entretien : de la stabilite fiscale des contrats petroliers - carpem
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Centre Africain <strong>de</strong> Recherche sur les Politiques<br />
Energétiques et Minières<br />
CARPEM<br />
93, rue <strong>de</strong>s maillets, Rési<strong>de</strong>nce Clos Margot, 72 000 Le Mans France<br />
contre 13 % il y avait quelques temps. Aux Etats-Unis en 2006, <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>s Représentants a<br />
autorisé le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> renégociation <strong>de</strong>s <strong>contrats</strong> <strong>de</strong> concession dans le Golfe du Mexique.<br />
C.S.N.W : Quid <strong>de</strong>s pays africains producteur <strong>de</strong> pétrole ? Aucun pays africain n’a-t-il à ce jour réalisé<br />
une telle renégociation ?<br />
V.S.E : En matière pétrolière, je n’ai connaissance d’aucune entreprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> sorte, d’envergure totale.<br />
De nombreux pays l’ont explicitement souhaité ces <strong>de</strong>rnières années ( Guinée Equatoriale, Côte<br />
d’Ivoire et Gabon plus récemment), sans que les résultats en soient connus.<br />
Par contre, une dynamique lour<strong>de</strong> consiste ces <strong>de</strong>rnières années à procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> révision <strong>de</strong>s <strong>contrats</strong><br />
miniers par onze pays africains, motivée par <strong>la</strong> hausse durable également <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> ces matières<br />
premières. Cette renégociation a été au centre <strong>de</strong> discussions en février 2008 à <strong>la</strong> fois au cours d’une<br />
conférence internationale consacrée au secteur minier (Mining INDABA) au Cap en Afrique du Sud, et<br />
d’un forum sur <strong>la</strong> malédiction <strong>de</strong>s ressources et les obstacles à <strong>la</strong> société ouverte, organisée par<br />
l’Open Society Institute (OSI) du milliardaire Georges SOROS au Sénégal.<br />
C.S.N.W : Comment expliquer une telle différence <strong>de</strong> réactivité entre <strong>la</strong> renégociation <strong>de</strong>s <strong>contrats</strong><br />
miniers et celle re<strong>la</strong>tive aux <strong>contrats</strong> pétroliers alors que <strong>la</strong> problématique <strong>de</strong> révision est <strong>de</strong> part et<br />
d’autre <strong>la</strong> même ?<br />
V.S.E : Humblement, je n’arrive pas à me l’expliquer, même si j’ai une hypothèse que j’ai commencé à<br />
étudier.<br />
C.S.N.W : Pouvez-vous nous <strong>la</strong> dévoiler ?<br />
V.S.E : Les onze pays africains résolument engagés dans ces renégociations sont <strong>de</strong> majorité anglosaxonne.<br />
Il s’agit du Libéria (qui a <strong>la</strong>ncé le coup d’envoi en 2005 s’agissant du fer), <strong>la</strong> Zambie qui a<br />
directement attaqué <strong>la</strong> problématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiscalité, <strong>de</strong> l’Afrique du Sud (80% <strong>de</strong> <strong>la</strong> production<br />
mondiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>tine), du Ghana, du Nigéria, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tanzanie, <strong>de</strong> Sierra Leone, enfin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
République Démocratique du Congo, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guinée, Madagascar et du Niger.<br />
Les mécanismes institutionnels, sociaux et internationaux <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> ces activités extractives sont<br />
beaucoup plus avancés dans les pays anglophones que francophones. Rappelons-nous qu’une<br />
initiative promouvant <strong>la</strong> transparence et regroupant une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> partenaires dont les pays<br />
producteurs, <strong>de</strong>s gouvernements, les ONG, les IFI, l’ONU et l’OCDE, l’Initiative pour <strong>la</strong> Transparence<br />
dans les industries extractives (ITIE), a été initiée par <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Bretagne.<br />
Il est possible que ces Etats soient plus exposés et sensibilisés aux thématiques<br />
développementalistes en <strong>la</strong> matière que les Etats francophones en général. Ce<strong>la</strong> pose tout l’intérêt <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> société civile, <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> formation dans ces secteurs hautement stratégiques.<br />
C.S.N.W : Justement, quelles sont les solutions que vous proposez ?<br />
V.S.E : Elles sont <strong>de</strong>ux ordres :<br />
- à l’échelle interne, trois actions sont nécessaires et liées : il faudrait d’abord nécessairement avoir<br />
l’intelligence d’auditer les accords pétroliers existant sous le prisme <strong>de</strong> l’actualité, et sans pression<br />
particulière. Ensuite, il y aura manifestement nécessité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> révision <strong>de</strong> certains d’entre<br />
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