Partie V- Microbiologie des denrées alimentaires - Etat de Genève
Partie V- Microbiologie des denrées alimentaires - Etat de Genève
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REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE<br />
Département <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires régionales, <strong>de</strong> l'économie et <strong>de</strong> la santé<br />
Service <strong>de</strong> la consommation et <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires vétérinaires<br />
V – QUALITE MICROBIOLOGIQUE<br />
DES DENREES ALIMENTAIRES<br />
En 2011, le secteur microbiologie, tout en atteignant ses objectifs, a connu beaucoup <strong>de</strong><br />
changements : arrivée d’une nouvelle responsable, réorganisation <strong><strong>de</strong>s</strong> locaux, achat <strong>de</strong><br />
nouveaux matériels et diversification <strong><strong>de</strong>s</strong> activités du laboratoire.<br />
INTRODUCTION<br />
Ce secteur s'occupe principalement <strong><strong>de</strong>s</strong> analyses microbiologiques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong><br />
et plus particulièrement <strong><strong>de</strong>s</strong> recherches <strong>de</strong> bactéries qui restent le problème le plus sensible<br />
en terme <strong>de</strong> sécurité alimentaire.<br />
Ainsi, <strong><strong>de</strong>s</strong> contrôles bactériologiques réguliers <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> à risque vendues<br />
dans le commerce ou prélevées dans les restaurants, boulangeries, traiteurs et autres<br />
entreprises produisant <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> sont effectués.<br />
Ces analyses concernent les bactéries indicatrices d'un non-respect <strong><strong>de</strong>s</strong> bonnes pratiques <strong>de</strong><br />
fabrication et <strong><strong>de</strong>s</strong> bactéries pathogènes (donc dangereuses pour l'homme) : Listéria,<br />
Salmonella et Campylobacter, par exemple.<br />
Selon le même principe, lors d’analyses microbiologiques <strong>de</strong> l'eau sont recherchés <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
germes dits indicateurs (germes aérobies mésophiles, entérobactériacées, E. Coli) et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
germes pathogènes spécifiques tels que les Pseudomonas aéruginosa et Légionelles.<br />
Cette année, le secteur a diversifié son champ d’activité en intégrant <strong>de</strong> la parasitologie avec<br />
la recherche <strong>de</strong> trichines dans les diaphragmes <strong>de</strong> sangliers via la métho<strong>de</strong> dite "par<br />
digestion". Auparavant, cette recherche était effectuée selon la technique <strong>de</strong> trichinoscopie<br />
par les vétérinaires officiels du SCAV responsables <strong>de</strong> l'hygiène <strong><strong>de</strong>s</strong> vian<strong><strong>de</strong>s</strong> d'abattage, cette<br />
métho<strong>de</strong> non homologuée a donc été abandonnée.<br />
RESUME<br />
Sur l’année 2011, le secteur microbiologie a analysé, dans le cadre <strong>de</strong> la surveillance<br />
microbiologique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> et <strong>de</strong> l’eau, 2’255 échantillons dont 681 avérés en<br />
infraction à la législation soit un pourcentage <strong>de</strong> non-conformité <strong>de</strong> 30.2 %. La majorité <strong>de</strong> ces<br />
échantillons ne répond pas aux critères dits indicateurs d’hygiène avec soit :<br />
• un taux élevé <strong><strong>de</strong>s</strong> germes aérobies mésophiles, 23 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas en 2011, qui reflète très<br />
souvent lié à une rupture <strong>de</strong> la chaîne du froid ou une mauvaise gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> températures;<br />
• un dépassement en Entérobactéries mise en évi<strong>de</strong>nce en 2011 dans 34 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas qui<br />
est significatif d’une mauvaise application <strong><strong>de</strong>s</strong> règles d'hygiène <strong>de</strong> base;<br />
• la présence <strong>de</strong> la bactérie E. coli dite "la maladie <strong><strong>de</strong>s</strong> mains sales" qui est révélatrice d’une<br />
mauvaise hygiène <strong><strong>de</strong>s</strong> mains (3 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas en 2011).<br />
SCAV • Quai Ernest-Ansermet 22 • 1205 <strong>Genève</strong><br />
Tél. +41 (22) 546 56 00 • Fax +41 (22) 546 56 96 • E-mail scav@etat.ge.ch • www.ge.ch/consommation
<strong>Partie</strong> V - Page : 2/12<br />
Sur l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons traités en 2011, la répartition du nombre et du type <strong>de</strong><br />
bactéries pathogènes retrouvées est la suivante :<br />
• 13 Bacillus cereus<br />
• 1 Clostridium perfringens<br />
• 2 Listeria monocytogenes<br />
• 27 Pseudomonas aeruginosa<br />
• 10 Staphylocoque à coagulase positive<br />
En plus <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> germes pathogènes, il est aussi très important <strong>de</strong> signaler que plus <strong>de</strong><br />
5 % <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> analysées ont été qualifiées comme impropres à la<br />
consommation c'est-à-dire qu’elles contenaient plus <strong>de</strong> 100'000’000 <strong>de</strong> germes par gramme<br />
d’aliment.<br />
Enfin, en ce qui concerne la parasitologie, 230 recherches <strong>de</strong> trichines ont été effectuées<br />
dans les diaphragmes <strong>de</strong> sangliers abattus par les gar<strong><strong>de</strong>s</strong> faunes dans le canton <strong>de</strong> <strong>Genève</strong>.<br />
Toutes les recherches ont été négatives. Ceci répond à une exigence légale dans un but <strong>de</strong><br />
sécurité alimentaire avant la libération <strong><strong>de</strong>s</strong> lots. La vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces animaux est ensuite<br />
commercialisée.<br />
Trichinella spiralis<br />
La trichine (Trichinella spp) est un ver parasite très petit (0,8 à 1 mm) dont les larves<br />
s’enkystent dans les muscles <strong>de</strong> certains animaux (porc, cheval, renard, sanglier). Il est<br />
invisible à l’œil nu et ne provoque aucun symptôme chez cet animal. La seule façon <strong>de</strong> révéler<br />
sa présence avec certitu<strong>de</strong> est l’analyse effectuée dans un laboratoire agréé.<br />
La trichinellose est une zoonose (maladie animale transmissible à l'homme) provoquée par la<br />
consommation <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> contaminée, insuffisamment cuite. Les symptômes correspon<strong>de</strong>nt à<br />
une gran<strong>de</strong> et longue fatigue, <strong>de</strong> l’œdème et <strong><strong>de</strong>s</strong> douleurs musculaires parfois intenses.<br />
Les pays européens ont <strong><strong>de</strong>s</strong> prévalences très contrastées en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces<br />
susceptibles d'être contaminées par la trichine. Les 2 cas les plus récents ont été découverts<br />
en France sur <strong><strong>de</strong>s</strong> sangliers fin 2007 et début 2008.
BILAN 2011<br />
Evolution <strong>de</strong> la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> prélèvements<br />
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Les paramètres bactériologiques à rechercher sont déterminés selon le type <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> par<br />
l’ordonnance sur l’Hygiène (OHyg) dans laquelle sont également fixées les valeurs <strong>de</strong><br />
tolérance ou les valeurs limites. Comme le montre le tableau ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, le taux <strong>de</strong> nonconformité<br />
semble se maintenir aux alentours <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux années ce qui reste<br />
considérable.<br />
Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> prélèvements sur trois ans<br />
2009 2010 2011<br />
Nombre <strong>de</strong> prélèvements 2'440 2069 2'255<br />
Nombre d’échantillons non conformes 617 645 681<br />
Taux <strong>de</strong> non-conformité 25.3 % 31.2 % 30.2 %<br />
Répartition par catégorie décrites dans la législation<br />
Les catégories d’aliment dont dépen<strong>de</strong>nt les critères bactériologiques à rechercher sont<br />
décrites dans l’annexe 2 <strong>de</strong> l’Ordonnance sur l’Hygiène (OHyg). Le tableau suivant montre le<br />
nombre <strong>de</strong> prélèvements effectués par types <strong>de</strong> catégorie ainsi que le taux <strong>de</strong> non-conformité<br />
révélé.<br />
Répartition <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> catégories <strong>de</strong> l’annexe <strong>de</strong> 2 <strong>de</strong> l’OHyg<br />
Type <strong>de</strong> catégorie<br />
Nombre <strong>de</strong><br />
prélèvements<br />
Nombre<br />
d’échantillons<br />
non conformes<br />
Taux <strong>de</strong> nonconformité<br />
A1 Crème fouettée 14 2 14.3 %<br />
A2 Article <strong>de</strong> pâtisserie 133 23 17.3 %<br />
A3 Boisson prête à consommer,<br />
provenant d’un distributeur<br />
automatique<br />
A4 Denrées alimentaire (DA) prêtes<br />
à consommer à l’état naturel et DA<br />
crues préparées pour la<br />
consommation.<br />
A5 (DA) traitées par la chaleur<br />
prêtes à consommer, froi<strong><strong>de</strong>s</strong> ou<br />
chau<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
A6 (DA) prêtes à consommer<br />
excepté les produits affinés par<br />
moisissures<br />
*2 fois un dépassement <strong>de</strong> E. coli dans <strong><strong>de</strong>s</strong> carottes râpées<br />
50 8 16 %<br />
125 2* 1.6 %<br />
1'309 540 41.3 %<br />
318 47 14.8 %
<strong>Partie</strong> V - Page : 4/12<br />
Au vu <strong><strong>de</strong>s</strong> très nombreuses non-conformités observées, il est très pertinent <strong>de</strong> prélever<br />
majoritairement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> <strong>de</strong> la catégorie A5 soit traitées par la chaleur prêtes<br />
à consommer, froi<strong><strong>de</strong>s</strong> ou chau<strong><strong>de</strong>s</strong>. En effet, si cette catégorie semble moins sensible <strong>de</strong> par<br />
son traitement thermique, cela reste néanmoins <strong><strong>de</strong>s</strong> produits nécessitant passablement <strong>de</strong><br />
manipulations et une gestion rigoureuse <strong><strong>de</strong>s</strong> températures.<br />
En revanche, le taux <strong>de</strong> non-conformité constaté en 2011 concernant la catégorie A2, soit les<br />
articles <strong>de</strong> pâtisserie, <strong>de</strong> 17.3 %, bien en <strong><strong>de</strong>s</strong>sous du taux moyen <strong>de</strong> 30.2 %; est à souligner. Il<br />
semblerait que le fait <strong>de</strong> traiter <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> connues comme très sensibles, conduit à ce que<br />
les règles d’hygiène soient mieux appliquées.<br />
Répartition par type d’aliment<br />
Comme l’indique le graphique ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, en 2011, le type <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> le plus<br />
contaminé reste logiquement les produits sensibles à base <strong>de</strong> protéine c'est-à-dire les<br />
charcuteries et salaisons. Cependant, dans le palmarès <strong><strong>de</strong>s</strong> produits les plus contaminés sont<br />
aussi présents <strong><strong>de</strong>s</strong> types <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> qui ne semblent pas les plus sensibles tels que les<br />
légumes cuits, pâtes et riz.<br />
Taux <strong>de</strong> non-conformité par type <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong><br />
Charcuteries & salaisons (57%)<br />
Légumes et champignons cuits (49%)<br />
Pâtes cuites (49%)<br />
Produits <strong>de</strong> la pêche cuits (46%)<br />
Œufs durs (45%)<br />
Riz cuit (45%)<br />
Autres féculents et légumineuses (40%)<br />
Vian<strong>de</strong> et volaille cuite (34%)<br />
Produits <strong>de</strong> la pêche crus & fumés, sushis (23%)<br />
Sala<strong><strong>de</strong>s</strong> composées (22%)<br />
Sauces chau<strong><strong>de</strong>s</strong> (21%)<br />
Glaces (18%)<br />
12<br />
44<br />
34<br />
44<br />
42<br />
Vian<strong>de</strong> et volaille crue (14%) 12 2<br />
Crèmes (14%) 12 2<br />
Boissons <strong>de</strong> distributeurs (14%)<br />
Pâtisseries, <strong><strong>de</strong>s</strong>serts, canapés, sandw iches (12%)<br />
Mayonnaises, sauces froi<strong><strong>de</strong>s</strong> (11%)<br />
Produits farcis cuits (8%)<br />
Légumes crus (2%)<br />
50<br />
58<br />
48<br />
72<br />
67<br />
10<br />
65<br />
77<br />
94<br />
110<br />
10<br />
104<br />
93<br />
12<br />
9<br />
4<br />
8<br />
156<br />
7<br />
37<br />
22<br />
2<br />
44<br />
14<br />
0 50 100 150 200 250<br />
65<br />
94<br />
89<br />
91<br />
conformes<br />
80<br />
non conformes
ZOOM 2011 : LES FECULENTS<br />
<strong>Partie</strong> V - Page : 5/12<br />
Pour les aliments appartenant à la catégorie A5 (les <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> traitées par la<br />
chaleur prêtes à consommer, froi<strong><strong>de</strong>s</strong> ou chau<strong><strong>de</strong>s</strong>) sont dénombrés les germes aérobies<br />
mésophiles et les Entérobactéries pour les indicateurs, quant aux germes pathogènes, le<br />
Staphylocoque à coagulase positive et le Bacillus cereus sont systématiquement recherchés.<br />
Le tableau ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous montre le taux <strong>de</strong> non-conformité obtenu par type <strong>de</strong> germes.<br />
Groupe<br />
En 2010<br />
Échantillons<br />
% échantillons non conformes par germes<br />
recherchés<br />
analysés 1 (GAM) 2 (Entero.) 3 (Bacillus) 4 (Staph.)<br />
Pâtes 212 25.9 44.5 0.9 0<br />
Riz 215 28.4 39.3 0.9 0<br />
Autres féculents 48 18.8 27.1 4.3 0<br />
Groupe<br />
Échantillons<br />
analysés<br />
En 2011<br />
Taux IC*<br />
% échantillons non conformes par germes<br />
recherchés<br />
(%) 1 (GAM) 2 (Entero.) 3 (Bacillus) 4 (Staph.)<br />
Pâtes 183 10.4 30.6 43.2 1.1 0<br />
Riz 201 10.5 29.9 37.3 2 1.4<br />
Autres féculents 109 7.4 25.7 22.9 12.9 0<br />
1 = Germes aérobies mésophiles<br />
2 = Enterobacteriaceae<br />
3 = Bacillus cereus<br />
4 = Staphylocoque coagulase positive<br />
Entre 2010 et 2011, les tendances restent les mêmes excepté le taux <strong>de</strong> Bacillus dans les<br />
autres féculents, notamment les pommes <strong>de</strong> terre cuites.<br />
Le taux <strong>de</strong> féculents impropres à la consommation, qui se situe aux alentours <strong>de</strong> 5 %, est<br />
nettement supérieur à celui relevé pour l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong>.
<strong>Partie</strong> V - Page : 6/12<br />
Les résultats obtenus sont potentiellement dus à une mauvaise gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> températures<br />
(refroidissement à température ambiante, stockage prolongé).<br />
De plus, la présence du Bacillus s'explique par le fait que ce germe soit sporulant; il est par<br />
essence moins sensible aux hautes températures. C’est la raison pour laquelle, ce germe<br />
peut se retrouver dans la majorité <strong><strong>de</strong>s</strong> produits cuits.<br />
Colonies <strong>de</strong> Bacillus ssp.<br />
Les Bacillus présents dans le riz, les pâtes, les plats <strong>de</strong> vian<strong><strong>de</strong>s</strong>, les plats <strong>de</strong> légumes, les<br />
soupes variées, le pudding et les sauces peuvent entraîner <strong><strong>de</strong>s</strong> intoxications <strong>alimentaires</strong>, car<br />
ils produisent <strong><strong>de</strong>s</strong> toxines qui sont <strong>de</strong> plus résistantes à la chaleur. Par conséquent, le<br />
réchauffage <strong>de</strong> ces <strong><strong>de</strong>nrées</strong> permettra éventuellement <strong>de</strong> détruire la bactérie, mais n'aura<br />
aucun effet sur les toxines.<br />
Ce germe peut plus précisément entraîner <strong>de</strong>ux types d’affections dues à <strong>de</strong>ux toxines<br />
différentes :<br />
• le “syndrome diarrhéique” avec différents aliments<br />
• le “syndrome émétique” principalement avec le riz cuit.<br />
Sur la base <strong>de</strong> ces constatations, nous allons, à moyen terme, intensifier et aprofondir les<br />
recherches <strong>de</strong> germes et <strong>de</strong> toxines <strong>de</strong> Bacillus sur l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong><br />
cuites.<br />
LES MANIFESTATIONS PUBLIQUES<br />
Pour faire suite au paragraphe du chapitre inspectorat dédié à ces contrôles, nous<br />
développons ci-après le bilan sanitaire <strong><strong>de</strong>s</strong> prélèvements effectués lors <strong><strong>de</strong>s</strong> manifestions<br />
publiques contrôlées sur le canton <strong>de</strong> <strong>Genève</strong> en 2011, soit pour rappel :<br />
• la Ville est à vous<br />
• la Fête <strong>de</strong> la musique<br />
• les Fêtes <strong>de</strong> <strong>Genève</strong>.
<strong>Partie</strong> V - Page : 7/12<br />
Un échantillonage représentatif <strong>de</strong> 200 prélèvements, pour l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> trois campagnes, a<br />
été analysé relevant un taux <strong>de</strong> non-conformité <strong>de</strong> 24 % s'avérant plus bas que taux <strong>de</strong> nonconformité<br />
moyen observé en 2011 qui s’élève à 30.2 %. Ceci s'explique par le fait que lors<br />
<strong>de</strong> manifestations, les <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> ont un fort taux <strong>de</strong> rotation.<br />
Ce fort tournus <strong>de</strong> marchandise est aussi la raison pour laquelle les taux <strong>de</strong> non-conformité<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> germes indicateurs sont significativement plus bas lors <strong><strong>de</strong>s</strong> manifestations publiques :<br />
• pour les germes aérobies mésophiles 15.4% contre un taux moyen <strong>de</strong> 23%<br />
• pour les Entérobactéries 19.5% contre 34 %.<br />
En revanche, il est aussi très important <strong>de</strong> noter que les germes pathogènes sont<br />
nettement plus présents lors <strong><strong>de</strong>s</strong> manifestations publiques, ce qui met en évi<strong>de</strong>nce que les<br />
conditions d'hygiène ne sont pas optimales.<br />
LES CAMPAGNES 2011<br />
Campagne <strong><strong>de</strong>s</strong> fontaines branchées sur le réseau<br />
Pour information, il s'agit <strong>de</strong> systèmes branchés sur le réseau d'eau potable mettant à<br />
disposition <strong><strong>de</strong>s</strong> utilisateurs <strong>de</strong> l'eau refroidie ou pas, voire même gazéifiée. L'eau n'est donc<br />
pas transportée au moyen <strong>de</strong> bonbonnes.<br />
De plus en plus <strong>de</strong> ces installations sont mises à disposition dans les entreprises. Sur la base<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> informations collectées par l'inspectorat, plusieurs centaines <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> fontaines<br />
seraient actuellement en service sur le canton <strong>de</strong> <strong>Genève</strong>.
<strong>Partie</strong> V - Page : 8/12<br />
Sur les 83 eaux <strong>de</strong> fontaines branchées sur réseau et collectées par l'inspectorat, 25 d'entre<br />
elles étaient non conformes, soit un taux <strong>de</strong> non-conformité <strong>de</strong> 30,1 %.<br />
Groupe<br />
Eau <strong>de</strong> fontaines<br />
branchées sur le réseau<br />
1 = Germes aérobies mésophiles<br />
2 = Esherichia Coli<br />
3 = Pseudomonas aeruginosa<br />
Nombre<br />
Echantillons<br />
analysés<br />
% d’échantillons non-conformes par<br />
germes recherchés<br />
1 (GAM) 2 (E.coli) 3 (Pseudo.)<br />
83 0 0 30,1<br />
Comme mis en évi<strong>de</strong>nce dans le tableau ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, un tiers <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons d'eau contenait<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> germes <strong>de</strong> Pseudomonas aeruginosa.<br />
Le Pseudomonas aeruginosa est un germe hydrophile, très mobile grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> flagelles<br />
polaires (déplacement en ligne droite), aérobie strict. C’est un agent pathogène opportuniste :<br />
il est peu virulent pour les sujets en bonne santé mais très pathogène pour les sujets<br />
immunodéprimés. La pathologie engendrée par une contamination <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> cette<br />
bactérie est très polymorphe (infections locales <strong>de</strong> l’œil ou <strong>de</strong> l’oreille, infections <strong><strong>de</strong>s</strong> plaies et<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> brûlures, infections urinaires, infections pulmonaires, septicémies). Très résistante, elle<br />
est <strong>de</strong> plus en plus souvent responsable d'infections nosocomiales.<br />
Pseudomonas aeruginosa<br />
Enfin, par voie orale ou après absorption d'eaux contaminées, ce germe peut, dans <strong>de</strong> rares<br />
cas, entraîner <strong><strong>de</strong>s</strong> entérites aiguës notamment après un usage prolongé d'antibiotiques.<br />
Ainsi, l’eau potable dans les fontaines à eau, branchées ou non sur réseau, ne doit pas en<br />
contenir. Leur présence dans celles-ci est très révélatrice quant à l’insuffisance <strong>de</strong> débit et/ou<br />
d'une fréquence non adaptée du nettoyage.
Les distributeurs <strong>de</strong> boissons<br />
<strong>Partie</strong> V - Page : 9/12<br />
Depuis plusieurs années, la campagne <strong><strong>de</strong>s</strong> boissons délivrées en libre-service par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
distributeurs comme <strong><strong>de</strong>s</strong> cafés, thés, chocolats et bouillons est reconduite afin <strong>de</strong> suivre<br />
l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats.<br />
Selon les exigences légales, seuls les germes aérobies mésophiles sont recherchés dans ce<br />
type <strong>de</strong> prélèvements.<br />
Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> prélèvements sur trois ans<br />
2009 2010 2011<br />
Nombre <strong>de</strong> prélèvements 100 50 50<br />
Nombre d’échantillons non conformes 28 6 8<br />
Taux <strong>de</strong> non-conformité 28 % 12 % 16 %<br />
Les résultats non conformes sont imputés au non-respect <strong><strong>de</strong>s</strong> directives <strong>de</strong> nettoyage, voire<br />
aux fréquences <strong>de</strong> contrôle insuffisantes.<br />
L'amélioration notée en 2010 est confirmée en 2011, cependant il reste <strong><strong>de</strong>s</strong> efforts à fournir<br />
car le taux <strong>de</strong> non-conformité <strong>de</strong> 16 % est néanmoins trop élevé. Un meilleur entretien <strong>de</strong> ce<br />
type <strong>de</strong> machines doit donc être réalisé par leur propriétaire.<br />
En 2012, la campagne va être reconduite en doublant le nombre d'échantillons prélevés.
<strong>Partie</strong> V - Page : 10/12<br />
ETUDES DE REFERENCE POUR ETABLIR LA PREVALENCE DE CAMPYLOBACTER<br />
DANS LES VOLAILLES<br />
La campylobactériose est une maladie infectieuse bactérienne à l'origine <strong>de</strong> nombreux cas <strong>de</strong><br />
gastro-entérite causée par <strong><strong>de</strong>s</strong> bactéries du genre Campylobacter.<br />
La contamination se fait majoritairement par le contact avec <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux porteurs <strong>de</strong> la<br />
bactérie (animaux <strong>de</strong> compagnie, <strong>de</strong> la ferme) ou par la consommation d'aliments contaminés<br />
tels que les vian<strong><strong>de</strong>s</strong> pas assez cuites, l'eau ou le lait cru contaminés.<br />
Une contamination croisée entre <strong><strong>de</strong>s</strong> mets cuits et <strong><strong>de</strong>s</strong> aliments crus contaminés, par exemple<br />
lors <strong>de</strong> la préparation <strong><strong>de</strong>s</strong> repas ou le stockage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong>, est fréquente. La<br />
transmission interhumaine est possible même si plus rare.<br />
Les infections à Campylobacter sont considérées comme l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> causes bactériennes les<br />
plus fréquentes <strong>de</strong> gastro-entérite dans le mon<strong>de</strong> entier et provoque plus d’intoxications<br />
<strong>alimentaires</strong> que les Salmonelles. La campylobactériose fait partie <strong><strong>de</strong>s</strong> maladies à déclaration<br />
obligatoire, ainsi le tableau ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous recense les cas <strong>de</strong> Campylobacter avérés dans les<br />
laboratoires en Suisse <strong>de</strong>puis 2009.<br />
Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> déclarations <strong>de</strong> campylobactérioses sur trois ans*<br />
Nombre <strong>de</strong> cas <strong>de</strong><br />
campylobactérioses déclarées<br />
2009 2010 2011<br />
7'752 6'644 7'915<br />
*Source site <strong>de</strong> l'office fédéral <strong>de</strong> la santé publique (OFSP) : http://www.bag.admin.ch<br />
Vu l'augmentation significative <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> campylobactérioses humaines déclarés chaque<br />
année, en collaboration avec 15 laboratoires cantonaux et le Centre <strong><strong>de</strong>s</strong> zoonoses, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
maladies animales d'origine bactérienne et <strong>de</strong> l'antibiorésistance (ZOBA), l'OFSP a mené <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> référence d'avril 2009 à mars 2010. Le nombre total d'échantillons souhaité est <strong>de</strong><br />
1'440 afin d'évaluer la situation sur le front <strong>de</strong> vente.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> nationale, les prélèvements effectués sur le canton <strong>de</strong> <strong>Genève</strong><br />
se répartissent ainsi :<br />
• En 2009, sur 72 échantillons 36 souches <strong>de</strong> Campylobacter ont été mises en évi<strong>de</strong>nce et<br />
transmises au ZOBA pour tester leur antibiorésistance. La prévalence est donc <strong>de</strong> 50 %<br />
selon la répartition par souche suivante :<br />
o 21 fois Campylobacter jejuni, 14 fois Campylobacter coli et 1 fois Campylobacter<br />
cryoaerophila.<br />
• En 2010, sur 94 échantillons 41 souches <strong>de</strong> Campylobacter ont été mises en évi<strong>de</strong>nce et<br />
transmises au ZOBA pour tester leur antibiorésistance et évaluer si elles correspon<strong>de</strong>nt<br />
aux souches cultivées à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> selles <strong>de</strong> patients atteint <strong>de</strong> campylobactériose. La<br />
prévalence <strong>de</strong> 43,6 % est plus basse que celle constatée l’année précé<strong>de</strong>nte. Les souches<br />
décelées sont les suivantes :<br />
o 25 fois Campylobacter jejuni, 15 fois Campylobacter coli et 1 fois Campylobacter<br />
cryoaerophila.
<strong>Partie</strong> V - Page : 11/12<br />
Dans le tableau ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, l'échantillonnage est réparti d'après le type <strong>de</strong> produit, la<br />
provenance et la forme <strong>de</strong> conservation, sur base <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats obtenus lors <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux<br />
campagnes.<br />
Groupe Echantillons<br />
analysés<br />
2009 2010<br />
% positifs<br />
Echantillons<br />
analysés<br />
% positifs<br />
Poulet avec peau 24 63 % 32 53 %<br />
Poulet sans peau 26 58 % 35 49 %<br />
Préparation <strong>de</strong> poulet 22 27 % 27 26 %<br />
Poulet congelé 35 34 % 46 28 %<br />
Poulet frais 37 65 % 48 58 %<br />
Poulet suisse 33 39 % 44 32 %<br />
Poulet étranger 39 59 % 50 54 %<br />
Il est intéressant <strong>de</strong> relever que sur les <strong>de</strong>ux années les tendances restent les mêmes et que<br />
la prévalence est significativement :<br />
• plus élevée sur <strong><strong>de</strong>s</strong> poulets frais que sur <strong><strong>de</strong>s</strong> poulets congelés<br />
• plus basse sur <strong><strong>de</strong>s</strong> poulets d’origine Suisse.<br />
Il est également important <strong>de</strong> noter que <strong>de</strong>puis plusieurs années, les recherches <strong>de</strong><br />
Campylobacter dans <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> prêtes à la consommation (et donc pas <strong>de</strong> volaille crue) se<br />
sont avérées systématiquement négatives.<br />
Si <strong><strong>de</strong>s</strong> contaminations croisées entre <strong>de</strong> la volaille crue avec <strong>de</strong> la volaille cuite ou autres<br />
<strong><strong>de</strong>nrées</strong> prêtes à la consommation sont fortement suspectées aucun résultat n’a pu étayer ce<br />
postulat.<br />
Cependant, étant donné que les jeunes gens (16-30 ans) semblent particulièrement touchés<br />
par la campylobactériose, une hypothèse a été formulée débouchant sur le prolongement <strong>de</strong><br />
la campagne inter cantonale, mené au printemps 2011 et ciblé sur les aliments <strong>de</strong> fast Food<br />
(sandwichs chauds et froids, plats et sala<strong><strong>de</strong>s</strong> prêts à l'emporter) volontiers consommés par<br />
cette tranche <strong>de</strong> consommateurs.
Recherche <strong>de</strong> Campylobacter dans <strong><strong>de</strong>s</strong> aliments <strong>de</strong> Fast-Food en 2011<br />
<strong>Partie</strong> V - Page : 12/12<br />
Cette surveillance microbiologique <strong>de</strong> ce type d’aliment a porté sur 82 prélèvements à <strong>Genève</strong><br />
dont l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> recherches <strong>de</strong> Campylobacter se sont avérées négatives.<br />
En 2012, nous allons élargir les recherches à l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> plats prêts à consommer dans le<br />
cadre d’une campagne cantonale et effectuer, si possible, <strong><strong>de</strong>s</strong> tests sur <strong><strong>de</strong>s</strong> milieux<br />
potentiellement plus spécifiques et/ou performants.<br />
CONCLUSION<br />
Pour le secteur microbiologie, l'année 2011 a permis <strong>de</strong> mettre en exergue <strong><strong>de</strong>s</strong> axes<br />
d'amélioration <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>nrées</strong> <strong>alimentaires</strong> qui seront approfondis en 2012.<br />
Afin <strong>de</strong> répondre au mieux au besoin <strong>de</strong> l'inspectorat et d'augmenter l'efficience du laboratoire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> nouvelles techniques d'analyses et <strong>de</strong> nouveaux axes <strong>de</strong> recherches vont être<br />
développés.