourcentage de nymphose 90,7 74 63,5 28,9 10,3 0,8<br />

Pourcentage de mortalité<br />

nymphale<br />

Pourcentage corrigé de<br />

réduction d'émergence<br />

15,4 15,8 32,5 29 72,7 100<br />

23,3 18,6 43,9 73,1 89,9 100<br />

----------------------------- ---------- ---------- ---------- ---------- ---------- ---------<br />

o '-Ü


3.6. Discussion - Conclusion.<br />

- 111 -<br />

D'une manière générale, les résultats enregistrés avec les formulations tes­<br />

tées des composés régulateurs de croissance ne sont pas encourageants. A l'exception<br />

de deux composés l'OMS 3010 (phenoxycarbamate) et l'OMS 3019 (tous deux des<br />

juvénoYdes), tous les autres produits testés ont présenté un niveau d'efficacité insuffi­<br />

sant vis-à-vis des larves du complexe Simulium damnosum.<br />

L'absence de corrélation entre les concentrations et les pourcentages de<br />

réduction d'émergence obtenus avec les régulateurs de croissance et la forte variabili­<br />

té des résultats d'une série de tests à une autre, rendent difficile l'interprétation.<br />

Les ecdyso"ï"des se sont révélés très peu efficaces. Il faut un temps de con­<br />

tact relativement long pour obtenir une certaine efficacité qui en dépit des concentra­<br />

tions élevées n'a jamais excédé 80%. Par ailleurs ces inhibiteurs de mue ne semblent<br />

pas plus actifs sur les premiers stades larvaires que sur les derniers. Ces observations<br />

sont en contradiction avec celles obtenues sur Simulium IJittatum (LACEY et MULLA,<br />

loc. ciL). L'efficacité du Diflubenzuron dépend de la formulation utilisée toutefois<br />

elle demeure dans le meilleur des cas nettement trop faible pour que son utilisation<br />

puisse être envisagée dans la lutte contre les vecteurs de l'Onchocercose en Afrique<br />

de l'Ouest.<br />

Aucun des cinq ecdysoYdes testés n'a présenté une efficacité suffisante sur<br />

les larves du complexe Simulium damnosum, même avec des temps de contact prolon­<br />

gés (20 à 60 minutes), pour faire l'objet d'essais en rivières.<br />

Les juvénoYdes par contre, ont donné des résultats plus intéressants. Deux<br />

d'entre eux, l'OMS 3010 (phénoxycarbamate) et l'OMS 3019, qui sont des concentrés<br />

émulsifiables, ont été retenus pour des essais en rivières.<br />

L'un des facteurs limitants de l'efficacité des juvénoYdes reste leur manque<br />

d'activité sur les premiers stades larvaires. Deux hypothèses peuvent expliquer ce phé­<br />

nomène :<br />

- la plupart des composés agissant par ingestion, la rapidité du transit<br />

intestinal des larves de simulies et notamment chez les larves jeunes pourrait limiter<br />

l'adsorption de la matière active (GUILLET in Thèse);<br />

- les jeunes larves auraient le temps au cours de leur vie larvaire de méta­<br />

boliser ou d'excréter ces substances juvénilisantes excédentaires. Une prolongation de<br />

la durée de vie a été observée chez les larves traitées avec la plupart des juvénoYdes<br />

étudiés.


- 112 -<br />

Un essai en rivière réalisé avec l'OMS 3019 à la dose de 0,1 mg/I pour<br />

une durée d'épandage de 20 minutes a donné des résultats peu satisfaisants. Le pro­<br />

duit a présenté une assez bonne portée mais n'a pas été suffisamment efficace au<br />

premier gîte (moins de 80% de réduction d'émergence). En revanche il a été plus<br />

efficace dans les gîtes les plus distants du point d'épandage (80 à 99% de réduction<br />

d'émergence). Cette situation pourrait s'expliquer par le passage lent du produit sur<br />

les derniers gîtes avec pour conséquence une longue mise en contact de l'insectici­<br />

de et des larves à de faibles doses.<br />

L'efficacité limitée des formulations de composés régulateurs de croissance<br />

vis-à-vis des larves de S.damnosum s.1. n'est nullement imputable à la méthodologie<br />

et au protocole d'essais utilisé. Les rares essais en rivières réalisés avec le Difluben­<br />

zuron en poudre mouillable à 25% et avec l'OMS 3019 en concentré émulsifiable à<br />

10% ont donné des résultats comparables à ceux obtenus avec les dispositifs d'évalua­<br />

tion à échelle réduite (GUILLET in Thèse; DOANNIO et al., non publié). Le temps de<br />

contact et le stade larvaire sont deux facteurs importants qui conditionnent l'efficaci­<br />

té des composés régulateurs de croissance vis-à-vis des larves du complexe S.damno­<br />

sumo Leur utilisation dans la lutte contre les vecteurs de l'Onchocercose n'est cepen­<br />

dant pas inconcevable. Il faudrait pour cela mettre au point des techniques d'applica­<br />

tion lente des produits de manière à maintenir longtemps une faible concentration<br />

d'insecticide dans la rivière.<br />

De tels traitements de longue durée, et répétés, auraient certainement pour<br />

conséquence une longue mise en contact des larves avec les produits et par ailleurs<br />

les jeunes larves n'auraient pas le temps de métaboliser toutes les substances. Les<br />

ecdysoldes étant plus actifs sur les jeunes larves, une combinaison d'un ecdyso'îde avec<br />

un juvénolde dans une même formulation pourrait éventuellement représenter une solu­<br />

tion. Une telle association mériterait d'être testée.<br />

Dans l'état actuel des choses, la poursuite des essais de nouveaux composés<br />

régulateurs de croissance est à encourager car il est toujours possible que l'on puisse<br />

sélectionner de nouvelles formulations qui se révèleraient utilisables dans la lutte contre<br />

les vecteurs de l'Onchocercose.<br />

Une étude approfondie de l'endocrinologie des larves de simulies permet­<br />

trait peut être d'expliquer la faible efficacité de la plupart des composés testés jus­<br />

qu'à présent sur les larves du complexe S.damnosum. Une identification de l'ecdysone<br />

et de l'hormone juvénile impliquées dans la croissance des larves du complexe S.dam­<br />

nosum permettrait peut être également d'orienter les Firmes dans la production des<br />

composés synthétiques analogues.


- 113 -<br />

Sur le plan pratique, si des régulateurs de croissance devaient être utilisés<br />

dans un programme tel qu'OCP, l'évaluation de leur efficacité serait plus difficile<br />

que celle des insecticides classiques à action immédiate qui provoquent un détachement<br />

des larves.Cette évaluation devrait être basée, dans le cas des juvénoYdes, sur les taux<br />

d'émergence des nymphes prélevées et mises en observation dans des cages et dans le<br />

cas des ecdysoYdes sur l'absence de nymphes bien formées. Dans les deux cas, elle<br />

pourrai t être basée sur la capture de femelles piqueuses sur appât humain ou sur piè­<br />

ges du type plaque dl aluminium.


CONCLUSION GENERALE<br />

-------------------------


- 115 -<br />

Par contre l'emploi de ces substances dans la lutte contre les populations<br />

préimaginales du complexe Simulium damnosum pose quelques problèmes. Les régula­<br />

teurs de croissance sont d'une part actifs sur les larves de simulies à des doses rela­<br />

tivement élevées et d'autre part nécessitent un temps de contact larves/produits beau­<br />

coup plus long qu'avec les insecticides à action immédiate. De ce fait leur utilisation<br />

opérationnelle nécessite des techniques particulières d'application lente des produits<br />

qui n'existent pas encore et à fortiori des techniques d'application nouvelles. Des for­<br />

mulations qui relargueraient progressivement la matière active dans l'eau<br />

(plaquettes et briquettes) seraient probablement plus adaptées. Un des problèmes<br />

non moins importants qui doit être élucidé reste l'effet de ces substances hormonales<br />

sur les autres insectes aquatiques des rivières, les crustacés et les poissons.<br />

Quoi qu'il en soit, le criblage de ces composés doi t être poursuivi (car il<br />

est probable que l'on puisse dans l'avenir) afin de sélectionner des produits suffisamment<br />

actifs à de faibles doses et utilisables opérationnellement. Pour l'instant seul dans le groupe<br />

des juvénoYdes, des composés comme l'OMS 3010 (Phenoxycarbamate) et l'OMS 3019<br />

ont présenté une assez bonne activité sur larves de simulies respectivement aux doses<br />

de 0,1 mg/I/10mn et 0,5 mg/I/ZOmn.<br />

Les régulateurs de croissance pourraient constituer un moyen de lutte effi­<br />

cace contre les populations préimaginales de CuLex quinquefasciatus si l'on n'observe<br />

pas des résistances croisées avec les insecticides classiques (organochlorés, organophos­<br />

phorés, carbamates et pyréthrinoYdes). Dans l'éventualité de leur utilisation dans un<br />

programme de lutte contre des populations résistantes aux insecticides chimiques le<br />

suivi de la sensibilité de ces populations aux produits utilisés devrait être renforcé.<br />

Il est souhaitable que les composés qui se sont révélés efficaces lors des<br />

essais expérimentaux à petite échelle puissent être testés à plus grande échelle dans<br />

des programmes de lutte antivectorielle. Des applications répétées de ces produits<br />

dans les gîtes à CuLex quinquefasciatus et dans les rivières abritant les gîtes à simu­<br />

lies pourraient donner des résultats satisfaisants du point de vue de la réduction des<br />

populations imaginales vectrices.


A N N E X E


o 10 R.E.<br />

100 t"f-----------,<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

(:Jo.1S 3019<br />

Granules à 0,5 %<br />

2<br />

Dose : 0,1 g/m<br />

o 1 » • • • • • • • •<br />

5<br />

10 • " 15<br />

20 24<br />

Semaines<br />

1 • • • • • • • • •• •• ...<br />

Graphique 15 : Efficacité et rémanence de 1'(:Jo.1S 3019 (Granules à 0,5 % m.a. SUMITOMO CHEMICAL)<br />

dans les gîtes à Culex quinquefasciatus : Evolution des pourcentages de<br />

réduction d"énergence dans un gîte traité à la dose de 0,1 g/m2.<br />

N<br />

'-"


80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0, R.E.<br />

o 0, R.E.<br />

o<br />

100 1 ....<br />

Puisard nO 16<br />

OMS 3019 Granules à 0,5 S m.a.<br />

2<br />

Dose : 0,5 g/11I<br />

o .1 • • • • •• •• ••••••• • ,.. ...<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20<br />

24<br />

100tl--------·-----•<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

Puisard nO 17<br />

OMS 3019 Granules à 0,5 % m.a.<br />

2<br />

Dose : 0,5 glm<br />

o l •• """.,.."..."".... .".. •<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20 24<br />

Semaines Semaines<br />

Graphiques 16' & 17 : Efficacité et rémanence de l'OMS 3019 (Granules à 0,5 % m.a. SUMI1OMO CHEMlCAL) dans les gîtes à<br />

Culex guinguefasciatus ; Evolution des pourcentages de réduction d"énergence dans deux (2) gîtes<br />

traités à la dose de 0,5 glm2.<br />

......<br />

N<br />

./-'


o ;'0 R.f.<br />

100<br />

80<br />

60 Puisard nO 23<br />

.40<br />

20<br />

OMS 3019 poudre mouillable à 5 %<br />

2<br />

Dose : 0,1 g/m<br />

o1 • • • • J • • • • • • • • • • .» ••••••• ..<br />

5<br />

10<br />

20 25<br />

15<br />

Semaines<br />

Graphique 23 : Efficacité et rémanence de l'OMS 3019 (poudre mouillable à 5 % m.a. SUHITOMO CHEMICAL)<br />

dans les gîtes à Culex guinguefaciatus : Evolution des pourcentages de réduction d'émergence<br />

dans un (1) gite traité à la dose de 0, 1 g/m2.<br />

hl<br />

CD


Jensité 20<br />

16<br />

12<br />

8<br />

4<br />

Jensité 20<br />

16<br />

12<br />

8<br />

4<br />

3<br />

3<br />

"*<br />

4 5<br />

6<br />

6<br />

10<br />

10<br />

17<br />

17<br />

24<br />

24'<br />

31<br />

31<br />

- 132 -<br />

38<br />

38<br />

45<br />

45<br />

52<br />

52<br />

59<br />

59<br />

66 Jours<br />

66 Jours<br />

Graphiques 31 ci 32 Etude de l'activité biologique et de la rémanence dans deux (2)<br />

gîtes larvaires (puisards) à Culex quinquefasciatus de l 'CMS<br />

3OJ9 (TéflUJenzuron) en concentré éoulsifiable à 10 % de rn.a.<br />

(Œl.JlH3O)<br />

Quartier liberté<br />

Dynamique des populations préimaginales<br />

Dose de traitement 0,5 mg/l. (Quartier Liberté).


RESUME<br />

-------------


- 135 -<br />

La lutte contre les insectes vecteurs de maladies tropicales se heurte depuis<br />

quelques années au problème de la résistance aux insecticides. Cette situation a suscité<br />

un regain d'intérêt pour la recherche de nouveaux types d'insecticides et de nouvelles<br />

méthodes de lutte susceptibles de remplacer ou venir en appoint aux insecticides con­<br />

ventionnels.<br />

Parmi ces nouveaux moyens figure en bonne place l'utilisation des hormones<br />

naturelles de croissance des insectes ou de leurs analogues de synthèse. Ces molécules<br />

inhibent le développement préimaginale des insectes et plusieurs d'entre elles se sont<br />

révélées très actives sur de nombreuses espèces nuisibles en agriculture et en santé pu­<br />

blique. Par ailleurs, elles présentent l'avantage d'être biodégradables et de ne pas être<br />

toxiques pour les vertébrés.<br />

L'activité biologique de douze composés de cette nouvelle famille d'insectici­<br />

des a été évaluée sur des populations préimaginales de deux importants vecteurs de ma­<br />

ladies en Afrique : Culex quinquefasciatus Say 1823 et les simulies du complexe Simu­<br />

lium damnosum.<br />

Cette étude a été menée dans l'optique de sélectionner des composés et for­<br />

mulations utilisables à grande échelle dans des campagnes de lutte antivectorielle. Le<br />

travail est présenté en trois chapitres, dont le premier est consacré à des généralités<br />

sur l'endocrinologie des insectes, particulièrement le rôle des hormones dans les proces­<br />

sus de croissance, de mue et de métamorphose. La nature et la structure chimique de<br />

ces hormones sont précisées et les différents groupes d'analogues de ces hormones sont<br />

présentés. Deux groupes ont retenu notre attention : les ecdysoYdes ou inhibiteurs de<br />

mues larvaires et les juvénoYdes ou mimétiques de l'hormone juvénile.<br />

Le second chapitre se rapporte aux essais expérimentaux réalisés avec cinq<br />

composés régulateurs de croissance sur des populations préimaginales de Culex quinque­<br />

fasciatus en milieu urbain. Ce moustique est l'un des vecteurs de la filariose de Ban­<br />

croft dans plusieurs régions tropicales notamment en Afrique de l'Est. La lutte menée contre<br />

cet insecte s'est heurtée ces dernières années à de sérieuses difficultés suite au déve­<br />

loppement de la résistance aux insecticides chimiques utilisés et il est apparu indispen­<br />

sable de rechercher d'autres moyens de lutte efficaces tels que l'utilisation des hormo­<br />

nes de croissance ou de leurs analogues de synthèse.<br />

Nous avons testé cinq nouveaux produits dans des puisards et fosses septiques<br />

qui constituent en milieu urbain d'excellents gîtes à Culex quinquefasciatus.


- 136 -<br />

Après des généralités sur la biologie et l'écologie de ce moustique, sur sa<br />

distribution géographique et son rôle vecteur, la zone d'étude est présentée (ville de<br />

Bouaké) ainsi que la méthologie utilisée.<br />

L'évaluation de l'efficacité de ces composés vis-à-vis des populations préima­<br />

ginales de Culex quinquefasciatus a été basée d'une part sur les taux de réduction ou<br />

d'inhibition de l'émergence des adultes et d'autre part sur la réduction des densités<br />

larvaires et nymphales. Les résultats sont présentés sous forme de tableaux (5 à 9) et<br />

de graphiques (1 à 35).<br />

Quatre des cinq composés testés ont présenté une bonne efficacité dans les<br />

puisards à des doses acceptables (0,1, 0,5 et 1 mg/!) et une assez longue persistance<br />

malgré la forte pollution des eaux. Ceci dénote une grande stabilité des molécules et<br />

constitue indéniablement un avantage. Des essais à plus grande échelle mériteraient<br />

d'être réalisés avec les composés OMS 3009 (Téflubenzuron), OMS 1697 (Méthoprène)<br />

et OMS 3019 (S - 31183) et sur une période plus longue pour mieux apprécier les quali-<br />

tés réelles de ces produits très prometteurs.<br />

Le troisième chapitre a trait aux essais réalisés avec 12 composés régula­<br />

teurs de croissance sur les larves du complexe Simulium damnosum. La lutte contre<br />

l'Onchocercose humaine ou "cécité des rivières" est basée jusqu'à présent essentielle­<br />

ment sur la lutte antivectorielle par épandage d'insecticides dans les courants des cours<br />

d'eau constituant les gîtes larvaires des simulies. Depuis quelques années cette lutte<br />

chimique se heurte également au problème de la résistance des larves aux insecticides<br />

utilisés (organophosphorés). Dès lors la recherche de nouveaux insecticides utilisables<br />

a été renforcée. Dans ce contexte, outre les autres familles d'insecticides classiques<br />

(carbamates et pyréthrinoYdes) et les agents de lutte biologique (Bacillus thutlngiensis<br />

H-14 et Bacillus sphaetlcus), les composés régulateurs de croissance présentaient à prio­<br />

ri un grand intérêt. Un programme de sélection des produits et des formulations les<br />

plus actives a été initié.<br />

Pour tester l'efficacité des nombreuses formulations proposées par l'industrie<br />

et comparer leurs performances respectives, il a fallu mettre au point une méthodologie<br />

adaptée, tenant compte de la biologie des larves du complexe S.damnosum et du mode<br />

d'action des composés régulateurs de croissance. Ceux-ci, contrairement aux insecticides<br />

classiques, exercent une action léthale retardée d'où la nécessité de mettre les larves<br />

en observation après leur traitement.


- 137 -<br />

De nombreuses formulations d'ecdysoYdes et de juvénoYdes ont été testées et<br />

les facteurs essentiels pouvant conditionner leur efficacité ont été étudiés (formulation,<br />

concentration, temps de contact, et stade larvaire). Les résultats sont présentés sous<br />

forme de tableaux (10 à 41).<br />

ContrairemEnt aux résultats obtenus avec les moustiques, ceux enregistrés<br />

sur larves de simulies sont décevants. Deux molécules, l'OMS 3010 (Phenoxycarbamate)<br />

et l'OMS 3019, tous deux juvénoYdes, ont présenté une certaine efficacité. Toutefois<br />

ils offrent des perspectives limitées car ils sont actifs surtout sur les derniers stades<br />

larvaires et à des doses relativement élevées (0,1 mg/l/10mn et 0,5 mg/l/ZOmn, respec­<br />

tivement).<br />

La faible efficacité des régulateurs de croissance sur les larves de simulies<br />

est liée à deux facteurs essentiels: le temps de contact et le stade larvaire. Leur uti­<br />

lisation comme larvicides antisimulidiens n'est cependant pas totalement inconcevable.<br />

Elle supposerait des applications lentes et rapprochées de ces produits pour lesquels des<br />

techniques d'application nouvelles devraient être mises au point.<br />

Les formulations associant ecdyso"fdes et juvéno"fdes mériteraient d'être tes­<br />

tées. Les essais de nouveaux composés régulateurs de croissance devraient se poursuivre<br />

car il n'est pas exclu que l'on puisse sélectionner des formulations efficaces et<br />

utilisables.<br />

Les régulateurs de croissance constituent un outil utilisable dans la lutte con­<br />

tre Culex quinquefasciatus. Les résultats obtenus avec l'OMS 3009, l'OMS 1697 et<br />

l'OMS 3019 l'attestent. Toutefois pour Simulium damnosum vivant en eau courante la<br />

nécessité d'un temps de contact prolongé entre la larve et le produit limite considéra­<br />

blement leurs perspectives d'utilisation, du moins avec les formulations et les méthodes<br />

d'application actuellement disponibles.


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