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Cercil-role-camps-Pithiviers-Beaune-la-Rolande

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Le temps passant, des groupes organisent une vie culturelle (conférences, cours, débats, théâtre,<br />

chorale, ateliers artistiques), nourrie par <strong>la</strong> présence d’artistes, d’artisans et d’intellectuels internés.<br />

L’administration <strong>la</strong>isse faire : ces activités lui garantissent un certain calme, et elle peut user de leur<br />

privation comme d’un moyen de sanction.<br />

Des groupes d’internés réussissent à se structurer en un comité c<strong>la</strong>ndestin de résistance et à établir le<br />

contact avec des mouvements extérieurs au camp. C’est ainsi que s’organise une circu<strong>la</strong>tion<br />

c<strong>la</strong>ndestine de courrier. Deux journaux, c<strong>la</strong>ndestins eux aussi, sont rédigés par des internés, et recopiés<br />

à <strong>la</strong> main dans le camp.<br />

Les internés vivent leur enfermement en se retrouvant au sein de groupes variés : habitants d’une<br />

même baraque, équipes de corvées intérieures ou<br />

extérieures – ces dernières étant les plus prisées car<br />

quand on sort, même sous surveil<strong>la</strong>nce et pour travailler,<br />

on peut nouer des contacts –, groupes d’activités<br />

culturelles, participants aux multiples débats plus ou<br />

moins informels, simples groupes d’affinités (les jeunes,<br />

les croyants, les lecteurs, les peintres etc.).<br />

Certains internés travaillent à l’extérieur – dans des<br />

fermes, des usines, des chantiers forestiers, des carrières,<br />

qui à l’époque manquent tous de main d’oeuvre. Travailler<br />

permet à <strong>la</strong> fois de sortir des barbelés, de tromper l’ennui,<br />

de trouver une meilleure alimentation et un maigre appoint<br />

financier ou de rechercher des opportunités d’évasion.<br />

Les internés peuvent rester en rapport avec leurs familles<br />

encore en liberté (mais confrontées à l’aggravation<br />

progressive de <strong>la</strong> persécution) par le courrier, par les<br />

visites, et même, dans un premier temps, par des<br />

permissions. Ils peuvent également recevoir des colis. Le<br />

lien est certes maintenu, mais il est fragile : il est<br />

quelquefois brutalement interrompu par mesure<br />

disciplinaire.<br />

Bundesarchiv. Visite des familles au camp de <strong>Beaune</strong>-<strong>la</strong>-<br />

Ro<strong>la</strong>nde (été 1941)<br />

Les premières déportations…<br />

En septembre - octobre 1941, puis en mars - avril 1942, à <strong>la</strong> demande des Allemands, le régime des<br />

<strong>camps</strong> se durcit, rendant les évasions bien plus difficiles 2 . Si bien qu’au printemps 1942, lorsque<br />

commence le départ des convois de déportation vers l’Est 3 , les <strong>camps</strong> du Loiret sont pleins. La<br />

préparation des grandes rafles de déportation de l’été 1942 4 implique de les vider de leurs occupants,<br />

2 700 internés réussissent à s’évader, essentiellement avant octobre 1941. Beaucoup sont ensuite repris, puis déportés<br />

3 C’est le début de <strong>la</strong> mise en oeuvre par les nazis, en Europe de l’Ouest, de <strong>la</strong> « solution finale », dont<br />

les modalités ont été décidées lors de <strong>la</strong> conférence de Wannsee, en janvier 1942.<br />

4 Suite aux accords Oberg-Bousquet, c’est <strong>la</strong> police française qui va effectuer les arrestations demandées par les Allemands.

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