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Marseille 1943 - Martine VASSAL

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Vendredi 22 janvier, l’opération est lancée. Il revient aux forces de l’ordre<br />

françaises d’assurer l’évacuation du quartier. En quelques heures, près de<br />

400.000 personnes, maison par maison, voient leur identité contrôlée. Dans<br />

la nuit du 22 au 23 janvier, 5.956 « suspects » sont arrêtés. Si 3.977 sont<br />

presque immédiatement relâchés, 1.642 sont transférés à la prison des<br />

Baumettes, dont 782 Juifs qui seront acheminés le 24 janvier au matin à<br />

Compiègne, ultime étape avant le camp d’extermination de Sobibor. Aucun<br />

d’entre eux ne reviendra.<br />

Samedi 23 janvier, après l’extension des opérations au quartier de l’Opéra,<br />

où vivaient de nombreuses familles juives du fait de la proximité de la<br />

synagogue de la rue Breteuil, et l’arrestation de 635 personnes<br />

supplémentaires, le Vieux-Port est bouclé dans la soirée par les troupes<br />

allemandes et ses habitants coupés du reste de la ville par des barrages. Le<br />

périmètre des opérations est mis en place, délimité au sud par le quai du<br />

Maréchal Pétain (aujourd’hui le quai du Port), au nord par la rue Caisserie, à<br />

l’ouest par le fort Saint-Jean et à l’est par la rue du Chevalier Roze.<br />

Dimanche 24 janvier, commence l’extraction méthodique des 25.000<br />

habitants du quartier. 5.000 seulement seront autorisées à sortir des<br />

barrages. Les 20.000 autres sont informées qu’elles ont deux heures pour<br />

préparer les trente kilos de bagages qu’elles sont autorisées à prendre avec<br />

elle. Direction : la gare d’Arenc, où elles seront embarquées de force dans<br />

des wagons à bestiaux pour être emmenées au camp de Fréjus. Là, une<br />

« commission de criblage » sélectionne 800 prisonniers, dont le plus jeune<br />

n’a que treize ans. Parmi eux, 600 jeunes gens et 200 Juifs issus des rues<br />

commerçantes proches de la rue de la République, qui seront transférés<br />

vers le camp de concentration de Sachsenhausen, principalement employé<br />

par le Reich pour les travaux forcés de ses prisonniers politiques. Parmi ses<br />

détenus à ce moment de la guerre, Paul Reynaud, dernier chef du<br />

gouvernement républicain avant le Maréchal Pétain, dont il ne put<br />

empêcher l’avènement, et Georges Mandel, son ministre de l’Intérieur,<br />

ancien chef de cabinet de Georges Clemenceau et chef de file des<br />

opposants de droite à l’armistice.<br />

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