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Michel Goze SYSTEMES DE PFAFF ASSOCIES AUX ALGEBRES ...

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REND. SEM. MAT.<br />

UNIVERS. POLITECN. TORINO<br />

Vol. 46°, 1 (1988)<br />

<strong>Michel</strong> <strong>Goze</strong><br />

<strong>SYSTEMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>PFAFF</strong> <strong>ASSOCIES</strong> <strong>AUX</strong> <strong>ALGEBRES</strong><br />

<strong>DE</strong> LIE <strong>DE</strong> TYPE H<br />

Le but de ce travail est de mettre en evidence un lien entre les algebres<br />

de Lie de type H (ou algebres de Heisenberg generalisees), et les systemes de<br />

Pfaffde classe maximale (au sens d'Elie Cartan). En particulier on montre que<br />

ces algebres de Lie sont des modeles, a contraction pres, relatifs a Pensemble<br />

des algebres de Lie munies d'un systeme de Pfaff dont Tinvariant d'Engel est<br />

maximal.<br />

Cette approche nous permet de determiner une geometrie liee a ce<br />

type d'algebre de Lie, generalisant en quelque sorte la geometrie de contact<br />

associee a l'algebre de Heisenberg. Cette etude geometrique conduit a relier<br />

ces algebres a une autre generalisation des algebres de Heisenberg introduite<br />

dans [7].<br />

I. <strong>ALGEBRES</strong> <strong>DE</strong> LIE <strong>DE</strong> TYPE H<br />

1. Definition<br />

Soit g une algebre de Lie munie d'un produit scalaire . Elle est dite<br />

Classificazione per soggetto AMS(MOS, 1980): 58A17.


92<br />

de type H s'il existe une decomposition orthogonale:<br />

g = a@z<br />

ou z = Z(g) designe le centre de g avec dim(2) > 1, telle que<br />

\adx*(y)\ = \xa\\y,\<br />

ou * designe l'adjoint relatif au produit scalaire et les indices a, z les<br />

projections relatives aux sous-espaces a et z respectivement.<br />

2. Commentaires<br />

-i- Les algebres de Lie de type H sont des algebres de Lie nilpotentes<br />

veriiiant:<br />

[g,g] = z(g).<br />

Bien sur, toute algebre de Lie veriiiant cette condition (on dit aussi que g<br />

est nilpotente d'ordre 2) ne saurait etre de type H. Par exemple, considerons<br />

1'algebre de Lie definie par:<br />

([XUX2] = X4<br />

(^ [X\, X3] = X5<br />

les autres crochets etant nuls.<br />

Le centre Z(g) est engendre par les vecteurs X4 et X5 et coincide avec<br />

la sous-algebre derivee.<br />

Considerons un produit scalaire et a un supplementaire orthogonal<br />

de Z(g). Supposons que g est de type H.<br />

On peut toujours trouver une base orthonormee ylfy21^3 ^ e a veriiiant:<br />

avec y4 et Y$ orthogonaux dans Z(g).<br />

Soit y = y2 et U = £>iY; on a:<br />

[YUY2]=Y4 , [yi,y3] = y5<br />

\ad*Y(U)\ 2 = (a4) 2 et \Y\. \U2\ = (a4) 2 + (a5) 2 .<br />

Ceci montre que cette algebre n'est pas de type //.<br />

-ii- Les algebres de Lie de type // ont ete introduites par A.Kaplan<br />

dans [8] dans le but de generaliser I'analyse et la geometrie liees a l'algebre


de Heisenberg. Citons a titre d'exemple, l'etude faite par Kaplan sur les<br />

operateiirs harmoniques invariants ainsi que sur les geodesiques relatives a<br />

une metrique invariante par une groupe de type H ([9]).<br />

Or toute etude geometrique, voire riemannienne, basee sur l'algebre de<br />

Heisenberg est fortement conditionnee par le fait qu'il existe sur l'algebre de<br />

Heisenberg une forme de contact (citons coinme autre exemple important le<br />

lien etabli par Koranyi entre les transformations conformes pour une metrique<br />

invariante et les transformations de contact [10]). Un des buts de ce papier<br />

est de mettre en evidence la geometrie sous-jacente aux algebres de type Hy<br />

generalisant en quelque sorte la geometrie de contact. On va montrer en<br />

particulier le role que jouent cetains systemes de PfafF dans ces algebres.<br />

3. Exemples d'algebres de Lie de type H<br />

Considerons les algebres de Lie suivantes:<br />

- ^2p+i l'algebre de Heisenberg de dimension 2p+ 1:<br />

[X2i, X2i+i] = Xi i = 1,... ,p<br />

- n6 l'algebre de dimension 6 deiinie par:<br />

[Xi, X3] = —[A'2, X4] — X$<br />

[^1,^4] = [^2)^3] = ^6<br />

- n7 l'algebre de Lie de dimension 7 defmie par:<br />

.pfi > ^3] = [^5, X7] = X2<br />

[Xi,Xs] = — [Xst X7] = X4<br />

[^1,^7] = [-^3,^5] =-^6<br />

Ces algebres sont de type //. Dans chacun de ces cas les produits<br />

scalaires consideres sont ceux qui rendent orthonormees les bases (X,) servant<br />

a decrire les equations de structure de ces algebres.<br />

93


94<br />

4. Classification des algebres de Lie de type H et de dimension<br />

inferieure ou egale a 7<br />

PROPOSITION Toute algehre de Lie g de type H et de dimension inferieure<br />

ou egale a 7 est isomorphe a Vune des algebres de Lie suivantes:<br />

i- /i3 si dim (g) = 3 ,<br />

ii- h$ si dim (g) = 5 ,<br />

iii- n6 si dim (g) = 6 ,<br />

iv- h7 ou n-r si dim (g) = 7. Ces deux algebres ne sont pas isomorphes.<br />

En effet, en ce qui concerne la classification des algebres de dimension<br />

inferieure ou egale a 6, il suffit d'observer la classification generale des<br />

nilpotents de dimension inferieure a 6 donnee par example dans [3].<br />

En ce qui concerne la dimension 7, on peut se referer a [5]. Toutefois,<br />

une demonstration de ce cas sera etablie plus loin, lors de I'approche de la<br />

classification generale de ces algebres.<br />

Dans [14], on donne egalement une classification des algebres de type<br />

H, mais I'approche en est differente.<br />

II. ETU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> CERTAINS <strong>SYSTEMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>PFAFF</strong><br />

1. Invariants classiques des systemes.de Pfaff [2], [11]<br />

Soit (S) un systeme de Pfaff de rang constant r sur IR n c'est-a-dire un<br />

champ de plans de dimension n — r.<br />

Considerons une base locale (a>i,u/2,... ,^r) de (S) defmie sur un ouvert<br />

U de IR n . Les formes de Pfaff ui sont independantes en tout point de U.<br />

Soit x un point de U. La classe de (S) au point x est la codimension de<br />

l'espace caracteristique:<br />

C(S)X = {XeTx(U)/ui(x){X) = 0 t = 1,..., r et X\dwi(x) = 0 mod (S)}<br />

oil f = 0 mod (S) signihe: / A u\ A V2 • • • A ur = 0 .<br />

On notera c(S)(x) de la classe de (S) au point x. On dira que (5) est de<br />

classe maximale sur U si c(S)(x) = n en tout point. Un des problemes majeurs<br />

relatifs aux systemes de Pfaff concerne la classification locale [2].<br />

Supposons que (5) soit un systeme de Pfaff de rang r et de classe


maximale sur U.Soit:<br />

a = in{{p/(dw) p = 0 mod (5)} .<br />

Cet entier s est un invariant a isomorphisme pres, il ne depend pas de<br />

la base locale choisie pour (S).<br />

II est appele l'invariant d'Engel de (5) et de Gardner a demontre les<br />

inegalites suivantes [9]:<br />

2s < n - r < (r + l)s .<br />

II existe d'autres invariants pour les systemes de PfafF, comme par<br />

exemple les rangs des systemes derives successifs (en fait Elie Cartan a mis en<br />

evidence une infinite d'invariants). Mais comme nous n'en ferons pas usage,<br />

nous ne prenons pas la peine de les redefinir.<br />

2. Varietes integrates maximales pour les systemes de PfafF de classe<br />

maximum<br />

PROPOSITION Soit (S) un systeme de PfafF de rang r et de classe maximum<br />

sur JR n . Alors toute variete integrale a (S) est de dimension q au plus egale<br />

a r(n — r)/(r + 1).<br />

Demonstration. Soit (Xi,... ,Xq) q champs de vecteurs independants en<br />

tout point, tels que:<br />

i- u(Xi) = 0 pour tout u de (5)<br />

Soit (wi,...,wr,ai>...,og, py,...,f3p) des formes de PfafF lineairement<br />

independantes en tout point telles que:<br />

1) (wi,....fa;r) engendrent (5)<br />

2) Qi(Xj) = 1 si i = j et 0 sinon<br />

•3)/%(*,) = 0,Vfetj.<br />

et notons (Y\,..., Ya) les champs duaux des formes /?;(i = 1,...s).<br />

De maniere generale, on a:<br />

M = J2 a U


96<br />

systeme<br />

{(Yijduj) t = l,...,p et i==l,...,r}<br />

est au plus egal a q (rappelons que (X\du)(Y) = du(X>Y)). On a alors sr > q.<br />

Ainsi q < r(n - r - q) et o < -X—-i.<br />

• - v ' " r + 1<br />

3. Systeme de contact et r-structure de contact<br />

3.L —r-systeme de contact [7]<br />

<strong>DE</strong>FINITION. Un systeme de Pfaff (S) de rang r et de classe maximaie sur<br />

JR" est un r-systeme de contact si, au voisinage de chaque point, il existe une<br />

variete integrale a (S) dimension maximaie r(n — r)/(r +1). /<br />

Soit p = (n — r)/(r + 1). Alors l'existence d'un r-systeme de contact sur<br />

IR n implique n = p + r + rp.<br />

PROPOSITION Soit (5) un r-systeme de contact sur IR n (n = r + p+rp).<br />

Alors Vinvariant d'Engel s(S) est minimal et egal a p = (n - r)/(r + 1).<br />

Demonstration. Soit (Xi,...,Xq) avec q = rp, un systeme differentiel<br />

completement integrable contenu dans le noyau de (S). On suppose que le<br />

rang de ce systeme est rp en tout point. Soit: (u>i,...,u>r) une base de (S).<br />

Completons en une base de ( IR n )<br />

(uu ... ,u>r,ati>... ,otv fa,... ,PP) avec :<br />


3,2. r-structure de contact<br />

<strong>DE</strong>FINITION [12]. Soit (5) un systeme de Pfaff de rang r et de classe<br />

maximale sur IR n . On dit que (S) est une r-structure de contact si<br />

(du;)( n - r )/ 2 = 0 mod (5) pour tout u dans (5).<br />

PROPOSITION. L'in variant d'Engel d f une r-structure de contact sur IR n<br />

avec n = 2q + r est maximal et egal a (n — r)/2.<br />

En effet, c'est une consequence directe de la definition.<br />

Remarque. Soit (Ai,...,X|)' une distribution completement integrable<br />

contenue dans le noyau de la r-structure de contact (S). Soit (ujyay,/?*)<br />

i — l,...,r j = l,...,t, k = l,...,p une base adaptee i.e. (ui) base de (5),<br />

(ctj) base duale de la distribution. On a<br />

du = Yl'bij


98<br />

<strong>DE</strong>FINITION 4.2. Un systeme de Pfaff(S) de rangr et dont Pinvariant d'Engel<br />

est s est appele systeme de type S.K. si tous les elemens de (S) sont de classe<br />

2s + 1.<br />

Remarque 4.3. Rappelons que la classification des systemes de Pfaff n'exisle<br />

que jusqu'en dimension 4. Quant a la classification 5, Elie Cartan a mis<br />

en evidence une infinite d'invariants. Ceci motive quelque peu l'interet de<br />

determiner des sous families de systemes de Pfaff telle que la famille des<br />

systemes de type S.K.<br />

Exemple: Tout systeme de Pfaff de type S.K de dimension 5 et de rang 2<br />

est isomorphe soit a:<br />

i- un systeme completement integrable<br />

+ 2/3^2/4<br />

11- un 2-systeme de contact <<br />

I w2 = dy2<br />

+ J/3^2/5<br />

En effet tout systeme de rang non integrable peut se representer par les<br />

formes:<br />

wi = dyi + y3dy4<br />

u>2 = dy2 4-1/3


Dans la suite de ce travail, on s'interessera particulierement aux rsystemes<br />

de contact, aux r-structures de contact et aux systemes de type<br />

S.K. defini sur g.<br />

2. Geometrie des algebres de Lie nilpotentes d'ordre 2<br />

Soit g une algebre de Lie nilpotente. On note Z{g) le centre de g et<br />

par D(g) la sous-algebre derivee. Dire que g est nilpotente d'ordre d'ordre 2<br />

signifie que Z(g) D D(g).<br />

PROPOSITION. Soit g une algebre de Lie nilpotente d'ordre 2 dont la<br />

dimension du centre est r. Alors il existe sur g un systeme lineaire de rang r<br />

et de classe maximum.<br />

Demonstration. Soit m un supplemental vectoriel de Z(g) dans g et soit<br />

(X\y...,Xry Yi,..., Yn_r) une base adaptee a la decomposition g = Z(g) © m.<br />

Soit (wi,...,u;r,air..,an_r) la base duale. Calculons la classe du systeme<br />

(5) = (wi,...,o;r).<br />

Soit V un vecteur de h(S) la sous-algebre caracteristique de (S). Par<br />

definition, u\(V) = 0 et V\dui = 0 mod (S) i = l,...,r. Ainsi V est dans m<br />

et verifie dui(V,T) = 0 pour tout T. Comme Z(g) D D(g), alors [VrT] est dans<br />

Z(g). Comme v[V, T] est nul pour tout T et tout u de (5), on en conclut que<br />

V est dans le centre Z(g). Or par hypothese V est un element de m, ce qui<br />

implique V = 0. D'ou h(S) = {0}, et (5) est de classe maximum.<br />

COROLLAIRE. Toute algebre de Lie de type H dont le centre est dimension<br />

r est munie d'un systeme de Pfaff de rang r et de classe maximum.<br />

Remarque. La reciproque de la proposition est fausse, i.e. il existe des<br />

algebres de Lie munies d'un systeme lineaire de rang r et de classe maximum<br />

qui ne soient pas nilpotent d'ordre 2. Prenons par exemple une algebre de Lie<br />

g simple compacte de rang g et soit g = fc0p sa decomposition de Cartan.<br />

Le systeme lineaire ayant p (complementaire a la sous-algebre de Cartan k)<br />

comme noyau est de rang r et de classe maximum.<br />

99


100<br />

<strong>DE</strong>FINITION. Soit g une algebre de Lie nilpotente d'ordre 2. Le systeme<br />

lineaire (S) defini dans la proposition precedente (le noyau est supplementaire<br />

au centre) sera appele systeme lineaire associe.<br />

3. Une propriete geometrique des algebres de Lie de type H<br />

THEOItfeME. Soit g une algebre de Lie de type H dont le centre est de<br />

dimension r. Alors tout systeme lineaire associe est une r-structure de contact.<br />

Demonstration. Soit (S) un systeme lineaire associe a, g. Alors, d'apres la<br />

proposition III.2, (S) est de classe maximum.<br />

Lemme. Soit g une algebre de Lie nilpotente d'ordre 2 dont le centre est<br />

de dimension r. Soit m un supplementaire de Z(g) dans g et (S) le systeme<br />

lineaire associe. Si pour tout J de m l'operateur adX est surjectif, alors la<br />

classe de tout element de (S) est au plus egale an — r.<br />

En effet, soit u un element de (S). Determinons l'espace caracteristique<br />

h(u>). Soit X dans m. L'operateur adX etant surjectif, il existe Y dans g tel que<br />

u>(adX(Y) = 1, ce qui implique h(u) Dm = {0}. Or Z(g) D D(g). Comme l'on<br />

a du(X}Y) = — u(adX(Y)), on en deduil dimh(u) < r c'est-a-dire cl{u) >n — r.<br />

D'ou le lemme.<br />

Ceci etant, si g est de type //, alors les hypotheses du lemme precedent<br />

sont verifiees car adX est une isometrie surjective de m sur Z(g). Les inegalites<br />

de Gardner impliquent alors s(S) = (n - r)/2 et (S) est une r-structure de<br />

contact. D'ou le theoreme.<br />

4. Remarques.<br />

i. Le lemme precedent se generalise de la fagon suivante: soit g une<br />

algebre de Lie de dimension n telle que D(g) = g. Si m est un supplementaire<br />

vectoriel de D(g) dans g et (S) le systeme lineaire dont le noyau est m, alors<br />

la classe de (S) est egale a la classe de n'importe quel systeme dont le noyau<br />

est supplementaire a D(g). De plus, s'il existe un sous-espace k de dimension<br />

superieure ou egale a (n — r)/(r -f 1) avec t = rang(S) tel que adX soit surjectif


101<br />

pout tout X non nul dans ik, alors (5) est de classe maximum.<br />

ii. L'existence d'une r-structure de contact sur une algebre de type H et<br />

de dimension n implique n = 2g + r. De plus, 1'existence de zeros non triviaux<br />

pour les polynomes de degre impair implique q pair i.e. n = 4/ + r.<br />

5. Algebres de type H comme algebre de Lie modele<br />

4.1. Rappel: Algebres de Lie modeles [6]<br />

Soit Q une algebre de Lie reelle de dimension n; notons p ^application<br />

bilineaire definissant le crochet de g. Si / est un element de Gl(n} HI ), la loi<br />

p' = f' 1 (p(fif)) correspond a une algebre de Lie g' isomorphe a g.<br />

Plagons-nous a present dans le cadre NON-STANDARD de la theorie<br />

des ensembles internes I.S.T. [13].<br />

Si Pisomorphisme / est non -standard la loi p' est limitee ou infiniment<br />

grande. Si elle est limitee, elle admet une ombre pQ qui est la loi d'une algebre<br />

de Lie g0 appelee contraction de g (Pombre d'une loi limitee p est l'unique loi<br />

standard proche de p). L'isomorphisme / reliant l'algebre g a sa contractee<br />

go sera appele isomorphisme contractant.<br />

Considerons a present une propriete (P) relative a la structure d'algebre<br />

de Lie.<br />

<strong>DE</strong>FINITION. Une algebre de Lie g est appelee modele relatif a la propriete<br />

(P) si toute algebre de Lie verifiant (P) se contracte sur g et si, de plus, toute<br />

algebre se contractant sur g satisfait (P).<br />

Exemple: L'algebre de Heisenberg est le modele relatif a la propriete: "il<br />

existe une forme de contact".<br />

Les modeles relatifs a une propriete (P) sont en quelque sorte les algebres<br />

les plus simples verifiant (P). On peut generaliser la definition precedente en<br />

considerant non-pas une algebre modele, mais une famille d'algebres, ou un<br />

ouvert de la variete de L n des algebres de Lie de dimension n. Par exemple,<br />

il existe une famille irreductible jouant le role de modele dans l'ensemble des<br />

algebres de Lie frobeniusiennes [6].


102<br />

THEOREME. Soit U l'ouvert de L n forme des algebres de Lie de type H, dont<br />

le centre est de dimension r. Alois U est un modele relatif a la propriete: "il<br />

existe une r-structure de contact".<br />

t<br />

Les algebres de Lie de type // sont done les algebres les plus simples au<br />

niveau de leur structure d'algebre de Lie munie d'une r-structure de contact.<br />

Demonstration. Soit g un element de U et (5) = (u>i,.. . ,u>r) une restructure<br />

de contact. Considerons une base (u;i,...,ii;r,ai,..:lan_r) de g*.<br />

Par hypothese (du) q A u\ A ... A ur = 0, q = (n - r)/2.<br />

Comme Z(g) = D(g), du — J2 a ij Q * A


103<br />

<strong>DE</strong>FINITION. On a,ppelle suite caracteristique de g le maximum pour 1'ordre<br />

lexicographique de suites s(X) lorsque X parcourt le cone g — D(g).<br />

On notera s(g) la suite caracteristique de g. C'est un invariant a<br />

isomorphisme pres de g. Un vecteur de g - D(g) tel que s(X) = s(g) sera<br />

appele vecteur caracteristique.<br />

2. Suite caracteristique d'une algebre de Lie de type H<br />

Supposons a present g de type H.<br />

PROPOSITION. Si g est une algebre de Lie de type H, sa suite caracteristique<br />

est de la forme (2,2,..., 2,1,...., 1).<br />

En effet soit X est un vecteur caracteristique de g\ comme Z(g) = D(g),<br />

on a Imad(X) C Z{g). Ainsi (adX) 2 = 0 et les blocs de Jordan sont au plus de<br />

longueur 2, d'ou la proposition.<br />

Notons que ce resultat n'est pas specifique aux algebres de type H mais<br />

s'applique egalement aux algebres nilpotentes d'ordre 2.<br />

Ceci etant posons s(g) = (2,2,... ,2,1,..., 1). Soit k le nombre de<br />

2 de cette suite et s le nombre de 1. On an = 2k -f s. Soit X\ un<br />

vecteur caracteristique de g et (X2, X3)..., Xn, X\) une base de Jordan de adX\<br />

verifiant:<br />

([XUX2] = X3<br />

[Xi,X2Jb] = X2k+l<br />

, [Xi,Xi] = 0 pour les autres cas.<br />

Comme Z(g) = D(g), les vecteurs X3,X5,... ,X2k+i sont dans le centre<br />

Z(g). L'operateur adXi etant surjectif, ces vecteurs forment une base de Z(g).<br />

D'ou, si r = dimZ(g), r = k.<br />

PROPOSITION. Si s(g) = (2,2,..., 2,1,..., 1) est la suite caracteristique d'une<br />

algebre de Lie g de type H, alors le nombre k de 2 de cette suite est egal a la<br />

dimension r du centre.<br />

Application. Avec les notations precedentes, on a n = 2k+s, k = r, 2q = s+r,


104<br />

et 8 + r multiple de 4.<br />

Ceci nous permet de determiner la valeur eventuelle de la suite<br />

caracteristique d'une algebre de type H.<br />

Exemples.<br />

Si n = 6, la suite caracteristique ne peut etre que (2,2,1,1).<br />

Si n = 7, la suite caracteristique ne peut etre que (2,2,2,1) ou<br />

(2,1,1,1,1,1).<br />

Si n = 8, la suite caracteristique ne peut etre que (2,2,1,1,1,1).<br />

Si n = 9, la suite caracteristique ne peut etre que (2,2,2„1,1,1) ou<br />

(2,1,1,1,1,1,1,1) etc...<br />

PROPOSITION. Si g est une algebre de Lie de type H dont la, suite<br />

caracteristique est de la forme (2,1,1,..., 1), alors g est isomqrphe a Valgebre<br />

de Heisenberg.<br />

En eflet si s(g) = (2,1,...,1) alors dimZ(g) = 1 et g est Palgebre de<br />

Heisenberg.<br />

4L Classification des algebres de type H de dimension 7<br />

Dans le paragraphe 1.4 nous avons donnee la classification des algebres<br />

de type // de dimension 6 et enonce le resultat concernant la dimension 7.<br />

Donnons en a present la demonstration.<br />

Soit g une algebre de type // de dimension 7 non isomorphe a l'algebre de<br />

Heisenberg. Sa suite caracteristique est egale a (2,2,2,1). Soit X\ un vecteur<br />

caracteristique et (X2,..., X7) une base de Jordan de adX\. On a les relations:<br />

avec (X5)XetX7) base de Z{g).<br />

'[Xi,X2] = XB<br />

i [XUX3] = X6<br />

, [Xi, X4] = X7<br />

Soit le produit scalaire defini sur g. Nous pouvons supposer que<br />

la base (X&,Xe,X7) du centre est orthonormee. Comme il existe toujours<br />

un vecteur U dans Z(g) tel que Xx + U soit un vecteur caracteristique


105<br />

orthogonal a X5,X6,AV, on peut supposer que (Xi,A"2,...,AV) est une base<br />

orthonormee pour . Mais adX2 est une isometrie surjective dans Z(g).<br />

D'ou adX2(X3) = aX6 avec a.a =1.<br />

De meme on montre que adX^X*) = &-XV avec b 2 = 1.<br />

Soit (wi,... ,W7) la base duale. Le systeme (S) = (w5,a;6,a;7) etant une 3structure<br />

de contact on en deduit a = -6 = 1. Ainsi les equations de structure<br />

de g sont:<br />

dus = wi AW2+W3AW4<br />

du>6 = 1*>1 AW3+W4AW2<br />

rfu>7 =Wi AW4+UI2AW3<br />

La proposition 1.4 est ainsi demontree.<br />

Remarque. Connaissant les equations de structure des algebres de type H<br />

de dimension 7, on peut en donner une representation matricielle.<br />

Soit g une algebre de type H de dimension 7 non isomorphe a. l'algebre<br />

de Heisenberg. Elle peut se representer par l'ensemble des matrices suivantes:<br />

/0 X\ X2 X3 £4 £5 XQ X7\<br />

0 0 0 0 0 *2 *3 x4<br />

0 0 0 0 0 0 0 33<br />

0 0 0 0 0 XA 0 0<br />

0 0 0 0 0 0 X2 0<br />

0 0 0 0 0 0 0 0<br />

0 0 0 0 0 0 0 0<br />

0 0 0 0 0 0 0 0<br />

Vo 0 0 0 0 0 0 0/<br />

Les formes invariantes a gauche sur un groupe de Lie connexe attache<br />

a l'algebre de Lie s'ecrivent dans le systeme de coordonnees (*,-):<br />

'


106<br />

deG.<br />

La metrique sur IR donnee par ds 2 = J3( w ») 2 est invariante par Paction<br />

5. Une esquisse de la classification<br />

Une demarche relative a la classification des algebres de Lie de type<br />

H consiste a decrire dans un premier temps la liste de toutes les suites<br />

caracteristique de ces algebres pour un dimension donnee et enfin d'elaborer<br />

la classification relative a une suite caracteristique donnee.<br />

Ce travail merite a lui seul une etude particuliere. Toutefois pour<br />

agrementer ce paragraphe decrivons le premier pas de cette approche.<br />

Nous allons supposer que s(g) = (2,2,... ,2,1). Cela correspond au cas<br />

extreme le plus eloigne de l'algebre de Heisenberg. On an = 2r-fl,g = r-flet<br />

q = 4q'. Soit S(q) le groupe symetrique d'ordre q et considerons le sousgroupe<br />

k(q) defini par les permutations paires qui sont des produits des<br />

permutations elementaires du type (a,6,c, d) donne (a,c,6, d). Ce sous-groupe<br />

contient r = q + 1 elements.<br />

Exemples.<br />

Si n = 7,g' = 1 et r = 3. Mors k~= ((1,2,3,4),(1,3,4,2),(1,4,2,3)).<br />

Si n = 15,^ = 2 et r = 7. Mors k = ((1,2,3,4,5,6,7,8), (1,3,4,2,5,7,8,6),<br />

(1,4,2,3,5,8,6,7), (1,5,6,2,3,7,8,4), (1,6,2,5,3,8,4,7), (1,7,8,2,3,5,6,4), (1,8,2,7,3,<br />

6,4,5)).<br />

Ceci etant, avec les notations precedentes, considerons l'algebre de Lie<br />

definie par:<br />

^i = 2]afll(i)Aofll(j+i) i=l,...,r+l<br />

duj r = Yl aa r(i) Aa ^r(i+l) l = l,...,r+l<br />

avec (ai,a2,... ,ar) dans le sous-groupe k et r = Aq' — 1 est une algebre de type<br />

H de dimension n = 2r + 1 et de suite caracteristique (2,3,..., 2,1).<br />

Voir aussi [14].


V. LES <strong>ALGEBRES</strong> <strong>DE</strong> LIE %,r)<br />

<strong>DE</strong>FINITION. Les algebres de Lie h(p,r) sont les algebres nilpotentes deRnies<br />

par les equations de structure suivantes:<br />

Re marques.<br />

dak = 0 & = 1,... ,p<br />

107<br />

1. Si r = 1, l'algebre h(ptl) est isomorphe a l'algebre de Heisenberg de<br />

dimension 2p+ 1. C'est le seul cas oil une algebre /i(p, r) est isomorphe a une<br />

algebre de Heisenberg.<br />

2. L'algebre de Heisenberg est caracterisee comme etant l'unique algebre<br />

de Lie (a isomorphisme pres) telle que le centre Z(g) soit de dimension 1<br />

et verifie Z(g) = D(g). En ce qui concerne les algebres h(p,r) on a une<br />

caracterisation analogue:<br />

PROPOSITION. L'algebre de Lie h(p,r) est l'unique algebre dont le centre<br />

Z(g) de dimension r est transverse a une sous-algebre abelienne de dimension<br />

p et verifie Z{g) - D(g).<br />

Propriete geometrique des algebres h(p,r)<br />

Les notations etant celles de la definition 1, le systeme associe (5) =<br />

(wi,...,o;r) deh(ptr) est un r-systeme de contact.<br />

En effet le systeme lineaire engendre par les formes (/?*) est<br />

completement integrable et defini une sous-algebre de dimension p contenue<br />

dans le noyau de (5).<br />

4. Algebre de type H et algebre h(p,r)<br />

Nous avpns mis en evidence deux classes d'algebres de Lie chacune d'elles<br />

generalisant l'algebre de Heisenberg. Esperer determiner qui des deux atteint


108<br />

le mieux cet objectif, est sans nul doute de peu d'interet. Par contre en<br />

dressant un tableau comparatif entre ces deux classes, on peut esperer mieux<br />

comprendre la nature de chacune d'elles.<br />

Notons pour simplifier g(r) une algebre de Lie de type H dont le centre<br />

est de dimension r.<br />

i - L'algebre g(r) est munie d'une r-structure de contact, l'algebre h(p, r)<br />

est munie d'un r-systeme de contact.<br />

ii - L'algebre g(r) est modele pour les algebres de Lie munies d'une rstructure<br />

de contact, l'algebre h(p,r) est modele pour les algebres munies d'un<br />

r-systeme de contact.<br />

iii - Toute algebre g(r) de dimension r + p + rp se contracte sur l'algebre<br />

h(p,r) (voir [6]).<br />

Ceci signifie que les algebres h(p, r) sont "plus simples" que les algebres<br />

de type H. /<br />

iv - La classification des algebres h(p, r) est triviale, il n'y en a qu'une<br />

seule pour r et p donnee. La classification des algebres de type H est plus<br />

delicate (voir paragraphe IV). ,<br />

v - Au niveau diflerentiel, il y a unicite du modele d'un r-systeme de<br />

contact a. n variables ([7]). Par contre, des que le nombre de variables est<br />

superieur a 5, on n'a guere de renseignemerits relatifs a la classification locale<br />

des r-structures de contact.<br />

vi - PROPOSITION. La seule algebre de Lie de type H qui soit une<br />

algebre de type h(p,r) est i'a/gebre de lleisenberg.<br />

5. Une generalisation<br />

Le lien etabli d'une part, entre les algebres de type H et les r-structures<br />

de contact, d'autre part entre les algebres h(p,r) et les r-systemes de contact,<br />

fait apparaitre l'invariant d'Engel des systemes associes comme un parametre<br />

de comparaison:<br />

- Les algebres de type H sont liees a un invariant d'Engel maximal<br />

s = (n- r)/2.<br />

- Les algebres h(p,r) sont liees a un invariant d'Engel minimal s =<br />

(n - r)/(r + 1).<br />

On peut a present imaginer une famille d'algebres de Lie generalisant


1'algebre de Heisenberg, parametree par rinvariant d'Engel et dont les algebres<br />

de type H et les algebres h(p, r) sont les 'extremiteV.<br />

Exemples.<br />

- Si n = 7 et r = 3 slors s = 1 ou 2 et la famille se reduit aux 'settles<br />

algebres /i(l,3) et n-j.<br />

-Sin = lletr = 5 alors s peut prendre les valeurs 1,2 ou 3. Les cas<br />

s = 1 et s = 3 sorrespondent respectivemnent a Palgebre A(l,5) et a Palgebre<br />

de type H. Si s = 2, on peut lui associer 1'algebre de Lie suivante:<br />

' du\ = U>6 A W7 -f Us A Ug<br />

dw2 = W6A0/8+W9A O/'io<br />

< du3 = U>6 A W9 + U)$ A U>n<br />

du4 = U>6 AWio + Wg Awn<br />

.du>s = a;6 Ac^n +^9 Awio<br />

REFERENCES<br />

[1] Ancochea Bermudez Jose Maria, GOZE <strong>Michel</strong>, Sur la classification des<br />

algebres de Lie nilpotentes de dimension 7. C.RA.Sc Paris, 302,1.17.'(1986).<br />

[2] Cartan Elie, Les systemes de Pfaff a 5 variables. Ann. Ecole Normale, 27<br />

(1910).<br />

[3] Cerezo Andre*, Reprint Univ. Nice 1985.<br />

[4] <strong>Goze</strong> <strong>Michel</strong>, Perturbations of Lie algebra structures. NATO ASI Series C<br />

247(1988)<br />

[5] <strong>Goze</strong> <strong>Michel</strong>, ANGOCIIEA BERMU<strong>DE</strong>Z Jose Maria, Classi/ication des<br />

algebres nilpotentes de dimension 7. Archiv der Math. Vol. 2 (1989), 175-<br />

185.<br />

[6] <strong>Goze</strong> <strong>Michel</strong>, Modeles d'algebres de Lie. C.R.A.Sc Paris, 293, 1.813 (1981).<br />

[7] <strong>Goze</strong> <strong>Michel</strong>, HARAGUCHI Yuri, Sur les r-systemes de contact. C.R.A.Sc<br />

Paris, 294, 1.95 (1982).<br />

[8] Kaplan A., Fundamental Solutions for a class of H.P.D.E. Trans. Amer. Math.<br />

Soc. 258 (1980), 147-153.<br />

[9] Kaplan A., On the geometry of groups of Heisenberg type. Bull London Math.<br />

Soc, 15(1983), 35-42.<br />

109


110<br />

[10] Koranyi A, Geometric Properties of Heisenberg Groups. Adv. in Math. 56<br />

(1985), 28-38.<br />

[11] Libermann Paulette, Problemes d'equivalence. Asterisque 107-108 vol. 1<br />

(1982).<br />

[12] Lutz Robert, Structures de contact en codimension quelconque. Lecture Notes<br />

392 (1972).<br />

[13] Lutz Robert, GOZE <strong>Michel</strong>, Non Standard Analysis. Lecture Notes 881<br />

(1981).<br />

[14] Riehm C, Explicit Spin representation and Lie Algebra of type H. J.London<br />

Math. Soc. 29, 2 (1984), 49-62.<br />

M.GOZE - Faculte de Sciences et Techniques<br />

4 Rue des Freres Lurniere<br />

68093 Mulhouse Cedex<br />

I.R.M.A.<br />

Laboratoire Associe n. 001<br />

7 Rue Rene Descartes<br />

67 Strasbourg<br />

Lavoro pervenuto il 20. VI. 1987<br />

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