Inventaire Valdo-Barbey - Institut National d'Histoire de l'Art

(plus de 150 cartes et une vingtaine de lettres). Les échos de l’un à l’autre de ces échanges
épistolaires sont nombreux : travail d’été en commun à la campagne, transmissions de
nouvelles des uns aux autres, marchands communs – le nom de Léon Marseille est
omniprésent – échange d’ateliers et de modèles.
On compte, parmi les signatures les plus célèbres, des hommes de lettres (Roger
Martin du Gard, Jules Supervielle, François Mauriac, ou encore Paul Morand), des hommes
de théâtre (Sacha Guitry lui demande de faire apparaître une toile dans le décor de son film),
des critiques et collectionneurs (André Salmon, Roger Marx et Claude Roger Marx). Les
maquettes des décors de Malipiero, de curieux collages dadaïstes de Luc Albert Moreau
accompagnent ces lettres.
L’un des plus grands enseignements de cette correspondance réside sans doute dans la
large perspective qu’elle ouvre sur l’effervescence des Salon d’Automne et des Tuileries, dont
on possède plusieurs plans de salle détaillés où les noms déjà cités cohabitent avec ceux
d’André Lhote, de Marie Laurencin, d’Yves Alix, de Maurice Denis, d’Albert Besnard, et
bien d’autres.
Témoignage intimiste couvrant presque un demi-siècle, ces quatre cent lettres sont
aussi le lieu de l’expression du travail acharné auquel ces peintres et sculpteurs entendaient
s’atteler et pour lequel ils s’encourageaient mutuellement, face à la rudesse de leur époque,
parfois avec un certain cynisme et une ironie mordante, et souvent avec force détails sur leurs
travaux du moment.
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