Sur le circuit ➧ Entretien ➥ “Ce qu’on travaille va m’apporter beaucoup à long terme. Je joue <strong>de</strong> mieux en mieux.” sion. Le plus dur, ç’a été d’y rester, finalement. J’ai fait un peu le yo-yo. Quand ça <strong>de</strong>vient un peu difficile, le doute s’amplifie. La différence, cette fois, c’est que j’ai beaucoup bossé et que je me sens à ma place. Et j’ai envie d’aller plus haut. Vous avez aussi connu <strong>de</strong>s blessures… En 2010, alors que je rejouais bien, j’ai eu une déchirure <strong>de</strong> l’aponévrose <strong>de</strong> la voûte plantaire : <strong>de</strong>ux mois d’arrêt. C’est une blessure embêtante car j’ai encore eu mal pendant trois mois. C’est également l’année où je me suis mariée (N.D.L.R. : avec Benoît Gacon, le 12 juillet 2010). Cela faisait six ans que nous étions ensemble. On ne se marie pas tous les jours et il a été dur <strong>de</strong> revenir au tennis. Et j’ai coulé au classement. J’ai quitté les 150 meilleures mondiales, ce qui ne m’était pas arrivé <strong>de</strong>puis longtemps. Là, j’étais sortie du top 200. Je n’ai même pas pu faire les “qualifs” <strong>de</strong> Wimbledon. Un gros coup dur. Comment avez-vous rebondi ? Mon mari était alors mon coach. Après notre mariage, nous avons décidé d’arrêter <strong>de</strong> nous entraîner ensemble. On s’est aperçu que ça ne fonctionnait plus trop bien. Nous avons cherché quelqu’un qui puisse m’apporter ce qu’il me fallait pour remonter parmi les cent. J’avais toujours envie <strong>de</strong> jouer. Ç’a été, je pense, un très bon choix. J’ai trouvé Xavier Luscan, au TC Paris, qui m’a aidée, car c’était plus difficile financièrement. On a très bien bossé tout l’hiver et les résultats sont revenus petit à petit. Je sens que tout ce qu’on travaille va m’apporter beaucoup à long terme. Je joue <strong>de</strong> mieux en mieux. Quelles sont vos ambitions ? J’ai envie <strong>de</strong> battre mon meilleur classement (62 e le 24 février 2003, N.D.L.R.), <strong>de</strong> monter plus haut que lorsque j’avais 21 ans. C’est un beau challenge. Maintenant, en étant parmi les cent meilleures mondiales, je vais être directement dans les tableaux en Grand Chelem. C’est déjà bien pour moi et ça m’offre l’occasion <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> bons résultats. Il y a les jeux Olympiques cette année. Vous y pensez ? Oui. Dans quatre ans, je ne sais pas si je serai encore sur le circuit (rires). Je ne le pense pas, même si on ne sait jamais <strong>de</strong> quoi l’avenir sera fait… Disputer ces J.O., juste à côté <strong>de</strong> la maison, ça serait une belle chose. Et j’adore le gazon. Je vais faire le maximum pour y aller. On verra le résultat après Roland*. En tout cas, je vais me battre. 16 n TENNIS INFO N° 441 n Mai 2012 Au côté <strong>de</strong> Claire Feuerstein, Stéphanie s’incline en finale du double à Strasbourg, en 2009. Que signifie ce retour en équipe <strong>de</strong> France <strong>de</strong> Fed Cup pour vous ? Ça va me rappeler <strong>de</strong>s bons souvenirs. À l’époque, il y avait un super-groupe avec Mauresmo, Dechy, Pierce. J’étais jeune et j’avais vraiment vécu quelque chose d’extraordinaire, à part, qui n’avait rien à voir avec le circuit individuel. Jouer pour son pays, c’est top. Si je peux apporter quelque chose, je le ferai avec joie, afin d’ai<strong>de</strong>r l’équipe et qu’on remonte tout ça ! Quel est votre avis sur la situation du tennis féminin français aujourd’hui ? Le niveau est beaucoup moins fort qu’à mes débuts. Aujourd’hui, à part Marion Bartoli, il n’y a pas <strong>de</strong> fille dans le top 10. Après, il y a un gros trou. Je sais que les <strong>Française</strong>s qui suivent font tout pour remonter au classement. Elles s’en donnent les moyens. Après, il faut dire que ce n’est pas facile. Il y a <strong>de</strong> la tension, du stress. Notamment avec les sélections pour les J.O. et l’équipe <strong>de</strong> France en groupe II <strong>de</strong> Fed Cup. J’espère que les jeunes qui arrivent vont monter dans les cent et faire une belle carrière. Propos recueillis par Benjamin Waldbaum. * La liste <strong>de</strong>s 56 entrants directs pour les jeux Olympiques sera déterminée à partir <strong>de</strong>s classements mondiaux du 11 juin 2012, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong>s Internationaux <strong>de</strong> France à Roland-Garros. Repères n Née le 3 mai 1981 à Issy-les-Moulineaux n 1,66 m ; 60 kg n Droitière, revers à <strong>de</strong>ux mains n Meilleur classement : 62 e en simple le 24 février 2003 ; 42 e en double le 19 mai 2008 n Meilleur résultat en Grand Chelem : 3 e tour à l’US Open 2002 n Palmarès : finaliste en double à Strasbourg en 2009, 7 titres ITF féminin en simple, 12 titres ITF féminin en double.
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