honore de balzac et la comedie humaine - Rice Scholarship Home
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L’Homme <strong>et</strong> l’Epoque 43<br />
Mme. <strong>de</strong> Berny qui aiguil<strong>la</strong> Balzac vers les affaires <strong>et</strong> se fit<br />
gindreusement son associie. Chose curieuse, on ne saurait<br />
nier que Balzac n’eGt, dans un certain sens, l’esprit <strong>et</strong> mime<br />
le ginie <strong>de</strong>s aff aires. I1 itait <strong>de</strong>venu travailleur infatigable ;<br />
il avait, plus que personne, le sens <strong>et</strong> le souci du ditail miti-<br />
culeux : ses scrupules <strong>de</strong> romancier rialiste, ses innombrables<br />
corrections d’kpreuves, ne nous <strong>la</strong>issent aucun doute i ce<br />
suj<strong>et</strong>. I1 avait l’imagination divinatoire <strong>et</strong> par <strong>la</strong> criatrice.<br />
Et pourtant, les aff aires furent sa perte. Libraire-iditeur<br />
bienth en dificit, il voulut se rattrapper en <strong>de</strong>venant im-<br />
primeur; quand A son tour l’imprimerie piriclita, il se fit<br />
fon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> caractkres. En 1828, il lui fallut liqui<strong>de</strong>r, dans<br />
<strong>de</strong>s conditions disastreuses. I1 n’ivita <strong>la</strong> faillite que par <strong>la</strong><br />
ginirositk <strong>de</strong> Mme. <strong>de</strong> Berny <strong>et</strong> <strong>de</strong> Mme. Balzac mbe. La<br />
<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> quatre-vingt-dix mille francs qu’il contracta le suivit<br />
toujours, payie plusieurs fois, mais sans cesse renaissante <strong>et</strong><br />
grossissante, grice aux frais, aux emprunts usuraires, aux<br />
gaspil<strong>la</strong>ges. D’autres idies mirifiques-I’exploitation <strong>de</strong>s<br />
risidus <strong>de</strong>s mines d’argent abandonnkes par les Romains<br />
en Sicile, l’importation en grand <strong>de</strong>s bois <strong>de</strong> Russie<br />
h Paris-n’aboutirent pas plus que son fantastique<br />
verger d’ananas. Et pourtant, Balzac, i plusieurs<br />
reprises, avait vu juste. Ses entreprises d’imprimerie pros-<br />
pirkrent sous son successeur, le propre fils <strong>de</strong> Mme. <strong>de</strong><br />
Berny. L’Italien qui lui vo<strong>la</strong> l’idie <strong>de</strong>s mines siciliennes y<br />
fit fortune. Balzac est un grand homme d’affaires manquies.<br />
Bien second6 par une personne d’ordre, <strong>et</strong> dans un mon<strong>de</strong><br />
plus neuf, plus hardi, il aurait peut-itre iti ce qu’il avait<br />
rivi-un conquistador mo<strong>de</strong>rne. Plus fous que lui en appa-<br />
rence, h l’aurore <strong>de</strong> <strong>la</strong> monarchie <strong>de</strong> Juill<strong>et</strong>, les Saint-<br />
Simoniens se trouv2rent d’utiles <strong>la</strong>nceurs d’affaires vingt ans<br />
plus tard, sous le Second Empire. Mais, en 1852, Balzac