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Quant aux parfums employés, rappelons que leur usage
nous vint d'Orient; ils furent apportés en Espagne par les
Arabes et vulgarisés dans l'Europe entière, à la suite des
Fig. 2.
Croisades. Comme tout objet de luxe, le parfum est tributaire
de la mode : du XIV e au XVI e siècle ce furent surtout
le musc, l'ambre et la civette qui eurent la vogue et il est
curieux de constater que l'éponge de notre cassolette est
encore imprégnée d'une odeur d'ambre parfaitement appréciable,
malgré les trois siècles révolus depuis sa fabrication.
L'emploi prédominant de l'ambre eut pour résultat de
donner le nom de pomme d'ambre ou, par contraction,
pomandre, aux boules de senteur, à cette époque; dans la
suite, le contenant prenant le nom du contenu, on appela
de même l'objet d'orfèvrerie renfermant le parfum en question.
C'est le cas notamment dans l'inventaire de Charles V
en 1379.
Les cassolettes, d'abord sculptées en ivoire, devinrent plus
tard de véritables bijoux d'orfèvrerie, prétextes de cadeaux
luxueux à l'occasion des circonstances les plus variées. Ils
constituent en somme l'équivalent, au XVIII e siècle, des boîtes,
tabatières et miniatures-médaillons.
La boule de senteur, devenue bijou, joua nécessairement