revue_geosciences16
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TWh<br />
Gt CO2<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
45 000<br />
40 000<br />
35 000<br />
30 000<br />
25 000<br />
20 000<br />
15 000<br />
10 000<br />
5 000<br />
2009 2020 2030<br />
2040<br />
2050<br />
0<br />
alourdirait considérablement le coût du<br />
scénario 2DS puisque les investissements<br />
supplémentaires seraient accrus de 40 % dans<br />
le secteur de l’électricité, le surcoût total<br />
s’élevant à 2 000 milliards USD sur quarante ans.<br />
Selon le scénario 2DS, le CCS permettrait de<br />
réaliser jusqu’à 20 % des réductions cumulées<br />
d’émissions de CO2 d’ici à 2050. À cet effet, un<br />
déploiement rapide de la filière s’impose :<br />
c’est un considérable défi à relever dès lors<br />
qu’il n’existe pas d’installation à grande échelle<br />
dans la production d’électricité et qu’il y en a<br />
très peu dans l’industrie (voir l'article d’Isabelle<br />
Czernichowski, ce numéro).<br />
Les conditions de mise en œuvre<br />
Des exemples concrets montrent toutefois<br />
que l’action résolue des pouvoirs publics est<br />
■ Efficacité<br />
énergétique<br />
et changement<br />
des systèmes<br />
de production 3 %<br />
■ Nucléaire 8 %<br />
■ Changement<br />
d’usage final 12 %<br />
■ Efficacité<br />
énergétique 42 %<br />
■ Énergies<br />
renouvelables 21 %<br />
■ Captage et<br />
stockage du CO2<br />
(CCS) 14 %<br />
Évolution de la part des différentes technologies jusqu’en 2050 dans la réduction<br />
des émissions de CO2 pour passer du scénario 6DS (BAU) au scénario 2DS.<br />
Technology contributions departing from BAU (6DS scenario) necessary to reach the 2DS scenario.<br />
Source : IAE ETP 2012 report.<br />
2009 2020 2030<br />
2040<br />
2050<br />
■ Autres renouvelables<br />
dont géothermie<br />
■ Éolien<br />
■ Solaire<br />
■ Hydro-électricité<br />
■ Nucléaire<br />
■ Biomasse et déchets<br />
■ Pétrole<br />
■ Gaz avec CCS<br />
■ Gaz<br />
■ Charbon avec CCS<br />
■ Charbon sans CCS<br />
Production globale d’électricité dans le scénario 2DS (en TWh/an) :<br />
les renouvelables produiront la moitié de l’énergie en 2050 au niveau mondial.<br />
Global electricity generation in the 2DS scenario (in TWh/year): Renewables will generate<br />
more than half the world’s electricity in 2050 in the 2DS scenario.<br />
Source : IAE ETP 2012 report.<br />
un catalyseur de progrès. Certaines sources<br />
d’énergies renouvelables ont enregistré des<br />
succès remarquables leur permettant de percer<br />
sur le marché et de devenir concurrentielles. La<br />
filière solaire photovoltaïque (PV) a connu une<br />
croissance annuelle de 42 % en moyenne au<br />
cours de la décennie écoulée et l’éolien terrestre<br />
de 27 %. Le coût des systèmes PV a chuté de<br />
75 % en trois ans dans certains pays. Le soutien<br />
public à la recherche et au développement a<br />
permis à ces technologies de parvenir à un stade<br />
où le secteur privé a pris le relais, ce qui a<br />
permis de réduire les subventions. Or, la décarbonisation<br />
du secteur électrique est la clé de<br />
voûte d’un système énergétique durable.<br />
Mais globalement, la part de l’investissement<br />
en recherche et développement (R&D) du<br />
secteur public dans le secteur de l’énergie a chuté<br />
intro scientifique<br />
des deux tiers. Le soutien public à la R&D concernant<br />
les technologies est décisif et permet de<br />
stimuler la croissance économique et de réduire<br />
le coût des technologies à bas carbone. Dans ce<br />
contexte, il est préoccupant que la part de la<br />
R&D publique dans le domaine de l’énergie<br />
soit tombée à moins de 4 % en 2010, contre<br />
12 % en 1980 (et 20 % pour les seuls pays de<br />
l’AIE). Il faut inverser cette tendance et mettre<br />
l’accent sur les perspectives de commercialisation<br />
des nouvelles technologies. L’anticipation<br />
de nouveaux débouchés constitue en effet l’un<br />
des facteurs déterminants de l’investissement<br />
privé dans la R&D et l’innovation technologique.<br />
Il faut utiliser pleinement le potentiel d’efficacité<br />
énergétique. L’efficacité énergétique doit<br />
permettre de réduire de deux tiers, d’ici à 2050,<br />
l’intensité énergétique de l’économie mondiale<br />
(consommation d’énergie rapportée au PIB).<br />
L’amélioration de l’intensité énergétique doit<br />
doubler pour passer de 1,2 % par an durant les<br />
40 dernières années à 2,4 % par an d’ici 2050<br />
en mobilisant davantage de financements<br />
privés et en venant à bout des obstacles non<br />
économiques.<br />
Les technologies énergétiques sont interdépendantes,<br />
aussi leur développement et leur<br />
déploiement doivent-ils se dérouler parallèlement.<br />
Un système énergétique efficace et<br />
à faible intensité en carbone doit reposer sur<br />
des sources d’énergie diversifiées et s’appuyer<br />
davantage sur la production d’électricité décentralisée.<br />
L’enjeu de la prochaine décennie sera<br />
de passer d’une approche centrée sur l’offre<br />
à une approche qui privilégie une meilleure<br />
intégration des systèmes énergétiques plutôt<br />
que le déploiement isolé de technologies<br />
spécifiques.<br />
La contribution des géosciences sera essentielle<br />
dans une telle révolution énergétique,<br />
qu’il s’agisse de la séquestration et du captage<br />
de CO2, du déploiement de la géothermie<br />
superficielle et profonde qui peut jouer un rôle<br />
important pour l’efficacité énergétique des<br />
pompes à chaleur dans le bâtiment et pour<br />
décarboner la production d’électricité dans les<br />
pays qui disposent du potentiel géologique<br />
idoine ou à plus long terme du stockage<br />
de l’énergie. L’étude ETP 2012 de l’AIE est un<br />
encouragement pour tous les chercheurs<br />
en géosciences quant à l’importance des<br />
enjeux énergétiques à long terme de leurs<br />
disciplines. ó<br />
Géosciences • numéro 16 • mars 2013<br />
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