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La vraie figure de Thérèse dans Thérèse Desqueyroux

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l'empoisonnement.<br />

Et nous <strong>de</strong>vons comprendre que cette angoisse en raison <strong>de</strong><br />

l'incapacité <strong>de</strong> la définition <strong>de</strong> soi-même n'est pas seulement le cas <strong>de</strong><br />

<strong>Thérèse</strong>. Jean Touzot explique ainsi :<br />

Il faut avoir enseigné à l'étranger ou à <strong>de</strong>s étudiants<br />

étrangers pour le croire ; quelles que soient leur race, leur<br />

nationalité, leur idéologie, leur religion, les jeunes femmes du<br />

mon<strong>de</strong> entier vont à <strong>Thérèse</strong>, se reconnaissent en <strong>Thérèse</strong> 57 .<br />

Donc, <strong>Thérèse</strong> représente l'être humain. Cette angoisse <strong>de</strong> <strong>Thérèse</strong><br />

est une chose commune parmi les gens. Et nous pouvons aussi dire que cet<br />

aspect faible <strong>de</strong> l'être humain qui est tourmenté par l'angoisse est une sorte<br />

<strong>de</strong> « charme » parce que cette faiblesse nous fait vivre. Nous avons tous<br />

quelques choses que nous n'arrivons pas à connaître, pas à comprendre. Et<br />

nous nous sentons souvent angoissés quand nous ne pouvons pas découvrir<br />

la réponse. Mais grâce aux choses incompréhensibles, nous sommes forcés<br />

<strong>de</strong> chercher les raisons pour lesquelles nous souffrons, et cet acte <strong>de</strong> l'être<br />

humain signifie donc exactement « vivre ». Ainsi, Mauriac insère cette phrase,<br />

en répétant trois fois, <strong>dans</strong> ce roman : « On ne se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas si elle est jolie<br />

ou lai<strong>de</strong>, on subit son charme 58 ». Le charme <strong>de</strong> <strong>Thérèse</strong> est en bref, celui <strong>de</strong><br />

ceux « dont le visage trahirait un tourment secret, l’élancement d’une plaie<br />

intérieure […] 59 ».<br />

De plus Mauriac souhaite que <strong>Thérèse</strong> soit un jour récompensée :<br />

« J'aurais voulu que la douleur, <strong>Thérèse</strong>, te livre à Dieu. […] Du moins, sur ce<br />

trottoir où je t'abandonne, j'ai l'espérance que tu n'es pas seule 60 ». Pourquoi ?<br />

De quelle récompense parle-t-il sinon <strong>de</strong> celle qui est attribuée aux pauvres<br />

<strong>de</strong>s béatitu<strong>de</strong>s ? Ici, nous voyons que la pensée chrétienne se reflète. Prenons<br />

une citation <strong>de</strong> la Bible :<br />

57 p.V-VI<br />

58 p.19<br />

59 p.17<br />

60 p.7-8.<br />

Heureux vous qui pleurez maintenant, parce que vous serez<br />

20

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