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Cercil-role-camps-Pithiviers-Beaune-la-Rolande

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Dès le 17 juillet, l’administration française a exprimé « le souhait de voir les convois à destination du<br />

Reich inclure également les enfants ». Or, à cette période, les nazis ne réc<strong>la</strong>ment que les adolescents<br />

de plus de 15 ans. En attendant l’autorisation de Berlin pour déporter les enfants, il est envisagé de les<br />

séparer de leurs parents, qui doivent être déportés dans les jours qui suivent. C’est finalement ce qui se<br />

produit fin juillet dans les <strong>camps</strong> d'internement du Loiret.<br />

Fin juillet, <strong>la</strong> décision est prise de déporter les adultes, pour compléter l’effectif des convois prévu lors<br />

des accords franco-allemands. Brutalement séparés de leurs enfants les plus jeunes, les mères et les<br />

grands adolescents sont alors massivement déportés par 4 convois partant<br />

directement des gares de <strong>Pithiviers</strong> et <strong>Beaune</strong>-<strong>la</strong>-Ro<strong>la</strong>nde vers Auschwitz,<br />

du 31 juillet au 7 août (convois 13 à 16). Les enfants restent seuls, livrés à<br />

une détresse absolue, matérielle et psychique.<br />

Aline Korenbajzer est assassinée à<br />

Auschwitz le jour anniversaire de ses 3 ans.<br />

Le 13 août, l’accord écrit pour <strong>la</strong> déportation des enfants arrive de Berlin.<br />

Entre le 15 et le 25 août, les enfants sont transférés à Drancy , d’où ils sont<br />

déportés à Auschwitz-Birkenau, majoritairement par les convois 20 à 26 (du<br />

17 au 28 août 1942). Les autres partiront un peu plus tard, notamment le 21<br />

septembre par le convoi 35, depuis <strong>la</strong> gare de <strong>Pithiviers</strong> (<strong>la</strong> plus jeune a 2<br />

ans).<br />

Aucun des enfants déportés n’est revenu.<br />

« Sous le titre anodin et administratif d'un document extrait des archives du Loiret, défilent, page après<br />

page, des listes interminables de noms. A travers ces noms et prénoms, adresse et domicile, lieu de<br />

naissance et destination, on découvre <strong>la</strong> liste des déportés juifs des <strong>camps</strong> de <strong>Beaune</strong>-<strong>la</strong>-Ro<strong>la</strong>nde et de<br />

<strong>Pithiviers</strong> à l'été 1942. Puis dans une colonne, surgissent les dates de naissance : 1933, 1935, 1936,<br />

1939. Ainsi apparaît, sur papier administratif, le spectacle de l'horreur absolue : <strong>la</strong> déportation des<br />

enfants. Des 3 000 à 5 000 cartons d'archives que j'ai eu à dépouiller pour mon travail sur les <strong>camps</strong><br />

d'internement, celui-ci, par sa réalité froide, m'a le plus bouleversé».<br />

Denis Peschanski.<br />

Les <strong>camps</strong> après l’été 1942<br />

Après septembre 1942, les internés juifs de <strong>Pithiviers</strong> sont transférés à <strong>Beaune</strong>-<strong>la</strong>-Ro<strong>la</strong>nde. Le camp de<br />

<strong>Pithiviers</strong> enferme désormais, de septembre 1942 à août 1944, des « internés administratifs »,<br />

essentiellement des communistes internés par décision préfectorale.<br />

Le camp de <strong>Beaune</strong>-<strong>la</strong>-Ro<strong>la</strong>nde absorbe, pour des durées provisoires, les sureffectifs du camp de<br />

Drancy, ou encore « héberge » les « catégories » d’internés jugées, au moins pour un temps, « non<br />

déportables ». La vie du camp est alors rythmée par le départ de quelques convois pour Drancy, par un<br />

va-et-vient de groupes de centaines d’internés, constamment rec<strong>la</strong>ssés et dép<strong>la</strong>cés. Les Allemands<br />

décident, et l’administration française applique systématiquement leurs décisions.<br />

En juillet 1943, après une inspection d’Aloïs Brünner dans le Loiret, les internés sont tous rassemblés à<br />

Drancy, et le camp de <strong>Beaune</strong>-<strong>la</strong>-Ro<strong>la</strong>nde est fermé.

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