Laboratoire de changement social, EA 2375 - Aeres

Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Laboratoire de changement social, EA 2375
de l'Université Paris 7
avril 2008

Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Laboratoire de changement social, EA 2375
de l'Université Paris 7
avril 2008

Rapport du comité d'experts
L'Unité de recherche :
Nom de l'unité : Laboratoire de changement social
Label demandé : EA
N° si renouvellement : 2375
Nom du directeur : M. Vincent de GAULEJAC
Université ou école principale :
Université Paris 7 – Diderot
Autres établissements et organismes de rattachement :
Date(s) de la visite :
13 février 2008
2

Membres du comité d'évaluation
Président :
M. Thierry BLOSS, Professeur à l’université de Provence
Experts :
M. Vincenzo CICHELLI, Maître de conférences à l’université Paris 5
M. Yannick LEMEL, Inspecteur général de l’INSEE, CREST-INSEE
Mme Agnès VAN ZANTEN, Directrice de recherche au CNRS
Expert(s) représentant des comités d’évaluation des personnels
(CNU, CoNRS, CSS INSERM, représentant INRA, INRIA, IRD…..) :
Mme Martine MESPOULET, Professeur à l’université de Poitiers (CNU)
Observateurs
Délégué scientifique de l'AERES :
M. Olivier GALLAND
Représentant de l'université ou école, établissement principal :
M. Richard LAGANIER (Vice-Président Conseil Scientifique)
3

Rapport du comité d'experts
1 Présentation succincte de l'unité
Le LCS se compose de 23 enseignants-chercheurs faisant partie de l’unité ou y étant rattachés à titre principal
dont 10 HDR encadrant des thèses et 2 personnels administratifs. Entre 16 et 18 thèses (selon les sources) ont
été soutenues depuis 2004 dont 3 ayant obtenu une distinction (Prix Le Monde de la recherche). Au total 32
thèses sont en cours dont 22 financées.
— Nombre de publiants : 12 sur 23 EC
2 Déroulement de l'évaluation
Visiblement bien préparé, ayant pris cette évaluation très au sérieux, le directeur de l’unité accompagné
d’une partie de ses collègues a soigneusement présenté l’activité de son unité. Un climat très cordial, une
présentation très bien organisée ont contribué à aborder un ensemble de points importants concernant le
fonctionnement et l’activité propre du laboratoire.
3 Analyse globale de l’unité, de son évolution et de son
positionnement local, régional et européen
Le Laboratoire du Changement social est une unité de recherche dotée d'une forte cohérence, notamment au
plan méthodologique puisque les chercheurs qui y travaillent mettent en oeuvre une approche spécifique, la
sociologie clinique, ainsi que, à un moindre degré, au plan théorique (plusieurs chercheurs travaillent en
mobilisant des théories "postmodernistes") et au plan thématique avec plusieurs recherches et interventions
autour de la problématique de la souffrance au travail. La reproduction du laboratoire sous sa forme actuelle
semble en partie compromise par les départs à la retraite dans les années à venir d'une partie des membres les
plus actifs qui ont imprimé leur marque au laboratoire et au premier chef son directeur. Le laboratoire ne
semble pas entretenir des relations fortes avec les autres équipes de recherche en sociologie à l'Université Paris
7, malgré la proximité spatiale des trois centres de recherche relevant de cette discipline. Il fait partie des
comités de recherche d'associations françaises et internationales (AFS, AISLF, AIS) autour de la thématique de
la sociologie clinique mais semble plutôt fonctionner comme une "niche sociologique" ayant peu de liens avec
d'autres domaines et approches sociologiques en France. Il a un rayonnement certain à l'étranger, notamment
dans des pays lusophones et hispanophones (Portugal, Espagne, Amérique Latine) et, un peu moins au Québec,
qui se traduisent par des échanges de chercheurs, des colloques et des publications communes.
4

4 Analyse équipe par équipe et par projet
L’activité scientifique est structurée autour d’axes de recherche liés à l’histoire du laboratoire et à l’arrivée
de nouveaux chercheurs. La question de l’articulation de ces axes mérite d’être posée.
5 Analyse de la vie de l'unité
Cette équipe semble bien organisée autour d’un directeur charismatique. La rencontre avec l’équipe a donné
l’impression d’un collectif scientifique qui est aussi un collectif humain. La taille assez réduite et la
personnalité de son directeur expliquent probablement cela. L’équipe communique bien sur son site. La
présentation soignée au comité de visite de l’AERES est dans le ton d’une unité très soucieuse de son image
scientifique. A noter, toutefois, en termes de management, que les possibilités de financement externes de
l’unité paraissent sous-exploitées, précisement s’agissant des activités d’intervention sociale. Cette activité est
une caractéristique originale de cette unité qui semble assez faiblement présente et valorisée dans le rapport
d’activité.
6 Conclusions
Points forts :
° Des contacts nombreux et une participation active à des réseaux internationaux (y compris sur le plan des
publications ).
° Une forte cohérence du groupe autour d’une approche théorique et de méthodes d’analyse du social et de
l’intervention sociale. Mais ce point fort peut se révéler une faiblesse si cela aboutit à un effet de fermeture du
groupe sur lui-même.
° Une forte implication du laboratoire dans la formation en Master et une professionnalisation apparemment
efficace de ses doctorants, ainsi qu’une visibilité notable des travaux des membres de l’unité dans les milieux
professionnels avec lesquels il travaille.
Points à améliorer :
° Le problème du renouvellement générationnel de cette équipe se pose de façon aigüe, mais l’équipe n’a pas
beaucoup de marge de manœuvre pour s’étoffer ou garantir sa pérénnité.
° Les publications nombreuses de cette unité ont lieu sur des supports éditoriaux de qualité. Toutefois, les
publications dans des revues généralistes et académiques de la discipline font défaut. Cette situation résulte
d’un déficit de « dialogue » entre le laboratoire et la dicipline sociologique qui constitue pourtant l’approche
dominante de l’unité.
° L’articulation entre les recherches-actions développées dans le laboratoire et les activités de réflexion
épistémologique mériterait d’être davantage explicitée.
Recommandations :
Pour éviter tout risque d’enfermement paradigmatique sans renoncer à son originalité de pensée, le LCS
gagnerait à échanger davantage avec l’extérieur, à renforcer ses liens avec d’autres équipes. L’insertion dans
le PRES de Paris centre devrait en fournir l’occasion, si le laboratoire en profite pour nouer des relations de
travail avec d’autres laboaratoires de ce PRES. Le dialogue pourrait être également renforcé avec d’autres
approches sociologiques, notamment par le biais de colloques et de publications.
5

Sur le plan des publications, il est recommandé une ouverture sur des supports plus généraux et
académiquement reconnus ; autrement dit, il convient d’augmenter le volume des articles dans des revues de
rang A (ACL) ou dans des ouvrages assimilables.
6

AER P07 070 - EA 2375 – OG - VI
UFR SCIENCES SOCIALES
Laboratoire de Changement Social, EA 2375
LCS Laboratoire de Changement Social
Observations et compléments d’informations sur le rapport
d’évaluation du comité d’experts d’avril 2008
.
Le rapport d’évaluation transmis souligne de manière explicite des forces et des
faiblesses du Laboratoire dans l’exercice de ses activités et dans son positionnement au sein
de la discipline. Il comporte des recommandations et suggère des axes d’améliorations qui
viennent utilement nourrir la réflexion que le laboratoire conduit sur son développement.
Toutefois, la direction estime que le rapport en l’état ne prend pas suffisamment en compte la
portée de la spécificité, reconnue par ailleurs, d’un laboratoire qui est engagé dans la
construction d’un nouveau champ de la discipline dont il est encore, en France, le seul
représentant.
Par ailleurs , elle a le sentiment que le rapport sous-estime, pour partie, les collaborations
qu’il entretient avec d’autres courants de la discipline et ainsi son insertion dans le champ
académique. C’est en ce sens qu’elle souhaite formuler quelques observations et fournir des
informations complémentaires.
Un positionnement unique, toujours en cours de construction
Dans le champ de la discipline, le laboratoire de Changement Social tient sa spécificité de la
construction d’un nouveau champ de la sociologie : la sociologie clinique.
Il est en effet le seul pôle de recherche national dans ce domaine qui est devenu une
orientation reconnue dans le champ des sciences sociales en France et à l’étranger.
Les nombreux travaux du laboratoire qui se traduisent par des publications, des séminaires et
colloques nationaux et internationaux montrent la cohérence d’une approche théorique et
méthodologique de l’analyse et de l’intervention sociales comme cela est souligné dans le
rapport.
Cependant, construire les bases d’une nouvelle approche théorico méthodologique, dans une
discipline fortement constituée, entraîne plusieurs conséquences :

- la nécessité d’une certaine centration des membres de l’équipe sur la construction
et la validité d’une homogénéïté épistémique qui peut donner l’effet d’une
insuffisante ouverture aux autres équipes de recherche.
- une présence encore insuffisante dans le champ des publications de rang A,
lesquelles sont traditionnellement tournées vers les grands courants de la
discipline.
pour autant une insertion effective dans le champ académique
Cette situation, inhérente au positionnement actuel de la sociologie clinique, du fait de son
histoire récente - dans le champ de la discipline - est une préoccupation centrale pour
l’ensemble des membres du Laboratoire et fait l’objet d’une particulière attention qui se
concrétise par les démarches mise en œuvre :
- dans le champ de la sociologie :
• Le LCS est un acteur central dans la création, l’animation et le développement des
comités de recherche de sociologie clinique de l’AIS (RC 46), de l’AISLF (RC 19), et de
l’AFS ( RT 16). Son inscription dans ces organisations scientifiques :
- témoigne de sa volonté de prendre une place dans la communauté scientifique en
mettant ses travaux à l’épreuve de la confrontation.
- s’accompagne d’une démarche active de dialogue avec d’autres approches de la
discipline notamment par la mise en place de sessions conjointes, favorisant un
dialogue avec ces autres approches : sociologie des organisations, sociologie du
travail, sociologie de la connaissance, sociologie économique, sociologie urbaine.
Il faut souligner que la direction de l’AFS a sollicité le Laboratoire de changement Social
pour engager la préparation de l’organisation de son prochain Congrès en 2009 à
l’Université Paris 7- Paris-Diderot.
A son initiative, l’UFR a mis en place une équipe constituée de représentants de ses trois
Laboratoires.
• Des publications régulières témoignent de ces rencontres : à titre d’exemple : la dernière
livraison de la revue du laboratoire intitulée « exister dans l’entreprise », réunit les
contributions de sociologues appartenant à 8 laboratoires de recherche français et
étrangers (dont CERSO – LISE – GEPECS – Laboratoire Georges Friedman – INRS
Culture et Société (Quebec)– CRISES (Quebec) – ANSO (Louvain la neuve).
• Le souci constant du laboratoire de solliciter des professeurs d’autres orientations dans
l’organisation de ses jurys de thèses ainsi que la participation régulière de représentants de
la sociologie clinique dans de nombreux jurys de la discipline constituent également un
espace de confrontation active des différentes approches.
- dans le champ des sciences humaines :
• Le LCS, en organisant et en participant régulièrement à des rencontres scientifiques, apporte
la contribution de la sociologie à la réflexion épistémologique des sciences cliniques, dans
une confrontation pluridisciplinaire (anthropologie, ethnologie, sociologie, psychosociologie,
psychologie).

Ce dialogue et ces confrontations sont par ailleurs engagés dans un processus
d’institutionnalisation, qui se concrétise dans la perspective du PRES Paris Centre associant le
LCS (Paris 7), le CERLIS (Paris 5), le GEPECS (Paris 5), le CETSAH (EHESS) le
Laboratoire G. FRIDMAN (Paris 1) et le LISE (CNAM),
une politique de développement
• Le développement du Laboratoire s’appuie sur une politique de recrutement rendue difficile
par une situation actuelle paradoxale. Les docteurs du LCS connaissent une bonne insertion
dans les postes d’autres universités (section 19), on ne peut que s’en féliciter. Dans le même
temps, il faut déplorer l’insuffisance du nombre de postes affectés au Laboratoire qui rend
difficile une gestion dynamique de la pyramide des âges et à fortiori hypothèque sa croissance
au moment même où il prend pleinement sa place dans la communauté scientifique.
• Sur un autre plan, la création récente, au sein de l’université, d’une cellule « universitéentreprise
», devrait faciliter, à l’avenir, la production de recherches contractuelles et le
partenariat avec les organisations qui adressent des demandes de recherche-actions au
laboratoire. Le recrutement récent d’un chercheur qui dispose d’une longue expérience en la
matière ne pourra que faciliter ce développement.
Vincent de GAULEJAC
Directeur du laboratoire de Changement Social