N° 489 - Paroisse catholique de Viroflay

NDC
6
Dossier
La musique sacrée
est-elle encore sacrée ?
L
e s passions ou le Magnificat
de Bach, le Gloria de Vivaldi,
le Requiem de Mozart et tant
d’autres s’affichent aux programmes
de nombreux concerts. Ils sont
donnés en général dans des églises,
parce que ce sont des édifices en
général beau et à bonne acoustique,
et, il est vrai, qu’ils sont « plus dans
l’ambiance ». Mais pense-t-on aussi
que beaucoup de ces œuvres ont
été écrites pour la liturgie ?
Jean-Sebastien Bach à Leipzig était
le fournisseur des chants pour
l’office du dimanche, comme nos
responsables de nos chorales
paroissiales. Avec plus de génie
me diront certains… Peut-être,
mais certainement avec le même
Portrait, Reportage
Mariage, Naissance...
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SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
Appartenant à l'enseignement catholique diocésain
sous contrat d'association
Accueillent les enfants de trois ans à onze ans
du lundi au vendredi
6, rue Hippolyte Mazé - 78220 VIROFLAY - Tél./Fax : 01 30 24 52 21 - http://ecole-sfa-viroflay.fr
dévouement. Ses Passions ont été
écrites pour la prière du Vendredi
saint, et les textes des arias sont
de vraies méditations, le Magnificat
a été écrit pour célébrer la fête de
la Visitation de la Vierge Marie.
Mozart est au service de l’archevêque
de Salzbourg, Mgr Colloredo
pour lui fournir de la musique liturgique.
Ils sont en désaccord parce
que l’archevêque veut une vraie
musique liturgique, et non pas une
musique de concert. Mais quand
ce même Mozart écrit son merveilleux
Ave Verum, c’est pour un
ami, Anton Stoll, maître de chapelle
à Baden, pour la célébration de la
fête du Saint-Sacrement : c’est vraiment
un chant liturgique, et non
pas une pièce de concert.
Pourquoi le répertoire sacré
a-t-il déserté des célébrations
chrétiennes pour se retrouver
dans des concerts ?
A l’origine, la musique liturgique
était le fait de spécialistes,
orchestres, choristes…
L’assemblée était plus là pour
écouter que pour participer. De
plus, certaines musiques sacrées
ne sont plus vraiment adaptées à
la liturgie. Quelles que soient les
intentions d’un Verdi, son Requiem
est plus un opéra sur le texte de
la liturgie des défunts, comme
livret, qu’une célébration – ce qui
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n’ôte rien à sa beauté musicale. Le
Requiem de Fauré, dans sa version
initiale, garde un esprit liturgique
et offre une musique sublime pour
célébrer l’au-delà, mais il faut un
orchestre, et une chorale dédiée…
Notre musique religieuse
actuelle n’est plus dans cet
esprit
Son but est que la liturgie permette
la participation de tous. La
messe doit être belle, mais ce n’est
pas un concert, et la musique est
au service de la liturgie.
C’est peut-être moins sublime en
musique, c’est plus vrai comme
prière. Le répertoire d’aujourd’hui
est récent et a besoin de temps
pour se constituer, l’ancienne liturgie
latine s’est construite sur 1 000
ans. Déjà des musiques intéressantes
émergent déjà et permettent
une participation de tous. On pense
par exemple aux liturgies de la communauté
œcuménique de Taizé.
Cela n’empêche pas, de temps en
temps, d’aller chercher un de ces
joyaux de la musique sacrée, quand
il peut s’intégrer à une célébration.
On peut citer le choral du veilleur
de Bach, lors de la messe de l’évangile
des vierges sages et folles….
Un avenir se construit, mais sans
gommer tout le passé.
D. R.