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Cercil-role-camps-Pithiviers-Beaune-la-Rolande

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Les conditions de vie au camp sont d’emblée très mauvaises. En particulier les instal<strong>la</strong>tions sanitaires et<br />

médicales ne sont pas opérationnelles à l’arrivée des internés. La situation va un peu s’améliorer, mais<br />

l’alimentation reste insuffisante et carencée, l’hygiène très précaire – <strong>la</strong> prévention des épidémies étant<br />

le seul souci de l’administration –, le logement insalubre (les baraques sont étouffantes en été, très<br />

froides en hiver, à <strong>la</strong> fois mal isolées et non aérées).<br />

Le personnel de surveil<strong>la</strong>nce, français, a une triple origine : des gendarmes venus de <strong>la</strong> banlieue<br />

parisienne, chargés d’assurer <strong>la</strong> sécurité extérieure, des douaniers repliés du sud-ouest, chargés de <strong>la</strong><br />

sécurité intérieure, et, en renfort, des gardiens auxiliaires, recrutés localement.<br />

Le chef de camp est un capitaine de gendarmerie en retraite, plutôt âgé, attiré par le cumul emploiretraite.<br />

Il est assisté d’un gestionnaire à plein temps et d’un médecin-chef, un médecin de ville qui<br />

assure quelques vacations, l’essentiel du travail étant pris en charge par des médecins juifs internés.<br />

Selon le comportement de <strong>la</strong> direction, le régime intérieur du camp oscille entre des périodes de <strong>la</strong>isser<br />

aller indifférent et d’autres où <strong>la</strong> répression s’intensifie, avant finalement de se durcir considérablement<br />

suite aux reproches de <strong>la</strong> hiérarchie préfectorale, de <strong>la</strong> presse col<strong>la</strong>borationniste, et surtout des<br />

Allemands, qui obtiennent, en avril 1942, le remp<strong>la</strong>cement du chef du camp de <strong>Pithiviers</strong> jugé trop<br />

<strong>la</strong>xiste.<br />

Les internés ne voient pratiquement jamais d’Allemands, si ce n’est à l’occasion de quelques visites<br />

d’inspection (comme celle de Dannecker à <strong>Pithiviers</strong> en juin 1941), et lors des « départs » en<br />

déportation, au moment de l’embarquement dans les wagons à bestiaux. En revanche, des pressions<br />

allemandes s’exercent sur <strong>la</strong> préfecture d’Orléans et sont vite suivies d’effets : <strong>la</strong> Feldkommandantur<br />

infléchit ainsi les pratiques d’internement des autorités françaises, au point, finalement, de les piloter. La<br />

seule réticence notable de <strong>la</strong> part des fonctionnaires du Loiret se manifeste lorsqu’ils demandent que<br />

les Allemands respectent <strong>la</strong> voie hiérarchique pour faire passer leurs exigences : en ce<strong>la</strong>, ils sont<br />

d’ailleurs de zélés pratiquants de <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration d’Etat.<br />

Les réactions des internés devant le sort qui leur est fait sont diverses et varient au fil du temps. Ils<br />

cherchent des moyens d’échapper à une situation qui les inquiète de plus en plus, que ce soit un motif<br />

officiel de libération ou une filière c<strong>la</strong>ndestine pour s’évader. L’évasion toutefois devient de plus en plus<br />

difficile au fil des mois, et fait de surcroît l’objet d’un débat complexe entre les internés, entre les<br />

internés et leurs familles, entre les internés et les organisations de résistance. A tout le moins, ils<br />

s’efforcent de trouver des moyens pour améliorer leurs conditions de vie, grâce à un réseau d’amis ou<br />

par quelque affectation qui offrirait des opportunités de sortie (travail ou corvées à l’extérieur du camp).<br />

Archives famille Kreps

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