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Journaux - Société des Sciences de la Creuse
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LE FIGARO VENDREDI 31 DÉCEMBRE 190*<br />
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La tolérance es_t une vertu<br />
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LE FIGARO VENDREDI 31 DÉCEMBRE 190* 2 gëaîry– La tolérance es_t une vertu çhaïBa&ntç, qui n'a pas les inconvénients 4u- scepticisme mais en a toutes les corn- inQciitès, voire .toutes les gentillesses. '• M. Loubot, a-noiert Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> «e* publique, s'assit nu milieu d« ai vers et nombreux parlementaiT^?' dont il sem- b<strong>la</strong> que <strong>la</strong> variété *
LE FIGARO VENDREDI 21 DÉCEMBRE 1906 s y~4 et Mme Charles Sedillot, M. De<strong>la</strong>uneux, M. H.. Aubert, docteur Raoul d'Heucqueville, Mme Bryce, Mme M. Max Cremnitz, M. et Mme Edmond Goudchaux, Mme Walsin Lau- rent, M. et Mme Raymond Lézard, Mme Marc Weill, Mlle Fox Powys, M. Félix Cen<strong>de</strong>nier, • M. et Mme W. F. War<strong>de</strong>n, M. et Mme Fer- nand <strong>de</strong> Colonjon, M. et Mme Arthur B<strong>la</strong>d, Mme Albert Esnault-Pelterie, Mme Rébecca Félix, etc. Une <strong><strong>de</strong>s</strong> plus jeunes et distinguées ar- tistes qu'aient mises en ve<strong>de</strong>tte les <strong>de</strong>r- niers concours du Conservatoire, Mlle Hélène Morhange, ouvrait le concert. Mlle Hélène Morhange est une élève <strong>de</strong> Nadaud, Elle fait honneur à l'ensei- gnement <strong>de</strong> l'excellent maître. Depuis le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, cette jeune fille, sur qui nous savions que M. Nadaud fondait les plus gran<strong><strong>de</strong>s</strong> espérances, avait été entendue en plusieurs concerts, et très remarquée. Mlle Hélène Mor- hange a trouvé dans le chaleureux ac- cueil que lui ont fait hier les invités du Figaro <strong>la</strong> consécration <strong>de</strong> ces heureux débuts. L'Air bohémien est un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus bril- <strong>la</strong>nts et difficiles morceaux qu'ait écrits Sarasate. Accompagnée au piano par sa sœur, Mlle Alice Morhange (une artiste remarquablement douée, elle aussi), <strong>la</strong> jeune violoniste a exécuté ce morceau, elle « l'a enlevé », si je puis dire, avec une verve, une justesse, une élégance <strong>de</strong> virtuosité qui ont ravi. Et dans l'ex- quise Berceuse <strong>de</strong> Fauré, que notre émi- nent ami avait bien voulu accompagner lui-même, Mlle Hélène Morhange nous a fait apprécier un autre aspect <strong>de</strong> son talent: <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> grâce et d'émotion tout à fait rares. Le succès <strong>de</strong> cette jeune fille a été considérable. Ce sont là les débuts d'une gran<strong>de</strong> artiste. Le maître Louis Diémer n'est pas que l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> meilleurs pianistes <strong>de</strong> ce temps. Il est compositeur aussi compositeur du talent le plus délicat, et ce sont <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses plus jolies mélodies, Der- nières Roses et l'Echelle d'amour, que l'excellent ténor David Devriès interpré- tait hier au Figaro, et que Diémer, lui aussi, nous avait fait le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> venir accompagner lui-même. M. David Devriès (gendre <strong>de</strong> M. Emile Bergerat) est un très jeune homme, élève <strong>de</strong> Duvernoy, qu'avait remarqué M. Carré, dès le Conservatoire, et qui tient aujourd'hui bril<strong>la</strong>mment sa p<strong>la</strong>ce au pre- mier rang <strong>de</strong> <strong>la</strong> troupe <strong>de</strong> l'Opéra-Comi- que. Cette,p<strong>la</strong>ce, il l'a conquise du pre- mier coup, sans effort, et par <strong>la</strong> seule grâce du talent. Noblesse oblige. M. De- vriès porte un nom qui, dans le mon<strong>de</strong> musical,.est un titre <strong>de</strong> noblesse. Il est digne <strong>de</strong> le porter. Il a chanté avec un art charmant et aussi avec une science impeccable les <strong>de</strong>ux mélodies <strong>de</strong> Dié- mer, et nos invités ont été heureux que cette occasion leur fût offerte d'app<strong>la</strong>udir une fois <strong>de</strong> plus, dans l'intimité, le par- fait interprète <strong>de</strong> Xavière, <strong>de</strong> Miarka, <strong><strong>de</strong>s</strong> Armaillis, et <strong>de</strong> cette exquise Princesse jaune <strong>de</strong> Saint-Saëns, où M. Devriès triomphait récemment. f Mais leurs app<strong>la</strong>udissements n'al<strong>la</strong>ient pas qu'au chanteur ils al<strong>la</strong>ient à l'ac- compagnateur. Aussi fut-ce une fête pour nos amis <strong>de</strong> voir, peu après cette délicieuse audition, le maître reparaître en scène et, cette fois, à son rang: comme virtuose. M. Louis Diémer a d'abord joué cette adorable Romance qui est, avec sa Ber- ceuse, une <strong><strong>de</strong>s</strong> pages les plus parfaites que Gabriel Fauré ait écrites; puis un morceau singulièrement expressif et d'un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin mélodique exquis, dont il est l'au- teur Réveil sous bois, Son succès a été, comme toujours, considérable. M. Louis Diémer est, dans l'enseignement du piano, l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus sûrs représentants <strong>de</strong> notre tradition française; et son jeu exprime à merveille les qualités <strong>de</strong> cette tradition, qui sont <strong>la</strong> précision, l'élégance sans ostentation, le goût. Nous le remer- cions infiniment du grand p<strong>la</strong>isir qu'il nous a causé. Et nous remercions aussi, <strong>de</strong> tout cœur, Mlle Gar<strong>de</strong>n d'avoir bien voulu répon- dre, et avec tant d'empressement, à no- tre appel. L'étonnante artiste Et en quels termes <strong>la</strong> louerons-nous, après tant <strong>de</strong> justes louanges dont elle a l'ha- bitu<strong>de</strong> ? L'interprète admirée <strong>de</strong> Manon, <strong>de</strong> Pelléas et Mélisan<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Chérubin, d'Aphrodite à l'Opéra-Comique, réser- vait à nos invités une précieuse sur- prise elle a interprété, accompagnée au piano par M. Félix Leroux, frère du compositeur, l'air <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tosca, <strong>de</strong> Puc- cini, qu'elle n'a jamais chanté au théâtre. Elle l'a chanté magistralement et déli- cieusement, et ce « début » nous valut <strong>la</strong> joie d'admirer une fois <strong>de</strong> plus <strong>la</strong> sou- plesse d'un talent fait <strong>de</strong> puissance et <strong>de</strong> charme. Le charme Il semble que Mlle Gar<strong>de</strong>n en soit l'incarnation même In- vitée à se faire entendre une secon<strong>de</strong> fois, elle a chanté <strong>de</strong>ux courtes mélodies, l'une <strong>de</strong> Moret, l'autre <strong>de</strong> Bemberg, et l'on n'imaginé' pas <strong>de</strong> quelle poésie elle a su parer ces jolies œuvres Le p<strong>la</strong>isir naît <strong><strong>de</strong>s</strong> contrastes, dit l'adage <strong>la</strong>tin. On ne saurait concevoir <strong>de</strong> contraste plus violent que celui-ci Jules ] Moy chantant après Mlle Gar<strong>de</strong>n C'est ] ce p<strong>la</strong>isir que nous offrions hier à nos i invités. j Ils l'ont goûté comme il convenait, et leurs éc<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> rire, leurs app<strong>la</strong>udisse- ments ont prouvé à Jules Moy que sa ( folle fantaisie est <strong>de</strong> celles dont le spec* tacle ne <strong>la</strong>sse point. De son désopi<strong>la</strong>nt < répertoire le répertoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Boîte à ] Fursy Jules Moy avait détaché un jJ « numéro » dont l'effet est toujours c énorme fine Répétition <strong>de</strong> revue au ca fé- £ concert. Ces choses ne se racontent pas. Il faut les entendre, et se <strong>la</strong>isser aller, < tout bonnement, à <strong>la</strong> joie qu'elles don- nent, 7- qui est <strong>la</strong> joie <strong>de</strong> rire, aussi 1 longtemps qu'il p<strong>la</strong>ît à Jules Moy d'être I en .scène, ou aussi longtemps qu'on l'y rappelle. c ' '. C Notre, programme prenait fin sur une î comédie en un acte <strong>de</strong> notre excellent f confrère Auguste Germain, En trombe interprétée par Mlle Marie Leconte, l'exquise sociétaire du Théâtre-Français, s et le très habile comédien Fernand Depas. r Mme Gilbert Desrousseaux est une veuve charmante qui a <strong>la</strong> passion <strong>de</strong> l'automobile, et que cette passion pousse E aux plus farouches extravagances. Son e <strong>de</strong>rnier exploit consista à <strong><strong>de</strong>s</strong>cendre une y côte dangereuse avec une rapidité telle t que, ne pouvant bloquer les freins <strong>de</strong> sa n machine, elle n'a pas hésité, parvenue à c hauteur d'une voie ferrée, à sauter par- <strong><strong>de</strong>s</strong>sus un train express qui passait. Sim- plement. C'est un record, ce<strong>la</strong> Mme Desrousseaux est donc <strong>la</strong> «i Femme- Trombe » c'est ainsi qu'on <strong>la</strong> désigne désormais dânsle mon<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> photogra- phes et <strong><strong>de</strong>s</strong> journalistes sportifs. Et elle serait <strong>la</strong> femme <strong>la</strong> plus heureuse du mon<strong>de</strong>, si tout à coup les journaux ne lui apprenaient que son record est battu; qu'une Ang<strong>la</strong>ise vient <strong>de</strong> réussir à passer, en <strong><strong>de</strong>s</strong>cendant une côte, par- <strong><strong>de</strong>s</strong>sus un train. et un troupeau <strong>de</strong> bœufs M. Langloy, clubman paisible et qui aspire à épouser Gilberte, n'avait pas reçu sans effroi <strong>la</strong> nouvelle <strong><strong>de</strong>s</strong> exploits <strong>de</strong> <strong>la</strong> « Femme-Trombe ». Aussi lui est-il agréable <strong>de</strong> <strong>la</strong> sentir humiliée par <strong>la</strong> victoire <strong>de</strong> mistress B<strong>la</strong>ckson. Il <strong>de</strong>vient ironique, alors; il feint d'admirer mis- tress B<strong>la</strong>ckson et d'être tenté, très tenté par l'idée <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir l'époux d'une femme si rare. Mais il s'aperçoit que cette p<strong>la</strong>isanterie, trop vite prise au sérieux, attriste <strong>la</strong> charmante Gilberte. Alors il cesse d'être ironique, car il est au fond très amoureux. Et il est convenu qu'on fera désormais <strong>de</strong> l'automobile en- semble; mais du cinquante à l'heure; pas plus et qu'on <strong>la</strong>issera mistress B<strong>la</strong>ckson enjamber à son aise les trou- peaux <strong>de</strong> bœufs. Ce spirituel petit acte d'Auguste Ger- main qui sera <strong>de</strong>mandé dans tous les salons cet hiver, a été joué à ravir. M. Fernand Depas y montre une verve très comique, et sait être amusant sans tomber jamais dans <strong>la</strong> « charge »; Mlle Marie Leconte y déploie ce brio déli- cieux, cette fine espiéglerie, cette grâce joyeuse et riante qui font d'elle une <strong><strong>de</strong>s</strong> plus ravissantes comédiennes d'aujour- d'hui. Artistes et auteur ont été chaleureu- sement app<strong>la</strong>udis. Fabien. 'y~ XJ3ST CONSEIL Pour être belle, il faut faire usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> Veloutine Ch. Fay, si justement renom- mée pour sa supériorité comme poudre <strong>de</strong> riz, c'est une chose connue. La Mai- son Ch. Fay ne s'en tient pas à ce succès, et sa « Parfumerie La Dugazon », une <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rnières créations, vient ajouter à ce renom par les qualités <strong>de</strong> ses mer- veilleux produits Essence, Poudre, Crème, Savon, etc. Tous sont exquis et divinement présentés. Le parfum en est nouveau! C'est tout dire, et <strong>la</strong> « Par- fumerie La Dugazon » est vouée aux mêmes succès que <strong>la</strong> Veloutine. r A l'Etranger Cuisine électorale et <strong>la</strong>tin <strong>de</strong> cuisine Tous les journaux d'Autriche publient <strong><strong>de</strong>s</strong> articles ornés <strong>de</strong> titres étranges Numerus c<strong>la</strong>usus, ou bien encore Das Junctim. Dans ce pays, dont le souverain parle plus d'une douzaine <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngues afin' <strong>de</strong> comprendre tous ses sujets, on emprunte parfois quelques mots au <strong>la</strong>- tin pour traiter une question politique intéressant tout le mon<strong>de</strong>. En Hongrie, l'usage du <strong>la</strong>tin était plus général en- core il n'y a pas très longtemps. Et l'on y a gardé le secret <strong><strong>de</strong>s</strong> superbes solécismes. N'avons-nous pas discuté naguère si le gouvernement hongrois pouvait admi- nistrer en dépit du Parlement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution, c'est-à-dire ex lex. Avec ces <strong>de</strong>ux petits mots <strong>la</strong>tins, n'importe qui pouvait parler politique en Hon- grie. et se faire refuser au bacca<strong>la</strong>uréat. Mais pourquoi numerus c<strong>la</strong>usus, et pourquoi junctim ? Je vais vous dire. Nous avons atteint, à Vienne, l'heure psychologique pour <strong>la</strong> réforme électo- torale. Grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> concessions récipro- ques entre les nationalités, grâce à l'ab- négation <strong><strong>de</strong>s</strong> Tchèques et surtout grâce à <strong>la</strong> volonté ferme <strong>de</strong> l'empereur Fran- çois-Joseph, le Reichsrath accepte le suf- frage universel et <strong>la</strong> répartition nouvelle <strong><strong>de</strong>s</strong> circonscriptions. Mais il, restait à convaincre <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs, qui ne voit pas sans dép<strong>la</strong>isir et sans quelque jalousie l'importance du Reichs- rath s'accroître par une réforme démo- cratique. La Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs a, sous les yeux, l'exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> lords dont le prestige est si méconnu et l'autorité si contestée par <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> communes. Les pairs autrichiens ont <strong>de</strong> <strong>la</strong> méfiance. Alors le gouvernement leur dit « On va faire aussi quelque chose pour vous. Jusqu'à ce jour, le nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs était à <strong>la</strong> discrétion du souverain. L'Empereur pouvait nommer <strong><strong>de</strong>s</strong> fournées <strong>de</strong> pairs, afin d'assurer une majorité favorable à ses projets. Il renoncera volontiers à ce privilège pour donner à <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs plus d'indépendance et <strong>de</strong> force dans l'Etat. On fixera, par une loi, le nombre maximum <strong><strong>de</strong>s</strong> membres nom- més à vie par le souverain. Le Reichs- rath aura le suffrage universel, et <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs aura le nombre fixé, le nombre définitif numerus c<strong>la</strong>u- sus. » Mais les pairs autrichiens ont encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> méfiance. Ils craignent que l'on ne vote pas le numerus c<strong>la</strong>usus quand ils auront cédé sur le suffrage universel. Ils viennent <strong>de</strong> songer que l'on <strong>de</strong>vrait joindre les <strong>de</strong>ux projets, les rendre soli- daires l'un <strong>de</strong> l'autre, les présenter en- semble junctim. Les seigneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> seigneurs ne sont pas <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants. Ils veulent excusez ce <strong>la</strong>n- gage « que le numerus c<strong>la</strong>usus fasse l'objet d'un junctim. » Donnant, don- nant. Victor Hugo savait tout et avait tout compris. Je pense à <strong>la</strong> scène à'Hernani, où ce vieux radoteur <strong>de</strong> Ruy Gomez assomme <strong>de</strong> son verbiage don Carlos, le futur Charles-Quint, déjà rêvant à l'Em- pire Votre Altesse Sait-elle le <strong>la</strong>tin ?1- Mal. Tant pis. La noblesse D'Allemagne aime fort qu'on lui parle <strong>la</strong>tin. Numerus c<strong>la</strong>usus %i junctim sont <strong><strong>de</strong>s</strong> mots pleins <strong>de</strong> charmes et <strong>de</strong> douceur, en ce moment et à Vienne. Il résonnent voluptueusement aux oreilles aristocra- tiques. Ce Victor Hugo savait tout. La noblesse d'Autriche est ravie d'entendre ce <strong>la</strong>tin-là. Eugène Lautier. DERNIÈRES NOUVELLES' service spécial du Figaro Les affaires marocaines Madrid, 20 décembre. Au Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres qui a eu lieu ce matin au pa<strong>la</strong>is, le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étrangères a lu au Roi un télégramme du ministre. d'Espagne à Tanger, M. Daberier, lui transmettant les décisions prises à l'una- nimité par le corps diplomatique et insistant sur le concours très net que le ministre alle- mand, M. Rosen, donne à <strong>la</strong> France et à l'Espagne. Le ministre a annoncé qu'il avait télégra- phié à M. Daberier <strong>de</strong> conformer en tous points sa conduite à celle <strong><strong>de</strong>s</strong> représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>de</strong> l'Angleterre. Quelques journaux, dont l'Imparcial, expri- ment <strong>la</strong> crainte que l'attitu<strong>de</strong> prise à l'égard <strong>de</strong> Raisouli ne provoque un dangereux conflit qui motiverait une action immédiate <strong>de</strong> l'Europe. Gibraltar, 20 décembre. Une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasseurs espagnols à six bataillons <strong>de</strong> 700 hommes chacun, stationnés respectivement à San Roch, Los Barrios, Roudha, Algésiras et Ceuta, a reçu l'ordre <strong>de</strong> se tenir prête à partir pour le Maroc. Cologne, 20 décembre. Le correspondant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gazette <strong>de</strong> Cologne à Tanger, démentant une information <strong>de</strong> <strong>la</strong> Epoca <strong>de</strong> Madrid, déc<strong>la</strong>re qu'il n'a jamais été question <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> Raisouli un protégé allemand. Les élections alleman<strong><strong>de</strong>s</strong> Berlin, 20 décembre. La situation se <strong><strong>de</strong>s</strong>sine. 'La.Kœlnische Volkszeitung écrit avec quel- que exagération que le bloc est mis en miettes avant même <strong>de</strong> s'être formé, mais il est exact que le parti conservateur a décidé <strong>de</strong> soute- nir les députés du centre catholique en Silé- sie contre les démocrates et même contre les nationaux libéraux, quand ces députés du centre se rapprochent plus que leurs concur- rents <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception politique conserva- trice. Le bloc ne subsisterait par conséquent que contre les socialistes et l'aile démocratique du centre.,C'est le bloc que rêve le gouverne- ment. D'autre part, il est question d'un bloc <strong><strong>de</strong>s</strong> gauches contre <strong>la</strong> réaction (alliance <strong><strong>de</strong>s</strong> so- cialistes, <strong><strong>de</strong>s</strong> démocrates et <strong>de</strong> quelques na- tionaux-libéraux) <strong>la</strong> Vossische Zeitung com- bat cette idée. En réalité il n'y aura pas <strong>de</strong> bloc du tout. Le -gouvernement a obtenu un résultat dé- finitif celui <strong>de</strong> rejeter à droite le parti na- tional-libéral qui commençait une évolution vers <strong>la</strong> gauche. Les élections diront si le calcul est faux ou juste et si <strong>de</strong>ux ou trois douzaines <strong>de</strong> députés socialistes nouveaux n'en constitueront pas le produit. C'est mon avis. Bonnefon. Les événements <strong>de</strong> Russie Saint-Pétersbourg-, 20 décembre. II n'y a absolument rien <strong>de</strong> vrai dans le bruit qui a couru à l'étranger d'un attentat contre <strong>la</strong> vie du Tsar. Un long communiqué officieux dément également tout projet d'emprunt extérieur. Saint-Pétersbourg1, 20 décembre. Le Tsar a fait, à l'occasion <strong>de</strong> sa fête, une manifestation assez significative les <strong>de</strong>ux ministres qui sont considérés comme les plus libéraux, M. Stolypine, prési<strong>de</strong>nt du Conseil,, et M. Isvolsky, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étran- gères, ont été promus du rang <strong>de</strong> cham- bel<strong>la</strong>n à celui <strong>de</strong> maître <strong><strong>de</strong>s</strong> cérémonies, et M. Stolypine a, en outre, reçu le grand cordon <strong>de</strong> Sainte-Anne « en récompense <strong>de</strong> son zèle exemp<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> ses services désintéressés». La Russie et le Japon Saint-Pétersbourg, 20 décembre. Une note officieuse dit que les négociations qui se poursuivent entre <strong>la</strong> Russie et le Ja- pou, bien que délicates, n'ont jamais pré- senté un <strong>de</strong>gré d'acuité pouvant motiver un arbitrage. La conciliation paraît en effet réalisable sans l'intervention d'une tierce partie. En Perse Téhéran, 20 décembre (5 h-, soir). Les forces du Schah se maintiennent <strong>de</strong>- puis hier. Il a même pu donner quelques si- gnatures aujourd'hui. {Agence Havas.) Amérique du Sud DANS L'ARGENTINE Buenos-Aires, 20 décembre. La politique prési<strong>de</strong>ntielle. La nouvelle du rapprochement <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité et du prési- <strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République a été favorablement accueillie par l'opinion. On s'accor<strong>de</strong> à re- connaître que toutes les difficultés seront, <strong>de</strong> ce chef, ap<strong>la</strong>nies. La convention <strong><strong>de</strong>s</strong> exportateurs <strong>de</strong> céréales. Aujourd'hui a été approuvée <strong>la</strong> convention intervenue avec les exportateurs <strong>de</strong> céréales pour l'embarquement <strong>de</strong> cette production par le port <strong>de</strong> Bahia B<strong>la</strong>nca. Deman<strong>de</strong> repoussée. Le gouvernement a repoussé <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du consul <strong>de</strong> Danemark, au sujet d'une permission pour l'introduction <strong>de</strong> bétail, par suite du manque <strong>de</strong> précau- tions. La limitation <strong><strong>de</strong>s</strong> armements. Le minis- tre M. Zeballos a tenu <strong>de</strong>ux conférences .avec le ministre du Brésil. Ces entretiens ont eu pour objet, dit-on, <strong>la</strong> limitation <strong><strong>de</strong>s</strong> arme- ments <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte. Nomination. M. Alberto Aguirre a été nommé attaché honoraire aux légations ar- gentines <strong>de</strong> France et d'Allemagne. Il a été appelé à ce poste pour étudier dans ces pays l'organisation <strong><strong>de</strong>s</strong> asiles d'enfants. Le fonds <strong>de</strong> conversion. Une somme <strong>de</strong> 3 millions <strong>de</strong> francs en or a été versée au fonds <strong>de</strong> conversion, qui se monte, <strong>de</strong> ce fait, à 85 millions <strong>de</strong> francs. Armements. Le gouvernement a accepté <strong>la</strong> proposition Armstrong, au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux canonnières cuirassées. Le coût total sera <strong>de</strong> 162,890 livres ster- ling. COURTES DÉPÊCHES Le roi et <strong>la</strong> reine <strong>de</strong> Norvège sont ren- trés à Christiania. L'empereur François-Joseph est rentré <strong>de</strong> Budapest à Vienne et s'est rendu au châ- teau <strong>de</strong> Schœnbrun où il passera les fêtes <strong>de</strong> Noël. Des négociations se poursuivent entre l'Allemagne et l'Angleterre en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> paci- fication <strong><strong>de</strong>s</strong> districts frontières entre <strong>la</strong> colo- nie du Cap et l'Afrique alleman<strong>de</strong> du sud- ouest. La Skoupchtina serbe a voté l'emprunt proposé par le ministère. M. Vouitch, qui quitte <strong>la</strong> légation <strong>de</strong> Serbie à Vienne, a reçu <strong>de</strong> l'Empereur d'Au- triche l'ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Couronne <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> pre- mière c<strong>la</strong>sse, La Délégation hongroise a adopté les budgets <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine. Le Sénat roumain a voté à l'unanimité l'adresse en réponse au message du Trône. Le vapeur argentin Cachalote a recueilli dans une île déserte <strong><strong>de</strong>s</strong> mers du Sud 26 hommes; dont le capitaine, <strong>de</strong> l'équipage du vapeur norvégien Fritjof-Nansen, naufragé le 10 novembre. Figaro à Londres (Servicespécial<strong>de</strong>notre bureau<strong>de</strong> Londres,8, NewCoventryStr. W.) Nouvelles politiques LES COMMUNES ET LES LORDS Londres, 20 décembre. On ne se serait pas douté, à voirl'affluence <strong><strong>de</strong>s</strong> députés aujourd'hui à <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> communes, que nous approchons <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> session. Mais après le vote d'hier à <strong>la</strong> Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> lords, il n'est pas surprenant que ministériels et opposants aient tenu à venir voir comment le gouvernement al<strong>la</strong>it répondre. Il a choisi <strong>la</strong> manière forte. Dès le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance, sir Henry Camp- bell Bannerman s'est levé et a proposé une résolution prononçant l'abandon <strong>de</strong> l'Educa- tion Bill et refusant les amen<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>la</strong>- Chambre haute. « Le cadavre que les Lords ont <strong>la</strong>issé sur le seuil <strong>de</strong> leur porte, dit le Premier, peut être maintenant porté hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes. Mais il s'agit <strong>de</strong> savoir si les résultats <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>rnières élections.compteront pour rien. » La question <strong>de</strong> l'instruction publique est posée <strong>de</strong>puis 1902 par <strong>la</strong> loi qu'a fait voter le précé<strong>de</strong>nt cabinet, et il ne pourra y avoir ni paix ni trêve tant que cette loi n'aura pas été modifiée. » Le parti libéral a été porté au pouvoir par un grand mouvement <strong>de</strong> l'opinion- publique, déterminé en gran<strong>de</strong> partie par cette ques- tion, et l'œuvre <strong>de</strong> ce parti, <strong>de</strong> cette Cham- bre se trouve détruite par le parti adverse irrémédiablement condamné par les élec- teurs. Mais, heureusement, les ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution britannique ne se trouvent pas épuisées, non plus que celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cham- bre <strong><strong>de</strong>s</strong> communes. Un moyen existe certai- nement, et on le trouvera, <strong>de</strong> faire prévaloir <strong>la</strong> volonté du pays, exprimée par ses repré- sentants élus. » Le gouvernement et ses partisans veulent <strong>la</strong> paix et <strong>la</strong> conciliation. La seule note dis- cordante dans le débat final est venu <strong>de</strong> M. Balfour qui a prêché <strong>la</strong> guerre. Notre but était d'établir un système d'instruction na- tionale et non confessionnelle ni sectaire, sur les bases générales du christianisme, afin <strong>de</strong> mettre l'instruction publique au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté et non au service d'une église ou d'une secte quelconque. » Après cette déc<strong>la</strong>ration, qui <strong>la</strong>isse prévoir pour <strong>la</strong> rentrée quelques séances intéressan- tes, M. Walter Long a répondu au nom <strong>de</strong> M. Balfour absent, et M. Birrel a prononcé quelques mots, après quoi <strong>la</strong> motion <strong>de</strong> sir Henry Campbell Bannerman a été adoptée à l'unanimité. LE COMMERCE' FRANCO-ANGLAIS 11 Londres, 20 décembre. Parmi les invités au banquet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cham- bre <strong>de</strong> commerce d'hier soir, se trouvait M. Lesieur, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong> com- merce <strong>de</strong> Paris, qui a prononcé un intéres- sant discours, au nom <strong>de</strong> tous ses collègues français, pour dire combien ils se trouvaient tous fiers <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> trait d'union entre les <strong>de</strong>ux pays, et pour exprimer le vœu <strong>de</strong> voir se compléter .les précieux résultats déjà ob- tenus par l'entente cordiale; en obtenant <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux gouvernements <strong><strong>de</strong>s</strong> facilités nouvelles en vue <strong>de</strong> l'extension <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports commer- ciaux. '"• Je citerai seulement, dit M. Lesieur, celles qui sont re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> protection internationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété industrielle, aux moyens <strong>de</strong> commu- nication <strong>la</strong> réduction <strong><strong>de</strong>s</strong> taxes postales et télé- graphiques, l'accélération <strong><strong>de</strong>s</strong> services <strong>de</strong> trans- port, l'exécution d'un projet qui nous est cher à tous, a l'adoption duquel nos Compagnies ont travaillé à préparer l'opinion et qui 'ouvrira une ère <strong>de</strong> prospérité inconnue jusqu'ici en rédnisant à moins <strong>de</strong> six heures le trajet entre Paris et Londres. L'Exposition qui se prépare affirmera notre égale valeur dans <strong><strong>de</strong>s</strong> domaines différents qui, rapprochés, formeront un ensemble harmonieux et assureront le succès <strong>de</strong> cette fécon<strong>de</strong> mani- festation. Elle resserrera notre entente, « œuvre <strong>de</strong> raison, œuvre <strong>de</strong> paix », comme <strong>la</strong> qualifiait si bien il y a quelques jours celui qui est l'inter- prète toujours aussi heureux qu'autorisé <strong><strong>de</strong>s</strong> vé- ritables sentiments'<strong>de</strong> <strong>la</strong> France, notre éminent ambassa<strong>de</strong>ur, S. Exe. M. Paul Cambon, auquel j'adresse l'hommage respectueux et reconnais- sant <strong>de</strong> tous les commerçauts français. M. Lesieur a terminé son discours en por- tant un toast à <strong>la</strong> prospérité grandissante du commerce anglo-français et à l'union indis- soluble <strong><strong>de</strong>s</strong> commerçants <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux pays. LE THÉÂTRE ,% Nous voici pour tout <strong>de</strong> bon en hiver les pantomimes <strong>de</strong> Noël sortent une à une <strong><strong>de</strong>s</strong> bahuts vénérables où les conservent, <strong>de</strong>- puis tant d'années, les « managers » avisés du Royaume-Uni. Le Duke ofYork's a inauguré <strong>la</strong> saison <strong>de</strong> Christmas en nous donnant une éblouissante reprise <strong>de</strong> Peter Pan, <strong>la</strong> pantomime c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> Barrie, chef-d'œuvre d'humour, <strong>de</strong>. senti- mentalité simple et touchante, <strong>de</strong> gaieté folle, <strong>de</strong> jeunesse et <strong>de</strong> vie, joie <strong><strong>de</strong>s</strong> bambins et, avouons-le tout <strong>de</strong> suite, <strong>de</strong> leurs aînés. Peter Pan est né il y a trois ans chaque hiver il revient nous raconter son histoire, maintenant aussi familière, en Angleterre, que les contes <strong>de</strong> fée et les bonnes histoires du bon Perrault le sont en France. Je ne crois pas qu'il y ait, dans l'histoire littéraire <strong>de</strong> notre époque, un autre exemple <strong>de</strong> création spontanée, comparable à celle que Barrie a daigné faire <strong>de</strong>vant nos yeux d'un coup <strong>de</strong> baguette enchantée. Un personnage féerique a été construit <strong>de</strong> toutes pièces par un mo- <strong>de</strong>rne, et du jour au len<strong>de</strong>main il est <strong>de</strong>venu le favori <strong><strong>de</strong>s</strong> petits, l'ami <strong><strong>de</strong>s</strong> grands son nom, Peter Pan, est pour toute une généra- tion l'évocation à <strong>la</strong> fois gracieuse et pre- nante <strong><strong>de</strong>s</strong> joies du home, du prix infini qu'est l'amour d'une mère, et du désespoir ingénu <strong>de</strong> tous les petits enfants qui n'ont jamais eu <strong>de</strong> parents. Les bonnes fées, auxquelles Barrie nous supplie <strong>de</strong> croire, ont certainement inspiré le plus délicat <strong><strong>de</strong>s</strong> humouristes ang<strong>la</strong>is, et lui ont donné, pour le remercier du culte qu'il leur a voué, un triomphe magique. Peter Pan a été acc<strong>la</strong>mé, lundi soir, plus encore qu'il ne l'avait été lors <strong>de</strong> sa première apparition sur terre. Il semb<strong>la</strong>it que <strong><strong>de</strong>s</strong> personnes connues et chères nous revenaient après une longue absence; ce fut un enchantement. Faut-il ajouter que l'interprétation est comme toujours parfaite? Les noms seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> princi- paux artistes me dispensent <strong>de</strong> longs com- mentaires. Miss Pauline Chase (Peter Pan) abordait le premier grand rôle <strong>de</strong> sa jeune carrière dramatique après avoir été un mime adorable, elle <strong>de</strong>vient une actrice sédui- sante <strong>de</strong> beauté et <strong>de</strong> grâce sa diction est excellente; son jeu, naturel et vivant: Charles Frohman a découvert en elle une étoile. Mentionnons encore M. Gérald du Maurier, capitaine <strong>de</strong> pirates idéal, qui sait faire <strong>de</strong> ce rôle bouffon une création inou- bliable, grâce aux qualités <strong>de</strong> verve et d'hu- mour que ce grand artiste possè<strong>de</strong> à un <strong>de</strong>- gré éminent. Enfin, miss Hilda Trevelyan est une petite maman délicieuse et l'on comprend que les enfants abandonnés <strong>de</strong> The Ne,uer Never Land l'aiment à l'adoration. Il est possible, m'assure-t-on, que, l'été prochain, M. Charles Frohman présente Peter Pan aux Parisiens. J'ai peur que les fées et leurs fidèles sujets ne s'accommo<strong>de</strong>nt guère <strong>de</strong> l'éc<strong>la</strong>tant soleil <strong>de</strong> juin: pour goûter, comme il convient, ce ravissant conte <strong>de</strong> nourrice, ne faut-il pas les brouil<strong>la</strong>rds et les brumes <strong>de</strong> l'hiver, <strong>la</strong> lueur indécise que pro- jettent dans <strong>la</strong> chambre les bûches <strong>de</strong> Noël brû<strong>la</strong>nt joyeusement dans l'âtre et- qui sait? l'atmosphère bleuâtre et grise du climat an- g<strong>la</strong>is ? J. Coudurierv --5 tonio Gandolfo, M. Eugeuia Garzon-et le ministre <strong>de</strong> France en .Argentine, M." Thiébault. -,ro Le prési<strong>de</strong>nt du Conseil municipal, M;- Chautard, entouré <strong><strong>de</strong>s</strong> membres du bu- reau et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux préfets, attendait les invités <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville dans- f un <strong><strong>de</strong>s</strong>" 'saloirs* du pa<strong>la</strong>is municipal: Le présr<strong>de</strong>nt dy Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres, M. Clemencoau,- et le ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étrangères,. Mï Stéphcn Pichon, <strong>de</strong>vaient par leur pré- sence rehausser l'éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> cette belle fête qui a pris le caractère d'une véritable entente municipale et même gouverne- mentale. On verra par les toasts..qu'il a été question, aussi bien dans le discours du prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong><strong>de</strong>s</strong> ministres que dans ceux très app<strong>la</strong>udis. dB" ^1M: Chautard et <strong>de</strong> Selves, <strong>de</strong> <strong>la</strong> sœur <strong>la</strong>tine d'Amérique du Sud.. MM. Bel<strong>la</strong>n, syndic du Conseil muni- cipal, et Bouvard, directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> fêtes d'à <strong>la</strong> Ville, avaient, à leur habitu<strong>de</strong>, décoré les salons municipaux <strong>de</strong> superbe façon.- La table du banquet.était dressée., gar- nie <strong>de</strong> chemins <strong>de</strong> fleurs et d'une boH.e argenterie, dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>';saîlë à mâïi- ger. Là musique <strong>de</strong> <strong>la</strong>. gar<strong>de</strong> s'est fait en-; tendre durant le dîner. Le menu, déli- cieux <strong>de</strong> couleur et d'une jolie compô- sition, était une attention délicate .aux hôtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville. Il y était- «parlé-, -par- .-le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin, <strong>de</strong> leur gran<strong>de</strong> capitale et <strong>de</strong>: leur histoire. Deux femmes, l'une synthéti- sant Buenos-Aires et l'autre Paris, sti donnaient <strong>la</strong> main. L'hôtel. d,e.y.iHo' U.'s Buenos-Aires et <strong>la</strong> colonne <strong>de</strong> Mai étaient <strong><strong>de</strong>s</strong>sinés avec une exactitu<strong>de</strong> f ràp.pïùiËê>. De nombreuses notabilités, françaises ~s avaient tenu à assister au dîner -et. à <strong>la</strong> soirée donnés en l'honneur :<strong><strong>de</strong>s</strong> re.r présentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> République Argen- tine et <strong>de</strong> Buenos-Aires/ Oti remar- quait, in<strong>de</strong>pendammeut.<strong>de</strong> MM, Chau- tard, prési<strong>de</strong>nt du Conseil municipal <strong>de</strong> Selves, préfet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine'; Lépirïé, pré- fet <strong>de</strong> police, MM. Clemenceau, prési- <strong>de</strong>nt du Conseil, et Pichon, ministre <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étrangères Les membres du bureau <strong>de</strong> l'assemblée corn* munalo .MM. André Lefèvre, Bel<strong>la</strong>n, Tantôt, Sohier; <strong><strong>de</strong>s</strong> prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> commission eteon- seillers municipaux etgénéraux MM. Turot, Grébauval, Escudier, Dausset, Ernest Caron, Deville, Opportun Alp'y, Dùyàl-Àrno'u'Ioy, Marsou<strong>la</strong>n, Rébeil<strong>la</strong>rd, Le Menuet, Sfaurice Quentin, Galli, Houdé, Massard, Girou1; Hep- «nheimer, d'Andignô, Chausse, Des<strong>la</strong>hçles, Lajarrige, Brénot, Joiibois, B<strong>la</strong>nchony Hé'- naffe,' Laurent Cély, Garmignac le secrétaire général <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, M. :A. Bernard; le directeur du cabinet du préfet, M. Piette <strong><strong>de</strong>s</strong> directeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> préfectures MM. Bouvard, Magny, Quennec, <strong>de</strong> Metz, Mesureur, Touny, Mouquin MM. Mol<strong>la</strong>rd, Honorat, etc., etc. MM. Chautard et <strong>de</strong> Selves occupaient le centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> table d'honneur, ayant auprès d'eux M. Ernesto Bosch,: ministre <strong>de</strong> l'Argentine à Paris, le générai Roca, M. Carlos <strong>de</strong> Alvear, MM. -Gleœeneeau et Pich.on. Au <strong><strong>de</strong>s</strong>sert, M. Clemenceau, prési<strong>de</strong>nt du Conseil.<strong><strong>de</strong>s</strong> ministres,, s'est levé et a prononcé les paroles suivantes i- Je vous remercie, monsieur Je. prési<strong>de</strong>nt flyt Conseil municipal, <strong>de</strong> m'avoir procuré l'hon- neur et le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> passer cette soirée au milieu <strong><strong>de</strong>s</strong> élus <strong>de</strong> Paris, réunis pour, fêter là présence dans <strong>la</strong> capitale d'hommes politi- ques et <strong>de</strong> magistrats éminents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Répu- blique Argentine, qui, d'avance, étaient pour nous <strong><strong>de</strong>s</strong> amis. Vous appartenez, messieurs, à un pays qui a <strong>de</strong> nombreuses affinités avec le nôtre'. La communauté <strong>de</strong> race a créé entre les <strong>de</strong>ux républiques <strong><strong>de</strong>s</strong> liens puissants. Beaucoup <strong>de</strong> nos compatriotes se sont fixés sur votre ter- ritoire. Ils y trouvent une existence heu- reuse. Soyez remerciés, messieurs, <strong>de</strong> cette <strong>la</strong>rge hospitalité! Comme vous avez- :jrioj;r.3 amitié, nous savons que <strong>la</strong> France, a. vos sympathies. Nous en voyons <strong>la</strong> preuve dans cette belle et florissante colonie disséminée sur notre territoire, qui y vit <strong>de</strong> notre vie'et se fait si aisément à nos mœurs et à nos coutumes, à notre manière <strong>de</strong> vivre et <strong>de</strong> penser. Ces résultats sont dus à l'esprit <strong>de</strong> haute confraternité <strong>la</strong>tine qui anime 'les gouver'ne» ments'clenos? <strong>de</strong>ux pays et, je tiens à le rap- peler ici, à ï impulsion fécon<strong>de</strong> et bienfait t;ante que M. le général Roca a su donnée à l'administration <strong>de</strong> l'Argentine- au cours <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux prési<strong>de</strong>nces. Je lève mon verre en l'honneur <strong>de</strong> Son Excellence le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République Argentine et je bois à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur-et à <strong>la</strong> prospérité du peuple argentin. On a écoilté <strong>de</strong>bout l'Hymne national <strong>de</strong> l'Argentine et <strong>la</strong> Marseil<strong>la</strong>ise, M. Ernesto Bosch a pris ensuite <strong>la</strong> parole: Messieurs, ' La pensée première <strong><strong>de</strong>s</strong> organisateurs,- 3e cette belle fête fut, si je ne m'abuse, <strong>de</strong> lui. donnai' le caractère d'une manifestation- :in-
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