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DUPOUE A M2 Rapport M2 complet 5 6 11 - CEBC - CNRS

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<strong>Rapport</strong> de Stage 20<strong>11</strong>:<br />

Les Adaptations climatiques chez les squamates<br />

Par Andréaz Dupoué<br />

Encadrement : Olivier Lourdais (CR1 <strong>CNRS</strong>)<br />

UE Stage<br />

Master 2 Écophysiologie et Éthologie,<br />

Université de Strasbourg


REMERCIEMENTS<br />

Je tiens tout d’abord à remercier mon encadrant, Olivier Lourdais, avec qui j’ai la chance de<br />

travailler depuis 2009. Je le remercie pour tout ce qu’il m’a appris, pour son implication à 100%<br />

dans mon travail et d’avoir fait de mon intérêt pour l’écophysiologie une véritable passion.<br />

Je remercie aussi ses thésards : Miche, Max et Sophie qui ont été présents pour m’aider à<br />

chaque fois que j’en avais besoin. Merci à eux pour leur esprit d’équipe, leur soutient et pour les<br />

fous rires!<br />

Merci également aux personnes qui ont participé à la capture ou au prêt des serpents<br />

présents dans cette étude. Merci donc à Bernard Ragot, responsable élevage au Zoodyssée.<br />

Également merci à Matthieu Berroneau, Chargé d’étude à Cistude Nature, à Yannig Bernard,<br />

Chargé d’étude à Faune Aquitaine et à Benoit Heulin, Chargé de Recherche <strong>CNRS</strong>, pour cette<br />

semaine de terrain dans les Pyrénées. Pour finir, merci à Jean-Pierre Vacher, Chargé d’étude à<br />

BUFO, pour avoir également aidé à la capture et pour sa « bible » herpétologique très bien conçue !<br />

Un très grand merci à tous les autres étudiants (stagiaires, thésards, post-doc) que j’ai pu<br />

rencontrer grâce au <strong>CEBC</strong>. Franchement merci à Guigui, au jeune pampi, à Laura, Hélène, Loreleï,<br />

Loulou, Ronan, Alizée, Etienne, Sophie, Thomas, Valérie, Adrien, Tim, Cédric, Jennifer, Marie,<br />

Laurie, Claudine et tous les autres. Je crois qu’aventure humaine est un peu trop faible pour<br />

qualifier ces 5 mois ensemble, je parlerais plus d’épopée !...<br />

Enfin merci à Vincent Bretagnolle, Directeur du <strong>CEBC</strong>, pour m’avoir accueillit dans son<br />

centre d’études.<br />

2


SOMMAIRE<br />

Contribution personnelle p.4<br />

Introduction p.5<br />

Matériels et Méthodes p.9<br />

Modèles d’étude p.9<br />

Viperidae p.9<br />

Natricidae p.9<br />

Colubridae p.9<br />

Lamprophiidae p.10<br />

Mesures métaboliques p.10<br />

Mesure des pertes hydriques transcutanées p.<strong>11</strong><br />

Analyses statistiques p.12<br />

Résultats p.13<br />

Métabolisme standard p.13<br />

Viperidae p.13<br />

Natricidae p.13<br />

Colubridae (genre Elaphe) p.14<br />

Lamprophiidae p.14<br />

Pertes hydriques transcutanées p.15<br />

Viperidae p.15<br />

Natricidae p.15<br />

Colubridae p.15<br />

Discussion p.16<br />

Conclusion et perspectives p.20<br />

Références p.21<br />

3


CONTRIBUTION PERSONNELLE<br />

Au cours de mon stage, j’ai pu acquérir moi-même les données qui seront présentées dans cette<br />

étude. Sur les 21 semaines de travail effectif dans le laboratoire d’accueil (le Centre d’Études<br />

Biologiques de Chizé, Villiers-en-Bois, 79360) voici la part relative des différentes tâches:<br />

- Collecte des données présentées :<br />

o Travail en laboratoire : 9 semaines (43 %).<br />

o Travail sur le terrain (capture d’animaux): 1 semaine (5 %).<br />

- Analyse des données : 4 semaines (20 %).<br />

Parmi les 32 % de temps restant, j’ai consacré les 7 premières semaines de mon stage à la recherche<br />

bibliographique, notamment pour mon stage, mais également pour préparer un fichier méta-<br />

analytique qui porte sur la thématique d’étude.<br />

4


INTRODUCTION<br />

L’étude de la distribution des espèces et notamment la clarification des facteurs proximaux<br />

qui influencent la persistance des organismes dans un milieu sont des domaines majeurs en écologie<br />

(Kearney and Porter 2004). L’environnement dans lequel vivent les organismes n’est pas homogène<br />

et stable dans le temps et l’espace. Les paramètres influençant la répartition peuvent être biotiques<br />

(proies, partenaires sexuels, compétiteurs…), abiotiques (température, humidité…) ou historiques<br />

(refuges glaciaires). Parmi les variables abiotiques, la température est un facteur essentiel qui<br />

influence la répartition des espèces (Ramade 2003). La température est en effet un paramètre<br />

primordial qui influence fortement la cinétique des réactions enzymatiques et la structure des<br />

macromolécules (Moyes and Schulte 2007). Les contraintes de l’environnement ont favorisé<br />

l’émergence de diverses stratégies adaptatives (biochimiques, physiologiques ou comportementales)<br />

(Moyes and Schulte 2007). Les animaux doivent donc maintenir leur température corporelle dans<br />

une gamme optimale pour leur survie et leurs performances. On observe des gradients latitudinaux<br />

et altitudinaux marqués de température et associés à des contraintes différentielles selon le milieu.<br />

Ainsi, sous les climats froids les températures basses vont fortement limiter l’activité alors que sous<br />

les climats plus chauds, les températures élevées et les contraintes hydriques associées vont<br />

fortement affecter les êtres vivants. De ces différentes contraintes découlent des compromis dans les<br />

adaptations climatiques en particulier d’ordres physiologiques.<br />

La physiologie comparée peut permettre de mieux comprendre les sous-bassements<br />

adaptatifs de la répartition des organismes. Les variations thermiques de l’environnement vont par<br />

exemple fortement jouer sur les dépenses énergétiques des animaux. Le métabolisme, qui<br />

correspond au bilan des activités physicochimiques d’un organisme, est en effet directement<br />

influencé par la température corporelle (Bennett and Dawson 1976). Dans le règne animal, on<br />

retrouve deux grandes stratégies métaboliques : l’endothermie et l’ectothermie. Ces deux stratégies<br />

diffèrent selon leur mode de thermorégulation. C'est-à-dire selon l’ajustement physiologique ou<br />

comportemental qui permet à l’animal de rester dans une fenêtre thermique malgré les variations<br />

thermiques de l’environnement. Les endothermes utilisent la chaleur endogène résultant des<br />

réactions biochimiques pour la thermorégulation. Elle est en conséquence principalement<br />

physiologique, contrôlée par le système nerveux central (Bicego et al. 2007) mais aussi anatomique<br />

(ex : minimiser le rapport Surface/Volume) et comportementale (ex : respiration dans le<br />

pelage/plumage, mise en boule, thermorégulation sociale…). Pour de tels organismes, l’avantage<br />

majeur correspond à une température élevée constante qui permet un haut degré de performance<br />

(Clarke and Pörtner 2010). Cependant l’endothermie présente ses inconvénients puisque cette<br />

stratégie impose une grande demande en énergie qui doit être comblée par une alimentation plus<br />

fréquente (Clarke and Pörtner 2010). L’intensité métabolique d’un organisme ectotherme est quant<br />

à elle généralement trop basse pour que la chaleur produite compense les échanges avec<br />

l’environnement. Il existe cependant quelques rares cas où ils peuvent produire de la chaleur<br />

métabolique (frissons des pythons pour réchauffer les œufs (Shine et al. 1997), thermogénèse<br />

5


postprandiale des reptiles (Secor and Diamond 1997), réchauffement des muscles oculaires chez<br />

l’espadon (Block et al. 1993)…). La thermorégulation chez les ectothermes est essentiellement<br />

comportementale (Bicego et al. 2007). Les bénéfices majeurs de l’ectothermie résident dans des<br />

besoins de maintenance réduits et l’économie d’énergie (Pough 1980). En comparaison avec un<br />

endotherme de masse et de température corporelle équivalente, les coûts de maintenance d’un<br />

ectotherme sont 10 à 20 fois plus faibles (Nagy 2005). Ceci permet d’investir une grande fraction de<br />

l’énergie assimilée dans la reproduction ou la croissance (Clarke 1993) et donc des efficacités de<br />

conversion élevés.<br />

Mieux comprendre la dépense énergétique des espèces permet d’appréhender les adaptations<br />

aux contraintes environnementales (Zaidan 2003). Pour étudier les dépenses chez les ecothermes,<br />

on mesure un niveau de référence : le métabolisme standard. Ce dernier correspond aux coûts de<br />

maintenance. Il se mesure donc chez un animal inactif et à jeûn. Chez les reptiles non-aviens, le<br />

budget énergétique annuel est largement représenté par ce métabolisme standard avec une<br />

contribution relative de 10 à 45% sur l’ensemble des dépenses énergétiques (Zaidan 2003). La<br />

grande difficulté des comparaisons métaboliques vient du fait qu’un grand nombre de facteurs vont<br />

agir sur le métabolisme. Premièrement, de natures endogènes. Plusieurs paramètres vont en effet<br />

jouer, qu’il soit d’ordre physiologiques comme la masse, le sexe, (Andrews and Pough 1985), l’âge<br />

(Davies and Bennett 1981), le statut reproducteur (Ellis and Chappell 1987), l’état digestif (Secor<br />

and Diamond 1997), le stress (Holeton 1974)..., ou d’ordre phylogénétiques comme l’écologie de<br />

l’espèce (prédateur actif, à l’affût, fouisseur...) (Davies et al. 1981 ; Andrews and Pough 1985 ;<br />

Hailey and Davies 1986), son niveau d’euthermie (Davies et al. 1981) ou sa rythmicité endogène<br />

(Rismiller and Heldmaier 1991 ; Zaidan 2003). Deuxièmement, des facteurs de natures<br />

exogènes comme les conditions thermiques de l’environnement qui varient à nouveau dans l’espace<br />

et le temps. En moyenne, les conditions thermiques sont représentées à l’échelle du macroclimat,<br />

qui varie selon la latitude et l’altitude (Davies et al. 1981). Au final, le taux métabolique standard<br />

est un bon indicateur des adaptations spécifiques. En effet, plusieurs études mettent en évidence le<br />

lien entre ce paramètre et les traits d’histoire de vie des espèces (Beaupre 1993 ; Angilletta 2001 ;<br />

Pörtner et al. 2006 ; Schaefer and Walters 2010). Ainsi, plus le niveau métabolique d’une espèce est<br />

faible, plus elle pourra investir de l’énergie dans d’autres types de performances (vitesse de<br />

croissance, reproduction,...) (Clarke 1993). On peut donc s’en servir comme indice de performance<br />

pour comparer les espèces.<br />

L’évolution des taux métaboliques des ectothermes à pu suivre différentes voies selon les<br />

pressions sélectives et les contraintes associées à la conquête des environnements plus froids ou<br />

plus chauds. Premièrement, dans des environnements froids tels que les milieux boréaux, les<br />

températures optimales sont plus rarement atteintes, ce qui limite le temps d’activité disponible pour<br />

les ectothermes. Pour coloniser de tels milieux, l’un des traits physiologiques sélectionné<br />

correspondrait à une augmentation de l’ensemble du métabolisme des individus : hypothèse de<br />

l’adaptation métabolique au froid proposée par Clarke (1993) (idée originale de compensation<br />

6


thermique (Hazel and Prosser 1974)). Cette adaptation permettrait aux espèces de conserver un<br />

niveau de performance élevé malgré des températures basses, et ainsi de réussir à compléter leurs<br />

cycles vitaux plus rapidement (Chown and Gaston 1999). Bien que de nombreux doutes aient été<br />

émis quant à la réalité physiologique de cette hypothèse (Holeton 1974 ; Clarke 1980 ; Clarke<br />

1993), plusieurs hypothèses ont été proposées pour expliquer pourquoi celle-ci n’est pas supportée<br />

chez des organismes marins (Hazel and Prosser 1970 ; Pörtner et al. 2000 ; Pörtner 2002). Chez les<br />

animaux terrestres, la plupart des études vont néanmoins dans le sens prédit par l’hypothèse comme<br />

l’illustre par exemple une méta-analyse sur 346 espèces d’insectes terrestres (Addo-Bediako et al.<br />

2002). Dans les cas où l’hypothèse n’est pas soutenue, différents auteurs soulèvent l’importance des<br />

méthodes utilisées ou des espèces comparées (Clarke 1980 ; Addo-Bediako et al. 2002 ; Seibel et al.<br />

2007). Deuxièmement, les environnements chauds sont associés à des contraintes thermiques<br />

(températures élevées) qui peuvent fortement augmenter les coûts de maintenance énergétique. Les<br />

contraintes hydriques sont également associées à des milieux chauds tels que le climat<br />

méditerranéen. Ces contraintes hydriques et énergétiques combinées peuvent favoriser une<br />

diminution du métabolisme afin de limiter les dépenses énergétiques mais aussi afin de diminuer les<br />

pertes hydriques respiratoires (Terblanche et al. 2009). L’autre avantage d’un métabolisme diminué<br />

est de réduire les dommages oxydatifs (Robert et al. 2007). Paradoxalement, ce versant des<br />

adaptations métaboliques au chaud chez les ectothermes est moins documenté. De plus, les voies de<br />

pertes hydriques ne sont pas que respiratoires mais également cutanées. Bentley and Schmidt-<br />

Nielsen (1966) et Roberts and Lillywhite (1983) ont en effet pu mettre en évidence que les pertes<br />

hydriques cutanées diminuent significativement lorsque l’aridité de l’environnement augmente. Les<br />

adaptations hydriques au niveau cutané peuvent donc être analysées indépendamment des aspects<br />

respiratoires.<br />

Des ectothermes terrestres tels que les squamates, avec une mobilité restreinte, sont<br />

particulièrement dépendants des conditions microclimatiques qui sont elles-mêmes contrôlées par le<br />

climat. Leurs performances physiologiques et comportementales étant directement affectées par la<br />

température corporelle (Huey and Slatkin 1976 ; Huey and Stevenson 1979 ; Angilletta et al. 2002),<br />

les ectothermes sont directement soumis aux variables climatiques. En Europe, au sein des<br />

différents genres, la répartition des espèces est fréquemment parapatrique. Elles sont clairement<br />

isolées les unes des autres géographiquement selon des gradients climatiques, même s’il est possible<br />

de les trouver localement en sympatrie. Par exemple, la vipère péliade, Vipera berus, et la vipère<br />

aspic, Vipera aspis, peuvent se rencontrer ensemble localement (Loire-Atlantique), bien que leur<br />

distribution dans l’ensemble soit bien distincte : celle de la vipère péliade monte notamment<br />

jusqu’au cercle polaire alors que celle de la vipère aspic s’arrête à la vallée de la Loire. Ce contraste<br />

de répartition est donc très intéressant pour en examiner des adaptations climatiques distinctes. De<br />

plus, cette distribution se rencontre chez des espèces phylogénétiquement proches, ce qui nous<br />

permet de comparer ce qui est comparable. Cela permet de s’affranchir des biais liés à l’histoire<br />

évolutive distincte des espèces (Garland and Adolph 1994) et de ne pas comparer « des pommes<br />

avec des oranges » comme le soulignent Huey and Bennett (1990). Ces aspects font donc des<br />

7


squamates d’excellents exemples pour étudier les sous-bassements physiologiques de la<br />

distribution.<br />

Dans cette étude, nous proposons de clarifier les adaptations physiologiques chez des<br />

espèces de serpents qui se répartissent le long d’un gradient thermique et des climats contrastés.<br />

Nous allons nous intéresser à deux paramètres physiologiques indépendants. Dans un premier<br />

temps, nous allons comparer la norme de réaction métabolique des espèces. Puis, nous étudierons<br />

les variations des pertes hydriques cutanées. L’intérêt d’une approche combinée comme celle-ci, est<br />

que contrairement à l’étude d’une seule variable, elle permet de mettre en évidence des compromis<br />

adaptatifs. De plus, comme l’étude d’un seul couple d’espèces peut fausser les interprétations<br />

(Garland and Adolph 1994), nous proposons une approche multi-spécifique. L’influence des<br />

paramètres endogènes sera limitée en évitant des variations de statut physiologique et de périodes<br />

de mesure. Ensuite, il est important de maintenir les animaux dans une gamme de températures<br />

écophysiologiquement représentatives (Clarke 1980 ; Davies et al. 1981 ; Beaupre 1993).<br />

L’objectif principal de notre étude est donc de fournir une approche comparative du métabolisme<br />

standard et des pertes hydriques cutanées d’espèces phylogénétiquement proches mais qui<br />

possèdent des répartitions parapatriques et des affinités climatiques contrastées.<br />

Notre hypothèse générale est que les contraintes environnementales influencent la physiologie des<br />

ectothermes. Ces contraintes ne sont pas les mêmes selon l’aire géographique puisqu’il existe un<br />

gradient de contraintes thermiques et hydriques inverses. On s’attend donc à des compromis dans<br />

les adaptations climatiques.<br />

Nos prédictions sont les suivantes :<br />

1. Le métabolisme standard devrait être supérieur chez les espèces qui vivent dans des zones<br />

climatiques plus fraîches. Les espèces à distribution boréale devraient avoir un métabolisme<br />

supérieur aux espèces à distribution méditerranéenne avec des intermédiaires suivant leurs affinités<br />

climatiques.<br />

2. Les écarts d’intensité métabolique devraient être différents entre les catégories d’espèces. Par<br />

exemple l’écart métabolique entre une espèce médio-européenne et une espèce méditerranéenne<br />

devrait être plus faible qu’en les comparant avec une espèce boréale.<br />

3. Les pertes hydriques cutanées devraient être plus limitées chez les espèces de zones climatiques<br />

plus chaudes et arides et les plus élevées chez les espèces boréales.<br />

8


MATÉRIELS ET MÉTHODES<br />

I. Modèles d’études<br />

Nous avons considéré plusieurs familles présentant chacune des couples d’espèces aux affinités<br />

climatiques contrastées. Elles sont décrites ci-dessous.<br />

1) Viperidae<br />

Nous avons pu premièrement comparer 4 espèces de Viperidae avec une espèce boréale (la<br />

vipère péliade, Vipera berus), une espèce médio-européenne (la vipère aspic, Vipera aspis), et deux<br />

espèces méditerranéennes (la vipère ammodyte, Vipera ammodytes et la vipère de Lataste, Vipera<br />

latastei). Les vipères péliades (N = 12, M = 62,3 ± 21,5 g) et aspics (N = <strong>11</strong>, M = 74,4 ± 25,4 g) ont<br />

été capturées en nature alors que les vipères ammodytes (N = 6, M = 277,2 ± 42,4 g) et les vipères<br />

de Lataste (N = 3, M = 268,7 ± 90,5 g) nous été prêtées respectivement par le Zoodyssée (79360,<br />

Villiers-en-Bois, www.zoodyssee.org) et par Latoxan (26000, Valence, www.latoxan.com), le<br />

temps des expériences.<br />

2) Natricidae<br />

Nous avons ensuite comparé un couple de Natricidae avec une espèce médio-européenne (la<br />

couleuvre à collier, Natrix natrix) et une espèce méditerranéenne (la couleuvre vipérine, Natrix<br />

maura). Les couleuvres à collier (N = 7, M = 71,3 ± 48,8 g) ont toutes été capturées en nature et<br />

parmi les couleuvres vipérines (N = 12, M = 56,3 ± 46,3 g), 4 ont été capturées en nature et 8 nous<br />

ont été prêtées par le Zoodyssée.<br />

3) Colubridae<br />

Nous avons également étudié deux couples de Colubridae, avec deux espèces appartenant<br />

anciennement au genre Elaphe et les deux autres au genre Coluber. Dans chacun de ces couples,<br />

nous avons comparé une espèce médio-européenne (la couleuvre d’Esculape, Zamenis longissimus,<br />

anciennement Elaphe, ou la couleuvre verte et jaune, Hierophis viridiflavus, anciennement Coluber)<br />

avec une espèce méditerranéenne (la couleuvre à échelons, Rhinechis scalaris, anciennement<br />

Elaphe, ou la couleuvre fer à cheval, Hemorrhois hippocrepis, anciennement Coluber). Les<br />

couleuvres à échelon (N = 5 ; M = 361,4 ± 65,5 g) et les couleuvres fer à cheval (N = 2)<br />

proviennent du Zoodyssée alors que les couleuvres d’esculape (N = 3) et les couleuvres vertes et<br />

jaunes (N = 3) ont été capturées à proximité du centre d’étude. Pour les mesures métaboliques, les<br />

données de la couleuvre d’esculape (N = <strong>11</strong> ; M = 234,7 ± 70,5 g) ont été obtenues de l’étude de<br />

Lelièvre et al. (2009).<br />

9


4) Lamprophiidae<br />

Enfin, nous avons utilisé les données de la littérature pour comparer un couple de<br />

Lamprophiidae. Pour cela, l’étude d’Al-Sadoon (1999) nous a fournit les données sur une espèce<br />

méditerranéenne (la couleuvre de Montpellier, Malpolon monspessulanus) (N = 10). Les données<br />

sur son équivalent désertique (la couleuvre moïla, Malpolon moilensis) (N = 10) ont été récupérées<br />

de l’étude d’Al-Sadoon (1991). Ce couple d’espèce a été ajouté à l’étude uniquement dans un but<br />

descriptif puisque l’absence des données brutes ne nous a pas permis de les comparer<br />

statistiquement.<br />

Tous les serpents ont été maintenus dans des terrariums (100 x 40 x 30cm), individuellement<br />

ou non selon la tolérance entre congénères. Ils ont été nourris régulièrement hors expérience et<br />

disposaient d’eau ad libitum. Les individus étaient privés de nourriture au moins une semaine avant<br />

la phase expérimentale, pour garantir un état post-absorptif au moment des mesures. L’ensemble<br />

des animaux étaient maintenus en alternance photophase/scotophase naturelle, avec un point chaud<br />

à 35°C accessible pendant 6 heures la journée et un point froid à 16°C le reste du temps.<br />

II. Mesures métaboliques<br />

Les mesures ont été réalisées sur plusieurs espèces mais dans cette étude, nous ne<br />

présenterons que celles faites sur les Viperidae, les Natricidae et les Colubridae (genre Elaphe).<br />

Nous avons ainsi pu mesurer la norme de réaction métabolique des différentes espèces en mesurant<br />

le métabolisme des individus à 10, 20 et 30°C. Pour ce faire, les animaux étaient placés<br />

individuellement dans des boîtes hermétiques (bocaux) et réunis dans un caisson thermique<br />

(Mastercella Cryosystem). Pour s’assurer qu’ils soient à la bonne température, les individus ont été<br />

placés au moins 3 heures avant les mesures. Pendant cette période, l’air était continuellement<br />

renouvelé grâce à une pompe 55 L.min -1 (Bioblock Scientific). Le métabolisme des animaux a pu<br />

être mesuré selon la méthode de calorimétrie indirecte en système fermé. Le principe est le suivant :<br />

l’animal est dans une chambre étanche équipée d’une sortie d’air avec une vanne deux voies (Luer).<br />

On prélève un air de départ à l’aide de seringues étanches de 140 ml, on ferme la vanne et après un<br />

temps donné, on prélève l’air dans lequel l’animal aura respiré. Les quantités relatives de dioxygène<br />

(O2) et de dioxyde de carbone (CO2) sont ensuite déterminées en envoyant l’air des seringues dans<br />

un analyseur (FOXBOX, Sable systems, Las Vegas, USA) avec un débit contrôlé (36 ml.min -1 ) par<br />

une pompe à infusion (KDS 210, KD Scientific Inc, Holliston, USA). L’analyseur O2 doit être<br />

calibré avec l’air extérieur avant chaque session d’analyse. Comme les proportions en gaz de l’air<br />

peuvent varier selon la part relative de vapeur d’eau, l’air est asséché avec de la driérite (CaSO4)<br />

avant d’être analysé. La différence de fraction gazeuse entre l’air de référence et l’air respiré nous<br />

permet par la suite de déterminer la consommation d’O2 et la production de CO2 selon le calcul<br />

suivant :<br />

10


VO2 (ml.h -1 ) = [∆O2 (%) / 100] x [Volume du bocal (ml) / Temps de passage (h)].<br />

On se sert de la consommation d’O2 comme indice du métabolisme énergétique puisqu’il est<br />

utilisé au niveau cellulaire pour oxyder les différents substrats métaboliques dans le but de<br />

synthétiser l’ATP. Le système en circuit fermé a comme avantage d’être plus simple et moins<br />

coûteux qu’un système en circuit ouvert mais avec l’inconvénient d’être cumulatif. C'est-à-dire que<br />

pendant le temps de passage, on ne peut pas contrôler si l’animal s’active. Le métabolisme qui serait<br />

alors mesuré ne serait donc plus celui d’un animal au repos. C’est pourquoi, pour garantir un niveau<br />

réduit d’activité, les mesures ont été réalisées pendant la nuit, qui correspond à la phase de repos<br />

des espèces étudiées. Si toutefois l’animal était observé en activité, la donnée correspondante était<br />

retirée des analyses. Les temps de passage par espèce pour chaque température ont préalablement<br />

été déterminés afin de garantir un taux de suppression d’O2 compris entre 0,01% et 1%. Le but étant<br />

de garantir une précision correcte des résultats tout en évitant le risque d’hypercapnie au-delà de 1%<br />

de CO2. Nous avons pu par ailleurs calculer les différentes valeurs de Q10 qui donne un indice sur la<br />

pente des courbes de réaction métabolique entre deux températures. Nous avons donc choisit les<br />

deux intervalles de température suivant : 10-20°C et 20-30°C. Pour le calcul, nous avons utilisé la<br />

formule suivante : Q10 = (T<strong>M2</strong> / TM1) (10 / T2–T1) , avec T<strong>M2</strong> le taux métabolique à la température T2<br />

et TM1 le taux métabolique à la température T1. Concernant les mesures métaboliques pour le<br />

couple de Lamprophiidae (Malpolon monspessulanus et Malpolon moilensis), les données de<br />

consommation d’O2 masse spécifique (en ml.h -1 .g -1 ) à 20 et 30°C fournit dans le texte ont été<br />

utilisées pour calculer la consommation d’O2 aux autres températures à partir des valeurs de Q10 via<br />

la même formule que précédemment.<br />

III. Mesure des pertes hydriques transcutanées<br />

Nous avons pu mesurer les pertes hydriques transcutanées de toutes les espèces à une seule<br />

température. Des tests préalables et l’étude de Dmi’el (1998) suggèrent en effet que les pertes<br />

hydriques cutanées ne sont pas modifiées selon la température corporelle des animaux. Au moins<br />

deux heures avant chaque mesure, les individus ont donc été placés à 25°C dans une enceinte<br />

climatique (Pharmaclim, Vötsch Industrietechnik, Balingen, Germany). La température de surface<br />

de l’animal était systématiquement vérifiée à l’aide d’un thermomètre laser infrarouge (Raytek<br />

Corporation, Santa Cruz, USA). La mesure de perte hydrique cutanée a ensuite été réalisée à l’aide<br />

d’un AquaFlux (AF200, Biox Systems, London, UK). Cet appareil, une fois en contact avec la peau<br />

de l’animal, permet de mesuré en direct une densité de flux de vapeur d’eau. L’évolution de ce flux<br />

est suivie en temps réel à l’aide d’une interface graphique (AquaFlux Software). Le flux d’eau est<br />

assuré par une pompe associée à un condensateur qui permet de dessécher la vapeur d’eau<br />

résiduelle sur la peau de l’animal en la congelant. Ainsi, après environ 5 minutes, la densité de flux<br />

d’eau mesurée se stabilise autour de la valeur correspondant à la perte hydrique transcutanée de<br />

l’animal (en g.m -2 .h -1 ). La précision élevée de cet appareil nous a permis d’utiliser un nombre<br />

restreint d’individus par espèce, en favorisant 3 répliquas par individu.<br />

<strong>11</strong>


IV. Analyses statistiques<br />

L’ensemble des analyses statistiques et des graphiques ont été réalisées à l’aide du logiciel R<br />

(R Development Core Team, 2007). Pour connaître l’influence de la température et de la masse sur<br />

le métabolisme, nous avons procéder à l’analyse de la covariance (ANCOVA) de la consommation<br />

absolue d’O2 (en ml.h -1 ) en fonction de trois facteurs fixes dont deux facteurs catégoriels : l’espèce<br />

et la température, et d’un facteur continu : la masse. Nous avons également tenu compte des<br />

trajectoires individuelles en plaçant les individus en facteur aléatoire (package nlme).<br />

Ensuite, pour comparer le métabolisme des espèces, nous avons procéder à l’analyse de la<br />

variance (ANOVA) de la consommation d’O2 masse spécifique (en ml.h -1 .g -1 ) séparément pour<br />

chaque température, en fonction d’un facteur catégoriel : l’espèce. Ce sont donc les moyennes de<br />

consommation d’O2 masse spécifique qui ont été représentées graphiquement. Pour les analyses, la<br />

consommation d’O2 et la masse ont été préalablement Log10 transformées afin d’obtenir la<br />

normalité des résidus du modèle et l’égalité des variances. Ces deux paramètres ont<br />

systématiquement été vérifiés respectivement avec le test de Shapiro-Wilk et celui de Bartlett.<br />

Ainsi, nous avons pu tester en premier lieu l’effet de la température et de la masse sur le<br />

métabolisme des animaux. Ensuite, pour les comparaisons d’espèces, chez les Viperidae, étant<br />

donné que nous avons comparé 3 espèces, des tests post hoc de comparaisons multiples ont<br />

finalement été réalisés par la méthode du HSD de Tukey. Cette méthode permet d’ajuster la<br />

significativité des tests au nombre de catégories par facteur. Nous avons ainsi pu comparer le<br />

métabolisme des espèces à chaque température. Chez les Viperidae, l’espèce Vipera latastei a été<br />

exclue des analyses métaboliques puisque l’effectif était beaucoup trop faible. L’ensemble des tests<br />

statistiques ont été considérés significatifs au seuil α = 0,05.<br />

Nous avons pu tester les différences de pertes hydriques transcutanées avec l’analyse de la<br />

variance (ANOVA) des pertes hydriques selon l’espèce. La normalité des résidus du modèle et<br />

l’égalité des variances nous a permis de réaliser des tests paramétriques. Pour cela, on considère que<br />

nos échantillons sont représentatifs de l’espèce. A nouveau, des tests post hoc de comparaisons<br />

multiples ont été faits avec la même méthode que précédemment pour connaitre les différences<br />

entre espèces. Chez les Viperidae, des contraintes logistiques ne nous ont malheureusement pas<br />

permis de mesurer les pertes hydriques chez l’espèce Vipera aspis.<br />

12


RÉSULTATS<br />

I. Métabolisme standard<br />

1) Viperidae<br />

Tout d’abord, chez les Viperidae, on trouve une influence très forte de la température<br />

(ANCOVA ; F1,58 = 1096,5 ; P < 0,001) et de la masse corporelle des individus (ANCOVA ; F1,58<br />

= 94,9 ; P < 0,001) sur la réponse métabolique. Ces paramètres expliquent en effet à eux deux 86%<br />

de la variation d’intensité métabolique. Si on extrait les coefficients, on obtient la relation suivante<br />

entre le métabolisme et ces deux facteurs :<br />

Log10 VO2 = -2,51 + 0,81 Log10 Masse + 0,058 Température corporelle (1)<br />

Soit,<br />

VO2 = 0,003 Masse 0,81 0,058 Température corporelle<br />

x 10<br />

Avec la consommation d’O2 (VO2, en ml.h -1 ), la masse en g et la température corporelle en °C.<br />

Ensuite, si on compare les différentes espèces, on constate que la norme de réaction<br />

métabolique varie significativement (ANCOVA ; F2,58 = 45,3 ; P < 0,001) (figure 1). En effet, on<br />

trouve un effet significatif de l’espèce sur le métabolisme à 10°C (ANOVA ; F2,26 = 32,0 ; P <<br />

0,05), à 20°C (ANOVA ; F2,26 = 62,4 ; P < 0,05), et à 30°C (ANOVA ; F2,26 = 32,7 ; P < 0,05).<br />

Quelque soit la température, la norme de réaction métabolique de l’espèce boréale, Vipera berus,<br />

est significativement supérieure à celles des espèces médio-européenne, Vipera aspis, et<br />

méditerranéenne, Vipera ammodytes (HSD Tukey ; P < 0,05). La norme de réaction métabolique de<br />

l’espèce médio-européenne, Vipera aspis, est quant à elle différente de celle de l’espèce<br />

méditerranéenne, Vipera ammodytes (HSD Tukey ; P < 0,05), seulement à 20 et 30°C. Si on<br />

s’intéresse aux valeurs de Q10, les valeurs obtenues pour Vipera berus sont plus faibles que celles de<br />

Vipera aspis aux températures élevées (tableau 1). Ces valeurs restent plus faibles pour l’espèce<br />

méditerranéenne, Vipera ammodytes.<br />

2) Natricidae<br />

Pour les Natricidae, on note à nouveau un effet significatif de la température (ANCOVA ;<br />

F1,34 = 1002,2 ; P < 0,001) et de la masse corporelle (ANCOVA ; F1,34 = 338,8 ; P < 0,001) sur la<br />

réponse métabolique. Ces paramètres expliquent en effet à eux deux 95% de la variation d’intensité<br />

métabolique. A nouveau, si on extrait les coefficients de ces deux facteurs, on obtient la relation<br />

suivante :<br />

Log10 VO2 = -2,13 + 0,87 Log10 Masse + 0,047 Température corporelle (3)<br />

(2)<br />

13


Soit,<br />

VO2 = 0,007 Masse 0,87 0,047 Température corporelle<br />

x 10<br />

Avec la consommation d’O2 (VO2, en ml.h -1 ), la masse en g et la température corporelle en °C.<br />

Les deux espèces concernées présentent de plus une norme de réaction métabolique<br />

significativement différente (ANCOVA ; F1,17 = 5,10 ; P < 0,05). Plus en détail, on s’aperçoit<br />

cependant que le métabolisme de l’espèce médio-européenne, Natrix natrix, est similaire à celui de<br />

l’espèce méditerranéenne, Natrix maura, quelque soit la température (ANOVA ; P > 0,05) (figure<br />

2). Les valeurs de Q10 de Natrix natrix sont supérieures à celle de Natrix maura à mesure que la<br />

température corporelle augmente (tableau 1).<br />

3) Colubridae (genre Elaphe)<br />

On observe toujours un effet significatif de la température (ANCOVA ; F1,69 = <strong>11</strong>96,7 ; P <<br />

0,001) mais pas de la masse corporelle (ANCOVA ; F1,18 = 0,612 ; P > 0,05) sur la réponse<br />

métabolique. Ces paramètres expliquent à eux deux 86% de la variation d’intensité métabolique.<br />

Les coefficients de ces deux facteurs sont les suivants :<br />

Soit,<br />

Log10 VO2 = -2,46 + 0,46 Log10 Masse + 0,10 Température corporelle (5)<br />

VO2 = 0,004 Masse 0,46 0,10Température corporelle<br />

x 10<br />

Les deux espèces concernées présentent de plus une norme de réaction métabolique<br />

significativement similaire (ANCOVA ; F1,18 = 0,236 ; P > 0,05). Plus en détail, on s’aperçoit<br />

toutefois que le métabolisme de l’espèce médio-européenne, Zamenis longissimus, est<br />

significativement supérieur à celui de l’espèce méditerranéenne, Rhinechis scalaris, mais<br />

uniquement à 30°C (ANOVA ; F1,18 = <strong>11</strong>,8 ; P < 0,05) (figure 3). La valeur de Q10 de Zamenis<br />

longissimus est inférieure à celle de Rhinechis scalaris à température élevée (tableau 1).<br />

4) Lamprophiidae<br />

Concernant les espèces de Lamprophiidae, on constate que l’espèce méditerranéenne,<br />

Malpolon monspessulanus, présente une norme de réaction métabolique supérieure à celle de<br />

l’espèce désertique, Malpolon moilensis, à toutes les températures (figure 4). De plus, l’écart de<br />

métabolisme semble constant à mesure que la température corporelle augmente.<br />

(4)<br />

(6)<br />

14


II. Pertes hydriques transcutanées<br />

1) Viperidae<br />

Si on s’intéresse aux pertes hydriques transcutanées chez les Viperidae (figure 5), on<br />

remarque qu’elles sont différentes entre les espèces (ANOVA ; F2,9 = 16,7 ; P < 0,05). Plus<br />

précisément, les pertes hydriques sont similaires entre les espèces méditerranéennes, Vipera<br />

ammodytes et Vipera latastei (HSD Tukey ; P > 0,05), et inférieures aux pertes hydriques de<br />

l’espèce boréale, Vipera berus (HSD Tukey ; P < 0,05). Quantitativement, l’espèce boréale perd<br />

1,51 fois plus d’eau que les équivalents méditerranéens.<br />

2) Natricidae<br />

En examinant les pertes hydriques transcutanées chez les Natricidae (figure 6), on voit<br />

qu’elles sont similaires entre l’espèce médio-européenne, Natrix natrix et l’espèce méditerranéenne,<br />

Natrix maura (ANOVA ; F1,4 = 1,99 ; P > 0,05).<br />

3) Colubridae<br />

Enfin, si on regarde les pertes hydriques transcutanées chez les Colubridae (figure 7), on<br />

constate à nouveau qu’elles sont différentes selon l’espèce (ANOVA ; F3,8 = 16,2 ; P < 0,05). Ces<br />

différences sont à nouveau significatives si on compare les espèces selon leur origine<br />

biogéographique. En effet, les espèces médio-européennes, Hierophis viridiflavus et Zamenis<br />

longissimus, perdent significativement plus d’eau que leurs équivalents méditerranéens respectifs,<br />

Hemorrhois hippocrepis et Rhinechis scalaris (HSD Tukey ; P < 0,05). Quantitativement, les<br />

espèces médio-européennes perdent 1,48 fois plus d’eau que les équivalents méditerranéens.<br />

15


DISCUSSION<br />

Le métabolisme standard des espèces considérées est grandement influencé par la<br />

température et la masse corporelle. Ce résultat est cohérent puisqu’il s’agit des deux paramètres<br />

déterminant du métabolisme chez les squamates (Bennett and Dawson 1976). Le fait que la masse<br />

n’influence pas significativement le métabolisme chez les Colubridae (genre Elaphe) est<br />

probablement causé par un problème d’effectif de couleuvres à échelon à certaines températures (N<br />

= 2 à 20°C). En effet, nous avons eu des difficultés à obtenir des mesures métaboliques sur certains<br />

individus qui s’activaient dans les chambres. Ensuite, les équations (2), (4) et (6) nous ont permis<br />

d’extraire les exposants massiques. Au niveau interspécifique, que ce soit chez les Viperidae ou<br />

chez les Natricidae, les valeurs des exposants (0,81 et 0,87) sont relativement proches de la valeur<br />

empirique de 0,80 estimée chez les squamates (Andrews and Pough 1985). Chez les Colubridae<br />

(genre Elaphe), cet exposant (0,46) semble quant à lui plus éloigné. Il est probable que ce soit<br />

principalement dû au fait que les valeurs de cet exposant massique sont variables d’une étude à<br />

l’autre et qu’elles stabilisent entre 0,75 et 0,80 lorsque le nombre d’espèces considérées est<br />

important. L’étude d’Andrews and Pough (1985) a été réalisée sur 107 espèces différentes.<br />

Par ailleurs, nous avons pu mettre en évidence que la norme de réaction métabolique varie<br />

considérablement en fonction de l’espèce. Plus précisément, les espèces de zones climatiques<br />

fraîches présentent un métabolisme supérieur aux espèces de zones climatiques plus chaudes. Ces<br />

résultats vont dans le sens de l’hypothèse d’adaptation métabolique au froid (Clarke 1993) et<br />

valident notre première prédiction. L’allure des normes de réaction métabolique est relativement<br />

variable. Premièrement, les tendances globales chez les espèces de Viperidae ont permis de montrer<br />

que les écarts d’intensités métaboliques sont plus élevés en comparant une espèce boréale avec une<br />

espèce médio-européenne qu’en comparant cette dernière avec une espèce méditerranéenne. Ces<br />

résultats sont en accord avec notre seconde prédiction. En effet, les contraintes environnementales<br />

sont plus proches entre les environnements médio-européens et méditerranéens alors que<br />

l’environnement boréal représente un extrême. Deuxièmement, ces écarts de métabolisme ne sont<br />

pas constants lorsque la température corporelle augmente. En effet, les données de Q10 et les<br />

différences entre espèces des 3 familles de serpents étudiées ont permis de montrer que lorsqu’on<br />

compare une espèce boréale avec une espèce médio-européenne, les écarts ont tendance à diminuer<br />

à mesure que la température corporelle augmente. A l’inverse, en comparant une espèce médio-<br />

européenne avec une espèce méditerranéenne, les écarts semblent augmenter lorsque la température<br />

corporelle augmente. Considérant l’écart, on aurait pu s’attendre à ce qu’en comparant les<br />

Natricidae à 30°C, la différence soit significative. Il est fort probable que des effectifs faibles<br />

augmentent la variance et diminuent nos chances de trouver une différence. La tendance de nos<br />

résultats suggère néanmoins que les pressions de sélection agissent de façon différentielle selon le<br />

milieu d’origine. Par ailleurs, en comparant une espèce de Lamprophiidae méditerranéenne avec<br />

son équivalent désertique, les écarts semblent constants avec l’augmentation de la température<br />

corporelle. Il peut dans ce cas s’agir d’une réalité physiologique. Toutefois, nous ne pouvons pas<br />

16


écarter les effets sur les résultats de méthodes différentes du fait des données issues d’études<br />

distinctes (Al-Sadoon 1991 ; Al-Sadoon 1999). Enfin, nous avons pu montrer sur l’ensemble des<br />

espèces comparées, qu’il existe des différences significatives de pertes hydriques transcutanées<br />

selon l’origine biogéographique des espèces. Le degré des pertes hydriques semble en effet<br />

diminuer pour les espèces méditerranéennes qui font face à des conditions d’aridité supérieures. Ces<br />

résultats concordent avec ce qui a déjà été mis en évidence chez les squamates (Bentley and<br />

Schmidt-Nielsen 1966 ; Roberts and Lillywhite 1983). Cependant, cela ne semble pas vrai chez les<br />

Natricidae puisque malgré leur biogéographie différente, les deux espèces considérées ont une<br />

perméabilité cutanée similaire. On peut expliquer cette absence de différence en tenant compte d’un<br />

autre facteur qu’est l’écologie des espèces. En effet, la couleuvre vipérine, Natrix maura est un<br />

prédateur qui chasse à l’affût en milieu aquatique alors que la couleuvre à collier, Natrix natrix est<br />

un prédateur actif terrestre et aquatique (Hailey and Davies 1986). Ainsi, il est probable que le<br />

mode de vie aquatique de la couleuvre vipérine compense en quelque sorte l’aridité du milieu<br />

méditerranéen. La mise en évidence de contrastes dans les pertes hydriques valide notre troisième<br />

prédiction. La combinaison de ces résultats suggère l’existence de compromis dans les adaptations<br />

climatiques du fait de gradients de contraintes inverses. Dans un contexte thermique froid, une<br />

norme de réaction métabolique plus haute permettrait de compenser partiellement ces effets en<br />

assurant une efficacité physiologique supérieure. A l’inverse, les températures élevées<br />

favoriseraient des stratégies d’économies énergétiques et hydriques. Par ailleurs, des compromis<br />

adaptatifs semblent exister. Ainsi, pour les Viperidae, l’espèce boréale, au métabolisme élevé<br />

(avantageux en zone froide), semble particulièrement exposée aux pertes hydriques.<br />

Il devient donc intéressant d’élucider les mécanismes qui permettent de telles adaptations<br />

physiologiques. Pour commencer, nous avons mis en évidence une élévation significative du<br />

métabolisme pour les espèces de zones climatiques plus fraîches. Au niveau cellulaire, il est<br />

possible que cela soit causé par des ajustements d’ordres qualitatifs et/ou quantitatifs. En effet, une<br />

étude a pu montrer chez une espèce de scarabée subantarctique une compensation métabolique en<br />

lien avec une activité enzymatique modifiée en comparaison avec des espèces de zones climatiques<br />

plus chaudes (Haderspeck and Hoffmann 1991). Néanmoins, la mise en évidence d’ajustement du<br />

fonctionnement enzymatique, c'est-à-dire avec énergie d’activation plus basse, est assez peu<br />

documentée. A l’inverse, la densité de mitochondries est un paramètre bien plus souvent invoqué<br />

comme cause d’une compensation métabolique (Chown and Gaston 1999 ; Pörtner 2002 ; Seibel et<br />

al. 2007). La comparaison entre deux espèces de mollusques ptéropodes a fournit une preuve assez<br />

éloquente de l’augmentation en densité mitochondriale comme adaptation au froid (Rosenthal et al.<br />

2009). Afin de compenser un différentiel thermique de 10°C, l’espèce antarctique, Clione<br />

antarctica, présente en effet une abondance en mitochondries deux fois plus élevée que celle<br />

présente chez son équivalent atlantique, Clione limacina (Rosenthal et al. 2009). Pour mesurer le<br />

métabolisme, comparé à la consommation d’O2, ce paramètre est plus précis puisqu’il reflète<br />

directement l’activité mitochondriale et donc de la synthèse d’ATP (Clarke 1993). Il est difficile de<br />

conclure dans notre étude quels processus cellulaires seraient à l’origine de ces différences.<br />

17


Toutefois, les variations observées dans les allures des courbes de réaction métabolique pourraient<br />

s’expliquer par des effets combinées d’une variation dans l’abondance mitochondriale et des<br />

propriétés fonctionnelles enzymatiques. Étant donné que cela n’a pas encore été montré chez les<br />

reptiles, il pourrait être très intéressant de réaliser des prélèvements de muscles pour comparer les<br />

densités mitochondriales.<br />

Sauf chez les Natricidae, nous avons pu montrer que le long d’un gradient hydrique<br />

environnemental (aridité) les espèces gagnent en étanchéité cutanée. Chez les serpents, l’étanchéité<br />

est essentiellement assurée par une couche lipidique épidermique (Bennett and Licht 1975 ; Roberts<br />

and Lillywhite 1980). En effet, en regardant la structure du tégument de squamate, on s’aperçoit que<br />

l’épiderme est formé par plusieurs couches (Lillywhite 2006) :<br />

• Deux couches périphériques, l’Oberhauchten et la Couche β (principalement composées<br />

de β-kératine)<br />

• Une couche médiane (principalement composée de lipides)<br />

• Une couche α (principalement composée d’ α-kératine)<br />

La barrière lipidique est principalement présente au niveau de la couche médiane, bien qu’il semble<br />

que la couche α soit également impliquée (Tu et al. 2002). Ainsi, les propriétés fonctionnelles des<br />

lipides et leur disposition lamellaire dans la couche médiane permettent de limiter le passage de<br />

l’eau (Lillywhite 2006 ; Ripamonti et al. 2009). On peut donc imaginer qu’à mesure que l’aridité de<br />

l’environnement augmente, la force d’extraction de l’eau augmente en surface et qu’il devient donc<br />

avantageux de limiter la perméabilité de la peau. Il est probable que les espèces méditerranéennes<br />

présentent des modifications de la couche médiane en épaisseur ou en qualité. Aussi, des coupes<br />

histologiques associées à de la microscopie électronique et des analyses permettraient de révéler<br />

comment cette barrière lipidique se modifie selon l’aridité de l’environnement.<br />

Cette étude a permis d’apporter des éléments complémentaires afin de mieux appréhender<br />

les sous-bassements physiologiques de la répartition actuelle de serpents européens. Les espèces<br />

étudiées sont distribuées fréquemment de façon parapatrique le long de gradients de contraintes<br />

thermiques et hydriques. Il semble fort probable que ces variables abiotiques aient joué un rôle<br />

prépondérant. Nous avons pu mettre en évidence qu’à la fois les coûts de maintenance et un<br />

phénomène passif tel que les pertes hydriques cutanées semblent être des cibles importantes. En<br />

effet, les budgets énergétiques et hydriques sont des éléments clés étroitement liés à l’aptitude<br />

phénotypique (fitness). Si on examine les écarts de métabolisme, l’espèce boréale semble surtout se<br />

distinguer des autres à basse température alors qu’à haute température, c’est plutôt les espèces<br />

méditerranéennes qui s’éloignent des autres. Dans un milieu thermiquement limitant, les espèces<br />

ayant des niveaux énergétiques plus élevées à basse température pourront compenser et achever<br />

leurs cycles vitaux plus rapidement (Chown and Gaston 1999). Cela leur permet en effet de<br />

maintenir un niveau d’activité élevée. A l’inverse, dans un contexte chaud, il est primordial d’une<br />

18


part de limiter les dépenses énergétiques et d’autre part les pertes hydriques. Parmi les 3 voies<br />

physiologiques et indépendantes de pertes hydriques (urinaires, cutanées et respiratoires), nous<br />

avons mis en évidence que l’environnement agit activement sur au moins deux. Signalons que les<br />

pertes respiratoires peuvent également être réduites en diminuant le métabolisme à haute<br />

température (Chown and Gaston 1999). Plusieurs pressions de sélection additives (budget hydrique<br />

et énergétique) peuvent donc affecter les normes de réaction métabolique dans des environnements<br />

chauds. Néanmoins, nous avons pu voir que le rapport entre les pertes hydriques cutanées<br />

(indépendantes des échanges respiratoires) est similaire en comparant des espèces méditerranéennes<br />

avec des espèces boréales ou médio-européennes. Ceci confirme l’importance d’être<br />

« imperméable » en milieu méditerranéen en comparaison avec les milieux médio-européens ou<br />

boréaux. Ainsi, les espèces sont soumises à des contraintes environnementales et des pressions de<br />

sélection variables selon le milieu où elles évoluent. Il semble que dans un milieu où les<br />

températures optimales sont rarement atteintes, l’activité des organismes sera limitée. Néanmoins,<br />

en plus d’aspects physiologiques, des adaptations comportementales peuvent également exister. Il<br />

serait utile d’intégrer le comportement de thermorégulation des animaux, en mesurant leur<br />

température corporelle sur une année. On s’attendrait à ce que les espèces boréales favorisent leur<br />

accès à la température préférée en s’exposant plus alors que les espèces méditerranéenne<br />

limiteraient l’accès à des températures trop élevées en restant cachées.<br />

De profondes modifications climatiques sont attendues sur l’ensemble du Globe. Ces<br />

changements impactent les espèces de diverses manières (Dillon et al. 2010) et il est essentiel de<br />

mieux comprendre la nature des effets impliqués. Comme nous l’avons montré, les distributions<br />

spécifiques sont associées à des orientations physiologiques contrastées. Une étude récente évalue<br />

bien les conséquences du réchauffement climatique et les contraintes énergétiques associées pour<br />

les ectothermes (Dillon et al. 2010). On s’attend à ce que le réchauffement global perturbe la qualité<br />

thermique des habitats. Il est donc important d’essayer de prédire comment les animaux vont réagir<br />

à de tels changements. Pour un organisme ectotherme, nous avons vu que le métabolisme évolue de<br />

façon exponentielle avec sa température corporelle donc le budget énergétique annuel risque d’être<br />

profondément perturbé. Ensuite, il est probable que le degré de modification soit variable selon la<br />

localisation géographique (Dillon et al. 2010). Aussi, les espèces méditerranéennes ne vont<br />

vraisemblablement pas répondre de la même façon que les espèces boréales du fait de la nature des<br />

contraintes environnementales et des adaptations spécifiques. Toutes ces questions restent ouvertes<br />

et nécessitent d’être étudiées en détail.<br />

19


CONCLUSION ET PERSPECTIVES<br />

Nous avons pu éclaircir les liens entre la physiologie et la distribution de différentes espèces<br />

de serpents. Les animaux font face à des contraintes différentes selon leurs milieux de vie et<br />

présentent des adaptations spécifiques. Nous avons mis en évidence des variations au niveau de<br />

deux composantes physiologiques : l’une énergétique (métabolisme standard) et l’autre hydrique<br />

(métabolisme standard et pertes hydriques cutanées). Il s’agit d’une étude en cours et ces résultats<br />

seront renforcés par l’ajout d’autres individus et d’espèces additionnelles. Par exemple, au sein des<br />

Viperidae, la vipère séoane (Vipera seoanei), probablement soumise à des conditions climatiques<br />

similaires à celles de la vipère péliade va être étudiée. Les analyses statistiques et la tendance<br />

globale sont pour l’instant à interpréter avec précaution. Plusieurs perspectives sont à envisager afin<br />

d’améliorer la qualité de l’étude. Concernant les méthodes, il est primordial à l’avenir de comparer<br />

des animaux de masses équivalentes pour s’affranchir de l’influence allométrique sur le<br />

métabolisme. Il serait également judicieux d’utiliser la calorimétrie indirecte en système ouvert<br />

pour les animaux les plus actifs tels que les grands Colubridae. Pour finir, une autre façon de tester<br />

la validité de nos prédictions serait de le faire à une échelle intraspécifique (Zaidan 2003). Une<br />

excellente candidate pour cela serait la vipère aspic. En effet, on reconnaît aujourd’hui 5 sous-<br />

espèces qui se trouvent dans des zones géographiques distinctes (Ursenbacher 2005) :<br />

• Vipera aspis aspis, médio-européenne (grande partie de l’aire de répartition).<br />

• Vipera a. zinnikeri, altitudinale (Pyrénées françaises et espagnoles).<br />

• Vipera a. atra, altitudinale (Alpes françaises et italiennes).<br />

• Vipera a. hugyi, méditerranéenne (Sud de l’Italie, Sicile).<br />

• Vipera a. francisciredi, méditerranéenne (Nord de l’Italie).<br />

On retrouverait ainsi le gradient de contraintes différentielles en lien avec le milieu<br />

d’origine. Bien qu’on ne connaisse pas de vipère aspic boréale, les sous-espèces d’altitude sont<br />

probablement soumises à des contraintes thermiques du même ordre. On s’attendrait donc à ce que<br />

ces sous-espèces présentent des normes de réaction métaboliques et des pertes hydriques cutanées<br />

similaires ou légèrement inférieures à celles de la vipère péliade. De la même façon, les réponses<br />

métaboliques et hydriques des sous-espèces méditerranéennes devraient être comparables à celles<br />

de la vipère ammodyte.<br />

20


RÉFÉRENCES<br />

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23


Tableau 1. Valeurs de Q10 pour deux intervalles de température et chez 7 différentes espèces de serpents<br />

examinées.<br />

Familles Espèces Valeurs du Q10 pour les écarts de températures indiqués<br />

Figure 1. Normes de réaction métabolique de 3 espèces de Viperidae avec une espèce boréale, Vipera berus,<br />

une espèce médio-européenne, Vipera aspis et une espèce méditerranéenne, Vipera ammodytes. Chaque<br />

point représente la moyenne de la consommation d’O2 (VO2) masse spécifique (ml.h -1 .g -1 ) ± 1 écart-type.<br />

* Différences significative entre les espèces au seuil α = 0,05.<br />

0.00 0.05 0.10 0.15<br />

Vipera berus<br />

Vipera aspis<br />

Vipera ammodytes<br />

10-20°C 20-30°C<br />

Viperidae V.berus 5,14 2,55<br />

V.aspis 4,99 4,02<br />

V.aspis 2,60 3,26<br />

Natricidae N.natrix 3,68 2,90<br />

N.maura 2,99 2,65<br />

Colubridae Z.longissimus ND 2,55<br />

R.scalaris 2,17 2,63<br />

VO2 (ml.h -1 .g -1 )<br />

N=12<br />

*<br />

N=<strong>11</strong>et N=6<br />

N=12<br />

*<br />

N=<strong>11</strong><br />

*<br />

N=6<br />

10 20 30<br />

Température corporelle (°C)<br />

N=12<br />

*<br />

N=<strong>11</strong><br />

*<br />

N=6<br />

24


Figure 2. Normes de réaction métabolique de deux espèces de Natricidae, avec une espèce médio-<br />

européenne, Natrix natrix et une espèce méditerranéenne, Natrix maura. Chaque point représente la<br />

moyenne de la consommation d’O2 (VO2) masse spécifique (ml.h -1 .g -1 ) ± 1 écart-type.<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25<br />

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20<br />

Natrix natrix<br />

Natrix maura<br />

10 20 30<br />

Figure 3. Normes de réaction métabolique de deux espèces de Colubridae, avec une espèce médio-<br />

européenne, Zamenis longissimus (Lelièvre et al. 2009) et une espèce méditerranéenne, Rhinechis scalaris.<br />

Chaque point représente la moyenne de la consommation d’O2 (VO2) masse spécifique (ml.h -1 .g -1 ) ± 1 écart-<br />

type.<br />

VO2 (ml.h -1 .g -1 )<br />

Température corporelle (°C)<br />

* Différences significative entre les espèces au seuil α = 0,05.<br />

VO2 (ml.h -1 .g -1 )<br />

N=7<br />

N=12<br />

N=5<br />

Zamenis longissimus<br />

Rhinechis scalaris<br />

N=<strong>11</strong><br />

N=7<br />

N=10<br />

N=<strong>11</strong><br />

N=2<br />

N=<strong>11</strong><br />

N=7<br />

N=12<br />

N=<strong>11</strong><br />

10 15 20 25 30 35<br />

Température corporelle (°C)<br />

*<br />

N=4<br />

N=<strong>11</strong><br />

25


Pertes hydriques (g.m -2 .h -1 )<br />

Figure 4. Normes de réaction métabolique de deux espèces de Lamprophiidae, avec une espèce<br />

méditerranéenne, Malpolon monspessulanus (N = 10 ; Al-Sadoon 1999) et une espèce désertique, Malpolon<br />

moilensis (N = 10 ; Al-Sadoon 1991). Chaque point représente la moyenne de la consommation d’O2 (VO2)<br />

masse spécifique (ml.h -1 .g -1 ).<br />

0 2 4 6 8 10<br />

VO2 (ml.h -1 .g -1 )<br />

0.00 0.05 0.10 0.15<br />

Malpolon monspessulanus<br />

Malpolon moilensis<br />

5 10 15 20 25 30 35<br />

Température corporelle (°C)<br />

Figure 5. Pertes hydriques évaporatives transcutanées chez 3 espèces de Viperidae, avec une espèce<br />

boréale, Vipera berus et deux espèces méditerranéennes, Vipera ammodytes et Vipera latastei.<br />

Chaque point représente la moyenne des pertes hydriques transcutanées ± 1 écart-type.<br />

a<br />

N=6<br />

b<br />

N=4<br />

Espèce boréale<br />

Espèces méditerranéennes<br />

Vipera berus Vipera ammodytes Vipera latastei<br />

Espèces<br />

b<br />

N=3<br />

26


Pertes hydriques (g.m -2 .h -1 )<br />

0 2 4 6 8 10 12<br />

Figure 6. Pertes hydriques transcutanées chez deux espèces de Natricidae, avec une espèce médio-<br />

européenne, Natrix natrix et une espèce méditerranéenne, Natrix maura. Chaque point représente la<br />

moyenne des pertes hydriques transcutanées ± 1 écart-type.<br />

Pertes hydriques (g.m -2 .h -1 )<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Natrix natrix Natrix maura<br />

1N.natrix N.maura<br />

Espèces<br />

Figure 7. Pertes hydriques transcutanées chez 4 espèces de Colubridae, avec deux espèces médio-<br />

européennes, Hierophis viridiflavus et Zamenis longissimus, et deux espèces méditerranéennes,<br />

Hemorrhois hippocrepis et Rhinechis scalaris. Chaque point représente la moyenne des pertes<br />

hydriques transcutanées ± 1 écart-type.<br />

Pertes hydriques cutanées colubridae<br />

a<br />

N=3<br />

N=4<br />

a<br />

N=3<br />

N=3<br />

Espèces médio-européennes<br />

Espèces méditerranéennes<br />

b b<br />

Hierophis viridiflavus Zamenis longissimus Hemorrhois hippocrepis Rhinechis scalaris<br />

Espèces<br />

N=2<br />

N=4<br />

27


RÉSUMÉ<br />

L'étude de la distribution des espèces et des facteurs proximaux responsables de leur persistance<br />

dans un environnement sont des domaines majeurs en écologie. Les contraintes environnementales<br />

varient de façon différentielle le long de gradients latitudinaux et altitudinaux, ce qui impose des<br />

compromis adaptatifs selon l'environnement. Chez les ectothermes, les performances et la<br />

température corporelle sont fortement dépendantes des conditions ambiantes. Dans cette étude, nous<br />

avons cherché à savoir comment la physiologie d'organismes ectothermes variait selon les<br />

contraintes abiotiques du milieu. Nous avons considéré des espèces phylogénétiquement proches<br />

mais présentant des répartitions contrastées dans le but de clarifier des adaptations climatiques<br />

distinctes. Nous avons donc étudié deux paramètres physiologiques indépendants. Premièrement,<br />

nous avons examiné si le métabolisme standard varie selon l'origine biogéographique des espèces<br />

en accord avec l'hypothèse d'adaptation métabolique au froid. Pour cela, nous avons déterminé les<br />

normes de réaction métabolique via la méthode de calorimétrie indirecte en système fermé.<br />

Deuxièmement, afin de tester l'impact de l'environnement sur le budget hydrique, nous avons<br />

mesuré les pertes hydriques cutanées. Nos résultats montrent que les espèces de zones climatiques<br />

plus froides présentent une norme de réaction métabolique plus élevée que celles de zones<br />

climatiques plus chaudes. Par ailleurs, l'allure des courbes semble révéler des contraintes<br />

différentielles selon le milieu d'origine. De la même façon, nous avons montré que les pertes<br />

hydriques cutanées varient significativement selon l'origine climatique. En définitive, il semble<br />

qu'en milieu froid, les espèces sont essentiellement adaptées pour compenser un niveau d'activité<br />

plus bas causé par un temps d'accès au températures optimales plus restreint. Les espèces de zones<br />

climatiques plus chaudes sont quant à elles principalement adaptées pour limiter leurs pertes<br />

hydriques (respiratoires et cutanées) et diminuer leur budget énergétique annuel. Ces données sont<br />

importantes pour clarifier la nature des adaptations climatiques et mieux prédire la nature des<br />

réponses spécifiques aux changements globaux.<br />

Mots clés : répartition, adaptations climatiques, métabolisme standard, pertes hydriques cutanées.<br />

28

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