ROUMANIE 55.qxd - les nouvelles de roumanie
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SOMMAIRE<br />
A la Une<br />
Spiru Haret<br />
Moldavie<br />
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et découverte<br />
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Page photos<br />
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Mémoire<br />
Histoire, Francophonie<br />
Tourisme, Echanges<br />
Infos pratiques, Abonn.<br />
Coup <strong>de</strong> coeur<br />
2 et 3<br />
4<br />
5<br />
6 et 7<br />
8 et 9<br />
10 et 11<br />
12 à 15<br />
16 et 17<br />
18 et 19<br />
20 et 21<br />
22 à 24<br />
25 à 27<br />
28 et 29<br />
30 à 33<br />
34 à 36<br />
37 à 40<br />
39<br />
41<br />
42 et 43<br />
44 et 45<br />
46 à 49<br />
50 et 51<br />
52<br />
Numéro 55 - septembre - octobre 2009<br />
NOUVELLEs<br />
Lettre d’information bimestrielle<br />
Les<br />
<strong>de</strong><br />
<strong>ROUMANIE</strong><br />
Faux diplômes… Fausse route<br />
Depuis qu'elle a recouvré sa liberté, la Roumanie a souvent déçu <strong>les</strong> attentes<br />
<strong>de</strong> ses amis, qui lui ont trouvé toutes <strong>les</strong> excuses. Au fil <strong>de</strong>s ans, certains<br />
se sont lassés, d'autres ont persévéré, sachant faire la différence entre<br />
<strong>les</strong> pratiques d'une oligarchie avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> conserver son pouvoir et <strong>les</strong> atermoiements<br />
d'une population déboussolée au sortir d'un <strong>de</strong>mi-siècle d'épreuves terrib<strong>les</strong>.<br />
Toutefois, confortés par <strong>les</strong> prédictions mêmes <strong>de</strong>s Roumains qui leur <strong>de</strong>mandaient<br />
une ou <strong>de</strong>ux générations <strong>de</strong> grâce avant <strong>de</strong> voir émerger une société débarrassée<br />
<strong>de</strong> ses maux <strong>les</strong> plus criants, ces mêmes amis ont placé leurs espoirs dans l'avènement<br />
d'une jeunesse débarrassée <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong> ses aînés.<br />
Vingt ans plus tard, force est <strong>de</strong> constater qu'il n'en est rien comme vient <strong>de</strong> le<br />
révéler le scandale secouant l'université roumaine cet été. En soulevant un coin du<br />
voile sur <strong>les</strong> dérives <strong>de</strong> Spiru Haret, la plus importante université privée d'Europe<br />
avec ses 300 000 étudiants - plus d'un tiers <strong>de</strong>s effectifs du pays - la ministre <strong>de</strong><br />
l'Education nationale a montré que même l'enseignement n'échappait pas au dérèglement<br />
<strong>de</strong>s esprits, mus par un capitalisme sauvage et caricatural qui trop souvent tient<br />
lieu <strong>de</strong> feuille <strong>de</strong> route à la Roumanie d'aujourd'hui. Cet établissement s'était transformé<br />
en machine à engranger <strong>les</strong> droits d'inscriptions et à délivrer <strong>de</strong>s diplômes sans<br />
valeur, au terme <strong>de</strong> cursus non reconnus, prodigués par <strong>de</strong>s professeurs non qualifiés.<br />
Pour compléter ce sombre tableau, une enquête révélait un peu plus tard que <strong>de</strong>ux<br />
facultés fantômes du sud du pays avaient délivré 15 000 faux diplômes à <strong>de</strong>s étudiants<br />
moyennant finance, leur proposant même <strong>de</strong> <strong>les</strong> faire remplacer par <strong>de</strong> faux candidats<br />
le jour <strong>de</strong> l'examen. Ce trafic juteux, qui se déroule sans-doute sous d'autres formes<br />
dans <strong>les</strong> universités du pays, a rapporté 45 millions d'euros à leurs auteurs.<br />
Le discrédit qui s'abat sur l'enseignement roumain risque d'être mortel. Que va-til<br />
en être <strong>de</strong> la reconnaissance <strong>de</strong> ses diplômes à l'étranger et par ricochet <strong>de</strong> l'avenir<br />
<strong>de</strong> ses étudiants que l'on voit heureusement <strong>de</strong> plus en plus nombreux fréquenter <strong>les</strong><br />
programmes européens comme Erasmus, promesses <strong>de</strong> len<strong>de</strong>mains meilleurs pour la<br />
Roumanie ? Déjà, dans le pays même, <strong>de</strong>s entreprises roumaines qui recrutent par<br />
petites annonces précisent "diplômés <strong>de</strong> Spirut Haret s'abstenir"…<br />
La Roumanie si fière jusqu'ici <strong>de</strong> son enseignement, un <strong>de</strong> ses rares motifs <strong>de</strong><br />
satisfaction, doute. A juste titre. Des jeunes ayant perdu <strong>les</strong> repères élémentaires <strong>de</strong> la<br />
morale, sachant qu'ils peuvent acheter leurs diplômes, ne rêvant que d'argent facile,<br />
peuvent-ils servir d'exemple, <strong>de</strong>venir cette élite qui fait si cruellement défaut au pays?<br />
Là aussi, la Roumanie fait fausse route et l'Europe serait bien avisée d'exiger qu'elle<br />
se ressaisisse avant qu'il ne soit trop tard.<br />
Henri Gillet<br />
1
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
2<br />
BAIA<br />
ORADEA MARE<br />
<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
TARGU<br />
CLUJ MURES<br />
TIMISOARA<br />
<br />
SIBIU<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
PITESTI <br />
SUCEAVA<br />
<br />
BACAU <br />
<br />
BUCAREST<br />
IASI<br />
<br />
BRASOV<br />
<br />
GALATI<br />
<br />
BRAILA <br />
<br />
TULCEA<br />
CONSTANTA<br />
L'étudiant <strong>de</strong> 65 ans<br />
a obtenu dix licences<br />
en 7 ans pour 47 000 €<br />
A Spiru Haret, quelqu'un qui dispose<br />
d'un peu <strong>de</strong> temps et d'un portefeuille<br />
bien garni peut très bien en<br />
sortir diplômé d'une faculté, voire <strong>de</strong><br />
dix diplômes en même temps.<br />
C'est ce qu'a réussi un "étudiant"<br />
<strong>de</strong> 65 ans originaire <strong>de</strong> Bacau. Il peut<br />
se vanter d'avoir obtenu une licence<br />
en Droit, une autre en Économie, en<br />
Sociologie, en Communication, en<br />
Relations Internationa<strong>les</strong>, en<br />
Journalisme, en Histoire, en Affaires<br />
Internationa<strong>les</strong> et même en Gégraphie.<br />
Soit neuf licences en tout dont<br />
six obtenues en même temps. Le tout<br />
en sept ans, moyennant un investissement<br />
<strong>de</strong> 200 000 lei, soit environ<br />
47 000 euros. Que faut-il en déduire?<br />
Rien <strong>de</strong> plus ou <strong>de</strong> moins que la<br />
Roumanie produit <strong>de</strong>s génies…<br />
Les irrégularités <strong>de</strong> l'université ne<br />
se limitent pas à la simple possibilité<br />
<strong>de</strong> multiplier <strong>les</strong> cursus simultanés.<br />
La liste est bien longue, la plus grave<br />
restant, tout <strong>de</strong> même, l'absence<br />
d'accréditation auprès <strong>de</strong> l'État. Ainsi,<br />
<strong>les</strong> centres d'enseignement à distance<br />
fonctionnent illégalement. Face à<br />
ces dysfonctionnement, il a fallu peu<br />
<strong>de</strong> temps pour voir apparaître <strong>de</strong>s<br />
annonces d'offres d'emploi indiquant<br />
"Embauche personne diplômée du<br />
supérieur, Spiru Haret exclu".<br />
En outre, un contrôle du ministère<br />
<strong>de</strong> l'Éducation a révélé que le ratio<br />
professeur/étudiant était <strong>de</strong> 1 pour<br />
400 et qu'une centaine <strong>de</strong> professeurs<br />
et maîtres <strong>de</strong> conférence, dont<br />
le poète et homme politique Adrian<br />
Paunescu, ancien chantre <strong>de</strong>s<br />
Ceausescu, y enseignaient sans avoir<br />
obtenu la validation <strong>de</strong> la commission<br />
du ministère <strong>de</strong> l'Éducation.<br />
<br />
CHISINAU<br />
<br />
Université<br />
L'université privée Spiru Haret <strong>de</strong> Bucarest <strong>de</strong>vait être le Harvard <strong>de</strong><br />
Roumanie. Mais le ministère roumain <strong>de</strong> l'Éducation, pourtant si complaisant<br />
au départ, a rendu public un rapport accablant sur son fonctionnement.<br />
Plus <strong>de</strong>s trois quarts <strong>de</strong>s formations proposées n'étaient pas validées.<br />
Alors que <strong>de</strong>ux étudiants roumains sur trois y sont scolarisés, <strong>de</strong> nombreux<br />
employeurs refusent aujourd'hui d'embaucher ses diplômés. Une affaire qui pourrait<br />
sonner sonne le glas <strong>de</strong> l'université privée en Roumanie. Dans l'immédiat, la<br />
ministre Ecaterina Andronescu a décidé <strong>de</strong> fermer <strong>les</strong> filia<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'université à l'étranger<br />
ainsi que ses enseignements à distance. Par ailleurs Spiru Haret est mis<br />
sous surveillance pendant trois, avec menace <strong>de</strong> fermeture au cas où elle ne modifierait<br />
pas ses pratiques.<br />
Avec un nombre d'étudiants et <strong>de</strong> diplômes<br />
record, l'université Spiru Haret <strong>de</strong> Bucarest pouvait<br />
se vanter d'être la première université roumaine.<br />
Fondée en 2002, elle a <strong>de</strong>s antennes dans tout<br />
le pays et <strong>de</strong>s accords avec <strong>de</strong>s universités étrangères<br />
dont Paris VIII. Ses 311 000 étudiants font<br />
<strong>de</strong> Spiru Haret la plus gran<strong>de</strong> université privée<br />
d'Europe et la secon<strong>de</strong> au mon<strong>de</strong>. Chaque année,<br />
elle délivre près <strong>de</strong> 56 000 diplômes, soit autant<br />
que l'ensemble <strong>de</strong>s universités d'Etat <strong>de</strong><br />
Roumanie. Mais voilà, nombre <strong>de</strong> ses formations<br />
ne sont pas homologuées. Une situation qui a<br />
poussé la ministre <strong>de</strong> l'Education, Ecaterina<br />
Andronescu, à bloquer début juillet la délivrance <strong>de</strong>s diplômes pour la session 2009,<br />
menaçant ainsi <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> milliers d'étudiants à travers le pays <strong>de</strong> ne pas obtenir<br />
leur précieux sésame, mais aussi à remettre en cause la légalité <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 100 000 titres<br />
universitaires délivrés <strong>de</strong>puis 2003. "Cette année, il ont <strong>de</strong>mandé 56 000 diplômes,<br />
cela m'a effrayé", a lancé la ministre, “car je ne connaissais pas le chiffre <strong>de</strong> l'an passé.<br />
Mais ils ne vont pas pouvoir continuer d'inscrire le sigle du ministère sur <strong>de</strong>s diplômes<br />
qui ne respectent pas la loi".<br />
En effet, ce nombre record d'étudiants a été obtenu par <strong>de</strong>s entorses à la légalité: si<br />
<strong>les</strong> programmes et le déroulé <strong>de</strong>s cours sont conformes à la loi, la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />
filières et <strong>de</strong>s diplômes qui sanctionnent la scolarité ne sont pas reconnus par le ministère,<br />
Spiru Haret n'ayant pas jugé bon <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s accréditations à l'Agence roumaine<br />
d'assurance <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l'enseignement supérieur.<br />
41 <strong>de</strong>s 49 cursus proposés ne sont pas validés<br />
A la Une<br />
La plus gran<strong>de</strong> université privée d’Europe<br />
Fabrique à diplômes sans<br />
Aurelian Bondrea, fondateur et<br />
indéracinable recteur <strong>de</strong> Spiru Haret.<br />
En clair, Spiru Haret a ouvert <strong>de</strong>s filières, dont <strong>de</strong> nombreuses à distance, sans <strong>les</strong><br />
faire vali<strong>de</strong>r, recrutant ainsi un nombre croissant d'étudiants qui versent tous plusieurs<br />
centaines d'euros, voire plus pour leur scolarité. Ainsi 41 <strong>de</strong>s 49 programmes proposés<br />
ne disposent pas <strong>de</strong> cette validation, et 29 <strong>de</strong>s 47 spécialités enseignées à distance sont<br />
dans le même cas. Plus même: nombre <strong>de</strong> professeurs n'ont pas <strong>les</strong> titres requis pour<br />
enseigner.<br />
A l'annonce du blocage <strong>de</strong>s diplômes et <strong>de</strong>s menaces d'exclusion du système lancées<br />
par la ministre, Spiru Haret avait d'abord réagi vertement, menaçant le ministère<br />
d'attaques en justice et en appelant au Premier ministre Emil Boc. "Toutes <strong>les</strong> spécialités<br />
<strong>de</strong>s facultés sont accréditées et fonctionnent légalement" se défendait George<br />
Nicolau, porte-parole <strong>de</strong> l'université privée.<br />
Mais après une rencontre avec la ministre, <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'université privée<br />
ont fini par cé<strong>de</strong>r, <strong>de</strong>vant l'évi<strong>de</strong>nce. Et un compromis s'est dégagé entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux parties.<br />
"J'ai fait <strong>de</strong> nombreuses propositions pour mettre en conformité la situation avec<br />
la loi", a déclaré Ecaterina Andronescu à l'issue <strong>de</strong> la table ron<strong>de</strong>.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong> A la Une<br />
scolarisant <strong>de</strong>ux étudiants roumains sur trois, au coeur d'un immense scandale<br />
valeur, Spiru Haret discrédite l'enseignement roumain<br />
Première avancée: <strong>les</strong> étudiants victimes <strong>de</strong> ce scandale,<br />
pourront passer leur diplôme <strong>de</strong> licenta (3 ans d'étu<strong>de</strong>s) dans<br />
<strong>de</strong>s universités d'Etat dans la même spécialité. Ensuite, <strong>les</strong><br />
filières seront soumises à une évaluation, une agence européenne<br />
aurait déjà effectué un "audit" selon l'université ellemême,<br />
qui n'a pas fourni plus <strong>de</strong> détails. Enfin, <strong>les</strong> examens<br />
d'entrée vont être organisés pour <strong>les</strong> seu<strong>les</strong> filières reconnues.<br />
"Plus <strong>de</strong> 50% sont illéga<strong>les</strong>", a confirmé la ministre.<br />
Par ailleurs la ministre a annoncé que tous <strong>les</strong> diplômes<br />
délivrés par Spiru Haret, quel que soit le programme ou le<br />
mo<strong>de</strong> d'enseignement suivi, <strong>de</strong>meuraient valab<strong>les</strong> et reconnus,<br />
au moins jusqu'à ce que soit clarifiée la situation <strong>de</strong> l'institution.<br />
"Je veux adresser un message à tous ceux qui ont étudié<br />
<strong>de</strong> bonne foi à Spiru Haret. Nous n'avons pas encore <strong>les</strong> données<br />
nécessaires pour séparer <strong>les</strong> diplômes légaux <strong>de</strong> ceux qui<br />
ne le sont pas. Par conséquent, tous <strong>les</strong> diplômes sont considérés<br />
vali<strong>de</strong>s jusqu'à ce que nous ayons <strong>les</strong> documents permettant<br />
<strong>de</strong> faire la distinction".<br />
200 M€ par an <strong>de</strong> droits d'inscription<br />
Si <strong>les</strong> dérapages <strong>de</strong> Spiru Haret et cette quête du profit -<br />
<strong>les</strong> seuls droits d'inscription lui rapportent au bas mot 200<br />
millions d'euros par an - au détriment <strong>de</strong> l'aspect universitaire<br />
semblent, pour l'heure, enrayés, cette nouvelle affaire ternit l'i-<br />
L'aventure <strong>de</strong> la machine à<br />
délivrer <strong>de</strong>s diplômes qu'est<br />
Spiru Haret commence en<br />
1991, lorsqu'Aurelian Bondrea, son<br />
actuel recteur, un haut responsable du<br />
ministère <strong>de</strong> l'éducation à l'époque <strong>de</strong><br />
la dictature communiste, crée la fondation<br />
"La Roumanie <strong>de</strong> <strong>de</strong>main", <strong>de</strong>venue,<br />
en 2000, une université privée.<br />
Chargé du contrôle <strong>de</strong>s diplômes sous<br />
le communisme, Bondrea bascule dans<br />
le capitalisme sauvage après la chute<br />
<strong>de</strong> Nicolae Ceausescu.<br />
Pour capter au mieux <strong>les</strong> nouveaux<br />
étudiants, l'Université Spiru-Haret ouvre<br />
sans autorisation <strong>de</strong> nouveaux départements<br />
d'enseignement à distance. Ainsi,<br />
l'an passé sur <strong>les</strong> 300 000 étudiants<br />
inscrits, seuls 44 714 suivaient <strong>les</strong> cours.<br />
Aujourd'hui, l'université compte 30<br />
facultés et aussi <strong>de</strong>s antennes à l'étranger<br />
pour l'enseignement à distance - à New<br />
York, Toronto, Paris, Rome, Madrid,<br />
Vienne et Tel-Aviv, <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> n'ont par<br />
ailleurs pas reçu le feu vert du ministère<br />
roumain.<br />
mage d'une université roumaine souvent critiquée pour la corruption<br />
qui la mine, <strong>les</strong> petits arrangements qui décrédibilisent<br />
la valeur réelle <strong>de</strong>s formations dispensées (et reconnues à l'étranger)<br />
et la part croissante<br />
d'établissements privés<br />
qui décernent <strong>de</strong>s diplômes<br />
sur <strong>de</strong>s critères flous.<br />
Comme l'a écrit<br />
Daniel Vighi, écrivain et<br />
professeur à l'université <strong>de</strong><br />
Timisoara, dans une tribune<br />
du journal Cotidianul,<br />
"cela suffit! On ne peut<br />
plus ignorer la loi, se<br />
moquer indéfiniment <strong>de</strong>s<br />
60 % <strong>de</strong>s étudiants choisissent<br />
le privé, réputé moins exigeant<br />
Ces <strong>de</strong>rnières années, Spiru-Haret a<br />
bénéficié <strong>de</strong> l'envolée du nombre d'étudiants<br />
à travers le pays. De 63 600 en<br />
1999, <strong>les</strong> jeunes diplômés roumains sont<br />
passés à 220 000 en 2009 (dont 56 000<br />
pour la seule Spiru Haret). Au total, la<br />
Roumanie compte 950 000 étudiants, soit<br />
44 étudiants pour mille habitants, un <strong>de</strong>s<br />
taux <strong>les</strong> plus élevés d'Europe.<br />
Mis à part Spiru-Haret, 31 autres uni-<br />
espérances et <strong>de</strong> l'argent <strong>de</strong>s étudiants et <strong>de</strong> leurs parents via<br />
<strong>de</strong>s escroqueries gigantesques qui mettent en doute la valeur<br />
<strong>de</strong> n'importe quel diplôme universitaire décroché chez nous".<br />
Il y va <strong>de</strong> la crédibilité <strong>de</strong> l'enseignement roumain, certaines<br />
universités européennes ayant déjà manifesté l'intention <strong>de</strong> ne<br />
plus accor<strong>de</strong>r d'équivalences <strong>de</strong> diplômes aux étudiants. Ce<br />
scandale touche également par ricochet <strong>les</strong> étudiants étrangers<br />
venus chercher une formation validée en Roumanie.<br />
Marion Guyonvarch<br />
(www.lepetitjournal.com / Bucarest)<br />
44 étudiants pour mille habitants, un <strong>de</strong>s taux <strong>les</strong> plus élevés d'Europe<br />
La croissance exponentielle du nombre d'étudiants en<br />
Roumanie <strong>de</strong>puis 1999. Dans l'ordre, loin <strong>de</strong>rrière<br />
vient la République tchèque. Par comparaison, restant<br />
stab<strong>les</strong>: la Hongrie, le Royaume Uni, <strong>les</strong> USA.<br />
La ministre Ecaterina Andronescu<br />
a déclenché le scandale.<br />
versités privées ont ouvert leurs portes<br />
en Roumanie. Aujourd'hui, 60 % <strong>de</strong>s<br />
étudiants roumains choisissent l'enseignement<br />
privé, dont <strong>les</strong> exigences<br />
sont minimes. "Nous ne pouvons pas<br />
donner le chiffre exact <strong>de</strong>s étudiants<br />
inscrits dans ces institutions", avoue<br />
Mihai Floroiu, porte-parole <strong>de</strong><br />
l'Agence <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong><br />
l'enseignement. Ces universités invoquent<br />
leur autonomie et refusent <strong>de</strong><br />
déclarer le nombre <strong>de</strong> leurs étudiants.<br />
La résistance opposée par<br />
l'Université Spiru-Haret aux contrô<strong>les</strong> du<br />
ministère public s'explique aussi par son<br />
pouvoir d'influence. Une partie <strong>de</strong>s parlementaires<br />
et <strong>de</strong>s hauts fonctionnaires roumains<br />
sont en effet passés par ses bancs.<br />
Le 25 juillet <strong>de</strong>rnier, un groupe d'intellectuels<br />
a adressé une lettre ouverte aux<br />
autorités pour mettre fin à la "gigantesque<br />
imposture universitaire créée par<br />
l'Université Spiru-Haret". "Rien ne peut<br />
justifier <strong>de</strong>s registres <strong>de</strong> 9 000 d'étudiants<br />
gérés par un seul professeur" ont-ils<br />
dénoncé.<br />
3
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
4<br />
<br />
<br />
BAIA MARE<br />
SUCEAVA<br />
ORADEA<br />
<br />
IASI <br />
TARGU<br />
CHISINAU<br />
<br />
CLUJ MURES<br />
Tiraspol<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
<br />
SÂNCRAENI<br />
<br />
TIMISOARA<br />
SIBIU<br />
CRAIOVA<br />
PITESTI <br />
<br />
GALATI<br />
BRASOV<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
<br />
TULCEA<br />
Morceaux <strong>de</strong> chiffons<br />
"Morceaux <strong>de</strong> chiffons… Voila ce<br />
que sont <strong>les</strong> diplômes Roumains"<br />
écrit un internaute français, Hervé<br />
Allix, qui pratique la Roumanie et<br />
emploie <strong>de</strong> jeunes roumains diplômés.<br />
"Cette université (Spiru Haret)<br />
n'est qu'un supermarché ou <strong>les</strong> diplômes<br />
s'achètent librement. Certains<br />
diplômés n'ont même pas la connaissance<br />
minimum <strong>de</strong> la matière. Le problème<br />
en Roumanie est que lorsque<br />
vous montrez cette évi<strong>de</strong>nce a un soit<br />
disant diplômé, il n'a absolument<br />
aucune honte. J'ai employé un juriste<br />
"diplômé" qui était incapable <strong>de</strong> me<br />
fournir le moindre renseignement sur<br />
sa spécialité. J'en savais plus en droit<br />
roumain que lui, qui était diplômé. Il<br />
n'est pas rare <strong>de</strong> se voir proposer <strong>de</strong>s<br />
diplômes d'expert comptable pour la<br />
somme <strong>de</strong> 350 €. Le drame est que<br />
ces diplômes sont valab<strong>les</strong> dans l'union<br />
Européenne. C'est une honte et<br />
ça ne grandit pas la Roumanie".<br />
Spiru Haret<br />
mathématicien<br />
et réformateur<br />
Né à Iasi en 1851, Spiru Haret,<br />
d'ascendance arménienne, a été un<br />
mathématicien <strong>de</strong> grand renom,<br />
inventeur d'une théorie sur la mécanique<br />
cé<strong>les</strong>te, collaborant avec Henri<br />
Poincaré après ses étu<strong>de</strong>s à la<br />
Sorbonne, étant le premier Roumain à<br />
y obtenir un doctorat. Trois fois ministre<br />
<strong>de</strong> l'éducation, il a réformé l'enseignement<br />
roumain du XIXème siècle.<br />
Membre <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong> Roumanie,<br />
il a aussi créé l'observatoire astronomique<br />
<strong>de</strong> Bucarest. Un cratère porte<br />
son nom sur la lune, ainsi que <strong>de</strong><br />
nombreux établissements scolaires<br />
roumains et moldaves. Spiru Haret<br />
est décédé en 1912 à Bucarest.<br />
Elections<br />
A la Une<br />
Il aura suffi d'un déplacement <strong>de</strong> 5 % <strong>de</strong>s suffrages, fin juillet, pour que<br />
la Moldavie change <strong>de</strong> visage et que <strong>les</strong> communistes soient relégués dans<br />
l'opposition. Les électeurs étaient en effet appelés à revoter, trois mois<br />
après <strong>les</strong> législatives d'avril, dont le déroulement contesté avait entraîné la révolte<br />
<strong>de</strong> la jeunesse <strong>de</strong> Chisinau. Toutefois, au moment où nous mettons sous presse,<br />
malgré le succès <strong>de</strong>s partis démocratiques disposant <strong>de</strong> la majorité au Parlement<br />
et unis dans une alliance, la situation n'est pas encore totalement débloquée.<br />
Vainqueur du scrutin en avril, <strong>les</strong> communistes n'avaient pu cependant désigner<br />
alors un successeur à Vladimir Voronine au poste <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République,<br />
celui-ci étant élu par le Parlement. Il leur manquait une voix pour obtenir la majorité<br />
qualifiée requise <strong>de</strong> 61 voix. Les communistes avaient bien essayé <strong>de</strong> la trouver en<br />
débauchant <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> l'opposition, allant jusqu'à<br />
offrir <strong>de</strong>ux millions d'euros, selon certaines<br />
rumeurs. Leurs tentatives ayant échoué, ils avaient<br />
dû se résoudre à convoquer à nouveau <strong>les</strong> électeurs.<br />
Bien qu'arrivé à nouveau en tête le 29 juillet,<br />
<strong>les</strong> communistes n'ont obtenu que 44,7 % (- 5 %)<br />
<strong>de</strong>s voix et 48 sièges (-12) et se voient donc<br />
contraints <strong>de</strong> passer la main après huit ans <strong>de</strong> pouvoir<br />
sans partage et <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mandats <strong>de</strong> Vorinine,<br />
qui ne pouvait pas se représenter.<br />
Mauvais joueur<br />
“Papy” fait <strong>de</strong> la résistance<br />
Good bye Voronine ?<br />
Vlad Filat et Marian Lupu, futurs<br />
Premier ministre et Prési<strong>de</strong>nt ?<br />
Les quatre partis d'opposition cumulant 53 sièges sur 101, recueillant 51,14 % <strong>de</strong>s<br />
suffrages disposent donc d'une majorité pour gouverner et ont formé dans ce sens<br />
l'Alliance pour l'Intégration Européenne. Ils ont obtenu respectivement 16,57 % et 18<br />
élus pour le Parti Libéral Démocrate dirigé par Vlad Filat, 40 ans, 14,68 % et 15<br />
élus pour le Parti Libéral <strong>de</strong> Mihai Ghimpu, 58 ans, 12,54 % pour le Parti<br />
Démocrate <strong>de</strong> Marian Lupu, 43 ans, et 7,35 % et 7 élus pour l'Alliance Notre<br />
Moldavie <strong>de</strong> Serafim Uruchean. Il leur manque toutefois 8 voix pour élire un prési<strong>de</strong>nt<br />
sorti <strong>de</strong> leurs rangs et cherchent donc une issue. On a prêté l'intention à Marian<br />
Lupu, transfuge du Parti communiste qu'il a quitté voici seulement quelques mois,<br />
alors qu'il était prési<strong>de</strong>nt du Parlement, <strong>de</strong> débaucher certains <strong>de</strong> ses anciens amis.<br />
Occupant une position clé, il s'est vu promettre la Prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la République par ses<br />
nouveaux alliés, le libéral-démocrate Vlad Filat <strong>de</strong>venant chef <strong>de</strong> gouvernement.<br />
La Moldavie donne 3 lei pour ses jeunes, l'UE, 30… à ses vaches<br />
Mais c'était sans compter avec Voronine qui a vu rouge à la perspective <strong>de</strong> voir un<br />
"traître" récompensé. Sonné sur le coup par l'échec <strong>de</strong> son parti, "Papy" Voronine,<br />
après avoir laissé entendre qu'il se retirait du jeu, s'est ressaisi et, <strong>de</strong>puis, mauvais<br />
joueur, fait <strong>de</strong> la résistance. A son instigation, la presse communiste et la télévision se<br />
sont déchaînées contre <strong>les</strong> démocrates, traités <strong>de</strong> "fascistes", "ennemis <strong>de</strong> la Patrie",<br />
"terroristes". Par <strong>de</strong>ux fois cet été, cet ancien apparatchik formé à Moscou s'est rendu<br />
en Russie y rencontrant son homologue Medve<strong>de</strong>v… sans y trouver toutefois l'appui<br />
qu'il y escomptait, la nouvelle majorité ayant fait savoir que la Moldavie voulait gar<strong>de</strong>r<br />
<strong>de</strong> bonnes relations avec <strong>les</strong> Russes et ne comptait pas rentrer dans l'Otan.<br />
Autre revers pour Voronine qui en est entré dans une colère noire, insultant grossièrement<br />
ses adversaires en public, voyant la situation lui échapper: l'élection du nouveau<br />
prési<strong>de</strong>nt du Parlement, le libéral Mihai Ghimpu, le 28 août, prélu<strong>de</strong> à une normalisation<br />
<strong>de</strong> la situation au profit <strong>de</strong>s partis démocratiques. Alors "Good bye<br />
Voronine" comme le titrait Jurnalul <strong>de</strong> Chisinau? Si ce n'était pas le cas, <strong>les</strong><br />
Moldaves <strong>de</strong>vraient encore revoter !<br />
Pendant ce temps, la situation économique et sociale du pays empire. Rêvant<br />
d'Europe, un étudiant, amer, constatait: "La Moldavie consacre 3 lei par an à ses jeunes,<br />
alors que l'UE en donne 30 pour ses vaches" !<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong> A la Une<br />
Tensions ethniques<br />
Les <strong>de</strong>ux cents Tsiganes <strong>de</strong> Sancraieni,<br />
dans le ju<strong>de</strong>t à majorité hongroise <strong>de</strong><br />
Harghita, ont été protégés par la police.<br />
A Sancraieni, signature <strong>de</strong> protocole<br />
contre dérapages et menaces <strong>de</strong> pogrom<br />
De graves<br />
inci<strong>de</strong>nts<br />
opposant<br />
Hongrois et<br />
Tsiganes ont eu lieu<br />
à Sancraieni au<br />
début <strong>de</strong> l'été. La<br />
tension était papable<br />
<strong>de</strong>puis longtemps<br />
dans cette localité<br />
<strong>de</strong> 6000 habitants à<br />
85 % hongroise,<br />
située dans le ju<strong>de</strong>t<br />
<strong>de</strong> Harghita, à domi-<br />
nante magyare, non loin <strong>de</strong> Miercurea Ciuc.<br />
A Sancraieni, la population locale se montrait excédée par<br />
<strong>les</strong> agissements <strong>de</strong> quelques uns <strong>de</strong>s 200 Tsiganes qui forment<br />
cette communauté, installée ici <strong>de</strong>puis <strong>les</strong> années 1930 et <strong>de</strong>s<br />
dérapages étaient à craindre.<br />
Déjà, fin mai, dans la commune voisine <strong>de</strong> Sanmartin, un<br />
Hongrois avait été b<strong>les</strong>sé par un groupe <strong>de</strong> Tsiganes qui<br />
avaient mis leurs chevaux à paître dans son champ. En représaille,<br />
<strong>de</strong>s Hongrois avaient effectué une <strong>de</strong>scente dans leur<br />
quartier, endommageant habitations et voitures, tuant <strong>de</strong>s<br />
chiens. Trois jours plus tard, ils étaient revenus et avaient brûlé<br />
une maison.<br />
Le 8 juillet, un Hongrois avait été passé à tabac dans un<br />
bistrot <strong>de</strong> Sancraieni par <strong>de</strong>s Tsiganes. Le len<strong>de</strong>main soir,<br />
exaspérés <strong>de</strong> voir que <strong>les</strong> trois policiers roumains <strong>de</strong> la commune<br />
ne bougeaient pas, 400 Hongrois, armés <strong>de</strong> faux et <strong>de</strong><br />
fourches, partaient pour une expédition punitive, mettant le feu<br />
aux foins, cassant <strong>de</strong>s fenêtres, brisant <strong>de</strong>s portes. Effrayés <strong>les</strong><br />
Tsiganes se réfugiaient dans la forêt, comme ils l'avaient fait<br />
précé<strong>de</strong>mment à San Martin. Une cinquantaine d'entre eux,<br />
principalement <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s enfants, dont beaucoup en<br />
bas âge, y resteront cachés pendant un mois, <strong>les</strong> hommes <strong>les</strong><br />
rejoignant le soir, par précaution.<br />
Comportement "civilisé"<br />
au quotidien et cessation <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> vols<br />
Ce climat <strong>de</strong> guerre ethnique a conduit <strong>les</strong> autorités loca<strong>les</strong>,<br />
dont le maire Erno Szekely, à provoquer une réunion avec<br />
<strong>de</strong>s associations représentant <strong>les</strong> Tsiganes, en compagnie du<br />
Bulibasa (chef) <strong>de</strong> la communauté, Grancsa Istavan Janos,<br />
pour mettre au point un protocole <strong>de</strong> "bon sens", permettant à<br />
tous <strong>de</strong> vivre en paix.<br />
Celui-ci, comportant onze points, a été signé le 13 juillet<br />
par l'ensemble <strong>de</strong>s parties qui se sont engagées à le respecter,<br />
et <strong>de</strong>vait entrer en application soit immédiatement pour certains<br />
d'entre-eux, soit dans le mois suivant. Il prévoit que <strong>les</strong><br />
Exaspérés, 400 Magyars armés <strong>de</strong> faux et <strong>de</strong> fourches<br />
ont fait une expédition punitive chez <strong>les</strong> Tsiganes, début juillet<br />
Tsiganes <strong>de</strong>vront respecter <strong>les</strong> dispositions suivantes:<br />
-l'enregistrement et la vaccination <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> chiens<br />
-la clarification <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s propriétés privées, <strong>de</strong>s terrains<br />
et <strong>de</strong>s constructions<br />
-la construction <strong>de</strong> WC pour chaque lieu d'habitation<br />
-le nettoyage et la propreté <strong>de</strong>s maisons, jardins et fossés,<br />
la municipalité aidant au ramassage <strong>de</strong>s ordures<br />
-l'obligation <strong>de</strong> clôturer et <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong>s portes aux propriétés<br />
et maisons<br />
-l'interdiction <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r un cheval pour <strong>les</strong> personnes<br />
disposant <strong>de</strong> moins d'un <strong>de</strong>mi hectare <strong>de</strong> terrain, l'obligation<br />
<strong>de</strong> signer <strong>de</strong>s contrats d'affermage en mairie qui, s'ils ne sont<br />
pas enregistrés ne seront pas valab<strong>les</strong><br />
-l'enregistrement et la présentation au vétérinaire <strong>de</strong> la<br />
commune <strong>de</strong>s chevaux. Cette opération sera gratuite ; en son<br />
absence, <strong>les</strong> chevaux seront confisqués<br />
-la livraison <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> chauffage en quantité suffisante<br />
pour l'hiver aux famil<strong>les</strong> tsiganes, en contrepartie <strong>de</strong> l'arrêt<br />
<strong>de</strong>s vols <strong>de</strong>s clôtures<br />
-la scolarisation et l'éducation obligatoire <strong>de</strong>s enfants<br />
-l'utilisation du strand (piscine et jeux) dans <strong>de</strong>s conditions<br />
d'hygiène et <strong>de</strong> salubrité<br />
-un comportement civilisé au quotidien<br />
-la cessation <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> vols.<br />
Les Hongrois <strong>de</strong>vront apprendre à prononcer<br />
correctement au moins vingt mots <strong>de</strong> roumain<br />
Ce protocole a laissé sceptique ceux-là mêmes qui l'ont<br />
élaboré et signé, le maire déclarant qu'"il connaît trop <strong>les</strong><br />
Tsiganes, pour croire qu'ils le respectent", se contentant <strong>de</strong><br />
voir le calme revenu. Les représentants tsiganes ont estimé que<br />
celui-ci voulait juste montrer à la population hongroise qu'il<br />
agissait. "On a dû accepter <strong>les</strong> conditions imposées et rien n'a<br />
été dit sur ce que <strong>de</strong>vaient faire <strong>les</strong> Hongrois et <strong>les</strong> autorités.<br />
Le vrai problème, c'est le travail dont on est exclu". Avec cette<br />
inquiétu<strong>de</strong> en prime: "Si un seul d'entre-nous ne respecte pas<br />
un point, ils nous tomberont tous <strong>de</strong>ssus". Une crainte alimentée<br />
par la décision <strong>de</strong>s Hongrois d'envoyer chaque lundi soir<br />
une délégation vérifier l'application du protocole et "monitoriser"<br />
<strong>les</strong> Tsiganes en se rendant dans chaque maison. Ils ont<br />
cependant le sentiment d'avoir échappé au pire: il était prévu<br />
<strong>de</strong> leur interdire l'accès au strand et même <strong>de</strong> <strong>les</strong> expulser <strong>de</strong><br />
la commune pour <strong>les</strong> installer dans un village à créer.<br />
Les Magyars, dont beaucoup ne parlent que le hongrois ou<br />
ont un fort accent, ont fait cependant un geste en direction <strong>de</strong><br />
leurs “encombrants” voisins, rajoutant un additif au protocole.<br />
Ils ont décidé qu'à l'avenir ils <strong>de</strong>vront savoir prononcer au<br />
moins correctement 20 mots <strong>de</strong> roumain pour se faire comprendre<br />
d'eux. Parmi ceux-ci: barza (cigogne), varza (chou),<br />
viezure (blaireau), manz (poulain), branza (fromage).<br />
5
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
6<br />
BAIA MARE<br />
BOTOSANI<br />
SUCEAVA<br />
<br />
<br />
ORADEA<br />
TARGU<br />
MURES<br />
IASI<br />
<br />
BACAU<br />
TIMISOARA<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
BRAILA<br />
PLOIESTI<br />
<br />
<br />
CHISINAU<br />
<br />
<br />
Tiraspol<br />
PIATRA<br />
NEAMT<br />
<br />
<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
La liste sanglante <strong>de</strong>s<br />
acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> microbus<br />
Plusieurs dizaines <strong>de</strong> personnes<br />
sont mortes ces <strong>de</strong>rnières années<br />
dans <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts où sont impliqués<br />
<strong>de</strong>s microbus. Le plus grave a<br />
eu lieu le 29 novembre 2005, un<br />
kilomètre avant l'entrée <strong>de</strong> Slobozia<br />
(ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Ialomita). Le véhicule, avec<br />
26 passagers à bord, a heurté violemment<br />
un arbre, le choc faisant 16<br />
morts et 11 b<strong>les</strong>sés.<br />
En 2006, 12 personnes on été<br />
tuées et 5 autres b<strong>les</strong>sées dans une<br />
collision près <strong>de</strong> Bârlad ( ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong><br />
Vaslui) entre un microbus, qui n'a<br />
pas marqué un stop, emmenant 16<br />
passagers pour une partie <strong>de</strong> pêche,<br />
et un autocar venant <strong>de</strong> Moldavie.<br />
En octobre 2006, 8 personnes ont<br />
été tuées, 2 b<strong>les</strong>sées, sur la N 7, près<br />
d'Odvos (ju<strong>de</strong>t d'Arad), à la suite <strong>de</strong><br />
la collision entre leur microbus qui<br />
doublait sans visibilité et un camion<br />
venant en face.<br />
En septembre 2007, un microbus<br />
assurant la liaison régulière entre<br />
Galati et Bucarest a heurté <strong>de</strong> plein<br />
fouet un taxi venant en face. Bilan:<br />
cinq morts, cinq b<strong>les</strong>sés graves.<br />
Devant la répétition <strong>de</strong> tels drames,<br />
la police a verbalisé <strong>de</strong> nombreux<br />
chauffeurs <strong>de</strong> microbus et assure<br />
avoir infiltré <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> la circulation<br />
en civil parmi <strong>les</strong> passagers<br />
pour vérifier si <strong>les</strong> règlementations<br />
étaient bien respectées. Sans trop <strong>de</strong><br />
résultats apparemment.<br />
<br />
Catastrophe<br />
A la Une<br />
14 morts dans un acci<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> microbus à un passage<br />
à niveau près <strong>de</strong> Iasi<br />
Un terrible acci<strong>de</strong>nt faisant quatorze morts et <strong>de</strong>ux b<strong>les</strong>sés très graves,<br />
toujours entre la vie et la mort, a en<strong>de</strong>uillé la région <strong>de</strong> Iasi à la veille<br />
du 15 août. En cause, un microbus, minibus <strong>de</strong> transports <strong>de</strong> passagers,<br />
qui ne s'est pas arrêté à un passage à niveau non gardé.<br />
Il était environ 14 heures, ce vendredi 14 août, quand Petrica Apostol a engagé son<br />
microbus sur un passage à niveau non gardé, situé sur une route en pleine ligne droite,<br />
près <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Scânteia, à une vingtaine <strong>de</strong> kilomètres au sud <strong>de</strong> Iasi. A bord<br />
quinze passagers. Le jeune chauffeur, 26 ans, n'a pas marqué l'arrêt malgré le signal<br />
lumineux et sonore. Il semble qu'il était en train <strong>de</strong> rendre la monnaie à un voyageur<br />
tout en conduisant, comme cela se pratique fréquemment en Roumanie et comme le<br />
laisse supposer <strong>les</strong> billets éparpillés recueillis dans la carcasse du véhicule.<br />
Malheureusement, le train assurant la liaison Iasi-Brasov a surgi à ce moment. Le<br />
choc a été terrible. Douze <strong>de</strong>s passagers sont morts sur le coup, un treizième à l'hôpital<br />
ainsi que Petrica Apostol, décédé trois jours plus tard; <strong>de</strong>ux rescapés sont toujours entre<br />
la vie et la mort. Dans le train, personne n'a été b<strong>les</strong>sé.<br />
Les victimes sont toutes originaires <strong>de</strong> Scânteia ou <strong>de</strong>s villages <strong>de</strong>s environs. Parmi<br />
el<strong>les</strong>, un père et ses <strong>de</strong>ux enfants, mais aussi une jeune fille <strong>de</strong> 20 ans, Petrina, revenue<br />
<strong>de</strong> France où elle travaillait quelques jours plus tôt. Avec l'argent gagné, elle comptait<br />
s'acheter un lopin <strong>de</strong> terre près <strong>de</strong> chez ses parents et l'exploiter. Petrina s'était rendue<br />
à Iasi, malgré le mauvais pressentiment <strong>de</strong> sa mère qui avait insisté pour qu'elle reste à<br />
la maison, afin <strong>de</strong> s'acheter une belle robe qu'elle comptait mettre pour le mariage d'une<br />
<strong>de</strong> ses amies, quelques jours plus tard. La noce promettait d'être joyeuse et Petrina avait<br />
confié qu'elle espérait bien y rencontrer un garçon qui ferait également d'elle une prochaine<br />
mariée. Elle a été enterrée dans la robe qu'elle ramenait.<br />
Patrons sans scrupu<strong>les</strong> et chauffeurs inconscients<br />
La tragédie <strong>de</strong> Scânteia illustre <strong>les</strong> risques auxquels sont exposés <strong>les</strong> passagers <strong>de</strong>s<br />
microbus, moyen <strong>de</strong> transport pratique, bon marché, très développés à travers la<br />
Roumanie, mais aussi peu réglementé, source d'illégalités en série, sous le silence complice<br />
<strong>de</strong>s autorités comme le soulignait la presse au len<strong>de</strong>main du drame.<br />
Pour un investissement mo<strong>de</strong>ste, <strong>les</strong> propriétaires <strong>de</strong> ses sociétés essayent <strong>de</strong> dégager<br />
un profit rapi<strong>de</strong> et maximum. Leurs véhicu<strong>les</strong> sont souvent vieux, bricolés, ne<br />
respectant pas <strong>les</strong> normes <strong>de</strong> sécurité, confiés à <strong>de</strong>s chauffeurs amateurs, payés au noir.<br />
En outre, ils circulent bondés, parfois bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leur capacité, leurs conducteurs<br />
arrondissant leur salaire en prenant <strong>de</strong>s passagers supplémentaires ou s'écartant <strong>de</strong>s itinéraires<br />
imposés, moyennant un pourboire, pour déposer à leur porte ceux qui le<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> Scânteia, le microbus circulait sous le nom d'une autre compagnie<br />
que celle du propriétaire et le siège <strong>de</strong> la firme se trouvait dans un appartement loué par<br />
un étudiant grec. Destiné initialement au transport <strong>de</strong> marchandise, il avait été modifié<br />
pour permettre celui <strong>de</strong>s voyageurs. Il n'empruntait pas en outre l'itinéraire autorisé.<br />
Son chauffeur, Petrica Apostol, marié <strong>de</strong>puis un an, était connu pour sa conduite à<br />
risques, roulant à gran<strong>de</strong> vitesse, téléphonant sans arrêt, ne s'arrêtant pas aux passages<br />
à niveau, effrayant souvent ses passagers. Son père lui avait d'ailleurs fait <strong>de</strong>s remontrances,<br />
lui reprochant <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> plutôt que la route. L'an passé, il avait déjà<br />
eu un acci<strong>de</strong>nt, sans dommages corporels, son véhicule se retournant alors qu'il s'était<br />
retrouvé nez à nez avec un camion sur un pont.<br />
Toutefois, à sa décharge, il faut souligner qu'il travaillait <strong>de</strong>puis cinq jours, sans<br />
pouvoir se reposer, son patron le sollicitant sans arrêt pour <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> courses,<br />
sachant qu'il ne refuserait pas malgré sa fatigue car il était très en<strong>de</strong>tté. La veille du<br />
drame, il en avait effectué quatorze.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Catastrophe<br />
La tragédie <strong>de</strong> Scânteia est le plus grave acci<strong>de</strong>nt routier survenu ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières<br />
années dans <strong>les</strong>quels sont impliqués <strong>de</strong>s trains. Dans la quasi-totalité <strong>de</strong>s cas,<br />
ces acci<strong>de</strong>nts ont été causés par l'inattention <strong>de</strong>s automobilistes qui n'ont pas<br />
marqué l'arrêt aux passages à niveau non gardés. Ils ont fait 31 victimes <strong>de</strong>puis juillet 2007.<br />
12 juillet 2009 : <strong>de</strong>ux jeunes tués à un passage à niveau à Vestem, près <strong>de</strong> Sibiu<br />
24 avril 2009 : une personne tuée, cinq autres grièvement b<strong>les</strong>sées à un passage à<br />
niveau dans le ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Iasi<br />
5 février 2009 : un couple tué à un passage à niveau dont la signalisation était déficiente<br />
dans le ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Bihor (Ora<strong>de</strong>a)<br />
13 juillet 2008 : trois enfants et un adulte tués, trois autres personnes b<strong>les</strong>sées grièvement<br />
à un passage à niveau à Budieni, près <strong>de</strong> Târgu Jiu<br />
22 juillet 2007 : huit personnes tuées, douze b<strong>les</strong>sés graves, 13 légèrement à un passage<br />
à niveau <strong>de</strong> Gura Ocnitei (ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Dâmbovita, près <strong>de</strong> Bucarest). Les victimes revenaient<br />
d'une noce à bord d'un autocar qui avait une quarantaine <strong>de</strong> passagers à bord.<br />
Scanda<strong>les</strong><br />
Plusieurs affaires <strong>de</strong> corruption<br />
et scanda<strong>les</strong> touchant le<br />
gouvernement ont défrayé la<br />
chronique cet été, sans pour autant<br />
surprendre <strong>les</strong> Roumains, blasés, et qui<br />
trouveront là <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> raison <strong>de</strong><br />
bou<strong>de</strong>r <strong>les</strong> urnes. Les révélations portées<br />
à la connaissance du public par <strong>les</strong><br />
médias servent <strong>de</strong> toile <strong>de</strong> fond à la<br />
campagne <strong>de</strong>s élections prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong>,chaque<br />
camp ayant d'abondantes<br />
munitions en la matière.<br />
La première affaire a touché la jeune<br />
ministre <strong>de</strong> la Jeunesse et <strong>de</strong>s Sports<br />
Monica Iacob Ridzi (PD-L, Basescu)<br />
qui a été contrainte <strong>de</strong> démissionner.<br />
Elle était au cœur d'un scandale et<br />
menacée <strong>de</strong> poursuites péna<strong>les</strong>,<br />
accusée d'avoir dépensé près <strong>de</strong> 800<br />
000 € pour <strong>de</strong>s manifestations à l'occasion<br />
du jour <strong>de</strong> la Jeunesse, qui en<br />
auraient coûté que le dixième, la différence<br />
servant à payer la campagne<br />
<strong>de</strong>s élections européennes (d'Elena,<br />
la fille du Prési<strong>de</strong>nt Basescu ont<br />
affirmé certains) ou terminant dans<br />
<strong>de</strong>s poches accueillantes. C'est une<br />
autre femme qui l'a remplacée, la<br />
sénatrice démocrate-libérale Sorina<br />
Luminita Placinta, élue du ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong><br />
Vrancea.<br />
Le second scandale, concernant la<br />
ministre du tourisme, Elena Udrea (PD-<br />
L), a pris <strong>les</strong> allures d'un feuilleton quotidien.<br />
Il porte également sur <strong>de</strong>s sommes<br />
importantes attribuées à <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong><br />
A la Une<br />
Passages à niveau mortels: 31 victimes en 2 ans<br />
Révélations d'affaires <strong>de</strong> corruption sur toile<br />
<strong>de</strong> fond <strong>de</strong>s prochaines élections prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong><br />
promotion <strong>de</strong> l'image <strong>de</strong> la Roumanie et<br />
qui auraient servi à bien d'autres choses.<br />
Celle qu'on a surnommé "la blon<strong>de</strong> du<br />
Prési<strong>de</strong>nt", menacée aussi <strong>de</strong> poursuites<br />
péna<strong>les</strong>, a été présente à la une <strong>de</strong> tous <strong>les</strong><br />
journaux chaque jour <strong>de</strong> l'été au cours<br />
d'une campagne visant à la faire craquer<br />
mais aussi à atteindre Traian Basescu, en<br />
vue <strong>de</strong>s prochaines prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong>.<br />
Favoritisme familial<br />
Celui-ci a dû faire face également<br />
aux révélations concernant son frère<br />
Mircea Basescu, actionnaire d'une firme<br />
La femme <strong>de</strong> Basescu téléphonant au Premier ministre:<br />
"Emil, t'as vu <strong>les</strong> <strong>de</strong>rniers sondages… Traian cherche<br />
où il a bien pu fourrer son diplôme <strong>de</strong> marin?!".<br />
Caricature <strong>de</strong> Vali (Jurnalul National)<br />
d'armement douteuse, et qui aurait essayé<br />
d'user <strong>de</strong> ses relations pour <strong>de</strong>s contrats<br />
alors que la Roumanie s'apprête à dépenser<br />
quelques milliards d'euros pour<br />
mo<strong>de</strong>rniser son armée.<br />
La catastrophe <strong>de</strong> Scânteia est la 3ème<br />
faisant plus <strong>de</strong> 10 morts en 4 ans.<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt sortant, déjà en butte<br />
aux accusations <strong>de</strong> favoritisme familial se<br />
serait bien passé <strong>de</strong> cette nouvelle affaire.<br />
Sa côte <strong>de</strong> popularité avait déjà été affectée<br />
après qu'il soit intervenu pour faire<br />
élire sa fille ca<strong>de</strong>tte, Elena, au Parlement<br />
européen, et par l'épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'achat d'un<br />
appartement <strong>de</strong> 700 000 € par sa fille<br />
aînée, Ioana, <strong>de</strong>venue notaire à Bucarest,<br />
ce qui déjà coûte une fortune se mesurant<br />
en millions d'euros. Le logement, situé<br />
dans un quartier huppé <strong>de</strong> Bucarest,<br />
appartenait à un homme d'affaires proche<br />
<strong>de</strong> son père. Ioana a affirmé l'avoir payé<br />
grâce à ses premiers revenus notariaux.<br />
Mais le rival et partenaire dans le<br />
gouvernement du PD-L, le PSD<br />
(Geoana-Iliescu-Nastase) n'est pas en<br />
reste. Une commission parlementaire<br />
a entendu un <strong>de</strong> ses membres <strong>les</strong> plus<br />
en vue, Nicolae Nemirschi, ministre<strong>de</strong><br />
l'Environnement concernant l'attribution<br />
sans appel d'offre d'un contrat<br />
<strong>de</strong> publicité à hauteur <strong>de</strong> 500 000 €.<br />
Le ministre risque d'être poursuivi<br />
pénalement…Comme tous ses<br />
"collègues en corruption", il ne risque<br />
pas grand-chose: <strong>les</strong> juges anti-corruption<br />
n'ont jamais réussi à en faire<br />
condamner un seul, le plus célèbre,<br />
l'ancien Premier ministre PSD<br />
Adrian Nastase ayant même été définitivement<br />
blanchi par la Justice, au début <strong>de</strong><br />
l'été. Les téléspectateurs roumains ont<br />
d'ailleurs pu le voir réapparaître sur leurs<br />
écrans, leur donnant <strong>de</strong>s leçons.<br />
7
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
8<br />
<br />
<br />
BAIA MARE<br />
SATU MARE<br />
<br />
SUCEAVA<br />
<br />
IASI <br />
ORADEA TARGU MURES<br />
ARAD DEVA<br />
<br />
TIMISOARA<br />
<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
PITESTI <br />
<br />
PLOIESTI<br />
<br />
<br />
TULCEA<br />
<br />
BUCAREST<br />
<br />
VASLUI<br />
BRAILA<br />
<br />
CHISINAU<br />
CONSTANTA<br />
Retour au pays du<br />
<strong>de</strong>rnier contingent<br />
roumain en Irak<br />
Les 17 <strong>de</strong>rniers soldats roumains<br />
participant à la mission "Coucher <strong>de</strong><br />
soleil" en Irak sont rentrés chez eux<br />
jeudi 23 juillet, mettant fin à six ans<br />
<strong>de</strong> mission dans ce pays. Les soldats<br />
roumains sont arrivés à bord<br />
d'un Hercule C 130 à l'aéroport international<br />
<strong>de</strong> Craiova, dans le sud <strong>de</strong> la<br />
Roumanie, où a été tenue une cérémonie<br />
militaire.<br />
La Roumanie participait aux opérations<br />
en Irak <strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> juillet<br />
2003, dans le cadre <strong>de</strong> la force multinationale<br />
(MNF-I) et <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong><br />
l'Otan entraînant <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> sécurité<br />
irakiennes (NTM-I). A son apogée,<br />
le contingent roumain en Irak a atteint<br />
730 personnes, opérant dans trois<br />
zones différentes - sud-est, sud central<br />
et à Bagdad.<br />
Les soldats roumains ont mené un<br />
grand éventail <strong>de</strong> missions dont l'interrogatoire<br />
<strong>de</strong> prisonniers, la reconnaissance<br />
et la surveillance, ainsi que<br />
l'entraînement, le maintien <strong>de</strong> la paix<br />
et la protection <strong>de</strong> bases. Trois soldats<br />
roumains sont morts durant la<br />
mission et plus <strong>de</strong> 10 ont été b<strong>les</strong>sés.<br />
La présence <strong>de</strong>s troupes roumaines<br />
en Irak est <strong>de</strong>venue une question<br />
controversée en politique intérieure<br />
<strong>de</strong>puis 2006, le Premier ministre <strong>de</strong><br />
l'époque, Calin Popescu Tariceanu, a<br />
appelé à maintes prises à leur retour,<br />
alors que le prési<strong>de</strong>nt Traian<br />
<br />
Vie internationale<br />
Actualité<br />
UE: la Roumanie échappe<br />
à nouveau à la clause <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong><br />
Bucarest doit rectifier le tir<br />
La Commission européenne a annoncé début juillet l'ouverture <strong>de</strong> procédures<br />
d'entorse aux traités <strong>de</strong> l'UE contre la Roumanie, dans huit cas, relatifs<br />
aux secteurs <strong>de</strong> l'énergie, <strong>de</strong> l'environnement et <strong>de</strong>s taxes. Deux <strong>de</strong> ces procédures<br />
concernent la non mise en application par la Roumanie <strong>de</strong> directives sur <strong>les</strong><br />
tarifs réglementaires <strong>de</strong> gaz et d 'électricité. Autres problèmes: la fameuse taxe sur<br />
l'environnement, la TVA sur <strong>les</strong> divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s, l'impôt sur <strong>les</strong> rési<strong>de</strong>nces et non-rési<strong>de</strong>nces<br />
jugé discriminatoire, ou la loi sur <strong>les</strong> vieux véhicu<strong>les</strong>. La Roumanie avait jusqu'à<br />
septembre pour se mettre aux normes.<br />
Par ailleurs, le rapport <strong>de</strong> la Commission européenne, rendu public mercredi 22<br />
juillet, préconise la poursuite <strong>de</strong> la surveillance <strong>de</strong> la justice roumaine, à la suite <strong>de</strong><br />
l'insuffisance <strong>de</strong>s ses réformes, <strong>de</strong> ses manquements, <strong>de</strong> la passivité du pouvoir,<strong>de</strong>vant<br />
le rôle que continuent à y jouer <strong>les</strong> politiciens, mais ne considère pas que l'activation<br />
<strong>de</strong> la clause <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> soit nécessaire <strong>de</strong>vant <strong>les</strong> quelques progrès accomplis.<br />
La Roumanie <strong>de</strong>vrait donc échapper complètement aux mesures <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>,<br />
comprenant le gel <strong>de</strong>s subventions européennes. Bruxel<strong>les</strong> s'est donné jusqu'à la fin<br />
2009 pour prendre une décision à ce sujet, un autre rapport <strong>de</strong>vant être publié en<br />
novembre. La surveillance du système judiciaire par le biais du mécanisme <strong>de</strong> coopération<br />
et <strong>de</strong> vérification durera par contre jusqu'à l'été 2010. Cette situation l'empêchera,<br />
tout comme la Bulgarie - même si officiellement la Commission n'en fait pas un<br />
critère d'entrée - d'accé<strong>de</strong>r à l'espace européen <strong>de</strong> Schengen, qui assure la liberté <strong>de</strong><br />
circulation <strong>de</strong>s personnes. D'ici là, la Roumanie <strong>de</strong>vra se conformer à 16 recommandations<br />
édictées par Bruxel<strong>les</strong>, et la Bulgarie à 21, notamment pour rendre plus efficace<br />
l'action <strong>de</strong> la justice contre la corruption <strong>de</strong> haut niveau et le crime organisé.<br />
Albert II et Paola <strong>de</strong> Belgique en Roumanie<br />
trente trois ans après le Roi Baudouin et Fabiola<br />
Vingt ans après la révolution<br />
roumaine, et 33<br />
ans après Baudouin et<br />
Fabiola, le Roi Albert II et la Reine<br />
Paola ont effectué une visite d'Etat<br />
<strong>de</strong> 3 jours en Roumanie, fin juillet.<br />
Visite classique: rencontres avec<br />
<strong>les</strong> autorités, partie culturelle<br />
(musée, église); réception pour la<br />
communauté belge sur place (environ<br />
300 Belges vivent en Roumanie), dîner d'Etat avec allocution royale et concert, et<br />
buffet <strong>de</strong> spécialités belges offert par <strong>les</strong> souverains; forum économique et académique.<br />
Mais aussi bain <strong>de</strong> foule à Sibiu et présentation <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> coopération entre<br />
<strong>de</strong>s communes roumaines et belges à Cristian, une forme d'hommage à l'action<br />
d'OVR, partie <strong>de</strong> Belgique voici 20 ans. Plus inhabituel: le Roi a déposé une gerbe au<br />
Monument Dany Huwé, journaliste belge travaillant pour VTM, tué par un sniper<br />
alors qu'il couvrait la révolution roumaine, en décembre 1989 (notre photo).<br />
Depuis 3-4 ans, <strong>les</strong> missions économiques ou ministériel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> contacts bilatéraux<br />
se multiplient entre la Belgique et la Roumanie. Mais <strong>les</strong> relations commercia<strong>les</strong><br />
restent restreintes: la Roumanie n'est que le 34e client <strong>de</strong> la Belgique et son 52e fournisseur.<br />
Des entreprises dans le domaine <strong>de</strong> l'infrastructure, <strong>de</strong> l'éco-technologie et l'agroalimentaire<br />
ont participé au voyage pour tenter d'accroître leurs activités sur place.<br />
Le Roi et la Reine, eux, ont complété le programme officiel par un déjeuner, strictement<br />
privé, avec le Roi Michel et la Reine Anne, anciens souverains <strong>de</strong> Roumanie. Le<br />
Roumanie étant une ex- république populaire, il n'était pas <strong>de</strong> bon ton que la rencontre<br />
ait le moindre caractère officiel. Il n'y a donc pas eu <strong>de</strong> photo…<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Moldavie<br />
Les mauvaises langues préten<strong>de</strong>nt que la Gagaouzie est<br />
une réserve soviétique et que l'on y trouve encore <strong>de</strong>s kolkhozes.<br />
À Comrat, la "capitale", une statue géante <strong>de</strong> Lénine trône<br />
toujours <strong>de</strong>vant le palais du Parlement (25 députés), et la ville<br />
est réputée voter régulièrement pour <strong>les</strong> partis prorusses.<br />
À Comrat, il serait sacrilège <strong>de</strong> critiquer la Russie. Le long<br />
<strong>de</strong> la rue Galatan (du nom d'un nationaliste gagaouze), face à<br />
l'église Saint-Ivan aux coupo<strong>les</strong> argentées, une série <strong>de</strong> stè<strong>les</strong><br />
évoque la mémoire <strong>de</strong>s révolutionnaires locaux. Pour la plupart<br />
compagnons <strong>de</strong> lutte du camara<strong>de</strong> Lénine. Ici, on ne parle<br />
que russe. S'adresser à un Gagaouze en moldave (c'est-à-dire<br />
en roumain, la Moldavie étant une ancienne province roumaine)<br />
relève <strong>de</strong> l'agression. La Roumanie, l'Otan y sont <strong>de</strong>s sujets<br />
aussi tabous que le mariage homosexuel.<br />
Lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières élections, venu <strong>de</strong><br />
Chisinau soutenir sa liste à la Maison <strong>de</strong> la<br />
culture, <strong>de</strong>vant un auditoire attentif et discipliné,<br />
Marian Lupu, candidat du Parti<br />
démocrate (opposition), marchait sur <strong>de</strong>s<br />
œufs.<br />
Un tropisme russe qui fait<br />
oublier <strong>les</strong> origines turques<br />
"On vous compare à Gorbatchev ", lui<br />
lançà une femme. "Il était bien élevé<br />
comme vous, mais il a détruit l'Union<br />
Soviétique". Elle ne semblait guère<br />
convaincue lorsque Lupu lui répondit que<br />
"la démocratie, ce n'est pas forcément le<br />
chaos". Le tropisme russe <strong>de</strong>s Gagaouzes est tel qu'ils en<br />
oublient leurs lointains ascendants, la tribu turque <strong>de</strong>s Oguz,<br />
établie dans la région au XIIIe siècle sous la houlette <strong>de</strong> leur<br />
sultan, Kay Kaus.<br />
Christianisés par <strong>les</strong> Byzantins, ils sont <strong>de</strong>venus orthodoxes,<br />
puis, beaucoup plus tard, ont été russifiés. Mais Valeriu<br />
Tudor, vice-bakchan (vice-gouverneur) <strong>de</strong> la région, préfère<br />
faire démarrer leur histoire au XIXe siècle, à l'époque tsariste,<br />
c'est-à-dire russe, et souligner que la langue gagaouze n'a plus<br />
grand-chose à voir avec le turc, car "si nos frères turcs nous<br />
comprennent sans difficulté, la réciproque n'est pas vraie".<br />
Pourtant, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 2000, l'antique mère<br />
patrie a renoué avec ses rejetons égarés. Elle a financé l'université<br />
flambant neuve, distribue <strong>de</strong>s bourses à ses étudiants,<br />
construit un aqueduc car cette région très pauvre souffre d'une<br />
pénurie d'eau chronique.<br />
Des investisseurs turcs ont créé <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> filature<br />
Actualité<br />
Il est une république lilliputienne autonome<br />
que le démon du séparatisme démange...<br />
Moldave malgré elle, la Gagaouzie<br />
fait <strong>les</strong> yeux doux à la Russie<br />
Ne cherchez pas la Gagaouzie dans le Petit Robert, vous ne l'y trouverez pas. Pourtant, elle existe bel et bien, doux<br />
pays vallonné planté <strong>de</strong> vignes et d'abricotiers. Un État lilliputien <strong>de</strong> 1 800 km², grand comme un tiers <strong>de</strong> département<br />
français, peuplé <strong>de</strong> 155 000 habitants, dans le sud <strong>de</strong> la Moldavie, à la découverte duquel Arielle Thédrel<br />
est partie à la découverte pour le Figaro.<br />
Une enclave en Moldavie (en grisé), gran<strong>de</strong><br />
comme un tiers <strong>de</strong> département français.<br />
et <strong>de</strong> tissage, et, à l'entrée <strong>de</strong> Comrat, un panneau souhaite la<br />
bienvenue en russe et en turc. Le long <strong>de</strong> l'avenue Lénine, bordée<br />
<strong>de</strong> marronniers, la ville a pris quelques couleurs occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>,<br />
<strong>de</strong>ux, trois boutiques, dont celle d'Orange.<br />
Un peu plus loin, le petit hôtel Astoria s'apprêtait à<br />
accueillir, le 18 août <strong>de</strong>rnier, le congrès mondial <strong>de</strong>s<br />
Gagaouzes. L'événement était largement commenté dans <strong>les</strong><br />
médias locaux, une chaîne <strong>de</strong> télévision et quatre journaux<br />
poids plume.<br />
Séparatisme et gaz, armes<br />
<strong>de</strong> chantage privilégiées <strong>de</strong> Moscou<br />
En août 1990, alors que l'empire<br />
soviétique vacillait, <strong>les</strong> Gagaouzes, manipulés<br />
par <strong>les</strong> Russes, quittèrent alors le<br />
giron moldave et s'autoproclamèrent<br />
"République socialiste soviétique gagaouze".<br />
Quatre ans plus tard, à l'issue <strong>de</strong><br />
négociations avec la Moldavie, une solution<br />
à l'amiable fut trouvée. La Gagaouzie<br />
<strong>de</strong>vint région autonome, avec un certain<br />
nombre <strong>de</strong> droits, dont celui <strong>de</strong> faire<br />
sécession si le "statut international" <strong>de</strong> la<br />
Moldavie (sous-entendu son appartenance<br />
à la sphère d'influence russe) était modifié.<br />
"Nous pourrions servir <strong>de</strong> modèle à la<br />
Transnistrie", s'enorgueillit Valeriu Tudor.<br />
À quelques encablures <strong>de</strong> Comrat, la<br />
micro-République <strong>de</strong> Transnistrie est l'autre<br />
entité séparatiste qui menace la souveraineté moldave.<br />
Bastion russe elle aussi, mais beaucoup plus agressif, avec un<br />
dictateur mafieux pur et dur, Igor Smirnov, et un millier <strong>de</strong> soldats<br />
russes que Moscou présente au mon<strong>de</strong> comme une force<br />
<strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> la paix <strong>de</strong>puis le bref mais sanglant conflit qui<br />
opposa la Moldavie et la Transnistrie au début <strong>de</strong>s années 1990<br />
et fit plusieurs centaines <strong>de</strong> morts. Néanmoins, reconnaît le<br />
vice-bakchan, "Gagaouzes et Transnistriens entretiennent <strong>de</strong><br />
bonnes relations personnel<strong>les</strong>".<br />
Dans cette vaste zone grise qui balance entre l'Est et<br />
l'Ouest (la Moldavie, l'Ukraine, la Géorgie), le séparatisme,<br />
comme le gaz, reste l'arme privilégiée d'une Russie nostalgique<br />
d'un passé impérial. À Chisinau, la capitale moldave, nul<br />
n'est dupe: si la Moldavie basculait dans le camp occi<strong>de</strong>ntal,<br />
<strong>les</strong> vieux démons séparatistes <strong>de</strong>s Gagaouzes pourraient bien<br />
être réactivés.<br />
Arielle Thédrel (Le Figaro)<br />
9
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
10<br />
ORADEA<br />
<br />
<br />
BAIA MARE<br />
SUCEAVA<br />
CLUJ<br />
<br />
TARGU IASI<br />
ARAD MEDIAS MURES<br />
<br />
<br />
BRASOV<br />
<br />
GALATI<br />
TIMISOARA<br />
SLATINA<br />
<br />
<br />
CRAIOVA<br />
BRAZI<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
<br />
<br />
CHISINAU<br />
SLOBOZIA<br />
CONSTANTA<br />
Moldavie:<br />
le chômage prospère<br />
Depuis le début <strong>de</strong> l'année, plus<br />
<strong>de</strong> 57 000 personnes se sont fait<br />
connaître auprès <strong>de</strong> l'Agence nationale<br />
pour l'emploi <strong>de</strong> la République<br />
Moldave. Les données <strong>de</strong> juin 2009<br />
révèlent une hausse du nombre <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d'emploi <strong>de</strong> 17 000 personnes<br />
par rapport à la même pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> l'année 2008.<br />
Le chômage, qui a évi<strong>de</strong>mment<br />
explosé avec la crise internationale,<br />
touche <strong>de</strong>puis quelques mois en priorité<br />
<strong>les</strong> femmes qui seraient désormais<br />
29 500 inscrites auprès <strong>de</strong><br />
l'Agence. L'Agence évalue à 1200 le<br />
nombre d'offres d'emploi exprimées<br />
<strong>de</strong>puis janvier 2009, contre 2500 sur<br />
la même pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2008. Quant au<br />
nombre <strong>de</strong> chômeurs ayant trouvé du<br />
travail entre janvier et juin 2009, il<br />
s'établit à 6800, soit 2.000 <strong>de</strong> moins<br />
qu'au premier semestre <strong>de</strong> 2008.<br />
Pour rappel, le FMI prévoit une<br />
contraction du PIB <strong>de</strong> 9% en 2009 en<br />
Moldavie, pronostic contesté par <strong>les</strong><br />
pouvoirs publics.<br />
Retard pour le second<br />
pont sur le Danube<br />
La construction d'un <strong>de</strong>uxième<br />
pont entre la Bulgarie et la Roumanie<br />
à travers le Danube, prend du retard,<br />
<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 12 à 14 mois. Les raisons<br />
en sont multip<strong>les</strong>: une mauvaise<br />
coordination, <strong>de</strong>s expropriations…<br />
Les spécialistes estiment que le pont<br />
sera opérationnel en 2011, au lieu<br />
d'avril 2010. L'assimilation <strong>de</strong>s fonds<br />
octroyés par la Banque Européenne<br />
d'Investissement a également été<br />
retardée en raison <strong>de</strong>s complications<br />
géologiques liées au projet et <strong>de</strong>s différences<br />
entre <strong>les</strong> législations bulgare<br />
et roumaine.<br />
<br />
Politique<br />
Radu Mazare a contraint son fils à défiler <strong>de</strong>rrière<br />
lui, également en uniforme <strong>de</strong> la Wermarth.<br />
Actualité<br />
Le maire <strong>de</strong> Constantsa<br />
défile costumé en officier nazi<br />
Le sulfureux maire <strong>de</strong><br />
Constanta, Radu Mazare,<br />
est apparu le 18 juillet<br />
dans un costume d'officier nazi, portant<br />
une svastika, lors d'une présentation<br />
<strong>de</strong> mo<strong>de</strong> à Mamaia sur le thème<br />
<strong>de</strong> l'armée. Son fils, vêtu du même<br />
costume, l'accompagnait et a défilé à<br />
ses côtés <strong>de</strong>vant un large public. Une<br />
prestation <strong>de</strong> mauvais goût, qui a évi<strong>de</strong>mment<br />
aussitôt suscité <strong>de</strong>s réactions<br />
et provoqué une large indignation.<br />
Le maire a envoyé par la suite<br />
une lettre pour s'excuser. Le Centre<br />
pour la surveillance et la lutte contre<br />
l'antisémitisme a saisi le procureur général <strong>de</strong> Roumanie, Laura Kovesi, invoquant le<br />
statut <strong>de</strong> personne publique <strong>de</strong> Radu Mazare et estimant qu'il avait enfreint la loi<br />
107/2006 sur l'interdiction <strong>de</strong>s symbo<strong>les</strong> à caractère fasciste et xénophobe.<br />
Radu Mazare, ingénieur électro-mécanicien <strong>de</strong> 41 ans, ayant obtenu son diplôme<br />
avec difficulté, élu maire <strong>de</strong> Constantsa en 2000, a changé plusieurs fois <strong>de</strong> parti.<br />
Actuellement membre du PSD (Iliescu-Nastase-Geoana), après en avoir été l'adversaire,<br />
il symbolise à lui seul l'état affligeant <strong>de</strong> la vie politique roumaine.<br />
Soupçonné <strong>de</strong> relations étroites avec <strong>les</strong> milieux interlopes <strong>de</strong> son ju<strong>de</strong>t, impliqué<br />
dans <strong>de</strong>s affaires <strong>de</strong> corruption, Mazare ("Petit pois" en français) a toujours réussi à<br />
échapper à la justice, malgré son enrichissement tape à l'œil qu'il expose cyniquement,<br />
cigare au bec, et va <strong>de</strong> temps en temps se prélasser dans la villa qu'il a acquise sur la<br />
côte brésilienne. Ce bellâtre arrogant, populiste, qui se croit tout permis, a fait irruption<br />
sur la scène politique à 32 ans et a séduit ses concitoyens qui l'ont reconduit à la<br />
mairie à <strong>de</strong>ux reprises, avec <strong>de</strong> fortes majorités, lui pardonnant tous ses écarts, voyant<br />
sans-doute en lui l'expression <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité et <strong>de</strong> l'avenir <strong>de</strong> la Roumanie.<br />
Quelques semaines plus tard, le maire <strong>de</strong> Constantsa récidivait, mais dans un autre<br />
registre: dansant en public torse nu, visiblement éméché, à la terrasse d'un café.<br />
Après ses premiers pas au<br />
Parlement <strong>de</strong> Strasbourg, mijuillet,<br />
Elena Basescu, 27<br />
ans, fille du prési<strong>de</strong>nt Basescu, élue le<br />
mois précé<strong>de</strong>nt députée européenne<br />
comme candidate indépendante avec 4,3<br />
% <strong>de</strong>s suffrages, s'est plainte du dénigrement<br />
dont elle est l'objet. "J'étais à peine<br />
arrivée que circulait un e-mail dans le<br />
Parlement: Papusica (Poupette ou Babydoll<br />
en anglais) est là" a-t-elle confiée<br />
indignée, ses nouveaux collègues l'ayant<br />
également baptisée "la Paris Hilton <strong>de</strong>s<br />
Carpates".<br />
"Pourtant" s'est-elle étonnée ingénument<br />
"ce n'est pas grâce à mon père que<br />
j'ai été élue", enchaînant "j'ai l'impression<br />
qu'on veut suggérer que je suis infé-<br />
Heil Mazare !<br />
"Papusica" à Strasbourg<br />
rieure d'un point <strong>de</strong> vue intellectuel aux<br />
autres députés parce que je suis un<br />
ancien mannequin… mais j'ai fait aussi<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d'économie et je m'occupe <strong>de</strong><br />
politique <strong>de</strong>puis longtemps".<br />
La nouvelle élue a par ailleurs décidé<br />
<strong>de</strong> siéger à la commission <strong>de</strong>s affaires<br />
socia<strong>les</strong> et <strong>de</strong> l'emploi, tandis que <strong>les</strong> autres<br />
parlementaires roumains "en vue",<br />
Gigi Becali et Corneliu Vadim Tudor ont<br />
choisi respectivement cel<strong>les</strong> du commerce<br />
international et <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> l'éducation.<br />
Le <strong>de</strong>rnier, connu pour sa xénophobie<br />
et son sentiment anti-hongrois primaire,<br />
se retrouvera au sein <strong>de</strong> la même<br />
commission que son compatriote Lazlo<br />
Tokës… lea<strong>de</strong>r ultra <strong>de</strong>s Magyars <strong>de</strong><br />
Roumanie.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Mugur Isarescu, 60<br />
ans, est <strong>de</strong>venu<br />
l'homme qui a<br />
passé le plus <strong>de</strong> temps au mon<strong>de</strong><br />
à la tête d'une banque centrale.<br />
Le gouverneur <strong>de</strong> la Banque<br />
nationale roumaine (BNR) est<br />
en effet entré dans le classement<br />
du World Records Aca<strong>de</strong>my<br />
comme ayant la longévité la plus importante dans cette fonction.<br />
Mugur Isarescu est resté 19 ans à la tête <strong>de</strong> la BNR, soit<br />
<strong>de</strong>puis 1990. Il a quitté ce poste en 1999, quand il est <strong>de</strong>venu<br />
Premier ministre, avant <strong>de</strong> le reprendre en novembre 2000.<br />
Pour <strong>les</strong> Roumains, cet homme à l'allure policée est “le<br />
Premier ministre <strong>de</strong> l'ombre, celui qui a le mieux coordonné<br />
<strong>les</strong> politiques économiques du pays et qui a entamé <strong>les</strong> négociations<br />
d'adhésion <strong>de</strong> la Roumanie à l'Union européenne, en<br />
1999", rappelle Cotidianul. Le journalenchaîne, "Nombreux<br />
sont ceux qui considèrent qu'Isarescu est celui qui a littéralement<br />
sauvé la Roumanie d'un effondrement similaire à celui <strong>de</strong><br />
la Bulgarie, en stabilisant l'inflation et en introduisant une<br />
Actualité<br />
Politique Mugur Isarescu, gouverneur <strong>de</strong> la BNR :<br />
du livre <strong>de</strong>s records… à la prési<strong>de</strong>nce ?<br />
Prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong> le 22 novembre<br />
Les élections prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong> prévues à la fin <strong>de</strong> l'année se<br />
dérouleront le dimanche 22 novembre, le second tour étant<br />
prévu <strong>de</strong>ux semaines plus tard. Les précé<strong>de</strong>ntes élections s'étaient<br />
déroulées le 28 novembre 2004, avec un second tour le<br />
12 décembre conduisant à l'élection <strong>de</strong> Traian Basecu pour un<br />
mandat <strong>de</strong> cinq ans. Ce <strong>de</strong>rnier avait désigné Calin Popescu<br />
Tariceanu comme Premier ministre, lequel avait formé son<br />
gouvernement avant le 31 décembre et était resté en fonction<br />
pour la durée <strong>de</strong> la législature, soit quatre ans.<br />
"Un pays corrompu…<br />
sans hommes corrompus"<br />
La Roumanie possè<strong>de</strong> une culture "généralisée" <strong>de</strong> la corruption<br />
selon une étu<strong>de</strong> baptisée "Crime et Culture" et réalisée<br />
sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Commission européenne en Bulgarie,<br />
Roumanie, Turquie, Croatie, Allemagne et Gran<strong>de</strong>-Bretagne.<br />
La Roumanie se distingue par l'ampleur du phénomène, "<strong>les</strong><br />
citoyens considérant que la corruption est un mo<strong>de</strong> normal <strong>de</strong><br />
résolution <strong>de</strong>s problèmes. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée et d'action est<br />
profondément enraciné dans <strong>les</strong> conceptions mora<strong>les</strong> et <strong>les</strong><br />
pratiques quotidiennes", indique l'étu<strong>de</strong>. Cette corruption se<br />
double d'une perception <strong>de</strong> l'espace public comme un "ensemble<br />
mafieux": toutes <strong>les</strong> sphères <strong>de</strong> la société (<strong>les</strong> ONG, <strong>les</strong><br />
politiciens, <strong>les</strong> hommes d'affaires, la magistrature, l'administration,<br />
la police…) sont considérées comme corrompues.<br />
Enfin ce même rapport met en parallèle cette omniprésence <strong>de</strong><br />
la corruption et la quasi absence <strong>de</strong> condamnations, notam-<br />
nouvelle monnaie, mais plus nombreux encore sont ceux qui<br />
voient dans la figure <strong>de</strong> ce docteur en économie une personnalité<br />
intègre, digne <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir le futur prési<strong>de</strong>nt roumain !".<br />
De là à faire <strong>de</strong> Mugur Isarescu, le favori <strong>de</strong> l'élection prési<strong>de</strong>ntielle<br />
qui se déroulera dans trois mois… le quotidien n'hésite<br />
pas à franchir le pas, bien que l'intéressé, échaudé par sa<br />
tentative malheureuse <strong>de</strong> 2000 (il avait terminé 4ème, loin <strong>de</strong>rrière<br />
Ion Iliescu, élu, recueillant 9 % <strong>de</strong>s voix) n'ait pas fait<br />
acte <strong>de</strong> candidature.<br />
A ce jour, Mugur Isarescu, reste le seul homme politique<br />
roumain membre <strong>de</strong> la Commission trilatérale (organisation<br />
privée créée en 1973, <strong>de</strong>stinée à promouvoir une coopération<br />
politique et économique entre l'Europe occi<strong>de</strong>ntale,<br />
l'Amérique du Nord et l'Asie-Pacifique, qui regroupe 400 personnalités<br />
parmi <strong>les</strong> plus influentes au mon<strong>de</strong>).<br />
L'hypothèse d'un candidat honnête pourrait certes séduire<br />
<strong>les</strong> Roumains, à la recherche désespérée d'un politicien au profil<br />
si rare… mais il faudrait pour cela que Mugur Israrescu leur<br />
fasse aussi oublier qu'il est issu du sérail et qu'il a fait sa carrière<br />
<strong>de</strong>puis vingt ans au sein <strong>de</strong> cette nouvelle nomenklatura<br />
qu'ils honnissent.<br />
ment au niveau politique, en utilisant notamment la formule :<br />
"Un pays corrompu sans hommes corrompus". Cette étu<strong>de</strong> a<br />
été réalisée par 35 chercheurs européens entre janvier 2006 et<br />
juin 2009.<br />
Vaste opération<br />
anti-corruption à Constanta<br />
39 policiers <strong>de</strong> la police routière <strong>de</strong> Constanta et six civils<br />
ont été arrêtés fin juin par la direction générale anti-corruption<br />
pour pots-<strong>de</strong>-vin, trafic d'influence et abus dans le cadre <strong>de</strong><br />
leur travail. Ils sont accusés d'avoir <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong>s pots-<strong>de</strong>-vin à<br />
<strong>de</strong>s conducteurs en échange <strong>de</strong> ne pas <strong>les</strong> sanctionner pour <strong>les</strong><br />
infractions au co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la route qu'ils avaient commises. Des<br />
opérations similaires ont eu lieu également à Cluj et à Iasi.<br />
"Fromages"…<br />
A savoir<br />
Valeriu Matei, lea<strong>de</strong>r local du PDL (Basescu) du ju<strong>de</strong>t<br />
d'Olt (Slatina) a créé un scandale en <strong>de</strong>mandant à son parti le<br />
remboursement <strong>de</strong>s 10 000 lei (2500 €) qu'il lui avait versés<br />
afin d'obtenir sa nomination au poste <strong>de</strong> directeur pour l'agriculture<br />
et le développement rural du ju<strong>de</strong>t. Il a démissionné <strong>de</strong><br />
cette fonction avec éclat, car son organisation ne le soutenait<br />
plus à la suite <strong>de</strong> mauvais résultats électoraux et lui réclamait<br />
encore 30 000 lei (7500 €) à verser à l'automne, puis 50 000<br />
autres (12 500 €) d'ici 2012. Valeriu Matei a également révélé<br />
que <strong>les</strong> formations politiques loca<strong>les</strong> s'étaient réparties à l'avance<br />
<strong>les</strong> postes <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> l'administration du ju<strong>de</strong>t, la<br />
sienne obtenant aussi celle <strong>de</strong> la poste.<br />
11
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
12<br />
<br />
ORADEA<br />
BAIA MARE<br />
<br />
<br />
CLUJ TARGU MURES<br />
ARAD<br />
<br />
TIMISOARA<br />
BACAU<br />
<br />
SIBIU <br />
BRASOV<br />
GALATI<br />
<br />
PITESTI <br />
PLOIESTI <br />
<br />
TULCEA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
SUCEAVA<br />
<br />
BUCAREST<br />
<br />
IASI<br />
CONSTANTA<br />
Une sur <strong>de</strong>ux...<br />
Le chiffre est révélateur <strong>de</strong> la crise<br />
qui frappe, sans faire beaucoup <strong>de</strong><br />
bruit, la Roumanie. Près <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s<br />
sociétés roumaines <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 personnes<br />
(52% pour être exact) ont<br />
récemment mis au chômage technique<br />
ou licencié une partie <strong>de</strong> leurs<br />
salariés. C'est ce que révèle une<br />
étu<strong>de</strong> réalisée par le cabinet Mercury<br />
Research sur un échantillon <strong>de</strong> 200<br />
sociétés. Les entreprises plus mo<strong>de</strong>stes<br />
semblent moins touchées ou<br />
moins enclines à licencier: "seuls"<br />
24% <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> 10 à 49 personnes<br />
ont pris <strong>de</strong> tel<strong>les</strong> mesures. Chez<br />
<strong>les</strong> petites entreprises <strong>de</strong> 3 à 9 personnes,<br />
la proportion est <strong>de</strong> 23%. Les<br />
gran<strong>de</strong>s sociétés confirment leur plus<br />
gran<strong>de</strong> vulnérabilité face à la crise,<br />
el<strong>les</strong> sont plus nombreuses à recourir<br />
à <strong>de</strong>s mesures anti-crise: licenciements,<br />
chômage technique, réduction<br />
<strong>de</strong>s primes, gels <strong>de</strong>s salaires, suppression<br />
<strong>de</strong>s "team buildings", etc.<br />
La BNR craint <strong>les</strong><br />
désinvestissements<br />
Dans son rapport annuel sur la stabilité<br />
financière, la Banque Nationale<br />
Roumaine (BNR) indique que "la<br />
contraction <strong>de</strong> l'économie est plus problématique<br />
en Roumanie que dans <strong>les</strong><br />
autres pays, à cause du faible niveau<br />
du PIB par habitant". D'après elle, la<br />
réduction <strong>de</strong> l'activité économique<br />
risque <strong>de</strong> conduire à <strong>de</strong>s désinvestissements<br />
et à une hausse du chômage,<br />
retardant le processus <strong>de</strong> convergence<br />
avec <strong>les</strong> autres pays <strong>de</strong> l'Union<br />
Euro-péenne. "Attirer <strong>les</strong> fonds européens<br />
et lancer d'importants investissements<br />
publics <strong>de</strong>viennent essentiel<br />
pour la Roumanie", indique le rapport.<br />
Au premier trimestre, le pays a enregistré<br />
une baisse d'activité <strong>de</strong> 6,2%,<br />
contre 4,6% en moyenne dans l'UE.<br />
<br />
Economie<br />
Actualité<br />
La Roumanie, en récession sévère, a reçu le 10 août une bouffée d'oxygène<br />
du Fonds monétaire international (FMI) qui a annoncé être parvenu<br />
à un accord sur le versement d'une tranche <strong>de</strong> 1,9 milliard d'euros<br />
sur son prêt <strong>de</strong> 12,95 milliards, à condition que ce pays se serre la ceinture.<br />
"Notre mission est parvenue à un accord sur ce qui a été réalisé et ce qui doit<br />
encore l'être" en Roumanie, a déclaré à Bucarest, un responsable du FMI, Jeffrey<br />
Franks, à l'issue <strong>de</strong> sa mission d'évaluation. Ce <strong>de</strong>rnier a notamment annoncé que le<br />
FMI avait accepté que Bucarest porte le déficit budgétaire à 7,3% du Produit intérieur<br />
brut (PIB) contre <strong>les</strong> 4,6% prévus initialement, alors que le gouvernement est confronté<br />
à une chute dramatique <strong>de</strong>s recettes publiques.<br />
"Nous avons accepté qu'une partie <strong>de</strong>s 2e et 3e tranches du prêt du FMI soit utilisée<br />
pour couvrir le déficit budgétaire", a-t-il déclaré, estimant qu'il s'agirait d'environ<br />
1,75 milliard d'euros. Le responsable du FMI a souligné que <strong>les</strong> autorités <strong>de</strong>vaient<br />
en échange adopter <strong>de</strong>s mesures strictes à moyen et long terme afin <strong>de</strong> réduire la masse<br />
salariale du secteur public, <strong>de</strong> 9% du PIB actuellement à 6% d'ici cinq ans.<br />
Après avoir dans un premier temps<br />
assuré que l'argent du FMI irait à la<br />
Banque centrale, pour consoli<strong>de</strong>r ses<br />
réserves en <strong>de</strong>vises, le gouvernement a<br />
admis que <strong>les</strong> fonds serviront à payer<br />
salaires et retraites. Les analystes estiment<br />
toutefois que l'argent du FMI ne<br />
permettra au gouvernement roumain<br />
qu'un très bref répit, avant d'être à nouveau<br />
contraint d'emprunter pour payer<br />
ses factures. Et ce au moment où la<br />
Roumanie s'apprête à entrer en campagne<br />
pour l'élection prési<strong>de</strong>ntielle prévue<br />
fin novembre.<br />
Reprise modérée en 2010 ?<br />
Alors que <strong>les</strong> médias avaient évoqué<br />
parmi <strong>les</strong> conditions du FMI la suppression<br />
<strong>de</strong> 150 000 postes <strong>de</strong> fonctionnaires<br />
Récession: bouffée d'air du FMI<br />
pour payer salaires et retraites<br />
Le PIB <strong>de</strong>vrait reculer<br />
<strong>de</strong> 8 à 8,5 % cette année<br />
Le Premier ministre Emil Boc à Traian<br />
Basescu et Mircea Geoana: “Et si on essayait<br />
avec le viagra ?!” Gazadaru (Gardianul)<br />
d'ici mi-2010, Jeffrey Franks a assuré qu'une telle exigence n'avait pas été formulée.<br />
Il a estimé que la Roumanie, en "récession sévère" avec un recul du PIB <strong>de</strong> 4,6% au<br />
premier trimestre par rapport au trimestre précé<strong>de</strong>nt, a vu sa situation économique se<br />
détériorer encore davantage au 2e trimestre, à près <strong>de</strong> 10 %. Pour 2009, le recul du<br />
PIB <strong>de</strong>vrait atteindre 8 à 8,5%, a-t-il indiqué. La Roumanie pourrait toutefois enregistrer<br />
une "croissance modérée" en 2010.<br />
Bucarest, qui avait conclu en mars un accord avec le FMI, l'Union Européenne, la<br />
Banque mondiale et d'autres bailleurs <strong>de</strong> fonds sur une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 20 milliards d'euros, a<br />
jusqu'ici reçu une première tranche <strong>de</strong> 5 milliards d'euros du FMI et une autre <strong>de</strong> 1,5<br />
milliard <strong>de</strong> l'UE. En échange <strong>de</strong> ce plan <strong>de</strong> sauvetage, <strong>les</strong> autorités se sont engagées à<br />
réformer le système <strong>de</strong>s retraites et <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong> la fonction publique.<br />
Une délégation <strong>de</strong> la Commission européenne associée à la mission du FMI a estimé<br />
que "l'application par la Roumanie <strong>de</strong> son programme économique a été satisfaisante".<br />
L'UE conduira sa propre mission d'évaluation en octobre. Bruxel<strong>les</strong> a également<br />
estimé que <strong>les</strong> neuf principa<strong>les</strong> banques d'Europe ayant <strong>de</strong>s filia<strong>les</strong> en Roumanie<br />
ont globalement tenu leur promesse <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une présence soli<strong>de</strong> dans ce pays.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Economie<br />
Les fonctionnaires roumains ont reçu l'ordre <strong>de</strong> prendre<br />
10 jours <strong>de</strong> congés sans sol<strong>de</strong> entre septembre<br />
et novembre. C'est l'une <strong>de</strong>s solutions trouvée par<br />
<strong>les</strong> autorités roumaines, pour<br />
juguler <strong>les</strong> dépenses <strong>de</strong> l'Etat. Des<br />
vacances forcées donc qui permettront<br />
une économie évaluée à 360<br />
millions d'euros et l'obtention<br />
d'une ai<strong>de</strong> financière d'urgence du<br />
FMI, près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux milliard d'euros<br />
sur <strong>les</strong> treize milliards prévus…<br />
Mais sous certaines conditions: le<br />
gouvernement roumain doit réduire<br />
la masse salariale du pays.<br />
La Roumanie doit réduire ses<br />
dépenses publiques pour obtenir<br />
une ai<strong>de</strong> financière. L'objectif est<br />
précis: un milliard d'euros cette<br />
année, trois milliards supplémentaires en 2010. Le gouvernement<br />
<strong>de</strong> Bucarest a donc trouvé la solution <strong>de</strong>s congés sans<br />
sol<strong>de</strong>s, une manière inusitée <strong>de</strong> réduire le déficit public qui<br />
représente 0,3% du PIB roumain.<br />
Toutes <strong>les</strong> façons sont envisagées: suppression d'emplois,<br />
élimination <strong>de</strong>s primes et bonus, annulation du remboursement<br />
<strong>de</strong>s loyers. Des mesures qui ne plaisent pas, on s'en doute, à la<br />
population. Mardi 11 août, plusieurs centaines <strong>de</strong> manifestants<br />
sont ainsi sortis dans la rue pour protester contre <strong>les</strong> mesures<br />
"répressives" du gouvernement.<br />
Policiers en colère et pénurie <strong>de</strong> médicaments<br />
Ce jour là, <strong>de</strong>vant le ministère <strong>de</strong> l'intérieur, <strong>de</strong>s centaines<br />
<strong>de</strong> policiers roumains manifestaient contre <strong>les</strong> restrictions<br />
budgétaires qui mettent leur métier en péril. "Le ministère nous<br />
La crise n'atteint pas vraiment<br />
Dacia, au contraire: sur le premier<br />
semestre, le nombre<br />
d'immatriculations <strong>de</strong> voitures Dacia en<br />
Europe (Union européenne, Islan<strong>de</strong>,<br />
Norvège et Suisse) a augmenté <strong>de</strong> 28,6%,<br />
atteignant 117 131 unités. L'an <strong>de</strong>rnier, au<br />
premier semestre, la marque n'enregistrait<br />
alors "que" 91 000 véhicu<strong>les</strong> immatriculés.<br />
Au mois <strong>de</strong> juin, le succès s'est<br />
plus que confirmé, avec une augmentation<br />
<strong>de</strong> 58,2% par rapport à juin 2008,<br />
avec 27 144 voitures immatriculées.<br />
Cette tendance à la hausse est d'autant<br />
plus enviable que le marché automobile<br />
souffre lour<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la crise économique<br />
: le marché européen a chuté <strong>de</strong><br />
Actualité<br />
Dix jours <strong>de</strong> congés sans sol<strong>de</strong><br />
obligatoires pour <strong>les</strong> fonctionnaires<br />
a tourné le dos, nous allons faire pareil", s'exclamait un officier,<br />
ajoutant "J'en ai assez <strong>de</strong> dépenser 20 % <strong>de</strong> mon salaire<br />
<strong>de</strong> 250 € par mois pour acheter ce qui nous manque au<br />
bureau: papier, stylos, souris et<br />
clavier d'ordinateur. Souvent, je<br />
dois utiliser mon téléphone<br />
mobile personnel. Nous n'avons<br />
droit qu'à une quinzaine <strong>de</strong> litres<br />
d'essence par mois. On a<br />
peut-être oublié qu'une voiture<br />
<strong>de</strong> police, ça patrouille!".<br />
La colère <strong>de</strong>s policiers est à<br />
la hauteur <strong>de</strong> la crise qui touche<br />
le service public roumain. Autre<br />
secteur touché: la santé. Les<br />
mé<strong>de</strong>cins dénoncent une pénu-<br />
rie <strong>de</strong> médicaments et la plupart<br />
<strong>de</strong>s hôpitaux ne sont plus en<br />
mesure d'assurer <strong>les</strong> soins courants. Les fonds octroyés pour la<br />
lutte contre le cancer, le sida, l'hépatite et le diabète sont épuisés<br />
<strong>de</strong>puis fin juillet. "Le gouvernement joue avec le feu",<br />
affirme Cezar Irimia, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'association <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s<br />
chroniques. "La situation est très grave. Nous avons 2 000<br />
mala<strong>de</strong>s chroniques dont la survie dépend <strong>de</strong>s médicaments.<br />
Comment va-t-on expliquer aux cancéreux qu'ils sont sur une<br />
liste d'attente sans aucune visibilité?". Les ordonnances qui<br />
leur sont prescrites ne sont plus remboursées.<br />
Dans ce contexte, <strong>les</strong> Roumains sont d'autant plus choqués<br />
par <strong>les</strong> excès <strong>de</strong> certains hommes politiques, dans un pays où<br />
la corruption institutionnalisée, gabegie et incompétence sont<br />
la règle. Le maire <strong>de</strong> Bucarest, Sorin Oprescu, qui envisage<br />
d'être candidat à la prési<strong>de</strong>nce, s'apprêtait à dépenser 700 000<br />
euros pour dorer une vingtaine d'horloges <strong>de</strong> la capitale, avant<br />
<strong>de</strong> revenir sur sa décision <strong>de</strong>vant le tollé provoqué.<br />
Noë: "Après moi le déluge !" Basescu: "Après moi, le FMI !".<br />
Caricature <strong>de</strong> Vali (Jurnalul National)<br />
Dacia s'en sort bien… mais le marché auto plonge<br />
près <strong>de</strong> 11% sur <strong>les</strong> six premiers mois <strong>de</strong><br />
2009. Le constructeur roumain, propriété<br />
<strong>de</strong> Renault, a été le principal bénéficiaire<br />
<strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> primes à la casse mis<br />
en place en Europe pour relancer le secteur,<br />
alors que <strong>les</strong> automobilistes semblent<br />
se diriger <strong>de</strong> plus en plus vers <strong>de</strong>s<br />
véhicu<strong>les</strong> à l'équipement sobre.<br />
En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> Dacia, la tendance<br />
européenne à la baisse n'a pas épargné la<br />
Roumanie. Moins 50 % <strong>de</strong> voitures neuves<br />
immatriculées par rapport à juillet<br />
2008, représentant seulement un quart du<br />
total, moins 69 % pour <strong>les</strong> voitures d'occasion<br />
: le mois <strong>de</strong> juillet a été noir pour<br />
le marché automobile roumain, qui a<br />
continué à plonger (- 3 % par rapport à<br />
juin). Là aussi, Dacia et sa Logan se sont<br />
cependant largement maintenus en tête<br />
avec 40 % <strong>de</strong>s ventes.<br />
Seule satisfaction pour <strong>les</strong> concessionnaires,<br />
le marché du luxe ne connaît<br />
pas la crise: 3 Ferrari ont été vendues<br />
ainsi que 11 Porsche, 77 Merce<strong>de</strong>s, 10<br />
Jaguar, une Maserati, une Cadillac, 81<br />
BMW et 10 Dodge. Parallèlement, <strong>les</strong><br />
très vieux véhicu<strong>les</strong> ont continué à trouver<br />
preneurs: 41 ARO (4 x 4 <strong>de</strong> l'époque<br />
Ceausescu) ont été réimmatriculés ainsi<br />
que 25 Oltcit (sœur ratée <strong>de</strong> la Visa <strong>de</strong><br />
Citroën), 6 Trabant et une mythique<br />
Wartburg (pétaradante et lointaine <strong>de</strong>scendante<br />
<strong>de</strong> la mythique BMW… avec<br />
un moteur à <strong>de</strong>ux temps).<br />
13
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
14<br />
<br />
ORADEA<br />
<br />
CLUJ<br />
<br />
INEU<br />
TIMISOARA<br />
<br />
<br />
CRAIOVA<br />
<br />
BAIA<br />
MARE<br />
TARGU<br />
MURES<br />
<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
<br />
PLOIESTI <br />
<br />
SUCEAVA<br />
<br />
BUCAREST<br />
<br />
IASI<br />
BÂRLAD<br />
GALATI<br />
CONSTANTA<br />
Au premier semestre 2009,<br />
Bucarest se plaçait en <strong>de</strong>rnière position<br />
dans le classement <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s<br />
logements affichés par <strong>les</strong> principa<strong>les</strong><br />
capita<strong>les</strong> en Europe centrale et orientale,<br />
dont voici ci-<strong>de</strong>ssous le prix<br />
moyen du m2 en euros (entre parenthèses,<br />
<strong>les</strong> prix <strong>de</strong> 2008, et le pourcentage<br />
<strong>de</strong> baisse enregistré):<br />
1er Prague 2222 (2486), 2ème<br />
Bratislava 2139 (2165, - 3,6 %), 3ème<br />
Varsovie 1870 (2641 - 5 %), 4ème<br />
Budapest 1400 (1725, - 20 %), 5ème<br />
Sofia 1400 (1600, - 10 %), 6ème<br />
Bucarest 1329 (1800, - 26 %).<br />
<br />
<br />
TULCEA<br />
Immobilier: Bucarest<br />
la moins chère à l'Est<br />
Pauvreté en hausse<br />
Le taux <strong>de</strong> pauvreté absolue, c'està-dire<br />
le nombre <strong>de</strong> Roumains qui<br />
vivent avec moins <strong>de</strong> 3 dollars par<br />
jour, va passer <strong>de</strong> 5,7% en 2008 à<br />
7,4% en 2009 selon <strong>les</strong> prévisions <strong>de</strong><br />
la Banque mondiale et <strong>de</strong> l'Unicef. Le<br />
nombre <strong>de</strong> citoyens roumains sous le<br />
seuil <strong>de</strong> pauvreté va ainsi augmenter<br />
<strong>de</strong> 1,2 million à 1,6. La frange <strong>de</strong><br />
population la plus touchée par cette<br />
hausse <strong>de</strong> la pauvreté, conséquence<br />
<strong>de</strong> la crise mondiale, est celle <strong>de</strong>s<br />
enfants, près <strong>de</strong> 350 000 vivent désormais<br />
avec moins <strong>de</strong> 3 dollars par<br />
jour, contre 250 000 l'an passé.<br />
Orange: 100 magasins<br />
et 1000 partenaires<br />
A la fin du 1er semestre 2009, l'opérateur<br />
<strong>de</strong> téléphonie mobile<br />
Orange România a affiché <strong>de</strong>s recettes<br />
supérieures à 500 M€ (dont 267<br />
M€ relevant du 2ème trimestre). Au<br />
niveau du pays, le réseau <strong>de</strong> distribution<br />
d'Orange compte 102 magasins<br />
propres et environ 1.000 magasins<br />
partenaires.<br />
<br />
Economie<br />
Actualité<br />
L'an <strong>de</strong>rnier, le niveau <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s biens et services à la consommation dans<br />
l'Union européenne a varié du simple au triple selon <strong>les</strong> pays, indique une<br />
étu<strong>de</strong> Eurostat parue le 16 juillet. Le Danemark (141% <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong><br />
l'Union européenne) affichait <strong>les</strong> tarifs <strong>les</strong> plus élevés, à l'inverse <strong>de</strong> la Pologne (69%).<br />
La France quant à elle se situe à 111% <strong>de</strong> la moyenne européenne.<br />
Le Danemark (141% <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong> l'UE27), suivi <strong>de</strong> l'Irlan<strong>de</strong> (127%) et <strong>de</strong> la<br />
Finlan<strong>de</strong> (125%), occupent le haut du classement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> prix <strong>les</strong> plus élevés.<br />
Des niveaux <strong>de</strong> prix supérieurs <strong>de</strong> 10 à 20% à la moyenne <strong>de</strong> l'Union Européenne<br />
étaient observés au Luxembourg (116%), en Suè<strong>de</strong> (114%), ainsi qu'en Belgique et en<br />
France (111% chacun). L'Italie et l'Autriche (105% chacun), l'Allemagne (104%) et<br />
<strong>les</strong> Pays-Bas (103%) se situent juste au-<strong>de</strong>ssus.<br />
Le Royaume-Uni (99%), l'Espagne (96%) et la Grèce (94%) se situent juste en<strong>de</strong>ssous<br />
<strong>de</strong> la moyenne européenne quand Chypre (90%), le Portugal (87%) et la<br />
Slovénie (83%) affichent <strong>de</strong>s niveaux inférieurs <strong>de</strong> 10 à 20% à la moyenne.<br />
Malte (78%), l'Estonie (77%), en la Lettonie (75%), la République Tchèque (72%)<br />
ainsi que la Hongrie et la Slovaquie (70% chacun) pratiquent <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> prix inférieurs<br />
<strong>de</strong> 20 à 30% à la moyenne. Enfin, la Bulgarie (51%), la Roumanie (62%), la<br />
Lituanie (67%) et la Pologne (69%) présentent <strong>les</strong> niveaux <strong>de</strong> prix <strong>les</strong> plus bas <strong>de</strong><br />
l'Union Européenne.<br />
La France se situe légèrement en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la moyenne européenne pour l'habillement<br />
(95%) et <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> personnels (99%). A contrario, elle arrive au-<strong>de</strong>ssus<br />
pour <strong>les</strong> produits alimentaires et <strong>les</strong> boissons non alcoolisées (104%) et l'électronique<br />
grand public (106%).<br />
Le produit Intérieur brut (PIB)<br />
par habitant exprimé en standards<br />
<strong>de</strong> pouvoir d'achat<br />
(SPA) a varié entre 40 % et 253 % <strong>de</strong> la<br />
moyenne (100 %) <strong>de</strong> l'Union européenne<br />
(UE) parmi <strong>les</strong> Etats membres, selon <strong>les</strong><br />
premières estimations préliminaires pour<br />
l'année 2008 publiées par l'Office statistique<br />
<strong>de</strong>s Communautés européennes<br />
Eurostat. En France, en Espagne, en<br />
Italie, en Grèce et à Chypre, le PIB par<br />
habitant se situait à plus ou moins 10 %<br />
autour <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong> l'UE.<br />
L'Autriche, la Suè<strong>de</strong>, le Danemark, le<br />
Royaume-Uni, la Finlan<strong>de</strong>, l'Allemagne<br />
Prix roumains à 62 %<br />
<strong>de</strong> la moyenne européenne<br />
Fortes distorsions du PIB par habitant<br />
et la Belgique se situaient entre 10 % et<br />
30 % au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la moyenne; et <strong>les</strong> plus<br />
hauts niveaux <strong>de</strong> PIB par habitant dans<br />
l'UE étaient observés au Luxembourg, en<br />
Irlan<strong>de</strong> et aux Pays-Bas (à plus <strong>de</strong> 153 %,<br />
40 % et 35 % au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la moyenne).<br />
La Slovénie, la République tchèque,<br />
Malte, le Portugal et la Slovaquie étaient<br />
entre 10 % et 30 % en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la<br />
moyenne <strong>de</strong> l'UE; l'Estonie, la Hongrie,<br />
la Lituanie, la Pologne et la Lettonie se<br />
situaient entre 30 % et 50 % en <strong>de</strong>ssous<br />
<strong>de</strong> la moyenne; tandis que la Roumanie et<br />
la Bulgarie étaient entre 50 % et 60 % en<br />
<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la moyenne.<br />
OMV investit dans <strong>de</strong>s centra<strong>les</strong> au gaz<br />
Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV, numéro un en Europe centrale<br />
et qui a pris le contrôle <strong>de</strong> Petrom voici trois ans, a indiqué vouloir investir<br />
pour la première fois 1,5 milliard d'euros dans <strong>de</strong>s centra<strong>les</strong> électriques<br />
fonctionnant au gaz, en Allemagne, en Roumanie et en Turquie. Les projets, d'une<br />
capacité annuelle cumulée <strong>de</strong> 15 000 GWh, sont <strong>de</strong>stinés à approvisionner <strong>les</strong> marchés<br />
locaux ainsi que <strong>les</strong> propres besoins du groupe.<br />
OMV a déjà débuté à Brazi en Roumanie la construction d'une unité qui doit produire<br />
à partir <strong>de</strong> 2011 quelque 5000 GWh par an, soit près <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong> la consommation<br />
du pays. Une partie <strong>de</strong> cette production sera utilisée dans la raffinerie voisine<br />
Petrobrazi.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Economie<br />
La Compagnie ferroviaire roumaine (CFR), qui<br />
se trouve dans une situation économique catastrophique,<br />
pourrait voir son réseau <strong>de</strong> chemins<br />
<strong>de</strong> fer réduit <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 3000 km dans <strong>les</strong> mois à venir. Le<br />
gouvernement souhaite pourtant faire du développement<br />
<strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport une priorité.<br />
Lundi 27 juillet, la CFR a organisé un appel d'offre<br />
publique pour mettre en location, sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s allant <strong>de</strong> un<br />
à trois ans, <strong>de</strong>s espaces commerciaux dans une dizaine <strong>de</strong><br />
gares du pays. A Sinaia, la CFR propose 2,6m2 pour l'installation<br />
d'un point d'information touristique. Dans la petite ville <strong>de</strong><br />
Filipesti <strong>de</strong> Padure, près <strong>de</strong> Ploiesti (sud), c'est un espace pour<br />
la création d'un magasin <strong>de</strong> beignets qui est mis aux enchères.<br />
Car la CFR essaie désespérément <strong>de</strong> renflouer ses caisses.<br />
Au mois <strong>de</strong> mars <strong>de</strong>rnier, le ministre <strong>de</strong>s Transports, Radu<br />
Berceanu (PD-L), annonçait un licenciement massif <strong>de</strong> 12 000<br />
cheminots. "Il existe beaucoup <strong>de</strong> problèmes matériels, mais<br />
aussi beaucoup trop <strong>de</strong> salariés", se justifiait-il.<br />
Après plusieurs grèves et d'importantes manifestations,<br />
3700 employés ont été remerciés, alors que le salaire <strong>de</strong> 8000<br />
autres a été réduit. "On a choisi le moins pire. Et <strong>les</strong> 3700 salariés<br />
licenciés recevront une retraite", déclarait le lea<strong>de</strong>r syndical<br />
Gheorghe Popa à la sortie <strong>de</strong>s négociations. Mais la situation<br />
ne semble pas s'améliorer pour autant. La direction <strong>de</strong> la<br />
CFR est en train <strong>de</strong> réfléchir à l'arrêt <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong> près<br />
<strong>de</strong> 3000 km <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer et <strong>de</strong> 52 gares considérés<br />
comme non rentab<strong>les</strong>. Les élus locaux <strong>de</strong>s communes<br />
concernées avertissent cependant le ministère <strong>de</strong>s Transports:<br />
"Cette mesure pourrait réduire à néant <strong>les</strong> investissements <strong>de</strong><br />
Effet d'annonce ou manque <strong>de</strong><br />
sérieux? Les <strong>de</strong>ux sans-doute.<br />
En présentant du jour au len<strong>de</strong>main<br />
le 24 juillet, sans aucune étu<strong>de</strong><br />
préalable conséquente, son nouveau projet<br />
d'interdiction pour <strong>les</strong> camions <strong>de</strong><br />
gros tonnage <strong>de</strong> circuler sur <strong>les</strong> routes du<br />
pays et l'instauration obligatoire du ferroutage<br />
en Roumanie, le ministère <strong>de</strong>s<br />
Transports roumain a franchi un pas <strong>de</strong><br />
plus dans l'incompétence malheureusement<br />
trop souvent affichée par ceux qui<br />
dirigent le pays. Affligeant…<br />
"Tous <strong>les</strong> camions vont être chargés<br />
sur <strong>de</strong>s trains sans utiliser l'infrastructure<br />
routière", a déclaré Eusebiu Pistru,<br />
secrétaire d'Etat au ministère <strong>de</strong>s<br />
Transports, "sans crier gare" serait-on<br />
tenté <strong>de</strong> dire. Ni <strong>les</strong> transporteurs routiers,<br />
ni <strong>les</strong> administrations responsab<strong>les</strong><br />
Actualité<br />
Fermeture <strong>de</strong> 3000 km <strong>de</strong> voies ferrées et 52 gares<br />
licenciements massifs, réduction <strong>de</strong>s salaires…<br />
La CFR essaie désespérément <strong>de</strong> renflouer ses caisses<br />
<strong>de</strong>s infrastructures n'avaient été prévenues,<br />
aucune étu<strong>de</strong> d'impact, <strong>de</strong> marché,<br />
<strong>de</strong> faisabilité menée. Dans l’UE, un tel<br />
projet, qui remet en cause toute une politique<br />
<strong>de</strong>s transports, révolutionne <strong>de</strong>s<br />
comportements, nécessite <strong>de</strong>s investissement<br />
très lourds, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s décennies<br />
<strong>de</strong> réflexion....<br />
Tout fier, le secrétaire d'Etat annonçait<br />
que cette décision prenait effet<br />
immédiatement, <strong>les</strong> <strong>de</strong>rniers tests étant<br />
réalisés la semaine suivante, le système<br />
<strong>de</strong> ferroutage étant opérationnel dans <strong>les</strong><br />
<strong>de</strong>ux mois. Eusebiu Pistru précisait que<br />
<strong>les</strong> 160 wagons spéciaux dont disposent<br />
la CFR Marfa (SNCF marchandises) pouvaient<br />
transporter 20 poids lourds chacun.<br />
"Ils sont parmi <strong>les</strong> plus pointus<br />
d'Europe et seuls quelques pays comme<br />
la Suisse, l'Autriche ou la Hongrie dispo-<br />
la CFR car <strong>les</strong> rails seront probablement volés pour être<br />
revendus comme du vieux fer."<br />
Trains <strong>de</strong> voyageurs à 50 km/heure<br />
et <strong>de</strong> marchandises à 17 km/heure<br />
Le transport ferroviaire est-il vraiment une priorité pour le<br />
gouvernement ? Le samedi précé<strong>de</strong>nt, à Bistrita (nord), le<br />
Premier ministre Emil Boc avait réaffirmé que l'une <strong>de</strong>s priorités<br />
<strong>de</strong> son gouvernement était le développement <strong>de</strong>s infrastructures.<br />
La Roumanie projette <strong>de</strong> réparer <strong>les</strong> routes et <strong>de</strong><br />
construire <strong>de</strong>s autoroutes, mais pas un mot au sujet du<br />
transport ferroviaire. Sur <strong>les</strong> 10 500 km <strong>de</strong> voie ferrée que<br />
compte le pays, seulement 280 km sont actuellement en réparation.<br />
Depuis <strong>de</strong>s années, la vitesse moyenne <strong>de</strong>s trains est en<br />
constante baisse. Aujourd'hui, elle arrive difficilement à atteindre<br />
50 km/h pour le transport <strong>de</strong> passagers et… 17 km/h pour<br />
le transport <strong>de</strong> marchandises.<br />
"L'Etat ne donne plus d'argent pour la maintenance <strong>de</strong>s<br />
lignes <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années. Un<br />
exemple concret est celui du tronçon Bucarest-Ploiesti, réhabilité<br />
en 2003, où il existe déjà sept zones où la vitesse est restreinte,<br />
car la maintenance n'a pas été faite", explique Stefan<br />
Roseanu, le secrétaire général <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong>s industriels<br />
ferroviaires <strong>de</strong> Roumanie (AIFR), cité par Ziarul Financiar. La<br />
semaine <strong>de</strong>rnière, le ministère <strong>de</strong>s Transports avait pourtant<br />
affirmé fièrement vouloir développer le ferroutage pour baisser<br />
le trafic commercial sur <strong>les</strong> routes (lire par ailleurs)…<br />
Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucarest)<br />
Sans crier gare, le ministère <strong>de</strong>s Transports annonce son intention<br />
d'interdire la circulation <strong>de</strong>s poids lourds sur <strong>les</strong> routes roumaines<br />
sent <strong>de</strong> tels wagons <strong>de</strong> grand tonnage", se<br />
gargarisait Gratian Calin, son directeur<br />
général, présent à ses côtés, indiquant que<br />
<strong>les</strong> trains <strong>de</strong>vraient suivre l'itinéraire<br />
Bucarest-Glogovat, près d'Arad, en passant<br />
par Craiova et Târgu Jiu.<br />
Le ministère <strong>de</strong>s Transports n'en est<br />
pas à sa première "pantalonna<strong>de</strong>" : en<br />
février <strong>de</strong>rnier, il découvrait subitement<br />
qu'il existait, <strong>de</strong> longue date, une voie ferrée<br />
menant <strong>de</strong> la gare du Nord <strong>de</strong><br />
Bucarest à l'aéroport international<br />
d'Otopeni, pouvant réduire <strong>de</strong> moitié,<br />
voire plus, le temps du trajet.<br />
Dans <strong>les</strong> jours suivants, toujours sans<br />
aucune étu<strong>de</strong>, ni préparation, il lançait<br />
une liaison… abandonnée <strong>de</strong>ux mois plus<br />
tard, faute d'un nombre <strong>de</strong> passagers suffisant,<br />
alors que l'idée était intéressante et<br />
méritait un meilleur sort.<br />
15
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
16<br />
ORADEA<br />
TIMISOARA<br />
BAIA<br />
MARE<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
<br />
CRAIOVA<br />
<br />
TARGU<br />
MURES<br />
<br />
<br />
IASI<br />
<br />
BUCAREST<br />
<br />
CHISINAU<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
<br />
BRAN<br />
GALATI<br />
<br />
BRAILA <br />
<br />
PITESTI <br />
TULCEA<br />
GIURGIU <br />
SUCEAVA<br />
BACAU<br />
<br />
Les chiffres<br />
<br />
CONSTANTA<br />
Population : 21 542 000 habitants<br />
Superficie : 238 391 km 2<br />
PIB estimé pour 2008 : 139 milliards<br />
d'euros (+5,8 %). En 2009 : - 4,1 %<br />
Croissance en % du PIB en 2008:<br />
8,5 % (moyenne UE : 0,9 %)<br />
Croissance estimée en 2009: 4,7 %*<br />
(UE : 0,2 %)<br />
PIB/habitant : 6465 € (indice : 44,3<br />
sur la base UE <strong>de</strong> 100)<br />
Production industrielle : + 5,4 %<br />
Déficit public en % du PIB en 2007 :<br />
2,6 % (UE : 0,9 %)<br />
Dette publique en % du PIB en<br />
2007: 12,9 % (UE : 58,7 %)<br />
Taux d'inflation en 2008 : + 7,9 %<br />
(UE: 3,7 %)<br />
Chômage en % <strong>de</strong> la population active<br />
en 2008 : 5,8 % (UE : 7 %)<br />
Chômage en janvier 2009 : 5,3 %<br />
(UE: 7,6 %)<br />
Salaire moyen net : 320 € (+23,2 %)<br />
-Le plus élevé (finances) : 966 €<br />
-Le plus faible (bois) : 181 €<br />
Salaire minimum net : 150 €<br />
(employés), 285 € (cadres)<br />
Retraite mensuelle moyenne: 150 €<br />
Minimum vieil<strong>les</strong>se: 75 €<br />
Espérance <strong>de</strong> vie (hommes/femmes):<br />
68-75 ans<br />
Moldavie* :<br />
Population : 4 350 000 habitants<br />
Population émigrée : 25 %<br />
Population sur place : 3 250 000<br />
Superficie : 33 700 km 2<br />
PIB : 7,2 milliards d'euros (+ 4 %)<br />
PIB/habitant : 2110 €<br />
Inflation : 12,7 %<br />
Salaire minimum : 58 €<br />
Salaire moyen : 170 € à Chisinau,<br />
80 € dans le reste du pays<br />
Chômage (chiffre officiel) : 8 %<br />
Espérance <strong>de</strong> vie (hommes/femmes):<br />
62-70 ans<br />
*Chiffres donnés sous réserves<br />
<br />
Social<br />
Actualité<br />
La Roumanie est l'un <strong>de</strong>s champions européens du travail dominical.<br />
Aucune législation spécifique ne réglemente <strong>les</strong> ouvertures <strong>de</strong> magasins<br />
et le dimanche, pour <strong>les</strong> commerçants, est un jour presque normal.<br />
En Roumanie, le repos dominical n'est pas vraiment une sacro-sainte tradition<br />
comme en France. De Bucarest à Constanta, le dimanche est une journée quasi ordinaire<br />
pour le consommateur, qui peut très souvent faire ses courses au supermarché ou<br />
aller faire du shopping au mall, où le dimanche est souvent un jour d'affluence, <strong>les</strong><br />
Roumains ayant plus le temps <strong>de</strong> se bala<strong>de</strong>r et <strong>de</strong> flâner dans <strong>les</strong> boutiques.<br />
Pour beaucoup <strong>de</strong> propriétaires <strong>de</strong> magasins, il est tout simplement impensable <strong>de</strong><br />
ne pas ouvrir le dimanche, où ils réalisent un chiffre d'affaires non négligeable.<br />
D'autant que l'absence <strong>de</strong> législation joue en leur faveur. La Roumanie est en effet l'un<br />
<strong>de</strong>s pays <strong>les</strong> plus libéraux d'Europe en ce qui concerne le travail dominical et n'a mis<br />
en place aucune restriction. Ici, pas besoin <strong>de</strong> dérogation ou d'autorisation préfectorale<br />
pour ouvrir ses portes. Les employés récupèrent <strong>les</strong> jours <strong>de</strong> congé dans la semaine<br />
ou sont payés en heures supplémentaires.<br />
S'il est difficile d'avoir <strong>de</strong>s statistiques officiel<strong>les</strong> sur le nombre <strong>de</strong> personnes travaillant<br />
chaque dimanche, une chose est<br />
sûre, ils sont nombreux, très nombreux. A en<br />
croire une étu<strong>de</strong> Neogen réalisée en 2007,<br />
<strong>de</strong>ux Roumains sur cinq déclaraient travailler<br />
le week-end. Un chiffre qui ne comprend<br />
pas seulement <strong>les</strong> employés <strong>de</strong>s commerces<br />
mais aussi ceux <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> services<br />
ou <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s multinationa<strong>les</strong>. Selon<br />
le même sondage, seuls 20% <strong>de</strong>s salariés<br />
roumains ne travaillent jamais le week-end !<br />
Gagner <strong>de</strong> l'argent d'abord<br />
Loin <strong>de</strong> faire débat, le travail dominical<br />
en Roumanie semble être complètement<br />
entré dans <strong>les</strong> mœurs. Ioana, la quarantaine,<br />
Du "travail patriotique" au libéralisme<br />
le repos dominical n'a jamais été sacré<br />
Le dimanche au boulot<br />
pour <strong>de</strong>ux Roumains sur cinq<br />
Les gran<strong>de</strong>s surfaces sont ouvertes toute<br />
la journée du dimanche en Roumanie.<br />
est ven<strong>de</strong>use dans un petit magasin d'alimentation du centre <strong>de</strong> Bucarest et travaille un<br />
dimanche sur <strong>de</strong>ux. "La seule chose qui me dérange, c'est que je suis en décalage avec<br />
mes enfants et mon mari, et que je ne peux pas profiter d'eux. Mais sinon, je ne vois<br />
aucun problème à travailler le dimanche, tant que je récupère un jour <strong>de</strong> congé dans<br />
la semaine." Une conception qui prend racines dans le passé communiste du pays, où,<br />
le dimanche, jour chômé, était tout <strong>de</strong> même souvent consacré au travail patriotique,<br />
mais qui s'explique surtout par l'évolution économique <strong>de</strong>s vingt <strong>de</strong>rnières années.<br />
"Les Roumains valorisent plus le gain que le temps libre", lance le sociologue<br />
Mircea Kivu en guise d'explication, "surtout <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 1990 et la<br />
crise d'alors, ils se sont habitués à avoir <strong>de</strong>ux emplois pour s'en sortir et cherchent<br />
avant tout à gagner <strong>de</strong> l'argent. Sans oublier que <strong>les</strong> syndicats ne sont pas très forts en<br />
Roumanie et ne font pas pression pour une réglementation".<br />
I<strong>de</strong>m pour la dimension religieuse ou familiale du dimanche, beaucoup moins<br />
"institutionnalisée" qu'en France. "Il y a un caractère peu obligatoire dans la religion<br />
<strong>de</strong>s Roumains, même si théoriquement le dimanche reste le jour <strong>de</strong> la messe. Alors<br />
quand il faut travailler, on travaille. Quant au caractère familial, il a tendance à se<br />
perdre un peu dans <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> plus mo<strong>de</strong>rnes, et le dimanche est <strong>de</strong> moins en moins<br />
considéré comme un jour dédié aux réunions familia<strong>les</strong>".<br />
Marion Guyonvarch (www.lepetitjournal.com / Bucarest)<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Agriculture<br />
Entassés sur <strong>les</strong> bas-côtés <strong>de</strong> la route, <strong>les</strong> paysans<br />
atten<strong>de</strong>nt <strong>les</strong> clients sous un soleil <strong>de</strong> plomb. Ils<br />
s'échelonnent sur plus <strong>de</strong> 2 kilomètres à la sortie<br />
du village <strong>de</strong> Dalubeni, à une cinquantaine <strong>de</strong> km <strong>de</strong><br />
Craiova (ju<strong>de</strong>t Dolj), dans le sud du pays, près <strong>de</strong> la frontière<br />
bulgare. Ils veillent sur <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong><br />
"pepene ver<strong>de</strong>" ou "lubenite", pastèques et, en beaucoup<br />
moins gran<strong>de</strong> quantité, sur <strong>de</strong>s melons d'eau jaunes, qui<br />
désespèrent <strong>de</strong> trouver preneurs.<br />
Arrivés à l'aube, installés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> heures, quelques uns<br />
<strong>de</strong>s producteurs du coin ont trouvé un rare coin d'ombre, d'autres<br />
dorment, boivent une bière ou<br />
partagent une tsuica avec leurs voisins.<br />
Les regards scrutent l'horizon<br />
guettant le camion salvateur qui<br />
embarquera leur marchandise à un<br />
bon prix. Sur ce marché <strong>de</strong> gros<br />
improvisé, une vieille paysanne a<br />
justement trouvé un client et transfère<br />
son chargement <strong>de</strong> sa charrette<br />
à la fourgonnette <strong>de</strong> l'acheteur, tout<br />
en pestant. Elle lui a cédé à 25 bani<br />
(6 centimes d'euro) le kilo. "C'est<br />
beaucoup moins cher que l'année<br />
<strong>de</strong>rnière" se lamente-t-elle, ignorante<br />
<strong>de</strong> la crise qui est passée par là.<br />
"Qu'est ce que je vais en faire si je ne lui vends pas? Les donner<br />
aux cochons ? J'en ai dix tonnes à écouler".<br />
D'autres producteurs s'empoignent avec <strong>les</strong> clients, négociant<br />
"jusqu'au sang", pour gagner <strong>de</strong>ux bani <strong>de</strong> plus. L'un est<br />
venu avec son antique Aro (4x4 <strong>de</strong> l'époque Ceausescu), tirant<br />
sa remorque, remplie à ras bord. "J'ai récupéré un hectare <strong>de</strong><br />
terrain <strong>de</strong> l'ancienne coopérative et je ne fais que <strong>de</strong>s pepene…<br />
70 tonnes par an. Çà nous prend tout le temps, avec ma<br />
femme et mes trois enfants. Si j'avais <strong>les</strong> mains libres, j'irais<br />
<strong>les</strong> vendre moi-même" s'emporte-t-il, fulminant contre <strong>les</strong><br />
intermédiaires… "Des Tsiganes qui font leur beurre sur notre<br />
dos et vont <strong>les</strong> revendre au prix fort en Moldavie, <strong>de</strong>ux-trois<br />
fois ce qui <strong>les</strong> ont payés ici. Je <strong>les</strong> connais. Ils viennent une fois<br />
par semaine <strong>de</strong> Focsani, avec <strong>de</strong>ux gros TIR".<br />
Les "pepeni" doivent être écoulés rapi<strong>de</strong>ment, car ils s'a-<br />
Actualité<br />
Fruits et légumes: <strong>les</strong> producteurs roumains<br />
à la même enseigne que leurs homologues français<br />
Pastèques victimes <strong>de</strong> la spéculation dans le sud du pays<br />
Le gouvernement veut<br />
rénover le système d'irrigation<br />
Le ministère <strong>de</strong> l'Agriculture a annoncé le lancement d'un plan<br />
<strong>de</strong> rénovation du système national d'irrigation: d'ici mars<br />
2010, <strong>les</strong> spécialistes du ministère vont plancher pour en<br />
déterminer <strong>les</strong> étapes et <strong>les</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement possib<strong>les</strong>. "Le système<br />
actuel, avec <strong>de</strong>s pompes russes qui datent <strong>de</strong>s années 1960, est dépassé,<br />
"énergivore" et connaît <strong>de</strong> nombreuses déperditions d'eau", a déclaré le<br />
ministre <strong>de</strong> l'Agriculture, Ilie Sarbu. En janvier <strong>de</strong>rnier, le ministère avait<br />
prévu l'irrigation <strong>de</strong> 700 000 hectares dans tout le pays. Actuellement,<br />
seuls 176 000 hectares sont irrigués.<br />
bîment vite. "Je retourne à la maison avec 40 % <strong>de</strong> ma récolte.<br />
Je <strong>les</strong> échange contre du blé ou du maïs… à un prix cinqsix<br />
fois inférieur le kilo", confirme un <strong>de</strong> ses voisins. Mais si<br />
un automobiliste s'arrête pour en acheter un ou <strong>de</strong>ux, <strong>les</strong> prix<br />
grimpent brusquement. "Zece lei, lubenita", <strong>de</strong>ux euros et<br />
<strong>de</strong>mi la pastèque au choix, car el<strong>les</strong> sont garanties ramassées<br />
du jour même, à la différence <strong>de</strong>s magasins ou du marché.<br />
Surproduction, importation <strong>de</strong>s pays proches<br />
intermédiaires tsiganes montrés du doigt…<br />
Maire <strong>de</strong> la commune voisine<br />
<strong>de</strong> Calarasi, Vergica Sovaila tente<br />
<strong>de</strong> faire face à la crise <strong>de</strong> surproduction<br />
avec <strong>les</strong> moyens du bord,<br />
convenant que le marché local est<br />
saturé par l'importation <strong>de</strong> tomates,<br />
melons et pastèques en provenance<br />
<strong>de</strong> la Grèce et <strong>de</strong> la Turquie. "J'ai<br />
entrepris la rénovation du système<br />
d'irrigation, l'aménagement d'un<br />
marché <strong>de</strong> gros avec magasins, toilettes,<br />
douches".<br />
Pointant du doigt <strong>les</strong> intermédiaires<br />
tsiganes qui profitent <strong>de</strong> la<br />
situation, il fait également remarquer<br />
que <strong>les</strong> producteurs locaux ne savent plus exporter<br />
comme autrefois, quant ils vendaient en Russie et regrette<br />
qu'ils se consacrent presque exclusivement à la culture <strong>de</strong>s<br />
pastèques vertes et non à celle <strong>de</strong>s "pepene galben", <strong>les</strong> melons<br />
jaunes qui se négocient à un prix six fois supérieur, à 35 centimes<br />
d'euro le kilo.<br />
"On voit rarement <strong>de</strong>s charrettes qui en sont pleines"<br />
constate-t-il "<strong>les</strong> paysans préfèrent cultiver <strong>les</strong> pastèques<br />
parce qu'el<strong>les</strong> sont beaucoup plus résistantes, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />
moins <strong>de</strong> soins. Les melons jaunes doivent être ramassés tous<br />
<strong>les</strong> jours et vendus aussitôt, sinon ils se fen<strong>de</strong>nt et ne sont plus<br />
présentab<strong>les</strong>". L'élu ne voit pas <strong>de</strong> solution locale à une crise<br />
qui risque <strong>de</strong> se reproduire l'an prochain, le salut ne pouvant<br />
venir à ses yeux que d'une ai<strong>de</strong> gouvernementale au soutien<br />
<strong>de</strong>s cours et à la reconversion <strong>de</strong>s exploitations.<br />
Six centimes d'euros le kilo <strong>de</strong> pastèque…<br />
revendu six fois plus cher en Moldavie.<br />
Le lea<strong>de</strong>r mondial <strong>de</strong>s fruits<br />
et légumes en Roumanie<br />
Dole Europe, filiale du groupe Dole Food<br />
Company, Inc. le lea<strong>de</strong>r mondial <strong>de</strong> la<br />
production et <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> fruits<br />
et légumes frais, a annoncé le 12 juin l'ouverture<br />
d'une nouvelle division en Roumanie. La société a<br />
acquis son partenaire local Distrifrut pour s'implanter<br />
dans le pays et créer Dole Romania. Cette nouvelle<br />
entité représente 25 % <strong>de</strong> part <strong>de</strong> marché du secteur<br />
en Roumanie.<br />
17
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
18<br />
BAIA MARE <br />
ORADEA<br />
<br />
<br />
ARAD ZALAU<br />
TARGU<br />
MURES<br />
<br />
SUCEAVA<br />
CHISINAU<br />
IASI<br />
<br />
BACAU<br />
<br />
BRASOV<br />
<br />
HUNEDOARA<br />
PITESTI <br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
GIURGIU<br />
<br />
GALATI <br />
<br />
TULCEA<br />
CONSTANTA<br />
"Vous le valez bien"…<br />
Porsche Roumanie a offert une<br />
super limousine Audi A8 au<br />
Patriarche Daniel, chef <strong>de</strong> l'église<br />
orthodoxe, pour ses déplacements<br />
officiels. Ce véhicule, le plus luxueux<br />
<strong>de</strong> la gamme, équipe également <strong>les</strong><br />
chefs d'Etat ou <strong>de</strong> gouvernement<br />
d'Allemagne, d'Autriche, d'Argentine<br />
et <strong>de</strong> Portugal. "Nous ne pouvions<br />
offrir qu'une voiture <strong>de</strong> grand prestige<br />
à un personnage aussi éminent"<br />
a indiqué le représentant <strong>de</strong> la<br />
marque qui n'a pas précisé, si en lui<br />
remettant <strong>les</strong> clés, il avait ajouté -<br />
comme <strong>les</strong> shampoings l'Oréal -<br />
"Vous le valez bien".<br />
Cette pratique <strong>de</strong> remettre <strong>de</strong>s<br />
véhicu<strong>les</strong> haut <strong>de</strong> gamme à <strong>de</strong>s personnalités<br />
<strong>de</strong> renom - acteurs, journalistes,<br />
chanteurs, sportifs - pour<br />
que la marque du fabricant soit<br />
associée à leur image, n'est pas propre<br />
à Porsche mais courante pour<br />
<strong>les</strong> firmes alleman<strong>de</strong>s. Ainsi le Roi<br />
Michel court sous <strong>les</strong> couleurs <strong>de</strong><br />
BMW, série 7, tout comme le tennisman<br />
Ilie Nastase ou le footballeur<br />
Gheorghe Hagi, l'ex-présentatrice<br />
<strong>de</strong> TV Andreea Marin se contentant<br />
d'une BMW X5. Merce<strong>de</strong>s-Benz a<br />
aussi ses "clients". Ceux <strong>de</strong> Renault,<br />
qui auraient reçu une Logan, ne se<br />
sont pas faits connaître.<br />
Interrogé par le quotidien<br />
"Gândul" ("La Pensée"), Michael<br />
Schmidt, Pdg d'Automobile Bavaria,<br />
le fabriquant <strong>de</strong> BMW, a justifié sa<br />
politique en soulignant “qu'il remettait<br />
gracieusement ses véhicu<strong>les</strong> à<br />
<strong>de</strong>s personnes publiques avec <strong>les</strong>quel<strong>les</strong><br />
sa marque avait une affinité<br />
commune, dont l'excellence, le professionnalisme,<br />
le dépassement <strong>de</strong><br />
soi… et l'intégrité”.<br />
<br />
Evénements<br />
Société<br />
Les fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale, début juillet, ont<br />
encore causé d'importantes inondations. Dans certaines rues, l'eau est<br />
montée jusqu'à 50 centimètres. Si <strong>les</strong> pompiers ont pu facilement faire<br />
face à la situation, le fond du problème, lui, ne change pas<br />
Lundi soir 6 juillet, vers 20h, après quelques minutes d'une pluie torrentielle, <strong>les</strong><br />
eaux sont brusquement montées dans <strong>les</strong> rues <strong>de</strong> Bucarest. Il ne s'agit pas <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong><br />
la paisible Dambovita, mais <strong>de</strong>s eaux usées <strong>de</strong> la capitale, qui ont jailli <strong>de</strong>s bouches d'égout<br />
censées <strong>les</strong> contenir. Les secteurs 1, 2 et 4 ont été particulièrement touchés par ces<br />
inondations. Sur certains boulevards, le niveau d'eau a atteint 50 centimètres, bloquant<br />
la circulation. Des automobilistes restaient coincés dans leurs véhicu<strong>les</strong>, incapab<strong>les</strong><br />
d'ouvrir leurs portières. Aucune victime n'a été à déplorer et l'Inspectorat pour <strong>les</strong> situations<br />
d'urgence <strong>de</strong> Bucarest (ISUB) a pu faire face à la situation. "Environ 80 véhicu<strong>les</strong><br />
d'intervention ont été dépêchés et quelque 200 pompiers mobilisés", a déclaré le<br />
porte-parole <strong>de</strong> l'ISUB, le lieutenant Anca Onofrei, qui ajoute, non sans une certaine<br />
fierté: "nous avons répondu à toutes <strong>les</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sans avoir à utiliser tous <strong>les</strong> moyens<br />
que nous avons à disposition", oubliant d'ajouter que <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> pauvres gens qui<br />
ont eu leurs maisons inondées, ont subi<br />
<strong>de</strong>s dégâts considérab<strong>les</strong> et ont dû, parfois<br />
sans électricité, épongé toute la nuit...<br />
Des milliers <strong>de</strong> gens ont eu leurs maisons<br />
inondées, subissant <strong>de</strong>s dégâts considérab<strong>les</strong>.<br />
"Il faut tout refaire"<br />
Le problème est que l'origine <strong>de</strong> ces<br />
inondations reste toujours le même. C'est<br />
la société Apa Nova Bucarest (groupe<br />
Veolia) qui est en charge, <strong>de</strong>puis 2000, du<br />
réseau <strong>de</strong>s eaux usées <strong>de</strong> la capitale et, par<br />
conséquent, <strong>de</strong>s infrastructures afférentes.<br />
Contactée par Lepetitjournal.com, la compagnie explique que 3 millions d'euros ont été<br />
investis dans "<strong>de</strong>s équipements mobi<strong>les</strong>, nouveaux et performants pour assurer le nettoyage<br />
préventif <strong>de</strong>s bouches d'égout". Mais le vrai problème viendrait <strong>de</strong> certaines<br />
sociétés qui "goudronnent ou réparent <strong>les</strong> rues sans respecter la pente nécessaire à l'évacuation<br />
<strong>de</strong> l'eau par <strong>les</strong> bouches d'égout". Ce manque <strong>de</strong> sérieux est également pointé<br />
du doigt par le consultant Ion Haski: "certains exécutants ne prennent pas en compte<br />
<strong>les</strong> bouches d'égout, même si el<strong>les</strong> apparaissent sur le projet".<br />
Mircea Radu, chef <strong>de</strong> projet pour la société Euro House Construct, estime pour sa<br />
part que <strong>les</strong> bassins d'accumulation <strong>de</strong>s eaux usées sont tout simplement trop étroits.<br />
"Cela ne sert à rien <strong>de</strong> rajouter <strong>de</strong>s bouches d'égout si le système d'évacuation <strong>de</strong>s<br />
eaux est inefficace. Il faudrait beaucoup d'argent et surtout une volonté politique", analyse-t-il.<br />
Et d'ajouter, pessimiste: "Bucarest est une ville qui suffoque. Elle est condamnée<br />
à terme, il faut tout refaire." Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com)<br />
Nouvelle affaire <strong>de</strong> corruption<br />
à la douane. Cette fois, ce<br />
sont huit employés <strong>de</strong> la<br />
Compagnie nationale <strong>de</strong>s autoroutes et<br />
<strong>de</strong>s routes nationa<strong>les</strong> <strong>de</strong> Roumanie, en<br />
poste à la douane <strong>de</strong> Giurgiu (frontière<br />
avec la Bulgarie) qui ont été arrêtés pour<br />
avoir reçu <strong>de</strong>s pots-<strong>de</strong>-vin. Lors d'un<br />
contrôle réalisé dans leurs bureaux, 8000<br />
euros ont été découverts; <strong>de</strong>s sommes qui<br />
Noyée sous le déluge<br />
Bucarest, ville qui suffoque<br />
Pots <strong>de</strong> vin a Giurgiu<br />
proviennent <strong>de</strong> pots-<strong>de</strong>-vin versés par <strong>les</strong><br />
chauffeurs routiers pour payer une taxe<br />
moins élevée afin <strong>de</strong> traverser le pont<br />
reliant Giurgiu à Ruse, en Bulgarie. Une<br />
partie <strong>de</strong> l'argent était, semble-t-il, <strong>de</strong>stiné<br />
à leur supérieur hiérarchique. Placés en<br />
détention pour 24 heures, <strong>les</strong> huit<br />
employés ont été présentés <strong>de</strong>vant le tribunal<br />
<strong>de</strong> Giurgiu, qui <strong>de</strong>vait déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
leur placement en détention provisoire.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Evénements<br />
La CIA possédait encore récemment une prison<br />
secrète en plein Bucarest. Le centre <strong>de</strong> détention<br />
était situé dans un bâtiment rénové sur une rue<br />
fréquentée <strong>de</strong> la capitale roumaine, et pouvait accueillir<br />
jusqu'à six prisonniers, vient <strong>de</strong> révéler un ancien responsable<br />
<strong>de</strong>s renseignements américains au New York Times.<br />
Les autorités roumaines continuent <strong>de</strong> démentir.<br />
Voici encore trois ans, l'une <strong>de</strong>s prisons secrètes où la CIA<br />
détenait et interrogeait <strong>les</strong> terroristes <strong>les</strong> plus dangereux se<br />
trouvait en plein Bucarest. C'est ce que soutient le quotidien<br />
The New York Times qui s'appuie sur <strong>les</strong> révélations d'un<br />
ancien responsable <strong>de</strong>s renseignements<br />
américains chargé <strong>de</strong><br />
superviser la construction <strong>de</strong><br />
prisons secrètes hors <strong>de</strong>s USA.<br />
Le centre <strong>de</strong> détention<br />
bucarestois était situé dans un<br />
bâtiment rénové sur une rue très<br />
fréquentée <strong>de</strong> la capitale et pouvait<br />
accueillir jusqu'à six prisonniers,<br />
a dévoilé au quotidien<br />
Kyle D. Foggo, 55 ans, ancien<br />
Les révélations <strong>de</strong> Kyle D.<br />
Foggo au New York Times.<br />
responsable <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> ravitaillement<br />
<strong>de</strong> la CIA à Francfort.<br />
Selon The New York Times, Kyle D. Foggo a été chargé il<br />
y a six ans <strong>de</strong> superviser la construction <strong>de</strong> trois prisons secrètes<br />
bâties à l'i<strong>de</strong>ntique. L'une d'el<strong>les</strong> se trouvait à Bucarest, une<br />
autre était située "dans une région reculée du Maroc" mais<br />
n'aurait jamais servie et la troisième était "en périphérie d'une<br />
autre ville <strong>de</strong> l'ancien bloc <strong>de</strong> l'Est".<br />
"C'était trop sensible pour que ce soit le siège <strong>de</strong> la CIA<br />
qui s'en occupe", a déclaré l'ancien responsable, ajoutant<br />
"J'étais fier d'ai<strong>de</strong>r mon pays".<br />
Les trois établissements étaient aménagés pour accueillir<br />
jusqu'à six détenus mais il semble que jamais plus <strong>de</strong> quatre<br />
personnes à la fois y aient été emprisonnées, note le journal qui<br />
détaille ensuite le fonctionnement <strong>de</strong> ces prisons sur la base <strong>de</strong><br />
témoignages anonymes d'anciens responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong> la CIA.<br />
Comme dans <strong>les</strong> prisons américaines, il aurait existé dans<br />
ces centres un système <strong>de</strong> punitions et <strong>de</strong> récompenses. Ceux<br />
qui se comportaient bien recevaient <strong>de</strong>s livres ou <strong>de</strong>s DVD qui<br />
leur étaient repris en cas <strong>de</strong> comportement inapproprié.<br />
Les prisonniers sortaient <strong>de</strong> leur cellule pendant une heure<br />
par jour, sous la surveillance d'officiers <strong>de</strong> la CIA qui portaient<br />
<strong>de</strong>s masques noirs pour cacher leur i<strong>de</strong>ntité. The New York<br />
Un cheval a agonisé pendant<br />
<strong>de</strong>ux jours dans <strong>les</strong> rues <strong>de</strong><br />
Bocsa (ju<strong>de</strong>t Caras Severin),<br />
fin juillet, sans que personne ne réagisse.<br />
Mala<strong>de</strong>, vieux, maigre, visiblement maltraité,<br />
il avait été abandonné par ses propriétaires<br />
et vagabondait <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux<br />
semaines parmi <strong>les</strong> blocs <strong>de</strong> la ville, à la<br />
Société<br />
Une prison secrète <strong>de</strong> la CIA en pleine capitale<br />
recherche <strong>de</strong> sa pitance, avant qu'il ne s'écroule,<br />
à bout <strong>de</strong> forces. Trop faible pour<br />
se relever, il s'est éteint dans l'indifférence,<br />
voire <strong>les</strong> moqueries, seuls quelques<br />
enfants lui apportant <strong>de</strong> quoi manger et<br />
boire. Indignés, <strong>de</strong>s passants et le prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la SPA locale ont alerté la mairie,<br />
laquelle a fait savoir qu'elle ne pouvait<br />
Times évoque aussi le recours à la simulation <strong>de</strong> noya<strong>de</strong> qui<br />
"était réalisé à partir du matériel disponible sur place".<br />
Le succès <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s trois prisons a permis à<br />
Kyle D. Foggo d'être promu, en novembre 2004, directeur<br />
adjoint <strong>de</strong> la CIA chargé <strong>de</strong>s services administratifs. Deux ans<br />
plus tard, il est accusé d'avoir accordé à un ami un contrat d'approvisionnement<br />
<strong>de</strong> la CIA à hauteur <strong>de</strong> 1,7 million <strong>de</strong> dollars.<br />
Il a plaidé coupable et a été condamné à trois ans <strong>de</strong> prison<br />
dans le Kentuchy où il purge toujours sa peine.<br />
Bucarest nie toujours en bloc<br />
Stigmatisée <strong>de</strong>puis 2005 pour son implication supposée<br />
dans le réseau <strong>de</strong> prisons secrètes <strong>de</strong> la CIA, la Roumanie a<br />
fermement rejeté <strong>les</strong> allégations du quotidien américain. Dès<br />
le jour <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong> l'article, jeudi 13 août, le porteparole<br />
du ministère roumain <strong>de</strong>s Affaires étrangères Alin<br />
Serbanescu a qualifié ces accusations "d'infondées".<br />
"Aucune allégation sur l'existence <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> détention<br />
<strong>de</strong> la CIA en Roumanie n'a été ou n'est appuyée par <strong>de</strong>s preuves",<br />
a-t-il déclaré à l'agence NewsIn, rappelant qu'une commission<br />
d'enquête parlementaire créée en 2006 avait conclu<br />
que ces accusations étaient infondées.La députée européenne<br />
Norica Nicolai, ancienne prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> cette commission, a<br />
assuré pour sa part qu'il n'existait toujours aucune preuve qu'une<br />
telle prison ait existé à Bucarest.<br />
Selon elle, Kyle D. Foggo parle <strong>de</strong> l'intention <strong>de</strong> la CIA <strong>de</strong><br />
construire cette prison sans confirmer son existence. "De l'état<br />
<strong>de</strong> projet à la réalité il y a un pas qu'il faut encore démontrer",<br />
a-t-elle déclaré au quotidien România Libera. "Le seul endroit<br />
où <strong>les</strong> choses peuvent être clarifiées, c'est aux États-Unis. Il<br />
faut que <strong>les</strong> autorités compétentes sur place enquêtent sur la<br />
base <strong>de</strong> ces déclarations pour que cel<strong>les</strong>-ci mettent au jour l'éventuelle<br />
implication <strong>de</strong>sUSA, <strong>de</strong> l'ancienne administration<br />
Bush mais aussi <strong>de</strong> la Roumanie".<br />
C'est le quotidien américain The Washington Post qui, en<br />
novembre 2005, avait révélé pour la première fois l'existence<br />
supposée d'un réseau <strong>de</strong> prisons clan<strong>de</strong>stines <strong>de</strong> la CIA en<br />
Europe orientale.<br />
L'organisation <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> la personne<br />
Human Rights Watch (HRW) avait alors montré du doigt la<br />
Roumanie, après l'examen <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> vol d'un avion<br />
Boeing 737 qui était parti en 2003 <strong>de</strong> Kaboul et avait atterrit<br />
sur l'aéroport roumain <strong>de</strong> Constantsa.<br />
Mehdi Chebana (balkans.courriers.info)<br />
La mort du petit cheval...<br />
intervenir que s'il était mort. Les services<br />
vétérinaires et autres ont indiqué qu'ils<br />
étaient indisponib<strong>les</strong>. Le chef <strong>de</strong> la police<br />
a i<strong>de</strong>ntifié <strong>les</strong> propriétaires <strong>de</strong> l'animal,<br />
ceux-ci ont promis <strong>de</strong> venir le récupérer<br />
mais ne se sont pas dérangés. Finalement,<br />
le petit cheval est mort un vendredi matin<br />
après une nuit <strong>de</strong> souffrances.<br />
19
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
20<br />
<br />
ORADEA<br />
<br />
ARAD<br />
SATU MARE<br />
TARGU<br />
MURES<br />
<br />
<br />
SUCEAVA<br />
IASI<br />
BACAU<br />
<br />
VASLUI<br />
<br />
TIMISOARA<br />
<br />
BRAILA<br />
BRASOV<br />
TULCEA<br />
<br />
PITESTI TARGOVISTE<br />
<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
<br />
GIURGIU CONSTANTA<br />
Deux touristes<br />
français b<strong>les</strong>sés<br />
par un ours<br />
<br />
Deux touristes français qui campaient<br />
dans <strong>les</strong> monts Bucegi, dans<br />
<strong>les</strong> Carpates roumaines, ont été<br />
b<strong>les</strong>sés par une femelle ours dans la<br />
nuit du 12 au 13 août.<br />
Ils faisaient partie d'un groupe<br />
plus grand, se sont trop rapprochés<br />
du plantigra<strong>de</strong> et ont voulu le prendre<br />
en photo.<br />
C'est à ce moment que l'animal,<br />
dérangé par le flash, <strong>les</strong> a attaqués.<br />
Les <strong>de</strong>ux touristes, un homme <strong>de</strong> 34<br />
ans et une femme <strong>de</strong> 33 ans <strong>de</strong> la<br />
région <strong>de</strong> Lille, ont été transportés à<br />
l'hôpital <strong>de</strong> Ploiesti. L'homme souffrait<br />
d'un hématome latéro-cervical et<br />
<strong>de</strong> b<strong>les</strong>sures au bras et au thorax,<br />
tandis que la femme portait <strong>de</strong>s traces<br />
<strong>de</strong> morsures. Il s'agissait <strong>de</strong> la<br />
septième attaque <strong>de</strong> touristes en<br />
<strong>de</strong>ux mois par <strong>de</strong>s ours, dans la<br />
région, cinq personnes ayant été<br />
b<strong>les</strong>sées.<br />
En juillet, <strong>de</strong>ux bergers avaient<br />
déjà été victimes <strong>de</strong> la mauvaise<br />
humeur d'un ours pendant leur sommeil,<br />
mi-juin dans <strong>les</strong> Monts<br />
Fagaras, l'un d'eux étant grièvement<br />
b<strong>les</strong>sé à la jambe. Quelques jours<br />
auparavant, ce sont <strong>de</strong>ux jeunes<br />
campeurs, installés dans une zone<br />
interdite, qui avaient été attaqués et<br />
également b<strong>les</strong>sés.<br />
Devant la surpopulation <strong>de</strong> ces<br />
plantigra<strong>de</strong>s - la Roumanie compte<br />
plus <strong>de</strong> 6000 ours - et la multiplication<br />
<strong>de</strong>s attaques, dont certaines ont<br />
été mortel<strong>les</strong> l'an passé, <strong>les</strong> autorités<br />
loca<strong>les</strong> ont procédé à la capture <strong>de</strong><br />
vingt cinq d'entre-eux pour <strong>les</strong> transférer<br />
dans <strong>les</strong> forêts du nord du ju<strong>de</strong>t<br />
d'Arges (Pitesti), pas très éloignées.<br />
Société<br />
Faits divers Des jeunes Tsiganes<br />
Trois personnes ont été placées en gar<strong>de</strong> à vue le lundi 20 juillet dans le<br />
cadre d'une enquête sur un trafic d'ovu<strong>les</strong> visant une clinique créée en<br />
1999 à Bucarest par <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins israéliens.<br />
Les trois personnes en gar<strong>de</strong> à vue sont <strong>de</strong>ux mé<strong>de</strong>cins israéliens et une employée<br />
roumaine <strong>de</strong> la clinique Sabyc, spécialisée dans <strong>les</strong> fécondations in vitro (FIV) et la<br />
chirurgie esthétique. Selon le directeur <strong>de</strong> l'Agence roumaine pour <strong>les</strong> transplantations,<br />
Victor Zota, cette clinique, pourtant rayée <strong>de</strong>puis 2006 <strong>de</strong>s établissements autorisés<br />
à pratiquer <strong>de</strong>s fécondations en avait effectué <strong>de</strong>puis pas moins <strong>de</strong> 1200. En<br />
outre, la clinique versait aux donatrices, <strong>de</strong> jeunes Roumaines en difficulté, la plupart<br />
tsiganes, qui n'étaient pas informées <strong>de</strong>s risques auxquels el<strong>les</strong> s'exposaient, <strong>de</strong>s sommes<br />
allant <strong>de</strong> 800 à 1000 lei (environ 190 à 238 €), alors que la loi roumaine interdit<br />
formellement <strong>de</strong> rémunérer <strong>les</strong> dons d'organes ou <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong>. La plupart <strong>de</strong>s bénéficiaires<br />
provenaient d'Israël, d'Italie et <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne et payaient entre 12 000 et<br />
15 000 € pour une intervention.<br />
Lors d'une perquisition dans <strong>les</strong> locaux <strong>de</strong> la clinique, "<strong>les</strong> enquêteurs ont dénombré<br />
30 personnes prêtes à subir une FIV", a précisé le Parquet. Ils ont également<br />
découvert que <strong>les</strong> employés falsifiaient <strong>les</strong> dossiers <strong>de</strong>s donatrices, modifiant leurs<br />
caractéristiques physiques tel<strong>les</strong> que la couleur <strong>de</strong>s yeux ou <strong>de</strong>s cheveux, ou encore<br />
leur QI, afin qu'el<strong>les</strong> correspon<strong>de</strong>nt aux exigences <strong>de</strong>s bénéficiaires.<br />
Le sénateur Iiulian Urban a parlé <strong>de</strong> "complicités au sein du ministère <strong>de</strong> la Santé<br />
et <strong>de</strong> la police" et évoqué une possible évasion fiscale <strong>de</strong> la clinique sur <strong>de</strong>s "bénéfices<br />
<strong>de</strong> 20 millions d'euros". La Roumanie avait déjà été le théâtre d'un scandale similaire<br />
en 2005, lorsque <strong>les</strong> autorités avaient découvert à Bucarest une autre clinique,<br />
Global Art, se livrant à un trafic d'ovu<strong>les</strong>. L'enquête avait été close sans aboutir à <strong>de</strong>s<br />
condamnations.Selon l'hebdomadaire Aca<strong>de</strong>mia Catavencu, <strong>les</strong> mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> Global<br />
Art sont partis <strong>de</strong>puis s'installer à Chypre, tout en continuant <strong>de</strong> recruter <strong>de</strong>s donatrices<br />
roumaines. Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, Vasile Astarastoaie s'est gardé<br />
toutefois <strong>de</strong> qualifier la Roumanie <strong>de</strong> "<strong>de</strong>stination du tourisme procréatif", même si<br />
pour <strong>les</strong> ressortissants <strong>de</strong> l'Union européenne, une FIV pratiquée dans ce pays "revient<br />
sept ou huit fois moins cher" qu'ailleurs. "A part Global Art et Sabyc, <strong>les</strong> 11 ou 12 cliniques<br />
qui procè<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s fécondations in vitro respectent <strong>les</strong> normes, très strictes,<br />
imposées par l'Agence pour <strong>les</strong> transplantations", a-t-il assuré.<br />
Alertés par <strong>de</strong>s villageois qui<br />
n'en pouvaient plus <strong>de</strong> l'o<strong>de</strong>ur<br />
pestilentielle régnant<br />
dans le voisinage, <strong>les</strong> services vétérinaires<br />
ont fait une <strong>de</strong>scente dans un refuge<br />
pour animaux dans une commune proche<br />
<strong>de</strong> Giurgiu, à 40 km <strong>de</strong> la capitale. Ils y<br />
ont découvert <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> chiens b<strong>les</strong>sés,<br />
squelettiques, affamés, plein <strong>de</strong> puces<br />
et <strong>de</strong> tiques, se dévorant entre eux ou bien<br />
victimes d'un trafic<br />
d’ovu<strong>les</strong> à répétition<br />
Horreur dans un refuge d'animaux<br />
se jetant sur <strong>les</strong> cadavres ce ceux qui<br />
étaient morts. Les occupants <strong>de</strong>s lieux,<br />
vice-prési<strong>de</strong>nts d'une association <strong>de</strong> protection<br />
<strong>de</strong>s animaux, enterraient leurs carcasses<br />
n'importe où ou <strong>les</strong> brûlaient alors<br />
que certains chiens respiraient encore.<br />
Des monceaux d'os remplissaient la cour.<br />
Ce refuge était illégal, n'avait pas été<br />
déclaré et était installé sauvagement sur<br />
un terrain public.<br />
30 000 chiens errants dans Bucarest<br />
Selon une étu<strong>de</strong> réalisée par <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s animaux,<br />
Bucarest compterait environ 30 000 chiens errants, une centaine naissant<br />
chaque jour. La mairie <strong>de</strong> la capitale évite <strong>de</strong> communiquer sur le sujet,<br />
mais l'administration chargée <strong>de</strong> gérer ce problème aurait réussi à stériliser ou à faire<br />
adopter 9000 <strong>de</strong> ces animaux.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Faits divers<br />
Un crime à la fois sordi<strong>de</strong> et effrayant a fasciné <strong>les</strong> Roumains<br />
tout au long du mois d'août, ses rebondissements le transformant<br />
en "telénovela" <strong>de</strong> l'été. Deux amants <strong>de</strong> 20 ans, étudiants<br />
en mé<strong>de</strong>cine à Timisoara, ont assassiné un Tsigane <strong>de</strong> 65 ans en le<br />
lardant <strong>de</strong> cinquante coups <strong>de</strong> couteau et ont tenté en vain <strong>de</strong> faire<br />
disparaître son corps, avant d'être arrêtés.<br />
Sergiu Florea, d'Hateg‚ ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Hunedoara, et Carmen<br />
Bejan, d'Ineu, ju<strong>de</strong>t d'Arad, étaient <strong>de</strong>ux lycéens puis étudiants<br />
sérieux, obtenant <strong>de</strong> bonnes notes, avant leur rencontre sur <strong>les</strong><br />
bancs <strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Timisoara, en mars <strong>de</strong>rnier.<br />
Depuis, leurs étu<strong>de</strong>s allaient à vau-l'eau. Le jeune couple qu'il<br />
formait avait pratiquement abandonné <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s, ne suivant<br />
plus <strong>les</strong> cours et chacun avait échoué dans <strong>de</strong> nombreuses<br />
matières aux examens <strong>de</strong> juin. Déboussolés <strong>de</strong>vant leur nouvelle<br />
liberté, livrés à eux-mêmes dans une société n'ayant plus<br />
<strong>de</strong> références, reposant sur l'appât du gain immédiat et la vie<br />
facile, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux jeunes gens sont partis à la dérive. Aujourd'hui,<br />
<strong>de</strong>vant l'horreur <strong>de</strong> leur crime, risquant la prison à vie, ils s'en<br />
renvoient mutuellement la responsabilité<br />
Selon la version <strong>de</strong> Carmen Bejan, Sergiu Florea l'aurait<br />
poussée à se prostituer pour pouvoir s'offrir une voiture. Ce<br />
<strong>de</strong>rnier affirme que c'est elle qui avait besoin d'argent pour se<br />
faire faire <strong>de</strong>s implants au silicone et donner <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong><br />
table pour payer ses examens. Tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux ont alors passé<br />
<strong>de</strong>s petites annonces sur Internet et dans un journal <strong>de</strong> rencontres.<br />
C'est ainsi que la belle jeune fille a fait la connaissance le<br />
samedi 1er août au soir, <strong>de</strong> Trifu Schrottu, 65 ans, un Tsigane<br />
<strong>de</strong> Timisoara, membre éminent <strong>de</strong> cette communauté où il<br />
assure <strong>les</strong> fonctions officieuses <strong>de</strong> juge <strong>de</strong> paix.<br />
Elle lui a proposé pour 500 € <strong>de</strong> l'emmener dans sa chambre<br />
<strong>de</strong> la cité universitaire. Mais là <strong>les</strong> choses se sont mal passées.<br />
Le Tsigane aurait refusé <strong>de</strong> s'acquitter en tout ou partie <strong>de</strong><br />
sa <strong>de</strong>tte, après avoir "consommé". Jouant le rôle <strong>de</strong> proxénète,<br />
Sergiu Florea, qui surveillait la scène, est alors intervenu.<br />
La victime dépecée<br />
Le différent s'est transformé en violente<br />
dispute. Etouffé, bailloné, Trifu<br />
Schrottu s'est effondré, lardé d'une cinquantaine<br />
<strong>de</strong> coups <strong>de</strong> couteau, Carmen<br />
Bejan reconnaissant lui en avoir asséné<br />
plusieurs. Paniquant <strong>de</strong>vant leur geste,<br />
<strong>les</strong> <strong>de</strong>ux jeunes criminels ont essayé<br />
alors <strong>de</strong> se débarasser du corps <strong>de</strong> leur<br />
victime pendant la nuit. Ils l'ont dépecé<br />
pour le faire entrer dans <strong>de</strong>s sacs puis,<br />
empruntant sa voiture, l'ont transporté à<br />
la périphérie <strong>de</strong> Timisoara, y mettant le feu à l'ai<strong>de</strong> d'un bidon<br />
d'essence pout tenter <strong>de</strong> faire croire à un acci<strong>de</strong>nt ou un règlement<br />
<strong>de</strong> comptes. Mais leur subterfuge a vite été percé à jour<br />
par la police qui <strong>les</strong> a arrêtés dès le len<strong>de</strong>main. Entre-temps,<br />
Sergiu Florea avait tenté <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r en s'ouvrant <strong>les</strong> veines.<br />
Société<br />
Le crime <strong>de</strong>s jeunes amants<br />
diaboliques <strong>de</strong> Timisoara<br />
Carmen Bejan<br />
Depuis leur arrestation, <strong>les</strong><br />
<strong>de</strong>ux jeunes amants n'arrêtent pas<br />
Sergiu Florea<br />
<strong>de</strong> changer <strong>de</strong> version sur le déroulement<br />
du crime, se chargant mutuellement, leurs famil<strong>les</strong> s'en<br />
mêlant, revenant sur leurs aveux, déclarant un jour qu'ils ne<br />
s'aiment plus, puis le len<strong>de</strong>main qu'ils veulent se marier,<br />
Carmen Bejan laissant croire un moment qu'elle était enceinte,<br />
Sergiu Florea promettant <strong>de</strong> reconnaître l'enfant si elle avouait<br />
avoir aussi donner <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> couteau. Puis la jeune fille a<br />
affirmé que sa participation au crime se limitait au transport du<br />
corps mais a refusé une confrontation avec son complice ainsi<br />
que <strong>de</strong> se soumettre au détecteur <strong>de</strong> mensonges.<br />
L'affaire s'est transformée en feuilleton pour <strong>les</strong> médias,<br />
l'opinion publique restant sidérée <strong>de</strong>vant "l'innocence" et l'inconscience<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes gens qui n'ont pas hésité à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
leur mise en liberté provisoire, refusée.<br />
La communauté tsigane a fait <strong>de</strong>s funérail<strong>les</strong><br />
grandioses à la victime issue <strong>de</strong> ses rangs.<br />
La communauté tsigane en effervescence<br />
Le crime a pris également une dimension ethnique, <strong>les</strong><br />
proches <strong>de</strong> la victime réclamant haut et fort la condamnation à<br />
perpétuité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux assassins, menaçant <strong>de</strong> faire justice euxmêmes<br />
<strong>de</strong>vant l'éventuelle clémence d'un tribunal à l'égard <strong>de</strong><br />
meurtriers d'un Tsigane. "Ce sera la guerre avec leurs parents"<br />
ont-ils promis, se déclarant déjà près à<br />
faire appel <strong>de</strong>vant le tribunal <strong>de</strong> La<br />
Haye, indiquant qu'ils avaient <strong>de</strong> l'argent.<br />
Ces mises en <strong>de</strong>meure ont irrité à<br />
Timisoara où certains habitants n'apprécient<br />
pas <strong>de</strong> voir <strong>les</strong> Tsiganes riches mettre<br />
la main sur le centre <strong>de</strong> leur ville pour<br />
y construire leurs palais voyants.<br />
Une exapération qui s'est accrue<br />
quelques jours plus tard à l'occasion <strong>de</strong><br />
l'enterrement selon le rite penticostal <strong>de</strong><br />
Trifu Schrottu, dont on a d'ailleurs<br />
découvert que le père et la grand-mère<br />
avaient également péri assassinés. Venus<br />
<strong>de</strong> toute la Roumanie, mais aussi d Allemagne, Italie, Espagne,<br />
USA, 300 personnes accompagnaient le cercueil d'une valeur<br />
<strong>de</strong> 12 000 €, flanqué <strong>de</strong> couronnes mortuaires <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mètres<br />
<strong>de</strong> haut, suivi par un cortège <strong>de</strong> voitures <strong>de</strong> luxe dont <strong>de</strong>s 4x4<br />
immatriculés à l'étranger.<br />
21
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
22<br />
SUCEAVA<br />
BAIA<br />
MARE<br />
<br />
IASI<br />
ORADEA<br />
<br />
TARGU<br />
<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
MURES<br />
<br />
BACAU<br />
ROSIA M.<br />
BRASOV<br />
SIBIU <br />
<br />
<br />
TIMISOARA<br />
GALATI <br />
PITESTI<br />
<br />
<br />
PLOIESTI<br />
TULCEA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
Vol <strong>de</strong> tracteurs et<br />
d'engins <strong>de</strong> chantiers:<br />
coup <strong>de</strong> filet dans<br />
le Maramures<br />
Une opération d'envergure visant à<br />
démembrer un important réseau <strong>de</strong><br />
trafic d'outillage industriel a eu lieu<br />
mi-juillet dans plusieurs départements<br />
du nord <strong>de</strong> la Roumanie, a indiqué le<br />
porte-parole <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> spéciale<br />
d'intervention "Vlad Tepes", Florin<br />
Hulea.<br />
Plus <strong>de</strong> 650 gendarmes et policiers<br />
ont participé à l'opération, soutenus<br />
par quatre hélicoptères. Il s'agit<br />
<strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> trafiquants <strong>les</strong><br />
plus importants mis à jour jusqu'à<br />
présent en Roumanie. Ce groupe <strong>de</strong><br />
malfaiteurs était surveillé <strong>de</strong>puis le<br />
mois <strong>de</strong> mars par <strong>les</strong> enquêteurs, qui<br />
travaillaient avec le soutien <strong>de</strong>s autorités<br />
judiciaires françaises, belges et<br />
italiennes. Dans la plupart <strong>de</strong>s cas,<br />
<strong>les</strong> trafiquants volaient <strong>de</strong>s bulldozers<br />
et <strong>de</strong>s tractopel<strong>les</strong> en France et en<br />
Italie et <strong>les</strong> revendaient beaucoup<br />
moins cher en Roumanie.<br />
Jusqu'à maintenant, une vingtaine<br />
d'engins <strong>de</strong> chantier neufs ont été<br />
retrouvés, pour une valeur d'environ<br />
1,5 million d'euros. Une trentaine <strong>de</strong><br />
personnes ont été interpellées, principalement<br />
dans la région <strong>de</strong><br />
Maramures et d'importantes sommes<br />
d'argent et <strong>de</strong>s armes découvertes.<br />
Trafic <strong>de</strong> faux ong<strong>les</strong><br />
Les douaniers du port <strong>de</strong><br />
Constantsa ont mis la main sur un<br />
container venant <strong>de</strong> Chine, avec 6000<br />
boîtes <strong>de</strong> faux ong<strong>les</strong> <strong>de</strong> contrefaçon,<br />
d'une valeur totale <strong>de</strong> 12 000 €, portant<br />
la marque Max Factor, et <strong>de</strong>stinés<br />
au marché roumain.<br />
<br />
Vie quotidienne<br />
Société<br />
Les changements observés dans la consommation <strong>de</strong> boissons alcoolisées<br />
en Europe orientale <strong>de</strong>puis <strong>les</strong> débuts <strong>de</strong> la transition sont révélateurs<br />
d'une modification profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s comportements et <strong>de</strong>s relations<br />
socio-économiques en Europe orientale, ainsi que le relève le chercheur Abel<br />
Po<strong>les</strong>e dans Regard sur l'Est.<br />
Respecter <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'hospitalité<br />
Ukraine, région d'O<strong>de</strong>ssa, village <strong>de</strong> Saint-Dimitri, midi. C'est le jour du saint<br />
patron du village et <strong>les</strong> habitants ont préparé un repas pantagruélique. Deux tab<strong>les</strong>, <strong>de</strong><br />
15 mètres chacune, ont été installées<br />
sur la pelouse à côté <strong>de</strong> l'église.<br />
Sur <strong>de</strong>s feux improvisés, on<br />
cuisine du borchtch et <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>,<br />
tandis que <strong>les</strong> entrées trônent<br />
déjà sur la table. Le repas commence,<br />
au cours duquel <strong>les</strong><br />
convives se voient offrir du vin<br />
conditionné dans <strong>de</strong>s bouteil<strong>les</strong><br />
<strong>de</strong> plastique d'un litre et <strong>de</strong>mi,<br />
précé<strong>de</strong>mment dédiées à <strong>de</strong> l'eau<br />
minérale ou à <strong>de</strong>s boissons<br />
gazeuses.<br />
Le convive occi<strong>de</strong>ntal est dérouté par la force <strong>de</strong> ce vin auquel il n'est pas habitué.<br />
Il s'agit d'une production maison. Pour éviter <strong>les</strong> maladies, on y a augmenté l'acidité<br />
du mout ou adjoint du sucre. Voire ajouté <strong>de</strong> l'alcool.<br />
La fête <strong>de</strong> Saint Dimitri marque une sorte d'apogée <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> vian<strong>de</strong><br />
et <strong>de</strong> vin dans le village. De tel<strong>les</strong> quantités <strong>de</strong> nourriture et <strong>de</strong> boisson ont été préparées<br />
que <strong>les</strong> convives en profiteront encore quelques jours durant. Apres le repas, <strong>les</strong><br />
femmes du village chantent pour <strong>les</strong> invités à qui l'on remettra, à l'heure du départ, une<br />
ou <strong>de</strong>ux bouteil<strong>les</strong> <strong>de</strong> vin. Les règ<strong>les</strong> d'hospitalité poussent <strong>les</strong> villageois à insister tout<br />
particulièrement auprès <strong>de</strong> leurs hôtes venus <strong>de</strong> la ville: "Là-bas, tout est chimique",<br />
affirment-ils avec assurance. "Prenez notre vin! Il est fait avec amour et tout y est<br />
naturel. C'est bon pour la santé!"<br />
Ces mots traduisent une réalité frappante: le changement <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation<br />
<strong>de</strong> boissons alcoolisées, et notamment <strong>de</strong> vin, apparaît comme l'une <strong>de</strong>s manifestations<br />
<strong>de</strong> la vaste révolution sociale et économique qui touche la totalité <strong>de</strong>s pays<br />
d'Europe orientale.<br />
Bouteil<strong>les</strong> du magasin pour <strong>les</strong> fêtes<br />
… production artisanale pour la maison<br />
De la vodka <strong>de</strong> supermarché à la tsuica:<br />
Pendant la pério<strong>de</strong> communiste, l'ordre <strong>de</strong>s choses était clair. L'alcool produit à la<br />
maison était <strong>de</strong>stiné à la consommation courante et l'alcool acheté en magasin, lorsqu'on<br />
réussissait à s'en procurer, était réservé aux "occasions spécia<strong>les</strong>".<br />
Ainsi, celui qui effectuait un déplacement professionnel était censé en rapporter<br />
une bouteille d'alcool local: on ne pouvait rentrer d'une mission à O<strong>de</strong>ssa sans une<br />
bouteille <strong>de</strong> Champanskoie (vin mousseux) <strong>de</strong> la fabrique Frantsouzski boulvar, du<br />
nom <strong>de</strong> la rue où elle était située. De Chisinau, le must était <strong>de</strong> revenir avec une bouteille<br />
<strong>de</strong> Cricova, ce vin mousseux moldave. En Crimée, le choix s'élargissait, entre <strong>les</strong><br />
nombreuses variétés <strong>de</strong> vins secs, <strong>de</strong>mi-secs, <strong>de</strong>mi-doux ou doux. Il aurait été honteux<br />
<strong>de</strong> rentrer d'une visite en Géorgie sans une bouteille <strong>de</strong> Saperavi, vin ainsi nommé en<br />
référence à une variété régionale <strong>de</strong> raisin. De même, un voyage en Arménie incluait<br />
l'achat d'une bouteille <strong>de</strong> koniak local au moins.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
petit voyage dans la transition éthylique <strong>de</strong> l'Europe orientale<br />
On ne boit pas moins, mais différemment <strong>de</strong>puis la chute du communisme<br />
A la campagne, chacun fabrique toujours son alcool.<br />
Voilà pour le discours officiel. Mais, en réalité, il n'était<br />
pas toujours possible <strong>de</strong> trouver ces bouteil<strong>les</strong> qui restaient,<br />
par la force <strong>de</strong>s choses, réservées aux gran<strong>de</strong>s occasions…<br />
pour remercier quelqu'un ou bien se faire l'ami d'un fonctionnaire…Car,<br />
comme partout dans le mon<strong>de</strong>, l'alcool avait une<br />
fonction sociale importante. Les amitiés et alliances se formaient<br />
autour <strong>de</strong> la table où l'on buvait, tout en mangeant <strong>de</strong>s<br />
zakouski.<br />
Mais, <strong>de</strong> facto, la consommation quotidienne et <strong>les</strong> relations<br />
socia<strong>les</strong> se basaient avant tout sur l'alcool artisanal, dont<br />
une <strong>de</strong>s meilleures illustrations est la tsuica roumaine. La pratique<br />
en était certes officiellement interdite, mais <strong>les</strong> histoires<br />
<strong>de</strong> sal<strong>les</strong> <strong>de</strong> bain brûlées lors <strong>de</strong> la fermentation <strong>de</strong>s boissons<br />
sont suffisamment nombreuses pour témoigner <strong>de</strong> l'ampleur <strong>de</strong><br />
cette pratique. Si on n'avait plus d'alcool, on pouvait toujours<br />
se rendre chez <strong>les</strong> voisins, à la campagne comme en ville.<br />
Filtré ou non filtré<br />
et pouvant atteindre 70 à 80 <strong>de</strong>grés<br />
L'alcool artisanal, le samogon, se décline en dizaines <strong>de</strong><br />
variantes et appellations loca<strong>les</strong><br />
(comme la tchatcha en Géorgie, la<br />
tsuica en Roumanie ou la rakia,rakija<br />
ou rakja dans divers pays <strong>de</strong>s<br />
Balkans), filtré ou pas et qui peut<br />
atteindre 70 à 80 <strong>de</strong>grés. Apres la<br />
chute du communisme, la production<br />
et la consommation d'alcool<br />
maison ont radicalement chuté.<br />
Aujourd'hui, on peut encore trouver<br />
du "bon" samogon dans <strong>les</strong> zones<br />
rura<strong>les</strong> mais il faut le chercher. Cette<br />
diminution du rôle du samogon ne<br />
reflète pas, loin s'en faut, une chute<br />
<strong>de</strong> la consommation. On ne boit pas moins mais différemment.<br />
Dés lors, la production d'alcool a subi <strong>de</strong>s changements<br />
tant qualitatifs que quantitatifs. Ainsi, en quelques années, la<br />
bière est <strong>de</strong>venue une boisson très populaire, au point <strong>de</strong> n'être<br />
pas forcément considérée comme une boisson alcoolisée:<br />
par exemple, puisque dans <strong>les</strong> trains russes ou ukrainiens il est<br />
interdit <strong>de</strong> boire <strong>de</strong> l'alcool… on y consomme <strong>de</strong> la bière, que<br />
l'on peut acheter directement auprès du responsable <strong>de</strong> wagon.<br />
Désormais, la vodka est produite en gran<strong>de</strong> quantité par un<br />
nombre infini <strong>de</strong> fabriques, qui se sont spécialisées dans <strong>les</strong><br />
productions "nationa<strong>les</strong>", comme la vodka au poivron en<br />
Ukraine ou la vodka "Staline" en Géorgie.<br />
Le vin est disponible en gran<strong>de</strong>s quantités dans <strong>les</strong> supermarchés.<br />
On y trouve <strong>de</strong>s "classiques" comme le Kaberné<br />
(Cabernet), le Merlo (Merlot) rouge ou le Savinion<br />
(Sauvignon) blanc mais aussi divers vins, comme Izabella (qui<br />
tient son nom d'un type <strong>de</strong> raisin) ou Saperavi et une variété<br />
locale <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> Madère, le Ma<strong>de</strong>ra, produit en Crimée avec le<br />
même procédé et un goût inspiré <strong>de</strong> son grand frère portugais.<br />
Société<br />
L'Union soviétique était un important producteur <strong>de</strong><br />
Champanskoie, ce vin mousseux dénommé Igristoie en<br />
Ukraine et qui n'a jamais obtenu l'appellation officielle<br />
Champagne du fait <strong>de</strong> ses caractéristiques. La tradition a été<br />
maintenue et <strong>les</strong> supermarchés regorgent aujourd'hui <strong>de</strong> bouteil<strong>les</strong><br />
du classique Sovetskoie Champanskoie mais aussi <strong>de</strong><br />
ses concurrents <strong>de</strong> qualité un peu supérieure Frantsouzski<br />
Boulvar, Cricova et Krymskoie.<br />
Pour plus <strong>de</strong> sophistication, on peut également trouver du<br />
koniak <strong>de</strong> fabrication arménienne ou certaines variantes loca<strong>les</strong>,<br />
<strong>de</strong>s nastoiki aux herbes et <strong>de</strong>s nalivki aux fruits à 30-40<br />
<strong>de</strong>grés.<br />
Enfin, <strong>de</strong>puis quelques années, il est possible <strong>de</strong> trouver<br />
<strong>de</strong> l'alcool occi<strong>de</strong>ntal. Une bouteille <strong>de</strong> vin français, argentin<br />
ou sud-africain coûte au minium 10 euros, contre 2 à 3 euros<br />
pour une bouteille locale.<br />
Deuxième journée<br />
Durant la pério<strong>de</strong> communiste, à la journée <strong>de</strong> travail succédait<br />
fréquemment une <strong>de</strong>uxième journée, dédiée à <strong>de</strong>s activités<br />
annexes, <strong>de</strong> la couture à la<br />
cueillette <strong>de</strong>s champignons en passant<br />
par la production d'alcool. Alors<br />
que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ne cessait <strong>de</strong> croître,<br />
la fantaisie n'était pas très bridée et<br />
l'on produisait <strong>de</strong>s alcools variés, à<br />
partir <strong>de</strong> plantes diverses: le blé et la<br />
levure sont à la base du samogon, <strong>de</strong><br />
la tchatcha. En y ajoutant <strong>de</strong>s herbes,<br />
on obtient la nastoika réputée<br />
pour ses propriétés curatives. En faisant<br />
fermenter <strong>de</strong>s baies ou <strong>de</strong>s<br />
fruits <strong>de</strong>s bois, on produit une nalivka<br />
douce et réconfortante, <strong>de</strong>s prunes<br />
en Transylvanie ou <strong>de</strong>s abricots en Olténie et dans le <strong>de</strong>lta<br />
du Danube, <strong>de</strong> la tsuica…<br />
Grâce à leur climat, la Moldavie, la Géorgie, l'Ukraine<br />
mais aussi la Roumanie, la Bulgarie et la Russie - dans la<br />
région <strong>de</strong> la mer Noire - bénéficiaient <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> vignob<strong>les</strong><br />
réputés, ce qui permettait à certains <strong>de</strong> se consacrer également<br />
à la production <strong>de</strong> vin artisanal.<br />
Les changements induits par la transition à partir <strong>de</strong> 1989<br />
n'ont pas été sans conséquence sur l'organisation <strong>de</strong> cette production:<br />
<strong>les</strong> terres ont été partiellement privatisées, <strong>de</strong> même<br />
que <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> production, <strong>de</strong> nombreuses entreprises se<br />
sont créées et <strong>de</strong>s investissements nationaux et étrangers ont<br />
été rendus possib<strong>les</strong>... Ceux qui y ont vu une perspective financière,<br />
s'ils en avaient <strong>les</strong> moyens, se sont lancés dans la production<br />
d'alcool en créant <strong>de</strong>s entreprises industriel<strong>les</strong>. Partant<br />
du principe que l'alcool artisanal est plus naturel et donc plus<br />
sain que "<strong>les</strong> trucs chimiques qu'on nous vend dans <strong>les</strong> magasins",<br />
une partie <strong>de</strong> la population poursuit néanmoins son activité<br />
<strong>de</strong> production individuelle ou familiale. (suite page 24)<br />
23
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
24<br />
SUCEAVA<br />
SATU<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
IASI<br />
<br />
TARGU<br />
<br />
ARAD<br />
MURES<br />
VASLUI <br />
CLUJ<br />
BRASOV<br />
<br />
<br />
TIMISOARA<br />
RESITA<br />
SIBIU<br />
<br />
GALATI<br />
BRAILA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
Environ 90% <strong>de</strong>s Roumains terminent<br />
leur journée <strong>de</strong>vant la télévision,<br />
télécomman<strong>de</strong> en main, après une<br />
journée <strong>de</strong> travail ou d'école. C'est ce<br />
que révèle une étu<strong>de</strong> sur la façon<br />
dont ils occupent leur temps libre,<br />
réalisée par GfK Romania au mois <strong>de</strong><br />
juin 2009.<br />
Une étu<strong>de</strong> d'où ressort un manque<br />
d'intérêt pour <strong>les</strong> activités culturel<strong>les</strong>.<br />
Car si la télévision est, sans conteste,<br />
la principale occupation <strong>de</strong>s<br />
Roumains, elle est suivie par le<br />
"shopping" pour 75% <strong>de</strong>s personnes<br />
interrogées. Sur la troisième marche<br />
du podium, la musique, que <strong>les</strong><br />
Roumains écoutent le plus souvent à<br />
la maison.<br />
Mais en général, la culture n'a pas<br />
vraiment la cote. En effet, six personnes<br />
sur dix déclarent ne jamais assister<br />
à un spectacle ou un concert, ne<br />
pas aller au restaurant ni au cinéma,<br />
pas plus que dans <strong>les</strong> musées ou <strong>les</strong><br />
galeries. I<strong>de</strong>m pour la lecture,<br />
puisque, selon cette étu<strong>de</strong>, 39% <strong>de</strong>s<br />
Roumains <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 ans n'ouvrent<br />
jamais un livre.<br />
Le sport n'est pas non plus une<br />
activité qui séduit : 60% <strong>de</strong>s<br />
Roumains ont déclaré ne pratiquer<br />
aucune activité sportive. Par ailleurs,<br />
30% <strong>de</strong>s personnes interrogées estiment<br />
avoir trop <strong>de</strong> temps libre, la<br />
même proportion considère, au<br />
contraire, ne pas en avoir assez.<br />
Enfin, entre plus <strong>de</strong> détente et plus<br />
d'argent, 66% <strong>de</strong>s Roumains choisissent<br />
l'argent… ce qui explique sansdoute<br />
leurs préférences en matière<br />
<strong>de</strong> loisirs, motivées par leurs mo<strong>de</strong>stes<br />
moyens.<br />
<br />
<br />
<br />
TULCEA<br />
La télé et <strong>les</strong> courses<br />
en tête <strong>de</strong>s loisirs<br />
<strong>de</strong>s Roumains<br />
<br />
(Suite <strong>de</strong> la page 23)<br />
"Time is money"<br />
Société<br />
Toutefois, <strong>les</strong> changements économiques et sociaux<br />
induisent une modification radicale. Le temps "libre"<br />
peut certes toujours être consacré à produire <strong>de</strong> l'alcool<br />
mais aussi à "travailler plus pour gagner plus". Dès<br />
lors, autant dépenser son argent dans <strong>les</strong> magasins où<br />
règne l'abondance. Actuellement, une bouteille <strong>de</strong> vin<br />
moldave ou ukrainien coûte 2 à 3 € dans un supermarché;<br />
<strong>de</strong> même pour une bouteille <strong>de</strong> vodka. Une bouteille<br />
<strong>de</strong> vin géorgien coûte, elle, 3 ou 4 €. En revanche,<br />
le vin artisanal ou le samogon est beaucoup plus économique.<br />
Mais, pour ceux dont <strong>les</strong> salaires atteignent désormais 1000 dollars (600 €) par<br />
mois, dans <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> d'Ukraine ou <strong>de</strong> Russie, la production artisanale n'est plus<br />
rentable à fin <strong>de</strong> commercialisation officieuse. L'alcool suit, dès lors, la loi du marché.<br />
Ceux pour <strong>les</strong>quels le prix <strong>de</strong> 3 € pour une bouteille d'alcool est raisonnable préfèrent<br />
travailler plus et se fournir au supermarché. Le phénomène est particulièrement<br />
visible dans <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s et moyennes, tout particulièrement auprès <strong>de</strong>s citadins<br />
qui n'entretiennent plus <strong>de</strong> liens avec la campagne.<br />
La capacité financière <strong>de</strong>s clients et la disponibilité d'un large éventail <strong>de</strong> produits<br />
font que le goût <strong>de</strong>s consommateurs, et avec lui la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, se sophistiquent. Il s'agit<br />
désormais d'être exigeant et <strong>de</strong> choisir son alcool préféré: certains restent fidè<strong>les</strong> à la<br />
vodka tandis que d'autres penchent pour <strong>de</strong>s boissons plus "nob<strong>les</strong>", tel<strong>les</strong> le vin ou le<br />
cognac, voire le whisky.<br />
La bière prend le <strong>de</strong>ssus<br />
Une boisson, toutefois, fait consensus: la bière, dont on peut acheter une petite<br />
bouteille <strong>de</strong> 50 cl au moindre kiosque du coin et que l'on boit avec <strong>les</strong> voisins à côté<br />
<strong>de</strong> la maison ou en se promenant avec <strong>de</strong>s amis. Certaines vil<strong>les</strong>, comme Moscou ou<br />
Varsovie, ont d'ailleurs interdit récemment la consommation <strong>de</strong> bière dans la rue.<br />
A 20 ou 50 centimes d'euro la canette, la bière a également séduit <strong>les</strong> habitants <strong>de</strong>s<br />
petites vil<strong>les</strong> et <strong>de</strong>s campagnes, où désormais elle rivalise avec l'alcool traditionnel,<br />
d'autant plus que, fabriquée sous licence étrangère, sa qualité a énormément progressé,<br />
comme en Roumanie. Sans le supplanter toutefois en milieu rural, <strong>les</strong> salaires en<br />
milieu rural étant encore parfois inférieurs à 50 dollars par mois (30 euros). La transition<br />
"éthylique", comme la transition économique, n'a pas encore atteint la totalité <strong>de</strong>s<br />
populations. Abel Po<strong>les</strong>e* (Regard sur l'Est)<br />
* Chercheur à l'institut Hannah Arendt <strong>de</strong> Dres<strong>de</strong> (Allemagne)<br />
Au cours <strong>de</strong>s quatre premiers<br />
mois <strong>de</strong> l'année, le ministère<br />
<strong>de</strong> l'Intérieur a acheté pour<br />
140 000 euros plusieurs dizaines <strong>de</strong><br />
milliers <strong>de</strong> bouteil<strong>les</strong> <strong>de</strong> whisky, cognac,<br />
gin, tsuica, vins et bières qu'il a fait livrer<br />
dans <strong>les</strong> hôtels <strong>de</strong>s stations touristiques<br />
Paysanne du<br />
Maramures<br />
vendant<br />
<strong>de</strong>s couvertures<br />
... et <strong>de</strong> la tsuica.<br />
Nom <strong>de</strong> co<strong>de</strong> : Whisky<br />
où il envoie ses policiers prendre du bon<br />
temps : l'hôtel Excelsior à Brasov, l'hôtel<br />
Turist à Pre<strong>de</strong>al et, pendant l'été, l'hôtel<br />
Meridian <strong>de</strong> Mamaia.<br />
L'administration se fournit <strong>de</strong>puis<br />
plusieurs années toujours auprès <strong>de</strong>s<br />
mêmes sociétés.<br />
Lidl arrive<br />
Lidl s'apprête à faire son entrée sur le marché roumain. L'enseigne discount<br />
alleman<strong>de</strong> a déjà acquis <strong>de</strong>s terrains à Medias, Iasi, Slobozia et continue sa<br />
prospection, envisageant d'ouvrir ses premiers magasins à la fin <strong>de</strong> l'année,<br />
mais plus vraisemblablement en 2010.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Minorités<br />
Mercredi 24 juin, quelque 10 000 lycéens issus <strong>de</strong> minorités<br />
ont passé <strong>les</strong> épreuves ora<strong>les</strong> <strong>de</strong> langue maternelle du baccalauréat.<br />
Au centre d'examen <strong>de</strong> Resita, dans le ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong><br />
Caras-Severin, l'épreuve orale <strong>de</strong> langue croate est bouclée en<br />
une matinée. Il faut dire qu'ils ne sont que 17 candidats, tous<br />
issus d'un <strong>de</strong>s sept villages où se concentre la minorité croate<br />
<strong>de</strong> Roumanie, près <strong>de</strong> Resita. Tous ont fait leurs classes au<br />
lycée bilingue roumano-croate <strong>de</strong> Carasova, le plus gros <strong>de</strong> ces<br />
villages.<br />
Dans la salle d'examen, chaque élève tire au sort un texte<br />
<strong>de</strong> la littérature croate, accompagné <strong>de</strong> trois questions.<br />
L'épreuve est du même niveau <strong>de</strong> difficulté que celle <strong>de</strong> roumain,<br />
que ces élèves ont aussi passée la veille. A Carasova,<br />
<strong>de</strong>ux heures sont consacrées chaque semaine à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la littérature<br />
croate. "Cela nous apporte du vocabulaire et ça nous<br />
confronte à du croate littéraire. Car nous parlons un mélange<br />
<strong>de</strong> serbe et <strong>de</strong> croate, une sorte <strong>de</strong> dialecte", témoigne Maria.<br />
Avec 18 minorités sur <strong>les</strong> 20 que reconnaît l'Etat, le ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong><br />
Caras-Severin est le plus divers du pays. Mais ces minorités,<br />
tchèques, ukrainiennes et autres, sont <strong>de</strong> petite taille et toutes<br />
n'ont pas réussi à organiser un enseignement dans leur langue<br />
: c'est le cas pour seulement six d'entre el<strong>les</strong> à l'école générale.<br />
Et seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> minorités croates et alleman<strong>de</strong>s ont la possibilité<br />
<strong>de</strong> passer <strong>les</strong> épreuves <strong>de</strong> langue maternelle au bac.<br />
Huit mille Hongrois candidats<br />
En 1995, la Roumanie a ratifié la convention-cadre du<br />
Conseil <strong>de</strong> l'Europe pour la protection <strong>de</strong>s minorités nationa<strong>les</strong>.<br />
Cel<strong>les</strong>-ci se sont <strong>de</strong>puis emparé <strong>de</strong>s nouveaux droits qui<br />
leur étaient accordés, notamment dans l'éducation. "Mais il<br />
leur est parfois difficile<br />
<strong>de</strong> mettre en place<br />
un système complet:<br />
<strong>les</strong> communautés sont<br />
petites, manquent <strong>de</strong><br />
spécialistes et <strong>de</strong> cadres<br />
didactiques, parfois<br />
d'intérêt... La loi<br />
Société<br />
Dix mille lycéens ont passé <strong>de</strong>s épreuves<br />
du baccalauréat dans leur langue maternelle<br />
La Roumanie en pointe dans la scolarisation <strong>de</strong>s minorités<br />
Les minorités représentent près <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong> la population roumaine. Le pays<br />
fait figure <strong>de</strong> bon élève en matière <strong>de</strong> droits <strong>de</strong>s minorités, qui peuvent passer<br />
<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s cinq épreuves du baccalauréat dans leur langue maternelle.<br />
Reportage à Resita d'Elodie Auffray en juin <strong>de</strong>rnier, pour lepetitjournal.com.<br />
"Indirom"… nouvelle<br />
appellation <strong>de</strong>s Roms?<br />
Le fils du roi autoproclamé <strong>de</strong>s Roms, Dorin Cioaba,<br />
souhaite une nouvelle dénomination pour <strong>les</strong> Roms,<br />
afin d'éviter <strong>les</strong> confusions à l'étranger entre Roms,<br />
la Roumanie et Rome, "pour ne plus affecter l'image <strong>de</strong> la<br />
Roumanie à cause <strong>de</strong>s infractions <strong>de</strong> quelques Roms", a-t-il<br />
déclaré. Dorin Cioaba a proposé son idée lors d'une conférence<br />
qui a eu lieu début juillet à Strasbourg. "Indirom" fait référence<br />
au fait que le peuple rom est originaire d'In<strong>de</strong>. D'autres représentants<br />
<strong>de</strong> la communauté rom <strong>de</strong> Roumanie se sont déclarés<br />
opposés à ce changement. Le politicien Madalin Voicu, prési<strong>de</strong>nt<br />
d'honneur <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> Roms, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'ouverture d'un<br />
débat avec tous <strong>les</strong> représentants <strong>de</strong> la communauté. A<br />
“Indirom”, Madalin Voicu préférerait "tsigane", "à condition<br />
qu'il ne soit pas utilisé dans un sens péjoratif", a-t-il précisé.<br />
Le ju<strong>de</strong>t du Caras Severin, dans le sud<br />
du pays, compte 18 minorités sur <strong>les</strong> 20<br />
reconnues officiellement dans le pays.<br />
Ici, <strong>les</strong> 17 candidats croates qui ont<br />
passé <strong>les</strong> épreuves du bac à Resitsa.<br />
roumaine offre la possibilité mais l'application dépend <strong>de</strong> la<br />
dynamique <strong>de</strong> chaque minorité", explique Adam Gabor, directeur<br />
du centre <strong>de</strong> ressources pour la diversité ethno-culturelle.<br />
Seule la minorité magyare, qui compte cette année plus <strong>de</strong><br />
8000 candidats au bac, dispose d'un système complet, <strong>de</strong> la<br />
maternelle à l'université. Vient ensuite la minorité alleman<strong>de</strong>,<br />
avec 833 candidats. Six autres minorités sont représentées au<br />
bac, avec un nombre <strong>de</strong> prétendants qui oscille entre 15 et 42:<br />
italienne, ukrainienne, slovaque, croate, serbe et turque.<br />
Les Roms ont aussi leur système d'enseignement.<br />
"D'après <strong>les</strong> ONG, cela doit permettre d'améliorer la scolarisation<br />
<strong>de</strong> ces enfants", indique Oana Ba<strong>de</strong>a, secrétaire d'Etat à<br />
l'enseignement pour <strong>les</strong> minorités.<br />
"Si la Roumanie est au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s recommandations<br />
internationa<strong>les</strong> en matière <strong>de</strong> droits <strong>de</strong>s minorités, il existe<br />
toujours <strong>de</strong>s problèmes: l'enseignement en langue romani<br />
reste difficile d'accès, à cause <strong>de</strong> problèmes sociaux plus que<br />
<strong>de</strong> la loi", souligne Levente Salat, maître <strong>de</strong> conférences en<br />
sciences politiques à l'université Babes-Bolyai <strong>de</strong> Cluj, ajoutant<br />
"De plus, trop peu d'attention est accordée à l'éducation<br />
interculturelle: <strong>les</strong> minorités doivent être préparées à être efficaces<br />
dans un contexte interculturel".<br />
Elodie Auffray (www.lepetitjournal.com - Bucarest)<br />
Priorités à Craiova<br />
Maire <strong>de</strong> Craiova, prési<strong>de</strong>nt du Parti Démocrate<br />
local après avoir été vice prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> son<br />
concurrent, le PSD, Antonie Solomon, 54 ans,<br />
a défini ses priorités pour la fin <strong>de</strong> l'année: un million d'euros<br />
pour <strong>les</strong> illuminations <strong>de</strong> Noël. "Je veux faire <strong>de</strong> Craiova une<br />
ville encore plus belle que Rome ou Barcelone" a-t-il déclaré<br />
à la télévision. Le maire a aussi décidé <strong>de</strong> doter sa cité <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux autres fontaines musica<strong>les</strong> - une gran<strong>de</strong> mo<strong>de</strong> en<br />
Roumanie avec <strong>les</strong> télégondo<strong>les</strong>, sortes <strong>de</strong> téléphériques<br />
urbains - encore plus impressionnantes que celle qu'il a fait<br />
édifier dans le centre, dont il a pourtant été obligé <strong>de</strong> faire<br />
baisser le volume sonore, à la suite <strong>de</strong>s plaintes <strong>de</strong>s riverains.<br />
Par contre, l'édile n'a pas dit un mot sur le contexte <strong>de</strong> crise<br />
qui frappe aussi sa ville: au premier semestre 2009, Craiova<br />
comptait le double <strong>de</strong> sans abris par rapport à 2008.<br />
25
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
26<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
<br />
TIMISOARA<br />
SATU<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
CLUJ <br />
<br />
SIBIU<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
SUCEAVA<br />
TARGU<br />
MURES<br />
<br />
PLOIESTI<br />
PITESTI <br />
<br />
IASI <br />
BACAU<br />
<br />
VASLUI<br />
<br />
BUCAREST<br />
T. MAGURELE<br />
GALATI <br />
<br />
TULCEA<br />
CONSTANTA<br />
La plus gran<strong>de</strong> ferme<br />
éolienne au mon<strong>de</strong> !<br />
Cher Palais<br />
<br />
L'électricien tchèque CEZ vient <strong>de</strong><br />
lever 260 M€ afin <strong>de</strong> construire une<br />
ferme éolienne <strong>de</strong> 600 MW en Roumanie,<br />
près <strong>de</strong> la mer Noire. Les fermes<br />
éoliennes <strong>de</strong> Fantanele et <strong>de</strong><br />
Cogealac auront <strong>de</strong> quoi produire<br />
600 MW dans la province <strong>de</strong><br />
Dobrogea, à 17 km du rivage.<br />
L'investissement représente 1,1<br />
milliard d'euros. 139 premières machines<br />
hautes <strong>de</strong> 100 m et d'un diamètre<br />
<strong>de</strong> 99 m produiront 2,5 MW chacune.<br />
En décembre, tout <strong>de</strong>vrait être installé.<br />
Une 2ème tranche <strong>de</strong> 101 machines,<br />
252,5 MW, suivra d'ici à fin 2010.<br />
Une fois terminée, cette centrale<br />
assurera 3 % <strong>de</strong> la production d'énergie<br />
<strong>de</strong> la Roumanie. Soit, en joutant<br />
l'énergie hydraulique, <strong>de</strong> quoi atteindre<br />
10 % <strong>de</strong>s besoins en électricité.<br />
Les pays <strong>de</strong> l'Est <strong>de</strong> l'Europe sont<br />
prometteurs pour l'énergie éolienne,<br />
parce que peu peuplés. L'Allemagne<br />
regoupe 1 023 fermes éoliennes, la<br />
Pologne 46, la République Tchèque<br />
28, la Hongrie 24, la Slovaquie 3. Et<br />
jusqu'à maintenant, la Roumanie<br />
comptait 4 parcs et 8 éoliennes.<br />
Le Palais du Parlement, <strong>de</strong>uxième<br />
bâtiment officiel le plus grand du<br />
mon<strong>de</strong> après le Pentagone, est aussi<br />
un vrai gouffre énergétique: chaque<br />
année, la facture d'électricité se<br />
monte à 3 millions d'euros. Il consomme<br />
autant d'énergie qu'une ville <strong>de</strong><br />
100 000 habitants, ce qui en fait le<br />
plus polluant <strong>de</strong>s bâtiments administratifs<br />
d'Europe. Pour remédier à cet<br />
état un programme, "le Parlement<br />
vert", a été lancé afin <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s<br />
économies d'énergie et faire du géant<br />
un bâtiment plus écologique.<br />
<br />
Emigration<br />
Société<br />
"Berluschescu qui achète <strong>les</strong><br />
d'Aldo Moro et le chef <strong>de</strong> la<br />
Depuis quelques temps déjà, une campagne anti-Roumains secoue<br />
l'Italie. En cause, quelques faits divers <strong>les</strong> impliquant. Face à cette<br />
tempête médiatique, l'écrivain Umberto Eco ("Le nom <strong>de</strong> la rose",<br />
"Le pendule <strong>de</strong> Foucault") s'est fendu d'un éditorial au vitriol dans L'Espresso,<br />
supplément à La Repubblica, ironisant sur la moralité <strong>de</strong> ses compatriotes. Alors,<br />
<strong>les</strong> Roumains sont-ils vraiment <strong>les</strong> pires criminels <strong>de</strong> toute l'Italie ?<br />
En mars <strong>de</strong>rnier, le célèbre écrivain italien a publié un éditorial dans lequel il<br />
moque subtilement ses compatriotes, "aveuglés" par le traitement biaisé <strong>de</strong> la polémique<br />
"roumaine" par <strong>les</strong> médias transalpins.<br />
En Italie, le sujet est <strong>de</strong>venu un véritable<br />
enjeu <strong>de</strong> société, et même un thème récurrent<br />
dans <strong>les</strong> émissions <strong>de</strong> divertissement, <strong>les</strong> talk<br />
shows ou <strong>les</strong> programmes politiques.<br />
Umberto Eco est intervenu en faveur <strong>de</strong><br />
cette communauté à travers un éditorial<br />
publié dans l'hebdomadaire L'Espresso, supplément<br />
<strong>de</strong> La Repubblica. Intitulé ironiquement<br />
"Ces salauds <strong>de</strong> Roumains", le papier se<br />
propose <strong>de</strong> présenter la liste <strong>de</strong>s plus grands<br />
criminels <strong>de</strong> la Péninsule dont <strong>les</strong> noms ont<br />
tous une consonance roumaine. Très vite, on<br />
se rend compte que ce sont <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> criminels<br />
italiens qui ont été volontairement<br />
L'écrivain Umberto Eco prend fait<br />
et cause pour <strong>les</strong> émigrés roumains.<br />
Umberto Eco ridiculise<br />
"roumanisés". Ainsi, Franzoni [une femme<br />
condamnée pour avoir tué son fils <strong>de</strong> 3 ans]<br />
est nommée Franzonescu, tandis que l'ancien<br />
chef <strong>de</strong> Cosa Nostra, Bernardo Provenzano <strong>de</strong>vient Provenzanul.<br />
Berlusconi: "La France expulse plus <strong>de</strong> Roumains que nous"<br />
L'ironie d'Eco n'épargne pas Silvio Berlusconi, dont le patronyme est parodié en<br />
Berluschescu. L'écrivain reproche au magnat italien d'avoir rendu publiques <strong>de</strong>s statistiques<br />
par nationalité concernant <strong>les</strong> viols afin <strong>de</strong> justifier la légalisation <strong>de</strong>s<br />
patrouil<strong>les</strong> civi<strong>les</strong>.<br />
Umberto Eco remarque pourtant que la plupart <strong>de</strong>s viols sont commis par <strong>de</strong>s<br />
Italiens, la plupart entre membres d'une même famille. "Et alors, pour qui organise-ton<br />
<strong>les</strong> patrouil<strong>les</strong>?", se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>-t-il.<br />
Le gouvernement Berlusconi a souvent été critiqué pour sa gestion <strong>de</strong> l'immigration<br />
et son traitement <strong>de</strong>s étrangers. Dans une récente interview accordée au quotidien<br />
espagnol El Mundo, le Premier ministre italien tente <strong>de</strong> se disculper <strong>de</strong>s accusations<br />
<strong>de</strong> racisme dont il fait l'objet. "En ce qui concerne <strong>les</strong> Roumains, <strong>de</strong>s citoyens européens,<br />
la France en a expulsé l'année passée plusieurs milliers, et l'Italie seulement<br />
40", s'est défendu Silvio Berlusconi.<br />
Le palais Viminale, le siège du ministère <strong>de</strong> l'Intérieur, a bien tenté <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong>s<br />
communiqués révélant que 60,9% <strong>de</strong>s viols étaient le fait <strong>de</strong> citoyens italiens, et que<br />
la plupart avaient lieu à l'intérieur <strong>de</strong> la famille, ce que <strong>les</strong> sociologues savaient déjà.<br />
Serait-ce pour éviter ce genre <strong>de</strong> situations dramatiques que Silvio Berlusconi,<br />
Gianfranco Fini et d'autres responsab<strong>les</strong> politiques ont divorcé? se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'écrivain.<br />
S'il est <strong>de</strong> bon ton en Italie d'accuser <strong>les</strong> Roumains dès qu'un viol fait <strong>les</strong> gros titres,<br />
seuls 7,8% <strong>de</strong>s agressions sexuel<strong>les</strong> leurs sont imputab<strong>les</strong> selon la police.<br />
Et Umberto Eco d'énumérer en <strong>les</strong> roumanisant et en se moquant <strong>les</strong> faits divers<br />
qui ont le plus marqué <strong>les</strong> esprits dans la Péninsule ces <strong>de</strong>rnières années: Petru<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
juges, l'agresseur <strong>de</strong> Jean-Paul II, l'assassin<br />
Cosa nostra ? Tous <strong>de</strong>s Roumains bien sûr !"<br />
l'hystérie anti-roumaine <strong>de</strong>s Italiens<br />
Cavalleru, lui qui a commis un vol violent avec sa ban<strong>de</strong> à<br />
Milan, était Roumain. Les membres <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Via<br />
Osoppo étaient aussi Roumains. Les auteurs <strong>de</strong> l'attentat <strong>de</strong> la<br />
gare <strong>de</strong> Bologne en 1980 qui a tué 85 personnes étaient encore<br />
<strong>de</strong>s Roumains.<br />
Les banquiers qui ont amené à la faillite tant <strong>de</strong> personnes<br />
étaient eux aussi Roumains, comme ceux qui ont enlevé et tué<br />
Aldo Moro ! Sans parler <strong>de</strong> l'agresseur <strong>de</strong> Jean-Paul II qui, lui<br />
aussi, était d'origine roumaine ni <strong>de</strong> ce Berluschescu, suspecté<br />
d'avoir acheté <strong>de</strong>s juges…<br />
Tous ces "Roumains" ont détruit l'image d'un peuple hon-<br />
La crise économique, le chômage, la<br />
difficulté <strong>de</strong> se faire une place en<br />
Occi<strong>de</strong>nt? "Allez quelques jours en<br />
Somalie et vous verrez que tout ça<br />
c'est <strong>de</strong> la bagatelle, explique<br />
Karim. En Europe on a au moins la<br />
chance <strong>de</strong> survivre et ça nous suffit."<br />
Si le mirage <strong>de</strong> l'Occi<strong>de</strong>nt<br />
opère toujours, <strong>les</strong> candidats à l'immigration<br />
ne sont pas à l'abri <strong>de</strong>s<br />
surprises. "Dans ma langue, mon<br />
nom signifie "Celui qui contrôle <strong>les</strong><br />
anges", dit le jeune homme. Je<br />
reconnais que j'ai un peu perdu le<br />
contrôle, et c'est pourquoi je me<br />
retrouve en Roumanie."<br />
En fait, il avait perdu la maîtrise<br />
<strong>de</strong> son périple dès le départ, en<br />
confiant son sort à un réseau <strong>de</strong> passeurs<br />
qui lui avaient promis, contre<br />
une grosse somme d'argent, <strong>de</strong> l'emmener<br />
en Allemagne. La nuit du<br />
transport d'Ukraine en Roumanie lui avait<br />
certes semblé courte, mais l'envie <strong>de</strong> fouler<br />
le sol <strong>de</strong> la terre promise avait été la<br />
plus forte. Il avait été déçu par le premier<br />
contact avec <strong>les</strong> villages <strong>de</strong> la Roumanie<br />
profon<strong>de</strong> qui ne correspondaient pas à l'image<br />
que la télévision lui avait renvoyée<br />
<strong>de</strong> l'Allemagne. Mais, respectueux <strong>de</strong> la<br />
consigne donnée par <strong>les</strong> passeurs, il avait<br />
salué chaque paysan qu'il croisait en<br />
espérant que l'un d'eux accepterait <strong>de</strong> le<br />
conduire au centre <strong>de</strong> réfugiés.<br />
"Je n'avais jamais vu<br />
<strong>de</strong> Noirs, sauf à la télé"<br />
"Ils nous abor<strong>de</strong>nt tous en allemand,<br />
Société<br />
nête et croyant, tout à fait pacifique, qui respecte <strong>les</strong> différences<br />
ethniques, religieuses et politiques. Il est bon qu'on se soit<br />
finalement rendu compte quels étaient <strong>les</strong> véritab<strong>les</strong> coupab<strong>les</strong>,<br />
sinon on aurait continué à chercher parmi le complot<br />
judéo-bolcheviques, sans rien trouver. "Heureusement, dès<br />
aujourd'hui grâce à une bonne organisation <strong>de</strong>s patrouil<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
la Ligue du Nord, on pourra, enfin, rétablir la loi et l'ordre<br />
dans notre infortuné pays, qu'est l'Italie !", conclut Umberto<br />
Eco.<br />
Par Cornel Toma et Alexandra Stuparu (A<strong>de</strong>varul)<br />
Traduit par Mihaela Neamtu<br />
Trompés par <strong>les</strong> passeurs, <strong>de</strong>s clan<strong>de</strong>stins africains<br />
terminent leur voyage vers l'Allemagne dans le Maramures<br />
La Roumanie… nouvelle terre d'immigration<br />
Kasim, 29 ans, a parcouru <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> kilomètres en confiant sa vie aux mains <strong>de</strong> passeurs qui l'ont transporté<br />
<strong>de</strong> la Somalie en Ukraine, puis en Roumanie, lui faisant croire qu'il était arrivé en Allemagne, <strong>de</strong>stination<br />
pour laquelle il avait payé plusieurs milliers d'euros, empruntant la somme auprès <strong>de</strong> toute sa famille. Ainsi<br />
que <strong>les</strong> 50 immigrants logés, en cette fin juin, dans le centre pour réfugiés <strong>de</strong> Somcuta Mare, commune située près <strong>de</strong> Baia<br />
Mare (Marmures), il rêvait <strong>de</strong> l'Europe <strong>de</strong> l'Ouest comme d'un paradis justifiant que l'on prenne tous <strong>les</strong> risques.<br />
Dans le café <strong>de</strong> Somcuta Mare, la serveuse<br />
est une jeune Ethiopienne.<br />
s'amuse Vasile Alb, maire <strong>de</strong> Somcuta<br />
Mare. Quand on voit un Africain ou un<br />
Asiatique débarquer chez nous, on sait<br />
qu'il va nous dire "Guten Tag"<br />
("bonjour"). Ils disent tous la même<br />
chose, ils croient arriver en<br />
Allemagne!". Choc <strong>de</strong>s civilisations.<br />
Des paysans <strong>de</strong> la Roumanie profon<strong>de</strong><br />
qui n'ont jamais vu <strong>de</strong> Noirs<br />
<strong>de</strong> leur vie se retrouvent face à ces<br />
nouveaux immigrants qui <strong>les</strong><br />
saluent en allemand. Sur la terrasse<br />
du centre, où la serveuse est une<br />
jeune Ethiopienne, <strong>les</strong> villageois<br />
parlent franchement. "Je n'avais<br />
jamais vu <strong>de</strong> Noirs sauf à la télé,<br />
reconnaît le vieux Nicolae. Au début<br />
je me méfiais d'eux. Mais on s'habitue,<br />
et puis, après tout, ces Africains<br />
sont bien, ils bossent et ne font pas<br />
<strong>de</strong> problèmes."<br />
Officiellement, ils sont 65 000 à<br />
avoir immigré en Roumanie, un chiffre<br />
en constante augmentation. Cette nouvelle<br />
vague d'immigrants - Africains,<br />
Indiens, Afghans, Irakiens - est gérée sur<br />
place grâce au centre d'accueil <strong>de</strong> la commune<br />
<strong>de</strong> Somcuta Mare.<br />
(lire la suite page 28)<br />
27
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
28<br />
ARAD<br />
<br />
SATU<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
DEVA<br />
<br />
TIMISOARA<br />
<br />
SIBIU<br />
PITESTI<br />
CRAIOVA<br />
<br />
TARGU<br />
MURES<br />
<br />
SUCEAVA<br />
<br />
BACAU <br />
<br />
BUCAREST<br />
IASI<br />
BRASOV<br />
<br />
GALATI<br />
PLIOIESTI<br />
(suite <strong>de</strong> la page 27)<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
TULCEA<br />
CONSTANTA<br />
L'Etat roumain leur assure l'hébergement,<br />
<strong>les</strong> repas, quelques vêtements,<br />
mais l'argent <strong>de</strong> poche se limite<br />
à 80 centimes d'euro par jour, le<br />
prix d'une bouteille <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> fruit.<br />
Pour joindre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux bouts, ils font<br />
<strong>de</strong>s petits travaux pour <strong>les</strong> paysans<br />
du coin. "Je suis content <strong>de</strong> leur travail",<br />
déclare Dorin Buhaiu, un éleveur<br />
<strong>de</strong> vaches. "Ils arrivent à temps, car<br />
on a du mal à trouver <strong>de</strong> la maind'oeuvre<br />
en ce moment. En fait, ils<br />
travaillent mieux que <strong>les</strong> Roumains".<br />
Parler aux vaches en anglais<br />
Depuis l'adhésion <strong>de</strong> la Roumanie<br />
à l'UE en 2007 le pays est confronté à<br />
une pénurie <strong>de</strong> main-d'oeuvre, 3<br />
millions <strong>de</strong> Roumains étant partis travailler<br />
sur <strong>les</strong> marchés <strong>de</strong> l'Ouest.<br />
Mais le statut d'Etat membre <strong>de</strong> l'UE<br />
rend la Roumanie plus attractive pour<br />
<strong>les</strong> immigrants. "Au début, <strong>les</strong> paysans<br />
me regardaient un peu <strong>de</strong> travers",<br />
avoue Kasim. "Mais je <strong>les</strong> comprends,<br />
ils n'ont jamais vu <strong>de</strong> Noirs.<br />
Maintenant ils sont contents quand ils<br />
me voient arriver pour travailler.<br />
Finalement je suis bien ici et je pourrais<br />
m'y installer pour <strong>de</strong> bon".<br />
Tous <strong>les</strong> matins, le jeune Somalien<br />
se rend à la ferme, déguste son café,<br />
joue un peu avec le fils du fermier qui<br />
lui apprend le roumain, puis part surveiller<br />
<strong>les</strong> vaches dans <strong>les</strong> champs…<br />
auxquel<strong>les</strong> il s'adressait au début en<br />
anglais. Le soir, lorsqu'il <strong>les</strong> trait, il<br />
raconte avec le peu <strong>de</strong> roumain qu'il<br />
connaît <strong>de</strong>s histoires <strong>de</strong> son pays.<br />
Tout récemment, il a noué une relation<br />
avec une jeune paysanne roumaine<br />
qui n'a pas fui lorsqu'il lui a proposé<br />
d'être sa femme. Kasim semble avoir<br />
repris le contrôle <strong>de</strong> ses anges.<br />
Mirel Bran (Le Mon<strong>de</strong>)<br />
<br />
Religion<br />
Société<br />
L'archevêque <strong>de</strong> Bucarest est en colère. Pour le million <strong>de</strong> catholiques<br />
qui représentent 5 % <strong>de</strong>s Roumains, majoritairement orthodoxes, la<br />
cathédrale Saint-Joseph <strong>de</strong> Bucarest est un centre spirituel. Et c'est à<br />
moins <strong>de</strong> dix mètres <strong>de</strong> ce lieu <strong>de</strong> culte qu'est en train <strong>de</strong> s'achever la construction<br />
d'un colosse <strong>de</strong> métal <strong>de</strong>stiné au business.<br />
La tour géante Cathedral Plazza, plantée au centre <strong>de</strong> la capitale roumaine, est une<br />
structure métallique d'une hauteur <strong>de</strong> 75 m qui <strong>de</strong>vrait disposer <strong>de</strong> dix-neuf étages et<br />
<strong>de</strong> quatre autres en sous-sol. Plus <strong>de</strong> 23 000 m2 à la rentabilité assurée, dans une ville<br />
où le mètre carré, pour un bureau <strong>de</strong> qualité, se loue 20 euros par mois.<br />
Le 12 juillet, toutes <strong>les</strong> églises catholiques <strong>de</strong> Roumanie ont fermé leurs portes et<br />
invité leurs fidè<strong>les</strong> à se retrouver dans la cathédrale Saint-Joseph. La messe n'était pas<br />
ordinaire. Cette mobilisation, sans précé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>puis la chute <strong>de</strong> la dictature communiste<br />
il y a vingt ans, avait pour objectif <strong>de</strong> protester contre <strong>les</strong> "requins" <strong>de</strong> l'immobilier<br />
qui menacent la cathédrale. Les milliers <strong>de</strong> fidè<strong>les</strong> qui n'avaient pas trouvé <strong>de</strong><br />
place à l'intérieur ont pu assister, grâce au grand écran placé <strong>de</strong>vant l'entrée, au sermon<br />
<strong>de</strong> l'archevêque <strong>de</strong> Roumanie, Ioan Robu.<br />
"La Roumanie est un pays très riche… surtout en pauvres"<br />
Réputé pour son calme et sa<br />
retenue, le chef <strong>de</strong> l'Eglise catholique<br />
roumaine n'a pas mâché<br />
ses mots pour évoquer <strong>les</strong> sujets<br />
qui fâchent pour ce nouveau<br />
membre <strong>de</strong> l'Union européenne<br />
(UE). "La Roumanie est un pays<br />
très riche, surtout très riche en<br />
pauvres, a-t-il lancé à la foule. Il<br />
faut avoir le génie du mal pour<br />
administrer le pays d'une telle<br />
manière. Depuis <strong>de</strong>s années,<br />
nous assistons à <strong>de</strong>s querel<strong>les</strong><br />
politiques qui montrent que nos<br />
dirigeants ne pensent pas au<br />
bien public mais à leurs intérêts personnels et à ceux <strong>de</strong> leur parti".<br />
Le projet immobilier avait démarré en 1998 avec un bâtiment <strong>de</strong> 17 m <strong>de</strong> hauteur<br />
approuvé par la mairie <strong>de</strong> Bucarest. Au fil <strong>de</strong>s ans, <strong>les</strong> 17 m sont passés à 75, en ignorant<br />
<strong>les</strong> normes basiques <strong>de</strong> sécurité dans un pays à haut risque sismique.<br />
L'investisseur <strong>de</strong> Cathedral Plazza est la compagnie américaine Millennium Building<br />
Development, financée par le fonds d'investissement Miller Global, mis en place aux<br />
Etats-Unis en 1996. Malgré l'opposition <strong>de</strong> l'Eglise catholique qui redoutait la <strong>de</strong>struction<br />
<strong>de</strong> la cathédrale, <strong>les</strong> travaux ont été accélérés <strong>de</strong>puis l'élection à la tête <strong>de</strong> la mairie,<br />
en 2005, d'Adrian Vi<strong>de</strong>anu, le dauphin du prési<strong>de</strong>nt, Traian Basescu et qui a été en<br />
fonction jusqu'à l'an passé. La construction <strong>de</strong> la tour géante a été confiée à la société<br />
Bog'Art, géant du bâtiment roumain, créé par Raul Doicescu, ami intime <strong>de</strong> l'ancien<br />
maire. L'arrogance et <strong>les</strong> projets <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier ont fini par exaspérer <strong>les</strong> Bucarestois. Il<br />
ne s'est pas représenté en 2008, mais a néanmoins été nommé ministre <strong>de</strong> l'économie<br />
quelques mois plus tard.<br />
Après Ceausescu, le capitalisme sauvage<br />
Les catholiques <strong>de</strong> Bucarest<br />
La colère compréhensible <strong>de</strong>s paroissiens<br />
<strong>de</strong> la cathédrale Saint Joseph <strong>de</strong> Bucarest.<br />
Après une série <strong>de</strong> procès rocambo<strong>les</strong>ques, l'archevêque <strong>de</strong> Bucarest a perdu la<br />
partie, le 25 juin, lorsque le tribunal a décidé <strong>de</strong> donner à Millenium Building<br />
Development le droit irrévocable <strong>de</strong> continuer <strong>les</strong> travaux. "Cette décision ressemble<br />
à une comman<strong>de</strong> politique et mafieuse où l'on sent l'argent, a affirmé l'archevêque<br />
Ioan Robu lors <strong>de</strong> son homélie. Les autorités nous traitent avec indifférence et mépris.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
partent en guerre contre <strong>les</strong> "requins" <strong>de</strong> l'immobilier<br />
Société<br />
C'est peut-être parce que nous sommes une minorité insignifiante et que notre vote ne compte pas. Depuis <strong>de</strong>s années, aucune<br />
autorité n'a voulu nous écouter. Pourquoi ? Nous sommes aussi citoyens <strong>de</strong> ce pays, nous avons aussi le droit <strong>de</strong> nous faire<br />
entendre". Après la messe du 12 juillet, <strong>les</strong> quelque 8000 catholiques présents ont marché jusqu'au siège du gouvernement. Au long<br />
<strong>de</strong> cette procession dirigée par <strong>de</strong>s prêtres au rythme du Notre Père et <strong>de</strong> cantiques, <strong>les</strong> manifestants venus <strong>de</strong> plusieurs vil<strong>les</strong> ont<br />
brandi <strong>de</strong>s pancartes sur <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> on pouvait lire: "Arrêtez le génoci<strong>de</strong> culturel!"; "Arrêtez le massacre!"<br />
Bucarest, jadis surnommée "le petit Paris <strong>de</strong>s Balkans", avait déjà été défigurée par la mégalomanie du dictateur communiste<br />
Nicolae Ceausescu dans <strong>les</strong> années 1980. Elle l'est aujourd'hui une <strong>de</strong>uxième fois par le capitalisme sauvage.<br />
L'appui du pape aux manifestants<br />
Le Vatican n'est pas resté indifférent au problème <strong>de</strong>s catholiques roumains.<br />
"Je suis venu vous voir au nom du Saint-Père, a lancé à la foule <strong>de</strong> fidè<strong>les</strong> le<br />
nonce apostolique, Francisco Javier Lozano. Je suis ici pour exprimer sa solidarité.<br />
Ma présence témoigne du soutien <strong>de</strong> toute l'Eglise catholique. Nous sommes<br />
un milliard dans le mon<strong>de</strong>, vous n'êtes pas seuls dans vos démarches". Ces<br />
tensions embarrassent fortement le gouvernement <strong>de</strong> coalition <strong>de</strong> Bucarest ainsi<br />
que le prési<strong>de</strong>nt Basescu, lequel n'a pas prononcé un mot sur cette affaire.<br />
Mercredi 22 juillet, la Commission européenne a rendu public son rapport sur<br />
la justice roumaine dont la réforme est loin <strong>de</strong> satisfaire Bruxel<strong>les</strong>. La corruption<br />
institutionnalisée gangrène le pays <strong>de</strong>puis la chute du régime communiste.<br />
L'adhésion à l'UE, en 2007, qui aurait dû contribuer à son assainissement, n'a pas encore porté ses fruits. Le scandale lié à la cathédrale<br />
catholique <strong>de</strong> Bucarest est le révélateur d'un échec que <strong>les</strong> autorités roumaines ne semblent pas prêtes à assumer.<br />
Mirel Bran (Le Mon<strong>de</strong>)<br />
Enseignement<br />
La religion <strong>de</strong>vrait être une<br />
matière obligatoire dans l'enseignement<br />
secondaire en<br />
Roumanie. C'est avec cet appel que le<br />
patriarche Daniel s'est adressé dans une<br />
lettre ouverte envoyée le 19 août au prési<strong>de</strong>nt<br />
Basescu.<br />
"Dans le projet <strong>de</strong> loi sur l'enseignement<br />
secondaire, proposé par la commission<br />
prési<strong>de</strong>ntielle d'analyse et d'élabo-<br />
15 000 autres faux diplômes<br />
pour 45 millions d'euros<br />
ration <strong>de</strong> la politique éducative, la religion<br />
n'est point affirmée et n'a pas <strong>de</strong> statut<br />
officiel" a déclaré le patriarche, remarquant<br />
que le libre accès à l'éducation religieuse<br />
est prévu par la Constitution <strong>de</strong> la<br />
Roumanie.<br />
Commentant la déclaration du<br />
patriarche <strong>de</strong> Roumanie, Radu Carp, avocat<br />
et spécialiste <strong>de</strong> droit constitutionnel,<br />
a noté qu'en vertu <strong>de</strong> la législation en<br />
Après Spiru Haret, un autre scandale <strong>de</strong> faux diplômes a touché l'université<br />
roumaine cet été, portant sur 45 millions d'euros et impliquant <strong>de</strong> nombreux<br />
cadres du ministère <strong>de</strong> l'Education ainsi que <strong>de</strong>s recteurs d'universités<br />
d'état. Les responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong>s facultés privées Alexandru Ghica et Europa Ecor<br />
d'Alexandria (ju<strong>de</strong>t Teleorman), non accréditées et en procédure <strong>de</strong> liquidation <strong>de</strong>puis<br />
2006, auraient soudoyé <strong>de</strong>s collègues, administrateurs ou professeurs d'établissements<br />
d'Etat agréés et <strong>de</strong>s fonctionnaires du ministère pour faire délivrer <strong>de</strong>s faux diplômes<br />
à leurs étudiants.<br />
D'après <strong>les</strong> premiers éléments <strong>de</strong> l'enquête, la pratique ne se bornait pas aux <strong>de</strong>ux<br />
seu<strong>les</strong> universités où le pot aux roses a été découvert et porterait sur 15 000 diplômes<br />
à travers le pays. Les étudiants <strong>de</strong>vaient verser <strong>de</strong> 3 à 4000 € pour recevoir leur précieux<br />
document et 500 € supplémentaires s'ils ne se présentaient pas personnellement<br />
à l'examen, s'y faisant remplacer. La presse roumain estime que ces révélations ne<br />
semblent porter que sur la partie visible d'un iceberg aux ramifications politiques et<br />
mafieuses.<br />
La marche <strong>de</strong> protestation <strong>de</strong>s catholiques<br />
<strong>de</strong> Bucarest, emmenée par Mgr Robu.<br />
Le patriarche roumain <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'introduction<br />
<strong>de</strong> l'enseignement religieux obligatoire dans le secondaire<br />
vigueur, la religion ne peut être présente<br />
dans l'enseignement secondaire que<br />
comme matière facultative.<br />
"Cela signifie que le ministère <strong>de</strong> l'éducation<br />
<strong>de</strong> la Roumanie est tenue d'assurer<br />
la présence dans <strong>les</strong> programmes<br />
scolaires <strong>de</strong> matières du domaine religieux,<br />
mais le choix <strong>de</strong> suivre ou non ces<br />
matières appartient à l'élève et à ses<br />
parents" a soutenu l'avocat.<br />
Un professeur sur cinq<br />
remercié à Bucarest<br />
La crise touche aussi l'université.<br />
A Bucarest, le recteur a<br />
en effet annoncé que, faute<br />
<strong>de</strong> budget suffisant, un professeur sur<br />
cinq allait être remercié à la rentrée.<br />
Pour l'heure, le budget <strong>de</strong>s salaires<br />
dépasse déjà <strong>de</strong> 20 millions <strong>de</strong> lei<br />
(5M€) le budget total <strong>de</strong> l'institution…<br />
"Pour ajuster <strong>les</strong> dépenses, près <strong>de</strong> 20%<br />
<strong>de</strong>s cadres didactiques vont être renvoyés",<br />
a déclaré le recteur Ion Panzaru,<br />
"il s'agit <strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 65<br />
ans dont l'engagement ne sera pas<br />
renouvelé, à <strong>de</strong> rares exceptions, et <strong>de</strong><br />
professeurs collaborateurs".<br />
29
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
30<br />
BAIA<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
TARGU<br />
MURES<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
<br />
TIMISOARA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
SUCEAVA<br />
<br />
BUCAREST<br />
IASI<br />
BRASOV<br />
<br />
SIBIU<br />
GALATI <br />
URZICENI<br />
PITESTI<br />
<br />
<br />
<br />
BACAU<br />
<br />
CONSTANTA<br />
Plus <strong>de</strong> 2500 bourses<br />
pour <strong>les</strong> étudiants<br />
moldaves<br />
Le gouvernement roumain a<br />
accordé 2600 bourses à <strong>de</strong>s jeunes<br />
Moldaves désireux <strong>de</strong> poursuivre<br />
leurs étu<strong>de</strong>s, supérieures ou secondaires,<br />
en Roumanie, au titre <strong>de</strong> l'année<br />
2009-2010. Ces ai<strong>de</strong>s se montent<br />
à environ 65 € par mois auxquels<br />
il faut ajouter <strong>de</strong>s facilités <strong>de</strong><br />
transport et d'hébergement. 2800<br />
étudiants et 610 lycéens se préparant<br />
à passer leur bac avaient posé<br />
leur candidature.<br />
… Et faux bacs<br />
pour policiers<br />
Plusieurs sous-officiers <strong>de</strong> la police<br />
<strong>de</strong>s frontières roumaine mais<br />
aussi <strong>de</strong> la police judiciaire <strong>de</strong> Vaslui<br />
ont été mis en examen pour avoir<br />
produit <strong>de</strong> faux diplômes <strong>de</strong> baccalauréat<br />
moldave leur permettant d'accé<strong>de</strong>r<br />
à leurs fonctions, une équivalence<br />
existant entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux pays.<br />
Certains documents émanaient même<br />
d'un lycée <strong>de</strong> Chisinau n'existant pas.<br />
Les médias rapportant l'affaire espéraient,<br />
sans trop y croire, que l'enquête<br />
établisse également le montant <strong>de</strong>s<br />
sommes versées aux autorités "compétentes"<br />
afin qu'el<strong>les</strong> ferment <strong>les</strong><br />
yeux sur ce trafic.<br />
<br />
Sports<br />
Société<br />
Camelia Potec à nouveau<br />
dans le bain avec Philippe Lucas<br />
“Avec Camelia, c'est plus cool qu'avec Laure<br />
Manaudou” semble se dire Philippe Lucas.<br />
Aux <strong>de</strong>rniers championnats<br />
du mon<strong>de</strong>, en 2007<br />
à Melbourne, Laure<br />
Manaudou et Philippe Lucas formaient<br />
le ticket gagnant <strong>de</strong> l'équipe<br />
<strong>de</strong> France. La nageuse d'Ambérieu<br />
s'était adjugée cinq <strong>de</strong>s six médail<strong>les</strong><br />
françaises, avant <strong>de</strong> rompre la collaboration<br />
avec son entraîneur à son<br />
retour d'Australie. Pour Philippe<br />
Lucas, l'après-Manaudou porte un<br />
nom: Camelia Potec. Unique podium<br />
<strong>de</strong> la Roumanie aux récents<br />
Mondiaux <strong>de</strong> Rome (médaille <strong>de</strong><br />
bronze sur 1 500 m, elle a terminé 5ème du 800 mètres après avoir été en tête dans le<br />
premier quart <strong>de</strong> la course), cette athlète <strong>de</strong> 27 ans vit une secon<strong>de</strong> carrière sous l'aile<br />
du technicien français. "J'avais déjà un oeil sur elle lorsque j'entraînais Laure<br />
Manaudou. C'était une gran<strong>de</strong> spécialiste du 200 et 400 m", claironne Philippe Lucas.<br />
Formée dans sa ville natale <strong>de</strong> Braila puis à Bucarest, Camelia Potec vit son heure<br />
<strong>de</strong> gloire aux Jeux d'Athènes, en 2004. Auréolée d'un titre olympique sur 200 m, elle<br />
délaisse <strong>les</strong> bassins d'entraînement pour <strong>les</strong> plateaux <strong>de</strong> télévision ou <strong>de</strong>s séances<br />
photo, puis se ravise en 2007: "A un an <strong>de</strong>s Jeux <strong>de</strong> Pékin, je me suis dit: ou je pars<br />
m'entraîner avec l'un <strong>de</strong>s entraîneurs <strong>les</strong> plus durs au mon<strong>de</strong> pour retrouver le haut<br />
niveau, ou j'arrête <strong>de</strong> nager."<br />
Laure partie jouer <strong>les</strong> stars, Camelia s'est remise au boulot<br />
Camelia Potec opta pour la <strong>de</strong>uxième solution et rejoignit en mai 2007 le club<br />
déserté quelques jours plus tôt par Laure Manaudou. "J'avais décidé <strong>de</strong> venir au Canet<br />
pour Manaudou et pour Lucas, mais le plus important, c'est tout <strong>de</strong> même la relation<br />
entre le nageur et son entraîneur, c'est lui qui observe ta progression", précise la<br />
championne. "Camelia Potec a emprunté le chemin inverse à celui <strong>de</strong> Laure<br />
Manaudou", pointe Roxana Maracineanu, l'ex-dossiste d'origine roumaine qui a rapporté<br />
son premier titre <strong>de</strong> championne du mon<strong>de</strong> à la France, aujourd'hui consultante<br />
pour France Télévisions. "Au moment où Laure est partie jouer <strong>les</strong> stars en Italie,<br />
Camelia s'est remise au boulot".<br />
Elle consent à concourir sur 400, 800 et 1 500 m. Elle se plie au programme itinérant<br />
<strong>de</strong> Philippe Lucas, sans club <strong>de</strong>puis février 2009. Le <strong>de</strong>rnier entraînement avant<br />
Rome a lieu dans la piscine d'un camping <strong>de</strong> Port-Grimaud. "Le seul problème, c'était<br />
la chaleur du mobil-home", ironise-t-elle. Camelia Potec, qui pensait se retirer après<br />
Pékin, a goûté cette nouvelle médaille qui récompense <strong>de</strong>ux nouvel<strong>les</strong> années d'effort.<br />
Mais aura-t-elle pour autant l'énergie pour tenter <strong>de</strong> rapporter un autre trophée olympique<br />
à la Roumanie ? Londres 2012, c'est encore loin et la nageuse <strong>de</strong> Braila aura<br />
alors 30 ans, un âge canonique en natation. Ses consoeurs d'Athènes seront à la retraite<br />
<strong>de</strong>puis longtemps.<br />
Champion du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> pêche au brochet<br />
Adrina Spiac, membre <strong>de</strong> l'équipe<br />
roumaine <strong>de</strong> pêche, est<br />
<strong>de</strong>venu champion du mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la pêche au brochet au cours <strong>de</strong>s<br />
épreuves qui se sont déroulées du 5 au 7<br />
août en Laponie finlandaise. Le Roumain<br />
l'a remporté au nombre <strong>de</strong> points mais<br />
aussi grâce à la plus grosse prise du<br />
concours, un brochet <strong>de</strong> 96 cm. C'est le<br />
2nd titre mondial <strong>de</strong> pêche remporté par<br />
un Roumain après la victoire <strong>de</strong> Sabin<br />
Buzatu en 2007, toujours en Laponie.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Sports<br />
Constantin Popovici est revenu <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers<br />
championnat du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> natation, qui se sont<br />
déroulés à Rome, avec une huitième place, en<br />
faisant un <strong>de</strong>s tous premiers plongeurs du mon<strong>de</strong> et le troisième<br />
en Europe. Sa coéquipière Ramona Ciobanu a terminé<br />
10ème mondiale et figure à la quatrième place européenne.<br />
Des performances, jamais atteintes en Roumanie,<br />
exceptionnel<strong>les</strong> au regard <strong>de</strong>s conditions d'entraînement<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes champions.<br />
"Je sais que je ne gagnerai rien avec ma huitième place"<br />
a haussé <strong>les</strong> épau<strong>les</strong> Constantin Popovici. A<br />
21 ans, frais émoulu du lycée et récent bachelier,<br />
ce sociétaire du Steaua Bucarest ne se fait<br />
guère d'illusion sur l'impact et <strong>les</strong> retombées<br />
<strong>de</strong> ses prouesses au tremplin <strong>de</strong> dix mètres <strong>de</strong><br />
la piscine olympique romaine, qui en ont fait<br />
un <strong>de</strong>s tous premiers plongeurs au mon<strong>de</strong>. Le<br />
jeune garçon, issu d'une famille très mo<strong>de</strong>ste,<br />
est obligé <strong>de</strong> travailler pour payer son équipement<br />
et la pratique <strong>de</strong> son sport.<br />
Echafaudages <strong>de</strong> peintres<br />
servant <strong>de</strong> plongeoirs<br />
… Et dans quel<strong>les</strong> conditions ! Aucune<br />
piscine du pays ne lui permet <strong>de</strong> s'entraîner normalement, tout<br />
comme sa co-équipière Ramona Ciobanu, 25 ans, qui a terminé<br />
10ème à Rome. Le plongeoir <strong>de</strong> la piscine du sta<strong>de</strong> du 23<br />
août <strong>de</strong> Bucarest est fermé <strong>de</strong>puis dix ans…pour rénovation. Il<br />
n'a pas rouvert<br />
tout comme celui<br />
en plein air du<br />
strand Tineretul,<br />
indisponible<br />
<strong>de</strong>puis 2-3 ans<br />
pour <strong>les</strong> mêmes<br />
raisons. Il existe<br />
bien un bassin<br />
d'entraînement à<br />
Sibiu, hors service<br />
pendant 4 ans,<br />
ouvert quelques<br />
mois avant <strong>de</strong><br />
refermer faute<br />
d'argent pour son fonctionnement.<br />
Dernière solution: Bacau… 500 km aller-retour!<br />
Constantin a renoncé à cause <strong>de</strong> l'état déplorable <strong>de</strong>s lieux. Il<br />
était passé à travers une planche du plongeoir ! Alors le jeune<br />
sportif s'entraîne <strong>de</strong>puis un tremplin improvisé… plongeant<br />
sur <strong>de</strong>s tas d'éponges qu'il a récupérées et disposent sur <strong>de</strong>s<br />
matelas mousse. Ramona en fait <strong>de</strong> même, un échafaudage <strong>de</strong><br />
peintre lui servant <strong>de</strong> promontoire.<br />
Société<br />
Aucune piscine n'est équipée pour le plongeon en Roumanie<br />
Huitième mondial, Constantin Popovici plonge<br />
avec sa tête et s'entraîne sur <strong>de</strong>s matelas mousse!<br />
"On est <strong>de</strong>s semaines sans aller dans un vrai bassin"<br />
confient <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux champions, ajoutant "C'est très difficile et<br />
dangereux <strong>de</strong> plonger dans <strong>de</strong>s éponges. On ne peut faire<br />
qu'un saut périlleux, alors qu'en compétition il faut en exécuter<br />
trois et <strong>de</strong>mi".<br />
Constantin Popovici fait partie <strong>de</strong> l'équipe nationale<br />
<strong>de</strong>puis ses 13 ans. "La fédération n'est pas riche" s'excuse-t-il,<br />
"elle fait ce qu'elle peut. Elle paie mes entrées à la piscine,<br />
mes déplacements, mon équipement. Elle m'a donné <strong>de</strong>ux-trois<br />
slips…". Mais le garçon préfère <strong>les</strong> acheter sur ses <strong>de</strong>niers<br />
maintenant. Il a eu trop honte d'en<br />
sentir un se déchirer, lors d'un<br />
concours, alors qu'il ne l'avait porté<br />
qu'un couple <strong>de</strong> fois.<br />
A Rome, heureux comme<br />
<strong>de</strong>s phoques retrouvant l'eau<br />
Alors, comment avec Ramona, ce<br />
champion réussit <strong>de</strong>s performances le<br />
plaçant au top niveau mondial face à<br />
la concurrence et à la débauche <strong>de</strong><br />
facilités dont bénéficient <strong>les</strong> plongeurs<br />
américains, brésiliens, etc.?<br />
"J'ai la chance d'avoir un bon entraîneur<br />
qui m'a appris la théorie, m'a inculqué une bonne technique.<br />
Quand je plonge c'est aussi avec ma tête et c'est comme<br />
çà que je me maintiens à un bon niveau".<br />
Arrivés à Rome, Constantin et Ramona ont accaparé <strong>les</strong><br />
bassins avant le début <strong>de</strong> la compétition… aussi heureux<br />
que <strong>de</strong>s phoques retrouvant l'eau. "Ce serait si<br />
important <strong>de</strong> s'entraîner tous <strong>les</strong> jours dans <strong>de</strong> vraies<br />
conditions" regrettent-ils, ajoutant, désabusés, "nos<br />
résultats seraient tout autres".<br />
Constantin n'a-t-il pas eu envie <strong>de</strong> quitter la<br />
Roumanie pour bénéficier <strong>de</strong> conditions conformes à<br />
son statut <strong>de</strong> champion ? "Deux mois avant Rome, j'ai<br />
reçu un e-mail d'un entraîneur américain me proposant<br />
<strong>de</strong> m'embaucher dans son club et d'en être le<br />
porte-drapeau. Il payait tout et j'entrais à l'université".<br />
Alors? "L'Amérique c'est trop loin, en plus tu n'es<br />
pas sûr d'y réussir. Et puis, je ne sais pas s'ils ont<br />
Constantin Popovici a fait impression à Rome.<br />
Plongeoir bricolé et matelas mousse servent à<br />
l’entraînement <strong>de</strong> Ramona Ciobanu et Constantin Popovici<br />
d'aussi bons entraîneurs"…<br />
Pour autant, le sociétaire du Steaua sera bien<br />
obligé <strong>de</strong> se poser la question. A Bucarest, avant <strong>les</strong> championnats<br />
du mon<strong>de</strong>, il avait démarché <strong>de</strong>s sponsors, leur précisant<br />
qu'il avait déjà la huitième place dans la hiérarchie mondiale.<br />
Un seul s'est donné la peine <strong>de</strong> répondre. Négativement. Car<br />
Constantin a <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ambitions. L'œil rivé sur Londres en<br />
2012, il pense déjà aux JO <strong>de</strong> 2016 et 2020. Il aura alors que<br />
32 ans et le plongeon est une cure <strong>de</strong> jouvence… qui permet à<br />
ses champions <strong>de</strong> rester compétitifs bien au-<strong>de</strong>là.<br />
31
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
32<br />
SUCEAVA<br />
BAIA<br />
MARE<br />
<br />
IASI<br />
ORADEA<br />
<br />
ARAD<br />
TARGU<br />
MURES<br />
<br />
<br />
VASLUI <br />
BACAU <br />
<br />
SF. GHEORGHE<br />
<br />
TIMISOARA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BRASOV GALATI <br />
BRAILA <br />
<br />
URZICENI TULCEA<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
Record…<br />
d'amen<strong>de</strong> pour Mutu<br />
Le Tribunal d'arbitrage sportif <strong>de</strong><br />
Lausanne a confirmé le montant <strong>de</strong><br />
l'amen<strong>de</strong> - 17,2 millions d'euros - que<br />
la ve<strong>de</strong>tte du football roumain, Adrian<br />
Mutu doit verser à Chelsea où il opérait.<br />
L'international avait été contrôlé<br />
positif à la cocaïne, condamné à six<br />
mois <strong>de</strong> suspension et licencié par le<br />
club anglais. Celui-ci avait porté l'affaire<br />
<strong>de</strong>vant la FIFA pour non-respect<br />
<strong>de</strong> contrat et <strong>de</strong>mandé son remboursement.<br />
La Fédération Internationale<br />
avait donné raison à Chelsea. Mutu,<br />
30 ans, qui joue désormais en Italie,<br />
à la Fiorentina, avait fait appel.<br />
Son avocat a décidé <strong>de</strong> se tourner<br />
vers <strong>les</strong> tribunaux civils…. tandis que<br />
le prési<strong>de</strong>nt du Dinamo Bucarest,<br />
son ancien club, a proposé <strong>de</strong> lancer<br />
une quête pour venir en ai<strong>de</strong> au<br />
joueur qui, s'il n'a pas battu le record<br />
du nombre <strong>de</strong> buts marqués, a pulvérisé<br />
celui <strong>de</strong> la plus forte amen<strong>de</strong><br />
jamais infligée dans le mon<strong>de</strong> à un<br />
sportif. Quant aux supporters italiens<br />
<strong>de</strong> Mutu, ils ont ni plus ni moins<br />
engagé <strong>les</strong> tifosi à jouer masse au<br />
loto et venir ainsi en ai<strong>de</strong> au joueur<br />
s'ils gagnaient le gros lot !<br />
La Roumanie 27ème<br />
au classement FIFA<br />
La Roumanie recule d'une place<br />
dans le clasement <strong>de</strong> la FIFA<br />
(Fédération Internationale <strong>de</strong><br />
Footbhall), se retrouvant en 27ème<br />
position avec 814 points. Le classement<br />
<strong>de</strong>s autres équipes disputant sa<br />
poule <strong>de</strong> qualification pour le Mondial<br />
d'Afrique du Sud <strong>de</strong> 2010 est le suivant:<br />
France 9ème, Serbie 14 ème,<br />
Lithuanie 59 ème, Autriche 68ème,<br />
I<strong>les</strong> Feroë 163ème.<br />
<br />
Sports<br />
Société<br />
Le foot sur une TV porno<br />
pour <strong>de</strong>ux millions d'euros?<br />
Budgets <strong>de</strong>s clubs en chute, salaires <strong>de</strong> joueurs revus à la baisse, transferts<br />
limités: la saison 2009-10 du championnat <strong>de</strong> Roumanie a débuté le 30<br />
juillet sur fond <strong>de</strong> crise financière, avec une poignée <strong>de</strong> prétendants à la<br />
succession du surprenant Unirea Urziceni. Budgets: loin <strong>de</strong>s millions du Real<br />
Madrid, la majorité <strong>de</strong>s clubs roumains ont revu leurs budgets à la baisse <strong>de</strong> 25 à plus<br />
<strong>de</strong> 50% par rapport à 2008. Selon <strong>les</strong> statistiques du quotidien Prosport, le Rapid<br />
Bucarest, qui croule sous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ttes, a réduit le sien <strong>de</strong> 15 à 6 millions d'euros, le CFR<br />
Cluj <strong>de</strong> 20 à 12 millions et le Steaua Bucarest <strong>de</strong> 14 à 9 millions. Urziceni, le champion-surprise<br />
en titre, et Vaslui sont <strong>les</strong> rares exceptions à avoir augmenté leur investissement,<br />
le second venant en tête <strong>de</strong> la Ligue avec 12,5 millions.<br />
Salaires: face aux <strong>de</strong>ttes et un marché <strong>de</strong>s parraineurs en chute, bon nombre <strong>de</strong><br />
clubs ont <strong>de</strong>mandé aux joueurs <strong>de</strong> revoir leurs prétentions à la baisse. Comme au<br />
Dinamo où Gabriel Tamas, dont le prêt d'Auxerre a été prolongé d'un an, aurait accepté<br />
une réduction <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 50%, partant, il est vrai, <strong>de</strong> très haut.<br />
Outre <strong>les</strong> "grosses cylindrées" <strong>de</strong> la capitale, parmi <strong>les</strong> prétendants "provinciaux"<br />
au titre figurent le CFR Cluj, lauréat 2008, et Urziceni, champion en titre, mais aussi<br />
Timisoara et Vaslui, dont le financier Adrian Porumboiu rêve d'apporter un nouveau<br />
trophée à la famille après le Prix remporté à Cannes par son fils cinéaste Corneliu<br />
Porumboiu ("12 h 08 à l'Est <strong>de</strong> Bucarest"). Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ligue, Dimitru<br />
Dragomir, lui ne cache pas ses inquiétu<strong>de</strong>s pour la saison, estimant que parmi <strong>les</strong> 18<br />
engagés, certaines "équipes vont terriblement souffrir" au point "<strong>de</strong> ne pas terminer le<br />
championnat". Il est si désespéré face à la crise financière que pour 2 millions d'euros<br />
<strong>de</strong> parrainage, le fantasque Dragomir s'est déclaré prêt "à livrer la Ligue à une chaîne<br />
TV porno". Mirel Bran (Le Mon<strong>de</strong>)<br />
Le patron du CFR Cluj déféré en justice<br />
Le patron du club roumain du<br />
CFR Cluj, Arpad Paszkany, a<br />
été déféré en justice pour<br />
"chantage", a annoncé le jeudi 30 juillet<br />
le Parquet, qui l'accuse d'avoir financé<br />
<strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> presse pour discréditer<br />
<strong>de</strong>s hommes d'affaires concurrents.<br />
"L'inculpé a utilisé <strong>les</strong> publications du<br />
groupe <strong>de</strong> presse Gazeta pour créer une<br />
image négative à <strong>de</strong>s compagnies ou <strong>de</strong>s<br />
hommes d'affaires concurrents, afin <strong>de</strong><br />
<strong>les</strong> empêcher <strong>de</strong> participer à <strong>de</strong>s appels<br />
d'offres ou <strong>de</strong> conclure <strong>de</strong>s contrats", a<br />
indiqué le Parquet.<br />
Arpad Paszkany aurait en outre fait<br />
pression, toujours à travers <strong>de</strong>s artic<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
presse, pour que son club reçoive <strong>de</strong> la<br />
part <strong>de</strong>s autorités loca<strong>les</strong> davantage <strong>de</strong><br />
fonds que l'autre équipe <strong>de</strong> la ville,<br />
Universitatea Cluj. Auteur du doublé<br />
Championnat-Coupe en 2008, le CFR<br />
Cluj a terminé 4e <strong>de</strong> la saison 2008-2009<br />
mais a remporté la Coupe et la<br />
Supercoupe <strong>de</strong> Roumanie.<br />
Le FC Arges rétrogradé pour corruption<br />
Le club <strong>de</strong> football FC Arges a été relégué en 2e division par la Ligue professionnelle<br />
<strong>de</strong> football (LPF), en raison <strong>de</strong>s accusations <strong>de</strong> corruption qui<br />
pèsent contre son patron Cornel Penescu, La LPF a également infligé une<br />
amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 70 000 euros chacun à Penescu, au prési<strong>de</strong>nt et à l'administrateur du club,<br />
Daniel Minca et Gheorghita Pieca. Les trois hommes ont par ailleurs été exclus du<br />
mon<strong>de</strong> du football. Le FC Arges, qui avait terminé 10ème du Championnat national<br />
la saison 2008-2009, a été remplacé par Gaz Metan Medias.<br />
Arrêté à la mi-avril, Penescu est accusé d'avoir versé plusieurs dizaines <strong>de</strong><br />
milliers d'euros en 2008 à <strong>de</strong>s arbitres et à un observateur fédéral afin que son club<br />
bénéficie d'arbitrages favorab<strong>les</strong>. Neuf autres personnes du mon<strong>de</strong> footballistique roumain,<br />
dont l'ancien international et ex-directeur <strong>de</strong> la Fédération <strong>de</strong> football (FRF)<br />
Florin Prunea, et cinq arbitres, ont été inculpées dans ce dossier.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Insolite<br />
Le conseil municipal <strong>de</strong> Sibiu a adopté une réglementation<br />
draconienne afin <strong>de</strong> rétablir la propreté<br />
dans <strong>les</strong> bus <strong>de</strong> la ville. Mesure la plus spectaculaire:<br />
<strong>les</strong> passagers ne pourront plus crachouiller <strong>les</strong> "seminte",<br />
ces graines <strong>de</strong> citrouil<strong>les</strong> et tournesols que <strong>les</strong> Roumains adorent<br />
mâchouiller et dont <strong>les</strong> cosses jonchent <strong>les</strong> sols. Pris sur le<br />
fait, il leur en coûtera désormais entre 100 et 300 lei (25 et<br />
75 €), tout comme s'ils sont surpris à fumer, cracher, manger<br />
<strong>de</strong>s glaces, jeter <strong>de</strong>s papiers, bloquer <strong>les</strong> portes, parler avec le<br />
chauffeur, lequel risque la même amen<strong>de</strong> s'il fait entrer un passager<br />
dans sa cabine.Le tarif passe à 200-400 lei pour le<br />
Circoncisions électora<strong>les</strong><br />
Argent, vêtements, produits alimentaires,<br />
billets d'excursions… Les politiciens bulgares<br />
ont utilisé <strong>les</strong> mêmes arguments auprès<br />
<strong>de</strong> leurs électeurs que leurs collègues roumains afin <strong>de</strong><br />
<strong>les</strong> convaincre <strong>de</strong> voter pour eux, lors du <strong>de</strong>rnier scrutin<br />
législatif. Mais ils se sont distingués dans un quartier <strong>de</strong><br />
Tsiganes musulmans <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Kazanlak, au sud du<br />
pays… offrant une circoncision gratuite <strong>de</strong> leurs enfants<br />
aux parents en âge <strong>de</strong> voter. La police bulgare a arrêté<br />
l'agent électoral <strong>de</strong> l'un d'entre eux, portant sur lui une<br />
liste <strong>de</strong> 28 personnes ayant accepté ce service contre une<br />
promesse <strong>de</strong> vote en faveur <strong>de</strong> son candidat.<br />
Protestataire<br />
Ladislau Vankay a été arrêté préventivement<br />
pour une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix jours pour atteinte à<br />
l'ordre public et outrage aux bonnes moeurs.<br />
Cet habitant <strong>de</strong> Brasov avait bloqué à 22 reprises la circulation<br />
sur le périphérique <strong>de</strong> Brasov, près <strong>de</strong> Sacele,<br />
afin <strong>de</strong> protester contre l'in<strong>de</strong>mnité dérisoire que <strong>les</strong><br />
autorités lui avaient accordées en vue <strong>de</strong> construire un<br />
pont sur le terrain dont la justice venait <strong>de</strong> reconnaître<br />
qu'il en était le propriétaire. Le Brasovean garait sa voiture<br />
au milieu <strong>de</strong> la chaussée, délimitait ce qui lui appartenait<br />
à la peinture rouge, y construisait un mur <strong>de</strong><br />
briques puis installait un barbecue conviant <strong>les</strong> automobilistes,<br />
ses amis et la presse à partager <strong>de</strong>s grilla<strong>de</strong>s.<br />
Chauffeur irascible<br />
Furieux du toupet <strong>de</strong> ses passagers qui lui avaient<br />
<strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> baisser l'air conditionné, un chauffeur<br />
<strong>de</strong> bus <strong>de</strong> Timisoara a bloqué <strong>les</strong> portes <strong>de</strong><br />
son véhicule, fonçant à toute vitesse droit jusqu'au garage <strong>de</strong><br />
la compagnie, sans respecter <strong>les</strong> arrêts, se livrant à un ghymkhana<br />
à travers la circulation... et, une fois arrivé, s'enfuyant<br />
en <strong>les</strong> laissant enfermés. La vingtaine <strong>de</strong> voyageurs, encore<br />
sous le choc, n'ont dû leur délivrance qu'à l'intervention <strong>de</strong><br />
la police alertée grâce à un téléphone portable.<br />
Société<br />
Camembert qui pue<br />
interdit dans <strong>les</strong> bus <strong>de</strong> Sibiu<br />
transport d'animaux vivants, <strong>de</strong> chiens non tenus en laisse et<br />
sans certificats <strong>de</strong> vaccination, d'objets encombrants ou qui<br />
peuvent entraîner une gène pour <strong>les</strong> autres passagers, <strong>de</strong> vitres<br />
ou miroirs. Chanter, hurler, jurer coûtera entre 300 et 500 lei…<br />
mais c'est mieux que <strong>de</strong> boire à la bouteille (400-600 lei).<br />
Causer <strong>de</strong>s dégradations aux bus, en marche ou à l'arrêt,<br />
reviendra entre 500 et 700 lei (125 à 175 €).<br />
Le transport <strong>de</strong> marchandises sentant fort entraînera une<br />
punition <strong>de</strong> 100 à 300 lei. Les Rennais, jumelés avec Sibiu,<br />
sont prévenus. Pas <strong>de</strong> camemberts qui puent pour <strong>les</strong> amis…<br />
ou alors, il faudra se résigner à prendre le taxi !<br />
Un amour <strong>de</strong> cheval<br />
Le doyen et le Roi<br />
Décédé début août, Jean-Carol Go<strong>de</strong>t aurait eu 104 ans le<br />
22 septembre; il était le doyen <strong>de</strong>s Neuchâtelois <strong>de</strong>puis<br />
sept mois. Né dans cette ville suisse en 1905, la même<br />
année que Jean-Paul Sartre et Christian Dior, il <strong>de</strong>vait son second prénom...<br />
au roi <strong>de</strong> Roumanie Carol Ier. Son père Marcel, futur directeur<br />
<strong>de</strong> la Bibliothèque nationale suisse (BNS), travailla durant quelques<br />
années à Bucarest en qualité d'administrateur <strong>de</strong>s bibliothèques roya<strong>les</strong>.<br />
Le souverain avait fait du petit garçon son filleul.<br />
Chers talons hauts<br />
Galanterie ou marque d'attention à l'égard <strong>de</strong> ses électrices?<br />
Anton Arpad, le maire UDMR (magyar) <strong>de</strong><br />
Sfântu Gheorghe, a décidé <strong>de</strong> recouvrir <strong>les</strong> vieil<strong>les</strong><br />
rues <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> petits pavés serrés où el<strong>les</strong> ne risquent plus <strong>de</strong><br />
casser leurs talons hauts ou bien <strong>de</strong> se faire une entorse, répondant<br />
ainsi aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> ses concitoyennes. "Je veux<br />
que <strong>les</strong> femmes puissent se promener en toute sécurité et confort"<br />
a-t-il plaidé pour faire passer la "pilule" aux contribuab<strong>les</strong>. Il leur<br />
en coûtera en effet 400 000 €.<br />
33
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
34<br />
BAIA<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
TARGU<br />
MURES<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
SUCEAVA<br />
<br />
IASI<br />
<br />
BACAU<br />
<br />
TIMISOARA<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
<br />
GALATI <br />
BRAILA <br />
<br />
PITESTI TULCEA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
<br />
Menaces sur<br />
le financement<br />
du cinéma roumain<br />
<br />
Une ordonnance d'urgence, adoptée<br />
par le gouvernement fin juin,<br />
risque d'avoir <strong>de</strong>s répercussions<br />
importantes sur la production cinématographique<br />
roumaine. Ce texte<br />
dispense en effet la Loterie roumaine,<br />
<strong>les</strong> casinos et <strong>les</strong> organisateurs <strong>de</strong><br />
jeux <strong>de</strong> hasard <strong>de</strong> payer la contribution<br />
<strong>de</strong> 4% <strong>de</strong> leurs profits annuels<br />
qu'ils versaient jusqu'alors au Fonds<br />
cinématographique. Un manque à<br />
gagner important puisqu'en 2007, la<br />
seule Loterie roumaine avait redistribué<br />
11 millions <strong>de</strong> lei (26 millions<br />
d'euros environ). Et en 2008, sa<br />
contribution - qu'elle tar<strong>de</strong> à payer -<br />
pourrait permettre <strong>de</strong> financer six à<br />
huit films, selon le réalisateur Tudor<br />
Giurgiu. Le ministère <strong>de</strong> la Culture<br />
affirme "chercher <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong><br />
financement alternatives". Cette décision<br />
s'inscrit dans la tendance croissante<br />
à la réduction <strong>de</strong>s fonds accordés<br />
par l'Etat au Fonds cinématographique,<br />
et ce alors même que le cinéma<br />
roumain remporte prix, succès et<br />
reconnaissance à l'étranger.<br />
Leonard Cohen à 199 €<br />
La nostalgie <strong>de</strong>s années 68… çà<br />
se paie ! Léonard Cohen faisait un<br />
détour le 4 septembre par Bucarest<br />
au cours <strong>de</strong> sa tournée européenne,<br />
l'enceinte <strong>de</strong> Stefan cel Mare qui l'accueillait<br />
affichant pratiquement déjà<br />
complet, une semaine avant le<br />
concert. Pourtant le prix <strong>de</strong>s places<br />
n'était pas donné, allant jusqu'à<br />
199 €. Il est vrai qu'à Madrid, ils<br />
atteignaient 299 € ! Amour, eau fraîche…<br />
et dollars !<br />
Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée<br />
Connaissance et découverte<br />
André-Pierre Szakvary<br />
et <strong>de</strong> publier tous <strong>les</strong><br />
Tonnerre <strong>de</strong> Bucarest ! Enfin Tintin en roumain !"… Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />
France en Roumanie, Hervé Bolot ne pouvait guère mieux saluer la<br />
parution du premier album en langue roumaine du jeune héro, lors <strong>de</strong><br />
sa présentation à l'Institut Culturel Français <strong>de</strong> Bucarest, début 2006.<br />
Il était gran<strong>de</strong>ment temps : <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies, <strong>les</strong> aventures du seul "véritable<br />
rival français capable <strong>de</strong> se mesurer à la célébrité du Général De Gaulle" - d'après <strong>les</strong><br />
propos mêmes <strong>de</strong> l'Homme du 18 juin - avaient été traduites dans plus <strong>de</strong> soixante langues,<br />
dont le chinois, <strong>de</strong>s dialectes… et même en latin ! Les 24 albums d'Hergé ont été<br />
diffusés à travers le mon<strong>de</strong>, à cent cinquante millions d'exemplaires. Seule la<br />
Roumanie, pays le plus francophone d'Europe avec la Moldavie, faisait exception.<br />
Cette tardive conversion est due à un septuagénaire parisien, fixé <strong>de</strong>puis une dizaine<br />
d'années à Bucarest avec sa femme, Française d'origine roumaine. André-Pierre<br />
Szakvary (voir aussi en <strong>de</strong>rnière page), avait été un lecteur d'Hergé quand il était<br />
enfant mais avait rangé <strong>de</strong>puis longtemps sa collection d'albums au rayon <strong>de</strong>s souvenirs.<br />
Un soir, fin 2004, <strong>de</strong>s amis, <strong>de</strong> la maison d'édition belge Casterman, lui avaient<br />
lancé comme une bouta<strong>de</strong>: "Et si tu traduisais Tintin en roumain ?".<br />
La Syldavie imaginaire d'Hergé<br />
André-Pierre Szakvary n'est pas homme à se défiler. Tout comme Tintin, sa vie l'a<br />
conduit aux quatre coins <strong>de</strong> la planète et a été fertile en évènements. Il releva donc le<br />
défi et décida <strong>de</strong> prendre l'affaire en mains, <strong>de</strong>venant à son tour éditeur. Ainsi, en un<br />
an, ont vu successivement le jour Tigarile faraonului (Les Cigares du pharaon),<br />
Lotusul albastru (Le lotus bleu), Urechea rupta (L'oreille cassée", Insula neagra<br />
(L'île noire), puis, l'année suivante, Sceptrul lui Ottokar, (Le Sceptre d`Ottokar), un<br />
tournant pour l'édition roumaine<br />
puisque l'action s'y situe dans un<br />
pays imaginaire, la Syldavie,<br />
emprunté pour une gran<strong>de</strong> part à la<br />
Transylvanie et à la Moldavie, tout<br />
comme L'affaire Tournesol.<br />
Viennent ensuite Crabul cu<br />
c<strong>les</strong>ti <strong>de</strong> aur (Le Crabe aux Pinces<br />
d`Or), Secretul Licornului (Le<br />
Secret <strong>de</strong> la Licorne), Comoara lui<br />
Rackham cel Rosu (Le Trésor <strong>de</strong><br />
Rackham le Rouge). Sont annoncés<br />
en cette rentrée 2009, Cele 7<br />
Globuri <strong>de</strong> cristal (Les 7 bou<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />
cristal) et Templul Soarelui (Le<br />
Temple su Soleil) qui seront présen-<br />
Tonnerre <strong>de</strong> Bucarest… Enfin<br />
André Szakvary se délecte <strong>de</strong>puis son enfance<br />
à la lecture <strong>de</strong>s albums <strong>de</strong> Tintin, tout en incitant<br />
par ses initiatives <strong>les</strong> Roumains à découvrir<br />
le célèbre petit reporter rouquin.<br />
tés en novembre à la foire du livre Gau<strong>de</strong>amus <strong>de</strong> Bucarest. Soit dix albums jusqu'ici.<br />
Au total, André-Pierre Szakvary compte éditer l'ensemble <strong>de</strong>s 24 albums <strong>de</strong> la collection<br />
d'ici 3-4 ans, au rythme annuel <strong>de</strong> 3 à 4. Tout naturellement, il suit l'ordre chronologique<br />
pour ne pas dérouter le lecteur. Hergé a créé ses personnages au fur et à<br />
mesure. Ainsi, le Capitaine Haddock n'est-il apparu pour la première fois que dans Le<br />
crabe aux pinces d'or.<br />
Une exception cependant à la règle: <strong>les</strong> trois premiers albums <strong>de</strong> la série (Tintin<br />
chez <strong>les</strong> Soviets, Tintin au Congo, Tintin en Amérique), très recherchés par <strong>les</strong><br />
collectionneurs mais source <strong>de</strong> polémiques car jugés à l'époque <strong>de</strong> leur parution<br />
anti-soviétiques, racistes et primitifs, fermeront la marche afin <strong>de</strong> ne pas choquer d'emblée<br />
le public. Un souci d'autant plus justifié que la collection a été placée sous le<br />
patronage du ministère <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong>s cultes roumain, ce qui veut dire qu'elle peut<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
s'est mis en tête <strong>de</strong> faire traduire<br />
albums d'Hergé… avant ses 77 ans<br />
Tintin qui se met à parler roumain !<br />
être mise entre toutes <strong>les</strong> mains, recevant ainsi un fort encouragement<br />
à sa diffusion parmi <strong>les</strong> enfants.<br />
Objet <strong>de</strong> contreban<strong>de</strong><br />
La partie est cependant loin d'être gagnée. Tintin n'est pas<br />
connu en Roumanie, mais c'est surtout la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée dans<br />
son ensemble qui y est inconnue. André-Pierre Szakvary a pris<br />
son bâton <strong>de</strong> pèlerin et sillonné tout le pays à la rencontre <strong>de</strong>s<br />
libraires. Ceux-ci ne cachaient pas leur étonnement en apprenant<br />
qu'en Belgique et en France, ce genre représentait 25 %<br />
du chiffre d'affaires <strong>de</strong> leurs collègues, certaines librairies s'y<br />
étant même consacré exclusivement.<br />
Finalement, <strong>les</strong> albums sont disponib<strong>les</strong> dans 80 endroits<br />
à travers la Roumanie. Le tirage est limité, <strong>de</strong> 1000 à 2000<br />
exemplaires. Mais l'éditeur compte sur l'effet cumulatif pour<br />
qu'il se développe: "Quant on a lu une aventure, on a envie <strong>de</strong><br />
connaître <strong>les</strong> autres, puis peu à peu <strong>de</strong> constituer sa collection…<br />
dans laquelle on se replonge avec bonheur lorsqu'une<br />
mauvaise grippe vous cloue au lit".<br />
Pour l'instant, <strong>les</strong> lecteurs sont <strong>de</strong>s Français qui se servent<br />
<strong>de</strong> Tintin comme métho<strong>de</strong> d'apprentissage du roumain, y trouvant<br />
<strong>de</strong>s clins d'œil qui ai<strong>de</strong>nt à la compréhension. Bien sûr, il<br />
y a aussi <strong>les</strong> collectionneurs et, plus étonnant, <strong>les</strong> parents roumains<br />
fixés à l'étranger qui y voient un moyen pour inciter<br />
leurs enfants à ne pas perdre le contact avec leur langue maternelle.<br />
D'ailleurs, André-Pierre Szakvary reçoit <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s<br />
qui ne manquent pas <strong>de</strong> le surprendre. Parfois, on lui achète<br />
cinquante albums d'un seul coup, qu'il soupçonne être revendus<br />
à <strong>de</strong>ux ou trois fois leur prix chez <strong>les</strong> "capsunari" (ramasseurs<br />
<strong>de</strong> fraises) d'Espagne ou d'Italie, pays où <strong>de</strong>ux millions<br />
<strong>de</strong> Roumains sont installés. Ce n'est plus Tintin contre <strong>les</strong><br />
contrebandiers… mais Tintin objet <strong>de</strong> contreban<strong>de</strong>!<br />
Toutefois, le lectorat naturel recherché est celui <strong>de</strong>s<br />
enfants roumains <strong>de</strong> Roumanie. Dans <strong>les</strong> librairies, peu habituées<br />
à <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> cette qualité - équivalente à celle que<br />
l'on trouve en Occi<strong>de</strong>nt - ceux-ci tournent avec envie <strong>les</strong> pages<br />
d'un véritable album, en couleur, à la couverture cartonnée et<br />
aux feuil<strong>les</strong> glacées, qui sent le neuf. Mais cela a un coût que<br />
<strong>les</strong> parents rechignent souvent à acquitter: 40 RON, soit une<br />
dizaine d'euros, quasiment le double <strong>de</strong>s BD roumaines.<br />
Comment traduire<br />
"Bachi-bouzouk" en roumain ?<br />
Il s'agit là d'un sujet <strong>de</strong> préoccupation pour André-Pierre<br />
Szakvary. Jusqu'ici Casterman fournissait <strong>les</strong> albums qu'il<br />
avait en stock - une centaine <strong>de</strong> milliers pour chacun, réservés<br />
aux éditions étrangères - avec <strong>les</strong> bul<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> dialogues<br />
laissées en blanc. Il suffisait alors <strong>de</strong> <strong>les</strong> faire remplir par un<br />
"metteur en bul<strong>les</strong>" autochtone… ce qui n'est pas toujours simple,<br />
car il faut y faire rentrer un texte parfois plus long. Cette<br />
technique a l'avantage <strong>de</strong> contenir <strong>les</strong> coûts qui déraperaient si,<br />
Connaissance et découverte<br />
faute <strong>de</strong> disponibilité - ce qu'il craint - il fallait faire imprimer<br />
spécialement une édition roumaine.<br />
André-Pierre Szakvary, qui sait bien qu'il ne gagnera<br />
jamais d'argent avec cette nouvelle passion, ne tient pas cependant<br />
à en perdre. "C'est sa danseuse" s'exclame sa femme qui<br />
s'occupe <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l'affaire, "il a bien le droit d'en avoir<br />
une… alors qu'on lui foute la paix là-<strong>de</strong>ssus".<br />
Ses soucis sont, il est vrai, ailleurs. Comment traduire<br />
"Bachi-bouzouk" en roumain? Là, ce n'est encore pas trop<br />
difficile… On l'écrit "Basibuzuk". Mais cela <strong>de</strong>vient beaucoup<br />
plus compliqué quand on passe à "Saperlipopette" ("Mii <strong>de</strong><br />
draci") ou bien à "Emplâtre" ("Jegosilor") et à "Sacrispan"<br />
("B<strong>les</strong>tematu-le"), "Sapristi" ("Fi-rar sa fie" ou "La naiba").<br />
"Triple crétin" <strong>de</strong>vient "Triplu Dobitoc", et "Tonnerre <strong>de</strong><br />
Brest", "Trasnete <strong>de</strong> tifon".<br />
Dictionnaire <strong>de</strong> jurons<br />
Avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dodo Nita, le réinventeur francophile <strong>de</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée en Roumanie et l'un <strong>de</strong>s patentés "tintinologues"<br />
<strong>de</strong> la planète, André-Pierre Szakvary a concocté un dictionnaire<br />
franco-roumain <strong>de</strong>s jurons du capitaine Haddock qui<br />
ne fait pas moins <strong>de</strong> six pages, afin <strong>de</strong> pérenniser ses expressions<br />
au fil <strong>de</strong>s albums. L'éditeur n'hésite pas à faire le déplacement<br />
à Craiova (500 km aller-retour) pour s'entretenir avec<br />
lui <strong>de</strong>s termes <strong>les</strong> plus intraduisib<strong>les</strong>. Les discussions peuvent<br />
durer <strong>de</strong>s heures. "Moule à gaufres" a posé bien <strong>de</strong>s problèmes.<br />
Les dictionnaires <strong>de</strong> vieux français indiquent que cette<br />
invective concernait <strong>les</strong> individus qui avaient "la tête mangée<br />
par la petite vérole". Difficile à faire passer en roumain sans<br />
choquer! Les <strong>de</strong>ux compères ont finalement opté pour "Calup<br />
<strong>de</strong> cozonac" (Moule à brioche), terme n'existant pas en roumain,<br />
mais compréhensible et plus acceptable. Une seule<br />
expression n'a pas prêté à discussion: "Vampir"… Cela allait<br />
<strong>de</strong> soi au pays <strong>de</strong> Dracula. (lire la suite page 36)<br />
Madonna huée à Bucarest<br />
Madonna était en concert à Bucarest en Roumanie<br />
fin août, et le show ne s'est pas totalement<br />
déroulé comme elle l'aurait souhaité. 60 000<br />
fans avaient pourtant répondu présents mais un discours <strong>de</strong> la<br />
reine <strong>de</strong> la pop <strong>les</strong> a mis en rogne.<br />
Après avoir reçu un triomphe pour sa performance avec<br />
<strong>de</strong>s artistes tsiganes qui font partie <strong>de</strong> sa tournée, la malheureuse<br />
a tenté <strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r la cause <strong>de</strong>s Roms, victimes <strong>de</strong> discriminations<br />
en Europe <strong>de</strong> l'Est. Ses paro<strong>les</strong> sur la tolérance et la<br />
tristesse qu'elle ressentait à voir cette communauté rejetée <strong>de</strong><br />
toute part ont été accueillies par une vague <strong>de</strong> huées.<br />
Madonna n'a pas réagi et a repris son show... mais <strong>les</strong> commentaires<br />
sont allés bon train dans <strong>les</strong> médias roumains. Des<br />
spectateurs ont quitté le spectacle, affirmant “avoir payé leur<br />
place pour entendre <strong>de</strong> la musique et non <strong>de</strong>s discours”.<br />
35
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
36<br />
BAIA<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
TARGU<br />
MURES<br />
ARAD<br />
<br />
<br />
SUCEAVA<br />
IASI<br />
TIMISOARA<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
<br />
GALATI <br />
BRAILA <br />
<br />
PITESTI TULCEA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
<br />
<br />
<br />
BACAU<br />
(suite <strong>de</strong> la page35)<br />
Dupond et Dupont transformés<br />
en Popescu si Popesco<br />
<br />
La traduction est le moment clé <strong>de</strong><br />
l'entreprise. Pas question <strong>de</strong> déformer<br />
le sens. Tintin a son univers qui s'écroulerait<br />
à la moindre trahison. Tous<br />
<strong>les</strong> héros ont conservé leurs noms. La<br />
seule fantaisie - et encore s'agissait-il<br />
<strong>de</strong> rendre plus compréhensib<strong>les</strong> aux<br />
Roumains ces <strong>de</strong>ux personnages - a<br />
été <strong>de</strong> transformer <strong>les</strong> Dupond et<br />
Dupont en Popescu si Popesco. "As<br />
spune chiar mai mult !"… "Je dirais<br />
même plus" !<br />
Ce n'était pas simple <strong>de</strong> trouver<br />
<strong>de</strong>s Roumains imprégnés <strong>de</strong> toutes<br />
ces subtilités, capab<strong>les</strong> <strong>de</strong> rendre<br />
accessib<strong>les</strong> à leurs compatriotes le<br />
mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Hergé, ayant également le<br />
sens <strong>de</strong> l'humour et <strong>de</strong> l'époque.<br />
D'autant plus que <strong>les</strong> dictionnaires<br />
franco-roumains se révèlaient d'une<br />
indigence rare. Parcourant <strong>les</strong> "anticariat"<br />
<strong>de</strong> Bucarest, l'éditeur a finalement<br />
mis la main sur une édition <strong>de</strong> 1920<br />
d'une richesse exceptionnelle et a<br />
<strong>de</strong>mandé aux bouquinistes <strong>de</strong> la capitale<br />
<strong>de</strong> lui mettre <strong>de</strong> côté <strong>les</strong> trésors<br />
du même genre qu'ils trouveraient.<br />
André-Pierre Szakvary a fini par<br />
dénicher <strong>de</strong>ux professionnel<strong>les</strong> roumaines<br />
<strong>de</strong> la traduction, assistantes à<br />
la Sorbonne, dont il revoit et finalise la<br />
traduction avec Dodo Nita, avant <strong>de</strong><br />
confier la finition <strong>de</strong> ses albums au<br />
"metteur en bul<strong>les</strong>", un autre<br />
Roumain… émigré à Bruxel<strong>les</strong>.<br />
Débordant d'énergie, l'homme d'affaires<br />
<strong>de</strong>venu éditeur sur le tard poursuivra-t-il<br />
jusqu'au bout son défi <strong>de</strong><br />
faire découvrir tout Tintin à la<br />
Roumanie ? Discret sur son âge,<br />
André-Pierre Szakvary n'en doutait<br />
pas dès le début: "Je cours toujours<br />
dans la catégorie <strong>de</strong>s 7 à 77 ans" précisait-t-il.<br />
Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée<br />
Connaissance et découverte<br />
Tintin en Syldavie<br />
En 1938, Hergé donnait le coup d'envoi <strong>de</strong>s emprunts <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée<br />
franco-belge à la Roumanie. Dans la revue "Le petit Vingtième", le<br />
<strong>de</strong>ssinateur belge publiait un nouvel épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong>s aventures <strong>de</strong> son personnage<br />
Tintin, qui se déroulait dans un pays imaginaire d'Europe orientale, la<br />
Syldavie, dont la principale source d'inspiration semble être la Roumanie. La<br />
guerre passait mais le mouvement était lancé: la Roumanie rentrait dans l'univers<br />
et <strong>les</strong> phantasmes <strong>de</strong> la BD.<br />
Dès 1945, Calvo se référait à ce pays dans La bête est morte où <strong>de</strong>s personnages<br />
animaliers expliquaient aux enfants la guerre qui venait <strong>de</strong> se terminer. Toutefois, dans<br />
<strong>les</strong> <strong>de</strong>ux décennies suivantes, <strong>les</strong> références à la<br />
Roumanie s'estompaient, ce qui correspondait à la<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> "gran<strong>de</strong> glaciation" du stalinisme que<br />
subissait ce pays. On note guère que la présence <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux personnages roumains: Bikiki, nageur moldave,<br />
dans Bibi Fricotin aux Jeux Olympiques<br />
(1949) et Lazare Po<strong>de</strong>sco, secrétaire <strong>de</strong> l'inventeur<br />
français Fronval, dans Jack Sport et Le vol du<br />
plan (1950-1951).<br />
L'intérêt pour la Roumanie renaît dans <strong>les</strong><br />
années 70-80 avec l'apparition <strong>de</strong> l'inévitable<br />
Dracula, rebaptisé, suivant <strong>les</strong> circonstances,<br />
Krapula, Vracula, Minacula, Drakhoul, Dracul,<br />
Vlad Coagul, ses comparses s'appelant Angelina<br />
Nosferat, Irina Draku<strong>les</strong>co, leurs aventures se<br />
Tintin en Syldavie, clin d’oeil<br />
à la Transylvanie et la Moldavie.<br />
déroulant en Gran<strong>de</strong> Sylvanie ou en Transylvaquie.<br />
Mais <strong>de</strong>s personnages réels apparaissent: le tennis-<br />
man Ion Tiriac (Paricaciba mon amour, 1980), l'écrivain Tristan Tzara (Jelly Shawn,<br />
1985) et, un peu plus tard, Nadia Comaneci (L'aventure olympique, 1990).<br />
La marine française contre l'armée roumaine<br />
En 1976, Robert et Bertrand, <strong>de</strong>ux personnages célèbres en Belgique, imaginés par<br />
Willy Van<strong>de</strong>rsteen, accourent en Moldavie… "petit royaume <strong>de</strong>s Balkans", pour ai<strong>de</strong>r<br />
Jacky, prince héritier dont <strong>les</strong> parents viennent d'être assassinés, le général Karhakol<br />
s'étant emparé <strong>de</strong> leur trône. Plus en phase avec la réalité et l'actualité qui annonce le<br />
sanglant conflit yougoslave <strong>de</strong>s années 90, le grand <strong>de</strong>ssinateur français Jean-Clau<strong>de</strong><br />
Forest met en scène, en 1981, une petite principauté <strong>de</strong> l'Adriatique, la Saravonie-<br />
Argovine, qui est envahie par <strong>de</strong>s troupes roumaines et albanaises <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> se heurtent<br />
à force navale franco-italienne ("La jonque fantôme vue <strong>de</strong> l'orchestre").<br />
Toutefois, <strong>les</strong> premières images d'une Roumanie authentique apparaissent en 1982<br />
dans l'album Rapsodie Hongroise, dans lequel l'agent secret désabusé Max Fridman,<br />
pris dans le vertige du climat d'Avant-guerre, débarque à Constantsa, se logeant à l'hôtel<br />
Mirescu et dînant à la pension Perla Marii.<br />
L'année suivante, Partie <strong>de</strong> Chasse <strong>de</strong> Enki Bilal va bouleverser <strong>les</strong> amateurs <strong>de</strong><br />
BD en leur montrant <strong>les</strong> coulisses du régime communiste et <strong>de</strong> son univers concentrationnaire.<br />
Lors d'une partie <strong>de</strong> chasse en Pologne, à laquelle participe Ion Nicolaescu,<br />
membre du comité central du PCR et l'un <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> la Securitate, un gêneur qui<br />
n'est pas d'accord disparaît à la suite d'un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> chasse. Une mésaventure assez<br />
fréquente à l'époque, comme cela sera le cas à Craiova, en 1988.<br />
"La fille aux ibis" album culte<br />
La ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée franco<br />
Familier <strong>de</strong> la Roumanie d'avant et après la "Révolution" où il se rend souvent, le<br />
scénariste <strong>de</strong> cet album Pierre Christin, professeur <strong>de</strong> journalisme à Bor<strong>de</strong>aux, en<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
avait donné le coup d'envoi dès 1938<br />
belge n'hésite pas à emprunter à la Roumanie<br />
publiera une dizaine d'autres ayant ce pays pour toile <strong>de</strong> fond;<br />
l'un adapté du roman Codine <strong>de</strong> Panaït Istrati paraîtra dans la<br />
revue pour jeunes, d'une très gran<strong>de</strong> qualité, "Je bouquine". La<br />
chute du régime Ceausescu entraîne la parution <strong>de</strong> nombreuses<br />
BD dans <strong>les</strong> années qui suivent, évoquant ses mensonges et sa<br />
violence. Parmi eux, Hiver roumain (revue P.L.G.), Le dictateur<br />
et Le retour <strong>de</strong> Bucarest ("L'Echo <strong>de</strong>s Savanes"), Baby<br />
Prinz (série "Marsupilami").<br />
Mais c'est surtout La fille aux ibis, dont le <strong>de</strong>ssinateur est<br />
Christian Lax et le scénariste Frank Giroud, venu spécialement<br />
en Roumanie pour se documenter, qui marquera <strong>les</strong> esprits.<br />
Premier album franco-belge entièrement consacré à la<br />
Roumanie, il évoque <strong>les</strong> terrib<strong>les</strong> années charnières 89-90.<br />
D'un réalisme romantique poignant, il obtiendra <strong>de</strong> nombreux<br />
prix et sera le mieux vendu <strong>de</strong> la collection "Aire libre" <strong>de</strong>s<br />
éditions Dupuis.<br />
Dans la <strong>de</strong>rnière décennie du XXème siècle, <strong>les</strong> personnages<br />
roumains colleront avec une certaine actualité ou ses fantasmes,<br />
avec bien sûr une prime à la famille Ceausescu, toutefois<br />
cantonnée à <strong>de</strong>s rô<strong>les</strong> secondaires. On voit apparaître <strong>de</strong>s<br />
Tsiganes, dans une série qui s'appelle Gipsy, un agent double<br />
et traître, un immigrant illégal à Paris, d'autres à Bruxel<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s<br />
agents <strong>de</strong> la Securitate (Domnul et Hamal), un membre <strong>de</strong> la<br />
mafia russe (Lupescu), un ancien conseiller <strong>de</strong> Ceausescu<br />
<strong>de</strong>venu dirigeant du groupe néo-nazi "Antonescu-France"<br />
(Roman Popescu), un ancien membre <strong>de</strong> la Gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fer<br />
(Todor Constantinescu), etc.<br />
Le peintre Grigorescu<br />
et Doina Cornea mis en scène<br />
Heureusement, l'image <strong>de</strong> la Roumanie est préservée par<br />
<strong>de</strong>s personnages positifs ou ayant réussi. Ainsi <strong>les</strong> peintres<br />
Grigorescu et Miron Sorescu sont mis en scène, mais aussi un<br />
savant, <strong>de</strong>s résistants anti-nazis, <strong>de</strong>s agents secrets du MI 5,<br />
<strong>de</strong>s architectes, un directeur <strong>de</strong> banque américaine d'origine<br />
Littérature<br />
Du jeune écrivain <strong>de</strong> langue<br />
hongroise György Dragomán,<br />
on ne sait rien <strong>de</strong> plus<br />
que ce que dit la quatrième <strong>de</strong> couverture<br />
du Roi blanc, <strong>de</strong>uxième roman qu'il ait<br />
écrit, mais le premier traduit en français:<br />
György Dragomán est né en 1973 en<br />
Roumanie, au sein <strong>de</strong> l'importante minorité<br />
hongroise <strong>de</strong> Transylvanie, et vit à<br />
Budapest <strong>de</strong>puis 1988. Peu d'éléments,<br />
donc, mais suffisant pour imaginer qu'il<br />
entre, dans Le Roi blanc, une part <strong>de</strong><br />
l'enfance du romancier qui explique le<br />
caractère qui se veut juste <strong>de</strong> ce récit<br />
d'apprentissage, ancré dans une réalité<br />
Connaissance et découverte<br />
roumaine, <strong>de</strong>s orphelins qui se<br />
débrouillent tous seuls, un<br />
grand armateur, le directeur<br />
du journal "Figaro". Plus<br />
surprenant, <strong>de</strong>s contemporains<br />
en chair et en os, pratiquement<br />
encore tous vivants,<br />
entrent dans certaines BD: la<br />
dissi<strong>de</strong>nte Doina Cornea, le<br />
tennisman play-boy Ilie<br />
Nastase, le philosophe Emil Cioran, avec le quel le scénariste<br />
Lionel Tran s'est longuement entretenu ("Une année sans printemps").<br />
En 2001 et 2004, une série d'aventures, Tatiana K. prend<br />
pour cadre <strong>les</strong> Carpates et Bucarest. Ses personnages restent<br />
sympathiques, même quand ils sont négatifs. Enfin, en 2006,<br />
Vlad l'Empaleur, premier album <strong>de</strong> la série Sur <strong>les</strong> traces <strong>de</strong><br />
Dracula est lancé en Belgique <strong>de</strong>ssiné par le célèbre<br />
Hermann… le scénario étant écrit par son fils, Yves Huppen,<br />
marié à une Roumaine, connaissant bien le pays, ce qui<br />
explique son réalisme et sa vraisemblance.<br />
"Flui<strong>de</strong> Glacial" et "Pif"<br />
Il ne faut cependant pas oublier que, si la Roumanie est le<br />
sujet <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssinées… elle en est parfois aussi l'auteur.<br />
De nombreux artistes et éditeurs français et belges sont d'origine<br />
roumaine. C'est le cas <strong>de</strong> Marcel Gotlib ("Gai Luron",<br />
créateur <strong>de</strong> la revue "Flui<strong>de</strong> glacial"), dont <strong>les</strong> parents viennent<br />
<strong>de</strong> Transylvanie. Carabal ("Les gosses" dans la revue<br />
"Femmes actuel<strong>les</strong>") est le pseudonyme <strong>de</strong> Pascal Balan<br />
Caracostea. Mircea Arapu, <strong>de</strong>ssinateur à "Pif", a quitté la<br />
Roumanie dans <strong>les</strong> années 80. Enfin, le grand-père du professeur<br />
belge <strong>de</strong> BD Jean-Yves Stanicel était roumain, tout<br />
comme celui <strong>de</strong> T.G. Secuianu, prêtre catholique et éditeur<br />
wallon. Dodo Nita<br />
Le Roi blanc : une enfance roumaine sous Ceausescu<br />
sociale spécifique: la vie, au jour le jour,<br />
dans un pays totalitaire.<br />
Le récit à la première personne ne<br />
déroule pas une intrigue, il est construit<br />
en une succession <strong>de</strong> scènes concrètes,<br />
qui installent autour du héro du roman, un<br />
enfant tendre et déluré dont le père a été<br />
déporté comme travailleur au canal du<br />
Danube, un décor, une atmosphère et <strong>de</strong><br />
puissants seconds rô<strong>les</strong>. Cette toile <strong>de</strong><br />
fond, c'est une société dans laquelle la<br />
brutalité, la veulerie, l'injustice font la loi<br />
- une société disloquée, où l'idéologie<br />
totalitaire a installé la contrainte et la terreur<br />
comme principes <strong>de</strong> fonctionnement,<br />
sans épargner le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'enfance qui<br />
copie aveuglément la violence <strong>de</strong> celui<br />
<strong>de</strong>s adultes. Tout cela, le gamin le regar<strong>de</strong><br />
et l'enregistre, le subit souvent, le<br />
repousse parfois. Sans can<strong>de</strong>ur ni mièvrerie.<br />
Il n'est pas une victime, et Le Roi<br />
blanc est tout sauf un mélo. Ce roman<br />
initiatique, sombre mais plein d'ironie<br />
légère, déconcerte cependant par son<br />
parti pris narratif qui rend sa lecture<br />
ardue si on n'est pas familier du genre.<br />
Dommage car le sujet est passionnant.<br />
György Dragomán, Le Roi blanc, traduit<br />
du hongrois par Joëlle Dufeuilly, Gallimard,<br />
290 pp., 23,50 €.<br />
37
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
38<br />
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BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
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BACAU<br />
Traduisant<br />
<strong>les</strong> plus grands<br />
<br />
Traducteur <strong>de</strong> Mircea<br />
Elia<strong>de</strong>, Emil Cioran,<br />
Eugen Ionesco, Alain<br />
Paruit avait fait la connaissance<br />
<strong>de</strong> ces grands écrivains<br />
à Paris, après qu'il<br />
eut choisi l'exil dans le milieu <strong>de</strong>s<br />
années 60. Il ne pouvait plus supporter<br />
le nationalisme-communisme <strong>de</strong><br />
Ceausescu qui lui paraissait encore<br />
plus nocif qu'utopique.<br />
Son père était un mé<strong>de</strong>cin juif <strong>de</strong><br />
Brasov qui s'était engagé dans <strong>les</strong><br />
briga<strong>de</strong>s internationa<strong>les</strong> d'Espagne,<br />
pendant la guerre civile qui déchira<br />
ce pays, rejoignant ensuite <strong>les</strong> partisans<br />
français pour entrer dans la<br />
résistance au nazisme et à l'occupation<br />
alleman<strong>de</strong>, avant <strong>de</strong> retourner<br />
avec sa femme française et catholique<br />
s'établir en Roumanie.<br />
Alain Paruit était né en France,<br />
mais grandira à Bucarest. Après ses<br />
étu<strong>de</strong>s à l'université, sa connaissance<br />
<strong>de</strong> la France, sa culture générale,<br />
mais aussi le timbre <strong>de</strong> sa voix l'avait<br />
fait remarqué à Radio Roumanie<br />
Internationale qui l'engagea pour sa<br />
section française. Plus tard, quant il<br />
aura rejoint l'occi<strong>de</strong>nt, il <strong>de</strong>viendra<br />
pendant 17 ans présentateur à Radio<br />
Free Europe, animant <strong>les</strong> émissions<br />
en français aux côtés <strong>de</strong> Monica<br />
Lovinescu et Virgil Ieruncu, dont il traduira<br />
d'ailleurs certaines <strong>de</strong>s œuvres.<br />
On lui doit également <strong>les</strong> traductions<br />
<strong>de</strong>s romans <strong>de</strong> Norman Manea,<br />
Dumitru Tsepeneag, Mircea<br />
Cartarescu, Mihai Sebastian, Paul<br />
Goma, <strong>de</strong>s poèmes <strong>de</strong> Nichita<br />
Stanescu…Plus qu'un traducteur, <strong>de</strong><br />
par l'immensité <strong>de</strong> son œuvre, Alain<br />
Paruit était <strong>de</strong>venu un monument <strong>de</strong><br />
la littérature franco-roumaine.<br />
Littérature<br />
Connaissance et découverte<br />
Disparition du traducteur Alain Paruit<br />
"Un vrai écrivain ne peut<br />
jamais traduire un <strong>de</strong> ses livres…<br />
ou alors il en écrit un autre"<br />
Rares sont <strong>les</strong> amateurs <strong>de</strong> littérature contemporaine roumaine qui ne<br />
se sont pas plongés un jour ou un autre dans un roman, un essai, un<br />
poème traduit par Alain Paruit. Celui qui n'avait pu se rendre à<br />
Bucarest l'an passé pour recevoir le prix décerné par l'Union <strong>de</strong>s<br />
Ecrivains roumains pour l'ensemble <strong>de</strong> son œuvre au service <strong>de</strong> la<br />
connaissance <strong>de</strong> la littérature roumaine dans le mon<strong>de</strong>, suite à la longue<br />
maladie qui l'affectait, est décédé à la mi-juin.<br />
"Alain Paruit a fait beaucoup plus pour la littérature roumaine que tous<br />
<strong>les</strong> gouvernements réunis <strong>de</strong> l'après-Révolution" s'exclamait déjà en 2002,<br />
l'écrivain Ioan Grosan. Peu avant sa disparition, Alain Paruit avait répondu<br />
aux questions <strong>de</strong> Marc Semo, <strong>de</strong> "Libération", évoquant ses liens avec<br />
Cioran dont il avait traduit plusieurs ouvrages, <strong>de</strong>venant également son ami.<br />
Marc Semo: Le Cioran roumain est-il très différent du Cioran français ?<br />
Alain Paruit: Oui, son écriture roumaine est un bouillonnement et parfois une<br />
bouillie. Dans ses œuvres <strong>de</strong> jeunesse, Cioran écrivait n'importe comment, jetant sur le<br />
papier <strong>les</strong> mots et <strong>les</strong> idées comme el<strong>les</strong> venaient. Si c'était compréhensible tant mieux,<br />
mais autrement tant pis. Lui et plus encore son ami Mircea Elia<strong>de</strong> écrivaient souvent<br />
en un mauvais roumain, ce que leur reprochait Eugène Ionesco. En revanche, dès qu'ils<br />
utilisaient le français, qui était en Roumanie la langue <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> l'élite, ils<br />
étaient attentifs à s'exprimer avec la plus gran<strong>de</strong> clarté, ce qui transformait totalement<br />
leur façon d'écrire. Le Cioran roumain est l'opposé du Cioran français que nous<br />
connaissons. J'avais commencé à traduire le Bréviaire <strong>de</strong>s vaincus et je lui lisais <strong>de</strong>s<br />
phrases qui, <strong>de</strong> son propre aveu, étaient totalement incompréhensib<strong>les</strong> dans l'original.<br />
Il me disait alors <strong>de</strong> <strong>les</strong> enlever. Ainsi la traduction française <strong>de</strong> ce livre est <strong>de</strong>venue<br />
l'original à partir duquel se font <strong>les</strong> traductions dans <strong>les</strong> autres langues.<br />
M.S.: Avez-vous fait la même chose en traduisant la Transfiguration <strong>de</strong> la<br />
Roumanie, qui vient <strong>de</strong> paraître ?<br />
A.P.: Non, car compte tenu <strong>de</strong> l'enjeu et du fait que ce livre représente aussi un<br />
document, je me <strong>de</strong>vais <strong>de</strong> respecter fidèlement la lettre autant que l'esprit <strong>de</strong> l'original.<br />
Des phrases isolées <strong>de</strong> leur contexte avaient servi à mener <strong>de</strong>s attaques très dures<br />
contre Cioran. Certes, dans ce livre à bien <strong>de</strong>s égards affligeant, il y a <strong>de</strong>s passages<br />
insoutenab<strong>les</strong> contre <strong>les</strong> Juifs, <strong>les</strong> Hongrois, <strong>les</strong> Tziganes, mais on voit en le lisant dans<br />
son intégralité que Cioran est tout aussi véhément contre <strong>les</strong> Roumains eux-mêmes et<br />
l'humanité en général. Il faut replacer le livre dans le contexte d'une époque <strong>de</strong> haines<br />
et <strong>de</strong> folie, où tant d'autres intellectuels, et pas seulement en Roumanie, ont succombé<br />
à <strong>de</strong>s délires idéologiques d'extrême droite comme d'extrême gauche. Cet ouvrage est<br />
aussi très important pour comprendre ce qu'il est <strong>de</strong>venu ensuite, son rejet <strong>de</strong> toute<br />
idéologie, son scepticisme, sa volonté <strong>de</strong> ne plus être complice <strong>de</strong> quoi que ce soit.<br />
M.S.: De la France, écrit en France en 1941 est différent dans le ton et le style.<br />
A.P.: En effet, on y retrouve déjà, bien qu'écrit en roumain, le Cioran d'après. Ses<br />
phrases sont imprégnées <strong>de</strong> la marque du français, et l'on retrouve la même chose chez<br />
Elia<strong>de</strong> dès qu'il s'est installé en France. Le français est <strong>de</strong>venu sa langue. Même à son<br />
frère resté en Roumanie, Cioran écrivait en français. Même dans ses <strong>de</strong>rniers jours à<br />
l'hôpital Broca, il continuait à parler français.<br />
M.S.: Cioran travaillait en étroite collaboration avec vous mais il s'était toujours<br />
refusé à traduire lui-même ses textes. Pourquoi ?<br />
A.P.: Il en était totalement incapable. Les mots roumains lui parlaient tellement<br />
qu'il ne trouvait pas d'équivalents en français. Mais il est loin d'être le seul dans ce cas.<br />
Un véritable écrivain ne peut jamais traduire un <strong>de</strong> ses propres livres, même s'il domine<br />
parfaitement une autre langue. Il écrit un autre livre. Marc Semo (Libération)<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Connaissance et découverte<br />
August<br />
Septembrie<br />
39
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
40<br />
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BACAU<br />
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Un <strong>de</strong>s auteurs <strong>les</strong><br />
plus joués au mon<strong>de</strong><br />
Dans <strong>les</strong> années 1950, le théâtre<br />
survient on ne sait trop comment<br />
chez Ionesco. Le dramaturge est<br />
déchiré entre l'angoisse et le<br />
bonheur <strong>de</strong> créer, entre la<br />
grâce et la chute <strong>de</strong>vant la<br />
découverte progressive d'un<br />
art théâtral dont le but est "la<br />
communication d'un incommunicable".<br />
L'absur<strong>de</strong> ? Non:<br />
"Il est absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> dire que le<br />
mon<strong>de</strong> est absur<strong>de</strong>." L'"insolite"<br />
<strong>de</strong> la vie, plutôt. Les soubassements<br />
<strong>de</strong> l'oeuvre: le<br />
rapport au mythe, la recherche<br />
d'archétypes. Les obsessions: la<br />
mort, la beauté. Arrive la célébrité,<br />
bientôt planétaire. Elle n'empêche pas<br />
la lutte contre le néant <strong>de</strong> se faire <strong>de</strong><br />
plus en plus âpre, malgré l'amour <strong>de</strong><br />
sa femme, Rodica, et <strong>de</strong> sa fille,<br />
Marie-France. Le biographe évoque<br />
avec discrétion l'alcoolisme, <strong>les</strong> infidélités.<br />
Reste la question <strong>de</strong> la postérité.<br />
Ionesco est-il ou n'est-il pas <strong>de</strong>venu<br />
un classique, telle est la question.<br />
Le "transcendant satrape" <strong>de</strong>meure<br />
un <strong>de</strong>s auteurs hexagonaux <strong>les</strong> plus<br />
joués à l'étranger. Mais en France,<br />
<strong>de</strong>puis <strong>les</strong> années 1980, il connaît<br />
une éclipse réelle, que ne doit pas<br />
masquer le "record" <strong>de</strong> la Huchette.<br />
Son théâtre a résisté au temps, mieux<br />
que celui <strong>de</strong> Montherlant, <strong>de</strong> Sartre<br />
ou même <strong>de</strong> Camus. Mais moins que<br />
celui <strong>de</strong> Beckett ou <strong>de</strong> Genet.<br />
"Mon théâtre est très simple,<br />
visuel, primitif, enfantin", confiait-il.<br />
C'est sans doute ce qui le sauvera,<br />
quand il sera redécouvert par <strong>de</strong>s<br />
metteurs en scène qui lui donneront<br />
une nouvelle vie, loin du climat<br />
années 1950-1960 dans lequel il<br />
reste souvent embaumé.<br />
Littérature<br />
Connaissance et découverte<br />
Début <strong>de</strong>s célébrations<br />
du centenaire <strong>de</strong> Ionesco<br />
"Eugène"… jonglant avec ses masques<br />
Le théâtre ne m'a jamais intéressé vraiment", a répété Eugène Ionesco<br />
tout au long <strong>de</strong> sa vie. Pirouette ? Cet auteur-là, celui <strong>de</strong>s Chaises, du<br />
Roi se meurt, signe aussi un exploit tout à fait unique, répertorié dans<br />
le Livre <strong>de</strong>s records : <strong>de</strong>puis cinquante-<strong>de</strong>ux ans, “La Cantatrice chauve” et “La<br />
Leçon” sont jouées sans discontinuer au Théâtre <strong>de</strong> la Huchette, à Paris. El<strong>les</strong><br />
font partie <strong>de</strong> l'itinéraire obligé <strong>de</strong> tout touriste discipliné, au même titre que la<br />
tour Eiffel ou le Musée du Louvre, particulièrement en cette année qui marque le<br />
centième anniversaire <strong>de</strong> la naissance du dramaturge.<br />
La dérision <strong>de</strong> la chose est bien dans la manière <strong>de</strong> ce clown tragique, qui fait<br />
aujourd'hui l'objet d'une biographie d'André Le Gall, déjà signataire <strong>de</strong> sommes<br />
indispensab<strong>les</strong> sur Corneille, Pascal et Racine. Le "prince <strong>de</strong> l'absur<strong>de</strong>", disparu en<br />
mars 1994, aurait eu 100 ans cette année : Ionesco est né le 26 novembre 1909. Et non<br />
en 1912, comme l'affirment encore nombre <strong>de</strong> notices, du Who's<br />
Who aux dictionnaires <strong>de</strong> théâtre. Au début <strong>de</strong>s années 1950, il<br />
s'est rajeuni <strong>de</strong> trois ans, pour entrer dans la catégorie <strong>de</strong>s "jeunes<br />
auteurs" aux côtés <strong>de</strong> son éternel rival, Samuel Beckett.<br />
"La Roumanie, c'est le pays du père<br />
honni, la France, celui <strong>de</strong> la mère adorée"<br />
La biographie <strong>de</strong> Le Gall est la première fusée d'une série <strong>de</strong><br />
célébrations qui auront lieu cet automne. Voilà donc "Eugène"<br />
tel que son portraitiste le saisit, jonglant avec ses masques. Dans<br />
son théâtre, dans ses nombreux écrits autobiographiques, en<br />
"observateur objectif <strong>de</strong> sa subjectivité", Ionesco a toujours voulu plonger dans un<br />
"moi" pétri <strong>de</strong> rêves, d'images inconscientes.<br />
L'originalité <strong>de</strong> l'ouvrage tient à la manière dont le portraitiste <strong>de</strong> cet "existant<br />
spécial" tisse la vie et l'oeuvre, sans jamais tomber dans l'anecdote. L'enfance:<br />
Roumanie-France, aller-retours. La Roumanie, c'est le pays du père honni, la France,<br />
celui <strong>de</strong> la mère adorée. Ionesco, qui arrive à Paris à 2 ans, est d'abord un petit garçon<br />
imprégné <strong>de</strong> culture française, rurale, catholique. Il a la révélation <strong>de</strong> ce qu'est la littérature<br />
avec Un coeur simple, <strong>de</strong> Flaubert.<br />
A 13 ans, il <strong>de</strong>vient un jeune homme roumain. Formidab<strong>les</strong> pages sur la Bucarest<br />
<strong>de</strong>s années 1920-1930, dans laquelle s'inscrit un Ionesco en guerre contre le père, avocat<br />
opportuniste qui s'arrangera avec tous <strong>les</strong> régimes. Et donc en guerre contre tous<br />
<strong>les</strong> pères, voire <strong>les</strong> pairs: jeune critique à la plume aci<strong>de</strong>, il décoche ses flèches à toute<br />
l'intelligentsia <strong>de</strong> son petit pays, qui se vit comme le petit Paris. Plus tard, il vitupérera<br />
<strong>les</strong> critiques avec la même alacrité.<br />
Cette biographie en empathie avec son sujet, mais sans complaisance, a le mérite<br />
<strong>de</strong> faire un point précis sur <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s restés assez obscurs, y compris dans l'édition<br />
du théâtre <strong>de</strong> Ionesco dans la "Bibliothèque <strong>de</strong> la Pléia<strong>de</strong>".<br />
Non, Ionesco n'a jamais fait partie <strong>de</strong> la fameuse Gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer, ce mouvement fasciste<br />
auquel ont adhéré ses amis Mircea Elia<strong>de</strong> et Emil Cioran, et pour lequel il a<br />
éprouvé un rejet viscéral. Oui, il a bien occupé, <strong>de</strong> 1942 à 1944, <strong>les</strong> emplois d'attaché<br />
culturel, <strong>de</strong> secrétaire et <strong>de</strong> secrétaire principal à la légation roumaine auprès du gouvernement<br />
<strong>de</strong> Vichy.<br />
Et oui, il a tout fait pour entretenir le plus grand flou autour <strong>de</strong> cet épiso<strong>de</strong>: "Je<br />
me suis évadé (<strong>de</strong> Roumanie) dans l'uniforme du gardien", se justifiera-t-il plus tard.<br />
Ionesco a eu la terreur <strong>de</strong> se retrouver enfermé en Roumanie, à une époque où<br />
Bucarest a rejoint l'Axe Rome-Berlin. D'autant plus, information importante exhumée<br />
par André Le Gall, qu'il s'est découvert <strong>de</strong> lointaines origines juives.<br />
Fabienne Darge (Le Mon<strong>de</strong>)<br />
André Le Gall, Ionesco, Flammarion, "Gran<strong>de</strong>s biographies", 624 p., 25 €.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Révolution an XX<br />
Les "terroristes" étaient partout en cette fin<br />
décembre 1989. Dans la capitale, dans le pays, et<br />
surtout dans <strong>les</strong> esprits <strong>de</strong>s Roumains, conditionnés<br />
par <strong>les</strong> émissions ininterrompues <strong>de</strong> la seule chaîne<br />
<strong>de</strong> télévision, dont on pensait qu'elle était libérée sans<br />
savoir qu'elle était déjà passée aux mains du nouveau pouvoir,<br />
détournant et mettant en scène la "Révolution" qui<br />
<strong>de</strong>vait le légitimer. Tudor, ingénieur bucarestois habitant<br />
dans le quartier <strong>de</strong> Drumul Taberei, avait alors 55 ans. Il<br />
se souvient <strong>de</strong> cette manipulation qu'il a baptisé la<br />
"Terroria<strong>de</strong>", se référant à la "Minéria<strong>de</strong>" qui se déroula<br />
six mois plus tard et dont il fut victime, étant tabassé par<br />
<strong>les</strong> mineurs appelés par Iliescu, alors qu'il se promenait<br />
dans le centre <strong>de</strong> Bucarest.<br />
"Dans la soirée du 22 décembre, la télévision nous avait<br />
appelés à sortir dans la rue pour défendre le ministère <strong>de</strong> la<br />
Défense qui se trouvait tout près <strong>de</strong> chez moi, station <strong>de</strong> tramway<br />
Favorit. Les riverains s'était agglutinés pour faire barrage<br />
avec leurs poitrines aux "terroristes" qui le menaçaient. Il y<br />
avait énormément <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>.<br />
Soudain une Dacia verte a surgi,<br />
refusant <strong>de</strong> s'arrêter. Des coups <strong>de</strong><br />
feu ont claqué, on ne sait pas d'où…<br />
La voiture s'est immobilisée et a été<br />
tout <strong>de</strong> suite entourée par la foule,<br />
menaçante. Deux jeunes - 25-30 ans<br />
- s'en sont extraits. L'un était b<strong>les</strong>sé<br />
au pied. Il a vite disparu, conduit<br />
vers un hôpital par on ne sait qui.<br />
L'autre, terrorisé, était en passe d'êt-<br />
re lynché. Il a précipitamment sorti<br />
<strong>de</strong> sa poche une attestation se voulant<br />
officielle, qui lui donnait l'ordre<br />
<strong>de</strong> venir dans le quartier. Elle était tapée en gros, avec <strong>de</strong>s<br />
"caractères Ceausescu", dénommés ainsi parce que celui-ci,<br />
avec l'âge, ne pouvait plus lire <strong>les</strong> caractères petits et exigeait<br />
que <strong>les</strong> documents qu'on lui soumettait soient ainsi présentés.<br />
Un maître <strong>de</strong> la mise en scène à l'oeuvre<br />
L'attestation était signée <strong>de</strong> la main <strong>de</strong> Sergiu Nicolae, le<br />
cinéaste fétiche du régime, qui avait réalisé <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
fresques historiques comme "Michel le Brave". Un orfèvre<br />
pour mettre en scène la "Révolution". Quelques temps plus<br />
tard, il a d'ailleurs été désigné par le nouveau pouvoir pour prési<strong>de</strong>r<br />
la commission chargée <strong>de</strong> faire la lumière sur <strong>les</strong> évènements<br />
<strong>de</strong> l'époque… et qui n'a toujours pas éclairée ses nombreuses<br />
parts d'ombre.<br />
En tous <strong>les</strong> cas, cette signature prestigieuse avait impressionné<br />
la foule qui <strong>de</strong>sserra son étreinte autour du rescapé. Pas<br />
pour longtemps, car on découvrit un revolver sur lui et le malheureux<br />
s'apprêtait à passer un sale quart d'heure quand surgit<br />
Connaissance et découverte<br />
Hystérie, panique, <strong>les</strong> Roumains ont été savamment<br />
mis en condition pendant la "Révolution"…<br />
Les rumeurs et la "Terroria<strong>de</strong>"<br />
<strong>de</strong> décembre 1989: à qui a profité le crime?<br />
d'on ne sait où un homme en civil, la cinquantaine, portant une<br />
épaisse moustache et affirmant être colonel, chargé <strong>de</strong> la sécurité<br />
du secteur, indiquant sur un ton sans réplique qu'il allait<br />
s'occuper <strong>de</strong> l'individu. Il l'empoigna et l'entraîna vers une<br />
Skoda arrivée opportunément, qui démarra aussi sec. Ebranlés<br />
par son aplomb, <strong>les</strong> gens n'avaient pas protesté, s'écartant sur<br />
son passage. Mais ils se rendirent vite compte qu'ils avaient été<br />
grugés et, se reprenant, se mirent à siffler. Le "colonel" et son<br />
protégé étaient loin…<br />
La foule retourna sa colère contre la Dacia verte, abandonnée,<br />
la secoua pour finalement la renverser. Le coffre s'ouvrit<br />
et on y découvrit un lot <strong>de</strong> cib<strong>les</strong> d'entraînement pour le tir,<br />
avec <strong>de</strong>s silhouettes comportant <strong>de</strong>s cerc<strong>les</strong> autour <strong>de</strong> la tête,<br />
du cœur…<br />
La femme d'un général <strong>de</strong> la Securitate<br />
<strong>de</strong>vient une "héroïne révolutionnaire"<br />
Comme <strong>les</strong> gens du quartier, Tudor ne comprit pas grandchose<br />
à cet épiso<strong>de</strong>… sauf qu'il y<br />
avait <strong>de</strong> la manipulation dans l'air.<br />
D'ailleurs, il avait trouvé étrange que<br />
<strong>les</strong> premiers tirs <strong>de</strong> la "Révolution"<br />
commencent juste quand la foule<br />
réunie <strong>de</strong>vant l'immeuble du Comité<br />
Central du parti Communiste, dans le<br />
centre, se mit à scan<strong>de</strong>r "Jos communismul"<br />
("A bas le communisme").<br />
Sa sœur, présente sur <strong>les</strong> lieux,<br />
lui avait raconté qu'elle avait vu <strong>de</strong>s<br />
tireurs embusqués sur <strong>les</strong> toits. Qui<br />
<strong>les</strong> avait mis là ?... Ne s'agissait-il<br />
pas <strong>de</strong> déclencher une panique, en<br />
créant la hantise <strong>de</strong>s "terroristes" afin <strong>de</strong> pousser <strong>les</strong><br />
Roumains dans <strong>les</strong> bras <strong>de</strong> leurs "libérateurs", <strong>de</strong>venus aussi<br />
leurs défenseurs face aux sbires du régime renversé ?<br />
La télévision abonda dans ce sens, appelant <strong>les</strong> habitants<br />
<strong>de</strong> la capitale à venir faire un cordon <strong>de</strong> sécurité autour pour la<br />
protéger. C'est ainsi que la mère <strong>de</strong> Mircea Geoana, actuel lea<strong>de</strong>r<br />
du PSD et candidat à la Prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la République, épouse<br />
d'un général <strong>de</strong> la Securitate, <strong>de</strong>vint une héroïne révolutionnaire,<br />
dûment authentifiée par la suite grâce à un certificat qui<br />
lui permet d'échapper aux impôts et <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> quelques<br />
autres avantages, pour avoir fait entrer Ion Iliescu et Petre<br />
Roman dans <strong>les</strong> studios d'où ils lancèrent leurs appels à la vigilance<br />
<strong>de</strong> leurs compatriotes, prenant par la même <strong>les</strong> comman<strong>de</strong>s<br />
du pays. La courageuse dame avait été en effet b<strong>les</strong>sée à<br />
cette occasion… laissant tomber sur ses pieds un cocktail<br />
Molotov qu'on lui avait confié mais n'avait heureusement pas<br />
explosé. Sans-doute mauvais esprit, Tudor se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce<br />
qu'elle fichait là, la télévision étant un sanctuaire du régime<br />
auquel il était difficile d'avoir accès. (suite page 42)<br />
Toujours autant <strong>de</strong> mystères planent<br />
sur <strong>les</strong> évènements <strong>de</strong> décembre 1989.<br />
41
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
42<br />
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CONSTANTA<br />
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BACAU<br />
(suite <strong>de</strong> la page 41)<br />
Le tocsin<br />
et <strong>les</strong> sirènes <strong>de</strong> police<br />
effraient la campagne<br />
<br />
L'ingénieur se rappelle aussi qu'on<br />
vit sur le petit écran le speaker égrené<br />
<strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus alarmistes<br />
avec un soldat faisant <strong>les</strong> cent pas<br />
<strong>de</strong>rrière son dos, armé d'une kalachnikov.<br />
Il annonçait qu'une colonne <strong>de</strong><br />
blindés était partie <strong>de</strong> Târgoviste en<br />
direction <strong>de</strong> la capitale. Amie ou<br />
ennemie ? Personne n'a su car elle<br />
n'est jamais arrivée…<br />
A la campagne, ce n'était pas<br />
mieux. L'hystérie <strong>de</strong> la "Terroria<strong>de</strong>"<br />
s'était répandue à travers tout le<br />
pays, alarmant <strong>les</strong> populations. Les<br />
terroristes se cachaient dans <strong>les</strong><br />
montagnes, prêts à fondre sur <strong>les</strong><br />
villages. Les sirènes <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong><br />
police se mettaient régulièrement à<br />
hululer et <strong>les</strong> cloches <strong>de</strong>s églises à<br />
sonner le tocsin, annonçant une alerte,<br />
chacun se terrant alors chez lui".<br />
Se remémorant ces moments,<br />
Tudor hoche la tête. A qui a profité "le<br />
crime" ? Car, s'il s'est bien agi d'une<br />
mise en scène pour permettre aux<br />
héritiers du système <strong>de</strong> conserver le<br />
pouvoir, elle a coûté cher. Environ<br />
1300 morts, sans compter <strong>les</strong> b<strong>les</strong>sés,<br />
dont la moitié à Bucarest, la<br />
gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s victimes l'ayant<br />
été après la chute <strong>de</strong> Ceausescu.<br />
Aujourd'hui retraité, l'ingénieur préfère<br />
traiter avec dérision ce qu'il<br />
considère comme une mascara<strong>de</strong>. Il<br />
observe toujours avec attention <strong>les</strong><br />
membres <strong>de</strong> la nouvelle nomenklatura,<br />
à la télévision. Des fois qu'il repérerait<br />
un boiteux parmi eux. Ce petit<br />
gars qui avait disparu promptement<br />
après avoir reçu une balle dans le<br />
pied, à la station Favorit <strong>de</strong> Drumul<br />
Taberei…<br />
<br />
CHISINAU<br />
Mémoire<br />
Connaissance et découverte<br />
Transformé en Eliot Ness,<br />
Après l'euphorie du début <strong>de</strong> leur régime, <strong>les</strong> dirigeants communistes<br />
roumains furent bien obligés <strong>de</strong> se rendre à l'évi<strong>de</strong>nce: le prolétariat<br />
n'avait pas perdu ses mauvaises habitu<strong>de</strong>s en se débarrassant <strong>de</strong> ses<br />
chaînes. "L'homme nouveau" continuait <strong>de</strong> s'adonner aux poisons <strong>de</strong> l'ancienne<br />
société: il fumait et il buvait. Et sans-doute encore plus qu'avant ! Peut-être s'agissait-il<br />
même du seul domaine où <strong>les</strong> prévisions du plan étaient non seulement remplies<br />
mais dépassées!<br />
Certes, le phénomène n'était pas propre à la seule Roumanie et touchait aussi <strong>les</strong><br />
autres satellites <strong>de</strong> l'URSS. Seulement voilà… ces pays avaient pris <strong>de</strong>s dispositions<br />
pour lutter contre, même si ce n'était souvent que sur le papier. Des dispensaires antialcooliques<br />
avaient vu le jour en Pologne et Bulgarie. Des cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> dégrisement<br />
avaient été ouvertes en URSS et en Tchécoslovaquie où la police conduisait <strong>les</strong> ivrognes<br />
ramassés sur <strong>les</strong> trottoirs.<br />
Le problème était <strong>de</strong>venu si grave au<br />
milieu <strong>de</strong>s années cinquante que le Comité<br />
central du Parti Communiste Roumain chargea<br />
son secrétaire <strong>de</strong> la section administrative<br />
<strong>de</strong> mener l'enquête et <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s<br />
mesures directement au conseil <strong>de</strong>s ministres.<br />
C'est ainsi que Nicolae Ceausescu, en<br />
charge du poste, fut transformé en Eliot<br />
Ness investi <strong>de</strong>s pouvoirs lui permettant <strong>de</strong><br />
traquer <strong>les</strong> trafiquants car, <strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>nce,<br />
la consommation <strong>de</strong> la population était bien<br />
Quelque soit le régime… le succès <strong>de</strong> la<br />
lutte contre l'alcoolisme n'est pas garanti.<br />
supérieure à la production <strong>de</strong>s fabriques d'alcool<br />
<strong>de</strong> l'Etat qui disposait du monopole, <strong>de</strong>s<br />
rentrées fisca<strong>les</strong> lui échappant par là.<br />
"Les pays déca<strong>de</strong>nts et alcooliques comme la France"<br />
Catastrophe…<br />
La première démarche du futur Conducator fut <strong>de</strong> diligenter <strong>de</strong>s enquêtes dans <strong>les</strong><br />
régions <strong>de</strong> Timisoara, Baia Mare, Hunedoara et Suceava pour en avoir le coeur net. Le<br />
rapport fut accablant, Ceausescu griffonnant même dans sa marge: "la consommation<br />
moyenne d'alcool est proche <strong>de</strong>s pays déca<strong>de</strong>nts fortement alcooliques comme la<br />
France"! Dans l'Hunedoara, la consommation avait quasiment doublé entre 1954 et<br />
1956, <strong>les</strong> travailleurs dépensant 20 % <strong>de</strong> leur salaire en boisson. Encore ne s'agissait-il<br />
que <strong>de</strong>s chiffres officiels… Dans le Maramures, la production clan<strong>de</strong>stine d'alcool était<br />
estimée à près <strong>de</strong> 50 % supérieure à celle commercialisée dans <strong>les</strong> officines d'Etat. A<br />
Suceava et dans <strong>les</strong> communes avoisinantes, le nombre <strong>de</strong> bistrots, caves, débits <strong>de</strong><br />
boissons, avait bondi <strong>de</strong> 162 à 311, en <strong>de</strong>ux ans.<br />
Le rapport signalait qu'en cinq ans, <strong>de</strong> 1951 à 1956, la consommation <strong>de</strong> spiritueux<br />
par tête avait grimpé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers. Sévir se révélait toutefois à double tranchant, car<br />
le commerce <strong>de</strong> l'alcool était <strong>de</strong>venu un <strong>de</strong>s principaux contributeurs du budget et <strong>les</strong><br />
rentrées qu'il apportait étaient indispensab<strong>les</strong> au financement <strong>de</strong>s projets du régime.<br />
Toutefois, pour combattre ce fléau, Ceausescu préconisa la création d'un comité<br />
anti-alcoolique réunissant <strong>de</strong>s représentants du ministère <strong>de</strong> la Santé, du Comité central,<br />
<strong>de</strong> l'Union <strong>de</strong>s travailleurs, <strong>de</strong> la Croix Rouge et d'une organisation féminine. Le<br />
ministre <strong>de</strong> l'Industrie fut chargé <strong>de</strong> lancer à gran<strong>de</strong> échelle la production <strong>de</strong> rafraîchissements<br />
sans alcool, bon marché, et <strong>de</strong> <strong>les</strong> diffuser largement à travers le pays. On<br />
confia au ministre <strong>de</strong> l'Intérieur la tâche <strong>de</strong> mener la répression, <strong>les</strong> milices régiona<strong>les</strong><br />
et <strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> ayant pour mission <strong>de</strong> "mettre au frais" dans <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> dégrisement<br />
<strong>les</strong> ivrognes, considérés comme délinquants en état d'ébriété. Toutefois, toujours dans<br />
la marge du rapport, Ceausescu s'interrogea sur le bien-fondé <strong>de</strong> cette recommandation,<br />
<strong>les</strong> milices ayant déjà fort à faire pour surveiller la population.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Ceausescu fut chargé <strong>de</strong> lutter contre l'alcoolisme<br />
"L'homme nouveau" fume et boit !<br />
Ces mesures n'eurent pas l'effet escompté. Les restrictions<br />
apportées à la commercialisation <strong>de</strong> l'alcool dans <strong>les</strong> lieux<br />
habituels eurent pour conséquence <strong>de</strong> développer le marché<br />
noir. Une décennie plus tard éclatait "l'affaire Bacchus", la<br />
plus importante qu'ait connue la Roumanie dans le genre.<br />
Le scandale <strong>de</strong> “L'affaire Bacchus”<br />
Gheorghe Stefanescu, gérant d'un dépôt <strong>de</strong> vins <strong>de</strong><br />
Bucarest, près du pont Bessarab, <strong>les</strong><br />
faisait venir directement d'une<br />
coopérative <strong>de</strong> Cotesti dont la production<br />
avait été sous estimée du<br />
fait <strong>de</strong> calamités naturel<strong>les</strong> inventées<br />
<strong>de</strong> toutes pièces. Ainsi non<br />
comptabilisées, <strong>les</strong> bouteil<strong>les</strong><br />
étaient mises en vente par l'ingénieux<br />
trafiquant, dont le nom <strong>de</strong><br />
co<strong>de</strong> était "Bacchus", qui remettait<br />
<strong>les</strong> meilleures à sa clientèle d'habi-<br />
tués, parmi <strong>les</strong>quels d'éminents<br />
membres du Parti communiste.<br />
On estime qu'ainsi 400 000 litres<br />
ont été détournés entre 1971 et 1978, année où le trafic a<br />
été mis à jour à la suite d'un malheureux concours <strong>de</strong> circonstances.<br />
Un officier <strong>de</strong> la Securitate avait passé comman<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
bouteil<strong>les</strong> en vue <strong>de</strong> son prochain mariage, mais un contretemps<br />
ayant retardé <strong>de</strong> quelques semaines la cérémonie, le vin,<br />
contenant beaucoup d'additifs chimiques, avait tourné vinaigre,<br />
à son grand mécontentement et celui <strong>de</strong> ses invités.<br />
L'affaire fit grand bruit dans <strong>les</strong> rangs <strong>de</strong> la nomenklatura.<br />
C'est ainsi que Stefanescu fut démasqué et arrêté en août<br />
Bal tragique à Moscou, voici 70 ans.<br />
Le pacte, une b<strong>les</strong>sure non guérie<br />
<strong>de</strong> l'Histoire", titrait le 23<br />
août <strong>de</strong>rnier en une le quoti-<br />
Connaissance et découverte<br />
1978. On trouva à son domicile 19 kilogrammes d'or et<br />
quelques millions <strong>de</strong> lei. Jugé, "Bacchus" fut condamné à mort<br />
en avril 1980 et fusillé le 4 décembre 1981.<br />
Le tabac aussi<br />
L'alcool ne fut pas le seul vice emprunté aux impérialistes<br />
occi<strong>de</strong>ntaux, le régime y ajouta malencontreusement le tabac,<br />
toujours suivant le mauvais modèle emprunté à la France. Fin<br />
1956, sur décision du ministre <strong>de</strong>s<br />
Armées, Leontin Salajan, <strong>les</strong><br />
"bidasses" roumains reçurent leur<br />
ration quotidienne <strong>de</strong> cigarettes.<br />
Comme en France, beaucoup<br />
<strong>de</strong> recrues <strong>de</strong>vinrent <strong>de</strong>s fumeurs<br />
invétérés pendant leur service militaire.<br />
Des petits malins non<br />
fumeurs profitèrent <strong>de</strong> l'aubaine<br />
pour cé<strong>de</strong>r à bon prix leurs paquets<br />
à leurs camara<strong>de</strong>s en manque, un<br />
trafic se développant ainsi.<br />
Pour y mettre bon ordre et<br />
arrêter <strong>les</strong> ravages du tabac, le<br />
ministre envoya une circulaire en mai 1959 ordonnant la suppression<br />
<strong>de</strong> la distribution quotidienne, remplacée par une<br />
allocation mensuelle <strong>de</strong> 10,80 lei, "non imposable", qui permettait<br />
aux appelés d'acheter six cigarettes par jour, quantité<br />
que <strong>les</strong> sommités médica<strong>les</strong> du pays avait estimée suffisante<br />
pour <strong>de</strong>s jeunes gens.<br />
Finalement, ni Marx, ni le capitalisme n'ont réussi à éradiquer<br />
ces fléaux. Peut-être parce qu'ils ont oublié <strong>de</strong> parler à<br />
l'intelligence et au bon sens <strong>de</strong>s Hommes…<br />
Même la révolution ne garantit pas toujours<br />
<strong>de</strong> faire table rase du passé...<br />
Moldavie : le fruit du mariage entre Hitler et Staline<br />
dien moldave Timpul soulignant que le<br />
pacte Molotov-Ribbentrop, signé soixante-dix<br />
ans auparavant (le 23 août 1939)<br />
entre l'Allemagne et l'Union soviétique,<br />
"n'a pas été seulement un acte <strong>de</strong> nonagression,<br />
mais surtout un document<br />
odieux par lequel <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux pays se sont<br />
partagé <strong>les</strong> sphères d'influence en Europe<br />
<strong>de</strong> l'Est: le centre et l'Ouest polonais aux<br />
Allemands; l'Est polonais, la Lettonie, la<br />
Finlan<strong>de</strong>, l'Estonie et la Bessarabie,<br />
située dans le Nord roumain, aux<br />
Russes". Pour la Roumanie, écrit l'historien<br />
Igor Casu, <strong>les</strong> conséquences ont été<br />
immédiates, car "le 28 juin 1940, la<br />
Bessarabie (partie <strong>de</strong> l'actuel territoire<br />
<strong>de</strong> la République moldave, mais alors<br />
roumaine) a été occupée par <strong>les</strong> Russes".<br />
Pour un autre historien, Ion Varta, "la<br />
signature du pacte en 1939 a débouché<br />
sur la crucifixion <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> pays <strong>de</strong><br />
l'Europe <strong>de</strong> l'Est".<br />
Timpul affirme aussi qu'étant donné<br />
que l'acte <strong>de</strong> création <strong>de</strong> la République<br />
socialiste soviétique moldave, le 2 août<br />
1940, a été signé par <strong>les</strong> autorités <strong>de</strong><br />
l'URSS, "nous pouvons affirmer sans<br />
l'ombre d'un doute que Hitler et Staline<br />
ont été <strong>les</strong> parents fondateurs du pays. La<br />
République Moldave est le fruit du<br />
mariage entre Hitler et Staline".<br />
Aujourd'hui, continue Igor Casa dans le<br />
même journal, si la Moldavie et sa nouvelle<br />
majorité parlementaire "veulent<br />
envoyer un message clair vers l'Europe,<br />
el<strong>les</strong> doivent, comme <strong>les</strong> pays baltes<br />
auparavant, condamner le régime soviétique<br />
et le pacte Molotov-Ribbentrop".<br />
43
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
44<br />
<br />
BAIA<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
TARGU<br />
MURES<br />
ARAD<br />
<br />
SUCEAVA<br />
IASI<br />
TIMISOARA<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
<br />
GALATI <br />
BRAILA <br />
<br />
PITESTI TULCEA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
<br />
<br />
<br />
BACAU<br />
<br />
Les sites touristiques<br />
manquent <strong>de</strong>... toilettes<br />
L'Association roumaine <strong>de</strong>s agences<br />
<strong>de</strong> tourisme (ANAT) planche<br />
actuellement sur un projet particulier:<br />
pallier au manque <strong>de</strong> toilettes sur bon<br />
nombre <strong>de</strong> sites touristiques du pays.<br />
"Nous avons décidé <strong>de</strong> lancer ce projet<br />
sur la recommandation <strong>de</strong>s touropérateurs<br />
qui transportent en<br />
Roumanie <strong>de</strong>s touristes étrangers<br />
<strong>les</strong>quels se plaignent régulièrement<br />
du manque <strong>de</strong> toilettes", a déclaré à<br />
l'AFP le porte-parole <strong>de</strong> l'ANAT,<br />
Traian Badu<strong>les</strong>cu, qui a aussi saisi la<br />
ministre du tourisme, Elena Udrea,<br />
du problème.<br />
Selon lui, <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> <strong>de</strong>stinations<br />
qui souffrent du manque <strong>de</strong><br />
latrines sont notamment la région <strong>de</strong><br />
Bucovine, connue pour ses monastères<br />
médiévaux, le Delta du Danube...<br />
ainsi que la capitale.<br />
L'association veut ainsi i<strong>de</strong>ntifier<br />
<strong>les</strong> endroits <strong>les</strong> plus touchés par cette<br />
carence et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ensuite aux<br />
autorités et aux propriétaires <strong>de</strong> restaurants<br />
et bars <strong>de</strong> mettre en place<br />
<strong>de</strong>s toilettes ou d'améliorer cel<strong>les</strong> exitantes.<br />
Selon l'ANAT, le déficit <strong>de</strong> toilettes,<br />
estimé à plusieurs milliers sur<br />
tous le pays, pourrait être comblé en<br />
moins <strong>de</strong> cinq mois.<br />
En son temps, l'ancien prési<strong>de</strong>nt<br />
Ion Iliescu, en visite dans le pays,<br />
après avoir soulagé un besoin pressant<br />
au cours d'un repas officiel, était<br />
revenu furieux à sa table, fulminant<br />
"Comment voulez-vous qu'on rentre<br />
dans l'UE quant on a <strong>de</strong>s ch… aussi<br />
dég… !" (Texto, mais cela dit en roumain<br />
bien sûr). Apparement,<br />
Bruxel<strong>les</strong> n’a pas encore fait sentir<br />
ses bienfaits dans ce domaine. Peutêtre<br />
l’UE <strong>de</strong>vrait-elle désigner un<br />
“commissaire aux ch...” !<br />
<br />
CHISINAU<br />
Histoire<br />
Connaissance et découverte<br />
Trouvées par un <strong>de</strong> nos lecteurs, <strong>de</strong>s archives historiques parues dans<br />
une revue française <strong>de</strong> 1907, donnent un éclairage sur la classe <strong>de</strong>s<br />
boyards, gros propriétaires, <strong>de</strong>venus souvent nob<strong>les</strong>, qui ont dominé la<br />
vie et la population roumaines au cours <strong>de</strong>s sièc<strong>les</strong>, pesant <strong>de</strong> tout leur poids sur<br />
la société <strong>de</strong> la Roumanie jusqu'à la prise du pouvoir par <strong>les</strong> communistes.<br />
A partir <strong>de</strong> ces archives, un certain Tabac, sans-doute un pseudonyme, a dressé une<br />
étu<strong>de</strong> qui répondait également à un <strong>de</strong> ses lecteurs dans le style savoureux utilisé à la<br />
Belle époque :<br />
L'histoire <strong>de</strong> la "Boyarie" -Boieria - peut se diviser en quatre gran<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s:<br />
1 - La pério<strong>de</strong> d'aristocratie guerrière<br />
2 - La pério<strong>de</strong> du régime Phanariote;<br />
3 - La pério<strong>de</strong> du "Règlement Organique".<br />
4 - La pério<strong>de</strong> consécutive au “Traité <strong>de</strong> Paris".<br />
La Boyarie date <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s principautés <strong>de</strong> Moldavie et <strong>de</strong> Valachie<br />
(XIIème siècle). Elle est conférée par le Prince régnant qui, lui même, sort <strong>de</strong> son sein<br />
: Mircea l'Ancien, Michel le Brave, Etienne le Grand…<br />
Le titre <strong>de</strong> Boyard est attaché à une fonction: ban, spatar, aga. Les Boyards à cette<br />
époque sont presque tous <strong>de</strong>s chefs militaires, car le pays est en guerres continues avec<br />
<strong>les</strong> Turcs, <strong>les</strong> Polonais et <strong>les</strong> Hongrois.<br />
Celui qui avait exercé <strong>les</strong> fonctions conférant la Boieria conservait le titre <strong>de</strong><br />
Boyard, même après avoir cessé ses fonctions. Titre et fonctions n'étaient pas officiellement<br />
héréditaires; néanmoins, comme ces dignités étaient presque toujours décernées<br />
aux mêmes famil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong>s Boyards formaient une nob<strong>les</strong>se <strong>de</strong> fait, une<br />
sorte d'aristocratie militaire.<br />
Les Princes Phanariotes apportent <strong>de</strong> nouveaux<br />
titres, réminiscence <strong>de</strong> la cour <strong>de</strong> Byzance<br />
d'où ils viennent ou par laquelle ils ont été intronisés<br />
pour la représenter: Grand Logothète,<br />
Serdar, Grand Postelnik, Grand Paharnik... Ceux<br />
qui étaient investis <strong>de</strong> ces fonctions portaient<br />
aussi, <strong>de</strong> droit, le titre <strong>de</strong> Boyard.<br />
Cet état <strong>de</strong> la Boyarie dura jusqu'en 1829, au<br />
traité d'Andrinople. La Russie, s'étant érigée en<br />
puissance protectrice <strong>de</strong>s principautés, leur<br />
accor<strong>de</strong> <strong>les</strong> réformes comprises dans le<br />
"Règlement Organique". Elle remanie la Boyarie<br />
en cherchant a imiter le plus possible le système<br />
russe <strong>de</strong>s "Tchins". La Russie multiplie <strong>les</strong> fonctions<br />
et par conséquent <strong>les</strong> titres <strong>de</strong> Boyard.<br />
Grand Logothète, Grand Postelnik, Grand<br />
Paharnik, Serdar, Ban, Spatar, Aga...<br />
Titres et privilèges<br />
<strong>de</strong>s Boyards en Roumanie<br />
Le titre <strong>de</strong> Boyard était attaché<br />
à une fonction, donnant<br />
<strong>de</strong>s privilèges étendus.<br />
Toutefois le "Règlement Organique" conserve l'ancienne division historique en<br />
grands et petits Boyards. Les candidats à la Principauté ne peuvent être choisis que<br />
parmi <strong>les</strong> grands Boyards, mais grands et petits Boyards prennent part à l'élection.<br />
La Boyarie jouissait <strong>de</strong> privilèges étendus; ses membres n'étaient pas tenus au<br />
paiement <strong>de</strong> l'impôt personnel; ils ne pouvaient être jugés que par leurs pairs; ils ne<br />
pouvaient être condamnés à subir <strong>de</strong>s peines corporel<strong>les</strong> et n'étaient pas soumis au<br />
recrutement. Ces mêmes privilèges étaient concédés à leurs fils, mais à leurs fils seuls.<br />
Après la guerre <strong>de</strong> Crimée, le Congrès <strong>de</strong> Paris accor<strong>de</strong> aux Principautés arrachées<br />
à la Russie, un cadre <strong>de</strong> constitution nommé "Convention du 7 Août" qui fut le point<br />
<strong>de</strong> départ <strong>de</strong> l'union <strong>de</strong>s Principautés. Cette convention établissait l'égalité <strong>de</strong>s droits et<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs, elle supprimait donc, <strong>de</strong> fait, la Boyarie.<br />
La Boyarie n'a pas été remplacée par la suite. Tabac<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Des armoiries héréditaires<br />
Un lecteur, également historien, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>les</strong> éclaircissements<br />
suivants à son confrère :<br />
"Puisque notre confrère est si bien documenté, voudrait-il<br />
avoir l'obligeance <strong>de</strong> compléter ses indications sur la Boyarie<br />
Roumaine" en répondant aux questions ci-après;<br />
- Les Boyards portaient ils <strong>de</strong>s armoiries ?<br />
- Si oui, ces armoiries étaient-el<strong>les</strong> concédées par un acte<br />
officiel et enregistrées ou bien étaient-elle simplement adoptées<br />
par <strong>les</strong> Boyards au gré <strong>de</strong> leur fantaisie ?<br />
- Existe-t-il un recueil officiel <strong>de</strong>s armoiries roumaines ?<br />
- Les prêtres et <strong>les</strong> prélats roumains se servaient-ils d'armoiries<br />
dans <strong>les</strong> actes <strong>de</strong> leurs fonctions ?<br />
Signé De Lorval<br />
La réponse <strong>de</strong> Tabac :<br />
Voici <strong>les</strong> renseignements complémentaires que veut bien<br />
me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r monsieur <strong>de</strong> Lorval :<br />
- Oui <strong>les</strong> Boyards portaient <strong>de</strong>s armoiries<br />
- Ces armes n'étaient pas concédées par <strong>de</strong>s actes officiels<br />
Francophonie<br />
A Cluj, si la langue française se<br />
maintient dans <strong>les</strong> couches d'âge élevé ou<br />
parmi l'élite, c'est loin d'être le cas chez<br />
<strong>les</strong> jeunes où la tradition familiale motive<br />
principalement son apprentissage. Il lui<br />
faut donc apparaître comme n'étant pas<br />
l'expression d'un pays uniquement <strong>de</strong> culture,<br />
une sorte <strong>de</strong> ghetto un peu ringard,<br />
impression que l'on pourrait avoir facilement<br />
ici. Montrer qu'elle est ouverte à la<br />
diversité, actuelle, sympa…<br />
Le Centre culturel <strong>de</strong> Cluj (CCF) travaille<br />
donc dans cette direction, s'efforçant<br />
<strong>de</strong> toucher <strong>les</strong> étudiants dont beaucoup<br />
ne parlent pas un traître mot <strong>de</strong> français.<br />
Certes, <strong>de</strong> temps en temps, il organise<br />
<strong>de</strong>s spectac<strong>les</strong> ou un beau concert à<br />
l'intention <strong>de</strong> ses habitués, mais l'essentiel<br />
<strong>de</strong> son action est ailleurs, selon un<br />
concept lancé dés son ouverture, en 1991-<br />
1992 et dynamisé <strong>de</strong>puis.<br />
Ses locaux abritent uniquement l'administration,<br />
la médiathèque et <strong>les</strong> sal<strong>les</strong><br />
<strong>de</strong> cours. Tout ce qui est évènements, animations,<br />
spectac<strong>les</strong> est organisé dans la<br />
ville, en symbiose avec <strong>les</strong> initiatives<br />
loca<strong>les</strong>.<br />
Priorité est donné à l'audiovisuel,<br />
Cluj accueillant chaque mois <strong>de</strong> mai le<br />
TIFF, le plus grand festival <strong>de</strong> cinéma<br />
<strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l'Est, qui a pris un essor formidable<br />
avec l'avènement du cinéma roumain<br />
et la Palme d'or obtenue à Cannes,<br />
en 2007. Environ 900 films y ont été présentés.<br />
La France y avait délégué<br />
Claudia Cardinale pour la représenter<br />
en 2009, l'année précé<strong>de</strong>nte c'était<br />
Catherine Deneuve.<br />
Dans cette optique, le CCF propose<br />
<strong>de</strong>ux fois par mois <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> cinéclub<br />
dans un bistrot <strong>de</strong> la ville. Il anime<br />
<strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> scénarios avec <strong>de</strong>s professionnels<br />
français, roumains et hongrois.<br />
Car à Cluj, la dimension hongroise est<br />
trop importante pour ne pas être prise en<br />
considération. Il coordonne aussi le<br />
Festival <strong>de</strong>s très courts métrages, réunissant<br />
Roumanie, Hongrie et Moldavie.<br />
Printemps <strong>de</strong>s cafés<br />
dans une quinzaine <strong>de</strong> bistrots<br />
Le CCF est également à l'origine du<br />
Printemps <strong>de</strong>s cafés, dont c'était la troi-<br />
Connaissance et découverte<br />
ni enregistrés. El<strong>les</strong> étaient choisies par <strong>les</strong> Boyards euxmêmes<br />
; fort souvent <strong>les</strong> meub<strong>les</strong> <strong>de</strong> ces écus faisaient allusion<br />
à <strong>de</strong>s faits historiques concernant la famille <strong>de</strong> celui qui <strong>les</strong><br />
portait. Les <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong>s Boyards ont conservé <strong>les</strong> armoiries<br />
que leurs ancêtres avaient choisies et que le temps et l'usage<br />
ont consacrées.<br />
- Je ne connais pas <strong>de</strong> recueil officiel <strong>de</strong>s armoiries roumaines.<br />
Cependant monsieur Lecca, dans son ouvrage très<br />
documenté où i1 établit la généalogie <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> <strong>de</strong>scendantes<br />
<strong>de</strong>s anciens Boyards, donne aussi la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s armoiries<br />
<strong>de</strong> quelques-unes d'entre el<strong>les</strong>.<br />
Si cet ouvrage écrit en roumain sous le titre <strong>de</strong> Familiile<br />
Boeresti Romane (Bucuresti 1899) peut intéresser monsieur <strong>de</strong><br />
Lorval, je le mettrai très volontiers à sa disposition.<br />
- Les prélats n'avaient pas d'armoiries particulières, mais<br />
à chaque archevêché ou évêché est attaché un sceau armorié<br />
figurant dans <strong>les</strong> actes officiels. Toutes <strong>les</strong> églises d'un même<br />
diocèse ont le même sceau que celui du diocèse dont el<strong>les</strong> relèvent.<br />
En général, ces armes ont comme meuble principal l'image<br />
du saint, sous la protection duquel est placée la cathédrale<br />
<strong>de</strong> l'évêché ou <strong>de</strong> l'archevêché. Tabac<br />
A Cluj, le Centre Culturel Français part<br />
à la conquête <strong>de</strong>s jeunes… ne parlant pas français<br />
La France compte trois centres culturels en Roumanie : Cluj, Iasi, Timisoara. L'implantation du premier n'apparaît<br />
pas comme une évi<strong>de</strong>nce, au coeur <strong>de</strong> la Transylvanie, austro-hongroise jusqu'en 1918. Pourtant 500 élèves,<br />
<strong>de</strong> tous âges, le fréquentent, suivant <strong>les</strong> cours d'une vingtaine <strong>de</strong> professeurs, tous roumains. Le plus souvent, ils<br />
se <strong>de</strong>stinent à <strong>de</strong>s professions où on emploie le français ou à <strong>de</strong>s personnes se préparant à émigrer, comme <strong>les</strong> mé<strong>de</strong>cins.<br />
sième édition cette année. Elle en est toujours<br />
le moteur, tout en s'ouvrant et en<br />
s'alliant à d'autres cultures, comme l'italienne.<br />
Pendant un mois, à cheval sur<br />
mars et avril, jeunes, étudiants, artistes<br />
sont conviés dans une quinzaine <strong>de</strong> cafés.<br />
Chaque jour <strong>de</strong>ux ou trois évènements<br />
sont proposés: exposition, défilé <strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>, débat philosophique, projection<br />
d'un film, mini-concerts, classique, <strong>de</strong><br />
rock, <strong>de</strong> jazz… Un festival <strong>de</strong> musique<br />
baroque est aussi organisé au cours <strong>de</strong><br />
l'année.<br />
Le Centre culturel a ainsi gagné une<br />
gran<strong>de</strong> visibilité auprès du public non<br />
francophone, auquel il s'adresse majoritairement.<br />
Porteur <strong>de</strong> nouveauté, d'initiatives,<br />
il se veut un animateur <strong>de</strong> la vie<br />
locale. Même s'il fait venir <strong>de</strong>s artistes,<br />
comédiens ou <strong>de</strong>s écrivains français,<br />
comme Roger Planchon, Dominique<br />
Fernan<strong>de</strong>z, il ne limite pas son action à<br />
la culture. Ainsi, lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière prési<strong>de</strong>nce<br />
française <strong>de</strong> l'UE, il a mis sur pied<br />
<strong>de</strong>s rencontres du patrimoine alimentaire,<br />
sujet d'un intérêt majeur dans un pays<br />
encore fortement rural.<br />
45
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
46<br />
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CONSTANTA<br />
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BACAU<br />
<br />
Enfin un point<br />
d'information<br />
touristique à Bucarest<br />
Seule capitale européenne à ne<br />
pas possé<strong>de</strong>r d'office <strong>de</strong> Tourisme,<br />
Bucarest dispose <strong>de</strong>puis la mi-août<br />
d'un point d'information à la Gare du<br />
Nord. Des cartes, informations, dépliants,<br />
gui<strong>de</strong>s, brochures, horaires <strong>de</strong><br />
Tarom, listes <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s surfaces,<br />
<strong>de</strong>s hôtels, recommandations sur <strong>les</strong><br />
moyens <strong>de</strong> transport et l'hébergement,<br />
avec plan personnalisé tiré sur une<br />
imprimante, y sont fournis gratuitement<br />
<strong>de</strong> 9 heures du matin à 11 heures<br />
du soir par <strong>de</strong>ux étudiants parlant<br />
anglais et français. Il s'agit là d'une<br />
initiative privée, aidée par <strong>les</strong> ministères<br />
du Tourisme et <strong>de</strong> la culture qui<br />
fournissent la documentation et apportent<br />
un soutien moral, selon un système<br />
<strong>de</strong> franchise venu <strong>de</strong> France, basé<br />
sur <strong>les</strong> rentrées publicitaires.<br />
SC R&E Media Exclusive Business,<br />
la firme qui en est à l'origine, envisage<br />
d'ouvrir 40 autres points à travers le<br />
pays, d'ici la fin <strong>de</strong> l'été prochain. On<br />
pourra <strong>les</strong> trouver dans <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
vil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> lieux touristiques et <strong>les</strong> aéroports<br />
du pays, avec <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong>s<br />
environs, et, à Bucarest, outre <strong>les</strong><br />
aéroports d'Otopeni et Baneasa, au<br />
musée du Paysan roumain ainsi que<br />
sur calea Victoriei dans le centre ville,<br />
en face du musée national d'Histoire.<br />
Parallèlement, le ministère <strong>de</strong> la<br />
Culture projette <strong>de</strong> publier un gui<strong>de</strong> du<br />
patrimoine culturel et <strong>de</strong>s monuments<br />
dans chaque ju<strong>de</strong>t, ainsi que <strong>de</strong><br />
signaliser par <strong>de</strong>s panneaux ces <strong>de</strong>rniers<br />
sur <strong>les</strong> routes.<br />
<br />
CHISINAU<br />
La seule capitale<br />
européenne<br />
sans office <strong>de</strong> tourisme<br />
Tourisme<br />
Connaissance et découverte<br />
L'Institut National du Delta du Danube <strong>de</strong> Tulcea est le promoteur d'un<br />
projet international sur la "réduction <strong>de</strong> l'impact social lié à l'arrêt <strong>de</strong><br />
la pêche commerciale <strong>de</strong>s esturgeons, du genre Huso (Belouga), par le<br />
développement d'un tourisme centré sur <strong>les</strong> esturgeons du Danube".<br />
Le projet développé à Tulcea s'élève à un montant <strong>de</strong> 1,23 millions euros, financé<br />
à 85% par la Norvège et 15% par le Ministère roumain <strong>de</strong> l'Environnement. C'est<br />
l'un <strong>de</strong>s premiers projets approuvés parmi<br />
72 propositions déposées l'année passée<br />
dans le cadre du Programme <strong>de</strong><br />
Coopération <strong>de</strong> la Norvège avec la<br />
Bulgarie et la Roumanie. Le projet se propose<br />
<strong>de</strong> réaliser <strong>les</strong> recherches, en sociologie,<br />
biologie pour développer le potentiel<br />
<strong>de</strong> repeuplement <strong>de</strong> cette espèce, et dans<br />
le domaine du tourisme, qui sont nécessai-<br />
res pour le développement, dans le secteur<br />
inférieur du Danube (en Roumanie),<br />
d'un tourisme aussi bien culturel que d'aventure avec la participation <strong>de</strong>s communautés<br />
<strong>de</strong> pêcheurs d'esturgeons et <strong>de</strong>s sociétés qui élèvent <strong>de</strong>s esturgeons en Roumanie.<br />
Le Danube inférieur est le seul fleuve d'Europe où il y a encore <strong>de</strong>s esturgeons<br />
Les touristes pourront adopter un esturgeon protégé<br />
La partie <strong>de</strong>s recherches concernant le développement du potentiel touristique<br />
nécessitera l'utilisation, pour la première fois dans le Danube en Roumanie, d'une<br />
caméra hydo-acoustique DIDSON, qui permettra la visualisation <strong>de</strong>s esturgeons en<br />
eau trouble sur une distance <strong>de</strong> 300 m. Celle-ci, combinée avec un marquage d'émetteurs<br />
ultrasoniques permettra un contact visuel avec <strong>les</strong> esturgeons <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> cantonnement<br />
avant et après la reproduction et cel<strong>les</strong> d'hibernation <strong>de</strong>s esturgeons dans le<br />
fleuve. De cette manière, <strong>les</strong> touristes pourront même "adopter" un esturgeon marqué<br />
et recevoir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> celui-ci.<br />
Un abri pilote (expérimental) sera construit au bord du Danube à Isaccea, où <strong>les</strong><br />
pêcheurs d'esturgeons rencontreront <strong>les</strong> groupes <strong>de</strong>s touristes parcourant la route <strong>de</strong><br />
Fetesti à Sfântu Gheorghe qui s'appellera la "Route du Caviar". Toujours à Isaccea, un<br />
bassin/aquarium spécial sera mis en place où <strong>les</strong> touristes pourront voir et toucher <strong>les</strong><br />
esturgeons. Tout au long <strong>de</strong> la "Route du Caviar" <strong>de</strong>s pêcheurs d'esturgeon travailleront<br />
comme gui<strong>de</strong>s - interprètes à six endroits prévus pour <strong>de</strong>s rencontres avec <strong>les</strong> touristes,<br />
impliquant ainsi leur communauté dans ce projet.<br />
On dénombrerait actuellement<br />
772 hôtels en vente à travers<br />
la Bulgarie, à <strong>de</strong>s prix variant<br />
<strong>de</strong> quelques centaines <strong>de</strong> milliers d'euros<br />
à 17,9 millions d'euros pour le plus cher,<br />
un établissement situé à Sozopol, sur la<br />
mer Noire (il est proposé à 1000 € le m²,<br />
estimation jugée raisonnable par <strong>les</strong><br />
experts locaux). Cette augmentation notable<br />
du nombre d'établissements hôteliers<br />
Promotion du tourisme culturel<br />
et d'aventure dans le <strong>de</strong>lta du Danube<br />
A la poursuite <strong>de</strong>s esturgeons<br />
sur la "Route du caviar"<br />
Les touristes rencontreront-ils<br />
<strong>de</strong>s esturgeons <strong>de</strong> cette taille ?<br />
Hôtels à vendre en Bulgarie<br />
à vendre est liée bien évi<strong>de</strong>mment à la<br />
raréfaction <strong>de</strong>s touristes, crise oblige. La<br />
plupart <strong>de</strong>s hôtels travaillent à perte et<br />
leurs propriétaires ne parviennent plus à<br />
<strong>les</strong> entretenir, ni à rembourser leurs crédits.<br />
Nombre <strong>de</strong> ces hôtels sont sous<br />
hypothèque et <strong>les</strong> ven<strong>de</strong>urs sont assez<br />
pessimistes: le client se fait rare et le marché<br />
immobilier est plongé dans un attentisme<br />
<strong>de</strong> mauvais augure.<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Echanges<br />
Les <strong>de</strong>ux jeunes Français se retrouvent<br />
<strong>de</strong> temps en temps à la terrasse<br />
d'un bistrot <strong>de</strong> la capitale roumaine.<br />
Quant il a débarqué à Bucarest, Jonas Mercier<br />
a eu la peur <strong>de</strong> sa vie. Livia ne l'attendait pas<br />
à l'aéroport. C'est pourtant pour elle qu'il était<br />
revenu. C'est pour elle qu'il avait engagé toutes ses économies…<br />
trois billets <strong>de</strong> 500 €, qu'il serrait contre lui et<br />
<strong>de</strong>vaient lui permettre <strong>de</strong> tenir quelques mois.<br />
A 22 ans, le jeune Grenoblois avait décidé <strong>de</strong> tourner la<br />
page française après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s mêlant économie, philo et<br />
journalisme pour s'installer dans cette capitale roumaine où il<br />
était venu un peu à reculons un an plus tôt, en septembre 2005.<br />
Boursier Erasmus, il avait <strong>de</strong>mandé Berlin,<br />
mais se retrouvait ici, faute <strong>de</strong> place en<br />
Allemagne. Ses six premiers mois en<br />
Roumanie lui avaient fait découvrir qu'on y<br />
parlait une langue latine et surtout <strong>de</strong> rencontrer<br />
Livia, future journaliste comme lui,<br />
<strong>de</strong>venue sa copine… et elle-même Erasmus à<br />
Montpellier. Un bref intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq-six<br />
mois en France, début 2006, et <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux jeunes<br />
gens avaient décidé <strong>de</strong> se retrouver à la<br />
rentrée à Bucarest, impatients <strong>de</strong> commencer<br />
leur nouvelle vie.<br />
Embauché sur le champ<br />
Attendant désespérément et vainement<br />
Livia, Jonas se résolut à la rejoindre chez elle. Mais il tenait<br />
trop à ses précieux billets pour en risquer un dans un taxi. En<br />
fouillant dans ses poches, il trouva miraculeusement une pièce<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux euros qui lui permit <strong>de</strong> prendre le bus jusque dans le<br />
centre. Mais là, nouvelle panique et trou <strong>de</strong> mémoire…<br />
L'émotion lui avait fait oublier son adresse exacte et il ne<br />
reconnaissait pas <strong>les</strong> lieux. Tirant ses bagages <strong>de</strong>rrière lui, il<br />
erra comme une âme en peine dans <strong>les</strong> rues du quartier… pour<br />
venir butter sur une Livia essoufflée, courrant à sa recherche et<br />
tout autant désespérée. Elle s'était tout simplement trompée<br />
d'aéroport, se rendant à Baneasa au lieu d'Otopeni.<br />
Depuis ces retrouvail<strong>les</strong> rocambo<strong>les</strong>ques, le jeune couple<br />
mène une existence plus calme. Dans un premier temps, Jonas,<br />
Première expérience à l'étranger pour<br />
Jonas, jeune journaliste dauphinois.<br />
Connaissance et découverte<br />
L'une est Bretonne, l'autre est Dauphinois…<br />
mais tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux ont choisi <strong>de</strong> vivre à Bucarest<br />
L'aventure roumaine tente <strong>de</strong> jeunes Français<br />
Prendre le chemin <strong>de</strong> la Roumanie n'est pas un choix habituel pour <strong>les</strong> jeunes<br />
Français désireux <strong>de</strong> vivre une expérience à l'étranger et qui, le plus<br />
souvent, n'ont aucune idée <strong>de</strong> ce pays. Rares sont cependant ceux qui en<br />
reviennent déçus. Pour certains même, cette découverte va bouleverser leur jeune vie.<br />
Marion, 29 ans, est Bretonne. Jonas, 25 ans, Grenoblois. Tous <strong>de</strong>ux, journalistes, sont<br />
arrivés à la même époque à Bucarest, fin 2005, sans avoir opté au départ pour cette ville et<br />
sans se connaître. Une <strong>de</strong>stination par raccroc presque car ils rêvaient d'autres horizons<br />
mais étaient animés par une passion commune : découvrir le mon<strong>de</strong>. Leurs chemins se sont<br />
croisés dans <strong>les</strong> rédactions francophones <strong>de</strong> la capitale roumaine, chacun menant par<br />
ailleurs sa propre vie. Aujourd'hui, quatre ans après leur arrivée, ni l'un, ni l'autre, ne songent<br />
à la quitter. Portrait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux itinéraires.<br />
Jonas a trouvé le bonheur dans la capitale roumaine<br />
qui s'était mis facilement au roumain, envoya son CV dans différentes<br />
rédactions, prenant langue avec Le petit journal et<br />
Regard. Bien qu'il n'eut jamais fait <strong>de</strong> télé, il proposa à Money<br />
Channel, la chaîne financière roumaine - équivalente <strong>de</strong> BFM<br />
- <strong>de</strong> créer un journal d'informations généra<strong>les</strong> et économiques<br />
quotidien à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s Français installés en Roumanie.<br />
L'idée plût et fût agrée sur le champ. L'émission dura un an et<br />
cessa du jour au len<strong>de</strong>main, la station ayant changé d'objectifs.<br />
Vivre d'amour et d'eau fraîche n'a qu'un temps<br />
Le jeune Grenoblois se retrouva brusquement<br />
sans rien, découvrant vite que vivre d'amour<br />
et d'eau fraîche n'est guère réjouissant<br />
que dans <strong>les</strong> contes. Cherchant <strong>de</strong>s correspondances<br />
<strong>de</strong> journaux, <strong>de</strong>s piges, il<br />
engrangea beaucoup <strong>de</strong> promesses pour peu<br />
<strong>de</strong> résultats. Pendant un an, il vécut avec<br />
300 € par mois, voire moins et même parfois<br />
rien. Jonas pensa avoir touché le fond en<br />
décembre 2008. Il avait péniblement accumulé<br />
200 €, se posant beaucoup <strong>de</strong> questions.<br />
Mais ses recherches finirent par payer.<br />
Le quotidien belge Le Soir en fit son correspondant<br />
sur place, puis La Croix et enfin<br />
la nouvelle chaîne d'infos continues France<br />
24. Ajoutés à quelques piges pour L'Humanité Hebdo ou d'autres<br />
publications, ses revenus mensuels tournent maintenant<br />
autour <strong>de</strong> 800 €, ce qui est convenable à Bucarest. D'autant<br />
plus que Livia a décroché un poste à Pro TV, ce qui permet au<br />
couple <strong>de</strong> vivre avec 1400 €.<br />
Du coup <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux jeunes gens ont emménagé dans un petit<br />
appartement du quartier <strong>de</strong> Titan, pour un loyer <strong>de</strong> 300 €. Ils<br />
auraient presque l'impression <strong>de</strong> "s'être rangés" quant ils<br />
repensent à leurs débuts. Jonas rejoignait clan<strong>de</strong>stinement<br />
Livia dans sa chambre d'une cité universitaire en enjambant la<br />
fenêtre afin d'échapper à la vigilance d'une vieille concierge<br />
jouant <strong>les</strong> cerbères et interdisant l'accès <strong>de</strong>s lieux aux garçons.<br />
(lire la suite page48)<br />
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Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
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(suite <strong>de</strong> la page 47)<br />
Comportements roumains<br />
quant il revient en France<br />
Jonas se plait beaucoup à<br />
Bucarest. Il aime s'y promener,<br />
découvrir <strong>les</strong> coins cachés. La spontanéité<br />
qu'il y trouve lui fait oublier la<br />
saleté, le bruit, le service désagréable<br />
dans <strong>les</strong> restaurants ou le manque <strong>de</strong><br />
politesse ambiant. D'ailleurs il n'y<br />
pense plus.<br />
Et puis la Roumanie permet <strong>de</strong>s<br />
escapa<strong>de</strong>s. A l'intérieur du pays, mais<br />
aussi par sa proximité avec Istanbul,<br />
la Serbie, la Bulgarie, la Grèce. Son<br />
métier et l’actualité l'ont conduit<br />
récemment à Chisinau, en Moldavie.<br />
Le Grenoblois retourne <strong>de</strong>ux fois par<br />
an dans sa famille. Il s'y surprend à<br />
avoir <strong>de</strong>s comportements "roumains",<br />
se baladant avec beaucoup d'argent<br />
liqui<strong>de</strong> sur lui, utilisant peu sa carte<br />
<strong>de</strong> crédit, et marchant au milieu <strong>de</strong> la<br />
rue. Une habitu<strong>de</strong> contractée à<br />
Bucarest où <strong>les</strong> trottoirs sont encombrés<br />
par <strong>les</strong> voitures. Jonas et Livia<br />
ne songent pas à s'établir en France.<br />
Au contraire même. La crise ayant<br />
dégonflé une bulle immobilière<br />
démentielle, le jeune couple envisage<br />
d'acquérir une garçonnière ou un petit<br />
<strong>de</strong>ux pièces à Bucarest, dont <strong>les</strong> prix,<br />
entre 40 000 et 50 000 €, sont re<strong>de</strong>venus<br />
raisonnab<strong>les</strong>. Un cuibusor caldut<br />
… un petit nid douillet, dit-on en<br />
roumain.<br />
<br />
CHISINAU<br />
Reconnaissance<br />
royale pour OVR<br />
Le roi Albert et la reine Paola, au<br />
cours <strong>de</strong> leur visite en Roumanie<br />
(voir page 9), ont tenu à saluer l'action<br />
d'OVR en se rendant à Cristian<br />
(Sibiu), parrainé par Louvain, l'un <strong>de</strong>s<br />
350 villages roumains adoptés par<br />
une ville ou un village belge.<br />
Connaissance et découverte<br />
Echanges Marion:<br />
De la Roumanie, je ne connaissais rien… sauf Nadia Comaneci"…<br />
Marion Guyonvarch, gymnaste quant elle était enfant, n'avait pourtant<br />
pas choisi ce pays pour cette unique raison. A 24 ans, après <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s qui lui avaient mis un pied dans le journalisme, à Ouest-France, la<br />
Vannetaise avait envie <strong>de</strong> voir le mon<strong>de</strong>. Pas longtemps… un an peut-être, puis<br />
retrouver sa Bretagne natale. Ainsi avait-elle répondu à une petite annonce <strong>de</strong><br />
Regard, la revue francophone <strong>de</strong> Roumanie qui cherchait un collaborateur.<br />
Marion débarquait à Bucarest en décembre 2005, découvrant dans la grisaille <strong>de</strong><br />
l'hiver <strong>les</strong> rangées sinistres <strong>de</strong>s blocs tristes alors que <strong>les</strong> lumières blafar<strong>de</strong>s du jour s'estompaient<br />
laissant place à la nuit dès trois heures <strong>de</strong> l'après-midi. Vraiment rien pour<br />
donner le moral… D'autant plus que la Bretonne recevait trois jours après son arrivée<br />
une proposition <strong>de</strong> poste à la Réunion! Palmiers et couchers <strong>de</strong> soleils idylliques ne resteront<br />
qu'un rêve. Il lui fallait respecter le<br />
contrat <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> volontaire internationale<br />
qu'elle avait signé.<br />
Ne parlant pas la langue, ne connaissant<br />
personne, le jeune femme connut <strong>de</strong> "gros<br />
moments" <strong>de</strong> cafard. "A Quimper ou à Rennes,<br />
j'avais beaucoup <strong>de</strong> copains-copines, je sortais<br />
souvent. Ici, je ne pouvais pas aller au spectacle,<br />
au cinéma, je <strong>de</strong>vais me débrouiller toute<br />
seule". Heureusement, parents et amis profitèrent<br />
<strong>de</strong> l'aubaine pour venir la voir. En même<br />
temps, Marion se mit au roumain, prenant <strong>de</strong>s<br />
cours. Au bout <strong>de</strong> six mois, çà allait déjà beaucoup<br />
mieux et son salaire <strong>de</strong> 1500 €, tout à fait<br />
Au cours d’un reportage dans la vallée<br />
<strong>de</strong> Prahova pour la Bretronne .<br />
"Découvrir un pays et sa culture<br />
en partant <strong>de</strong> zéro… C'est super excitant !"<br />
confortable pour la Roumanie, lui donna même<br />
le sentiment "<strong>de</strong> vivre comme une reine".<br />
Le déclic vint avec <strong>les</strong> reportages que Regard l'envoya réaliser à travers tout le<br />
pays. "En France, je ne voyageais pas trop en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la Bretagne. Là, tout à coup,<br />
partant <strong>de</strong> zéro, je découvrais un pays et sa culture. C'était super excitant. J'ai commencé<br />
alors à vraiment aimer la Roumanie".<br />
L'envie <strong>de</strong> France s'est peu à peu estompée. D'un retour trimestriel au bercail familial,<br />
elle s'est réduite à <strong>de</strong>ux ou trois aller-retours annuels: une dizaine <strong>de</strong> jours à Noël,<br />
<strong>de</strong>ux semaines en été, histoire <strong>de</strong> ne pas oublier cette merveille <strong>de</strong> la nature qu'est le<br />
golfe du Morbihan, et pour l'anniversaire <strong>de</strong> ses parents. "Finalement, avec <strong>les</strong> low-cost,<br />
en passant par Beauvais, çà ne me coûte pas plus cher que si je travaillais à Metz ou<br />
Perpignan… et je vois ma famille aussi souvent". De son pays, Marion a bien quelques<br />
regrets: ses proches, ses amis, la mer, <strong>les</strong> petits bistrots qui ont une âme, où elle aimait<br />
s'installer avec un bon bouquin <strong>de</strong>vant un petit crème. "Et puis, <strong>les</strong> huîtres, <strong>les</strong> fromages,<br />
<strong>les</strong> gâteaux"… Ceci dit avec une telle conviction qu'on en culpabilise <strong>de</strong> ne pas en<br />
avoir ramenés.<br />
La nostalgie s'arrête là: "Ici, ma vie est chouette !" s'exclame la Bretonne qui a trouvé<br />
un petit appartement dans le centre, piata Rosetti, qu'elle partage en co-location avec<br />
un Français pour 250 € chacun. "J'ai plein d'amis roumains, je sors beaucoup. Paris,<br />
c'est formidable, mais c'est sans surprise, c'est mort. En Roumanie, c'est l'inverse: tu<br />
trouves toujours <strong>de</strong>s gens, <strong>de</strong>s choses, <strong>de</strong>s situations inattendues". Et puis surtout,<br />
Marion fait ce qu'elle veut <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> son contrat <strong>de</strong> volontaire internationale. Elle<br />
est <strong>de</strong>venue journaliste indépendante, pigeant pour quelques revues ou médias français,<br />
l'Express, Ouest France, Le Parisien Libéré, Radio France International et bien sûr<br />
<strong>les</strong> incontournab<strong>les</strong> Regard et lepetitjournal qui jouent le rôle <strong>de</strong> "foyer d'accueil" pour<br />
tout ce qui est journaliste et Français à Bucarest. "Je passe <strong>de</strong>s magazines à la radio,<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
"Ici, ma vie est chouette"<br />
je peux entreprendre. En France, c'est difficile, sauf si tu<br />
gagnes au loto, çà stagne. Ici, je trouve que mes copains roumains<br />
ont beaucoup plus <strong>de</strong> rêves, d'envies".<br />
Rencontre avec l'idole <strong>de</strong> son enfance<br />
Cette nouvelle vie n'a pas été sans sacrifices. A la fin <strong>de</strong><br />
son contrat <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, Marion a dû se débrouiller par ellemême,<br />
comptant sur ses économies, donnant <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> français<br />
dans <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> bourgeoises roumaines, faisant <strong>de</strong>s traductions,<br />
à côte <strong>de</strong> ses piges. Depuis le début <strong>de</strong> l'année, çà va<br />
mieux. Elle arrive à dégager un revenu mensuel <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong><br />
mille euros. "Çà a changé mon rapport à l'argent. Avant, j'étais<br />
un peu panier percé. Aujourd'hui, quand je retourne en<br />
France et que je vois ce qu'on peut dépenser en bêtises, çà<br />
m'énerve. Maintenant, je dois faire attention. Les pigistes, par<br />
Crise<br />
Emil Boc, le Premier ministre se rend<br />
chez son coiffeur à Cluj. Ce <strong>de</strong>rnier le<br />
questionne :<br />
-Monsieur le premier ministre, comment<br />
çà va avec la crise?<br />
-Bien, bien…<br />
Cinq minutes plus tard, le coiffeur<br />
récidive:<br />
-Monsieur le premier ministre, comment<br />
çà va avec la crise?<br />
-Bien, bien…<br />
Et rebelote un peu plus tard :<br />
-Monsieur le premier ministre, comment<br />
çà va avec la crise?<br />
-Mais qu'est-ce qui te prend… çà fait<br />
trois fois que tu m'embêtes avec la même<br />
chose ?!<br />
-C'est que, Monsieur le Premier<br />
ministre, chaque fois que je vous pose<br />
cette question, çà vous fait dresser <strong>les</strong><br />
cheveux sur la tête… et c'est plus facile<br />
pour moi pour <strong>les</strong> couper…<br />
Envieuse<br />
Fraîchement élue députée européenne,<br />
Elena Basescu revient chez ses<br />
parents après la première session du<br />
Parlement.<br />
-Alors comment çà s'est passé fifille?<br />
lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> son père<br />
-Très bien, la seule chose qui me<br />
gène c'est que je suis la seule à me rendre<br />
aux séances en Merce<strong>de</strong>s. Les autres<br />
députés viennent en tramway, même le<br />
prési<strong>de</strong>nt !<br />
-Ah bon ! Mais çà c'est embêtant, je<br />
vais voir ce que je peux faire…<br />
De retour à Strasbourg, la jeune<br />
députée reçoit un mot <strong>de</strong> son papa :<br />
-Tu trouveras ci-joint un chèque <strong>de</strong><br />
un million d'euros pour t'acheter un tramway.<br />
Détresse<br />
Alors qu'un incendie vient <strong>de</strong> détruire<br />
sa maison, un reporter trouve Gigi<br />
Becali en sanglots :<br />
-Qu'est-ce qui vous arrive Monsieur<br />
l'eurodéputé ?<br />
-C'est pas ma maison, j'ai encore une<br />
dizaine <strong>de</strong> palais... mais ma bibliothèque.<br />
-Vous allez vous en remettre !<br />
-Mais non, tout a flambé. Quel malheur<br />
! Qu'est ce que je vais faire maintenant<br />
à Strasbourg ? Je n'ai plus rien à<br />
colorier !!!<br />
Policiers oltènes<br />
Un automobiliste oltène désireux <strong>de</strong><br />
vendre sa voiture colle une affichette sur<br />
la vitre arrière avec son numéro <strong>de</strong> portable.<br />
Alors qu'il conduit dans le centre <strong>de</strong><br />
Craiova, il reçoit un appel:<br />
-Allo, oui ! Qui est-ce ?<br />
-Ici la police, on est <strong>de</strong>rrière vous,<br />
rangez-vous immédiatement à droite...<br />
Vous êtes en infraction, vous n'avez pas le<br />
droit <strong>de</strong> téléphoner en conduisant !<br />
Connaissance et découverte<br />
exemple, n'ont pas <strong>de</strong> congés payés et quant tu reviens <strong>de</strong><br />
vacances, tu n'as pas <strong>de</strong> salaire". Cela ne l'a pas empêchée<br />
d'aller à O<strong>de</strong>ssa cet été.<br />
De sa Bretagne, son père est là pour la ramener à certaines<br />
réalités: "il pense plus à ma retraite que moi et je mets 50 € <strong>de</strong><br />
côté tous <strong>les</strong> mois sur un compte épargne logement". De la<br />
même façon, la jeune Française cotise à hauteur <strong>de</strong> 100 €<br />
mensuellement auprès <strong>de</strong> la Caisse <strong>de</strong>s Français à l'étranger,<br />
qui joue le rôle <strong>de</strong> Sécurité sociale pour <strong>les</strong> expatriés.<br />
Venue à Bucarest pour un intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques mois,<br />
Marion y est maintenant <strong>de</strong>puis quatre ans et ne sait pas quant<br />
elle rentrera: "Je me sens bien ici, même si il y a <strong>de</strong>s choses qui<br />
m'irritent comme la nullité <strong>de</strong>s politiciens, le mépris <strong>de</strong> l'environnement".<br />
Son "exil" roumain lui a permis aussi <strong>de</strong> réaliser<br />
son rêve <strong>de</strong> petite fille: rencontrer et interviewer l'idole <strong>de</strong> son<br />
enfance, Nadia Comaneci !<br />
Humour Blagues à la roumaine<br />
On a <strong>les</strong> moyens ou pas<br />
Ion freine trop tard et rentre dans un<br />
camion. Sa Dacia est emboutie par la<br />
Merce<strong>de</strong>s qui le suivait, laquelle se fait<br />
tamponner par un 4 x 4 <strong>de</strong>rnier cri. Son<br />
conducteur se lamente en regardant <strong>les</strong><br />
dégâts :<br />
-Aï…Aï, çà va me coûter un maxi…<br />
Au moins quinze jours <strong>de</strong> mes rentrées!<br />
-Et moi, rajoute le conducteur <strong>de</strong> la<br />
Merce<strong>de</strong>s - enfoncée aussi bien à l'avant<br />
qu'à l'arrière - j'en ai bien pour un mois !<br />
-Plaignez-vous! se désole Ion.<br />
Regar<strong>de</strong>z ma Dacia… Elle est bonne<br />
pour la casse et j'ai mis dix ans à la payer!<br />
Les <strong>de</strong>ux autres chauffeurs se<br />
récrient d'un même cœur:<br />
-Faut être fou pour acheter une voiture<br />
aussi chère !<br />
Démonétisé<br />
Au cours d'une visite officielle dans<br />
le pays, Basescu est abordé par une jeune<br />
fille qui lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> cinq autographes :<br />
-Pourquoi cinq ? s'étonne le prési<strong>de</strong>nt<br />
-Parce que comme çà je peux <strong>les</strong><br />
échanger contre un <strong>de</strong> Madonna !<br />
Belle-mère<br />
Le juge à Bula: -Pourquoi, tu n'es pas<br />
intervenu quand ton voisin s'est mis à battre<br />
ta belle-mère ?<br />
-J'y ai bien pensé, puis j'ai vu qu'il<br />
n'avait pas besoin d'un coup <strong>de</strong> main.<br />
49
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
50<br />
BAIA<br />
MARE<br />
ORADEA<br />
<br />
TARGU<br />
MURES<br />
ARAD<br />
<br />
SUCEAVA<br />
IASI <br />
TIMISOARA<br />
<br />
SIBIU<br />
BRASOV<br />
<br />
GALATI <br />
BRAILA <br />
<br />
PITESTI TULCEA<br />
CRAIOVA<br />
<br />
<br />
BUCAREST<br />
CONSTANTA<br />
<br />
<br />
BACAU<br />
Eviter aéroports<br />
et distributeurs<br />
<br />
Le premier souci <strong>de</strong> l'étranger qui<br />
arrive en Roumanie, c'est <strong>de</strong> changer.<br />
Bien sûr pas à l'aéroport où <strong>les</strong><br />
taux pratiqués assomment <strong>les</strong> voyageurs<br />
qui débarquent <strong>de</strong> l'avion sans<br />
connaître <strong>les</strong> cours, sauf toutefois<br />
une officine à Otopeni, l'aéroport<br />
international <strong>de</strong> Bucarest, un peu<br />
avant <strong>de</strong> passer le contrôle, où ils<br />
sont raisonnab<strong>les</strong> et permettent <strong>de</strong><br />
changer une centaine d'euros sans<br />
se faire trop avoir… histoire <strong>de</strong> payer<br />
son taxi et sa première nuit d'hôtel en<br />
attendant le len<strong>de</strong>main et <strong>les</strong> bureaux<br />
<strong>de</strong> change du centre-ville.<br />
On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'ailleurs pourquoi<br />
cette arnaque institutionnalisée est<br />
tolérée dans tous <strong>les</strong> pays du<br />
mon<strong>de</strong>… hormis ceux qui, comme en<br />
Moldavie, conservent encore <strong>de</strong>s pratiques<br />
héritées <strong>de</strong> l'époque communiste<br />
où <strong>les</strong> taux sont uniformisés à<br />
travers tout le pays. Il est vrai qu'ils<br />
se rattrapent dans d'autres domaines,<br />
<strong>les</strong> hôtels avec tarifs prohibitifs<br />
pour étrangers par exemple et ceux<br />
pour autochtones, technique qui n'a<br />
complètement disparu <strong>de</strong> Roumanie<br />
qu'à la fin <strong>de</strong>s années 90.<br />
Alors changer aux distributeurs ?<br />
L'affaire n'est pas rentable. Il suffit <strong>de</strong><br />
consulter ses relevés <strong>de</strong> cartes <strong>de</strong><br />
crédit au retour pour constater que<br />
<strong>les</strong> banques auront prélevé 6 à 7 %<br />
<strong>de</strong> commission… soit près <strong>de</strong> 200 €<br />
si on en a converti 3000. Ce n'est<br />
pas rien ! Si on veut éviter <strong>de</strong> passer<br />
par <strong>les</strong> "casa <strong>de</strong> schimb" (bureau <strong>de</strong><br />
change), il ne reste alors qu'une solution:<br />
<strong>les</strong> banques. Il suffit <strong>de</strong> calculer<br />
le taux <strong>de</strong> la commission - en général<br />
1 % - par rapport au cours officiel <strong>de</strong><br />
la BNR. Là, l'opération est sans<br />
risque et pratiquement sans perte.<br />
Voyages<br />
Connaissance et découverte<br />
"Casa <strong>de</strong> schimb":<br />
attention aux arnaques<br />
Casa <strong>de</strong> schimb…Bureau <strong>de</strong> change. Il est difficile d'échapper à ces officines<br />
au cours d'un voyage en Roumanie. El<strong>les</strong> pullulent, dans <strong>les</strong> centres<br />
vil<strong>les</strong>, près <strong>de</strong>s postes frontières, <strong>les</strong> lieux touristiques, et proposent<br />
<strong>de</strong> changer vos euros pour rien. C'est-à-dire avec une commission <strong>de</strong> 0 %... dans<br />
la pratique, en fait, inférieure à 0,5 % par rapport au cours <strong>de</strong> la Banque nationale<br />
Roumaine. Rentable, si toutefois on prend quelques précautions.<br />
Le premier réflexe du voyageur alléché par un taux <strong>de</strong> change avantageux est déjà<br />
<strong>de</strong> vérifier sur le panneau extérieur <strong>de</strong> la "casa <strong>de</strong> schimb", si la commission prélevée<br />
est bien <strong>de</strong> 0 % ("Fara comision") et <strong>de</strong> le faire préciser avant <strong>de</strong> commencer la transaction.<br />
Certaines officines affichent <strong>de</strong>s taux intéressants, en mentionnant en petit qu'el<strong>les</strong><br />
prélèvent 6-7 %, voire plus, sur <strong>les</strong> sommes<br />
échangées… ou bien qu'ils ne sont praticab<strong>les</strong><br />
qu'à partir d'un montant <strong>de</strong> plusieurs milliers d'euros.<br />
Il est d'ailleurs recommandé <strong>de</strong> calculer à l'avance<br />
la somme que l'on doit recevoir et <strong>de</strong> la<br />
comparer à celle proposée, en insistant bien sur<br />
leur concordance.<br />
La pru<strong>de</strong>nce s'impose d'emblée si la caissière<br />
répond indirectement à vos questions en indi-<br />
Des panneaux incomplets<br />
ou gar<strong>de</strong>s du corps peu<br />
rassurants: attention danger !<br />
quant que <strong>les</strong> taux sont affichés, <strong>les</strong> montrant<br />
négligemment du doigt. Il y a alors <strong>de</strong> l'embrouille<br />
dans l'air, en jouant justement sur la confusion<br />
entretenue par l'affichage. Une <strong>de</strong>s techniques <strong>les</strong> plus employées est d'indiquer au touriste<br />
qu'il a confondu le taux <strong>de</strong>s chèques <strong>de</strong> voyage, beaucoup plus avantageux, mais<br />
presque plus utilisé, avec celui <strong>de</strong>s <strong>de</strong>vises. Il est fortement recommandé <strong>de</strong> ne se<br />
débarrasser <strong>de</strong> ses euros qu'en <strong>de</strong>rnier ressort, après avoir bien fait préciser et répéter<br />
<strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> l'échange. Dans la mesure du possible, pour ceux qui ne maîtrisent pas<br />
la langue, il est recommandé <strong>de</strong> se faire assister par un ami roumain. Et, si on ne se sent<br />
pas en confiance, le mieux est <strong>de</strong> mettre fin à la transaction et <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> boutique.<br />
Si on a eu l'impru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> signer un document sans le vérifier et d'y joindre ses<br />
billets à travers la tirette en plexiglas qui sépare <strong>de</strong> la caissière, vous avez <strong>de</strong> bonnes<br />
chances <strong>de</strong> vous être fait avoir. Vous aurez beau protester, réclamer le retour <strong>de</strong> votre<br />
argent… rien n'y fera, vous avez signé et il n'existe pas <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> rétractation.<br />
Vous voulez parler au responsable ? "Comment lui parler ? Il est en Bulgarie !"… Ce<br />
qui n'est d'ailleurs pas forcément faux, car l'un <strong>de</strong>s spécialistes <strong>les</strong> plus connus <strong>de</strong> ces<br />
filouteries, ayant pignon sur rue, au 24 du boulevard <strong>de</strong> la Révolution à Arad, mais aussi<br />
à Timisoara et Cluj, est Bulgare. Si vous faites un scandale, <strong>de</strong>ux impressionnants gardiens<br />
viennent vous calmer. Alors… Appeler la police ? Elle ne bougera pas car l'activité<br />
est légale, autorisée par la Banque Nationale, ce que d'aucuns appellent <strong>de</strong> la complicité<br />
institutionnelle.<br />
Les mauvaises surprises peuvent être <strong>de</strong> taille, si on se réfère aux journaux locaux.<br />
Perdre une centaine d'euros sur <strong>les</strong> 500 qu'on voulait changer. Une Roumaine âgée a été<br />
escroquée <strong>de</strong> 1500 € sur 7350, un <strong>de</strong> ses compatriotes <strong>de</strong> 800 € sur 3000…<br />
426 inspections en un mois… 378 infractions relevées<br />
Ces pratiques peuvent se retrouver à travers tout le pays. Les plaintes déposées<br />
auprès <strong>de</strong> l'Office pour la Protection du Consommateur se comptent par milliers. Sur<br />
426 inspections effectuées en avril <strong>de</strong>rnier, celui-ci a relevé 378 infractions à l'affichage.<br />
Pourtant <strong>les</strong> autorités n'interviennent pas, comme si cette tromperie était légalisée<br />
dans <strong>les</strong> faits. L'OPC semble avoir baissé <strong>les</strong> bras, <strong>les</strong> médias ont cessé d'y faire écho,<br />
quant aux victimes, au bout <strong>de</strong> quelques jours, el<strong>les</strong> abandonnent. Le gouvernement a<br />
cependant réagi en juillet <strong>de</strong>rnier. Désormais, <strong>les</strong> "casa <strong>de</strong> schimb" sont tenues d'inclure<br />
<strong>les</strong> commissions dans <strong>les</strong> cours qui doivent être affichés en gros caractères !<br />
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
CHANGE*<br />
(en lei et nouveaux lei, RON**)<br />
Euro 42 240= 4,24 RON<br />
(1 RON = 0,23 €)<br />
Franc suisse 27 739 = 2,7 RON<br />
Dollar 29 620 = 3 RON<br />
Forint hongrois 1 = 0,015 RON<br />
(1 € = 268 forints)<br />
*Au 30 août 2009 ** 1 RON = 10 000 anciens lei<br />
Les NOUVELLES<br />
<strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
Numéro 55, sept. - oct. 2009<br />
Lettre d'information bimestrielle sur<br />
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(Association pour le Développement<br />
International, la Culture et l’Amitié)<br />
association loi 1901<br />
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Directeur <strong>de</strong> la publication<br />
Henri Gillet<br />
Rédactrice en chef<br />
Dolores Sîrbu-Ghiran<br />
Ont participé à ce numéro :<br />
Laurent Cou<strong>de</strong>rc, Marion Guyonvarch,<br />
Arielle Thédrel, Jonas Mercier,<br />
Medhi Chebana, Abel Po<strong>les</strong>e,<br />
Elodie Auffray, Cornel Toma,<br />
Alexandra Stuparu, Mihaela Neamtu,<br />
Mirel Bran, Simon Roger, Gazdaru,<br />
Dodo Nita, Marc Semo, Vali,<br />
Fabienne Darge, Noël Tamini<br />
Autres sources: agences <strong>de</strong> presse<br />
et presse roumaines, françaises,<br />
lepetitjournal.com, télévisions<br />
roumaines, Roumanie.com, Le<br />
Courrier <strong>de</strong>s Balkans, sites internet,<br />
fonds <strong>de</strong> documentation ADICA.<br />
Impression: Helio Graphic<br />
2 rue Gutenberg<br />
44 981 Sainte-Luce sur Loire Ce<strong>de</strong>x<br />
Numéro <strong>de</strong> Commission paritaire:<br />
1112 G 80172; ISSN 1624-4699<br />
Dépôt légal: à parution<br />
Prochain numéro: novembre<br />
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51
Les NOUVELLES <strong>de</strong> <strong>ROUMANIE</strong><br />
52<br />
Le "Noël pour tous"<br />
d'André-Pierre Szakvary<br />
Dans la <strong>de</strong>rnière quinzaine <strong>de</strong> décembre, d'immenses lettres s'afficheront<br />
une nouvelle fois sur le frontispice <strong>de</strong> l'Athénée <strong>de</strong><br />
Bucarest, l'antre <strong>de</strong> la culture roumaine où, <strong>de</strong>puis plus d'un<br />
siècle, se donnent <strong>de</strong> merveilleux concerts et se produisent <strong>les</strong> plus bel<strong>les</strong><br />
voix du mon<strong>de</strong>: "Craciun pentru toti"… "Noël pour tous". Trois mots pour<br />
rappeler aux habitants <strong>de</strong> la capitale que la solidarité est une exigence encore plus gran<strong>de</strong> en cette pério<strong>de</strong>.<br />
A l'origine <strong>de</strong> cette initiative qui remonte à plusieurs années, un septuagénaire français qui a bourlingué<br />
à travers le mon<strong>de</strong> entier pendant <strong>de</strong>s décennies pour poser finalement ses valises à Bucarest, en<br />
1995… ce qui ne l'empêche pas <strong>de</strong> <strong>les</strong> refaire à tout bout <strong>de</strong> champ, tant <strong>les</strong> années et <strong>les</strong> aventures accumulées<br />
n'ont pas altéré son énergie.<br />
"Personne ne tendait la main à l'autre… c'était chacun pour soi"<br />
Originaire <strong>de</strong> Fontainebleau, André-Pierre Szakvary a mené une vie sortant <strong>de</strong> l'ordinaire, n'hésitant pas à en changer complètement.<br />
A 45 ans, chirurgien orthopédique, supportant <strong>de</strong> plus en plus difficilement le stress procuré par <strong>les</strong> opérations qu'il effectuait<br />
sur <strong>les</strong> grands b<strong>les</strong>sés <strong>de</strong> la route, le Français plaquait son métier pour entrer comme simple étudiant dans une "school business"<br />
américaine, afin <strong>de</strong> s'initier au marketing, au management et au commerce international.<br />
Sa formation initiale lui ouvrait alors <strong>les</strong> portes <strong>de</strong>s grands laboratoires pharmaceutiques qu'il représentait à l'étranger. Une<br />
activité qui n'était pas limitée à ce domaine, le transformant en "expatrié permanent" et le conduisant à vivre dans 22 pays différents.<br />
S'occupant <strong>de</strong> la construction d'un hôtel pour invali<strong>de</strong>s aux<br />
î<strong>les</strong> Canaries, il y rencontrera sa femme, d'origine roumaine, également<br />
sur place pour ses affaires.<br />
Les années suivant la "Révolution" conduiront le couple à<br />
regar<strong>de</strong>r vers Bucarest. Comme d'autres secteurs, l'industrie pharmaceutique<br />
roumaine entame alors sa privatisation, offrant <strong>de</strong>s<br />
possibilités d'investissement aux firmes française. André-Pierre<br />
Szakvary et sa femme y viennent étudier <strong>les</strong> opportunités, s'intéressant<br />
aussi à l'hôtellerie.<br />
Les affaires ne sont cependant pas <strong>les</strong> seu<strong>les</strong> préoccupations<br />
du Parisien. En Roumanie, il a vite mesuré combien un <strong>de</strong>mi-siècle<br />
<strong>de</strong> communisme, succédant à un régime <strong>de</strong> nature fasciste a pu<br />
abîmer ses habitants. "Personne ne tendait la main à l'autre.<br />
C'était chacun pour soi" se souvient-il, ajoutant "Enfants et vieux<br />
étaient laissés dans leur misère et leur désespoir".<br />
Après une existence passée à bourlinguer, <strong>les</strong> journées d’André<br />
Pierre Szakvary sont bien remplies avec Tintin et son Noël pour tous.<br />
Un naturel chez <strong>les</strong> Roumains qu'il fallait réveiller<br />
Pour André-Pierre Szakvary, l'urgent paraissait être <strong>de</strong> réveiller ce sentiment <strong>de</strong> solidarité autrefois si fort parmi <strong>les</strong> Roumains,<br />
<strong>de</strong> <strong>les</strong> sensibiliser aux problèmes <strong>de</strong> leurs compatriotes. La situation était loin d'être désespérée : dès qu'une catastrophe s'abat sur<br />
le pays, ses habitants retrouvent leur grand cœur, emportés par <strong>de</strong>s flots <strong>de</strong> générosité bouleversants quant on connaît leurs difficultés<br />
quotidiennes. Les inondations à répétition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années l'ont démontré, <strong>les</strong> plus mo<strong>de</strong>stes se montrant souvent <strong>les</strong><br />
plus prodigues. Il suffisait <strong>de</strong> <strong>les</strong> rappeler à leurs qualités naturel<strong>les</strong>.<br />
Ainsi, à l'initiative du Français, chaque année, du 15 au 31 décembre, un grand sapin est installé à l'intérieur <strong>de</strong> l'Ateneum, en<br />
plein cœur <strong>de</strong> la capitale. Les Bucarestois sont conviés à venir y déposer jouets, jeux, friandises, vêtements. Une soirée <strong>de</strong> gala est<br />
organisée, animée bénévolement par <strong>de</strong> grands artistes roumains, certains rentrés au pays pour l'occasion, à leurs frais. Les bénéfices<br />
et <strong>les</strong> dons sont ensuite répartis entre <strong>les</strong> institutions s'occupant <strong>de</strong>s démunis. L'opération est recommencée, six mois plus tard,<br />
à la veille <strong>de</strong>s vacances, notamment pour permettre aux enfants <strong>de</strong> Bucarest <strong>de</strong> partir au grand air.<br />
Des sponsors se joignent à ces élans <strong>de</strong> solidarité (Air-France, Tarom) ou encore un <strong>de</strong>s géants <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> distribution, Cora,<br />
qui a rempli <strong>de</strong>ux camions <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> première nécessité, lors <strong>de</strong>s inondations <strong>de</strong> 2006. Il n'y a pas un orphelinat <strong>de</strong> la capitale<br />
ou <strong>de</strong> ses environs qui n'ait bénéficié <strong>de</strong> ces initiatives.<br />
André-Pierre Szakvary puise son énergie et sa croyance en l'Homme dans un héro <strong>de</strong> son enfance: Tintin, dont il fait traduire<br />
et édite <strong>les</strong> aventures en roumain (voir pages 34 et 35). Toutefois, il n'a jamais eu l'intention <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r aux préjugés <strong>de</strong> Hergé et d'arrêter<br />
ses multip<strong>les</strong> activités en atteignant ses 77 ans.