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Algèbre engendrée par une matrice carrée

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Sommaire<br />

<strong>Algèbre</strong> <strong>engendrée</strong> <strong>par</strong> <strong>une</strong> <strong>matrice</strong> <strong>carrée</strong><br />

J. Parizet ∗<br />

1 Cas d’<strong>une</strong> <strong>matrice</strong> A nilpotente d’ordre p 1<br />

1.1 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2<br />

1.2 Conséquences algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

2 Cas général 4<br />

2.1 Préliminaires algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

2.2 Limite éventuelle de A k pour k infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

2.3 Interprétation géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

2.4 Diagonalisation, Jordanisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

2.4.1 Lorsque les zéros du polynôme minimal de A sont simples . . . . . . . . . 6<br />

2.4.2 Lorsque les zéros du polynôme minimal ne sont pas tous simples . . . . . 7<br />

3 Fonction de A à valeur dans son algèbre 8<br />

3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

3.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

4 Fonction e tA 10<br />

4.1 Propriétés de e tA et système différentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

4.2 Expression de e tA dans la base (I, A, A 2 , . . . , A p−1 ) de l’algèbre . . . . . . . . . . 11<br />

4.3 Equation différentielle linéaire à cœfficients constants avec second membre . . . . 12<br />

4.4 Études <strong>par</strong>ticulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

L’étude de l’algèbre <strong>engendrée</strong> <strong>par</strong> <strong>une</strong> matice <strong>carrée</strong>, algèbre commutative de dimension finie, permet de<br />

traiter simplement diverses questions d’algèbre, de géométrie et d’analyse, en faisant intervenir selon les cas sa<br />

base formée de la <strong>matrice</strong> unité I et des puissances successives de la <strong>matrice</strong> ou <strong>une</strong> base définie à <strong>par</strong>tir de son<br />

polynôme minimal.<br />

Soit A <strong>une</strong> <strong>matrice</strong> (réelle ou complexe) d’ordre n et I la <strong>matrice</strong> unité de même ordre.<br />

Considérons d’abord un cas simple donnant l’idée de la démarche suivie en rendant naturel le<br />

cas général.<br />

1 Cas d’<strong>une</strong> <strong>matrice</strong> A nilpotente d’ordre p<br />

Il s’agit d’<strong>une</strong> <strong>matrice</strong> dont le polynôme caractéristique a un seul zéro (multiple d’ordre n)<br />

et donc de polynôme minimal M de la forme (X − λ) p .<br />

En écrivant<br />

∗ 14920 Mathieu<br />

A = λI + (A − λI) (1)<br />

1


il vient en utilisant la formule du binôme et tenant compte du caractère nilpotent de A − λI :<br />

∀n ∈ N : A n = λ n I + C 1 nλ n−1 (A − λI) + C 2 nλ n−2 (A − λI) 2 + · · · + C p−1<br />

n λ n−p+1 (A − λI) p−1 . (2)<br />

f étant <strong>une</strong> fonction analytique au voisinage de λ , il est naturel de poser<br />

f(A) = f(λ) I +<br />

p−1<br />

<br />

j=1<br />

f (j) (λ)<br />

j!<br />

(A − λI) j<br />

En effet :<br />

• Si f est un polynôme P de degré q, on retrouve P(A), à rapprocher de la formule de Taylor en<br />

λ pour P<br />

P(X) = P(λ) + P ′ (λ)(X − λ)) + · · · + (P q (λ)/q!) (X − λ) q<br />

l’expression correspondante de f(A) étant tronquée si pq.<br />

• f étant analytique : f(x) = limq∞ Sq(x) où Sq(x) = q k=0 f (k) (λ)(x − λ) k /k!. Pour q > p − 1<br />

les Sq(A) restent égaux à Sp−1(A) qui est donc la limite f(A) pour q infini.<br />

Convenons de prendre la relation (3) pour définir, f étant <strong>une</strong> fonction numérique de classe<br />

Cp−1 en λ, la <strong>matrice</strong> f(A) élément de l’algèbre Alg(A) <strong>engendrée</strong> <strong>par</strong> A.<br />

1.1 Propriétés<br />

f, g étant analytiques en λ et h en f(λ) :<br />

(f + g)(A) = f(A) + g(A) , (f.g)(A) = f(A).g(A) , (h ◦ f)(A) = h(f(A)) (4)<br />

Les deux premières sont évidentes. Quant à la troisième, posons B=f(A) : B−f(λ)I est nilpotente<br />

d’ordre au plus p et<br />

h(B) = h(f(λ)) I +<br />

p−1<br />

<br />

j=1<br />

h (j) (f(λ))<br />

j!<br />

((B − h(f(λ)I) j<br />

f (j) (λ)<br />

et en remplaçant B − f(λ)I (et ses puissances) <strong>par</strong> p−1 j=1 j! (A − λI) j élevé aux puissances<br />

qui interviennent, on s’aperçoit que (h ◦ f)(A) s’obtient à <strong>par</strong>tir du polynôme de degré p-1<br />

au plus défini comme <strong>par</strong>tie principale du développement limité d’ordre (p-1) provenant de la<br />

composition des développements limités d’ordre (p − 1) de f et h aux voisinages respectifs de λ<br />

et f(λ).<br />

Exemples<br />

1. Avec la fonction exponentielle x → f(x) = e tx :<br />

e tA = e tλ I + te tλ (A − λI) + t2<br />

2 etλ (A − λI) 2 + · · · + tp−1<br />

(p − 1)! etλ (A − λI) p−1<br />

A <strong>par</strong>tir de A(A − λI) k = (A − λI) k+1) + λ(A − λI) k on vérifie<br />

d<br />

dt (etA ) = Ae tA<br />

Remarquons qu’en écrivant e tA = e tλI e t(A−tλI) on obtient le produit de e tλI = e tλ I <strong>par</strong> la série<br />

de Neumann tronquée de A − λI.<br />

2. Supposons λ = 0 et pour simplifier λ > 0 : on obtient avec la fonction logarithme la <strong>matrice</strong><br />

Log(A) car vérifiant e Log(A) = A puisque exp ◦ ln=id. Explicitons pour p=3 :<br />

Log(A) = ln λI + 1<br />

1<br />

(A − λI) − (A − λI)2<br />

λ λ2 2<br />

(3)


et vérifions en considérant, B étant cette dernière<br />

(B − ln λI) 2 = 0 ⇒ e B ln<br />

= e<br />

λ<br />

I + (B − ln λI) + (B − ln λI) 2 <br />

/2<br />

soit<br />

e B <br />

= λ I +<br />

1<br />

λ<br />

1<br />

(A − λI) − (A − λI)2<br />

λ2 + 1<br />

(A − λI)2 = A<br />

λ2 3. Supposons λ strictement positif et encore p=3. On peut poser avec x → √ x<br />

et on vérifie : ( √ A) 2 = A.<br />

√ A = √ λI + 1<br />

1.2 Conséquences algébriques<br />

2 √ λ<br />

Bases de l’algèbre <strong>engendrée</strong> <strong>par</strong> A<br />

1<br />

(A − λI) −<br />

4 √ (A − λI)2<br />

λ3 Le polynôme minimal de A étant de degré p, l’algèbre Alg(A) est de dimension p, car si P<br />

est le polynôme correspondant à un élément de cette algèbre, R étant le reste dans la division<br />

euclidienne de P <strong>par</strong> le polynôme minimal M de A, alors P(A)=R(A).<br />

Ainsi B = (I, A, A 2 , · · · , A p−1 ) est base de l’algèbre.<br />

Et B ′ = (I, A − λI, (A − λI) 2 , · · · , (A − λI) p−1 ) en est <strong>une</strong> autre.<br />

Base de Jordan de l’endomorphisme dont A la <strong>matrice</strong><br />

La <strong>matrice</strong> A est celle d’un endomorphisme ϕ de R n . ɛ étant l’identité sur R n : (ϕ−ɛ) p = 0,<br />

et la <strong>matrice</strong> (A − λI) k pour k ∈ N est celle de (ϕ − ɛ) k .<br />

Notons ck r le vecteur de Rn dont les composantes sont les cœfficients de la r-ième colonne de<br />

(A − λI) k ; ainsi ck r = (ϕ − ɛ)ck−1 r . Notons aussi Vk le sous-espace engendré <strong>par</strong> les (ck 1 , · · · , ckn) correspondant aux colonnes de (A − λI) k : Vk = Im(ϕ − ɛ) k . Puisque Vp = {0}, les vecteurs non<br />

nuls de Vp−1 sont des vecteurs propres pour la valeur propre λ. Remarquons aussi que Vk+1 ⊂ Vk.<br />

On recherche <strong>une</strong> base de Rn où ϕ s’exprime matriciellement de manière la plus simple.<br />

1. Supposons A nilpotente d’ordre maximum n. (A − λI) n−1 n’étant pas nulle, soit cn r0 correspondant<br />

à l’<strong>une</strong> de ses colonnes non nulle et (cn r0 , cn−1 r0 , · · · , c0 r0 ) la chaîne d’origine cnr0 formée<br />

des vecteurs correspondant aux colonnes de même rang des <strong>matrice</strong>s (A − λI) k . On vérifie qu’ils<br />

forment un système libre, donc <strong>une</strong> base de l’espace et que ϕ s’y exprime <strong>par</strong> la <strong>matrice</strong> où les<br />

termes diagonaux sont λ, ceux du dessus des 1 et les autres nuls (<strong>matrice</strong> de Jordan).<br />

Exemple 1<br />

A =<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

9 −3 3 2<br />

13 −4 5 4<br />

−6 2 −1 −1<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

, det(A − λ) = (λ − 2)4<br />

6 −3 2 4<br />

⎛<br />

7<br />

⎜<br />

A−2I = ⎜ 13<br />

⎝ −6<br />

−3<br />

−6<br />

2<br />

3<br />

5<br />

−3<br />

⎞<br />

2<br />

4 ⎟<br />

−1 ⎠<br />

6 −3 2 2<br />

, (A−2I)2 ⎛<br />

4<br />

⎜<br />

= ⎜ 7<br />

⎝ −4<br />

−3<br />

−5<br />

3<br />

1<br />

2<br />

−1<br />

3<br />

5<br />

−3<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

3 −2 1 2<br />

, (A−2I)3 ⎛<br />

1<br />

⎜<br />

= ⎜ 2<br />

⎝ −1<br />

−1<br />

−2<br />

1<br />

0<br />

0<br />

0<br />

⎞<br />

1<br />

2 ⎟<br />

−1 ⎠<br />

1 −1 0 1<br />

Avec c 4 ⎛ ⎞<br />

1<br />

⎛<br />

1 4 7<br />

⎞<br />

1<br />

⎜<br />

1 = ⎜ 2 ⎟ ⎜<br />

⎟<br />

⎝ −1 ⎠ : S = ⎜ 2<br />

⎝ −1<br />

7<br />

−4<br />

13<br />

−6<br />

0 ⎟<br />

0 ⎠<br />

1<br />

1 3 6 0<br />

et S−1 ⎛<br />

2 1 0<br />

⎞<br />

0<br />

⎜<br />

A S = ⎜ 0<br />

⎝ 0<br />

2<br />

0<br />

1<br />

2<br />

0 ⎟<br />

1 ⎠<br />

0 0 0 2<br />

2. A étant nilpotente d’ordre p


de ces chaînes forme un système libre S1. Puis on considère dans Vp−2 des vecteurs propres (c p−2<br />

r )<br />

qui forment avec des vecteurs de S1 <strong>une</strong> base de Vp−1 ; pour chacun des c p−2<br />

r , soit c p−2<br />

r ′ , on peut<br />

écrire dans Vp−1<br />

c p−1<br />

r ′ = <br />

− <br />

α i c p−2<br />

i<br />

i<br />

α i c p−1<br />

i , avec c p−1<br />

i ∈ S1 et on pose : c p−2<br />

r ′ = c p−2<br />

r ′<br />

Par construction (ϕ − ɛ)(c p−2<br />

) = 0 : c’est un vecteur propre, et chacun des c p−2<br />

est à l’origine<br />

r ′<br />

r<br />

d’<strong>une</strong> chaîne. Ces chaînes jointes à S1 donnent un nouveau système libre. Si besoin est, on poursuit<br />

en considérant <strong>une</strong> base analogue de V p−3 en complétant les vecteurs du dernier système qui s’y<br />

trouvent <strong>par</strong> des vecteurs propres obtenus comme dans le cas précédent . . .<br />

Exemple 2<br />

⎛<br />

c 1 1 c 1 2 c 1 3 c 1 4<br />

7 −3 3 2<br />

13 −6 5 4<br />

⎞<br />

A =<br />

⎜<br />

⎝ −7 3 −3<br />

⎟<br />

−2 ⎠<br />

6 −3 2 2<br />

, det (A − λI) = λ4 , A 2 =<br />

⎛<br />

c 2 1 c 2 2 c 2 3 c 2 4<br />

1 0 1 0<br />

2 0 2 0<br />

i<br />

⎞<br />

⎜<br />

⎝ −1 0 −1<br />

⎟<br />

0 ⎠<br />

1 0 1 0<br />

et A3 = 0<br />

Partons de c2 3 et de la chaîne (c23 , c13 , c03 ) qui avec c01 forme un système libre. Or c11 = (ϕ − ɛ)(c01 )<br />

s’écrit<br />

c1 1 = 4c23 + c13 : on remplace c01 <strong>par</strong> c01 = c01 − 4c13 − c03 , dont l’image <strong>par</strong> ϕ − ɛ est nulle, pour<br />

terminer la base cherchée et on vérifie<br />

S = c2 3 c1 3 c0 3 c0 ⎛<br />

1 3 0<br />

⎞<br />

−11<br />

1<br />

⎜<br />

= ⎜ 2<br />

⎝ −1<br />

5<br />

−3<br />

0<br />

1<br />

−20 ⎟<br />

11 ⎠<br />

1 2 0 −8<br />

, S−1 ⎛<br />

0 1 0<br />

⎞<br />

0<br />

⎜<br />

A S = ⎜ 0<br />

⎝ 0<br />

0<br />

0<br />

1<br />

0<br />

0 ⎟<br />

0 ⎠<br />

0 0 0 0<br />

2 Cas général<br />

Soit maintenant A <strong>une</strong> <strong>matrice</strong> d’ordre n réelle (ou complexe). Selon le théorème de Cayley-<br />

Hamilton, elle annule son polynôme caractétistique, qui est multiple de son polynôme minimal<br />

M, avec les mêmes zéros. Supposons ce dernier de la forme :<br />

M = <br />

(X − λi) pi , 1 i r (5)<br />

avec <br />

i pi = p n, p degré de M.<br />

i<br />

Pour étudier l’algèbre <strong>engendrée</strong> <strong>par</strong> A, <strong>par</strong>tons de la décomposition de la fraction rationnelle<br />

1/M :<br />

1 Pi<br />

=<br />

M (X − λi) pi<br />

(6)<br />

où Pi est un polynôme de degré au plus pi − 1.<br />

2.1 Préliminaires algébriques<br />

i<br />

Notons Qi le quotient de M <strong>par</strong> (X − λi) pi , qi la fonction inverse de Qi : qi(x) = 1/Qi(x),<br />

πλi le produit PiQi et νλi le produit (X − λi)πλi .<br />

On sait que Pi peut s’exprimer à l’aide de qi selon<br />

Pi = qi(λi) + q ′ i (λi)(X − λi) + · · · + q(pi−1)<br />

i (λi)<br />

(pi−1)<br />

(X − λi)<br />

(pi − 1)!<br />

4


car la fonction rationnelle<br />

1<br />

M(x) −<br />

Pi<br />

= pi (x − λi)<br />

1<br />

(x − λi) pi<br />

<br />

<br />

qi(x) − Pi(x)<br />

a <strong>une</strong> limite lorsque x → λi , donc 1/M − Pi/(X − λi) pi n’a pas λi pour pôle.<br />

I étant la <strong>matrice</strong> unité d’ordre n, puisque 1 = <br />

πλi i :<br />

I = <br />

(A) (7)<br />

On en déduit :<br />

i<br />

πλi<br />

A = <br />

πλi (A)[λi I + (A − λi I)] soit <br />

[λi πλi (A) + νλi (A)] (8)<br />

i<br />

M étant le polynôme minimal de A, on vérifie les relations (la première en multipliant les<br />

deux membres de (7) <strong>par</strong> πλj (A) et les autres en tenant compte du polynôme minimal) :<br />

<br />

π2 (A) = πλj (A)<br />

λj (9)<br />

pour λi = λj : πλi (A)πλj (A) = 0, νλi (A)νλj (A) = 0<br />

On en déduit<br />

pour k naturel : ν k λi (A) = (A − λi) k πλi (A) pour k < pi, nulle pour pi k.<br />

Bases de Alg(A)<br />

Le polynôme minimal étant de degré p<br />

B = (I, A, A 2 , . . . , A p ) est <strong>une</strong> base de Al(A)<br />

Or, selon (8) et (9) et la formule du binôme<br />

∀k ∈ N : A k = <br />

πλi (A)<br />

<br />

λ k pi−1 <br />

i I +<br />

i<br />

j=1<br />

Ainsi les éléments de B s’expriment à l’aide des <strong>matrice</strong>s<br />

i<br />

C j n λ k−j<br />

i<br />

(πλi (A) , νλh i (A) |1 i r, 0 < hi pi<br />

(A − λi) j<br />

éléments de Alg(A) en nombre p, qui forment donc <strong>une</strong> base B ′ de l’algèbre. Cette base est très<br />

utile, comme l’on voit pour commencer dans le cas suivant.<br />

2.2 Limite éventuelle de A k pour k infini<br />

Soit A <strong>une</strong> <strong>matrice</strong> <strong>carrée</strong> dont un est zéro simple du polynôme minimal, les autres zéros<br />

étant de module (ou valeur absolue) strictement inférieurs à un.<br />

lorsque k → ∞ : A k → Q(A)<br />

Q(1)<br />

où Q est le quotient du polynôme minimal de A <strong>par</strong> X − 1.<br />

(C’est <strong>par</strong> exemple le cas des <strong>matrice</strong>s stochastiques à cœfficients positifs).<br />

Car avec les notations précédentes, λ1 = 1, p1 = 1 et puisque pour i = 2, . . . , pr : |λi| < 1,<br />

→ 0 lorsque k → ∞ et<br />

A k → πλ1 (A)<br />

donc λ k i<br />

Mais M = (X − 1)Q1 et P1 = Q1<br />

Q1(1) d’où π1(A) = Q1(A)<br />

Q1(1) et on conclut pour limk∞ A k .<br />

5<br />

(10)


Exemple<br />

Soit la suite (un) définie <strong>par</strong> la donnée de (u0 , u1 , u2) et la relation de récurrence<br />

un+1 = un + un−1 + un−2<br />

3<br />

Quelle est sa limite pour n infini ?<br />

Opérons matriciellement en posant, dans R3 ,<br />

⎛ ⎞<br />

Xn = ⎝<br />

un<br />

un−1<br />

un−2<br />

⎛<br />

⎠ , Xn+1 = A Xn avec A = ⎝<br />

1/3 1/3 1/3<br />

1 0 0<br />

0 1 0<br />

Le polynôme caractéristique de A (qui est son polynôme minimal) étant<br />

Pc = (X − 1)(X 2 + 2X/3 + 1/3)<br />

les valeurs propres de A sont 1 et (−1 ± i √ 2)/3 ( de module 1/ √ 3) d’où<br />

lim A<br />

n∞ n = 3A2 + 2A + I<br />

=<br />

6<br />

1<br />

⎛<br />

3<br />

⎝ 3<br />

6<br />

3<br />

2<br />

2<br />

2<br />

⎞<br />

1<br />

1 ⎠ ,<br />

1<br />

lim Xn = lim A<br />

n∞ n∞ n . X0<br />

d’où<br />

2.3 Interprétation géométrique<br />

lim un =<br />

n∞ 3u2 + 2u1 + u0<br />

6<br />

A et I représentant (dans la base canonique) un endomorphisme ϕ de Rn et l’identité ɛ, notons<br />

E(λi) le sous-espace de Rn image de πλi (ϕ) qui est aussi le noyau de (ϕ − ɛ)pi (les polynômes πλi<br />

et (X − λi) λi étant premiers entre eux). Ce sous-espace est appelé le sous-espace caractéristique<br />

de A pour sa valeur propre λi.<br />

La relation (7) et les relations (9) montrent que<br />

R n = <br />

E(λi) , πλi (ϕ) projection sur E(λi) dans cette somme directe.<br />

i<br />

On peut remarquer que chaque E(λi) est stable <strong>par</strong> ϕ.<br />

La relation (8) peut s’écrire<br />

A = D + N, D = <br />

<br />

(A) diagonalisable, N =<br />

i<br />

λi πλi<br />

i<br />

νλi<br />

⎞<br />

⎠<br />

(A) nilpotente (11)<br />

car<br />

• D est diagonalisable puisque πλi (A) est la <strong>matrice</strong> de projection, dans Rn , dans le sous-espace<br />

caractéristique pour la valeur propre λi de l’endomorphisme ϕ dont A est la <strong>matrice</strong> dans la base<br />

canonique , projection dans la direction de la somme des autres sous-espaces caractéristiques,<br />

• et N est nilpotente d’indice le plus grand des pi.<br />

Enfin D et N ap<strong>par</strong>tenant à Alg(A) commutative commutent : c’est le théorème de Dunford.<br />

2.4 Diagonalisation, Jordanisation<br />

2.4.1 Lorsque les zéros du polynôme minimal de A sont simples<br />

Dans ce cas<br />

A =<br />

n<br />

λi πλi (A) , Rn =<br />

i=1<br />

6<br />

n<br />

i=1<br />

E(λi)


Puisque πλi (A)(A − λiI) = 0 ou A .πλi = πλi (A).A = λiπλi (A), la restriction de ϕ à E(λi) est<br />

l’homothétie de rapport λi : ce sous-espace caractéristique est sous-espace propre pour la valeur<br />

propre λi. Les colonnes non nulles de πλi (A) , qui est Qi(A)/Qi(λi) ont pour cœfficients les<br />

composantes de vecteurs propres qui engendrent E(λi). Il convient d’en extraire <strong>une</strong> base b(λi)<br />

pour préciser ce sous-espace.<br />

La <strong>matrice</strong> S = (b(λ1), . . . , b(λr)) de colonnes celles que l’on vient de définir est <strong>une</strong> <strong>matrice</strong><br />

de passage et A ′ = S −1 A S exprimant ϕ dans cette nouvelle base est diagonale. Puisque<br />

πλi (A′ ) = S −1 πλi (A) S, on voit que la dimension de E(λi) est la multiplicité du zéro λi du<br />

polynôme caractéristique.<br />

Exemple<br />

Soit<br />

A + 3I =<br />

A =<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

0 1 1 1<br />

1 0 −1 −1<br />

1 −1 0 −1<br />

1 −1 −1 0<br />

c1 c2 c3 c4<br />

3 1 1 1<br />

⎞<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠ , Pc = (X − 1) 3 (X + 3) , M = (X − 1)(X + 3)<br />

⎛<br />

1<br />

1<br />

3<br />

−1<br />

−1<br />

3<br />

−1 ⎟<br />

−1 ⎠ ,<br />

⎜<br />

A − I = ⎜<br />

⎝<br />

1 −1 −1 3<br />

−1 1 1 1<br />

1 −1 −1 −1<br />

1 −1 −1 −1<br />

1 −1 −1 −1<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠ , S =<br />

en prenant pour simplifier comme colonnes de S à <strong>par</strong>tir de celles de A + 3I :<br />

et la dernière colonne de A − I. On vérifie<br />

S −1 ⎛<br />

1 0 0<br />

⎞<br />

0<br />

⎜<br />

A S = ⎜ 0<br />

⎝ 0<br />

1<br />

0<br />

0<br />

1<br />

0 ⎟<br />

0 ⎠<br />

0 0 0 −3<br />

2.4.2 Lorsque les zéros du polynôme minimal ne sont pas tous simples<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

1 1 1 −1<br />

1 0 0 −1<br />

0 1 0 1<br />

0 0 1 1<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

c1+c2<br />

4 , c1+c3<br />

4 , c1+c4<br />

4<br />

Puisque pour tout i : (A − λi) piπλi (A) = 0, la restriction ϕi de ϕ à E(λi), qui est un endomorphisme<br />

de ce sous-espace, vérifie : (ϕi − λi ɛ) pi = 0.<br />

On est dans ce sous-espace dans la situation du cas <strong>par</strong>ticulier initial étudié en (§1) : πλi (A)<br />

jouant le rôle de I et les νk λi (A) ceux des (A − λi) k . De manière analogue, posons<br />

Vk(λi) = Ker νk (ϕ − λiɛ).<br />

λi<br />

Afin d’obtenir <strong>une</strong> base où ϕ s’exprime simplement, on peut opérer comme au (§1) :<br />

pour chaque λi,<br />

• à <strong>par</strong>tir d’<strong>une</strong> base de V (pi−1)(λi) correspondant à des colonnes de ν (pi−1)<br />

(A) (qui sont des vec-<br />

λi<br />

teurs propres pour ϕ) on construit, avec les colonnes de mêmes rangs des νk (A), les chaînes d’ori-<br />

λi<br />

gines ces vecteurs et d’extrémités dans E(λi), dont l’ensemble forme un système libre S (pi−1)(λi),<br />

• puis on complète à l’aide de colonnes de ν pi−2<br />

(A) les vecteurs du système précédents qui s’y<br />

λi<br />

trouvent en <strong>une</strong> base de Vpi−2(λi) ; à ces vecteurs on ajoute éventuellement <strong>une</strong> combinaison<br />

linéaire de vecteurs du système (obtenue en exprimant leur image <strong>par</strong> ϕ − ɛ dans la base précédente)<br />

afin d’avoir des vecteurs propres qui sont à l’origine de nouvelles chaînes. Ces chaînes<br />

ajoutées à S (pi−1)(λi) forment un nouveau système libre,<br />

• et on continue autant qu’il est possible dans Vpi−3(λi), Vpi−4(λi),...,E(λi).<br />

Les origines des chaînes précédentes situées dans E(λi) forment <strong>une</strong> base du sous-espace<br />

propres pour la valeur propre λi.<br />

Et on considère un autre E(λi) ...<br />

On obtient ainsi <strong>une</strong> nouvelle base (B) dont la <strong>matrice</strong> de passage S (donnant les vecteurs<br />

de la base canonique à <strong>par</strong>tir de (B)) transforme A en A ′ = S−1 A S semblable, expression de ϕ<br />

7


dans (B) sous forme de <strong>matrice</strong> de Jordan.<br />

Puisque πλi (A′ ) = S−1 πλi (A) S, on vérifie immédiatement que l’ordre de multiplicité du zéro λi<br />

du polynôme caractéristique de A est le rang de πλi (A) – c’est à dire la dimension de E(λi).<br />

Exemple<br />

En petites dimensions, l’obtention de S est aisée, <strong>une</strong> fois trouvés les πλi et νλi . Considérons<br />

⎛<br />

6 −4<br />

⎞<br />

4<br />

A = ⎝ 1 2 −8 ⎠ , det(A − λI) = −(λ − 1)(λ − 4)<br />

0 0 1<br />

2 , M = Pc<br />

π1(A) , π4(A) et ν4(A) se déduisent de la décomposition en fraction rationnelle de 1/M où interviennent<br />

les fonctions x → 1/x − 1 et x → 1/x − 4, d’où<br />

et<br />

π1(A) =<br />

En explicitant<br />

⎛<br />

1 1<br />

=<br />

(x − 1)(x − 4) 2 9<br />

π1(A) = ⎝<br />

(A − 4I)2<br />

9<br />

, π4(A) =<br />

0 0 28/9<br />

0 0 44/9<br />

0 0 1<br />

⎞<br />

1<br />

x − 1 +<br />

1<br />

3<br />

(A − I)(7I − A)<br />

9<br />

⎠ , π4(A) = ⎝<br />

x − 4<br />

<br />

−<br />

9<br />

⎛<br />

1<br />

(x − 4)<br />

1 1 1 7 − x<br />

soit + 2 9 x − 1 9 (x − 4) 2<br />

, ν4(A) = π4(A).(A − 4I)<br />

9<br />

1 0 −28/9<br />

0 1 −44/9<br />

0 0 0<br />

⎞<br />

⎠ , ν4(A) = ⎝<br />

(A − I)(A − 4I)<br />

soit<br />

3<br />

⎛<br />

2 −4 40/3<br />

1 −2 20/3<br />

0 0 0<br />

Construisons S à <strong>par</strong>tir des premières colonnes de ν4(A) et de π4(A) auxquelles on ajoute la<br />

dernière de π1(A) multipliée <strong>par</strong> 4 pour simplifier :<br />

⎛<br />

S = ⎝<br />

2 1 28<br />

1 0 44<br />

0 1 9<br />

⎞<br />

⎛<br />

⎠ ⇒ S −1 .A.S = ⎝<br />

3 Fonction de A à valeur dans son algèbre<br />

3.1 Définition<br />

4 1 0<br />

0 4 0<br />

0 0 1<br />

f étant <strong>une</strong> fonction numérique de classe (pi − 1) en chaque λi, posons comme en §1<br />

ou encore<br />

f(A) = <br />

πλi (A)<br />

<br />

f(λi) I +<br />

f(A) = <br />

i<br />

i<br />

f(λi) πλi<br />

pi−1<br />

<br />

j=1<br />

pi−1 <br />

(A) +<br />

j=1<br />

f (j) (λi)<br />

j!<br />

f (j) (λi)<br />

j!<br />

⎞<br />

⎠<br />

(A − λi I) j<br />

ν j<br />

λi (A)<br />

<br />

Lorsque f est un polynôme P , on retrouve la <strong>matrice</strong> P (A). Et comme précédemment on<br />

retrouve le passage à la limite lorsque f est développable en série entière dont le disque de<br />

convergence contient le spectre de A en son intérieure, le passage à la limite se faisant selon les<br />

composantes dans la base (πλi (A) , νk (A)) de l’algèbre.<br />

λi<br />

8<br />

⎞<br />

⎠<br />

(12)


Exemple<br />

Définissons la racine <strong>carrée</strong> de la <strong>matrice</strong> A précédente1 , avec les valeurs en 1 et 4 de x → √ x<br />

et de sa dérivée en 4, <strong>par</strong><br />

√<br />

A = π1(A) + 2 π4(A) + 1<br />

4 ν4(A)<br />

⎛<br />

⎞<br />

5/2 −1 2/9<br />

soit ⎝ 1/4 3/2 −23/9 ⎠<br />

0 0 1<br />

et on vérifie <strong>par</strong> un calcul dans l’algèbre que le carré de √ A est bien A. C’est <strong>une</strong> illustration<br />

très simple de la troisième propriété suivante.<br />

3.2 Propriétés<br />

Avec les mêmes notations que dans le §1.1, on a les mêmes propriétés : les fonctions numériques<br />

f, g étant analytiques en les points (λi) ainsi que h en les points (f(λi)) :<br />

⎧<br />

⎨ (f + g)(A) = f(A) + g(A)<br />

(f g)(A)<br />

⎩<br />

(h ◦ f)(A)<br />

=<br />

=<br />

f(A) g(A)<br />

h(f(A))<br />

La première relation est évidente. Quant aux deux autres, on les vérifie soit comme en §1 <strong>par</strong><br />

un calcul identique à celui conduisant aux propriétés analogues des développements limités, soit<br />

en se plaçant dans chaque sous-espace caractéristique de ϕ, la <strong>matrice</strong> de la restriction de ϕ y<br />

étant semblable à <strong>une</strong> <strong>matrice</strong> réduite de Jordan : compte-tenu de l’unicité de la décomposition<br />

de Dunford, on vérifie que πf(λi)(f(A)) est la somme des πλk (A) pour tous les λk prenant en f<br />

la même valeur que λi et νf(λi)(f(A) la somme correspondante des combinaisons des puissances<br />

de νλk (A) figurant dans l’expression de f(A).<br />

Lorsque f et h sont réciproques on arrive naturellement à (h ◦ f)(A) = A.<br />

Exemple de la rotation dans R 3 euclidien orienté<br />

On sait, via le produit vectoriel <strong>par</strong> n unitaire correspondant à la <strong>matrice</strong> antisymétrique Ω,<br />

que dans cet espace la rotation d’axe dirigé <strong>par</strong> n et d’angle θ s’exprime <strong>par</strong> la <strong>matrice</strong><br />

(Ω <strong>matrice</strong> de x ↦→ n ∧ x) R = I + sin θ Ω + (1 − cos θ) Ω 2<br />

de polynôme caractéristique P = (X − 1)(X 2 − 2 cos θ X + 1).<br />

•Si R n’est pas un demi-tour c’est-à-dire θ = π (2π) : dans ce cas P est le polynôme minimal de R.<br />

d’où<br />

Décomposons la fraction rationnelle :<br />

1<br />

P =<br />

a<br />

(X − 1) +<br />

b<br />

(X − e iθ ) +<br />

b<br />

(X − e−iθ , a =<br />

)<br />

1<br />

2 − 2 cos θ<br />

, b =<br />

1<br />

2i sin θ(e iθ − e −iθ )<br />

π1(R) = a(R 2 − 2 cos θ R + I) , π e iθ(R) = b(R − I)(R − e −iθ I) , π e −iθ(R) = Π e iθ(R)<br />

Avec la fonction logarithme :<br />

Log(R) = iθ Π e iθ(R) − iθ Π e −iθ(R) soit<br />

θ<br />

(R − I)[(2 cos θ + 1)I − R]<br />

2 sin θ<br />

1 que l’on peut appeler détermination principale de cette racine <strong>carrée</strong>, les valeurs propres positives ayant deux<br />

"racines <strong>carrée</strong>s" opposées.<br />

9


Or en exprimant R à l’aide de Ω :<br />

(R − I)[(2 cos θ + 1)I − R] = 2 sin θ Ω<br />

d’où finalement Log(R) = θ Ω. On vérifie à <strong>par</strong>tir de Ω 3 = −Ω que exp(Log(R)) = R .<br />

•Si R est un demi-tour D : la <strong>matrice</strong> du demi-tour s’exprime alors à l’aide de Ω selon :<br />

D = I + 2 Ω 2<br />

La relation précédente est valable pour θ = π car exp(πΩ) = I + 2 Ω 2<br />

Mais ce cas est très singulier car, le polynôme minimal de cette <strong>matrice</strong> de demi-tour étant<br />

M = X 2 − 1 alors<br />

d’où<br />

1<br />

M =<br />

1<br />

2(X − 1) −<br />

1<br />

2(X + 1) , π1(D) =<br />

D + I<br />

2<br />

Log(D) = iπ Π−1(D) = −iπ Ω 2<br />

, π−1(D) =<br />

I − D<br />

2<br />

expression différente de Log(D) = π Ω<br />

Cette <strong>par</strong>ticularité du demi-tour intervient dans la remarque de Cayley : pour <strong>une</strong> rotation qui<br />

n’est pas un demi-tour<br />

(R − I) (R + I) −1 = tg θ<br />

2 Ω<br />

ce que l’on vérifie en utilisant la fonction<br />

f(x) =<br />

x − 1<br />

x + 1<br />

avec f(e iθ ) = eiθ − 1<br />

e iθ + 1<br />

= i tg θ<br />

2 .<br />

Le demi-tour ap<strong>par</strong>tient à deux groupes à un <strong>par</strong>amètre :<br />

{etΩ , t ∈ R} et {eitΩ2, t ∈ R}<br />

Terminons <strong>par</strong> <strong>une</strong> étude de etA , en retrouvant des résultats connus.<br />

4 Fonction e tA<br />

Cette fonction intervient dans la résolution du système différentiel écrit matriciellement selon<br />

dX<br />

dt<br />

= A X pour la condition initiale<br />

<br />

t0 = 0 , X0<br />

Vérifions qu’elle est donnée <strong>par</strong> X(t) = e tA .X0 où e tA est définie comme précédemment.<br />

4.1 Propriétés de e tA et système différentiel<br />

Avec les notations utilisées en utilisant (12) et la fonction x → e tx :<br />

e tA = <br />

πλi (A)<br />

<br />

e λi t<br />

I +<br />

• Sa dérivée est d(e tA )/dt = A.e tA car<br />

1. d’<strong>une</strong> <strong>par</strong>t<br />

2. d’autre <strong>par</strong>t<br />

i<br />

pi−1<br />

<br />

j=1<br />

t j<br />

j! eλi t (A − λi I) j<br />

d<br />

<br />

tj dt j! eλi t <br />

= tj−1<br />

(j − 1)! eλi t t<br />

+ j<br />

j! λie λi t<br />

A(A − λiI) = (A − λi) 2 + λi(A − λiI)<br />

10<br />

(13)<br />

(14)


et on obtient le résultat en réordonnant les termes en (A − λiI) j et tenant compte de<br />

πλiI(A)(A − λiI) pi = 0 puisque λi est zéro d’ordre pi du polynôme minimal.<br />

• {etA , t ∈ R} est un groupe commutatif isomorphe au groupe additif (R , +) :<br />

en considérant dans les expressions de etA et euA les crochets dont πλi (A) est facteur, tout revient<br />

à ne garder dans le résultat du produit<br />

e λi t pi−1 t<br />

I +<br />

j=1<br />

j<br />

j! (A − λi I) j<br />

× e λi u pi−1 u<br />

I +<br />

j=1<br />

j<br />

j! (A − λi I) j<br />

que les termes en (A−λiI) de degré au plus pi−1. Tout se passe comme si on effectuait le produit<br />

des sommes d’ordre pi − 1 des séries e t.k et e u.k , la somme d’ordre pi − 1 conservée étant celle<br />

de la série e (t+u)k , et en remplaçant k <strong>par</strong> (A − λiI) : c’est naturel s’agissant de la fonction<br />

exponentielle et la série de Neumann est tronquée dans la base utilisée de l’algèbre.<br />

4.2 Expression de e tA dans la base (I, A, A 2 , . . . , A p−1 ) de l’algèbre<br />

A priori e tA s’écrit dans cette base<br />

e tA = ϕ0(t)I + ϕ1(t)A + ϕ2(t)A 2 + . . . + ϕk(t)A k + . . . + ϕp−1(t)A p1<br />

Les fonctions (ϕi) étant C ∞ . On peut les caractériser selon<br />

Les ϕk sont les solutions de l’équation différentielle à cœfficients constants EM<br />

sans second membre de polynôme caractéristique M,<br />

vérifiant les conditions initiales ϕh k (0) = δh k (symboles de Kronecker).<br />

En effet<br />

• En prenant à l’origine la dérivée h-ième de e tA<br />

A h .I = ϕ (h)<br />

0 (0)I + ϕ1(0) (h) A + ϕ2(0) (h) A 2 + . . . + ϕk(0) (h) A k + . . . + ϕp−1(0) (h) A p−1<br />

(I, A, A 2 , . . . , A p−1 ) étant base de l’algèbre : ϕ (h)<br />

h<br />

= 1 et pour k = h ϕ(h)<br />

k<br />

• M = X p − a1X p−1 − a2X p−2 . . . − ap−1X − ap étant le polynôme minimal, posons, D étant<br />

l’opérateur de dérivation, pour <strong>une</strong> fonction f p fois dérivable<br />

alors en appliquant M(D) à e tA il vient<br />

(D)(f) = f (p) − a1f (p−1) − f (p−2) . . . − ap−1f ′ − apf<br />

M(A).e tA = M(D)(ϕ0(t))I+M(D)(ϕ1(t))A+M(D)(ϕ2(t))A 2 +. . .+M(D)(ϕk(t))A k +. . .+M(D)(ϕp−1(t))A p−1<br />

M étant polynôme minimal de A et (I, A, A2 , . . . , Ap−1 ) base de Alg(A) :<br />

∀k et ∀t : M(D)(ϕk(t)) = 0.<br />

Les ϕk sont solutions de EM ; elles sont appelées solutions fondamentales de cette équation différentielle<br />

car, comme on va le voir, toute solution de EM s’exprime simplement avec elles.<br />

Exemple très simple. Pour Ω(Ω2 + 1) = 0 (exemple précédent), X(X+1) est polynôme minimal<br />

de Ω2 : etΩ2 = ϕ0(t)I + ϕ1(t)Ω2 où ϕ0, ϕ1 sont les solutions fondamentales de y ′′ + y ′ = 0<br />

donc etΩ2 = 1.I + (1 − e−t )Ω2 = 0.<br />

En remplaçant t <strong>par</strong> i π on retrouve le demi-tour I + 2Ω2 ; on a d’ailleurs<br />

e−itΩ2 = I + (1 − cos t − i sin t)Ω2 : e−iπΩ2 = I + (1 + 1)Ω2 .<br />

11


4.3 Equation différentielle linéaire à cœfficients constants avec second membre<br />

Les (ak) étant k réels et f <strong>une</strong> fonction continue sur un intervalle voisinage de 0, considérons<br />

l’équation différentielle<br />

(E) y p − a1y (p−1) − y (p−2) . . . − ap−1y ′ − apy = f (15)<br />

On peut l’écrire sous la forme matricielle<br />

d X<br />

d t = AE<br />

⎛<br />

y<br />

⎜<br />

X + F avec X = ⎜<br />

⎝<br />

y ′<br />

.<br />

y (k)<br />

.<br />

y (p−1)<br />

⎞ ⎛<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ , F = ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎠ ⎝<br />

0<br />

0<br />

.<br />

0<br />

.<br />

f<br />

⎞<br />

⎛<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ et AE = ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎟ ⎜<br />

⎠ ⎝<br />

0 1 0 · · · 0 · · · 0<br />

0 0 1 · · · 0 · · · 0<br />

. . .<br />

. .. .<br />

. .. .<br />

0 0 0 · · · 1 · · · 0<br />

. . .<br />

. .. .<br />

. .. .<br />

ap ap−1 ap−2 · · · ap−k · · · a1<br />

Cette <strong>matrice</strong> est appelée <strong>matrice</strong> compagne de E ; vérifions que le polynôme<br />

M = X p − a1X p−1 − X p−2 . . . − ap−1X − ap est le polynôme minimal de E<br />

• C’est son polynôme caractéristique car si λ est valeur propre pour le vecteur propre<br />

(x1, x2, x3, . . . , xk, . . . , xp) alors :<br />

(x2 = λx1, x3 = λx2, x4 = λx3, . . . , xk+1 = λxk, . . . , apx1 + ap−1x2 + ap−2x3 + . . . + ap−kx k+1 + . . . + a1xp−1 = λxp)<br />

d’où M(λ) x1 = 0 ; le vecteur propre n’étant pas nul x1 = 0 et M est le polynôme caractéristique<br />

de A.<br />

• C’est aussi son polynôme minimal : la première ligne des <strong>matrice</strong>s (I, A, A 2 , . . . , A k , . . . , A p−1 )<br />

est formée de 0, sauf un 1 situé respectivement en (1-ière,2-ième,3-ième,...,(k+1)-ième,...,p-ième)<br />

position. Et c’est en ces emplacements de la première ligne que figurent les cœfficients d’<strong>une</strong><br />

combinaison linéaire de ces <strong>matrice</strong>s : sauf le pomlynçome nul, aucun polynôme de degré au plus<br />

p-1 ne peut être annulé <strong>par</strong> A et ainsi le polynôme caractéristique de A est son polynôme minimal.<br />

Résolution de E<br />

La résolution du système différentiel<br />

dX<br />

dt<br />

= A X + B(t) pour la condition initiale<br />

<br />

t0 = 0 , X0<br />

où B est <strong>une</strong> <strong>matrice</strong> colonne fonction continue sur un intervalle voisinage de 0 est bien connue :<br />

en changeant d’inconnue X = e tA .Y on arrive à<br />

X(t) = e tA .X0 +<br />

t<br />

0<br />

(16)<br />

e (t−u)A .B(u) d u (17)<br />

En appliquant ceci à l’équation E avec la <strong>matrice</strong> AE et B = F pour la condition initiale<br />

(t = 0, y0, y ′ 0 , y′′ 0 , . . . , y(p−1) 0 ) il vient en ne considérant que la première ligne de ces produits<br />

matriciels puisque l’on recherche la solution y(t) et non ses dérivées<br />

y(t) = ϕ0(t)y0 +ϕ1(t)y ′ 0 +ϕ2(t)y ′′<br />

0 +. . .+ϕk(t)y (k)<br />

(p−1)<br />

0 +. . .+ϕp−1(t)y 0<br />

+<br />

t<br />

0<br />

ϕp−1(t−u)f(u) d u<br />

On en déduit les résultats classiques, en <strong>par</strong>ticulier pour f=0 la résolution de EM à l’aide des<br />

solutions fondamentales.<br />

Avec l’équation y (p) = f on arrive à la formule de Taylor de reste sous forme d’intégrale<br />

y(t) = y(0) + ty ′ (0) + t2<br />

2! y′′ (0) + . . . + tk<br />

k! y(0)(k) + . . . + t(p−1)<br />

(p − 1)! y(p−1)<br />

t<br />

(t − u)<br />

0 +<br />

(p−1)<br />

f(u) du<br />

(p − 1)!<br />

12<br />

0<br />

⎞<br />

⎟<br />


Obtention des solutions fondamentales à <strong>par</strong>tir des solution élémentaires de E<br />

Les solutions élémentaires de E définies à <strong>par</strong>tir des valeurs propres de M avec leurs ordres<br />

de multiplicité sont les fonctions<br />

{ψj,i(t) = t j e λi t , 0 j pi , i i r }<br />

Dans le cas réel, si λk = mk + iωk est complexe non réel, λi est aussi zéro de M avec le même<br />

ordre de multiplicité et on remplace les (t j e λk t , t j e λk t ) <strong>par</strong> (t j e mk t cos ωkt, t j e mk t sin ωkt).<br />

Elles sont linéairement indépendantes et on en déduit les solutions fondamentales en résolvant<br />

le système<br />

{ψj,i(t) = ϕ0(t)ψj,i(0)+ϕ1(t)ψ ′ j,i(0)ϕ2(t)ψ ′′<br />

j,i(0)+. . .+ϕk(t)ψ (k)<br />

j,i<br />

Exemple pour A telle que A(A 2 + 1) = 0<br />

E : y (3) + y ′ = 0<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

1 = ϕ0(t)<br />

cos t = ϕ0(t) − ϕ2(t)<br />

sin t = ϕ1(t)<br />

d’où e tA = I + sin t A + (1 − cos t) A 2 .<br />

(p−1)<br />

(0)+. . .+ϕp−1(t)ψ (0)}0jpi j,i<br />

, iir<br />

Suites définies <strong>par</strong> <strong>une</strong> relation de récurrence linéaire et ses premiers termes<br />

Comme dans l’exemple du §2.2, à un léger changement près, on peut faire intervenir le calcul<br />

matriciel et la <strong>matrice</strong> compagne A ′ pour expliciter le terme général de la suite définie <strong>par</strong> la<br />

donnée de u(0), u(1), u(1), ..., u(p − 1) et la relation (où les ai sont des constantes)<br />

u(n) = a1u(n − 1) + a2u(n − 2) . . . − ap−1u(n − p + 1)<br />

sous la forme U(n) = A ′ .U(n − 1) d’où U(n) = (A ′ ) n .U(o), (A ′ ) n étant obtenue en prenant à la<br />

valeur à l’origine de la dérivée n-ième de etA′ .<br />

4.4 Études <strong>par</strong>ticulières<br />

Hélice circulaire<br />

Cette question classique peut se traiter simplement <strong>par</strong> le système (13).<br />

Considérons dans l’espace affine euclidien orienté de dimension trois, rapporté à <strong>une</strong> base<br />

orthonormée directe (O,i,j, k), <strong>une</strong> courbe de classe C 4 <strong>par</strong>amétrée <strong>par</strong> son abscisse curviligne<br />

s. Les formules de Serret-Frenet<br />

s’écrivent matriciellement<br />

dM<br />

ds<br />

dt<br />

ds<br />

dM<br />

ds = t, dt dn<br />

= ρn,<br />

ds ds = −ρt + τb, dn<br />

= −τn<br />

ds<br />

dn<br />

ds<br />

d b<br />

ds<br />

<br />

= M t n ⎛<br />

⎜<br />

b avec A = ⎜<br />

⎝<br />

0 0 0 0<br />

1 0 −ρ 0<br />

0 ρ 0 −τ<br />

0 0 τ 0<br />

et l’on est ramené à (13) en prenant comme il est licite Xo = (O,i,j, k) pour condition initiale.<br />

Par un calcul direct (où k2 = ρ2 + τ 2 )<br />

A 2 ⎛<br />

0<br />

⎜<br />

= ⎜ 0<br />

⎝<br />

0<br />

−ρ<br />

0 0<br />

2 ρ 0<br />

0<br />

−k<br />

ρτ<br />

2 0<br />

0 ρτ 0 −τ 2<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠ , A3 ⎛<br />

0<br />

⎜<br />

= ⎜ −ρ<br />

⎝<br />

0 0 0<br />

2 0 ρk2 0 −ρk<br />

0<br />

2 0 τk 2<br />

ρτ 0 −τk 2 0<br />

13<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠ , A4 =<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

0 0 0 0<br />

0 ρ 2 k 2 0 −ρτk 2<br />

−ρk 2 0 k 4 0<br />

0 −ρτk 2 0 τ 2 k 2<br />

⎞<br />

⎟<br />


Ainsi A4 = −k2A2 . Partons de l’équation (E) : y (4) + k2y” = 0 de solutions fondamentales<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

1<br />

s<br />

⎪⎩<br />

cos ks<br />

=<br />

=<br />

=<br />

ϕ0(s)<br />

ϕ1(s)<br />

ϕ0(s) − k2 sin ks =<br />

ϕ2(s)<br />

kϕ1(s) − k3ϕ3(s) ⎧<br />

ϕ0(s)<br />

⎪⎨ ϕ1(s)<br />

⇒ ϕ2(s)<br />

⎪⎩<br />

=<br />

=<br />

=<br />

1<br />

s<br />

1 − cos ks<br />

k2 ϕ3(s) =<br />

sin ks<br />

k3 En prenant la première colonne du produit matriciel on obtient les équations de l’hélice <strong>par</strong> la<br />

fonction s → M(s)<br />

<br />

M t n <br />

b = 0i j <br />

k I + sA +<br />

1 − cos ks<br />

k2 A 2 +<br />

sin ks<br />

A3<br />

k3 d’où<br />

<br />

1 − cos ks<br />

M(s) = O + si +<br />

k2 <br />

sin ks<br />

ρj +<br />

k3 <br />

(−ϱ 2i + ρτk) t , n et b sont donnés <strong>par</strong> les autres colonnes du produit X0esA , et on les retrouve <strong>par</strong> dérivations<br />

de M(s). On vérifie facilement<br />

t.(τi + ρk) = 0<br />

c’est bien <strong>une</strong> hélice, qui se réduit visiblement à un cercle lorsque τ est nul, et à <strong>une</strong> droite si ρ<br />

est nul.<br />

Considérons pour finir des questions <strong>par</strong>ticulières concernant le système (16) .<br />

Limite éventuelle des solutions lorsque l’intégrale de B sur R + a <strong>une</strong> limite<br />

Supposons que 0 soit zéro simple du polynôme minimal M de A, les autres zéros étant à<br />

<strong>par</strong>ties réelles strictement négatives et que B soit bornée. En considérant le quotient Q de M <strong>par</strong><br />

X<br />

Q(A)<br />

lim X(t) =<br />

t→+∞ Q(0) X0 + π0(A)<br />

+∞<br />

0<br />

B(u) d u<br />

comme le montre (14) où π0(A).A = 0 et pour λi = 0 : limt→+∞ t j e tλi = 0 car ℜλi < 0.<br />

Lorsque 0 est zéro multiple, les autres étant à <strong>par</strong>ties réelles strictement négatives, la limite<br />

existe si X0 est vecteur propre pour la valeur propre 0 et s’écrit, puisque πλi (A)X0 est nulle<br />

pour λi = 0 :<br />

<br />

lim X(t) = π0(A) X0 +<br />

t→+∞<br />

Comportement lorsque B est périodique<br />

+∞<br />

0<br />

<br />

B(u) d u<br />

Supposons pour simplifier B(t) de la forme ℜ (αe iθt ).Bo où Bo est constant, les zéros de M<br />

étant νi + iωi où νi = 0 si ωi = θ.<br />

Cherchons <strong>une</strong> solution de la forme X(t) = KBoe iθt où Bo est <strong>une</strong> <strong>matrice</strong> constante. Il vient<br />

(iθ I − A)K Bo = Bo<br />

Puisque iθ n’est pas valeur propre de A, (iθ I − A) est régulière. En divisant M <strong>par</strong> (iθ − X) :<br />

M = (iθ − X)Q(iθ) + M(iθ)<br />

on obtient l’inverse de (iθ I − A) et on peut prendre pour K cette inverse<br />

K = Q(iθ)<br />

<br />

Q(iθ)<br />

⇒ X = ℜ<br />

M(iθ) M(iθ) Bo<br />

iθ<br />

e<br />

t<br />

On retrouve le cas bien connu d’<strong>une</strong> équation différentielle avec un second membre de la<br />

forme a cos θt + b sin θt lorsqu’il n’y a pas résonance. Prenons un exemple très simple :<br />

y” + y ′ <br />

y ′ 0 1 y<br />

+ y = cos θt ⇒ =<br />

.<br />

y −1 −2 y ′<br />

<br />

<br />

0<br />

+<br />

cos θt + i sin θt<br />

14


Or <strong>par</strong> division M = (iθ − X)(X + 2 + iθ) + (1 − θ 2 + 2iθ) et on obtient la solution cherchée<br />

y<br />

y ′<br />

<br />

<br />

= ℜ<br />

1<br />

1 − θ 2 + 2iθ<br />

2 + iθ 1<br />

−1 iθ<br />

0<br />

e iθt<br />

<br />

——————————<br />

⇒ y(t) = (1 − θ2 ) cos θt + 2θ sin θt<br />

(1 − θ 2 ) 2 + 4θ 2<br />

Bibliographie sommaire.<br />

D. BEKLEMICHEV Cours de géométrie analytique et d’algèbre linéaire Mir 1988.<br />

N. GASTINEL Analyse numérique linéaire Hermann 1966.<br />

R. GODEMENT Cours d’algèbre Masson 1966<br />

W. GREUB Linear algebra Springer 1981.<br />

P.KRÉE, J. VAUTHIER Mathématiques, tome 2 Eskra 1989<br />

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