Stratégie de placement - Gestion privée - 2e ... - Lombard Odier
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STRATÉGIE DE PLACEMENT<br />
GESTION PRIVÉE<br />
2 e trimestre 2010<br />
Publication <strong>de</strong>s Services d’investissement liés au Private Banking<br />
<strong>de</strong> <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch éditée trimestriellement<br />
INFORMATIONS IMPORTANTES<br />
Veuillez vous référer aux informations importantes fi gurant au début du document.<br />
Clôture <strong>de</strong> la rédaction : 12 avril 2010<br />
Conclusions<br />
d'investissement<br />
www.lombardodier.com<br />
Edition 2/4<br />
Les dix <strong>de</strong>rnières années ont cruellement déçu<br />
<strong>de</strong> nombreux investisseurs, les actions sousperformant<br />
les liquidités sur <strong>de</strong> nombreux<br />
marchés. Cette pério<strong>de</strong> ne sonne toutefois pas<br />
le glas <strong>de</strong>s stratégies d’investissement à long<br />
terme. Bien au contraire, elle confi rme que les<br />
investisseurs ont tout à perdre à ne pas tenir<br />
compte <strong>de</strong>s valorisations, à raisonner à très<br />
court terme et à adopter <strong>de</strong>s stratégies risquées.<br />
En bref, il est nécessaire <strong>de</strong> se souvenir du passé<br />
et <strong>de</strong> tirer les leçons <strong>de</strong>s cycles précé<strong>de</strong>nts.<br />
Les valorisations boursières étant exagérées<br />
et les prévisions du consensus anticipant<br />
une nouvelle fois <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s<br />
bénéfi ces et <strong>de</strong>s marges insoutenables, il<br />
nous semble que l’environnement actuel ne<br />
se prête pas à la prise <strong>de</strong> risque. Le moment<br />
viendra où le risque directionnel sera <strong>de</strong><br />
nouveau bien rémunéré. Dans l’intervalle, nous<br />
préférons conserver une approche pru<strong>de</strong>nte<br />
et nous concentrer sur les opportunités<br />
d’investissement non directionnelles, comme les<br />
stratégies <strong>de</strong> valeur relative. De cette manière,<br />
nous considérons que nos actifs sont davantage<br />
protégés.
INFORMATIONS IMPORTANTES<br />
Le présent document refl ète l'opinion <strong>de</strong> <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie ou d’une entité du groupe (ci-après « <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> ») à la date <strong>de</strong> son émission. Le présent document n'est pas <strong>de</strong>stiné à<br />
être distribué, publié ou utilisé dans une juridiction où une telle distribution, publication ou utilisation serait interdite, et ne s'adresse pas à une personne ou entité à laquelle il serait illégal d'adresser<br />
un tel document.<br />
Le présent document est fourni à titre d'information uniquement et ne saurait constituer une off re ou une recommandation d'achat ou <strong>de</strong> vente d'un quelconque titre. Les opinions exprimées ne<br />
prennent pas en compte la situation, les objectifs ou les besoins spécifi ques <strong>de</strong> chaque client. Il appartient à chaque client <strong>de</strong> se forger sa propre opinion à l'égard <strong>de</strong> tout titre ou instrument fi nancier<br />
mentionné dans ce document. Avant d'eff ectuer une quelconque transaction, il est conseillé au client <strong>de</strong> vérifi er si elle est adaptée à sa situation personnelle et d'analyser les risques spécifi ques<br />
encourus, notamment sur les plans fi nancier, juridique et fi scal, en recourant le cas échéant à <strong>de</strong>s conseillers professionnels.<br />
Les informations et analyses contenues dans le présent document sont basées sur <strong>de</strong>s sources considérées comme fi ables. Toutefois, <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> ne garantit ni l'actualité, ni l'exactitu<strong>de</strong>, ni<br />
l'exhaustivité <strong>de</strong>sdites informations et analyses, et n'assume aucune responsabilité quant aux pertes ou dommages susceptibles <strong>de</strong> résulter <strong>de</strong> leur utilisation. Toutes les informations, appréciations<br />
et indications <strong>de</strong> prix sont susceptibles d'être modifi ées sans préavis. Les performances passées n'off rent aucune garantie quant aux résultats courants ou futurs et il se peut que le client ne récupère<br />
pas le montant initialement investi. Les données <strong>de</strong> performance <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> <strong>placement</strong> ne tiennent pas compte <strong>de</strong>s commissions et frais perçus lors <strong>de</strong> l’émission et du rachat <strong>de</strong>s parts ou actions.<br />
Les investissements mentionnés dans le présent document peuvent comporter <strong>de</strong>s risques qu'il est diffi cile <strong>de</strong> quantifi er et d'intégrer dans l’évaluation <strong>de</strong>s investissements. De manière générale, les<br />
produits à risques accrus, tels que produits dérivés, produits structurés ou <strong>placement</strong>s alternatifs / non-traditionnels (hedge funds, private equity, fonds immobiliers, etc.), s'adressent exclusivement<br />
à <strong>de</strong>s investisseurs avertis, à même d'en comprendre et d'en assumer les risques. Sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> se tient à la disposition <strong>de</strong>s clients pour leur fournir <strong>de</strong>s informations plus détaillées<br />
sur les risques associés à <strong>de</strong>s <strong>placement</strong>s spécifi ques.<br />
Si le présent document contient <strong>de</strong>s opinions d’analystes fi nanciers, ceux-ci attestent que l'ensemble <strong>de</strong> leurs opinions refl ètent pleinement leur avis personnel sur chacun <strong>de</strong>s titres ou émetteurs<br />
concernés. Afi n <strong>de</strong> garantir leur indépendance, il est expressément interdit aux analystes fi nanciers <strong>de</strong> la Banque <strong>de</strong> détenir <strong>de</strong>s titres inclus dans l'univers <strong>de</strong> recherche qu'ils couvrent. Un <strong>de</strong>scriptif<br />
<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s que <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> utilise pour sa recherche fi nancière est disponible à l'adresse Internet www.lombardodier.com.<br />
Royaume-Uni : la réglementation britannique sur la protection <strong>de</strong>s clients privés au Royaume-Uni et les in<strong>de</strong>mnisations défi nies dans le cadre du Financial Services Compensation Scheme ne<br />
s’appliquent pas aux investissements ou aux services fournis par une personne à l'étranger. Le présent document est autorisé à être diff usé au Royaume-Uni par <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch (UK)<br />
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Londres E14 5HS. LODH (UK) ne fournit pas <strong>de</strong> conseils fi scaux.<br />
Le présent document ne peut être reproduit (en totalité ou en partie), transmis, modifi é ou utilisé à <strong>de</strong>s fi ns publiques ou commerciales sans l'autorisation écrite et préalable <strong>de</strong> <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong>.<br />
© 2010 <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie – Tous droits réservés
“You got to know when to<br />
hold ‘em, know when to<br />
fold ‘em,<br />
Know when to walk away<br />
and know when to run.<br />
You never count your<br />
money when you’re sittin’<br />
at the table.<br />
There’ll be time enough for<br />
countin’ when the <strong>de</strong>alin’s<br />
done.”<br />
Paroles <strong>de</strong> la chanson<br />
« The Gambler », <strong>de</strong> Kenny Rogers<br />
(<strong>de</strong> l’album éponyme sorti en 1978)<br />
Les dix <strong>de</strong>rnières années ont cruellement<br />
déçu <strong>de</strong> nombreux investisseurs,<br />
les actions américaines sous-performant<br />
les liquidités <strong>de</strong> 3,5% et les obligations<br />
à dix ans d’un peu plus <strong>de</strong> 6% (sur une<br />
base annuelle), et ce malgré le rebond<br />
<strong>de</strong> marché impressionnant qui a suivi<br />
les points bas <strong>de</strong> mars 2009. Sur les<br />
places boursières <strong>de</strong>s autres pays développés,<br />
les dix <strong>de</strong>rnières années auront<br />
été tout aussi éprouvantes : les actions<br />
britanniques ont sous-performé les liquidités<br />
<strong>de</strong> presque 2% par an, alors que les<br />
actions suisses n’ont enregistré qu’une<br />
performance en ligne avec les liquidités.<br />
L’absence <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments boursiers<br />
excé<strong>de</strong>ntaires sur cette pério<strong>de</strong> a conduit<br />
certains observateurs à sonner le<br />
glas <strong>de</strong>s stratégies d’investissement à<br />
long terme (« buy and hold ») tout en<br />
louant les bienfaits <strong>de</strong>s stratégies à<br />
court terme, plus dynamiques. Or, les<br />
stratégies <strong>de</strong> court terme exigent <strong>de</strong>s<br />
investisseurs d’ajuster leurs positions<br />
Les dix <strong>de</strong>rnières années<br />
ont cruellement déçu <strong>de</strong><br />
nombreux investisseurs.<br />
plus rapi<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> se montrer plus<br />
réactifs aux vagues d’informations sur<br />
les marchés et <strong>de</strong> réduire signifi cativement<br />
leur horizon d’investissement s’ils<br />
ne veulent pas répéter l’expérience <strong>de</strong><br />
ces dix <strong>de</strong>rnières années... Du moins,<br />
c'est ainsi qu'ils pensent pouvoir faire !<br />
Selon nous, les dix <strong>de</strong>rnières années<br />
n’auront pas été fatales aux stratégies<br />
d’investissement à long terme, ni n’annoncent<br />
la création d’un nouveau mo-<br />
L’histoire se répète...<br />
dèle d’investissement à court terme,<br />
plus risqué. Elles ne font que confi rmer<br />
ce que les investisseurs rationnels savent<br />
<strong>de</strong>puis toujours : il faut tenir compte<br />
<strong>de</strong>s valorisations !<br />
Les ratios cours / bénéfi ces permettent<br />
<strong>de</strong> prédire les ren<strong>de</strong>ments boursiers<br />
sur un cycle <strong>de</strong> marché complet. Le<br />
graphique I (page 4) montre le ren<strong>de</strong>ment<br />
réel annualisé du S&P500 par<br />
quintile pour le ratio cours / bénéfi ce<br />
moyen sur dix ans au cours <strong>de</strong>s 110<br />
<strong>de</strong>rnières années. Il en ressort qu’un<br />
ratio cours / bénéfi ce bas (haut) off re<br />
un ren<strong>de</strong>ment réel haut (bas). C’est le<br />
cas <strong>de</strong>s marchés américains en particulier<br />
et <strong>de</strong> tous les marchés, émergents<br />
ou développés, en général. Bien que la<br />
rentabilité <strong>de</strong>s investissements à long<br />
terme ne soit plus à démontrer, la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> détention moyenne d’un titre<br />
individuel sur la Bourse <strong>de</strong> New York<br />
est, aussi incroyable que cela puisse paraître,<br />
actuellement <strong>de</strong> six mois, contre<br />
huit ans dans le milieu <strong>de</strong>s années 1950.<br />
Le mythique investisseur « buy and<br />
hold » n’a pas succombé à la <strong>de</strong>rnière<br />
crise ; il a disparu juste après la guerre<br />
et brillé par son absence pendant près<br />
d’un quart <strong>de</strong> siècle. Les dix <strong>de</strong>rnières<br />
années prouvent que les investisseurs<br />
qui ne tiennent pas compte <strong>de</strong>s valorisations,<br />
raisonnent à très court terme,<br />
adoptent <strong>de</strong>s stratégies dynamiques<br />
avec l’illusion <strong>de</strong> pouvoir contrôler les<br />
mouvements <strong>de</strong> marchés, y laissent<br />
généralement leur chemise. Cet état<br />
d’esprit s’inscrit dans la continuité du<br />
modèle qui induit les investisseurs en<br />
erreur <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années :<br />
ceux-ci se retrouvent coincés dans <strong>de</strong>s<br />
stratégies <strong>de</strong> court terme, alors que les<br />
faits démontrent que seules les stratégies<br />
d’investissement à long terme permettent<br />
<strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s rentabilités un<br />
tant soit peu prévisibles.<br />
S’ils le pouvaient, <strong>de</strong> nombreux investisseurs<br />
n’hésiteraient pas à remonter<br />
dans le temps et à adopter une approche<br />
d’investissement radicalement dif-<br />
Les dix <strong>de</strong>rnières années<br />
prouvent que, s’ils ne<br />
tiennent pas compte<br />
<strong>de</strong>s valorisations et ne<br />
raisonnent qu’à très court<br />
terme, les investisseurs<br />
peuvent y laisser leur<br />
chemise.<br />
férente à la lumière <strong>de</strong>s leçons tirées<br />
au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années. Les<br />
investisseurs ont rarement su préserver<br />
leurs gains à court terme en achetant<br />
au point bas et en vendant au point<br />
haut. Les stratégies « buy and hold »<br />
sont tout aussi désavantageuses que<br />
les stratégies dynamiques <strong>de</strong> court terme,<br />
sauf si le prix d’achat est inhabituellement<br />
attrayant. Moins les valorisations<br />
sont attrayantes, plus la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> détention doit être longue pour dégager<br />
les ren<strong>de</strong>ments souhaités. Notre<br />
approche, fondée sur l’expérience <strong>de</strong><br />
grands investisseurs, tels que Walter<br />
Schloss, Bill Rouane et Shelby Davis,<br />
est régie par les principes immuables<br />
suivants.<br />
Eviter les erreurs émotionnelles – Une<br />
célèbre étu<strong>de</strong> sur le comportement <strong>de</strong>s<br />
Veuillez vous référer aux informations importantes fi gurant au début du document.<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> · <strong>Stratégie</strong> <strong>de</strong> Placement – <strong>Gestion</strong> Privée · 2 e trimestre 2010 3
I. Ren<strong>de</strong>ment réel annualisé moyen du S&P500 sur dix ans classé en<br />
fonction du ratio cours / bénéfi ce moyen sur dix ans divisé en quintiles<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
120%<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
200%<br />
180%<br />
160%<br />
140%<br />
120%<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
9,6<br />
97%<br />
8,5<br />
6,9<br />
1er (< 12,5) <strong>2e</strong> (< 14,5) 3e (< 17,9) 4e (< 21,7) 5e (< 48,5)<br />
Sources : Datastream, Calculs <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong><br />
II. 163 gestionnaires américains <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s capitalisations classés<br />
dans le premier quartile sur la pério<strong>de</strong> janvier 1999 – décembre 2008<br />
77%<br />
44%<br />
Dernière moitié Dernier quartile Dernier décile<br />
Source : Davis Advisors<br />
III. Capitalisations boursières / PIB aux Etats-Unis<br />
(1929 = 87%, 1936 = 100%, 1943 = 35%)<br />
T4 1968 ; 103%<br />
T1 1952 T1 1961 T1 1970 T1 1979 T1 1988 T1 1997 T1 2006 T1 2015<br />
Sources : Datastream, Calculs <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong><br />
5,3<br />
Quintiles : 1900 – 2010<br />
2,8<br />
Performance se classant dans la <strong>de</strong>rnière moitié, le <strong>de</strong>rnier quartile et le<br />
<strong>de</strong>rnier décile pendant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois ans au cours <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong><br />
T1 2000 ; 185%<br />
Médiane lissée<br />
T2 2007 ; 145%<br />
T4<br />
2009 ;<br />
105%<br />
investisseurs 1 , révèle qu’entre 1988 et<br />
2007, le ren<strong>de</strong>ment moyen <strong>de</strong>s fonds actions<br />
américains s’élevait à 11,6% par an,<br />
alors que les investisseurs recevaient un<br />
ren<strong>de</strong>ment moyen <strong>de</strong> seulement 4,5%<br />
par an. Cette diff érence <strong>de</strong> 7% s’explique<br />
par la perte associée aux pratiques <strong>de</strong><br />
« market timing » à court terme, les investisseurs<br />
préférant se concentrer sur<br />
les thèmes et gestionnaires à la mo<strong>de</strong><br />
plutôt que sur la valorisation. Jack Bogle<br />
arrive à la même conclusion dans son<br />
ouvrage « The little book of common<br />
sense investing ».<br />
Les ren<strong>de</strong>ments à court terme sont<br />
transitoires – Une étu<strong>de</strong> sur les gestionnaires<br />
américains <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s capitalisations<br />
classés dans le premier quartile<br />
pour la pério<strong>de</strong> 1999 à 2008 2 , révèle que<br />
97% <strong>de</strong> ces brillants investisseurs se<br />
sont classés dans la <strong>de</strong>rnière moitié du<br />
classement pendant au moins une pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> trois ans au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières<br />
années, et que 44% d’entre eux<br />
ont passé au moins une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois<br />
ans dans le <strong>de</strong>rnier décile (cf. graphique<br />
II). La course aux ren<strong>de</strong>ments éphémères<br />
et au classement dans le premier<br />
quartile, pour chaque pério<strong>de</strong>, explique<br />
également la diff érence <strong>de</strong> 7% décrite<br />
plus haut.<br />
Ne pas tenir compte <strong>de</strong>s prévisions à<br />
court terme – Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Legg Mason<br />
sur l’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> taux<br />
d’intérêt par les économistes américains<br />
entre le 4 e trimestre 1982 et le<br />
4 e trimestre 2008, a révélé, <strong>de</strong> manière<br />
préoccupante, que dans 68% <strong>de</strong>s cas,<br />
les économistes étaient incapables <strong>de</strong><br />
prédire l’orientation exacte, et encore<br />
moins le niveau, <strong>de</strong>s taux sur un horizon<br />
<strong>de</strong> six mois. Les prévisions spéculatives<br />
à court terme ne peuvent pas se substituer<br />
à une analyse fondamentale <strong>de</strong><br />
long terme.<br />
En résumé, il convient <strong>de</strong> choisir un horizon<br />
<strong>de</strong> <strong>placement</strong> permettant, sur la<br />
base <strong>de</strong> données historiques, <strong>de</strong> prédire<br />
les ren<strong>de</strong>ments, <strong>de</strong> ne pas en changer<br />
sous l’infl uence <strong>de</strong>s inévitables pério<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> crise et d’incertitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> ne pas<br />
partir à la chasse aux ren<strong>de</strong>ments à<br />
1 "Analyse quantitative du comportement <strong>de</strong>s<br />
investisseurs", Dalbar, 2008<br />
2 Par Davis Fund Advisors<br />
court terme et d’agir <strong>de</strong> manière décisive<br />
lorsque <strong>de</strong>s opportunités extrêmes<br />
se présentent. Enfi n, les décisions doivent<br />
êtres prises <strong>de</strong> manière rationnelle<br />
et non émotionnelle.<br />
Selon Benjamin Graham, un investisseur<br />
« doit connaître l’histoire <strong>de</strong>s places<br />
boursières, en particulier, ses principales<br />
fl uctuations. Il peut ainsi se forger<br />
une opinion éclairée sur l’attrait ou le<br />
danger... du marché ».<br />
Comme l’illustre le premier graphique,<br />
lorsque les valorisations boursières<br />
américaines se classent dans le plus<br />
haut quintile, le ren<strong>de</strong>ment escompté,<br />
après infl ation, s’élève à environ 2,5%<br />
par an. Nous nous trouvons actuellement<br />
dans ce cinquième quintile, ce qui<br />
signifi e que le marché a été moins cher<br />
dans 82% <strong>de</strong>s cas au cours <strong>de</strong>s 110 <strong>de</strong>rnières<br />
années et seulement plus cher<br />
pendant les bulles <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière décennie.<br />
Les ren<strong>de</strong>ments réels (corrigés <strong>de</strong><br />
l’infl ation) <strong>de</strong>s obligations américaines<br />
à dix ans rapportent près <strong>de</strong> 1,6% par<br />
an. Cela signifi e que les investisseurs<br />
en actions sont actuellement disposés<br />
à accepter un ren<strong>de</strong>ment excé<strong>de</strong>ntaire<br />
réel annualisé <strong>de</strong> seulement 1% environ,<br />
en compensation d’un risque <strong>de</strong><br />
perte très nettement supérieur à celui<br />
<strong>de</strong>s obligations. Le S&P500 se négocie<br />
aujourd’hui à 23 fois les bénéfi ces<br />
moyens sur dix ans (en glissement), selon<br />
la mesure Graham & Dodd très appréciée<br />
par Warren Buff ett. Une autre<br />
mesure <strong>de</strong>s valorisations décrite par<br />
Warren Buff ett comme « la meilleure<br />
mesure <strong>de</strong> valorisation qui soit », indique<br />
également que les valorisations et<br />
les ren<strong>de</strong>ments futurs ne sont pas attractifs.<br />
Le graphique III montre le ratio<br />
capitalisation boursière / PIB aux Etats-<br />
Unis (assimilable à un ratio prix / ventes<br />
pour le marché actions américain)<br />
<strong>de</strong> 105% à la fi n <strong>de</strong> l’année <strong>de</strong>rnière<br />
(contre 75% au plus-bas du 1 er trimestre<br />
2009). Avant 1997, ce ratio n’était passé<br />
au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 100% que pendant un<br />
seul trimestre au cours <strong>de</strong>s 126 années<br />
précé<strong>de</strong>ntes (à savoir au 4 e trimestre<br />
1968). Même au pic <strong>de</strong> 1929, le marché<br />
restait inférieur au seuil <strong>de</strong> 100% du<br />
ratio capitalisation boursière / PIB. Tous<br />
les pics au-<strong>de</strong>ssus du niveau <strong>de</strong> fi n 2009<br />
se sont produits entre 1996 et 2008...<br />
Veuillez vous référer aux informations importantes fi gurant au début du document.<br />
4 <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> · <strong>Stratégie</strong> <strong>de</strong> Placement – <strong>Gestion</strong> Privée · 2 e trimestre 2010
avec les conséquences sur les ren<strong>de</strong>ments<br />
<strong>de</strong>s investissements que l’on<br />
sait. Dans le graphique IV, cette mesure<br />
<strong>de</strong> valorisation est comparée aux bilans<br />
<strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> l’économie américaine<br />
pour la même pério<strong>de</strong> (ceux-ci sont<br />
assimilables à <strong>de</strong>s défi cits budgétaires<br />
ou à la croissance <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement<br />
<strong>de</strong>s ménages, <strong>de</strong>s entreprises et du<br />
gouvernement). Le premier boom correspond<br />
à la croissance insoutenable<br />
<strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement du secteur <strong>de</strong>s entreprises,<br />
suivi d’une correction inévitable<br />
<strong>de</strong> ce même secteur ; le <strong>de</strong>uxième boom<br />
correspond à la croissance insoutenable<br />
<strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement cette fois du secteur<br />
<strong>de</strong>s ménages, avec une correction<br />
inévitable <strong>de</strong> ce même secteur ; enfi n<br />
la troisième vague d’en<strong>de</strong>ttement insoutenable,<br />
mais néanmoins toujours<br />
en croissance, provient du secteur<br />
public. Cette transmission du défi cit<br />
<strong>de</strong>s entreprises aux ménages puis au<br />
La plupart <strong>de</strong>s investisseurs pensent que nous sommes dans<br />
un environnement à faible risque et continuent donc d’investir<br />
dans <strong>de</strong>s actifs risqués. Pour notre part, nous pensons qu’il<br />
s’agit <strong>de</strong> l’environnement le plus risqué <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années<br />
et parmi les plus risqués du siècle <strong>de</strong>rnier.<br />
gouvernement, a augmenté la <strong>de</strong>tte<br />
totale du marché américain du crédit<br />
d’USD 35'000 mia <strong>de</strong>puis début 1995,<br />
et d’USD 5'900 mia <strong>de</strong>puis début 2007,<br />
pour s’inscrire à un niveau record proche<br />
d’USD 55'500 mia (soit plus <strong>de</strong> 360%<br />
du PIB ; cf. graphique V). Il aura fallu <strong>de</strong>s<br />
niveaux d’en<strong>de</strong>ttement toujours plus<br />
élevés pour porter les marchés actions<br />
vers <strong>de</strong> nouveaux sommets après chaque<br />
phase <strong>de</strong> correction.<br />
A ce raisonnement, il est souvent objecté<br />
que les perspectives <strong>de</strong> croissance<br />
bénéfi ciaire sont soli<strong>de</strong>s et que les marges<br />
s’améliorent. Malgré <strong>de</strong>s mesures<br />
<strong>de</strong> valorisations historiquement peu attrayantes,<br />
le marché conserverait son<br />
attrait sur une base prévisionnelle. Ces<br />
arguments sont toutefois loin d’être<br />
convaincants : les estimations du consensus<br />
tablent déjà sur une augmentation<br />
<strong>de</strong> 26% <strong>de</strong>s bénéfi ces opérationnels<br />
américains par action au cours <strong>de</strong>s<br />
douze prochains mois (les prévisions<br />
les plus élevées <strong>de</strong>puis presque vingt<br />
ans) et le marché se traite à 14 fois<br />
les bénéfi ces opérationnels sur un an<br />
(contre une moyenne d’après-guerre<br />
<strong>de</strong> 13 fois, 15 fois étant le multiple<br />
maximum atteint pendant la pério<strong>de</strong><br />
d’après-guerre, à l’exception du pic <strong>de</strong><br />
1999/2000). De plus, eu égard aux prévisions<br />
du consensus sur le PIB et la<br />
croissance bénéfi ciaire, le niveau implicite<br />
<strong>de</strong>s marges bénéfi ciaires opérationnelles<br />
à un an du S&P500 s’inscrit à environ<br />
10% (pratiquement le même niveau<br />
record d’après-guerre atteint en<br />
2007). Avant 1997, les marges opérationnelles<br />
oscillaient entre 4 et 7%, pour<br />
grimper à près <strong>de</strong> 9% en 1999/2000,<br />
puis à 10% en 2007/2008. A l’heure<br />
actuelle, les estimations du consensus<br />
sur le marché américain anticipent <strong>de</strong>s<br />
marges record, une croissance <strong>de</strong>s bénéfi<br />
ces <strong>de</strong> 26% et un multiple <strong>de</strong> valorisation<br />
rarement dépassé <strong>de</strong>puis la<br />
secon<strong>de</strong> guerre, sauf en 1999/2000. Il<br />
convient <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si la situation<br />
peut véritablement s’améliorer dans<br />
une telle mesure et si les investisseurs,<br />
une nouvelle fois persuadés à tort que<br />
ces conditions sont normales et durables,<br />
sont disposés à accepter <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />
implicites toujours plus bas.<br />
Paradoxalement, la volatilité (la mesure<br />
du risque <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s investisseurs)<br />
étant ancrée à un plus bas <strong>de</strong>puis<br />
plusieurs années, la croissance rebondissant<br />
et le sentiment baissier se situant<br />
à son plus bas niveau <strong>de</strong>puis 23<br />
ans, la plupart <strong>de</strong>s investisseurs pensent<br />
que nous sommes dans un environnement<br />
à faible risque et continuent<br />
donc d’investir dans <strong>de</strong>s actifs risqués.<br />
Pour notre part, nous sommes convaincus<br />
que le potentiel <strong>de</strong> pertes irrémédiables<br />
en capital est la seule mesure <strong>de</strong><br />
risque appropriée pour un investisseur.<br />
Les valorisations actuelles et la marge<br />
<strong>de</strong> sécurité fi gurant dans ces graphi-<br />
IV. Ratio capitalisations boursières / PIB aux Etats-Unis (%) / bilans<br />
<strong>de</strong>s secteurs aux Etats-Unis (% du PIB) : 1995 –<br />
Veuillez vous référer aux informations importantes fi gurant au début du document.<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> · <strong>Stratégie</strong> <strong>de</strong> Placement – <strong>Gestion</strong> Privée · 2 e trimestre 2010 5<br />
200%<br />
180%<br />
160%<br />
140%<br />
120%<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
400%<br />
350%<br />
300%<br />
250%<br />
200%<br />
150%<br />
100%<br />
T1 1995 T1 1998 T1 2001 T1 2004 T1 2007 T1 2010 T1 2013<br />
T1 1959 T1 1968 T1 1977 T1 1986 T1 1995 T1 2004<br />
1,4<br />
1,2<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
Bilan <strong>de</strong>s entreprises<br />
(échelle D, inversée)<br />
Ratio capitalisations<br />
boursières / PIB (échelle G)<br />
Bilan <strong>de</strong>s ménages<br />
(échelle D, inversée)<br />
Bilan public<br />
(échelle D, inversée)<br />
Sources : Datastream, Calculs <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong><br />
V. Dette totale aux Etats-Unis (tous secteurs confondus, % du PIB)<br />
Sources : Datastream, Calculs <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong><br />
VI. Bêta du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s marchés non américains par rapport<br />
aux variations <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments américains<br />
Moyenne <strong>de</strong> 20 ans = 0,85<br />
1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009<br />
Sources : Datastream, Calculs <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong><br />
-12%<br />
-9%<br />
-6%<br />
-3%<br />
0%<br />
3%
ques nous portent à croire qu’il s’agit<br />
<strong>de</strong> l’environnement le plus risqué <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>rnières années et parmi le plus<br />
risqué du siècle <strong>de</strong>rnier. Nous aimerions<br />
nous convaincre du contraire, mais un<br />
simple coup d’œil à l’histoire du marché<br />
corrobore notre opinion. De plus,<br />
comme expliqué ci-<strong>de</strong>ssus, les erreurs<br />
<strong>de</strong> jugement dans la course aux ren<strong>de</strong>ments<br />
sont bien souvent la source <strong>de</strong><br />
cruelles déceptions. Le grand chanteur<br />
<strong>de</strong> country Kenny Rogers n’est certes<br />
pas un spécialiste <strong>de</strong> l’investissement.<br />
Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que l’art <strong>de</strong><br />
l’investissement consiste à savoir quand<br />
plier bagage et, surtout à ne pas compter<br />
ses gains avant la fi n <strong>de</strong> la partie !<br />
Notre analyse se concentre essentiellement<br />
sur les Etats-Unis non seulement<br />
parce que les données détaillées y<br />
abon<strong>de</strong>nt, mais également parce que<br />
les places boursières <strong>de</strong>s pays développés<br />
sont très sensibles aux fl uctuations<br />
<strong>de</strong>s cours américains. Le bêta du ren<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong>s marchés non américains par<br />
rapport aux variations <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />
américains a été légèrement supérieur<br />
à 0,8% ces vingt <strong>de</strong>rnières années (cf.<br />
graphique VI, page 5) : un ren<strong>de</strong>ment<br />
positif (négatif) <strong>de</strong> 1% aux Etats-Unis<br />
est associé à un ren<strong>de</strong>ment positif (négatif)<br />
<strong>de</strong> 0,8% en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s Etats-Unis.<br />
Les autres marchés continuent <strong>de</strong> faire<br />
écho aux mouvements du marché américain,<br />
quelle que soit l’évolution <strong>de</strong> ce<br />
<strong>de</strong>rnier.<br />
VII. Cycle <strong>de</strong> valorisation : bêta ou alpha ?<br />
Cycle <strong>de</strong><br />
valorisation<br />
Prime <strong>de</strong> risque<br />
Valorisation élevée : 2000, 1968, 1929<br />
Prime <strong>de</strong> risque basse<br />
Bien que les ren<strong>de</strong>ments escomptés<br />
<strong>de</strong>s stratégies directionnelles soient, selon<br />
nous, actuellement peu attrayants,<br />
cela ne signifi e pas pour autant que<br />
nous ne <strong>de</strong>vons pas prendre <strong>de</strong> risque.<br />
Au contraire, nous <strong>de</strong>vons adopter une<br />
approche plus subtile, comme illustré<br />
dans le graphique VII qui montre une<br />
image schématique du cycle valorisations<br />
/ primes <strong>de</strong> risque. Lorsque les valorisations<br />
augmentent (baissent), le<br />
ren<strong>de</strong>ment implicite baisse (augmente)<br />
; et lorsque la prime <strong>de</strong> risque, à<br />
Pour l’heure, notre analyse privilégie les stratégies<br />
non directionnelles, autant que possible, au détriment<br />
<strong>de</strong>s stratégies directionnelles.<br />
n’importe quel moment du cycle <strong>de</strong><br />
valorisation, baisse (augmente), le risque<br />
d’une perte signifi cative et permanente<br />
en capital augmente (baisse). Il<br />
convient dès lors <strong>de</strong> s’exposer au risque<br />
directionnel au creux du cycle <strong>de</strong> valorisation<br />
/ pic du cycle <strong>de</strong> prime <strong>de</strong> risque<br />
(lorsque les ren<strong>de</strong>ments potentiels<br />
sont largement supérieurs au risque<br />
<strong>de</strong> perte), et <strong>de</strong> prendre un risque <strong>de</strong><br />
valeur relative / non directionnel au pic<br />
du cycle <strong>de</strong> valorisation / creux du cycle<br />
<strong>de</strong> prime <strong>de</strong> risque (lorsque les ren<strong>de</strong>ments<br />
associés au risque directionnel<br />
sont largement inférieurs au risque<br />
<strong>de</strong> perte). Il est tout à fait possible <strong>de</strong><br />
stabiliser le risque <strong>de</strong> perte du porte-<br />
• Valorisation élevée<br />
= faible potentiel haussier<br />
• Prime <strong>de</strong> risque basse<br />
= perte importante<br />
=> Privilégier l’alpha<br />
Valorisation basse :<br />
2009, 1932<br />
Prime <strong>de</strong> risque élevée<br />
feuille, mais à condition <strong>de</strong> faire varier<br />
la combinaison <strong>de</strong> stratégies directionnelles<br />
et non directionnelles selon les<br />
niveaux <strong>de</strong> valorisation et <strong>de</strong> prime <strong>de</strong><br />
risque. Pour l’heure, notre analyse privilégie<br />
les stratégies non directionnelles,<br />
autant que possible, au détriment<br />
<strong>de</strong>s stratégies directionnelles.<br />
S’agissant <strong>de</strong>s récentes pressions sur les<br />
marchés <strong>de</strong>s changes, nos perspectives<br />
à l’égard <strong>de</strong> l’euro sont négatives <strong>de</strong>puis<br />
décembre 2009. Et les <strong>de</strong>rniers dévelop-<br />
pements ne nous incitent pas à changer<br />
nos prévisions. Les défi cits budgétaires<br />
explosant dans les économies développées,<br />
l’épargne <strong>de</strong>s ménages ne permettant<br />
pas <strong>de</strong> fi nancer tous les besoins<br />
budgétaires et le défi cit <strong>de</strong>s comptes<br />
courants se détériorant, rares sont les<br />
pays qui pourraient supporter une appréciation<br />
<strong>de</strong> leur <strong>de</strong>vise. Cet environnement<br />
caractérisé par le bas niveau <strong>de</strong>s<br />
taux d’intérêt dans les pays en défi cit,<br />
et la nécessité pour ces pays d’aff aiblir<br />
leurs monnaies (afi n d’augmenter la<br />
rentabilité future <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>tte pour <strong>de</strong>s<br />
investisseurs étrangers) conduit à un<br />
renforcement inévitable <strong>de</strong>s monnaies<br />
<strong>de</strong>s pays qui bénéfi cient d’une épargne<br />
• Valorisation basse<br />
= fort potentiel haussier<br />
• Prime <strong>de</strong> risque élevée<br />
= faible perte<br />
=> Privilégier le bêta<br />
domestique élevée. Non pas parce qu’ils<br />
préfèrent que leur monnaie soit forte,<br />
mais parce que leurs fondamentaux<br />
leurs permettent <strong>de</strong> le tolérer. C’est notamment<br />
le cas du Japon et <strong>de</strong> la Suisse<br />
ainsi que <strong>de</strong> l’Allemagne. Si le <strong>de</strong>utsche<br />
mark existait toujours, il serait extrêmement<br />
fort. Aujourd’hui, la capacité <strong>de</strong><br />
l’Allemagne <strong>de</strong> supporter une monnaie<br />
forte répond au besoin qu’ont la Grèce et<br />
les autres pays PIGS 3 <strong>de</strong> dévaluer leur<br />
monnaie pour éviter <strong>de</strong> faire défaut.<br />
Bien que le sauvetage <strong>de</strong> la Grèce par le<br />
FMI et l’Union européenne puisse éviter<br />
une défaillance immédiate, il ne suffi ra<br />
pas à éviter une nécessaire défl ation<br />
substantielle <strong>de</strong>s coûts par rapport à<br />
l’Allemagne, afi n <strong>de</strong> restaurer la compétitivité<br />
perdue au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières<br />
années lorsque la croissance<br />
alimentée par l’en<strong>de</strong>ttement masquait<br />
une divergence alarmante <strong>de</strong>s coûts au<br />
sein <strong>de</strong> la zone euro. Eviter une défaillance<br />
est une tâche aisée pour le<br />
FMI, la France et l’Allemagne ; renforcer<br />
la zone euro pendant cette phase diffi -<br />
cile <strong>de</strong> « reconvergence » sera plus ardu<br />
et nécessitera une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> faiblesse<br />
signifi cative <strong>de</strong> la monnaie unique.<br />
Etant donné que la Grèce continuera<br />
<strong>de</strong> s’en<strong>de</strong>tter massivement, auprès <strong>de</strong>s<br />
gouvernements européens et non plus<br />
directement auprès d’établissements fi -<br />
nanciers privés, le plan <strong>de</strong> sauvetage<br />
3 Portugal, Irlan<strong>de</strong>, Grèce et Espagne<br />
4 Eurodéputé conservateur britannique, février 2010<br />
Source : <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong><br />
Veuillez vous référer aux informations importantes fi gurant au début du document.<br />
6 <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> · <strong>Stratégie</strong> <strong>de</strong> Placement – <strong>Gestion</strong> Privée · 2 e trimestre 2010<br />
+ Bêta<br />
Bêta +1<br />
Alpha +1<br />
- Alpha<br />
Alpha -1<br />
Bêta -1
ne s’apparente en aucun cas à un désen<strong>de</strong>ttement.<br />
Daniel Hannan 4 , a récemment<br />
affi rmé qu’« on ne peut pas<br />
se sortir d’une récession en dépensant<br />
davantage, au même titre qu’on ne peut<br />
pas emprunter davantage pour sortir<br />
<strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement ».<br />
A l’Est, les tensions politiques entre<br />
les Etats-Unis et la Chine s’intensifi ent,<br />
bien que les Etats-Unis diff èrent leur<br />
L’entrée en défi cit <strong>de</strong> la Chine en mars pourrait<br />
annoncer le début d'un retour à la normale.<br />
menace <strong>de</strong> qualifi er la Chine <strong>de</strong> « manipulateur<br />
<strong>de</strong> taux <strong>de</strong> change ». Lorsque<br />
les défi cits <strong>de</strong>s comptes courants se<br />
détérioraient sérieusement aux Etats-<br />
Unis et que les niveaux d’en<strong>de</strong>ttement<br />
s’accumulaient, contrepartie <strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts<br />
en Chine qui stimulaient la<br />
croissance et créaient <strong>de</strong>s conditions<br />
<strong>de</strong> « bulle », il existait un semblant <strong>de</strong><br />
consensus pour une appréciation du<br />
renminbi. Comme l’illustre le graphique<br />
VIII, l’excé<strong>de</strong>nt commercial <strong>de</strong> la Chine<br />
a atteint un pic début 2009 et, en mars<br />
2010, le pays a enregistré son premier<br />
défi cit commercial <strong>de</strong>puis le printemps<br />
2004. Les importants excé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la<br />
balance commerciale et <strong>de</strong>s comptes<br />
courants en Chine refl étaient, en termes<br />
comptables, l’excé<strong>de</strong>nt d’épargne<br />
domestique par rapport aux investisse-<br />
ments domestiques (immobilier, capital<br />
fi xe, stocks, etc.). Cela signifi ait que les<br />
opportunités d’investissement étaient<br />
inadéquates en Chine et qu’il existait<br />
<strong>de</strong> meilleures opportunités ailleurs. Au<br />
cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, le terme<br />
« ailleurs » se référait aux investissements<br />
dans les actifs immobiliers et les<br />
bons du Trésor américains. Autrement<br />
dit, les épargnants chinois anticipaient<br />
<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments plus élevés sur les bons<br />
du Trésor américains et autres « actifs<br />
non productifs » que sur les fruits du<br />
« miracle économique » qu’était censée<br />
incarner la Chine. Selon nous, cette<br />
situation ne peut durer : les Etats-Unis<br />
ne peuvent s’en<strong>de</strong>tter indéfi niment et<br />
la Chine, en plein boom économique,<br />
doit générer davantage d’opportunités<br />
d’investissement. Les pays émergents<br />
<strong>de</strong>vraient abon<strong>de</strong>r d’opportunités et<br />
attirer les capitaux (en eff et, c’est ce<br />
qu’ont fait les pays émergents dans<br />
leur ensemble avant la crise asiatique<br />
<strong>de</strong> 1997), alors que les pays développés<br />
matures <strong>de</strong>vraient manquer d’opportunités<br />
et exporter l’excé<strong>de</strong>nt d’épargne.<br />
A cette fi n, l’entrée en défi cit <strong>de</strong> la Chine<br />
en mars pourrait annoncer le début<br />
d’un retour à la normale. Cependant,<br />
un défi cit extérieur durable amènerait<br />
VIII. Balance commerciale extérieure <strong>de</strong> la Chine (USD 100 mio)<br />
500<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
-100<br />
-200<br />
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010<br />
Sources : Datastream, Calculs <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong><br />
les autorités chinoises à ne pas tenir<br />
compte <strong>de</strong>s pressions politiques <strong>de</strong>s<br />
Etats-Unis pour une appréciation signifi<br />
cative du renminbi, en aval <strong>de</strong>s élections<br />
qui se tiendront dans le courant<br />
<strong>de</strong> l’année (cf. graphique IX). Ceci intensifi<br />
erait les tensions sur les prévisions<br />
en matière d’infl ation et les perspectives<br />
<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments obligataires. Etant<br />
donné que les taux d’intérêt « infl uent<br />
sur les valorisations <strong>de</strong>s actifs fi nanciers<br />
comme la gravité infl ue sur la matière<br />
» 5 , les conséquences pour les actions<br />
surévaluées sont claires.<br />
Selon le philosophe hispano-américain<br />
Jorge Santayana, « ceux qui ne se souviennent<br />
pas du passé sont condamnés<br />
à le revivre ». Les investisseurs ne doivent<br />
pas oublier le prix qu’ils ont payé<br />
pour avoir ignoré les cycles d’en<strong>de</strong>ttement,<br />
les valorisations et les facteurs<br />
déjà escomptés par les prix du marché.<br />
Ils ne doivent pas non plus oublier les<br />
conséquences <strong>de</strong> la chasse aux ren<strong>de</strong>ments<br />
à court terme, après une forte<br />
reprise du marché, aux dépens d’une<br />
politique d’investissement cohérente<br />
sur un cycle <strong>de</strong> marché complet. Comme<br />
nous le rappelle Kenny Rogers dans<br />
sa chanson « The Gambler », l’art <strong>de</strong> l’investissement<br />
consiste à savoir quand<br />
plier bagage. Le moment viendra où<br />
le risque directionnel sera <strong>de</strong> nouveau<br />
bien rémunéré. Dans l’intervalle, nous<br />
5 Warren Buff ett, Magazine Fortune, novembre 1999<br />
Veuillez vous référer aux informations importantes fi gurant au début du document.<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> · <strong>Stratégie</strong> <strong>de</strong> Placement – <strong>Gestion</strong> Privée · 2 e trimestre 2010 7<br />
8,5<br />
8,0<br />
7,5<br />
7,0<br />
6,5<br />
6,0<br />
préférons conserver une approche pru<strong>de</strong>nte<br />
et nous concentrer sur les opportunités<br />
d’investissement non directionnelles,<br />
comme les stratégies <strong>de</strong> valeur<br />
relative.<br />
Paul Marson, CIO<br />
IX. Taux <strong>de</strong> change yuan chinois / dollar américain – cours actuel et à terme<br />
8,2765<br />
Yuan chinois / dollar américain –<br />
contrats à terme à un an<br />
Les contrats à terme à un an anticipent actuellement<br />
une appréciation <strong>de</strong> 3,2% du yuan<br />
Yuan chinois / dollar<br />
américain – comptant<br />
6,8268<br />
6,6115<br />
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009<br />
Sources : Datastream, Calculs <strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong>
SUISSE<br />
Genève<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie<br />
Banquiers privés soumis à la surveillance <strong>de</strong> la FINMA.<br />
Rue <strong>de</strong> la Corraterie 11 · 1204 Genève · Suisse<br />
Fribourg<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie, Bureau <strong>de</strong> Fribourg<br />
Rue <strong>de</strong> la Banque 3 · 1700 Fribourg · Suisse<br />
Lausanne<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie<br />
Place St-François 11 · 1003 Lausanne · Suisse<br />
Lugano<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie, Agenzia di Lugano<br />
Via Vegezzi 6B · 6900 Lugano · Svizzera<br />
Vevey<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie, Agence <strong>de</strong> Vevey<br />
Rue Jean-Jacques Rousseau 5 · 1800 Vevey · Suisse<br />
Zurich<br />
<strong>Lombard</strong> <strong>Odier</strong> Darier Hentsch & Cie<br />
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EUROPE<br />
Amsterdam<br />
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Jersey<br />
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