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Note de synthèse n°24 - Haut Comité Français pour la Défense Civile

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<strong>Note</strong> <strong>de</strong> <strong>synthèse</strong><br />

Actualités <strong>de</strong> <strong>la</strong> grippe humaine<br />

n° 23 au 31 octobre 2010<br />

Ce document prend <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s mises au point régulières sur <strong>la</strong> grippe H1N1 pandémique<br />

diffusées <strong>de</strong>puis avril 2009 ; il exclut les cas humains <strong>de</strong> grippe aviaire, principalement H5N1, qui<br />

font l’objet d’un autre document.<br />

Depuis fin août, les zones <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> <strong>la</strong> grippe les plus actives se sont situées dans les<br />

régions tempérées <strong>de</strong> l’hémisphère sud :<br />

- Nouvelle Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong> (pic fin août) où a circulé surtout le virus H1N1pdm et qui se<br />

situait au-<strong>de</strong>ssus du niveau habituel <strong>pour</strong> <strong>la</strong> saison.<br />

- Australie qui est restée à un niveau inférieur avec <strong>de</strong>s virus essentiellement<br />

H1N1pdm et B avec une augmentation entre fin août et mi-septembre.<br />

- Afrique du Sud où l’on a observé surtout les virus B et H3N2, avec une<br />

augmentation plus récente du virus H1N1.<br />

- Chili où le virus H1N1pdm a été dominant avec une présence actuellement en<br />

augmentation <strong>de</strong>s virus H3N2, B et du VRS. Notons que le pic grippal survient<br />

habituellement beaucoup plus tôt dans ce pays (juin-juillet).<br />

En Asie, l’In<strong>de</strong> a vu une transmission régionale active du virus dominant H1N1pdm, ainsi que <strong>la</strong><br />

Thaï<strong>la</strong>n<strong>de</strong>. Une circu<strong>la</strong>tion modérée <strong>de</strong>s virus grippaux a été observée en Chine.<br />

Dans toutes ces régions, on a observé à une réduction <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s affections grippales en<br />

octobre alors que <strong>la</strong> saison grippale n’a pas encore débuté dans l’hémisphère nord (cas<br />

sporadiques à bas niveau, sauf peut être dans certaines régions <strong>de</strong> Russie) 1 , 2 , 3 , 4 .<br />

En France, le taux d’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s syndromes grippaux (autour <strong>de</strong> 30 cas <strong>pour</strong> 100.000) est<br />

faible, très inférieur au seuil épidémique.<br />

Globalement, les virus influenza A ont représenté près <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong>s virus circu<strong>la</strong>nt avec une forte<br />

prédominance du virus H3N2 (plus <strong>de</strong> 80%) et moindre du virus H1N1pdm (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 15%).<br />

I.1. La grippe H1N1pdm<br />

- Cet article donne <strong>de</strong>s estimations préliminaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> mortalité par grippe<br />

H1N1pdm comparée à celles <strong>de</strong>s pandémies précé<strong>de</strong>ntes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> grippe saisonnière<br />

à H3N2 aux USA, prenant en compte l’âge en utilisant <strong>la</strong> métrique « nombre<br />

d’années <strong>de</strong> vie perdues ». Elle est basée sur les données <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> 122 villes.<br />

Une estimation <strong>de</strong> 7.500 à 44.100 décès est attribuable à <strong>la</strong> pandémie entre mai et<br />

décembre 2009, correspondant à un nombre d’années perdues <strong>de</strong> 334.000 à<br />

1.973.000 <strong>pour</strong> un âge moyen <strong>de</strong> décès <strong>de</strong> 37,4 ans, bien plus faible que lors <strong>de</strong>s<br />

1 http://www.who.int/csr/disease/influenza/2010_09_10_GIP_surveil<strong>la</strong>nce/en/in<strong>de</strong>x.html<br />

2 http://www.who.int/csr/disease/influenza/2010_09_24_GIP_surveil<strong>la</strong>nce/en/in<strong>de</strong>x.html<br />

3 http://www.who.int/csr/disease/influenza/2010_10_08_GIP_surveil<strong>la</strong>nce/en/in<strong>de</strong>x.html<br />

4 http://www.who.int/csr/disease/influenza/2010_10_20_GIP_surveil<strong>la</strong>nce/en/in<strong>de</strong>x.html


pandémies <strong>de</strong> 1968 (62,2 ans avec 86.000 décès et 1.693.000 années perdues) et <strong>de</strong><br />

1957 (64,6 ans avec 150.600 décès et 2.698.000 années perdues). Par comparaison, <strong>la</strong><br />

pandémie <strong>de</strong> 1918 a fait 1.272.300 décès <strong>pour</strong> un âge moyen <strong>de</strong> 27,2 ans et<br />

63.718.000 années perdues, et <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s plusieurs épidémies saisonnières à<br />

virus H3N2 se situe à 47.800 décès <strong>pour</strong> un âge moyen <strong>de</strong> 75,7 ans et 594.000 années<br />

perdues 5 .<br />

- Un bi<strong>la</strong>n détaillé <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie grippale aux USA entre août 2009 et juin 2010 a<br />

été publié dans Morbidity & Mortality Weekly Report 6 .<br />

- Les cas sévères <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies dues au H1N1pdm en 2009 à Pékin ont été au<br />

nombre <strong>de</strong> 475 dont 73 critiques et 69 décès. Les facteurs <strong>de</strong> risque ont été i<strong>de</strong>ntifiés<br />

dans <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s cas seulement et comportaient l’hospitalisation tardive, le<br />

traitement tardif par les antiviraux, les ma<strong>la</strong>dies allergiques et cardio-vascu<strong>la</strong>ires.<br />

Une obésité ou une grossesse n’ont été présentes que dans un petit nombre <strong>de</strong> cas.<br />

Le risque a été moindre chez les sujets plus jeunes (6-17 ans). La mortalité est<br />

survenue 10 jours en moyenne après le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ; <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die s’est alors<br />

présentée comme une défail<strong>la</strong>nce multi-organique 7 .<br />

- Au Japon, au sein <strong>de</strong>s ménages, le taux <strong>de</strong> transmission secondaire a été en<br />

moyenne <strong>de</strong> 3,7%, mais <strong>de</strong> 26,1% en l’absence <strong>de</strong> mesures prophy<strong>la</strong>ctiques postexposition<br />

; il n’est que <strong>de</strong> 0,6% avec ces mesures. En outre, le risque est apparu plus<br />

élevé chez les sujets <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20 ans 8 .<br />

- Une estimation <strong>de</strong>s sujets excrétant du virus infectieux a été réalisée au<br />

moment du diagnostic et 8 jours après chez <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s et leur entourage. Le virus<br />

H1N1pdm a été retrouvé par PCR dans 47 cas ; <strong>la</strong> culture du virus est alors positive<br />

dans 92% <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong>s sujets fiévreux (11/12) à moins <strong>de</strong> 7 jours après le début <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die et dans 63% <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong>s sujets non fébriles (22/35). Sur 43 personnes<br />

initialement positives à <strong>la</strong> PCR, il n’en reste plus que 74% au 8 ème jour et 19% positifs<br />

à <strong>la</strong> mise en culture. Pour 73 autres sujets symptomatiques mais PCR négatifs, seuls 6<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s excrètent du virus infectieux à J8. Ainsi, l’isolement jusqu’à ce que <strong>la</strong> fièvre<br />

tombe est insuffisant <strong>pour</strong> limiter <strong>la</strong> transmission du virus ; il vaut mieux isoler<br />

5 Cecile Viboud, Mark Miller, Don Olson, Michael Osterholm, and Lone Simonsen. Preliminary Estimates of<br />

Mortality and Years of Life Lost Associated with the 2009 A/H1N1 Pan<strong>de</strong>mic in the US and Comparison with<br />

Past Influenza Seasons. PLoS Curr. 2010 March 20; 2: RRN1153. doi:10.1371/currents.RRN1153<br />

6 D Mustaquim, A Bishop, S Epperson, K Kniss, L B<strong>la</strong>nton, R Dhara, L Brammer, L Gubareva, T Wallis, X Xu,<br />

J Bresee, A Klimov, N Cox, L Finelli. Morbidity & Mortality Weekly Report, 2010, 59(29):901-908<br />

7 Peng Yanga, Ying Denga, Xinghuo Panga, Weixian Shia, Xinyu Lia, Lili Tiana, Yi Zhanga, Xiaoli Wanga,<br />

Fang Huanga, MacIntyre C. Rainab and Quanyi Wanga. Severe, critical and fatal cases of 2009 H1N1 influenza<br />

in China. Journal of Infection, 2010, 61(4) : 277-283<br />

8 N. Komiyaa, Y. Gua, H. Kamiyab, Y. Yahatab, Y. Yasuib, K. Taniguchib and N. Okabe. Household<br />

transmission of pan<strong>de</strong>mic 2009 influenza A (H1N1) virus in Osaka, Japan in May 2009. Journal of Infection,<br />

2010, 61(4), 284-288


pendant une semaine, même si quelques personnes excrètent encore du virus<br />

infectieux 9 .<br />

- Le risque <strong>de</strong> mortalité lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie <strong>de</strong> 1918-19 a été analysé chez les<br />

soldats australiens qui ont servi entre 1914 et 1919 en Europe et au Moyen-Orient.<br />

L’hospitalisation <strong>pour</strong> affections respiratoires au cours du printemps et <strong>de</strong> l’été 1918<br />

ont protégé les soldats <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort mais non <strong>de</strong> l’hospitalisation au cours <strong>de</strong><br />

l’automne et <strong>de</strong> l’hiver 1918-19. En outre, une re<strong>la</strong>tion inverse forte a été mise en<br />

évi<strong>de</strong>nce entre <strong>la</strong> date d’entrée en service et le risque <strong>de</strong> mortalité par grippe<br />

pneumonique : le risque a été 9 fois plus important (6,33 décès <strong>pour</strong> 100 sujets par<br />

an) chez les sujets enrôlés en 1918 que celui <strong>de</strong>s sujets enrôlés en 1917 (0,72 décès<br />

<strong>pour</strong> 100 sujets par an), et 14 fois plus important <strong>pour</strong> les sujets enrôlés en 1916<br />

(0,43 décès <strong>pour</strong> 100 sujets par an), et ainsi <strong>de</strong> suite <strong>pour</strong> ceux enrôlés en 1915 (0,29<br />

décès), 1914 (0,28 décès). Tout s’est passé comme si une immunité s’était créée au fur<br />

et à mesure <strong>de</strong> leur service contre les virus influenza et les bactéries responsables <strong>de</strong>s<br />

complications graves <strong>de</strong> cette pandémie 10 .<br />

- Les données collectées dans l’hémisphère sud au cours <strong>de</strong> l’hiver 2009 sur <strong>la</strong><br />

circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s virus influenza, ont montré que le virus H1N1pdm a produit un<br />

dép<strong>la</strong>cement significatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> grippe saisonnière à virus H1N1 et à un moindre <strong>de</strong>gré<br />

celle du virus H3N2. Le remp<strong>la</strong>cement complet <strong>de</strong>s virus saisonniers n’a cependant<br />

pas été observé au cours <strong>de</strong> cette première vague pandémique 11 .<br />

- Cette étu<strong>de</strong> porte sur <strong>la</strong> protection croisée apportée chez le furet par les virus<br />

influenza A (infection ou vaccination) vis-à-vis du virus H1N1pdm. Le vaccin ou<br />

l’infection par un virus saisonnier réduit l’inci<strong>de</strong>nce et <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> l’infection par le<br />

virus pandémique H1N1 en améliorant <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irance du virus ; l’infection par un virus<br />

H1N1pdm réduit l’excrétion virale lors d’une nouvelle infection par un virus<br />

saisonnier. Ces faits expliquent les faibles inci<strong>de</strong>nce et sévérité chez les adultes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

grippe pandémique 2009-2010 12 .<br />

- Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> séroprévalence vis-à-vis du virus H1N1pdm a été réalisée dans <strong>la</strong><br />

région <strong>de</strong> Pittsburgh (USA) entre mi-novembre et début décembre 2009 - à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> secon<strong>de</strong> vague pandémique - et présentée par tranches d’âges <strong>de</strong> 10 ans à partir<br />

<strong>de</strong> l’année <strong>de</strong> naissance 1920 (environ une centaine <strong>de</strong> cas par déca<strong>de</strong>, 846 sujets en<br />

9 De Serres G, Rouleau I, Hamelin M-E, Quach C, Skowronski D, F<strong>la</strong>mand L, et al. Contagious period for<br />

pan<strong>de</strong>mic (H1N1) 2009. Emerg Infect Dis, 2010 May http://www.cdc.gov/EID/content/16/5/783.htm<br />

10 G. Dennis Shanks, Alison MacKenzie, Ruth Mc<strong>la</strong>ughlin, Michael Waller, Peter Dennis, Seung-eun Lee, and<br />

John F. Brundage. Mortality Risk Factors During the 1918–1919 Influenza Pan<strong>de</strong>mic in the Australian Army.<br />

The Journal of Infectious Diseases, 2010, 201: 1880–1889<br />

11 C C Blyth, A Kelso, K A McPhie, V M Ratnamohan, M Catton, J D Druce, D W Smith, S H Williams, Q S<br />

Huang, L Lopez, B D Schoub, M Venter, D E Dwyer. The impact of the pan<strong>de</strong>mic influenza A(H1N1) 2009<br />

virus on seasonal influenza A viruses in the southern hemisphere, 2009. Eurosurveil<strong>la</strong>nce, 2010, 15(31), 05<br />

August 2010<br />

12 Karen L. Laurie, Louise A. Caro<strong>la</strong>n, Deborah Middleton, Sue Lowther, Anne Kelso, and Ian G. Barr. Multiple<br />

Infections with Seasonal Influenza A Virus Induce Cross-Protective Immunity against A(H1N1) Pan<strong>de</strong>mic<br />

Influenza Virus in a Ferret Mo<strong>de</strong>l. The Journal of Infectious Diseases, 2010, 202: 1011–1020


tout). Cette séroprévalence a été comparée à celle d’autres souches virales<br />

H1N1 (A/Brisbane/59/2007, A/Denver/1/1957 et A/South Carolina/1/1918). La<br />

séroprévalence globale est <strong>de</strong> 21%, <strong>la</strong> plus forte étant observée dans <strong>la</strong> tranche<br />

d’âges 10-19 ans (45%) et <strong>la</strong> plus faible dans <strong>la</strong> tranche 70-79 ans (5%). La<br />

séroprévalence contrôle (sérums <strong>de</strong> 1998) chez les sujets <strong>de</strong> 18-24 est <strong>de</strong> 6%.<br />

L’extrapo<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ces données à l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion américaine conduit à<br />

une estimation <strong>de</strong> 63% <strong>de</strong> sujets infectés 13 .<br />

I.2. Le virus H1N1pdm<br />

- Il existe une immunité préexistante au virus pandémique H1N1 qui est expliquée par<br />

<strong>la</strong> structure du site antigénique <strong>de</strong> l’HA. Cette équipe, étudiant <strong>la</strong> structure<br />

cristallinienne <strong>de</strong> l’HA, a montré qu’il existe une gran<strong>de</strong> simi<strong>la</strong>rité entre ce virus et<br />

les souches <strong>de</strong> virus H1N1 circu<strong>la</strong>nt au début du XXème siècle, avec en particulier un<br />

épitope conservé dans les <strong>de</strong>ux souches pandémiques <strong>de</strong> 1918 et 2009. Ce<strong>la</strong> explique<br />

l’immunité préexistante âge-dépendante vis à vis <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier 14 .<br />

- Cette étu<strong>de</strong>, réalisée chez <strong>la</strong> souris, montre que le virus H1N1pdm se prête à <strong>de</strong>s<br />

mutations qui conduisent à un virus plus virulent. À partir du virus<br />

A/California/04/09/H1N1, les auteurs ont produit un virus létal chez <strong>la</strong> souris qui<br />

comporte 5 substitutions (3 dans HA : D131E, S186P et A198E ; 1 dans PA : E298K et 1<br />

dans NP : D101G) qui contribuent toutes au phénotype létal (étudié par génétique<br />

inverse). Deux mutations (D131E et S186P), présentes dans le virus pdm <strong>de</strong> 1918 et<br />

dans le virus H1N1 saisonnier, sont suffisantes <strong>pour</strong> conférer <strong>la</strong> virulence au virus<br />

létal chez <strong>la</strong> souris. Ces <strong>de</strong>ux mutations produisent <strong>de</strong>s changements antigéniques<br />

mineurs 15 .<br />

- La conformation <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuraminidase dans <strong>la</strong> région du site actif comporte<br />

une boucle dite boucle 150 (aci<strong>de</strong>s aminés 147 à 152) qui, selon leur nature et leur<br />

conformation, peut être ouverte (créant alors une cavité, dite cavité-150,<br />

caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuraminidase <strong>de</strong> type 1) ou une boucle fermée sans cavité<br />

(caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuraminidase <strong>de</strong> type 2). Jusqu’à présent, toutes les<br />

neuraminidases du groupe 1 étudiées comportaient cette cavité-150. Ce travail<br />

montre que <strong>la</strong> neuraminidase 1 du virus H1N1pdm est dé<strong>pour</strong>vue <strong>de</strong> cette cavité. Les<br />

inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuraminidase <strong>pour</strong>raient être moins actifs sur ce virus 16 .<br />

13 Zimmer SM, Crevar CJ, Carter DM, Stark JH, Giles BM, et al. (2010) Seroprevalence Following the Second<br />

Wave of Pan<strong>de</strong>mic 2009 H1N1 Influenza in Pittsburgh, PA, USA. PLoS ONE 5(7): e11601.<br />

doi:10.1371/journal.pone.0011601<br />

14 Rui Xu, Damian C. Ekiert, Jens C. Krause, Rong Hai, James E. Crowe, Jr., Ian A. Wilson. Structural Basis of<br />

Preexisting Immunity to the 2009 H1N1 Pan<strong>de</strong>mic Influenza Virus. Science, 2010, 328(5976) : 357 - 360<br />

15 Ye J, Sorrell EM, Cai Y, Shao H, Xu K, et al. (2010) Variations in the Hemagglutinin of the 2009 H1N1<br />

Pan<strong>de</strong>mic Virus: Potential for Strains with Altered Virulence Phenotype? PLoS Pathog 6(10): e1001145.<br />

doi:10.1371/journal.ppat.1001145<br />

16 Qing Li1, Jianxun Qi Wei Zhang, Christopher J Vavricka, Yi Shi, Jinhua Wei, Enguang Feng, Jingshan Shen,<br />

Jilong Chen, Di Liu, Jianhua He, Jinghua Yan, Hong Liu, Hualiang Jiang, Maikun Teng, Xuebing Li & George


- La substitution D225G (aci<strong>de</strong> aspartique glycine) dans l’HA <strong>de</strong>s virus H1N1pdm<br />

altère leurs spécificités <strong>de</strong> liaison aux récepteurs. L’analyse du polymorphisme <strong>de</strong> 126<br />

aci<strong>de</strong>s aminés incluant le site <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong> l’HA chez 117 virus a retrouvé cette<br />

substitution dans 7 cas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die sévère (12,5% <strong>de</strong> 57 ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s) et jamais dans les<br />

cas bénins (60 cas). Ces virus son i<strong>de</strong>ntifiés surtout dans les prélèvements<br />

endotrachéaux et rarement dans les prélèvements nasaux dans les cas sévères 17 .<br />

- Le virus pandémique H1N1 2009 se réplique dans les cellules alvéo<strong>la</strong>ires<br />

pulmonaires <strong>de</strong> type 2 18 , comme le montre cette expérimentation réalisée sur une<br />

vingtaine <strong>de</strong> prélèvements pulmonaires. Cette réplication est plus efficace que <strong>pour</strong><br />

les virus H1N1 saisonniers, et moins efficace que <strong>pour</strong> les virus aviaires H5N1 19 .<br />

- Divers variants du virus H1N1 2009 ont été i<strong>de</strong>ntifiés à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> première<br />

f<strong>la</strong>mbée épidémique au Mexique, à Mexico entre le 1 et le 5 mai 2009. Sur 751<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s (symptômes grippaux), 203 (27%) ont été positifs <strong>pour</strong> le virus pandémique.<br />

La tranche d’âges 0-12 ans a été <strong>la</strong> plus affectée (87 cas soit 42%). Les mutations<br />

suivantes ont été détectées sur 5 variants <strong>de</strong> <strong>la</strong> NA : G249E, M269I, Y274H, T332A,<br />

N344K et 4 variants <strong>de</strong> l’HA : N461K, K505R, I435V, I527N. Aucune mutation associée<br />

à <strong>la</strong> résistance aux inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuraminidase n’a été détectée 20 .<br />

- Deux articles récents décrivent l’apparition d’une substitution<br />

isoleucinearginine en position 223 (I223R) <strong>de</strong> l’HA d’un virus H1N1pdm 21<br />

conférant au virus une résistance à l’oseltamivir chez les virus du sous-type H3N2, ou<br />

une substitution I222K (résistance au zanamivir) associée à une substitution H275Y 22<br />

F Gao. The 2009 pan<strong>de</strong>mic H1N1 neuraminidase N1 <strong>la</strong>cks the 150-cavity in its active site. Nature Structural &<br />

Molecu<strong>la</strong>r Biology, 2010, 17 : 1266 - 1268 | doi:10.1038/nsmb.1909<br />

17 Honglin Chen, Xi Wen, Kelvin K. W. To, Pui Wang, Herman Tse, Jasper F. W. Chan, Hoi-Wah Tsoi,<br />

Kitty S. C. Fung, Cindy W. S. Tse, Rodney A. Lee, Kwok-Hung Chan, and Kwok-Yung Yuen. Quasispecies of<br />

the D225G Substitution in the Hemagglutinin of Pan<strong>de</strong>mic Influenza A(H1N1) 2009 Virus from Patients with<br />

Severe Disease in Hong Kong, China. The Journal of Infectious Diseases, 2010, 201:1517–1521<br />

18 Les pneumocytes <strong>de</strong> type 2 sont les cellules souches <strong>de</strong> pneumocytes <strong>de</strong> type 1 (ces <strong>de</strong>rniers engagés dans les<br />

échanges gazeux transalvéo<strong>la</strong>ires) et sécrètent le surfactant alvéo<strong>la</strong>ire.<br />

19 Jinxia Zhang, Zengfeng Zhang, Xiaohui Fan, Yuansheng Liu, Jia Wang, Zuoyi Zheng, Rirong Chen,<br />

Pui Wang, Honglin Chen, and Yi Guan. 2009 Pan<strong>de</strong>mic H1N1 Influenza Virus Replicates in Human Lung<br />

Tissues. The Journal of Infectious Diseases, 2010, 201: 1522–1526<br />

20 Hector M. Zepeda, Lizbeth Perea-Araujo, Pao<strong>la</strong> B. Zarate-Segura, Joel A. Vázquez-Pérez, Ángel Miliar-<br />

García, C<strong>la</strong>udio Garibay-Orijel, Aarón Domínguez-López, Jesús A. Badillo-Corona, Eduardo López-Orduña,<br />

Octavio P. García-González, Ignacio Vil<strong>la</strong>señor-Ruíz, Armando Ahued-Ortega, Leopoldo Agui<strong>la</strong>r-Faisal, Jorge<br />

Bravo, Eleazar Lara-Padil<strong>la</strong>, Ricardo J. García-Cavazos. I<strong>de</strong>ntification of influenza A pan<strong>de</strong>mic (H1N1) 2009<br />

variants during the first 2009 influenza outbreak in Mexico City. Journal of Clinical Virology, 2010,<br />

48(1) : 36-39<br />

21 Erhard van <strong>de</strong>r Vries, Foekje F. Stelma, Charles A.B. Boucher. Emergence of a Multidrug-Resistant Pan<strong>de</strong>mic<br />

Influenza A (H1N1) Virus. N Engl J Med, 2010; 363:1381-1382<br />

22 Ha T. Nguyen, Alicia M. Fry, P. Ann Loveless, Alexan<strong>de</strong>r I. Klimov, and Larisa V. Gubareva. Recovery of a<br />

Multidrug-Resistant Strain of Pan<strong>de</strong>mic Influenza A 2009 (H1N1) Virus Carrying a Dual H275Y/I223R


(résistance à l’oseltamivir et au peramivir) 23 . Ces mutations ont été observées chez<br />

<strong>de</strong>s sujets porteurs d’une pathologie lour<strong>de</strong>, un déficit immunitaire et peut être <strong>de</strong>s<br />

doses d’antiviraux non optimisées. Pas d’infos actuellement sur les capacités <strong>de</strong><br />

diffusion <strong>de</strong> tels virus.<br />

- Le virus H1N1 porcin « c<strong>la</strong>ssique » dérive du virus pandémique <strong>de</strong> 1918.<br />

L’adaptation au porc a conduit à <strong>de</strong> multiples changements dans <strong>la</strong><br />

protéine NS1, avec en particulier <strong>la</strong> substitution K217E et <strong>la</strong> coupure <strong>de</strong>s 11 aci<strong>de</strong>s<br />

aminés C-terminaux. La réintroduction par génétique inverse <strong>de</strong> ces caractéristiques<br />

initiales sur un virus H1N1pdm n’a pas <strong>de</strong> conséquence sur <strong>la</strong> réplication du virus sur<br />

cellules humaines ou <strong>de</strong> porc. Ainsi, le virus H1N1pdm est optimisé <strong>pour</strong> se répliquer<br />

efficacement sans impliquer certaines fonctions <strong>de</strong> NS1 24 .<br />

- Dans cette étu<strong>de</strong> réalisée en Grèce, les virus H1N1 responsables <strong>de</strong> cas sévères<br />

possè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> mutation D222G, avec une fréquence plus gran<strong>de</strong> que chez les virus<br />

responsables <strong>de</strong> cas bénins. En outre, <strong>de</strong>s variations dans <strong>la</strong> composition en aci<strong>de</strong>s<br />

aminés sont mises en évi<strong>de</strong>nce, formant <strong>de</strong> nouveaux c<strong>la</strong><strong>de</strong>s phylogénétiques 25 .<br />

- Cette étu<strong>de</strong> réalisée en Italie montre que <strong>la</strong> mutation D222G est retrouvée dans 3<br />

cas sévères sur 52 et dans un cas <strong>de</strong> sévérité moyenne sur 117. Elle observe en outre<br />

que <strong>la</strong> mutation D222E est plus fréquente et distribuée également dans les cas<br />

sévères et les cas moyens. Un cluster <strong>de</strong> virus porteurs <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière mutation<br />

s’est produite chez <strong>de</strong>s enfants sco<strong>la</strong>risées et confirme <strong>la</strong> transmission interhumaine<br />

<strong>de</strong> virus mutés en position 222 26 .<br />

- Le virus H1N1pdm a changé légèrement <strong>de</strong>puis son émergence en 2009. Des<br />

variants ont été i<strong>de</strong>ntifiés d’abord à Singa<strong>pour</strong> en avril 2010 et ont ensuite diffusé<br />

pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> hivernale (août 2010) en Nouvelle-Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong> et en Australie. Ces<br />

virus présentent <strong>la</strong> mutation E391K <strong>de</strong> l’HA, puis <strong>la</strong> N142D avec <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> NA (M15I et N189S). Ces virus sont <strong>de</strong>venus prédominants dans ces pays et n’ont<br />

Mutation from a Child after Prolonged Treatment with Oseltamivir. Clinical Infectious Diseases, 2010, 51(8):<br />

983-984<br />

23<br />

Worldwi<strong>de</strong> Spread of H1N1 Multi-Drug Resistance – XDR Recombinomics Commentary 17:17 October 2,<br />

2010<br />

24<br />

Benjamin G. Hale, John Steel, Ba<strong>la</strong>ji Manicassamy, Rafael A. Medina, Jianqiang Ye, Danielle Hickman,<br />

Anice C. Lowen, Daniel R. Perez and Adolfo García-Sastre. Mutations in the NS1 C-terminal tail do not<br />

enhance replication or virulence of the 2009 pan<strong>de</strong>mic H1N1 influenza A virus. J Gen Virol, 2010, 91 : 1737-<br />

1742 DOI 10.1099/vir.0.020925-0<br />

25<br />

Angeliki Melidou, Georgia Giou<strong>la</strong>, Maria Exindari, Dimitris Chatzidimitriou, Eudoxia Diza, Niko<strong>la</strong>os<br />

Malisiovas. Molecu<strong>la</strong>r and phylogenetic analysis of the haemagglutinin gene of pan<strong>de</strong>mic influenza H1N1 2009<br />

viruses associated with severe and fatal infections . Virus Research, 2010, 151(2) : 192-199<br />

26<br />

S Puzelli, M Facchini, M A De Marco, A Palmieri, D Spagnolo, S Boros, F Corcioli, D Trotta, P Bagnarelli, A<br />

Azzi, A Cassone, G Rezza, M G Pompa, F Oleari, I Donatelli, the Influnet Surveil<strong>la</strong>nce Group for Pan<strong>de</strong>mic<br />

A(H1N1) 2009 Influenza Virus in Italy. Molecu<strong>la</strong>r surveil<strong>la</strong>nce of pan<strong>de</strong>mic influenza A(H1N1) viruses<br />

circu<strong>la</strong>ting in Italy from May 2009 to February 2010: association between haemagglutinin mutations and clinical<br />

outcome. Eurosurveil<strong>la</strong>nce, 2010, 15(43), 28 October 2010.<br />

http://www.eurosurveil<strong>la</strong>nce.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=19696


pas été rapportés dans les pays <strong>de</strong> l’hémisphère nord. Ces virus ont été parfois<br />

associés à <strong>de</strong>s inefficacités vaccinales, cependant, ils ne correspon<strong>de</strong>nt pas à un<br />

début <strong>de</strong> glissement antigénique (pas <strong>de</strong> différences antigéniques majeures avec le<br />

virus <strong>de</strong> référence) 27 .<br />

- Des mutations <strong>de</strong> l’HA du virus H1N1pdm en position 186 et 194 améliorent <strong>la</strong><br />

réplication du virus sur œufs et cultures cellu<strong>la</strong>ires 28 .<br />

- Deux aci<strong>de</strong>s aminés (lysine en position 627 ou asparagine en position 701) <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

polymérase PB2 sont critiques <strong>pour</strong> l’adaptation <strong>de</strong>s virus influenza aux<br />

mammifères. Or, le virus H1N1pdm ne possè<strong>de</strong> pas ces aci<strong>de</strong>s aminés à cette p<strong>la</strong>ce.<br />

Cette étu<strong>de</strong> montre qu’un aci<strong>de</strong> aminé basique en position 591 compense l’absence<br />

<strong>de</strong> lysine en position 627 et permet une réplication efficace <strong>de</strong> ce virus chez les<br />

mammifères et augmente <strong>la</strong> létalité d’un virus aviaire H5N1 chez <strong>la</strong> souris 29 .<br />

- Une étu<strong>de</strong> portant sur le gène NS1 d’un sous-ensemble <strong>de</strong> 51 virus H1N1pdm<br />

comparé à celui <strong>de</strong> 15 virus H1N1 et 47 H3N2 saisonniers a montré une faible<br />

variabilité <strong>de</strong> NS1 du virus pandémique (i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> 99,5%) et une variabilité un peu<br />

plus importante <strong>pour</strong> les virus saisonniers (i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> 98,6% <strong>pour</strong> le H1N1 et 98,9<br />

<strong>pour</strong> le H3N2 <strong>de</strong>s épidémies récentes). Le H1N1pdm est étroitement lié au virus<br />

porcin <strong>de</strong> référence A/swine/Ok<strong>la</strong>homa/042169/2008 (i<strong>de</strong>ntité 92,1%) et beaucoup<br />

moins au virus humain <strong>de</strong> référence A/Brevig Mission/1/1918 (i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> 83,4%) et<br />

aux virus H1N1 (i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> 78,9%) et H3N2 (i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> 77,6%) d’épidémies<br />

précé<strong>de</strong>ntes. D’autres modifications <strong>de</strong> signification inconnue ont été observées :<br />

une délétion C-terminale et une substitution T215P 30 .<br />

- Cette étu<strong>de</strong> réalisée en Nouvelle-Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong> montre qu’une co-infection impliquant<br />

le virus H1N1pdm et le virus H1N1 saisonnier résistant à l’oseltamivir a été<br />

mise en évi<strong>de</strong>nce dans 13 cas sur plus <strong>de</strong> 1000 essais. Ces co-infections sont possibles<br />

27 I G Barr, L Cui, N Komadina, R T Lee, R T Lin, Y Deng, N Caldwell, R Shaw, S Maurer-Stroh. . A new<br />

pan<strong>de</strong>mic influenza A(H1N1) genetic variant predominated in the winter 2010 influenza season in Australia,<br />

New Zea<strong>la</strong>nd and Singapore. Eurosurveil<strong>la</strong>nce, 2010, 15(42), 21 October<br />

28 Pirada Suphaphiphat, Michael Franti, Armin Hekele, An<strong>de</strong>rs Lilja, Terika Spencer, Ethan Settembre, Gene<br />

Palmer, Stefania Crotta, Annunziata B Tuccino, Bjoern Keiner, Heidi Trusheim, Kara Ba<strong>la</strong>banis, Melissa<br />

Sackal, Mithra Rothfe<strong>de</strong>r, Christian W Mandl, Philip R Dormitzer, Peter W Mason. Mutations at positions 186<br />

and 194 in the HA gene of the 2009 H1N1 pan<strong>de</strong>mic influenza virus improve replication in cell culture and eggs<br />

Virology Journal, 2010, 7:157 doi:10.1186/1743-422X-7-157<br />

29 Yamada S, Hatta M, Staker BL, Watanabe S, Imai M, et al. Biological and Structural Characterization of a<br />

Host-Adapting Amino Acid in Influenza Virus. PLoS Pathog, 2010, 6(8): e1001034.<br />

doi:10.1371/journal.ppat.1001034<br />

30 Giulia Campanini, Antonio Piral<strong>la</strong>, Stefania Paolucci, Francesca Rovida, Elena Percivalle, Giovanni Maga,<br />

Fausto Baldanti. Genetic divergence of influenza A NS1 gene in pan<strong>de</strong>mic 2009 H1N1 iso<strong>la</strong>tes with respect to<br />

H1N1 and H3N2 iso<strong>la</strong>tes from previous seasonal epi<strong>de</strong>mics. Virology Journal, 2010, 7: 209 doi:10.1186/1743-<br />

422X-7-209


en début <strong>de</strong> pandémie lorsque les souches saisonnières sont présentes et créent un<br />

risque <strong>de</strong> réassortiment rendant le virus pandémique résistant à l’oseltamivir 31 .<br />

- Une épizootie d’influenza s’est produite dans une ferme en Thaï<strong>la</strong>n<strong>de</strong> comportant<br />

une co-infection par un virus pandémique H1N1 2009 et un virus saisonnier H1N1<br />

sans que l’on ait pu mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> réassortiment entre les <strong>de</strong>ux virus ni <strong>de</strong><br />

transmission d’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux virus à l’homme 32 .<br />

- La protection <strong>de</strong>s sujets âgés contre le virus H1N1pdm <strong>pour</strong>rait résulter d’un<br />

« antigenic sin 33 », phénomène par lequel un contact avec un antigène dans le plus<br />

jeune âge <strong>pour</strong>rait, tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, permettre <strong>de</strong> produire une réponse<br />

immunitaire au virus <strong>de</strong> l'enfance, même lorsque le sujet est exposé à <strong>de</strong>s virus<br />

grippaux antigéniquement différents. C’est ainsi que <strong>la</strong> vaccination peut développer<br />

une protection non seulement contre le sous-type vaccinal mais aussi augmenter <strong>la</strong><br />

protection contre le virus <strong>de</strong> l’enfance 34 .<br />

- Dans cette étu<strong>de</strong>, les auteurs montrent que <strong>la</strong> mutation (H274Y) confère bien une<br />

résistance du virus H1N1pdm à l’oseltamivir in vitro et que <strong>la</strong> réplication dans les<br />

poumons <strong>de</strong>s virus résistants n’est pas différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s virus sensibles. La<br />

réplication <strong>de</strong>s virus résistants dans les poumons <strong>de</strong> souris traitées à l’oseltamivir ou<br />

au zanamivir est efficace et <strong>la</strong> pathogénicité pulmonaire <strong>de</strong> ces virus est comparable<br />

chez le furet à celle <strong>de</strong> virus sensibles. De plus, <strong>la</strong> transmissibilité <strong>de</strong>s virus résistants<br />

entre furets est comparable à celle <strong>de</strong> virus sensibles. Ainsi, les virus pandémiques<br />

résistants <strong>pour</strong>raient supp<strong>la</strong>nter les virus sensibles comme ce<strong>la</strong> s’est passé <strong>pour</strong> le<br />

virus H1N1 saisonnier 35 .<br />

- Cette étu<strong>de</strong> concerne <strong>la</strong> transmission chez le furet d’un virus H1N1pdm<br />

porteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutation H275Y 36 lui conférant une résistance à l’oseltamivir,<br />

comparée à un virus sensible dont le génome complet est i<strong>de</strong>ntique, à part <strong>la</strong><br />

mutation <strong>de</strong> <strong>la</strong> NA en position 275. Ces <strong>de</strong>ux virus ont été isolés chez le même<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. La transmissibilité du virus résistant chez le furet par l’intermédiaire <strong>de</strong>s<br />

gouttelettes respiratoires est nulle contrairement à celle du virus sensible, mais reste<br />

efficace par contact direct. Les pathologies causées par les <strong>de</strong>ux virus sont<br />

31 Matthew Peacey , Richard J. Hall, Stephanie Sonnberg, Mariette Ducatez, Shevaun Paine, Mackenzie Nicol,<br />

Jacqui C. Ralston, Don Bandaranayake, Virginia Hope, Richard J. Webby, and Sue Huang. Pan<strong>de</strong>mic (H1N1)<br />

2009 and Seasonal Influenza A (H1N1) Co-infection, New Zea<strong>la</strong>nd, 2009. Emerging Infectious Diseases, 2010,<br />

16(10), October 2010<br />

32 Sreta D, Tantawet S, Na Ayudhya SN, Thontiravong A, Wongphatcharachai M, Lapkuntod J, et al. Pan<strong>de</strong>mic<br />

(H1N1) 2009 virus on commercial swine farm, Thai<strong>la</strong>nd. Emerg Infect Dis, [serial on the Internet]. 2010 Oct.<br />

http://www.cdc.gov/EID/content/16/10/1587.htm<br />

33 littéralement « péché antigénique »<br />

34 Adalja AA, Hen<strong>de</strong>rson DA. Original antigenic sin and pan<strong>de</strong>mic (H1N1) 2009 [letter]. Emerg Infect Dis, 2010<br />

June http://www.cdc.gov/EID/content/16/6/1028.htm<br />

35 Kiso M, Shinya K, Shimojima M, Takano R, Takahashi K, et al. Characterization of Oseltamivir-Resistant<br />

2009 H1N1 Pan<strong>de</strong>mic Influenza A Viruses. PLoS Pathog, 2010, 6(8): e1001079.<br />

doi:10.1371/journal.ppat.1001079<br />

36 selon <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> numérotation, on parle <strong>de</strong> mutation H274Y ou H275Y


comparables. La co-infection du furet par les <strong>de</strong>ux virus montre que le virus résistant<br />

possè<strong>de</strong> une croissance plus faible que le virus sauvage. La neuraminidase du virus<br />

résistant possè<strong>de</strong> une plus faible affinité <strong>de</strong> liaison et une plus faible activité<br />

catalytique in vitro que le virus sauvage, ainsi qu’un démarrage <strong>de</strong> culture sur<br />

cellules MDCK plus lent. Ces faits expliquent au moins en partie leur transmission<br />

moins efficace 37 .<br />

- Cette autre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s virus H1N1pdm résistants à l’oseltamivir, porteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mutation H274Y, montre que, quoique ces <strong>de</strong>rniers se répliquent un peu moins vite<br />

que le virus sauvage en culture (cellules MDCK), ils induisent une symptomatologie<br />

comparable chez <strong>la</strong> souris et le furet (perte <strong>de</strong> poids) et une réponse pyrétique<br />

i<strong>de</strong>ntique chez le furet. Des titres simi<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> virus sont obtenus au cours <strong>de</strong><br />

l’infection dans les poumons <strong>de</strong> souris et les prélèvements nasaux <strong>de</strong>s furets.<br />

Cependant, une inf<strong>la</strong>mmation péri-vascu<strong>la</strong>ire pulmonaire et pleurale plus<br />

importante est observée avec le virus mutant en accord avec un taux plus élevé d’IL-6<br />

pulmonaire et dans les ganglions lymphatiques du furet. Ainsi, le virus mutant n’est<br />

pas moins pathogène que le virus sauvage 38 .<br />

- L’immunité croisée entre un virus H1N1pdm et un virus H1N1 saisonnier<br />

reste incertaine. Cette étu<strong>de</strong> montre qu’un <strong>la</strong>rge <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong> sujets qui n’avaient<br />

pas été exposés au virus H1N1pdm possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s titres élevés d’anticorps<br />

neutralisants contre ce virus et ce <strong>de</strong> manière corrélée avec <strong>la</strong> présence d’anticorps<br />

neutralisants <strong>pour</strong> le virus saisonnier. De plus, ces anticorps sont retrouvés à titre<br />

élevé après un vaccin saisonnier 2008-2009. Cette immunité croisée apporte une<br />

explication au moins partielle à <strong>la</strong> faible sévérité observée <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie 39 .<br />

- Comprendre <strong>la</strong> signature molécu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> virulence <strong>de</strong>s virus influenza est<br />

important dans le contexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie actuelle ou <strong>de</strong>s futures pandémies. Les<br />

auteurs ont apporté une contribution sur le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine PB1-F2 en étudiant<br />

<strong>de</strong>s souches virales d’importance épidémiologique. Ils démontrent que <strong>la</strong> mort<br />

cellu<strong>la</strong>ire induite par cette protéine est dépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> cytochrome C<br />

par <strong>la</strong> mitochondrie (en utilisant <strong>la</strong> souche A/Puerto Rico/8/34). Ce n’est pas vrai <strong>pour</strong><br />

le virus H1N1pdm. Cependant, les protéines PB1-F2 <strong>de</strong>s 3 souches virales<br />

responsables <strong>de</strong>s pandémies du XX ème siècle ainsi que du virus H5N1 hautement<br />

pathogène augmentent <strong>la</strong> réponse inf<strong>la</strong>mmatoire pulmonaire, ce qui n’est pas le cas<br />

<strong>de</strong>s souches récentes <strong>de</strong> grippe saisonnière dont <strong>la</strong> protéine PB1-F2 a subi <strong>de</strong>s<br />

amputations ou <strong>de</strong>s mutations au cours <strong>de</strong> leur adaptation à l’homme. Ainsi, <strong>la</strong><br />

37 Duan S, Boltz DA, Seiler P, Li J, Bragstad K, et al. Oseltamivir–Resistant Pan<strong>de</strong>mic H1N1/2009 Influenza<br />

Virus Possesses Lower Transmissibility and Fitness in Ferrets. PLoS Pathog, 2010, 6(7): e1001022.<br />

doi:10.1371/journal.ppat.1001022<br />

38 Hamelin M-E, Baz M, Abed Y, Couture C, Joubert P, et al. Oseltamivir-Resistant Pan<strong>de</strong>mic A/H1N1 Virus Is<br />

as Virulent as Its Wild-Type Counterpart in Mice and Ferrets. PLoS Pathog, 2010, 6(7) : e1001015.<br />

doi:10.1371/journal.ppat.1001015<br />

39 Labrosse B, Tourdjman M, Porcher R, LeGoff J, <strong>de</strong> Lamballerie X, et al. Detection of Extensive Cross-<br />

Neutralization between Pan<strong>de</strong>mic and Seasonal A/H1N1 Influenza Viruses Using a Pseudotype Neutralization<br />

Assay. PLoS ONE, 2010, 5(6): e11036. doi:10.1371/journal.pone.0011036


protéine PB1-F2 contribue à <strong>la</strong> virulence <strong>de</strong>s virus pandémiques lorsque le segment<br />

<strong>de</strong> gène PB1 provient récemment d’un virus aviaire 40 .<br />

I.3. Les vaccins H1N1pdm<br />

- Cette étu<strong>de</strong> multicentrique <strong>de</strong> phase II a été réalisée chez 1313 sujets (3 groupes<br />

<strong>de</strong> sujets, <strong>de</strong> moins et <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 65 ans et <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 75 ans), soumis à une<br />

vaccination en 2 doses <strong>de</strong> vaccins contenant 7,5, 15 ou 30 µg d’hémagglutinine.<br />

Avant vaccination, <strong>de</strong>s anticorps anti-H1N1pdm à taux significatifs ont été retrouvés<br />

chez 28,8% <strong>de</strong>s jeunes adultes, 43,9% chez les plus <strong>de</strong> 65 ans et 62,9% chez les plus<br />

<strong>de</strong> 75 ans. Une seule injection <strong>de</strong> 7,5 µg d’HA induit <strong>de</strong>s anticorps significatifs chez<br />

94,5% <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s groupes d’âges, avec <strong>de</strong>s titres plus élevés chez les plus<br />

jeunes 41 .<br />

- La vaccination à l’ai<strong>de</strong> d’un p<strong>la</strong>smi<strong>de</strong> ADN codant <strong>pour</strong> l’hémagglutinine du<br />

virus H1N1, avec un rappel par un vaccin saisonnier ou par un vecteur type<br />

adénovirus <strong>de</strong> type 5 codant <strong>pour</strong> l’HA, produit <strong>de</strong>s anticorps neutralisants et<br />

augmente le taux d’anticorps neutralisants dirigés contre une série <strong>de</strong> souches<br />

virales <strong>de</strong> H1N1 datant <strong>de</strong> 1934 à 2007 et produit une protection contre diverses<br />

souches chez <strong>la</strong> souris et le furet ; ces anticorps sont dirigés contre une région<br />

conservée <strong>de</strong> l’HA 42 .<br />

- L’immunisation contre le virus H1N1 <strong>de</strong> 1918 et le virus H1N1 porcin<br />

c<strong>la</strong>ssique produit une protection croisée contre le virus H1N1pdm montrant qu’il<br />

existe une simi<strong>la</strong>rité antigénique entre ces virus. Les auteurs montrent dans cette<br />

étu<strong>de</strong> que <strong>la</strong> vaccination contre le virus H1N1pdm produit une protection croisée<br />

contre le virus H1N1 1918 chez <strong>la</strong> souris et l’homme. On peut donc considérer que <strong>la</strong><br />

majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mondiale est protégée contre ce virus <strong>de</strong> 1918, ce qui<br />

atténue considérablement les craintes <strong>de</strong> libération acci<strong>de</strong>ntelle du virus à partir<br />

d’un <strong>la</strong>boratoire ou <strong>de</strong> son utilisation comme agent <strong>de</strong> bioterrorisme 43 .<br />

40 McAuley JL, Chipuk JE, Boyd KL, Van De Vel<strong>de</strong> N, Green DR, et al. PB1-F2 Proteins from H5N1 and 20th<br />

Century Pan<strong>de</strong>mic Influenza Viruses Cause Immunopathology. PLoS Pathog, 2010, 6(7): e1001014.<br />

doi:10.1371/journal.ppat.1001014<br />

41 Kawsar R. Ta<strong>la</strong>at, Michael E. Greenberg, Michael H. Lai, Gunter F. Hartel, Christine H. Wichems,<br />

Steven Rockman, Robert J. Jeanfreau, M. Rita Ghosh, Martin L. Kabongo, Charmaine Gittleson, and<br />

Ruth A. Karron. A Single Dose of Unadjuvanted Novel 2009 H1N1 Vaccine Is Immunogenic and Well<br />

Tolerated in Young and El<strong>de</strong>rly Adults. The Journal of Infectious Diseases, 2010, 202: 1327–1337<br />

42 Chih-Jen Wei, Jeffrey C. Boyington, Patrick M. McTamney, Wing-Pui Kong, Melissa B. Pearce, Ling Xu,<br />

Hanne An<strong>de</strong>rsen, Srinivas Rao, Terrence M. Tumpey, Zhi-Yong Yang, Gary J. Nabel. Induction of Broadly<br />

Neutralizing H1N1 Influenza Antibodies by Vaccination. Science, 2010, 329(5995) : 1060 – 1064 DOI:<br />

10.1126/science.1192517<br />

43 Rafael A. Medina, Ba<strong>la</strong>ji Manicassamy, Silke Stertz, Christopher W. Seibert, Rong Hai, Robert B. Belshe,<br />

Sharon E. Frey, Christopher F. Basler, Peter Palese & Adolfo García-Sastre. Pan<strong>de</strong>mic 2009 H1N1 vaccine<br />

protects against 1918 Spanish influenza virus. Nature Communications, 2010,1(28) doi:10.1038/ncomms1026


- Un vaccin saisonnier trivalent inactivé produit une réaction croisée limitée, via<br />

les anticorps neutralisants, contre le virus H1N1pdm. Telles sont les conclusions <strong>de</strong><br />

cette étu<strong>de</strong> réalisée chez une cinquantaine <strong>de</strong> sujets à Singa<strong>pour</strong> 44 .<br />

- Un vaccin à l’ai<strong>de</strong> d’un p<strong>la</strong>smi<strong>de</strong> ADN administré sous forme particu<strong>la</strong>ire a été<br />

administré directement dans les cellules épi<strong>de</strong>rmiques chez le macaque, à l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

dispositif spécifique, en trois injection à 0, 8 et 16 semaines. Des niveaux significatifs<br />

d’inhibition <strong>de</strong> l’hémagglutination et <strong>de</strong> cellules T spécifiques, sécrétrices <strong>de</strong><br />

cytokines, sont observés dans les tissus lymphoï<strong>de</strong>s pulmonaires et digestifs, ainsi<br />

qu’une augmentation significative <strong>de</strong> l’immunogénicité systémique et muqueuse 45 .<br />

- Un vaccin constitué d’un virus <strong>de</strong> vaccine modifié Ankara (vecteur <strong>de</strong> type<br />

poxvirus vivant non réplicatif) sur lequel ont été insérés les gène <strong>de</strong> l’HA et/ou <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> NA du virus H1N1pdm a été testé chez <strong>la</strong> souris en association avec un vaccin<br />

virus entier inactivé. Le vaccin vivant (porteur <strong>de</strong> HA seul) et le vaccin inactivé sont<br />

déjà protecteurs après une première dose (les souris sont protégées contre une<br />

infection pulmonaire) alors que le vaccin vivant comportant uniquement le gène NA<br />

n’induit qu’une protection partielle. Le vaccin vivant induit un taux significatif<br />

d’anticorps neutralisants et <strong>de</strong> cellules T CD4 et CD8 spécifiques, sécrétrices<br />

d’interféron, dans les poumons et <strong>la</strong> rate. Après infection avec un virus d’origine<br />

porcine, on observe une augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> cellules HA-spécifiques CD4 et CD8<br />

dans les poumons qui contribuent à <strong>la</strong> forte inhibition <strong>de</strong> <strong>la</strong> réplication virale<br />

observée 46 .<br />

- Une étu<strong>de</strong> suédoise confirme l’absence <strong>de</strong> liens entre <strong>la</strong> vaccination contre le<br />

virus H1N1pdm et l’apparition d’une narcolepsie qui se développe chez les<br />

sujets vaccinés ou non-vaccinés . 6 cas avaient été décrits chez l’enfant et 10 cas chez<br />

l’adulte, certains d’entre eux ayant reçu le vaccin Pan<strong>de</strong>mrix (vaccin adjuvanté <strong>de</strong><br />

G<strong>la</strong>xoSmithKline). Les infections respiratoires avec fièvre élevée sont capables<br />

d’induire un syndrome narcoleptique. En Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, ce sont 26 cas qui ont été<br />

rapportés, dont 21 chez l’enfant <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 15 ans ; ce pays a recommandé <strong>la</strong><br />

suspension <strong>de</strong> <strong>la</strong> vaccination par ce vaccin. Le CDC n’a détecté aucun signe liant <strong>la</strong><br />

vaccination contre les souches pandémiques et saisonnières et <strong>la</strong> survenue <strong>de</strong><br />

narcolepsies 47 .<br />

44 Vernon J. Leea, Joshua K. Taya, Mark I.C. Chend, M.C. Phoone, M.L. Xiee, Y. Wue, Cynthia X.X. Leee,<br />

Jonathan Yapa, K.R. Sakharkarf, M.K. Sakharkarf, Raymond T. Ling, Lin Cuig, Paul M. Kellyb, Yee Sin Leod,<br />

Yee Joo Tane and Vincent T.K. Chowe. Inactivated trivalent seasonal influenza vaccine induces limited crossreactive<br />

neutralizing antibody responses against 2009 pan<strong>de</strong>mic and 1934 PR8 H1N1 strains. Vaccine, 2010,<br />

28(42), 6852-6857<br />

45 Loudon PT, Yager EJ, Lynch DT, Narendran A, Stagnar C, et al. GM-CSF Increases Mucosal and Systemic<br />

Immunogenicity of an H1N1 Influenza DNA Vaccine Administered into the Epi<strong>de</strong>rmis of Non-Human Primates.<br />

PLoS ONE, 2010, 5(6): e11021. doi:10.1371/journal.pone.0011021<br />

46 Hessel A, Schwendinger M, Fritz D, Coulibaly S, Holzer GW, et al. A Pan<strong>de</strong>mic Influenza H1N1 Live<br />

Vaccine Based on Modified Vaccinia Ankara Is Highly Immunogenic and Protects Mice in Active and Passive<br />

Immunizations. PLoS ONE, 2010, 5(8): e12217. doi:10.1371/journal.pone.0012217<br />

47 Lisa Schnirring. Swe<strong>de</strong>n finds no link between H1N1 vaccine, narcolepsy. CIDRAP news, 9 septembre 2010<br />

http://www.cidrapforum.net/cidrap/content/influenza/swineflu/news/sep0910narcolepsy-br.html


I.4. Le traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> grippe H1N1pdm<br />

I.5. Divers<br />

- Dans ce travail, les auteurs montrent que <strong>la</strong> cavéoline-1 48 est impliquée dans <strong>la</strong><br />

modu<strong>la</strong>tion du cycle <strong>de</strong> vie du virus influenza A probablement par sa liaison avec <strong>la</strong><br />

protéine M2. Cette observation <strong>de</strong>vrait pouvoir être exploitée <strong>pour</strong> <strong>la</strong> mise au point<br />

<strong>de</strong> nouveaux antiviraux 49 .<br />

- Un anticorps monoclonal humain (A06), issu d’une librairie combinatoire dérivée<br />

d’un sujet ayant survécu à une grippe aviaire H5N1, neutralise les virus H5N1, le virus<br />

saisonnier H1N1 et le virus pandémique H1N1 in vitro et est capable <strong>de</strong> prévenir<br />

l’apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die chez <strong>la</strong> souris et <strong>de</strong> <strong>la</strong> traiter après infection par le virus<br />

H1N1pdm. Cet anticorps est dirigé contre <strong>de</strong>s zones hautement conservées <strong>de</strong>s virus<br />

influenza 50 .<br />

- Nombre <strong>de</strong>s réponses initiales à <strong>la</strong> pandémie <strong>de</strong> grippe H1N1 <strong>de</strong> 2009 se sont bien<br />

passées, mais il y a un certain nombre <strong>de</strong> leçons à tirer <strong>pour</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> future pandémie.<br />

La communication en santé publique doit être c<strong>la</strong>ire et ne pas<br />

confondre ce qui <strong>pour</strong>rait se produire (et l’on doit y être préparés) avec<br />

ce qui apparaît le plus probable.<br />

Les décisions concernant les réponses à <strong>la</strong> pandémie en situation<br />

d’urgence <strong>de</strong> santé publique doivent être jugées selon les meilleures<br />

données disponibles sur le moment.<br />

La révision <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns en cas <strong>de</strong> pandémie - être plus souples et plus<br />

détaillés - <strong>de</strong>vrait attendre les directives <strong>de</strong> l’OMS si les p<strong>la</strong>ns nationaux<br />

ne s’en écartent pas. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> grippe elle-même, <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce<br />

<strong>de</strong>vrait être intensifiée <strong>pour</strong> prendre en compte <strong>la</strong> résurgence <strong>de</strong><br />

pathogènes connus ou l'émergence <strong>de</strong> nouveaux agents.<br />

La collecte et le partage <strong>de</strong>s données épidémiologiques et<br />

immunologiques sont essentiels. La prise en charge clinique <strong>de</strong>s cas<br />

graves <strong>de</strong> grippe ne <strong>de</strong>vrait pas être limitée aux antiviraux actuels et<br />

doivent inclure le développement d'autres produits thérapeutiques<br />

(nouveaux antiviraux et immunothérapie).<br />

48 Les cavéoles sont <strong>de</strong>s régions discrètes <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique caractérisées par une invagination<br />

membranaire dont <strong>la</strong> cavéoline est <strong>la</strong> protéine majeure. Les cavéoles sont impliquées dans les phénomènes<br />

d’endocytose.<br />

49 Lijing Sun, Gun-Viol Hemgård, Sony A Susanto, Manfred Wirth. Caveolin-1 influences human influenza A<br />

virus (H1N1) multiplication in cell culture. Virology Journal, 2010, 7:108 (26 May 2010)<br />

50 Kashyap AK, Steel J, Rubrum A, Estelles A, Briante R, et al. () Protection from the 2009 H1N1 Pan<strong>de</strong>mic<br />

Influenza by an Antibody from Combinatorial Survivor-Based Libraries. PLoS Pathog, 2010, 6(7): e1000990.<br />

doi:10.1371/journal.ppat.1000990


Un accès plus rapi<strong>de</strong> aux antiviraux et aux vaccins antigrippaux dans le<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>meure un défi constant.<br />

L’article décrit en particulier ce que l’on attendait et ce qui s’est passé, ainsi que ce<br />

qui était prévu, ce qui n’a pas été prévu et ce qui n’a pu être fait 51 .<br />

- Le numéro du 29 juin 2010 du BEH fait un premier bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie en<br />

France: une épidémie particulièrement bénigne voire asymptomatique <strong>pour</strong><br />

<strong>la</strong>quelle les scénarios pré-pandémiques n’avaient pas pris en compte l’immunité<br />

préexistante d’une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> remarquable stabilité du virus.<br />

o Les premiers cas <strong>de</strong> grippe ont été détectés le 1 er mai 2009 ; le virus a<br />

diffusé au cours <strong>de</strong> l’été et <strong>la</strong> vague pandémique est survenue fin octobre<br />

<strong>pour</strong> s’achever 10 semaines après (plus précoce qu’une épidémie saisonnière).<br />

Entre 13 et 24% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a été atteinte en métropole. Le profil <strong>de</strong>s cas<br />

graves (1334 hospitalisations dont 273 sans facteur <strong>de</strong> risque, 312 décès) est<br />

bien différent <strong>de</strong> <strong>la</strong> grippe saisonnière ; il a concerné les sujets <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 65<br />

ans (88%) 52 .<br />

o Un article porte sur <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s scénarios pandémiques et <strong>de</strong>s<br />

estimations afférentes. Les hypothèses ont été revues à <strong>la</strong> baisse au fur et à<br />

mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> disponibilité <strong>de</strong> données nouvelles. Les données observées ont<br />

été très en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s estimations en raison d’une protection préa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong><br />

pandémie d’une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et du nombre plus faible<br />

d’asymptomatiques qu’au cours <strong>de</strong>s grippes saisonnières 53 .<br />

o Un point sur <strong>la</strong> vaccination en décembre 2009 et <strong>de</strong> son acceptabilité 54 .<br />

o Les aspects virologiques obtenus par l’analyse <strong>de</strong> 103.352 prélèvements<br />

dont 24.279 positifs entre mai 2009 et février 2010 (vague épidémique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

semaine 43 à <strong>la</strong> semaine 52 2009, avec un pic <strong>de</strong> détection au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

semaine 48 avec 3877 cas. Aucun variant génétique n’a été détecté ; seuls<br />

quelques rares mutants dans <strong>de</strong>s formes sévères ont été observés 55 .<br />

o La surveil<strong>la</strong>nce syndromique (données issues <strong>de</strong>s 250 services d’urgences, 55<br />

associations SOS Mé<strong>de</strong>cins, 1000 bureaux d’état-civil) a permis <strong>de</strong> suivre<br />

parfaitement l’épidémie, conforme à ce qui a été décrit par ailleurs 56 .<br />

51 Leung GM, Nicoll A, 2010 Reflections on Pan<strong>de</strong>mic (H1N1) 2009 and the International Response. PLoS Med<br />

7(10): e1000346. doi:10.1371/journal.pmed.1000346<br />

52 Sophie Vaux, Cécile Brouard, C<strong>la</strong>ire Fuhrman, Clément Turbelin, et coll. Dynamique et impact <strong>de</strong> l’épidémie<br />

A(H1N1)2009 en France métropolitaine, 2009-2010. BEH, 29 juin 2010/n° 24-25-26, 259-264<br />

53 Isabelle Bonmarin, Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Desenclos, Marc Gastellu-Etchegorry, Christine Saura, Daniel Lévy-Bruhl.<br />

Grippe pandémique A(H1N1)2009 : <strong>de</strong> l’estimé à l’observé ! BEH, 29 juin 2010/n° 24-25-26, 264-267<br />

54 Michaël Schwarzinger, Rémi Flicoteaux, Sébastien Cortaredona, Yo<strong>la</strong>n<strong>de</strong> Obadia, Jean-Paul Moatti.<br />

Déterminants <strong>de</strong> l’acceptation individuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> vaccination pandémique A(H1N1)2009 en popu<strong>la</strong>tion adulte<br />

française. BEH, 29 juin 2010/n° 24-25-26, 267-271<br />

55 Dominique Rousset, Mau<strong>de</strong> Bouscambert-Duchamp, Vincent Enouf, Martine Valette, Isidore Grog, Valérie<br />

Caro, Sylvie van <strong>de</strong>r Werf, Bruno Lina. Épidémie <strong>de</strong> grippe A(H1N1)2009 en France : les paramètres<br />

virologiques. BEH, 29 juin 2010/n° 24-25-26, 272-274<br />

56 Loïc Josseran, Nadège Caillère, Nico<strong>la</strong>s Goncalves, Dominique Ringard, Christophe Leroy, Nelly Fournet,<br />

Anne Fouillet, Marie-Christine Delmas, Danièle Ilef. Surveil<strong>la</strong>nce syndromique dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie<br />

grippale A(H1N1)2009 : intérêts et limites. BEH, 29 juin 2010/n° 24-25-26, 274-277


o Un article est en outre consacré à <strong>la</strong> pandémie dans les territoires<br />

ultramarins (où un taux d’attaque moyen <strong>de</strong> 8% et une faiblesse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vaccination oblige à considérer que <strong>la</strong> survenue d’une nouvelle vague<br />

pandémique est possible 57 , et une étu<strong>de</strong> à <strong>la</strong> Réunion et Mayotte 58 .<br />

o Un <strong>de</strong>rnier article concerne <strong>la</strong> veille internationale à l’InVS 59 .<br />

II. Les autres virus grippaux<br />

- Les virus influenza stimulent l’inf<strong>la</strong>mmasome 60 via l’activation du récepteur<br />

NLRP3 (récepteur NOD-like). Cette étu<strong>de</strong> montre que <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine M2<br />

est nécessaire et suffisante <strong>pour</strong> activer l’inf<strong>la</strong>mmasome NLRP3. Ce<strong>la</strong> passe par <strong>la</strong><br />

présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine M2 dans l’appareil <strong>de</strong> Golgi 61 .<br />

- La capture <strong>de</strong>s antigènes par les macrophages <strong>de</strong>s vaisseaux du sinus sous<br />

capsu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s ganglions lymphatiques est importante <strong>pour</strong> limiter <strong>la</strong> diffusion<br />

systémique <strong>de</strong>s virus grippaux, mais pas <strong>pour</strong> <strong>la</strong> réponse immunitaire. Par contre, les<br />

cellules <strong>de</strong>ndritiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> médul<strong>la</strong>ire ganglionnaire utilisent le récepteur SIGN-R1<br />

(chez <strong>la</strong> souris) <strong>pour</strong> capturer les virus lymphatiques et promouvoir l’immunité<br />

humorale 62 .<br />

- L’effet antiviral <strong>de</strong>s interférons INF-αs/β est bien admis, mais leurs mécanismes<br />

restent mal définis. Cette étu<strong>de</strong> montre que le traitement par l’IFN-β accélère <strong>la</strong><br />

migration cellu<strong>la</strong>ire en direction du ganglion lymphatique après infection nasale par<br />

le virus influenza A chez <strong>la</strong> souris et inhibe <strong>la</strong> migration du poumon au ganglion<br />

d’une catégorie <strong>de</strong> cellules présentant l’antigène associée à l’immunité <strong>de</strong> type 2.<br />

57 A<strong>la</strong>in B<strong>la</strong>teau, Vanessa Ardillon, Marie Barrau, Luisiane Carvalho, Sylvie Cassadou, Jean-Loup Chappert,<br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> F<strong>la</strong>mand, Sophie Larrieu, Martine Ledrans, Jacques Rosine, Philippe Quénel. Description <strong>de</strong>s épidémies<br />

<strong>de</strong> grippe A(H1N1)2009 dans les territoires français ultramarins <strong>de</strong>s Amériques : Martinique, Gua<strong>de</strong>loupe,<br />

Guyane et îles du Nord (Saint-Barthélemy et Saint-Martin), avril 2009 à janvier 2010BEH, 29 juin 2010/n° 24-<br />

25-26, 277-282<br />

58 Laurent Filleul, Evelyne Durquéty, Noémie Baroux, Philippe Chollet, Agnès Cadivel, Tinne Lernout. Le<br />

développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce non spécifique à Mayotte et à La Réunion dans le cadre <strong>de</strong> l’épidémie <strong>de</strong><br />

grippe à virus A(H1N1)2009. BEH, 29 juin 2010/n° 24-25-26, 283-285<br />

59 L’équipe <strong>de</strong> <strong>la</strong> veille internationale et l’Unité Grippe <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> veille sanitaire, Saint-Maurice, France<br />

Arnaud Taranto<strong>la</strong>. La veille internationale menée à l’Institut <strong>de</strong> veille sanitaire lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pandémie grippale<br />

A(H1N1)2009. BEH, 29 juin 2010/n° 24-25-26, 286-288<br />

60 l’inf<strong>la</strong>mmasome est un complexe multiprotéique responsable <strong>de</strong> l’activation du processus inf<strong>la</strong>mmatoire. Il<br />

est ainsi responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> maturation <strong>de</strong>s cytokines proinf<strong>la</strong>mmatoires (IL-1β, IL-6, IL-18) et <strong>la</strong> pyroptose,<br />

forme <strong>de</strong> mort cellu<strong>la</strong>ire secondaire aux affections microbiennes.<br />

61 Influenza virus activates inf<strong>la</strong>mmasomes via its intracellu<strong>la</strong>r M2 ion channel<br />

Takeshi Ichinohe, Iris K Pang & Akiko Iwasaki. Nature Immunology, 2010, 11 : 404–410<br />

DOI: doi:10.1038/ni.1861<br />

62 Santiago F Gonzalez, Veronika Lukacs-Kornek, Michael P Kuligowski, Lisa A Pitcher, Søren E Degn,<br />

Young-A Kim, Mary J Cloninger, Luisa Martinez-Pomares, Siamon Gordon, Shannon J Turley & Michael C<br />

Carroll. Capture of influenza by medul<strong>la</strong>ry <strong>de</strong>ndritic cells via SIGN-R1 is essential for humoral immunity in<br />

draining lymph no<strong>de</strong>s. Nature Immunology, 2010, 11 : 427–434 DOI: doi:10.1038/ni.1856


Ainsi, l’INF-β po<strong>la</strong>rise <strong>la</strong> réponse vers une immunité <strong>de</strong> type 1, accroissant les<br />

réponses effectrices <strong>de</strong> type Th-1 et cytolytiques et diminuant les réponses effectrices<br />

<strong>de</strong> type Th-2 dans les ganglions comme dans le tissu pulmonaire. Associées à ces<br />

réponses, on observe une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irance virale et une réduction <strong>de</strong><br />

l’éosinophilie dans les poumons infectés 63 .<br />

- Un nouveau variant du virus H3N2 a émergé en janvier 2009 et <strong>de</strong>vint <strong>la</strong><br />

souche dominante à Taiwan en avril 2009. Ce variant a été détecté dans d’autres<br />

régions du mon<strong>de</strong> (Asie du sud et du sud-est, Amérique du nord). Ce variant,<br />

comparé à <strong>la</strong> souche A/Brisbane/10/2007, comporte 5 substitutions E62K, N144K,<br />

K158N, K173Q et N189K localisées respectivement dans les sites antigéniques E, A, B,<br />

D et B ; il est antigénétiquement distinct <strong>de</strong> <strong>la</strong> souche A/Brisbane/10/2007. La souche<br />

A/Perth/16/2009 (H3N2), incluse dans le vaccin saisonnier 2010-11 comporte ces<br />

mêmes substitutions 64 .<br />

- Le gène NS1 semble jouer un rôle important dans <strong>la</strong> réplication du virus<br />

influenza et sa pathogénicité. Des mutations <strong>de</strong> ce gène induisent <strong>de</strong>s modifications<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> virulence. Dans cette étu<strong>de</strong>, les auteurs montrent que les gènes NS1 <strong>de</strong> 3 virus<br />

aviaires H3 faiblement pathogènes possè<strong>de</strong>nt 3 différences en aci<strong>de</strong>s aminés en<br />

position 127, 205 et 209 qui contribuent à une modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> virulence <strong>de</strong> virus<br />

recombinés chez <strong>la</strong> souris. Une seule substitution suffit à accroître l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

l’infection chez <strong>la</strong> souris tout en restant non létale ; 2 substitution entraînent <strong>la</strong> mort<br />

<strong>de</strong> 20 à 100% <strong>de</strong>s souris infectées 65 .<br />

- Dans cette étu<strong>de</strong> réalisée à Hong Kong en 2008, les auteurs étudient l’excrétion<br />

virale (mesurée par RT-PCR et cultures virales) associée aux grippes A et B. Ils<br />

montrent que les symptômes sont plus fortement liés à <strong>la</strong> charge virale <strong>pour</strong> <strong>la</strong><br />

grippe A que <strong>pour</strong> <strong>la</strong> grippe B. Pour les virus A, <strong>la</strong> charge virale (se répliquant en<br />

culture) décroît à <strong>de</strong>s taux indétectables plus rapi<strong>de</strong>ment qu’avec <strong>la</strong> PCR. La charge<br />

virale <strong>la</strong> plus importante se situe au cours <strong>de</strong>s 2 à 3 jours après le début <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die et 1 à 8% <strong>de</strong> <strong>la</strong> contagiosité se produit avant l’apparition <strong>de</strong>s signes<br />

cliniques. Seules 14% <strong>de</strong>s infections détectées par PCR sont asymptomatiques, avec<br />

une réplication virale faible dans ces cas. La contagiosité <strong>de</strong> sujets asymptomatiques<br />

est inférieure à ce que l’on avait supposé précé<strong>de</strong>mment 66 .<br />

63 Jae-Kwang Yoo, Darren P. Baker, Eleanor N. Fish. Interferon-β modu<strong>la</strong>tes type 1 immunity during influenza<br />

virus infection. Antiviral Research, 2010, 88(1) : 64-71<br />

64 Ji-Rong Yang, Chao-Hua Lin, Chun-Jung Chen, Jian-Liang Liu, Yuan-Pin Huang, Chuan-Yi Kuo, Ching-<br />

Yuan Yao, Li-Ching Hsu, Je Lo, Yu-Lin Ho, Ho-Sheng Wu, Ming-Tsan Liu. A new antigenic variant of human<br />

influenza A (H3N2) virus iso<strong>la</strong>ted from airport and community surveil<strong>la</strong>nce in Taiwan in early 2009. Virus<br />

Research, 2010, 151(1) : 33-38<br />

65 Juan Pu, Jingjing Wang, Yi Zhang, Guanghua Fu, Yuhai Bi, Yipeng Sun, Jinhua Liu. Synergism of comutation<br />

of two amino acid residues in NS1 protein increases the pathogenicity of influenza virus in mice. Virus<br />

Research, 2010, 151(2), 200-204<br />

66 Lincoln L. H. Lau, Benjamin J. Cowling, Vicky J. Fang, Kwok-Hung Chan, Eric H. Y. Lau, Marc Lipsitch,<br />

Calvin K. Y. Cheng, Peter M. Houck, Timothy M. Uyeki, J. S. Malik Peiris, and Gabriel M. Leung. Viral<br />

Shedding and Clinical Illness in Naturally Acquired Influenza Virus Infections.The Journal of Infectious<br />

Diseases, 2010, 201: 1509–1516


- Les virus porcins triple réassortants, circu<strong>la</strong>nt en Amérique du Nord, comportent<br />

<strong>de</strong>s gènes d’origine porcine (protéines <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice, protéines non-structurales et<br />

nucléoprotéine), d’origine humaine (PB1) et d’origine aviaire (PB2 et gènes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

polymérase aci<strong>de</strong>) re<strong>la</strong>tivement bien conservés, alors que les gènes externes (HA et<br />

NA) le sont moins, reflet <strong>de</strong> multiples réassortants ayant abouti à <strong>de</strong>s combinaisons<br />

diverses <strong>de</strong> HA et NA. La co-infection expérimentale <strong>de</strong>s animaux avec le virus triple<br />

réassortant H3N2 A/Swine/Texas/4199-2/98 et le virus porcin c<strong>la</strong>ssique H1N1<br />

A/Swine/Iowa/15/1930. Les animaux au contact <strong>de</strong> ces porcs infectés ont été<br />

secondairement mis au contact <strong>de</strong> nouveaux animaux. Chez ces <strong>de</strong>rniers, différents<br />

sous-types viraux ont été détectés : H1N1, H1N2, H3N1 et H3N2, <strong>la</strong> plupart contenant<br />

les gènes conservés du virus triple réassortant. En outre, seul le virus triple<br />

réassortant H3N2 a été trouvé non modifié. Ces gènes conservés, associés à certaines<br />

combinaisons <strong>de</strong> HA et NA, confèrent donc un avantage sélectif aux souches virales<br />

qui peuvent se transmettre facilement et se maintenir chez cet animal 67 .<br />

- Cette étu<strong>de</strong> a été réalisée à partir <strong>de</strong> nombreuses données <strong>de</strong> températures et<br />

humidité relevées dans <strong>de</strong>s endroits fermés comme les transports souterrains,<br />

les hôtels, les magasins, les bureaux… en pays tropicaux et tempérés, que <strong>de</strong>s sujets<br />

transportés par avion sont susceptibles <strong>de</strong> rencontrer dans les pays visités. Une<br />

représentation graphique <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>s virus influenza a été<br />

é<strong>la</strong>borée en fonction <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> températures et d’humidité re<strong>la</strong>tive 68 , en<br />

fonction <strong>de</strong>s données épidémiologiques <strong>de</strong> chaque pays 69 .<br />

- La mutation His274Tyr274 (H274Y) <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuraminidase confère une résistance<br />

à l’oseltamivir en réduisant <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> neuraminidase pouvant atteindre <strong>la</strong><br />

membrane p<strong>la</strong>smique et ainsi compromettre l’aptitu<strong>de</strong> infectieuse du virus. Mais ce<br />

défaut est contrecarré par une autre mutation qui restaure l’aptitu<strong>de</strong> virale et qui<br />

est présente dans les virus H1N1 saisonniers 70 .<br />

- Un vaccin à base d’adénovirus recombinant exprimant <strong>la</strong> protéine M2 et <strong>la</strong><br />

nucléoprotéine a été administré en une seule dose à <strong>la</strong> souris par voie intranasale<br />

ou intramuscu<strong>la</strong>ire. Les animaux vaccinés par voie intranasale survivent à l’infection<br />

par <strong>de</strong>s virus virulents H1N1, H3N2 et H5N1, présentent une morbidité plus faible<br />

que celle <strong>de</strong>s animaux vaccinés par voie intramuscu<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong>s titres réduits <strong>de</strong> virus<br />

dans les poumons. Cette réponse est obtenue précocement (2 semaines) et dure plus<br />

67 Wenjun Ma, Kelly M. Lager, Porntippa Lekcharoensuk, Eva S. Ulery, Bruce H. Janke, Alicia Solórzano,<br />

Richard J. Webby, Adolfo García-Sastre and Jürgen A. Richt. Viral reassortment and transmission after<br />

coinfection of pigs with c<strong>la</strong>ssical H1N1 and triple reassortant H3N2 swine influenza viruses. J Gen Virol, 2010,<br />

91 : 2314-2321 DOI 10.1099/vir.0.021402-0<br />

68 http://www.virologyj.com/content/7/1/98/figure/F1?highres=y<br />

69 Brian P Hanley, Birthe Borup. Aerosol influenza transmission risk contours: A study of humid tropics versus<br />

winter temperate zone. Virology Journal 2010, 7:98 (14 May 2010)<br />

70 Jesse D. Bloom, Lizhi Ian Gong, David Baltimore. Permissive Secondary Mutations Enable the Evolution of<br />

Influenza Oseltamivir Resistance. Science, 2010, 328(5983) : 1272 – 1275 DOI: 10.1126/science.1187816


<strong>de</strong> 10 mois. Les IgA ne sont pas essentielles dans cette protection, comme le<br />

montrent les étu<strong>de</strong>s chez <strong>de</strong>s souris déficientes en cette immunoglobuline 71 .<br />

- La peau humaine maintenue viable en culture apporte un modèle intéressant<br />

d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> Langerhans 72 après vaccination<br />

intra<strong>de</strong>rmique à l’ai<strong>de</strong> d’un vaccin influenza particu<strong>la</strong>ire. À <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l’injection, les<br />

cellules <strong>de</strong> Langerhans per<strong>de</strong>nt leur morphologie <strong>de</strong>ndritique et se dispersent dans<br />

l’épi<strong>de</strong>rme surtout au contact <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane basale, ce qui permet leur<br />

migration 73 .<br />

- En raison <strong>de</strong> réactions d’hyperthermie et <strong>de</strong>s convulsions observées en<br />

Australie chez le jeune enfant (9/1000 vaccinés ; taux attendu moins <strong>de</strong> 1/1000) avec<br />

le vaccin saisonnier Fluvax, vaccin trivalent fragmenté sans adjuvant (CSL), les<br />

autorités sanitaires ont suspendu début juin <strong>la</strong> vaccination chez les enfants <strong>de</strong> moins<br />

<strong>de</strong> 5 ans 74 .<br />

- Les virus influenza <strong>de</strong> sous-type H2N2 (pandémie <strong>de</strong> 1957-58) n’ont plus circulé<br />

chez l’homme <strong>de</strong>puis une quarantaine d’années alors que <strong>de</strong>s virus H2 <strong>de</strong> souches<br />

aviaires sont isolés occasionnellement chez les oiseaux et les porcs. L’immunité<br />

contre ce sous-type est donc en décroissance. Ce travail étudie <strong>la</strong> transmissibilité <strong>de</strong><br />

ce virus au furet. Les souches étudiées, comportant <strong>la</strong> combinaison d’aci<strong>de</strong>s aminés<br />

dans les positions 226L/228S <strong>de</strong> l’HA se lient aux <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> récepteurs glycanesα2,6<br />

et α2,3 et se transmettent efficacement aux furets via les gouttelettes<br />

respiratoires. Une autre souche (ElSalv/57), comportant <strong>la</strong> combinaison 226Q/228G,<br />

se lie préférentiellement aux récepteurs α2,3 et ne se transmet pas efficacement au<br />

furet. Une transmission efficace est « restaurée » par un variant naturel 226L/228G<br />

qui montre un accroissement <strong>de</strong> sa liaison au récepteur α2,6. Ainsi, <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> se<br />

lier à un récepteur <strong>de</strong> type α2,6, caractéristique d’un virus pandémique H2N2<br />

transmissible par les gouttelettes respiratoires est corrélée aux capacités <strong>de</strong> liaison<br />

au récepteur α2,6 75 .<br />

71 Price GE, Soboleski MR, Lo C-Y, Misplon JA, Quirion MR, et al. (2010) Single-Dose Mucosal Immunization<br />

with a Candidate Universal Influenza Vaccine Provi<strong>de</strong>s Rapid Protection from Virulent H5N1, H3N2 and H1N1<br />

Viruses. PLoS ONE 5(10): e13162. doi:10.1371/journal.pone.0013162<br />

72 Les cellules <strong>de</strong> Langerhans sont <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong>ndritiques présentatrices d’antigènes et dérivées <strong>de</strong>s<br />

monocytes sanguins qui se situent dans l’épi<strong>de</strong>rme, mais aussi dans les ganglions lymphatiques et divers<br />

organes.<br />

73 Pearton M, Kang S-M, Song J-M, Anstey AV, Ivory M, et al. () Changes in Human Langerhans Cells<br />

Following Intra<strong>de</strong>rmal Injection of Influenza Virus-Like Particle Vaccines. PLoS ONE, 2010, 5(8): e12410.<br />

doi:10.1371/journal.pone.0012410<br />

74 Lisa Schnirring. Australian flu-vaccine probe confirms increased reactions in small children. CIDRAP News,<br />

Jun 1, 2010 et http://www.cidrap.umn.edu/cidrap/content/influenza/swineflu/news/apr2310vaccine.html<br />

75 Pappas C, Viswanathan K, Chandrasekaran A, Raman R, Katz JM, et al. () Receptor Specificity and<br />

Transmission of H2N2 Subtype Viruses Iso<strong>la</strong>ted from the Pan<strong>de</strong>mic of 1957. PLoS ONE, 2010, 5(6): e11158.<br />

doi:10.1371/journal.pone.0011158


D’autres informations sur CIDRAP news<br />

http://www.cidrap.umn.edu/cidrap/content/influenza/swineflu/news/in<strong>de</strong>x.html<br />

Michel Curé<br />

Secrétaire général du <strong>Haut</strong> comité français <strong>pour</strong> <strong>la</strong> défense civile,

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