Marseille 1943 - Martine VASSAL

ÉPILOGUE
Ces événements se sont déroulés il y a 70 ans. Beaucoup de nos anciens les
ont vécus, souvent dans leur chair, et sont encore là pour nous les raconter.
Ils sont notre part d’Histoire. Mais parce que notre histoire leur survivra,
chacune et chacun de nous doit dès maintenant agir par lui-même pour ne
pas oublier. Nous avons la chance de vivre dans un pays en paix. Nous
avons la chance de vivre dans une Europe fraternelle, qui ne conçoit plus de
se déchirer : les 50 ans du traité de l’Élysée tombent à point nommé pour
nous rappeler combien l’amitié franco-allemande, qui nous paraît si
naturelle, demeure avant tout l’héritage précieux que nous ont laissé ceux
qui ont eu le courage, devant l’Histoire, d’affirmer que les peuples n’étaient
pas voués à se haïr éternellement. Mais parce que l’Histoire continue, parce
qu’elle ne saurait être autre chose que violente, parce que le monde reste
dangereux et traversé par de terribles défis auxquels la France et l’Europe ne
sauraient se soustraire sans disparaître à jamais, nous devons à tout prix
nous souvenir de ce que Marseille endura, de ce que la France endura, de ce
que le monde endura, et nous tenir, à chaque seconde, prêts à faire en
sorte, par tous les moyens, que cela ne recommence jamais plus.
Ces mots qui figurent sur tant de plaques à travers nos rues, parfois
dégradées, souvent ignorées, doivent pourtant plus que jamais résonner en
nous : MARSEILLAIS, SOUVENEZ-VOUS !
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