Journaux - Société des Sciences de la Creuse

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Chez MM. LAGRANGE, CERF & G1* 

8, place de la Bourse 

« Loué par ceuxrcj, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravantês méchants, je ma 

bâte de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. > (Beaumarchais.) 

SOJM:3~A.IHB 

Promenades dans Paris Le lycée Louis-le- 

Grand Georges Gain. 

La Vie de Pans Les expositions de Bagatelle: 

Ch. DAUZATS. é? 

Condamnation des modernistes par l'archevêque 

de Paris": JULIENDE Narfon. 

Petit bleu de la Côte d'Azur Ajax Il. 

A l'Etranger La Suède et les îles d'Aland 

Eugène Lautier. 

Dessin Au thëdtre' Antoine « Ubu roi »:: 

DE LOSQUES. 

tes -accidentsdu travail et lessimulateurs G. 

Davenay.. 

Les cambrioleurs d'express Le départ d'Al- 

binet E. Tanson. 

Les Théâtres Théâtre Réjane: «Jean-Gabriel 

Borltman » Emmanuel ARÈNE. Théâtre 

de Monte-Carlo « Espada » GABRIEL 

Fa,uké. 

Feuilleton La Maison hollandaise Camille 

Lemonnier. 

PROMENADES 

DANS -PARIS 

LeLycée 

Louis-le-Grand 

A l'angle de la rue Saint-Jacques et de 

la rue du Cimetiôre-Saint-Benoît, les dé- 

molisseurs achèvent de jeter bas trois 

vieilles masures crasseuses et disloquées 

que personne ne regrettera, sauf peut- 

être quelques anciens élèves de'Louis-le- 

Grand, pour qui ces bicoques évoquaient 

bien des souvenirs. Elles marquaient le 

point terminus de notre liberté à côté 

se dressaient les murs noirs de la prison 

universitaire. Une haute porte de bois 

sculpté surmontée d'un fronton décoratif, 

puis le guichet d'entrée, la porterie, les 

classes, leproviseur, les censeurs, lesrépé- 

titeurs, les consignes, les retenues, les ar- 

rêis. toute la lyre Et il se rencontre, pa- 

des infortunés assez déshérités de 

toute joie humaine pour regretter « ce 

beau temps de la vie » ou de pauvres en- 

fants étaient traités comme de dangereux 

malfaiteurs; ces laudatores temporis 

acti n'étaient probablement pas internes 

à Louis-le-Grand en 1809 Nos lycéens 

d'ùujourd^hui, pour qui les règlements 

se sont -heureusement adoucis, ne peu- 

vent imaginer ce qu'était alors la vie 

d'riiQîcoli£Lr_en cette maison. rébarbative, 

aux fetffstres garnies de barreaux de fer 

telle mie geôle. et ce fut d'âilte tirs une 

geôle, sous la Révolution 1 

Dès cinq heures et demie le- tambour, 

.frappé par un Vieux « tapin » à barbe 

blanche, « roulait'"» 'ie réveil; puis, après 

de sommaires- ablutions, les études suc- 

cédaient aux '«lasses, avec. en trois fois, 

une heure trois quarts de récréation. 

Par contre, on infligeait à des enfants 

dé treize ans des études- de trois heures 

pendant lesquelles tout mouvement, 

tout murmure étaient sévèrement ré- 

nrimés. D'excellentes places, un travail 

acharné, rien ne palliait le crime de re- 

muer, de causer, de ne pouvoir si long- 

temps demeurer rivé à un banc, et les 

punitions absurdes de pleuvoir comme 

grêle privation de récréation, donc 

privation d'exercice nécessaire. pri- 

vation de sortir le dimanche, donc pri- 

vation d'embrasser sa famille. et de 

prendre un bain. Restait la peine su- 

prème des arrêts. 

Ah ces arrêts de Louis-le-Grand ou 

la légende voulait qu'un de nos aînés se 

fût pendu! D'étroites cellules aux 

murs noirs revêtus de torchis, perchées 

sous les toits, où l'on gelait l'hiver, où 

l'on étouffait l'été; scellés au sol carrelé, 

une table et un escabeau, et comme dis- 

traction dix-huit cent vers latins à copier 

dans la journée! Mais, en grimpant 

sur !a table et à l'aide d'un audacieux 

rétablissement, on pouvait, cramponné 

aux barreaux de fer striant la lucarne 

d'éclairage, apercevoir le joyeux Paris 

ensoleillé.etaupremier plan ces maisons 

de la rue du Cimetière-Saint-Benoît, 

qu'on achève de démolir aujourd'hui. 

Parfois encore on entendait avec 

quelle envieuse émotion! les chants 

des étudiants remontant la rue Saint- 

Jacques en joyeuse compagnie 1 

Nos professeurs étaient presque tous 

des hommes éminents, intelligents et 

bons tout le mal venait des répétiteurs, 

des « pions » malheureux, aigris, et trop 

souvent féroces. 

.En fermant les yeux nous revoyons 

les trois tristes cours entourées de hauts 

bâtiments noirs, les arbres étiolés, les 

dortoirs de caserne, les lavabos minus- 

cules, les réfectoires à l'odeur aigre, les 

classes en gradins, les études sentant le 

moisi. Combien l'on bénissait le malaise 

nécessitant un repos de trois jours à 

l'infirmerie, sous l'égide de «Sœur 

Adrien », une sainte créature aux allures 

bourrues, qui se vantait d'être la der- 

nière janséniste! Quelle brave femme! 

Indulgente le vendredi aux infortunés 

fuyant par 'crainte de l'inévitable 

consigne le cours du terrible M. Ber- 

nés, farouche professeur de mathémati- 

ques, la «Sœur Dragon "ne fulminait que 

contre les « tireurs au flanc » et les 

« gredins » qui chipaient ses roses ou 

taquinaient 

son chat. 

Que de souvenirs! nos mamans au 

parloir, la musique chiffrée du père 

Chevé, les interminables promenades du 

jeudi sur les glacis des fortifications ou 

les bas côtés du Jardin des Plantes, les 

tristes balades des « consignés », des 

« petits' pays chauds» et des « sans fa- 

mine » le dimanche, le long des quais; 

la sortie joyeuse des jours de congé, les 

départs pour le Concours général, un 

dictionnaire sous le bras gauche et au 

poing le « filet » contenant deux œufs 

durs, un pâté de venu froid, un morceau 

de gruyère et une demi-bouteille drabon- 

dance; Tes distributions de prix! 

Puis c'est le printemps de 1870 où 

l'esprit de révolte pousse avec les feuilles 

vertes, la mort de Victor Noir, les ëaieu- 

tes, le journal d'Henri Rochefort intro- 

duit subrepticement par les externes et 

dévoré entre deux pages du Theûaitrùs 

poeticm, les cris, les chants, la Marseil- 

laise II. donl'les échos parvinrent jus- 

qu'à nos dortoirs étouffants, la guerre, 

nos tristes vacances, nos désastres et la 

rentrée au lycée, externes, pendant le,, 

siège de Paris 

Alors, pour arriver à huit heures à 

Louis-le-Grand, il nous fallait, mon frère 

et moi, traverser la ville. Dans le petit 

matin bleuâtre, nouscroisionsdes compa- 

gnies de gardes nationaux" revenant des 

remparts; par ces froids terribles (une 

moyenne de 12 degrés au-dessous de 

zéro), les hommes avaient des «passe- 

montagne » en laine tricotée, des cache- 

nez de couleur, de gros gants de cuir, de 

longues capotes raidies par le 'gel-JDans 

la boue et la neige glacées, sous la pluie 

et la bise, tenant, en main pour de'minu- 

tieux pointages leurs cartes bleues, et 

jaunes d'alimentation familiale, de lon- 

gues files de femmes, do vieillards, 

d'enfants faisaient bien avant l'aube 

queue à la porte des boucheries ou- 

vertes à huit heures, militairement, sous 

la surveillance de gardes sédentaires, 

irrévérencieusement dénommés les 

pantouflards 

». 

L'héroïsme, le tranquille courage, l'in- 

géniosité des Parisiennes pendant le 

siège furent incomparables; elles incar- 

nèrent l'âme de la France meurtrie et 

d'autant plus aimée. Soignant les mala- 

des, pansant les blessés, galvanisant les 

courages défaillants, elles savaient en- 

core découvrir d'inespérées recettes pour 

accommoder les plus invraisemblables 

nourritures. Nous mangions du cheval, 

du chien, du chat les jours de fête. et 

c'est avec une gourmande émotion qu'on 

interrogeait la cuisinière « Aurons-nous 

de l'âne ce soir? » Quant au pain, c'était 

un mélange gluant de son, de paille, d'a- 

voine. 

Au lycée, nos dortoirs étaient occupés 

par les mobiles des départements et 

nous regardions curieusement ces braves 

gens astiquant leurs armes rouillées par 

les pluies. Ijne seule classe, insuffisam- 

ment chauffée, suffisait largement à 

grouper les débris d'une division entière. 

Nos professeurs portaient la robe noire 

ouverte sur leur costume de gardes na- 

tionaux, le képi remplaçant "la Loque; 

quelques-uns, descendant de garde, dé- 

posaient simplement leurs fusils et leurs 

sacs, puis commençaient les cours. Et 

quelles belles "leçons de devoir et de 

patriotisme ils nous donnaient, pendant t 

qu'au loin, continuel lerneat,, grondaient ¡ 

comme des.-avàlaucheâ les fracas de la ca- 

nonnade! Nous avions fini par dénom- 

brer ces bruits Ça, c'est « Joséphine », du 

Mont-Valérien. c'est « Marie-Jeanne », 

du for.td'Issy. c'est la canonnière Farci/, 

du, Pouil-du-jQur. Chaque "jiiàtin, la 

journée, commençait/par la quête, dans 

toutes les classes, du « sou pour les ca- 

nons .»,. ces canons que l'on fondait en 

hâte, non seulement dans les ateliers de 

l'Etat, mais encore chez Barbeclienne, 

chez Thiébault un peu partout et 

le samedi nous allions pieusement 

porter à la mairie du Panthéon l'obole 

du lycée Louis-le-Grand: Le plus airné 

de nos maîtres, M. Meiiet, avait rem- 

placé Virgile et le Conciones par les poè- 

tes français parlant d'abnégation et de 

patriotisme. Corneille alternait avec Vic- 

tor Hugo, nous récitions l'Expiation, la 

Légende des siècles, la Lettre d'un mobile 

breton, de Coppée, les Cuirassiers de 

Reichshoffen et le Maître d'école, de Ber- 

gerat Que c'est loin, tout cela, et com- 

bien le souvenir en reste inoubliable 

De temps en temps un besoin d'école 

buissonnière nous amenait aux rem-' 

parts. On venait voir « papa » monter la 

faction derrière les gros canons bronzés, 

on regardait avec des longues-vues les 

Prussiens élever des retranchements du 

côté de Gennevilliers. Leur service ter- 

miné, les gardes nationaux lisaient les 

journaux, jouaient au bouchon, dor- 

maient autour de grands feux de raci- 

nes. On allait écouter le; biniou des mo- 

biles bretons; on acclamait les batail- 

lons de marche, les marins couverts de 

peaux de bique, se rendant en chantant 

aux avant postes on guettait place 

Saint-Pierre, à Montmartre, les départs 

des ballons; on espérait pendant des 

heures l'arrivée d'un pigeon voyageur! 

.Dans les rues, sur les boulevards 

déserts pas une voiture, sauf les omnibus 

d'ambulance et les coupés luxueux ré- 

quisitionnés pour le service des blessés 

sur le chemin des cimetières des files de 

cercueils d'enfants portés sous le bras 

et suivis de femmes en deuil. Aux 

vitrines des Chevet, des charcutiers de 

luxe, quelques rares boîtes de conserves, 

des sads de riz, des morues sèches. un 

peu partout d'extraordinaires victuailles, 

des pâtés de rats, de la fausse tête de 

veau en « osséine », des « saucissons d'é- 

léphant ». Au jour de l'an de '1871 un 

sac de lentilles, deux livres de pommes 

déterre, élégamment enrubannées, rem- 

plaçaient avantageusement les tradition- 

nels sacs de marrons glacés; un camem- 

bert, un bouquet de poireaux, six œufs 

frais semblaient présents somptueux; 

comme au temps de Ramsès,les oignons 

étaient dieux! 

Les journaux, les almanachs offraient 

à leurs lectrices d'inattendues recettes 

« Pour la gibelotte, faites un roux, 

passez-y le chat.»; «Chat au chas- 

seur »; « Chevalà la mode »; « Hor- 

sesteaks »; « Gigot de chien rôti » 

« Potage à la gélatine »; (Beurre mi- 

néral ». On riait môme de sa propre 

détresse dans le Charivari,\o bon Cham 

montrait une Parisienne lorgnant un 

brave monsieur tiqueté de trous de va- 

riole. «J'adore les gens grêlés. ils me 

rappellent le gruyère !» 

Les théâtres fermés étaient convertis 

en ambulance; sur les édifiées publics, 

affectés aux blessés, flottait la croix 

,r.ouge.de_Genève.. 

C'est ce Paris sinistre et glorieux .qui 

nous est réappara- -et nous avons revécu 

notre existence de petit lycéen assiégé. 

Un matin, en arrivant à Louis-le-Graoa", 

nous trouvons les classes fermées, on 

nous licencie; les obus prussiens tom- 

baient place du Panthéon, dans le 

Luxembourg, boulevard Saint-Michel. 

Quelle bonne aubaine de pouvoir fureter 

partout! et nous voilà joyeux, avec nos 

livres d'étude sous le bras, courant vers 

la barrière de Vincennes, où l'on rappor- 

tait des blessés, vers l'Arc de triomphe 

matelassé de madriers et de sacs de terre, 

vers les Champs-Elysées où l'on voyait 

de loin tomber en sifflant les obus, vers 

l'Opéra inachevé et transformé en maga- 

sin d'approvisionnement. 

Aujourd'hui, notre vieux lycée a fait 

place à un Louis-le-Grand tout frais, tout 

neuf, tout pimpant. Seuls vestiges du 

passé, quelques bâtiments sombres sur- 

montés d'un campanile subsistent encore 

dans la première cour et voici la classe 

où par un glacial après-midi de dé- 

cembre 1870 entra Jules Simon,l mi- 

nistre de l'instruction publique, mem- 

bre du gouvernement de la Défense na- 

tionale. Cette journée-là semblait lamen- 

table .entre toutes, nous avions froid, 

nous avions faj m. Après nous avoir pa- 

ternellement interrogés, Jules Simon 

prit la parole. Avec une émotion, une 

simplicité, une éloquence communicati- 

ves, il nous dit les mots qu'il fallait dire 

en ce jour lugubre où Paris agonisait, et 

quand il cessa de parler, dans la triste 

classe à peine éclairée, on n'entendait 

plus que les sanglots de trente pauvres 

petits Parisiens pleurant toutes leurs 

larmes, pendant qu'au loin les canons 

des forts tonnaient sinistrement. 

Georges Cain. 

LA VIE DE PARIS 

LesExpositions 

deBagatelle 

Le grand succès de l'exposition des portraits 

de femmes, organisée en 1907, à Bagatelle, 

par la Société nationale des beaux-arts, a en- 

couragé cette dernière à faire mieux encore, 

si c'est possible, cette année. 

Elle prépare donc, pour le mois de mai, une. 

nouvelle « rétrospective >, qui continuera l'in- 

téressante série inaugurée au dernier- prin- 

temps. 

Cette fois, on verra surtout, rôuniei en effi- 

gies dans la « Folie 'du comte d'Artois », les 

personnalités du temps de Louis-Philippe et 

de la deuxième République,_qui ont occupé 

l'opinion publique à un titre quelconque. 

°: 

Le second Empire et la troisième Répu- 

blique seront aussi représentés à cette expo- 

sition, qui embrassera toute: la période com- 

prise entre 1830 et 1900. • 

L'énoncé seul d'un pareil programme s'é- 

téndânt à toute cette 'grande époque artis- 

tique, si fertile en chefs-d'œuvre .et si glo- 

rieuse pour l'école française, est' plein de 

promesses. 

Aux propriétaires et collectionneurs de por- 

traits de maitres à tenir ces promesses. 

Us les tiendront certainement. Nous en 

avons pour garant leur empressement de l'an 

dernier à aider les organisateurs de la pre- 

mière exposition de Bagatelle et, par surcroit, 

l'autorité et .les sympathies dont jouissent 

dans le monde des amis des arts les organi- 

sateurs eux-mêmes. 

Déjà-se sont mis en campagne Roll, Gôr-' 

vëx, Jean Béraud, Dubufe. Des noms qui 

chantent la Victoire. 

Dès maintenant, d'ailleurs, le succès est 

assuré par les adhésions et les offres sponta- 

nées qui pleuvent dans les,, ateliers de $es 

artistes. 

Vous vous rappelez, nous disait hier Jean 

Béraud, le triomphe de Cabanel à notre der- 

nière exposition de Bagatelle avec ses deux 

admirables portraits de la duchesse de Val- 

lombrosa et de la duchesse de Luynes ? Eh- 

bien, vous pouvez annoncer pour celle que 

nous préparons d'aussi belles surprises. 

Et d'abord nous aurons les moyens de faire 

la plus large place, cette fois, à Ingres. Je 

connais un portrait de ce maitre par lui-même 

qui figurera à côté d'une superbe «"réplique » 

de son duc d'Orléans de Versailles, et de plu- 

sieurs autres de ses plus belles œuvres, qui 

nous sont promises. Nous aurons,d'autre part, 

le célèbre portrait de Napoléon III par Win- 

terhalter, prêté par M.Garden.et où le talent 

de l'artiste s'affirme aussi brillamment que 

dans son portrait dé l'Impératrice si remar- 

qué l'an dernier. 

A côté de cela, un Alfred de Musset par 

Gavarni, Un George Sand par Thomas Cou- 

ture puis le Charlejs Garnier de Baudry, un 

Guizot de Delaroche, un Meilhac de Delau- 

nav, qui appartient à Ganderax, des Flan- 

drins, des Cogniets, des Courbets merveilleux, 

sans oublier une véritable galerie de Ricards 

et un délicieux' portrait de Sarah Bernhardt 

par Bastien-Lepage, que nous empruntons à 

la collection de M. Willy Blumenthal. 

Et encore toute une série, la pléiade de 

l'Arsenal, Victor Hugo, Balzac, Charles No- 

dier, etc., etc., par Louis Boulanger. 

Un peintre injustement oublié aujourd'hui, 

Champmartin, que Gustave Planche, dans ses 

critiques, classait au premier rang, sera re- 

présenté 

à Bagatelle par des, oeuvres qui. le 

révéleront à beaucoup de nos visiteurs. 

Les plus beaux.portraits' de Manet seront 

opposés 

aux portraits les plus goûtés de 

Chaplin. 

Nous aurons. aussi des étrangers^ par exem- 

ple Lembach, l'ami de Bismarck, avec ses 

portraits des personnages de la Cour de 

Berlin. _••• 

Je ne vous parle pas des contemporains. 

Vous verrez 

Et la sculpture Carpeaux, naturellement, 

à la place d'honneur parmi les anciens son 

buste de la princesse Mathilde, son buste de 

Garnier, et bien d'autres.A côté de lui, David 

d'Angers, avec ses médaillons de toutes les 

célébrités du siècle dernier et, par opposi- 

tion, les amusantes « charges » du maître 

Dantan. 

Voilà la magnifique galerie que m'a décrite 

par anticipation M. -Jean Béraud. Mais les 

organisateurs de cette; exposition la veulent, 

enrichir encore et ils accueilleront avec recon- 

naissance toutes les offres que leur adresse- 

raieat les amateurs, de, faire figurer, dans 

cette revue de la société de 1830 à igoo.les ima- 

ges d'hommes et de femmes connus, signées 

par des maîtres ou des artistes de talent. 

Ch. Dauzats, 

Échos 

La Température 

'Paris s'est réveillé sous un cielfcouvert avec 

.temps frais et menaces de pluie. La journée 

.s'est assez bien passée, mais le soir, le vent 

s'es.t élevé. violent et la pluie a commencé. Le 

baromètre qui était le matin à 774mm est 

tombé à 772mm à midi et à 77omm le'soir.4 

Thermomètre, iematin,30 au-dessus de zéro 

à midi, 70. 

La pression barométrique est très élevée 

dans l'est et le sud-ouest du continent. Elle 

atteint 77911"11 

à Biarritz. Une zone de basses 

pressions s'étend sur la Scandinavie et les iles 

Britanniques.. 

La température s'est généralement élevée. 

Le vent est modéré et de directions varia- 

bles sur nos côtes. Il a plu dans quelques 

stations du littoral. 

Départements, le matin, au-dessus de \èro 

3° à Nantes, à Bordeaux, à Besançon et à 

Gap, 40 à Limoges et à Clermont, 50 à Dun- 

kerque, à Boulogne, à Toulouse, et à. Lyon, 

70 à Cette, 8» à Biarritz, g0 à ,Brest et à Per- 

pignan, io° à Ouessant, 120 à' Alger.. 

En France, un temps nuageux est proba- 

ble avec température voisine de la normale. 

(La température du 15 février 1907 était à 

Paris le matin, 30 au-dessus de zéro; à midi, 

5°..Baromètre, 7,.|8mm.Grande pluie.) 

Nice (thermomètre du théâtre des Capucines 

Niçoises) à midi, 150 à trois heures, 140. 

Du New York Herald 1 

A Londres Temps couvert et pluvieux. 

Température minima, 40; maxima, 11 ".Vent 

d'ouest-sud-ouest. Baromètre, /66mm. 

A New- York Temps orageux et pluvieux. 

Température minima, 50; maxima, 130. Vent 

't 

sud changeant à l'ouest. Baromètre en hausse. 

A Berlin Beau temps. Température 70. 

Les Courses 

Aujourd'hui, à deux heures, Courses à 

àiuteuil. Gagnants du Figaro 

Prix d'.Ouverture Copernic II Grutli. 

Prix du Chcnc-Capitamc Quille Kimolo. 

Prix.de Billancourt Manne ;.Pachico. 

Prix Keryin Bol Ecurie Thiébaux. 

Prix Du Barry Nopal Coio. 

Prix Rccruit Bastion Neuilly II. 

L'IMPOTSURLE REVENU 

j '< 

^X Un des points du discours de M. 

< Kibot sur*les:xuéls. on. nè.I:sàùrait 

trop insister; et dont l'importancë-a été 

soulignée par les interruptions irritées 

des socialistes, c'est la. terrible virtua- 

lité de divisions intestines.dont est gros 

ce. projet d'impôt sur 1©revenu. 

M. le ministre des finances l'avait im- 

plicitement, avoué, en prononçant le 

mot, relevé avec beaucoup de raison par 

M. Ribot, de « privilèges bourgeois. ». 

Il s'agit en .etîet, qu'on eu. convienne ou 

non, d'un assaut à mener contre la bour- 

geoisie, contre la richesse, et'c'est bien 

pour cela que les collectivistes,soutien- 

nent avec tant d'ardeur le projet du gou- 

vernement.. Partisans de la lutte des 

classes, ils désirent naturellement l'ins- 

titution d'un impôt de classe, atteignant 

la classe possédante, elle seule, et per- 

mettant d'arriver à t'exproprier. 

M. Riboka réfuté cette conception ab- 

surdeavec une belle éloquence. Lesdécla- 

mations professionnelles des révolution- 

naires n'empêcheront pas que la fortune 

ne,soit nullement le monopole d'une aris- 

tocratie dans la' France moderne, où les 

petits capitalistes pullulent, ni que ce 

capital dénoncé et flétri par les sophistes 

ne soit l'instrument nécessaire de l'esprit 

d'entreprise, de la prospérité nationale 

etduprogrèsdclacivilisation. 

Ces riches, 

ces grands chefs d'industrie contre les- 

quels on essaye d'ameuter la foule, n'ont 

conquis et ne maintiennent leur.situation 

que par le travail, l'initiative, les services 

rendus à la communauté. En les ruinant, 

on ruinerait, par répercussion inévitable, 

les milliers d'artisans et de commerçants 

qu'ils font vivre. 

Le projet actuel établit deux catégo- 

ries de contribuables, dont l'une, com- 

posée de 480,000 personnes, deviendrait 

seule taillable et corvéable à merci! M. 

Rouvier, dont M. Ribot a cité les paroles 

si judicieuses, exprimait, dès 1904, la 

crainte qu'un pareil système ne fût une 

perpétuelle tentation d'abus de pouvoir. 

Pour que l'esprit' public reste sain, il 

faut que, comme en Angleterre, tout 

nouvel' impôt atteigne plus ou moins 

tous les contribuables, afin qu'ils ressen- 

tent tous directement le contre-coup des 

fautes de la politique. Dans une option 

démocratique, comme le disait encore 

M. Rouvier, l'impôt doit être' assis sur 

un nombre de citoyens représentant au 

moins la majorité des électeurs. Si cette 

condition n'est pas remplie, la majorité 

votant des impôts qu'elle ne paye pas 

détient un privilège intolérable. C'est à 

ce régime d'oppression, d'iniquité, de 

guerre civile, qu'aboutirait M. Caillaux 

si un Parlement français assumait la res- 

ponsabilité d'infliger au pays son projet 

néfaste. Gaston Calmette.. 

A TraversParis 

S. M. Edouard VII compte venir en 

France le mois prochain et taire, comme 

l'année dernière, une saison à Biarritz. 

Il a conservé le meilleur souvenir de 

sa villégiature dans cette ville, où. le 

courrier de Sa Majesté est allé déjà sur- 

veiller les derniers aménagements en 

vue du séjour du souverain pendant le 

mois de mars. 

Le roi d'Angleterre, en se rendant à 

Biarritz, rie s'arrètera probablement que 

très peu de temps à Paris, et il gardera 

l'incognito, en raison d-u

apostolique, apostats 

et des hérétiques soutenant l'hérésie et 

ceux qui retiennent ces livres, les impri- 

ment ou les défendent de quelque ma- 

nière que ce soit ». 

Quant aux motifs de la condamnation, 

c'est, en ce qui concerne la traduction 

du Programme, qu'elle « reproduit les 

erreurs de .l'original et les aggrave par 

une préface injurieuse a l'autorité et à la 

personne du Souverain Pontife », et, en 

ce qui concerne les Evangiles et les Sim- 

ples Réflexions, que ces deux ouvrages, 

« outre qu'ils défendent les doctrines 

réprouvées dans les deux documents 

pontificaux précités, de plus attaquent et 

nient plusieurs dogmes fondamentaux 

dû christianisme, entre autres la divi- 

nité de Jésus-Chrisl 

sa mission de ré- 

dempteur, rorigine»divine et l'autorité 

infaillible de l'Eglise, l'origine divine des 

sacrements». 

.En conséquence, Mgr Amette con- 

damne la traduction française'du Pro- 

gramme des modernistes, les Evangiles 

synoptiques et les Simples Réflexions 

toutefois, la condamnation qui frappe ces 

deux derniers ouvrages est beaucoup 

plus duré que celle qui atteint le pre- 

mier. Défense estfaite simplement, « sous 

peine de péché grave », au clergé et aux 

fidèles du diocèse, de lire, acheter, ven- 

dre, qu détenir le Programme, tandis 

qu'il est interdit, non seulement de lire, 

on de détenir les livres de l'abbé Loisy 

mais dé les imprimer ou d'en prendre la 

défense, et tout cela « sous peine non 

seulement de péché grave, mais d'ex- 

communication spécialement réservée au 

Souverain Pontife ».. 

Enfin, le 3" article de l'ordonnance 

rappelle que, conformément à l'article 

26 de la constitution Of/iciorum, « ceux 

qui ont obtenu la faculté de lire et de re- 

tenir les livres prohibés n'ont pas pour 

cela le droit de lire et de retenir los li- 

vres interdits par l'Ordinaire ». 

La condamnation portée par Mgr 

Amette» surtout en tant qu'elle atteint 

l'œuvre de l'abbé Loisy, est certes aussi 

absolue que le pouvait souhaiter le Sou- 

verain Pontife. Réserve faite de la gra- 

vité des peines qu'elle édicté, cette con- 

damnation nesurprendra personne. Tous 

ceux' qui ont lu les ouvrages condam- 

nés et ils sont déjà légion s'y atten- 

daient. Leurs auteurs également. 

II semble d'ailleurs bien improbable 

qu'elle les fasse venir à résipiscence. La 

dernière page du -Programme ne laisse 

même aucun doute à cet égard. Il y est 

dit en effet que les modernistes ne se 

laisseront point abattre, par la condam- 

nation momentanée de leur œuvre, et 

que..« même si l'Eglise officielle, com- 

prenant mal la droiture de leurs inten- 

tions, devait les repousser d'une manière 

brusque et plus violente encore que tout 

ce qui a été fait contre eux jusqu'à ce 

jour; ils/ne perdraient pas pour cela leur, 

tranquillité d'àme ». >'• ' 

Et ils citent d'ailleurs, comme «conclu- 

sion de leur;défense », ces paroles do 

saint.Aug.usthi; La divine Providence 

permet souvent que des hommes exem- 

plaires, soient chassés de la communauté 

chrétienne par suite des menées bruyan* 

tes d'e; gens excessivement charnels, 

Alors, en supportant -aveà une parfaite 

patience, pour la, paix do l'Eglise cet'in- 

jurigu'x 'outrage, sans aucune tentative 

de schisme' ou d'hérésie, ils peuvent en- 

seigner aux hommes avec quel loyal 

amour et quel sincère attachement on 

doit servir Dieu. Leur ferme propos 

sera de revenir, les dissensions termi- 

nées, dans. le sein' de la collectivité, 

ou, si célkléur demeurait impossible tant 

que subsisteraient les motifs de leur se* 

paratioq, d# continuer du moins à aimer 

ceux-là mêmes qui, par leurs ténébreuses 

machinations, les ont fait excommunier, 

et "de maintenir et défendre par leur vail- 

lant témoignage, jusqu'à leur dernier 

soupir etsans aucun esprit sectaire, cette 

foi qu'ils savent être celle de l'Eglise 

catholique. Ces hommes-là, le Père, qui 

voit dans le secret, en secret -les cou- 

ronne. » 

Les sentiments exprimés dans ce pas- 

sage de saint Augustin sont à coup sûr 

très louables, mais l'application que les 

modernistes se font à. eux-mêmes des 

nobles paroles du grand évèque d'Hip- 

pone est-elle justifiée ? C'est une tout 

autre question. 

Quoi qu'il en soit, les volumes condam- 

nés marquent une étape dans le plus 

grave certainement des mouvements d'i- 

dées qui ont agité, depuis la Réforme, le 

monde chrétien. 

Julien de Narfon. 

keJto^raWre 

SALONS 

V- On' a eu', avant-hier, .chez Mme Pau} 

Poirsott, dans son bel hôtel de la place Ma* 

lesherbes, une heure de musique sérieuse et 

une tasse de thé, suivant le libellé de 1» carte 

d'invitation. 

Au programme Etude de Chopin Prélude 

et Fugue de-J.-S. Bach M. Victor Gille air 

de la forâdcl destina, de Verdi MmeRicci, 

Valse 4' amour de Marowski la Source, de 

Liszt, et étude de Rachinanino-ff M. Victor 

Gille; ce dernier morceau, accompagné à l'or- 

gue par la maîtresse de la maison, fut bissé 

d'enthousiasme Arabesque, de Schumann 

M. Victor Gille Mattinata, de Leoncavallo 

Sérénade inutile, de Brahms, et bcicio, 

d'Arditi Mme Ricci, qui dut bisser à l'una-* 

nimité ce dernier morceau, où elle se joue des 

plus incroyables ditficultés du chant; la Bal- 

lade de Chopin Victor Gille, qui toute la 

soirée se' surpassa de virtuosité, de style et 

de sentiment, clôtura le programme de cette 

soirée: Soirée inoubliable criait-on de tous 

côtés. 

Voici qui est typique. Alors que ce public 

indifférent et glacial qu'est le public des sa- 

lons se retirait eçivré du talent extraordi- 

naire du jeune maître Victor Gille, qui, à 

dix-neuf ans, remporta avec un si légitime 

Buccqs le premier prix de piano au Conser- 

vatoire, quelques personnes se sont attar- 

dées, après le buffet, pour redemander. 

le Prélude et la Fugue de Bach H Quelques 

morceaux de Chopin aussi, en plus, ont mis le 

comble à la stupéfaction produite par un ta- 

lent d'une si grande puissance, enveloppé 

d'un velours de poésie très intense. « Iftouï 

incroyable se disait-on les uns 1rs autres, 

Qn ne ménagea point les applaudissements 

à Mlle Thérèse Durozier, qui tenait'le piano 

d'accomoagnement avec son autorité habi- 

tuelle.'" 

Parmi les privilégiés de cette fête artis- 

tique 

Mme Gabriole d'Annunzio, comte et comtesse 

Allard du Chollet, baron et baronne du Bourget, 

MM. et Mmes G. Hartog, Willy Blumenthal, 

H. Kistmackers, de Montry, R. Crombez, général 

comte (JeB Gargts, comto R. de Chabrol. Mmes 

Bernsféin,, A-Jielavig-oe, E. Doil-fus, de ïîinasis, 

"llëli.îày, Woucker,MM. G. Bubufe, Piurre GouV 

nod,, A. de. FouquioresÊ. Ilpfmânn. H," Piir 

lei'mi, Lt-ojî-M'orçaii,' PtojF-ïickeTj P-ércns, {iar- 

Mme Daydée et M. Daydée, le grand in» 

génieur-constructeur avaient réuni hier, en 

leur appartement du boulevard de Courcelles, 

une centaine de leurs amis, en une brillante 

et élégante soirée. 

Le programme, particulièrement soigné, 

était digne des invités 

Le chansonnier Dominique Bonnaud si amu- 

sant dans ses œuvres; M. David Devriès et Mlle 

Dereims, de l'Opéra; Mlle Géniat et M. Jacques 

de Féraudy. du Théâtre-Français, dans une déli- 

cieuse comédie de *bourtelinot la Paixclm: soi; 

et pour finir, le Dernier Ballon, une très spiri- 

tuelle revue de Clairville et Depré, jouée avec 

autant d'entrain que de charme par M. et Mme 

Fernand Depas. 

Mme Daydée avait fait décorer ses salons 

avec des guirlandes de fleurs du plus ravis- 

sant effet. 

Une assistance nombreuse et fort élé- 

gante a applaudi, chez Mme Paul Bodin, la 

Bonne Hélène, de M. Jules Lemaitre. 

Sur un petit théâtre, des costumes tout à 

fait classiques et un joli décor faisaient res- 

sortir le talent et la diction de Mme de §ur- 

ville dans le rôle d'Hélène. 

M. R. de Najac. l'apôtre de la pantomime, 

a été merveilleux dans le rôle du grand prêtre. 

Dans l'Ingénue, de Mcilhac et Haléyy, M. 

Q. de Beauvoir a eu un gros succès. 

'Très remarquables, M et Mme Daniel Bom- 

pard, Mlle Jacobson et le marquis de L'Eglise. 

Diner des plus select, dimanche, chez M. 

et Mme Bruno Pellissier, dans leur nouvelle 

installation de la rue Washington. 

Parmi les invités, le procureur de la Répu- 

blique.- et Mme Monier, le Conseiller Ber-i- 

tulus, M. et Mme Adolphe Briss.on, le conseil- 

ler municipal et Mme Ernest Caron, M. P. 01- 

lendorff, M. 'et Mme d'Orosdi, Mme de La- 

garde, Mlle Jane Vieu, le capitaine de Clizols 

et Abel Faivre. 

Après le diner, Mme Tassart a interprété 

avec son remarquable talent de grande canta- 

trice mondaine des compositions de Jane 

Vieu, qui se fit entendre ensuite dans plu- 

sieurs de ses œuvres. 

RENSEIGNEMENTSMONDAINS 

t~ Mme de Mumm, née de Struve,, a mis 

hepreusement au monfle un fils qui se porte à 

souhait ainsi que sa charmante mère. 

On est prié d'assister au, sermon qui sera 

prêché le dimanche 2$ février, à trois heures, 

à Saint-Philippe du Roule, par Sa Gr. Mgr 

Cantel, évèque d'Oran, en faveur des œuvres 

de son diocèse. 

La quête sera faite par Mmes Henri Mi- 

chel-Dansac, boulevard Haussmann, 73 Pu- 

cey, rue Largïllière, Rouquès, rue des Mi- 

nimes, 14 de Verneuîl, avenue Montaigne, 30; 

Mlles Bugeaud d'Isly, rue de Penth.ièvre, g; 

Cros, rue du Colisée, i bis. 

Les personnes qui ne pourraient pas assister 

au sermon sont priées d'envoyer leur offrande 

à l'une de ces quêteuses, à M. le curé de Saint- 

Philippe du Roule ou à Mgr l'évéque d'Oran, 

95, ruf de Sèvres. 

Le banquet de la Société amicale des 

Ardéchois de Pans a eu lieu, hier, dans la 

salle des fêtes du Petit Journal, sous la pré- 

sidence du général de Chalendar, assisté de 

MM. Vincent d'Indy, M0 Albert Danet, comte 

Henri de Vogué, etc. Ces trois derniers ont 

pris la parole et oqt été chaleureusement ap- 

plaudis. . 

r Lfi grand-duc Alexandre Michaïlovitch 

et la grande-duchesse Xénia sont partis hier 

soir de .Cannes pour retourner à Biarritz. 

CERCLES.. 

Le marquis de Beaucorps, présenté par 

le marquis de Vibraye et le duc de Lorge, a 

été reçu hier comme membre permanent au 

Jockey-Club. 

Hiçr, ,a eu lieu l'ass.ernblée. générale ;du 

cercle de l'Union artistique, sous la prési- 

dence du marquis de Massa. · 

Après l'approbation des comptes de l'an 

190.7et 

l'adoption 

du budget de, l'an 1908, on 

a procédé a l'élection du. nouveau comité 

d'administration. 

Tous les membres sortants ont été réélus. 

Scrutin de ballotage au cercle Hoche où 

l'on a reçu comme membres permanents 

M. Jean de Girard de La Chaise, présenté par 

le duc Decazes et M. Maurice Oaillault; M. 

André de Romill.y, présenté par MM. Pierre Gi- 

rard ot W. de Blest-Gan» M- Henri Bonis- 

teiu, présenté par le marquis de Flofs et M. Bi- 

net-Valmei"; M. Henry Lodorlin, présenté parle 

comte P. de Lessops et lo vicomte J.Le Blanc 

M. Edouard Gouin, présenté par lo duc Decazes 

et M. Jean Stern M. CUarley-Avril, présenté 

par MM. Jean Storn et Maurice Caiilault M. 

Léo Linder, présenté par MM. René do Knyff ot 

Bernard Desouoh.es M. A. Ramsay, présonté 

par MM. H. Ramsay et Bernard Dusouches 

-r le comte J. de Salvcrt, présenté par ta 

prince Gbilsa et lo comte de Rodollec du 

Porzic; MM. Gustave et Louis Bretoau, pré- 

sentés par M. Robert Chauyelot et lo vieomt.o 

J. L,û Blanc M. Maurice Lozéj présenté 

par M. le duc d'Elchingon et M. Rnyrncmd 

1Jar ')1. le duc d'I;:lc.hingen. 01. lI1. R',aY11101,ld 

Roussel J. J. Arnaud, présenté par 

M. le duo Decazes et M. do Blost-Gana 

M. Edouard Dujardin, présenté par MM. André 

Lebey et W. de Blest-Gana; M. Henri Huil- 

lier, présenté par M. René de Knyff et le duc 

Deeazes te comte R. de Vog-iio,présenté par 

MM.René, de Knyff et Georges Talmann 

M.. Francisco do Alvarez, présente par M. Beiv 

nard Desouclies et le vicomte J. Le Blanc. 

£e mercredi iS février, five o'clock-épée.de. 

quatre à sept heures, en l'hôtel du cercle, 

29, rue Paru. 

Reçus comme membres permanents au 

Cercle d'escrime de la rue Las-Cases 

Le comte Henri de Pimodan, M. P. Vergé, 

le vicomte de Peyroux, le comte L.de Mieulle 

et le comte de Lotrvel-Lupel. 

MARIAGES 

-rr- Le mariage du duc de Chaulnes et de 

Piequigny avec miss Theodora. Shonts a été 

célébré hier à New-York- 

Le comte d'Evry, fils du marquis d'Evry. 

épousera prochainement sa cousine, Mlle de 

Fumel, fille du comte de Funiel et de la 

comtesse née 4e Lïiubespin, tous deux dé 

cédés. 

Le vicomte Jean des Maisons ayant dû 

s'aliter par suite d'une fièvre, son mariage 

avec Mlle Suzanne Crepet,qui devait être cé- 

lébré le 23 février, est remis à une date ulté- 

rieure. 

Le lundi 24 février on célébrera, en l'é- 

glise de la Madeleine, le mariage 4e M. An- 

dré Gaucheron, fils de M. et Mme Gauche- 

ron, avec Mlle Suzanne Leblanc, fille de M. 

et Mme Georges Leblanc. 

On vient de bénir,- Chambéry, en Té? 

glise Notre-Dame, le mariage de M. Guy de 

de Breuvardjfils du colonel de Breuvard, avec 

Mlle Edmée Adaman de Paraize, fille de M. 

et Mme de Paraize. 

-,< M. Raoul du Couëdic de Kergoualer, 

lieutenant d'infanterie, est fiancé à Mlle de 

Rotillard-Cosnac. 

Le mariage du comte Paul de Preux 

avec Mlle Berthe Colliez sera béni à Sainte 

Augustin, à i»idi| le 29 février prochain. 

DEUIL 

Une messe sera célébrée à la chapelle 

de la Compassion, à Neuilly, le lundi 17 fé- 

vrier, à dix heures, pour le repos de l'àme 

de S. A. R. la princesse Clémentine- de Saxe- 

Cobourg>(5'Qth3, 

Le service funèbre célébré hier matin, à 

la Madeleine, pour le repos de l'âme du comte 

Amaury de Ivergorlay, cavalier au 30 chas- 

seurs d'Afrique, tué à l'ennemi, au combat de 

Dai>Sçbah (Maroc), le 2 février 1908, à l'âge 

de vingt-deux ans, avait réuni dans, l'église 

une foule innombrable.. 

Le deuil était cunduit par M. le cojnte de 

Frpidfond de Florian, beau-père du défunt, le 

A droite de la famille avaient pris placé le 

capitaine de Tinan, représentant le général 

Picquart, ministre de la guerre, et M. Allou, 

maire du huitième arrondissement. 

Derrière la famille du glorieux défunt se 

tenaient les membres de la famille du lieute- 

nant Ricard. 

Pendant la messe en plain-chant, célébrée 

par M. l'abbé Rivière, chanoine honoraire, 

curé de la paroisse, la maitrise, sous la direc- 

tion de M. Runner, a exécuté le Lacryma 

Claristi de Chérion et l'Ego sum de Gounod. 

Reconnu dans l'assistance 

L'ambassadeur d'Allemagne et la princesse de 

Radolirtvlos ambassadeurs d'Espagne et d'Au- 

triche-Hongrie, duc do Mortemart, 'duc do Lorge, 

comte Grelîulhe, duc de Fezensac, S. A. le prince 

Murât, duc de Felipe, duc des Cars, prince 

Henri XXXIII de Reuss, duc de Viconce, duc de 

La Rochefoucauld, duc de Mouchy, duc de Ra- 

recourt-Pimodan, duc Decazes. prince François 

de .grogijp,. Paul Déroulède, vicomte, de Noail- 

lps, duc de Bisaçcia, duc de Trévise, baron Gus- 

tave de Rothschild, Denys Cochin, duc de La 

Force, duc de Guiche, duc d'Abulféra,, les mi- 

nistres do Portugal et de Belgique, marquis de 

Breteuil, Guillaume Béer, comte' d'Haussonville, 

Georges Kohn, comtes Guy et Alfred de La Ro- 

chefoucauld, duc d'Avaray, vicomte de Deservil- 

lors, les généraux de Sermot, d'Espeuillos', do 

Sesmaisons, do Maindreville,, do' Lastours, Mas- 

sing, Niel, de Taradel, de Jvoriiué, F. de Lesta- 

pis, de Canonge, de Beylié, de Vibrato, amiral 

Dieulouard, marquis de Bafpis, comte. d'Jîlva, 

sénateur; baron Robert de Rothschild, marquis' 

de Lastoyrie, comte J. de Bryas, .comtos d'And- 

lnu, comte do Guôbriant, comie. lîoni'y d'Evry, 

comte Rœdfirer, Paul Fould, comte 'Louis de 

Montesquiou, prince de Carini, cornto do Bryas,. 

marquis du Crozet, comtes C. de Maloissyo o't do 

Beauchamp, baron Holtinguer, Maurice Bertoaux-, 

Henry Dolamairo, baron de Courcel, comto R. 

de Pracomtal, baron Faverot de Kerbrech, comto 

H. do Ségur, Fernand Halphen, comte R. de 

Chabrol, Fournior-Sarlovèze Maurice Mallet, 

marquis do Sagur, baron Hély d'Ofssel, marquis 

do Cliabannos, Trubort, marquis Doria de Bar- 

hentaiiô ot de Maussabré comtes André Pastré, 

de Palikao, François de Maiild, de Saint-Quen- 

tin, de Vanssay, J. Clary, barons de •Kaiu.lis 

et du Bourdieu; comtes do Bertior de Sauvign.v, 

A. do Nicolay, d'Orglancles, marquis de Lau, de 

Chambrun et d'Eyraguos, princo H. de Polignac, 

Henry Standish, marquis do Ganay et do Lau-. 

riston,-comtes Valowski. do Taillis, F. de Cas- 

téja vicomte do Droux-Brozo, A.-Charleset Jean 

du Bos, Gaston-Dreyfus, comtes de Maupeou, do 

Lovis-Mirepoix, do Bqurquenoy, d'Ayguevives, 

Km. de Lambertye, vicomte d'Aulnu, Maurice 

Hachette, André Fould, Kdgar do Sinçay, Ar- 

thur Meyor, comte AL do Kerg-olay, de La Roche- 

cantin, de Viel-Castel, Ad: de Chovigné, Robert 

do Vosiié, marquis de Nedonchel, A. Sommier, 

marquis de Brachet. et d'Albufera, comtes do 

Ilibesot. doBlacas,J.Pillet.-WiH, marquis de Paris, 

deCastéja. comtes de Vojriié, doMontebello, St, de 

Castéja, sirGoorgeGroviile, R.doMonbel, vicom- 

tes Cornudel, et do Florian, comtes Octave de Ker- 

gorlay, Albert do Mua, de Liodokerko-Beaufort, 

d'Archiac, baron do Boauverger, François Arago, 

Joan Joubert, marquis do Nionil, do Tnnlay/de 

•Castellane, Heury ot Emile Deutsch (do la Meur- 

tho), Emile Stuart, comtos de Durfort et do La- 

l'ointy-Tholoîan, baron doXeuflize, comtes Louis 

do Segur.René de Peyronnet et de Chevill.y, baron 

de Sarret, André de Fouquières, marquis de Biau» 

voir, Camille Piccioni, marquis do Nadail'.ac, de 

Matharel, comtes d'Yanville, HenVi et Maurice 

Davillier.Cornélis de Witt, Emile Straus, comtes 

Jacques d'Aramon, Eugène d'Harcourt, vicomte 

d'Arjuziin, pri nceGérard de Fa.ucig'ny-Lucinge, ba-. 

ron Henri do Rothschild, comtes A. do'Diosbach, 

de Trovsnoiic, barolis Fornand de Schickler, d'Ei'- 

langer, du Teil du Havolt, vicomte Léon de Janzé, 

marquis de Bonneval, cojntes Charles de Leusso, 

C. do Laubefpin, E. de Korvéguon. do Ludie, do 

Noailles, marquis des Roys, sir Henry Austiu- 

Leo, comtes Joseph de G'ontaut-Biron, de Bar- 

'teux, de Rocheforf, rnarquis Dadvisard, de La 

Ferronnays et de Monteynanl, oomtos Xavier et 

G. de Châvagnar,, Horvé d'Hunolstein, d'Andi- 

gno, baron Nivière, H. Gioszos, Louis Bindor, 

baron Hottinsruer. marquis d'Imécourt, de Beau 

chesne, de Vqguo, comtes H. de Courcy, de 

Cholet, .Arthur de iVogiié, marquis do Po- 

mereu, commandant B.lasselle, comtes André 

do Ganay, L- do Terves, 'yu'ittca R. de Fan. 

cigny-LufiingOi J. Patonôtre, .baron Léonce Le 

Vavasseur. colonel marquis du Liscoot, E. Bo- 

cher, vicomtas E. de Dampiorre et do tieauohaiup, 

marquis do CaumontrLa Force et de Luppo. vice- 

amiral Humant}, baron Mallot, Achitille Fould, 

comte de Merlemonl, marquis de. CUampcaux, 

comte E. de Dampiorro. marquis de Peralta, 

marquis do Laborde, de Panisso, de Moy,do Sa- 

i-eus et de Pango. Georges Caiu. comte Le Goni- 

deç, comte. Hector do Boarii. Aubry-Vitet, comtes 

de'Sainte-Aldegbndo, Humbcrt du Marciou, de 

Tarilay, vicomte de ïrédern, comte Aimery ùà 

La Rochefoucauld, Ernest Daudet, comte de-Ro- 

chechouart, G. Grimpral, marquis de L'Aigle, 

de Courcy et, d'Argance, comtes Gabriel et Henry 

cle Castrios, marquis de Broc, de Vibraye, Gi'iolot, 

Paul Le Roux, marquis et. comtede Lillors, mar- 

quis de Biron, comtes Elic et Bernard d'Avaray, 

Kiiion, comtes de Kei-gariou, do Korsaint, de 

Froidefond des Fargos, "do Bouthillior. marquis 

de Lévis, comte Hallaz-Claparèdo, Maurice Bin- 

der, marquis de Balloroy, A. Gibiol, comtes de 

Montgomory, Jacques de Pourtalè.s, marquis do 

Tracy ot de Lambertyo, baron do piolrich, mar- 

quis 'de Lur-Salnces, prince de Carini-Yillaroale, 

Jules Porgès, comte d'Hunolstein, giarquis et 

comto de Massa, Amodoe DuTaure, comtes di 

Beaumont, amiral Bienaimo, duc de Loubat, mar- 

quis de Fiers, comtes Gabriel fit Horace de 

Choiseul, E. Dufeuille, vicomte de Gaignoron, 

comte do Bagnotu, baron de Botlimaun, Emile 

Haiphou, Edgurcl Storn, (Jaston Calmotte, otc. 

Après l'absoute, donnée par M. le curé do 

la paroisse, la foule, très émue, a défilé devant 

la famille de celui qui donna sa jeunesse et 

sa vie pour l'honneur et la gloire de la France. 

En, l'église Notre-Dame de Lorette, on 

célébrera ce matin, à onze heures trois quarts, 

les obsèques de M. Georges Pfeiffer, compo- 

siteur du musique, chevalier de la Légion 

d'honneur. 

-r Le T. R. P. Louis Brisson, fondateur et 

supérieur général des Oblats de Saint-Fran- 

çois de Sales, vient de mourir à Plancy 

(Aube), à l'âge de quatre-vingt-onze ans. 

Au moment de la dispersion des congréga- 

tions, le grand âge du R. P. Brisson et l'état 

précaire de sa santé rendirent impossible son 

départ de France. Il se réfugia dans sa mai- 

son paternelle à Plancy. Cette petite maison 

fut vendue aux enchères il y a quinze jours, à 

la requête du liquidateur, et le religieux est 

mort chez des amis. 

Cet acte inhumain se passe de tout com- 

mentaire. 

Nous apprenons la mort: –De M. Alfred^ 

Félix Goldsinith, décédé à l'âge de soixante- 

seize ans, II était le père de Mme Salanson, 

le frère de la comtesse de La Salle, le beau- 

frère de» Arthur Hervey de Coupland, 

l'oncle du comte de La Salle, de Mme René 

de Bojano, de Mme de Trémisot, de MM. P. 

et M. Goldsmith. Ses obsèques ont eu lieu en 

l'église anglicane de la nie d'Aguesseau -«- 

De M, Aristide Theurault; ancien magistrat 

démissionnaire lors des décrets, décédé à Ai» 

nay-le-Château (Allier), à l'âge de cinquante- 

neuf ans De M. Duntontct, conseiller à la 

Cour d'appel d'Angers, décédé subitement 

dans cette ville, à l'âge de cinquante-cinq 

aps De Mme Despinc, née Paçoret de 

Saint-Bon, décédée au château de La Cham- 

pagne (Haute-Savoie), à l'âge de soixante-dix- 

sept ans De M. Etuilio Provinciali, di- 

recteur du Septuor du grand cercle d'Aix-les- 

Bains, décédé à Turin; De lI Edouard 

Boruichc, président de la Chambre de com- 

merce française à Anvers, décédé dans cette 

ville De M. Basile Glièrèméteff, un des 

membres les plus en vue de la colonie russe 

de Paris, décédé dans son -domaine d'Orel 

(Russie), à l'âge '-de soixante-quinze ans. Il 

passait une grande partie de l'année à Paris, 

dans son hôtel, 115, rue de la Faisanderie 

De M. Philosophoff, grand propriétaire de 

Nijni-Novgorod (Russie), décédé à Saint- 

Pétersbourg à l'âge de cinquante ans. De son 

mariage avec Mlle d'Aplatcheieff il laisse 

deux enfants en bas âge. 

rr- On a célébré hier à. Eeauen (Seine-et- 

Oise), les obsèques d'Eugène Doré, ancien di- 

recteur à'Autcinl-Longçhiunti fit ancien colla- 

borateur apprécié du Journal et du 4\Litin. 

M..Doré est décédé à Paris, à l'âge de çin^ 

quantë-six ans, .• pej-rari. 

Le Grand Prix du Casino vient de 'se 

terminer au tir aux pigeons de MontQ' 

Carlo par la victoire d'un fusil autrichien. 

Maintenant que le comte 0. Czernin a 

été acclamé, que les fusils sont rentrés 

dans leurs étuis, que les ,chiens, languo 

pendante, sont rentrés au chenil, que 

Roberts, le célèbre trappeur, a suffisam,» 

ment essuyé son front baigné de sueur.< i 

le baron de Boissieu, le distingué direc- 

tour du stand monégasque, peut aller se 

coucher. 

Ce n'est pas une mince affaire que de 

présider aux destinées d'un tir aux pi- 

geons comme celui de Monte-Carlo. En 

dehors dés connaissances techhiques 

nécessaires, il faut du tact, du savoir- 

faire, de l'urbanité. et sous le sucre de 

ces qualités diplomatiques beaucoup 

d'autorité. 

Les tireurs (je parle des grands fusils, 

des vedettes des tirs) sont des façons 

d'artistes. Ils ont la susceptibilité, la 

sensibilité d'amour-propre de tous ceux 

qui touchent au sacré domaine de l'art. 

Un oiseau écliappe-t-il au plomb meur- 

trier (comme dirait un poète)?. le di- 

recteur du tir, s'il sait l'a b c de son 

imandat, doit s'approcher du tireur mal- 

'heureux et lui persuader que c'est le pi- 

geon qui a eu tort. Si l'oiseau tombe, le 

directetir du tir change de romance: il 

.va au maladroit qui vient d'avoir un zéro' 

et il lui glisse à l'oreille. 

Croyez-vous ?. un tel, quelle veine 

il a ou lui a servi une volaille 

Puis, se retournant vers le tireur heu- 

reux, il envoie 

Bravo, comte un oiseau intuable. 

c'est un coup de maître 

Tactique facile iL suivre que celle-là 

quandil y aquelquestireur»; mais quand 

ils s'ont légion, comme à Monte-Carlo, il 

faut des trésors d'invention et des mines 

inépuisables d'adresse. Seuls, deux hom- 

mes étaient, en France, munis du doigté 

nécessaire pour administrer le tir aux 

pigeons de Monte-Carlo M. Claretie et 

le 'baron de Boissieu. 

Hier, j'ai été dire bonjour au baron de 

Boissieu. 

Tel- Marcel 'des Huguenots au siège 

de la Rochelle, au milieu du pif, paf, 

pouf des balles, le baron suivait les pé- 

ripéties de son Grand Prix d'un œil 

anxieux. 

Il est pourtant venu à moi 

Voilà le Figaro Merci de votre 

visite, ami, m'a-t-il dit aimablement. 

Et me montrant d'un geste large l'ar- 

mée de ses tireurs 

1 

177! a-t-il ajouté. ils sont 177. -Je 

bats tous mes records. Je n'ai jamais eu 

autant de tireurs dans un grand prix. 

33 Français, 27 Anglais, 7S Italiens, U 

Autrichiens, 7 Belges, 5 Espagnols, 2 

Américains, 1; Suisse, 4 Allemands, 3 

Australiens, 1 Roumain, 1 Portugais- et 

4 Russes! faites l'addition! 177!! Et 

presque toutes les nations représentées 

5 h bien que lorsqu'un pigeon est mis 

dans une boite, à -.l'anxiété, de savoir à 

quelle sauce il sera mangé, se joint pour 

lui celle de savoir en quelle langue il 

Sera tué. 

Et la moyenne de tir a été bonne? '? 

demandai -je. 

– Excellente Ah damé les oiseaux 

avaient le temps' contre eux. La bonne 

lumière, le calme plat, la chaleur cons- 

tituent des atouts pour le tireur. 

Du moins vos pauvres volatiles sont 

tombés sous les regards de jolis yeux, 

ajoutai-je, désignant au baron une tri- 

bune dans laquelle se pressaient toutes 

nos belles hivernantes. 

Oui, me dit le baron de Boissieu, 

c'est très curieux. Les femnïes adorent 

le, tir aux pigeons. Elles affectionnent les 

bêtes, pourtant. Jo ne vois môme d'ani- 

mal qu'elles font souffrir que l'homme. 

Mais, en général, elles sont pleines de 

tendresse pour les chiens, pour les se- 

rins, pour les pigeons. surtout! 

Avec leurs plumes on fait de si 

beaux colliers de perles 

Eh bien, une fois ici, elles sont fé- 

rsees. Toutes leurs sympathies vont au 

fusil. El lorsqu'un tireur s'avance sur la 

planche, elles sont tentées fle crier, 

comme les Espagnoles au torero: Mata. 

mata « Tue tue » 

Êxplique la femme qui pourra. 

Mais ce que je voudrais bien. que 

vous m'expliquiez, c'est comment je vais 

m'y prendre pour agrandir le stand. De- 

vant moi, j'ai la mer. 

Et derrière?. 

Lit montagne. 

» 

r- Eh bien!, reculez-la! 

D,~t~ ~N 

t~ ux s 

~J.-L.F0~.4/~ 

AU MAROC 

Nouvelles officielles 

Le calme étant complètement rétabli 

h la frontière algérienne, le général 

Lyaul.ey va quitter son ppste pour venir 

à Paris au commencement du mois pro- 

chain, afin de s'entretenir- avec le gou- 

vernement de différentes questions rela- 

tives a. l'organisation de la police à la 

frontière. 

L'amiral Philibert télégraphie que le 

W'mh-Long partira lundi de Casablanca 

avec les dépouilles mortelles du lieute- 

nant Ricard et du eavaUerde Kergorlay. 

A Rabat et .dans la région le calme 

continue à régner, II en est de même à 

Maxagan, 

Le général d'Amade annonce, qu'il étu- 

die, maintenant que la régipn de la 

Chaou'fa paraît pacifiée, la répartition 

entre les tribus du montant des indem- 

nités réclamées à la suite du massacre 

des Européens. 

Un prêt à Abd-el-Aziz 

\J Agence Havas nous, communique la 

note suivante: 

« La Banque d'Etat marocaine a con- 

senti aujourd'hui, à l'unanimité, une 

avance de deux millions et demi de 

francs, demandée par El-Mokri, et des- 

tinée exclusivement air payement do la 

solfie des garnisons marocaines des 

ports. Cette décision a été prise en con- 

sidération des intérêts des étrangers, 

qui ne pouvaient que souffrir de désor- 

dres locaux par suite du non-payement 

des troupes chériften nés. 

» La Banqlie d'État, soucieuse de la pro- 

teelion des itiièrèts européens au Maroc 

»La décision de ;la Banque d'Etat ne 

peut çtre envisagée qu'avec satisfaction 

par le gouvernement français, qui a 

reçu, avec l'Espagne,, le mandat d'assu- 

rer la sécurité dans'les ports marocains. » 

L'occupation de Mar-Chica 

Ma.dri£l>Ï5 février. 

r. 

Une note communiquée par le minis- 

tère des affaires étrangères expose les 

raisons qui ont motivé l'occupation de 

Mar-Chica, raisons qui ont été commu- 

niquées paries représentants de l'Espa- 

gne aux ministres des affaires étrangè- 

res signataires de l'acte d'Algésiras, en 

même temps que l'expédition était or- 

donnée. 

Ces considérations sont basées sur 

l'inobservation du traité de 1804, qui 

oblige le Maghzen à assurer la sécurité 

des régions environnantes dés places es- 

pagnoles la nécessité d'adopter des me- 

sures pour éviter que les tribus enne- 

mies du Rilî viennent vider leurs que- 

relles dans les limites des territoires 

espagnols, et surtout pour mettre lin à 

lacontrebande exercée sur le littoral. 

Devant l'impossibilité d'obtenir du 

Maghzen de faire le nécessaire pour 

mettre fin à la situation actuelle, et après 

le départ de la mahalla de Mar-Chica 

abandonnée par le Maghzen, l'Espagne 

se résolut à occuper Mar-Chica. 

La note répète que cette mesure n'est 

que provisoire et que les forces espa- 

gnoles seront retirées quand le Maghzen 

remplira 

ses engagements. 

Moulay-Hafid en appelle aux puissances 

' 

Berlin, 15 février. 

On mande de Tanger, à la date du 15, 

an Lokalanzeiger 

« Moulay-Hafid se plaint dans une 

lettre circulaire adressée aux vice-consuls 

à Saffi, des massacres barbares et sans 

motif dont des innocents ont été victi- 

mes de la part des Français dans le ter- 

ritoire des Chaouias. 

» Une note circulaire aux légations à 

Tanger proteste contre l'intervention de 

la France en faveur d'Abd-el-Aziz, et 

cherche il démontrer en s'appuyant sur 

des faits, la bonne volonté de Moulay- 

Hafid et ses capacités. 

» La note demande aussi aux puissan- 

ces d'entreprendre une action contre la 

France en faveur du Maroc. » 

Ajax II. 

A 

l'Etranger 

A 

'Etrapger 

La Suède et les 'les d'Aland 

Il y a quelques semaines, presque tous 

les gouvernements ont communique aux 

journaux des notes officieuses sur la 

question de la Baltique. Seul, le gouver- 

nement français n'a. pas paru très préoc- 

cupé d'influencer l'opinion sur ce sujet 

qui semblait alors urgent et palpitant,. 

Discrétion louablo et judicieuse (Joe 

note do plus n'aurait fait qu'embrouiller 

les notions assez vagues du public. Et l'o a 

a fait montre de finesse en jugeant qu'il 

n'y- avait pas péril en -la demeure. 

La question de la Baltique a .heurté les 

îles d'AIarid. Tel un cuirassé qui touche 

un récif. Et voici la «question » en péril, 

échouée peut-être. Ce ne serait pas une 

bien-grande perte. 

Résumons le débat diplomatique. Les: 

îles d'Aland appartiennent à la Russie. 

Après la guerre de Crimée, le gouverne- 

ment du tsar Alexandre II prit rengage- 

ment do ne pas fortifier cet archipel. 

Aujourd'hui, la Russie considère comme 

humiliante et gènanlo cette clause im- 

posée par la France et l'Angleterre; et 

M. Isvolski avait engagé des négocia- 

tions pour qu'elle fût abolie. 

Il est évident que si le gouvernement 

russe insiste pour recouvrer sa pleine 

souveraineté sur les îles d'Alaud, la 

France alliée ne pourra pas opposer un 

refus. Elle n'y songerait môme pas, Mais 

il faut décider l'autre signataire du traité 

do Paris. L'Angleterre ne demanderait 

pas mieux que d'être agréable au gou- 

vernement russe; mais elle a-plus que 

nous toute liberté pour apprécier les 

circonstances et pour calculer les. réper- 

cussions probables. 

Or, les conséquences de cette modi- 

fication au traité de 1850 peuvent être 

graves et regrettables. La Suède s'émeut 

à l'idée que la Russie puisse transformer 

les îles d'Aland en base navale et mi- 

litaire. Tous les partis suédois y com- 

pris le parti socialiste– s'unissent dans la 

même anxiété patriotique. Les fortifica- 

tions de l'archipel d'Aland, c'est la (in de 

toute sécurité pour Stockholm Si quel- 

que flotte russe voulaitdans l'avenir pré- 

parer un coup de main contre la. capitale 

suédoise, l'entreprise deviendrait trop 

facile. Trois heures de mer il franchir 

seulement! C'est, à tout moment, la me- 

nace et la tentation. 

Et ce cauchemar se précise au moment 

où la Suède affaiblie par la sépara- 

tion norvégienne aurait quelques 

droits aux bons procédés des grandes 

puissances. Par sa modération, elle a 

épargné à l'Europe le spectacle (et les 

suites toujours redoutables) d'un conflit 

fratricide. L'heure est-elle bien choi- 

sie pour châtier. la Suède de sa sa- 

gesse? Le moindre dommage qu'on lui 

cause, c'est de l'obliger dans une pé- 

riode de reconstitution intérieure à 

compléter de toutes les manières ses 

moyens défensifs, notamment par de 

lourds sacrifices d'argent. 

Enfin, on va remplir d'amertume le 

cœur des Suédois qui avaient quelque 

raison de penser qu'ils avaient vidé la 

coupe. Cotte considération morale est- 

elle à dédaigner? Le Suédois sont un petit 

peuple, mais un peuplede braves, Ils ont 

paru quelquefois dans les grands conflits 

européens et ils y ont fait bonne figure. 

Dans les compétitions qui pourront sur- 

gir un jour ou l'autre en dépit de 

toutes les garanties imaginables au- 

tour de la mer Baltique, est-il indifférent 

de. savoir ou penchera la Suède ? Non 

et l'Angleterre y. réfléchit certainement- 

Pour la Russie, nous dit-on, c'est par l 

amour-propre qu'elle veut abolir une 

servitude limitant sa souveraineté. Si ce 

n'est que cela, le profit n'égale pas l'in- 

convénient. L'amonr-propre de la Russie 

est-il tellement engagé? Sans parler de 

nous, qui croira que l'Angleterre veuille 

humilier la Russie et détruire la bonne 

impression de l'accord ""anglo- russe et It 

rapprocher, pour une taquinerie, Pélers- j 

bourg de Berlin ? Au -temps où nous vi- 

vons, dans les questions mternafcîonalesy 

l'amour-propre n'est plus-un motif qui'se 

»Wiise~et- qui dispense ^d'arguments -po-. 

cet aspect de la question, qui soutien- 

dra sans craindre le ridicule que i$ 

petite Suède s'amuse au jeu d'infliger un 

échec à l'amour-propre de la grande Rus- 

sie ? 11 s'agit de choses plus sérieuses ét 

d'intérêts plus réels. L'affaire vaut qu'où. 

Fexamino de s.ang-froid et qu'on évite, les' 

solutions hâtives. Il n'est pas impossible 

que l'on trouve le moyen de donner à 

la Russie une satisfaction qui ne soit 

pas une perpétuelle menace .contre la 

Suède, un sujet de trouble permanent et 

une source d'intrigues autour de la Bal- 

tique. Pour découvrir ce moyen, il faut 

prendre la peine et se donner le temps 

de le chercher. Rien ne presse, surtout 

au moment où l'Orient offre à la Russie, 

à son alliée et à ses amis une belle oc- 

casion d'exercer leur activité diploma- 

tique. 

Eugène fcau&er. 

DERNIÈRES NOUVELLES 

Service svçeiai du "$iga,rQ" 

Les chemins de fer des Balkans 


( 

Un rédacteur du Berliner Taqcblalt a rc- 

cueilli à l'agence diplomatique de Bulgarie à 

Berlin d'intéressantes déclarations ^relatives 

à la question des chemins de fer des Balkans. 

La Bulgarie, lui a'-t-on dit, accueillera avec 

satisfaction toute nouvelle voie ferrée aus; 

Balkans, quelle qu'elle soit, mais il va sans-, 

dire qu'elle attache uu intérêt tout particu- 

lier ù un certain projet de chemin de fer der 

puis longtemps conçu et qu'ellcrmêinG met- 

trait à exécution.' 

Désirant avoir avec un pays ami des com- 

munications par une voie ferrée aussi di- 

recte que possible, le gouvernement bulgare 

désire la concession do la ligue Solia-Kus- 

tendil-Uskub, avec un. embranchement sur la 

ligne Uskub-Salonique. Tout lé commerce 

bulgare avec la Macédoine, oblige jusqu'O. 

présent do passer par Nisch, en Serbie, 

pourrait alors être dirigé directement sur. 

Saloniquc. 

« Après que la Porte aura concédé à l' Au- 

triche-Hongrie la construction de la ligne de 

Nivatz à Mitrovitza, a ajouté 'lo diplomate 

bulgare, nous espérons qu'elle autorisera,- 

prochainement la Bulgarie à exécuter sou 

projet. Nous l'espérons d'autant plus que 

nous croyons savoir que la Russie est ami- 

calement disposée a l'égard de cette entre- 

prise et que le baron dVErenthal a, de son 

côté, déclaré qu'il voyait d'un œil sympa- 

thique le projet bulgare. » 


On télégraphie de Vienne au Lokalanzeiger, 

d'après la Neue Freic Presse, que le baron' 

dVErenthal n'a fait aucune démarche à Saint- 

Pétersbourg pour assurer à la Russie que 

l'Autriche ne verrait aucune objection ii une 

compensation économique. Le gouvernement 

autrichien ignore également si la Russie a 

sondé Constanthioplp a.u sujet du èhemis do 

fer du Danube a l'Adriatique M. Isvolski a 

refusé de parler sur la question devant la 

commission de la défense nationale, ..de la) 

Douma, parce qu'il n'en .avait pas l'autorisa- 

tion du Tsar. Bon'xefox. 

Constaiitinople, 15 février. 

Los différentes opinions pessimistes expri- 

mées par divers journaux, relativement au 

chemin de fer .du saucljak do Novl-Bàzar ne 

sont pas partagées (dit une communicatioiïr 

olTicieusc') dans' les milieux turcs, influents.' 

Oh s'étonnoseu'lement de ces commentaire^ 

erronés, de ces craintes sans fondement et fie' 

ces accusations gratuites, car, du côté de la-1 

Turquie, or) s'attondait depuis longtemps 

déjà à ce que, tôt ou tard, l'Aiitrichc-Ho-agri*- 

insistât pour obtenir le' raccbrdommit projeté 

des lignes de chemins de fer, ainsi qu'elle en 

a le droit, tant en vertu des traités qu'à son 

point de vue do politique économique. 

On pense très généralement qu'on ue pourra 

pas s'opposer longtemps à ce projet, ce qui 

prouve le succès extraordinairoment rapide 

des démarches de l'ambassadeur d'Autriche-- 

Hongrie, marquis Pallavicini. 

Vienne, 16 février. 

La Neuc -Freie Presse écrit que la.Russie 

a besoin d'une entente avec l'Autricho-Hûn- 

gric. GJtte entente, dit le journal, continuera 

à exister formellement, mais elle ne, sera 

plus empreinte de confiance comme, elle l'.a- 

été jusqu'il présent. 

\jExlrablall recommande de rendre plus 

intime'l'alliance avec l'Allemagne, dont la 

politique a été de nouveau fidèle et loyale 

envers l'Autriehe-Hongrie dans la question- 

du chemin de fer. 

Le eue Win ne Journal croit que ie projet 

russe de chemin de for balkanique transver- 

sal ouvrira à l'Italie la porte dos Balkans. 

La Ze.it croit que la situation de l'Autriche1- 

Hongrie et do la Russie redeviendra ce cju'ellc 

était avant l'entente, avec celle différence! 

que le prestige militaire de la Russi'e est pro- 

fondément atteint et que sa politique étran-^ 

gère ost paralysée par la situation intérieure. 

Cola, dit en terminant le journal, ne doit pas 

empêcher l'Autriçhe-Hongrie d'être prudente 

pour être à l'abri de toute surprise clo la, po- 

litique russe. 

l_a loi antipolonaise 


La commission- de la Chambre des sei- 

gneurs a maintenu, malgré l'oppoÛion du. 

gouvernement, le paragraphe 13 de la loianti? 

polonaise. Ce paragraphe exclut de l'expro- 

priation les biens d'église et les biens de fa- 

mille appartenant depuis, dix ans à leurs 

propriétaires. 

Si la Chambre des seigneurs sanctionne la, 

décision de la .commission, la loi antipolor 

naiso devra revenir devant la Chambre do*. 

députés prussienne. Bonnejj'û^, 

Pour la réforme 

électorale allemande 

Berlin. 15 février. 

Le Berliner Tmjeblalt annonce que la se» 

mairie prochaine aura lieu dans la Burg- 

strasse, a Berlin, une réunion monstre, cquit 

posée de radicaux bourgeois et de socialistes, 

pour réclamer le suffrage universel. MM. 

Barth et 'Praeger, comme démocrates, Bern-, 

stein, au nom des socialistes, parleraient. 

dans cette réunion qui serait présidée par 1$ 

professeur Foerster. 

Si la nouvelle du Tageblq.lt se confirme, la.' 

réunion aura uuo grande portée politique, w. 

Boxêfo.n. 

En Portugal 

Lisbonne,15' février, T* 

Les ministres se sont réunis aujourd'hui air- 

palais, pour la première fois, sous la prési- 

dence du Roi, pour s'occuper des aft'airos cou- 

rantes. Lo Roi a également reçu plusieurs .dé- 

légations*. 

La réunion des ministres aveolgBQi a. duré- 

plus d'une heure. 

Le Roi portait la petite tenue de généra- 

lissinae. 

Après la signature des décrets, le Roi a 

causé avec les ministres et les a priés de 

venir fréquemment au palais. « Gela, a-t-U 

dit, serait utilo pour l'intérêt de l'Etat. » 

L'état de la reine Maria-Pia a'ast amélioré,' 

Elle a fait aujourd'hui* sur le conseil de ses 

mèdc.i'iu.s, un. potite, promenade dans I90 jar- 

dins du Palais d'Ajudai' 

> 

Ou eoiititate une..amélioration couslanlo 

dans" l'état du Rï/f, qui peut maiuteiiant se 

tenir quelque: 4.emj.js:4eljout, |1 ost remis de

x Rome,15 février. 

Le Pape a reçu aujourd'hui la marquise 

Prinetti, femme de l'ancien ministre des affaires 

étrangères, qui a présenté au Saint- 

Père sa lille donna Nicoletta et son fiancé, le 

prince Boncompagni 

Ludovisi. Pareilles al- 

liances entre familles du monde noir et du 

monde blanc ne se voyaient point autrefois s 

et eussent, été fort blâmées par le Vatican 

mais depuis que Pie Xoccupe le trône pontiiical 

les deux aristocraties se fréquentent et 

il s'ensuit des unions. 

Le père du fiancé, resté veuf deux fois, 

entra dans les ordres et il est prélat domestique 

de Sa Sainteté. Félix Il. 

Traités d'arbitrage américains 

• New-York, 15 février. 

Le département de l'Etat compte soumettre 

au Sénat d'ici à quelques semaines sept nouveaux 

traités d'arbitrage, destinés à remplacer 

les accords conclus avec la Grande-Bretagne, 

l'Allemagne, la France, le Portugal, 

Mtalie, la Suisse et l'Espagne, ratifiés en 1903 

par le Sénat, et dont Mil. Roosevelt et Hag 

avaient refusé d'échanger les ratiticatious, 

en raison des amendements que le Sénat y 

avait introduits. 

Le département de l'Etat estimait en effet 

que ces amendements transforment les conventions 

en simples accords acceptant le 

principe: do l'arbitrage, et après avis conforme 

du Sénat. Dans les nouvelles conventions, 

il a pourtant été! tenu compte des desiderata 

du Sénat, car un article stipule que 

les questions à soumettre à l'arbitrage et 

l'étendue des négociations devront préalablement 

être soumises à l'approbation de cette 

assemblée. 

L'accord est fait avec la France, ainsi 

qu'il a déjà été annoncé et le traité est signé. 

Avec l'Angleterre les négociations se poursuivent 

encore. 

COURTES DÉPÈCHES 

Le Pape a qùe du Piïy. 

reçu hier Mgr Boutry, évé- 

L'escadre allemande, composée 

de six 

croiseurs, est arrivée hier à Vigo, où elle va 

être rejointe par le prince Adalbert de Prusse, 

guéri de sa, maladie d'oreille. 

L'assemblée générale 

de la noblesse de 

Moscou a voté, par 188 voix contre 132, une 

adresse invitant le Tsar à rétablir le pouvoir 

autocratique illimité et à annuler le manifeste 

du 30 octobre. 

-r lïne dépêche de Constantinople annonce 

la. mort de Nury-bey, secrétaire général du 

ministère des .affaires étrangères. 

L'automobile du prince Eitol-Frédéric 

de Prusse a renversé hier un ouvrier à Charlottenbourg. 

L'adjudant du prince a conduit 

le blessé h. l'hôpital. a 

La catastrophe de la mine de charbon 

duNatal a fait soixante-douze victimes dont 

douze Européens. 

La nouvelle de l'explosion de dynamite 

de Van n'est pas encore eonfirméo. 

Figaro à 

Londres 

(Servicespécial danotrebureaudaLtitito,8, Ne»taaalrjS1..W.) 

LA PUISSANCEDESGROSNAVIRES 

Londres, 15 février. 

Dans, lin discours qu'il a prononcé hier 

soir, au banquet annuel de la Chambre des 

armateurs, l'amiral Labton, aide de camp du 

Rçii, a, dit que les récentes maiiœuvres navalëa 

anglaises avaient démontré "que plus un 

navire est, puissant pendant le jour, plus il 

est vulnérable- la nuit tombée. 

,.La supériorité des cuirassés cesse pendant 

la nuit.parce qu'alors ils sont à peu près à la 

merci des torpilleurs et des mines. 

LA LEGISLATIONMINIÈREDU TRANSVAAL 


Dans un discours qu'il a prononcé hier 

60i*rune réunion du Hotvolk, M. de Villicrs, 

ministre des mines du Transvaal, a examiné, 

dans ses grandes lignes, la nouvelle loi du 

Transvaal sur l'or, il a blâmé la tendance 

croissante des Compagnies à fusionner. 

Actuellement, a-t-il dit, on se propose de 

les amalgamer de quinze à cinq. Certaines 

de ces combinaisons seraient des entreprises 

mauvaises, qui déprécieraient les actions et 

ébranleraient la confiance des capitalistes européens. 

Quand le gouvernement présentera sa législation 

sur la matière, la situation des Compagnies 

sera exposée tout entière aux yeux 

de tous. 

LA COUR ET LA VILLE 

Sir Henry Campbell Bannerman est 

atteint d'une légère attaque d'inlluenza. Son 

état n'inspire aucune inquiétude. 

L'influenza fait à Londres de grands ravagés.' 

M. Augustin Birrel, secrétaire d'Etat 

pour l'Irlande le marquis de Hipon, lady 

Over toun et la marquise do Lansdownc 

entrent à peine en convalescence. 

Le gouvernement transvaalien ayant eu 

la sagesse de consentir à accepter comme 

marque d'identification suffisante l'empreinte 

du pouce en ce qui concerne l'enregistrement 

volontaire des Chinois, il semble bien que la 

dernière difficulté créée par l'application du 

'Registration Act soit résolue à l'entière satisfaction 

des parties intéressées. 

Amérique 

latine 

AUBRESIL 

Rio-dc-Janciro, 15 février. 

Chehins de /'e)'. De grandes réjouissances 

ont eu lieu aujourd'hui à Saint-Paul, 

à l'occasion de l'arrivée du président de la 

République, du ministre des travaux publics 

et de quelques 

hauts fonctionnaires. Demain 

ils assisteront à l'inauguration des nouvelles 

lignes de chemins de fer, but principal de 

leur voyage. 

Lcs'recettes fédérales. Suivant les informations 

publiées aujourd'hui officiellement, 

les-recettes fédérales des Etats du Brésil accusaient 

en janvier dernier une augmentation 

considérable par rapport à celles du même 

mois de 1907. 

"Travaux publics.– On constate déjà de 

grands progrès dans les travaux du parc 

d'aérostation qui' doit figurer à l'exposition 

nationale de cette année. 

Inauguration. Aujourd'hui a eu lieu 

l'ouverture des, nouvelles halles de la ville de 

Rio-de-Janeiro, vaste édifice construit en fer 

et qui répond parfaitement aux exigences 

modernes. 

AUCHILI 

Valparaiso, 15 février. 

La flotte américaine. L'escadre américaine, 

composée de seize cuirassés et précédée 

par le croiseur cliilien Chacabuco et trois 

torpilleurs, a défilé dans la baie, devant le 

vaisseau-école General- Baqucdano bord duquel 

se trouvaient le président Moutt et le 

corps diplomatique. 

Les saluts d'usage ont été échangés entre 

les navires américains et les navires de la 

côte. 

Le spectacle, qui était grandiose, avait 

attiré une foule considérable sur les collines 

dominant la baie et causé une forte impression 

sur la population. 

•-'•- • • 

Valparaiso, 15 février. 

• 'Plus de 80^000personnes étaient venues de 

LESACCIDENTS DUTRAVAIL 

ETLESIMULATEURS 

.1lfin 

Hier, à midi, à l'hôtel Continental, la 

Fédération des industriels et des commerçants 

français était réunie pour son 

déjeuner mensuel. On remarquait autour 

de la table MM. André Lebon, Paul 

Delombre, Gruner, Octave Noël, L. 

Soulé, Paul Delaunay, de Ribcs-Christofle, 

Petitjean, Jacques Siegfried, Delarbre, 

etc, Mais toute l'attention était 

réservée à deux des convives MM. 

Villemin, président de la Chambre syndicale 

des entrepreneurs de maçonnerie, 

et M. Paulet, directeur de la 

« Prévoyance sociale ». Ces messieurs 

avaient annoncé qu'ils parleraient au 

dessert de la législation sur les accidents 

du travail, et des simulateurs 

et médecins marrons qui en profitent 

sans vergogne. Et les industriels 

et les commerçants attendaient leurs 

discours avec un intérêt d'autant plus 

vif qu'ils avaient chacun quelques exemples 

et quelques faits personnels à ajouter 

à la thèse qui devait leur être présentée. 

En effet, l'application des lois de 1898 

et de 1905 sur la responsabilité des accidents 

dont les ouvriers sont victimes 

dans leur travail est devenue terriblement 

onéreuse avec l'accroissement 

inouï des accidents. De véritables associations 

se sont formées, avec la 

complicité et parfois sous ladîrection de 

médecins qui fournissent des certificats 

de complaisance, pour obtenir des secours, 

des indemnités et des pensions. 

Ce sont des accidents préparés et des 

blessures simulées dont de faux témoins 

certifient « l'authenticité » suivant des 

procédés, que le Figaro a exposés il y a 

huit jours. Ce sont des traitements d'une 

durée interminable, au bénéfice de médecins 

qui ne manquent pas d'organiser 

un véritable racolage aux. abords des 

chantiers. Hier, la 9e Chambre de la Cour 

condamnait l'une de ces bandes. 

M. Villemin dirige une campagne très 

active contre ces abus. Il exposa à ses 

collègues une série de documents qui 

montrent la progression effrayante du 

nombre des accidents bénins et la progression 

de plus en plus considérable 

des frais médicaux et judiciaires qui les 

suivent. Certaines dispositions défectueuses 

du texte de la loi permettent ces 

abus. Et des modifications sont indispensables. 

Il suffirait, d'après M. Villemin 

1° De faire partir dans tous les cas 

l'indemnité journalière du lendemain de 

l'accident 

2° De rétablir l'égalité entre, les ouvriers 

et les industriels en ne faisant pas 

supporter à ceux-ci les frais d'expertise 

3" De conférer le droit de choisir le médecin 

traitant à celui qui doit le payer; 

4° De ne considérer comme incapacité 

permanente, donnant lieu il rente, que 

les accidents ayant entraîné une véritable 

dépréciation personnelle. 

3VI.Villemin futt très vivement applaudi 

par ses confrères, et M.- Paulet vint 

confirmer à son tour-la nécessité absolue 

«de remédier sans retard à ces abus que 

personne ne saurait défendre ». Le directeur 

de la Prévoyance sociale a ajouté 

qu'une des plus utiles réformes à introduire 

dans la loi serait la suppression 

du rachat des rentes, car les blessés 

n'auraient plus la possibilité d'aliéner, 

contre une certaine somme, la rente à 

laquelle ils ont droit.' Et c'est précisément 

cette possibilité qni encourage les 

simulateurs. 

Il a exprimé le vœu que les médecins 

disqualifiassent leurs confrères indignes 

qui se font complices de ces escroqueries, 

et ilaloué le congrès des praticiens d'avoir 

protesté publiquement contre ces mœurs 

nouvelles qui s'introduisent dans les 

mœurs médicales, ajoutant au surplus 

que M. le docteur Petitjean, sénateur de 

la Nièvre, avait jeté l'un des premiers le 

cri d'alarme et poursuivait de son côté 

une enquête pleine de révélations précises. 

Aux applaudissements unanimes des 

convives du banquet de la Fédération des 

industriels et commerçants, M. André 

Lebon cotisations sont reçues par le docteuï;- 

Mauger, 18',rue du Regard. 

La Légion. Le 8° banquet de « la Légion 

», société de secours mutuels des anciens 

officiers, sous-officiers et soldats des 

régiments étrangers, aura lieu le samedi -11 

mars, à. huit heures du soir, dans. la salle des 

fêtes de l'hôtel des Sociétés savantes, rue. 

Danton, sous ,1a présidence effective et assurée 

do M. Eugène Etienne, député d'Oran, 

vice-président de la Chambre des députés, 

ancien ministre do la guerre.. 

Une Exposition. C'est demain qu'a lieu 

aux Grands Magasins do la Place Clichy 

l'Exposition annuelle de Gants, Dentelles, 

Fleurs,- annoncée dans notre numéro d'hier: 

Aux Estomacs délicats. Tous ceux qui 

souffrent de l'estomac ont sous la main un 

remède tout indiqué. C'est le Pain grillé 

Jacquel, exquis et sans rival. Pour avoir le 

véritable, s'adresser 92, rue Richelieu. Téléphone 

126.20. 

s^^s^s*» 

LES 

Cambrioleurs d'express 

LEDÉPART D'ALBINET 

(Par dépêche de notre corrcspondanlparUculier) 

Bordeaux, iû février. 

Le Parquet d'Etampes ayant envoyé à 

celui de Bordeaux le mandat d'amener 

nécessaire, il a été décidé qu'Albiuct 

partirait dimanche matin, à 8 h. 28 pour 

Etampes où il arrivera à 4 h. 28 du soir. 

Des mesures tout à fait exceptionnelles 

sont prises pour son transfert. Il a en 

effet dit à la Sûreté qu'il ferait tout pour 

s'évader, ne craignant plus rien à l'heure 

actuelle, pas même la mort. 

Albinet sera escorté d'un maréchal 

des logis et de trois gendarmes ceux-ci 

fouilleront à nouveau, avant le départ, le 

prisonnier, puis Albinet, les mains réunies 

par devant et les poignets liés d'une 

chaîne, sera placé entre deux gendarmes, 

et ses bras seront attachés par 

d'autres chaînes aux bras des deux gendarmes. 

Cette position sera conservée 

par le prisonnier pendant tout le voyage 

jusqu'à son incarcération à la prison 

d'Etampes. 

Le maréchal des logis et le troisième 

gendarme se tiendront en face du prisonnier, 

le revolver au poing. Les revolvers 

seront chargés en présence d'Albinet 

qui sera prévenu qu'à la moindre 

tentative ordre est donné de faire feu. 

L'escorte emportera un repas froid et 

les hommes mangeront chacun il son 

tour. Les bagages du bandit seront placés 

dans le compartiment où il fera le 

voyage. 

Le chef de la Sûreté a envoyé au procureur 

de la République une note rap- 

pelant que l'on n'avait pas 

encore décou- 

vert les assassins du voyageur de commerce 

Gallicho, tué en novembre 1005, 

dans le rapide Cette-Bordeaux et qu'Albinet 

pouvait ne pas être étranger à 

cette affaire. 

La Sûreté a découvert un cinquième 

domicile à Bordeaux occupé par Albinet 

c'est un hôtel-restaurant, situé rue 

Franklin, où il habita du 18 au 27 octobre, 

c'est-à-dire un mois avant l'attentat 

d'Etampes. Il s'était donné comme un 

nommé Lucien Leray, ingénieur mécanicien 

à Panama. Il mena là une vie régulière. 

Lorsqu'il partit, il prétendit qu'il 

allait à Paris voir un ami convalescent. 

On a appris aussi que ce n'était pas 

cinq mouchoirs ensanglantés, mais onze, 

qu'il avait donnes à laver lorsqu'il habita 

rue Capdeville il fallut trois lavages 

pour les- débarrasser des taches qu' Albinet 

prétendait provenir d'une hémorragie 

qu'il avait eue sur le paquebot. 

A l'anthropométrie, on a relevé sur là 

cheville interne au pied une forte trace 

violacée provenant probablement d'une 

entorse ou d'une chute. On a remarqué 

aussi au-dessus de la cheville interne 

trois ou quatre cicatrices que le prisonnier 

dit être de l'eczéma. 

Albinet. a peu mangé aujourd'hui, il 

est un peu moins arrogant qu'hier. Lorsque 

les agents de la Sûreté qui l'avaient 

arrête l'ont quitté, il leur a, tendu la 

main en leur disant « Au revoir et sans 

rancune. » 

Albinet a reçu aujourd'hui un télé-, 

gramme de Me; Urbain Gohier, approuvant 

son attitude et lui prescrivant d'attendre 

sa présence pour parler. 

E. Tanson. 

A L'HOTEL DE VILLE 

imT~! Ii(Tî 

La Société Laitière Mag'gi donne lebon 

exemple aux crémiers et marchands de 

lait de Paris en affichant dans chacun de 

ses -i00 dépôts de vente l'analyse du lait 

vendu. Elle acquiert, par ce seul fait, une 

telle supériorité sur lescrémiersetautres 

marchands de lait, qu'il ne faut pas s'étonner 

de l'augmentation toujours croissante 

de la vente du lait dans ses boutiques. 

Pourquoi les crémiers et épiciers 

ne font-ils pas de môme? La question du 

« bon lait » se trouverait ainsi résolue 

d'un seul coup. Pourquoi la Préfecture 

de police ou Je Conseil municipal n'ordonnent 

ils pas le même affichage? `? 

Oazette desTribunaux 

NOUVELLESJUDICIAIRES 

Devant la 9° Chambre de la Cour s'est 

terminé hier un procès que nous avons 

raconté quand il fut plaidé en première 

instance. 

Les héritiers d'un professeur de chant, 

M. Berardi, réclamaient une somme de 

5,500 francs à M. Muratore, de l'Opéra, 

qui fut l'élève de ce maître; et ce, en 

vertu d'un contrat portant cette clause 

pénale 

Jusqu'au payement complet des sommes 

dues par moi, je m'engage à ne jamais 

chanter, a ne jamais suivre d'autres cours, ù 

ne jamais. recevoir d'autres leçons de chant 

que ceux ou celles donnés par M. lêrardi, 

ii ne jamais signer d'engagement de chanteur 

sans en avoir l'autorisation écrite de 

M. Berardi. Si j'interrompais mes leçons ou 

ma carrière et si je manquais à une des 

clauses ci-dessus énoncées, j'aurais à payer 

à M. Berardi ou à ses ayants droit en plus 

des sommes dues 2,500 francs une 

indemnité de 8,000 francs. 

Ce sont ces deux sommes que réclamaient' 

à M. Murâtofe les héritiers du 

professeur, alléguant que, en violation "dé 

son contrat, l'artiste avait pris des leçons 

au Conservatoire et était entré à l'Opéra 

sans la permission de M. Bcrardi. 

Le Tribunal leur avait donné gain de 

cause, tout en réduisant le dédit à 500 

francs. 

Mais la Cour, après plaidoiries de Mes 

Olagnier et Izouard, vient de déclarer 

que la clause qu'on vient de lire était 

nulle comme portant ateinte à la liberté 

du travail et comme entachée de « condition 

potestative », c'est-à-dire subordonnée 

à. la volonté d'un seul des. contractants. 

La Cour a-condamné M. Muratore à 

payer le prix des leçons, -mais il a annulé 

la clause pénale/donc supprimé le 

payement de tout dédit. 

LE VOTEDELACONVKNTIO.N" DESFUTURSAUTOBUS. 

LESTRAMWAYSMUNICIPAUX. 

Comme nous le prévoyions, le Conseil municipal, 

après avoir lixé à vingt-cinq ans la 

durée de la concession des autobus et adopte 

lo texte do M. Dilval-Arnould, relatif au partape 

des bénéfices,, a émis un vote sur l'en 

semble du projet. L'œuvre est ainsi misé au 

point, sauf en ce qui concenio le personnel 

dont on étudiera la situation au cours d'unô 

prochaine séance. Nous signalerons le rejet, 

par 44 voix contre 2iï, d'un amendement de 

M. Alpy, qui accordait, au futur concessionnaire 

le droit d'obtenir, de préférence, la concession 

de nouvelles ligues d'omnibus que la 

Ville de Paris voudrait créer postérieurement 

en dehors de celles qui seront concédées par 

le présent contrat. C'était dire que la. Ville 

aurait le droit de créer de nouvelles lignes et, 

dans certains cas, de les donner à des concurrents 

du principal concessionnaire. Cette concurrence 

n'est plus redouter. Ce seront, en 

dehors du Mélro]rolilain et des tramways départementaux, 

les tramways municipaux qui 

feront concurrence aux autobus, car le Conseil 

municipal semble s'engage:' dans la voie de 

la disjonction de ces doux moyens de transport 

puisqu'il a décidé hier que les tarifs 

des tramways départementaux 0 fr. 15 en 

i''c et Ofr.10 en 2° classe, seraient applicables 

aux tramways municipaux. Au cas où cette 

décision, qui a été prise par 53 voix La 9e Chambre de la Cour a rendu son 

arrêt dans l'affairer-des Tauxaccidents du 

travail que nous avons exposée il y a- 

contre 0, 

serait maintenue, il n'y aurait pas concordance 

entre les tarifs des autobus et ceux des 

tramways municipaux) d'où la disjonction 

probable.. Janville. 

LE BON LAIT A PARIS 

«g«Bu 

a 

huit jours. Elle a infirmé le j ugement. qui 

avait acquitté les fausses victimes de ces 

accidents imaginaires et les a condamnées 

a des peines variant de trois a dixhuit 

mois de;prison. 

La Cour d'assises jugeait hier uneP, 

demi-douzaine d'hommes de peine et de 

camionneurs de la Compagnie de l'Ouest 

poursuivis pour vols de colis. 

M0 Henri Robert, qui défendait l'un 

d'eux, répondant à M° Ducuing, avocat 

de la Compagnie partie civile, a commencé 

sa plaidoirie en ces termes amusants. 

Faisant allusion à des critiques 

formulées aux débats contre lu Compagnie 

On parle beaucoup du rachat, a-t-il dit. 

Je n'ai pas d'opinion documentée en la matière. 

Mais si j'avais à donner un avis, je 

dirais que jo ne suis pas autrement hostile 

aux projets des réformateurs. Le rachat n'améliorera 

pas les services. Mais, en France, 

il faut de temps en temps changer d'abus. 

C'est le progrès. 

Et puis l'Ouest racheté sera particulièrement 

commode au gouvernement. 11 a tant 

do blackboulés saii£ emplois. Quand le euemin 

de fer de l'Ouest appartiendra à l'letat, 

il pourra les caser tous. Los anciens ministres 

seront chefs de gare, les sous-secrétaires. 

d'Elat tombes deviendront sous-chefs ÏÉm 

députés non réélus seront nommés chefs 

d'équipe»; et des conseillers généraux sans 

mandat on fera des aiguilleurs. 

Le jury se mit à rire et écouta, désarmé, 

le reste de la plaidoirie et celles 

de Mes Jacomet, A. Bdrthon, J. Python 

et Jean Brack. Le client de ce dernier a 

été acquitté. Les autres ont tous obtenu 

des circonstances atténuantes et n'ont 

été condamnés 

tionnelles de 

prison." 

qu'à des 'peines 

neuf à dix-huit 

correc- 

mois de 

Nous avons reproduit, avanl-hiër, une 

dépèche de YAr/ence Bavas annonçant 

« qu'une réunion des membres du Conseil 

de guerre maritime avait eu lieu et 

que les membres de ce Tribunal avaient 

pris individuellement connaissance des 

pièces du procès ». 

Tout en mettant en doute l'exactitude 

de cette information, nous taisions ob- 

server quelles conséquences" juridiques 

pourrait avoir cette étrange réunion 

préalable du Conseil de guerre. 

Notre correspondant nous adresse à ce 

sujet aujourd'hui la dépêche suivante 

Toulon, là février. 

Je suis autorisé à déclarer qu'il y a eu méprise 

de la part de l'auteur de l'information. 

Il s'est tenu jeudi une réunion du commissaire 

du gouvernement, de l'oflicier instructeur 

et de l'officier substitut près le Conseil 

de guerre maritime. Il s'agissait de prendre 

les mesures d'ordre relatives au procès et do 

mettre la dernière main à la présentation des 

nombreuses pièces 

du dossier. Mais aucun 

des officiers désignés pour siéger comme 

juge n'est venu prendre connaissance au Tribunal' 

des pièces de ce dossier. 

Toutes les prescriptions légales ont été rigoureusement 

observées depuis le début de 

l'information militaire. P. E. 

Les débats commenceront donc jeudi 

prochain. 

Henri Varennes. 

(DE nos cokrespondants) 

Lyon. ^La Gour d'assises' a eondanïnê à: 

mort le nommé Guiffard, accuse d'avoir 

étranglé deux femmes», /ji. 

lequel 

pas bouger en cas de mobilisation et «'ils 

partaient « ù tirer sur les chef g quicomman deraient le feu. » 

L'accusû niait avoir prononcé ces paroles» 

M* Jacques Bonzon le défendait. 

NouvellesDiverses 

A PARIS 

LA CHARITÉ 

Nous avons reçu pour les •!NAVIRE 

~«w Toulon. Ce matin, a été laucâ, 

aux cales du Mourillon, le contre-torpilleur 

Hache, sous la direction de l'ingénieur Coquebert 

de Neuville l'opération a parfaitement 

réussi. 

CÉRÉMONIEPATlUOTtQOE 

,.«~~w. Oran. La translation des dépoail-» 

les du lieutenant Cremendelle, du l"r tirailleurs, 

et du soldat Mugnier, du 12° d'af tilîe-iè, 

sur le vapeur Russie, à destination de Mit' 

seille, a eu lieu aujourd'hui. 

Des détachements de toutes les armes assistaient 

à la cérémonie. Le général Wetîel 

et un lieutenant du I"1' tirailleurs ont prononcé 

des discours, r. 

LA TÉLÉGRAPHIEBANSKIL 

TÊLÊGIUPHn: 

ET LIS CERfS-VOLAK^S 

Toulon. Le capitaine du génie. 

Saccone vient dé terminer en escadre des. 

essais très concluants de photographie élevée, 

au moyen d'un appareil photographique, 

.suspendu à cent mètres de hauteur par. un 

cerf-volant. 

Ce matériel de cerfs-volants va être utilisé 

pour la télégraphie sans fil. 

LE VOYAGEt/EL-SIOKRI 

»«vw*» Rouen. Sidi-el-Mokri, miûi&trç 

des affaires étrangères du sultan Abd-eNAziz, 

venant du Havre où il a passé la journée dô 

vendredi, a visité Rouen aujourd'hui. 

Il était accompagné de son fils, de son interprète 

officiel, Si-Kadour-bon-Ghabiït, con. 

sul honoraire de franco ;i Tanger, et do son 

secrétaire, Sidi-ben-Duiras. 

El-Mokri a été reçu à la gare par le secrétaire 

général de la préfecture. Il a visité dans 

la matinée les monuments de Rouen. L'après-midi, 

il a été reçu à la chambre de Commerce 

et a fait une courte promenade en. bateau 

dans le port et a visité un tissage d

Argua. 

Il est établi que les Pilules 

Pink guérissent le rhumatisme. 

De nombreuses preuves, sous 

forme d'attestations ont été pu- 

bliées. Il est certain aussique 

v des gens par centaines ont es- 

sayé le traitement avec succès. 

Cela est indiqué par le nombre 

croissantdes attestations reçues. 

Nous pouvons bien dire que 

toute personne qui souffre de 

cette douloureusemaladie et qui 

nefait pas le traitement des Pi- 

lules Pink, néglige le moyen le 

plusefficacede s'en débarrasser. 

Elles 

sont 

ententedans 

toutes 

tespharmacies 

etaudépôt 

Phl"A.Gablin, 

23.RneBallu. 

Paris. 

Trois 

francs 

ciaquanU) 

laboite, 

dix-sept 

francs 

cinquante 

lesixboîtes, 

franco»' 

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Défiez-vous des contrefaçons de la BRISE 

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la peau. Elle ne se trouve qu'à la Parf'> Exo- 

tique, 85,rue du 4-Septembrc (3fr., fc° 6fr.8f). 

NOUVELLES GALERIES 

A LA 

MÉNAGÈRE 

Demain '^ÙNDI 

et JOURS SUIVANTS 

GANTS 

DENTELLES, –PARFUMERIE FLEURS 

' I. m i.– ^S/S^ 

y ~r~ 

îêMS J?MJ&A a MES 

I.Mle-em-~ 

Thcatii'e Bcjanc (matinées du jeudi) 

Jeqti-ixabriçl Bgrknian, d'Hqnrik Ibsen. 

J'espère que le charmant public des 

mutinées du théâtre Réjane ne se plain- 

dra pas l'éminente artiste le gâte. Elle 

vient de lui donner Jean-Gabriel Bork- 

man, d'Ibsen, une œuvre qui n'est pas 

loin d'être un chef-d'œuvre. En dépit de 

quelques obscurités qui n'en sont 

peut-être pas .pour les compatriotes d'Ib- 

sen, ce drame nous est apparu comme 

une ébauche 7randiose, souvent sublime, 

où, si certaines parties sont volontaire- 

ment laissées dans l'ombre, d'autres ont 

été poussées, fouillées, avec le soin et 

l'art les plus minutieux et les plus péné- 

trants. Le sujet, très puissant et très 

profond, 

a fortement ému l'auditoire, et 

le succès, très vif, a été de la plus haute 

qualité. 

Est-il besoin de raconter la pièce ? Jean- 

Gabriel Borkman est un ancien bagnard, 

condamné autrefois à la suite d'entre- 

prises trop vastes pour être scrupuleuse- 

ment honnêtes. C'est une force éteinte, 

anéantie par la vie, car Jean-Gabriel pos- 

sède une ample et solide intelligence. Il 

ne quitte plus maintenant la triste cham- 

bre qu'il arpente jour et nuit à la façon 

des fauves en cage, et là il rêve au passé, 

Feuilletondu FIGAROdu 16 Février 

(2) 

LaMaison 

hollandaise 

SUITE 

Le voilà qui débouche sur la place; 

les maisons, frileusement, se tassent sous 

leurs couettes de neige blanche, comme 

un dortoir de petites convalescentes pâ- 

les. Le beffroi, fruste, en moellons mous- 

sus avec son campanile en pot à mou- 

tarde, grimace par le trou noir des abat- 

jour, mais tout cela estompé d'un reste 

d'ombré, dans la du jour hési- 

tant, couleur de neige fondue. Même le 

bureau de police, au haut du grand esca- 

lier de l'hôtel de ville, garde encore de 

la lumière, trois fenêtres rouges comme 

des yeux qui ont trop veillé. Un petit 

trèfle, clair aussi, papillonne derrière la 

vitrine de l'apothicaire, requis sans doute 

pour une ordonnance, pressante. 

Cependant la carotte du débit de tabac, 

sous son pied de blanc, somnole encore 

au-dessus des volets clos. La mercière 

nonp\us,une bonne vieille dame en tiré- 

bouchons, n'est pas levée, ni le quincail- 

lier. Le haut commerce, qui tient ses 

assises sur la place, gras, renté, vivant 

dans un fromage, ne se décide à ouvrir 

tôt que les jours de marché. Or c'était 

jeudi, jour oisif; la vente ne viendrait 

que demain et tout ce petit monde, en 

attendant un profit gagné sans peine, 

s'accoise au lit; ceux-là s'entendaient à 

vivre.- ;J. v-> -i ;•– ,..-. 

Un frais petit saxe, en jaquette de ja- 

Tous droits. réservés. • • k- • • :«..• • 

Jean-Gabriel a xm fils, Bérard, qui-jus- 

qu'à sa seizième année fut élevé par sa 

tante Ella Bentheim, la belle-sœur de 

l'ancien forçat. Puis Gunilde a repris son 

enfant, et aujourd'hui la lutte srengage 

entre les deux femmes qui réclament 

chacune le jeune homme. On demande 

à Bérard d'opter. Et Bérard ne choisit ni 

Ella qu'il aime tendrement, ni sa mère 

qu'il respecte infiniment, ni son père 

qu'il est trop jeune pour comprendre, 

mais il part aveesa maîtresse, la frivole 

et jolie Fanny Wilton. Ce départ de son 

fils pour l'action, pour la vie; la vraie vie 

passionnée et qui use, a fouetté l'ardeur 

de Jean-Gabriel, a ravivé toutes ses aspi- 

rations, et lui aussi, s'appuyant au -bras 

d'Ella qui naguère fut sa maîtresse, il 

part dans la nuit. Il meurt bientôt, ter- 

rassé par l'air, parle froid, par tout ce 

dont une longue détention lui a fait per- 

dre l'habitude.. 

• 

Cette œuvre puissante a été remarqua- 

blement mise en scène et jouée. 'M. 

Chelles a campé solidement, robuste- 

ment le..personnage de. Jean-Gabriel; 

peut-être seulement ses effets drama- 

tiques manquent-ils un peu de sobriété. 

Il a été un peu trop Français, un peu 

trop extérieur dans ce drame Scandinave 

qui se concentre tout entier dt>ns la pen- 

sée de ses héros. M. Signoret a composé 

avec le plus grand art le type d'un vieil 

auteur raté. M. Puylagarde-Béràrd' a 

eu de jolis emportements; Mlle Clarel 

s'est montrée une Gunilde dure comme 

il convenait; Mlle Ventura a donnédes 

intonations et des gestes infiniment sé- 

duisants à la légère MmeWil ton. Et quant 

à Mme Réjane Ella Bentheim, 'si 

naturelle, si simple, si vibrante, 

si vraie, 

elle a, une fois de plus, recule les bornes 

de la perfection, 

Emmanuel Arène. 

Théâtre de Monte-Carlo Espada, 

ballet en un acte de M. René Maugars, mu- 

sique de Massenet. 

En un faubourg de ville espagnole, 

dans la cour d'une posada, Anitra danse, 

et le rythme capricieux de son pas est 

scandé par une foule bariolée de specta- 

teurs qui frappent des mains et excitent 

de leurs cris enthousiastes, frénétiques, 

la diva populaire. Seul, dans cette 

atmosphère de griserie, Alvear, le beau 

toréador, reste indifférent. 

Si tu ne m'aimes pas, je t'aime. 

Or Anitra aime Alvear et s'est juré 

de s'en faire aimer à son tour s'étant 

approchée de lui, c'est pour lui seul 

maintenant qu'elle veut danser; c'est 

sur lui que vont s'exercer le charme de 

son regard, la de son sourire, 

t'irrésistible séduction que dégage le 

moindre mouvement de son corps si 

souple. Quand j'aurai dit que le rôle 

d'Anitra est mimé. et dansé par. Mlle 

Troiuhaïiowa, on ne doutera pas que la 

défaite amoureuse ;du bfiau toréador ne 

soit certaine.. >• 

Mais voici que des fanfares, anwonçant 

l'ouverture du la .« Corrida de Toros », 

appellent Alvear à son devoir. Vaine- 

ment essaye-t-il- départir Anit'ru, qui 

vient de: li.ro dans les cartes le >ort fatal; 

dont est menacé sou amant se dresse de- 

vant lui, lui bar-re la route, l'entoure de 

ses bras et, sans • doute, '.lu victoire lui 

resterait cette fois encore, si les specta- 

teurs impatients. ne reprenaient à récla- 

mer furieusement leur idole. 11 faut 

donc qu'Anitra obéisse, il faut qu'en dé- 

pit du pressentiment qui l'obsède, elle 

danse, et danse encore, et danse tou- 

jours. Or, tandis qu'autour d'elle la foule 

s'exalte de plus en plus, tandis que les 

acclamations, à mesure que sa danse 

s'accélère, redoublent et se précipitent, 

on rapporte et on étend sur une table-le 

corps sanglant d'Alveâr. Qu'importe! 

Nul n'y faitattention.Mais Anitra,le front 

livide, la bouche crispée, les yeux tragi- 

ques, Anitra qui, elle, a tout vu, mainte- 

nant tourne, tourne, tourne com nie em- 

portée dans un vent de folie et' tombe, 

enfin, morte près du cadavre de son 

amant. 

Ce petit fait divers, qui commence dans 

la joie et l'amour et finit dans la mori, 

se déroule avec une extrême rapidité 

c'est là un premier mérite auquel il 

faut ajouter celui de prêter à une cu- 

rieuse mise en scène et celui d'un 

ordre supérieur d'avoir inspiré à 

Massenet une petite partition où abon- 

dent la vie et la couleur et qui a dû cons- 

tituer pour l'illustre musicien une sorte 

dagfcélassement 

au milieu de plus im- 

portants travaux. 

conas à fleurs, les basques tuyautées, 

traversa tout à coup la place, portant un 

panier de cuivre au bras. Jasper, pour 

son malheur, reconnaît la petiteSuze de' 

l'oncle de sa femme, une futée au nez à 

ï'évent. «Heu aïe pensa-t-il, toute -la fa- 

mille avant une Tieure sera informée. » 

Elle le salua d'un petit coup de tête fa- 

milier en t'appelant par son nom; il lui 

rendit son bonjour timidement, sans la 

regarder. 

La vie ne croissait un peu que dans 

les ruelles d'autour du port étroites et 

torves, elles ouvraient de minces fissures 

entre le resserrement dés pignons, bor- 

dées de façades de guingois, aux longs 

couloirs se perdant dans des cours et des 

magasins, aux vitrines en carreaux cul- 

de-bouteille ajourant des corderies, des 

triperies, des. chandelleries, des sabotè- 

ries. Mais à cause de la neige les bruits 

avaient l'air de monter d'une maison 

mortuaire. 

Use jeta dans un étroit boyau au'bout 

duquel enfin s'ouvrait le port, une petite 

marine sous les arbres poudrés à frimas 

et rayée par la toile d'araignée i descor-, 

dages, tout blancs aussi, filigranés comme 

une orfèvrerie. 

Tout de suite son cœur se gonfla 

comme du pain au four; il oubliait tout, 

dans la bonne pensée d'être là avec eux. 

Mais malheureusement, ce jour-làjà.cause 

de 1% gelée, personne ne travaillait 

les bateaux étaient emprisonnés dans 

lés glaçons, et une solitude morne pe- 

sait comme un hiver des pôles. 

Hé Jasper Joost 

Du fond d'une des petites cantines ou 

se vendaient du thé et diverses sortes de 

tord-boyaux, les sans-travail 

l'appe- 

laient, venus là se cuire à la chaleur d-ûn 

brasero rouge. Leurs mains se serrèrent; 

tous étaient heureux 

et it faisait-apporter 

un saladier de rhum chaud. 

Ce n'était pas là-' tout de même une 

vie pour un homme de l'importance de 

Jjasper Joost, ï i ;s 

fonds des thèmes epagnols, soit qu'il ait 

préféré puiser à une autre inépuisable 

source qui est s"on imagination et qu'il 

ait inventé, comme il le fit jadis pour 

Don César de Bazan et pour le ballet du 

Cid,'des formes similaires, sa musique 

est bien telle qu'elle devait être,: c'est- 

à-dire que, si elle se répand d'abord 

joyeuse, ardente, ensoleillée, plus tard 

elfe prend une animation nouvelle, 

s'exalte, s'enfièvre jusqu'à la frénésie et 

devient ainsi le vivant et poignant com- 

mentaire des angoissés d'Anitra et de la 

cruauté inconsciente ^de. ses bourreaux. 

^D'ailleurs, quel qu'en soit le caractère, 

quelles qu'en soient les dimensions, il 

n'est pas une œuvre: de Massenet qui ne 

porte très visiblement L'empreinte de sa 

haute personnalité. Espada ne s'écarte 

donc pas de la règle :/par la saveur des 

idées, par le mouvement général, par 

l'éclat d'une chaude orchestration, cette 

partition, d'un bqut à l'autre, est du 

Massenet, et je ne pens'e pas qu'on puisse 

rien dire de plus exact ni de plus élo- 

gieux. 

*». 

Un décor et une mise en scène d'un 

réalisme ardent, une interprétation pro- 

digieusement vivante et où s'exprime en 

toute liberté la joie sensuelle et brutale 

des foules, une exécution musicale ad- 

mirable de la part de l'orchestre, enfin 

et par-dessus tout, l'extraordinaire sé- 

duction que dégagent lé talent et la per- 

sonne de la beHe artiste- qu'est Mlle 

Trouhanowa, tels sont les autres élé- 

ments du très brillant, du très vibrant 

succès qu'obtint hier soir Espada; 

;. . t 

Une belle représentation de Thérèse 

complétai te spec,t4ci'c. L'année dernière, 

à pareille époque, j'ai analysé ici cette 

œuvre dont la place, p^raii les si nom- 

breuses œuvres do Massenet, me semble 

marquée à côté de la Navarraise. 

A part le rôle d'Armand de Clerval 

et celui de Jean Thprel, qu'avaient créés 

M. Clément et M. Dufraune et qui, cette 

année, trouvent en M. Roussclière et M. 

Bouvet d.eux interprètes aussi parfaits 

que le furent tes premiers, la distribu- 

tion est restée la même c'est dire que 

Mlle Lucy Arbejl «est montrée cette 

fois encore une Thérèse belle et très 

émouvante et qu'elle a recueilli hier soir 

le même succès que l'an passé. 

V Gabriel Fauré. 

COURRIER 

DESTHÉÂTRES 

Ce soir 

A la Coniédie-f']rançaise, ?i 8 h. 3/4, le 

Puissant; Œdipe. iroï.' 

A rOpéra-Comiqile, à. 8 heures, Wer- 

th/>r Cavalier ia rusiicuna, 

A l'Odéon, à S/h.'3/4,.Tytp/7r«?(ie,fMmes 

Luilyer, Grunibach, J.caane Lion, MM.. Mos- 

nicr, Ber.anri.i, Varg'a.s, Ca'pellani, etc.). 

' Au Théâtre lyrique municipal (Gaîté), 

à 7 h. 3/4, avec lé concours des artistes de 

rppéra-tîomiijue, 

les-Xoces de .'ca«»c//«-(Mlle 

Tlachol Lauuay, -M:- Bouteloup) le Barbier 

de Séuilln iM.\l". Lavauénne. Delvoye, Azéma,; 

Durand,ïyltiitirf Jane Merey, Mariçtti). 

Aux Variétés, relâche pour le.-?dernières 

rogotitions de Geneviève de Brabant. 

Au théâtre Sarah-Bernhardt, à h..1/2, 

là Dame aux camilius (Mme Sarah Bernhardt 

dans le rôle de Marguerite Gauthier)..• 

A la Renaissanca, à 8 li. 3/4, 11.8" repré- 

sentation AaSamxon (>lmo Simone, M.' Lucien 

Guitry, Mmes Juliette Darcourt, Honriatte 

nuftgors, Mnrthe Ryter.MM. Rousselle, André 

Duboàc, Boucher, etc.). 

Au théâtre Réjane', à 9 heures précises, 

Madame. Sans-Gêne (Minus Réjane, Franquet, 

Odette "Valéry. Dcrmoz, JeanneFurtior, Denoge, 

MM. Duiiuesne, Signoret, P. Magnior, A. 

Yarennes, etc., etc.). 

Aux Capucines, à 9 heures, pour les re. 

présentations de Mines Méaly et Spinelly. le 

Cri- de Paris, revue en deux actes (Mmes 

Méaly, Spinelly, Marthe Ladini, etc.; MM. 

Berthez, Lucien Prad, Palau). Au programme 

encore Discrétion .(Mines DiStrelle, Amiral, 

Mérindol, M. Coquet) 'la Mission de Charlotte 

(Mlle Mérindol). 

Au Grand-Guignol, à 9 heures. Sol 

Flyanus brocanteur^ la .Petite Fille, la Feuille 

de présence, la.Suicidèttc, le Bon Gite. 

A la Comédie-Rpyale (tél. 307.36), à 9 

heures, représentations de M. Huguenet, de 

Mmes Tariol-Baugé.i.Diôterle, Lantelme. Le 

Dernier Jour de 2'aûpiri (Mlle Juliette Garcia, 

MM. Yves Martel et Rieux); Propos d'hiver 

(Mlle Lantelme, M. jArdot); Pour être heureux 

(M. Huguenot, Mlle Lantelme; MM. Arvel, 

Melchissôdec ills); les Rendez- Vous strasbour- 

geois (Mtne.s Tariol-B.augé,.Diétorle, 

MM. De- 

freyn, Tauffenberger). 

Il 

Tout le sommeil ;de la maison se ren- 

tassa dans les coins, au petit cri de 

Josina ouvrant lés' yeux et palpant le 

vide du grand lit où n'était plus son 

cher Jasper. Un jour trouble indécisait 

aux oreillers un creux refroidi; elle vit 

dans la demi-teinte blafarde le fauteuil 

déblayé de ses habits. 

« Encore un« -fois ! encore parti », 

gémit-elle. C'était, après tout une petite 

âme sans méchanceté, une âme douce- 

ment molle, comme un bonbon dans de 

la ouate. Un ennî tiède l'occupa un ins- 

tant elle se rappela le bon temps où, à 

ses côtés, il ai nmit- -prolonger les chau- 

des paresses sous- l'.édredon. Ah! oui, 

ils avaient eu longtemps ensemble un 

ménage d'honnêtes petites perruches se 

bécotant, picoratit-de gourmandes dî- 

nettes, un ménage où c'était toujours 

la gaieté et le rayph de soleil des diman-. 

ches. La maison- pourtant avait toujours 

son air de nid-dan.s du duvet; rien ne 

semblait changé-il n'était survenu que 

cela. Mais cela, c'était justement le 

grain de sable dans un mécanisme, la 

petite poussière qui arrête les aiguilles 

sur un cadran de montre, l'atome logé 

entre les ressorts'et'qui en suspendle- 

rythme. • -' 

I Ainsi pensait Mme Joost, son clair 

regard de faïence, bleue tourné vers la 

fenêtre, comme si elle eût tenté de percer 

lés soyeux rideaux pour suivre là-bas, 

au cœur du dur hivfir,un pauvre homme 

égaré qfi peut-être un jour ne revien- 

drait plus. De légers soupirs dégonflèrent 

à la surface des draps comme des bulles 

d'eau sur un étang. Se pouvait-il que 

Jasper encore une fois eût cédé à ses 

tristes entraînements ?. Mais presque aus- 

sitôt, comme l'entrés, d'un long voyage, 

ses'yeux pâles mal essuyés de sommeil, 

s'en" allaient effleurer la commode ven- 

•true aux cuivrés; torses en lianes et où 

-elle serrait sos bijoux, pour revenir mou- 

Aux Capucines Niçoises, 7, place du Jar- 

din-Public, à Nice, à 9 heures, pour les re- 

présentations de MM. Dumény, Le Gallo, 

Frey, de Mlles Clairon Bprghôse, Goldstein, 

Templey la Chance du Mari (MM. Dumény, 

Lebrey, Mlle Goldstein), Une Page d'amour 

(M. Le Gallo, Mlle Templey), le Coup de na- 

vaja (Mlle Clairon Borghèse), Messieurs de 

ta Cour (MM. Frey etDerval), Balance senti- 

mentale. 

La semaine dans les théâtres subven- 

tionnés :•• 

A l'Opéra 

lundi, Faus.t (Mmes Kousniet- 

zolï, Martyl,1 MM.Muratore, Delmas); mer- 

credi, Lohengrin (MmesKousnietzoff, Paquôt 

d'Assy, MM. Feodorow, BeclO vendredi, 

Aida (Mmes Borgo, Passama, MM. Escalaïs, 

Noté, d'Assy) samedi, Faust (dernière repré- 

sentation de Mlle Kousniçtzoff, Mlle Martyl, 

MM. Muratore, Delmas). 

A la Comédie-Française: lundi, l'Enigme, 

Arlequin pull par l'amour, les Trois Sultanes; 

mardi et jeudi soir (abonnements), Arlequin 

poli par l'amour, la llivale; mercredi, ven- 

dredi et samedi, les Deux -Roin?ncs jeudi 

(matinée), le Menteur et les Trois Sultanes. 

A l'Opéra-Çomique lundi, à 8 heures, 

représentation à prix réduits (avec location), 

Galathée (Miles A. Pornot, Boyer de La- 

fory) la Fille dit régiment (Mlle Tiphaine, 

MM. de Poumayrac, Huberdeau) mardi, 

jeudi, samedi (8° représentation de l'abonné- 

ment de la série B) Aphrodite (Mlle Chenal, 

.jj. Léon Beyle); mercredi, à 8 heures, Car- 

men (Mmes B|arié de Tlsle, Vallandri, MM. 

Salignac, Glrasne) vendredi, à 8 h. 3/4, 

Werther (Mmes B. Lamare, Lucy, Vauthrin, 

MM. Salignac, Ghasne, Vieuille). 

Al'Odéon, aujourd'hui (matinée et le soir) 

l'Apprentie; lundi, l'Avare chinois, Electre; 

mardi, V Artésienne; mercredi, jeudi, vendredi, 

samedi, dimanche 23 (matinée), l'Appren- 

tie; jeudi (matinée), Etectre, conférence de 

M. Jean Moréas. 

Mlle Lapeyrette a fait hier, à l'Opéra, les 

plus heureux débuts dans Samson et Dàlila. 

La beauté de sa voix, conduite avec un art 

savant, son interprétation vraiment per- 

sonnelle, la noblesse et le charme de cer- 

taines de ses attitudes, ont été extrêmement 

appréciés et ont soulevé des. bravos sans fin. 

M. Delmas chantait pour la première fois 

le rôle du grand prêtre. Il y a été parfait 

a son habitude M. Gautier a plu infini- 

ment dans Samson. 

Mlles Léa Piron et Sirède ont été particu- 

lièrement applaudies dans le divertissement. 

Coppélia terminait la soirée; Mlle Zam- 

lielli y a été une fois de plus exquise. 

M. Mounet-Sully joue Œdipe roi, ce soir, à 

•laComédie-Franij-aise. 

L'adaptation de Sophocle sera précédée du 

Pansant de,, M. François Coppée, interprète 

par Mmes Segond-Wcber et Robinne. 

La semaine, au théâtre Sarah-Bernhardt, 

sera la suivante 

Aujourd'hui dimanche, à deux heures, der- 

nière matinée de la Belle au bois dormant 

(Mme Sarah Bernhardt) le soir, à huit heures 

et demie, la Haine aux camélias lundi 17," 

mererîf'li 19, jeudi 20 et samedi 22, la Dame 

aux camélia. avec Mme Sarah Bernhardt 

mardi 1S et vendredi 21. deux dernières re- 

présenta! ion» de la Belle au bois dormant 

(Mme Sarah Bernhardt). ••_•.- 

•'• 

L'incident Sarah Bernhardt-Henry Bataille. 

Nous recevons la lettre suivante 

Mon cher ami, 

Vous me demandez des renseignements sur 

Faust, les voici: 

'A contre cœuj- niais aimablement, j'avais con- 

senti. nôiiihra de fois,» beaucoup de modifications 

que je juyeais déjà préjudiciables. Mais tout a 

une i.ilfi.. Aujourd'huije. me refuse à des change- 

ments plus complets je les estime cette fois 

inacceptables a. tous points do vue. Mme Sarah 

'Bçrnhai'çU ne veut pas. jouer mon œuvre toile 

qu'elle ftst, çt. telle .qu'elle s'est engagée depuis 

un an, aprôâ mûres réflexions sans' doute, à la 

représenter. Libre à elfe. On répétait depuis un 

mois Mme Sarah..Bernhardt n'a donc qu'a verger 

à in Snr.i6't.s auteursle dédit nrévu par notro 

contrat. -.11. lui restera après, la ressource, à la- 

quelle je serais étonné qu'elle n'eût pas songé, 

d'utiliser les décors et les costumes déjà exé- 

cutés en jouant uno adaptation de Faiisl qui 

convienne mieux à la conception personnelle 

qu'elle se fait des rôles et de la pièce. Cette 

adaptatio.n.exisLe.pautTètro quelque part. Qu'elle, 

c. hoir, h bien. elle la trouvera. Et si elle n'existe 

cherche bien, elle la trouvera. lit si eue n existe 

pas encore, on peut aisément la faire.naître. En 

tout cas, s'il se réalise,. ce SecondFaust ne sera 

pas le mien,, cela je le çaraniis: J'en ai: assez. 

Croyez, mon cher ami,, à mes sentiments les 

meilleurs. 

J 

Henry Bataille. 

Nous découpons, dans la Dépêche d'Orient, 

ce fragment d'interview de Mme Sarah 

Bernhardt par notre excellent confrère, M. 

Auguste .Germain 

.Je partirai en 1910. Je ferai une nouvelle ,tour- 

née en Amérique et, de là, j'irai à ïokio, au 

pays de Madame Chrysanthème- 

Je suis certain que depuis longtemps vous 

aviez ce désir. 

' Et, comment ne l'aurait-on pas? 

` 

J'ai connu et je connais beaucoup do Japo- 

nais. Je no vous parle pas seulement de ceux 

que. j'ai vus en Amérique, mais-aussi des Japo- 

nais parisiennisants. D'ailleurs, que ce soient 

ceux-ci ou ceux-là, ils ont tous un charme parti- 

rir ensuite aux capitons des deux grands 

fauteuils de velours d'Utrecht, dans les 

retours de;, la cheminée., Une si tendre 

paix conjugale traînait aux pénombres 

mousses, comme de la vie stagnante et 

blottie! Tout y apparaissait si rond, si 

heureux, si bienveillant, si en correspon- 

dance avec son aimable personne beurrée 

et dodue, d'une chair de très jeune vo- 

laille nourrie au grain! 

Une senteur de. petits pains au four 

s'insinua et elle vit la table, la petite fu- 

niée en nuage sur les tasses, le prisme 

des argents. Voilà qu'elle dépendait en 

hâte, dans la grande armoire à vantaux, 

la toilette du lever, l'essentiel seule- 

ment, un jupon de soie citron, le caraco 

mandarine et la petite capeline en vair 

fourrée, ainsi qu'il se voit chez les dames 

de Terburg et de Metzu. Les pieds vite 

glissés dans ses mules, elle trottait en- 

suite à petits claquements de talons le 

long des tapis de l'escalier. La Pallas, 

dans l'escalier, avait quitté sa tunique 

d'ombre; elle regtiait toute blanche, 

jouant le marbre antique. Et d'en bas, 

avec une douce chaleur de four, monta la 

chanson joyeuse de Fin, le canari, qui pour 

la saluer se mettait à filigraner ses sons 

les plus longs et les plus ténus. Le bon- 

heur et la vie s'éveillèrent devant Josina, 

comme devant la princesse d'un conte 

d'Andersen. Il avait suffi de son pas sur le 

tapis: tous s'empressaient, .les deux ser- 

vantes faisaient cortège, puis à son tour 

Pbucke "descendait en sautillant et agi- 

tant la queue. 

Sur la nappe, quand elle entre, les 

dêus tasses, l'une en,'face de l'autre, ont 

un afr de-bonne confiance mutuelle; 

elles se regardent presque avec des vi- 

sages humains, comme deux êtres habi- 

tués à se rencontrer à la même heure 

pour.uri.tranquille et grave devoir..Ce- 

pendant ce' n'est là qu'une apparence, 

personne ne viendra s'installer do l'autre 

côfé' de la table, devant l'autre tasse. 

Alors le frêle édifice de la joie et de 

une pièce rarissime.Mais venez donc. que je 

vous montre quelque chose. 

Mme Sarah Bernhardt se lève et, après que 

j'ai admiré une coiffure, des bronzes et des ivoi- 

res japonais; elle me mène jusqu'à' une vitrine 

recouverte d'un rideau de perles. 

* 

Elle tourne un bouton électrique, le rideau 

s'écarte et j'aperçois, éclairé par doux lanter- 

nes en papier orange, un minuscule théâtre ja- 

ponais où se dressent soit farouches, soit comi- 

ques, des petites statuettes délicatement travail- 

lées, representant des artistes nippons en des 

àttitudes diverses. 

Aux Variétés, on passe les nuits, pour arri- 

ver à présenter au public Geneviève de Brabant 

dans les délais fixés. La mise en scène, le 

réglage des lumières. les costumes, les décors, 

tout est terminé. Et, sous la conduite de 

M. Fernand Samuel qui ne trouve jamais 

rien suffisamment beau, on «fignole» les 

ensembles, on parachève les plus minces 

détails, on met tout au point, .et, disent 

les privilégiés qui ont assisté à ces fiévreuses 

séances, Geneviève de Brabant fera l'émer- 

veillement de tous. 

Au théâtre Réjane. 

Cet après-midi à deux heure Madame 

Sans-Gène, toujours interprétée par Mme 

Réjane au grand théâtre et au petit théâtre, 

les Marionnettes de Mme Forain. La Fête de 

Grand-Papa a reniporté un tel succès di- 

manche dernier que, Mme Forain a décidé 

d'en donner cet après-midi une nouvelle re- 

présentation au théâtre des Nabotn. Cette re- 

présentation aura lieu aujourd'hui à deux 

heures et demie au petit théâtre Réjane. Au 

programme la Fête de Grand Papa, pièce 

en deux actes, jouée par la troupe comique 

et le troisième acte de la Belle au bois dor- 

mant. 

Nous avons reçu pour Mme veuve Daraux, 

de la Société des Concerts du Conservatoire, 

300 francs. 

Au Gymnase. 

M. Dumény fera, samedi 22, là causerie du 

prochain « Samedi de Madame ». Le sujet 

choisi est le Monologue, De très amusantes 

audition de Mme Thénard, de la Comédie- 

Française, de M. Dumény et de M. Galipaux 

figurent au programme. 

Tous les soirs, le Bonheur de Jacqueline, la 

pièce en vogue en ce moment, au théâtre du 

Gymnase. 

Nous apprenons que M. Alphonse Franck 

vient de recevoir, pour la saison prochaine, 

une pièce en trois actes de MM. Alexandre 

Bisson et Georges Thurner. Le titre n'est pas 

encore définitif. 

La Porte-Saint-Martin affiche pour jeudi 

prochain, en matinée, l'Abbé Constantin, avec 

cette distribution: 

Mme Scott MmesLucile Nobert 

Mmede Lavardens Uouuhetal 

I3etl.ina Suzann°(5oldstoin 

Pauline Merle 

I/ahb.é Constantin MM. Coquelin aîné 

Jean Rcynaud d'Auchy 

Paul da Lavardens Magnard 

Do Larnac • Falire 

Bernard Ch.ab.ert 

Cet après-midi, à 2 heures, l Affaire des 

poisons interprétée, comme tous les soirs, par 

Coquelin aîné, MM.De^jardins, Jean Coque- 

lin et Mlle Gilda Darthy. 

Voici quels seront les Spectacles (le la se- 

maine au théâtre lyrique municipal ;de la 

Gaité 

Lundi, mercredi. vendredi, Lakrnê mardi,, 

jeudi, samedi,' les Noces, de. Jeannette at le Bar- 

bier de Séville jeudi (en matinée), Orphée; 

dimanche (en matinée}, les Noces de Jeannette 

ct'îe Jhirbï'er."(iè:Sèville ;(

A Parisiâna, le Plus Beau Corps du 

France, opérette militaire en deux -actes, et 

six tableaux de MM.Trôbla et Codey (MM. 

Leprince, Carl' Star, Max Illy, Dumoraize; 

Mmes'.Mary Perret, Dern's, Dalba, Danglas). 

Au:.Moulinr.Rouge, L'as-tu revue? revue 

en 9 tableaux (Cleo de Mérode, May de Souza, 

Burtey, Jacquet, Malty, Stelly). 

A. lVVppoîIo, changement de spectacle, 

lr° partie, attractions nouvelles Regiane. 

Jane d'Alma; les Amelys, le professeur The- 

resès, poses plastiques, Bob et Coco, etc. 

2e partie Grand championnat du monde du 

cycle (10,000 francs de prix); 3e partie le 

Basculo, dansés, quadrilles excentriques, etc. 

A la Lune*-Rousse,38, boulevard de Clichy 

(téléphoné 537.48), direction Bonnaud-Blès, 

•aOh. 1/3 précises: Roger Ferréol, Baltha, 

"Weil, Faucliois.etc, dans leurs œuvres; Jours 

d' héi'oïhne, 'dmHyrssde de Losques. Pan pan 

l'esprit! revue avec Lucy Pezet. 

Ce soir, à la Cigale, on applaudira la 

grande revue d'hiver, Tu parles dont la. ré- 

pétition générale devant la presse a obtenu 

hier un vrai .triomphe, et qui sera également 

donnée aujourçl'l}ui en matinée. 

« Jamais, pëùt-ûtre,' autant que maintenant, 

les Parisiens n'ont apprécié l'esprit délicat et 

la 'verve légère'». 'Cette remarque, qui est 

d'un de nos oïitiques", trouve sa justification 

dans le succès sans précédent qu'obtient au 

Moulin-Rouge la délicieuse L'as-lu revue ? 

Il i'aut ajouter que l'œuvre de MM. L. Boyer 

et H. BattaMle; est montée avec un luxe 

éblouissant.- et' interprétée .par ces remarqua- 

bles artistes que sont May de Squza, Clt'O 

de rffrérod-e, William Burtey, Mario Stelly, 

L. Marty; Daiabrine, etc. 

Au Moulin-Ijouge-Palaco, dont les soupers 

sont d'une- élégance raflinée, .à partir' de 

mardi, « Consul « soupera tous les soirs. 

Les Spectacles du dimanche doivent con- 

venir a tous, fit les pères de famille ne sau- 

raient niieux choisir à ce point de vue, qu'en 

allant ;â Ba-ïa-Clan. On v donne la Dernière 

Vadrouille, ùii vaudeville inédit en trois ac- 

tes, qui, sans avoir recours Il des situations 

risquées, fait rire aux larmes. Au programme 

ôgalenientle lin comique Paul Clerc, dont 

le répertoire vient de s'enrichir de Pom-pom- 

pom, la scie à la mode des attractions tel- 

les que les Wallonis les acrobates chinois et 

les esentriquos Parisiana, si amusants dans 

leur course en chapeau à roulette. Enfin on 

y applaudira le délicat chanteur Joanyd, qui 

a débuté- 'hier soir avec un répertoire com- 

prenant entre autres succès, l'exquise Ber- 

ceuse aux Etoiles. 

A la Folie-Pigalle, la seconde matinée du 

dimanche s'annonce comme un grand succès. 

Même spectacle que le soir avec M. T. Berka, 

dans la Faiichelt'e, de Dominique Bonnaud, 

J. de Nan court, musique d'Estéban-Marti 

J. Moy, dans ses œuvres Paul Pugôre', Marfa 

Bhervilly, Valroy, Linval, Fuma, Barklett, 

dans la Revue il l'eau de. rosse. Las estampes 

des humoristes. Location sans augmentation. 

D'après une opérette américaine, The poli- 

ceivomqn, M. -IJarry Blount, l'auteur à succès 

de Froufrous cl culottes rouges, Aoh slio- 

king V7'>" 

'"Lo conçoit sera dirigé par M. Georges Marty. 

rvaNCERTSfCOLONNK(Théâtre du Ghatelet), 

t 

(2JMAÏ-. 

•'• Fcnvaal,ir)trpduc,tion du l«acte (V. d'Indt.).– 

Symphoni'e ênfà, première audition (H.Dallier) 

Ï; Largo et allegro, IL Allegretto et Final.– Air 

de Didon (PucciNi) Mme Georgette Lehlanc. 

Concerto pour violon et violoncelle, op. 102 

(S. Brahms) I. Allegro, II. Andante, III. Final 

M. Jacques Thibaud, M. Pablo Casais.– Quatre 

poèmes, première audition (Gabriel Fabre) •à) J'ai 

cherché trente ans (Maeterlinck), b) les SeptFiHes 

d'Orlàmondo Maeterlinck),»:) Cantique delà Vierge 

i'MaotfcrlinelO'.d). lvr.esse' d'amour (Mnio Judith 

' Gautier) Mme Georgette Leblanc. Conceno 

pour piano, violon et violoncelle, première audi- 

tion aux Concerts-Colonne. (Beethoven) M. Al- 

fred Cortot, M. Jacques Thibaud, M. Pablo Ca- 

sais. Lohengrin, prélude du 3* acte (R> WÀ- 

"gKer)'. 

L'orchestre -.sera dirigé par M.Ed. Colonne, 

CÛNCERTS-LAMOUREUX 

(3 heures précises.) 

(Salle 

Gaveau, -15, rue La Boétie). 

'Ouverture iïObêron (Weber).– Troisième Sym- 

phonie, l" audition au Concerts-Lamoureux 

(Rimsky-Korsakow a) Trois Mélodies russes 

UÉA.ciiMA'NisoKh'V; 

b) Le Rossignol (Aliabieff) 

Mlle Marie Kousnietzoff au piano. -M.Straram. 

Prélude" 

à l'Après-midi d'un faune ÎDebussy). 

'-i- Concerto en sol mineur, pour orgue et or- 

.christro(llAENDEL) M- B"nène -Gigout. Shi/lor.k, 

'niusique do sr.ène pour le drame d Edmond Ha- 

raucourt- (Faubé) a) Entracte; 6) Nocturne; 

c'. Finale. 

Urfih.es.trç soup.Ja,4irfçtion, do SJ.,Andi^.M^: 

sajrer. 

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•r.RANÇAÏF(ToTrÏQ2.23). 

8 h. 3/4. LePassant 

.1^ (Kdipo roi. 

Lundi L'Enigme Arlequin pou par •ia- 

liiour. 

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(tél. 103.70). 

i– 6; h. ,0/0. 

;\| Werther; Cavalleïia rusticanà. 

Lundi La Fille, du régiment Galathee. 

QDEON (Tél. 811.42). 8 h. 3/4. L'Apprentie. 

THEATRE SARÀH-BERNHARDT (Tel'. 274.23). 

I 8 h. 1/2. La Dame aux camélias. 

VAÛdIîTjLLE (Tél. 1Q2.00). 9 h. Un Divorça 

VARfKTKS. Roiâche. 

RENAISSANCE. Sh. 3/4. Sainson. 

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(Tél. 129.09). 7 li. 3/4. Les Noces de 

Jeannette; le Barljier de Sèville. 

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'tt&6. Mai il 

faut noter qu'elle a augmenté considérablement 

les années précédenuv. Ainsi en 190.'ielle n'était, 

que de 73.5U7.7OOdollars elle passe à 80,723,200 

dollars en 19U4et à 88,180,800dollars en 19(0. 

La production de l'argent s'est élovéoà 56mil- 

lions 928,911 dollars contre 56,517.900.en 1906, 

soit une augmentation de 411,011dollars par rap- 

port à 19C6. 

La production d'argent a augmenté l'année 

dernière, mais dans de faibles proportions. Elle 

aurait été plus prononcée sans la diminution 

des achats de minerais do plomb argentifère 

par les fondeurs dans la dernière moitié de j 

l'année et la fermeture totale ou partielle, en no- 

vèmbre et en décembre, de plusieurs mines de 

cuivre qui contiibuent laigxyuent à la produc- 

tion de l'argent. 

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26 c. des ï'ays autr.» 456.. 457" + .l .S 

11 32]LandBankof Egrypt. 1 185 -r-1 ' 

40 ^Comp'1 Algérienns V,MO 925 –.4 

» »l Fran-Min.d'OrT 71 71 

30 «ICompt'nat1 d'Escompte» 685 085 

55 » Crédit Lyonnais., » Il'j8. 1198 

13 75 Indust1 et Com'.C 670 

6 25 Mobilier Frano:ï 110 110 .. 

17 » Foncier Egypf.C ,700 705 -f.5 

» » Associât, minière T 190 

» Central Minin; » 303 295 +.2.. 

16 14 Société générale »liOi 667 r.3 i. 

28 » Crédit foncier actions.» 704 ..j 

13 » Oblig.com1" 2.60X J8i9.C -K5 75 477 + 25 

15 » '•% 1.~ 1S80..» Ml 505 .i- -i 

12 » 

3% 1891..» 397 50 39S -i 50 

1; 

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g~ 011~) .J2.O .l~)?;. ¡--r' ~o 

13 » 

-S.(iO:M8il2;» -4*5 • -.443 50)+. 50 

13 » 

2.(M% J89V..» 452.. 453 +.1 

15 » Oblig.fonc" 3 1879..» 500.. 499. 'A.. 

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'¡,~IIJ ..1-1 

15 » 3% Iîf83..« 426 427 ..| +.l 

13 » 2.«)% -18S5..» -460 MM..i 

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3% Nord-Sud^ 247 247 

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15 » Nord-Espag. :.•; f"liyp..» 376 377. -f-l •• 

•15 » 3%"2"'h>p..» 36 1 in 366.. +.125 

13 » Pampelune Spécial. 3 '> 355 354 .1 

15 » j Portugais 3%priv.1" rang.» 3W 34I +.1 • 

'20 «Eusses 4 1903 .» 408.. 406 .2 

15 «jSaloniq.-Cpnstantinop.» 349 349 •• 

20 » Smyrne-Cassaba 1S94.» 475.. 472 501 -2 50 

20 » .J«!5.» 447 41-7, 

2ff » Victoria à Minas D'» 449 419 50|+.. 50 

JCTIONS INDUSTRIELLES& DIVERSES 

20 » Aciéries do Franco. C 474 47350 50 

? > 

i. 

deLonrivy.» 1109 • 1119 +10 

50 » de Michev'ille» 1100. 1157 –.3 

65 »;At.etChant.delaLoire» -U05 • 1500 +.5 

40 ï.Ch.&Atel.deSt-îIazairc» î'So 9S8- -f.8 

'40 «'Agence Havas .»j 7«0 •• 790 +20 

15 «Bateaux Parisiens »| 279 •• 276 –.3 

» » Priaiisk .Ti ;!0." 30i .1 

451 69 Canal de Suez ;» 4490 -Wyo• –10 

71 3?G,J, Part de fondat'C 2027 2025 -.2 

126 Gl Société civile..» 3355 3350 .5 

25 33 

.S:S 5" » 077 6Î7 

126 0J Actions jouiss ."»38Ô5 3S55 

30 » CompleFranç.d. Métaux» 645 ..645 

50 », Société de Pen?.rroya.» 1110 1106 –.4 

SI- » Comp"'Gsnôr des Eaux» ;1792 '1785 –.7 

9 » Œ-énér'-Transat.» 234.. 230 .4 

20 », Havraise » 4,01) 408 +.8 

25 » Charg" réunis..» 490.. 4SJ0 

16 25 n 

Wag.-Litsord.T 364.. 366 +.2, 

16 25 priv.» 37S 

50, » Contin''Edison.C 1-1205 US2 –23" 

-15 » 

Inlu Téléphones» 304 :|O9 +.'5 

20 -> 'Docks de Marseille » 380 379 –.1 

75 » Eauxtûerm. de Vichy.» '2010 2020 +10 

40 »|Etafclissem" Cusenior.» 577 

580 +.3 

7 » 

Decauville»! 82.. 81 –.1 

80 ->| Duval » 11476 1461 –15 

>Z 50 Figarocx-cll,10f.j'oct.07» 365 

366 +.1 

•- »?Fives-Lille; :> 420.. 420 

M »;Forg.& Ac.de la Marine» 4240 1231 –.9 

85 »' 

duK.&del'Est Bulgarie ^9i.» j i-') 

r 490 +.1. 

y;, » 5"l>j(Url 5(ii, .J 

;l,), '1 6~ns â lots) ,Ci lUO,1 ,)0" ",1. 

» Conbo (B:ns a lots) c 1\) 75, b0.- +..25 

li » Doman11.Autriche l&bo->- 312 'oi 312 75 +.. 25 

i »,EniD. Chinois i°,,lio > 'K 15! 9'> 50 -t- 35 

+~]E,;1p.Chino.h;}.?/~I!b"J 

101 ..1'9p_i !1~)~9¡>~¿. 

2., 

i ••' Egypte Uniflce » lfti lui 25' 4- 25 

3 50 1 

FriviîOpiée »10135 i loi 501-r-. 15 

4- «lEspagneExte ieureil,r 

v, T; 94 05 20 = 

2"i « Espirito-Santo r 

4>7 jo( iiio 

30 «'Haïti '1 ">'»> 

'¡, m IV. 

(, I 45650 -t- 00 

;!0'Haiti')~j'L.ir)'r~,(!;ir)-t-50 ;,l} 

». » Hellénique b-! 2 A..I 

4 «'Italien i] K '(il 

.i.e'jn-pona.is't') 

¿, 

'~1' 10 

•i » Japonais i1 li.i". 

s", 

;o| bO 

+.. 10 

2> 'Maroc 5 190. » 5.0 

1 Mexicain i"0 l'uii » tii 20I 

'>jM~Xl~aln.t/0 L~()!¡,j g!~>, H," 

5 «'Minas Geraes "1 lv17.fl ,j(, 4ns >4- 75 

:i 50 'Korvégicn :«", 1' .-i1" j ,11 w 711 T.. 

:io 

3 > Portugais:!»,; Ti 1.; ,< (,1 ;:> «sI. 

2 50 Obi. Tabac Portug. i'-VO 5t>r ;5 307 75 

ib 

4 • Hongrois 4 or » 95 95 ""1 

Roumain t ibUS » 8a 45 M! 75 +.. 30 

5 « Russe 5'o lS2i » 1( i ï.- 104 50 +..25 

4 » 4% lbHl b3 50 

,.) 

83 85 -r 30 

v 4% IS,O.» 5150~ 8,¡~)+.. '10 

-4 » 4"o 1^9 ü 54.. I 83 50 -50, 

i » Gonsol.i", 1"&2=S"-1' 

'i b5 90 &560, 30 

» i% l'Ai »• 85.. • S.VÎ0'+.. JO 

J n 

SïolS'H-IMior. 

7125 

~3 71f80 +.. 55 

'A » ;;CiSfl(»or v. i\U li.-ï C, 7(lM5l4 '.T. 1 

MOUVEMENT 

DESPAQUEBOTS 

Anvers, 

11février. 

GNEISENAU(N. -D. L.), Australie-Brème, est 

arrivé à 10h. matin 

Colombo,11 février. 

L0TSRIN(r'EN{'8. D. L.), Australie-Brêmc, est 

arrivé à 1 h. soir. 

Baltimore, 12 février. 

BRANDENBURG (S. D. L.), Brème-Baltimore, 

est parti à 2 h. soir. 

Gênes, 12 février. 

FRIEDRICH DER GROSSE (N. D. L.), New- 

York-Gènos, est arrivé à 9 h. matin. 

PRINZ EITEL FRIEDRICII (tf.* D.L.), Japon- 

Brème, est parti 'à 4 'h. soir. 

Borkum-Riff, 12 février. 

PRINZ REGENT LUITPOLD (N. D. L.), Brême- 

Japon, est passé â 6 h. soir. 

Alexandrie, 12 février. 

SCHLESWIG (N..D. L.), Alexandrie-Marseille, 


12.février. 

Marseille, 12 février. 

H0HENZ0LLERN{^. 

D. L.), Marseille-Alexan- 

'drie, est parti à 3 h. soir. 

Naples, 12 février.. 

SKUTAR1 

'(N.D.L.), Levant-Mer Noire, est arrive. 

Bremerhaven, 13 février. 

CHEMNITZ (N. D. L.), Brême-Baltimore, .est 

parti a midi. 

THUEÈINGÈN (N. D. L.), Australie-Brème, est 

arrivé à 4 h.*soir. 

Eastbourne, 13 février. 

FRANKFURT (N. D. L.), Baltimore-Brème, est 

passé àl h. soir. 

Baltimore, 13 tévrier. 

Baltimore, 13 février. 

HEIDELBERG (N. D. L.), Baltimore-Brème, est 

parti à midi. 

Lisbonne,, 13février. 

Lisbonne, 13 février. 

WUERZBURG (N. D.L.), Brème-Brésil, est arrivé 

à 9. h., matin.. 

Oporto, 13 février. 

HALhE (N. D. L.), Brésil-Brème, est parti à 

midi. 

Villagaroie, 13 février. 

DARMSTAD.T (N, D. L.), Brème-La Plata, est 

parti à y h. matin. 

Vigo,13 février. 

STUTTGART. (N. D. L.), La Plata-Brémo, est 

parti à 8 h.- matin. 

.' Anvers, 13 février. 

NORDERNEY (S. D. L.), Brême-Cuba,est arrivé 

à 11 h. matin. 

à _11h 

mvtn: Svdnèv,' 13 février. 

WESTFALEN (N. U L!),-'Brème-Australie, est 

arrivé à 3. it iojr. "'' 

Voilas, 13 février. 

PRINZESS IRENE (N. B.~ L.) Gènes-New- 

York, est passé. à. 10 h. matin. 

3 50 Busse 3 y 189Î .T 7535 

4 »;••-• 4.'i'lntér2t.66S7.Ç. 76 80 .76 80 

25.»!. '. BoilsduTr6s'-5%190;t 508 509 "+.1' 

5 » :] 22 ,"0 SiinmerendJ. :>1 75 31 50- s 

GoerzA 2» 25 jy 75 S.Afr.Gold Jr.. 54 25 54 25 < 

Golden Horsa S 1-.» 50 132.. Transv.land. 48.. 47 50 

( 

Joïsni'esb.lnw 24.. ^50 Goldfi. 15 ..I 14 25 i ( 

.Jú\1~nnesb,lnv 2: 2:3 5UI GOldfi'1~ le ~;> e 

Latester. 3 7. Van Dyk Pf. '29 50 29 50.. ( 

Village R.R.. 88 751. 88 50 J 

Nous avions dit hier que le total des divi- ] 

dendtfs distribué1; en 19u7 par les Compagnies de ] 

Mines il or du Witwatersrand s'étaiê*nt élevés à ( 

6,9C2,r(X) liv. st. '17-4,002,^00 fr.) pour 45 Campa- 

gn>s.. au heu de o,ô65.970 l.st. (139,149,250 francs) j 

liour :i'J Conipauniés en 4906. Ajoutons aujour- 

"d'iiui que Ion évalue le bénéfice net d'ensemble 

sur lequel ont été prélevées ces répartitions à 

10 millions de livres sterling- (250 millions de 

francs). Par suite, le- dividendes répartis repré- 

sentent 700,0 du I enéfice réalisé. :Sùr les 30*0/0 K 

restants, l'impôt prend 7 1/2 ù 8 0/0, et le reste 

3 

nôti distril ni. eôt ims «ai1. -i"é»wrve o-U'ajiplkjftë à • -'( 

des travaux d'amélioration ou de réfection du 

" 

matériel. J 

Hambourg, 13 février. 

YORK (N. D. L.), Japon-Hambourg, est arrivé à 

4 h. soir. 

•• 

Colombo, 14 février. 

SCHARNBORST (N. D. L.), Australie-Brême, 

est arrivé à 1 h. matin. 

• 

Yokohama, 14 février. 

KLEIST (N. D. L.), Brêmo-Japon, est arrivé à 

10 h. matin. 

Naples, 14 février. 

PRINZF.HS AUGE ,'X. D. L.), Brème-Japon; 

est parti à 3 il. matin. 

L~~L; M?MRDLL'~T~Ta 

CIIEMI^S 

DEFERDEL'ÉTAT 

PÈTES DU (]ARNAVAIf 

4 l'occasion des Fèios du Carnaval, les bil- 

lets ordinaires d'aller et .retour délivrés à 

partir du 25 février courant par les gares 

du réseau de l'Etat, à destination des garés 

du même réseau, seront valables jusqu'au 

dernier train du 5 mars prochain, si leur 

validité normale expire avant cette date. • 

Seront également prorogés jusqu'au dernier 

train du -i mars 1H0Sles coupons de retour 

des billets délivrés à, dater du 29 février 

par les mêmes gares, à destination des1 ré- 

seaux d'Orléans, de l'Ouost ot du Midi. 

GHEHMS 

DEFERDEP.LJL 

QaRNAVAL'DE MlCE 

TRAIN SPÉCIAL A PRIX' HJ-SDUI.TS 

'2° et 3° classes 

• 

DE PARIS, DE DIJON ET DE LYON* À NIGIS 

.7 A15JOURSAMCE 

DÉPART do Paris, le 26 février à 11>'55matin 

..». de Dijon. » .. 6h18 soir 

» do Lyon » ll^S » 

Prix du voyage, aller et retour: 

Do.Paris à Nice 2" ciasse, 90r– 3° classe, 60; 

•Dp. Dijon à Nice- 2e classe, 04f– 3° classe', 42t 

De Lyon à Nice: 'i0 classe, 50r–3u classe, 30' 

RETOUR 

Au gré des vayageurs, par tous les 

'trains- ordinaires comportant des voitures s 

de la classe du billoi, à partir' du.5 niars, 

"jusqu'au •dbrnior train- do' la journée .du 

13 mars. • •' : 

Pour plus amples. 'TOnseignements; consulter Ie3 

afnch.es publiées par la Compagnie. 

Bourses étrangères 

" 

LONDRES.15 février 'j 

1 1 

i ntui | Hujuuiu. 

ji nier | )uijoui?j. 

consolidés 87 174 S02 un 3/1 'JU':)/i 

ftpgon.1886 1(« --10Ï Bami.Ottom U liî Wl/2 

~rgon,1886 1tI~ .I1J~ .8anq.OttolO' 18 li2 1~ 1!2 

Brésil4 '; 8r>. 177 25 Railways élec s 14-2 5050 

LotsCongo. 7S :i Parisien, èlecti 218 50', 'M' 

VIENNE. 15 février 

AutrichienOr.116 H0 116 90Lœnderkank.. 415..| 418.. 

AutrichienOr. Ild';i0 :llG no 

Lœnderkank..I t15 

.418 

t- Coaron 97 80 97 811 Alpines 625' 50' ti:!l 

HongroisOr.. 112 60 112tiO TabacsOttom. 41+ .117- 

•– Couron 9i- 1)0 9125 ChcmAutrioh. G7f> 50 676 M) 

BDAutr.-Hong. 

170:i 1702 Lombards. u:s 50 142 70 

CréditAutrich Git. 50 6t2 50 Lots Turcs. ISO.. 1.S6.. 

Crèd.Fonc-Aut1067 1007 ..j Change S'Paris 95 73 95,73 

Cred.Fme-AutlM7..I()67..iC))anges'Paris 

ROME, 15 fév. MADRID, 15 féYy 

Renteltal.5%. 103 42 103 40 | Intérieure4% ;82 45 82 50 

–3% 7025 70 25 Amortiss.5% 101 80 100 85 "• 

BannKationale125:t 1255 Banti.d'Espam 454 454. 

Ch.Wéridion. 67S (Ï7S 50 BaniiHypotlie.222 222 

Méditcrren; iO3 403 Explosifs 326 

ChangeS'Parisi 100 01 100 01 Cliangos' Paris 15..1 14 80, 

NEW-YORK, 15 février 

AtchisonTop. CS3;S 67 5/8 1 iNorr.Wpriï. 75. 80* 

CanadaPacific1.144l;i 143 Pensyivanie- 111 1/8 110 1>8 

CanadaPacific 

Io 1:,1'11,13 Pensylvaiie 

111 il8 101 1!~ 

DhicaooS1 

Paul11077,8 106.5/8 iUnionPacific. 116 5^S 114 

Dcnv.-Rio-Gr: ls ls.l f.Wçst.Un.Toli 4.7. 46 i/2 

Ericraiir. act 

act M3/4 H Urgcn'Mêtal. 5-7 '55 7/S 

El'ièralir. aet i 6(') ;4 '1 a 1/2 ¡ Arncnl-Mètal'151 55 7,113 

Erioijcn. obl.| C6 i« 1/2 i Amalgam.Cop. 48.1/2 17 3/8 

Illinois cent..1 125 121 I i Anaconda3)3/4 30 

Louisv.Nas 

89 

1/4| 

89 

.|Calumet 

Héd. 

635 

625 

»L., 

New-ï-Huits.. 94 93 3/81 Cuivre 

18 25 ..134S 

Now-)^-ûntar. 30.• 30 .I I 

MINESD'ORA LONDRES 

i5 février 

1.l'r.I. J'.J, 1. 1.11, Il,- 

pm-.cur.))~ ilwl i/uu~-uctH]. 1.1i1Ui 11/JO 

Ingelo 3 3/lGJ 8 3,'lu' Kleinfontein 1 27/32 1 13/15 

HngRi^sncIi 7/S 7/ti; [ Langl. Est. 2 5/16 2 5/16 

SuroraW.. 5/32 5/32 May.ScCharl 3. 3. 

Kiartered. :i;4 3/41i Modacrfont. 5 7/8 G 

Clnderel. D. 111/16 1 11/10! iNowGooh.. 3/4 3/4' 

CityandSub i 11/16 1 11/16J INewSteyn. i 1/36 11/16 

Srnwn.Desp 113/4 11 3/4- INoursoM.. 2 3/8 2 S/S 

CrownReef 0 3/8 0 S /S jRandCollier 7/8 7/8 

BeBeers. 13 13/16 13 ";8 |Rand Mines. 5 3/16 53-1S- 

Bricfontein. 2 5/J6 2 -5/16IRob-Vii:.Oia 15/16 15/lS 

DurSt.Rood. 1 i'2 ° 1 1 '2 i RobinsonD. 4 7/8" 3 7/8 

EaslRand.. 3 9/16 S 9/16 Rood.UBS l 13/16 1 13/16 

EastB.Min. 11-10 

It 11/16 jRoseOcep.. 3-7/16 3 7/16 

Fcnreira. 15 3/4 15 3/4! ISimm&Jack 1 3/4 1 3'4 

FerreiraD. 4 11/32 4 11/32'- SwazCorp. -5/16 5/16 

Bedutd 1174 1 1/41 Trans.C.Ld 1. 7/8 1-7/S- 

îeldenli. Dpi 4 1/2 4 l/2i Tr.Oelajoa. 11/2 1-1/2 

Jeldenh- Est 111/16 

16 15/8! Transv^G.H 1*7/8 • 1 Y/SK 

Sen.Min.F. 15/16 -15/161 Treasury .1/4 l;4"- 

Joerz 3'.1 3,T|ïan Dyk. 13/18 1 3/iiî 

Solif.tiors.S. 5 174a 5 7/a2 IVanfiyn. 2 15/16 2 1V1S" 

3otdflelds 3 1/8 3 l'16 iVereoniging 3/8 3/3- 

Jagcrsfont..3 3/4 3 2/4-' j VillageM.R. 3 9/1.6 3 9/16 

Jubiles 11/8 1 1/8- IWcstR.Cons 13,32 -13Ï32-, 

lumpers. 11/32 1 1/32 IWitwatDaep 3.3/4 3 S/4"- 

i Wolliuter.. ï'5,'8 1 5/8- 

Procnaine 

réponsedesprimes,23.févr. Reports,24-tint. 

Londres, 15 février, 2 K. S soir. 

Séancp écourfée commede coutume, avec des 

icjianges nés restreints. Quelques offres; mais 

le (jeu •' d'importance,ont légèrement pesé sur la 

joie: 

Baisse de 1/8 sur la Modderfontcin ordinaire, 

le 1/16 sur la Consolidated Goldliekls, "la' Gel- 

lenhuis Estate, de 1/32 sur la Kleinfontein. Pas 

le changement sur la Kand)Mines.et l'Easl" 

Fland. L'Àngelo, la Gliartered, la Geidenhuis 

Oeep, la Ferreira, la Jumpers Gold, laJiJumpers 

Deep, la Lang-laayt.e Estate, la Robinson .Deep, 

îtc.^spnt; saris changement. 

Dans le groupe diamantifère, hausse de 1/16 

sur la DeBeers, Premier Diamond, 5-1/2- 

Au dernier moment, à 1 h. 45, tendance calme. 

DERNIERS COURS ETRANGERS 

Hier | Aujourd. 

Barceloae. Caango,sur. Pais. ,l»4fl .-4,«,;2S>r, 

S-'ênes' _ _ 160 02 10002" 

Valpar»iso sur Londres. 9 3/4 9 3/4 

EUo-de-Janeiro 15 3/16 .y.

laÉDACTION ADMINISTRATION 

26, rue Drouot, Paris (9« Arr>) 


26, rue Drouot, Paris (9« Arr (Beaumarchais.) 

Eloge de l'Envie 

Sa bassesse est proverbiale. On lui 

prête le mauvais goût de « ronger les 

cœurs ». Elle inspire, dit-on, la calom- 

niatrice et le médisant. Au fond, c'est 

une méconnue, une grande méconnue, 

depuis les jours de Caïn et Abel, ces 

précurseurs des adversaires dont la foule 

a usé des générations^de basochiens 

et de magistrats, et grouillera toujours 

dans les couloirs sonores des Palais de 

justice. 

L'Envie est un des sentiments que 

l'homiqe, parvient le plus mal à dis- 

simuler. Rien que pour cela, elle mérite- 

rait un examen sincère, au lieu de la 

partialité de ses diffamateurs. Ils pré- 

tendent qu'elle bave 1e fiel, ils la dépei- 

gnent verte de bile, sournoise, heureuse 

du malheur d'autrui, attristée des bon- 

nes fortunes du. prochain. Non, elle a 

souvent des dehors «

sont sans cesse les mêmes observations 

sur" l'insuffisance de nos représentants 

commerciaux, .et sur la routine de notre 

commercé. •• 

En vain a-t-on développé 'nos services 

de renseignements 

c'est insuffisant. Il 

manque un intermédiaire, une organi- 

sation qui dispose à la fois de l'autorité 

et du sens pratique. Eh bien ce devrait 

être l'œuvre essentielle de ces associa» 

tions de commerçants et d'industriels 

qui se constituent de toutes parts, 

En résurné, les commerçants ne doi- 

vent s'unir que pour des intérêts com- 

merciaux et laisser la politique en de- 

hors voilà le principe. 

Comment l'appliquer d'une façon'pra- 

tique ? Nous l'exposerons dans notre pro- 

chain article. 

P.-S. Nous avons le regret de signa- 

ler encore une fois à nos grands confrè- 

res de la presse parisienne l'inconvé- 

nient qu'il y a au point de vue de notre 

commerce d'exportation à commenter à 

grands renforts de « manchettes alar- 

mistes » les dépêches concernant la ri- 

valité.d'influence entre l'Autriche et la 

Russie dans les Balkans, en faisant 

croire au réveil de la question d'Orient, 

à la probabilité d'une guerre entre ces 

deux puissances, en rallumant enfin la 

faroeuse.'allumette qui doit tout enflam- 

mer des Dardanelles au Pruth pas dà' 

vanfage l.. 

Voyons, mes chers confrères, laissez 

donc les diplomaties troubler, quand 

elles, y sont forcées, la quiétudëMinan- 

cière et la sécurité commercialepest-ce 

bien notre rôle d'alarmer par des pro* 

nostics de fantaisie les intérêts commer- 

ciaux- de notre pays? 

1 

Soyons des informateurs véridiques, 

c'est suffisant; des Metternichsde Mont- 

martre, c'est vraiment trop! Lucius. 

jfejloftà'e^ra 

fille 

SALONS 

A l'occasion de l'anniversaire de la nais- 

sance de George Washington, l'ambassadeur 

des Etats-Unis et Mme Henry White rece- 

vront le samedi a? février, de quatre 4 six 

heures, dans leur hôtel 5, rue François-Ior. 

Le grand-duc Paul Alexandrovitch et la 

comtesse de Hohenfelsen avaient convié sa- 

medi dernier à diner 

LL. AA. lo prince et la princesse Murât, com- 

tesse Edmond de Pourtalos, vicomte et vicom- 

tesse de Rohan, princesse Edmond de Polignac, 

l'hon. Regictald Lister, etc. 

-Les jeudis 13 et iri;$ la coadusionIl 

du• t:ojii]»vomis-austrp-hoa'gTois.il 

no pouvait 

plus cti'8 ..vjjuosticsu-d'aitandre- davantage. Les 

motifs do la construction du 'chemin -dç fer du 

Sandjak sont si simples et si clairs qu'ils pour- 

raient être aussi pou critiqués par los adver- 

saires du projet que notre droil indiscutable do 

réaliser ce projet. L'Autriclie-Hongrio n'élèvo 

rait aucune protestation si la construction du 

chemin do fer du -S'andjak devait amener là 

construction d'autre» chemins de fer dans les 

Balkans. 

Suivant l'opinion du cabinet de Vienne, 1 amé- 

lioration des voies de communication dans, los 

Balkans contribuerait à faire atteindre lo but le 

plus important do l'accord de Muerzsteg, qui est 

d'augmenter le bien-ôtm des peuples de la pé- 

ninsule balkanique. Cette opinion fait tomber la 

prétendue contradiction qu'on voulait voir entre 

rontento de MuoMstesr et l'action austro-hon- 

groise, qui n'a rien à faire avec dos raisons po- 

litiques. Les motifs élevés qui provoquèrent en 

is97 la conclusion do, l'entente austro-russe con- 

tinuent à exister, et personne no peut justifier 

l'assertion suivant laquelle l'Autriche les renie- 

rait ou les apprécierait moins. 

L' Autriche-Hongrie et la Russie se sont unies 

dans la. pensée que leur entente devait être as- 

suréo par la garantie réciproque du slalu quo 

dans les Balkans, par le renoncement toute 

idéo do conquête territoriale, par uno action 

solidaire devant assurer le bioa-ùtre des chré- 

tiens dans les Balkans. Co but, que le comte 

0olucho\vski a précise avec l'approbation una- 

nime de l'opinion en RtiSoic, ne peut perdre ni 

sa vitalité ni sa vigueur politique parce qu'un 

tronçon de voie ferrée doit être établi entre 

l'Uvatz et Mitrovitza. 

· 

Bolgrado, 16 février. 

La presse serbe proteste unanimement contre 

le projet autrichien de chemin de fer do Sand- 

jak à Novibazar elle remercie chaleureuse- 

ment les presse russes, française, anglaise et 

italienne do leur attitude dans cette ques- 

tion. 

L'Ecole sans Dieu 

Rome, 16 février. 

Catholiques et antireligieux fourbissent 

leurs armes pour une prochaine bataille à la 

Chambre. Elle aura une grande importance, 

car il s'agit d'une question dont toute l'Italie 

s'émeut depuis des années et que Pie X suit 

avec une vive sollicitude. 

Le député socialiste Bissalati a présenté 

une motion visant l'abolition de l'instruction 

religieuse dans les écoles. 

Sur cette motion, qui sera discutée mardi, 

les partis se sont partagés en deux camps. 

Aux catholiques avères, qui ne sont que 

cinq à la Chambre, se sont joints tous les 

conservateurs ot beaucoup de libéraux. Le 

gouvernement mime les appuie. A l'heure 

qu'il est, une soixantaine d'orateurs se sont 

inscrits et parleront pour ou contre la mo- 

tion. Les anticléricaux recrutent le plus 

grand nombre de soldats possible dans l'ex- 

trême, gauche et parmi les députés maçons, 

très nombreux à la Chambre. 

Parmi les ministre. il y a également des 

maçons, mais comme le gouvernement com- 

battra la motion, il est à prévoir que ces mi- 

nistres maçons s'abstiendront de voter. 

Les anticléricaux avaient organisé aujour- 

d'hui beaucoup de meetings dans les princi- 

pales villes d'Italie, à l'effet d'exercer une 

pression sur le vote de la Chambre. 

A Rome, le meeting, qui a eu lieu devant 

la statue de Giordano Bruno, a donné lieu à 

des tumultes. Les manifestants ont voulu 

prendre d'assaut une maison aux fenêtres de 

laquelle ils avaient aperçu des prêtres et la 

troupe a du intervenir pour les disperser. 

Malgré toute cette agitation, il parait cer- 

tain que la Chambre repoussera la proposi- 

tion Bissalati. Félix. 

En Portugal 

Lisbonne, 16février. 

Les journaux racontent que le Roi ayant 

remarqué, ces jours derniers, dans une des 

députations qui étaient venues le saluer, le 

professeur Pedroso, qui est connu pour ses 

opinions républicaines, lui fit un accueil très 

aimable et l'invita à revenir au palais en 

ajoutant « Vous m'objecterez peut-être que 

vous êtes républicain, mais vous aimez votre 

pays et moi.aussi, et §ur ce point nous nous 

entendrons toujours. ». 

Panùi les .dêpuiationa tpii.se rendent chaqueLié 

Le justice 

sion de tous les décrets dictatoriaux de M. 

Franco, 

L'affluence est toujours grande au Pan- 

théon. 

Une réunion républicaine a eu lieu aujour- 

d'hui, sans incident, à Aldea Galinega. 

Plusieurs personnes de la classe populaire 

sont allés au cimetière de Lis- 

bonne, où sont enterrés les deux régicides et 

l'individu tué par équivoque par la police, au 

moment de l'attentat, 

La police a interdit les discours dans le 

cimetière. 

Les manifestants déposèrent des fleurs et 

des couronnes sur les tombes et se dispersè- 

rent sans incident. 

Voyages d'évêques 

Rome, 16 février. 

Plusieurs évêques français sont attendus 

à Rome. 

Ce soir arrive Mgr Henry, évoque de Gre- 

noble sous peu de jours arriveront Mgr Da- 

dollo, évoque de Dijon Mgr Schappos, évê- 

que do Tarbes; le cardinal Locot, archevêque 

de Bordeaux. A la fin du mois est attendu 

l'évêque de Laval. • FéÙXII. 

Le faux témoin Caldwell 

New-York, 16 février. 

La fille de CaUhyell, comme la famille de 

Thaw, a préféré pour son père l'internement 

dans un asile aux travaux forcés, 

,Caldwell est ce témoin de l'affaire Druce 

qui avait fait une déposition aussi fausse 

que sensationnelle, qui était 'sous le coup' 

d'une demande d'extradition de la parte do 

l'Angleterre. Sur la demande de sa fille ot 

après examen de deux experts, il a été dé- 

claré aliéné et interné dans un 'asile. 

COURTES DÉPÊCHES 

On a fait encore courir le bruit de l'abdi- 

cation prochaine du roi de Serbie en faveur 

deson fils. DoBelgrade on déclare formelle- 

ment, que ce bruit est encore. faux. 

On dément de Téhéran le bruit qui a 

couru de l'assassinat du schah de Perse. 

M- Jules Cambon, ambasssadour de 

France à Berlin, a été invité à déjeuner hier 

dans l'intimité chez l'empereur Guillaume.. 

L'ambassadeur de Russie à Vienne, le 

prince ,Ouroussoiï, qui a eu une violente atta- 

que d'ïniluenza, à fait hier sa première sor- 

tie en voiture. 

Los ambassadeurs à Constantinople 

attendent d'un jour à l'autre le cinquième re- 

fus de la Porte'ii la demande de réformes en 

Macédoine. 

Le Tsar a accepté la démission de M, 

Gerhard, gouverneur général de la Finlande 

dont le successeur est le général docavaierie 

Bekmann. 

Le gouvernement persan a renoncé à 

rappeler son ambassadeur à Constantinople. 

La compagnie d'assurances américaine 

sur la vie « Mutual Reserve Fund » s'est 

mise en liquidation à la demande d'assurés, 

pour insolvabilité. Les liquidateurs ont été 

désignés. Le passif serait de cinq millions do 

dollars. 

Le banquier Charles Herse a été arrêté 

hier à l'arrivée du paffueliot JStruria à New- 

Yûrk Il est accusé de détournements de fonds; 

mais il a été laissé en liberté provisoire, sous 

lé'dépôt d'une caution de 20,000 dollars. 

w Des poursuites vont être, intentées con- 

trekla Southern Pacifie Raihvay Company 

pour rabais consentis à certaines compagnies 

et individus. Ces poursuites sont entièrement 

distinctes de celles intentées aux compagnies 

formant le groupe Harrimaû. 

Figaro à Londres 

(Service 

spécial 

ilsnatrebureaudaLondras. 

8, HawOiïsntrjSï.,W.) 

Avant do quitter Christchurch (Nou- 

velle-Zélande),- le capitaine Shâckleton, com- 

mandant l'expédition britannique au pôle 

Sud, a prêté serment en qualité de « post- 

raaster » de la « Terre du roi Edouard VII ». 

Le postmaster-general de la Nouvelle-Zé- 

lande l'a autorisé à ouvrir un bureau de 

poste dans la possession la plus lointaine de 

l'empire britannique et lui a confié le soin 

d'organiser un service postal, d'expédier la 

malle royale toutes les fois que faire se 

pourra, et d'émettre des timbres-po.ste spé- 

ciaux. Les timbres du pôle Sud Quelle au- 

baine pour les collectionneurs 

Le samedi 23 février sera célébré, dans 

l'église hollandaise d'Austin Friars, le ma- 

riage de miss Mario Mandina Botha, sœur 

cadette du général Botha, avec M, Robert 

Crawford Hawkin. 

Les soixante chefs-d'œuvre do la pein- 

ture anglaise du dix-huitième siècle exposés 

en ce moment à Berlin reviendront en An- 

gleterro à la fin de février, mais en passant 

par Copenhague où, pendant une quinzaine 

de jour&, ils feront la joie dos Danois ama- 

teurs d'art. C'est à la demande du roi do 

Danomark et grâce à l'intervention de la 

reine Alexandra qu'aura lieu cette manifes- 

tation artistique anglo-danoise. Les' grands 

collectionneurs, Charles Werlheimer et Pier- 

pont Morgan, qui sont les principaux expo- 

sants do cette exposition unique, ne pou- 

vaient refuser d'accorder au roi de Dane- 

mark la faveur qu'il sollicitait par l'intermé- 

diaire de la plus charmante et de la plus 

respectée des souveraines. 

On annonce la mort dè lord Overtoun, 

pair écossais, créé en 1§93 par M. Glads- 

tone. Lord Ovortoun était un libéral 

convaincu et un chrétien dont l'immense 

fortune servait surtout à subventionner gé- 

néreusement les œuvres philanthropiques et 

religieuses, telles que les Unions chrétiennes 

de jeunes gens, les missions ôvangéiiques et 

la propagande des livres saints. J. Copdu*- 

lUEll. 

Amérique latine 

DANS.UARGENTINE 

Buenos-Aire?, 16 février. 

L'escadre américaine. Aujourd'hui a eu 

lieu le départ du navire de guerre argentin 

Sarmimto, à bord duquel s'est embarqué le 

président de la République, M. Figueroa Al- 

corta, se rendant à Sanborrombon pour pas- 

ser en revue la flotte de l'amiral Evans. 

DANSLACOLOMBIE 

Bogota, 1Gfévrier. 

Chemins de fer. Le gouvernement co- 

lombien a inscrit dans le budget de l'exer- 

cice en cours la somme de 4,600.000 francs 

pour le développement des chemins de fer de 

la Colombie. 

NOTESARGENTINES 

Le produit des impôts. 

Voici le tableau 

comparatif du rendement des impôts en 

Argentine pendant les années 1905, 1906et 

1907: 

Alcool .15,536,12390 piastres ni. 1. en 1905, 

16,615,869 86 en 1906 et 1(3,877,03720en 1907. 

Tabac 14,525,281 21 piastres en 1905, 

16,700,975 20 en 1906 et 18,221,779 30 en 1907. 

Bière 2,223,328 89 

piastres 

en 1905, 

3,081,804 25 en 1908 et 3,128,390 92 en 1907. 

Allumettes 2,495,655 95 piastres en 1905, 

2,262,325 98 piastres en 1906 et 3,399,047 68 

en 1907. 

Jeux da cartes 157,884 56 piastres en 1905, 

159,343 93 en 1908 et 167,775 98 en 1907. 

Vins et boissons 77,558 43 piastres en 1905, 

76,163 88 en 1906 et 109,334 14 en 1907. 

Assurances 3iS:75p 32 .piastres, en 1905,. 

1905, 25,861 42 28,012 1907. 

Produits pharmaceutiques 537,917 55 pias- 

tres en 19Ô5,677,699 35 en 1906 et 820,44865 

en 1907. 

Soit, en totalité 35.903,209 22 piastres, 

monnaie légale en 1905, 09,977,524 68 on 1906 

et 43,298,359 M en 1907. 

Total des recettes perçues on or 28,102 13 

pesetas en 1905, 25,801 f& en 1906 et 28,01229 

on 1907. 

Eugenio Garzon. 

L'AMBASSADE 

DEFRANCE 

:aN 3R'u'ssiE 

A propos du rappel de M. Bompard, 

un de nos lecteurs qui est un grand 

commerçant nous adresse la lettre 

qu'on va lire. L'éloge. justifié, de l'ancien 

ambassadeur à Saint-Pétersbourg est à 

retenir. M. Bompard a eu, en elfet, le 

mérite de demander quelque chose a 

l'alliance russe; et si la guerre avec le 

Japon n'avait pas contrecarré ses efforts 

pour établir'dcs relations commerciales 

plus actives, on en verraitaujourd'hut les 

heureux résultats. Mais lé précédent est 

établi,, la traditiqn fixée,; et notre honora- 

ble correspondant peut être sans crainte 

à cet' égard l'ambassade de France à 

Saint-Pétersbourg continuera de prêter 

tout son appui à notre expansion écono- 

mique. Voici la lalettre 

Monsieur le Directeur, 

L'article très intéressant que votre colla- 

borateur, M.Eugène Lautier,a consacré dans 

le numéro du 8 février à l'ambassade de 

France on Russie offre cependant une la- 

cune qu'il me parait nécessaire du combler. 

Il s'agit de la cause réelle du brusque rap- 

pel do M,' Bompard sur les instances réité- 

rées de M. Izvolski.' Ona parlé de dissent i- 

ments personnels allant chez ce dernier jus- 

qu'à un'e hostilité déclarée. Mais ce qui a 

provoque cette hostilité, c'est co qu'on sem- 

ble ignorer en France. La vérité est que cette 

hostilité a été créée, entretenue et poussée à 

l'aigu par certaines personnalités étrangères 

qui no pouvaient pardonner à. notre ambas- 

sadeur son action efficace et énergique en fa- 

veur de nos intérêts commerciaux et indus- 

triels. 

• 

Voilà l'origine lointaine de la campagne 

rnenéo contre lui. Pour écarter un concur- 

rent aussi redoutable au point de vue écono- 

mique, on a exploité tous les incidents poli- 

tiques qui rendaient parfois si difficile le 

rôle de l'ambassadeur do France dans ces 

derniers temps. t 

Certaine puissance, a la veille d'événements 

sérieux dans la politique internationale et 

au moment où vont élro données à l'étranger 

de grandes commandes do cuirassés et do 

canons, a tout mis en œuvre pour se débar- 

rasser du représentant do la France. 

Le rappel de, M. Bompard est un échec 

sensible pour nos intérêts commerciaux et 

industriels en Russie, 

Avant que le nouvel ambassadeur ait pu 

rejoindre son poste et se mettre au courant 

de ces questions spéciales auquelles sa car- 

rière no l'a nullement préparé, il s'écoulera 

un temps assez long pendant lequel les con- 

currents auront le champ libre. 

Sans doute los intérêts du commerce et de 

l'industrie no sont, pas tout dans les rela- 

tions internationales,1 mais ils tendent à oc- 

cuper une place de plus en plus grande dans 

les rapports entre nations; on l'oublie trop 

volontiers chez nous. 

D'ailleurs, au point de vue politique, M. 

Bompard a toujours suivi les instructions 

du gouvernement français.; si celles-ci n'ont 

pas toujours été très opportunes, il n'y a pas 

de sa faute. 

Au point de vue économique, M. Bompard 

a été vraiment le«.rightman»quï convenait. 

Les membres de la commission venue ici en 

1905 pour la conclusion du traité de com- 

merce ont été unanimes à apprécier la sûreté 

de renseignements et de vues de notre am- 

bassadeur. Les industriels français qui ont 

eu si souvent recours a. ses bons offices pen- 

dant les cinq ans de son ambassade savent 

quel appui énergique et éclairé ils ont trouvé 

en lui. 

C'est avec un profond regret qu'ils voient 

s'éloigner aujourd'hui l'homme éminent qui 

leur a rendu tant et de si signalés services. 

Voilà, monsieur le Directeur, ce qu'il con- 

viendrait, je crois, de faire connaître à vos 

lecteurs. 

UN memrre DE la COLONIE FRANÇAISE. 

LES 

Cambrioleurs 

d'express 

LE VOYAGE D'ALBINET 

(Par dépêches de nos correspondantsparticuliers) 

Bordeaux, 16 février. 

Ainsi que je vous l'avais annoncé hier, 

Aibinet est parti ce matin par l'express 

de 8 h. 28. 

Il a été amené à la gare Saint-Jean 

dans un omnibus du chemin de fer. Il 

était enchaîné et gardé par quatre gen- 

darmes qui avaient chargé leurs armes 

devant lui, avant de l'extraire de la 

prison. 

A la gare, il a été amené dans une 

salle ouverte au public et bien qu'il y eût 

peu de monde, seulement quelques cu- 

rieux et quelques employés,1 on a voulu, 

pour le soustraire aux regards du public, 

le faire entrer dans le cabinet du eom- 

missaire spécial. Mais il a préféré rester, 

dans la salle d'attente. 

Je suis très bien ici, a-t-il- dit. IL y 

fait chaud. 

Puis il a demandé à prendre une tasse 

de café et s'est mis à fumer des cigaret- 

tes que les gendarmes lui mettaient dans 

la bouche et lui allumaient. 

A sept heures cinquante il a traversé 

le quai, entouré de ses gardiens et est 

monté dans un compartiment réservé de 

troisième classe. 

Toujours vètu de son pardessus noir à 

raies blanches dont le col était relevé et 

coiffé de son chapeau rond, il marchait 

indifférent, d'un pas tranquille, sans voir 

les quelques curieux groupés sur le quai. 

Dans le compartiment, on l'a fait 

asseoir entre deux gendarmes, tandis 

que le brigadier et le 'troisième gen- 

darme' se plaçaient en face de lui. Le 

chapeau rejeté en arrière, Albinet conti- 

nuait de fumer des cigarettes. 

Bien que les agents de la sûreté sur- 

veillassent les abords du compartiment, 

une femme a pu grimper sur le mar- 

chepied pour voir le fameux Albinet. 

Celui-ci s'est penché pour la regarder, a 

haussé les épaules et s'est remis ii causer 

avec les gendarmes. • 

Le train, un peu en retard, n'est parti 

qu'à 8 h. 35. 

E. Tanson. 

Etampes, 1Gfévrier1. 

L'express n° 28, amenant Albinet, s'est 

arrêté en gare d'Etampes à quatre heures 

et demie. 

Les quais' étaient noirs"de monde et, 

avant que le train., ne lut ,eomplHeme.nt 

arrêté; la_ foule :se p.réçipjteit^vôrsjlg; 

pancarte Réservé, qui flottait au bout 

d'une ficelle. 

Un homme d'équipe à ouvert la por- 

tière. 

,Le brigadier est descendu le premier, 

puis AJbinet .entre les deux gendarmes' 

qui le tenaient enchaîné. Enfin le der- 

nier gendarme.' 

11a été conduit dans le bureau du chef 

de gare et de là dirigé sur là prison." 

On avait, pour le transport, réquisi- 

tionné un omnibus d'hôtel. 11a fallu at- 

tendre un quart d'heure pour l'y faire 

monter à cause de l'encombrement de la 

gare.On a dû le protéger contre la fureur 

d'une foule compacte qui n'a cessé tout 

le long du trajet de proférer des insultes 

et des menaces de mort. Albinet a ac- 

cueilli ces manifestations par des haus- 

sements d'épaule. 

A la prison l'attendait M. Germain, 

juge d'instruction, qui a procédé à son 

interrogatoire d'identité. Il a déclare se 

nommer Louis. Leray et c'est sous ce' 

nom qu'il a. été écroué. 

Le «père Grégoire », le distributeur 

qui avait donné les billets aux trois- 

voyageurs inconnus le soir de l'attentat., 

°. 

et M. Charruel, le restaurateur qui tes 

avait hébergés, ont déclaré parfaitement 

le reconnaître.. 

La date de l'interrogatoire sur le fond 

pourra être fixée seulement quand les 

pièces envoyées par le parquet de Bor- 

deaux seront parvenues a Etampes. 

'• 

Samedi soir, on avait amené à Etam- 

pes l'un des complices des trois bandits 

qui attaquèrent le train' 16, Désiré-Lu- 

cien Saffroy, dit « Dédé », arrêté le 8 j an-- 

vier à Paris. 

C'est un ancien garçon de café, repris 

de justice, qui a assisté au conciliabule 

tenu dans un bar dtrla rue du Helder, 

entre Albinet et les deux hommes qui 

'ont aidé dans l'agression, Roche et 

Chariot. Saffroy n'a pas osé faire partie 

de l'expédition. mais après l'affaire il a 

donné asile à Chariot. 11est donc inculpé 

de complicité pour avoir sciemment 

cherché à cacher l'un des bandits. 

Il a choisi pour défenseur Mc Moro- 

GiaÏÏeri. 

J. Dsaux. 

Autourdela politique 

L'impôt sur le revenu 

La Chambre terminera sans doute aujour- 

d'hui la discussion générale du projet d'impôt 

sur le revenu. La vraie bataille commencera 

donc demain, ou jeudi au plus tard. 

Elle se livrera, comme nous l'avons dit à 

plusieurs reprises, sur un amendement de 

M. Aimond, député de Seine-et-Oise, tendant 

à réserver l'article premier et à discuter im- 

médiatement l'article 3. 

Pour bien préciser la question, nous rappe- 

Ions le texte de ces deux articles 

Article premier. Cesseront d'être perçues à 

dater de la mise on vigueur de la pré&ente loi.: 

1° La contribution foncière -des propriétés 

bâties 

2" 'La Èontributiop' foncière dos propriétés non 

bâties; i. .••: • ÏV •' . 

3° La contribution »orsoijnê.lle-nrobj!ièr.c '> 

•1°La contribution des portes et fenêtres 

5°La contribution des patentes; 

Article 2. En de ces diverses 

contributions, il est établi un impôt général sur 

les, r

cour du ministère des finances qui lui 

est symétrique, de l'autre Côté du Louvre, 

et qu'occupe déjà la chaufferie de 

cette aile du palais. 

On allait opter pour ce dernier emplacement, 

lorsque M. Barbey eut l'heureuse 

idée de ne l'utiliser qu'en partie, 

commeexutoire de la grande chaufferie, 

qu'il proposait ce qui fut immédiatement 

approuvé d'installerdansle jardin 

de la rue de Rivoli compris entre le ministère 

des finances et la porte Marengo, 

et qu'on appelait, au temps où sous Napoléon 

III Je ministre d'Etat en avait la 

jouissance, le « carré du ministre ». 

On va donc défoncer en partie ce 

« carré du ministre » jusqu'à une profondeur 

suffisante pour la construction, 

très importante, de la grande chaufferie 

générale de tout le palais du Louvre. 

Cette construction, qui sera faite probablement 

en ciment armé, n'élèvera sa 

toiture, plate, qu'à un ou deux mètres 

au-dessous du sol actuel du « carré du 

ministre » et de la rue de Rivoli,' afin 

qu'on, puisse, sur cette toiture, étendre 

une couche de terre végétale, continuant 

le jardin avec ses pelouses, ses géraniums, 

ses vases, tout son décor, et que 

l'aspect 

de ce coin du Louvre ne soit 

nullement modifié. 

La chaufferie s'éclairera latéralement, 

à l'ouest, sur la rampe qui descend de 

la rue de Rivoli aux sous-sols des finances, 

et, au midi, sur l'ancien fossé 

de Levau, dont le déblayement, déjà 

amorcé par M. Redon, sera continué et 

découvrira les bossages du magnifique 

soubassement primitif du palais. 

Quant à la cheminée de cette chaufferie, 

qui,ne doit pas être apparente, on 

la conduira horizontalement, par des 

« cârneâux» souterrains, jusqu'à la petite 

cour intérieure où se trouve actuellement 

la chaufferie spéciale du ministère 

des finances; et là, se redressant 

verticalement, elle prendra la place de 

cette dernière. 

Énfin,de cette usine génératriceunique 

de calorique partira un réseau de conduites 

de vapeur, à haute et à basse pression, 

qui aboutiront aux radiateurs des Arts 

décoratifs, des fipances, des galeries et 

salles du musée et des colonies, chauffant 

ainsi l'immense Louvre dans toute 

son étendue, de la Colonnade aux pavillons 

dèFlore et de Marsan. 

Les travaux, très compliqués, dureront 

de quatre à cinq ans mais le jour 

où ils seront terminés le Louvre sera 

définitivement à l'abri du feu. 

Ch. Dauzats, 

}LES RENTESVIAGÈRES 

Chaque jour la confiance des rentiers 

dans « la Nationale-Vie (entreprise privée, 

assujettie au contrôle de l'Etat) s'affirme 

d'une manière plus significative. 

C'est ainsi qu'en 1907, la Nationale a obtenu 

une augmentation, de Rentes viagères 

supérieure à celle de toute autre 

compagnie française. 

Les tribunaux consacrent cette confiance 

après beaucoup d'autres, le Tribunal 

de Périgueux (4 mars 1907), celui 

d lltii te ns(25jan v îerl908)viennent encore 

de désigner la Nationale pour la constitution 

de Rentes viagères. 

Ce qui recommande cette compagnie 

au choix de tous, ce n'est pas seulement 

l'exactitude scrupuleuse avec laquelle, 

depuis sa fondation en 1830, elle a toujours 

tenu ses engagements, même aux 

plus mauvais jours de la guerre 1870- 

1871 c'est encore et surtout sa situation 

financière; ce sont les garanties supplémentaires, 

exceptionnelles qu'elle a su 

constituer en dehors de ses réserves obligatoires 

et qui, à la date du dernier inventaire,dépassaientl21 

millions; aucune 

autre compagnie n'en possède d'aussi importantes. 

Envoi gratuit de tarifs et renseignements 

s'adresser soit au siège social 2, 

rue Pillet-Will, à Paris, soit aux agents 

généraux en province. 

Painsaujoui?lejoup 

LAJOURNÉEe 

s le Parlement A la Chambre, l'impôt sur le 

revenu. 

ftfamges M. Emile Rœderer avec Mlle 

Edmée Cazalis (oratoire Saint-Honoré). 

Cérémonies religieuses liesse pour le repos 

de l'âme de S. A. R. la princesse Clémentine 

de Cohourg-Gotha (chapelle de la Compassion, 

à Jîeuilly, dix heures). 

Œuvres de bienfaisance Henri IV et sa 

famille, opéra-comique en deux actes, joué 

au profit des œuvres ouvrières du patronage 

de Qlignancourt (Société de géographie, boulevard 

Saint-Germain, 184, huit heures et 

dsmie). 

Conférences .•M.l'abbé Touzard « les Prophètes 

dans la société israélite (Institut catholique, 

19, rue d'Assas, cinq heures un 

quart). M. M-iéouleau « la Crise américaine 

» (Université populaire; 157, faubourg 

Saint-Antoine, sept heures et demie du soir). 

M. Emile Hinzelin « le Théâtre d'Erckmann-Chatrian 

» (Thés parlés, 16, rue de Miromesnil, 

quatre heures et demie). M. Camille 

Clopin « Ethiopie et Ethiopiens » (Alliance 

française, 186, boulevard Saint-Germain, 

Jiuit heures trois quarts). Docteur 

Dêsandré « la Neurasthénie et ses troubles 

psychiques » (Sociétés savantes, 8, rue Danton). 

Pierre Biétry « le Programme des 

jaunes » (salle « le Genêt », 22 bis, rue de 

Naples, deux heures et demie). 

INFORMATIONS 

Les fonds du pari mutuel. La commission 

don fonds du Pari mutuel pour les 

œuvres de bienfaisance s'est réunie sous la 

présidence du ministre de l'agriculture. Les 

fonds disponibles s'élevaient cette année à 

4,580,000 francs; la commission a réparti 

cette somme entre 153 parties prenantes dont 

33 situées à Paris ou dans le département de 

la Seine pour une somme de 1,4(30,000francs 

et J.21 dans les départements, pour une 

somme globale de 2,875,000; enfin, les oeuvres 

françaises d'assistance situées à l'étranger 

reçoivent 245.000 francs. 

Avant de lever la séance, M. Ruau a exprimé 

à M. Félix Voisin, ancien président du 

conseil de surveillance de l'Assistance publique, 

ses regrets de voir cesser une collaboration 

à laquelle il attachait si justement une 

très grande estime. J 

Bazar de la Charité. Le samedi 32 février 

aura lieu la première réunion cette année 

de l'Union charitable et sociale (25, rue 

Pierre-Charron), organisation éminemment 

philanthropique dont le but principal est de 

réunir les présidents ou présidentes d'œuvres 

similaires ou poursuivant le mêmebut moral. 

A peine âgée d'un an, cette ceiivre a déjà, 

produit d'excellents résultats. Elle a en effet 

prouvé sa raison d'être dans les différents 

groupes qu'elle constitués ifceluldes ceuvres 

en faveur do l'enfance, celui en faveur de 

l'adolescence, et, enfin, celui des œuvres en 

faveur de la jeune fille. 

De nouveaux groupements d'ouvrés sont 

en préparation pour cette année, de manière 

à grouper ainsi successivement toutes les 

œuvres qui viennent en aide dans les diverses 

étapes de la vie jusqu'à la vieillesse. 

Le bal des Ponts. Le bal annuel au 

profit 

des caisses de secours des Associations 

des élèves et des anciens élèves des ponts et 

chaussées aura lieu le samedi 7 mars dans 

les salons du ministère des travaux publics. 

Société des artistes français. Le lundi 

9 mars prochain, à cinq heures,- en présence 

des artistes qui désireront y assister, il sera 

procédé au Grand Palais au tirage 

au sort 

des membres du jury pour le Salon do 1908. 

Le dépôt des ouvrages de peinture aura 

lieu du 11 au 14 mars inclusivement, de .dix 

heures à cinq heures. 

.Le Gingival. C'est le nom universellement 

connu du savon dentifrice idéal antiseptique 

infaillible, le Gingival est en outre 

d'un emploi délicieux. En dépôt 29, rue 

Keller; en vente à la Pharmacie normale et 

dans toutes les bonnes pharmacies. 

LESREUNIONS D'HIERMonument 

delacomtesse deSégur 

.nO40m 

La Jeunesse française tempérante 

Cette jeune Société tenait hier son 

assemblée générale sous la présidence 

de Me Henri-Robert. L'éminent avocat a 

prononcé un réquisitoire très énergique 

et très documenté contre l'alcoolisme. 

Après lui, le docteur Roubinovitch a expliqué 

le but de la jeune Société à vrai 

dire; sa désignation résumait son programme. 

Toutefois, il faut qu'on sache 

qu'elle poursuit, avec le concours des 

membres de l'enseignement, la « vaccination 

alcoolique de l'enfance » et que 

ses sociétaires, sans être des abstentionnistes 

et sans prohiber l'usage modéré 

du vin, du cidre et de la bière, ne proscrivent 

que les alcools fabriqués. 

Banquet à Saint-Denis 

La circonscription de Saint-Denis était 

en fête. »M. Maujan, sous-secrétaire 

d'Etat à l'intérieur, présidait, à la mairie 

des Lilas, le banquet organisé par la Fédération 

radicale et radicale-socialiste. 

Il combla les vœux des convives en prononçant 

un beau discours sur les devoirs 

du gouvernement en face des réformes 

fiscales, des retraites ouvrières et du 

statut des fonctionnaires. 

Les dispensaires de chemins de fer 

` 

Les trente et un mille adhérents à « la 

protection mutuelle des chemins dt fer » 

célébraient, sous la présidence de M. 

Barthou, l'inauguration d'un dispensaire 

installé quai de Yuliny. Le ministre des 

travaux publics, accompagné de Mme 

Barthou,. fut heureux d'apporter, sa collaboration 

cordiale aux mutualistes des 

chemins de fer, et profita de l'occasion 

pour remettre des médailles d'or, des 

palmes académiques, des médailles d'argent, 

de bronze et des mentions honorables. 

La réforme de l'enseignement 

Sévère, sous la présidence de M. Alfred 

Croiset, cette Société a admis, après 

une discussion entre M. Picavet, Malapert, 

Léyy-Wogue, Toutain, Louis Weil, 

Jules Dietz, Blondel, Paul Mellon, Bernes. 

Loiscl et Favrc, que « dans l'état 

actuel des choses, il ne paraît pas désirable 

que l'enseignement primaire cesse 

d'être donné dans les classes élémentaires 

des lycées et collèges ». 

LE 

rRPG~ 

André Nède. 

Kous avons annoncé antérieurement qu'un 

comité s'était formé pour élever, dans le jardin 

du Luxembourg, un monument à l'auteur 

des Mémoires d'un âne, du Général JJourakinc 

et de tant d'autres petits chefs-d'œuvre. 

La souscription sera prochainement close. 

Nous publions ci-dessous la liste actuelle. 

Les admirateurs retardataires pourront envoyer 

leur souscription soit au Figaro, soit 

au Comité du monument, 70, boulevard Saint- 

Gcrinain, à Paris. 

Mlles Sylvia et Yvonne D. B., 10 fr.; Mme 

M. R., 5 fr.; Rogar Moyso, 2 fr.; Robert Meyer et 

son 1ils André. 10 fr. Souscriptions recueillies 

par lo journal te Gaulois, SiS lï. Mlle Marthe 

Emmanuel, 5fr. Mmo Lottin '10, rue de LaTrémoïlle). 

10l'r. Mine la. comtesse de La.Morinièro 

de La Rochecantin, 20 l'r.; Mme E. Templier, 

50 fr.; Mme A. Templier. 50 fr.: M. G. Buclau, 

500fr.; M. L. Hachette, 500 fr.; M. R. Fouvet, 

500 fr.: M. E. Fouret, 500 fr.: M. R. Desclosières, 

500 fr.; Mlle Colette M., 1 fr.; Mme Van 

O'verlèke (à Homme-Mille, Belgique), 5 fr.; Mlles 

Jeannette et Gabrielle de Couroy, 5 fr.; Mlles 

Germaine, Andrée, Jeanne, 3 fr.: comte Ahlefe- 

]or Laurvig (à Lundsg-uard. Danemark), 136 fr. 

M. André Maréchal (àlssoudun), 1 fr. 50; Mine la 

duchesse de Rohan, 100 francs. 

La Vie Heureuse^ 100 fr.; M. des Méloires," fr.; 

marquis de Ségur, COOfr. René Bazin, 40 fr.; 

M. et Mmo Luch (boulevard Magenta}, 20 fr. 

"mes Germaine et Yvonnelà Montreuil), fr.: MHe 

hu/anno Baiiaehm (10, rue de la Boétie], 5 fr. 

Ficheuau amiantsl. 1 fr. Mraes et M. G. Dufourt, 

iti Ti S. deV UChai ou},lfr.; M.Bouteilhei, 

< ousciUti gênerai de l'Orne (à la Ferté- 

Fi failli 10 fr.; par lr> (j-au/ois, pour Jacques 

ami du bon ]i tu diable 10 fr. Mme Léonie 

Bitrayard. 10 fr.; • Miardu Buit. 10 fr., 

M K* ( mpus> i hn--ri coIIpso df. Cambridge), 

1 li tolang-e de Kom°"ui lïv. MmeMarie Gi- 

v 

rardot, 2 fr. 50; Mlle Gauvin (à Toul), 0 fr. 50; 

Mlle Germaine IJourguin (21, rue Maurcpas, Versailles), 

5 fr. Mlle Madeleine Canovillc (a Grev!lle\ 

1 f. 10; M. A. S., 5 l'r.10; M. Thibici'ge (M, 

rue des Mathuriiis\ 10 l'r. K. Labrouc (à Périguoux\ 

5l'r.; G. Dùsaugey, 5 l'r.; Mme Guillaume 

iieer, 100 fr. 

Mlle Gorboz et ses parents (Poit-aux-Anglais, 

5ïr. Mme Murropula. 20 fr. Ailles Nathalie et 

Marie Gliica. 10 fr. Miss Annetle et ses amies 

(à Rouen;, 15 fr.; Mmo II. "Wack (à Alger), 5 fr. 

Mme Henri Hardale (90, rue Croix-Niverl), 5 fr. 

M. le vicomte Jean de Pardieu (16, rue Montalivet;, 

25 fr. Mme. Mlle Barois et Mlle Artin, 

15 tï. M. Edouard Koby (à La Roche-sur-Yon), 

5 fr. la famille pauvre d'une petite fille de la 

comtesse, 5 fr. Jeanne, Yvonne, Marie-Thérèse, 

Kmilo et Jacques, 3 fr.; baronne do Pierrebourg, 

ÏÔ0 fr.: Maurice Donnay, 100 fr. Marcel Prévost, 

100 fr.; Paul Hervièu, 100 fr.; Pierre do Régnier, 

20 fr. Myrthil, 5 fr. Mlle Laure Trouné, 

5 francs. 

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des Italiens, ses nouveautés printanières 

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ou pardessus hiver ou 

demi-saison, qui 

vaut couramment 75 

francs et plus. 

Essayage quelques heures après la 

commande, livraison le lendemain. 

Gazette desTribunaux 

' (DE NOTRE CORRESPONDANT) 

Rambouillet. Plaisirs de chasse. Le 

comle Frich de Fels vient de faire condamner 

à 500francs de dommages-intérêts un de ses 

fermiers dans des conditions intéressantes. 

Ce fermier le gênait dans son droit de chasse. 

Le comte lui avait interdit par son acte de 

bail le droit de travailler) sur ses terres aux 

jours de battue. Le fermier a passé outre à 

cette clause. De là, la guerre allumée. 

Me Guériii, avocat du comte, a produit un 

certificat dressé par les gardes, aux termes 

duquel le fermier avait, certains, jours de 

battue, en septembre 190Get en octobre 1907, 

fait allumer des bottes de paille pour aveugler 

les chasseurs, et fait systématiquement 

travailler une batteuse le long de la ligne des 

chasseurs pour gêner leurs mouvements. 

M° Pienô Querenet s"ost présenté pour le 

fermier, Il s'est attaché à préciser la portée 

de ce qu'on appelle, dans les baux, 

« la réserve de chasse » l'avocat du fermier 

conteste au propriétaire le droit d'obliger le 

fermier à ne pas travailler la terre les jours 

de chasse, et lui conteste le droit d'épiner les 

terres du fermier s'il n'y a. pas convention 

expresse sur ce point entre le propriétaire et 

i 

lo fermier. (On sait que l'épinageest lofait de 

planter des épines sur le sol, de façon à empêcher 

le gibier de sortir des pièces de terre 

épinées.) 

Or tout cela, s'il fallait l'en croire, M. de 

Fols l'avait fait. 

Au cours de sa plaidoirie, M* Querenet a 

donné connaissance au tribunal de cette 

sommation qu'avait signiHe lui-même le fermier 

à son propriétaire': 

Le fermier do. la Charbonnière 

Vu la mauvaise volonté du comte de Fels à 

réparer le chemin do la Charbonnière par lui 

défoncé 

Vu l'accident arrivé au fermier au mois de 

juin dernier, ayant ou pour cause la négligence 

du comte à retirer les épines qu'il avait fait 

planter sur les terres l'été dernier; 

Vu les incessantes vexations dont a été abreuvé 

le fermier de la Charbonnière depuis l'acquisition 

de la forme par le comte; 

Par ces motifs et pour d'autres encore 

Fait défense au comte de continuer à planter 

des épines sur les terres do la ferme de la Charbonnière 

et lui ordonne, dans les quarante 

heures, d'arracher et d'enlever celles déjà plantées, 

lui fait défense également de planter des 

affùts et ordonne d'enlever ceux déjà existants 

faute par lui de le faire dans ledit délai, se 

verra poursuivre par le fermier devant les tribunaux, 

sans préjudice des dommages et intérêts 

qu'il pourra lui réclamer. 

LE FERMIERDELACHARBONNIÈRE. 

Montée ce ton, la discussion entre propriétaire 

et fermier ne pouvait que se continuer 

devant le Tribunal. C'est le propriétaire 

qui a assigné en résiliation de bail et en 

3,000 francs do dommages et intérêts le fermier 

s'est défendu en soutenant que son 

droit était de travailler « même les jours où 

il plaisait aa propriétaire d'organiser des 

battues sur les terres louées » et il a protesté 

que « si le vont avait entraîné la fumée 

des mauvaises herbes qu'il brûlait dans le 

nez des invités, ce n'était vraiment pas de 

sa faute. » 

Le. Tribunal a rendu un jugement qui, 

sans prononcer la résiliation du bail du fermier, 

le condamne à 500 francs de dommages 

et intérêts pour avoir volontairement gêné 

le droit de chasse du propriétaire. 

AFFAIRESMILITAIRES grave. 

Visites aux malades des hôpitaux militaires 

de Paris et de Versailles. En 

raison du nombre particulièrement élevé des 

malades actuellement eu traitement dans les 

hôpitaux militaires du gouvernement militaire 

de Paris (Val-de-Gràce, Saint-Martin, 

ijjjgin'i et de Versailles, Je gouverneur militaire 

de Paris a décidé que 

1» La visite du jeudi seïa supprimée jusqu'à 

nouvel ordre 

2° Le dimanche, les malades sont autorisés 

à recevoir la visité des membres de leur famille 

ou de leurs amis, sous la réserve que 

chaque malade pourra recevoir au plus deux 

personnes par jour de visite # 

3tt Endehors du dimanche, les personnes 

étrangères à l'armée ne pourront être admises 

dans les tiôpitaus njilittiires^q.ue mu- 

Nouvelles Diverses 

A PARIS '1~ 

LA CHARITÉ 

Dans une mansarde, une pauvre mère 

pleure au pied du lit de son fils qui semeurfï 

de la tuberculose, à dix-huit ans! 

Elle ne peut travailler, car il lui faut être à 

sans cesse; le malade ayant besoin do eoins 

incessants. Elle ne peut lui donner ce qui lui 

serait nécessaire pour le soigner, car elle est 

elle-même sans ressources, sans pain. 

Cette infortunée se nomme Mme veuve 

Fortier. Elle habite 50, faubourg Poissonnière. 

Nous la recommandons au bou cœur 

de nos lecteurs. 

»i • 

UNSUICIDEDANSUNPOSTEDE POLICE 

Une nommée Léontine Bolleu, Agoo da 

trente-deux ans, qui avait été arrtHeo hier 

soir à sept heures, pour ivresse, rue do la 

Bûcherie, s'est pendue dans le violon du 

poste de la rue de la Huchette. 

L'officier de paix du cinquième arrondissement 

a procédé aussitôt a une enquête, 

d;où il résulte que la responsabilité des agent; 

ne saurait être engagée. 

UN FORCENÉ. CINQAGENTS ' BLESSÉS 

Un nommé Jean Angelvi, âgé' de trente eun 

ans, qui conduisait une voiture charge 

de papier et passait hier, quai des Célostiùn, 

brutalisait ses chevaux, quand un avocat, 

membre de la Société protectrice des ansmaux, 

appela le gardien de la paix Audrieux, 

pour admonester le charretier. 

Furieux, Angelvi, abandonnant son attelage 

sur les rails du tramway, brisa sou 

fouet sur le visage du gardien de la paix. 

Il fallut huit agents pour lo conduire a« 

poste, et dans sa colère co forcené blessa ù. 

coups de pied et coups de poing les gr.vdiens 

de la paix Frottier, Sarlaboasse, Clav: 

et Bousquerel. 

ACCIDENT 

Une automobile a heurté hier matin, à dix 

heures, au coin de la rue d'Artois et'de la nu: 

Saint-Philippo-du-Roule, une voiture taxiauto 

électrique dans laquelle se trouvaient 

M. Roger Raoul-Duval, fils de l'ancieii di> 

puté, et Mme Raoul-Duval. 

Le valet de pied Vanangorgoom, qui wc 

trouvait à côté du wattman, a été projeta 

sur la chaussée et s'est fait des contusion» 

multiples. 

M. Raoul-Duval a eu une côte enfoncéx 

Mme Raoul-Duval n'a pas été blessée, mai 

a éprouvé une vive commotion nerveuse. 

L'accident est dû à l'imprudence du mtenicien 

Rousseau, qui conduisait Tautomobi! 

1_. 

LE CRIMEDE STAINS 

On se souvient que, le 17 janvier dernio 

rue de Gonesse, à Stains, un jeuno Jiomiw 

de vingt-six ans, Paul Georget, ancien déserteur 

do la 4" compagnie de discipline 

Aumale, entraînait dans un champ, à i? 

sortie de l'atelier, une jeune fille de dix-hr< 

ans, Marie Jalibert, qui refusait de uouér d 

relations avec lui, et la tuait en lui tira:. 

trois balles de revoluer dans-la tête. 

Paul Georget a été arrêté hier, passa; 

Meslay, dans un garni oü il se cachait so;: 

le nom de Camille Kummel. Il a opposé ar 

inspecteurs de la Sûreté la' plus vive résis*tance. 

e LE VOL DE BELLEVUE 

Nous avis annoncé que des cambrioleur ? 

s'étaient introduits, 3, rue du Bel-Air, à Bvh 

levùé.dans uno" maison' où étaient expose.i 

divers objets d'art faisant partie d'une vente 

qui 

devait avoir lieu hier. 

Indépendamment du tableau de Renoir don t 

nous avons signalé la disparition, les cambrioleurs 

ont emporté une aquarelle de Moissonier 

représentant un intérieur de paysans. 

Le signalement des objets dérobes a ètr 

communique à la Préfecture de police. Li> 

montant du vol est évalué à trente nrilhy 

francs. 

Pour pénétrer dans la salle d'exposition, 

les malfaiteurs ont brisé deux portes très 

solides. Ils avaient escaladé le mur de clôV 

ture mitoyen à une propriété voisine. 

Jean de Paris. 

DANSLES DÉPARTEMENTS 

LE CINQUANTENAIRE DE LOUnDES 

"ô^w Lourdes. Les l'êtes du cinquantenaire 

des apparitions (1858-1908) viennent 

d'être célébrées à Lourdes avec uno grands 

solennité, sous la présidence de S. Em. lo 

cardinal Lecot, légat du Saint-Père, escorté 

de Mgr Schœpfer, gardien du sanctuaire, de- 

Mgr Eysautier, évêque de La Rochelle. de 

Mgr Isar, évoque de Pamiers, de Mgr Albano, 

du' Brésil, et de plusieurs protonotaires apos-toliques. 

L'avenue de la Grotte était pavoisôe. Daus 

l'église du Rosaire, les pèlerins des nations 

lités diverses, auxquels la médaille comme v 

morative sert de ralliement, assistaieilt air.offices 

en si grand nombre qu'il était difliciU 

d'avoir accès même au parvis, 

C'est Mgr Rumeau, évêque d'Angers, qui a. 

été l'orateur des trois journées du cinquantenaire. 

La municipalité de Lourdes assistait 4 cette 

grandiose commémoration et le légat du 

Saint-Père a félicité do son touchant accueil 

« cette ville bénie, où depuis cinquante ans, 

l'univers vient chercher un renouveau de 

foi et de croyance ». 

UNE FILATURE EST FEU 

«•* » Dunkèrque. A Watten, entre Duitr 

kerque et Saint-Omer, un immense magasin 

de la filature G. Vandesmet, contenant dix 

mille balles de jute des Indes, flambe depuis 

vingt-quatre heures. Les pompes de l'établis»sement, 

celles de la localité, de Saint-Omer, 

et une pompe à vapeur de Dunkerque combattent 

en vain le fléau. Le spectacle est 

grandiose, ayant un aliment facile les 'flammes 

sont activées par un fort vent du sudouest. 

Sous la pression du jute, dilaté par l'eau, 

les murs se sont écroulés. Les pertes sont 

colossales. 

UN ANARCHISTE 

Tours. Un nommé Charles Prècop, 

âgé de quarante-deux ans, cordonnier, 

a, rue Nationale, frappé à coups de tranchet, 

aux cris de Vive l'anarchie! deux passants 

inoffensifs, puis a tenté de se suicider. 

L'état des victimes, MM. Jules Aayon, 

vingt-huit ans, voyaapur de commerce, do-»., 

miciliè à Lille, et JcaiF Delmoulin, cinquantesix 

ans, en villégiature à Tours, n'est pas 

Seul Précop, grièvementt blessé, blessé,> a dû êtïô êt~ 

transporté à l'hôpital. 

UN BUREAU DE POSTE CAMBRIOLÉ 

Saint-Calais. Des voleurs ont iiêvalfeé 

cette nuit le bureau de poste de Saint- 

Calais et. ont dérobé de l'argent et des lettre* 

déposées à la poste restante. 

GRÈVED'OUVRIERSAGRICOLES/ 

*v«a*~v Perpignan. A Salces, les ouvriers 

agricoles en grève, au nombre de quatre; 

cents, ont parcouru les rues, drapeau rouge 

en tête, en chantant l'Internationale. 

Les propriétaires n'ayant pas accepté les 

revendications des grévistes, ceux-ci ont voté 

hier, soir la grève. outrance. 

Argus. 

'Argus.

AUTOUR DE JEAW-GABRIEL BORKMAN 

M. -Emmanuel Arène, notre éminent 

collaborateur, enregistrait, hier, en l'expliquant, 

le triomphe-remporté par Mme 

Réjane jeudi dernier, en matinée, dans 

Jeans-Gabriel Borkman. IL admirait avec 

quel art puissant et profond, la grande 

artiste, surmontant la fatigue que lui 

imposent les représentations quotidiennes 

et si courues de Madame Sans- 

'Géne, a su présenter; au public, vivifié? 

de toute la. flammeet de toute l'humanité 

de son magnifique talent, l'œuvre douloureuse 

d'Henrik Ibsen. La critique 

tout entière a exprime pour la créatrice 

d'Ella Bentheim la même admiration, 

cependant que le public des « Matinées 

dujeudi » disait son enthousiasme dans 

une série de lettres éloquentes que seule 

la modestie de Mine Réjane empêchera 

de connaître. Tous; les suffrages, la 

grande artiste les a donc obtenus. La 

lettre suivante (à nous communiquée 

par son signataire) prouve que le représentant 

de.la pensée d'Ibsen, son ingénieux 

adaptateur, M. le comte Prozor, 

n'a pas étérnoins enthousiasme 

Ce vendredi 14février. 

"X. 

Chère madameet amie, 

i Gloire aux« raillions captifs qui dormaient 

N dans la grande -œuvra d'hier! Et gloire à 

vous/qui 'les avez tirés de la mort apparente 

»! Vous les avez animés de votre génie. 

Vous avez fait rayonner l'âme d'Ella sur la 

pièce, sur l'interprétation, sur le public. Et 

le public a vibré. Il à compris la grande lamentation 

do cette «vie d'amour», enchaînée, 

mutilée, « qu'écrase une main de fer et de 

glace ». C'est lu toute la tragédie de Borkman 

et toute la tragédie ibsénienne, depuis .Branci 

et mêmedepuis les premières pièces de celui 

qui Fa écrite et qui l'a vécue. Vous l'avez 

mieux mise en lumière pour tous, pour moi, 

entre-autres. Merci 

La contagion du génie a opéré. Mme Borkroan-CJarel 

a conçu son personnage d'une 

façon humaine, émouvante, inattendue peutêtre 

chez cette terrible femme, mais très intéressante 

en tout cas. Borkman a eu'de la 

puissance et même de l'émotion, lui aussi. 

La « vie d'amour » qu'il a tuée, lui apparait 

par moments (comment, une telle Ella ne 

î'évoqùerait-eïle pas?) tel qu'il est joué par 

Chelles, on prévoit déjà dans ce Borkman 

le Rubek de Quand nous nous réveillerons. 

Erbardt et MmeWilton avaient trouvé dans 

Puylagarde et dans Ventura les interprètes 

rêvés pour eux,' jeunes et inconscients, elle 

séduisante, lui séduit au;possible. Comme ils 

déchaînent bien le vertige de la fin! Et que 

dire de Signoret, le délicieux Foldal, qui restera 

une des plus remarquables créations de 

cet artiste vraiment exquis 1 

A tous, chère madame et amie, exprimez, 

je vous prie, la joie qu'ils m'ont causée, et 

vous-même recevez,'encore une fois, l'hommage 

de ma fervente admiration et de ma 

vive reconnaissance. 

Votre tout dévoué, 

.• M. PROZOR. 

Il est beau d'inspirer de pareilles 

lettres; il est plus beau encore de se 

dire qu'on lés à pleinement méritées; 

tant pour soi-même que pour ceux auxquels 

On" ci communiqué le feu sacré; 

ceux1 dont, à force de foi, de vaillance et 

d'incomparable talent, on a fait

Hyams brocanteur, la Petite Fille, la Feuille 

de présence, la Suicidettc, le Bon Gîte. 

A' la Comédie-Royale (tél. 307.36), à 9 


Mmes Tàriol-Baugé, Diôterïe, Lantelme. Le 

.Dernier Jour de Taupin(Mlle Juliette Garcia, 

MM".Yves Martel et Rieux); Propos d'hiver 

(Mlle.L.antelme,.M. Ardot); Pour être heureux 

(M. Huguenot, Mlle Lantetme; MM. Arvel, 

Melchissédecfils) 

les Rendez- Vousstrasbour- 

Qeois(Mmes Tariôl-Bangé, Dioterlo, De- 

freyn, Tauffenbcrger). 

Au théâtre Cluny, à 8-h. 1/3, Ce Veinard 

de Bridache (Mlles Renée Corciade, Jane De- 

lys, Franck Mel, Th. Lorza. MM. Hamilton, 

Heni-rjullieh, Armand-Marie, Valot, etc.). 

Aux Capucines Niçoises, 7,.place duJar- 

din-P"u}3lic, à Nice; à 9 heures, pour les re- 

présentations" de MM. Dumôny, Le Gallo, 

Frey, de Mlles Clairon Borghèse, Goldstein, 

Tcnïpley fa Chance du Mari (MM. Dumény, 

Lebrey,' Mlle Goldstein), Une Page d'amour 

(M. Le Mlle Templey), le Coup de na- 

vaja -(.-Mlle Clairon Borghèse), Messieurs de 

la Cojer.(MM. Frey et Derval), Balance senti- 

vienlale, 

Rappelons. 

Mlle Kotisnietzoff ne pourra 

plus chanter que trois fuis, à l'Opéra, pour 

cette maison du moins, car nous apprenons 

que, fort heureusement inspirés, MM.Messa- 

ger et Brou*san ont signé avec l'éminente 

cantatrice pour une nouvelle et plus longue 

série de représentations en octobre prochain. 

Mlle Koùsnielzotï interprétera Faust, ce soir, 

avec MiM-. Muratore. Delmas, Mlles- Nelly 

Martyl, .Gouiancouft, MM. Dangès, Lequien, 

etc. (ï)aus le divertissement Mlles Zara- 

belli et Aida Boni), 

Après-demain, mercredi, Mlle Kousnietzoff 

se fera entendre dans Lohengrin et samedi 

encore, .dans Faust. 

Mlle Agnès Borgo fera vendredi sa rentrée 

dans^«(a,,le,rôle de ses débuts qui furent 

si remarqués à l'Opéra.- La .jeune canta- 

trice ;y apportera une interprétation tout à 

fait supêrieure^^ 

Le spectacle de la Comédie-Française com- 

mencera, ce soir, par l'Enigme. L'œuvre 

puissante dé M: Paul Hervieu sera interpré- 

tée par MM. Paul Monnet, Leitncr. Mayer, 

Fcnoux, Falconnier, Mines Del.vair et Géniat. 

Suivra Arlequin poli par l'Amour, pour 

les seconds débuts de M. Jacques de Féraudy 

(Arlequin). Dans la distribution de la pièce, 

fort artistiquement mise en scène par M. J. 

Truffier. nous relevons les noms de MM. 

Cronô (le .maître à danser), Grandval (un 

berger* Lafon (Trivelin) Mmes Robinne (la 

Fée) et Berthe Bovy (Silvia). 

Le spectacle se terminera par les Trois SuZ- 

tanes,. interprétées par MM. Albert Lambert 

fils, Georges Berr, Lafon ,MmesLecoin te, Del- 

vair et Yvonne Lifraud 

On commencera à huit heures et quart 

exactement. 

Au théâtre Sarah-Bernhardt. 

Sur les instances faites auprès d'elle par 

nomljre de personnes qui n'ont pu trouver 

des places, hier clans l'après-midi, MineSnrali 

Bernhardt a décidé d'afficher deux nouvelles 

matinées irrévocablement les dernières 

de la Belle au bois dormant pour. le. jeudi 20 

et le dimanche 23 février. 

M. Georges L'oiseau parlait hier d'Edmond 

Rostand, au théâtre Sarah-Bernhardt, au 

cours du « Samedi de l'Histoire du théâtre », 

Sa parole élégante et nourrie avait soulevé 

déjà de longs bravos, quand notre confrère- 

demanda au public la permission de lire un 

de%tftaème,Side l'auteur âflJ2y)WM-Aila..pl»ejS. 

de M. Maurice dcFôraudy, .r^.toiuj à, la_:Co- 

médie--Française. Le public ayant accepté, 

M. Georges Loiseau lut la Brouette avec un 

tel talent que des applaudissements intèrmi- 

nables éclatèrent et que notre distingué 

confrère. reçut' d'unanimes félicitations, Un 

imprésario, présent à la. matinée, traduisit 

de la façon la plus sensible la satisfaction 

du public en proposant, séance tenante, à 

M. Georges Loiseau de faire des lectures pu- 

bliques. Si M. Georges Loiseau acceptait, il 

y aurait pnur les poètes une excellente occa- 

sion de faire connaitre leurs œuvres au 

grand public. 

Plusieurs premières représentations sont 

annoncées pour cette semaine aux Variétés, 

aux Bouffes-Parisiens, au Grand-Guignol, au 

théâtre Molière. Les Bouffes-Parisiens affi- 

chent leur répétition générale pour après-de- 

main, mercredi. comme on le verra plus bas; 

les Variétés, le Grand-Guignol, le théâtre Mo- 

lière n'ont pas encore choisi de date défini- 

tive. 

.t» 

Les représentations des Trente Ans de 

.théâtre dans les faubourg, recommenceront 

samedi soir prochain à la mairie de Vaugi- 

rard (salle des Fêtes,: au coin des rues Lo- 

coùrbe et Péclet). 

La Comédie-Française donnera pour cette 

1G4"représentation (2 fr. 50, 1 fr. 50, 50 cen- 

times, location sans augmentation), le.Jeu de 

Vamou-fM du hasard (MM. Dehelly, Desson- 

nes, Siblot, André Brunot, Mlles Dussano et 

Mitzy-Dalti.'i.. L'Opéradonnera des fragments 

de l'Africaine (Mlle Mancini, MM.Corpait et 

Triadou); l'Opéra-Comique, les Deux aveu- 

gles (MM:Gourdon etMesmaecker); la « Chan- 

son ». par Mlle Clara Faurens, et une causerie 

de Mme Jeanne Brémontier sur les « Pari- 

siennes ».avec récitations do MIleDussane, de 

la Comédie-Française, et de Mlle Alice Bar- 

ton, complétera cette représentation à la- 

quelle prendra part Mlle Madeski, qui rem- 

porta le prix de chant au dernier concours 

du Conservatoire, et qui se fera entendre 

dans Perfide, parjure de Beethoven. 

• 

La soirée :que donneront les Trente Ans de 

Théâtre, le mardi 25, au théâtre Femina, 

.pour la création d'un dispensaire, compor- 

tera, grâce à la coutumière obligeance de M. 

Albert Carré, un nouvel attrait. Indépendam- 

ment du dernier acte d'Othello, remis en 

scène par l'admirable Mme Rose Caron, et 

qui sera chanté en costumes par Mme Char- 

les Max et M. Le Lubez, avec l'orchestre de 

l'Opéra sous la direction de M. Paul Vidal; 

indépendamment du Bohemos, de M. Zama- 

coïs, joué par Mlle Baretta, MM. Marcel de 

Germiny et Henry de Bermingham et de la 

première.représentation 

delà A Mitde Février, 

de M.' Paul Ferrier, jonée par Mlle Jeanne 

Rolïy.et' M.' Huguenet, le public aura le plai- 

sir d'applaudir spécialement montée pour 

la circonstance par Mme Mariquila la 

Mille et deuxième Nuit, conte mimé sur la 

musique de Rimsky-Korsakow. C'est l'exr 

quise étoile de l'Opéra-Comique.Mlle Rôgina 

BadeÇ. entourée de Mlles Mary et Nazli, qui 

dansera ce ballet nouveau. 

La location est ouverte au théâtre Femina. 

~4~~ 

Nous avons reçu pour Mme Darâux 

De Mme Félia Litvinne 20 fr. 

D'un anonyme 

20 

D«M. Roques,de Jouy-en-Josas.. 20 

Do M. Paul Vidal 

H0 

"90fr." 

L'éloquence des chiffres. Les vingt pre- 

mières représentations «• 

Le Châtclet annonce, à titre exceptionnel, 

pour jeudi prochain, à trois heures, une ma- 

tinée cinématographique. 

•• « 

Voici quelle est la nomenclature des tableaux 

de ,ta Béle féroce, à l'Ambigu: 

1ertableau, la Mort de l'innocent; 2", Au bord 

de la Seine 3°, Davidson et Cinq et Trois; 4e,le 

Chasseur do papillons; f>c.Lo plus grand des 

crimes; 6». Mcolas -Cascaret, banquier; 7e, la 

Bctc aux abois Se,l'Hallucination. 

La direction des Bouffes-Parisiens remet à 

après-demain mercredi la répétition générale 

de la revue Aux Bouffes, on pouffa. Première 

représentation, jeudi. 

Le succès. Depuis trois jours. les specta- 

teurs qui arrivent it la Comédie-Royale après 

neuf heures et demie, se heurtent un petit 

avis affiché au-dessus du contrôle Tout est 

loué Une reste plus une place. Nous croyons 

devoir conseiller de louer dans la journée ou 

d'arriver de bonne heure, à tous ceux de nos 

lecteurs qui voudraient applaudir M. Hugue- 

net et Mlle Lantelme dans Pour être heureux; 

Mmes Tariol-Baugô, Diéterle, MM. Defreyn 

et Tauffenberger, dans les Rendez-Vous Slras- 

bourgeois, etc., etc. 

Notre excellent confrère, M. Grenet-Dan- 

court, est chargé de la critique dramatique 

au journal le Soir. 

Au théâtre des Arts. 

C'est après-demain mercredi, à heu- 

res, qu'aura lieu le premier « Mercredi des 

Arts » (matinée Berny-Inghelbrecht). Cette. 

séance sera consacrée aux œuvres do Rev- 

naldo Hahn et donnée avec, le concours de 

l'auteur qui chantera quelques mélodies do. 

Mmes Bartet, de la Comédie-Française, Jane 

Bathori, de M. Julos,Beniy,desch.aïursdeMlle 

Jeanne Lyon, sous la direction de M. Inghel- 

brecht et de la Société moderne d'instru- 

ments à vent. Le prix des places est. de 

1 fr., 2 fr., 8 fr. et 5 francs. 

Tous les purs, le Grand Soir, avec Mlle 

VéraSergittc, M..ArmaucUBaur, etc. 

C'est M Frédéric Feb vre qui mettra enscène 

l'Homme de proie, au théâtre Molière. Par 

apitié pour l'un des auteurs, (notre excellent 

confrère Maurice Lcfèvre) l'éminent artiste a' 

bien voulu apporter le concours de sa pré- 

cieuse expérience et de son talent à la pièce, 

C'est évidemment pour celle-ci une", chance 

déplus. •' 

De Monte-Carlo 

Le Palais-du-Soleil donnera, ce soir, la 

première représentation do Mallika, ballet- 

pantomime en trois tableaux, de M. Paul 

Franck, musique do M. Edouard MatUé. Les 

deux principaux rôles de Mallika seront créés 

par Mlle Régina Badet,la première danseuse- 

étoile de l'Opéra-Comique, obligeamment 

prêtée par M. Albert Carré à M. Comte- 

Offenbach et par le mime Paul Franck. 

Ajoutons qua,MmoMariquitaaréglé 

les dan- 

ses de Mlle Régina Badet, et que M. Edouard 

Mathé dirigera lui-même son œuvre." 

De Milan 

On nous signale lo très grand succès rem- 

porté par Mlio Francès Aida, dans Louise, à 

la Scala. La très brillante cantatrice a été 

longuement acclamée. 

D'Alexandrie 

Mme Krusceniski, la grande chanteuse qui 

donne en co moment au théâtre khôdivial 

uns série de représentations exceptionnelle- 

ment brillantes, et dont le succès est consi- 

dérable, vient de signer pour Lisbonne, Na- 

ples et Buenos-Ayres où elle est attendue 

pour créer la Salomé de Strauss, qu'elle joue 

avec un art, une passion, un tempérament 

merveilleux. 

Mme Krusceniski est également en pour- 

parlers pour Londres et New-Vork. Elle y 

chantera vraisemblablement cette Salomé 

qu'elle a créée à Milan, au milieu de véritables 

acclamations. 

acclama'tioiis. 

Serge Basset. 

PETITES NOUVELLES 

La Fédération internationale des sociétés théâ- 

trales d'amateurs tiendra sa deuxième assemblée 

générale, à Paris, les 27-28 mai prochains. Les 

amateurs désirant profiter des réductions de 

transport qui pourraient -être accordées pour as- 

sister à cette réunion sont priés de demander les 

renseignements utiles à M. Ch. Cuissard, secré- 

taire do la Fédération, à Cirey-sur-Vezouze (M.- 

et-M.).1,. 

Rappelons que cette association, patronée par 

M. Antoine, directeur de l'Odéon.-et M. Grenet- 

Dancourt, auteur dramatique, qui en sont membres 

d'honneur, a pour but d'encourager et de propa- 

ger le théâtre d'amateurs, en facilitant l'existence 

des sociétés, notamment dans les centres dépour- 

vus de foute distraction intellectuelle. 

SPECTACLES 

&CONCERTS 

POLAIRE A LA SCALA. Polaire, vous 

fûtes la « Claudine de Willy, le « Friquet » 

de Gyp; vous avez créé, sur nos principales 

scènes parisiennes, des rôles exquis, fignolés 

pour vous par nos meilleures dramaturges. 

Et la presse a proclamé votre gloire de comé- 

dienne. 

Cependant, vous vous êtes souvenue d'une 

petite chanteuse qui fit, autrefois, courir tout 

Paris à la Scala. Tout Paris, sans trait d'u- 

nion. Oui, la mignonne artiste -.il n'y a pas 

encore bien longtemps de cela paraissait 

gentiment costumée d'une robe qui faisait 

valoir sa taille invraisemblablement fine, et 

sa tête s'adornait d'un feutre batailleur joli- 

ment empenné. Le public acclamait la chan- 

teuse qui lui disait ses refrains d'une voix au 

timbre à la fois étrange et captivant. Et 

c'étaient des rappels sans fin. 

Vous vous êtes souvenue que cette chan- 

teuse, c'était vous, Polaire, qui aviez su trou- 

ver une note nouvelle. Et comme, en dépit 

de vos grands succès de comédienne, vous 

n'avez pas. oublié ces débuts triomphants, 

vous avez voulu reparaitre devant ce public 

qui vous fit un merveilleux accueil autrefois.. 

Et nous. vous avons applaudie, hier, à la 

ScaïaV Ah la joie de vous revoir dans ce 

jolie 

Xanrof et Guérin, Son premier voyage', pour 

votre rentrée boulevard de Strasbourg. Le 

rôle de la petite danseuse sentimentale et ga- 

vroche imaginé par les spirituels auteurs ne. 

pouvait trouver une meilleure interprète que 

vous. Et dans ces deux tableaux alertes et 

gais, vous faites valoir toutes vos qualités de 

malice, de grâce, de gaminerie. (Quel expert 

couturier vous a fait la robe que vous portez 

dans Son premier voyage? 'C'est une jpure 

merveille !) 

Et pendant votre séjour à la Scala limité, 

hélas par d'autres engagements, nous a-t-on 

dit'vous serez, chaque soir, applaudie par 

des salles combles. 

Il serait injuste de ne pas louer le talent 

des acteurs qui vous entourent, MM. Sinoël, 

Ransard, Duboy. D'ailleurs, le spectacle. 

tout entier de la'Scala est de premier ordre, 

avec MM. Dufleuve, Lejal. Resse, Mlles Ca- 

margo, Morly, etc. 

Mlle Lanthenay, revenue après quelques 

jours de maladie, nous a charmés par sa 

science de bien dire le couplet et son réel 

talent de chanteuse. Et nous avons passé une 

soirée délicieuse.1 

Mais, ô Polaire, quelle peine ce sera pour 

le fidèle public de la Scala quand, à la fin de 

ce mois, vous allez, encore une fois, le priver 

de votre charme! 

\U- V .*>.• 

A LA CIGALE. Première représentation 

de. Tufarles revue, en deux actes et huit ta- 

bleaux, de MM. Georges Arnould et Jacques 

Bousquet. Comment résumer en quelques 

lignes, dignes de sa gaieté et de son éclat 

fastueux, la soirée merveilleusement réussie 

à laquelle nous a conviés, hier, la Cigale pour 

la répétition générale de sa grande revue 

d'hiver 

Tu parles 

De toutes parts, les félicitations affluaient, 

à l'issue de la représentation, vers l'heureux 

directeur, M. R. Plateau,' vers les auteurs 

qu'il avait eu l'excellente idée d'associer, 

MM. Georges Arnould et Jacques Bousquet, 

vers tous ceux enfin à qui revenait une part 

du légitime succès remporté hier. 

Il est difficile, on le, sait, de raconter une 

revue. On ne peut en donner qu'une impres- 

sion d'ensemble de' laquelle, d'ailleurs, dé- 

pend la réussite. De la revue de MM. Ar- 

nould et Bousquet se dégage, avant tout, un 

parfiin de jeunesse incomparable'. Débarras- 

sée de quelques traditions vieillies, vive, ne 

s'attardant jamais, faisant passer tour à tour 

du rire le plus débridé au sourire amusé, rem- 

plie de scènes comiques, de tableaux gracieux, 

de couplets spirituels, elle est bien la revue 

de Montmartre. la revue de la Cigale. 

Il faut dire que M. Flateau l'a royalement 

montée et qu'il a engagé, pour la ciconstance, 

des étoiles de toute première grandeur. 

Mlle L. Fagette est aussi exquise diseuse 

que ravissante femme et ce n'est pas un 

mince éloge à lui décerner Mlle Lucy Mur- 

ger, délicieuse chanteuse, comédienne ex- 

perte, conduit le défilé des actualités avec 

une élégance et un brio qu'on rie saurait trop 

louer'; Mlle Delmarès, la fantaisie incarnée 

et de quelle attrayante façon donne un 

mouvement extraordinaire aux scènes qu'elle 

interprète le charme, le sourire, la voix 

fraiche de Mlle Davrigny font merveille on 

ne peut mieux détailler le couplet ni être. plus 

drolatique que Mlle Ch. Martens; Mlles- R. 

Br-évyl, jolie et finement spirituelle, Is. Huard, 

Dherblay, Cottin, toutes aussi charmantes 

qu'adroites. 

L'interprétation masculine est également 

hors ligne Bressol, un compère comme il y 

en a peu, communique son entrain aux scèr 

mes qu'il conduit; Gabin est inénarrable en 

boucher et en Pelletan moderne, on lui a fait 

un succès tout particulier, Max-Morel éper- 

dumênt cocasse en Sarah, en petit garçon et 

en Vénus de Milo, Doryille, Lack, Denance, 

Vissièrcs , • Diaz* Mottay, étourdissants- -de 

verve. 

•- 

Ah cette scène des Pelletan,; le Cinéma- 

tographe vivant, la reconstitution exacte du 

Chat-Noir, où l'excellent Léon Berton s'est 

fait applaudir sous les traits des célèbres 

chansonniers montmartrois et ce final éblouis- 

sant dans; lequel nous""âvons vu "toute" la jeu- 

liesse du siècle, célébrer la.joyeusé poésie de 

ses vingt ans!! 

Tant de merveilles soulignées musicale- 

ment par une délicieuse partition do M; Mon- 

teux-Brisac, encadrées dans des décors de 

Chamboulcron et Mignard, fournissant le 

prétexté à d'adorables costumes signés Pas- 

caud, mises en scène avec un goût parfait 

par M. fi. Roze, font de Tu parles l'une des 

plus brillantes revues que nous ayons applau- 

dies à la Cigale et lui assurent un succès 

dont Tu parle. ras longtemps, 

6 public en- 

thousiaste Un M",du B. 

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Aujourd'hui: 

A l'Université des Annales (51, rue Saint- 

Georges'), do 2 h. 1/3 à 3 h. 1/2, « Théodore 

de Banvillo »,' conférence par M. Jean Ri- 

cjiepin. (Scène de Gringoire, jouée par M. 

Georges Berr,, de la Comédie-Française, et 

Mme Georges Berr}. A cinq heures: « George 

Sand », conférence par M. Camille Le Senne. 

Ce soir t 

Aux Folies-Bergère, à 9 heures très préci- 

ses, la Revue des Folins-Bcrç/àrc, 17 tableaux, 

de M. P.-L. Fiers (Mmes Marguerite Deval, 

Dancrey, miss Campton, Delmay, MM. Pou- 

gaud, Vilbert, Maurel, Morton). 

A l'Olympia, le Prince de Pilsen, opé- 

rette américaine, de MM. Victor de Cottens 

et Pierre Veber, d'après Pixley, musique de 

M. Gustave Luders (Mmes Simon-Girard, 

Madge Lessing, Mado-Mïnty MM. Fred 

Wright^ Girier» Strack, Léo Devaux, Edwy). 

A Parisiana, le Plus Beau Corps de 

France, opérette militaire en deux actes et 

six tableaux de MM. Trôbla et Codey (MM. 

Leprince, Cari Star, Max IUy, Dumoraize 

Mmes Mary Perret, Dern's, Dalba, Danglas). 

Au ^loulhi-Rouge. L'as-tu revue ? revue 

en 9 tableaux (Cleo de Mérode, May de Souza, 


A la Lune-Rousse, 36, boulevard de Clichy 

(téléphone 587.48), direction Bonnaud-Blès, 

à 9 h. 1/2 précises Roger Forréol, Baltha, 

Weil, Fauchois.etc, dans leurs œuvres; Jours 

d'héroïsme, ombres dodeLosques. Pan! pan! 

l'esprit revue avec Lucy Pezet. 

Mata-Hari (Mnje Man Lean), la célèbre 

danseuse esthétique qui se fit applaudir au 

musée Guimet, à l'Olympia et dans quelques 

salons va interpréter prochainement sur ta 

côte d'azur la Légende de la rosé blanche, 

musique de M. Lattes. Cette danse que la 

jolie artiste créa chez la charmante Arlette 

Dorgère reviendra probablement ;t Paris où, 

Mme 5Iata-Hari compte donner une série 

nouvelle de représentations. 

M. Emile Jôuan vient de faire recevoir au 

Little Palace, pour être représenté prochaine- 

ment, un petit acte intitulé Sou' de Noël. 

La Société des Instruments anciens, fondée 

par M. Henri Casadesus, dont les œuvres an- 

ciennes interprétées sont le résultat de lon- 

gues et consciencieuses recherches, accomplit 

en ce moment sa deuxième tournée de la sai- 

son d'hiver à l'étranger. A Bucharest, la So- 

ciété a obteuu un succès considérable chez 

S. M. la reine de Roumanie. 

Les membres de cette intéressante et «uni- 

que association » seront de, retour à Paris en 

avril. 

avril. V 

Alfred Delilia. 

f _«_^ « i I I I 1.1 II I 

NflllhI ETTEQ 

I IIJH11 

1IIQmvoIR 

MUMitLt! tta tUwUmtit oABRET 

~om· 

Conférenciers de théâtre 

M. Louis de 'Gramont vient d'être 

nomme professeur de cette classe d'his- 

toire et de littérature dramatique qui 

fut, il y a quelque vingt-cinq ans, inau- 

gurée au Conservatoire par Henri de La 

Pommeraye. Cette inauguration fit, on 

s'en souvient, quelque bruit dans notre 

petit monde des théâtres, et il est bien 

probable que, sans la vaillante interven- 

tion de M. Emile Réty, alors secrétaire 

"général de notre Ecole do musique et de 

déclamation, l'histoire du théâtre n'eût 

jamais été enseignée a nos Espoirs. 

M. Emile Réty considérait qu'un inter- 

prète du grand répertoire doit tenir à 

honneur de commenter les "rôles qu'il 

joue et c'était là une opinion fort défen- 

dablc. Got, au contraire, proclamait 

qu'un comédien, pour s'élever au pre- 

-mier rang, n'a pas besoin d'être un éna- 

dit or," Got était non seulement le 

doyen de la Comédie-Française, mais 

aussi celui des professeurs de comédie du 

Conservatoire, et cette qualité de double 

doyen lui donnait voix prépondérante. 

iVlaubant, le brave Maubant, plein d'ouc- 

tjon et de componction, ne répondait 

trop rien et continuait, superbe don 

Diègue, à rouler les r Worms, notre 

cher ami Worms, qui fuije plus complet 

des maîtres (le merveilleux enseigne- 

ment de Got convenait bien mieux aux 

jeunes gens déjà formes de l'école de la 

rue d'Ulm qu'à ceux de notre Conserva- 

toire) estimait, avec M. Réty, qu'un 

cours d'histoire théâtrale produirait les 

meilleurs résultats quant à Delaunay, 

qui complétait l'illustre quatuor et qui 

indiquait si parfaitement tous les rôles, 

quels qu'ils 'fussent, sans assez cher- 

cher dégager la personnalité de l'é- 

lève, il laissait dire la question ne 

l'irttéi-essait guère par la raison, qu'il 

excellait, lui, à conter les anecdotes de 

théâtre. Et le fait est qu'à chaque classe, 

delaunay, au moment où l'élève mon- 

tait sur le petit théâtre, rappelait, par la 

lecture d'une lettre d'artiste ou d'un ar- 

ticle de critique, ce qu'était la scènee 

qu'on allait entendre et par qui elle avait 

été interprétée. Ces souvenirs, agréable- 

ment réunis, constituaient bien un demi- 

cours d'histoire théâtrale. Malgré l'opi- 

niâtre résistance de Got, le ministre 

signa t'arrêté nommant La Pommeraye,i 

J'assistai à l'inauguration de ce cours. 

Ce jour-là, la salle du Conservatoire 

était trop petite pourcontenir les élèves, 

les professeurs de l'Ecole,, les confrères 

du nouveau .professeur et lés badauds. 

Le succès de ce début fut prodigieux. 

C'est que La Pommeraye ne lisait pas 

-jl improvisait. Assurément, il prépa- 

rait sa conférence et ses notes legui- 

'idaient, mais ces notes, mêmes no 1,'em' 

.pèchaient' pas, le cas échéant, de'dcvc- 

lopper une idée à laquelle il ..n'avait pas 

'songé avant de s'installer à sa table.' 

LÉPomineraye, et là était le secret dp 

son succès, parlait de tout l'abondance 

et la facilité d'improvisation étaient 

chez lui extraordinaires ajoutez à 

cela que la voix était d'une infinie sou- 

^plessc,- tantôt 'forte, tantôt caressante. 

11 y avait; en ce séduisant improvisateur, 

"beaucoup de l'avocat d'assises et, un peu 

du prédicateur. Sa haute taille, ses 

•grands yeux, éclairés par un immense 

lorgnon," ses, longs, bras qui l'aidaient 

à s'indigner et à s'attendrir, ses aboh;. 

jïaots ilïéveux noirs.ig'ui 

tombaient sur 

,:ses larges épaules,, tout le servait, au 

'Conservatoire comme à la salle des Ca- 

pucines 

La Pommeraie" n'était pas seul alors à 

cueilljr-les laurisrs du conférencier de 

.théâtre. Ernest 'Legouvé, Emile Des- 

chanel, Sarceyi flos professeurs de rhé- 

torique Talbôt et Gidel (Gustave Lar- 

roumet, Jules Lemaître et Ferdinand 

*,Brunetièrc ne sont venus que plus tard) 

formaient le groupe des grands confé- 

>rencicrs de théâtre, et il convient de 

rendre cette justice à Ballande que ce 

fut lui qui les recruta et leur donna cou- 

rage. Sans Ballande –pensez-y, mes- 

rage. Sans Battandc– pensez-y. mes- 

dames et messieurs qui chaque jour dis- 

courez sur nos scènes nous n'aurions 

pas la conférence de théâtre 

Legouvé, à l'inverse de La Pommeraye 

et de Sarcey, ne- livrait rien a l'impro- 

visation. Il écrivait sa conférence puis, 

ce premier travail terminé, il réunissait 

ses intimes et les invitait à en entendre la 

lecture. Un développement leur parais- 

sait trop long? Un mot, un trait, une 

anecdote produisaient peu d'effet'? Vite 

il pratiquait de sombres coupures, et ce 

nouveau travail accompli, il reprenait t 

sa lecture. La dernière foi,s que j'eus le 

plaisir de rencontrer M. Legouvé^ a'était 

il y a une douzaine d'annés, à iaComé- 

die-Frauçaise, dans le cabinet du secré- 

taire général, l'aimable M. Guilloire. 

On venait de lire à rOpéra-Comique la 

Dalila de son gendre, M. Paladilhe, et 

Carvalho avait décidé d'en remettre les 

répétitions à une époque ultérieure. M. 

Legouvé, à propos de cette Dalila qui 

j'en exprime le regret ne vit jamais 

les feux de la rampe, nous fit, à M. Guil-, 

loire et à moi un véritable cours d'his- 

toire. Nous étions émerveillés. Eh 

quoi! il était possible que cet homme 

gardât un souvenirsi précis, si minutieux 

des moindres événements de théâtre 

Intentionnellement, nous lui posâmes 

force questions sur Rachel, et quand il 

y. eut répondu, il murmura avec un char- 

mant sourire, la voix un peu voilée: 

N'est-ce pas que je pourrais encore 

exercer mon métier?. 

• Votre métier? reprîmes-nous, sur- 

pris. Mon métier de conférencier, par- 

.bleu! 

Comme nous lui demandions indis- 

.crètement à qui -allaient ses préféren- 

ces personnelles. 

A Sarcey, fit-il sans hésitation. Au- 

cun de nous ne l'égale. D'abord il pos- 

sède au plus haut degré la cordialité et 

la bonne humeur. 1 est heureux de 

parler en public, et cette joie qui éclate 

sur son visage, il la communique à. des 

milliers d'auditeurs. Ensuite, il ne s'em- 

barrasse de rien. Alors que tant d'au- 

tres s'arrêtent constamment en chemin, 

au beau milieu d'un développement, lui 

'garde toujours contact avec son public 

il le tient et il ne le lâche pas. S'il perd 

le fil d'une idée, il prend un temps, il 're- 

garde sa montre, il demande l'heure le 

goutte et que toute la salle part en longs 

applaudissements. Un muître comédien 

ne trouverait pas mieux. 

Je rapportai, mot pour mot, l'entretien 

à l'Qncle et j'iusislai sur le truc de la 

montre. Il s'esclafla de rire et s'écria 

Mais nous'- sommes tous logés à la 

même. enseigne, mon ami, et nous som- 

m.es tous des comédit-ns, de pauvres 

amuseurs, y compris Legouvé lui- 

même. Nous cherchons nos effets, nous 

les dosons; nous sommes ravisi lors- 

qu'ils portent, désolés lorsqu'ils tombent 

à faux., NqiTsavons, tous, nos procédés, 

et l'important, voyez-vous, .c'est d'avoir 

sa manière et sou originalité. Brunc- 

tière dogmatise et jc^le délie bien 'de' 

faire autrement. On parlé comme on 

est, parbleu! Son souci, à lui, est de prou- 

ver ce qu'il avance par un bataillon d'ar- 

guments d'une irréfutable' logique. Je ne 

le blâme nullement de dogmatiser. Au 

fond, c'est un, mathématicien supérieur, 

un peu égaré parmi nous. Quant à moi, 

pourquoi le cacher' Je l'ai dit,. je l'ai écrit. 

J'ai sur la conférence des idées qui n'ont 

jamais varié., Je crois qu'il est indispen- 

sable de préparer une conférence et 

qu'on ne doit jamais,, au grand jamais, 

avoir l'air de conférencier. Pour lire une 

conférence, il faut s'appeler Legouvc. 

Le [ malheur, est que les Legouvé ne 

courent pas les, rues. 11 arrive, lui,. à. 

une perfection qu'on n'a jamais atteinte 

et je vous promets bien qu'il est de toute 

impossibilité de s'approprier les procé- 

dés qu'il emploie. Ceux qui sont venus 

après nous Brunetière, Larroumet, Le- 

maître, suivent la tradition. Ils par- 

lent. ils causent comme ils sont. Une 

conférence, c'est une conversation avec 

plusieurs centaines de personnes écou- 

tant sans interrompre. L'auditeur 

notez ceci cherche avant tout chez 

son conférencier toutes les idées qu'il 

lui a attribuées d'avance. 

Ce qui, en effet., donnait aux 'causeries 

de Sarcey une particulière saveur, c'est 

leur inaltérable cordialité. Vous retrou- 

verez dans les Impressions de théâtre 

de M. Jules Lemaitro bien des pastiches 

des familiales conférences de l'Oncle. Ce- 

lui de Polyeucte est une merveille. Voyez 

plutôt: «Eh mais Poh/cucle c'est l'his- 

toire d'un mari 'qui a'esl pas aime de 

sa femme et qui se fait aimer d'elle 

parce qu'il est plus fort qu'elle et qu'il 

lui apparait, un jour, supérieur aux 

autres hommes. Ça commence comme 

un vaudeville. Félix est fonctionnaire à 

Rome, gros fonctionnaire. Il reçoit 

beaucoup. Sa fille Pauline se me-t à ai- 

mer un de ses valseurs, un nommé Sé- 

vère, un garçon plein de mérite mais 

qui n'a pasle sou. Félix lui dit « Jeune 

homme, vous (M.es charmant. Touchez-là: 

vous. n'aurez pas ma fille. Pauline, qui 

adubon sens, se résigne. Sévère fait 

ce que font en' pareille* circonstance tes 

jeunes gens bien nés il s'engage dans 

un régiment d'Afrique. '»•' 

Le valseur de Pauline1! Le mot fut 

dit. Qui donc se risquerait aujourd'hui à 

traiter de façon aussi cavalière les héros 

cornéliens ? La vérité est que nous avons 

fait du chemin, et beaucoup, depuis le 

jour où l'Oncle discourait en Odéo- 

nie. Quand je pense qu'il y a cinq ans 

il peine Gustave- Larroumet, 'qui, était 

pourtant un "incomparable improvisa- 

teur, déchaîna une tempête aux Boùftes- 

du-Nord 11disséquait Alceste et Céli- 

mène et il, avait eu l'imprudence de 

croire que les spectateurs de la, Villette 

ne connaissaient- pas le Misanthrope l. 

Se doutaient-ils seulement, les braves ha- 

bitants du dix-neuvième, que leur confé- 

rencier était malade et chancelant?. 

« Sa dernière V » disais-je tristement à 

mon a%ii Albert Carré qui lé soutenait. 

Hélas ce n'était que trop vrai. 

La Pommèraye d'abord, Sarcey en- 

suite, puis Legouvé, puis Larroumet, 

puis Brunetière, la plupart ont disparu, 

et la conférence ellc-mènie n'est plus ce 

qu'elle était. On ne parle plus. Pres- 

que toujours on lit. 

Louis de Gramont, le successeur de La 

Pommeraye au Conservatoire, se confor- 

mera ta l'usage il lira. Ceux qui ont 

entendu ses lectures sur le Cid, Y Avare 

et le Malade imaginaire vous diront que 

ce sont des façons de chefs-d'œuvre. Je 

n'ai pas d'ailléursàvous présenlerle hardi 

écrivain de Rolande, le délicat poète d'A- 

phrodite, le parfait traducteur de Shaks- 

peare. Ce que je sais; c'est que notre 

Conservatoire, si excellemment dirigé par 

M. Gabriel Fauré, s'honore en s'attachant 

des hommes tels que Louis de Gramont. 

Un écrivain, et aussi un homme. Et je 

vous affirme bien que cette classe de 

littérature dramatique est en. bonnes 

mains. 

Adrien Bernheim. 

LA VIE ARTISTIQUE 

Au Petit Palais 

Avant de regarder les choses qui, ve- 

nant d'éclore, ont une destinée encore 

incertaine, parlons un peu de celles qui 

commencent à être assurées de la durée. 

Les expositions, c'esi le purgatoire (par- 

fois môme l'enfer) les musées, c'est le 

séjour des bienheureux. Il y a bien en- 

core un degré à franchir. mais il y faut 

assez de temps pour que cet envié provi- 

soire puisse être considéré* comme un 

enviable définitif. 

Au Petit Palais, donc, va s'ouvrir une 

nouvelle salle d'un charmeincomparable, 

offrant un ensemble infiniment sédui- 

sant et neuf, et pourtant ne devant 

être encore considéré que comme une 

amorce pour des nouveautés et des sé- 

ductions nouvelles, car avec M. Henry 

Lapàuze il faut toujours s'attendre à des 

.manifestations d'art significatives, heu- 

reuses, et imprévues. 

Cette salle est consacrée a des portraits 

de femmes modernes. Rien que ceténoncé 

est assez éloquent. Mais des pages de 

louanges ne valent pas uii.co.up d'œil; 

nous l'avons souvent dit. Il faut donc 

-que vous alliez voir les nouvelles com- 

pagnes de l'admirable Marquise de Car- 

cano, par Ricard la Comtesse de Mont- 

fort, délicieux et virginal portrait du 

même maître, toujours si riche et si 

.étrange, si troublant, un des peintres 

modernes qui- ont le plus le pouvoir de 

fasciner et de hanter; le très fin et très 

inattendu- petit portrait de Mme Char Iran 

la Duchesse de Montmorency, par G. Jac- 

quet; un autre chef-d'œuvre encore do 

grâce chaste et de tenue austère la Fecraane 

du peintre Moltez le ravissant portrait de 

jeune fille qu'a exécuté, entre maintes 

pertes, Berthe Morizol; et une curiosité 

piquante depuis que les modes en ont 

repris du style, la Duchesse de Valençay, 

par Claude-Marie Dubufe; enfin le-beau 

portrait de Mme Chaplin,, où le gracieux 

maître des tons rosés a, par exception, 

cherché et trouvé le style sévère, mais 

non dépourvu d'attraits. Il y aurait bien 

d'autres choses à dire de ce coin fertile 

en méditations romanesques. Toutefois, 

je ne veux pas quitter le Petit Palais sans 

faire encore une constatation, puis une. 

concession. La constatation, c'est celle de 

l'entrée heureuse de Manct au musée, 

avec le superbe petit Portrait de Théo- 

dore Durci. La concession est celle- ci en 

principe, je me suis déclaré ennemi de 

l'entrée payante des musées, aimant trop 

l'art pourv'ouloir qu'il en coûte aux autres 

pour s'y initier. Mais, puisque l'applica- 

tion a commencé, je puis vous dire que, 

vous ne regretterez pas la taxe, lorsque 

` 

vous aurez visité ce brillant et complet 

• 

musée des artistes vivants qu'est devenu v- 

le Petit. Palais. 

LesOrientalistes- 

Pour leur dix-septième année, les;, 

orientalistes se sont mis entrais, et ils 

montrent, en se développant, un cons- 

tant souci de bien faire. Cette fois, 

l'exposition a lieu non plus au froid et 

obscur rez-de-chaussée de l'avenue 

d'An tin, mais dans une partie excel- 

lente du premier étage, ornée des tapis 

d'Orient de la maison Dalsème. Ce souci 

de mise en scène et ce soin dans l'agré- 

ment de la présentation ne fait que sou- 

ligner les progrès de la vaillante etriche- 

ment active société. C'était, une, heureuse 

idée que celle de sa fondation. Depuis, 

faisant appel à tous les talents et susci- 

tant leurs recherches dans toutes les 

régions ensoleillées (l'Orient commence 

à l'Espagne et à Venise et finit. partout 

ailleurs), la Société des orientalistes ne 

nous a offert qu'expositions attachantes ,tor 

et instructives.. 

Le grand attrait de cette année, je' le 

r 

dis tout de suite, c'est la salle consacrée 

aux peintures de M. Anglada. Certes, si 

on peut toujours désirer que la forme 

soit plus sévère, tout au moins plus ex-, 

pressive, il est du moins impossible de 

souhaiter rêve de couleur plus opulente 

et plus personnelle que celle de M. An- 

glada. Ce n'est plus de la peinture, tant 

c'est puissant et intense. D'ailleurs l'ex- 

pression que je voudrais parfois un peu 

plus saisissante dans la ligne-se trouve 

très vivante et très hardie dans le sur- 

gissement de telle physionomie fauve, 

de telle allure inquiétante de petite bête 

féminine, parce et cruelle. 

Beaucoup de talents remarquables., 

contribuent l'éclat de l'exposition :.M. 

•D.ulaa. et ses délicates interprétations des > 

Mille et une Nuits M. Dagnac-Rivière et 

ses riches palettes M: Polletet ses fines, 

études annamites; M. Girardot et ses 

-.poétiques., idéaljsalions de -la femme 

arabe; .M. :Cifistè, un nouveau venu,et et 

sa jolie cxèçutioia assaisonnée d'une cou- 

leur clmrmai4te:MM. Duvent, Gillpt, 

Raymond de Fontanes, et leurs remar- 

quables notations de Venise; M. Réalier- 

Dumaset ses récits délicats de Sicile. 

M. Dinet n'a cette fois qu'une toile r 

mais très belle' comme à son ordinaire, 

des Danseuses, dignes de l'ensemble que 

V. Barrucaud a si à propos et avec tant 

de goût mis à contribution pour son 

édition des admirables Notes de route 

d'Isabelle Eberhardt. 

11 y aurait bien des choses à citer en 

détail mais la place me manque. Jo 

veux cependant insister sur l'impression 

de vie vivante, Yaccenl de race que nous 

donnent les statuettes de M. Perrault- 

Harry; puis, après avoir mentionné l'ex* 

position rétrospective d'Eugène Girardet, 

dire que les meilleurs exposants sont 

MM. d'Esliennc, Lauth, Emile Bernard, 

Taupin, Avelol, Bompard, A. Buffet, 

Marché, Moisset, J. dé La Nézière, Su- 

réda. Une exposante, que je n'avais pas 

remarquée encore, m'asurpris aussi par 

la singulière acuité d'un sens visionnaire! 

qui, par moments, touche à l'hallucina-» 

tion et à la grandeur: Mme Georgette 

Aguttes. 

Enfin, comme sculpteurs, MM. Bti- 

gatti, Navelier et Waldmann complè- 

tent ce bon ensemble. 

American Women 

Je regrette de n'avoir plus beaucoup 

d'espace pour commenter la jolie exposi- 

tion qu'organisent, comrrte de coutume, 

dans leur paisible retraite de la rue do 

Chevreuse, les artistes américaines qui 

étudient ou œuvrent àParis.Mmes Rice, 

Cronnan, Critcher, Hunt, Nourse, Johan- 

sen un paysagiste plein de verve, Mme 

Richardson;et deux « graveuses » plei-> 

nés d'esprit, Mmes Mars et Cléments, 

sont vraiment douées d'une verve etd'un- 

goût très à part. Elles osent plus que la 

moyenne des artistes françaises, ou plu- 

tôt, je crois qu'elles réfléchissent plus 

longuement. 

Arsène Alexandre. 

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LES COURSES 

COURSESA AUTEUIL 

Agréable réouverture, par un temps indécis,, 

soleilet pluie, mais le premier dominant 

la .seconde, une assistance particulièrement 

nombreuse, et un sport très satisfaisant. Les 

habitués des courses ont donc repris le collier 

avecplaisir. 

Pour cette première, pou de remarques intéressantes. 

Les « méridionaux » n'ont pas 

gagné sur toute la'ligne. Margaux, Pharaon 

et .Rolle sont restés dans les régions froides 

et pluvieuses mais la température 

a été si 

clémente que le travail a pu se faire dans' 

d'excellentes conditions. 

"Le- vainqueur à détacher est Pharaon, qui 

devrait être, une utilité. Mais j'avoue avoir 

une préférence pour un de ses compagnons 

d'écurie., acheté comme lui à la fin de la saitonà 

M. Jean Prat. Monsieur Bergeret sera, 

ni son caractère s'amende, un excellent cheval. 

Demi-frère deMaintenon et fils de Saint 

Damien, il devrait justiiier cette parentéi'ashionable. 

Je devrais "également mentionner Pantagruel, 

qui a tout dévoré dans le prix du 

Barry. Il est vrai que Taxamètre est resté 

loin derrière. Mal réglé ce Taxamètre. 

'Prix d'Ouverture (3,000 fr., 3,500 m.). 

4, Margaux, à M. G. Braquessac (Peborde) 

y, Grutli, au comte G. de Cherizey'(M. Defiis) 

o, Copernic II, à M. E. Thiébaux (Lom- 

'bard; (2 longueurs, 6 longueurs). 

Non placés Ludiyine, Ketmie III, Paimpolaise. 

Pari mutuclàlO fr. Gagnant, 70fr. Placés 

Margaux, 32 fr.,50 Grutli, 17 fr. 

Prix duChêne-Cfipitaine(-4,000fr., 3,100m.). 

1, Quille, à M. Ch. Liénart (Heath) 

2, Toute Bonne II, à M. N. G. Kousnetzoff 

(F. Gill); 3, Kimolff, à M. A. Veil-Picard 

.(Parfreinent) (3 longueurs, encolure). 

Non placés 

Sans Souci IV, Kedès, Rq- 

sita III, Andréas, Séville II, La Vigeannaisp 

Souriante. 

Pari mutuel à 10 fr. Gagnant, 22 fr. 50. 

Placés Quille, 13 fr. Toute Bonne II, 

30fr. 50; Kimolo,14 fr. 5C. 

Prix de Billancourt (15.000 fr., 4,200 m.). 

i, Nippon II, à M. E. Thiébaux (J. Bartholomew); 

2, Coquet, à M. H. Frémont (Dei'eyer); 

3,. La Chaldôe, à M. H. Guyot (Day) 

(1 longueur 1/2, 6 longueurs). 

Non placés Nopal, Manne, Colo, Pachico. 

Pari -mutuel a 10fr. Gagnant, 40 fr. Placés 

Nippon, 70 fr.; Coquet, 40 fr. 

Pria? Kerym (15,000 fr., 3,100 m.). 1, 

Pharaon, à M.A. Veil-Picard (Parfrement); 

2, Bol, à M. Ch. Liénart (Hoath); 3, Star 

Ruby/ à M. Pfizer (Piggott) (1 longueur, 

2 .longueurs). 

Non placés Génie, Fine Mouche II, Endymion", 

Patagon, Pernod, Epine Vinette, Mlle 

Bo.nifacer Kaboul II, Allah IL, 

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Pantagruel, à M. lï. Thiébaux (Parfremenl) 

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Pierragno, à M. L. André (Symons) (3 longueurs, 

ti longueurs). 

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Bergoret, à M. A. Veil-Picard (Parfrement); 

Bastion, à M. 'E. Thiébaux (J. Bar 

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Henri IV.. • 


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25 fr. ,50. 

Ajax. 

LES ARMES ` · 

« Les Armes de combat». -LaSociété «Les 

Armes de combat nous réservait, pour sa 

deuxième soirée, un spectacle également divers 

et choisi. Un assaut .à, l'épée de M. 

Kirchhoffcr, qui tirait contre le champion 

italien Colombetti, trois matches, une poule 

au revolver avec balles Devillers ajoutaient 

au programme un intérêt technique très rare, 

en même temps qu'un exceptionnel attrait 

M. H. G. Berger présidait. En face de lui 

avait pris place le générai Brugi»re, président 

d'htnneur de la séance; on remarquait à 

leurs côtés 

MM. L. Clet et R. Lacroix, vice-présidents de 

la Société; M.Kabel, secrétaire général MM, le 

duc Decazes, H. de Villeneuve, général Michal, 

comte de Lindemann, colonel Derué, J. Joseph- 

Renaud, Dauchez de Beaubort, Charles Benotst, 

comte Récopé, Beauvois-Devaux, Ayat, Prévost, 

docteur/ Devillers, comte de Crequi-Monifort, 

baron -de Sclionen, Dillon-Kavanag-h, comte 

d'Epernoux, comte de Cugnon d'Alincourt, Dalorto, 

Leduc, Marais, Foule, docteur£uérin, MM. 

Laudet, Vimont, Sulzbaclior, Vallée, Emile André, 

Eùsciez, etc. 

Dés neuf heures la salle était comble. Elle 

se trouva bientôt, trop petite pour recevoir la 

foule des arrivants. 

Les jeux de MM. Dubourdieucet H. Laurent, 

G. Amson et Surget, G." Alibert et 

Millet, "Ch. Collignon et Bourdon figuraient 

les premiers sur le programme. Ces huit 

tireurs, dont on connaît la réputation et le 

mérite, ont été justement applaudis. M. le 

lieutenant Perrodon a fait ensuite un bel 

assaut de s_abre avec l'adjudant Donne; puis 

un match à l'épée. pointe d'arrêt, jury, 

combat, de dix minutes à mis aux prises 

MM. Olivier et Dut'raisscix. Ce dernier a été 

déclaré vainqueur, par 10 touches à 11, après 

une lutte de la plus intéressante ardeur. Un 

assaut de fleuret entre deux maîtres distingués, 

M. Hugnot et M. Mathieu, professeur 

à l'Ecole nationale d'escrime de Bruxelles, 

terminait la première partie. 

La poule au revolver a réuni MM. Guiard, 

Paul Moitossier, lieutenant Perrodon, Edm. 

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gd spoct.– L. Fag-ette, Bressol, Lucy 

Mui'ger,Gabin,Max-Morel,Dolniarè5,Davrig'ny.etc. 

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Holla,' Mlle Clothilde, les Kyasias, vues animées, 

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Deux matches comptant pour le Championnat 

de "Paris ont été disputés hier après midi. 

Le premier, au Pare-des-Princes, mettait 

aux prises les équipes du Stade Français et 

du.Cè.réle Amical. C'est le Stade qui1 a gagné 

par 30 points (8 essais, 3 buts) à 5 (1 essai, 

1 but). Sa victoire fut pourtant loin d'être 

aussi facile que ne semble l'indiquer l'écart 

de points. Pendant la première mi-temps, le 

Cercle Amical; dont les avants talonnaient 

bifli et suivaient encore mieux, tint tête à 

son rival et répondit à un essai non transformé 

du Stade, quelques secondes avant la 

fin -de la mi-temps, par un essai d'une très 

jolie factureque réussit Lasserre et que Gaulard 

transformait. 

Le Cercle menait donc à ce moment par 5 

points à 3. Allait-il gagner? On le crut presque, 

car pendant les vingt premières minutes de la 

reprise, l'offensive dn Stade n'eut aucun résultat 

mais. à la suite d'un essai, peut-être douteux, 

eu tout cas pas très joli,. marquépar les 

avants stadistes, qui enfoncèrent sur ses buts 

la mêlée adverse, le Cercle Amical se décou: 

rageait et, dès lors, le Stade, qui se mit à 

fournir un jeu merveilleux de passes, marquait 

ce qu'il voulait. Tour à tour Dodet, 

VareilleSjBeaurin, Belin, puis encore Dedet, 

et enfin Duval marquaient 6 essais. C'était 

l'écrasement, et l'arbitre, qui fut parfois sévère, 

sifllait la fin alors que le Stade comptaii 

30 points à 5. 

Au Polo,le Racing-Club de France a eu 

facilement raison de l'Association Sportive 

Française par 30 points à 0. ;,i 

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à rien. 

Deux fois 30 points à» Paris, 37 points 

il Bordeaux, c'est décidément hier la journée 

dos 30 points.. '• 

"'CROSS-GOUNTRY 

Le Championnat do Paris et les Champipninats 

régionaux. 

• Hier, après midi, dans tons les grands centres, 

ont été disputés les Championnats- régionaux 

de cross-country, destinés à qualifier 

les représentants de chaque région pour le 

Championnat de France, qui sera couru le 

lor mars à Paris. 

T>o tous ces championnats régionaux, le 

plus important à coup sûr était celui de 

Paris, qui fut couru hier après, midi et dont 

le départ et l'arrivéo avaient lieu sur le stade 

de Colombes. 

Treize clubs avaient engagé leurs équipos, 

comprenant exactement 2iO! concurrents. 

Parmi eux, les meilleurs spécialistes étaient 

inscrits, Kcyser et Raguoneau entre autres, 

entre qui la lutte pour la première place 

semblait se circonscrire, co^me dans le 

classement par équipes -elle semblait devoir 

l'être entre celles duRacing et de Montrouge. 

Les résultats ont pourtant été tout autres. 

Ce n'est ni Ragueaeau, ni Keyser qui ont gagné 

le Championnat individuel, pas plus que 

ce n'est ni le ni Montrouge qui ont 

triomphé dans le classement par équipes. 

Dans le premier classement, c'est un jeune, 

Fayollat, du Sportfng-Club de Vaugirard, qui 

a pris la première place, à 80 mètres devant 

Keyser second, Ilagneneau ayant abandonné. 

'Derrière eux se sont classés 3, Coùrbaton; 

4, Dr-cher;5, -Frémont, (j. Landriot 7, Dutrey 

8, Thierry 9, G. Petit 10, Renard. 

Dans le classement par équipes, c'est également 

une jeune équipé' qui. triomphe, le 

Metropolitan-Club. Cette victoire est bien,, 

faite pour réjouir tons les vrais sportsmen, 

ceux que passionnent les beaux efforts et la. 

persévérance. C'est le cas pour le Motropolitan-Club, 

qui, par la volonté tenace de ses 

dirigeants, dont M. Spitzer, et de ses mnm« 

bres, est' arrivé à prendre une place jusqu'alors 

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Nos prophètes les plus compétents, 

lorsque cette mode commença de s'em- 

parer de Paris, il y a déjà quelque dix 

ans, annoncèrent bruyamment qu'elle ne 

durerait point et ne correspondait qu'à 

un engouement passager. Or elle dure, 

et même elle se répand de plus en plus. 

Il suffit, pour s'en rendre compte, de par- 

courir dans ce journal la rubrique Paris 

au jour le jour. Tous ces cours, toutes 

ces conférences ont un public. Celui de 

M. Jules Lemaître est si nombreux qu'il 

•a fallu le dédoubler et que, malgré cette 

sage mesure,nombre de nos raciniennes 

ne peuvent en ce moment satisfaire ce 

goût ardent de culture classique qui les 

pousse hors de chez elles. La science et 

art rencontrent, il est vrai, d'utiles auxi- 

liaires. Et, par exemple, on porte à la 

conférence, sans péril, ces chapeaux que 

l'on essaye de proscrire au théâtre. L'an 

dernier, au cours surJean-Jacques Rous- 

seau, il y avait une dame qui, chaque 

fois, en changeait. Dix conférences, dix 

chapeaux. C'était, sans'doute, un moyen 

mnémotechnique qu'elle avait trouvé 

pour fixer la diversité des leçons les 

Confessions, ma capeline le Vicaire sa- 

voyard, m& cloche, et les Bêveries dit 

^promeneur solitaire, 

mon toquot à ai- 

grette, car un toquet sans aigrette, 

les personnes placées derrière risque- 

faientâpiercevoîr 

le conférencier. 

On aime à voir l'orateur* Cela aide à 

suivre son discoure:' Les expressions 

tantôtgraves et tantôt railleuses du vi- 

sage, l'egeste de'la main droite qui sem- 

ble écarter les formules, çjreuses et pré- 

parer son chemin à la vérité complètent, 

chez M". Lemaître, l'effet d'une voix et 

d'une diction sans rivales. Mais il faut 

renoncer -à; ces accessoires, et se con- 

tenter de la seule parole-Henri Heine ra- 

contait qu.'à son premier séjour à Paris 

il n'avait pas de plus grand désir que j 

d'assister à une représentation de la 

Tour de Nesle après bien des difficul- 

tés, il parvint à économiser le prix de 

1 

son fauteuil mais il se trouva placé der- 

rière une dame qui portait un chapeau 

de gaze rosé dont les dimensions déjà 

étaient extraordinaires, de sorte que 

tous les crimes et assassinats de Margue- 

rite de Bourgogne lui apparurent teintés 

de rosé. Ainsi nous devons mêler aux 

tragédies de Racine des formes et des 

couleurs toutes modernes. 

Cette passion de la conférence était 

facile à prévoir. Elle tire son origine, 

ainsi que beaucoup d'autres manies de 

notre temps, de ce goût de sortir que 

notre collaboratrice Fœmina, analysait 

récemment ici même. Le goût de sortir, 

c'estee que laduchesse du Maineappelait 

au dix-huitïème siècle la passion delà 

multitude. Déjà l'on avait commencé de 

détraquer les ressorts de la vie intérieure. 

On passe son temps hors de chez soi, ou 

bien l'on y rentre avec une foule afin de 

n'y point rencontrer un seul instant la 

solitude. On se compose chaque jour un 

programme si harassant qu'on refu- 

serait de le remplir si l'on y était obligé. 

11 faut se divertir, se distraire, s'oublier. 

Se recueillir, c'est rencontrer l'ennui. 

Et l'on croit vivre beaucoup en se 

fuyant soi-même et en s'agitant. On 

confond -l'agitation et l'action. Et c'est 

pourqûoitani de Parisiens et de Pari- 

•\ siennes, à qui la diversité des spectacles 

et les formes de l'art sont censées appor- 

ter un grand développement intellectuel, 

ont vu tant de choses qu'ils n'en ont rien 

retenu'! L'existence est pour eux comme 

un cinématographe qui éblouit Ifes yeux 

et rentre dans l'ombre. Ils n'ont point 

travaillé sur leurs impressions, et ils 

s'étonnent que leurs impressions ne de- 

meurent pas. 

Ainsi*, Mme Benoîton est toujours sor- 

tie, sortie de chez elle, sortie d'elle- 

même. Elle ne lira pas un livre -ou 

bien le lira parce qu'il fait l'objet des 

conversations, et le lira hâtivement, par 

morceaux, dans une çevue ou dans un 

journal, mais elle ne manquera pas 

un spectacle. Le spectacle même sera or- 

ganisé-pour l'amener à réfléchir le moins 

possible, pour la distraire avec des dé- 

cors comme dans l'Apprentie, 

avec des 

pugilats comme dans Samson, et même 

avec des crises de nerfs comme dans 

cette Malia que donnait à Marigny la 

troupe sicilienne de Grasso. La confé- 

rence ne contrarie pas cette fièvre de 

mouvement. Il faut s'habiller pour s'y 

rendre. On s'y fait voir, on y rencontre 

des relations. Et même il arrive qu'on y 

apprend quelque chose. Instruction bien 

momentanée, et que le reste de l'après- 

midi risque d'affaiblir ou d'effacer. Mais, 

par exemple, que la conférence ne dé- 

passe pas l'heure'. C'est tout ce qu'on ale 

loisir de lui accorder. On a compté sur 

une heure, et non sur davantage com- 

ment exécut'crail-ou ses autres projets, 

déjà si difficiles, à remplir avec le pou de 

temps que donne une journée? Les 

conférenciers, qui ont l'habitude du pu- 

blic parisien, le savent rien n'est plus 

( 

dangereux que de dépasser cette heure 

qui leur est accordée; tout à coup l'au- 

ditoire le plus bienveillant se glace, et à 

la sortie, plus hâtive, se mêle aux éloges 

cette condamnation « Un peu long, 

n'est-ce pas? Tous les sujets doivent 

tenir en une heure c'est le lit de Pro- 

custe où il faut les raccourcir, ou lésai-* 

longer au besoin. 

Tout le monde s'est mis à la confé- 

rence les écrivains, les savants, les ex- 

plorateurs et les dames. Il n'est point né- 

cessaire, pour cela, d'être orateur. On 

veut connaître à Paris tout ce qui a un 

nom. La personne importe plus que les 

œuvres. Et cette exhibition, qui le plus 

souvent exige une lente préparation 

et la condensation de beaucoup de tra- 

vaux et d'efforts pour parvenir à la clarté 

nécessitée par toute vulgarisation, est 

tout de même plus relevée que toutes 

ces complaisances modernes qui livrent 

aux journaux illustrés le foyer et ses 

intimités, quand elles ne servent pas de 

réclame à des produits industriels. 

1 On a dit de l'automobilisme qu'il ré- 

veillait nos campagnes endormies. Ainsi 

la conférence conquerra la province. 

Paris dérobe la plupart du temps à la 

province ses grands hommes, son acti- 

vité intellectuelle, ses meilleurs profes- 

seurs. Elle les leur restituera par ce 

moyen. Nos grands centres,' Lyon, Mar- 

seille, Toulouse, Lille, .auront leurs so- 

ciétés de conférences. Tandis qu'en Alle- 

magne un cours professé à Bonn, Iéna 

ou Heidelberg atout autant de retentis- 

sement et d'éclat, sinon davantage, que 

l'enseignement de l'université de Berlin; 

tandis qu'en Italie un discours ou une 

pièce de théâtre remplissent aussi bien 

leur mériteàMilan qu'à Turin, à Florence 

qu'à Rome, notre décentralisation ne 

peut plus venir que de Paris, tant elle 

estancientie et passée dans les mœurs. 

C'est donc Paris qui l'entreprendra. Un 

Lemaître reprenant son. cours à Lyon, 

par exemple, apporterait aux cerveaux 

lyonnais cette heureuse excitation que, 

dans la critique, l'influencé personnelle 

répand mieuxque le livre.Les jeunes hom- 

mes et les jeunes femmes reprendraient 

ce goût des belles-lettres qui, si l'on n'y 

veille, se perd ou tout au moins diminue 

chez les nouvelles générations, plus pré- 

occupées de sports et de résultats posi- 

tifs. 

La vie de Jean Racine, dans sa forma- 

tion, dans les créations de son génie et 

dans ses dernières années, c'estle triom- 

phe de la vie intérieure. Ilest piquant, 

d'en entendre l'apologie en regardant un 

public qui -précisément, fait tout, au 

inonde pour éviter cette vie intérieure et 

dont la présence est déjà un témoignage 

de l'extrême besoin d'extériorité qui le 

possède. Publicqui ne lirait pas Racine à 

tête reposée, qui va trop rarement l'en- 

tendre' à la CoTnédie*-Fr»nçaise où, cepen- 

dant, quand c'est Mlle Bartet qui l'inter- 

prète, il faut bien en. connaître la force 

divine, mais qui se précipite pour écou- 

ter sur lui des commentaires dont la 

merveilleuse séduction psychologique 

aura ce pouvoir de lui restituer la nou- 

veauté d'une mode. Déjà l'on parle de 

Racine dans le monde d'Iphigénie 

comme s'il s'agissait de ses débuts, de 

Bérénice comme si l'on annonçait son 

divorce, d'Androoiaque comme si l'on 

plaignait ses malheurs, et d'Athalie en- 

fin, "d'Athalie trop négligée, comme si 

elle complotait contre l'Etat et préparait 

le retour de quelque dynastie. 

Ces histoires de cœur sont en voie de 

prendre toute 1'importance.d'échos mon- 

dains. Il devient de mauvais goût de les 

ignorer. Et quelle belle leçon continue- 

ront ainsi de nous donner les héroïnes 

du plus grand de tous les tragiques! 

Songez que nos dramaturges et nos ro- 

manciers nous peignent une société qui 

n'utilise mêmeplus le remords commepi- 

ment de la passion. Or, que peut devenir 

une littérature sans l'honnêteté à vaincre 

ou à exalter? Les beaux tourments d'une 

princesse de Clèves, il nous faudrait pieu- 

rer leur disparition. Le retour à Racine, 

c'est le retour à la vie intérieure où les j 

actes retrouvent cette signification qu'ils 

perdent dans la dispersion entraînée par 

une existence qui ne donne aucun loisir 

pour se chercher et se découvrir. 

Henry Bordeaux. 


VISION D'HIVER 

• 

Avenue du Bois, à deux heures. Partout, 

la nature sommeille, engourdie par l'hiver. 

Les arbres sont noirs, leurs branches dénu- 

dées, actuellement silencieuses. Les oiseaux 

n'y chantent plus ils sont morts, ou ailleurs. 

Seuls, des moineaux pépient et passent par 

bandes dans l'air. Leurs battements d'ailes 

sont froids et ne donnent pas envie de les 

suivre. L'atmosphère reste vide, comme dé- 

meublée. La vie n'y reprendra que plus tard. t 

Mais consplantla nature, et y jetant ici et là 

leur note claire, de l'avenue, remplie à cette 

heure de gentils promeneurs, montent les 

joyeux éclats de rire, le concert non préparé 

de leurs voix enfantines. C'est l'heure des en- 

fants les jours où il fait beau, leur lâcher en 

plein air. C'est leur « two o'clock > très suivi 

par tout un petit monde. Maintenant l'avenue 

est, plus à eux. Largement ils s'y ébattent. 

Pour l'instant, c'est leur royaume, leur salle 

de jeux à ciel ouvert. 

Bonnes et nounous y dressent leurs campe- 

ments éphémères.. Elles jalonnent tout le par- 

cours de leur mobilier flottant. Pliants et 

chaises volantes fraternisent avec les bancs 

plus permanents et d'allure plus assise. Et en 

même temps qu'elles, évoluant à leur suite, 

vient s'abattre là comme d'un seul vol, tout j 

un essaim de petites têtes brunes, de petitesj 

têtes blondes. On en voit partout il en monte j 

de toutes parts. Elles en ont sur les bras, les 

joues pétries de roses, à moitié cachées par 

les capelines chaudes. C.n en aperçoit sous les 

couvertures et les dentelles au fond des voi- 

turettes blanches. De petites bouches deri- I 

nées sous les voiles de gaze ou les fins tissus 

de laine jouent avec les biberons ou mordent 

de leuiVs dents peine venues les hochets d'i- 

voire, tondis que les aînés de la bande, ceux 

qui déjà peuvent se risquer plus seuls, s'ac- 

crochent, tout autour, aux amples rotondes ou 

aux rubans flottants des bonnets à jour. 

Feuillets colorés de quelque album de Kate 

Greenway éparpillés par un souffle d'hiver, 

elles sont toutes là, au hasard de la disper- 

sion, les silhouettes enfantines, enluminures 

en marche des classiques contes de fées, pour 

l'instant détachées des livres d'estampes, et 

répandues, au grand jour, au hasard du coup 

d'ceil, tout le long de l'avenue. 

Encapuchonnées ou coiffées de toques mul- 

ticolores, de feutres débordants, de bonnets 

de vieilles ou de bérets de poupons, insou- 

ciantes, agiles, chaudement guêtrées, elles: 

vont, viennent, courent, se faufilent, se rat- 

trapent, s'arrêtent et repartent, avec des airs 

importants, de la flamme aux yeux, dans la 

griserie de l'air qui émoustille, colorant les 

visages et jouant en passant parmi les four- 

rures légères. ou les bordures de cygne dés 

manteaux de toutes étoffes, de toutes cou- 

leurs. Des rondes se font, occupant tout le 

chemin, n'admettant pas qu'on les traverse. 

Des jeux de cirque se donnent par places. 

Et, dan* ce va-et-vient affairé, les amitiés 

naissent, les préférences se dessinent; des 

yeux plus pensifs vont déjà chercher l'âme 

sœur; dans quelques coins s'ébauchent des 

flirts minuscules: Lilliput tout entier est -on., 

éveil. En même temps que1 les sympathies 

s'établissent, les cerceaux courent, les bàï- 

lons volent, les toupies tournent, les 

Où allons-nous? que nous réserve l'a- 

venir ? Quelle est la-cause de ce phéno- 

mène 

Le soleil ressentirait-il soudain pour 

la terre un éloignement irrésistible? Se 

dégoûterait-il de nous? Serait-il hostile à 

l'impôt sur le revenu? n'aimerait-il pas 

le bridge? 

Nous en sommes réduits aux conjec- 

tures. 

~aap~0e-~ 

•'•'• 

BILLET 

à Monsieur Jules Camion 

Une dépêche de deux lignes, adressée de 

Berlin « M. Jules Cambon, ambassadeur de 

France, a déjeuné hier avec l'Empereur. » Et 

le lecteur, indifférent, poursuit sa lecture. à 

moins qu'il ne-soit, monsieur l'ambassadeur, 

de vos amis. S'il est de vos amis,'ce lecteur, 

il est content. Il se rappelle. Il vous revoit, 

en pensée, installé à Lyon dans le cabinet de 

l'antique préfecture; puis, gouverneur de 

l'Algérie; puis, diplomate et chargé, dès ce 

temps-là, de missions difficiles et il se sou- 

vient des instants trop courts durant lesquels 

les amis parisiens,qui réussissaient à vous 

cueillir, si j'ose dire, entre deux voyages 

jouissaient du récit des petites histoires, des 

anecdotes que vous leur apportiez. 

Ils admiraient en vous le plus délicat, le 

plus avisé des.conteurs le plus instructif et le 

plus amusant à la fois. Car vous êtes de ces 

hommes rares qui ne croient pas nécessaire 

d'être un personnage ennuyeux parce qu'on 

est un personnage important. Vous avez «le 

sourire j-, et, dans l'accueil, je ne sais quoi 

de froidement cordial qui rassure. Et l'on sent 

qu'à côté des grandes affaires qui occupent 

votre vie, il n'est point de petite affaire qui 

ne soit capable de servir d'enseignement et 

de récréation au très pénétrant observateur 

que vous êtes. Je vous revois parmi nous, 

l'œil brillant derrière le binocle, la main ca- 

ressant les courts favoris frisés d'une voix 

lente, précise, vous évoquez vos souvenirs, et 

ce sont comme de petits Mémoires parlés 

dont le récit est .un régal. 

C'est une joie pour vos amis, monsieur 

l'ambassadeur, de penser que ces récits-là se- 

ront entendus à Berlin par quelqu'un dont 

l'opinion nous préoccupe fort nous sommes 

un peu vaniteux, en France nous avons le 

souci de plaire, et il nous est agréable de 

nous dire que, si l'ambassadeur de France a 

déjeuné chez l'Empereur, l'Empereur a dû 

être, pendant une heure ou deux, très content 

de nous. S. 

On a fait courir dans certains milieux 

académiques le bruit que M. Jean Riche- 

pin pouvait, comme ne jouissant pas de 

ses droits civiques, être inéligible à 

l'Institut. Nous avons eu sous les yeux 

la preuve officielle que M.Jean Richepin 

jouit parfaitement de tous ses droits, et 

qu'il n'existe, par conséquent, aucun 

obstacle légal' (à oe qù'il, soit de l'Aca- 

démie française. 

.v-~ab- 

Dans une « avant-première» parue 

vendredi dernier, il à été attribué à 

M- Massenet et à M. Gabriel Fauré, au 

sujet de l'enseignement du chant au 

Conservatoire, des propos fantaisistes 

qui n'ont, jamais été tenus nous sommes 

en mesure de l'affirmer. 

La matinée musicale qui aura lieu au 

théâtre des Arts demain 19 février s'an- 

nonce comme devant obtenir un succès 

considérable. Les billets s'enlèvent, tout 

le monde.voulant assister à ce festival 

des œuvres de M. Reynaldo Hahn. 

A ce propos, disons que ce n'est pas à 

proprement parler une conférence que 

fera Mlle Bartet. L'éminente sociétaire 

de la Comédie-Française lira une notice 

biographique, dont elle n'est point l'au- 

teur, sur le jeune et britlant musicien de 

l'Ile du Rêceet de la Carmélite. 

Sherlock Holmes dans le Côte d'Azur- 

Rapide C'est à Monte-Carlo que'vous allez, 

monsieur, et vous y descendez à l'Hôtel 

de l'Hermitage. 

Qui peut vous le faire deviner? 

C'est bien simple 

un gentleman 

comme vous ne peut descendre que dans 

ce lieu de délices où il est certain de 

trouver son confort habituel. 

Il y a dix ans, MM. F. Charron, Girar- 

dotet Voigt, les trois automobilistes bien 

connus, fondaient, rue Brunel, une So- 

ciété pour la vente, l'achat et l'échange des 

automobiles. L'entreprise, alors- hardie, 

fut couronnée de succès bientôt à l'étroit 

rue Brunel, les trois téméraires durent 

émigrer avenue de la Grande-Armée, où 

ils inaugurèrent la célèbre Agence Géné- 

rale des Automobiles qui, en dix années, 

fit40 millions d'affaires. 

Le contrat qui liait MM. Charron, Qi- 

rardot et Voigt ayant expiré et l'un des 

associés désirant se retirer de l'exploita- 

tion, l'agence, ses magnifiques installa-' 

tions et son incomparable 

clientèle subi- 

ront le feu des enchères le 26 février, à 

deux heures précises, devant M"Huillier, 

notaire.. 

Avis aux amateurs. 

Aujourd'hui, à l'hôtel Drouot, l'expo- 

sition particulière de la collection de 

M. X offrira un délicat rénal à tous 

les fervents des tableaux et pastels mo- 

dernes. Il n'y a guère fîlus d'une cin- 

quantaine d'oeuvres, mais des couvres 

triées sur le volet toute une série de 

pages exquises de Sisley, le regretté 

maître >de Moret; de Thuulow, de Jong- 

king, de Lebourg; une adorable Liseuse, 

de Besaard, des Carrières, un très beau 

Jardin français à Venise, de Ziem, et 

d'autres tableaux ou pastels excellents 

de Decamps, Diaz de la Peîîa, Dupré, 

Fantin-Latour (Persée et Andromède), 

Henner, Ch. Jacque (le Bac), Lebasque, 

Lépine, Le Sidaner, Pasini, Pissarro, 

Thornley, 'Trayon, Weber, etc. Demain, 

L'exposition sera publique la vente de 

la collection aura lieu jeudi 20 février, 

par le ministère de Mes Lair-Dubreuil 

et Henri Baudoin; successeur ae M*Paul 

Chevallier, assistés de M. Georges Petit, 

expert. _ 

Hier, à cinq heures, grosse émotion 

au théâtre du Gymnase, où M. Alphonse 

Franck recevaitde sa jolie pensionnaire, 

Mme Marthe Régnier, le billet suivant 

Mon cher directeur, 

J'ai pris froid. Ledocteur.qui est déjà venu 

deux fois, me défend d'aller au théâtre ce 

soir. D'ailleurs, je puis à peine parler. 'Voilà 

le Bonheur de Jacqueline bien compromis. 

Votre bien dévouée et bien, désolée, 

Marthe Régnier. 

Quelle tuile! Cela au moment où le 

Bonheur de Jacqueline est parti comme 

un grand succès avec une grosse loca- 

tion d'avance. Que faire? Très perplexe, 

M. Franck se rendit 

immédiatement,près 

de Mme Marthe Régnier pour juger de 

la gravité du mal. Il la trouva nerveuse, 

impatiente de se guérir et ayant absorbé 

courageusement grogs, sirops, pastilles 

jaunes et vertes, pâtes adoucissantes 

mais la voix n'était toujours pas reve- 

nue 

Tout à coup M. Franck se souvint que, 

dans une circonstance analogue, une 

chose lui avait parfaitement réussi. Alors, 

pourquoi pas? Il courut chez un phar- 

macien. Quelques minutes après if ap- 

portait à Mme Régnier une boîte de ces 

comprimés à l'oxygène naissant, plus 

connus sous le nom de pastilles Soler 

Ma chère amie, il est six, heures; 

vous entrez en scène à neuf. D'ici là, je 

vous en prie, essayez encore cela; c'est 

très bon; prenez-en le plus possible, 

et. au petit bonheur. 

A neuf heures, comme l'avait prévu 

M. Franck, l'exquise artiste entrait en 

scène et y remportait le plus vif succès 

aucun des spectateurs qui applaudirent 

hier soir le Bonheur de Jacqueline ne 

releva dans sa voix la moindre trace de 

fatigue. 

» 

Vive la simplicité 

Ce qui séduit surtout dans l'Automati- 

que Ducasble à air libre, c'est, en dehors 

des avantages* présentés, par cet. 

increva- 

ble, sa simplicité. Il supprime/, en effet, 

la chambre à air, les enveloppes de re- 

change et le nécessaire de éparation. 

Plus rien qu'un bandage souple et ra- 

pide, qui s'adapte sur n'importe quelle 

jante de pneu.On peut se retVdre compte 

de cette simplicité en s'inscrivant pour 

un essai aux magasins de l'Automatique 

Ducasble, avenue Malakoff. 

Nouvellesâ la Main 

A la Chambre, à propos de l'impôt 

sur le revenu 

Poser la question de; confianoe sur 

l'article premier, c'est le nnonde renversé. 

Cela importe peu à M. Caillaux. La 

seule chose qui l'inquiéterait, 

ce serait 

le ministère renversé. 

Il parait qu'on veut supprimer tous 

les pontons de la rive gauche. 

Pas possible? c'est un bateau! 

A Toulon. 

L'équipage de la. Démocratie se 

plaint d'être mal nourri; 

Voilà ce que c'est que de' s'embar- 

quer dans la démocratie! 1 

--a:a: 

Réflexion d'un électeur. 

Le mandat de nos députés, ce n'est 

plus un mandat électoral. c'est un 

mandat-poste. 

Le Masquede Fer. 

LeprinceAdalbert 

dePrusse 

Le prince Adalbert de Prusse, lieute- 

nant de vaisseau, troisième fils de l'em- 

pereur et de l'impératrice d'Allemagne, 

accompagné de son aide de camp, le 

capitaine de corvette de Restorff, est ar- 

rivé hier matin, à sept heures et demie, 

à Paris, pour se rendre à Vigo, où il re- 

prendra jeudi prochain son poste à bord 

du croiseur Danlzig. 

Le prince Adalbert, qui est âgé de 

vingt-trois ans et ressemble à son frère 

le prince Eitel-Frédéric, trouva, venus à 

sa rencontre, à la gare du Nord, le capi- 

taine de frégate Starke, attaché naval, 

et M. Ch. Frank, attaché de l'ambassade 

d'Allemagne en France, qui, le saluant, 

au nom de S. A. S. le prince de Radolin, 

se mirent à sa disposition et le conduisi- 

rent en automobile à l'hôtel duquai d'Or- 

say où on lui avait retenu ses apparte- 

ments. 

A neuf heures, le prince de Radolin 

vint le chercher pour l'accompagner en 

automobile, avec le commandant Starke 

et le capitaine de Restorff, dans une 

promenade à travers Paris. Un laissez- 

passer spécial, pareil à celui que reçut 

le prince Eitel, fut remis au prince Adal- 

bert dans un pli à spn adresse, qu'il 

trouva en arrivant à l'hôtel. 

L'excursion débuta par une visite au 

Panthéon, avec descente dans la crypte. 

On se rendit ensuite à Saint-Etienne du 

Mont, puis à Notre-Dame, dont le prince 

admira la merveilleuse nef et les pré- 

cieux vitraux. Débouchant par la place 

des Vosges, on arrivait à onze heures à 

l'hôtel Carnavalet, dont les honneurs lui 

furent faits par Al. Georges Cain, direc- 

teur du musée. Sous sa conduite, le 

prince s'attarda devant les reliques na- 

poléoniennes et celles du vieux Paris. 

Vers midi, le jeune prince, traversant 

la ptace Vendôme, la rue de Rivoli, la 

place de la Concorde, arrivait par le pont 

Alexandre-IIIaux Invalides. 

Lé sergent Lévi, gardien du tombeau 

de rfinipereiir, reconnut lé royal vïsi-

chapelle -s'arrêta* devant les tombeaux 

de Joseph Napoléon, du maréchal Duroc 

et devant la porte de bronze, fondue, ainsi 

que les statues qui l'encadrent, avec le 

bronze des canons pris à Austerlîtz. 

En quittant les Invalides, on se rendit 

à Cluny. Le prince de Radolin demanda 

si on pouvait visiter le musée, mais il 

lui fut répondu que le musée est fermé 

le lundi. On dut se résigner. De là 

le prince fut conduit à l'ancien hôtel 

Beauharnais, demeure de l'ambassadeur 

d'Allemagne, où, à une heure, fut servi 

le déjeuner donné par le prince et la 

princesse de Radolin en l'honneur de 

Son Altesse Royale. Les autres convives 

étaient 

Le comte et la comtesse Archambauld de 

Talleyrand-Périgord, le comte et la comtesse 

ScjiaffgGtsch, la princesse Kougoutcheff. le 

marquisetla marquise de Villehermoso, le doc- 

teur Landolt, M. Georges Cain, le capitaine 

de Restorff, le baron et la baronne de Lanc- 

ken-Wakenitz, le commandant et MmeStarke, 

le commandant de Mutius, attaché mili- 

taire, le comte de Mirbach-Harû", le comte 

de Hohentha!; M. Ch. Frank; S. A. S. le prince 

Henri XXXIII de Reuss, le docteur Ilorst^ 

Eiann, etc. 

A trois heures, le prince Adalbert, re- 

monté, avec son aide dé camp, le com- 

mandant Starke et M. Ch. Frank, dans 

l'automobile de' ce dernier, a parcouru 

les Tuileries, la place du Carrousel en 

s'arrêtant devant le petit arc de triomphe 

et ensuite devant,le monument de Gâm^ 

betta»; puis, prenaptles grands boule- 

vards, 1 avenue des Champs-Elysées et 

l'avenue du Bois, il s'est promené lon- 

guement au bois de Boulogne. 

Au retour de sa promenade, il s'est 

rendu, par les quais, à la rue de la Paix 

où il -a fait de nombreux achats, et est 

allé ensuite chez Ritz prendre une 

tasse de thé qui lui était offerte par M. 

Ch. Frank. 

Quelques minutes avant le départ de 

l'express de sept heures quarante minu- 

tes, leprinceAdalbertarrivaitàlagaredu 

quai d'Orsay où se trouvaient réunis le 

prince de Radolin et tous les membres de 

'ambassade d'Allemagne, avec lesquels 

il s'est entretenu jusqu'au moment où le 

train allait s'ébranler. En serrant la 

main au prince de Radolin, le prince, 

souriant, lui a dit « J'ai passé une des 

meilleures journées de ma vie-. » 

Contrairement à ce qui a été dit, le 

prince ne va pas à Madrid, devant se 

rendre directement à Vigo. 

îxeJôîiSe£ fa Wîe 

SAt,WS 

1– La cVmtesae de Longpérier-Griniaard 

recevra aujourd'hui de quatre à sept heures 

en son bot^l du boulevard de La-Tour-Mau- 

bourg, à l'occasion du contrat de mariage de 

sa petite-filù', 

Mlle de L'Espinasse-Langeac, 

fille du conute et de la comtesse de L'-Espi- 

nasse-Langèa»c née Longpérier-Grimoard, avec 

le baron de jjervaux de Mézières, fils de la 

baronne de Nervaux de Mézières. née Loys. 

Le mariage aéra célébré jeudi prochain, en 

l'église ,Sàmt-Pàfïrre du Gros-Caillou. 

Tour de valse pour la jeunesse, samedi 

dernier, chez la .comtesse du Pont de Gault- 

Saussine, dans son hôtel de la rue Saint-Guil- 

laume. Reconnu 3 

Mlles de Galawd, Hély d'Oissel, de Malo, 

(TVan'ville, dé BailUeuI, de GoyonJ do Contenson, 

de Laborde, de Cauisy, de Gineste, etc.; MM.de 

Fontaubert, André de Fouquièrer.. de Chavagrnac, 

G. de Bernard, de iPierrefeu, Le Courtois, R. de 

Petitovilla, d'Orfeui'lle, R. de Gontaut-Biron, J. 

do Norvo, de Cqursitm,. etc. 

Exquise soiréie, avant-hier, chez le co- 

lonel et Mme Départ, qui offraient à quelques 

amis un régal musi!cal. Au programme 

Mlle Magdeleine.- Trelli, remarquable élève 

de Mme Cécile Habay, qui de sa splendide 

voix et avec un style parfait chanta l'Orien- 

tale, A une fiancée et Songe du poète, de Mme 

G. Ferrari, et le grand air de Sigurd, de Reyer 

M. Paul Séguy, le anerveilleux baryton qui in- 

terpréta en grand artiste Ballade et le La\\a- 

rane, de Mme G- Ferrari, Calme plat, de 

Schubert, poème de Guy Ropartz, et le Par- 

don, poésie et adaptation musicale de W. 

Chaûmet, accompagnée au piano par M. Adal- 

bert Mercier; M. Gaston Marchet, qui exé- 

cuta à ravir sur la viole d'amour Rêverie, 

de Boisdeffre, et Pla.isir d'amour, menuet de 

Miiandre M. André Chevillion, pianiste ad- 

mirable, qui joua avec une maîtrise et une vir- 

tuosité hors de pair Bénédiction de Dieu, 

Dans la solitude. et Polonaise, de Liszt, et une 

étude de Moskowski M. 'Schlo;5ser, très beau 

ténor, qui chanta l'air de Paillasse, de Leon- 

cavallo, et l'air de Mefistofele, de Boïto. 

Succès triomphal pour Mme Ferrari, qui ac- 

compagnait ses œuvres,, et pour tous ces in- 

comparables artistes. 

On regretta -de ne pas entendre la superbe 

voix de Mme Cécile Habay qui se trouvait 

atteinte de grippe. 

Soirée musicale le samedi 22 février, à 

neuf heures et demie, chez M. et Mme 

Edouard Nadaud, dans leurs salons du bou- 

levard de Courcelles. 

Interprètes ,du programme MM. R.Pugno, 

Gaubert et le maître de la maison. 

Les bals de la Cour royale de Belgique 

auront lieu le mercredi 26 et le dimanche 

ier mars. A ae-tto occasion, le deuil officiel 

de la Cour sera levé. 

RENSEIGNEMENTS MONDAINS 

Le fils de M. et de MmeArmand Brun née 

Chevalier, àg-é de dix-huit ans, revenait à che- 

val, avant-huïr, du Bois, vers onze heures, 

quand l'animal s'emballa et jeta à terre le jeune 

cavalier, qui se fit à la tête de graves fractu- 

res. 

Mme Armand Brun, rentrant de la messe, 

vit un attroupement non loin déisa maison et 

en s'approchant reconnut son fils. Onle trans- 

porta au domicile de ses parents, 4, avenue 

Marceau, où le chirurgien, mandé en toute 

hâte, fit des points de suture aux plaies. 

Le blessé resta jusqu'à la soirée sans con- 

naissance. Son état s'est; depuis, un peu amé- 

lioré.. 

MARIAGES 

» M.le pasteur Jean Monnier a béni hier, 

au temple de l'Oratoire, le mariage de Mlle 

Edmée Cazalis, fille du docteur Henri Cazalis 

(Jean.Lahor) et de Mme Cazalis, avec M. 

Emile Rœderer. 

Rftçonnu dans le Cortège et parmi les nom- 

breux assistants 

Prince Bodjidar K.arageorgevitch, baron et 

Mllu CH>erkampf,général ei.Maio Famin, baronno 

et Mile de Baye, -MM.et 'Maies G. Honabeau de 

Sauzca. Rouocanachi, Eric de Bammeville, Fré- 

déric Masson, Philippe Verohes, Le Chatelier, 

J. et E. Siegrfried, Jollivet, du Martray, Fenaille, 

René Doumic, Foulon de Vaulx, L. Latharn, mar- 

quis de Chatftbure, MraesEdouard Mallet, Conrad 

Jameson, Barratin, A. Fauré les professeurs 

Pozzi. Landouzy, Kirmisson et Charles Richet, 

le professeur et Mme Richelot, baron et baronne 

de Contenson, comte et comtesse de Douville- 

Maillefeu, Vallery-Radot, Mabillean, André 

Hailays, comte et comtesse do Guerniaquer, 

vicouîiu et vicomtesse do Temioat, M. J. De- 

1 crans, «'te. 

Témoins 

da marié MM. Genestal ^t Gus- 

tave Sclwactz; de, la marié* ^L André 

LépjpÊ et le ;dojçtçur;Landg\y»kk _> l 

Ferrari. 

mann, avec MM- Jean R^derer, Gustave 

Schwartz, François et Paul Rosderer. 

On bénira demain, à Saint-Philippe du 

Roule, le mariage de M. Edmond Keller avec 

Mlle Marie-Thérèse Duchastel de Montrouge, 

fille de la baronne Duchastel de Montrouge. 

Le jeudi 20 février aura lieu, à la mairie 

de la rue Drouot, le mariage de M. Robert Ga- 

breau, avocat à la Cour d'appel de Paris, avec 

Mlle Charlotte Mougeot, fille du député et pré- 

sident du Conseil général de la Haute-Marne, 

ancien ministre, vice-président de la Chambre 

des députés, et de Mme Léon Mougeot née 

Dautel. 

Le lundi 24 février on bénira, à onze 

heures et demie, à Asniéres, en l'église Sainte- 

Geneviève, le mariage de Mlle Aimée Beau, fille 

du très distingué rédacteur à l'Agence Havas, 

chevalier de la Légion d'honneur, et dé Mme 

Victor Beau, avec M. Henri Laurent. 

M. Henry de La Salle, fils de Mme de 

La Salle, née Alexandre-Chamborre, et frère 

de la vicomtesse de Loriol et dp la comtesse 

R. de La Rocque de Sévérac, est fiancé à Mlle 

Denyse de Verneuil, fille du lieutenant-colo- 

nel, directeur de la Manufacture nationale 

d'armes de Saint-Etienne, chevalier de la Lé- 

gion d'honneur, et de Mme de Verneuil née de 

La Serraz. 

Le comte Adrien d'Esclaibes, président 

de la Fédération des groupes de Jeunesse ca- 

tholique de Douai, est fiancé à Mlle Jeanne 

de Florimond, fille de Mme de Floi-imond 

née Scherer de Scherbourg. 

AU PAYS DU SOLEIL 

La princesse Clémentine de Belgique 

quittera Bruxelles le 3 mars, se rendant à Saint- 

Raphaël pour y passer deux mois, dans sa villa 

Notre-Dame. 

-La première bataille de fleurs de la saison, 

à Cannes, a été très réussie. Les tribunes du 

Cercle nautique, du comité, des hôtels et les 

loggias ornées et fleuries fourmillaient de 

monde. 

Membres du jury MM. André Capron,' 

Clcmancin du Maine, lord Brougham, prince 

Rospligliosi, Frédéric. Walker, vicomte Jeann 

de Leusse, Félix Gazagnaire, Bôurnissien, 

Dumas de Vaulx. 

DEUIL 

Un service anniversaire sera célébré le 

jeudi 20 février, à onze heures, en l'église 

roumaine de la rue Jean-de-Beauvais, pour le 

repos de l'âme du regretté général Jacques 

Lahovary, ancien ministre des affaires étran- 

gères de Roumanie, l'une des gloires mili- 

taires et politiques de son pays, auquel il a 

rendu d'éclatants services, et un sincère ami 

de la France, où il comptait de nombreuses 

sympathies.' 

Ses amis sont priés d'assister à ce service 

anniversaire afin de prier pour le repos de son 

âme. 

On nous annonce la mort, dans sa qua- 

tre-vingt-sixième année, de Mme de Gravéron 

née du Potet, fille du contre-amiral baron du 

Potet, décédée le 12 février dernier au châ- 

teau de Crévecœur (Orne), chez sa fille Mme 

Georges de Séguin, 'entourée de- ses petits- 

enfants et arrière-petits-enfants. 

L'inhumation a eu lieu au château d'Heu- 

dreville-sur-Eure, depuis plusieurs siècles 

possédé par les Gravéron. 

Par cette mort se trouve éteinte la branche 

aînée de cette famille originaire du. comté 

d'Evreux où elle n'avait cessé d'habiter de- 

puis huit siècles. 

Nous apprenons la mort De Mme 

Edouard Dallo\, veuve de l'ancien député, 

ancien président du Conseil général du Jura, 

décédée au couvent des Dames de la Re- 

traite où elle était entrée après la mort de 

son mari. Elle était la tante de MM. Louis, 

Edmond et Roger Hesse, Feraud, adminis- 

trateur du P. L. M., et du comte Jean de 

Madré De Mme Habert, née Le Vaillant 

de Monchy, décédée' subitement, à l'àge de 

sôixànte-dix-huit ans De M. Ernest Gros 

de Pellicot, directeur du journal la Nation, 

membre du Syndicat de la presse parisienne, 

décédé àAsriiôres où les obsèques seront célé- 

brées aujourd'hui, à trois heures et demie;-Du 

colonel Verlynde, commandant le 1470 régi- 

ment d'infanterie, décédé à Sedan, à l'âge de 

cinquante-six ans, des suites d'une grippe 

infectieuse. Issu d'une famille lorraine, le dé- 

funt était le frère de M. Verlynde qui, com- 

mandant le transatlantique Bretagne, se 

noya tout dernièrement au Havre; De 

M. Ignace Edler von Plener, ancien ministre, 

membre de la Chambre des seigneurs d'Au- 

triche, décédé, hier, à Vienne, à l'âge de qua- 

tre-vingt-dis-huit 

ans. 

M. Edouard Borniche, dont nous avons 

annoncé la mort, était Président dc'la Cham- 

bre de commerce française d'Anvers, des deux 

Flandres et du timbourg, conseiller du com- 

merce extérieur, directeur particulier de la 

Foncière-Transports, chevalier de la Légion 

d'honneur, chevalier de l'ordre de Léopold, 

etc., etc. 

y 

L'inhumation aura lieu au cimetière Mont- 

martre, demain mercredi 19 février, à onze 

heures. On se réunira à la porte du cimetière. 

Le présent avis tient lieu d'invitation. 

FerrarL 

Ci .»^\#\J\^s* 

LETTRE DE NICE 

Nos grands jours approchent. Et la rue 

va bientôt retentir du célèbre refrain 

Rau tau plan la Vieja cher aux groupes 

de masques niçois menant le brante dans 

la grande liesse de nos saturnales. Jeudi 

prochain, 20 février, à neuf heures du 

soir, S. M. Carnaval, XXXVIe du nom, 

fera, selon les règles du protocole spé- 

cial que l'on observe ici, son entrée so- 

lennelle dans sa bonne ville de Nice. 

Précédé d'un cortège de seigneurs de 

tous feutres et d'amazones de toutes ro- 

bes, dont les flammes de Bengale, le long 

de l'avenue et sur la place Masséna, 

empourpreront les travestissements fan- 

taisistes ou burlesques, le jovial Sire 

apparaîtra sur son char magnifique, 

conseillant aux foules, de son sou- 

rire, les molles pensées et les désirs 

bénins. La fantaisie de.s intendants de 

nos plaisirs lisez de ces messieurs du 

Comité des fêtes l'a imaginé, cette 

année, revenant, vêtu comme un diplo- 

mate, du Congrès de La Haye et offrant 

sur son poing, comme» une annonce pa- 

cifique, la colombe qui porte en son bec 

le rameau d'olivier. Alors que les deux 

mondes pensifs ne songent qu'à tenir, 

selon le conseil tombé de la bouche que 

vous savez, leur poudre sèche et leur 

épée aiguisée, le-spectacle de ce monar- 

que débonnaire dispersant aux vents son 

joyeux ohé ohé! ne pourra qu'agréer à 

nos hôtes venus de tous les points du 

globe. Feront-ils mieux que de s'éjouir 

et de se conjouir, de cet appel à lajoie 

solennellement promené dans nos rues ? 

Du reste, rarement on vit ici, à pareille 

époque, une telle affluence d'étrangers. 

Et pour peu que le vieux major veuille 

bien nous laisser profiter une quinzaine 

encore du temps superbe qui continue 

de nous favoriser, nos fêtes carnavales- 

ques de 1908 seront tout simplement 

splendides. On sent, à coudoyer ici tous 

ces ..passants humant dans t'air l'espoir 

d'une joyeùso;jivlHîture y_uo Jyu^déçirJ^ 

yeuâe ffl, c~ù& 19t].0.çl~gr .(; 

tournée vers les plaisirs, ceux-ci se mul- 

tiplientTd'eux-mênies, résultat logique et 

naturel de l'ambiance. Ce ne sont en ce 

moment, à Nice, que bals et concerts, 

matinées lyriques et réceptions, pre- 

mières et représentations sensationnelles 

sur nos principales scènes qui sollicitent 

l'attention des mondains, des oisifs et 

des connaisseurs. Si la bourgeoisie ni- 

çoise se laisse gagner, depuis trois ou 

quatre ans, par une espace de somno- 

lence, la colonie étrangère ouvre plus 

volontiers ses salons. Les thés-bridge y 

sont comme partout fort à la mode, nui- 

sant un peu à l'ancienne distraction des 

« tasses de thé en musique". Les salons 

où l'on danse semblent se faire moins 

nombreux cette année, ce qui ne veut pas 

dire qu'ils soient tous fermés témoin 

ceux du duc de Pomar dont les matinées 

dansantes sont si courues de la société élé-» 

gante, et ceux de la préfecture où M. et 

MmedeJolyontconviél'élitede nos hôtes 

pour un grand bal le 22 février. Par con- 

tre, les bals de charité se succèdent coup 

sur coup. La colonie italienne a donné le 

sien, le 12 février, au cercle de la Médi- 

terranée, qui a vu, le 15, le bal de la 

Croix-Rouge, présidé par la duchesse de 

Montebello, et qui verra, le 26, le bal 

des Crèches. Le surlendemain 28, nos 

élégantes iront danser l'après-midi à 

bord du Patrie où les officiers de l'esca- 

dre de la Méditerranée, en ce moment 

en rade de Villefranche, donneront une 

de ces matinées dansan tes pour lesquelles 

les invitations sont si recherchées.' 

La présence dans nos eaux de cette 

importante force navale doit ajouter 

beaucoup à l'éclat de nos fêtes, et il faut 

savoir gré à l'amiral Germinet, son com- 

mandant en chef, de la condescendance 

courtoise avec laquelle il veut bien lier 

partie avec les organisateurs de nos ré- 

jouissances. Dimanchedernier,16 lévrier, 

J 

dans le cadre ravissant de la baie des I 

Anges, les baleinières de la flotte se sont 

disputé la « Coupe de l'Escadre » et les 

prix importants institués à cette occasion 

par le Club nautique de Nice. Quarante 

embarcations concurrentes ont animé de 

leur sillage les eaux du golfe, devant 

une foule énorme qui assistait à ces jou- 

tes des terrasses du palais de la Jetée. 

Après quoi, dans la salle des Glycines 

de ce mAme palais, un banquet a suivi 

où prenaient part les amiraux et nom- 

bre de leurs officiers. De longtemps on 

n'avait vu chez nous une aussi impo- 

sante réunion nautique, rehaussée parle 

concours de notre marine de guerre. Fé- 

licitons le distingué président du C.N.N., 

M. Paul Claauchard, d'avoir renoué ces 

traditions de courtoise camaraderie. 

C'est le moment où nos théâtres nous 

donnent leurs plus beaux spectacles. 

L'Opéra vient de monter les Maîtres 

Chanteurs, que l'on n'avait jamais joués 

ici, avec un luxe de mise en scène, un 

ensemble si réussi des chœurs, une telle 

discipline de l'orchestre, que les dilet- 

tantes, qu'un pèlerinage au temple 

wagnérien de Bayreuth ou au Prinz 

Regent de Munich rendait méfiants, ont 

été étonnés, et agréablement surpris, de 

l'effort d'art accompli par notre impré- 

sario, M. Villefranck. Au Casino, où les 

soirées d'opéra-comique alternent avec 

celles de, comédie, le public a fêté le 

retour de la charmante Mlle Lillian Gren- 

ville, demeurée son enfant 

gâtée pour 

sa beauté et son talent, et qu il a chau- 

dement applaudie dans Manon et dans 

Mimi. Puis des chambrées enthousiastes 

ont rappelé, dans Amants, de M. Donnay, 

Mme Jeanne Granier, dont le succès a 

tourné à l'ovation. 

Aux Capucines, Michel Mortier, pri- 

sonnier de ses prouesses d'an tan, a juré 

de ne point se démentir, et de se livrer 

lui aussi, selon le mot à la mode, à une 

espèce de surenchère sur ses propres 

promesses. Il annonce beau, il fait mieux 

encore. Le public choisi qui se donne 

rendez-vous dans son élégant théâtre a, 

ces jours-ci, applaudi tour à tour M. 

Séverin Mars, très dramatique dans le 

Frederick Lemaître, de M. Serge Basset, 

et la Dernière Soirée de Brummel, de M. 

G. Maurevert Mme Georgette Leblanc, 

conférencière commentant, chantant et 

mimant les Poèmes de Jade, de Mme 

J. Gautier, et les Chansons de Maeter- 

linck, et toute une pléiade de délicieux 

et fins artistes, le comique anglais 

Nelstone, MM.Dumény, Le Gallo, Frey, 

Mlle Goldstein et Mlle Clairon-Bor- 

ghèse, une émule naissante de la belle 

Otéro. Michel Mortier nous réserve 

d'autres surprises, dont la moindre, 

n'est-ce pas, ne sera point de ne nous 

faire entendre Mme la comtesse de 

Maupeou, venue chanter, à bureaux ou- 

verts, aux Capucines de Nice. 

Paul Padovani. 

CHRONIQUE INDUSTRIELLE 

LE VERRE-SOLEIL 

w–mlu*r 

Le Verre-Soleil est déménagé il a 

quitté la rue Saint-Georges, son premier 

domicile devenu si rapidement insuffi- 

sant, pour venir s'installer 7, rue Louis- 

le-Grand, à l'angle de l'avenue de l'Opéra 

et de la rue Daunou, dans un local digne 

de lui, digne de son nom, digne de son 

succès. 

Au rez-de-chaussée, voici d'abord une 

vaste pièce destinée au public; sur les 

peintures des murailles, se détachent les 

initiales du maître de céans: V. S. entre- 

lacées de-ci de-là, s'offrent aux regards 

surpris et charmés tous les modèles du 

Verre-Soleil et toutes ses applications: 

vitraux colorés aux nuances éclatantes, 

eù le rubis se mêle à l'émeraude et à la 

topaze, avec, par places-et ceci est une 

innovation des plus intéressantes, des 

verres transparents permettant de voir 

au dehors; vitres ordinaires en Verre- 

Soleilpour Féclairagedes locaux obscurs, 

réflecteurs pour cours intérieures, frises 

pour boutiques, que sais-je! tout ce qui 

peut contribuer à répandre la lumière 

dans tes appartements les plus sombres, 

les plus ténébreux; tout cela reluit, scin- 

tille, jette des foux et l'on ne sait qu'ad- 

mirer le plus de l'ingô»io$ité de la dé- 

couverteou de la beauté des résultats. 

Mais, tout à coup, brusquement le jour a 

baissé, l'ombre est apparue dans cette 

pièce si claire il n'y a qu'un, moment, il 

fait maintenant presque nuit. Que s'est- 

il donc passé? Une éclipse a-t-elle voilé 

le soleil? Non; simplement on a ouvert 

les fenêtres et ce geste a fait l'obscurité. 

Dans la galerie cootiguô qui conduit 

aux bureaux, aux magasins, aux ateliers, 

rèyie uhc ombre éuabse vaguement, au- 

de baguette magique, la lumière jaillit, 

le jour reparaît éclatant; on aperçoit sur 

la feuille de papier, là-bas, à vingt mètres, 

les contours dune carte de géographie 

on en lit les moindres détails. A-t-on donc 

allumé quelque lampe électrique? Non ç 

on a fermé les fenêtres et. des flots de 

lumière sont entrés. Si invraisemblable 

que cela soit, cela est. 

Ce rez-de-chaussée serait sombre par 

lui-même, étant donnée la hauteur des 

maisons de la rue Louis-le-Grand, et l'on 

n'y verrait goutte en plein midi mais 

ses fenêtres sont garnies de Verre-Soleil 

et c'est plus qu'il n'en faut pour que tous 

ces bureaux obscurs soient aussi lumi- 

neux que la place de la Concorde. Je 

pronds la liberté d'attirer l'attention dos 

architectes sur certain escalier intérieur 

conduisant au premier étage; cet esca- 

lier, très éloigné de la fenêtre, est placé 

à contre-jour; malgré deux glaces dispo- 

sées en réflecteurs, il demeure complète- 

ment dans l'obscurité tant que cette fe- 

nêtre est ouverte; sitôt celle-ci fermée, 

il apparaît en pleine lumière et on dis. 

tingue nettement toutes ses marches. 

Cette expérience démontre, à elle seule, 

le parti qu'un architecte habile peut ti- 

rer de cette invention et de ses multiples 

applications. 

Je ne ferai pas à mes lecteurs l'injure 

de croire qu'ils ne connaissent pas le 

Verre-Soleil tous ont lu ce qu'on a écrit 

à ce sujet; la plupart en ont vu des mo- 

dèles ou des applications beaucoup en- 

core ont demandé ce que la direction 

accorde toujours qu'on vint à domi- 

cile leur montrer des expériences qui 

toutes furent concluantes ce n'est donc 

que pour mémoire que je rappellerai le 

principe sur lequel repose le Verre-So- 

leil. 

Le Verre-Soleil a deux faces,,d'une 

prismatique, l'autre lenticulaire; d'après 

les lois de la physique, la face prisma- 

tique recueille sous les incidences les 

plus variées les rayons lumineux, tandis 

que la face lenticulaire les multiplie et les 

diffuse à l'infini. C'est cette multiplica- 

tion et cette diffusion de la lumière aux 

coins enténébrés des locaux les plus obs- 

curs qui font du Verre-Soleil non seule- 

ment une découverte rare, mais encore 

le plus précieux agent de clarté et d'hy- 

giène de là son succès sans précédent 

dans les annales de l'industrie. 

Pour mieux fixer les idées, prenons 

par exemple une pièce éclairée par un 

plafpnd, les ateliers de la rue Louis-le- 

Grand, si l'on veut; avec du verre ordi- 

naire (fig. A), le plafond ne laisserait 

passer qu'une simple bande de rayons 

lumineux et les parois du local demeu- 

reràient dans l'ombre. 

Au contraire, le Verre-Soleil substitué 

au verre ordinaire (fig. B) augmente 

l'intensité des rayons "lumineux qu'il 

reçoit et les diffuse complètement en 

projetant l'a lumière sur les murs qui se 

trouvaient auparavant dans la zone obs- 

cure. 

On voit tout le parti qu'on peut tirer 

de cette découverte et toutes ses appli- 

cations ce sont les boutiques, les ma- 

gasins, auxquels on assure la lumière à 

profusion par de simples frises mobiles 

eu Verre-Soleil placées au haut des de- 

vantures, de façon à ne pas masquer les 

étalages; les entresols sur cour,auxquels 

on donne un éclairage continu, du moins 

depuis l'aube jusqu'aux dernières lueurs 

du crépuscule les sous-sols, où le gaz 

brûlait autrefois toute la journée et qu'un 

simple vitrail de Verre-Soleil suffit à 

éclairer complètement, etc., etc. en un 

mot, le Verre-Soleil est le grand. pour- 

voyeur de lumière de tous les locaux 

obscurs. Il n'est donc pas étonnant que 

son emploi se soit répandu comme une 

traînée de poudre dans le monde entier. 

II est un moyen très simple de recon- 

naître le Verre-Soleil et de le différencier 

des imitations dans celles-ci, il y a une 

face prismatique et une face plane, abso- 

lument lisse dans le Verre-Soleil, il y a 

une face prismatique et une face lenti- 

culaire, semée de lentilles, sur laquelle 

il suffit de passer le doigt pour en sentir 

l'ondulation :on ne peut donc se tromper 

ni être trompé. Cette face lenticulaire, le 

Verre-Soleil la possède par brevet pour 

le monde entier il est seul à la posséder 

et c'est à elle qu'il doit son extraordi- 

naire pouvoir diffuseur et éclairant. Mais 

le moyen le plus simple, quand on a des 

doutes, d'éviter toute supercherie est en- 

core d'exiger le mot «Verre-Soleil » sur 

toutes les factures. 

Le Verre-Soleil permet « d'apporter la 

lumière du soleil à toutes les surfaces 

d'une chambre,quelle que soit son orien- 

tation ». Il s'adresse donc à. tout le 

monde hygiénistes, architectes, entre- 

preneurs, propriétaires, locataires, com- 

merçants, industriels ont intérêt à tra- 

vailter à sa diffusion. Voilà pourquoi je 

ne saurais trop engager ceux qui ne le 

connaissent pas encore à aller se rendre 

compte de ses multiples applications, de 

sos innombrables avantages'; il luit 

maintenant dans son logis tout flambant 

neui' de la rue Louis-le-Grand, et ce sera, 

pour ceux qui m'auront lu, une occasion 

de constater qu'en parlant ici comme je 

l'ai fait, je suis encore resté bien au- 

dessous de la vérité. 

Georges Ludwig, 

P. S. On peut demander le Verre- 

Soleil chez tous les miroitiers, peintres, 

vitriers, mais bien exiger le mot « Vorre- 

Soleil sur les factures. A défaut, adres- 

ser directement les mesures exactes 

(épaisseur, du mastic comprise), en indi- 

à être posés- par n'importe quel vitrier. 

Le catalogue est expédié franco et des 

expériences sont faites ù.Paris, au domi- 

cile des personnes qui le désirent. Pour 

tous renseignements complémentaires, 

.1' 

s'adresser: Société Continentale du Verre- 

soleil, 7, rue Louis-le-Grand, Paris (Télé- 

phone 309-93). 

UERÉPONSE 

DUOOSTEOH 

W.HARDY 

A-la suite de l'article que j'ai publié 

dans le Figaro, j'ai reçu de mes lecteurs 

un si grand nombre de demandes de 

renseignements, qu'il me semble plus 

simple et plus rapide de répondre collec- 

tivement. 

On me demande 

1° Quel est le principevactif du Curatif 

Vaugirard ? 

2° "Est-il inoffensif. bien que très actif?2 

3° Peut-il être employé dans toutes les 

maladies du poumon ou ne convient-il 

que dans la tuberculose ? 

Je réponds 

1° Ce principe actif est une essence 

végétale qui joint à une puissance d'ac- 

tion extraordinaire une innocuité absolue, 

à ce point que les enfants peuvent pren- 

dre ce médicament. 

3° Le Curatif Vaugirard, qu'on pour- 

rait appeler l'ami du1.,1poumon, agit 

comme un an ti bacillaire puissant, en 

même temps qu'il calme la toux et re- 

lève l'état général. Il est donc non seu- 

lement indiqué dans la Tuberculose, 

mais encore dans les Rhumes, Bronchi- 

tes chroniques, Catarrhes, Grippes infec- 

tieuses, Pneumonies, Pleurésies et La- 

ryngites. 

Il compte déjà à son actif des milliers 

de guérisons. 

D' W. Hardy. 

Ontrouve le Curatif Vaugirard dans 

toutes les pharmacies, et chez le prépa- 

rateur E. Logeais, 37, avenue Marceau, 

Paris. 

^s^>" 

tection. 

'• 

Les Yles Aland 

Saint-Fétorsbourg,17février. 

On déclare de source autorisée, que la Rus- 

sie n'a nullement l'intention do fortilior les 

îles Aland le bruit contraire vient seule- 

ment de ce que, dans les négociations au su- 

jet de la Baltique, le gouvernement russe a 

déclaré qu'il ne voulait pas que le maintien 

du statu quo soit compris comme le maintien 

de la convention d'Aland de 1856,.point de 

vue d'autant plus naturel que lo traité de 

1855 entre la France, l'Angleterre et la 

Suède, d'où découlait la convention, a été, du 

fait do la signature du traité avec la Nor- 

vège, déclaré abrogé par l'Angleterre et la 

Franco. 

Niort dramatique 

d'un jeune Français 

Berlin, 17février. 

Les Dernières Nouvellesde Brunswick don. 

nent la version suivante de l'accident mortel 

survenu dans le Harz à un jeune Français, 

M. Charles Picard. 

M. Picard, originaire de Melun, venu ici 

pour étudier l'allemand, avait voulu faire 

une excursion à la Muraille du Diable, point 

dangereux du Harz, formé de rochers à pic, 

séparés par de profondes crevasses. 

A un moment donné, M. Picard perdit 

pied et fut précipité jusqu'au bas du rocher, 

où il resta étendu, le crâne défoncé, les bras 

et les jambes brisés en plusieurs endroits, 

Son compagnon alla en toute hâte chercher 

à Blanskenburg un médecin et une colonne 

de secours qui ramenèrent le blessé à l'hôpi- 

tal, où malheureusement il expirait quelques 

heures après sans avoir repris connaissance. 


Le Tsar a ordonné que toutes les troupes w. 

de la circonscription de Saint-Pétersbourg, 

actuellement campées en Finlande, soient 

immédiatement mises à la disposition du • 

nouveau gouverneur général. 

Les généraux russes Zornbaïeff et Relit. 

nenkampf sont envoyés dans le Caucase, le 

premier comme administrateur civil, le se- 

cond comme commandant des troupes. La 

vice-royauté du Caucase est abolie. 

A Madrid, le gouvernement déclare que 

la visite de l'escadre allemande à Vigo n'a 

aucune importance politique et n'a rien à 

voir avec les affaires du Maroc. 

Le Parlement persan a adopté une réso- 

lution réclamant le renvoi du ministre de 

l'intérieur et condamnant la politique du ca- 

binet. 

Deux bombes ont fait explosion hier, à 

Barcelone, dans les rues San-Ramon et Peu- 

de-la-Creu. Une femme a été tuée; une au- 

tre femme et une petite fille ont été blessées. 

Une exposition exclusivement suédoise, 

d'art manuel et industriel, aura lieu l'année 

prochaine, du 4 juin au 15 septembre, à 

Stockholm. 

–< 

Figaro à Londres 

(Service 

splsiaidenotreliuraaaiîUsirsî, 

3,toï'Cj'HJtfj 

SUS.) 

LE TRAITEANGLO-RUSSE 

Londres, 17février. 

Le comté Percy, ancien sous-secrétaire 

d'Etat aux affaires étrangères, a posé au- 

jourd'hui une question à sir Edward Grey, 

ministre des affaires étrangères, au sujet du 

traité anglo-russe. La question était an- 

noncée depuis plusieurs jours. Aussi yavait- 

il une belle chambrée. L'ambassadeur de 

Russie assistait à la séance. 

Le comte Percy déclare que la portée do 

cette convention est très limitée. Il n'existe 

aucune analogie entre ciio et l'accord franco- 

anglais. 

Au Thibet, la Graaxle-Bretagne abandonne 

le seul nioyca eiïeeUî pour elle u"aftinaer la

populations 

pays limitrophes 

l'Inde. Quant à l'Afghanistan, l'Angleterre a 

toujours réclamé sa liberté d'action absolue 

dans ses rapports ave5 ce pays. 

L'orateur demande au gouvernement jus- 

qu'à quel point cette situation a été modifiée 

par la convention actuelle. 

L'orateur critique ensuite la partie de la 

convention relative à la Perse. En effet, 

toutes les routes commerciales de la Perse 

dans lesquelles la Russie a un intérêt sont 

laissées dans la sphère d'influence russe, 

tandis que le monopole réservé dans le Sud à 

la Grande-Bretagne a peu ou point de valeur 

pourelle. 

Sir Edward Grey, ministre des affaires 

étrangères, répond que la convention- n'em- 

brasse pas en effet tous les .sujets d'un inté- 

rêt communentre la Grande-Bretagne et la 

Russie mais lorsque le gouvernement ac- 

tuel est arrivé au pouvoir, la. situation en 

Perse nécessitait la conclusion d'un accord 

quelconque, sinon la Grande-Bretagne et la 

Russie auraient déjà dû intervenir en Perse. 

'Sir Edward Grey dit que ce que l'Angle- 

terre a abandonné n'existait déjà plus et que 

ce qu'elle a sauvegardé, ce sont surtout des 

avantages stratégiques. Il ajoute que le côté 

du golfe Persique, le plus important, celui 

vers lequel se dirige le chemin de fer de 

Bagdad, n'est pas en Perse et que la conven- 

tion fait disparaître 

toute cause de malen- 

tendu entre 1 Angleterre et la Russie, ce qui 

est l'essentiel. 

Tandis que cette discussion avait lieu à la 

Chambre des communes, le télégraphe nous 

apportait un article du Novoïé Vvcmia se 

prononçant en faveur d'un rapprochement 

anglo-russe et opposé à une entente russp- 

allemande. 

Le journal russe déclare que la convention 

anglo-russe récemment signée sera probable- 

ment suivie d'une autre convention sembla- 

ble, mais traitant des questions d'Orient. 

LACOURET LA VILLE 

LeRoi a quitté Brighton ce matin et 

est rentré à Londres en automobile, arrivant 

deBuckingham Palace, vers une heure quinze. 

Mercredi, à midi, Sa Majesté tiendra à Saint- 

James Palace un « levée officiel et diplo- 

matique, et, jeudi soir, il y aura Cour à Buc- 

kingham Palace. 

Onannonce que le Roi partira le 2 mars 

pour Biarritz. 

La visite de l'évêque de Londres à 

Saint-Pétersbourg semble produire une ex- 

cellente expression en Russie, ce dont on se 

réjouit ici sans distinction do parti. Le D1' 

Ingram a été reçu en -audience privée par la 

Tsarine etpar le Tsar.chofdel'église orthodoxe, 

qui lui ont fait le meilleur accueil. La presse 

anglaise voit avec raison dans les marques 

d'estime cordiale dont la Russie vient d'ho- 

norer le plus populaire des prélats anglicans 

la preuve nouvelle et éclatante des senti- 

ments d'amitié et de confiance réciproques 

qui existent entre les deux nations amies et 

donnent au rapprochement politique anglo- 

russe sa véritable signification et sa valeur 

durable. J. Couduhieu. 

La Tribuna annonce que Mgr Mon- 

tagnini, l'ancien auditeur do nonciature à 

1 

Paris, est nommé chanoine de Saint-Jean-de- 

Lalran. 

Amérique 

latine 

DANSL'URUGUAY 

1 

Montevideo, 17 février. 

Le Message présidentiel. Hier, à l'ouvfer- 

ture de la nouvelle session parlementaire, le 

président, de. Ip. République jt. donné .lecture 

président. de_lp.ïjtèpahy'q'ue a donnélecture- i 

île son" Message'aux Chambres." r' . 

Le Président montre que la situation au 

point de vue politique et économique à la fois 

est tout àjtfaifc satisfaisante. Non seulement 

les revenus progressent, mais déjà on es- 

compte, pour le prochain exercice, un è'xcé- 

dent do dix millions de francs. ] 

AUBRESIL 

Rio-de-Janeiro, 17février. 

Inauguration de chemin de fer. Le prési- 

dent do la République et le ministre des 

travaux publics ont inauguré diverses lignes 

ferrées dans l'Etat de Sao Paulo, notam- 1 

ment le deuxième tronçon du chemin de fer J 

franco-brésilien du nord-ouest du Brésil, < 

dont 300 kilomètres sont achevés. I 

AUPEROU ] 

Lima, 17février. 

1 

Chemins de fer. Les travaux de cons- ( 

truction du chemin de fer d'Huancayo à ( 

Ayacucho viennent d'être commencés. î 

La situation financière. Dans les milieux 1 

commerciaux, on fonde de grands espoirs 

sur la marche actuelle des affaires. < 

DANSL'ARGENTINE 

j 

Buenos-Aires, 17février. 

Chemins de fer. Le ministre des travauxj J 

publics a autorisé l'ouverture du service pu- 1 

blic de l'embranchement de Rivera à Sali- 

quelo, du chemin de fer du Pacifique. Cette 

I 

ligne ferrée est très importante elle com- 1 

prend la zone centrale dé l'est duterritoire de 1 

la Pampa et, sur une vaste étendue, traverse 

une région des plus fertiles de l'Argentine. 

j 

Ports. Le terre-plein du port de La Paz 1 

(Entre-Rios) sera terminé à bref délai. f 

Les études délînitives et les devis des tra» J 

vaux d'agrandissement du port' de Concep- 

tion de l'Uruguay (Argentine? ont été ap. 

c 

prouvés par le gouvernement. La municipa- 

lité de cette ville a déjà effectué la cession 

des terrains destinés à cet objet. 

Gisements de pétrole. Le ministre de ( 

l'agriculture, de l'industrie et du commerce < 

a déclaré avoir déjà reçu d'excellents réussi- i 

gnements sur les mines 'de pétrole découver- t 

tes à Comodoro Rivadayia. Il se propose de 

faciliter leur exploitation sur une grande 

échelle, aussitôt qu'il sera en possession du 1 

rapport de l'ingénieur comaiissionné à leur 

i 

étude.. 

étude., 

NOTESBRESILIENNES 

( 

Terres et colonisation. La Deutsche Zei- 1 

tung, journal allemand de Saint-Paul, a en- I 

voye dernièrement un de ses rédacteurs à 

l'intérieur de l'Etat, afin d'interviewer des i 

colons allemands. Voici, en résumé, sou ro- 

portage 

- 

£ 

Les Etats-Unis du Brésil ont presque la t 

même superficie que l'Europe entière, avec r 

seulement environ 20 millions d'habitants, 

alors qu'ils pourraient loger et nourrir la po- I 

pulation entière de l'Europe. Le gouverne- 

ment du Brésil fait des efforts en vue d'en- t 

courager l'émigration européenne il s'en- c 

gage à aider moralement ou matériellement r 

les immigrants, pour récompenser, en leur 

assurant une existence sûre et digne, les t 

efforts qu'ils feront dans l'exploitation des 

r 

innombrables richesses du Brésil. 

Le plus remarquable des Etats du Brésil 

est l'Etat de Saint-Paul qui; ayant plus de la a 

moitié de la superficie de l'Allemagne, pos- r 

Bède à.peine 3 millions d'habitants, quoiqu'il. r 

puisse aisément en contenir 20 millions. r 

C'es,t pour cela que le gouvernement s'efforce 

1 

d'une façon généreuse à encourager les ômi- r 

grants agriculteurs, en leur octroyant, dans 

1 

des conditions favorables, la propriété des 

terrains et en les aidant dans leur installa- 

tion. 

s 

Les nombreux marchés de consommiition 

qui existent à proximité des colonies, ainsi l 

que les prix favorables qu'obtiennent la plu- 

part des produits, stimulent les colons it s'é- 

lever par leur travail. Il est donc naturel que 

ceux qui désirent émigrer se dirigent vers d 

Saint-Paul. 

d 

Comme preuve, nous citerons les innom- 11 

brableslettre s reçues par la Deutsche Zei- jj 

lung demandant des renseignement sur l'E- 0 

tat de Saint-Paul. 

iat ~é SGtïnt-Paul. 

Eugenio Garson. j r 

LE RECRUTEMENT 

Le règlement d'administration publi- 

que, qui remplace le décret du 18 août 

1900 promulgué sous le ministère de 

M. Sarrien, parait ce matin au Journal 

officiel. 

On sait qu'en attendant la promulga- 

tion d'une loi organique sur les condi- 

tions de nomination et d'avancement' 

dans la magistrature, un règlement d'ad- 

ministration publique devait fixer les 

garanties spéciales de capacité profes- 

sionnelle pour les. candidats aux fonc- 

tions judiciaires et instituer pour les 

magistrats un tableau d'avancement. 

C'est ce régime nouveau qui est dès 

aujourd'hui établi. 

11faudra à l'avenir que les futurs ma- 

gistrats remplissent non seulement les 

conditions exigées par la loi du 20 avril 

1810, mais qu'ils aient, en outre, subi 

avec succès les épreuves d'un examen 

professionnel dont le programme sera 

fixé par arrêté ministériel. 

Seront seuls admis à prendre part à 

l'examen 

lu Les docteurs ou licenciés en droit qui 

justifient que, pendant un an, ils ont ac- 

compli un stage au ministère de la jus- 

tice, au Parquet soit de la Cour de cassa- 

tion, soit d'une Cour d'appel, soit d'un 

Tribunal de. 1classe; 

2" Les docteurs ou licenciés en droit 

qui justifient par des certificats d'ins- 

cription régulière, contrôlés et visés par 

les chefs de Cour ou de Tribunal, d'un 

stage effectif de deux ans dans une étude 

d'avoué 

3" Toute personne ayant obtenu un 

prix d'une faculté de droit de l'Etat 

4° Les secrétaires de la conférence des 

avocats près la Cour d'appel de Paris. 

Les examens auront lieu en avril et en 

novembre de chaque année, dans le mois 

qui suivra la publication de l'arrêté mi- 

nistériel fixant la date du concours les 

candidats devront se faire inscrire au 

Parquet du procureur de la République 

de l'arrondissement où ils résident et jus- 

tifier, par des pièces authentiques, qu'ils 

remplissent les conditions prescrites. 

Le ministre statue sur ces conditions 

et notifie à chaque intéressé la décision 

prise à son égard. 

Le jury de chaque examen est nommé 

par le ministre de la justice et siège a 

Paris. Il se compose d'un conseiller à la 

Cour de cassation, président, d'un direc- 

teur au ministère de la justice, do deux 

membres de Cour d'appel et d'un memr 

bre du tribunal de la Seine.. 

L'examen comporte une épreuve écrite 

et des épreuves orales. L'épreuve écrite 

consiste en une composition portant sur 

des questions de pratique judiciaire. 

Les épreuves orales se composent diun 

exposé et d'interrogations tant sur des 

questions de droit civil et criminel que 

sur des questions d'administration judi. 

ciaire. '' 

La durée des épreuves orales, qui au- 

ront lieu en séance publique, n'excédera 

pas une heure. 

Les candidats admis seront inscrits sur 

une liste unique et ne pourront être nom- 

més qu'attachés titulaires au ministère de 

la justice ou juges suppléants dés tribu- 

naux de première instance de France, 

d'Algérie ou de Tunisie, le Tribunal de la 

Seine excepté, mais le ministère pourra 

nommer directement aux fonctions de 

substitut ou de juge les candidats qui se 

seront particulièrement distingués, et le 

nombre de ces nominations ne dépassera 

pas cinq par a». 

Le nombre des attachés titulaires au 

ministère de la justice est fixé à qua- 

rante, dont vingt sont détachés aux par- 

quets des procureurs généraux de la 

Cour de cassation, de la Cour d'appel de 

Paris et du procureur de la République 

du Tribunal de la Seine. Après deux ans 

de stage, les attachés titulaires pourront 

être nommés juges ou substituts de 

3e classe, sans que les nominations ainsi 

faites puissent-dépasserdix par an. 

Le règlement d'administration publi- 

que, dont nous résumons les grandes li- 

gues, exige des juges suppléants près 

les tribunaux d'Algérie ou de Tunisie 

la connaissance de la législation algé- 

rienne, du droit musulman et des cou- 

tumes indigènes. Enfin il établit qu'un 

assez grand nombre do fonctionnaires 

peuvent être nommés directement aux 

fonctions judiciaires; ce sont, entre au- 

très les conseillers d'Etat, les profes- j 

seurs et agrégés des facultés de droit, 

les anciens .magistrats, les préfets, les 

sous-préfetsv les secrétaires généraux et 

les conseillers de préfecture, les avocats 

au Conseil d'Etat, etc., etc. 

L'AVANCEMENT 

La seconde partie du décret règle les 

conditions d'avancement des magistrats 

qui ne pourront à l'avenir être promus 

à un poste comportant une augmenta- 

tion de traitement s'ils n'ont été au préa- 

lable inscrits au tableau. 

L'avancement accordé ne peut consti- 

tuer, au profit du magistrat qui en est 

l'objet, une augmentation de traitement 

supérieure à '3,000 francs, sauf toutefois 

en ce qui concerne les nominations au 

r 

poste d'avocat général près la Cour, d'ap- 

pel de Paris. 

< 

Aucun magistrat ne peut être inscrit 

au tableau qu'après deux années de ser- 

vices effectifs dans le poste qu'il occupe 

au moment où le tableau est arrêté. Il est 

tenu compte, pour le calcul des deux an- 

nées, des services antérieurs dans un 

poste équivalent. Toutefois, si tous les 

magistrats occupant un emploi demèrae 

nature et comptant deux ans de servi- 

ces effectifs dans cet emploi ont été pro- 

mus, aucune condition de temps de ser- 

vices ne sera imposée, pour leur inscrip- 

tion au tableau d'avancement, aux autres 

magistrats du même emploi. 

Les magistrats des cours et tribunaux 

appelés à un autre emploi, si le traite- 

ment de cet emploi est égal à celui qu'ils 

reçoivent; les substituts près les tribu- 

naux de 21 et de 3° classe appelés à un 

poste de juge de 2e et do 3° classe, pour- 

ront être nommés sans inscription au 

tableau d'avancement. 

Les articles 20, 21, 22 du règlement 

s'appliquent aux magistrats exerçant en 

Algérie et en Tunisie. L'article 23 règle 

la confection du tableau d'avancement. 

En voici la teneur 

Chaque année, dans la première quinzaine 

d'août, les premiers présidents des Cours 

d'appelct les procureurs généraux près les 

mêmes Cours adressent au ministre de la 

justice leurs présentations en vue du tableau 1 

d'avancement, 

Les présentations indiquent quels çont les 

Magistrats de chaque catégorie- et de chaque j 

nombre des magistrats de chaque catégorie 

et de chaque classe de fonctions existant 

dans le ressort. Toutefois, lorsque; dansle, 

même ressort, le nombre des postes d'une 

môme catégorie ou d'une même classe est do 

quatre ou au-dessous, le nombre des magis- 

trats à présenter pourra dépasser la moitié. 

Dans la notice individuelle concernant 

chaque magistrat présenté, les premiers pré- 

sidents et les procureurs généraux font con- 

naître, à titre indicatif, la nature du poste, 

du parquet ou du siège pour lequel celui-ci 

parait plus particulièrement désigné par ses 

aptitudes spéciales. 

Tous les ans, le tableau d'avancement 

est dressé par le garde des sceaux sur 

lès propositions d'une commisssion com- 

prenant le premier président, le procu- 

reur général, quatre membres de la 

Cour de cassation et des membres du 

conseil d'administration du ministère de 

la justice, et qui se réunit dans la pre- 

mière quinzaine de novembre. 

1 

La liste des magistrats portés au ta- 

bleau est notifiée par les soins du mi- 

nistre de la justice aux premiers prési- 

dents et aux procureurs généraux- et te- 

nue à la disposition des magistrats au 

Parquet de chaque cour d'appel. 

Dans le mois à partir de ladite notifi- 

cation, tout magistrat qui n'est pas porté 

au tableau d'avancement peut présenter 

sa réclamation au ministre de la justice 

qui, après avis de la commission de 

classement, statue définitivement dans 

le délai de deux mois. 

Les magistrats dont les réclamations 

ont été reconnues fondées sont inscrits 

en supplément.. 

Les juges suppléants au tribunal de la 

Seine en fonctions depuis quatre ans au 

moins pourront être inscrits sur le ta- 

bleau d'avancement au concours avec les 

juges et les substituts de 2° classe ou 

être nommés directement. 

Enfin les dispositions relatives à l'a- 

vancementne s'appliquent pas aux noj 

minations des membres de la Cour de 

cassation, des premiers présidents des 

mêmes cours, du président du Tribunal 

de première instance de la Seine, du pro- 

cureur de la République près le même 

tribunal. 

Le tableau d'avancement sera arrêté 

au -plus tard au 1er janvier de l'année 

dans laquelle il devra être appliqué, sauf 

dans des circonstances exceptionnelles 

qui exigeraient la prorogation de cette 

date jusqu'au 31 janvier. 

Tel est, dans ses lignes essentielles, ` 

ce règlement qui était impatiemment 

attendu parla magistrature, dont il sau- 

vegarde les droits et les intérêts profes- 

sionnels en attendant qu'une loi orga- 

nique sanctionne ou modifie les disposi- 

tions qu'il édicté. 

Auguste Avril. 

LA CHAMBRE 

4 

Lnndi 17 février. 

L'IMPOT SUR LE REVENU 

D'abord l'interpellation Ccccaldi. Cet. 

homme, dont le calme ne parait pas être 

la faculté maîtresse, 'veut absolument 

interroger le ministre de la guerre « surr 

la disgrâce' d'un, lieutenant- île la.. garde 

républicaine, M, Erbelot,- expédié à la 

compagnie de Barcelonnette ». 

Le ministre demande le renvoi à la 

suite des autres iuterpellations. Chacun 

sait que ce genre de renvoi est un convoi 

de dernière classe. M. Ceccaldi proteste 

et insiste pour la discussion immédiate, 

et le colloque s'échaulfe. 

M. le ministre de la guerre. 11 n'y a 

aucune urgence à entamer ce débat. 

M. Ceccaldi. Il y avait urgence lorsque 

vous étiez dans l'extrême Sud algérien. 

M. le ministre. –• II s'agit d'un officier 

qui, étant do service, a serré la main d'un 

accusé pendant une suspension d'audience. 

(Interruptions à l'extrême gauche.) Jamais je 

n'admettrai qu'un officier ait une pareille 

attitude. C'est pourquoi j'ai estimé que la 

place du lieutenant en question n'était pas 

au Palais de justice. (Très bien très bien !) 

M. Ceccaldi. II est inconcevable que 

le ministre tienne un pareil langage. Il ar- 

rive tous les jours que les officiers se mêlent 

aux avocats dans les couloirs du Palais et a 

la buvette. M. le ministre, quand il a été. 

accusé et envoyé dans l'extrême Sud, a pro- 

teste et a envoyé son dossier il l'avocat Le- 

blois le lieutenant Erbelot, plus discipliné, 

n'a rien fait de pareil. (Très bien très bien 

à l'extrême gauche.) 

Voici une lettre d'un rédacteur des Temps 

nouveaux, journal anarchiste, qui raconte, 

son intervention à la demande dos amis de 

M. Picquart, à Longchamp et ailleurs, au 

moment de l'affaire Dreyfus. Il suffira de 

rappeler à JI. le ministre ce, passepourjï||il 

ne frappe pas un officier à raison d'un ame 

qu'il a commis lui-même. {Très bien très 

bien! à l'extrême gauche.) 

Je 

proteste contre une décision qui a été 

blâmée par toute la presse. Aujourd'hui un 

officier est frappe pour avoir serré la main à 

un antimilitariste demain, si l'on n'y met 

bon ordre, un autre sera frappe pour avoir 

serré la main do l'archevêque, (Applaudisse- 

ments à l'extrême gauche.) 

L'interpellation n'en a pas moins été 

renvoyée à l'année prochaine par 365 voix 

contre 163, mais n'est-ce pas que ce dia- 

logue est édifiant,?" 

Il a bien fallu ensuite retourner à. l'im- 

pôt sur le revenu, comme le chien re- 

tourne ou vous savez. M. Caillaux n'a 

içjas voulu rester sous le coup du discours 

de M. Ribot. Il avait d'autant plus beau 

jeu que M. Ribot est absent. Je n'irai 

pas jusqu'à dire qu'il s'est expliqué au 

milieu de l'indifférence générale; mais 

la passion n'y était plus. On n'écoutait j 

que d'une oreille et on n'applaudissait 

que du bout des doigts. 

L'orateur a fait deux parts des criti- 

ques de son contradicteur. Les unes lui 

¡ 

paraissent secondaires, elles reviendront 

sur les articles; les autres touchent au 

fond même du projet. C'est à celles-là 

qu'il s'est attaqué. Les socialistes, mais 

les socialistes seuls ont trouvé qu'il les 

réfutait. Il ne réfutera jamais l'argument 

victorieux des deux classes de contri- 

buables. 

Il a pris quelque plaisir à. signaler 

quelques très légères variations et 

encore de M- Ribot en matière fis- 

cale. Ce grief, dans sa bouche, était 

hardi. Y cherchait-il une excuse? 

Il a ensuite constaté qu'entre lui et M. 

Ribot, en ce qui concerne les exemptions 

à la base, il n'y avait qu'une question de 

mesure; puis il a employé toute son élo- 

quence à innocenter cette terrible vis de 

pression qu'est la clef du système et qui 

en sera la mort. Il ne croit pas, ou du 

moins il affecte de ne pas croire qu'on 

puisse tondre jusqu'à la peau les 500,000 j] 

contribuables parqués, La vis, la ton-j 

deuse, suivant lui, sera. parfaitement; 

inoffensive. « II ne faut pas créer des 

périls-imaginaires- » Les -taux excessifs i 

coup plus que pour ceux que vous vi- 

sez? » interrompt M. Jules Roche. 

La patente transformée en impôt sur 

la productivité a mis le ministre en 

pleine contradiction avec lui-même. Il a 

osé reprocher à M. Ribot de créer deux 

classes de contribuables. Et que fait-il 

donc avec ses 500,000 taillables et corvéa- 

bles il merci? 

Suivant lui, la force des choses con- 

duit M. Ribot à la taxation d'office et à 

la déclaration. « S'il écrivait son projet, 

il serait très, loin de ses amis, et -ceux-ci 

mettraient à le combattrele même achar- 

nement qu'ils onttoujours déployé contre 

l'impôt sur Je revenu. » 

Qu'en sait-il ? Ce sont toujours ces 

vaines et vagues prédictions qu'on ap- 

plaudit. La gauche ne s'en est pas pri- 

vée. Elle s'est presque pâmée quand le 

ministre a crié aux modérés «Vous êtes 

le parti de la négation » M. Caillaux 

préfère la témérité. Dire aux modérés 

« Vous n'êtes pas d'accord! » ce n'est 

riendire. Un jour qu'on leur adressait une 

mercuriale analogue, Prévost- Paradol 

répondit aux querelleurs « Vous vous 

étonnez que nous ayons, sur certaines 

matières, des opinions différentes; cela 

prouve au moins que nous en ayons » 

L'ignorance n'a que des partis pris. 

La fin de ce discours est admirable. 

L'orateur, se tournant vers la gauche, a 

répété que deux politiques étaient en 

présence la politique des réalités et 

la politique des chimères. C'est aussi 

ce que disait M. Ribot. Reste à savoir où 

est la chimère 

A la place de M. Ribot, c'est M. Ay- 

nard qui a répliqué, et le ministre n'y a 

rien perdu. L'ironie a du bon contre un 

certain pédantisme fiscal qui regarde de 

son haut los plus fortes et les plfis pres- 

santes objections. 

Et tenez, comme M. Aynard a vite saisi 

le point faible de la cuirasse ministérielle! 

« Vous avez cherché à séparer le centre 

en plusieurs fractions. Besogne facile, 

car on y pratique cette liberté d'esprit qui 

n'existe pas ailleurs » 

Sans doute, M. Ribot a fait quelques 

concessions, mais il a bien stipulé que 

jamais il n'admettrait un impôt qui ne 

serait pas payé par la majorité des élec- 

teurs. « Quant aux sondages de choix, 

vous savez qu'ils ont été faits dans une 

certaine intimité, dans des endroits bien 

choisis, avec grand soin d'exclure les 

membres de la commission de ces joyeu- 

ses opérations. » (Rire général). 

Et l'orateur, trouvant tout de suite la 

vraie formule « Ne reconnaissons-nous 

pas nous-mêmes que nous sommes des 

spécialistes en chiil'rcs douteux? » Aussi 

refuse-il énergiquement de s'engager 

clans le maquis de l'arithmétique iinan- 

nière qui vaut bien celui de la procé- 

dure. 

Où en sommes-nous, en effet ?Pour la 

propriété foncière non bâtie, la Chambre 

vient d'ordonner une enquête atten- 

dons Quant aux bénéfices agricoles, la 

France traverse une crise.: Et les bénéfi- 

ces industriels et commerciaux! 

Ici M. Aynard ne rit plus et quitte le 

ton qui lui réussissait si joliment auprès 

de son auditoire, pour communiquer 

à la Chambre un autre genre d'émotion. 

Ne' voyez-vous pas les coups terribles 

que le projet va porter à l'industrie et au 

commerce? On prétend toucher au secret 

de la vie du commerçant et de l'industriel. 

S'il s'e révolte, ce n'est pas son argent, 

c'est sa dignité qu'il défend. Dans cette' 

catégorie de contribuables, M. Leroy- 

Beauliéu l'a établi, un tiers fait fortune, 

un tiers vit, un tiers se ruine. Eh bien! 

1 

ceux qui perdent aiment encore mieux 

payer la patente que de révéler le chiffre 

de leurs affaires. 

Ah, oui, les riches il faut frapper les 

riches Mais rappelez-vous le mot de 

l'abbé Maury « Quand vous les aurez 

mis à la lanterne, les autres y verront-ils 

plus clair? » 

M. Aynard. 

On oublie que c'est cette 

pauvre politique du centre qui a fondé la 

République, N'a-t-il pas contribué à toutes 

los réformes depuis trente-cinq ans et fondé 

notre empiro colonial? Qui donc a fait.ee' 

1 

qu'on appelle plus particulièrement les lois 

sociales, les lois sur les accidents du'travail 

et sur l'assistance aux vieillards ?`? 

La vérité est que nous sommes devenus 

uno Convention, où le gouvernement'n'aplus 

l'initiative des réformes, il est poussé par 

une majorité qui est elle-même poussée par 

la surenchère. 

Le pays subit des lois qu'il n'a pas deman- 

dées. C'est le cas pour les retraites ouvrières 

et pour l'impôt sur le revenu. 

Or, on trompe le pays en lui disant qu'il 

n'existe pas en France d'impôt sur le revenu. 

Le Français veut bien payer, mais il ne veut 

pas être fouillé. 

Si je m'écoutais, je poursuivrais la ci- 

tation. Tout dans ce discours est raison 

et bon sens. Ne nous a-t-on pas avertis 

qu'il y aurait 500,000 ou600,000 bêtes de 

somme chargées de supporter tout le 

poids de l'impôt? 

M. Aynard aurait pu ajouter que l'im- 

pôt finirait par fondre, comme le sel de 

l'âne. On a d'ailleurs mal interprété l'o- 

pinion de M. Leroy-Beaulicu et celle de 

Léon Say; en revanche, on s'est bien 

gardé d'invoquer celle de Proudhon qui 

condamnait l'impôt progressif comme 

une confiscation ou une mystification, 

au choix. 

En somme, il s'agit de savoir ce que 

vaut la loi. «Pour moi, a dit l'orateur en 

terminant, elle ne vaut à peu près rien. 

Ce qu'il faudra inscrire à son frontispice 

si elle 'passe, ce sont les mots de dis- 

corde et de misère » Et de vigoureux 

applaudissements 

lui ont répondu. 

La discussion générale a été close après 

un petit discours très vif du marquis de 

Rosanbô, et M. Piou a expliqué son vote. 

Il accepte le passage aux articles. Adver- 

saire de l'impôt personnel et progressif, 

complémentaire ou autre, il estime cepen- 

dant qu'il conviendrait d'introduire un 

peu plus de justioe dans notre système 

financier et de le rajeunir, « II y a, dans 

le projet, certaines « dispositions équi- 

tables et libérales qu'il faut dégager de 

leur dangereux entourage socialisa. » 

M, l'abbé Lemire a déclaré qu'il vote- 

rait, lui aussi, le passage aux articles 

parce que le projet proclame et consacre 

deux principes l'impôt personnel et 

global sur le revenu et l'impôt progressif, j 

« C'est un projet d'honnêteté. » 

M. Vaillant lui-même n'eut pas mieux 

dit. Cependant l'abbé Lemire n'admet 

pas que « la progression soit décapitée 

en haut par un arrêt brusque ni sup- 

primée en bas par une exception totale 

a un chiffre déterminé. Et il s'efforce 

d'expliquer ces réserves de toute façon, 

il déclare que son cœur bat pour la loi. 

M. de Villebois-Mai'eui! votera-- ce fa^-J- 

de statistiques, ni de mots ». Enfin, M. 

AHard le votera, mais pas content. 

En fin de compte, un scrutin, vérifié 

par un sérieux pointage, a donné, pour 

le passage aux articles, 487 voix contre 

56. 

Je me hâte de dire que cette colossale 

majorité ne signifie absolument rien. 

Pas-Perdus, 

" ..< .-i- ^>s> 


X/liupôtsur le revenu 

Dès qu'il a été parfaitement établi que le 

gouvernement était résolu à poser la ques- 

tion de confiance sur l'ajournement -du vote 

de l'article l°r du projet d'impôt sur le 

revenu, des flottements se sont produits dans 

le groupe de la gauche radicale. 

M. Aimond lui-même n'était plus certain 

de son attitude. Déposerait-il sa motion' pré- 

judicielle, no la déposerait-il pas ? Tout cela 

restait assez vague dans son esprit. 

En tout cas il paraissait encore résolu hier 

soir à développer à la tribune les arguments 

qu'il entend faire valoir en faveur de la pro- 

cédure qu'il préconise. Mais il est sûr main- 

tenant qu'il rencontrera bien peu d'amis po- 

litiques pour le suivre. Tout le monde s'é- 

vade c'est un cavalier seul. 

M. Aimond se résoudra-t-il à exécuter cette 

mélancolique figure de quadrille ? Oui, car il 

est lié par des votes antérieurs. Mais il n'a 

plus confiance. 

En somme, hier à sept heures du soir, il 

n'y avait plus do bataille en perspective sur 

l'article l01: 

Le ministère n'aura donc pas de question 

de confiance à poser, puisque l'on rend les 

armes. 

A moins que ce qui était vrai hier ne soit 

plus aujourd'hui une réalité. 

Ces sautes de vent parlementaires sont 

frécruentes. 

DANS LA E1ARSIME 

.opw PS'OOlOtlOHL 

La place de vice-amiral vacante par 

suite du décès de l'amiral Melchior, a 

été donnée hier à l'amiral Campion, qui 

remplit actuellement à'l'oulon les fonc- 

tions de major de la flotte. 

Le nouveau vice-amiral est âgé de 

soixante et un ans. Il était contre-amiral 

depuis le mois d'octobre 1903, et M. Ca- 

mille Pelletan, qui détenait à ce moment 

le portefeuille. de la marine, le fit venir à 

Paris pour lui confier le poste de chef 

d'état-major. Il commanda ensuite une 

division de l'escadre de la Méditerranée 

et eut l'occasion de la conduire en Amé- 

rique pour les funérailles de Paul Jones. 

II séjourna également au Maroc avant 

l'amiral Philibert. Sa carrière a été très 

active, ses services distingués, et la ma- 

rine apprendra sans surprise que latroi-, 

sième étoile est venue le récompenser. 

Il est remplacé dans le cadre des 

contre-amiraux par le capitaine de vais-. 

seau de Fauboumet de Montfcrrand.il a 

cinquante-huit ans et est entré à l'Ecole 

navale en 1867. Il était capitaine de vais- 

seau depuis près de dix ans et il a com- 

mandé, dans ce grade,. la division na-. 

yale de Terre-Neuve et un cuirasse de 

l'escadre de la Méditerranée. Précédem- 

ment il a rempli à 'Rome les fonctions 

d'attaché naval à l'ambassade de France. 

Sa nomination sera fort bien accueillie 

dans la marine où il jouit de la meil- 

leure réputation et où l'on apprécie 

grandement ses mériles. 

La promotion est complétée par les 

nominations suivantes MM. les capi- 

taines de frégate Courroux, Nissen, Sa- 

got-Duvauroux sont nommés capitaines 

de vaisseau. 

MM. les lieutenants de vaisseau Var- 

ney, Jombert, Geynet sont nommés ca- 

pitaines de frégate, 

Marc Landry. 

-if r "an 

Papisau jocip le joop 

-"»*•» 

CAJOURNÉE 

Le Parlement: A la Chambre, l'impôt sur le 

revenu. Au Sénat, interpellation sur la 

crise des transports. 

Mariage M. Jean Foucault avec Mlle 

Raymonde Banès (église do Saint-Pierre de 

Neuilly, avenue du Roule, midi). 

Ba/s Bal annuel de la Chambre syndicale 

des débitants de vins du département de la 

Seine (hôtel Continental). 

Conférences Mgr Baudrillart « l'Eglise 

de France, dans la seconde moitié du dix- 

huitième siècle. Les forces intellectuelles » 

(Institut catholique, 74, rue de Vaugirard, 

cinq heures un quart). M. Janet « Bâti- 

ments modernes (Ligue maritime française, 

39, boulevard des Capucines, cinq heurc's)., 

L'abbé Ch. Laurent « les Deux Femmes de 

la tradition » (Athénée Saint-Germain, 21, 1 

rue du Vieux-Colombier, cinq heures). 

M. 

A. Kownacki « Del'égoïsme à l'altruisme » 

(Université populaire, 157, faubourg Saint- 

Antoine, sept* heures et demie du soir). 

M. A. Siegfried «la Crise américaine » (Mu- 

sée social, 5, rue Las-Cases, huit heures trois 

quarts).. 

INFORMATIONS 

La Chambre de commerce britannique. 

La Chambre de commerce britannique de 

Paris vient d'élire comme président M. Wal- 

ter Behrens. 

L'indépendance pécuniaire de l'épouse. 

M. Beauquier, député du Doubs, bien 

connu pour son dévouement sincère et per- 

sévérant à la cause des droits de la femme, 

vient de déposer sur le bureau de la Chambre 

la pétition du Groupe Français d'études fé- 

ministes, ayant pour .but d'obtenir du Parle- 

ment 

i° Que l'incapacité de la femme mariée 

soit abolie 

2° Quele régime légal de communauté soit 

remplacé par un régime légal de séparation 

de biens avec communauté d'acquêts. 

Considérant, dit la pétition, que l'assujet- 

tissemeiit de la femme dans le mariage ne 

correspond plus ni à l'instruction qu'elle re- 

çoit, ni à l'importance de son rôle familial 

et social, qu'il la diminue aux yeux de ses 

enfants, que les dote mtnimes des paysan- 

nes, des ouvrières, des femmes de la petite 

bourgeoisie, les acquisitions résultant de leur 

labeur ménager et agricole. ont les mêmes 

titres à la sollicitude du législateur que le 

salaire des travailleuses industrielles et des 

domestiques, sauvegardé par une loi récente. 

La même pétition a été déposée au Sénat. 

Les conférences. Avant ou après les 

conférences do l'après-midi, la mode est 

d'aller se faire servir un exquis chocolat de 

Rayât A la Marquise de Sévigué, 11, boulo- 

v«d deAla Madeleine.'de Sévigné, 11,boule. 

Tourisme. î»LaCompagnie routière de 

France, 79, rue Laugier (téleph. 533.00}, 

Joue des limousines 3e grand luxe dernier 

modèle-pour la y|]Ie et-ls tbùïjfme. -> 

A. A. 

UXE%OUVELLESEXSATIOMiîELLE 

Je commence par vous annoncer un.graad 

événement dans le monde de la couture. 

Je vous ai souvent recommandé le ion 

goût, le chic et le savoir-faire d'une femme 

que je considère comme une des reines de la 

toilette féminine, Mme Buzenet, dont le co- 

quet hôtel de la rue des Mathurins est bien 

connu de mes lectrices. 

Eh! bien, cet hôtel est devenu trop étroit 

pour la clientèle sans cesse grandissante de 

la maison Buzenet. Succès oblige. 11 a fallu 

chercher des locaux plus vastes. On les a 

trouvés 14, rue de La Boétie, dans la-plus dé- 

licieuse installation qu'on puisse rêver, avec 

entrée particulière conduisant à desuperbcs 

et luxueux salons. 

C'est l'installation qu'avait inaugurée, il y 

a quelques mois Mme Louise, dont le nom 

lui aussi est bien connu des élégantes. 

Mme Louise, qui est la vendeuse la plus 

adroite et Ja plus intelligente de Paris, ne s'en 

va pas. Elle reste comme collaboratrice dn 

Mme Buzenet. C'est dire que pour les robes, 

les fourrures aussi bien que pour la lingerie 

et les manteaux de Cour, la maison Buzenot: 

se place de plus en plus à la tête du mouve- 

ment. 

XAPREMIÈRE D'iUTEUIk 

Beaucoup de monde, Pas mal 'de rentrée 

des élégantes, retour de Nice. Je signalerai 

deux toilettes très excentriques par leur cou- 

leur d'un ton roux très dur et accompag-nées 

de chapeaux faisant de cet ensemble quelque 

chose d'un peu carnavalesque et pas très 

heureux. 

Ces toilettes étaient de style Directoire, 

avec l'habit de velours à rayures et la jupe 

de drap uni. 

Je dis que c'est ridicule, mais si ces toi- 

lettes étaient faites en teintes plus douces 

et que les jaquettes de drap uni soient enri- 

chies de broderies, elles seraient assurées 

d'avoir une certaine vogue ce printemps. 

Les chapeaux étaient tous relevés de cbO' 

faisant le profil très long. Ils étaient pourvus; 

d'énormes aigrettes, malgré le prix si élevé 

de cette fantaisie, ou bien couverts d'abon- 

dantes plumes d'autruche dont le coloris fai- 

sait parfois des effets d'opposition inattendus. 

Je n'aime pas beaucoup la nouvelle paille, 

bouclée qui alourdit énormément et ri" a rien 

de gracieux. 

Je n'ai pas la prétention de vous apprendre 

tout l'ennui qu'éprouve une femme, obligée, 

pour la moindre course à pied, de relever, de 

porter à la main, pour ainsi dire, les pans de 

sa jupe longue, afin d'éviter la boue et même 

la poussière. S'il fait froid, on a la main 

glacée; s'il fait chaud, on exécute un véritable 

travail. Aussi, au point de vue de la com- 

modité, comme à celui de la propreté, la 

mode des jupes courtes devrait s'imposer, à 

la condition, bien entendu, qu'on n'ait pas de 

visites à faire, car elle ne serait pas assez 

élégante. Qui donc s'y oppose ? Oh c'est 

bien simple à deviner. Si,'pour ld femme 

grande, mince, élancée, la jupe courte, va 

costume tailleur ou tailleur-couturière, est 

seyante et donne l'air jeune, il n'en est pas 

de même pour celles que la nature £• grati- 

fiées d'un certain' embonpoint qui, 4 certains 

points de vue, peut avoir ses avantages, mais 

qui, pour la jupe collante et courte, a l'in- 

convénient de tomber dans le ridicule pour ne 

pas dire plus. « 

Or, comme toutes les femmes, (même les 

rondelettes petites mamans, veulent être à la 

mode, on en arrive à ne pas oser s'aventurer 

à un genre qui, s'il avantageait les unes, se- 

rait disgracieux pour les autres, et on conti- 

nua à faire la' jupe plus ou moins longue -oti 

mêmeplutôt longue. 

Cependant, sur les plages, l'été dernier, l«s 

jupes courtes ont été très portées. 

Eh! bien, voulez-vous mon avis. D'après ce,. 

que j'ai vu, avant-hier à Autouil, où il y avait, 

grâce â la température printanière, beaucoup 

dç robes tailleur, je crois qu'on va se décider 

à porter la jupe courte pour cette année. 

En mettant en balance ses avantages 'et ses 

inconvénients, les premiers l'emportent telle- 

ment sur les seconds, que l'hésitation n'est 

plus permise. 

Ce qui tendra encore à faire prendre cette 

mode, c'est que Paris, en ce moment, est 

plein d'étrangères et surtout de ces jolies 

Américaines de New-York, devenues si Pari- 

siennes qu'elles ne se contentent plus de nous 

emprunter nos nouveautés, mais qu'elles en 

arrivent à donner le ton à notre élégance. 

J'ai sous les yeux des journaux illustrés dans 

lesquels on a cherché l'idéal de la jeune fille 

américaine. On l'a trouvé dans la classa 

bourgeoise riche, et elle a vraiment grande, 

allure. Le type en est donné par le dessina-; 

teur Wallace Morgan qui, chaque semaine^ 

dans des pages pleines d'humour, nous ,lo 

montre sous les aspects les plus divers et 1«k 

plus charmants, et toujours en costume tail- 

leur avec jupe courte. 

Je crois donc.que couturiers et couturières 

finiront par se dire « Puisque cela va si bie n 

aux Américaines, il faut également en fair* 

profiter les Françaises. » Et ils auront raison. 

J'ai consulté à ce sujet un tailleur qui s'csj 

placé à Paris à la tête de l'élégance mascu- 

line. C'est Kriegck qui, dans ses luxueux sa 

Ions de la rue Royale, voit défiler toutoe qu 

la fashion parisienne a de plus select. Depa: 

douze ou quinze ans, Kriegck a innové pour 

quelques clientes privilégiées des costume.; 

tailleur empreints de ce cachet qui lui r s: 

personnel. Je lui ai demandé ce qu il pensai; 

de la question 

Le costume tailleur proprement dit, tn'a- 

t-il'répondu, doit avoir tout à fait, mais aver 

plus de grâce, la ligne du costume masculin. 

Sans cela, ce n'est qu'un compromis qui n'a 

pas de raison d'être. 

» Je fais les manches de mes jàqueUc;. 

exactement comme les manches d'un véteni«u 

d'homme. Elles ne diffèrent que par un tissti 

plus léger et par les ornements. De même 

pour la forme générale. En un mot, que je 

fasse la jaquette ajustée ou que je la fass« 

flou, comme le type américain que vous me 

montrez, je lui donne la forme""toute mascu- 

line. Si la femme veut porter un costume tail- 

leur, c'est pour l'avoir commode; pratique, 

permettant d'aller et de venir sans embarras. 

Il faut donc qu'il soit fait en conséquence et 

que la jupe soit assez courte pour ne pas la 

gêner dans ses allures. C'est ainsi que seront 

mes modèles de cette année. » 

Les costumes de Kriegck ont, qu'on ne 

l'oublie pas, cette particularité, d'être coupés 

par des hommes. Ce sont des hommes égale- 

ment qui font les « pompes et qui passant 

au fer, toutes opérations qui empêchent! lo 

costume de se déformer. Je suis persuadé 

qu'il aura un grand succès' auprès des élé- 

gantes parisiennes et des jolies étrangères. 

Kriegck n'est pas seulement un innovateur 

du costume féminin. Il a été le grand rénova- 

teur du costume masculin et nous lui devons 

de véritables progrès, discrètement suivis par 

ses imitateurs. On nous racontait ces jôurs-séi 

que, pour le costume de cérémonie, la culotte- 

courte revenait à la mode. Oh attribuait 

cette décision, comme tant d'autres, au roi 

Edouard VII, qui, on le sait, est le grand 

arbitre moderne, en fait d'élégance. Mais ce 

qu'on 

ne disait pas, c'est que c'est chez 

Kriegck, son fournisseur, que le plus Parisien 

des rois puise ces inspirations charmantes. Si 

donc nos maris portent la culotte courte r-t 

les bas de soie, c'est à Kriegck que nouait; 

devrons. 

Claire de Ghancenay. 

BOWE AUX tËÏTllES 

] à Toulouse. Les ef« 

filés, les franges sont très bien et très à. 

mode pour garnitures. Pour les petits point*, 

noirs qui tachent votre charmant îsaga, r,w 

xqxl$ inquiéter pap.-ils disjarMîiûVa-vec l"û-

Une Moxd~ri~ie,CttMKe~. Vous, augmen- 

terez le charme du décolleté en vous servant 

du Véritable Lait de Ninon. Il est iiKompa-r 

rable pour blanchir la peau du visage, «u cou 

et des épaules, et lui donnerl'éclat de la jeu- 

nesse. Parfumerie Ninon, 31, rue du Quatre- 

Septembre. Ç. de C. 

A L'HOTELJDE 

VILLE 

FIN DE LA SHSSION. LES AUTOBUS DE NUIT. 

LA CORRESPONDANCE ENTRE LES AUTOBUS ET 

LES TRAMWAYS. UNE COMBINAISON NOUVELLE 

DE TARIFS. 

Le conseil municipal a clos hier sa session 

extraordinaire après avoir terminé. la discus- 

sion du cahier des charges pour les tram- 

ways municipaux. Malgré l'opposition du 

préfet et de M. Lefèvre, on'a adopté par 

65 voix contre 9 une motion de M. Ménard 

qui a proposé-'de donner en bloc un avis fa- 

vorable aux lignes de pénétration votées par 

le Conseil général, dont certaines feront 

concurrence au réseau municipal. En ce qui 

concerne le trolley, on,a admis une proposi- 

tion de M. Evain qui stipule qu'aucune ins- 

tallation nouvelle de trolley ne pourra avoir 

lieu dans l'kitôrieur de Paris qu'après avis 

conforme du Conseil municipal. 

Nous signalerons au regard des autobus 

deux derniers faits importants. M. Duval- 

Arnould, saisi d'une pétition signée par les 

typographes de la presse parisienne, a fait 

décider que la Ville se réservait le droit 

d'imposer au concessionnaire l'établissement 

de services de nuit à des heures et- à des 

tarifs um>Die. M. /Ernest Dupuy-Mathieu 

de la Drôme, petit-fils du célèbre savant, 

vient de se rendre définitivement à l'appel du 

comité radical-socialiste de l'arrondissement 

de Die (Drôme), qui lui offre la candidature 

à l'élection législative du 1" mars.. 

ULLMO 

Toulon. MoAntony Aubin a adressé*au 

préfet maritime un mémoire protestant contre 

l'inculpation de trahison, relevée contre 

Ullmo, qui ne tombe, d'après lui, que sous 

le coup de la loi de 1886sur l'espionnage. 

Il veut aussi s'opposer au huis clos. 

Les deux sœurs d',Ullmo, descendues dans 

une maison amie, ont été autorisées, aujour- 

d'hui encore, il.voir l'accusé, qui a exprimé 

sa confiance dans le jugement de ses pairs. 

UNEAUTOMOBILE 

ENFEU 

Toulon. A Saint-Raphaël, sur la 

route de la Corniche"une automobile a pris 

feu et a été entièrement brûlée. La voya- 

geuse qui s'v trouvait, MmeMainard Toulza, 

belle-soeur de M. Rabier, vice-président de la 

Chambre, a été blessée; 

LE DEPARTDESISLANDAIS 

»~«» Dunkerque. Ce matin, à dix heu- 

res, a été célébrée à la chapelle Notre-Dame 

des Dunes la messe solennelle de départ 

des Islandais. Cette cérémonie, qui est le 

pardon flamand, a attiré beaucoup de monde 

dans l'antique et .vénéré sanctuaire, brillam- 

ment illuminé armateurs, capitaines, mate- 

lots et matelotes de Dunkerque, Malo, Ro- 

sendael, Fort-Mardyc.k,.Bray, Dunes et Ghy-. 

mages de ses deux métairies. Il tousse 

faiblement dans ses mains ratatinées, aux 

peaux roses d'écafibttes d'oignons, et ne 

se presse pas de dire ce qui 1amène. Sa 

minable figure fait tort à la joyeuse 

chambre. une tristesse étiole les atomes 

de bonheur en suspens le canari seul 

garde sa gaieté et s'égosille à railler le; 

pauvre paletot et le vieux chapeau. 

Foucke, après avoir dédaigneusement 

flairé les pantalbqs-liumides, se reneogne 

en éternuant dans l.'âtre. 

i Oncle. Faas, y a-t-il quelque chose 

de nouveau? dit a. la fin la bonne petite 

femme, que ce silence gêne et qui, par 

contenance, s'est reprise à croquer des 

anis. 

Il évite toujours de la regarder, les 

yeux ternes et bas, corrjme mangés par 

des taies mais sa bouche d'anguille se 

remue comme srell'e déglutinait des pa- 

roles. Et ensuite il parle en hoquetant, 

d'une voix de poule, qui a la pépie. 

J'étais venu. vous savez. on l'a 

vu, hou. non pas moi, mais Suze, hou, 

hou. Je n'y suis pour rien, moi, il ne 

peut pas dire que c'est moi qui l'ai vu. 

Je ne sais rien, rien, hou. Je ne vou- 

drais faire de tort à personne, hou, 

humpf. C'est Suze qui a vu et parlé. 

Allez, c'est bien pénible. 

L'oncle Faas, maître des pauvres, jaune 

comme un coing, toujours frottant ses 

mains l'une dans l'autre, semblait s'être 

exprès choisi ce langage entortillé pour 

dissimuler sa pensée. Il laissa mourir le 

dernier mot dans un hoquet, et tout à 

coup, virant sur sa chaise, se tournant 

vers Josina avec autorité, il la vrilla d'un 

regard pointu et froid comme un acier 

chirurgical. 

fa- 

C'est même injurieux pour la fa- 

mille, dit-il. 

Tout de suite après, le petit œil en 

éclair de bistouri s'éteignait, atone obli- 

que il reprenait'au bout de la chaise 

son attitude humiliée de parent pauvre 

e| ae _metto|.t à jaugsep ad9,Rfses doigts 

étaient pavoisées aux couleurs nationales et 

dunkerquoises. C'était fête dans les familles 

des pêcneurs. 

LESTROUBLES 

DUMIDI. ÉPILOGUE 

~» Poitiers. Sur décision dè-ia Cour 

de Poitiers, les dix-sept individus accusés 

d'avoir participé aux troubles viticoles qui 

éclatèrent le 16 mai à Béziers en mettant le 

feu à la mairie et en la pillant viennent 

d'être mis en liberté. 

-«" Perpignan. Les nommés Pinel, 

Cot, Marty, Pejouan, Faget et Carbou, qui 

étaient inculpés dans l'affaire, de l'incendie. 

de la préfecture dePerpignan et setrouvaient 

détenus depuis huit mois, ont été relaxés cet 

après-midi à quatre heures. 

Leur sortie de prison s'est effectuéesans 

incidents. 

ARRESTATION D'UN ANARCHISTE 

~»

On ne saurait que féliciter M. Mesureur de, 

tenir ainsi strictement la main à ce que les 

intérêts des pauvres, ceux.du directeur, ceux 

des autëto-s ne soient en aucune façon lésés. 

Mais si l'intention est louable, que l'exécu- 

tion est donc• peu' habile.'et bien «adminis- 

trative » mettre des contrôleurs pour éviter 

toute fraude après avoir annoncé à tout 

Paris -qu'on -les • mettait,,c'est rondro par 

avanciî, la mesure absolument vaine. Frais 

inutiles; travail-, sans- résultat, chou absolu- 

ment blanc. 

L'Affaire.•< - 

Fûmes-nons bien inspirés. Héros et moi, on 

l'exploitant? Dans quarante-huit heures, nous le 

saurons.• * i .•• 

Nous avons,.eh tout cas, tenté d'écrire surce 

sujet nouveau.unecomédie g-aie''#: pàuvajit'ôtfcj: 

vue par tout Immonde. 

•' 

Si elle contint, quelques scènesvalide viltes- 

ques. en rdy&ïBîhc.. 

pas de quiproquos, de lits, 

de plac-irdsj de caleçons. Nous en sera-t-il tenu 

compte? 

Nous l'espérons. 

` 

Si notnj; litre, tes Tribulations d'un gendre. 

tlonne'à su^ppser quenous avons misune fois de 

plus îi Va'scènesl'ordinaire belle-mèredont aucun 

vaudevillene pouvait jadis so notre 

titre 

est trompeur,car. Jem'arrête on dira pluslong 

serait dfitioï'erle sujet môme do nos trois actes. 

Notre belUt-nu'.t'ft,c'est l'exquise Gilberte, du 

thûàtre de?. Variées, qui la personnifiera,et, d'a- 

vance, je crofi pouvoir lui prédir un 'vifsuccès, 

que pana2-eron,f. vous le verrez, tous les artistes 

de l'excellentetroupe qu'a su erouperl'habile di- 

recteur dutliéàtre Cluny,M.Duplay. 

L'intsllia'ence, le-goût et le dévouementavec 

lesquels il a monté-notre pièco nousfont souhai- 

ter pour lui, plus encore que pour nous-mêmes, 

qu'elle conquiertles suffrages du public. 

Votre 

Grknet-Dancoubt. 

Triailion-Lyrique affiche pour ce soir les 

premi|res représentations sur cette scène 

âw'Ghâlet, opéra-comique en un acte de 

ScribeT'et Meiesville, musique: d'Ad. Adam. 

Distribution 

Retly 

Mlle Eval)ingry 

Daniel,. MM..louyin 

Max-'(sar|*ënt) 

" Valès 

et de lu Pille durégiment, opéra-comique en 

deux actes de Saint-Georges et Bayard, mu- 

eique^é Donizetti. Distribution 

Marjç •_•, 

1. 

Mmes Ros. Lambrecht 

Lamarquisede Berkent'iokl Jyhem 

LadijchessadsCrakentorp Jane Ferny 

Tonio MM.Gabriel 

Sulpice Joso Théry 

Hortçnsius Aristide 

Un'notaire Bourgueil 

Uncaporaï- 

Liévain 

L'orchestre et les chûeurs seront placés sous 

la diree'trori d

OBJETS D'ARTÂMEIIBLEMENT 

Mkobles DE H. DASSON ET DE Roux 

'Piano à queue. Piano droit d'Erard' 

SALON EN TAPISSERIE D'AUBUSSON 

BRON^ PORCELAINES FAIENCES 

Gravures Miniatures Objets de vitrine 

Etoffes brodées Tapis d'Orient 

VENTEHôtel Drouot, salla 1, les 21et 22 fév. 1908. 

M» F. Lair-Dobreuil, 

&pT, 6, rué Favart. 

MM. Padlme et Lasquin, 

expts, 10, riCiia'jebii, 

12,r. Laffltts. 

Exposition le jeudi 20 février 190S 

COLLECTION S M. LEMAIRE 

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Me F. Lair-Dubreuil, 

«om"-pr, 6, rue Favart1 

M. Laurent Héliot, 

I exp1,62, rue de Clichy. 

Exposition le dimanche 23 février 

TABLEAUX 

MODERNES 

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Gros (baron), Ingres, Lefebvre (J.) 

Neuville (A. de),, Pelouse, Vollon, Ziem, etc. 

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M" F. LAIR-DUBREpiL, 

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6, rue Favart. 

M. Henri Haro, 

peintre-exp', 

14, rue Vïsconti, 14. 

s.. Exposition le. mardi 25 février 1908 

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2 50 Madagascar^ i»,. 

-RI 10 

15 »| Ethiopiens 3 

>» 84 75 8« 75 -.2 

15 n Af1'1 .OcCideat 3ï,ï¡¡O:J-1J~" ~7~ ,?~ 15 '.Lomb.3%(Sud-At!tr.)snc. 3~,50 315 M-.t.. 

15 » Afriq. Occident. 3 1003»454 7.5 ir> -r 4 i, nouv..» ru S» 31SI 50 1-- 

15 » AliërleJ?. !%•> ..» -434 «t 15 Madrld-Sarag.3%l"Uyp.» o'.H.ôO 301.. -50 

17 50 Indo-Cnme 3y.% 1809.» -407 4b7 15'». M2'byp.» :;S- ;:s2' ..• -.1 . 

15 » 3% 1902 » 414. ili r0 

1«6 j, Saraeosse-Cuonoa \i' ï.-> 378 378 

20 » Ville de Paris 1865 «..» 532 50 634 ..+.150 15 Nord-Espag. 3% t" hyp:.» 377 37S50 -.1 50 

12 » 18603 » .524 52i js » _D -jy 2*hyp..» 366 3G6 

12 » 18713%» 403 4OJJS0+.. HO 15 » Pampoluine Spécial. 5% » 351.. 355 +.1 

20 » 

18/o4%» *W9i-o 5;t(l..+. 15 » Portugais 3%pri». 1" rang.» 3il 340 -.1 

20 » 1876 4'» 538.. 5 8 50- M 2O- Russes i% l'JOIt 406.. 408 +.2 

'10 » 18022K"/» 3J.4-25 3ta 50 +.1 2o 15 Saloniq.-Constantinop.» 349.. 34S 1 

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3(;7,1,+,'1, 

26 »,Smyrn à Minas 1SU. 4i'J 50 4à8 +.8 b0 

ÎS 5Î I Ifo! Wil «5 S «* --a" fi 

h Vi°tOrla à MUlaSS%•' "'J 50 ^8 +.8 50 

13 50 

· 

190¢'~ 1. 

4:J575 ,4;14 -1'5 5 

11 » 

19052^» 388.. 388. AfiTlfiN'i /A/n//IIVIVi>IIVUUùI hl tLLti> 0» de Micheville»1157..|11U5 +.8 

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3 50' Eusse 3% 1894 T 73 35 

4 », iX lntér'2f.6667.C 76 80 J76 –.80 

25 » BonsduTrés'5%1904T 500 «7 -1 

5 »! 5% 1006- •* • 06-00fis 82 «- 08 

4 '«.Serbie \'i 1895 • 83 45 §83 35 10 

25 » 5% 1002»onopol.« 499.. f.. • ..>• 

3 50 Suisse 3% ch.f.l800-1002C 06 80 06 80 

4 » Dette Turque conv-Untf T 96 15 96 07 –08 

20 » Ottom..Consol. i%«. 400 

20 » Ottom. priorité 4" • 465' •• 

.20 » Oblig. Douanes 4 %» 401 • •• 

3 50 Uruguay 3}$ 1891.C 70 50 • 

OBLIGATIONS DIVERSES 

• » Panama Bons a lots C106.. 106 

25 Suez5% » 593 50 505 +.1 50 

15 » 3%' » 48050 4S0 50 

25 » Port du Rosario jr 405 405 

20 » C" dos Métaux » 491 405 +.1 

15 » Transatlantique » 378 378 

20 » Génér"desEaux3%» 426.. 426 

25 »- 42» 513 517 +.4 

17 » Fives-Lille i% »479 482 +.3 

20 »GazetEaux » 499 50 499 50 

20 » Français et Etrang» 495 496 +.1 

25 »– Central 4% » 501.. 503 75 25 

24 » Lits miUtaires.v. 606.. 608 +.2 

17 50 Messageries Maritim'.» 428.. 428. 

20 » Omnibus 4 » 408.. 499 50 +«1 50 

17 50 Voitures 3 Y. "» » 378 380 +.2 

20 » Ld Bank of'Egypt 3% 400 

» '» Wagons-Lits 4% »508 '508 75 +.. 75 ( 

MARCHÉ EN BANQUE i7 février 

Hier lAujourdU 

Il Hier ] Aujourd 

Argentin4 'i T 88 65 8S 52 CapeCopper.T 183 50 184.. 

Bresil5%1835 06 40 Tùarsis nouv> 152 50 152.. 

5^1903 08 75 98 70 Synd.miniep C 201 201 

4%Resci 86 Electr.Lille..» 245 

Intèr.Espagn. 71 97 7.1 97 UnionTramw> 55 

I(lexicain5%. 52 77 52 75 Cercle VicSy.i 03 50 93 50 

3%. 35 15 35 Chai. Nècess.t 1123 

Roum.5'/03C 101 Corel. Honaco»4896 4916 

UtsTurcs..T 180 ?5 180 75 Cinq..) 989.. 1)02.. 

DeBeersordi352 3t9 0bl4 » 302.. 302.. 

Harpener.> 1405 1454 v Plaq. Lumière» 585 5S2 

Hartmann.» 563 567 Tav.Pousset-J 10S 109 

Huanchaca..» 101 100 50 Zijnmer.i J 78- 78 

Laurlumorec» 612% 00 50 Soieartif.act» 219 21-5 

S"lorOietricn 675 674 parts) 51 51 

Marché à terme une fois encore lourd dans 

l'ensemble. Baisse de 3 francs sur la De Beers 

ordinaire, de 11' ïrancs sur la Harpener, de 

4 francs sur la Hartmann, de 3 francs sur la 

Makeeoka ordinaire, de 1 franc sur le Platine. 

Cape Copper, 184 contre '183 50. 

Au comptant, l'action des Machines-Outils est 

demandée à 119. La vaste usine de Saint-Ouen, 

qui couvre 12,000 mètres carrés, est fort avan- 

oéeet elle pourra très prochainement Cpmroen- 

cer la production qui se poursuit, en attendant, 

dans les ateliers provisoires, de la, Société.: 

Les actions Pétroles Colombia se retrouvent à 

439, re.cuerchées;ainsi. Actions Syndicat minier, 

201, avec des échang-es suivis, «t 1 

Les actions du Port de Paris-Austerlitz s'é- 

changent entre 2S1et i83 50. Il a été dit précé- 

demment que cette Société venait d'obtenir, l'au- 

torisation d'ouvrir des magasins ^généraux, ce 

qui comporte le droit de faire toutes opérations 

de warrantage survles' marchandises entrepo- 

sées. Les recettes principales de l'entreprise 

(location des magasins couverts, droit de manu- 

tendon, location d'engins, fourniture de force 

motrice).s'en trouveront accrues d'autant, sans 

augmentation appréciable des frais; d'où un 

double motif d'accroissement des bénéfices nets. 

MINES D'OR A PARIS i7 février 

Cessiiioa. "9 50 .i LanglaagteEst 60.. 

58 50 

Ciartered. 19.. 18 25! KlayConsol. 43 25 42 25 

Consol.Goldfi. 77 50 "75 75i NewGoch. 18 50 ,18 50 

Crow'nDeep..291' 291 • NewSteynEst 25.. 24 50 

EastRand. 90. 88 25| Randfo.Est.G.I 27 50 26.. 

FerreiràGoia. 303' 380.. Randffiines. 13050 128 50 

FrtnchRan'J.. 17 25 1? 75 RobmsonDeep' 08 25 06 25 

"GedulSProp.. ,32.30 25 Gold 20! 204 

Geldenh.Scep. 114 113 50, RoodeportC.D.] 10 75 M 

Estato 41 75 41 25 j RoséDeep. 1 85 83 

Gen.liïiii.Fin.. 22 50 2150 SiminerandJ. 3150. 30.. 

GosrzA 19 75 19 25 S.At'r.GoldTr. 54 25 03 25 

GoidcnKorseS) l:S lît'l ..| Transv.Land.47 50 

~0 47 50 

I Jcùcr.nesli.lnvl 22.5ftJ 22 50j Goldfl. 14 25 .14.. 

| Uncaster. 3 7» ïanDykPr. 29 50 29 50 

'• i *ll 

' 

I ïillage B1.R..I 8S 50 1 S450 

Le niSTché sud-africain s'est encore montré 

lourd, conformant son attitude à celle du reste 

div marché. 

A projios des dividendes distribués en 1907, 

disons de nouveau qu'ils ont atl.oint un chiffre 

qui n'avait jamais encore été connu. Il carres-, j 

i pond du reste au montant de la production du j 

Kanci qui s i>ct fit v>o année di'i'niiT" a 27,iO-7.^9 j 

livii "-iv-îliiiy0 V),i ios. i7r> francs alors que celle 

de i'XjJ. i;uj consutuAu dcj.t nu. verjtal)tc i-ecord»-- 

n'aiait a'teint. que 21,3'ï9,95l? livres sterling, soit 

61i,4U(J,GTj francs. 

En tout cas, le fait qui s'impose est l'impor- 

1 tance des revenus que les mines sud-africaines 

Compiègne, 70 

hect.s' top',torres et bois. S'jdr.SSLOIoaiEH.Îl.r.BiW.faris. 

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Exter.Esp. 03 1/4 03 1/8 Tliarsis « '••• 5 7/8 

Italien 3^. 102 1/4 1021/41 Cliang. s.P'1' 25383/425 3S3/4 

Portugais.. 63 1/4 

63 1/S Esc.ii.Banq: 3 13/16 '3 13/18 

Russe4% 84. 817/8 Argent met. 26 13/16! i 0/0 

BERLIN 17 février 

Allemand3%. 82 80 S2 70, DrcsdnerBank 138.. 137 80 

Prussien 3%. 82 70 82 G0 DiscontoCôm. 174 70 '174 

Extérieure. 94 75a fit 50 Deutsche Bank 23580 235 50 

i RusseCons4% 82 SI 80 Berlin Hand.. 158 70 158 70 

RusseCons4iÍ 82.. 

SI SO,Berlin Hand..l[¡g 70 "15870 

Hongrois 9t 50 9130 Bochumer. lïiS-îOj-'JOS 

Italien3 Ti. 104 30 104 30 Laura 814,20 212 29. 

TurcUnifié. 96.. 06.. Golsenkirchen 183 50 183.20 

Ch.Autrichiens144 60 1U Harpener $9.8 20..49759 

Ch,Autrichiens1.4 h0 25 10 Harpener. -81 2r,L4n ¡,II 

Cil.Lombards. 25 40 2510 Changés'Paris 8135 81,25, 

BRUXELLES, 17 février 

Brésil4 85 1 2 84 62 RioTinto 1584 • 1557 

Extérieure^ 93 1! 93.. SaragosseacL 376 50 376 50 

TurcUnifié. 96 12 95 87 NordEsp.act. 27775 277.75. 

BanqueOttom 717 50 Wètrop. Paris 509 25 508- 

Lots Turcs. 177 25 177 ..| Railwaysèleo '• 142 50] 

LotsCongo.J 78 .i Parisien. èlecti 248 .-I 247:25 

VIENNE. 17 février 

Autrichien0r. 116 90 116 S0 Lœnderkank..i 418 

41450' 

Couron 97 80 07 80 Alpinas 163) ..633. 

HongroisOr.. 112 U0 112 55 Tabacs Ottom. 417 .412; 

Couron 9. 25 94 25 CheinAutriJh. 676 50 674, 

B*Autr.-Hong.1702 1705 Lombar.ds 142;70 .441 -70 

CréditAutrich 642 50 630 70 LotsTurcs 188 18550 

Créd.Fonc-Aut1067.1072 ..| Changes'Paris 95 73. 95 72 

ROME, 17 fév. 5ÎADRID, 17 fév. 

Renteital.5%t 103 40, 103 42, Jlntêrieure4X 

8250 82;4O 

-3%| 70 25 70.. Umortiss.5% 100 85-100,80 

BanqNationale1255 ..1255 Banq.d'Espagn451 454. 

CMiéridion. 678 50 677 50 BanqHvpothe..222«'. 225.'» 

i Ch.Héditerran W3 402 Explosifs 326 

Changes'Paris 100 01 100 01 Changes'Paris1 14 80 14 75 

NEW-YORK, 

i7 février ':] 

AtchlsonTop. 67 5/8, 67 .i fNorf.W.priv. 80 80-ff* 

CanadaPacific143.|14.i 1/2: IPensylvanie..11.0 1/2 110'3/8 

ChicagoS'Paul 106ô;8106 l/4i 'Union PdCilic. ïl'4 112 5/8 

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Eriéraiir. act 14.13 1/2' Argent-Mital. 55 7/8 50 l/S 

Erièrn- obi. tiC 1/2 65 •/ i Amalgam.Cop.47 3;8 46 1/4 

• Illinois cent.. 121 122 .I Anaconda. 

30 .i 29 172 

Louisv. Nasa. 89. "881/S 1 CalumstHècl.625. |6:!() 

i Kew-Y-Huds-. 03 3/8 93 1/2 j Cuivre 13 25 I 12 S7 

New-Y-Ontar.30- I 21)3/4! I 

•'INESD'ORA LONDRES 

15 févriar 

) Afr-Eur.lnï. 1/2 1/2 iJump. Deep. 1.1/16. 1.1/18 

1 Anoelo S S/16 3 '3/16' Kleinrontein 

t 27/32 113/16 

Angl.French 7/8 5/8 

[laigl. Est. 2 5/16 2 5/16 

tXBt.frenoh 7/8 5r8 Slangl. Est 2 a,tti 5il6 

AuroraW.. 5/32 5/32 jMey.&Charl .3, 3- 

Chartered. 3/4 3/4 !Hodderfont.l 5 7/8 6. 

Cinderel.D. 111/16 

1 li/lGi'llew Soch.. 

3/4 3,f4 

City and Sub 111/16 1 11/16 |New Stoyn. 11/161 1 Î/1B 

Crown.De8p 113/4 11 3/4 'Nourseffl.. 2 3/8 2.3/S 

CrownReef 6 3/8 6 3/8 RandCollier 7/81 7/8 

i mBeers. 13 13/16 13 7/8 RandBines. 5 3/16|. 5 3,16 

Driefontein. 2 5/16 2 5,'1GiRob.Vic.Oia 15/161" • 7/8 

Durb.Rood. 11/2 11/2 iRobinson D. 4 7/8! 3 15/18 

EastRand.. 3 9/16 3 9/16: iRood.UMR .113/16 113/16 

Esst R.Min. 11/16 9/16 (-RoséOeep.. 3 7/16 3 7-/16 

i Ferreira. 15 3/4 15 3/4' jSimm&Jack1-8/4 • 13'4 

FerreiraD. -4 11/32 4 11/32 Swaz Corp. 

5/16 1/4 

Geduld. 1 1/i 1 1/4 jTrans.CLd 1 7/8 1 7/8 

Geldenh.Cp 4 1/2 4 1/2 iTr.Delagoa.. 11/2 • 11/.2 

Geldenh. Est 111/16 1 5/8 iTransï.G.M 1 7/Sl 1 7/S 

Gen.Hin.F. 15/16 15/16 iTreasury 

1/4] 

1/4 

Goerz. 3/4 3/1 Vantyk. 1 3M.6 • 1 3/16 

Gold.Hors.S..51/41!S 5 7/32 Van Ryn. 2 15/16 2 15/1R 

Goldflelds.. 3.1/8 3 1/16 iVsreenioing 3/8!. 3/8 

i Jagersfbnt. i! 3/4 3 .3/4" .VillageB.R. '3 9/161. 3,9/16 

i Jubiles. 1-1/s i 1/8 'WestR.Cons' 13/3*| 13/32 

Jùmpej-s- 11/32 1' iWitwatOsep -3 3/41 3 3/4 

'.' ÎWolhuter.. 1 5.'8 1 5/8 

> 

Prochaine 

réponsedesprimes,23févr. Reports, 

24fèir.' 

Londres.– Par suite de troubles atmospliëri- 

ques, la clôture des mines d'or de t.ondnis ne 

nous est pas parvenue. Les cours pj-dessus! sont 

donc.oeux de.samedi et de vendredi. 

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hâte de rire de tout. de peur d|être obligé d'en pleurer. > (Beaumarchais.) ,ï 

..S-©i«£j&X!K!Ê 

PAGES I ET 2 

Portraits de femmes Mme Marcelle Tinayre.: 

PAULAcker..• 

La Viede Paris le. Carnaval: G. Davenay. 

Le bloc des croyants JULIENDE NARFON. 

Les cadres de la République: le Président 

UN RÉPUBLICAIN. 

La cure des poisons G. Duchèmin. 

PAGES 3 ET 4 

Aux Eta.ts'-Ùnis':Philippe Millet. 

Dessin Causerie d'art Abel Faivre. 

La Chambre L'impôt sur le revenu Pas- 

PERDUS. 

Le Sénat Louis Chevreuse. 

Autour de la politique A. A. 

Le recrutement des officiers: DE BEYRE. 

Dans la marine MARCLandry. ¡ 

La décoration du Panthéon .-René DE "Valfori. 

Les' Parisiennes de Paris Gn. DAUZATS. 

Le projet de loi sur la liquidation des congré- 

gations JULIEN de Narfon. 

PAGES 5, 6 ET 7 

La politique et te commerce français. 

Gazette des'Tribunaux Conseil de guerre ma- 

ritime (le Toulon l'Affaire Vllmo Henri 

Varennes. 

'Les Théâtres Comédie>-Royaie « le Dernier 

jour de Taupin » « Propos d'hiver.'» 

« Pour être heureuse » « les Rendez-Vous 

strasbourgeois ».• Intérim. 

Feuilleton La Maison hollandaise Camille 

Lemonnier. 

Chronique agricole Alfred Jouon. 

Mouvementmédical Horace Bianghon. • 

PORTRArTS DE FEMMES 

If MARCELLE TINAYRE 

C'est, à la fin de l'hiver 1903, un après- 

midi me voici presque au bout de cette 

interminable rne de Vaugirard, dans un 

quartier pauvre, plein d'asiles, d'orphe- 

linats, on jamais encore je ne me suis 

aventuré, et, je cherche la maison qu'ha- 

bite l'auteur, hier encore si inconnu, de 

la Maison, du péché, et dont j'ai perdu le 

numéro. Tout de mémo, je la trouve, une 

'grande bâtisse peu aimable. Je monte 

des étages, je sonne une servante soup- 

çonneuse ouvre la porto, io tout petit 

garçon apparaît et disparaît il ne faitt 

pas très clair. Maintenant je suis dans 

uueîèce moins sombre1,' lin saloir peut- 

être • oui, assurément un salon, et 

une petite personne, menue, l'air ti- 

mide, l'air triste, brune, avec des' che- 

veux qui frisent, est assise près de la 

cheminée où brûle un feu de bois sur 

une table il y, a de gros volumes aus- 

• tère's, refiés en veau. Tout d'abord nous 

sommes seuls, et de quoi parlerions-nous, 

sinon du livre que la Revue de Paris a 

publié? Nulle vanité encore chez Mme 

Marcelle Tinayre, mais de la douceur, 

de l'inquiétude, de l'étonnement. Et tout 

cela est touchant, cette rue lointaine, ce 

modeste appartement, cette bonne mé- 

fiante, cette manière de salon, cette ré- 

serve, toute cette existence qu'on devine 

courageuse. Mais une femme entre, puis 

une autre, d'apparence si provinciale, et 

puis un homme, un peu fruste, un peu 

gauche, un jeune savant de romans ro- 

manesques. Je croyais ne rencontrer 

personne, et les visiteurs se succèdent, 

et l'on offre du thé. Même ici, les femmes 

.ont « leur jour ». 

Des mpis se sont écoulés. A quelques 

hilomètres du bourg de Montfort-l'A- 

maury, campé sur une hauteur au bord 

de la ligne de Paris a Rambouillet, la 

route étroite qui mène au village du 

Gros-Rouvre s'abaisse brusquement, des- 

sine un coude et descend, rapide, vers 

une vallée. Des prairies plantées de 

i pommiers la bordent d'un côté, et des 

arbres pressés dans la profondeur ca- 

chent des masures de chaume. Juste au 

tournant du chemin une maison s'élève 

contre un massif de châtaigniers et des 

,chênes. On voit d'abord une barrière, 

puis un mur que dépassent trois tilleuls 

en charmille. Sur un côté de la cour, un 

escalier.de pierre monte à un petit jar- 

din en terrasse de l'autre côté, à l'en- 

trée du bois, un châtaignier de trois 

cents ans dresse son tronc rugueux et 

.ses énormes branches. Longue, blanche 

jet basse, sous»son toit de vieiries tuiles 

'.assombries par le temps, la maison a 

l'âme simpte d'une demeure très an- 

cifenne. Elle n'a qu'un étage, de larges 

i poudres solides forment le plafond, le 

sol est carrelé. Derrière elle, comme 

pour l'abriter de regards curieux, grimpe 

'une colline boisée; on devine l'église 

dans la masse moutonnante des frondai- 

.sons, et, plus loin, baignée d'un air 

,transparent, la plaine s'étend jusqu'à 

l'extrême horizon. 

C'est un après-midi de juillet. Nous 

sommes assis dans le jardin naissant, 

les abeilles bourdonnent; le petit garçon, 

,qui'ne fait pas encore de mots, pousse 

une brouette avec ses deux sœurs, ou 

joue de l'accordéon; la nature est à la 

lois silencieuse et bruyante. Mme Mar- 

celle Tinayre porte une robe rouge il 

pois blancs, un chapeau léger où fleuris- 

sent des roses, et une ombrelle inclinée 

sur son épaule protège son teint contre 

le soleil. O rue de Vaugirard qui ne de- 

vinerait qu'on vous a déjà quittée ? Ce- 

pendant, tout naturellement, parce qu'il 

est doux, aux heures heureuses, de rap- 

peler les heures qui ne le furent point, 

elle raconte sa vie. 

Toute jeune, à dix-sept ans, elle épouse 

un graveur- Elle appartenait à une fa- 

mille tre de laFrance, où l'intelli- 

gence remplaçait la fortune sa grand'- 

mère se distrayait à composer des vers 

lamartiniens, sa mère des romans, 

M. Adrien Hébrard devait en publier 

un-elle-même, tout enfant,commença à 

écrire, ne" comprenait'?" pàs'Trcëtte 'épo- 

que toutefois qu'on pût être autre chose 

que poète. La voilà donc mariée,' et sou- 

dain la photographie chasse des revues 

illustrées la gravure clestla gêne d'ar- 

gent, c'est pis encore. Bravement elle 

lutte: elle essaye de donner des leçons 

et n'en découvre point. elle porte des 

nouvelles à' des suppléments de jour- 

naux quotidiens, on lui en prend quel- 

ques-unes qu'on lui paye misérable- 

ment. elle lit et annote des manuscrits 

de trente mille lignes et plus, pour des 

concours. ellese souvient en riant de ses 

bottines où l'eau pénétraitetde ses jupes 

élimées, et que pour économ iser quelques 

sous elle descendait a pied, par tous les 

temps, de Vaugirard à la rue d'Enghien. 

elle passe dans tes salles de rédaction 

féministes, et ne l'oubliera pas. elle 

écrit des articles, des petits articles dans 

des feuilles obscures. elle a ;trois en- 

fants. Un jour elle extrait d'un tiroir, où 

elle l'avait enfoui, un roman terminé 

dans la première année de son mariage, 

et elle le remet àun.éditeurqui le refuse 

sans même y jeter les yeux. Tout de 

mêmeM.me JulietteAdam l'insère dansla 

Nouvelle Revue il reste inaperçu. Elle ne 

désespère pas,. Le Temps accueille son 

second ouvrage, puis la Revue de Paris, 

le troisième. Décidément, là mauvaise 

fortune est conjurée. Un printemps, 

comme elle va à MontfôrWAmaury ren- 

dre visite à son beau-frère, elle longe 

une maison délabrée, carreaux brisés, 

poutres chargées de toiles d'araignée, 

murs décrépis, jardin, inculte, et elle 

l'achète, la répare, l'arrange, l'orne. Au- 

jourd'hui, elle n'a plus seulement un 

« jour », elle a « un soir » aussi; elle 

habite bien une vieille maison, mais 

cette fois la vieille maison date du dix- 

•huitième siècle. 

Le soleil se voile, une vapeur bleuâtre 

Hotte à l'horizon, tout est calme, harmo- 

nieux, une cloche tinte. 

Elle se lève et dit 

Je ne suis pas une femme de let- 

tres, je suis une femme simplement.. 

Et vivement elle ferme son ombrelle;' 

puis elle semet à. parler toilettes, chif- 

fons, chapeaux, réceptions, comme- une 

femme. Si je continuais à l'entretenir de 

sa carrière littéraire, je .suis sûre que je 

la blesserais. Et je parle, moi aussi, toi- 

lettes, chiffons, chapeaux, réceptions, 

comme une femme. 

Une femme ce petit mot explique 

peut-être bien des choses. 

Les hommes, qui ne sont pas toujours 

..galants, se. sont.. pl.us a représenter les 

femmes de lettres sous des' traits peu 

flatteurs et ils ont inventé, pour les dési- 

gner, une expression générale qui n'est 

pas un compliment. Etre femme, c'est être 

jolie, élégante, et avoir de l'esprit; pour les 

Parisiennes au moins, on ne les concoit 

pas sans les agréments de la beauté, sans 

une science subtile de la toilette, sans 

l'art des promptes reparties et des fins 

jugements, sans même un peu de mali- 

gnité. Mme Marcelle Tinayre ne veut 

pas être un bas bleu; qui l'en blâmerait? 

N'y a-t-il pas d'autres femmes qui écri- 

vent, poètes ou romancières, qui ont 

beaucoup de talent et qui sont jolies, 

élégantes et spirituelles? Elle veut être 

de celles-là et qu'on ne se figure pas 

qu'elle se fane le teint à sans cesse écrire 

e 

et qu'elle s'habille comme une institu- 

trice de province. Les quelques fois où 

j'ai conversé avec elle, j'ai toujours été 

surpris de l'importance qu'elle attachait 

a ne point paraître femme de lettres 

j'avais tort, je raisonnais en homme. 

Elle répétait, comme si on eût résisté à 

la croire « Mais j'aime les jolies robes, 

j'aime les jolis chapeaux, j'aime la fièvre 

des grands magasins, j'aime tout ce qui 

nous rend séduisantes !» 

Je me persuadais ainsi que, si j'avais 

voulu gagner son amitié, if eût été plus 

habile de lafélicjter de sa coiffure, de son 

corsage, de son écharpe ou de sa voi- 

lette que de l'un 'de ses livres; mais, 

comme je suis timide, je n'y réussissais 

pas j'étais encore à cet âge où le talent 

semble tenir lieu de tout, et j'en revenais 

toujours à la Maison du péché. On n'est 

pas plus maladroit, que je ne l'étais et 

que je ne le suis demeuré. 

Paul Acker. 


LE CARNAVAL 

Le carnaval est proche déjà l'on a désigné, 

par des votes, les heureuses personnes qui 

vont, pendant quelques semaines, promener 

un peu partout, même au delà des Pyrénées, 

leur fugitive royauté. Nul sujet n'est donc 

plus actuel/et le Figaro illustré ne l'a pas 

laissé échapper il lui a consacré son numéro 

de février. Dans la formule somptueuse qui 

fut inaugurée avec le numéro de janvier, con- 

sacré à la « gravure anglaise du dix-huitième 

siècle »,. numéro qui eut un énorme succès, le 

carnaval est présenté sous l'aspect qui pou- 

vait le mieux séduire les curieux. 

Quatre-vingt-dix-huit documents du plus 

haut intérêt et trois planches en couleurs for- 

ment l'illustration abondante et choisie, dont 

les tirages, de tons variés, font valoir l'amu- 

sante et très artistique beauté. 

C'est d'abord, sur la couverture, l'admira- 

ble petit tableau de Lancret, les Personnages 

de Ja comédie italienne, une des perles de la 

salle Lacaze, au Louvre puis les Facéties des 

rues de Paris ait dix-septième siècle, une pe- 

tite peinture d'éventail, très précieuse, qui 

appartient au musée Carnavalet, et un Bal- 

de l'Opéra autrefois, d'après la rare estampe 

de Bosio, également à Carnavalet. Enfin, dans 

les pages du numéro, éclairant le texte -de 

notre collaborateur, M. Roger-Miles, toute 

une suite d'images, pour lesquelles on a mis à 

contribution, grâce, à l'amabilité complaisante 

de conservateurs intelligents, les trésors iné- 

puisables du Cabinet des estampes de la Bi-, 

bliothèque nationale cortèg-es de bœufs gras 

autrefois, troupes de "masques à'Paris et à 

Rome, scènes de carnaval, interprétées par- 

fois par l'artiste plein de fantaisie et de talent 

quefutDébucourt,costumesimaginéspar 

Gillot 

avec une élégance qui n'a d'égale que l'inven- 

tion multiple dont ils témoignent, descentes de 

courtille et entrée debals masqués, estampes où 

le carnaval est un prétexte cela date de 1831 

et cela pourrait dater d'aujourd'hui une sa- 

tire violente des mœurs .politiques du temps, 

que sais-je ? toute la mascarade de plusieurs 

siècles racontée par des artistes en renom, 

sans oublier quelques très beaux dessins de 

Gavarni, qui furent autrefois publiés en album 

par le Figaro, en 1864, si'jene rue trompe. 

Il était donc impossible, â l'occasion du 

prochain Carnaval, d'offrir un fascicule plus 

complet, mieux choisi 'et mieux approprié à 

la distraction qu'il se propose de fournir, 

avec cette qualité non â, dédaigner par le 

temps qui court qu'il peut être mis entre 

toutes les mains. 

Le numéro est complète par les chroniques 

du mois. Le Figaro illustré, aura encore, ce. 

mois-ci,le succès auquel il est accoutumé et qui 

répond aux efforts par lui accomplis. Disons, 

dès aujourd'hui, que le numéro de mars con-' 

tinuera par une étude sur Rome, magnifique- 

ment illustrée, sa série des grandes capitales. 

G. Davenay, 

Echos 

La Température 

Après de nombreuses averses, la pluie a 

cossé de tomber hier vers cinq heures du soir 

seulement. Les hauteurs d'eau recueillies de- 

puis la sont voisines do 15m sur la 

ville elles atteignent 25»"" dans le nord-est et 

le sud de la région. Le pavé des rues reste 

boueux et glissant, rendant ainsi la. circula- 

tion très difficile aux rares piétons qui se ris- 

quent travers ce terrain visqueux. 

La température est encore très douce. Le 

thermomètre, à 8° au-dessus de zéro. à sept 

heures du matin, marquait 90 l*après-midi 

lo baromètre" accusait 758m. Des pluies, 

sont tombées sur presque toute l'Europe; on 

France, elles ont été" générales. Quant à la* 

mer, elle est houleuse dans 'nos stations dela 

Manche et deTOcéah, grosse ù Toulon. 

La température s'est un peu abaissée sur 

nos régions de l'Ouest. 

Départements, le matin, au-dessus de ^êrd 

40 à Belfort, 50 à Dunkerque ot iNa'ncy, 6" à' 

Besançon, a Boulogne, à Limoges, à Char- 

leville et à Lvon. 7" à Lorient, au Mans, 

à Glennont et à Toulouse, 8" à Cherbourg, à 

Bordeaux, à Nantes et à Cette, -g" à Brest, y 

l'île d'Aix et à Marseille, lo" a Ouessaut, 

il» à Perpignan ol à Ôran, 12" ;'i Algor ot à 

Biarritz. 

En France, des pluies sont probables avec 

temps frais. 

(La température du 18 février 1907 était à 

Paris 2° au-dessus de zéro le matin et 9" 

l'après-midi. Baromètre, 768°'.Temps frais.) 

Nice (thermomètre du théâtre des Capucines 

Kiçoises) à midi, 140 à trois heures, 130. 

Du New York Herald 

A Londres Temps beau. Température mi- 

nima, 11°; maxima, 120. Vent ouest. Baro- 

mètre, 754mi". 

A New-York Beau temps. Température 

minima, 6°; maxima, o°. Vent nord. Baro- 

mètre en baisse. 

A Berlin Temps pluvieux. Température 40. 

A TraversParis 

Le Président de la République a reçu 

le nouveau maire du neuvième arron- 

dissement, M. Dourgnon, qui lui a pré- 

senté les membres de la municipalité de' 

la rue Drouot. 

M., Mme et Mlle Panières ont visité 

hier l'exposition des aquarellistes, et 

visiteront après-demain vendredi le Sa- 

lon de peinture et de sculpture de l'Auto- 

mobile-Club de France. 

**# 

La, période de deuil que, par raison de 

haute convenance, le gouvernement fran- 

çais avait décidé d'observer à la suite de 

l'attentat de Lisbonne devant prendre 

fin le 29 février, lé Président de la Répu- 

blique et Mme Fallières offriront le lundi 

2 mars un dîner suivi de réception en 

l'honneur des membres du Parlement. 

Les fêtes de l'Elysée qui avaient été 

décommandées aurout lieu pendant le 

mois de mars. 

Le premier bal sera donné le jeudi 

5 mars, et le deuxième le jeudi 19 mars. 

Un dîner sera offert le 14 en l'honneur 

de l'ancien Président de la République 

et de MmeLoubet. 

M. Fallières recevra également à dé- 

jeuner, pendant le mois prochain, les 

lauréats du Concours agricole. 

Nous avons raconté hier l'incident re- 

latif à la visite de S. A. R. le prince 

Adalbert de Prusse qu'accompagnait 

S. A. S. le prince de Radolin, ambassa- 

deur d'Allemagne, au musée de Clu,ny. 

D'après la première information, il sem- 

blait que le prince Adalbert avait trouvé 

porte close et dû se « résigner » àae pas 

entrer dans le musée. 

Renseignements pris, la personne qui 

arépondu au prince deRadolin n'était pas 

qualifiée pour ce rôle c'est un simple 

guide, comme on en rencontre à la porte 

de tous les musées, mais qui, pourabuser 

le public sur sa qualité véritable, porte 

une casquette galonnée d'or. 

L'administration supérieure ne pour- 

rait-elle prendre des mesures pour épar- 

gneraux visiteurs l'inconvénient de sur- 

prises analogues ? '? 

Sir Dyce Duckworth, médecin à l'hôpi- 

tal Bartholomew,de Londres, et savant 

clinicien du plus haut 'mérite, a fait hier 

une conférence à la faculté de médecine 

de Paris, sous la présidence de M. le 

doyen Landouzy. Le professeur anglais 

était revêtu de ses insignes universitaires 

et les professeurs français étaient en 

robe. Oit avait tenu à entourer d'une 

certaine solennité cette" pre'ïîïï&re ïïrcmiî i 

festation scientifique de l' « entente cor- 

diale ». Sir Dyce Duckworth a parlé en 

français. 

En juin, M. le professeur Raphaël 

Blanchard, de l'Académie de médecine, 

ira rendre a la faculté de Londres la 

visite que la faculté de Paris reçoit 

en ce moment. Il faut souhaiter que 

ces relations si intéressantes se déve- 

loppent et se perpétuent. Les éminen- 

tes qualités politiques et pratiques du 

peuple anglais font oublier trop sou- 

vent que "la science- anglaise, comme 

la philosophie-. anglaise et la littérature 

anglaise, ne le cède à aucune autre pour 

l'éclat et la continuité. En physique, en 

électricité, en biologie ils ont eu des 

initiateurs géniaux à qui l'humanité doit 

des progrès considérables. L'Angleterre 

et la France se devaient de donner à 

l' « entente cordiale » lanoble consécra- 

tion d'une fraternité scientifique. 

INSTANTANÉ 

Son Excellence le baron KURINO 

M. lé baron Kurino, ambassadeur du Mi- 

kado auprès du gouvernement de la Répu- 

blique française, est ne à Foukonoka, le 

21 décembre' 1853. Lorsqu'il a signé "avec no- 

tre ministre des affaires étrangères l'accord 

frajacc-japonais un fonctionnaire du Proto- 

cole remarqua cette coïncidence sur l' « ins- 

trument » diplomatique, le nom de. M. Pichon 

et le nom de M. Kurino étaient précédés de 

la même initiale. Ce fut toute une affaire de 

connaître le prénom de l'ambassadeur. Lec 

voici: Shinstchoro. Je ne crois pas qu'on 

l'ait souvent écrit ou imprimé en France. 

Après avoir fait de très brillantes études 

dans son pays natal, M. S. Kurino, sujet d'é- 

lite, fut envoyé dans les universités américai- 

nes afin de compléter son éducation. Il suivit 

les cours de droit à Harvard de 1873 à 1881 et 

prit ses grades. Le gouvernement japonais qui 

savait la précoce distinction de M. Kurino ne 

le pressait pas de rentrer. En 1,881seulement, 

il revint à Tokio où l'attendait son brevet de 

secrétaire au ministère des affaires étrangè- 

res. 'Dix ans après, il était directeur des 

affaires politiques. 

Dès !ors, il fut chargé des missions les plus 

importantes et les plus délicates soit en Corée, 

soit en Europe. En 189.], il retournait en Amé- 

rique, non plus comme étudiant, mais en qua- 

lité de ministre plénipotentiaire. 11 allait né- 

gocier', fit signer le traité qui existe entre 

le Japon et les Etats-Unis, traité qui marque 

nhi: ère nouvelle dans l'histoire des pays 

d'Extrême-Orient,- traité dans lequel des clau- 

ses fort honorables ont remplacé les ancien- 

nes (surtout au point de vue des droits de 

douane.. et .de la., justice ,,extraterritoriale;, 

mettant les deux puissances sur un pied d'éga- 

lité parfaite. 

Nommé ministre du Japon à Rome en 1896, 

M. Kurino alla en mission spéciale à Madrid 

pour y conclure un traité avec l'Espagne, 

semblable' à celui qu'il avait conclu à Wa- 

shington. En 1897, M. Kurino passa à la léga- 

tion de Paris. il l'occupa trois années, à la 

satisfaction de tous. Dix ans d'une carrière 

diplomatique particulièrement active et pleine 

de travail utile avaient un peu ébranlé la 

santé de M. Kurino. Il rentra au Japon en 

igoo et prit un congé d'environ deux années. 

Vers 1902-les relations entre le Japon et la 

Russie devenaient assez délicates. M. Kurino 

fut rappelé au service diplomatique et il alla 

occuper la légation de Saint-Pétersbourg. Il 

conquit bien vite, par sa droiture égale aux 

dons de son esprit, l'entière confiance du comte 

Lamsdorff, et il nodépendit point de ces deux 

diplomates que lapaixfût maintenue: Un peu 

plus d'empressement dans le gouvernement 

russe à tenir les promesses du comte Lamsdorff 

et à renoncer à la Corée.et l'histoire 

était changée, Dès le commencement des 

hostilités, M. Kurino alla en Suéde établir la 

légation impériale du Japon à Stockholm 

puis il revint au Japon jusqu'au traité. de 

Portsmouth. C'est alors qu'il fut,, en mai 1906, 

envoyé, en France avec le titre d'ambassa- 

deur. Cette première ambassade du Japon a 

brillamment inauguré la série M. Kurino a 

négocié ici et signé l'accord franco-japonais. 

Il ne pouvait donner un meilleur témoignage 

de son amitié pour notre pays. A la suite de 

cette négociation heureuse, M. Kurino été 

nommé baron. L. 

La force de l'habitude. 

« Pour faire valoir leurs revendica- 

tions », les gardiens de prison se sont 

groupés dans une Association générale 

des agents du service de surveillance 

de l'administration pénitentiaire, et ils 

ont organisé un congrès. 

On supposait que les gardiens congres- 

sistes auraient eu la gravité que com- 

porte la déclinaison de leurs titres et 

qu'ils auraient observé la discipline ad- 

mirable qui fit la force principale du 

congrès des gendarmes, l'année der- 

nière. Mais, dès la première séance, il y 

eut -discussion, injures, et bagarre entre 

l'ancien et le nouveau président. 

L'ancien président fut conspué et 

passé à tabac selon les principes, et son 

exclusion fut prononcée par le prési- 

dent 

A la porte! 

Mais un phénomène naturel suivit cette 

injonction. Les gardiens lâchèrent leur 

victime et se regardèrent avec stupéfac- 

tion. Cette mise a la porte d'un. adver- 

saire leur semblait une récompense et 

non pas un châtiment. Et le contradicteur 

fut sauvé. 

Ce qu'il ne faut plus dire. 

Tout le monde connaît l'expression 

boire comme un Templier, dont l'origine 

remonte aux dîners fameux que donnait, 

sous la Régence, Philippe de Vendôme, 

grand prieur^do 

l'Ordre de Malte, en son 

hôtel du Temple. 

Or. M. Emile Vandervelde, le leader 

socialiste, qui est aussi l'apôtre de la 

tempérance, vient de créer en Belgique 

une « Loge » dite des Bons Templiers, 

dont les membres s'engagent à ne plus 

faire usage des boissons fermentées, 

sinon lorsqu'elles leur seront prescrites 

par le médecin. 

La tempérance étant impuissante à 

enrayer les progrès de l'alcoolisme, M. 

Vandervelde prêche l'abstinence totale. 

Il y a quelque mérite, avouons-le, 

étant" donnée, paraît-il, la répugnance 

des frères et amis, à ce qu'on dise désor- 

mais « Sobre comme uru Templier. » 

On a annoncé par erreur que' Mme la 

comtesse R. de Maupeou allait chanter à 

Nice, aux Capucines, dans une matinée 

de bienfaisance qui devait être organisée 

par les soins de M. Bemberg. 

Il avait été question en effet d'une re- 

présentation au profit d'une œuvre à 

laquelle Mme de Maupeou s'intéressait 

et pour laquelle elle avait consenti à ac- 

corder son gracieux concours mars la 

grande cantatrice ne. pouvant se rendre 

a Nice en ce moment, la matinée n'aura 

pas lieu. 

Les délégués du Syndicat des patrons 

coiffeursontétéreçusavant-hier matin par 

M. Viviani, au nombre d'une vingtaine. 

Ils allaient demander au ministre du tra- 

vail de les autoriser le dimanche à régle- 

menter à leur gré le roulement de leur 

personnel, ainsi que cela a lieu dans 

toutes les branches de l'alimentation, 

dans les établissements de bains, etc. 

Le ministre a répondu négativement à 

cette requête, en prétendant que les ins- 

pecteurs du travail étaient trop peu 

nombreux pour pouvoir surveiller utile- 

ment ce mode de roulement. Il paraît 

que rien n'est plus fatigant que d'ins- 

pecter le travail des autres. Mais les pa- 

trons coiffeurs ne sont pas contents. M. 

Viviani agira prudemment en apprenant 

à se raser lui-même. 

_-o-b~= 

Tous les gastronomes fameux Lu- 

cullus, Rabelais, GrimoddeLaReynière, 

Berchoux, Brillat-Savarin, furent doublés 

d'observateurs très judicieux. 

L'auteur de la Physiologie du Goût a 

dit avec raison que « seul l'homme d'es- 

prit sait boire ». Si l'on en juge par l'ex- 

tension des liqueurs, des cognacs et des 

fines châmpagnes de la maison Marie 

Brrzard et Roger dans le monde entier, 

on est forcé de croire que le niveau in- 

tellectuel a plutôt augmenté. 

_O- 

Julien de Narfbn. 

V les . • 

Cadres 

delaRépubliqu 

1 •' n '- ' 

LE PRÉSIDENT 

M. Thiers, définissant le rôle du sou- 

verain dans une monarchie constitution- 

nelle, inventa la formule historique, Lo 

Roi règne et ne gouverne pas,. Cinquante 

ans plus tard, un écrivain qui, par sa 

culture, son esprit, son talent, fut. l'une 

des plus hautes célébrités de la presse 

française, J.-J.Weiss, appliqua la même 

définition au Président de la République 

en la modifiant légèrement Le principe 

fondamental de la Constitution est ou 

doit être que le Président chasse le lapin 

et ne gouverne pas. 

Rien d'irrévérencieux ne dictait ce 

mot plaisanta J.-J. Weiss. Il énonçait 

un fait. A l'époque, Jules Gréyy, dont 

les chansonniers de la Butte ont fait 

Grévy le Jurassique, affectait d'exercer 

sa charge dans les chasses de l'Etat ou les 

tirés de Mont-sous-Yaudrey. A étaler sa 

passion cynégénique il apportait une 

coquetterie narquoise. D'être Président 

de la République, ce vieux renard sour- 

nois, qui, entre deux coups de fusiL, 

prêta la main aux ennemis de Gambetta 

pour lui passer le lacet, était plus satis- 

fait qu'il ne le laissait paraître. Néan- 

moins il gardait le souvenir de s'être op- 

posé dans la Constituante de 1848 à ja 

création de la Présidence, jugeant l'ins- 

titution inutile, dispendieuse, antidé- 

mocratique. Détenant la magistrature 

dont il avait été l'adversaire, il feignait 

d'expliquer a sa manière cette contra- 

diction un peu violente il prétendait 

démontrer par son exemple que l'Elysée 

après lui conviendrait, a tout le 

moins, au logis d'un garde-chasse géné- 

ral. Ses successeurs n'y virent pas ma- 

lice. La tradition continue. Un Président 

qui ne chasserait pas le lapin serait 

mésestimé. On ambitionne de figurer au 

tableau du chef de l'Etat. Les bourriche» 

de Marly, peste cela vous a un petife 

fumet dé Cour, cela sent son Louis XF\E 

Qui en est honoré se montre plus flattf 

qu'un courtisan admis à tenir le bou- 

geoirou la chemise du grand Roi. 

Laissons le lapin à son clapier pas

est le premier personnage de l'Etat. Elu 

des élus de la nation, représentant de la 

Loi et de la Patrie, chef-honorifique de 

l'armée, nautonier de ce grand pays 

toujours battu des flots, toujours menacé 

de la tempête, il personnifie la France 

aux yeux de l'univers. Ses prérogatives 

sdnt d'importance; s'il ne dispose pas du 

ch'oit de paix et de guerre, il possède le 

droit, de dissolution, il choisit les minis- 

tres, il-a la faculté de retarder le vote 

d'une loi nouvelle, d'en appeler au pays. 

Ce n'est pas rien. Quand, donc, l'on pré- 

tend que le Président n'est qu'un maître 

des cérémonies, on voit combien l'on se 

trompe. Placé au-dessus des partis, il 

garde, avec .sa dignité,. l'indépendance 

d'action que lui assignent les lois consti- 

tutionnelles de 1875, revues et corrigées 

en 1884. Mais entre ce que peut déter- 

miner la Constitution et la réalité des 

choses, il y a un abîme; un abîme si 

profond que, si l'on y jette les yeux, la 

Constitution n'apparaît plus que ce 

qu'elle est devenue sous l'action des 

partis un mensonge légal. 

Le moyen le plus propre à souligner 

la dérision de ce que les hommes politi- 

ques, eux-mêmes appellent couramment 

les "fictions constitutionnelles, et cette 

expression est d'un cynisme significatif, 

c'esti'examen du passé. Regardons, en 

un' bref raccourci, comment la magis- 

trature suprême a été conçue, exercée, 

par ses représentants successifs. Les 

convenances les plus naturelles nous in- 

terdisent de dessiner en ce tableau le 

Président d'hier et le Président d'aujour- 

d'hui. Nous laisserons de côté leurs per- 

sonnes comme leurs actes. Nous ne par- 

lerons'non plus de M. Thiers, qui tomba 

1 avant l'établissement de la Constitution, 

ni du maréchal Mac-Manon, qui aima 

mieux se démettre que se soumettre. Çtré- 

vy, Garnot, Casimir-Perier, FélixFaure, le 

riVghede ces quatre Présidents suffi à 

établir si la pratique répond à la théorie. 

Les hypothèses sur ce que l'on peut at- 

tendre de l'avenir découleront ensuite, 

logiquement 

de cet aperçu. 

Le Président doit être,'dans la bataille 

des partis, neutre et impartial. Si jamais 

il en fut un qui tourna cette règle, avec 

la rouerie d'un robin habitué à tourner 

la loi, c'est Jules Grévy. Choisi, on peut 

le dire-, 'au refus de Gambetta, qui pré- 

féra-se- faire généreusement son grand 

électeur^ il travailla obstinément, avec 

une passion froide, tenace, dissimulée 

sous une feinte bonhomie,. à démolir le 

tribun et son parti, puis Ferry et sa ma- 

jorité. Dans son message, il avait exposé 

sa conception du pouvoir présidentiel 

soumis avec sincérité à la grande loi du 

régime parlementaire, il n'entrerait ja- 

mais -en lutte, assurait-il, contre la vo- 

lonté nationale exprimée par ses organes 

constitutionnels. En effet, il la respecta 

mà-is- en la faussant. Les radicaux, 

alors une infime minorité bruyante, il 

les traita publiquement en amis, il les 

installa ù l'Elysée, désormais le rendez- 

vous des intrigants et des mécontents. 

lOh Inôaqu'il partageât leurs idées, mais 

'leurs passions servaient ses rancunes, 

ses* jalousies, sespré tentions. Cethomme 

efuiétai tintelUgent, honnête, ami de son re- 

pospfciiile. j5.ç se» n 16 r* êts,; TOaisimatois 

comme, 

un retors et possédé sénilement de va-, 

nité, devenait ambitieux de diriger effec- 

tivement la politique générale de la 

France. Toute supériorité de nature a 

l'ikilipser offensait son esprit; il ne se 

sentait a l'aise, au Conseil des ministres, 

etle^maître qu'en se voyant entouré de 

médiocrités ou de politiciens sans carac- 

tère, -prêts à lui obéir. Lorsqu'on se rap- 

pelle les dessous de sa présidence, on 

pense malgré soi, toutes proportions 

gardées entre les hommes et les choses, 

au roi Louis-Philippe, à son système, à 

la petite guerre d'embûches 'qu'avec sa 

ronde finesse il faisait à ses secrétaires 

d'Etat quand il les jugeait trop person- 

tiels son mot,, d'un égoïsme si balza- 

cien, sur la mort du grand Casimir- 

Perièr:. «Est-ce un bien? est-ce un 

mal ?» » Jules Grévy dut se l'approprier à 

la-mort 4e Gambetta, mais en.suppri- 

mant le point d'interrogation et le se- 

cond membre de phrase. 

Des-;lois chères à Gambetta, parce que 

utiles aw bien public, des lois soutenues 

par les ministres en exercice, furent re- 

poussées à la suite des manœuvres de 

Jules Grévy. Bien plus! Par sa tolérance 

affichée, et uniquemeut pour faire pièce 

au cabinet Ferry, le souverain d'une 

nation amie fut outrageusement insulté 

en- arrivant à Paris le Président, juste 

dudimènt de cette impardonnable fai- 

blesse, dont le plus responsable était le 

ministre général Thibaudin, simple 

jouet' lui-même aux mains de MM. Cle- 

menceau et Maujan, ses conseils et amis, 

le Président dut porter les excuses 

officielles de la France à ce roi dont une 

imprudence avait fait la victime des 

calculs d'une coterieparlementaire. L'His- 

toire décidera si l'habile intervention de 

Jules Grévy dans l'affaire Schnœbelé, où 

il servit la patrie d'une façon victorieuse, 

doit balancer ses lourdes fautes anté- 

rieures. Lui-même, les heures doulou- 

reuses étant venues le faire sombrer, ne 

se pardonna pas, nous croyons le savoir, 

son immixtion constante, non dans les 

affaires de l'Etat, mais dans les querelles 

des partis, dans les rivalités des hommes 

politiques. Les radicaux, alors qu'il 

croyait s'en servir, s'étaient servis de lui 

pour leur propre compte. 

Une 'amertume profonde lui vint de- 

vant l'attitude de ceux qu'il pensait être 

ses vrais amis, de ceux pour lesquels il 

s'était découvert durant toute sa Prési- 

dence, et qui ne lui avaient fait tenir 

qu'un rôle de dupe, il s'en apercevait 

trop tard. Au cours d'une des sombres 

journées où le scandale effritait l'Elysée, 

le malheureux vieillard fit sa confession 

a l'un des membres de ces ministères 

Gambetta et Ferry qu'il avait tant com- 

battus. Dépouillant toute attitude conven- 

tionnelle, laissant paraître ses senti- 

ments, il reconnut ses erreurs, il dit tout 

le mal que lui avaient fait et ses alliés, 

et ceux qui successivement avaient dé- 

tenu le pouvoir depuis deux ans, c'est- 

à-dire depuis la chute de Ferry, cette 

chute dont il s'était tant réjoui. 

Laleçpn est à méditer. Elle montre 

que si le parti radical a la vergogne de 

compromettre les Présidents, il a tout 

autant la prudence de ne pas concourir 

à leur sauvetage s'il peut y rester tels 

ces noyés qui, pour se dégager d'un com- 

pagnon gênant leur coupe, l'enfoncent 

d'un solide coup de poing, et se sauvent. 

Une deuxième leçon se dégage du mes- 

U ne dcux~¿mc 

de Jule' 

:J u me' 

.¡ 

Hige de démission de Jules Grévy. Dé- 

Grévy ouvrait une autre perspective: 

s'il ne redoutait pas les conséquences 

d'un conflit entre le pouvoir exécutif et 

le Parlement, disait-il en propres ter- 

mes, son devoir et son droit seraient 

de résister. Ce langage, sur l'heure, pa- 

rut insensé et vite on l'oublia. Est-on 

bien sûr qu'un président énergique ne 

sera pas tenté, quelque jour, de le pe- 

ser, pour en faire à son profit un com- 

mentaire direct? '? 

Carnot, lui, ne chercha ni à intriguer 

ni à diriger. Nous le voyons encore, ce 

midi ténébreux et humide de décembre, 

à Versailles, où la fièvre civique, avait, 

attiré notre jeunesse. Le rencontrant a 

l'écart, comme nous quittions un groupe 

de ferrystes qui cessaient d'espérer,' 

nous lui dîmes 

Monsieur, vous êtes le Président 

de ce soir. 

Droit sur la chaussée, rigide, le corps 

frileusement serré en. son pardessus au 

col relevé, le regard morne, il n'eut pas 

un geste, pas un sourire, à peine/par 

pure politesse, un timide 

Oh monsieur. 

II fallut le docteur Javal, qui l'accom- 

gnait, pour le tirer de' sa noire tacitur- 

nité 

Allons mon cher, lui fit-il gaie- 

ment, venez, venez 

Et, lui prenant le bras, il l'entraîna de 

force vers sa destinée. 

Elu du .hasard, ou plutôt bénéficiaire 

d'un mot imprudent de M. Rouvier à la 

.tribune de la Chambre, il passa à l'E- 

lysée morose, effacé, résigné. 11 fut 

l'irresponsable par excellence. Correct, 

strict, ,impeccable, bornant son ambi- 

tion à être le premier fonctionnaire 

de. France, il abaissa volontairement le 

pouvoir exécutif devant le pouvoir légis- 

latif. Chez lui, ce n'était pas crainte, c'é- 

tait méthode. On s'y trompa. Ce neutre 

excessif parut une grisaille jusqu'à la 

nuit fatale où le sang l'éclaira de sa 

pourpre. Les araignées parlementaires, 

enhardies, y tissèrent, leurs toiles libre- 

ment, mais le frelon Boulanger y fut 

pris, étouffé. Cette soumission régjéeaux 

députés, Carnot, et c'est sa gloire,.en fut 

la victime. De même, qu'il approuvait 

tout, il confirma l'arrêt qui envoyait à 

l'échafaud un pauvre illuminé ce fai- 

sant, il décidait de sa mort et il le pres- 

sentait. La Chambre, comme beaucoup 

de gens, prévoyait de son côté que, l'exé- 

cution entraînerait à coup sûr de terri- 

bles représailles songeant d'abord à sa 

propre sécurité, elle n'eût pas. la géné- 

reusepenséed'imposerà Carnotune grâce 

qui l'eût sauvegardé, lui. Quel thème 

facile pour les orateurs de carrefour 

le parallèle entre le sort d'un' Vaillant 

qui ne tua personne, qui effraya seule- 

ment les députés, res sacra !'ëi le sort 

d'un Soleillant qui se contenta de mar- 

tyriser une innocente fillette! 

Grévy suivait ses ministres, Casimir- 

Perier fut déboulonné par les siens. En 

entrant à l'Elysée, il s'attendait à porter 

les plus lourdes responsabilités morales. 

11 avait annoncé sa résolution de ne 

laisser ni méconnaître ni prescrire les 

droits que la Constitution lui conférait. 

Des droits ? On l'eût tôt fait déchanter. 

Traité en intrus par ses ministres, ils 

s'abstenaient avec affectation de lui com- 

muniquer les affaires de l'Etat, surtout 

celles intéressant la sécurité nationale. 

Leur insolente attitude lui signifiait qu'il 

n'était pour eux qu'un soliveau. D'un 

naturel fier, ayant*le souci de la dignité 

du pouvoir, il voulut réagir. 11 crut alors 

s'apercevoir qu'il était condamné à l'im- 

puissance. La Présidence, lui parut dé- 

pourvue de moyens d'action et de con- 

trôle. On l'avait choisi pour être un 

Président de combat on lui tolérait 

tout juste l'initiative d'un valet cha- 

marré. En conseil des ministres devant 

des faces de mensonge où il lisait une 

hostilité méchante, la joie mal contenue 

de son impopularité habilement attisée 

par une féroce campagne de presse, 

la nausée chaque jour le soulevait. Une 

communication-d'un ambassadeur étran- 

ger, en lui révélant ce que ses minis- 

tres lui cachaient, provoqua un dernier 

hoquet de dégoût, et il partit en cla- 

quant les portes. Sa démission, par 

ricochet, était un soufflet pour le Parle- 

ment aussi cria-t-il à la désertion, la 

trahison. Les événements ont appris si 

la trahison était chez le Président démis- 

sionnaire ou chez les ministres. Il était 

d'un caractère trop allier pour s'em- 

ployer à déjouer de basses manœuvres 

de fourberie; quant à servir uniquement 

de machine à signer, il estimait un 

composteur suffisant à cet office. Il pré- 

féra reprendre sa liberté, sa belle indé- 

pendance, et il fit bien. 

Sur la présidence de Félix Faure, il y 

aurait beaucoup à dire, trop! Son éléva- 

tion imprévue, il la devait au des 

médiocres, et c'est le plus nombreux, les 

uns effrayés par l'austère droiture de 

M. Brisson, les autres par la supériorité 

décidée de M. Waldeck-Rousseau. Ce 

coup de fortune le grisa, littéralement. 

Il eut le vertige il se crut roi, empe- 

reur, divin Napoléon III donna moins 

de tracas au protocole que cet ancien 

tanneur se boursouflant comme la gre- 

nouille qui veut s'enfler à l'égal d'un 

bœuf. M. Clemenceau, agacé de ses airs, 

le comparait au bourgeois gentilhomme, 

tantôt se pavanant, tantôt sautillant sous 

un chapeau chinois; même, un soir, sur 

l'escalier du Théâtre-Français, le perçant 

de ses deux yeux dardés en flèches, il 

lui cria sous le nez « A la, chienlit, 

monsieur! » Félix Faure trouva son his- 

toriographe, un reporter subtil, aux no- 

tations acerbes, qui, mêlant parfois à la 

petite exactitude d'un Dangeaules splen- 

dides cruautés réjouies d'un Saint-Si- 

mon, a écrit, en le suivant pendant 

deux ou trois ans, un journal d'une 

lecture ineffable. Qui voudra- connaî- 

tre ce Président devra colliger ces pa- 

ges. Mais il y manque un épisode, et 

c'est celui-ci Félix Faure, fouetté par 

le scandale, arpentant son cabinet à 

grands pas, les joues en feu, les bras 

battant le vide, soufflant, jurant, pous- 

sant des cris, à demi fou, s'arrêtant tout 

sec, empoignant une table de ses mains 

crispées, hagard, marmonnant, geignant, 

se désolant, menaçant « Ils veulent 

que je parte. que je démissionne. que 

je démissionne. Non non je ne dé- 

missionnerai pas. je resterai. malgré 

tout, malgré tous. » Quelqu'un, intro- 

duit depuis un instant sans qu'il l'eût 

distingué, le regardait, l'écoutail, froi- 

deniPiit, ramené^par analogie au déses- j 

poir d'Harpagon volé. 

• Donc, il' restai' la tranquillité lui fut 

JLb 

n'1 

mauvais, mais il ne sut pas se défen- 

dre contre certaines emprises, contre 

certains rêves. 11 avait proclamé dans 

son message que l'ordre républicain ne 

saurait courir de dangers c'est par sa 

faute qu'il en courut le plus. Sa prési- 

dence aura été, sinon la plus troublée de 

toutes,/xlu moins, sur sa fin, la plus 

troublante. Elle connut des heures lou- 

ches, des moments étranges. L'exécu- 

tion seule manqua à des résolutions de 

la plus haute gravité; l'obstacle de la 

dernière minute, d'où vint-il? De l'inop- 

portunité, de la défaillance, de la fata- 

lité L'opinion des gens bien informés 

est que la mort de Félix Faure empêcha 

de grosses choses. Un homme pourrait 

parler utilement pour;l'histoire. Celui-là, 

deux ou trois fois, passa les portes de 

l'Elysée: ce ne fut pas, commme il l'es- 

pérait, en occupant, mais en croque- 

mort. C'est l'homme dont les chefs du 

parti républicain, au matin du 17 fé- 

vrier 1899, cherchant un candidat possi- 

ble en cas de refus obstiné deM.Loubet, 

disaient entre eux: « Tout plutôt que 

Charles Dupuy! » M. Charles Dupuy ne 

parlera pas, et pour cause. 

Ce rappel dupasse est assez suggestif. 

Sur quatre Présidents évoqués, deux 

ont dû démissionner (comme Thiers et 

le Maréchal), et les plus intelligents. Des 

deux autres, le premier se renferma 

étroitement dans une correction terne et 

passive; le second dut à la mort d'échap- 

per à des entreprises hasardeuses. Un 

seul entre tous, Casimir-Perier, fit pas- 

ser les exigences de sa conscience politi- 

que avant la vanité de coucher a l'Ely- 

sée au prix de toutes^les "humiliations: 

sa noblesse de caractère lui.valut le mé- 

pris du Parle ment. 

Les attributions constitutionnelles du 

Président sont, disions-nous, impor- 

tantes. En réalité, on le voit, .elles sont 

fictives. II. ne peut s'imposer, .à ses ris- 

ques et périls, que. s'il le veut et le sait; 

;sinon, son autorité reste, purement no- 

^minale. Elle'ne devient effective, elle ne 

s'exerce moralement et efficacement sur 

le pays, d'accord avec les ministres ou 

malgré eux, qu'au cas où ses services 

antérieurs, son action propre, son carac- 

tère font de lui quelqu'un, c'est-à-dire 

une personnalité visiblement prépondé- 

rante, forçant, à défaut de l'admiration, 

l'attention et le respect. Par malheur, les 

nouvelles mœivrs politiques inspirent la 

crainte que, de moins en moins, les qua- 

lités personnelles ne soient requises des 

Présidents de l'avenir. L'omnipotence 

grandissante du Parlement tend à ab- 

sorber tous les pouvoirs, à les annihiler 

complètement. Encore un effort, et il ne 

déléguera plus à l'Elysée qu'un homme 

de servitude. La magistrature suprême 

sera dévolue au plus servile, non au plus 

digne. 

Malheureux, les Présidents de demain 1 

Leurs prédécesseurs auront eu sur eux 

,mi avantage la faculté d'observer la 

neutralité entre les partis. Cette liberté 

même leur sera refusée. Dans la dislo- 

cation, l'usure des rouages gouverne- 

mentaux, la Présidence deviendra un 

vulgaire instrument rouillé les factions 

maîtresses choisiront pour l'y porter le 

candidat qui leur donnera le plus de 

gages d'humilité. Dérisoire vassal en- 

chaîné par la peur d'être débarqué si 

une lueur de fierté venait l'animer 

Le maître tout-puissant, ce sera le 

président du Conseil des ministres. Ce 

nouveau maire du Palais n'aura pas be- 

soin, pour dominer son fantôme de chef 

d'Etat, de lui infliger le traitement des 

énervés de Jumièges. Il commandera, et 

il sera obéi. L'asservissement final du 

pouvoir exécutif, voilà le danger en 

temps de crise. Même sympathique à la 

France, un Président, lorsqu'il sera avéré 

qu'il n'a pas sa liberté, qu'il est le pri- 

sonnier d'un parti, le prisonnier d'un 

homme, n'aura plus ni autorité morale, 

ni crédit, ni respect quoi qu'il dise, 

quoi qu'il arrive, la nation ne l'écoutera 

pas. Ce jour-la, il surgira peut-être un par- 

lementaire amoureux de la logique pour 

constater l'inutilité de la Présidence et 

proposer sa suppression. A moins, au 

contraire, qu'un autre, aux yeux de qui 

décapiter la Constitution serait décapiter 

la République, ne demande a renforcer 

la Présidence par l'augmentation de ses 

droits, de ses moyens d'action, de son 

indépendance. 

Un républicain. t 

IieJWe^raWre 

SALONS 

S. A. S. la princesse de Radolin recevra 

le jeudi 27 février, à dix heures. 

Cette réception sera précédée d'un grand 

dîner. 

Le jeudi 27 février, goûtef de cinq a sept 

heures chez la marquise de Movellan. 

La comtesse de Longpérier-Grimoard 

a donné hier une très élégante matinée à l'oc- 

casion du contrat de mariage de Mlle de L'Es- 

pinasse-Langeae, 

fille du comte et de la com- 

tesse de L'Èspinasse-Langeac née Longpé- 

rier-Grimoard, avec le baron de Nervaux de 

Méziéres. 

L'exposition des cadeaux fut éblouissante. 

Dans la cotbeillc souvenir des comtes 

Alexandre et Joseph d'Estourmel, diadème en 

brillants souvenir de la comtesse Joseph 

d'Estourmel née Rohan-Chabot, fleur d'églan- 

tine en brillants anciens; souvenir de la ba- 

ronne de Nervaux née Loys, pendentif perle 

et émail souvenir de la marquise d'Estour- 

mel née Castellane, montre et châtelaine 

Louis XVI dons du fiancé cœur turquoise 

et brillants, miniature entourée de perles 

bracelet émail avec chiffre pii diamants, 

point d'Angleterre et. de Chantilly ancien, 

fourrure de loutre et de renard argent, robes^ 

de velours et de satin, Livre d'heures Henri Iï. 

Parmi les donateurs 

Marquise de »Sanzillor>, argenterie complète, 

dentelles anciennes, éventail etgarniture de che- 

minée comtesse de Longpérier-Grimoard, sau- 

toir or et perles, bourse or; baronne de Souboy- 

ran née Saint-Aulaire, chocolatière Louis XV 

comte et comtesse de L'Espiiiasse Langeac, 

trousse de voyage; comtesse de Verthamôn, bu- 

reau Louis XVI vicomte de L'Espinasse-Langeac, 

garniture detoiletto Louis XVI en cristal et ver- 

meil marquise de Maubou, bracelet ancien perles 

et bi'illanjs: Mlle Y. de L'Espinasse-Langeae, 

bagua chevalière or: duc Decazes, carafon cristal 

et 'vermeil comte d'Osseville, vitrine Louis XVI 

marquis et marquise de Lo.vs-Chandieu, théière, 

sucrier et crémier Louis XV; marquis de L'Es- 

pinassa-Langeac, surtout arsj-ent baronne R.de 

Lestrangû. cafetière Louis XV; comte de Fi-ëdy, 

fin-tout glace et bronze doré; vicomte et vi- 

eemuesse de Sôzo, bouts de table vicomte et 

vicomtesse de Frédy, jardinière et vases' en 

bronze doré; baron tt baronne de Liouen, M. 

F. 01 Mlle de Ltisscrt.lt-g-umier Louis XV: comte 

f-t i-omtosseJean de Kerçrorlay, broche jieries et 

diamants; M. et MmeF. Tijiry. Tète-à-tihe ar- j 

Chabot, table 

comtesse do Maleville, plateau cristal et ver- 

meil M. et Mme Conge-Vjejean, carie! Louis XV 

ancien; comte K de Beaiichamp, petit secré- 

taire ancien; marquis de Maleville, meuble 

d'entre-deux ancien comte de Boysseulh, can^ 

délabre Louis XV baron et baronne Max de 

de Frédy, buste de Marie-Antoinette; vicomte 

étvicomtessedeSaint-Priestd'Urgel, 

chocolatière 

et plateau vermeil comte H. de Maleville, statue de 

marbre vicomte et vicomtesse Amelot, milieu 

de table argent; M. Antoine Lascoux, bronze de 

Barye; princesse J. Lubomirska, chandelier Km- 

pire comte et comtesse de Kersaint, table à tlié; 

marquis de Casa Riëra, éventail ancien M. et 

Mme de Laire, salières vermeil; comte et com- 

tesse de Faucompré, bureau acajou; comtesse 

de Noinville, chandeliers argent; comtesse d'Hau- 

dicourt, garniture de bureau'; M. et Mme Lucien 

de Possesse, flacon; vermeil; 'comte et comtesse 

de SaporUt, garniture d'ombrelle; comte et com- 

tesse do Lambilly, biscuit; baron et baronne G. 

de Montesquieu, vase argent; de Bonteville, 

bracelet serpent or; comte et comtesse de La 

Londe, flambeaux; comte et comtesse de Mar- 

mier, encrier cristal comte et comtesse de Mi- 

ramon, flacons à. sels; .marquis et marquise de 

Versainville, bonbonnière, or; marquis de Da- 

nanche-Mauhou, épingle avec opale; vicomte et 

vicomtesse de Qalard-Terraube, service à hors- 

d'œuvre, etc. ••• 

Le mariage, comme nous l'avons annoncé, 

sera célébré demain à Saint-Pierre du Gros- 

Caillou. 

La marquise de Quinsonas née Oudinot 

de Reggio a ouvert son hôtel de la rue de Bour- 

gogne pour la signature du contrat de ma- 

riage de Mlle Charlotte Oudinot de Reggio, 

fille de la duchesse de Reggio née Cormenin, 

avec le vicomte de Roquefeuil, fils du comte 

et de la comtesse de Roquefeuil née de Sa- 

blon du Corail. 

De quatre à sept heures, tout le grand 

monde parisien est venu apporter ses félici- 

tations aux fiancés. 

Très admirée, l'exposition des cadeaux. 

Dans la corbeillle collier de diamants, 

barrette de diamants, bague avec saphir, des 

zibelines, des dentelles, etc. 

Citons parmi'les donateurs 

Mme de Saint-Martin-Valog-ne, aigrette dia- 

mants et montre émail et brillants; duchesse de 

Reggio née Cormenin, diadème diamants souve- 

nir de la duchesso- de Reggio née Castelbajac, 

pendentif perles et diamants bague avec éme- 

raude, point d'Angleterre 

duc de Reggio, paire 

de chevaux Mme du Corail, argenterie complète 

de table comtesse de Roquefeuil douairière, 

encrier de table porcelaine marquis et mar- 

quise de Garidel, cafetière argent; vicomte de 

Cormenin, thé complet Louis XVI argent; mar- 

quise de Quinsonas, plats, légumiers, saucières 

et assiettes à gâteaux argent;" M. de Saint-Mar- 

tin-Valogne, secrétaire en marqueterie Mlle de 

SainMfartin-yalogne, bague perle et diamant; 

comte et comtesse de Sèze, glace de toilette 

Louis XVI en argent; marquis de Quinsonas, 

chocolatière argent; comte Paul de Quinsonas, 

pendule; marquis et marquise de Chavagnac, 

écran Louis" XVI marquis et marquise de Ram- 

bures, bureau acajou et cuivres Louis XVI; 

comtesse G. de'Castelbaj'ac, brocs à Champagne 

et à bière comte et comtesse Guy de La Roche- 

foucauld, coupes, etc., etc. 

Le mariage sera béni demain par M. l'abbé 

Cordonnier â Saint-Pierre de Chaillot. 

Les témoins seront, pour le fiancé le mar- 

quis de Garidel, son beau-frère, et le comte 

de Sèze, son cousin pour la fiancée le 

vicomte de Cormenin, son oncle, et le marquis 

de Quinsonas, son cousin germain. 

. Matinéemusicale des plu| intéressantes 

.chez Mme Maurice Gallet, dats son hôtel de 

la rue Jouffroy. 

».La maîtresse de la maison, la cantatrice 

mondaine dont la splendide voix est servie par 

un si grand talent artistique, chanta à ravir des 

œuvres de Liszt, accompagnée au piano par 

M. Ed. Mignan, et la Cantate nuptiale de 

J.-S. Bach, pour soprano-solo- (traduction 

de Mme Henriette Fuclis), accompagnée par le 

violoniste Saury, le hautboïste Bleuze et M. 

Ed. Mignan pour la basse chiffrée réalisée. 

Elle partagea son triomphe avec M. Saury, 

qui joua dans la perfection la Sonate en la 

mineur de Schumann, et M. Foix, un ténor du 

plus bel avenir, qui chanta à merveille l'air 

à'Iphigènie en Tauride, de Gluck, et la Séré- 

nade de Vantant jaloux, de Grétry. 

Mme Emile Herman, la grande pia- 

niste et professeur, donnera trois matinées 

musicales les dimanches 8, 15 et 22 mars, de 

cinq à sept heures, dans ses salons

peut pas juger 

projet de l'Autriche aura sur les accords internationaux 

et il faut attendre de savoir de 

quelle façon ce projet affecte les signataires 

du programme de Muerzsteg. » 

Russie et Turquie 

1 

Saint-Pétersbourçf, 18 février. 

Bien que la nouvelte de la mobilisation des 

troupes turaues ait été démentie de Constantinople, 

les journaux affirment que des troupes 

considérables sont déjà massées sur les 

frontières de Turquie et de Perse. 

Les généraux Hussein-pacha et Rassoulbey 

disposeraient actuellement de vingt-sept 

régiments d'hamidié, représentant un effectif 

d'environ 14,500 hommes. 1 

Le commandant en chef, Senk-pacha, aurait 

donné l'ordre à dix régiments de se tenir 

prêts à marcher sur la frontière. 

Les trois districts de Zilli, Zijelli et Sorovan, 

contigus au territoire russe, devraient 

fournir chacun dix régiments. 

Sept régiments auraient quitté Kovin, se 

° 

dirigeant sur la frontière. 

Les troupes turques seraient munies des 

armes" les plus modernes. 

La q uestion macédonienne 

Athènes, 18 février. 

On mande de Salonique: 

« Une série de crimes commis par les bandes. 

bulgares est signalée le 12 février, une 

bande bulgare a assassiné deux Grecs à 

Zihni, dans le district de Castorio. 

» Le 13 février, une autre bande bulgare a 

tué un Grec à Dranoveni, dans le même 

district le 14 février, les Bulgares ont tué 

aussi un Grec et en ont blessé un autre à 

Rachovon, dans le district de Prespa. » 

Constantinople, 18 février. 

Contrairement à certaines informations, 

on constate que l'action exercée jusqu'à présent 

dans le sens des réformes par les ambassadeurs 

représentant ici les puissances 

qui prennent part a l'entente, ainsi que par 

lesautorités de Macédoine, c'est-à-dire par 

les agents civils et les consuls des puissances 

ci-dessus désignées, n'a été ni arrêtée 

ni ob,strùée et continue sans interruption. 

Manifestations allemandes 


Les socialistes avaient organisé pour ce 

soir, à Berlin et dans les environs, trentetrois 

réunions relatives au projet de loi sur 

les associations d'éposé au Reichstag. 

A Berlin seulement, quinze réunions ont 

eu lieu, auxquelles ont pris part environ 

10,000 socialistes. 

Dans toutes les réunions, la même résolution 

demandant le rejet de la loi traitée de 

réactionnaire a été adoptée. 

La résolution proteste contre l'obligation 

d'aviser la police des réunions, contre la surveillance 

policière dans les réunions, contre le 

paragraphe 7 relatif à la langue à employer 

dans les réunions. La résolution demande 

l'abrogation de toutes les lois restreignant le 

droit d'association et de réunion. 

De nombreux députés socialistes au Reichstag 

ont pris la parole. 

La police, qui avait pris d'importantes 

mesures d'ordre, n'a pas eu à intervenir. 

e L'école sans Dieu j 

..v 

s- Rome, 18 février. 

La Chambre a commencé la discussion de 

l'interpellation de l'extrême gauche invitant 

le gouvernement à assurer le caractère laïque 

de l'enseignement primaire et à interdire l'enseignement 

religieux sous quelque forme que 

ce soit dans les écoles primaires. 

Après un discours de M. Bissolati, qui a 

développé l'interpellation, une réplique de M. 

Cameroni, catholique, et un discours de M. qu'on 

Canandini, de l'extrême gauche, en faveur 

de la laïcisation, la suite de la discussion a 

été renvoyée à demain. 

En Portugal 

r. · 

me condamne grâce 

Les Etats-Unis 

Je ne demande pas de 

et le Japon 

Tokio, 18 février. 

La réponse du Japon au mémorandum 

adressé le 36 janvier par les Etats-Unis sera 

remise demain à M. O'Brien. Ce document, 

qui a été rédigé avec le plus grand soin, 

donne les grandes lignes du plan du contrôle 

de l'immigration japonaise en Amérique. Il 

comporte de nombreuses concessions, résultat 

des conférences qui ont eu lieu entre 

MM. Hayashi, Ishu, O'Bricn et Slcphens. 

Dans les milieux officiels japonais on estime 

que cette réponse sera considérée 

comme satisfaisante par les Etats-Unis, et 

que, par conséquent, tous les différends actuels 

seront ainsi réglés. 

Lisbonne, 18 février, 

Le roi Manuel et la reine Amélie recevront 

demain le corps diplomatique. 

Préalablement le ministre de Suède présentera 

ses lettres de créance. 

La colonie italienne fera célébrer demain 

dans l'église de Lorette une messe pour le, 

repos de l'âme du roi Carlos et du prince 

Philippe. 

Le comte Calbori, ministre d'Italie y assistera. 

Le juge Silva Monteiro, nommé par intérim 

juge d'instruction criminelle, inaugurera 

ses fonctions par une enquête sur les actes 

de la police civile à Lisbonne. 

M. Antonio Azevedo a été nommé président 

de la municipalité de Lisbonne. 

Les bombes de Barcelone 

Madrid, 18 février. 

A la Chambre et au Sénat on a discuté aujourd'hui 

le décret du gouvernement, datant 

de la fin de décembre, auquel les explosions 

d'hier donnent une sinistre actualité, suspendant 

à Barcelone les garanties constitutionnelles. 

Le ministre de l'intérieur a défendu la décision 

du gouvernement à la Chambre, au 

milieu, des violentes protestations, de la mi- 

'norité dont les orateurs ont qualifié cette 

mesure d'arbitraire et d'inconstitutionnelle. 

L'instruction publique en Suisse 

Berne, 18 février. 

Contre le projet de loi, dont il a été parlé, 

portant création d'un impôt scolaire spécial, 

auquel seraient astreints les étrangers, surtout 

les Français dont la colonie est si nombreuse 

dans la cité du Rhône, on fait valoir 

que les autorités législative et exécutive, 

hésitent à entrer dans une voie pareille, car 

ce serait se mettre en opposition absolue avec 

la Constitution fédérale, qui contient, dans 

l'article 27, la disposition suivante 

« Les cantons pourvoient à l'instruction 

primaire, qui doit être suffisante et placée 

exclusivement sous la direction de l'autorité 

civile. Elle est obligatoire et, dans les écoles 

primaires, gratuite ». 

Jamais un canton, en présence d'un texte 

si formel, ne pourrait établir un impôt scolaire 

quelconque pour l'école primaire. Toutefois, 

s'il s'agit de l'instruction secondaire ou 

supérieure, un écolage est admis dans presque 

tous les cantons suisses. Jean Roll. 

Le procès de Port-Arthur 

Sjraint-Pétersbourg, 18 février. 

Oh s'attend pour demain au prononcé du 

verdict dans l'affaire de la reddition de Port- 

Arthur. Le général Stœssel a pris pour la dernière 

fois la parole;,il s'est déclaré seul responsable 

de la capitulation 

S'il faut l'expier dans le sang, que ce soit 

dans mon sang! Port-Arthur n'aurait pu 

tenir qu'un bien petit nombre d'heures de 

plus, et il aurait fallu sacrifier pour cela 

vingt mille hommes 

Le général Reiss dit qu'il" s'est contenté 

d'obéir aux ordres qu'il avait reçus 

Si c'est là une culpabilité, eh bien l 

Acquittement d'une coupable 

AVadovice, 18 février. 

Wanda Dobrodziska, accusée d'avoir commis 

au moyen d'une bombe un attentat contre 

le général Skalon, gouverneur général de 

Varsovie, a été acquittée malgré ses aveux 

complets, parce que les jurés ont, à l'unanimité, 

répondu négativement sur la question 

de culpabilité. 

Le ministère public n'ayant pas présenté 

de recours en nullité, Wanda Dobrodziska a 

été immédiatement remise en liberté. 


On télégraphie de Lisbonneque la reine 

Maria-Pia est légèrement souffrante du foie: 

son état ne donne lieu à aucune inquiétude. 

Loutfi-bey, consul général de Turquie à 

Budapest, est nommé secrétaire général du 

ministère des affaires étrangères, en remplacement 

de Noury-bey, décédé il y a quelques 

jours. 

On prépare au ministère des affaires 

étrangères, a Rome, deux Livres verts, relatifs 

aux affaires des Balkans et du Maroc. 

Le comité central républicain de l'Illinois 

a adopté la candidature de M. Joseph 

Cannon, président de la Chambre des représentants, 

à la présidence des Etats-Unis, 

Un édit impérial vient d'être publié à 

Pékin ordonnant la réorganisation d'après 

les principes européens des troupes de la 

vallée du Yang-Tsi. 

La commission de la défense nationale 

de la Douma a adopté à l'unanimité le projet 

gouvernemental de construction immédiate 

du chemin de fer de l'Amour et voté à cet 

effet un premier crédit de douze millions de 

roubles. 

M. Brodeur, ministre de la marine du 

Canada, va proposer au Parlement canadien 

la création d'un service subventionné de navigation 

entre le Canada et la France. 

-.Le commissaire de police Millier, de 

Berlin, qui, à propos de l'affaire du banquier 

Friedberg, avait arrrête diverses personnes, 

dont l'avocat Caro, a été reconnu atteint 

d'aliénation mentale et relevé de ses fonctions. 

Toutes les personnes arrêtées ont été 

remises en liberté. 

On dit que le ministère public de New- 

York, qui poursuit la California Southern 

Pacifie Railroad, a relevé 4,000 délits contre 

cette Compagnie. 

Une dépêche de New-York annonce que 

28 mineurs ont été ensevelis dans une mine 

de charbon, à Pettville (Pensylvanie), par 

suite de la rupture d'une digue. 

La grève des ouvriers des ports de naphte 

de Bakou est terminée. 

La police d'Anvers a arrêté pour vol 

J 

deux Français, dont l'un, Victor Lugez, ancien 

soldat d'infanterie coloniale, avait été 

condamné à mort par le Conseil de guerre de 

Nantes et avait réussi à s'évader. 

Amérique latine 

DANSL'ARGENTINE 

Buenos-Aires, 18février. 

La Caisse de conversion. L'encaisse-or 

de la Caisse de conversion se chiffre actuellement 

par 110 millions 820,000 piastres-or. 

AUBRESIL 

Rio-do-Janeiro,"18 février. 

Le voyage ôfficiel. De retour à Saint- 

Paul, le Président de la République, le ministre 

des travaux public et leur suite sont 

arrivés aujourd'hui à Rio-de-Janeiro. Leur 

voyage a été vraiment extraordinaire en 

quatre jours, ils ont inauguré plusieurs prolongements 

et embranchements de chemins 

de fer, en parcourant une distance totale de 

3.597 kilomètres. 

NOTESPÉRUVIENNES 

L'armée péruvienne cl la mission militaire 

française. Les dernières manœuvres militaires 

de l'armée péruvienne, qui ont eu lieu 

au mois de décembre, ont remporté un gros 

succès, qui revient dans une grande mesure 

à la mission militaire française. 

Ayant été convoqués pour faire leur service 

de campagne pendant trois semaines, 

conformément à la loi du service militaire 

obligatoire, les réservistes furent enrôlés, au 

nombre de 3,050, dans les différents corps de 

l'armée, dont l'effectif fut ainsi élevé à 0,000 

soldats, sous la direction immédiate du colonel 

Félix d'André, aide du lieutenant-colonel 

Larregain, membre de,la mission française. 

D'accord avec les instructions du général 

Clément, il a été organisé une brigade mixte. 

composée de doux régiments d'infanterie, 

d'un escadron de cavalerie et de quatre batteries 

d'artillerie.. 

Le colonel d'André, directeur de l'instruction 

de lïnfantme,sa pris le commandement 

de deux régiments d'infanterie pendant 

les trois semaines des manoeuvres. Il a 

mis en pratique le même plan d'instruction 

qu'il avait déjà essayé dans les précédentes 

manœuvres. Le plan d'instruction et la mé- 

thode qu'il a adoptés 

ont mis en lumière ses 

distinguées qualités d'organisateur et d'instructeur. 

On peut dire chose pareille du 

commandant Larregain au sujet de l'instruction 

de l'artillerie. 

Le général Clément, chef de la mission militaire 

française et de l'état-major de l'armée 

péruvienne! ayant pris la direction générale 

des manœuvres, en fixa le programme tactique 

d'accord avec l'état «l'instruction des 

troupes. Les instructions édictées par le général 

Clément ont mis en valeur ses -brillantes 

qualités de commandement et sa grande instruction 

militaire. Malheureusement, un accident 

imprévu a empêché le général Clément 

de garder la direction des manœuvres jusqu'à 

la fin; et le colonel André en a pris à ce moment 

la direction générale pendant les deux 

dernières journées. 

Le colonel Dogny, directeur de l'Ecole militaire, 

mérite également une mention toute 

spéciale, parce que les chefs, officiers et soldats 

de ladite école ont été les meilleurs instructeurs 

des réservistes. 

Tous les autres membres de la mission 

française ont rendu des services très importants. 

Le colonel Salatz a eu le commande- 

ment de la brigade de défensive, rôle qu'il a 

très bien rempli. 

Le Président de la République et le ministre 

de la guerre, par un ordre général, ont félicité 

les réservistes et les directeurs des manœuvres. 

AUXETATS-UNIS 

UN TRIBUNAL OUVRIER 

Washington,4 février. 

Cela se passait a Washington, clans 

une maison d'apparence bourgeoise, où 

aucune affiche tapageuse ne dénonçait 

l'intention de bouleverser l'univers. A 

l'intérieur, on ne voyait ni drapeaux rouges 

plantés sur des écussons sanglants, 

ni certaines de ces devises à grands mots 

qui annoncent la tlu du monde et le règne 

du prolétariat. Depuis le seuil jusqu'à la 

salle du conseil, tout avait l'apparence 

simple d'une maison de commerce; à 

droite et à par des portes entrouvertes, 

on découvrait des gens silencieux 

et bien mis, courbés sur des machines à 

écrire; la salle elle-mrme n'avait dans 

son mobilier ou sa décoration rien de 

révolutionnaire et vous auriez; juré, à 

voir une douzaine de gentlemen fumer 

leurs cigares autour d'une vaste table et 

discuter" posément, que c'étaient là de pacifiques 

bourgeois américains réunis en 

conseil d'administration. 

Et pourtant chacun de ces gentlemen 

avait manié l'outil ou dirigé la machine. 

L'un d'eux avait posé des briques, un 

autre avait coulé la fonte dans les moules 

de sable, un autre avait chargé le bois 

sur les navires des grands lacs. Ces 

douze hommes, tous de métier différent, 

représentaient la bagatelle de 

deux millions et demi d'ouvriers américains, 

et leur petit président, là-bas, 

dans le fauteuil, avec ses lunettes d'or 

et sa calotte de vieux savant, -n'était autre 

qu'un ancien rouleur de cigares qui, 

après une lutte de vingt-cinq ans, se 

voyait la tête de la plus formidable organisation 

ouvrière du monder entier 

Samuel Gompers, le président de l'American 

Fédération of Labor. Car c'était là 

le conseil exécutif de cette vaste Confédération 

américaine du travail, un tribunal 

d'un nouveau genre et dont l'importance 

croît chaque jour, pour tout 

dire un tribunal ouvrier. 

•s- 

L'affaire à laquelle j'ai pu assister était 

très différente' de FaUaii Il s'agissait 

d'une de .ces disputes dites de 

compétence qui mettent si souvent aux 

prises les Unions ouvrières en Amérique. 

Chacune d'entre elles a la propriété exclusive 

d'un certain genre de travail. 

Par exemple, si vous demandez à un 

tapissier qui place des tentures dans 

votre appartement de planter un clou 

pour raccommoder une porte, il vous 

répondra que son union le lui interdit, 

car la réparation des portes est de la 

compétence des menuisiers.* Le public 

ne trouve pas cela drôle. Cela est moins 

drôle encore quand les Unions se pren- 

Eugenio Garzon. 

nent aux cheveux. On a vu desski/scmpers 

rester en panne à mi-chemin' entre 

la terre et le ciel parce que les ouvriersqui-construisent-tes-ascenseurs 

(il fautt 

l'écrire en un mot) s'étaient querellés 

< avec les maçons ou les plombiers. Le 

cas soumis au tribunal ouvrier était précisément 

de ce genre. Les ouvriers de 

l'industrie du papier venaient d'entrer 

en guerre les uns contre les autres ceux 

qui transforment la pâte en papier prétendaient 

que leur Union devait englober 

tous les 'ouvriers de l'usine; ceux qui 

préparent la pâte revendiquaient le droit 

de former une Union distincte. Telle la 

querelle du Nord et du Sud au moment 

de la Sécession. 

A 

Les représentantes des deux Unions 

avaient fait chacun près de 1,000 kilomètres 

pour venir défendre leur cause. 

Ce fut le délégué des faiseurs de papier 

qui plaida le premier. 11 avait apporté 

un dossier volumineux et parlait froidement, 

en citant des faits son principal 

argument fut que l'existence simultanée 

de deux Unions dans la même industrie 

devait affaiblir les ouvriers. Son adversaire 

répondit avec autant de passion 

qu'un avocat d'Assises; il soutint qu'il 

n'y avait rien de commun entre les faiseurs 

de papier, qui travaillent à la machine 

et gagnent de hauts salaires, et les 

faiseurs de pâte, qui travaillent à la main, 

font de plus longues journées et gagnent 

moitié moins. A travers ces, deux plaidoyers 

si différents, l'un calme, celui 

d'un homme d'affaires, l'autre aussi 

emporté qu'un discours de réunion publique, 

apparaissait brusquement une 

vérité sociale souvent ignorée à savoir 

qu'il existe non pas une seule, mais plusieurs 

classes ouvrières, et qu'aux yeux 

des ouvriers non qualifiés, qui font les 

grosses besognes, les ouvriers qualifiés, 

qui vivent dans l'aisance sont déjà des 

demi-bourgeois. 

Les juges 

courtoisie. 

écoutaient avec 

De temps à autre 

uae parfaite 

le président 

Gompers 

l'orateur 

posait une 

de conclure. 

question ou priait 

Mais la Cour suprême 

des 

pas apporté 

à juger 

Etats-Unis elle-même n'eût 

plus de sérieux et d'attention 

une nouvelle sécession des confédérés. 

Etats 

De leur côté les plaideurs 

eux-mêmes ne cessaient pas 

de conserver 

la tenue et le langage les plus corrects. 

Rien n'aurait pu révéler que c'étaient là 

des ouvriers jugés par leurs pairs si par 

moments l'un des orateurs, pour accentuer 

la force de ses arguments, n'avait 

ouvert toute grande, les doigts- écartés en 

éventail, une main courte et calleuse, 

la main qui s'est modelée sur l'outil. 

Le plus curieux vint après les plaidoiries, 

quand le président invita un des 

assistants à exprimer son opinion. C'était 

un homme rouge, .d'apparence timide, 

qui paraissait moins important que les 

autres. Il s'avança, salua, et dit 

« Je suis sensible, messieurs, à l'honneur 

que vous me faites en me .demandant 

mon avis, mais il est bien entendu 

que je ne veux pas influencer la décision 

de votre tribunal. C'est à vous qu'il ap- 

Le témoin rit également et fit sa déposition 

de bonne grâce. Il expliqua que la* 

Great Northern Paper Company n'avait 

jamais eu à se plaindre des Unions ouvrières 

et qu'elle souhaitait voir le conflit 

promptement terminé; qu'à son avis, il 

était possible de tracer une ligne de démarcation 

entre les faiseurs de papier et! 

les faiseurs de pâte et par suite d'accorder 

aux deux Unions une existence distincte. 

Quand il eut achevé et que le tribunal' 

lui eut exprimé ses remerciements, je 

demandai qui était cet homme. 

« C'est un patron, me dit tout bas Sam 

Jompers; nous demandons souvent aux 

patrons de venir déposer dans ces sortes 

de disputes; ils le font volontiers et nous 

nous en trouvons fort bien. » 

Il me montra en même temps le contrat 

que la Great Northcr Paper Company, 

la plus puissante de l'Amérique, 

signe avec ses Unions et où il est stipulé 

que, pour toute dispute de compétence, 

patrons et ouvriers s'en remettront à la 

décision de l'American Fédération of 

Labor. 

**# 

Les ouvriers américains ne sont pas 

des anges, et M. Samuel Gompers moins 

que tout autre. Dans ses jours d'humeur 

aggressive, et ils sont fréquents, le 

petit savant hollandais a la dent dure et 

le rire méchant. Beaucoup de gens, socialistes 

ou modérés, voient en lui 

une nouvelle personnification de l'Anté- 

Christ. Quelles que soient les réserves 

à faire, il est pourtant impossible de ne 

pas admirer son œuvre. Je ne crois pas 

qu'il existe beaucoup d'organisations ouvrières 

parvenues a un tel degré de discipline 

et de bon sens qu'elles inspirent 

contiance à leurs anciens ennemis naturels. 

A coup sûr, rien ne donne mieux lit 

mesure du progrès social dans un grand 

pays que le petit fait suivant deux faiseurs 

de papier qui plaident comme des 

avocats professionnels et leur patron qui 

dépose librement devant le tribunal ouvrier. 

Je ne conteste pas qu'il eut été plus 

passionnant d'écouter Mme Thaw, sa 

petite histoire du narcotique.ou celle des 

gentilles habitudes de son époux. 

Philippe' Millet. 

LA CHAMBRE 

Mardi 18 février. 

L'IMPOT SUR LE REVENU 

La discussion s'ouvre aujourd'hui sur 

une motion préjudicielle de MM. Georges 

Berry, Charles Benoist et Paul Beauregard, 

qui est ainsi conçue 

La Chambre décide de surseoira la discussion 

des articles jusqu'à ce qu'elle ait été 

saisie par le gouvernement d'un projet de 

réorganisation des ressources départementales 

et communales..4 

C'est le bon sens même comment 

séparer les deux réformes. ? Ces messieurs 

ne doivent cependant pas se faire 

d'illusions; le bon sens étant au,jourd'hui 

un cas rédhibitoire, ù cause de sa 

rareté. 

Le projet supprime le principal des 

contributions et laisse subsister les centimes 

additionnels sur quelle base vat-on 

les établir ? Le ministre n'a-t-il pas 

dit en 1901 que les deux réformes étaient 

connexes, et M. Renoult ne l'a-t-il pas 

répété dans son rapport ? « On n'a pas 

le droit de se moquer ainsi de la démocratie 

» Rassurez-vous, on s'en moquera 

toujours. 

Il suffit au président de la Commission, 

M. Pellctan, et au ministre des finances, 

M. Caillaux, de dire que les deux réformes 

sont distinctes ce qui e.st une éclatante 

absurdité pour que la motion 

préjudicielle soit repoussée par 433 voix 

contre 10(5. 

Alors, on se trouve en face de* l'article 

premier, c'est-à-dire la suppression des 

quatre contributions directes, rjui sont 

cinq depuis quelques jours. M. Ma gniaudé 

a la parole pour développer un contreprojet 

dont l'article premier est simple et 

de bon goût « II sera établi, à partir du 

1er janvier 1909, un impôt généralisur le 

revenu. » 

Personne n'ignore que M. Magniaudé, 

député de l'Aisne, est un réformateur en 

mal d'enfant. Depuis dix ans, il travaille 

son impôt, ou plutôt son impôt Je travaille. 

Il appartient à cette série d'enchérisseurs 

qui trouvent que le gouvernement 

ne va pas assez loin, et il s'étonne 

des concessions faites à M. Caillaux par 

MM. Jaurès et Vaillant. Son admiration 

n'est acquise tout entière qu'an beau 

discours de M., Pelletan, qu'il voudrait 

voir affiché sur tous les murs de France. 

en regard, sans doute, du mauvais discours 

de M. Ribot. 

Quant à M. Caillaux, c'est un vil mode 

rantiste. 

Est-ce à dire que M. Magniaudé, parmi 

ses doléances, n'ait pas exprimé quelques 

idées justes? A son avis, le ministre 

a simplement changé le nom des 

contributions directes, et ce second baptême 

lui déplaît. Ce n'est pas tout: au 

lieu de diminuer les charges de l'industrie 

et du commerce, on les augmente. 

Tout le poids de la patente va retomber 

sur 55,000 industriels, parqués eux 

aussi! o 

En résumé, dans chacune des catégories 

frappées, l'orateur signale des inégalités 

encore plus choquantes que les 

inégalités actuelles. A quoi bon, dès lors, 

remuer ainsi cette terre à microbes? Ce 

qui lui apparaît, c'est que les classes 

moyennes sont absolument sacrifiées. 

Joli impôt qui s'attaque ainsi aux forces 

vives de la nation! 

M. Magniaudé a eu, comme les coryphées, 

sa suspension de séance. Elle lui 

a permis de reprendre des forces pour 

continuer, devant trente-cinq collègues, 

sa revue des divers articles de la loi. 11 

les a jugés avec une .sévérité qui a quelque 

peu étonné chez un aussi ferme partisan 

de l'impôt sur le revenu. C'était 

sans doute une façon de déblayer le terrain 

pour son propre système. 

Malheureusement, il ne l'a pas exposé. 

aujourd'hui. On assurait dans lescouîoirs 

qu'il en avait encore, pour trois ou quatre 

heures, jeudi prochain. Jen'ai pas le 

courage de lui en vouloir; c'est un orateur 

de tout repos. Il converse volontiers, 

du haut de la tribune, avec les 

voisins qui l'interrompent, et comme on 

ne se rend pas bien compte de l'objection, 

ni du grief, on passe. J'ai cru démêler 

que M. Magniaudé en youlartûr-

Pas-Perdus, 

LE SÉNAT 

La crise des transports a pris encore 

toute la séance d'hier. Cette discussion 

est essentiellement d'intérel électoral et 

chacun vient dire son petit mot en faveur 

de sa réeion. 

M. Flaissières a réclamé le canal laté- 

ral au Rhône. M. d'Estournelle de Cons- 

tant a fort heureusement fait observer 

que ses préventions anciennes contre 

l'organisation des chemins de fer avaient 

fait place à plus d'indulgence. Mais il 

estime cependant que tout n'est pas par- 

lait. Il faudrait réaliser la seconde par- 

tie du programme Freycinet, et tirer 

plus sérieusement parti des admirables 

instruments de travail dont la nature a 

si libéralement, doté la .France. MM. 

Belhomme, Maurice Faure et Guverville 

réclament des améliorations en faveur 

de leurs départements. 

Submergé par ces demandes, le minis- 

tre des travaux publics, M. Barthou, 

s'est efforcé de donner satisfaction à 

tout le monde,, et avec quelle, bonne 

grâce! l 

M. le ministre des travaux publics. 

Sur les 992 millions, dont le grand pro- 

gramme de 1903 prévoit la dépense, les ca- 

naux sont appelés à recevoir une dotation de 

200 millions; Depuis 1903, des lois succes- 

sives ont déclaré d'utilité publique les canaux 

du Nord, de Marseille au Rhône, de Cette au 

Rhône, de la Deule, de Nantes et d'Orléans. 

Les travaux de construction sont à la veille 

d'être commencés. Ils»vont-être mis en adju- 

dication. 

Pour ce qui est du canal latéral à la Loire, 

je suis lié par une loi qui a prescrit des.ex- 

périences. Ces expériences ne sont pas ache- 

vées. Je suis tenu d'en attendre le résultat 

pour donner une solution à cette grave af- 

faire. 

La question du camal latéral au Rhône est 

plus avancée. On'pout dès à présent en en- 

trevoir la solution. Il faut que ce projet 

aboutisse. Une vole de navigation dans la 

vallée du Rhône est indispensable. 

Ni la région ni la France ne peuvent s'en 

passer mais il s'agit d'une dépense de 

500 millions. 

Ces faits suffisent à montrer que toute 

l'attention du gouvernement est attirée sur 

les affaires de cet ordre. 

Après avûir répondu aux questions 

spéciales et nombreuses qui lui ont 

été posées uu cours du débat, M. Bar- 

thou a confclu en demandant au Sénat de 

lui faire confiance. Et à une grande 

majorité, un ordre du jour sanctionnant 

ses derniers, mots a été voté par la haute 

assemblées 

Mais le Sénat était en forme, en veine 

-de travail. Il n'a pas voulu lever sa 

séance sans avoir commencé la discus- 

sion de l'interpellation de M. Gaudin de 

Villaine sur la situation de notre corps 

expéditionnaire 

du Maroc. 

M.|Gaudin de Villaine estime que ce 

corps est insuffisant. Il faut mobiliser le 

corps d'infanterie coloniale qui compte 

8,000 hommes et le diriger non sur le 

Maroc mais- sur l'Algérie. 

On parle, dit M1. Gaudin de Villaine de 

deux sultans, mais on ne parle pas du 

Rogui, ni de Bou-Amama. Pourtant ils 

existent. Avec la ligne d'opération algé- 

rienne, nous en serons les maîtres en 

les prenant à revers. 

Et M. Gaudm de Villaine dépose aux 

applaudissements 

de la droite cet ordre 

du jour qui résume parfaitement tous 

les points de s.on interpellation.: 

Le Sénat injvite le gouvernement, sans 

d'ailleurs sortir des conventions de l'acte 

d'Algésiras, sans esprit de conquête ou d'an- 

nexion, à donner sans retard à notre action 

militaire, toute de pacification au Maroc, une 

orientation nouvelle en portant nos opéra- 

tions do l'ouest à l'est, c'est-,t-dire des rives 

de l'Océan la 'frontière algérienne,, et passe 

à l'ordre du jour. 

M. d'Estoornelles de Constant, après 

M. Gaudin de Villaine, s'oppose à l'éva- 

cuation du Maroc. Le problème qui s'y 

pose est cornplexe, mais nous.avons une 

œuvre de d.roiture et d'honneur a y rem- 

plir, oeuvra qui peut se résumer ainsi 

minimum d'occupation, maximum d'or- 

ganisation. 

Et il conclut ainsi 

M. d'Es-ïournelles de (Jonstant. En ré- 

sumé, notes ne pouvons abandonner le Maroc, 

nous ne pouvons le conquérir. Nous devons 

seulement rétablir l'ordre. La France est l'en- 

nemie des aventures. 

Sa poj'itique au Maroc sera le couronne- 

ment dfj sa politique de bonne foi qui a groupé 

autour d'elle tant d'amitiés et de confiantes 

relations. (Très bien très bien 1) 

M. d'Estournelies a été très applaudi. 

Mais- il était tard, la séance durait de- 

puis longtemps, et la réponse du minis- 

tre de la guerre menaçait d'être longue. 

Alors le Sénat a décidé de renvoyer la 

discussion à la prochaine séance, c'est- 

à dire à jeudi. 

Louis Chevreuse. 


Le conseil des ministres 

Les ministres et sous-secrétaires d'Etat se 

sont réunis hier matin à l'Elysée sous la 

présidence de M. Fallières. 

Ils se sont principalement entretenus des 

différentes questions à l'ordre du jour des 

deux Chambres. 

M. Milliès-Lacroix, ministre des colonies, 

a fait signer le mouvement suivant dans le 

personnel des gouverneurs des colonies 

M. Merleaux-Ponty, gouverneur du Haut-Séné- 

gal-Nisror, est nommé gouverneur général de 

l'Afrique occidentale, en remplacement de M. 

Roume, admis à faire valoir ses droits à la re- 

traite. 

M. Merlin, secrétaire général du gouverne- 

ment général de l'Afrique occidentaJe, est 

nommé gouverneur du Congo, en remplacement 

de M. Gentil, qui, en raison de son état de santé, 

a demandé à faire valoir ses droits à la retraite. 

M. Clauzel, gouverneur de la Côte d'Ivoire, est 

nommé gouverneur du Haut-Sënégal-Niger. 

M. Angoulyant, gouverneur de 1 Inde, est nom- 

mé gouverneur de la Côte d'Ivoire. 

M. Bonhoiire, gouverneur de la Réunion, est 

nommé gouverneur de l'Inde. 

M. Guy, gouverneur du Sénégal, est nommé 

gouverneur de la Réunion. 

M. Gourbeil, adjoint au gouverneur général de 

l'Ihdo-Chine, est nommé gouverneur du Séné- 

gal. M. Richard, gouverneur de la Guinée, est 

nommé gouverneur de la Nouvelle-Calédonie. 

M. Lidtard, gouverneur de la Nouvelle-Calédo- 

nie, est nojnmé gouverneur de la Guinée. 

M. Telle/" secrétaire général du Gabon, est 

nommé gwiverneur du Gabon. 

M. Rmu, ministre de l'agriculture, a pré- 

senté à la signature du Président de la Ré- 

publigrae, un projet de loi relatif au défri- 

Les chinoiseries continuent. 

Le groupe de la gauche radicale a délibéré 

sur "la ligne de conduite à suivre à propos du 

vote sur l'article 1er du projet Caillaux. 

MM. Aimond et Cochery ont proposé cha- 

cun un amendement tendant au même but, 

c'est-à-dire portant lo la suppression de 

deux seulement des contributions directes, 

la personnelle-mobilière et l'impôt des portes 

et fenêtres 2° la transformation des deux au- 

tres, impôt foncier (propriété bâtie et non 

bâtie) et patentes. 

Finalement la réunion, à l'unanimité moins 

2 voix, celle du président du groupe, M. 

Chapuis, et celle de M. Baudet, a adopté une 

formule proposée par M. Aimond et ainsi 

conçue 

En remplacement des contributions directes 

supprimées il est établi un impôt général sur le 

revenu. 

Cette rédaction est destinée à être substi- 

tuée à la fois aux articles 1 et 2 du projet. 

En n'énumêrant pas les contributions sup- 

primées, elle laisse à la Chambre la possibi- 

lité, au cours du débat, de maintenir celles 

de ces contributions dont l'existence lui sem- 

blerait nécessaire. 

Le bureau de la gauche radicale a été 

chargé de soumettre cette rédaction au pré- 

sident du Conseil et au ministre des finances. 

En conséquence, une délégation du bureau, 

composée de MM. Chapuis, Dron et Renard, 

s'est rendue à l'issue de la séance au minis- 

tère de l'intérieur. 

Au cours de cette entrevue, les délégués 

ont fait part au président du Conseil et à 

M. Caillaux, qui assistait à l'entretien, de la 

décision prise par leur groupe. 

MM. Clemenceau et Caillaux ont déclaré 

que le gouvernement, en raison des engage- 

ments qu'il avait pris devant le Parlement, 

se voyait obligé de maintenir le principe de 

la loi, c'est-à-dire la suppression totale des 

contributions directes. 

Ils ont ajouté que, d'ailleurs, il n'y avait 

entre le gouvernement et la gauche radicale 

que des divergences portant plus sur la 

forme que sur le fond. 

Dans ces conditions, ils restent convaincus 

que l'entente du gouvernement et de la majo- 

rité républicaine fera aboutir la réforme. 

Au surplus, MM. Clemenceau et Caillaux 

ont fait savoir qu'au cours du débat le mi- 

nistre des finances fournirait à la Chambre 

des explications de nature à donner satisfac- 

fion aux vœux exprimés par .certains mem- 

bres de la gauche radicale. 

C'est ainsi notamment que le gouverne- 

ment ne s'.opposera pas d'une_ façon irréduc- 

tible à la fusion des articles 1 et 2 du projet, 

à condition que le sens de chacun des arti- 

cles ne soit pas modifié. 

Les délégués rendront compte demain au 

groupe de la gauche radicale de leur entrevue 

avec ces ministres. 

Mais, on peut le dire dès maintenant, le 

gouvernement reste sur ses positions et, 

comme le groupe de la gauche radicale a dé- 

cidé de laisser toute liberté à ses membres 

pour voter selon leur intérêt, il est certain 

que si le ministère engage sa responsabilité, 

il ne rencontrera pas, de ce côté du moins, 

de grandes résistances. 

La réintégration des offleiers de réserve 

et de territoriale 

Le général Picquart, a fait connaître à la 

commission de l'armée que le gouvernement 

acceptait l'addition proposée par la commis- 

sion au projet de loi tendant à réintégrer M. 

Joseph Reinach dans les cadres de l'armée 

territoriale. 

Le paragraphe additionnel, dû à l'initia- 

tive de M. Klotz, est ainsi conçu 

Sont également réintégrés dans leur grade, 

pour prendre rang du jour où il leur a été con- 

l'éi'é pour la première fois, les offleiers apparte- 

nant à la réserve et à l'arméo territoriale qui 

ont été l'évoqués, soit en vertu du paragraphe 4 

en raison d'un acte politique soit en vertu du 

paragraphe 7 de l'article 7 du décret du 31 

août 1878,sur la simple demande, non motivée, 

qu'ils peuvent adresser au ministre de la guerre 

dans le mois qui suivra la promulgation do la 

présente loi. 

Le nombre des bénéficiaires do la mesure 

srra de sept, y compris M. Joseph Reinach. 

C'est à M. Bouhey-Allex, ancien député so- 

cialiste de la Côte-d'Or, que s'applique la 

disposition relative au paragraphe 4 du dé- 

cret de 1878. Il avait été rayé" des cadres pour 

avoir présidé une réunion socialiste en 1894. 

Les six autres, visés par le paragraphe 7 du 

décret de 1878, ont été frappés pour avoir, en 

dehors du service, rédigé des écrits injurieux 

ou commis des actes offensants contre un de 

leurs supérieurs. 

Nouvelles questions de M. Jaurès 

M. Jaurès a informé M. Pichon, ministre 

des affaires étrangères, de son intention de 

lui poser les questions suivantes 

i° Quelles sont les précautions prises par la 

Banque d'Etat marocaine pour que le prêt de 

deux millions et demi consenti par ello soit 

exclusivement affecte à l'entretien des forces do 

police dans les ports? 

2° Quels sont les termes do la communication 

faite au corps diplomatique par Moiilay Halid?Y 

Quels sont les termes des propositions faites h 

M. Houel par Moulay-Halld? Quelle réponse le 

gouvernement entend-il faire à cetto démarche V 

M. Pichon accepte en principe de répondre 

ù M. Jaurès, mais il ne pourra le faire utile- 

ment qu'après réception de certains rensei- 

gnements. 

La date de la discussion des questions de 

M. Jaurès sera donc lixée ultérieurement. 

L'élection de la Creuse 

Le bureau qui, avait été chargé d'examiner 

l'élection de M. Judet, élu à Boussac, a mo- 

difié hier ses conclusions premières. 

Il avait d'abord manifesté l'intention de 

demander l'invalidation de M. Judet qui lui 

semblait s'être rendu coupable de corruption 

électorale en s'engageant à verser le supplé- 

ment de son indemnité parlementaire aux 

œuvres d'assistance de son arrondissement. 

Revenant'sur le vote qu'il avait précédem- 

ment émis, le bureau a reconnu la bonne foi 

de M. Judet etM. Pozzi, qui avait été chargé 

de conclure à l'invalidation, a dû renoncer à 

son rapport. 

C'est M. Giroux qui rédigera le nouveau 

rapport concluant à la validation. 

.-• Les retraites ouvrières 

La sous-commission des retraites, chargée 

de dépouiller l'enquête ordonnée, a terminé 

son travail en ce qui concerne la question 

qui vise le principe de l'obligation. 

Du tableau dressé par elle il résulte que 

sur 28,076 questionnaires envoyés il est re- 

venu 9,582 réponses, qui se décomposent 

comme suit 1,772 favorables à l'obligation 

contre 7,154 défavorables, et 656 imprécises. 

En ce qui concerne les réponses des syndi- 

cats ouvriers, les chiffres donnent les résul- 

tats suivants 282 réponses favorables à l'o- 

bligation du versement des employeurs et 

employés contre 943 défavorables, et 149 im- 

précises. 

Du côté des mutualistes, 1,128 favorables à 

l'obligation contre 3,904 défavorables. 

La section agricole donne 237 réponses fa- 

vorables à l'obligation, 1.395 défavorables et 

58 imprécises. 

Enfin, les réponses patronales comprennent 

127 favorables à l'obligation, contre 912 dé- 

favorables et 53 imprécises. 

En résumé, sur 1,372 réponses ouvrières, 

20 0/0 sont pour l'obligation, 69 0/0 contre et 

11 0/0 imprécises. 

Si l'on prend le total des quatre sections 

ouvrières, le tableau fait ressortir 18 5 0/0 

de réponses favorables, 7 46 0/0 défavorables 

et 6 8 0/0 imprécises. 

La dévolution des biens 

La commission sénatoriale de la séparation 

des Eglises et de l'Etat a entendu M. Briand, 

garde des sceaux, sur le projet relatif à la 

dévolution des biens. 

M. Briand, après avoir fait un historique 

messes. 

Le ministre a insisté pour que la commis- 

sion prit ses décisions aussi rapidement 

qu'elle le pourrait. 

· 

La commission a demandé au ministr.e, 

qui lui a promis de les lui envoyer à bref 

délai, la communication d'un certain nombre- 

de documents de statistique. 

Elle se réunira de nouveau le jeudi 27 fé- 

vrier.. 

Auguste Avril. 

LE 

RECRUTEMENT 

DES 

OFFICIERS 

_0- 

PROJET DE LOI DU GOUVERNEMENT 

Le projet de loi relatif au recrutement 

des officiers, dont le Figaro a déjà donné 

une courte analyse le jour où il a été 

déposé sur le bureau de la Chambre, 

présente une importance considérable. 

Jamais, en effet, le vieil adage « Tant 

valent les cadres, tant vaut l'armée », n'a 

été plus vrai. 

Nos forces militaires seraient unique- 

ment composées, en. cas de guerre, de ré- 

servistes et de jeunes soldats depuis fort 

peu de temps au service; aussi l'instruc- 

tion technique de l'homme de troupe lais- 

serait-elle fort à désirer et devrait-elle 

être rachetée par la solidité des cadres. La 

création d'un corps de sous-officiers ren- 

gagés, analogue à celui qui existe en 

Allemagne, s'impose donc; au ministère 

de la guerre, on ne perd d'ailleurs pas 

de vue cette importante question, et il 

est probable que, dans un âvenir pro- 

chain, une proposition sera faite au Par- 

lement dans ce but. 

Quant it notre corps d'officiers,_ il est 

de toutpremier ordre. Pour s'en convain- 

cre, il suffit de songer à la supériorité 

que nôtre artillerie a su prendre il y a 

dix ans sur toutes ses rivales. 

Toutefois, le général Picquart a pensé 

qu'il était possible de réaliser un nou- 

veau progrès. D'ailleurs, le nouveau 

mode de recrutement qui oblige tous les 

jeunes gens, sans aucune exception, à 

passer par la caserne, doit fatalement 

amener certains changements dans l'or- 

ganisation des Ecoles militaires. 

Désormais, tous les aspirants officiers 

auront reçu, dans les corps de troupe, 

avant d'entrer à Saint-Cyr ou à l'Ecole 

polytechnique, l'instruction militaire pra- 

tique des candidats sous-officiers. Il sera 

donc possible de réduire d'autant les 

cours suivis dans ces Ecoles. 

Tout le monde est en outre d'accord 

pour reconnaître que l'enseignement mi- 

litaire théorique donné dans nos grandes 

écoles militaires est trop développé eu 

égard à la jeunesse et à l'inexpérience 

des jeunes gens auquel il s'adresse. 

Ceux-ci profitent en réalité fort peu des 

leçons de grande tactique ou de stra- 

tégie qui sont professées devant eux. 

On ne peut donc qu'approuver la ré- 

duction à une -année, proposée par le gé- 

néral Picquart, du temps passé par les 

futurs officiers dans les Ecoles Saint-Cyr 

et Polytechnique. D'ailleurs, ceux qui sor- 

tiront de cette dernière continueront à 

aller suivre pendant une année les cours 

de l'Ecole d'application de l'artillerie et 

du génie à Fontainebleau. 

Cette diminution du temps des études 

ne saurait soulever aucune objection 

sérieuse, même en ce qui concerne les 

armes spéciales. On a, en effet, déjà pris 

en diverses circonstances une mesure 

analogue et on n'a. jamais eu à s'en 

plaindre. Les « petits chapeaux », c'est 

ainsi qu'on désignait les élèves déta- 

chés à Fontainebleau à la fin de leur 

première année d'Ecole polytechnique, 

-ne se sont jamais montrés, en quoi que 

ce fût, inférieurs à leurs camarades. 

Toutefois l'Ecole polytechnique joint 

ù son caractère d'Ecole militaire celui 

d'un établissement de haute culture 

scientifique; elle assure le recrutement 

de plusieurs grands services, tels que 

les ponts et chaussées, les mines, les té- 

légraphes, les constructions navales. On 

ne saurait, sans inconvénient, abaisser à 

une année le temps passé a l'Ecole pour 

ceux des élèves qui se destinent aux 

carrières civiles. 

Le ministre admet donc que les jeunes 

gens qui le désireraient pourraient sui- 

vre le cycle complet des études; ils se- 

raient autorisés, à la fide leur deuxième 

année, à entrer dans l'armée, s'ils ne 

pouvaient être classés dans les services 

civils. Le programme des cours à l'Ecole 

polytechnique serait remanié de manière 

à faire un tout complet de l'enseigne- 

ment de chaque année. 

Mais les écoles militaires ainsi réor- 

ganisées ne pourraient suffire à donner 

a l'officier la somme de connaissances 

dont il aura besoin au cours de sa car- 

rière. Il faudra lui procurer un complé- 

ment d'instruction, surtout en tactique. 

Cet enseignement complémentaire lui 

sera donné dans des écoles de perfection- 

nement spéciales pour chaque arme et 

où ne seront admis que des lieutenants 

ayant déjà une ancienneté, et par suite 

une maturité d'esprit suffisante. 

Le ministre se propose en outre d'ob- 

tenir par ce moyen une fusion plus com- 

plète des diverses catégories d'officiers. 

C'est, en effet, sans aucune distinction 

d'origine que les lieutenants seront ap- 

pelés dans les écoles de perfectionne- 

ment. Les officiers, sortis du rang ou 

des grandes écoles, apprendront ainsi à 

se mieux connaître et à se mieux appré- 

cier. L'esprit de camaraderie ne pourra 

qu'en être fortifié. 

En résumé, les officiers continueront, 

comme par le passé, à provenir de deux 

sources différentes. Les uns seront issus 

de la troupe ils seront nommés sous- 

lieutenants après avoir passé un an dans 

les écoles de sous-officiers de Saint- 

Maixent, Saumur ou Versailles. Les au- 

tres auront subi avec succès les examens 

d'entrée aux grandes écoles; ils auront 

vécu un an à la caserne, puis recevront 

leur premier galon d'officier à la sortie 

de Saint-Cyr ou de Polytechnique; ils ne 

seront restés dans ces écoles, pour la très 

grande majorité, qu'une seule année, 

mais ceux appartenant aux armes spé- 

ciales passeront encore une année à 

l'Ecole d'application de Fontainebleau. 

Tous enfin, quelle que soit leur ori- 

gine, pourront ultérieurement recevoir 

une instruction militaire plus dévelop- 

pée dans des écoles spéciales. 

Comme on le voit, le but du général 

Picquart est double il consiste à ac- 

croître l'instruction de l'ensemble des 

riel, et « qu'il en augurait d'heureux ef- 

fets pour corps d'officiers, dont il encou- 

ragerait le travail, exciterait l'émulation, 

récompenserait les efforts et la valeur, en 

établissant une sélection dès la première 

année de carrière militaire ». 

La proposition du ministre de la guerre 

est, en effet, tout à fait rationnelle et ne" 

pourrait avoir, si elle était adoptée, que 

des conséquences heureuses. Souhaitons 

seulement que les esprits avancés qui 

rêvent le bouleversement de nos institu- 

tions militaires ne profitent pas de la 

discussion qui s'ouvrira à ce sujet pour 

entraîner le Parlement vers quelques 

mesures radicales bien différentes de 

celles que présente le général Picquart 

et dont les derniers rapports sur le bud- 

get nous ont donné un aperçu peu ras- 

surant. 

De Beyre. 

DANS LA HABSUE 

Economies à faire, 

Dans l'important discours qu'il a pro- 

noncé au Sénat le 27 décembre dernier, 

M. le ministre de la marine s'est exprimé 

ainsi « Pour mon compte, je recherche 

les économies a réaliser, car je crois 

qu'on peut en découvrir. J'estime qu'a- 

vant de demander des crédits pour les 

constructions neuves, le premier devoir 

est d'écarter toute dépense inutile. » 

Parmi les économies possibles, dont 

la recherche est la préoccupation du mi- 

nistre, l'une des plus incontestables et 

des plus incontestées est celle qui a trait 

à la spécialisation denosports de guerre. 

En étudiant cette question dans le livre 

magistral qu'il a publié, il y a deux ans, 

M. le capitaine de frégate Abeille a eu 

raison de montrer combien notre puis- 

sance militaire pâtissait de l'éparpille- 

ment des crédits entre cinq ports mili- 

taires, tous organisés sur le même moule 

et possédant les mêmes rouages de com- 

mandement et d'administration. « Exa- 

minant, continuait-il, la situation de nos 

grands ports militaires, on se convain- 

cra que le souci d'améliorer Lorient et 

Rochefort nous vaut de retarder ailleurs 

des travaux très urgents, ou d'en entre- 

prendre d'autres qui sont trop étriqués 

et deviendront insuffisants avant d'être 

terminés. 

» 

Oui, nos plus grands ports, ceux qu'on 

pourrait appeler les ports de premier 

choc, parce qu'ils auraient, en cas de 

guerre, à supporter l'efl'ort principal, ces 

grands ports ont une organisation maté- 

rielle défectueuse. Telle est, en effet, la 

stricte vérité, vérité que M. Thomson 

était obligé de proclamer dans son dis- 

cours cité plus haut, quand il reconnais- 

sait que nous avons plusieurs bassins de 

radoub trop petits, des ateliers trop éloi- 

gnés les uns des autres, et des frais de 

manutention rendus très onéreux par 

suite de l'insuffisance de l'outillage. Une 

augmentation des crédits affectés à ce1; 

outillage a été demandée pour 1906, pour 

1907 et pour 1908, mais personne ne peut 

nier qu'il y a, sur ce point, encore beau- 

coup à faire et il y a précisément beau- 

coup à faire, parce qu'au lieu de concen- 

trer toutes les ressources disponibles sur 

les seuls grands ports on répartit celles- 

ci sur l'ensemble de nos arsenaux. 

Le personnel surabondant que nous 

entretenons dans les arsenaux vient en-' 

core aggraver cette situation. Le nombre 

de nos ouvriers s'élève à 27,000, il est 

plus fort que le nombre des ouvriers 

employés en Angleterre qui n'est que de 

25,(300.' On en compte 18,000 en Allema- 

gne et 16,000 en Italie. En Allemagne, 

défalcation faite des officiers des divers 

corps de la marine et des ouvriers, on 

ne trouve dans les arsenaux que 1,000 à 

1,100 personnes. Chez nous, l'effectif des 

agents techniques, dessinateurs, etc., 

est de 1,700, avec, en outre, un personnel 

auxiliaire considérable. Et cependant 

notre marine est loin d'équiva- 

loir, comme nombre, la marine alle- 

mande, puisque celle-ci nous a, depuis 

l'an dernier, nettement dépassés, ne 

nous donnant plus que le quatrième 

rang. 

Les différences d'effectifs que nous 

venons de relever indiquent, à l'évi- 

dence, qu'il y a chez nous trop d'emplois 

et trop de fonctions, eu égard au rende- 

ment obtenu. 

Il importerait donc d'étudier, au plus 

tôt, le moyen de réaliser des économies 

en ce sens, et cela en écartant toutes les 

considérations n'ayant pas trait à la va- 

leur intrinsèque de notre flotte, en se dé- 

fendant de respecter les traditions uni- 

quement parce qu'elles sont séculaires, 

en se promettant d'avance de ne pas sa- 

crifier l'intérêt général et supérieur du 

pays à de simples intérêts particuliers. 

La réduction du personnel réduction 

opérée par extinction, bien entendu, et 

dans un large esprit de justice et d'équité 

aurait d'ailleurs, pour effet, de ne 

faire disparaître que les non-valeurs et 

de permettre plus aisément les relève- 

ments des salaires, sans préjudice de 

cette autre amélioration très nécessaire 

qui consisterait à intéresser l'ouvrier à 

la production. 

Si nous n'avions pas en France une 

industrie navale privée, aussi impor- 

tante que celle que nous possédons, nous 

ne pourrions pas envisager avec autant 

de sérénité la question de la réduction 

de notre personnel ouvrier. Mais puis- 

que la chance veut que nos chantiers 

particuliers soient assez nombreux et 

assez bien outillés pour construire les 

navires de toutes les catégories et de 

toutes les tailles, il convient que nous 

tirions parti de cet avantage. 

On a répandu le bruit que notre indus- 

trie privée ne savait pas construire dans 

des délais suffisamment courts. C'est là 

une erreur très grande. Si les cuirassés 

du programme de 1900 construits à l'in- 

dustrie ont.été en retard sur les prévi- 

sions, la faute n'en est pas aux chan- 

tiers, mais bien à la marine qui com- 

manda les tourelles ou les réduits de 

l'artillerie moyenne de ces cuirassés 

avec un retard inimaginable. 

1 Sur tel de ces cuirassés dont le mar- 

ché principal fut signé le 7 août 1901, les 

chaudières furent commandées le 14 fé-, 

vrier 1903, les tourelles moyennes Je 

8 février 1904. Sur tel autre de ces cui- 

rassés, dont le marché fut approuvé le 

21 mai 1902, les chaudières furent com- 

mandées le 17 juin 1904 et les tourelles 

moyennes le 4 octobre 1904. Du seul fait 

de ces actes additionnels au marché, la 

sence d'une administration clairvoyante 

et sachant se décider, elle est en mesure 

de construire vite et bien. Elle est ainsi 

très capable de fournir dans de très 

bonnes conditions une grande partie des 

unités de toutes catégories dont notre 

marine a besoin. Et c'est pourquoi, grâce 

à elle, nous pouvons aborder avec con- 

fiance le problème de la spécialisation 

des ports dont la solution nous fera réa- 

liser de sûres et appréciables économies. 

Marc Landry. 

,yv^N/s«. 

La Décoration du Panthéon 

Au sous-secrétariat d'Etat aux beaux- 

arts, on s'occupe fort, en ce moment, de 

la décoration intérieure du Panthéon. 

M. Dujardin-Beaumetz, qui a bien voulu 

me recevoir hier, en son cabinet de la 

rue deValo.is, me disait même son espoir 

de la voir bientôt achevée. 

J'estime, m'a-t-il déclaré, que le 

Panthéon doit être, non pas une nécro- 

pole, mais le temple des apothéoses. 

Comme je le faisais remarquer un jour, 

je pense qu'il doit être un lieu de glori- 

fication non seulement, pour les hommes 

qui ont bien mérité de la patrie, mais 

aussi pour les idées qui entretiennent la 

foi patriotique d'une nation. Aussi, je 

crois qu'il réalisera pleinement cette 

mission, le projet de décoration sculptu- 

rale à la veille d'être exécuté. 

Des figures allégoriques animeront 

ces vastes espaces, jusqu'alors bien 

froids. M. Dujardin-Beaumetz a com- 

mandé à Segoffin le monument de Vol- 

taire, et à Bartholomé celui do Jean- 

Jacques Rousseau. Ils seront, l'un et 

l'autre, placés au milieu des galeries la- 

térales, de chaque côté de l'abside, tan- 

dis que la statue de Descartes s'érigera 

au fond de la grande nef, près des mar- 

ches, au-dessous de la Chevauchée de la 

Gloire, par Détaille. 

D'autres œuvres viendront compléter 

cet harmonieux ensemble. 

Au milieu du transept de droite, le 

sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts fera 

mettre le Mirabeau qu'il a demandé à 

ïnjalbert; un peu plus loin, tout contre 

la muraille du fond, s'adossera le groupe 

des Généraux de la Révolution, par An- 

tonin Mercié Lazare Carnot, l'organisa- 

teur de la victoire, y figurera aux côtés 

de Kléber et de Hoche. 

Leur faisant vis-à-vis, par conséquent, 

au milieu du transept de gauche, on éri- 

gera le Victor Hugo dû au ciseau de 

Roclin; un peu plus loin, on velra, sculp- 

tés par Marqueste, les Orateurs et Publi- 

cistes de la Restauration; ils seront re- 

présentés par le général Foy, Manuel et 

Armand Carrel. 

« Je vous ferai remarquer, me disait 

encoreM. Dujardin-Beaumetz, que toutes 

ces œuvres sont achevées ou près de 

l'être. Leur mise en place ne saurait plus 

être qu'une question de temps. 

» Mais il n'en est pas de même du groupe 

que j'ai commandé au statuaire Dubois 

dont, au dernier Salon des artistes fran- 

çais, vous avez pu voir le monument à 

Bossuet. J'ai voulu, après plus d'un siè- 

cle, réaliser un projet que la Convention 

n'ont pas le temps de mener à bonne fin. 

Sur la proposition de Barère, elle avait 

décidé, en effet, « qu'une forme de vais- 

» seau de ligne, le Vengeur, serait sus- 

» pendue à la voûte du Panthéon et que 

» les noms des braves républicains, com- 

» posant l'équipage, seraient inscrits sur 

» les colonnes du Panthéon». J'ai estimé 

qu'il convenait de rendre, aujourd'hui, 

un solennel hommage aux officiers et aux 

marins de l'héroïque navire. Le,monu- 

ment dont le statuaire étudie encore 

la maquette sera placé, près de l'en- 

trée à gauche, devant le Saint Denis, de 

Bonnat. Je vous dirai franchement que 

je ne sais pas encore l'œuvre qui lui fera 

vis-à-vis. » 

Enfin, il est un autre projet qui, un 

jour peut-être, sera réalisé. La glorifica- 

tion de la France servirait de motif con- 

tral. Aux piliers du dôme seraient ados- 

sées quatre figures allégoriques elles 

symboliseraient les quatre époques de 

notre histoire le Moyen Age, la Renais- 

sance, le dix-septième et le dix-huitième 

siècle. 

Malheureusement, au point de vue 

proportion, la réalisation d'un tel plan ne 

Misse pas que de présenter d'assez sé- 

rieuses difficultés. 

Quoi qu'il en soit, la décoration inté- 

rieure du Panthéon, telle qu'elle est. en 

voie d'exécution, produira, sous ces hau- 

tes voûtes, un effet grandiose. 

Renéde Valfori. 

LESPARISIENNES 

DEPARIS 

Comment la Société des Parisiens 

de Paris, dont les parrains furent Alexan- 

dre Dumas, Meilhac et Pailleron, et qui 

compte aujourd'hui, ou devrait compter, 

au nombre de ses membres MM. Sardou, 

Edouard Detaille et Rodin, Anatole 

France, Besnard et Roty, Raffaëlli, Cop- 

pée, Henri et Georges Cain, Roll, Tony 

Robert-Fleury et Dagnah-Bouveret, Fré- 

miet, Nénot, Albert Vandal, Dubufe et 

Cormon, Henry Houssaye et François 

Flameng, Gervex et Ludovic Halévy, 

comment cette académie de gens de goût 

n'avait-elle point encore songé à parfaire 

l'élégance et le charme de ses réunions, 

en y invitant les Parisiennes de Paris?. 

Passons, l'oubli est repaire. 

Un des coupables, le peintre Bourgon- 

nier, l'a signalé à ses collègues. Tout de 

suite ceux-ci ont senti l'aiguillon du re- 

mords 

Et voici fondée une Société sœur des 

Parisiens de Paris, « la Seine », dont les 

galants statuts admettent, en même 

temps que les Français, les Françaises 

originaires de Paris et du petit départe- 

ment qui l'auréole. 

A peine née, cette Société groupe déjà 

plusieurs centaines d'adhérents et d'adhé- 

rentes. 

Mme la duchesse d'Uzes, des premiè- 

res, s'y est fait inscrire, et son exemple 

a été suivi aussitôt par une élite fé- 

minine. 

Ne nommons personne à citer des 

jolies femmes et des femmes d'esprit on 

pèche toujours par omission. 

Disons seulement que le monde, les 

lettres, les arts sont représentés dans la 

nouvelle Société aussi gracieusement 

qu'on le pouvait rêver. 

moral, sauvegarde des monuments et 

des sites intéressants, multiplication des 

espaces libres plantés d'arbres, échiiraire 

intensif, guerre au trolley et aux édicn 

les, tels sont quelques-uns des points y\\ 

poursuivent le même objçt: Vieux, Pu h 

Nouveau Paris, Jardins publics, Mi»;it.i 

ments historiques, Amis des monuments 

et des arts, etc., etc. 

Ensuite, nous dit a M. Bourgonnior-, 

nous défendrons les .Parisiens eux-im' 

mes. Nous voudrions leur faciliter mi 

peu, à eux aussi, la conquête' de Paris. 

» Vous n'ignorez pas, non, vou-î n« 

pouvez pas ignorer, que des Socir! 

fédérées entre elles, groupent dans no 

capitale les Français d'une même 

vince, d'un même département, 

d" i , 

même ville, d'une même sous-ptv 

ture,etqu'elles «poussent» leurs a. 

rents avec une admirable activité. 

)) Pourquoi ne profiterions-nous 

de leur exemple ? 

" 

» Pour nous se réalise ce paradoxe 

fligeant d'être exclus de Paris parce 

nous en sommes, et de la province \-u- 

que nous n'en sommes pas. Contre c 

inégalité cette iniquité, pourru 

dire nous opposons la défense . 

notre groupement. 

» Nous réclamons à notre tour, da h 

notre pays d'origine, les mêmes d/oiU 

que les provinciaux. t 

» Certes, nous ne revendiquons pas io 

monopole de Paris. Nous n'oublions pas 

que la capitale de la France est le patri- 

moine commun des Français. 

» Mais est-ce là, une raison pour que 

nous en sovons les seuls exclus?. 

» Nous demandons notre place et notre 

part. Rien de plus. Rien de moins. » 

La nouvelle Société des Parisiens ot 

Parisiennes de Paris se propose de fonder 

ou d'obtenir du Conseil municipal des 

bourses d'études, des prix de lettres, 

sciences, arts, industrie, commerce. 

Elle n'oublie pas ses morts glorieux. A 

défaut d'un piédestal sur notre plus grand 

boulevard car ils ne sont pas, comme 

Raspail, de Carpentras, elle leur don- 

nera l'hommage pieux d'une petite place 

dans un musée iconographique,. élevé 

par elle à leur mémoire. 

Et, pour finir, un joli geste. 

Aux Français qui sont nés à l'étranger, 

comme M. Paul Deschanel, à Bruxelles, 

comme M. Jean Béraud, à Saint-Péters- 

bourg, ou dans les colonies, ou en 

Alsace-Lorraine, et qui ne peuvent pas, 

ou ne peuvent plus, se réclamer d'une 

ville de France, elle ouvre aussi ses 

rangs, et tend la main. 

Ch. Dauzats. 

LEPROJETDELOI 

"SUR 

La liquidation 

des Congrégations 

Le gouvernement publie le texte du 

projet de loi relatif à la liquidation des 

congrégations. 

L'exposé des motifs établitquele mode 

de liquidation des congrégations autori- 

sées n'a été fixé ni par la loi du 1er juil- 

letl901,ni par loi du 7 juillet 1904. L'expé- 

rience ayant montré les inconvénients" 

du système de la liquidation judiciaire, 

le gouvernement estime que, dans la 

nouvelle hypothèse a régler, il convient 

de recourir à la liquidation par la voie 

administrative, plus rapide, moins coû. 

teuse et mieux surveillée. Ce nouveau, 

régime sera étendu aux congrégations 

dont la liquidation n'a pas encore été 

commencée. « On reviendra par la il 

l'exacte application des principes de la 

matière. Les congrégations autorisées 

sont des personnes morales qui ontété 

créées et qui ne peuvent être suppri- 

mées que par des actes du gouverne- 

ment il est donc normal que, quand 

elles disparaissent, l'autorité administra- 

tive soit chargée de régler le sort de 

leurs biens devenus vacants. » 

C'est un système qui permet de venir 

en aide aux congréganistes qui restent 

sans moyens d'existence. Ceux-ci rece- 

vront, en effet, des secours pendant la 

liquidation, puis des pensions établies 

sur les biens de la congrégation, et enfin 

des pensions et de nouveaux secours 

pris sur le fonds que constituera la 

réunion, de tous les capitaux produits 

par les liquidations. Ainsi les biens des 

congrégations riches serviraient à assis- 

ter les membres des congrégations pau- 

vres. Le reliquat qui pourra rester sera 

affecté aux œuvres scolaires, d'assistance 

et de bienfaisance des communes. 

L'article premier établit les nomina- 

tions de l'admipistrateur-séquestre. L'ar- 

ticle deux précise les attributions de l'ad- 

ministrateur, lequel est assujetti a-ix 

vérifications de l'Inspection générale >i 

finances et à un rapport présenté au sn- 

préfet et approuvé par lui. 

L'article 3 précise le droit des mem:> 

de la congrégation éteinte aux.re^ 

tions prévues par l'article 18 de la in. 

1901, et spécifie l'attribution du sur: 

aux congréganistes pauvres et m 

aux indigents qui étaient hospitui 

par la congrégation. 

L'article 4 impose à celui qui w 

tenter une action en reprise ou en revr 

dication l'obligation d'envoyer au préf 

un mémoire résumant le dossier de 

réclamation. Le mémoire doit être 

posé dans le délai de six mois à paiii 

• 

de la nomination du commissaire-liqui- 

dateur. Ce délai passé, il n'y a plus do 

recours possible. Le Tribunal du ci);•:- 

lieu du département est seul corn pé te t. 

L'article 5 indique que le commissuiro- 

liquidateur peut toujours traiter à l'a- 

miable, avec l'approbation du préfet. Il 

doit consigner le produit de ses ventes à 

la Caisse des dépôts et consignations. 

L'article G stipule qu'en fin de liqui- 

dation et après prélèvement des pen- 

sions et secours prévus à l'article 3, l'ac- 

tif servira à augmenter les subventions 

de l'Etat pour construction et agrandis- 

sement des maisons d'écoles et à accoi^ 

der de subsides pour location, si la 

congrégation était enseignante. Dariâ le 

cas où la congrégation aurait un autre 

caractère, l'actif net serait attribué à des 

établissements publics d'assistance ou 

de bienfaisance. 

II est possible que la liquidation d'unr 

congrégation supprimée en vertu de h', 

loi de 1904 n'ait même pas pu être -çoùi'

uuiiL-es. 

En ce cas, dit l'article 7, le liquidateur 

nommé antérieurement sera remplacé 

par un commissaire que l'on nommera, 

et qui exercera ses fonctions dans les 

conditions prévues par les articles 1 et 

'4 de la présente loi. Le liquidateur ainsi 

remplacé arrêtera immédiatement ses 

opfiations et soumettra son compte, dans 

les trois mois, à l'homologation du tri- 

bunal qui l'a nommé. Quant à la congré- 

gation intéressée, elle ne pourra, à peine, 

de nullité, jusqu'à la fermeture de son 

dernier établissement « accomplir aucun 

acte de disposition ou d'administration, 

intenter ou soutenir aucune action judi- 

ciaire, payer ancune dette, recouvrer 

aucune créance qu'avec l'assistance et 

sous le contrôle du commissaire-liqui- 

dateur ». 

D'après l'article 8, les dispositions de 

la présente loi sont applicables a la liqui- 

dation des biens détenus par les congré- 

gations non autorisées qui existaient en 

1901, si l'autorisation sollicitée par elles, 

conformément à la loi du 1er juillet 1901 

leur a été refusée. 

L'article 9, enfin, dispose que les capi- 

taux composant l'actif net de la liquida- 

tion des congrégations, dissoutes seront 

réunies à la Caisse des dépôts et consi- 

gnation, en un fonds commun, surlequel 

il pourra être accordé des pensions et 

des secours aux anciens congréganistes, 

à quelque congrégation qu'ils aient ap- 

partenu. Le reliquat, s'il y aun.reliquat, 

sera'employé conformément aux dispo- 

sitions de l'article 6. 

En résumé, le nouveau projet de loi 

semble matériellement favorable aux 

victimes des lois de 1901 et de 1904. 

Il est douteux que ces pensions et ces 

secours qu'il leur promet' éventuelle- 

ment allègent beaucoup leur budget. 

Mais ily a là, de la part du ministre de 

la justice et des cultes, à tout le moins, 

un bon mouvement dont quelques-uns 

de ses amis ne tarderont guère à lui re- 

procher de ne s'être pas assez défié. 

Quant à la liquidation judiciaire, que 

le projet remplace par la liquidation 

administrative, elle n'a pas, donné, sem- 

ble-t-U, des résultats assez brillants pour 

qu'on la puisse regretter. 

Il y a lieu de croire que le système 

administratif sera plus expéditif. Mais 

est-ce là un avantage si considérable 

pour ceux qui doivent être liquidés? 

Je pense à la célèbre recette de la 

Cuisinière bourgeoise «Le lièvre de- 

mande à être écorché vif, le lapin pré- 

fère attendre. ».Grâce au nouveau projet 

de loi les congrégations attendront un 

peu moins, mais elles seront écorchées 

tout de même. 

Julien de Narfon. 

LA POLITIQUE 

ET> 

LECOMMERCE 

FRANÇAIS 

Nous:recevonsla lettre suivante 

Monsieur le Directeur, 

Nous n'avons pas été peu charmés de 

lire dans le Figaro d'hier l'article intitulé 

« la Politique et le Commerce français ». 

Les idées exprimées avec tant de préci- 

siondans cet article sont, en effet, les 

nôtres et ont servi de base à notre as- 

sociation dès son origine. 

Les industriels et commerçants qui se 

sont rëunis pour fonder la « Confédéra- 

tion générale de l'agriculture, du com- 

merce et de l'industrie »avaient été frap- 

pés eux aussi des conséquences déplo- 

rables de l'intrusion de la politique dans 

la discussion des intérêts économiques. 

Ils ont fondé notre association précisé- 

ment pour ramener sur un terrain uni- 

quement pratique la défense du petit 

patronat. 

L'exemple des ouvriers a été instructif. 

C'est, eneffet, parce qu'ils ont eu le tort 

d'unir ù certaines formules politiques 

leurs revendications économiques qu'ils 

ont créé en face d'eux une opposition 

forte, solidement appuyée sur des partis 

politiques organisés. Et ainsi il est ar- 

rivé que les revendications qui seraient 

apparues légitimes et normales ont ren- 

contré des oppositions acharnées, parce 

que les étiquettes politiques sous lesquel- 

les elles étaient présentées effrayaient à 

bon droit les esprits sages. Lesfondateurs 

de là Confédération générale ont compris 

que la discussion inévitable entre em- 

ployéurs et employés devait être replacée 

sur son vrai terrain, ou que sinon il fal- 

lait renoncer à toute possibilité d'entente 

amiable, et ils ont bon espoir que la 

classe ouvrière le comprendra de même. 

C'est pourquoi notre association a ins- 

crit à la première page de ses statuts le 

principe suivant « La Confédération 

n'entend en aucune manière suivre un 

parti politique quelconque; ni en atten- 

dre des avantages déterminés. » 

Les membres, de notre comité de di- 

rection sont tous des négociants 'instruits 

par l'expérience des affaires, tous prési- 

dents ou secrétaires généraux des fédé- 

rations nationales de leurs corporations. 

Non seulement aucun homme politique 

n'en fait partie, mais les fondateurs se 

sont interdit de briguer les charges poli- 

tiques. 

Fondée il y a un an, notre association 

compteaujourd'huienviron600,000mem- 

bres, tous reliés par des relations cons- 

tantes aux sièges de.leurs fédérations, 

dont les chefs dirigent notre Confédéra- 

tion. Enoutre, ils se sont constitués en 

groupements régionaux, qui ont pour 

charge de transmettre au siège central 

les revendications locales. 

Notre union n'a donc nullement les 

caractères de ces associations qui, sous 

couleur de protéger les intérêts des com- 

merçants, s'occupent en réalité de pro- 

pagande purement politique, quand il 

ne s'agit pas de favoriser les visées de 

citoyens avides de distinctions et de 

'1 

réclame, ou de mettre un instrument 

précieux aux mains de personnalités po- 

litiques ambitieuses. 

Notre association n'est point de celles- 

là, et nous avons tenu, monsieur le Di- 

recteur, à vous faire connaître les prin- 

cipes sur lesquels elle a été fondée et 

fonctionne actuellement, pour vous prou- 

ver que,'si quelques industriels et com- 

merçants français ont eu trop souvent le 

tort de placer la défense économique sur 

un terrain politique et par là de donner 

prise aux mêmes critiques que le socia- 

lisme, par eqntr'e il en est d'autres, re- 

loppement prospérité 

ne point craindre de les discuter direc- 

tement av,ec les travailleurs, et que le 

bon sens pratique suffit à les apprécier 

sans qu'il soit besoin de les vanter par' 

des étiquettes mensongères et par des 

réclames .tapageuses. • 

En vous remerciant d'avance, monsieur 

le Directeur, de l'hospitalité que vous 

voulez bien nous offrir dans vos colonnes, 

nous vous prions d'agréer les assurances 

de notre considérations très distinguée. 

Le- secrétaire général, 

Charles Sauebwein.. 

Le feu à la tour Eiffel 

Une nouvelle sensationnelle se propa- 

geait hier après midi sur les boulevards 

le poste de télégraphie, sans fil de la tour 

Eiffel était en feu. Très heureusement, 

cette nouvelle était fort exagérée. 

Il y eut en effet grand émoi dans les 

baraques où sont installés les appareils, 

non loin de la tour Eiffel. Vers trois heu- 

res, un incendie éclatait dans une bara- 

que où l'on procédait à des expériences 

d'essai sur un matériel de télégraphie 

sans fil, non encore adopté, et destiné 

aux postes de f Afrique occidentale. 

Quelle fut la cause de cet incendie? 

L'officier supérieur qui nous renseigna 

nous a déclaré qu'elle était assez difficile 

à déterminer, mais il nous a affirmé que, 

contrairement à ce qui a été écrit par 

plusieurs de nos confrères, il ne fallait 

pas l'attribuer à un court-circuit. 

Pour lui, l'incendie serait dû à une 

étincelle qui aurait jailli dans les bacs 

des condensateurs'a James de verre et 

d'aluminium remplis de pétrole. 

II y avait dans la baraque, lorsque 

l'incendie se produisit, six personnes 

le capitaine Vivet, de l'armée coloniale; 

le capitaine Fracq, de l'établissement 

central de télégraphie militaire l'ingé- 

nieur Tessier, agent réceptionnaire du 

ministère des colonies, et trois 'sapeurs. 

Une flamme a jailli soudain du conden- 

sateur, au cours des essais. 

Aussitôt, sur les ordres des capitaines 

Vivet et Fracq, les sapeurs jetèrent du 

sable et des grenades, et M. Valliet, 

jardinier de la Ville de Paris, s'empressa, 

avec son matériel d'arrosage, de lutter 

contre le feu, en attendant l'arrivée des 

poriipiers. Ceux-ci, commandés par le 

capitaine Pitot et par le lieutenant Pé- 

coul, arrivèrent bientôt sur le lieu du 

sinistre et, après trois quarts d'heure 

d'efforts, ils se rendirent maîtres de 

l'incendie. 

L'adjudant Lemaire, pendant les opé- 

rations, a été légèrement blessé aux 

mains par des éclats de verre. 

Les dégâts matériels peuvent être éva- 

lués à 50,000 francs environ. 

Grâce aux prompts secours, on a pu 

réussir à isoler les 400 litres de pétrole 

.qui se trouvaient dans la baraque et à 

éviter ainsi une explosion. 

Quant au poste de télégraphie sans fil 

qui nous met en relations avec le Maroc, 

il est intact et les communications avec 

notre corps expéditionnaire continuent 

d'être assuréespleinemen t. y 

G, Davenay. 

Papis au 

joap 

le 

joap 

LA JOURNÉE 

Mariages Comte André 'de Maillé de La 

Tour Landry avec Mlle Cécile de Blois (église 

Saint-Françôis-Xavier). 

Obsèques Du Frère Auguste Herb.ert, di- 

recteur du pensionnat de Passy-Freyennes 

(Notre-Dame de Passy, dix heures). 

Fêtes Piemise de l'écharpe à la reine des 

épiciers (salons Coquet, 80, boulevard de 

Cllchy, neuf heures). 

Banquets Dîner de rentrée des Félibres de 

Paris (café Voltaire). Banquet annuel de 

l'Association amicale des anciens élèves de 

Vaugirard (Palais d'Orsay, sept heures et de- 

mie). Banquet et bal du Syndicat général 

des débitants de vins et liquoristes (Èlysée- 

Montmartre).). 

Bals De l'Union syndicale des restaura- 

teurs et limonadiers (hôtel Continental, dix 

heures). 

Conférences 1VI.Jules Lemaître « Racine, 

Andromaque » (Société des conférences, bou- 

levard Saint-Germain, 184, deux heures et 

demie). Commandant Perreau « l'Ar- 

mée de la première République » (Institut 

catholique, 74, rue de Vaugirard, cinq heures 

un quarto. Mgr Bolo « les Origines de 

Montalembert » (Athénée Saint-Germain, 2d, 

rue du Yieux-Colombier, trois heures et de- 

mie). Mgr Augouard: « la Fondation poli- 

tico-religieuse du Congo français » (Associa- 

tion générale des étudiants catholiques, rue 

du Luxembourg, trois heures). Docteur 

Castex:«les Maladies de l'oreille » (Union 

des Fenlmes de France, 29; chaussée d'Antin, 

(quatre heures). –M. l'abbbé Vial « les In- 

térêts ouvriers de 1814 à 1848 .» (Univer- 

sité populaire, 157, faubourg Saint-Antoine, 

sept heures et demie du soir). M. Pierre 

Lasserre « la Doctrine officielle de l'univer- 

sité » (Action française, 28, rue Serpente, 

cin.q heures un quart). jfci - 

x 

INFORMATIONS 

Mouvement administratif. M. de Mès- 

may, sous-préfet de lr0 classe à Saint-Quen- 

tin, est nommé secrétaire général de 1" classe 

àPerpignan,en remplacement de M.Dubreuil, 

nommé sous-préfet de 3e classe à Nogent-le- 

Rotrou M. Coyne, sous-préfet de V classe 

à Beaune, est nommé sous-préfet de Ire classe 

à Saint-Quentin M. Regnier, sous-préfet de 

3e classe ù Nogent-le-Rotrou est nommé 

sous-préfet de 2e classe Beaune M. Poyert, 

sous-préfet de 2° classe à Saint-Sever, est 

nommé sous-préfet de 2e classe à Villefran- 

che M. Dupin, sous-préfet de S0 classe à 

Barcelonnette est nommé sous-préfet de 

3° classe à Saint-Sever M. Signoret, sous- 

préfet de 3° classe à Briançon, est nommé 

sous-préfet de 3» classe à "Barcelonnetto 

RI. Bougouin, chef de cabinet de préfet, 

est nommé sous-préfet de 3* classe à Brian- 

çon. M. Tores, secrétaire général de 3e classe à 

Mende, précédemment nommé sous-préfet de 

3* classe à Châtean-Gontier, et non installé, 

est nommé sous-préfet Prades; M. Tisseau, 

précédemment noinmé sous-préfet de 3"classe 

à Prades et non installé, est nommé sous- 

préfet de 3° classe à Château-Gontier. 

Agriculture. Le Journal officiel public 

ce matin un décret aux termes duquel le Co- 

mité consultatif des courses n'aura à donner 

son avis sur les demandes d'augmentation 

du nombre des journées de courses qu'en ce 

qui concerne les Sociétés parisiennes de 

courses. 

Société nationale des beaux-arts. La 

18° exposition de la Société aura lieu au 

Grand Palais (avenue d'Antin), du 15 avril 

au 30 juin suivant. Le dépôt des œuvres de 

dence du professeur Guyon, commenceront 

le jeudi 20 février, à trois heures, au siège 

central, 19, rue Matignon. 

Ces conférences seront faites par MM. les 

docteurs Nobécourt et Walther, professeurs 

à la Faculté de médecine M. le docteur Ma- 

tignon, ancien membre de la mission mili- 

taire à l'armée japonaise en Mandchourie, et 

M. le docteur Wickham, chef de clinique à 

l'hôpital Saint-Louis. 

La Jeune Ligue. Cette Ligue va donner, 

sous la présidence d'honneur de M. Briand, 

ministre de la justice, et de M. Doumergue, 

ministre de l'instruction publique, un gala de 

bienfaisance demain jeudi 20 février,à2h. 1/2, 

à l'Ambigu. 

Grâce à une très habile propagande menée 

activement par son président M. Robert-F. 

Crèmieux, la Jeune Ligue compte aujour- 

d'hui parmi les plus importantes œuvres 

d'enseignement prophylactique. 

Le programme de cette matinée sera sen- 

sationnel. On y voit figurer un prologue de 

M. J. Redelsperger, dit par Mlle Vera Ser- 

gine deux comédies Une Poire pour la 

soif, par les artistes du théâtre des Capuci- 

nes, et la Recommandation, par ceux du 

Grand-Guignol; Georges Chepfer dans sa 

nouvelle revue, La consigne est de raffler 

Mmes S. Wober et Robinne joueront le Pas- 

sant, de François Coppée enfin, Galipaux 

dans Octave. 

Dans l'intermède Mmes d'Elby (Opéra), 

Zorelli (Antoine), Mureau (Déjazet), MlleCora 

Martel MM. Max Dearly, Depas, Saidreau, 

Sinoël, Jules Moy, etc., etc. 

On est prié de s'adresser, pour la location, 

au théâtre de l'Ambigu (téléph. 436-31). Le 

prix des fauteuils (orchestre, balcon, loge) 

est fixé à 10 francs (location et bureau). 

La Ligue maritime. Le comité do la 

Ligue maritime française s'est réuni le 14 fé- 

vrier au siège social, 39, boulevard des Ca- 

pucines, sous la présidence de M. le vice- 

amiral Gervais. 

Il a examiné les vœux émis par le congrès 

des pêches maritimes de Bordeaux et a ré- 

solu d'appuyer, prés des pouvoirs publics, 

ceux des vœux qui présentent une utilité gé- 

nérale. 

Il a étudié les revendications des pêcheurs 

du lac de Bizerte formulées par la section de 

Bizerte. 

Il a désigné MM. le colonel Marchand et 

Cloarec comme délégués de la Ligue au pro- 

chain congrès colonial français, qui se tien- 

dra à Paris au mois de juin 1908. 

La Régulatrice. C'estl'Eau de Contrexé- 

ville-Papillon qui, régularisant les fonctions 

nutritives et digestives, expulsant du torrent 

circulatoire toutes les impuretés, délivre de 

l'arthritisme. 

La dernière mode. Quel est le manchon 

le plus en vogue? Loutre, skungs, breit- 

schwantz, astrakan, zibeline? 

Ni l'un, ni C'est 

le manchon Plais- 

setty, en soie artificielle, dont la Société Auer 

garnit ses becs intensifs perfectionnés. Elle 

leur assure ainsi une durée et un éclat in- 

comparables. La Société Auer se charge aussi 

de leur entretien moyennant un abonnement 

mensuel. 

UNEAFFAIRE 

D'ESPIONNAGE 

MM. Sébille et Gogot, commissaires 

de police de la Sûreté générale, se pré- 

sentaient lundi matin à huit heures, 

accompagnés de quatre inspecteurs, à 

l'hôtel de Paris et de Nice, 38, rue du 

Faubourg-Montmartre et se faisaient dé- 

signer la chambre où habitaient un Au- 

trichien nommé Krumholtz, et sa maî- 

tresse, Gertrude Brieger, d'origine alle- 

mande. 

Krumholtz, qui est âgé de soixante 

ans,venaitde se lever et allumait du feu; 

sa maîtresse, âgée de 'vingt-neuf ans, 

était encore couchée. 

Krumholtz ouvrit sans difficulté aux 

magistrats qui déclinèrent leur qualité et 

l'arrêtèrent ainsi que Gertrude Brieger. 

Krumholtz et sa maîtresse ont été, l'un 

et l'autre, mis à ta disposition de M. An- 

dré, juge d'instruction, qui les a inter- 

rogés et les a inculpés d'espionnage et de 

tentative d'espionnage ils sont soup- 

çonnés d'avoir essayé de se procurer les 

plans des dirigeables militaires, Patrie et 

Ville-de-Paris, et l'on se demandait au 

Palais s'ils n'ont pas réussi dans leur 

tentative. 

Krumholtz, dit-on, se serait présenté 

'a diverses reprises chez M. Julliot, l'in- 

génieur-constructeur de ces deux diri- 

geables, et lui aurait demandé des ren- 

seignements pour des articles qu'il de- 

vait publier dans une revue autrichienne. 

II fut éconduit, mais il ne perdit pas 

courage, et on craint qu'il n'ait reçu 

meilleur accueil ailleurs.' 

Sur la demande de M. Julliot qui tient 

à montrer qu'il n'est pas même coupa- 

ble de la plus petite négligence, des per- 

quisitions ont été opérées par M. André, 

3, rue de Flandre, au domicile de l'ingé- 

nieur. On n'y a naturellement rien trouvé 

qui puisse être tourné à blâme contre 

lui. 

Krumholtz a subi hier, devant M. An- 

dré, un interrogatoire de première com- 

parution. Il a refusé de répondre, disant 

qu'il rie comprenait pas du tout l'arres- 

tation dont il venait d'être l'objet ainsi 

que sa maîtresse. Celle-ci, qui a été éga- 

lement interrogée, a observé le même 

silence. Elle a choisi comme défenseur 

M°Jaudon. 

La Sûreté avait été mise sur la piste 

de cette affaire par une dénonciation 

anonyme, il y a une quinzaine de jours. 

Ce n'est que lorsqu'on se fut rendu un 

compte exact du bien fondé de cette dé- 

nonciation que les arrestations ont été 

décidées. 

D'autres sont encore probables. 

A l'hôtel de la rue du Faubourg- 

Montmartre où Krumholtz habitait, on 

dit n'avoir sur lui aucun renseignement. 

Il n'habitait, nous a-t-on répondu, 

que depuis quelques jours seulement 

dans l'hôtel. Quels étaient ses moyens 

d'existence? Nous n'avions pas à les 

connaître, il nous payait régulièrement. 

D'ailleurs Krumholtz était toujours très 

correctement habillé, et il sortait fré- 

quemment le soir en habit. Il n'a, de- 

puis qu'il est ici, reçu aucune corres- 

pondance. 

L'instruction a en effet établi que 

Krumhbltz recevait son courrier chez 

Mme Kœhl, qui tient, 26, rue de Trévise, 

un petit restaurant où se réunissent des 

Allemands et que c'était là aussi qu'il 

prenait ses repas. 

• M. Julliot étant absent de chez lui, il 

nous a été impossible de le rencontrer 

mais nous savons qu'il a été sollicité, à 

maintes reprises, de vendre ses procé- 

dés, mais qu'il s'y est toujours refusé 

énergiquement. 

Voici, d'autre part, les renseignements 

que fournit sur cette affaire l'Agence 

Fournie)'. 

C'est un interprète, nommé P. qui, 

(Allemagne). ,,i, 

Krumoltz prit au quatrième étage une 

chambre du prix de 50 francs par mois, 

dont il versa le montant. 11 fit ensuite 

retirer par un garço n de l'hôtel ses ba- 

gages, 29, rue de Trévise, où il était des- 

cendu le 15 décembre. 

Krumoltzrecevait de nombreuses let- 

tres de l'étranger; ces lettres lui arri- 

vaient sous enveloppes format ministre 

et lui étaient remises par des commis- 

sionnaires. 

L'architecte surveillait très attentive- 

ment la venue de sa correspondance. 

Souvent il pénétrait dans la loge de la 

concierge et demandait si des plis étaient 

arrivés à son adresse. 

Quand il lui était répondu négative- 

ment, Krumoltsrecriminaitamerement.il 

croyait toujours à un détournement de 

son courrier. Un soir, les enfants de la 

concierge le virent fouiller dans la loge 

et jusque dans des vases de fleurs qui 

s'y trouvaient. 

Samedi dernier, Krumholtz alla même 

jusqu'à frapper la concierge qui s'oppo- 

sait a l'examen du courrier reçu. Cette 

scène eut son dénouement devant le 

commissaire de police, qui, après une 

verte semonce, laissa partir l'exalté, après 

avoir constaté qu'il avait négligé de faire 

sa déclaration de séjour comme étranger. 

Les derniers plis de cette correspon- 

dance ont été régulièrement saisis à leur 

arrivée. 

Krumholtz et la femme ont 

été écroués l'un au Dépôt l'autre à Saint- 

Lazare. 

R. Turpaud. 

Gazette 

desTribunaux 

CONSEIL DE guerre MARITIME DE TOULON 

L'affaire Ullmo. 

Devant la Cour de cassation, lors du 

procès de revision Dreyfus, il était en- 

tendu que Schwartzkoppen et Panizzardi 

seraient désignés par des initiales. Mais 

parfois, dans la discussion, on oubliait 

cette précaution diplomatique on se re- 

prenait aussitôt 

Schwartzkoppen. je veux dire 

l'agent A, ou bien: Panizzardi. c'est- 

à-dire l'agent B. 

.Le huis clos qu'on annonce ici pour le 

procès Ullmo rappellerait assez ces lap- 

sus ainsi réparés. On a publié presque 

tout du procès. Et, tout étant connu 

(même le nom de l'actuel Schwartzkop- 

pen), c'est dans le grand mystère qu'on 

va désormais interroger, à l'audience, 

Ullmo, et entendre témoigner la belle 

Lison. 

Pour le cas, cependant, 

où le public 

serait admis à suivre ces débats et les 

journalistes à en rendre compte, il me 

semble utile, à la veille du procès, de ré- 

sumer ce qui a été dit sur le traître de 

Toulon, et de placer dans l'ordre chrono- 

logique les faits dont les journaux ont 

fourni le récit au fur et à mesure et dans 

la confusion fatale des découvertes judi- 

ciaires. 

Le huis clos, de ce sommaire du procès 

fera peut-être le dernier chapitre. Tant 

pis 1 

Benjamin Ullmo. (Ullmo! quel beau 

nom se serait pour un roman d'aven- 

tures Victor Hugo l'eût aimé. Il rap- 

pelle Ursus par l'initiale et Homo par la 

désinence; mais Ullmo n'est qu'un triste 

et petit personnage accusé d'un crime 

sans excuse, coupable d'une laide infa- 

mie.) Benjamin Ullmo, entré au Borda 

en 1898, était en 1905 enseigne de vais- 

seau et second du lieutenant Mandine, 

commandant du contre-torpilleur Ca- 

rabine. Il avait embarqué sur le Gaulois 

d'abord. Et il était allé en Extrême-Orient, 

sur le Gucydon. 

Officier intelligent, sérieux à bord et 

bien noté, il eût peut-être, par ses dé- 

penses et le train de vie qu'il menait a 

Toulon, inquiété ses chefs. Mais on lui 

croyait de la fortune. Sa liaison avec une 

demi-mondaine toulonnaise fort connue, 

la belle Lison », n'était point glorieuse, 

mais n'avait rien de scandaleux. 11s'aco- 

quinait avec elle, il l'avait retirée de la 

vie galante et la tenait jalousement dans 

une villa qu'il lui avait louée, la villa 

Glé-Glé. Mais ne faut-il pas que jeu- 

nesse se passe?. 

La vérité, c'est qu'Ullmo, de 1905à 1907, 

descendait une pente qui ne devàit cer- 

tes pas le mener si bas qu'il est allé, 

mais qui fatalement l'entraînait aux 

catastrophes Pour sa maîtresse, il 

avait mangé les 72,000 francs de patri- 

moine que lui avait laissés son père en 

1901. Pour se refaire, il avait joué et il 

avait perdu le peu qui lui restait, natu- 

rellement. Pour se consoler, il s'était 

mis à l'opium. 

Au printemps de 1907, couvert de 

dettes, sans ressources, ruiné morale- 

ment plus encore que pécuniairement, il 

songea au moyen de trouver la forte 

somme nécessaire à sa vie de jouisseur. 

Tout de suite il sauta au dernier éche- 

lon du crime. L'horreur qu'on a de la 

trahison n'est pas faite seulement de 

crainte patriotique, elle* se double du 

dégoût qu'inspire l'abus de confiance. 

Livrer ce qu'on a charge de défendre est, 

dans la série criminelle l'acte, le plus 

bas. Il ne suppose ni effort, ni adresse, 

ni bravoure il n'est fait que de dé- 

loyauté et d'hypocrisie. Les conditions 

dans lesquelles Ullmo accomplit le sien 

semblent réunies pour le rendre plus 

odieux. Elles sont à la fois simples et 

grossières. 

Il y a sur tous les bateaux de guerre 

un coffre qui contient des documents 

secrets codes de signaux, table de cor- 

respondances secrètes, dispositifs des 

défenses sous-marines à l'entrée des 

ports, livre des silhouettes, etc. Dans 

cette collection de documents indispen- 

sables à la défense nationale et dont la 

révélation, si elle fût restée ignorée du 

gouvernement français, était d'une haute 

utilité pour l'ennemi en temps de 

guerre, Ullmovit une marchandise bonne 

à voler et à vendre. Il conçut le projet 

d'en faire argent et se mit en quête d'un 

acquéreur avec le calme de conscience 

d'un étudiant à la recherche du bouqui- 

niste qui lui achètera son Larousse. 

C'est à. son café qu'un soir il demanda 

l'Annuaire pour connaître le nom et l'a- 

dresse, à Paris, de l'attaché de la puis- 

sance «étrangère (soyons discret, ne la 

nommons pas, personne ne devinera 

qu'il s'agit de l'Allemagne) à qui il pour- 

rait faire ses offres. 

Le 28 juin, il avertissait cet attaché de 

crets. Le correspondant s'étonne du 

chiffre et demande « à voir ». Un rendez- 

vous es-t pris, le 10 août. C'est par dé- 

pèche à présent que l'on correspond. Le 

moment est propice. Le commandant de 

la Carabine est absent, en congé. C'est 

Ullmo qui le remplace. Il a les clefs, il 

est le chef.. Il profite de l'occasion. Il 

emporte chez lui les documents et les 

photographie. 

Notons que telle est la quiétude ou 

telle la maladresse de l'enseigne de vais- 

seau dans toutes ces besognes et tout ce 

marchandage qu'un des clichés de docu- 

ment a pour cadre le mur de la villa 

Glé-Glé, sur lequel il l'avait tendu pour le 

photographier, -le mur avec son dessus 

de tenture et un violon accroché; une de 

ses dépêches à l'attaché porte une appro- 

bation de rature avec son parafe réel. 

Ullmo trahissait son pays en pensant à 

autre chose. C'est le traître étourdi. 

Quel fut le sort de la négociation in- 

ternationale? Ullmo réussit-il? On ne 

sait. Venu à Paris, à l'hôtel de la Néva, 

il y attendit une dépêche tout le 19 août, 

et puis rentra bredouille à Toulon le 

lendemain, après avoir télégraphié à sa 

maîtresse qu'il n'avait pas pu « faire ce 

qu'il avait voulu ».. 

S'il vendit quelqu'une des pièces vo- 

lées dans le coffre de la Carabine, il la 

céda au grand rabais. Il avait si peu 

touche les 950,000 francs rêvés que dès 

les premiers jours de septembre, corsant 

de chantage sa trahison, il tentait la plus 

absurde des manœuvres pour soutirer 

de l'argent au ministère de la marine. 

L'Allemagne n'ayant pas « casqué », la 

France, espérait-il, chanterait. 

Cette partie de l'affaire n'a pas besoin 

d'être rappelée longuement. On se sou- 

vient de sa lettre du 14 septembre à M. 

Thomson: 

Je suis détenteur, par des moyens que je 

n'ai pas à dire ici, do documents concernant 

la sûreté de l'Etat. Ainsi que vous le verrez 

par les photographies ci-jointes qui ne sont 

que des extraits, il s'agit 1» du livre des 

signaux en temps de guerre 2° des tables de 

correspondance; .3"de renseigments sur les 

accès des ports (défenses sous-marines). 

Ullmo déclarait no pas vouloir les 

vendre à l'étranger (hélas c'étaient des 

laissés pour compte). Et il les offrait 

moyennant 150,000 francs. Il organisait 

une correspondance encore par les « pe- 

tites annonces » des journaux, et, l'offre 

ayant été acceptée par le ministre, on 

prit des rendez-vous. 

Si le huis clos n'est pas prononcé, ce 

sera, dans cette lamentable affaire, un 

moment de repos que l'histoire des ren- 

contres d'Ullmo et du délégué ministé- 

riel. L'enseigne de vaisseau devait venir 

à Toulon, et pour qu'Ullmo sût sa pré- 

sence sans être découvert il lui indi- 

quait de prendre le train à telle heure, 

de descendre avec son mouchoir à la 

main, de se rendre la poste où se trou- 

verait une lettre à telles initiales, etc. 

Quant aux clichés des documents, ils 

seraient déposés par petits paquets dans 

des lavabos de gare, sous la cuvette mo- 

bile, contre argent trouvé à la même 

place. Ce mode de livraison comique 

accepté ne réussit pas. Il ne réussit qu'à 

faire arrêter un honorable consul qui 

entrait dans un water-closet du chemin 

de fer avec les intentions les plus pures 

et les plus naturelles et qu'on avait pris 

pour l'enseigne do vaisseau. 

Ullmo ayant constaté que ce mode de 

remise des documents élait dangereux et 

n'aboutissait pas donna rendez-vous à 

l'envoyé do M. Thomson aux gorges 

d'Ollioules. Il avait des complices, di- 

sait-il, qui le vengeraient, s'il était arrêté, 

sur les filles du ministre. Il comptait, 

pour sa sauvegarde, sur cette menace. 

Elle ne fut qu'une vilenie flnale. La 

Sûreté guetta l'enseigne maître chanteur 

dans les gorges d'Ollioules et le captura. 

A l'information, qu'une étrange fan- 

taisie juridique fit confier d'abord à M. 

Leydet, l'attitude d'Ullmo manqua de 

crânerie. L'accusé ne comprit pas que le 

remords de certains crimes comporte le 

silence et qu'après l'aveu passé, le mieux 

pour le coupable est de ne point cher- 

cher à se faire pardonner. En ces sortes 

de matières, l'insolence du cynisme est 

moins déplaisante que l'effondrement du 

repentir.. 

Comment se tiendra Ullmo devant ses 

juges? Je vous le télégraphierai jeudi, si 

dès la première minute.on ne nous met 

pas à la porte. 

Henri Varennes. 

NOUVELLESJUDICIAIRES 

Dans l'affaire de la banque de la rue 

Scribe, la 10" Chambre du Tribunal, pré- 

sidée par M. Fournel, a condamné, pour 

escroquerie, le banquier Bosc (par dé- 

faut) a cinq ans de prison et à 3,000 francs 

d'amende, et M. Rozet, l'employé de M. 

Bosc, a six mois de prison et à 500 francs 

d'amende. 

• 

M. le docteur Roux, directeur de l'Ins- 

titut Pasteur, réclamait hier, devant la 

1Chambre du Tribunal, 20,000 francs 

de dommages-intérêts 

à un commerçant 

auquel il reproche d'avoir vendu des 

pipes munies d'un dispositif pour l'éli- 

mination de la nicotine du tabac, dispo- 

sitif dénommé « appareil filtrant du doc- 

teur Roux ». 

Ma Dejust s'est présenté pour le doc- 

teur Roux; Me Michel Pelletier plaidera, 

a huitaine, pour le fabricant de pipes. 

Sur plaidoirie de M0 André Hesse, la 

11° Chambre du Tribunal a condamné 

hier, à deux mois de prison chacun, avec 

sursis, les époux Cliatellet, marchands 

de vin, qui, à l'occasion d'une saisie opé- 

rée chez eux, avaient transformé la cham- 

bre, où ils s'étaient réfugiés, en un petit 

fort Chabrol du haut duquel ils avaient 

fait pleuvoir des projectiles très variés sur 

les assaillants, c'est-à-dire sur le com- 

missaire de police, les agents et l'hu.is- 

sier. 

(de notre CORRESPONDAIT) 

Une scène émouvante s'est passée cet après- 

midi à la séance du conseil de guerre du 15e 

corps qui jugeait le soldat Bue diï 163ed'in- 

fanterie en garnison à Bonifacio. 

Bue était inculpé de voies de fait et d'ou- 

trages envers son caporal, à l'occasion du 

service et le commissaire du gouvernement 

requérait l'application intégrale du code de 

justice militaire. Le délit entraînait, au 

moins théoriquement, la peine de mort. j 

Mais les juges avaient devant eux la femme 

de Bue qui pleurait à chaudes larmes et leur 

!t' 

EstomacDélabré 

Vivementréparé 

C'est grâce aux pilules Pink qu'une jouira 

fleuriste, Mlle Célestine Pasquet, de fiouzy 

(Loiret), a été guérie de son mauvais estomac. 

« Depuis que j'ai pris vos pilules Pink, 

écrit-elle, mes maux d'estomac ont complète- 

ment disparu. Je mange de tout et digéra 

parfaitement. Je ne pensais pa's qu'en si peu 

de temps on pût avoir tant de soulagement. 

Je souffrais depuis un an et vos pilules m'ontt 

guérie en quelques jours. Ma guérison a été 

d'ailleurs durable. 11y a déjà quelques mois 

que j'ai cessé le traitement et je n'ai plus ja- 

mais rien ressenti. » 

Mlle Pasquet (Photo. Leeliat, Chùtenuneaf)- 

Lqs pilules Pink réparent les mauvais esto- 

macs. Elles donnent a l'estomac la force de 

faire le travail de la cligestion. L'estomac tra- 

vaille pour broyer, triturer et 'digérer les ali- 

ments. Il doit sécréter les sucs gastriques et 

se livrer à une sorte de brassage de la nour- 

riture. Nous ne nous en apercevons pas, mais 

cela est. Si l'estomac est affaibli, il ne fait 

rien ou presque rien de tout cela. Les pilules 

Pink lui donnent la force de le faire, parce 

qu'elles enrichissent et purifient le sang qui, 

circulant dans tous les organes, fortifie tout 

sur son passage. 

Les ptlules Pink par leur action sur le 

sang et le système nerveux, sont souverai- 

nes contre l'anémie, la chlorose, la faiblesse 

générale, les rhumatismes, la neurasthénie. 

On trouve les pilules Pink dans toutes les 

pharmacies.Vous les recevrezfranco du dépôt, 

Ph'o A. Gablin, 23, rue Ballu. Paris, contre 

3 fr. 50 la boite, 17 fr. 50 les 6 boîtes. 

NouvellesDiverses, 

–of»«» Dunkerque. Le colonel Légrànd, 

directeur de l'artillerie à Dunkçrque, se pro- 

menait à cheval sur la plage, entre M.alo-lés- 

Bains et Ghyvelde, Il perdit les étriers qui 

battirent les flancs du cheval: Gelùi-èi s'em- 

porta, se cabra et jeta le colonel sur la grève. 

L'officier fut trouvé évanoui par M; de 

Ponjolly, ingénieur. Son état est grave. If est 

blessé à la tête grièvement, contusionné aux 

hanche, et a l'épaule démise. Son cheval sui- 

vant le rivage a disparu en Belgique. L'auto- 

rité militaire a prévenu télégraphiquemërit 

les autorités belges. 

LESVICTIMESDE LA « JEANNK-D'AÊC» 

*«CvCherbourg. Les restes mortels 

d'Auguste Le Comte, ehaulïeur de la Jeannn- 

d'Arc, mort lors de l'explosion qi.;i se pro

UN NÉGOCIANTANGLAISATTAQUÉ 

>~>~u*~wToulon. Un commerçant anglais, 

qui venait de descendre du rapide de Nice, a 

été assailli sur le quai de la gare par trois 

individus. 

L'un d'eux, après lui avoir passé un mou- 

choir autour du cou, le réduisait à l'impuis- 

sance, tandis que les autres s'emparaient de 

toutes les valeurs qu'il portait sur lui. Mais 

ils furent aperçus dans leurs manœuvres et 

purent être "immédiatement arrêtés. 

L'enquête a révélé que ces individus étaient 

des plus dangereux et qu'ils venaient de Bar- 

celone. 

FRANÇAIS ET JAPONAIS 

«m»» Saigon. Les croiseurs japonais 

ont- quitté Saigon, cet après-midi, poursui- 

vant leur croisière sur Singapour, Pénang et 

Colombo. 

Au cours d'une réception qui a eu lieu à 

bord du croiseur Ytsukma-Shima, l'amiral 

Koshimatsu a porté un toast à la nation 

française. 

M. Beau, gouverneur général, .répondant à 

l'amiral, a dit que l'Indo-Chine se réjouissait 

du récent accord entre la France et le Japon, 

accord qui contribuera à donner un plus 

grand essor économique et à assurer la paix- 

en Extrême-Orient. 

En terminant, M. Beau a bu à la santé du 

Mikado. 

Avant de partir, l'amiral Koshimatsu a 

écrit à M. Beau pour le remercier de l'ac- 

cueil qu'il avait reçu dans la colonie et à 

Saigon. 

AVIS DIVEES 

ÇJplendeur liliale du visage, du cou, des 

S épaules et des bras par le VéritabLe Lait de 

Ninon. Parfrie Ninon, 31, rue du 4-Septembre. 

NOUVELLES GALERIES 

A LA 

r 

MÉNAGÈRE 

Demain JEUDI et JOURS SUIVANTS 

• 

GANTS 

DENTELLES PARFUMERIE FLEURS 

ClIROP à l'Acide phénique du Doctr Déclat, 

contre Grippe,Toux,Rhumes,Influenza, 

etc. 

LESTHÉÂTRES 

Comédie-Royale le Dernier Jour de 

Taupin, de M. Alfred Delilia; Propos d'hi- 

ver, de MM. Ardot et Laroche; Pour être 

heureux, de MM. Charles Desfontaines et 

l'aulArosa; les Rendez- Vousstrasbourgeois, 

de M. Romain Coolus, musique de M. 

Charles Cuvillier. 

La Comédie-Royale vient de faire sa 

réouverture avec un spectacle agréable- 

ment varié et qui réunit les noms de plu- 

sieurs artistes applaudis et fêtés. 

Après un acte gaiement fantaisiste de 

M. Alfred Delilia, où nous assistons à 

l'évasion- du condamné à mort Taupin 

grâce à la complicité amoureuse de la 

femme de son geôlier; après une revue 

mordante, quoique un peu trop violem- 

ment épicée, où MM. Ardot et Laroche 

raillent avec agrément la valse lente, les 

menues médisances des five o'clock, 

les pièces du jour et les actualités de 

l'instant, et où Mlle Lantelme nous 

charme et nous divertit par ses mines, 

ses gestes et.ses intonations ironiques et 

piquantes, la Comédie-Royale nous a 

oiïert une comédie en deux actes, qui ne 

manque, ni d'adresse ni d'observation. 

« Pour être heureux », l'architecte Jo- 

libois laisse toute liberté a la gentille 

Mme Jolibois. Celle-ci en profite pour 

ne résister que fort peu de temps au 

milliardaire américain Jim Rodgcrs, qui 

devient immédiatement le meilleur client 

du mari. Jolibois est au comble de la fé- 

licité et il peut tout à son aise rendre vi- 

site à Mlle Arlette, l'une des gloires les 

plus hospitalières de nos music-halls. 

Tout irait pour le mieux si le valet de 

chambre et la soubrette du ménage Joli- 

bois, mécontents des maigres pourboires 

de l'Américain, ne complotaient point de 

forcer madame à changer d'ami. Dans 

ce but, ils écrivent des lettres anony- 

mes au mari qui, sachant leur contenu 

parfaitement exact, les méprise. Fu- 

rieux, les ingénieux serviteurs devront 

trouver un autre moyen d'arriver à leur 

Feuilleton du FIGAROdu 19 Février 

LaMaison 

hollandaise 

II 

• sotte -»' 

Personne ne parla plus; mais le canari 

fila soudainement sur sa chanterelle ses 

sons les plus aigus, ce qui fit un peu di- 

vérsron. Oncle Faas en profita pour ra- 

masser son chapeau et détaler, sans que 

personne s'en aperçût. Aussitôt les 

atomes de bonheur en léthargie se ré- 

veillèrent dans la chambre, l'âme des ja-- 

cinthes se volatilisa, décomprimée; le 

tiède éden chassa l'hiver. Et tranquille- 

ment la bonne dame passa l'eau de la, 

bouilloire sur le filtre à café. Car M. Jas- 

per, le matin, préférait le café au thé. 

Il regardait sa femme avec ses yeux 

chauds et humides, des yeux où pétillait 

à la fois une braise et perlait une rosée. 

Jamais il ne l'avait trouvée plus désira- 

ble ni plus sucrée. Elle était bien toute 

la joie de la vie, dans leur petit paradis 

de miel et de caramel. Il dit 

Ma bonne femme, j'aurais voulu 

vous dire quelque chose, mais les mots 

ne viennent pas, ce sera pour une autre 

fois. 

A peine elle parut l'avoir entendu, 

toute fondue dans la sympathie des 

choses. 

Ach! fit-elle, voyez comme c'est 

nous chez nous. Pourrait-on jamais 

quitter ce qui est si bon et si doux? 

Encore une fois se volatilisa l'évent 

des petits pains chauffés au four, tandis 

que Liesje ouvrait la porte. Josina .vou- 

lut elle-même le servir elle tailla une 

fine tranche aux trois fromages, beurra 

Tousdroits réservés. 

vous le pensez bien surgit à l'impro- 

viste et, ayant aperçu les attitudes ex- 

trêmement abandonnées des deux amou- 

reux, il veut filer. Mais les domestiques 

n'ont rien oublié et ils ont fermé les 

portes en dehors. Ce coup de théâtre 

est excessivement comique. Jolibois est 

donc forcé de voir ou plutôt de laisser 

voir qu'il a vu. Et il explique à Jim et à 

sa femme toute sa petite philosophie 

assez piteuse, à vrai dire de la vie 

conjugale. Jim le trouve très fort. Quant 

à Mme Jolibois, en apprenant que son 

mari a une maîtresse, elle lui revient 

immédiatement, et l'Américain, sans 

plus tarder, ira consoler Mlle Arlette. 

Ces deux actes, très habilement me- 

nés et lestement dialogués, divertissent 

continuellement le public. C'est du théâ- 

tre très libre, mais très gai. M. Hugue- 

net a composé avec sa maîtrise habi- 

tuelle le personnage du mari complai- 

sant. Il y a été à la fois très farce et très 

vrai. Mlle Lantelme a exprimé avec un 

naturel étonnant les coquetteries et les 

veuleries de la petite Mme Jolibois. 

M. Melchissédec a joué avec beaucoup 

de pittoresque et de vérité Je rôle de 

Jim, et M. Arvel et Mlle Desroches, 

odieux en tant que domestiques, sent 

excellents en tant que comédiens. 

Le spectacle se termine par une petite 

opérette de M. Romain Coolus pour le 

livret, et de M. Charles Cuvillier pour la 

musique dont le titre seul est déjà sa- 

voureux et inattendu. Cela s'appelle les 

Rendez- Vous strasbourgeois. Il faut d'a- 

bord louer la nouveauté de la forme, qui 

est assez semblable à celle du véritable 

opéra bu/fa de la tradition italienne. Le 

texte est remplacé par des récitatifs. La 

musique ne s'arrête point et accompagne 

toujours la situation. 

La partition de M. Charles Cuvillier 

est tout à fait réussie, pleine d'entrain, 

de gaieté, de caractère. Elle est très bouf- 

fonne tout en restant très distinguée. On 

peut l'applaudir sans réserve. Le livret 

ne lui est en rien inférieur. La verve 

funambulesque de M.' Romain Coolus 

s'y donne libre cours. L'auteur du Mar- 

quis de Carabas n'est pas en effet seule- 

ment un profond psychologue, c'est aussi 

un poète plein de fantaisie et de lyrisme 

pittoresque, Les lecteurs de la défunte 

Revue blanche n'ont pas oublié ses 

Exodes et Ballades. Le succès des Ren- 

dez-Vous strasbourgeois a été complet, et 

aussi vif par sa quantité que par sa 

qualité. 

Mme Tariol-Baugé a communiqué à 

son personnage une verve, un brio et 

une crânerie qui lui ont valu une véri- 

table ovation. Elle enlève notamment 

les jolis couplets « Amour; pelit dieu 

païen», avec une maestria irrésistible. 

M. Defrcyn est un délicieux chanteur et 

un adroit comédien, et Mlle Diéterle 

prête une grâce infiniment piquante à la 

gentille Gretchen. MM. Brun, Taufïen- 

berger et Patorni, Mmes Christiane Des- 

roches et Diane Hamont compétent allé- 

grement cet excellent ensemble. 

Emmanuel Arène. 

Argua. 

COURRIER DESTHÉATRES 

Ce soir 

Aux Bouffes-Parisiens, à 8 h. 1/2, répéti- 

tion générale de Aux Bouffes, on pouffe, re- 

vue en 3 actes et sept tableaux, de MM. Rip, 

Vilned et Paul Fargue. 

Etant donnée la longueur du spectacle, on 

commencera à 8 h. i/2 très précises. 

Au théâtre Cluny, à 8 h. 1/2, première 

représentation des Tribulations d'un gen- 

dre, comédie-vaudeville on actes, de MM. 

Grenet-Dancourt et E. Héros. Distribution 

Mme Brunois Mmes Gilberte 

MmeMoulavcnt Franck-Mcl 

Cécile Moulavcnt M. Meunier 

Zita Benda 

Françoise 

Limer.y 

Rachel 

G. Girardot 

Catarina 

L. Ariette 

Lucien Rinel MM. G. Sauliou 

Delal'ond Armand-Marie 

Séraphin Moulavcnt F. Valot 

Givert 

ï". Perret 

Méric. 

Marius 

Isaac Lion G. Mori 

Saynard 

G. Barrai 

On commencera par Cancrclas, vaudeville 

en 1 acte, de M. Mouézy-Eon, joue par Mmes 

Durand, L. Ariette; M*M.R. Ko-val, G. Bar- 

ral, Rochambau. 

Au théâtre Fémina, à 8 h. 1/2, sous les 

auspices de «la Renaissance du Beau », pre- 

mière représentation de Le Nirvana, poème 

les tartines, anisa les biscottes. Et il s'é- 

tait assis à sa place, le visage tourné vers 

la serre, regardant alternativement tom- 

ber la neige, puis bouillonner à la sur- 

face du café les bulles du sucre. Il y eut 

un silence, comme un mystère le ca- 

nari dormait en boule sur son bâton. M. 

Jasper alors s'écoutait vivre. 

Oui, dit-il au bout de quelques mi- 

nutes, c'est vraiment du bonheur, quand 

on entre, une chambre bien chaude, une 

tasse de bon café et surtout, surtout, une 

petite femme comme vous, bien qu'on 

soit parfois tenté de se reprocher toutes 

ces douceurs. 

Il but trois « coptje » de café, mangea 

six petits pains avec du fromage de 

présent, de Gouda et de Delft au cumin, 

mit par là-dessus un émincé de viande 

fumée, une dizaine d'anchois et toutes 

les biscottes à l'anis que sa femme lui 

avait préparées. Il s'en voulait de ne 

ressentir nul remords. Au contraire, il 

lui paraissait que la plus infime des pa- 

pilles de son être goûtait là une somme 

de délices bien faites pour donner de 

l'humanité une idée confortable. 

III 

De trariquilles journées passèrent de- 

puis l'autre matin, le bon petit rentier, 

patiemment, attendait au lit que me- 

vrouw s'éveillât, et à peine il sortait 

une petite heure vers le soir. Il empor- 

tait toujours un lourd paquet sous, le 

bras. Il arrivait aussi que dans l'après- 

midi, pendant que sa femme faisait son 

petit somme près de la fenêtre, un 

de ces types patibulaires. comme il y 

en a dans tous les ports, s'en vînt 

s'entretenir mystérieusement avec lui 

dans le vestibule. Ces jours- là c'était 

l'homme qui partait avec un paquet sous 

le bras. 

Une fois, dans l'après-midi, Jasper 

Joost monta faire sa barbe devant la pe- 

tite glace, près de la fenêtre. Il avait des 

gestes coulés et réguliers, tendit son 

cuir dont il tenait le bout serré entre les 

Puma E. IJaucr 

LeRoi Garat 

Prasena Keney 

Amanda Marboz 

Angoulimata 

Devet 

Carïpoutra P. Roux 

Devadat Deng-is 

Kaciapa Bonefoy 

A 1 Opéra, a 8 heures, Lohengnn. 

A la Comédie-Française,' 8 h. 3/4, les 

Deux Hommes. 

A l'Opéra-Comique, à 8 heures,Carmen. 

A l'Odéon, a 8 h. 8/4, 'V Apprentie, (îlmeB 

Ludger, Grumbach, Jeanne Lion, MM. Mos- 

nier, Bernard, Vargas, Capellani, etc.). 

-Au Théâtre lyrique municipal (Gaîté), 

à 8 h. 1/2, avec le concours des artistes de 

l'Opéra- Comique, Lalcrné (MM. Rocca, Vi- 

gneau, Huberdeau, Eloi Mmes Marie Thiéry, 

Gorska, Fairy, Gonzalès, Villette). 

Aux Variétés, relàche pour les dernières 

répétitions de Geneviève de Brabant. 

Au théâtre Sarah-Bernhardt, à 8 h. l/2r* 

la Dame aux camélias (Mme Sarah Bernhardt 

dans le rôle de Marguerite Gautier). 

A la Renaissance, à 8 h. 3/4,122e repré- 

sentation deSamson (Mme Simone, M. Lucien 

Guitry, Mmes Juliette Darcourt, Henriette 

Roggers, Marthe Ryter.MM. Rousselle, André 

Dubosc, Boucher, etc.). 

Au théâtre Réjane, à 9 heures précises, 

Madame Sans-Gêne (Mmes Réjane, Franquet, 

Odette Valéry,Dermoz,JeannoFusier, Denège, 

MM. Duquesne, Signoret, P. Magnier, A. 

Varennes, etc., etc.). 

Aux Capucines, à 9 heures, pour les re- 

présentations de Mmes Méaly et Spinelly: t te 

Cri de Paris, revue en deux actes (Mmes 

Méaly, Spinelly, Marthe Ladini, etc. MM. 


encore Discrétion {MmesDe.strelle, Andral, 

Mérindol, M. Coquet); la Mission de Charlotte 

(Mlle Mérindol). 

Au Grand-Guignol, à 9 heures, Sol 

Hyams brocanteur, la Petite Fille, la Feuille 

de présence, la Suicidette, le Bon Gite. 

A la Comédie-Royale (tél. 307.36), à 9 


Mmes Tariol-Baugé, Diéterle, Lantelme. Le 

Dernier Jour de Taupin (Mlle Juliette Garcia, 

MM. Yves Martel et Rieux) Propos d'hiver 

(MlleLantelme, M. Ardot) Pour être heureux 

(M. Huguenet, Mlle Lantelme; MM. Arvel, 

Melchissédec fils); les Rendez-Vous strasbour- 

I geois(MmesTariol-Baugé, Diéterle, MM. De- 

freyn, Tauffcnberger). 

Aux Capucines Niçoises, 7, place du Jar- 

din-Public, à Nice, a 9 heures, représenta- 

tions de Mmes Renée du Minil, soctétaire de 

la Comédie-Française, et Maille, de la Co- 

médie-Française. Le Cierge (M. Le Gallo, 

Mlle Teni pie y, MM. Marsay, Derval); Au 

Temps des croisés (Mme Célia Galley, M. Der- 

val) Par politesse (Mme Calvat, M. Perret)) 

la Vocalio?i. 

Mme Kausnictzofï chante, ce soir, pour l'a- 

vant-dernière fois à l'Opéra. Elle interprétera 

le rôle d'Eisa de Lohengrin, avec MM. Féo- 

dorow, Vilmos Beck, Lnquien, Mme Paquot 

d'Assy, M. Dinh lïilly pour principaux par- 

tenaires. 

Sur l'affiche encore MM.Gonguc-t,Kagncan, 

Chappelon, C.Javon, Mmes Lafièche, Solari, Ro- 

g'oi^Daurig-nicSjDodunjGlaupei1,Dupuy, Ducreux. 

L'orchestre sera dirigé par M. Rabaud. 

La Comédie-Française donne ce soir les 

Ds.ux Hommes, la délicieiiKe comédie de M. 

Alfred Capus. Elle l'affiche encore pour ven- 

dredi et samedi de cette semaine. 

Carmen sera chantée, ce soir, à l'Opéra- 

Comique, par Mmes Marié de l'Isle, Vallail- 

dri, MM. Salignac et Ghasne. 

M. Albert Carré a ainsi fixé les dates de 

son nouveau spectacle lundi 24 février, dans 

l'aprcs-midi, répétition générale de la Ilaba- 

nera et de Ghyslaine mercredi soir 26, pre- 

mière représentation. 

La Habanera est de M. Raoul Laparra, 

pour les paroles et la musique. M. Raoul La- 

parra, prix de Rome de 190o, a trente et un. 

ans le compositeur de Ghyslaine, M. Marcel 

Bertrand, a vingt-trois ans. Le nouveau spec- 

tacle sera donc essentiellement un spectacle 

de jeunes. 

(des Variétés) 

(débuts) 

Au théâtre Sarah-Bernhardt. 

Ce soir, la Dame aux camélias, avec Mme 

Sarah Bernhardt dans le rôle de Marguerite 

Gauthier. 

Los actionnaires du théâtre du Vaudeville 

sont convoqués, au Vaudeville, pour le ven- 

dredi 38 février, à quatre heures du soir, en 

assemblée générale ordinaire. A l'ordrc du 

jour figurent le rapport du Conseil de sur- 

veillance l'approbation des comptes de 

l'exercice 1907 la nomination des membres 

du Conseil de surveillance. 

Aux Variétés. A__m. 

M. Fernand Samuel'fixe à demain jeudi, 

a huit heures et demie, sans remise possible, 

dents, passa son rasoir dessus sans brus- 

querie. Une poudre de savon aux aman- 

des trempait dans le bol d'eau tiède, il 

la battit avec complaisance jusqu'à ce, 

que l'eau se figeât. Ces menus détails 

l'amusaient il y avait bien huit jours 

qu'il ne se rasait plus. 

Il éprouva un réel plaisir à;oindre sa. 

peau en y promenant le blaireau; elle 

était rude, hérissée de picots il les ra- 

clait du tranchant, les yeux sur le bril- 

lant de la lame dans le miroir. Le crin 

résista il fit mousser de nouveau la 

savonnée, s'en barbouilla une dernière 

fois le visage, et elle écumait jusqu'à ses 

yeux comme une neige fouettée. « C'est 

curieux, pensait-il, comme un peu de 

bien qu'on fait aux autres vous fait du 

bien il vous-même. »ll y avait longtemps 

qu'il ne s'était senti si léger d'esprit. Jus- 

tement il était venu quelqu'un qui lui 

avait apporté des nouvelles du port et 

qui ne s'en était pas allé les mains vides. 

Quand Jasper redescendit, ses joues 

luisaient, toutes, lisses, et Josina prit 

plaisir à les tapoter, disant 

Oh! à présent, vous avez tout à 

fait l'air du vrai monsieur Jasper Joost. 

Une ombre déjà noyait les coins, les 

plaques de faïence seules gardaient le 

brillant d'une nappe d'eau gelée dans un 

paysage crépusculaire. C'étaient, aux 

angles du plafond, de fines soies grises, 

comme une toile d'araignée, un lent glis- 

sement d'impalpables cendres blutées à 

travers les rideaux. Elles descendirent 

plus bas; toute la clarté bientôt fut con- 

centrée sur la table où chauffait le samo- 

var pour le thé. La journée, ainsi, pour la 

bonne dame se coupait de menues col- 

lations, du thé et des gâteaux avant le 

dîner, du thé encore le soir, avec les 

viandes fumées, les fromages, la confi- 

ture, les anis, quelquefois de la galette 

ou du poumpompernickel. Elle y avait 

gagné sa chair un peu mollette, de brio- 

che, sous l'air desoufilurc d'une pâtisse- 

rie qui lève. Elle sortait peu d'ailleurs, 

aimant la maison, le coin de la fenêtre à 

regarder passer le monde dans le petit 

miroir accroché au dehors, les minutes 

ques en assemblée générale ordinaire, aux 

Variétés, pour le vendredi 28 février, à deux 

heures es. A l'ordre du jour figurent: 

l'approbation des comptes de l'exercice 1907 

et l'élection du conseil de surveillance. Sui- 

vra une assemblée générale extraordinaire, 

dont l'ordre du jour est le suivant mesures 

à prendre en vue de l'expiration de la So- 

ciété projet de reconstitution. 

Le théâtre de la Renaissance affiche pour 

dimanche prochain la dernière matinée de 

Samson. 

Les répétitions d'ensemble de la Femme 

nue'ont, en effet, comoiencé en présence de 

l'auteur et au milieu des décors. La première 

représentation aura lieu dans le courant de 

la semaine prochaine les principaux rôles 

seront tenus, comme nous l'avons dit déjà, 

par Mmes Andrée Mégard, Berthe Bady et 

M. Lucien Guitry. Nous donnerons sous peu 

la, distribittion complète. 

__H 

Nous avons reçu pour Mme Daraux 

De Mme Costallat. 40 fr. 

De M. Pelliot, (Saint-Mandé) 

20 

De M. Florent Schmitt. 10 

De M. Georges Hiie. 

20 

De M. Jules Berny, 

10 fr. 

100 fr. 

Dans-le numéro-d'hier, lire M.de Wailly, 25 

francs. 

La princesse t Louise de Belgique assistait 

hier, dans Pavant-scèn'e de M. Alphonse 

'Franck, à la représentation du Bonheur de 

Jacqueline, au Gymnase. Son Altesse Royale 

a goûté particulièrement le jeu de Mmes Anna 

Judic, Marthe Régnier, de MM. Tarride et 

Lamy, et à plusieurs reprises, elle a donné 

le signal des bravos. 

Rappelons à nos 'lecteurs que la Porte- 

Saint-Martin donnera demain, à 2 heures, la 

première matinée de l'Abbé Constantin. Co- 

quelin aîné^Sùera le rôle de l'abbé, un des 

plus beaux 'succès de son admirable carrière. 

Autour de lui, Mmes Lucile Nobert, Bou- 

chetal, Suzanne Goldstein, Merle, MM. d'Au- 

chy, Magnard, Fabre et Chabert interpréte- 

ront les rôles qui leur ont déjà valu tant de 

bravos, à la Gaité. 

La direction des Bouffes-Parisiens nous 

prie de rapppeler ii ses invitées que, ce soir, 

à la répétition générale de Aux Bouffes, on 

pouffe, les dames ne seront admises que sans 

chapeau, à ôrchestre et au balcon. 

Recettes, dans la journée de dimanche, de 

la Bête féroce, la pièce nouvelle de l'Ambigu 

8,000 francs. C'est le succès. 

Le Grand-Guignol affiche, pour ce soir, la 

dernière représentation de la Petite Fille, et 

pour demain la répétition générale de son 

nouveau spectacle. Espérons que cette date 

n'est pas définitive, puisque demain a lieu 

la répétition générale des Variétés. 

Cet après-midi, à quatre heures, au théâtre 

des Arts, audition des œuvres de M. Reynaldo 

Halin avec le concours de Mmes Bartet et 

Jane Bathori. M. Reynaldo Hahn interpré- 

tera lui-même quelques-unes de ses compo- 

sitions. 

«Comme il ne reste plus une seule place du 

rez-de-chaussée et du premier étage pour 

cette matinée, nous écrit la direction, une 

seconde matinée sera donnée le 4 mars. On 

pourra louer à partir de jeudi. » 

A 8 h. 1/2, le Grand 'Soir. 

Mlle Rosalia Lambrecht a été très applau- 

die hier soir, au Trianon-Lyrique, dans la 

Fille du régiment, comme elle l'avait été, 

jadis, à l'Opéra-Comique dans ce infime rôle 

de Marie. A ses côtés, MM. Gabiel, José 

Théry, Aristide et Mme Jyhem ont obtenu 

leur légitime part de bravos. Le Chalel, fort 

bien interprété par Mme Eva Dingry, MM. 

Jouin et Valès, accompagnait sur l'affiche 

la Fille du régiment. L'ouvrage et les inter- 

prètes ont beaucoup plu. 

Enregistrons le très vif succès remporté, 

hier, au Jardin d'Acclimation, par les Noces 

de Figaro. Les principaux motifs de cet ou- 

vrage ont été bissés et le public a prodigué 

les bravos et les rappels aux artistes. 

Jeudi prochain. le Pré aux Clercs, et le 

dimanche 23 février, les Huguenots. 

De Cannes 

Mine Jane Tl'acling est arrivée ici depuis 

quelques jours. Elle y doit créer,1sur la scène 

du Casino municipal, une pièce nouvelle en 

trois actes de M. Mollet-Vièvillc l'Attache. 

L'cminente artiste a été spécialement engagée 

pour créer lu principal rôle de cette comédie 

que l'on dit ti^ès remarquable. La première 

sera donnée prochainement. D'ici là Mme 

Hading jouera la Châtelaine et le Retour de 

Jérusalem. Elle sera encadrée par l'excellente 

troupe du Casino municipal de Cannes. 

*> 

De Vienne 

Mme Suzanne Dcaprè* a retrouvé ici le 

brillant accueil auquel elle est depuis long- 

temps habituée. Elle a vraiment gagné ses let- 

régulières de la vie et-le charme du su- 

perflu. 

Liesje avait mis la table dans la-pelite 

salle a manger dont la fenêtre s'ouvre 

sur la rue il y en, avait une autre, plus 

grande, de l'autre côté du vestihule et 

qui donnait aussi sur la rue. Mais celle-là 

ne servait que l'été. Ou était plus au 

chaud dans la-pelttc, entre les murs ten- 

dus de nattes de paille comme en une 

cabane indienne. Un écran échancré en 

cœur faisait éventail derrière les vitres 

les passants ne les voyaient pas et ils 

pouvaient les passants. Il en passa 

bien six, cette fois-là, sur une heure. A 

petits pas de souris, Liesje, dans ses bas- 

ques longues, doucement leur offrait des 

crevettes, des anchois, de la sole et du 

perdreau dans sa feuille de vigne, 

sans compter les fromages, les fruits et 

les petits gâteaux. Quand ce fut fini, me- 

vrouw s'essuya la bouche avec sa petite 

serviette en dentelle de papier; puis elle 

alla décrocher la pipe de Jasper, et l'ayant 

bourrée d'une pincée de tabac au miel, 

la lui inséra dans les dents; c'était un 

soin qu'eue aimait prendre, et, pres- 

que sans avoir fait un mouvement, il se 

mettait à tirer sur sa. tête de cheval ma- 

rin. 

Le regard attache a 1' « espion », ils es- 

pérèrent longuement voir se détacher 

des profondeurs noires du petit miroir 

le septième passant; mais celui-là sans 

doute demeurait chez lui, craignant de 

s'aventurer à la, rue par un pareil 

temps comme des laines d'agneau sous 

les ciseaux du tondeur, à gros flocons 

tombait la neige, un peu moins blanche 

à mesure dans le soir qui s'abaissait. 

Cependant ni l'un ni l'autre ne se pres- 

saient de faire venir la lampe, une bluette 

de jour un instant encore tremblota à la 

circonférence du samovar de cuivre rosé, 

et c'était très doux, comme au bout du 

monde, comme aux portes du paradis. 

Le canari, dans la petite pièce, avait cessé 

de chanter Poucke, roulée en colimaçon, 

soufflait de bien-être dans l'âtre. On en- 

tendit d'autant mieux le chant aérien, 

tendre comme un air de flûte, fluide 

labre, de. Musset. Les deux grandes artistes, 

la Française et la Viennoise, .réunies dons 

cette brillante manifestation d'art, ont été 

rappelées quatorze-fois par une salle enthou- 

siasmée. 

Parmi les couronnes offertes à Mme Des- 

près citons celle de la veuve de Strauss « A 

l'illustre artiste » et celle de la princesse 

Croy Sternbcrg « A Suzanne Després, étoile 

au ciel de l'art ». Mme Hohcnfcls avait eu la 

gracieuse idée de copier son costume sur une 

ancienne lithographie représentant Musset. 

En incarnant la muse, Mme Després a mon- 

tré au public que la fille Elisa et Thérèse 

Raquin savent dire magnifiquement le vers 

quand elles le veulent bien. 

Serge Basset. 

SPECTACLES 

CONCERTS, 

Aujourd'hui 

A l'Université des Annales (F>1,rue Saint- 

Georges). A 5 heures « Béranger », confé- 

rence par M. Henry Roujon. (Audition de 

Mme Judic). (Réservée aux abonnés). 

Au Nouveau-Cirque de la rue Saint-Ho- 

noré, matinée à 2 h. 1/2, avec II pleut! il 

pleut! grande pantomime burlesque et nau- 

tique. 

Ce soir 

Aux Folies-Bergère, à 9 heures très préci- 

ses, la Revue des Folies-Bergère, 17 tableaux, 

de M. P.-L. Flers (Mmes Marguerite Deval, 

Dancrey, miss Campton, Delmay, MM. Pou- 

gaud, Vilbert, Maurel, Morton). 

v A l'Olympia, te Prince de PUsen, opé- 

rette américaine, de MM. Victor de Cottens 

et Pierre Veber, d'après Pixley, musique de 

M. Gustave Luders (Mmes Simon-Girard, 

Madge Leasing, Mado-Minty MM. Fred 

Wright, Girier, Strack, Leo Devaux, Edwy). 

A Parisiana, le Plus Beau Corps de 

France, opérette militaire en deux actes et 

six tableaux de MM. Trébla et Codey (MM. 

Leprince, Carl Star, Max Illy, Dumoraize 

Mmes Mary Perret, Dern's, Dalba, Danglas). 

-,Au Moulin-Rouge, L'as-tu ~êance-?revue 

en 9 tableaux (Cleo de Mérode, Mayde Souza, 


A la Lune-Rousse, 36,boulevard de Clichy 

(téléphone 587.48), direction Bonnaud-Blès, 

à 9 h. 1/2 précises Roger Ferréol, Baltha, 

Weil, Fauchois,etc, dans leurs œuvres; Jours 

d'héroïsme, ombres dedeLosques. Pan! pan! 

Vesprit revue avec Lucy Pezet. 

La Cigale tient un grand, un très grand 

succès avec sa nouvelle revue Tu parles de 

MM. Georges Arnould et Jacques Bousquet. 

Et ce grand succès, dont le bruit s;est im- 

médiatement répandu dans Paris, s'est tra- 

duit par l'envahissement du bureau de loca- 

tion et le maximum des recettes dès les pre- 

miers jours. En voilà pour cent représenta- 

tions. 

La série d'attractions nouvelles que nous 

présente Barrasford's Alhambra est des plus 

curieuses. Non seulement c'est un spectacle de 

de la plus grande variété, mais encore la va- 

leur des attractions en est tout à fait supé- 

rieure. 

Polin fait partie de ce merveilleux pro- 

gramme. Il est le seul que nous connaissions 

entre tous, mais combien avantageusement. 

Son succès à l'Alhambra n'est pas moins 

grand que sa renommée, ce n'estpaspeudire. 

Paul Fugère, Jules Moy, Marfa Dhervilty, 

M.-T. Berka, Valroy, Fumât, Linval, Bar- 

klett, sont les étoiles d'une troupe d'élite qui, 

chaque soir, attire à la Folie-Pi galle, tout le 

Paris mondain et les étrangers curieux de 

spectacles galants et attrayants. (Téléphone 

131-84.) H 

Concerts du. Conservatoire du dimanche 

23 février, à 2 heures 1/4 très précises 

Ouverture de Léonore (n° 2}il1'0 audition an 

Conservatoire; (Beethoven). Plaide, fragments 

(1.audition) (J.-Ph. Ramkai;) la Folie Mlle 

Suzanne Oesl>ron..de rOpora-Comiqwo Mme 

Nairoii MM.Mille et Boussagol. Concerto oh 

la majeur (n° 2) pour piano (lre audition au 

Conservatoire) (F. Liszt) M. Arthur de Gren". 

Suite on ré majeur (nn -i) (1" audition) (J.-S. 

Hac»1. Psau'utc 42 (Mkndki.ssohn: soprano 

solo, MlleSuzanne Cosbron; MM.Mille, Rouhier, 

David et .Narçon. 

Le concert sera dirigé par M. Georges Mart y. 

Festival Wagner. 

Sous la direction do Félix Mottl 01 avec le 

concours de MmeKaschowska. Ics-Ooncerls- 

Lamoureux donneront jeudi soir, 27 février, 

un Festival consacré aux œuvres de Wa- 

gner. 

Félix Mottl dirigera les préludes et ouver- 

tures de ses principaux ouvrages, et Mme 

Kaschowska interprétera. les quatre poèmes 

pour chant, du maître, la ballade de Senta et 

la Mort d'Yscull. La location des places pour 

ce concert est déjà ouverte salle Gaveau et 

chez tes principaux éditeurs de musique. 

Vn admirable concert est organisé par M. 

Ludovic Breitner, pour lundi prochain, à 

comme un gaz, qui, avec la vapeur, spira- 

lait du tfëc du samovar. Une bonne paix 

de conscience, chez M. Jasper, s'égalait'à 

celle de la maison, toutes deux conforta- 

bles, moelleuses sans reproche. H 'se 

sentit dériver vers des régions où tout 

le monde était heureux; il ne savait plus 

bien s'il était encore éveillé, s'il ne dor- 

mait pas. Tout à coup la vapeur déborda 

avec impétuosité mevrouw, endormie 

dans son fauteuil, poussa un cri, comme 

si la sirène d'un bateau sil'llait dans le 

vestibule. Mais Licsje apporta la lampe 

la rassurante évidence seule régna. 

Ah! se plaignit M. Jasper, voilà 

qu'il fait trop clair à présent. Un 

homme comme moi voit trop bien alors 

qu'il n'est bon à rien sur la terre, puis- 

que la lumière est faite pour éclairer le 

travail des hommes et que moi, je ne sais 

pas travailler. 

Sans se presser, la bonne dame jeta 

une cuillerée de thé dans la théière, 

passa l'eau, mettant à chaque chose le 

temps voulu, évitant la fatigue de pen- 

ser pendant que ses mains étaient occu- 

pées. Et seulement après qu'elle vit s'é- 

vaporer l'eau, elle haussa l'épaule et dit 

C'est encore là une de vos idées. 

comme s'il n'y aura pas toujours des 

gens qui se croiseront les bras pendant 

que d'autres travailleront. 

Le petit rentier réfléchit une seconde 

et, secouant la tête 

Non, voyez-vous, femme, cela n'est 

pas juste, et je le dis ainsi pareeque je 

le sens. 

Elle souleva le couvercle de la théière, 

passa le reste de Teau. Et, appuyée des 

poings sur la table, dans la clarté rosé du 

grand abat-jour, elle le considérait avec 

une commisération tendre. 

Enfin, n'ètes-vous pas mynheer 

Joost, le rentier? Y a-t-il quelqu'un qui 

oserait dire que vous ayez besoin de tra- 

vailler pour vivre? Moi, j'ai aussi mes 

petites idées là-dessus. Je sais bien que 

si le bon Dieu avait voulu cela, il n'au- 

rait pas fait de vous le fils d'un homme 

riche. 

Non, ne dites pas cela; Josina; mon 

cette remarquable séance. Nous relevons 

d'ailleurs au,pi'ogramme,`lesenoms' de Wag- 

ner, Schubert, Gluck, César Frank, Masse- 

net, Copin, Beethoven, dans leurs plus belles 

pages. Qu'on en juge 

Grande Fantaisie, op. 15 (Schubert-Liszt) '• 

M. Breitner et l'orchestre. Lohengrin « Rêve 

d'Eisa» (R.Wagner): Mme Rose Caron. 

Concerto, op. 47 Allegro maestoso, Adagio, 

Allegro finale (Ed. SCHUTT)M..Breitner et l'or- 

chestre. Air des Pèlerins de la Mecque 

(GLUCK)M. Lucien Fugère. 

Variations s.ym- 

phoniques (C. FRANCK) M. Breitner et l'or- 

chestre. Au loin (SCHUMANN)Mme Rose 

Caron Solitude (SciiumannI Mme Rose Caron. 

-Berceuse (Breitner) 1orchestre Nocturne 

(Breitnbr) l'orchestre. Air de la Sauqe 

(Massenbt) M. Lucien Fugère. Nocturne 

(Rubinstein) M. Breitner; Etude (Chopin) M. 

Breitner Marche turque (Beethoven) M. 

Breitner. 

L'orchestre sera dirigé par M. Pierre Se- 

chiari. 

Les « Concerts-Rouge » donnent ce soir la 

première audition d'une œuvre de M. Jean 

d'Udines, Près du Berceau, sous la direction 

de l'auteur. 

Le 22 février, soirée musicale au Cercle 

Suédois, 58 bis, chaussée d'Antin, organisée 

par Mlle Holmstrand sous le patronage dé la 

comtesse Gyldenstolpe, femme du ministre de 

Suède. 

Il s'agit de faire entendre et apprécier en 

France quelques œuvres du compositeur 

suédois Emile Sjôgren. 

Au programme une nouvelle,sonate pour 

piano et violon. 

Les artistes qui prêteront leur concours 

sont Mlle Emma Holmstrand, MM. Pierre 

Augiéraa et André Mangeot. 

Mme Lula Nysz-Gmeiner, universellement 

dénommée la a Reine du Lied », que Paris 

n'a pu applaudir depuis deux ans, va venir 

donner à la salle des Agriculteurs, deux 

Récitals de chant avec le concours de son 

accompagnateur favori, le célèbre Musik- 

director Edward Behm. Dans ces deux séan- 

ces, qui auront lieu en soirée lés mercredi 4 

et lundi 9 mars, l'exquise artiste interprétera 

un groupe choisi des plus belles mélodies de 

Schubert, puis de merveilleuses pages de 

Schumann, Mendelssohu, Brahms, Béhm et 

R. Strauss. 

La location est ouverte, dès maintenant, 

chez M. A.Dandelot, agent artistique de Lula 

Mysz-Gmeiner, 83, rued'Amsterdam. On trou- 

vera également des billets chez MM. Durand' 

et fils et Grüs, et à la salle des Agriculteurs. 

.t. « 

Le pianiste et compositeur Gaston Bern- 

heimer, qui a obtenu un succès triomphal dans 

ses tournées en Allemagne et en Autriche, et 

que nous avons tant applaudi à un de nos 

live o'clock, vient enfin s'établir à Paris' 

(48, rue Vivienne), cédant ainsi aux sollicitar 

tions nombreuses de ses admirateurs pari- 

siens qui désirent profiter de son enseigne- 

ment aussi personnel que remarquable. 

Messieurs les hypocondres, 

Dans les brouillards de Ijondra» 

Allez broyer du gris, 

Car ù Paris 

Oh! que la vie est douce 

Grâce à.la « Lune Rousse », 

Grâce à vous; Blès (Numal, 

Bonnaud, Baliha. 

Paul Weill, joyeux'fumis.te;' 

VeiTool,humoriste, 

Gente Lucy Pezet, 

Et l'a~~ucet! 

EtPefducet 

Le succès du plus Grand Cinématographe 

du monde, à l'Hippodrome, se maintient tou- 

jours au point, qu'il a atteint dès le premier 

jour, le maximum et cela se comprend, car la 

Compagnie Ûm Cinéma-Halls a eu la chance 

et l'habileté de mettre la main sur la plus 

vaste et la plus centrale des salles de Paris. 

Métro, tramways, autobus, tous les moyens 

de transport convergent vers la place Clichy, 

et, mêmede la banlieue, on peut, pour quel- 

ques centimes, aller assister aux incompa- 

rables représentations cinématographiques de 

l'Hippodrome. 

Notre excellent confrère Edmond Le Page 

(Ed. Nissarès) du Soleil, qui est un composi- 

teur distingué, va faire exécuter sous sa di- 

rection, en première audition, une Fantaisie 

hongroise pour orchestre que nous savons très 

brillante. 

C'est au jeune et réputé violoniste Emile 

Mendels que M. Le Page a confié la partie de 

violon solo. 

Alfred Delilia. 

CHRONIQUE AGRICOLE 

LA VIE A BON MARCHÉ 

L'enquête de M. Viviani, ministre du 

travail, dont M. Emile Berr a ici même 

lumineusement exposé les résultats, 

donne un regain d'actualité à cette éter- 

nelle question de la vie à bon marché. 

La vie à bon marché constitue-t-elle 

un problème irréalisable? 

La vie à bon marché intéresse-t-elïe 

père a fait sa fortune en travaillant; 

H était cordier et d'abord il a travaillé 

comme ouvrier pour les autres. Puis H 

a eu des ouvriers à son tour,' il a pris 

un petit enclos où du matin au soir 

il torsait, il torsait. Voyez-vous, cela, 

je ne puis l'oublier, moi,j"*aisimplement 

recueilli sa fortune sans avoir jamais 

rien fait pour la mériter. J'ai mené en- 

suite la vie oisive des hommes qui ont 

de l'argent. On me trouvait toujours au 

café. Ma vie à moi n'aura servi à rien, 

ni à personne. 

Vous avez fait bâtir des maisons. 

Votreargentadonc servi àquelque chose. 

Les maçons ont gagné leur pain en tra- 

vaillant pour vous. N'est-ce pas comme 

si vous aviez travaillé vous même ? 

-Non, ne parlez plus de cela, je vous 

en supplie; car voilà justement la chose 

horrible s'ils y ont gagné leurpain, ils 

ont manque aussi y laisser leur vie. 

tJne senteur d'été, un « fleur léger de 

foin au soleil monta de la théière. Sur'le 

plateau, de minces tasses de porcelaine 

en chine transparent et bleuté avaient 

la forme de calices. Josina les remplit; 

la paroi à mesure s'obscurcissait jusqu'à 

ce qu'à la fin un étroit disque pâle cer- 

clât seul le rebord. Un bonheur plus in- 

time flotta alors; le fin vibrement de 

la clarté rose-aurore de l'abat-jour, le 

crépitement des houilles sous la faïence 

blanche sensibilisèrent l'atmosphère 

comme les pensées d'une âme frileuse 

et blottie.Tous deux, enfoncés dans leurs 

fauteuils, lapaient du bout des lèvres 

l'infusion brûlante. Elle, par moments, 

allongeait les doigts vers la corbeille aux 

biscottes; Jasper, lui, regardait de son 

œil de rêve on ne sait quoi très loin. Ses 

idées continuelleni ënt repassaient commo 

de hauts et légers papillons. Oh comme 

il les voyait nettement maintenant sous 

la lumière rose de la lampe. Il lui sem- 

blait qu'il n'y aurait jamais assez de 

clarté pour les vérités qui s'agitaient en 

lui. 

CamilleLemoaniçç-, 

(Asuivre.)

qui travaille ne pourra jamais sortir? 

A toutes ces questions l'examen atteo'tif.des 

faits donne une réponse cons-. 

tamment négative. 

D'abord, qu'est-ce que la vie à bon 

marché-? 

Elfe consiste sans doute dans le bas 

prix des' denrées de première nécessité 

le pa,iri, la-viande, le vin, etc. 

11 importe médiocrement à un homme 

qui jouit de dix mille francs de rente, ou 

plus, que le prix du pain, de la viande 

et des autres denrées servant à l'alimentation.de 

la' vie animale soit plus ou 

moins élevé/ 

Leur consommation est proportionnée 

non a la richesse de l'individu, mais à la 

capacité de son estomac. Cette consommation 

a une limite absolue, et l'homme 

qui veut dépasser le' chiffre normal 

affecté aux dépenses de la vie animale 

est. obligé d'avoir recours aux aliments 

recherchés, aux raretés coûteuses, aux 

primeurs, aux vins fins, à toutes les 

sélections de la -fantaisie et de l'assaisonnement. 

°. 

En règle générale, s'il veut se contenter 

d;e viande, de pain et de vin ordinaire, 

ïiiômme riche n'en pourra pas 

consommer: beaucoup plus que l'homme 

pauvre. ;£e sera une question d'appétit, 

qui varie selon le tempérament et non 

pas selon la fortune des gens. 

La principale dépense de l'ouvrier, du 

cultivateur, de l'employé, c'est-à-dire de 

l'immense majorité des consommateurs, 

a pour objet les aliments, les produits 

exclusifs-.de l'agriculture.. 

Ce qui reste quand il en reste 

est appliqué aux produits de l'industrie, 

aux vêtements, au linge, au mobilier, à 

ce luxe mo,desto qui constitue l'aisance 

désolasses, ouvrières. 

Or, plus les iments aliments sont chers, plus 

on: réduii la somme destinée à ces dépenses. 

.•• '.• 

Plusâti contraire, le prix des aliments r 

diminué',1plus en est accrue la part affec- 

tée aux, achats, des produits manufactures.' 

,'. 

• •• 

Maintenant,-si » la consommation' augmente.. 

dans la proportion énorme attestée 

par le- nombre immensedes consommateurs, 

qu'arriyçra-t-il ? 

La réponse est facile. 

Les manufacturiers; ne. demandant 

qu'a produire, ta production des objets 

de 'l'industrie suivra. bientôt une marche 

ascendante. La demande de travail dépassera 

l'offre et les salaires augmenteront. 

C'est clair. 

Si les salairesjûjgmentent, la part dis- 

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BOUFFES-PARISIENS. Relâche. 

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M. W. dé Constantinovitch, à Beaulieu» 

Mme H. Chevalet, à Toulon. 

M. CJialline, à Thiénans. 

M. Delpech de Sui'iray, à Clairao. 

Mme Franklin-Singer, à Cannes,' 

M. Jambon, ii Antibes. 

M. Joseph May, à Monte-Carlo. 

Mme Fanny Mavro cordato, à Marseille. 

Mlle Camille Ilreyle, à Nice. 

Mme Alfred Plocque, à Nice. 

M. A. de Romilly, à Biskra. 

M. Raymond Roussel, à Monte-Carlo. 

MmeEugène Roussel, à Monte-Carlo. 

M. Alexandre Singer, à Cannes. 

M. Salvador J. Soxas, à Nice. 

M. Marcel Saint-Germain, à Monte-Carlo. 

M. Antonin Vallon, à Nice. 

Edwy, etc., etc.) 

VUliririil Matinées: Dimaticb ,leud,;ïétes, 

A L'ÉTRANGER 

CASINO DE PARIS. Spectacle varié.' 

Polaire dans Son premier voyage. 

Cp wKJiiXln. AT ,V La Bonne à rien faire; Lanthènay, 

Tél. 43o,86:-r Si'iiôel, Dufleuve.Morly,Fréjol, etc. 

M. Edmond Fleg, Rome. 

M. le baron Huyttens de Terbecq, 

Mlle Lingeman, à Abconde. 

M. le marquis d'Ornano, a Naples. 

Rome, 

ARRIVÉES A PARIS 

Mrsi Dexter Pearson, M. Alphonse Fould, M. 

Kind, Mme Félia Litvinne, Mme Georgette 

ûîeyer, M. le comte Pillet-Will.. 

Jaquet-Droz, Londres, fln du dix-huitième siècle, 

3,500'fr.; boîte plate oblongue, en or, émailKe 

bleu turquoise, Genève, fin du dix-huitième 

siècle, 1,200 fr.; boite plate oblongue, en or 

émaillé, Genève, lin du dix-huitième siècle, 

1J700fr.; boîte plate, en or émaillé, fin du dix-huitième 

siècle, 1,250fr. boite ovale, en or émaillé, 

présentant sur un fond-bleu une scène galante ài 

trois personnages, fin du dix-huitième siècle, 

1,635 fr. face-a-main en or ciselé, en forme de 

lyre, enrichi de brillants et do roses, commencement 

du dix-neuvième siècle, 1,400 fr. étui 

porte-tablettes en or de couleur, ciselé avec filets 

d'émail blanc, décoré de deux médaillons, Amour 

et cœur enguirlandé, 2,4G0francs. 

Enfin l'on a payé 1,050 francs une vitrine 

en cuivre et glace, composée d'un.corps ver-, 

tical et d'un corps horizontal, reposant sur 

une table en bois doré; 1,310 francs, une. vitrine.; 

murale en cuivre et glace ouvrant à 

une porte. 

La. vacation a produit, 46,000 francs; les 

deux journées, 89,000. 

Valemont. 

MOUVEMENT MÉDICAL 

L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 

.01P 

Tout d'abord, M. Lucas Cham pionnière 

a donné une analyse très élogieuse 

d'un travail du docteur Berlioz sur la 

désinfection des livres par l'aldélydeformique. 

Stériliser sans l'abîmer un 

livre infesté de microbes c'est urie bonne 

tâche, et il faut complimenter le docteur 

Berlioz d'y être parvenu. 

M. le professeur Armand Gautier est 

venu appuyer d'arguments énergiques 

la motion du professeur Cazeneuve, de 

Lyon. Il s'agit, on le sait, de l'emploi des 

arsenicaux, et plus spécialement de l'arséniate 

de plomb (deux fois toxique) en 

agriculture. Alors que M. Riche penchait 

à l'indulgence et ne voulait qu'une bonne 

réglementation, M. Armand Gautier est 

partisan de la plus sévère prohibition. 

Une commission sera nommée qui décidera 

de la formule à proposer aux pou-. 

yoirs publics. 

M. Fernand Widal, dont nos lecteurs 

connaissent les beaux travaux sur le 

régime dichloruré (en collaboration avec 

le docteur Javal), traite à son tour du 

régime des boissons dans les maladies 

de cœur, du foie, des reins. MM. Widal 

et Javal ont démontré par des arguments 

irréfutables, l'extrême nocuité du sel 

chez les brightiques. 

Une sage réglemen- 

tation des breuvages complète très heureusement 

la cure qu'ils ont si heureusement 

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Enfin le docteur Achard, trop modeste 

mais très savant professeur agrégé à la 

faculté a fait connaître une méthode, 

qu'il a imaginée, et qui consiste à mesurer 

avec quelque précision le degré de 

résistance et d'activité des leucocytes 

défenseurs de l'organisme. Cette méthode 

paraît appelée à rendre en clinique 

de signalés services, en éclairant 

sur le pronostic et sur la conduite à tenir 

pour aider les macrophages dans leur 

tâche salutaire. 

Horace Bianchon. 

lia Vie 

Sportive- 

AUTOMOBILISME 

Le raid New-York-Paris. 

Les concurrents de New- York-Paris poursuivent 

leur route. Les premiers, la de Dion- 

Bouton de Saint-Chaffray et la voiture italienne 

de notre confrère napolitain Scarfolio, 

étaient hier à Buffalo, soit à 755 kilomètres 

du point de départ. Leur raid n'a pas encore 

d'histoire ils en sont à la période facile, et 

si défectueuses qu'elles soient, les routes 

américaines ne sont pas telles qu'elles pussent 

arrêter les automobiles. Malheureusement 

pour eux, les difficultés ne vont pas 

tarder à se dresser entre eux et le but de 

leur voyage Paris est encore loin 1 

Le prince de Monaco circule en ce moment 

sur une superbe limousine 28/35 HP' 

La Buire, signée Rothschild, qui fait l'admiration 

de tous les connaisseurs, grâce à la 

souplesse de son moteur et à la façon merveilleuse 

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L'aéroplane Gastembidc-Mengin. 

MM. Gastembide et Mengin reprendront 

aujourd'hui, sur la pelouse de Bagatelle, les 

expériences de leur aéroplane, qu'un accident 

avait endommagé et dont les réparations ont 

dû se terminer hier. 

»*» Onvole en Danemark. 

Un ingénieur danois, M. Ellchammrer, a 

construit un aéroplane d'un type particulier, ù 

3plans superposes. Cet appareil a déjà donné 

d excellents résultats et s'est élevé à plusieurs 

reprises. Le plus long vol réalise fut de 184 

mètres' à 'à mètres de hauteur. 

1 TOURISME 

Le Touring-Club vient de publier, sous le 

titre les Eaux de boisson, le travail élaboré 

par sa commission d'hygiène en vue d'appeler 

l'attention de l'hôtelier consciencieux sur 

les moyens à employer pour fournir au voyagour 

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francs de prix en espèces et de quatre grandes 

médailles d'or. 

Paul Manoury. 

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[Par dépêche) 

Cent vingt et un tireurs ont pris* pan' au 

prix de Monte-Carlo (handicap) M. Riva 

(Italien), à 25 m. 1/2, tuant Hi sur 16, premier, 

gagne la médaille d'or et 8,105 francs 

M. Pellerin (Français), à 23 mètres, tuant 

15 sur 16, deuxième, gagne 3,520 francs M. 

Galletti fils (Italien), à 25 m.«M/2, tuant 

10 sur 11, troisième, gagne 2,348 francs 

MM. Lawton (Français),, à 27m,1/2, otMocrmans 

(Belge), a 28 m.. 1/2, tuant 9 sur 10, 

quatrièmes, se partagent 1,760 francs. 

Mercredi 17 février, à onze heures, prix des 

Œillets (distance fixe). 

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Faillites du 17 février 

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Charenton (Sfiine), avenue de la Liberté, 11, actuellement 

ù Pans, avenue Daumesni'l, 46. 

Blondel 

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demi-gros, a Paris, rue Saint-Lambert, 15. 

Navigation 

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Gùe'oen 25 Févr. 27 Févr. 

Prinz Heinrich 10 Mars 12-Mars 

DÉPARTSD'ALGER ARRIV.GÊNES 

Prinz Régent Luitpolà.. 23 Févr. 25 Févr. 

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de La Plata, est parti à 4 h. soir. 

Montevideo, 15 février. 

MAGELLAN (C. M. M.), venant du Brésil et de 

La Plata, est parti à 4 h. soir. 

Colombo, 15 février. 

AUSTRALIEN (C. M. M.), venant d'Australie 

et de la Nouvelle-Calédonie, est parti à 7 h. 

soir. 

YARRA (C. M. M.), venant de l'Indo-Chine et 

du Japon, est parti à 8 h. soir. 

Marseille; 16 février. 

OXUS (C. M. M.), venant do Madagascar et de 

la Réunion, est arrivé à midi. 

PEI-EO (C. M. M.), venant de l'Indo-Chine et 

de l'Extrêm&-Orient, est arrivé à 4 h. soir. 

Rio, 16 février. 

YANG-TSÈ.(C. M. M.), allant au .Brésil et à La 

Plata, est parti à 6 h. matin. 

AMAZONE, {Q. M. M.), allant au Brésil et à La, 

Plata, est parti à 10 h- soir. 

Aden, 16 février. 

HIMALAYA (C. M.M.), venant de l'Indo-Chine', 


Shanghaï.- 16 février. 

LOUQSOR (CM. venant de l'Indo-Chine et 

de l'Extrême-Orient, est arrivé à G h. soir. 

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MARCHÉSFINANCIERS 

Mémento. A Paris, le marché montre de 

lourdes dispositions. 

Tendance également 

lourde à Londres et à Berlin. 

Paris, 18 février. 

Les faibles dispositions qui se' manifes- 

taient depuis quelques jours se sont accen- 

tuées, grâce aux mauvaises tendances du 

marché de New-York, £1la nouvelle baisse 

du cuivre, aux dépêches plus ou moins ten- 

dancieuses publiées au sujet du différend 

austro-russe. Ce qui parait frapper le plus 

la Bourse, c'est le ralentissement industriel 

que l'on constate dans la plupart des 

pays. et que la baisse du prix des métaux 

rend plus évident. Jusqu'ici, les acheteurs 

avaient pris leur parti de cette situation 

nouvelle et avaient porté leur attention sur 

les titres à revenu fixe les fonds d'Etat en 

tcte.Il a suffi que l'on ait recommencé à par- 

ler de politique extérieure pour que les de- 

mandes se soient ralenties et qu'un certain 

nombre de vendeurs aient cru le moment 

bien choisi pour attaquer les cours. 

Ils savent, en effet, combien timide a été 

le dernier mouvement de reprise, combien 

les contre-parties sont difficiles, combien, a 

la suite de la récente crise, le public ache- 

teur est timoré il ne leur a donc pas fallu 

beaucoup d'efforts pour avoir raison de la 

résistance de la place, et, malgré les bonnes 

conditions générales, malgré l'abondance des 

capitaux, malgré les excellentes indications 

données par les dernières liquidations, notre 

Bourse fait preuve de très faibles disposi- 

tions. 

Aujourd'hui, c'est le recul du Rio qui a été 

Ip premier prétexte de la baisse les fonds 

russes, qui avaient été depuis quelque temps 

les favoris du marché, ont ensuite subi des 

réalisations assez nombreuses, et toute la 

cote a été bientôt entraînée. Comme les 

places étrangères ne transmettaient pas d'in- 

dications mauvaises, des rachats ont déter- 

miné, vers le milieu de la séance, une amé- 

lioration' assez sensible mais cette reprise 

a été de courte durée, un nouveau recul du 

Rio a de nouveau démoralisé le marché et la 

lourdeur brusquement témoignée par la Sos- 

notoice a déterminé la réaction de tout le 

groupe russe. La clôture ne s'est pas faite au 

plus bas il suffit cependant de comparer 

les cours avec ceux de la veille pour consta- 

ter que la dépréciation a été sérieuse. 

Si l'on examine la situation à tûte reposée, 

on constate que le publie commis aujour- 

d'hui des exagérations dans le sens de'la 

baisse rien dans la situation extérieure ne 

justifie les inquiétudes manifestées par quel- 

ques-uns quant aux difficultés éprouvées 

par certains marchés, elles n'intéressent que 

de très loin Je nôtre, et nous ne devons pas, 

enfin, perdre de vue que notre position de 

place est des plus saines que, contrairement 

ù ce qui's'est produit lors de la dernière crise 

dont le souvenir n'a pas disparu, les dispo- 

nibilités sont très abondantes. On est donc en 

droit de se demander si la faiblesse observée 

aujourd'hui n'est pas due à une cause toute par- 

ticulière et si le règlement des différences, de 

quinzaine n'a pas entraîné des liquidations 

forcées. 

La Rente française passe de 97 30 à 97 05. 

U Extérieure espagnole finit à 93 77 au lieu 

de 94 25. 

Le' Portugais 3 0/0 se négocie à 62 92 le 

Turc unifié, à 95 65; le Serbe â 0/0, à 83. 

Dans le groupe des fonds russes, le Conso- 

lidé A0/0 rétrograde à 83 75; le AOjO4901, 

à 83 le -3 0/0 or 1891, à 70 20 le 3 0/0 or 

4S96, à 68 15; le 5 0(0 1906 termine à 

95 95 le Bon du Trésor 5 0/0 190A se traite 

ù 506. • 

Dans le groupe des grands établissements 

de 'crédit, la Banque de Paris termine à 

1,363 le Crédit lyonnais, à 1,191 la Banque 

française, à 245; la Banque de l'Union pari- 

sienne, h 715- le €védU mobilier français 

reste ferme à 110. 

Dans le compartiment des valeurs indus- 

trielles, la Thomson se traite à 590 contre 

606 hier. 

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.Les chemins français sont peu traités 

Lyon, 1,870 Nord, -1,773au comptant Est, 

950 au comptant. 

Le Métropolitain gagne un point à 507, le 

Nord-Sud termine à 24G. 

Les valeurs d'électricité sont peu active- 

ment traitées Ateliers de constructions élec- 

triques du Nord et de l'Est (Jeumont), 241 

Société d'électricité de Paris, 363 Société d'é- 

clairage électrique, 248 50. 

Parmi les valeurs étrangères, le Rio est 

lourd à 1,520 au lieu de 1,549. 

Peu de variations à noter dans les cours 

des chemins espagnols. 

Les valeurs industrielles russes sont plus 

faibles Sosnowice, 1,010; Briansh, 294. 

Les banques mexicaines ont été bien te- 

nues Banque centrale mexicaine, 423; Ban- I 

que de Londres et de Mexico, 629au comptant. 

I 

La Banque d'Athènes a été bien tenue à 116. 

Boursesétrangères 

Londres, 18 février, 5 h. 15. Marché 

lourd et même faible à certains moments. 

Consolidés hésitants. 'Fonds étrangers offerts. 

Valeurs américaines discutées. 

'Berlin, 18 février, 3 h. 15. –Tendance 

lourde. Fonds allemands et prussiens moins 

soutenus. Peu de changements sur les va- 

leurs de banques: Valeurs industrielles moins 

bien. 

Vienne, 18 février, 3 h. 10. Marché faible 

et étroit. Autrichiens, 673; Lombards, 141 50; 

Lœnderbank:, 413. 

Bruxelles, 18 février, 4 h. 10. Marché 

irrégulier. Le Rio est toujours faible. Les 

valeurs de de traction et les chemins espa- 

gnols, soutenus. Les valeurs de charbonnages 

et de sidérurgie, mieux tenues. 

Madrid, 18 février, 4 h..15., Le manque 

d'affaires nous a valu encore une séance des 

plus maussades. Le change s'inscrit à 14 85. 

ifiFOîpiinofis flpjiciÈttES 

j 

co.O:AP~:I~~i 

im- I 

COMMERCE 

EXTÉRIEUR 

OUJAPONEN1907. Les im- 

portations ont été de 1,277,100,000francs en 1907, 

contre 1,081,020,000fr. en 1906, soit une aug- 

mentation de 196.080,000fr.; les exportations se 

sont élevées a l.iil;980.00O fr., contre 1 millard 

93,920,000fr. en 1906, soit une augmentation de 

lSyO6O,O0O 

fr. Le commerce total a donc atteint 

la valeur de 2,389,080,000 au lieu de 2,174, 940,000fr., 

soit Une augmentation de 214,140,000 fr. Alors 

qu'en 1900 les exportations étaient de 12 mil- 

lions 900,000fr. plus fortes que les importations, 

en 1907 ces dernières dépassent de 10b,i20,000fr. 

les exportations. 

C'est 'd'ailleurs l'habitude au .Japon,' puisque, 

sur les trente-six dernières années, vingt-deux 

se sont soldées par des excédents d'importa- 

tions, dont le montant total s'élève à 1 milliard 

919,520,000fr., et quatorze seulement ont été 

marquées par des. excédents d'exportations, d'une 

valeur totale de 183,180,000 fr. Finalement, au 

cours' de cette période, le Japon a importé pour 

1,736,340,000 fr. de plus qu'il n'a exporté. 

LE RENDEMENT 

DESIMPOTSEN ALLEMAGNE.Du 

ter avril au 31 décembre 1907, le rendement des 

impôts dans l'Empire allemand s'établit comme 

suit douanes, 532,084,175maries (soit 101.608,874 

d'augmentation sur la période correspondante de 

19061 tabac, 7.987,841 -+- 888,044); cigarettes, 

11.552,800+ 3,372,561 sucre, 116,223,349+ 4 mil- 

lions 793,71O:Sel, 44,212,063-+-1,297,064; alcool a), 

distillation du maïs, 191,563 405,354; &), con- 

sommation et dérivés, 107,608.137 + 3,896,524; 

c\ distillation, 5,530,973 1,669.935 vins mous- 

seux, 4.001,925 30S.498 brasseries, 36,076,849 

-+-3.169,563 impôts sur la circulation de la bière, 

3,963,510 + '459,187 cartes à iouer, 1,327,219 

+ 42,245;lettres de change, 12,984,384+- 1,325,810; 

timbre d'Empire, transfert de valeurs, 19,130,049 

4,545,228 transactions, 6,963,579 5.551,009; 

loteries particulières, 8,647,994-+-3,718,238 lote- 

ries d'Etat, 22,224,045 + 2,343,497 connaisse- 

ments," 12,174,945 3,606,216; billets de yoya- 

geurs, 14,170,'ISG+' 8,194,533 permis de circula- 

tion pour les gros roulages, 1,454,291-t- 333,775 

bénéfices des membres des Conseils d'adminis- 

tration, 4,479,101-+-2.558,778 successions, 18mil- 

lions 959,518-+- 18.010,971 enregistrement, 1 mil- `- 

lion" 213.047•-+- 105.7C-7'; postes et télégraphes, 

443,197,649+ 25.929.480: chemins de fgr impé- f 

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r.éfer. 

verb., sér. dés. pi. Ecr. J. O..F-, Figaro. 

Ménage, valet de ch.-nitre d'hôtel et femme de ch., 

bonnes référ., désire place. Ecr. V.O.T.\Figaro. 

Dern.DÉSIGNATION COUTSdOÇlSUirjU. Durer-. 

rèyen DES VALEURS ïw^Tî^P^: 

FONDS D'ÉTAT FRANÇAIS 

3 fr O O/O Perpétuel C9725 97 10 15 

'i » O T 97 30 97 05 25 

ii » O °/° Amortissable.C J)7 Sô 97 70 15 

d » ObUgation"Tuni73%C «2 • • m +'.i' 

2 50 Annam-Woukin 2J£ .» 78 7;. S 50 2n 

2 50 Madagascar i% XÎ.S97..» 81 10 81 f» -t 1? 

:( » :r/. iao:i-O5» 92 90 (j2 05-2u 

15 » Afriq. Occident. 3% 1903» 455 457 +.2 

15 » Algérie :i% 1902 

.» «i.- «i 

17 50 Indo-Chino S%% 1899.» «7 .«< 

15 » «1VI02 » 412 50 412 50 

20 » Ville de Paris 1805 4%..» 534 5M 75 +.75 

12 » 18093%» 524 52 i 

1« 1871»!£..» 40:) 50 '404.. +.. 50 

2Ô » 18754%» 540.. 5W-.J + .3.. 

'>0 >. 1S7U4;» 538 50538 75' + 25 

2b 

10 1892 2%X» 3G550 3C50+.1.. 

10 » 1894-962% 3117 3GS +.1 

10 » 18982%» 42S 428 

10 » 189!)WtP.» 410 

12 50 

19042K;:» 

434.. 435 +.1.. 

11 » 1905 2-K%» 3SS 38S 

12 » Ville de Marseille 1877.» 407 75 406 25 -.1 50 

3 » deLyonlSS03%» 10i- 25 101-75! + 50 

1 

SOCIÉTÉS DE CRÉDIT 

ET OBLIGATIONSDU CRÉDIT FONCIER 

15C21 [Banque de France C4l-k> 4145 

4(j d'Algérie » 1374 

1300 –14 

45 del'fndo-Chine» 13G0 1370 +10 

9 10 •' d'Athènes.Tj 117 116 .t' 

5135 N" du Mexique»! 980 980. 

28^1 Centr1' Mexic.» 424.. 423 -.1 

22 50 Ottomane » 711 707 –.4 

15 p. Esp1- de Crédit Ci 2tl 50 

17 p. Hyp. d'Espagne»! 082 

00 » Paris-Pay-ÈasT 1472 -1464 -.8 

40 » Union Paris' G 72t.. 7-10 .8 

12 00 Franc Com.lndT 240 245 

20 c. des Pays autr.» 455 

il 32 Land Bftnk o.f Ëgypt.» 18.S 179 -.4 

40 > Comp11 Algérienne C 915 920 +.5 

» » Franc.Min.d'OrT 70 09 50 50 

30 » Compt'nat' d'Escompte» CS7 • 088 +.1 

55: Crédit Lyonnais .» 1191 -.5 

13 75 I»dast'et Com'.C 6G5 G(i5. 

G 25 Mobilier Franc.ï 110.. 110 

·· 

17 • Foncier Egypt,C 700.. G95 

» » Associât. minière.T 100 189 –.1 

» Central Mining :»291 285 -,(5 

10 14 Société générale.» GC? 

28 » Crédit foncier sctiQits,» 704.. 709 +.5 

13 » ObUg.com"» 2.00% 1879, C 477,, 475 .2.. 

15 » 3% 1880..» 500,. 503 +.3 

12 » 3% 1891..» S'JS.. 3'J..» 453.. 452.. -.1.. 

là » Oblig.fonC"3% r. 1879..» 499.. 500 ..+.1.. 

15 » 3% 1883..» 427.. 42S..+.1.. 

13 » =, 2.60?; 18S5..» 460 400 

11 » B.gD^1895..» 4-lil 4GI 

15 » H «03..» 488 493 +.2 

» » Bons à lots 1OO fr. mU\ 70.. 71 +.1- 

15 » Obl.B.hypoth."i,OOOfr.» 

500 505 ..+.5 

15 » 3J> »'430.. 430 25: + ..2û 

1 

ACTIONS CHEMINS DE FER 

30 » Bône à Gueuna ,O usa. tea 

22 50 Départementaux 3% .» GGO GG4 +.4 

35 50 h''6Y.u 055 950 -.5 

15 50 Actionde jouissance »423 422 50 50 

30 » Est Algérien .» 70S.. 714 ..+.G.. 

19 » Métropolitain de Paris» 508 510 +.2 

3% Nord-Sud. 245 ..245 

50 .Midi » 1120.1120 

25 » Actionde jouissance.» .574 5fa +.1 

72 »Nord. T1784..I 

56 » Actionde jouissance.C 1359 1350 –.3 

59 -Orléans 

»1380..1389 

44 » Actiondo jouissance- » 980 9,9 -.1 

8S 50 Ouest »?35 839 +.4 

21 Actionde jouissance » 435 431 50 –.3 50 

28 75 Ouest-Algérien (r.àGOOf.)» 046 645 –.1 

58 » Paris-Lyon-Médjterr.T 1375 1370 -.5 

-» » Andalous ,» 159.. 158 -.1 

33 «Autrichiens-Hongroise 718,, 

10 » Congo sup', aux g' lacs.» 209 270 25+4 85 

» » Sud-Autrich1 Loinbar1.» 147 

30llr. Méridionaux 

G72 

» »' Nord de l'Espagne.T f 277,.277,: 

» » Portugais.. C 325 

15 »!Saragosse 370 376 

OBLIGATIONSCHEMINS DE FER 1 

15 » Bône à Guelma C 427 427 75 +.75 

15 » Départementaux 3%» 422 50 

15 » Economiques 3% » 41S • 417 –.1 

25 » Est 52-54-50,5 (r. 650f.)..» 653 50 453. ..5050 

15 » 3% » 435 50-434 50 -.1 

15 » 3% nouve!)?s. » 433 75 434 ..+..25 

12 50 2VJ 390.. 391 +:l 

15 >< Est- Algérien 3% »i'ii 425 50 +.1 50 

15 Midl3% 428.. 430 +.2 

15 » 3% nouvelles »432 432 

15 Nord 3% » 448.. 446 50 -.1 50 

15 3% nouvelles 453 25 453 50 +.. 25 

12 50 –-S'A (f. a500fr.).» 402.. 404-, +.2.. 

15 »Orléans35C..» 4-36.. 430 

15 » 3%nouvelles »43i 434. ,1 

12 50 

50 2y,^(remb.à500f.)» 393.. 393. 

15 »Ouest3% ••» 423 50 424 25 +..75 

15 » 3% nouvelles.» 428.. 427 50 50 

12 50- 2>Â » 38425 385 ..+..75 95, 

15 » Ouest-Algérien 3% » 42650 425.. 150 

15 » P.-L.-M. Fus. »ne. $%» 430 75 433 +.2 25 

15 » S Fus.nauv.3%» 438 50 43g +,1 50 

25-» >. Méditer .5% (r.62âf.)..» 651 50 653 +.1 50 

15 *J 3% » 428.. 429.. +.1 

15 » ' Paris-Lyon 3 1855- •» 437 50 435 25–2 25 

| M M P.-LJtt.2>| %» 

JU4 50 3t'5 +..50 

Ménage, valet et cuisinière, 39 ans, désire place 

conciesge. 

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Ecr. J. N., 19, rue Cernuschi (17earr.). 

oem. pÉsiaNATioN 

Coursde clôture pifér; 

reven 1 DÈS VALEURS S 

"ïhîèrTHttP 

constat. 

OBLIGATIONSCHEMINSDE FER 

lr> »i Sud de la France C 41S 415 -.3 

15 » Andalous 3% 1" Série » 317 319,75 +.2 75 

15 » 3%2* 2~ » 315 50 1115 50 

15 » Asturies 1" hypothèque .» 304 304 50 +.50 

15 » Autr.-Hongr. 3/. l"hyp.» 435 50 435 75 +.. 25 

14 33 Damas-Hamah. » 28975 286 -.3 7. 

15 » Ethiopiens3% » 82 75 81 50 -.1 25 

15 » Lomb. 3%(Sud-AutP.)anc.» 

315 50 315 50 

15 » nouv..» 319 50 318 50 –.1.. 

15 » Madrid-Sarag. 3%l"hyp.» 391 392 .1 

15 » 3%2'hyp,» 3S2 383 –.1 

15 » Saragosso-Cuença 3eB.» 378 382 +.4 

15 » Nord-Espag. 3%î"liyp..» 375 50 376 50 +.1 

15 » - 3%2'hyp..» 3«0.. 308 ..+.2.. 

15 » Pampelune Spécial. 3% »355 35 j 

15 » Portugais 3%priv.1" rang.» 340 340 

20 » Russes i% 1SIU3 » 408.. 401.. -.4.. 

2Q » » Saloniq.-!t6'~ I~JU;L. .» ??8.. ?9~ 

7,4~; 

15 » Saloniq.-Constantinop.» 348 348 75 +.. 75 

20 » Smyrne-Cassaba-j8«4.» 47250" 

20 » 1895.» 447 445 –.2 

25 » Victoria à Minas 5%» 447.. 445 .2.. 

ACTIONS INDUSTRIELLES& DIVERSES 

20 «jAciéries de France. C473.. 47250 -50 

50 » de Longwy.» 1115 1H5 

50 »! de Micheville» 1105 1165 

G5 » At.etChant.de la Loire» 1500 1495 –.5 

40 » Ch.& Atel.de S'-Nazaire» 988 975 –13 

40 «AgenceHavas » 789.. 770 19 

15 » Bateaux Parisiens 275 280 +.5 

» Eriansk T 301.. 294 -.7 

151G9Canal de Suez »44G0 4450 10 

7137 Part de fondat'C 2016 2001 -15 

12609, Société civile..» 3300 .3361 +.1 

25 :i.X189» T 73 35 

4» 4%Intér' 2f. 6667. C 7(i 76 

25 » BonsduTrès'5%1904T 507 500 –.1' 

5 » 5% 1900 » 9G82 95 95 13 

4 » Serbie 1%1895. » 83 35 83 3ô 

25 » r>%1902 Monopol » 499 

3 50 Suisse 3% ch.f.-IS99-1902C 90 80 9GS5 +.. 05 

4 » Dette Turque cony-Umf..T 9G07 95 65– ..42 

20 »' Ottom. Consol. 4%» 490 492 +.2 

20 » Ottom. priorité i" »465 457 8 

20 »Oblig. Douanes 4% » 491 

4[." 

-,8 

3 50 Uruguay 3;.j 1891 C 70 50 70 50 

OBLIGATIONSDIVERSES 

» Panama Bons a lots ;C 106.. 105 r.O ..50 

2; »Suoz5%» 595.. 592 25 –.2 75 

p » 3% >. 4S050 480 50 

2a » Port du Rosario. :» 495.. 495 

20 » C" des Métaux • »495 497 50 + .2 50 

15 » Transatlantique » 378 37S 

20 » 

Génér1' des Eaux 3% »420..420 50 +.. 50 

25 » 

i;.j,. 517 RIS +.1 

17 » Fives-Lille 4; » 482.. 4S2 

20 » Gaz et Eaux » 499 490 

20 » Français et Etrang» 490 496 

25 » Central4% » 503 75 503.. -75 

21 » Lits militaires » G08 

17 50 Messageries Marital'.» 428 424 .4 

20 » Omnibus 4% 499 50 49" 50 -.2.. 

17 50 Voitures 3 » 380.. 37$. .2.. 

20 » LdBankof Egypt3^» 400.. 

» » Wagons-Lits 4% ••> 508 75 508 75 

1 MARCHÉEN -BANQUE1S février 

1 Hier 1 Aujourd1 Hier | Aujourd 

Argentin4 %T S8 52 SS 10 1 CapeCoppeKT184.. 185 50 

Bresil5'{1895 9ii 40 ,.l Tharsis nouv» 152 150 

.5^1903 98 70 99 10 Synd.minier C 201 20t.. 

~O 

4%Resci 86 85 40 Electr.Lille..» 245 

IntéP.Espagn. 71 97 Union Tramw» 55 

mexicain5%. 52 75 Cercle Vichy.» 93 50 

3%. 35.. 34 90 Cnal.Nècess.»1123 

Roum.5%03C 101 Cercl. Monaco» 491(i 4912 

Lots Turcs.. T 180 75 179 Cinq..» 992 992 

OeBeersordJ 34»- 342 50 0bi4% > 302.. 30^50 

Harpener. 1454 ..1480 Plaq. Lumière» 582 581 

Hartmann.» 507 55? Tav.Poussât.»109 109 

Huanchaca..» 100 10050 Zimmer.» .78 

Lauriumgrec, 60 50 59 Soieartif.act» 245 245' 

S"LorDietricn| 674 parts» r 51 51 

A terme, on s est encore montre g-eneralement 

faible. Baisse de'6 fr. 50 sur la De Beers ordi- 

naire, de 12 francs -sur la Maltzof, de 7 francs 

sur la Harpener, de 5 francs sur la Hartmann, 

la Makeevka ordinaire, le Platine., de 3 francs 

sur la Bahia, de 2 francs sur la Tharsis. etc. 

Au comptant, les- actions 'Syndicat minier sont 

toujours actives. Elles finissent "à 201. On an- 

nonce que, dans le groupe des Pyrénées, les tra- 

vaux importants entrepris sous la direction des 

ingénieurs dans le but de recouper on profon- 

deur les gisements de calamine qui n'avaient été 

exploités qu'aux niveaux supérieurs par la pré- 

cédente Société, ont été couronnés de succès, et 

ont considérablement augmenté les réserves de 

la mine de Bentaillou. 

Echanges suivis en actions Port de Paris-Aus* 

terlilz qui restent demandées à 284 50. Actions 

de la Société française des Machines-Outils clô- 

turant à 119, recherchées ainsi. 

L'action des Pétroles Colombia reste en bonne 

allure à ,45. On'annonce de Russie que les ex- 

périences de chauffage au pétrole, qui se pour- 

suivent dans ce pays en même temps qu'en Au- 

triche-Hongrie, donnent d'excellents résultats. 

On signale une. vive reprise des transactions sur 

le pétrole brut'; la vente est beaucoup plus ac- 

tive que l'an dernier, tant pour l'industrie que 

pour les chemins de fer. 

MINESD'ORA PARIS18 février 

Cassinga 9 50 LanglaagteEst 

Est 5S-S0 58 

Cnarlered. 1S 25 :19 75 May.Consol. 42 25. 42 

Consol.GoldO. 75 75;) 75 25 NewGoch 18 50 19.. 

CrownCeep.. 291 290 50 NewSteynEst 24 50 23 75 

EastRand 88 25 87 72 R'andfo.Est.G. 26 27 25 

FerreiraGold. 380 3T5 50 RandMines. 12S 50 128 50C 

FrenchRaod,, 17 75 ' 1725 RobinsonDeep 90 25 95 25 

Geduld.Prop.. 30 25 29"5 Gold 204.. 202 50 

Beldenh.Deep.113 50 115.. RoodeportC.O. 1! il.. 

Estate 41 25 40 50 RoseDeep. 83 82 25 

Gen.Hin.Fin.. 21.50 22.. SimmerandJ. 30.. 30 "5 

GoerzA 19 25 18 75 S'.Afr.GoldTr. 53 25 l" 

GoldenHorseS 131 130 0 Transv.Land..47 50 46:55 

Johannesb.lnv 22 50 2125 Goldfl 14 

Lancaster. 3 75 4.. VanDykPr. 29 50 29 25 

Village«1. R.. M 50 84 50 

Peu de variations aujourd'hui dans le com- 

partiment des mines d'or sud-africaines qui res- JJI- 

tent, pour la plupart, leurs cours précédents 

ou aux environs. 

Pendant le mois de janvier, on a pu constater 

de nouvelles améliorations dans l'exploitation de 

plusieurs Compagnies. C'est ainsi que la Ferreira 

a pu réduire encore ses frais, qui ne sont plus 

niaintenant que de 19 sh. 11 d. par tonne, contre 

80 sh.7 d. en décembre et .22sh. 11 d. il y a six 

mois. 

fine-seule, 10 réf. Alix, i 19. r'. 

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hâte de rire de touit, de peur d'être obligé 'd'en pleurer.: >.(Bea.0màrchais.O 

Barnavaux 

On écrit dans.ee pays-cï pas mal de 

beaux livres, des livres profonds, et une 

grande quantité de livres charmants, 

délicats, spirituels, mais, dans ce pays-ci 

comme dans les autres, on n'écrit pas 

très souvent un « bon » livre. 

Il y a,plusieurs sortes de bons livres. 

Ils peuvent être drôles et faire rire lar- 

gement, mélancoliques à. tirer des lar- 

mes, d'une ardeur bouleversante, d'une • 

grave éloquence qui force à penser, et 

encore audacieux de telle sorte qu'on 

en soit choqué d'abord, ou brillants à 

éblouir. N'importe, quelque chemin 

qu'ils prennent pour atteindre l'âme, le 

résultat est pareil' ils nous rendent 

mieux conscients de nousgmêmesetd'au- 

trui, ils nous laissent plus courageux et 

plus fiers. 

Je viens de fermer un de ces livres-là, 

dont l'apparence pourtant" n'annonce pas 

un traité de morale, non! Voyez plutôt 

le titre: Barnavaux et quelques femmes. 

L'auteur, c'est Pierre Mille, dont on 

connaît assez le talent. 

Ce livre, mêléde beaux paysages exo- 

tiques d'histoires bouffonnes, fantas- 

tiques, ou d'une admirable tristesse, est 

plein d'idées vivantes et de tendances.' Il 

amuse l'esprit par cent images colorées 

et changeantes, par des incidents co- 

miques il amuse, mais il mène quelque 

part. Dans ce recueil de vives et tou- 

chantes anecdotes, on respire la toni- 

fiante atmosphère des « bons » livres. 

#*# 

Barnavaux, qui apparaît, de face, de 

trois quarts, vu de protil perdu, presque 

en chaque récit, est un sergent d'infan- 

térie coloniale. Pierre Mille parle ainsi de 

lui « Barnavaux qui a tant vu le monde 

qu'il ne le regarde plus. et si sage qu'il 

dort quand il n'a pas besoin d'agir; Bar- 

navaux qui ne sera jamais qu'un soldat, 

et que j'aime commeje n'aimerai jamais 

personne, parce que tout ce qui se sent, 

se voit et se touche, tout ce qui arrive et 

tout ce qu'on rêve, il peut le dire comme 

vous ne le direz jamais, avec des mots 

qui sont à lui, Barnavaux n'a pas d'his- 

toire, parce qu'un soldat n'en a pas. Un 

soldat n'a que des bistoires. Il est né un 

iour, il mourra un jour, voila tout. Les l 

chosestrïz'il accomplit sont sans lien 

pour lui, elles; n'ont d'unité que dans 

l'unité de l'œuvre dont il est l'outil in- 

conscient. Avez-vous jamais vu un.grand 

oiseau, un aigle, un balbuzard, s'enlever 

tout à coup sur la face d'un lac, planer 

et disparaître? Il n'est demeuré qu'un 

instant sous nos yeux pourtant toutes 

les fois que la mémoire évoque ces eaux 

plates, ces monts immobiles, ces ro- 

chers, ces broussailles, elle évoque cet 

oiseau avec eux. Ainsi pour Barna- 

vaux et pensez aussi au «témoin » que 

les peintres placent au pied du monu- 

ment qu'ils peignent. Il est tout petit, 

mais il en donnela mesure; il n'est rien, 

et rien n'est sans lui. » 

Barnavaux existe, comment en douter? 

Nous croyons le voir avec sa face mai- 

gre, son aspect « crevard »,le pli gouail- 

leur de sa lèvre. Il a vécu à l'aventure, 

s'est conduit bien et mal. Ce n'est pas 

un héros de vertu, il s'en faut bien! Sen- 

suel, buveur, indiscipliné à l'occasion, 

Barnavaux a ses faiblesses. Il a ses méri- 

tes aussi. Il respecte son métier et l'aime 

d'une sigulière et intelligente tendresse. 

11a tout ensemble cet attachement à soi- 

même qui" fait' adorer la vie, la goûter 

avec une chaude conscience, et ce déta- 

chement de-soi qui fait qu'on meurt sim- 

plement et joliment. Il est capable de 

riredans le danger et l'horreur, non par 

indifférence, mais par souplesse. Il a le 

profond instinct de pitié des êtres forts. 

Et quelle claire vision du réel En face des 

choses il ne rêvasse pas en attendant un 

ordre, comme un Allemand, il ne bavarde 

pas commeun Italien, il ne se guinde pas 

sanspenser à rien, comme un Anglais, il 

ouvre l'œil, voit bien, comprend vite, 

juge presque avant d'avoir compris, est 

en action aussitôt qu'il a jugé. Son sens 

de l'honneur est net, sans phraséologie. 

Il l'a si bien qu'il n'y songe même pas; 

c'est en lui, dans son sang, il n'en sait 

rien. Ce soldat brusque et sensible, dif- 

ficile à manier, se courbant mal à l'obéis- 

-sance, est- allant, lucide, endurant et 

d'une prodigieuse énergie réactive. Il 

déteste entendre parler du devoir, mais 

il sait faire .son devoir. Il est également 

capable de révolte et de sacrifice. Même 

lorsqu'il sera sublime il restera bla- 

gueur. Ame élastique, vive, patiente, 

individuelle, âme si française 

v Pierre Mille a fait un bon livre parce 

que, avec un ton de raillerie que parfois 

l'émotion intime traverse d'un accent 

qui frappe au cœur, il nous montre dans 

cet humble soldat les hautes et magnifi- 

ques possibilités de l'âme française. Elles 

sont là, indiquées d'un geste léger, sug- 

gérées d'un trait bref; n'importe, nous 

les voyons bien. Et nous avons besoin 

qu'on nous les montre, car, -à force de 

nous .dénigrer systématiquement, nous 

finissons par "en.perdre la notion. 

# 

Ilpëuty 

avoir des inconvénients à se 

senti par trop fier d'appartenir à une 

certaine race, mais le dégoût généralisé 

de ses compatriotes n'est pas non plus 

un moyen très sûr de perfectionnement. 

Et d'abord en dénigrant sans cesse les 

gens de son pays on affaiblit en soi la 

représentation du type national. Est-ce 

bien utile? 

Grâce à l'esprit de parti, tout Français 

n'accepte pour vraiment français que 1er 

petit, groupe qui pense absolument 

comme lui. Personne ne se sent de la 

même race que son adversaire politique. 

Que veut chacun de nous ? La grandeur 

de la France et sa* prospérité. Et chacun 

de nous en connaît les moyens. Or voici 

des gens qui préconisent des moyens 

opposés. Puisqu'ils ne sont pas de notre 

avis, ils ont tort, cela va de soi, et alors 

ils ne peuvent être que des imbéciles, 

ou, plus vraisemblablement, de misé- 

rables fourbes. Nous voyons avec évi- 

dence tout ce qui les rend différentsTde 

nous, les vrais Français. Le vrai Français 

est intelligent, patriote, honnête; ces in-, 

dividusstupides, indiscutablement achar- 

nés-à la perte du pay6, et-comment en 

douter? < conduits par les plus vils mo-. 

tifs d'intérêt, sont-ils des Français au. 

'même titre que nous? Mais non bien 

sûr. Et eux, ils pensent de même quant 

à nous. Qui a tort? qui a. raison ? Com- 

ment trancher'la question? Car enfin, 

même en se donnant du mal, il est presque 

impossible de réussir à avoir tout à fait 

tort ou tout à fait raison. Alors, où trou- 

ver les véritables Français entre tous ces 

Français qui se renient les uns les autres ? 

Quelle' opinion un étranger non pré- 

venu prendrait-il de notre chère patrie 

après avoir entendu les ouvriers parler 

des patrons et les patrons des ouvriers, 

les conservateurs s'exprimer sur les 

socialistes et les socialistes juger les 

conservateurs, le clergé stigmatiser le 

gouvernement et le gouvernement don- 

ner son avis sur le clergé, les politiciens 

se définir mutuellement et la minorité 

des gens raisonnables définir les politi- 

ciens ? Sans doute il s'en irait, cet étran- 

ger, convaincu que la'France est une ca- 

verne de brigands, un asile de fous et 

l'abri tutélaire des formes les plus va- 

riées de la bêtise humaine. Et quelle 

singulière formule ne donnerait-il pas 

de l'âme française. on tremble d'y 

penser! 

#*# 

II arrive, et plus souvent qu'il ne .se-' 

rait agréable, qu'on se trouve dans l'état 

d'esprit de l'étranger en question. C'est 

lorsqu'on^ entendu quelqu'un dévelop- 

per amplement le thème des infamies, 

tant de fait que d'intention, du parti qui 

n'est pas le sien. Celui qui parle, on a 

vu, la veille, le matin, un quart d'heure 

plus tôt, comment le traitaient les « au- 

tres ». Ontombe dans une pénible in- 

certitude. C'est vrai peut-être que les 

âmes, toutes les âmes de ce pays-ci sont 

malades, que chacun pense à soi et seu- 

lement à soi, que le patriotisme est 

mort, et mort aussi cet instinct d'abné- 

gation, de sacrifice qui fait les- nations 

grandes ?.lr a peut-être raison celui qui 

parle, et ceux qui parlaient de lui tout à' 

l'heure ont pèa^être- raisonâssi Tous 

n'ont sans doute pour objet que leur 

égoïsme, leur piètre ambition, leurs sor- 

dides intérêts. Ils ne songent qu'à dé- 

truire et à jouir. Par les mains de ceux- 

ci le pays sera perdu, à moins que ce ne 

soit par les mains de ceux-là. 

Comme on a le cœur lourd, et qu'il est 

bien venu le petit livre moqueur, ten- 

dre, ému, le livre direct,, sincère, qui 

nous apporte la vision d'un type claire- 

ment français, plein de faiblesses et de 

forces, d'un homme capable d'action, 

que l'événement trouve prêt, qui n'est 

pas un saint, mais qui fait ce qu'il faut 

à l'heure où il faut, et qui saura s'ou- 

blier très simplement et se sacrifier sans 

discourir! 

Il y a beaucoup de Barnavkux. Barna- 

vaux c'est le Français, tous les Français. 

Certains sont abîmés par l'habituel 

égoïsme ou les déclamations auxquelles 

ils s'adonnent ou celles qu'on leur fait 

entendre, sans doute, mais sous la mau- 

vaise surface quelque chose dort tou- 

jours des vertus de la race, quelque 

chose qui peut s'éveiller, se dresser, 

grandir. Dans ceux que nous accusons 

de n'avoir que des appétits de pouvoir 

ou de lucre et nul caractère et ils 

nous rendent abondamment un témoi- 

gnage pareil chez les pires de ceux-là 

il y a des parcelles au moins de ce goût 

pour la justice, de ce sens de la pitié, de 

cet instinct d'un devoir supérieur que 

nous découvrons dans le sergent Barna- 

vaux. Barnavaux boit trop, il a tort, sou- 

vent cela nuit à sa conduite. Nous aussi 

nous buvons trop, nous buvons des pa- 

roles creuses, et l'absinthe odorante de 

la confiance en soi et-des idées fausses, 

et l'alcool redoutable de l'impatience. 

Cependant, toujours comme Barnavaux, 

nous sommes de braves gens et des 

gens braves, n'en doutons pas. 

Pourtant Barnavaux lui-même est un 

moment touché par l'inquiétude mau- 

vaise qui travaille tant d'esprits. On ne 

croit plus « aux magies, auxsorcelleries, 

aux religions, à ce qu'il y-a de beau dans 

les mots, et d'effrayant »; alors, si tout 

cela ne signifie rien, était-ce la peine 

que, douze ans durant, il eût « roulé sa 

bosse et risqué sa peau » dans des pays 

qu'il ne peut oublier parce que chaque 

soir qu'il y a vécu, il s'est dit « Allons, 

encore aujourd'hui je ne suis pas mort! »? 

Ppurquoi tout cela si la patrie c'est une 

blague ? à quoi bon ? 

Et Pierre Mille lui raconte comment 

la bataille d'Actium qui décida les- 

quels seraient maîtres du monde,. ceux 

d'Asie et d'Afrique ou ceux d'Europe 

nous, Barnavaux, nous comment une 

telle bataille fut gagnée par l'efiort pro- 

digieux des rameurs qui poussaient sur 

les tlots les galères alertes d'Octave, et 

Barnavaux répond: 

« Oui, je comprends. Ce sont eux 

qui avaient gagné la bataille, les pau- 

vres bougres qui ramaient à fond de 

cale. » 

Il ajoute encore 

« Et si les rameurs d'Actium n'a- 

vaient pas été vainqueurs, il n'auraient 

même plus trouvé à gagner leur vie en 

ramant pour porter des ballots. Les au- 

tres, les. ennemis, les nègres, les Arabes, 

les Syriens, les jaunes du fond de l'Asie 

auraient pris leur place. Mais la gloire, 

alors, la gloire. c'est le pain! Dites, 

dites; moi,' moi Barnavaux, j'ai réelle- 

ment faitdu pain, de la viede la gloire?.» ~¡. 

Oui, Barnavaux, cœur français, tu: as 

fait cela, et tu lèveras encoreêt d'autres 

après toi, car elle persiste,l'âme de 

France qui te poussait. Pacifique ou com-i 

battante, follement déclamatoire ou taci- 

turne, elle dure, prête à l'action, même 

en ses apparents sommeils, même .en 

ses mauvaises ivresses, elle dure, tou- 

jours pareille! > r 

Fœmiiia( 


L'Opéra au châteajtï 

Pour le régal d'art que cela promet, il est à 

souhaiter que le bureau du Sénat accueille 

avec faveur la demande que la comtesse 

Greffulhe a eu la charmante idée de lui 

adresser et qu'il rende à sa destination pre-' 

mière la salle de l'Opéra du château de Ver^ 

sailles. 

Hier le président et le bureau du Sénat 

sont allés examiner sur place le théâtre, d'une 

si belle ordonnance, où'la haute assemblée 

a siégé du 8 mars 1876 au 2 août 187g, et; 

comme on aime à supposer que ce qu'on dé- 

sire est réalisé, il ne nous déplairait pas ,dij 

tenir cette visite pour une visite d'adieu '" 

cette salle que son décor semble vraiment rél 

scrver à d'autres joies que celles des haran- 

gues politiques. On se souvient que là" dans le 

Thésée de Quinault et Mondonville, les de- 

moiselles Arnaud, Avenaux, L'Arrivée, Du- 

brieul, et les sieurs Muguet et L'Arrivée se 

sont fait applaudir par des' mains royales ; 

quelà, la Guimard a triomphé en prêtresse de 

Minerve; que là on s'est fort diverti à des spec- 

tacles qui comprenaient Arlequin et Scapinri- 

vaacx; les Trois Cosssirss,-TFéruire, le Siçilien~ 2n 

Tambour nocturne, /Eglè, le Tableauparlaiit, 

On ne s'avise jamais de tout, et vingt autres 

pièces, comédies, opéras, et ballets, qp$ 

jouaient 

le sieur La 'Ruette, la demoiselle 

Trial, le sieur Clairval, la demoiselle Favart, 

la demoiselle Bérard, le sieur Noiriville, oo- 

médiens fêtés et comédiennes adorables, qiie 

souvent les nobles spectatrices avaient quel- 

que raison de juger trop adorées; < 

Et, les souvenirs venant en foule, noi^t 

nous prenons à penser que, par un geste d'él^-f 

gante volonté, la comtesse Greffulhe, cjjïi 

s'occupe d'art en bonne fée audacieuse îjt 

vaillante, va ressusciter en la salle, subite^ 

ment illuminée, après les années de silence, 

des spectacles délici'eux dont, le cadre où ils 

se joueront précisera le caractère. s 

On sait combien l'Opéra du château est 

heureux de proportions, et, l'on ne marchande 

plus l'èlbgé â' la. mémoire .de l'architecte Ga- 

briel, commeon le fit en 1770, alors que Ba- 

chaumont et les plumes venimeuses,qui colla- 

boraient à ses Mémoires, secrets pour servir 

/

pour, la paix. 

» Votre œuvre, me dit-il, intéresse^ 

loiito.3. les naliops. En construisant des 

ballons dirigeables, vous supprimez les 

frontières,, vous rendez la guerre impos- 

sible-, ôus: êtes le plus puissant .agent 

du pacifisme qu'on puisse trouver. V,eaez 

faire des conférences en Autriche, vous 

y aurez un succès sans précédent. 

» Je refusai. Il me,,cènesalsaciennes de Massenet.seront 

exécutées avec le concours de M. Pichard, 

clarinettiste, et de M. Alexa.nian, violoncelr 

liste. 

?**+* r- 

MARtUGES 

M. l'abbé de Boisrouvray a béni hier, en 

l'église Saint- François-Xavier, le mariage d" 

sa cousine, Mlle Cécile de Blois, fille de la 

comtesse Georges de Blois née de La Mori- 

nièr.e, veuve du si regretté sénateur de Maine- 

et-Loire, héritier du.comle de Falloux, l'ancien 

ministre de l'instruction publique et des cultes, 

avec le comte André de Maillé, fils du marquis 

Roger.de Maillé de La Tour-Landry et de la 

marquise née du joncheray. 

La charmante fiancée fut conduite à l'autel 

par je comte • Lbùis de Blois, enseigné de 

vaisseau, son frère le fiance donnait le bras 

à'sa mère. 

Venaient ensuite 

Marquis Roger de Maillé et comtesse Georges 

de Blois, marquis do Maillé ,el comtesse de La 

Moriaière, vicomte Adriep de Blois et baronne 

douairière du Jonchoray, comte Georges de 'La 

Morinière et baronne du Jbncheray. baron du 

Joncàeray et vicomte Adrien de Blois, vicomte 

Renun de Blois et Mme de Girardin, vicomte 

Sjany do La Morinière et baronne de Villebois, 

marquis Desmiers de Chenon et Comtesse de La 

Rochecantin. marquis de Beauniont et comtesse 

de Boisrouvray, vicomte de Villobrcsme et vicom- 

tesse de Boisrouvray, marquis dWrma.ilé et vicom- 

tesse de Savurny, Mme de Li Reuillèro et lieute- 

nant Bonaffly do La Ville, vicomte de Savigny et 

comtesse René d'Andiffné, comte Hugues do 

Beaumonj; jet ;com,tesse Ch. de Bea.ucorps. 

Les témoins étaient, pour la mariée le vi- 

comte de ,Blois et le comte Georges de La 

Moriniere, inspecteur général honoraire des 

finances, officier de la.Légion d'honneur, ses, 

oncles pour le marié le marquis de Majjlé 

et le baron du Joncheray, ses oncles. 

La quête a été faite par Mlles Marie de 

Damas, Marie de Blois, Antoinette de Riche- 

teau et; Renée de La Morinièrejavi'ç'MM.jean 

:d,e Blois, Guy de Maillé, le vicomte Aymar 

de Bleis,- lieutenant au ne hussards, et M.. 

François du Joncheray..

AU MAROC 

Nouveaux combats. Nos pertes 

Les nouvelles du Maroc manquent de 

précision. L'amiral Philibert parle dans 

ses dépêches d'un combat qu'aurait livré 

le général d'Amade, maisil n'en donne pas 

pas .la date, ou plutôtla note officieuse quii 

analyse sadépèchene nousladonno pas; il 

signale également, sans beaucoup plus de 

précision, un combat de deux jours qu'au-» 

rait livré le colonel Taupin, combat dont 

la durée suffit à prouver la violence et 

qui nous a coûté des pertes cruelles 

deux officiers, le lieutenant Boulheut, du 

4e tirailleurs et le lieutenant indigène 

Ahmed et quelques hommes tués; le 

capitaine Trinatte, du 4e tirailleurs, les 

lieutenants Dupas et Djehlilli et vingt 

soldats blessés. 

Voici, du reste, l'analyse, d'après l'A- 

gence Havas, des dépêches de l'amiral 

L'amiral Philibert télégraphie que le géné- 

ral d Amade, après son départ de Settat. a 

eu à Oued-Tamazer, une rencontre avec les 

Medakra. 

Les M'Zab, qui, la veille, avaient fait leur 

soumission au général d'Amade, ont secondé 

l'action de nos troupes. 

Les. Medakra ont subi des pertes assez sen- 

sibles. 

L'amiral Philibert signale, d'autre part, 

quo le calme règne à Mogador, ainsi que 

dans le port de Saffi, qui a repris son aspect 

ordinaire. 

Enfin, l'amiral annonce que le colonel Tau- 

pin, après un combat de quatre heures le 10, 

et de huit heures le 17, a mis en déroute le 

contingent marocain qui avait attaqué sa 

colonne au défilé de Ber-Iiebbah, y. environ 

25 kilomètres au sud-est de Fe.dallah. 

Nos troupes ont été admirables. A sept re- 

prises, elles ont repoussé à la baïonnette les 

Marocains, qui fonçaient sur elles. 

Le 18, au matin, la colonne était de retour 

àFedallah, où elle ramenait ses morts etses 

blessés-. 

r 

JUne dépêche de Tanger, donne d'après 

un radiogramme 

de Casablanca quelques 

renseignements complémentaires sur la 

première partie de la dépêche de l'ami- 

ral, Philibert. 

C'est le 18 que les général d'Amade a 

eu, .à combattre les Mzab et les Ziaidia 

appuyés parune mahalla hatidiste. Nous 

aurions eu un mort et quatre blessés 

dans cette .rencontre, 

Démenti offîc/e/ 

La présidence du Conseil nous com- 

muriiqûe la note suivante 

Le gouvernement oppose le démenti le plus 

formel aux bruits répandus an sujet de tout 

envo}. nouveau de troupes au Maroc. 

Depuis le commencement" do l'expédition, 

un détachement de renforts est toujours prêt 

à partir en cas de besoin, et un bataillon de 

la province de Çonstantine, qui ferait partie 

de ce détachement, le cas échéant, a été de- 

puis langtenips. averti de se tenir prêt à 

toute réquisition. Il n'y a rien de plus. Aucun 

ordre de départ pour l'empire cnérifien n'a 

été envoyé aux troupes de, la division de 

Consfcantîne, ni à d'autres. 

~1 

Il est également inexact que le général 

d'Ajnrtd.û ait jamais songé à abandonner la 

garnison de Casablanca pour répartir ses 

effectifs entre Mediouiia et Ber-Rechid. 

Les informations répandues à ce sujet se 

rattachent à une campagne de fausses nou- 

velles contre lesquelles on ne saurait, assez 

mettre lé public en garde. 

Moulay-Hafid 

Le i5, Moulay-Hafid était toujours 

cainpé sur la rive gauche de l'Oum-Er- 

Rlpîa qui se trouve plus près de Mazagan 

que des autres ports du littoral maro- 

cain. Malgré cette circonstance, les ren- 

seignements qui arrivent de sa mahalla 

sont tellement contradictoires qu'il est 

difficile ici d'avoir une idée exacte de la 

sit-uation. 

Un fait est cependant certain, c'est 

qu'une partie des forces de, la mahalla 

halîdienne, qui avaient franchi la ri- 

vière- pour combattre les troupes du gé- 

néral d'Amade, ont regagné le camp do 

Moulay-Hafid, où le récifc de la défaite 

subie par les Chaouïa a répandu la ter- 

reur et a causé de nombreuses déser- 

tions. 

Le .prétendant 

a envoyé un neveu du 

Glaouï à la tête de cinq cents cavaliers 

renforcer Azemmour, dont le caïd a pris 

la faite. 

Le gouverneur de Mazagan a réuni les 

iOdigènes notables de la ville ayant des 

parents ou de l'influence dans les tri- 

bus voisines, notamment chez les, Ou- 

ladrFredj et Oulad-bou-Aziz, Il les a 

engagés à conseiller à ces tribus de re- 

venir à des sentiments de loyalisme 

pour Abd-el-Aziz, et il a ajouté que c'est 

là pour ces tribus le meilleur moyen 

d'échapper aux repripiUes des troupes 

françaises qui doivent vouloir s,e venger 

de ce qu'elles ont fourni à Moulay-Hatid 

des contingents pour les combattre. 

Moulay-Hafid a envoyé ;à Fez, comme 

pacha, le gouverneur de Mequiuez avec 

ordre de former une nouvelle mahalla 

qui devra investir Rabat. 

les carions de Moùlay-Hafid 

Cologne, 19 février. 

La Gazette de Cologne publie le télé- 

gramme de Berlin suivant: 

II a été demandé, dans une séance du 

Sénat français, s'il était exact que les canons 

de Moûlay-Hafid avaient été manœuvres par 

des Allemands. Cette assertion est certaine- 

ment fausse, car on. ne sait absolument rien 

à Berlin de la présence d'Allemands auprès 

de Moulay-Hafid; or, s'il y en avait, il sem- 

bien difficile qu'on l'ignore à Berlin. On 

nr>& gb trouve là, manifestement, qu'en pré 

sence d'un bruit malveillant. 

[.'occupation de Mar-Chica 

Madrid, 19 février. 

Les journaux publient un télégramme 

de Tanger, suivant lequel EI-Torrès, re- 

cevant communication par le chargé 

d'affaires d'Espagne de l'occupation de 

Klar-Chica, aurait protesté contre cette 

Qccupation au nom du Sultan. 

Le Maghzen aurait envoyé 30,000 pe- 

setas pour que la mahalla réoccupât Mar- 

Chica. 

La démarche d'Abd-el-Atiz 


Le correspondant du Times à Tanger 

télégraphie, le 48 février 

J'ai reçu aujourd'hui à Rabat les déclara- 

tions suivantes du Sultan, au sujet des in- 

trigues allemandes 

« II y a un mois environ, à la .requête du 

vice-consul allemand, le Sultan accorda une 

audience particulière à ce diplomate. Ce der- 

nier fit tout son possible pour décider AM- 

bItAziz à inviter le ministre d'Allemagne e\ 

Le Sultan refusa d'accéder cette proposi- 

tion. » 

Retour au bercail 

Tétuan, 17 février. 

On dit que dans la région du Rif les 

principales tribus auraient refusé de 

continuer à reconnaître le rogui, par 

suite de son inactivité, et auraient pro- 

clamé Moula.y-Hafid. 

Un nouvel ami 

C'est à ne pas y croire, le professeur 

Schienmnn lui-même revient aimable. Il 

rend hommage dans la Gazette de la 

Croix aux efforts de la France pour res- 

ter dans les limites que lui a assignées 

l'acte d'Algésiras; il reconnaît que l'a- 

vance faite à la Banque du Maroc est 

régulière et nécessaire, il confesse la 

duplicité de Moulay-Hafld pour lequel 

tant d'Allemands ont des faiblesses ca- 

chées ou avouées il avoufi que si la 

France dans sa politique ac- 

tuelle, il n'y a pas à craindre de compli- 

cations internationales, et il proclame 

anfin la légitimité de l'occupation de \jar- 

ffihicapar les Espagnols. 

Bref, il est tout miel, l'excellent pro- 

fesseur, lui qui était tout vinaigre, lui 

qui trouvait à reprendre à tout ce que 

nous faisions et qui, quand nous ne fai- 

sions rien,, n'hésitait pas à nous prêter 

les plus noires intentions. 

X. Delaoarrière. 


«Mil 

La Utiuldatlou des congrégations 

La commission sénatoriale d'enquête sur 

les liquidations des congrégations s'est réu- 

nie hier, sous la présidence de M. Combes, 

qui lui a donné connaissance d'une lettre du 

garde des sceaux. M. Briand, dans cette let- 

tre, donne au président de la commission 

son avis: sur le projet de tableau qui lui a 

été transmis. Le ministre estime qu'il est bien 

difficile do se servir pour 1907du modèle adopté 

par la commission, car les Parquets sont de- 

puis longtemps en possession des tableaux qui 

avaient été établis sur les indications de son 

prédécesseur, M. Guyot-Dessaigne, et déjà, 

ils sont remplis et commencent à par- 

venir au ministère do la justice. Si l'on etait 

obligé, ajoute le garde des sceaux, d'exécuter 

maintenant un nouveau modèle, tout lo tra- 

vail effectué par les Parquets serait à recom- 

mencer et ce n'est guère avant sept ou huit 

mois qu'on pourrait l'utiliser. 

D'autre part, et en terminant sa lettre, 

il. Briand fait, remarquer au président de la 

commission que le tableau qu'il a lui-même 

dressé pourrait être utilement modifié et 

contenir des colonnes dans lesquelles figure- 

raient, à côté des avances du Trésor, les rem- 

boursements effectués par les 'liquidateurs et 

les sommes versées à la Caisse des dépôts et 

consignations. 

La commission, après avo.irdiscuté les ter- 

mes de la lettre du garde des sceaux, s'est en 

fin de compta ralliée à sa proposition et a résolu 

.de se contenter du tableau de 1907, à condi- 

ioii que lo ministre de la justice adopte pour 

1908 le modèle do la commission, avec les 

modifications qu'il propose. Un débat s'est 

ensuite engagé, entre MM. Bcrenger, Savary 

et Antoine Parier. sur la communication des 

dossiers. Quelles pièces verra la commission? 

conimentlcs dcmandera;t-ello? ou les comniis- 

saires pourroùt-ils les .consultor ? 

Autant do questions que l'on lie parvenait 

pas ii résoudre, quand M. Briand, ministre de 

la justice, s'est fait annoncer à la commis- 

sion. 

On l'a mis au courant du débat et le garde 

es sceaux a aussitôt déclaré qu'il communi- 

querait à la commission tous les documents 

qu'il avait à sa disposition, non seulement 

pour les liquidations terminées, mais pour 

les liquidations en cours. Le ministre do 

la justice estime, en effet, que la commis- 

sion d'enquête doit non seulement exami- 

ner les dossiers des liquidateurs, mais qu'elle 

peut accomplir une œuvre extrêmement, utile 

en redressant les erreurs qui auraient pu vi- 

cier certaines opérations. En tout cas,. M. 

Briand, est entièrement disposé à lui facili- 

ter sa tache. 

• 

La commission a pris acte, avec- une vive 

satisfaction, des déclarations do Ai. Briand 

qui, en terminant, l'a do nouveau assurée qu'il 

donnerait les ordres les plus précis soit à ses 

services pour qu'ils mettent a la disposition 

des commissaires tous les documents qu'ils 

réclameraient, soit à ses agents pour qu'ils 

déposent à la questure du Sénat les pièces 

qiu pourraient iiUéresser. les. membres de la 

commission. 

Le statut dcs fonctionnaires 

M. le président du Conseil, accompagné de 

MM.Briand, Caillaux et Barthou, a été en- 

tendu aujourd'hui par la commission d'ad- 

ministration générale, réunie pour délibérer 

sur les projets concernant les associations de 

fonctionnaires ot le statut des fonction- 

naires. 

La commission, se ralliant à l'opinion ex- 

posée par M. Caillaux et M- Barthou, a dé- 

cidé de ne pas étendre aux ouvriers cpm-, 

missionnés de l'Etat les dispositions du pro- 

jet relatif aux associations. Ils restent donc 

soumis au régime actuel, mais la commission 

a rendu catte loi applicable aux personnels 

départementaux; et communaux, sous réserve 

bien entendu qu'ils soient au préalable nantis 

d'un service conforme aux règles du statut 

légal. 

Elle a désigné à l'unanimité M. Jcaixneney 

pour rapporter ce projet de statut. Sur son 

refus d'entreprendre cette tâche, la commis- 

sion a charge M. Chaigne du rapport sur ce 

nouveau projet. 

Quant au rapport de M. Jeanneney sur les 

assoeiatiofts de fonctionnaires, les termes en 

ont été dénniti veinent approuvés et il va être 

distribué. 

Voici, d'autre part, le texte définitif de l'ar- 

ticle essentiel du projet de statut des fonc- 

tionnaires 

Art. 2. Les- fonctionnaires peuvent entre 

eux constituer soit des associations dans les 

conditions de la loi du i« juillet 1901, soit des 

syndicats ou associations professionnels dans 

les conditions de la loi de mars ISSî, mais seu- 

lement 

n 

1° Toutes associations régies par la loi de1901 

seront assujeties à la déclaration et aux forma- 

lités prévues à l'article 5 de ladite loi et ne 

pourront se donner aucun objet politique 2° 

tes associations qui ont pour objet l'étude ou la 

défense dos intérêts professionnels, les syndi- 

cats et leurs unions ne.pourrontsofoi'merqu'ert- 

tre fonctionnaires appartenant a une même ad- 

ministration centrale, départementale ou com- 

munale, à un même service ministériel ou à une 

môme régie financière, ou- encore entre fonc- 

tionnaires qui, bien qu'appartenant k des admi- 

nistrations, services, régies, ou mémo à des dé- 

partements ministériels distincts, y occupent un 

emploi semblable.. 

Toute union avec d'autres groupements leur 

est interdite. Tout fonctionnaire qui, sans cause 

légitime et après une injonction à lui adressée, 

aura, simultanément avec 'd'autres, refusé sa 

coopération au service public auquel il est atta- 

ché, sera révoqué de sa fonction, sans préjudice 

des sanctions prévues aux articles 123et 120 du 

Çode pénal, lorsqu'ils seront applicables. 

Au groupe rudlcal-soclalistc 

Le groupe radical-socialiste s'est occupé 

de la situation politique dans certains dépar- 

tements. 

lia a entendu dans ses grandes lignes les 

déclarations que Mv"Klotz compte faire dans 

Min. 1 ..1 ' 'v^VN^ r 

Parisaujouple joup 

LA JOURNÉE 

Le Parlement A la Chambre, l'impôt sur le 

revenu. Au Sénat, continuation de l'inter- 

pellation de M. Gaudin de Villaine sur le 

Maroc. 

A l'Institut Réception de M. Barboux à 

l'Académie française, à une heure. Réponse 

de' M. Jules Claretie au discours du récipien- 

daire. 

Fêtes Matinée de gala de la « Ligue pour 

la défense du foyer » (théâtre de T Ambigu, 

deux heures et demie). Banquet de la 

Chambre syndicale des propriétés foncières 

(hOtel Continental, sept heures et demie). 

Mariages Vicomte Pierre de Roquefeuil 

avec Mlle Charlotte Oudinot de Rcggio 

(Saint-Pierre de Chaillot). Baron de Ner- 

vaux avec Mlle do Lespinasso-Langeac (Saint- 

Pierre (lu Gros-Caillou). M. Robert Ga- 

breau avec Mlle Charlotte Mo.ugeot (mairie. 

Drouot). 

• 

Conférences M. Paul Helbronner « Du 

travail sur les cimes des Alpes françaises » 

(Club alpin .français, 30, rue du Bac, huit 

heures trois quarts). M. »lechanoine Gau- 

deau « le Modernisme et le Libéralisme » 

(Athénée-Saint-Germain, 

21, rue du Vieux»? 

Colombier, cinq heures un quart). M.Clerc- 

Rampal 

« la Marine de la Restauration » 

(Institut maritime, 39, boulevard des Capu- 

cinq heures du soir). M. Fernbach 

« le Rôle industriel des microbes » (amphi- 

théâtre Richelieu, à la Sorbonne, neuf heures 

du soir). M. Lebrcton « le Fils de Dieu 

chez saint Jean » (Institut catholique, :74,rue 

do Vaugirard, cinq heures un quart). –Mme 

Eugénie Diet? « Schumanu, auditions » 

(Université populaire, 157, faubourg Saint- 

Antoine, sept heures, et demie du soir), 

'l–r* = 

INFORMATIONS 

Finances. M. Chastelain, sous-caissier 

payeur central du Trésor public, est nommé 

directeur de la Dette inscrite en remplace- 

ment de M. Miriel dont la démission est ac- 

ceptée et qui est nommedirecteur honoraire. 

Eaux et forêts. M. Fabre, conservateur 

des eaux et forêts k Nimes est înis en dispo- 

nibilité M. Perdrizet, conserva tour des eaux 

et forêts à Alencon, est nommé à Nîmes 

M. Thirion, conservateur de 4' classe à Va- 

lence, passe à Alençon. 

Sont nommés conservateurs de i° classe 

M- Tourte], inspecteur do 2" classe à Nice, 

nommé à Valence; M. Forget, inspecteur de 

1"> classe à Bar-le-Dui-, nommé à Rouen. 

M. Liouville, inspecteur de l1'» classe à 

Saint-Mihiol, est admis à faire valoir ses 

droits à la retraite. 

M. do Thélin, ingénieur en chef des ponts 

et chaussées de lv'" classe détaché au minis- 

tère de l'agriculture est nommé inspecteur do 

l'hydraulique agricole en remplacement de 

M. Gruson admis à la retraite. r 

La mutinerie de l'Ecole de Châlons. 

M. Cruppi, ministre du commerce et ^le l'in- 

dustrie, a décide que.les l'o et 2e divisions 

de l'Ecole des arts et métiers de Châlons, 

licenciées à la suite do la récente mutinerie, 

rentreraient à l'Ecole dimanche prochain dans 

la soirée. 

Le directeur et le conseil do l'Ecole ont in- 

fligé des avertissements et prononcé la peine, 

do la censure à l'égard d'un certain nombre 

d'élèves. 

Quant aux exclusions, le ministre s'est vu 

dans l'obligation d'en prononcer six, trois en' 

1" division et trois en'-î*, ayant VMcaractère 

définitif. 

Ajoutons que M. Cruppi se propose de visi- 

ter prochainement l'Ecole de Châlons. 

Du Niger au lac Tcliad. Des nouvelles 

de la mission française de délimitation de la 

frontière anglo-française du Niger au lac 

Tchad annoncent que cet important travail 

est virtuellement terminé et qu'il ne reste 

qu',à déterminer la liguo do démarcation sur 

le lac Menir, où les études sont rendues diffî- 

eiles par le dessèchement d'une partie du lac 

dont la configuration a été considérablement 

modifiée. 

Le capitaine Tilho ot le major O'Sher, chefs 

des doux missions, étaient attendus In 6 jan- 

vier à Bosso, sur la rivo occidentale du 

Tchad. 

Les Toulousains de Paris. M. Cruppi, 

le nouveau ministre du commerce, président 

de l'Association toulousaine de Paris, sera 

fêté par ses compatriotes et amis, le 2i fé- 

vrier, dans un grand banquet donné en son 

honneur et présidé par M. îluau, ministre de 

l'agriculture, président d'honneur do l'Asso- 

ciation, assisté et entouré de toutes les hau- 

tes personnalités et notabilités do la région 

toulousaine à Paris. 

0 

Le Gingival. De l'avis de toutes loa 

autorités, ce savon dentifrice idéal est lo 

préventif indiqué contre toutes les affections 

des muqueuses buccales. Antiseptique infail- 

lible, il est en mémo temps d'une exquise 

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la Pharmacie Normale et dans toutes lés 

bonnes pharmacies. 

ChroniqueImmobilière 

Nous avons reçu plusieurs lettres relatives 

à la discussion parlementaire de l'impôt sur 

le revenu. Nos correspondants y avouent en 

général qu'ils avaient eu jusqu'ici pleine con. 

fiance que la Chambre repousserait le projet, 

mais que maintenant ils sentent leur assu- 

rànce ébranlée et ils manifestent une vive iri- 

quiétude des conséquences possibles de la loi. 

Nous les avons mis en garde dès le début 

contre l'optimisme de certains qui s'imagi- 

naient que le projet de M. Caillau;? ne trou- 

verait pas une majorité à la Chambre. L'évé- 

nement commence à nous donner raison 

mais nous restons persuadés, nous l'avons dit 

et nous le répétons, que les capitalistes au- 

raient tort de s'alarmer. Le gouvernement et 

les députés ont besoin de pouvoir dire qu'ils 

ont réalisé l'impôt sur le revenu, mais quant 

au mode d'application de cet impôt, ils feront 

toutes les concessions désirables, et l'inter- 

vention des partis modérés, acceptée et même 

désirée par les radicaux, est de nature à ras- 

surer sur les dispositions qui seront adoptées. 

M. Caillaux couvrira d'intransigeance verbale 

sa souplesse effective; soyons sùrs que ce 

n'est pas vainement qu'il a reconnu « très in- 

téressantes » les idées exposées par M. Ribot. 

Et si, comme il est probable, le projet sort 

de la Chambre trop dur encore et menaçant 

pour les intérêts privés, le Sénat est là pour 

l'amender. 

A ceux qui persisteraient néanmoins à s'ef- 

frayer des conséquences de la loi, nous re- 

commandons la propriété forestière, dont 

nous avons, dans notre précédente chronique, 

indiqué les avantages. Il n'est pas douteux, 

en effet, que la sollicitude des pouvoirs pu- 

blics ne doive de plus en plus s'attacher à ce 

mode de propriété. La Chambre vient d'être 

saisie d'une proposition de loi qui est signifi- 

cative à cet égard, et un ancien ministre, M. 

Baudin, a formellement déclaré qu'il conve- 

nait de dégrever là propriété forestière. 

Les nombreuses lettres qui nous sontparve-, 

nues à la suite, de notre .dernière; chronique 

nous.ont montré que les lecteurs du Figaro 

assez importants et désireux d'entreprendre 

une spéculation immobilière à échéance pro- 

chaine et sans risque appréciable, nous ont 

demandé conseil. Nous leur avons indiqué 

"comme appelée à un développement rapide, la 

région de Boulogne. La proximité du seizième 

arrondissement et du bois, la situation agréable 

auprès des coteaux de Saint-Cloud permettent 

de penser que cette partie de la banlieue se 

peuplera de plus en plus à mesure que se dé- 

velopperont les moyens de communication ra- 

pide avec le centre métropolitain, tramways 

de pénétration. Onpeut donc prévoir avec une 

quasicertitude, une forte plus-value sur les ter- 

rains. En cette prévision, nous nous'en sommes 

assuré plusieurs lots parmi les mieux situés, à 

des prix très modérés, à partir de 35 francs; 

et nous nous tenons à la disposition de nos lec- 

teurs pour lés en faire profiter. 

On nous signale un château»en Seine- 

et-Marne qui serait vendu tout meublé au 

prix de 750,000 lra,ncs et qui contient pour 

plus de 300,000 francs d'objets d'art. Le do- 

maine est d'une superficie de cent hectares 

environ, comprend un parc splendide, des 

bois. C'est un magnifique pays de chasse. 

Rappelons à l'attention de nos lecteurs le 

châteauhistorique que nous leur avons signalé 

en Seine-et-Oise et pour lequel on demande 

un million. 

On nous offre dans la rue de La Boétie 

un terrain de 900 métres environ de superficie 

au prix de 700,000 francs, soit 763 francs le 

mètre. La moitié du prix seulement serait exi- 

gée comptant; pour le reste on demanderait 

un intérêt de 4 à 4 25 0/0, avec l'engagement 

par l'acquéreur de construire. 

Enfin nous nous sommes assuré un certain 

nombre d'immeubles à' petits loyers d'un rap- 

port net atteignant jusqu'à .10 o/o, et des ter- 

rains à construire situés dans le centre même 

de Paris. 

Luzières. 

PETITE CORRESPONDANCE 

J, L. Veuillez nous communiquer vos 

contrats d'assurance, nous les examinerons 

gracieusement, comme nous le faisons pour 

tous les abonnés, du Figaro. 

Gazette 

desTribunaux 

l'affaire ghaumié 

Agen, 19 février. 

L'affaire Chaumié contre le Matin est 

revenue aujourd'hui pour la cinquième 

fois devant la Cour d'assises de Lot-et- 

Garonne. Elle y reviendra une sixième 

fois,car l'audience s'est terminée comme 

toutes les autres, après rejet de conclu- 

sions d'incQmpétçnce, par un pourvoi 

en cassation. 

–< 

j." 

SOUVENIRET PARFUM 

Le sentiment de la nature qui forme 

une des caractéristiques du génie de 

Rousseau se révèle surtout à chacune 

des pages qu'il consacra aux Charmettes. 

Tous les récits qui s'y rattachent, toutes 

tes touchantes descriptions où il se com- 

plaît sont autant de floraisons embau- 

mées qui ravissent et qui enchantent. 

L.es délicieux effluves du nouveau par- 

fum «les Charmettes ne sont-ils pas 

un symbolique souvenir donné par Ch. 

Fay, le grand parfumeur du 9, rue de la 

Paix, au sensible Jean-Jacques? 

Nouvelle^Diverses 

''il~ 

A PARIS 

hk CHARITÉ 

Nous avons reai pour la veuve Fortier 

Mme F. P., 10 fr. MmeCh. Foyer, 10 fr.– 

Une vieille abonnée, 10 fr. Total 30 francs. 

Avec los souscriptions antérieures, 260 fr. 

Pour les « vingt Labaumo » Anonyme, 

10 fr. Avec les souscriptions antérieures, 

300 francs. 

Pour lo monument de la comtesse de Sè- 

gur Mme Esnault-Pelterie. 40 fr. Une 

vieille admiratrice, '10 fr. Total 50 francs. 

'L 

L'AFFAIRE DES DIAMANTS 

M- Le Poittevin, juge d'instruction, a pro- 

cédé hier à une confrontation entre Lemoinc 

et MM. Wcrnher, Feklenheimer et Breitt- 

moyer. 

Cette confrontation n'a présenté aucun in- 

térêt. Elle a porte sur une erreur de carats 

commise par M. Wernhor. 

La Chambre dos mises en accusation per- 

sisto it refuser la mise en liberté provisoire 

demandée par Lemoine. 

ACTESDE COURAGE 

Le'cheval attelé au tilbury de M. Nattier, 

loueur de voitures, 7, ruo Vaneau, s'étant 

emballé hier, à quatre heures, avenue de 

Breteuil, le sous-brigadier des gardiens de la 

paix Lielie, du septième arrondissement, s'est 

jeté à sa tête pour le maîtriser. Après avoir 

été traîné sur la chaussée, il a du lùcher prise 

et on l'a transporté grièvement blessé à l'hô- 

pital Neckor. Son collègue, le sous-brigadier 

Corbier, qui avait saisi le cheval après lui, a 

été assez heureux pour réussir à l'arrèter. 

~Fw~r 

BLESSÉE MYSTÉRIEUSE 

Deux individus inconnus se sont présentés 

à sept heures et demie du soir à l'hôpital 

Saint-Louis, conduisant une femme qui avait 

reçu une balle de revolver dans le ventre. 

Comme elle était dans un état tellement grave 

qu'il était impossible de l'interroger, ils dé- 

clarèrent qu'elle se nommait Marcello Etienne, 

demeurant 54, faubourg Saint -Martin, et 

qu'elle s'était blessée elle-même par accident. 

L'opération de la laparotomie fut pratiquée 

immédiatement, etM. Durand, commissaire de 

police, fut prévenu. Mais son enquête se trouva 

tout de suite arrêtée. Au numéro 54 du fau- 

bourg Saint-Martin, Marcelle Etienne est in- 

connue. 

TENTATIVE CRIMINELLE 

Des inconnus ont déposé l'avant-dernière 

nuit sur les rails du tramway de Charenton 

au Louvre, place de la Bastille, une barre de 

fer d'un mètre, solidement fixée sur les 

rails au moyen de coins de fer. 

On s'en est heureusement aperçu à temps. 

Il a fallu deux heures pour enlever cette 

barre. 

YOLF-URSLYKCHÉS 

Une jeune couturière, Mlle Marie Balin, 

îlgée de dix-neuf ans, se trouvait sûr. l'impé- 

riale du tramway de Montrougo-Gare de 

l'Est, lorsqu'à la hauteur de la rue Piéaumur 

elle sentit qu'on touchait à sa poche. Elle 

allongea la main le jupon avait été coupé 

et la poche contenant un porte-monnaie avait 

disparu. 

Elle cria au voleur un voisin se leva et 

descendit précipitamment. Ce que voyant,. on 

lui barra le passage. Il jeta alors le porte- 

être âge trente ans, terrassier, demeurant 

rue de Flandre. 

A la gare de Lyon-Métropolitain, M. 

Gustave Mérat, gérant d'hôtel, demeurant 

8, rue de Navarin, a fait arrêter un individu 

qui venait de lui voler sa montre. Au mo- 

ment où les agents l'emmenaient, la foule 

furieuse a voulu lyncher le voleur en le pré- 

cipitant sur les rails où il aurait été élec- 

trocuté. 

Chez M. Boutineau, commissaire de police, 

cet homme a refusé de dire son nom. Il a 

simplement répondu « Je suis un évadé du 

bagne. » M. Bertillon va être chargé de 

l'identifier. 

Jean de Paris. 

Mémento. On recherche un individu qui 

exploite les hôteliers par le procédé des faux 

bulletins do basses pour le dégagement des- 

quels il emprunte de l'arg-ont. 

J. de P. 

DANSLES DEPARTEMENTS 

DMLIQUIDATEUR 

COXDAMNÉ 

vw>^>«»Grenoble. A la requête dé la ville 

de Voiron, le Tribunal civil a condamné le li- 

quidateur Lecouturier 1° A verser à l'hôpital 

de Voiron, une somme annuelle de 2,'337francs 

pour l'entretien dé cinq lits pour lés vieillards 

fondés par les Chartreux à constituer en 

rente sur l'Etat lo capital nécessaire à l'exé- 

cution de cette fondation, après clôture des 

opérations de liquidation. 

GRÈVE D'OUVRIERS -VGKICOLES 

«»«>». Perpignan. 

A Salses, où la grève 

des travailleurs agricoles continue, les gen- 

darmes ont été impuissants à assurer la 

liberté du travail. 

Les femmes et les enfants se sont couchés 

en travers des routes ;t la sortie du village, 

pour empocher les véhicules de circuler. 

Des renforts de gendarmerie ont été en- 

voyés sur les lieux. 

ALBIKDTDKVAXXLL JUGE 

,«.v^~w>/ Efampes. Le juge d'instruction 

procédera demain à l'interrogatoire d'Albinet 

et à sa confrontation avec Roche et Morin, 

en présence de M" Gohier, Ignace et Python. 

MERDÉMONTÉE 

«v~w~*ji,'foulon. Devant la tempête très 

violcnlflqui règne depuis hier soir, la 4° di- 

vision tjfe roscadro de la Méditerranée, qui 

avait appareillé hier pour effectuer dos exer- 

cices d'attaque sur le littoral, avec les tor- 

pilleurs de la lre flottille .jusqu'au 22 courant, 

a du. rentrer .sur rade cet après-midi. 

Les commandants de chacun des trois na- 

vires qui la composent ont dû faire doubler 

les amarres pour éviter les accidents. La 

njer est démontée et très dangereuse. 

VOLEURS INTEIVXÀ.TIOXAUX 

.wv^w. Toulon, –r Les voleurs internatio- 

naux .Francisco Santiago, Alexandre Costa, 

Augustin Gamère, arrêtés hier dans le ra- 

pide ail-moment où ils dévalisaient un voya- 

geur anglais, avaient passé par Paris. 

On a trouve à Vintimillo une malle leur 

appartenant, dans laquelle se trouvaient des 

chapeaux, des effets et du linge à la taille 

do chacun d'eux. 

Tout cela provenait de Paris, Dijon, Lyon, 

Clermont-Fcrrand, Bordeaux, Toulouse et 

Barcelone. 

Des commissions rogatoires ont été ad ras-, 

sées dans chacunes de ces villes pour obtenir 

des renseignements sur les trois individus, 

qui continuent à déclarer ne pas se con- 

naître. 

ÙNM? EXPLOSION 

DÉSASTREUSE 

«.^ww»Rouen. L'usine cle la Société fran- 

çaise des couleurs métalliques située au 

hameau de Tuuncbrune, près de Charloval 

(Eure), a été détruite on partie la nuit der- 

nière par uue formidable explosion produite 

par l'enflamement subit de la poudre d'alu- 

minium. 

Deux ouvriers surpris par l'explosion ont 

été brûlé vifs. Ils sont morts aprôsuno ago- 

nie de plusieurs heures. Les dégâts maté- 

riels sont estimés à 250,000 francs. 

POUR LA PEINE DE MORT 

mw« Lyon. Lo jury des Assises a 

adressé uno motion au garde des sceaux on 

faveur du maintien de la pein,e de, mort dans 

lo Code pénal. 

CAMBBIOLEURS 

D'ÉGLISES 

.^wwva.Blois. Les cambrioleurs d'églises 

continuent la série do leurs exploits. Ils se 

s,ont introduits dans l'église de Romorantin, 

ont cassé un vitrail etfracturé tous les troncs, 

qu'ils ont dévalisés. 

ÉGLISE CAMBRIOLÉE 

m»» Blois. Cette nuit, des voleurs ont 

pénétré dans l'église de Saint-Saturnin en 

brisant un vitrail. 

Ils ont fracturé les troncs. Puis, mécon- 

tents de ne pas trouver grand'chose à prendre, 

ils ont brisé une croix et déchiré la nappe 

de l'autel du Sacré-Cœur qu'ils ont ensuite 

souillé. 

ACCIDENT DE CHEVAL 

««~w~

parce que Lucien Rinel, qui est veuf, n'a pas 

-encore recueilli sa belle-mère 

•' 

Au second tableau, il l'a recueillie très à 

ctintre-coeur et forcé par le tribunal. Mais, 

contrairement à toutes les prévisions, qu'ar- 

rive-t-il?Lucien Rinel devient le jeune homme 

rangé par excellence il troque sa lavallière 

de bôhémeicontre une « régate- » d'homme du 

monde ses bibelots se rangent sur, les plan- 

ches, luisants: et astiqués la poussière et la 

saleté émigrent; que dis-je la. corniche se 

répare • illico O célibataires négligents ô 

propriétaires un peu1 serrés!, vous, ne vous 

doutez ni lés -uns ni les autres de l'influeriçe 

d'une belle-mère sur le ménage'et sur les ré- 

parations locatives 

Mais ce n'est- pasi=.tout. Dès que Rinel 

vit avec sa bèlleTnxère le domestique de- 

vient poli et la cuisinière irréprochable, et 

mieux encore, le marchand de tableaux se 

décide a payer 8, ooo francs les tableaux qu'il 

payait auparavant 300 Avis à la Société des 

Artistes- irariçais, ^Nationale des beaux-arts; 

Pastellistes, Indépendants, Orientalistes, et 

aux quatre ou cinq cents autres sociétés pic- 

turales, .'• 

•• 

Cette 'fois encore, c'est.le Code qui a fourni 

aux auteurs le point dé départ de leur pièce. 

Ces messieurs "ont déniché un certain article 

qui obligé les gendres à nourrir chez eux 

leurs belles-mères Et.to.ut de suite, n'est-ii 

pas vrai, on flaire une corrélation possible, 

éventuelle ou imminente, entre cette obliga- 

tion', de fournir des aliments à sa belle-mère 

et l'affaire des poisons ?. 

• 

Un Monsieur de l'Orchestre. 

ATÂNT-PREMIÈRES 

AUXiVARIÉTÉS 

'• '«:' ,1 

Autour de Geneviève de Brabant 

La répétition générale do Geneviève de 

Brabant se donnera, ce soir, devant un 

public qui, peu ou prou, connaît déjà 

l'ouvrage et son histoire. Il suffît donc 

de rappeler celle-ci 'en indiquant les 

transformations1 de celui-là, depuis son 

apparition devant les Parisiens, pour 

que nos lecteurs soient tout a fait -ren- 

seignés surla reprise des Variétés. 

La Geneviève de, Brabant qu'a montée 

M. Eernand Samuel avec les soins et la 

magnificence que lui imposent sa nature 

d'artiste et son culte, pour Offenbach, 

n'a pas toujours été un «opéra-féerie», 

comme on nous t'annonce. Lorsque, le 

19 novembre 1859, les Bouffes-Parisiens 

représentèrent pour la première fois 

l'ouvrage de Ja,ime fils'et de Tréfeu, mu- 

sique d'O.ffenbach, il s'intitulait opéra 

bouffon en deux actes et six tableaux. 

Le premier tableau s'ouvrait sur une en- 

trée de Mathieu Lansberg à la tête d'un 

corps de savants et précédé de pages 

apportant dans une cassette le pré- 

cieux spécifique qui doit rendre au vieux' 

Sifroy. l'énergie de ses vingt ans. 

Le dessin général de l'ouvrage existait 

déjà :les convoitises de Golo » « Là cou- 

ronne, ô'mon.Dieu, monrêve l'arrivée 

de Charles Martel,' lès plaisanteries sur 

le pot d'eau fîltrée'qu'il rofoit sur la tête, 

le départ pour la Palestine, le tableau de 

la caverne, le retour inopiné de Sifroy,- 

on retrouve tout-cela dans la version de 

1859, en,, môuie,. temps que les airs les 

plus fameux qu'on entendra, ce soir. 

Cette version primitive eut un assez gros 

succès aussi, la direction' dès Menus- 

Plaisirs songea-t-ellè, tout naturéllerûènt 

à Geneviève de Brabant quand, en 1867, 

ljannée de l'Exposition, l'année de la 

Qrande-Duchesse de Gèrolstein, la ,vogue 

d'Ofïeribacb.; –'la vogue, en attendant la 

gloire'- parut incontestable. 

Si lamusique.avait obtenu tous les suf- 

frages, le livret de Jaime fils et de Tréfcu 

avait soulevé quelques .critiques. On 

avait trouvé le livret décousu; àussi Of- 

fenbach s"adressa-t-il, pour le remanier, 

à Hector Grémieux, dont l'habileté était 

proverbiale. On avait trouvé le livret 

trop long; est-ce pour cela qu'au lieu 

de deux actes et six tableaux, la- version 

nouvelle,. qualifiée d'opéra-bouiïe, cette 

fois, compta trois. acteset neuf tableaux 'y. 

Des personnages nouveaux apparais- 

saient Vanderpt-out, le page Drogan, 

devenu-un des. principaux rôles, Brigitte, 

la confidente,- première Esquisse durôle 

de la nourrice, l et.surtout le sergent 

Grabugeet te "fusilier Pitou, pour les- 

quels tout un tableau avait été fait.:Ce 

tableau des «Hommes d'armes » décbaîna 

Feuilletoii du FIGARO du 20 Février 

La Maison hollandaise 

in, 

-• 

'SUITE.– 

–Voilà, chère.fémme, dit M. Jàs per en 

soupirant âpres un long silenee,il y aa trop 

de boiiheur ici. Une mouche vient au 

bord d'un pot de crëme, et elle est grisée 

alors elle se met à descendre;. elle est 

trop au.bord.de ,1a crème et il arrive: un 

moment où. c'est trop. tard, où il faut 

qu'elle s'y noie- 

Il disait cela T lentement, à" mi-voix, 

commese parlant à lui-même, et dans 

sa pensée ùl était bien cette mouche 

qui goûtait dans "le petit pot de crème, 

un vertige sucré. duquel résultait pour r 

elle la mort., La grasse petite .femme 

n 'eût pas manqué de trouver que c'était 

là encore une de ses pensées à lui, si elle 

même, doucement grisée de thé, de bis- 

cottes et de connture, ne s'était, 

comme 

la mouche, laissée, tomber au fond du 

pot de crème. La- tête renversée, réspi- 

rant de légers souffles du boutde ses" 

lèvres entr 'ouvertes, elle offrait l'image 

de la petite mort du •sommeil dans une 

mer de délices. 

. 

Jasper,- étonné- qu'elle* ne répondît 

pas, tourna la' tête et, la voyant si mol- 

lement endormie, ferma à son tour à 

demi les yeux,' gagné par l'air de bon- 

heur de la chambre. Une petite âme 

joyeuse chantait toujours dans le samo- 

vaV;-Fifl, commeen rêve, jetait quelques 

notes; les jacinthes émettaient de subtils 

et voluptueux esprits, et même tes fro- 

mages, sous leurs cloches, avaient un 

rire de bons gros visages hollandais. Que 

tout était bon, désirable et tentant dans 

cet air musical et parfumé! D'invisibles 

présences, cQmmp tous les saints du ca^ 

Tous"droits réservés. 

et les longs 

Ce n'est qu'à la deuxième reprise, en 

1875, que l'ouvrage devint un opéra-fée- 

rie. Offenbach, le précurseur (pn matière 

d'éclatante mise en scène) de M.Fernand 

Samuel. dirigeait alors la Gaité, etil vou- 

lut donner à sa partition, une fois encore 

arrangée par Hector Crémieùx et Tréfeu, 

un cadre splendide. Il n'y eut plus trois 

actes et neuf tableaux, mais cinq-actes 

et quatorze tableaux. Quelques-uns de 

ceux-ci soulevèrent le plus vif. enthou- 

siasme la placede THotel-de-Ville delà 

ville de Curaçao en, Brabant (comme pn 

1807, on situait, cette fois, l'action impré- 

cise de la première version), le tableau des 

Nourrices conduites par. T-hérésa, le 'dé- 

fi lé'des Moyens:de locomotion au tableau 

du Départ pour laPalestine; au quatrième 

acte, le palais des Diamants, le ballet des 

Enchanteresses, la Cour d'Amour" d'Ar- 

mide, le défilé des Amoureux, l'Apo- 

théose,valurent à Oiïenbaçji des pvâli,ons: i 

interminabljBS,et.à.louvragé ainsi arrangé 

120 belles représentations. Certes, l'heure 

était solennelle pour la France. Deux 

heures ayantla première représentation, 

l'Assemblée nationale avait voté les- deux 

premiers articles du projet Vallon, ceux 

qui consacraient l'existence légale de la 

République. On entrait dans un nouveau 

régime, les inquiétudes étaient grandes, 

tant dans le clan conservateur qu'à-gau-' 

che où les républicains, un peu surpris 

de leur victoire, se regardaient, embar- 

rassés. N'importe, le lendemain de Ge- 

neviève de Brabant, on ne parlait que de 

cette reprise, des' trucs et dès magnifi- 

cences'qu'Offenbach avait entassés dans 

l'ouvrage, et Geneviève de Brabant -fut-, 

pendant deux' jours, la patronne de la 

nouvelle République 

ni. Fernand Samuel ne s'est pas dissi- 

mulé qu'il avait à lutter contre ces sou- 

venirs. Il est habitué à faire de chacune 

dé ses reprises le couronnement définitif 

d'un ouvrage. Il s'est attelé de bon cœur 

à la besogne. Pour mettre l'ouvrage au 

goût des Parisiens dé l'an de grâce 1908, 

il fallait couper dans cette masse un-peu 

touffue, refaire certaines parties, et, tout 

en conservant celles qu'avait consacrées 

le grand succès, leur faire un bout de toi- 

letle. Le directeurdes Variétés a chargé d 

Pitt. 

COURRIER 

DESTHÉÂTRES 

Ce-soir 

Aux Variétés, à 8 h. 1/3 très précises, irré- 

vocablement répétition générale de Geneviève 

de Brabant, opéra-féerie en 3 actes et 5 ta- 

bleaux, d'Hector Crémieùx et Etienne Tréfeu, 

musique de Jacques Offenbach*. 

Demain vendredi,- première représentation. 

:rr Aux Bouffes-Parisiens, à 8 h. 1/2, pre- 

mière -représentation de Aux Bouffes on 

pouffe revue en 3 actes et 7 tableaux, de 

MM. Rip, Wilned et Fargue. Principaux in- 

terprètes Mmes Thérèse Cernay, Mistin- 

guette, JeanneAlba, Andrée Magda, Divonne, 

Février; M. Cazalis, Milo de Meyer, Hasti, 

Carpentier, Silvestre, Gauthier, Darcy, etc.,). 

Les dames ne seront admises à l'orchestre 

et au balcon que sans chapeau. 

Ala Comédie-Française, à 8 h. 3/4, Ar- 

lequin poli par V amour,, la Rivale. 

-î- A l'Opéra-Comique, à 8 heures, 8e re- 

présentation de l'abonnement (série B), Aphro- 

dite. ' 

A l'^déon, à 8 h. 3/4, l'Apprentie, (Mmes 

Ludger, Grumbach, Jeanne Lion, MM. Mos-. 

nier, Bernard, Vargas.-Capellani, e.tç.). 

4- Au Théâtre lyrique municipal (Gàîté), 

à7;h. 3/4, avec le concours des artistes de. 

rOpéra-Comiqùe, les Noces de Jeannette (Mlle 

Rachel Launay, M. Bouteloup); le Barbier 

de Séville (Mmes Jane Mérey, ûlarietti MM. 

Francell, :Dëlvoye, Azéma, Payan). 

Authéâtre Sarah-Bernhardt, à 8 h. 1/2, 

la Dame aux camélias (Mm,e Sarah Bérnhardt 

dans le rôle de Marguerite Gautier).» 

A la Renaissance,, à 8 h. 3/4,-123e repré- 

sentation de Samson (Mme Simone.M. Lucien 

Guitry, Mmes Juliette- Darcourt, Henriette 

Roggers, Marthe Ryter, MM. Rousselle, André 

Dubosc, Boucher, etc.). 

-4- Authéâtre Réjane, à 9 heures précises, 

Madaane Sans-Gêne (Mmes Réjane, Franquet, 

Odôtta Valàry.»Dermoz,.JeanneFiisier, Denège, 

MM. Duquesne, Signoret, P/ Màgnier,- A. 

Varennes, etc., etc.).. î 

–Aux Capucines, à 9 heures, pour les re- 

présentations de Mmes Méaly et Spinelly: le 

Cn de. Paris,, revue en deux actes (Mmes 

:Méaly, Spineily, Marthe Ladini, etc. MM. 


encore Discrétion (Mmes Destrellé, Andral, 

Mérindol, M. Coquet); la Mission de Charlotte 

(Mlle Mérindol).. 

Au Grand-Guignol, à 9 heures. Sol 

Hyanis brocanteur,- la Petite Fille, la Feuille 

de présence, la Suicidette, le Bon Gîte.. 

.4- A la Comédie-Royale (tél. 307.36), à 9 


Mmes Tariol-Baugé, Diéterle, Lantelme. Le 

Dernier Jour de Taupin (Mlle Juliette Garcia, 

MM. Yves Martel et Rieux); Propos d'hiver 

(Mlle Lantelme, .M. Ardot); Pour être heureux 

(Mi Huguenet, Mlle Lantelme; MM.Arvel,. 

Melchissédec fils); les Rendez- Vousstrasbour- 

gêois (Mmes Tariol-Baugé, Diéterle, MM.De- 

freyn, Tauffenb-ferger). 

i- Aux Capucines Niçoises, 7, place duJar- 

din-Publffi, a Nice, à 9 heures, représenta- 

tions de Mmes Renée du Minil, sociétaire de 

la Comédie-Française, et Maille, dela.Co- 

médie-Française. Le Cierge (M. Le Gallo, 

Mlle Templey, MM. Marsay, Derval); Au, 

fempsldes croisés (MmeCélia Galley, M.Der 

s 

sortant, rentrant, prenant ses repas, .fai- 

sant toutes les choses honnêtes et; régu- 

lières de la vie, sans rien voir au delà. Il 

arrivait là après le diner, s'asseyait à la 

table, poussait ses pions noirs ou blancs 

sur ledamior et vidait ses. deux petits 

verres de schiedam au bitter, jamais trois; 

e{ était de la sobriété pour un Hollandais 

pbmrne lui. Généralementla: partie était 

terminée quand le petit carillon de la 

pendule, d'un grésillonnement d'or, son- 

nait te quart avant l'heure de son dîner. 

Alors le; bon petit rentier se levait et 

mettait un pas devant l'autre, à petites 

fois; il arrivait chez lui. exactement au 

moment où Liesje déposait sur la nappe 

à dessins orange la belle soupière de 

delft nervée de côtes cû.mme un gros 

melon. If semblait, tant- sa satisfaction 

d'être assis à la table près de Josina en 

jaquette fanfreluchée était vive, que tou- 

tes les heures antérieures de la journée 

eussent été une préparation à cette pe- 

tite fête quotidienne. 

•' 

Oui, c'était là le temps heureux de leur 

vie. Mais commeil :faut bien faire quel- 

que chose dans la vie pour passer le 

temps; il s'était :mis en tête. de bâtir des 

maisons. Dans la matinée il allait fu- 

mer une pipe ou deux en les regardant 

monter; après quoi il rentrait .régulière- 

ment. prendre avec sa gentille Josina, soit 

u€i «advolcaat «âromatisé d'un goût de 

cannelle soit une de ces innombrables, 

«.coptje-tea 

» pour. lesquelles toujours 

l'eau bout dans le samovar. 

Et puis voilà, tout à coup, cela l'avait 

pris comme une mauvaise fièvre; on ne 

pouvait expliquer autrement le change- 

ment qui s'était fait chez cet homme 

sain,, jovial et de bonnes mcéurs. C'était 

venu .vers le temps où 'T.one., le jeune 

maçon, avait été à demi tué dans une 

de ses maisons en construction. Un inex- 

plicable état d'esprit lui fit dès ce mo- 

ment déserter l-eitimable consistoire de 

bourgeois gras et fleuris qui jusqu'alors 

avait été sa société constante. Il n'alla 

plus à l'Amicitia et il-avait cessé de bâtir 

des maisons; un petit grain de folie avait 

i pénétré dans l'eagrenageet fait tourner 

le moulin à rebours. 

c 

'"• 

On ne pouvait pas dire pourtant qu'il 

russe qui remporte en 

succès à l'Opéra et qui a éto hier encore, dans 

Lohengrin, l'objet d'une véritable ovation' 

aurait tenu ici des propos désobligeant-; sur 

certains de ses camarades du thyàti-e impa- 

rial de Siiint-Potensbourg. 

La charmante artiste' nous exprimait hier 

le chagrin que ce racontar ridicule lui cause. 

Tous ceux qui la connaissent savent d',ail- 

leurs que. lorsqu'elle parle des, artistes de 

son pays, ce n'est, au contpaire, que pour 

faire un chaleureux éloge de leur talent. 

A la Comédie-Française. 

On donne, ce soir' encore, aux abonnés 

qui lui ont fait le-plus vif succès la Bivale, 

la, vigoureuse pièco de MM. Henry Ki^te- 

mâekerset Delard, quisera représentée. aussi 

dimanche prochain en matinée. 

La Bivale avait fait avant-hier, mardi, 

une recette' dé près de 8,000 francs, résultat 

fort beau quand on songe que la pièce est au 

répertoire depuis le ,mois de juin. 

Le spectacle commencera ce soir, par Arle- 

quinpoli par TàmoUr, pour la continuation 

es débuts de M, Jacques de Féraudy. 

– 

.».. 

L'Apprentie, finira sa carrière, dimanche à 

l'Odéon, après une dernière matinée et une 

dernière soirée.- 

Cet après-midi, deux heures, pour la 

deuxième série d'abonnement aux jeudis 

classiques Electra • d"Euripide, traduction 

de M. A Ferdinand Hérold. Conférence par 

M. Léon Moréas. . 

,Le soir l'Apprentie. 

Devant" se trouver fin mars, à Monte- 

Carlo, pour y chantor son répertoire, Mme 

Félia Litvinne, actuellement a Paris, recevra 

à 'son domicile, 65, boulevard de Clichy, le 

dernier dimanche de février. 

Rappelons que la mâtinée de la Belle au 

` 

bois dormant, qui sera donnée' aujourd'hui 

à 

2 heures, au théâtre Sarah-Bernhardt, sera 

la dernière « matinée du jeudi » de la féerie r 

lyrique de- MM. Jean Richepin et Henri 1 

Câin. • • 

` 

Ce soir,' la Dame, aux camélias* 

Voici quel sera le programme, samedi pro- 

chain, à cinq heures, du seizième « Samedi 

delà Société de l'Histoire du théâtre » 

Causerie de M. Pierre Soulaine sur la « Ro- 

mance », accompagnée du très intéressant pro- 

gramme suivant 

Charmante Gabrielle (attribuée, à Henri IV), par 1 

Mme Rollin; Souvenirs (paroles de Nicolas Boi- 

leau, musique de Victor Massé), par M. Nansen, 

de l'Opéra Plaisir d'amour (poésie de Florian, 

musique de Jean-Paul-Egide Màrtini), par Mlle 

Mancini, de l'Opéra Femme sensible (tiré d'A- 

riodant, musique de Méhul), par M. Nansen, de 

l'Opéra; Un jeune troubadour qui chante et fait 

la guerre (Dalomare), par Mlle Mancini, de Î'O- 

péra Adieu (traduction de Bélanger-Schubert), 

par Mlle Borgo. de l'Opéra le Soleil de ma Bre- 

tagne ILoïsa, Puget), par Mlle Jeanne Darlays 

le Lac (poésie de Lamartine, musique de Nieder- 

meyer), par Mlle Borgo, de l'Opéra; l'Andalouse 

(Monpou),parM.Nucelly, del'Opéra ua Aornean-- 

die (paroles et musique de Frédéric Bérat), par 

Mlle Mancini, de l'Opéra les Myrtes sont flétris 

(poésie de Nadaud, musique de J.Faure); les Il- 

lusions (poésie du prince de Tarente, musique de 

M L. Broussan), par M. Nucelly, de l'Opéra la 

Maisongrise (tiré de Fortunio, André Messager), 

par M. Nansen, de l'Opéra. 

Accompagnement sur la harpe chromatique 

Pleyel, système Lyon; violon, Mme Juliette 

Dântiu piano PleyeL 

Nous avons reçu pour Mme veuve Daraux 

M. le docteur André'Castex..Fr. 20 

M.Rhenë-Baton. 

10 

M. Charles Degoulet _i0_ 

Total. Fr. 40 1 

Le Vaudeville annonce pour cet après-midi 

la. première de ces « Matinées du Jeudi qui*- 

depuis Un divorce lui ont été. si instamment 

demandées par ses habitués. Au cours de 

cette matinée, comme le soir, l'œuvre puis- 

sante de MM. Paul Bourget et André Cury 

sera interprétée par Mmes Marthe Brandès, 

Cécile Caron, Jeanne Heller, Lambell, MM. 

Lérand, Louis Gauthier, Arquillière et Vertia. 

Un: accord intervenu entre M. Alphonse 

Franck, directeur du Gymnase, efM. Paul Ga- 

vault,le brillant auteur de tant depièces à suc- 

cès, stipule que Mademoislle Josette, mafemme, 

le. Bonheur de Jacqueline et Madame Flirt 

appartiennent désormais au répertoire du 

Gymnase. C'est ainsi que Madame Flirt ou- 

vrira la saison prochaine du Théâtre de Ma- 

dame. Si le Bonheur de Jacqueline ne finissait 

pas la saison, c'est Madame Flirt qui lui 

succéderait. 

Programme du « Samedi de Madame », 

après-demain 22 février 

Le "Monologue », causerie par M. Dumény 

auditions les Amoureux, l'Obsession, l'Exis- 

tence, par M. Galipaux; VHistoire d'un sabre, 

Oh! le théâtre.; Ons en va par MmeThénard,,de 

la Comédie-Française le Chapeau, la- Vie, le 

Poste, par M. Dumény. 

Autour, du théâtre Réjane. 

Rappelons que Mme Réjane donne aujour- 

était malheureux, au sens réel du mot. 

En dehors de ses intermittences de crise, 

c'était plutôt un homme comme touUe 

monde,aimant les longs sommeils, sous la 

couette, les déjeuners de miel, de marme- 

lade? et de biscottes à l'anis, les petits 

dîners délicats où se prolongeait l'a- 

musement parfumé et substantiel d'une 

joyeuse cuisine. Lui aussi, dans ces mo- 

ments, semblait loti d'une petite âme de 

pâte'tendre, toute fraîche et clairement 

émaillée. Ensemble; dans l'heure récon- 

ciliée, ils ressemblaient au berger et à la 

bergère en porcelaine de Saxe qui, der- 

rière la vitrine du salon, se faisaient vis- 

à-vis. et échangeaient d'atn.oureux souri- 

res vermillon. Ah! pensait-il, si seu- 

lement il pouvait se décider à retourner 

vers les âmes à l'Amicitia! Pe§t-être il 

serait sauvé. 

Leur vie était comme une vitrine 

remplie de petits objets précieux; leur 

vie, comme une mosaïque, était faite de 

petits morceaux égaux et divers. Ils ont 

tous en Hollande des âmes rondes comme 

leurs fromages et ceux-ci eux-mêmes 

sont nus comme la terre. 

Or, une fois,ils faisaient la même chose 

que la veille et que toutes les autres fois. 

Ils avaient tint de dîner Liesje n'avait 

laissé à table que les pots de marmelade, 

la coupe aux anis, la caisse de biscottes 

et le pain d'épice, et maintenant ils 

prenaient le thé. L'hiver du jardin ve- 

nait regarder par les vitres; il aurait 

bien voulu se chauffer un peu à leur feu, 

dans cette heureuse maison de porce- 

laine. 

Qui avait parlé le dernier? Fifi seul 

aurait pu le dire. Mais voilà que la 

grosse petite dame, tout à coup, avait 

Tair de sortir d'un nuage. 

Est-ce qu'il n'y a pas du temps déjà 

que « tu » n'as vu tes amis, disait-elle en 

parlant avec une nuance légère de gra- 

vité. (Comme ils n'orit pas le « tu » dans 

leur langue, 'ils, francisent là-bas sitôt 

qu'ils se parlent de cœur à cœur.) 

Dans la pièce aromatisée de tabac et 

de fine fleur de thé, la lampe cOula une 

cla^'té à ses joues fraîches et elle ajouta 

en souriant, sans malice 

Je répondrai pour toi C'était hier 

,V. B. Nous croyons devoir prévenir nos 

lecteurs qu'on commencera exactement à deux 

heures. 

'''. 

;•• 

••* 

;•' 

M. Camille Le Sonne fera, lundi prochain, 

à l'Ecole- des hautes études sociales, son feuil- 

leton parlé hebdomadaire sur Jean-Gabriêl 

Borkman, l'admirable drame d'Henrik Ibsen 

que Mme Itéjane vient de révéler au public 

parisien avec une triomphante maîtrise." 

Une 500e et une 100e, le mAme. 

jour, dans 

le même théâtre, voilà un spectacle assuré-; 

ment peu banal. C'est pourtant ce que l'o n 

pourra voir à la Porte-Saint-Martin, aujour-. 

d'hui. Cet après-midi, à deux heures, l Abhè 

Constantin sera représenté, pour la 500° fois 

et le' soir l'A /faire: des poùons, toujours si 

admirablement interprétée. par Coquelin aine, 

Mme Gilda Darthy, MM. Jean Coquelin, Des- 

jardins, etc., atteindra sa centième. 

Détail amusant Coquelin" aîné ne. quittera 

la soutane.do l'abbé Constantin ou il eît 

incomparable que pour revêtir le petit 

collet de l'abbé G-rilïard, dans l'Affaire 

dés 

poisons., qu'il joue en grand artiste. 

Au théâtre Antoine.. 

| M. Gémier jouera cet après-midi, comme 

1e soir, dans Sherlock Holmes, le rôle du cé- 

lèbre policier anglais. 

' 

-~4, 

Mlle Marville a subi dernièrement une opé- 

ration très grave,. merveilleusement réussie 

par le docteur Pozzi. La charmante artiste 

est maintenant entrée en convalescence et 

elle a l'intention de reparaitre devant le pu- 

blic parisien, en mai prochain ou en sep 1- 

tembre, dans une pièce anglaise dont elle a 

acheté les droits et sur une scène dont elle 

deviendra la directrice à cette époque. 

«Pour un de nos lecteurs ». 

La Bête féroce finit exactement à minuit 

moins dix. La vogue de la pièce nouvelle de" 

MM. Jules Mary et Emile Rochard se dessine 

si bien que le directeur de l'Ambigu,, pour 

parer à toute éventualité, a fait distribuer 

les rôles'en double. 

Matinées annoncées pour dimanche pto-» 

chain: 

Comédie-Française, 1 h. 1/2, La Rivale. 

Opéra-Comique, 1 h. 1/2, Manon. 

Odéon, 1 h. 1/2, l'Apprentie (dernière ma- 

tinée).. 

Théâtre Sarah-Bernhardt, 2 heures, la Belle 

au bois dormant. 

Vaudeville, 2 h. 1/2, Un Divorce. 

Renaissance, 2 heures, Samson (dernièrô 

matinée). 

Lyrique municipal(Gatté),2heures, Mignon, 

Théâtre Réjane, 2 heures, Madame Sans-' 

Gêne. 

'Porte-Saint-Martin, 2 heures, V Affaire de» 

poisons. 

Gymnase, 2 heures, le Bonheur de Jac-« 

queline.. 

Nouveautés,' 2 heures, Vous' n'avez nm'à 

déclarer ? 

1: 

-Théâtre Antoine, 2 heures, Sherlock Sol* 

mes.. 

Palais-Royal, 2 heures, le] Satyre. ,v 

Athénée, 2 heures, le Boute-en-Train. 

Ambigu, 2 heures, la Bête féroce. 

Folies-Dramatiques, 2 • heures, Tourteliti ` 

s'amuse. 

Théâtre Cluny, 2 heures, Ce Veinard-,de 

Bridache 

Théâtre Déjazet, 3 heures, Tire-au-Flanci 1 

Théâtre Trianon, 2 h. 1/2, lé Grand Mogol. 

Théâtre des Arts, 2 heures, le Grand Soir., 

Théâtre Mévisto, 2 heures, le nouveau 

spectacle. 

Jardin d'acclimatation, 2 heures, les- Eu* 

guenots. " y. ,,> 

Par. exception, le Châtelet affiche pour cet 

après-midi, à trois heures, une matinée ciné- 

matographique. 

Mlle Mylo d'Areylle a signé avec M. Ar- 

mand Berthez, directeur du théâtre des Gà- 

pucines, pour une série de représentations 

qui commenceront avec le prochain specta- 

cle. La charmante artiste que'les Parisiens 

n'avaient pas eu le plaisir d'applaudir depuis 

ses brillantes créations au Gymnase et 'à 

l'Athénée, c'est-à-dire il y a plus d'un an, 

interprétera le principal rôle de L'amour 

s'amuse, une comédie en deux actes de M. 

Daniel Jourda. 

Le service de seconde des Tribulations d'un 

gendre, serareçu.ce soir, au théâtre Gluny.; 

Au théâtre Dôjazet, aujourd'hui à 2 hsM* 

res, 207e matinée de famille. 

Au programme 

Les Révoltées, L'amour quéqu'c'est qu'ça, /-la 

Cheveublanc, le Tunnel, • 

Le soir, 1,337e do Tire-au-Flanc. 

On nous informe du Grand-Guignol qu'«to 

de ne pas se rencontrer avec la répétition ge» 

cinq, mois déjà, par un soir de rétâ,cfc• 

al'ors vous avezeu ensemble une dispute. 

Lui, devenu sérieux à son tour, secoua 

` 

la tête en vidant les cendres grises de-sa 

pipe dans une soucoupe de delft; et à 

présent, encore une fois, il regardait de- 

vant lui avec cetteétrange divergence de 

ses yeux dont l'un clair et pensif se 

fixait au plafond, *Mdis que l'autre, fur- 

tif, inquiet, tournoyait comme la pointe 

d'un vrlebrequin. 

D'un sifflement du bout des lëvreg,il 

appela Poucke elle quitta sa couette en 

s'étirant, et doucement, avec le plat de 

la main, il lui lissa le poil pendant un 

peu de temps. Et- il n'avait enco/r.6 rien 

dit. Toute chose en lui se faisait. lente- 

ment, comme s'il avait l'éternité pour 

se décider à celle-ci plutôt qu'à celle- 

là. Et la, fin; des idées bienveillan- 

tes se nouèrent il embrassa sa. femrae- 

avec une sensibilité si vive que ses ban- 

deaux beurre frais en furent dë|?iinpf$s> 

Oh oh s'écria Josina en tapant des 

mains, je crois bien qu'il allait me riper 

le menton avec sa joue.. Ma 

chère 

femme, 

dit-il, 

je crois bien 

que maintenant tout cela est passé il ` 

n'y aurait plus de raison pour que je| 

n'aille pas faire ma partie avec tes 

camarades, comme autrefois. 

Mais ce n'est pas cela. que pensent 

Jasper. 

Elle voulut lui passer de ses mains la 

moelleuse écharpe de laine qu'elle lui 

avaitachetée l'autre semaine; mais nielle 

ni Liesje ne purent la trouver. Une gêne 

paralysa le petit rentier; il tourna son 

visage du côté de l'ombre l'ombre elle- 

même, dans cette chambre tiède, onc- 

tueusement baignée de la clarté de la 

lampe, était si transparcinteque Josina 

vit distinctement trembler ses livres 

dans le trouble de la mauvaise cons- 

cience. 

–Oh! fit-elle, cela aussi, l'auriea-vous 

donné -comme tant d'autres choses qui 

plus jamais ne sont revenues ? 

Oui, dit-il, voilà, je dois le dire. Il 

y avaitau port l'autre jour un si pauvre 

homme qui toussait dans le creux de ses 

mains.. • 

U suivrreA Camille Lemonnier.

Autour 

Oiï-norfs demande' si l'épisode dramatique 

de Mv-Eâmoiïd "Lepelletier, V Etranger qui 

est si applaudi, tous les soirs, au théâtre 

Môvisio est simplement une œuvre d'imagi- 

jiation.. Rjen n'est plus authontiquement vrai 

que cë>. •èûïoitvant épisode de l'armée terrible. 

M. Ed&ond Lepelletier n'a fait que mettre à 

la scène,' avec -)e talent qu'on lui connaît, 

une histoire' vraie l'aventure de ce malheu- 

reux* -vagabond," un étranger désigné par les 

gens d'une' ferme où il a reçu l'hospitalité, 

aux autorités prussiennes qui demandent 

une tfî&Û-nw-p'our-- le meurtre d'une de' leurs 

sentinefîes.- 

M.Mévisto a composé une silhouette pit- 

toresquo et -douloureuse de l'étranger. 

La-soïrée finît avec une comédie fine- 

ment îr£iiïqùe'-de;MM. Léon !Frapié et P.-L. 

Garrii.erj A l,a noce. 

Le théâtre Fctnina, annonce, pour ce soir 

la deuxième représentation du Nirvana, qua- 

tre actes ,'dé-M. PaulVérola, musique de M. 

Tiark'o -Richepin,- avec M. de Max, dans le 

rôle >u ''• 

:i:Ja:sset. 

SftCfAgLEj 

&CCPERTS 

Aujourd'hui 

:•' 

Ma'tinées- avec les^ spectacles du soir, â 

l'OiyHjpia, à Parisiana, à KAlhambra, a Ba- 

Ta-Cfâi^ ay.. Souygau-Çirque et au-, Cjrqùe 

Medrano. 

-4 Ai, ,1,'Hippodrome-Qinênîa.Hall,boulevard 

de Gâj^'hy.matînéeiâ 2 h. 1/2,. 20 numéros au 

programme. 8 heures de spectacle, 

-rrj'-Au;théâtre Feniiua (90, Champs-Ely- 

séesj, "métro Aima), "a heures, matinées 

einéfflâtô-graphique, sous l'a .direction de la 

« CmpmàrÈxploitation «'(films Pathé) Obsè- 

ques'du rbi'Carlcis et du prince héritier de 

Portugal, la Fabrication des sabots, etc. 

Ce soir 

A^x gpties-BergèrCj a.9.heures très prêciT 

SBS,AàRevue des Folies-Bergère, 17 tableaux, 

de |i.p.-Li 'Fiers (Mmes Marguerite Ejeval, 

Danja^y;, n>iss 'Çaniptoh, Delmay, MM. Pour 

gaug, Gilbert; Maurel, Morton). 

""A fO-lympia,la Prince de Piteen, ppé- 

rettb;an)éricaine, de MM. Victor de Cottens 

et Pferre Vofc'r, d'après Pixley, musique de 

M. %uêtkvb' Luders (Mmes Simon-Girard, 

Ma(%V' Lessing, Mado-Minty MM. Fred 

WrfgiîVGirie'r, Strctck, Léo Devaux, Edwy). 

:? A;5Parisiâna, le Plus Beau Corps de 

France, opérette utilitaire en deux actes et 

six +afelëaux de MM.Trébla et Godey (MM. 

Lepiiace;»Car,l' Star, Max 111y, Dumoraize 

Mmes "Mary Perret, .Dern Dalba, Danglas), 

vAuMoulinTRouge, Ças-tu revue ? revue 

en 9?tableaux(Cléo dé Mérode, May de Souza, 

Buit|ey,Jacquet,.Malty, Stelly). 

AlaLune-Rousse,3u,boulevarddeClichy 

(téIéphopyri.7ci8ïivdiveà|ion'Bonnaudr;B.jéSj 

à 9 h. 1/2 précises: Roêr Fêrréol, Baltlm, 

Weil, B'aucnoïs, etc., dans leurs œuvres; Jours 

brette du Prince de Pilsen, le triomphe ac- 

tuel de l'Olympia.' Elle y a apporté toute sa 

grâce piquante, sa gentille voix et' a trouvé 

l'occasion de se faire chaleureusement ap- 

plaudir: 

La distribution de cette opérette exquise 

restant toujours la même pour les autres 

rôles. Le même succès particulier accueille 

tous les. soirs le joli duo des « Violettes », 

délicatement chanté par Madge Lessing et 

Léo Devaux. 

Son Premier Voyage permet .à Mlle Polaire 

de faire applaudir par l'élégant public do' la 'j 

^çala toutes. tes qualités qui. ont placé la.dé-, 

ljcieusé artiste au premier rang dos vedettes 

parisiennes. Mallieureûseinent, son séjour à.j ] 

là Scala ne peut se prolonger au delà du ( 

28 février. Aussi les répétitions de la grande ,] 

opérette 

nouvelle sont-elles activement poûs- 

sues. Cette pièce, en plusieurs tableaux, est ( 

de M. Ciharfe's Esquier, musique dé..Gjiris- 

tiuô. Qnparle de gros engagements d'artistes, 

d'un déploiement considérable de mise,. en. 

scène. C'est une -première sensationnelle 

qui se prépare. 

-•• 

Paul Mounot, Le Bargy, Brasseur, Çpque- j 

lin, Guitry, Sarah Bcrnhardt, Eve Lavallière,, 

voilà les. artistes que l'on applaudit, .chaque 

soir, icii. des cliargos présentées avec unc.vér 

rite parfaite-'Ct un-humour irrésistible par lo 

merypilleux imila-teur William Burtey, dqus; 

L'as-lu revue ? le triomphal succès du Mou? 

lin-Rouge. Disons que c'est là encore.quel., on 

fête le charme et le talent de. May de Spùza, 

Gléo de Mérodo, Mario Stelly,. Lucienne Malty 

et le comique de MM. Dàmbrine, Jacquet, 

Barlùs, .Danc, Boucot, Gaudicux, Bauval, 

Gombert, ^Ûowley, etc., etc. .: 

L'Apollo va reprendre la série de ses fêtes 

de nuit si brillamment suivies la saison der- 

nière. Le grand bal paré et masqué qu'il 

annonce pour samedi prochain inaugurera le 

carnaval de 1908, et mondaines élégantes, 

.clubmen en vue, ont déjà retenu leurs loges. 

Les surprises les plus variées les attendent 

cortège de S. M. Carnaval êntouré de sa 

cour de débardeurs, detitis, dechicards, etc.; 

char do « la Femme et les Fleurs »; distri- 

bution de bannières aux plus jolis costumes 

par un jury composé de, nos plus aimables 

artistes, et farandole monstre pour terminer 

la fête. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce 

gala .exceptionnellement 

attrayant. 

Les grands concerts de dimanche pro- 

"chain 

Concerts-Colonne (Théâtre du Châl/elot), à 

doux héuros etdoinie 

Ouverture de Besivenifto Cellini (Berlioz). 

Nocturne, première audition (Jean H'JRii), po.ur 

orchostre et piano M. Raoul Puguo. Concerto 

en la majeur (Mozakt), pour contrebasse et or- 

chestre, Allegro, Àndanle,. Rondo M. S. Kousso- 

vitzky. Omèa, quatrième acte. première. audir 

tion (Arthur COQUARD)Oméa, Mlle Louise Grand4 

jean Aram, M. Muratore un berger, M.Rocco. 

les X»j-(trts,!p.o,ème;syniphoi}ique 

(GfisarJi>RANCç;: 

M. Raoul Pug-no. Tristan et Yseull (R. Wa- 

gneii), a) Pi'éludo. (orchestre), ô) Mort d'Ys.oult 

Mlle Louisei -Grandjean. Kol Nidrei \(M,ax 

Bkuch) -M. S. Koussevitzlty, ' .Lohçipgriji, Pré-, 

Judo du ti>oisièii)O'acte (R. -Wagner}.» 

L'orç}ie;jstre,sera dirigé pai'M.Ed. Colonne. 

-|- ,CQn.certs-Lamom'eux (salle Çayeau, 45j- 

ruo IjaBoàtie), trois heures précises. 

Ouverture d'Euryttnlhe (Weber), HuiUèmo 

Symphonie en fa majeur (Beethoven). Si'ég- 

fjcied(Les Murmures de la foret) (Wagner) =– 

Dcuxièmo .poème lyrique sur la Livre de Job 

(H. Rabaud) Job, M.' Vilmos-Be,ok: '(première 

audition a.ux Concerts*Lamquroux). Deuxièm.ô 

Concerto, jj.o.ur violon, tlùte, haubois, trompettij 

et orchestre (J--S- Bach), arrange par M. Félia 

[riremièro audition aux Coucerts-Lamoureux!. 

La\ Teumessei d'IterculCi: poème- syfliphpnià'Ue- 

.c(t^.MT.'îfi*B^h:i'2l r,i! ytwùltipn - >.a.? an -?• 

Ée'1'!el6îVèVR;séW'l'dmgè-V)à)p'tliî;- 

flénH'1 

Rabaud: 

:;«r .•-••• 

« Spirées. -d'Art' », .8, rue d' Atljènes le 

samedi ~3 février, 'à-neuf hcur.es. 

Fest.ivil Beethoven-CésarFranck Sonate (n° 3) 

on tnï bémol, pout- piano et violon-(Beethoven) 

Allegro molto MM Cesaro et -Albert Geloso. 

Adélaïde, grand air (Beethoven) Chant: Mme 

Gaëtanè ViGq-C.li'alle.t,deta Société des Concerts 

du Conservatoire. Septième quator, op. 59 (Bee- 

"tuqveS;) :!M'SÏ-A. Q.oloso,.A,.Botte, P. Monteux, 

J; Ternis. La. Procession (César Franck) Chant 

Mme GaotaijeVicq-Challet. Quintette de César 

Franck MM..Cosare Geloso, pianiste et'lo cïua- 

tor, A. Goloso. 

' .• .• 

Ce soir jeudi, -à neuf heures précises, s%llc 

Gaveau, 45, rue La Boétio, 8, concert Se- 

chiari, avec le concours du célèbre pianiste 

Ferruccio Busoni, Mme Augusta Doria de la 

Société chorale « les Enfants do Lutè.ce ». 

Il y a eu vendredi, à la salle Gaveau, un 

concert donne par. le violoniste Léo Zcitlin 

et lo pianiste E. Bernard, oui a euiiri éiiorm& 

succès pour ces deux excellents artistes. 

En outre; une -jeûne femme, Mme Kolbe, 

s'y est fait entendre pour la première fois en 

public, et ce début a été une révélation; La 

voix est délicieuse, remplie de charme, et 

a produit grand eiïet sur I.'auditoire. Mme 

Kolbe a chanté à ravir des mélodies de L. 

Kœchlm'et d'Ernest Chausson. ` 

L'accueil enthousiaste fait à la< dernière 

séance de musique de chambre que le Cercle 

Musical offrait rià son brillant et, nombreux 

auditoire;- n'a fait qu'augmenter le zèle de 

ses éminents collaborateurs. 

Le programme do la sixième séance qui 

sera donnée demain, de quatre h six heures, 

en l'hôtel de la Société française* de photo- 

graphie, M, rue de Clichy, comporte d abord 

un Quintette de Georges Alary, qui sera in-1 

terprétè par Mme Monteux-Barrière et le 

quatuor Firmin Touche puis une Sonate de 

Urieg pour piano et violoncelle. La fin delà 

.séance sera "consacrée aux œuvres de CJaude 

Debussy. Mlle Maggie Texte, qui vient d'être 

engagée à rOpéra-Conijqne, chantera Fêles 

Qalantes (poésies de Verlaine), et JJ. Ricardo 

Vines exécutera ensuite images. Cette pre- 

mière audition d'une œuvre de Debussy com- 

plétera, avec un Quatuor du même autour 

(quatuor Firmin Touche), ce programme, qui 

ne peut manquer d'être apprécié." 

Pour la location, s'adresser à là Sociéfè 

française de photographie, chez MM.P.urajul, 

place* 3e la Madeleine; Grils, boulevard Ma- 

lesiië'rbes, pt aux agences de tliéàtre. 

1– 

•' 

Raoul Pugno donnera demain soir, salie 

P).eyel, sa troisième et dernière s.èanco, avec 

le concours de Mlle S. Cesbron. 11 fera en-, 

tendre, en première audition, deux de ses 

œuvres les pipches du souvenir, poème de 

Maurice Vaupaire," et Paysages. Un numéro, 

consia'cré: à 'Chopin, c.o'nip'rehd cinq œuvres 

du célèbre compositeur, dont Raoul Pugno 

est l'interprète le plus remarquable. 

Soirée intime donnée hier soir par notre' 

confrère de la presse musicale-M. P'H. Ray- 

moud-Dttval et madame née Ayltner-Iïack. 

Concours de plusieurs artistes de premier 

rang Mme Jane Arger a chanté le Printemps 

d'amawr, de Schumarin (traduction Raymond- 

DuvalJ et diverses mélodies de Lenqrmand 

accompagnées par l'auteur. M. Ricardo Vi- 

nes a joué des 'pièces de Rameau," Couperih, 

Fauré, Debussy et Raclïmaninoiï. M. Achille 

Cesbron à donha la primeur d'une communi- 

cation sur la Cflrrélatiei) des différents arts.. 

Dans l'assistance M. et Mme Etienne 

Biry, comte et comtesse d'Aulby, lo profe.S' 

seur- et Mme Heim, marquis Hamilton-Paine, 

comte la Réyélière, M,_|. Agaçhe, Calvoco- 

i-essi,LetûCRrt/etc. 

Certains directeurs prétefident qu'il est 

difficile d'avoir la faveur du public pour- 

tant, voyez, à Paris, le Palais de GJace des 

Champs-Elysées et, à Nice, le Palais de Glace 

du parc Chanibrun voilà deux ètablisse- 

ments dont la vogue,, chaque joufi w fait 

samedi prochain, dans ce féerique Palais de 

la Danse. Le succès .de ce concours promet 

de dépasser, encore celui dés années précé- 

dentes, ;'i on juger par le grand nombre des 

délicieuses concurrentes inscrites,- auxquelles 

nous rappelons que la chaussette est autori- 

sée.; Pour leur rentrée, les célèbres danseuses 

a,ndalousos ont reconquis la faveur du public, 

elles ont obtenu' un succès considérable. 

Deux étoiles de concerts vont quitter- 1© 

mus.ic-hall pour le' théâtre 

Mlle Allems, qui brillait encore récemment 

au MoulhirRouge et à l'Apqllo, est engagée 

po,ur la revue du Châtejet. 

Aille Anne D.ancrêy, la belle, artiste des 

Jolies-Bergère," doit aller au .mois 'd'avril 

créer lé Chevalier' d'Ebn à la Por.te.-Sâint- 

Martin.. 

• 

Souhaltons+leur le grand succès que :leur 

ediarmant talent mérite.. 

L'asKembjlée générale des actionnaires du 

théâtre 4es FolioérMarigny se tiendra le. sa- 

medi 21 mars.. • 

Kn debors des .questions d'ordre adminis. 

tratïf .qui seront traitées nous'. remarquons 

l'article (j ainsi conçu 

6° Autorisation pour MM.les administra-1 

teurs do Jm'sspr un nouveau' traité pour la1'1 

direction du 'tliéàtr'o dès Folics-Slarigny.. 

' II s'agit Jà, ti'és.probablenient, de la quQs-j 

tiOn plusieurs fois- soulevée -pour,- la -jolie:- 

salle, d'une tentative de représenta tiona 

d'hiver. 

De Marseille 

'"• 

L'Alcazar dé Marseille donne avec un très 

grand succès la lïevue de l'Alcazar, de MM. 

VerdeJ.e,,t et' Trébla,- scènes marseillaises de 

MM!Désiré et Bocognano. Cette amusante 

revue, féconde en ingénieuses trouvailles 

sçéiiiques 'est, 'de plus, montée avec un luxe 

inouï, costumes de Landolff et décors de Mo^ 

nessier; l'interprétation excellente 'permet 

dfapplaudir dés artistes tels que Mmes Ga- 

briolle Berville, Séviane, Nine de pervenche, 

ârelly, No.dard, Valda,MM.Charlus, Grinda, 

Dan glar.d, Darbon, Chevalier. ( 

A|l"ïe4 pelilia. < 

1. «•v/yrs*S –r 

AUTOMOBIUSME 

,Le comité de l' Automobile-Club de Franco 

s'est réuni hier, à cinqrheures et demie, sous 

la présidence de M. E. Muller. 

Le proçès-verbàl de la dernière séance est 

lu et adopté. ,. 

On procède ail scrutin de ballottage au 

cours duquel sont admis membres MM.> 

Eugène Loup,. Charles Giafferi, Henri Deyau-, 

reix, Félix Sint, Ch.arlçs Prétaypine, William^ 

Ellis "Çorey," 'Char.ïes,-S. Plyjjips, Maurice; 

Gresland, Robert-Georges Merry.. 

ie Grand Prix do l-A.ÎC.'F." 's 

II pataiti'.ait que S; 4- Je kronpi-inz- d'Air- 

joimagnor assistera incognito au Gr;and, Priî; 

dé l'A. C, F. sous lo nom de comte de Ûels.y 

;Des pourparlers^seraient engagés actuelle- 

«lent entre- les deux ministères des affaires 

étrangèr.es ;d§J'ari.s,èt 4é Berliji au sujetde. 

"cQltevenue. •'' -"s," 

On se souvient que le kronprinz avait déjà' 

manifeste l'intention il y a trois ans d'assis- 

ter à la dernière Coupe Gordon-Bônnétt cou* 

rue sijrle circuit d! Auvergne. Il renonça enr: 

suite 'à son projet. Y renoncera-t-il une se- 

pondefoj.s? 

'•< 

Lêri)éeting d'Orm.bnd-Beach- f- '' 

1} avait été un instant question, "étant!: 

donnée"iS'-}y(nur,ie;d'!ingageiHen!ts,dé %ùpjM"'< 

iiïek'lé înêet-ni'g-iïo Floride: 

''phtla ^plicJiîtê: et réconûmi,e. 

II. nefaut pas oublier, en effet, que les vol-" 

iurèttea Fouillai'ôn ont un changement de 

,>" AEBOÂJIOM r 

Le ballon Ilerde-Francc, parti de l'Aéi;o- 

Club à Saint-Cloud, lundi, à onze heures du 

soir, piloté par M. Jacques Faure, a atterri 

mardi, à neuf heures du matin, à 500 kilo- 

mètres de son point de départ, àOttenheim, 

(Allemagne), petite ville, située. -à quarante. 

kilomètres dans l'ouest de Strasbourg. Les 

aeronautes eurent, au lever du soleil, une 

vue merveilleuse sur les massifs, élevés .de la, 

Forêt-Noire et sur la vallée du Rhin. La-.des- 

cente fut effectuée à cent mètres de la gare 

de Ottenheim, sipr.ès un léger traînage. 500 ki- 

lomètres en dix heures. 

Des règlements très sévères .viennent d'être1 

mis en vigueur, en Allemagne, en ce qui con- 

cerne les ballons étrangers descendant sur.les 

t'erritoires voisins des frontières. Non seule- 

ment le», gendarmes visitèrent le matériel du 

Ballon dans tous ses détails, mais.M. Jacques. 

Faure et ses. trois compagnons, MM;Philippe 

Chabrié, Vincent Eyre; Frank Otter, ne purent. 

.prendre Le train qu'après avoir été. fouillés 

jusque sur. vleur personne, avec la dernière 

minutie.: le,s:gendar*nes.allemands sont d'une 

'correction absolue, .mais leur .consigne -pst- 

peut-être un peu sévère lorsqu'elle. s'applique 

a des-sportamen voyageant pour leup plaisii1. 

ïliais le diable est de distinguer. 

> Les Aéro-Clubs ne pourraient-ils délivrer des 

pqrmis'cle' circulations internationaux, sortes 

de passeports aériens, reconnus par les gou- 

vernements, en temps de paix ? 

FOOTBALL-ASSOCIATION 

France .contre Allemagne. 

Le kronprinz d'Allemagne, qui est un 

spbrtsman' pratiquant et qui s'intéresse à 

tous les sports, vient d'offrir une coupé â 

disputer chaque année entre équipes repré- 

sentatives, de France et d'Allemagne.- 

Le g£}ste:jest beau, et le fait d'avoir choisi 

comme adversaire la France prouve assez 

• combienle prince. recherche toutes les ocea- 

sions do rapprochement. entre les deux pays. 

,11 y a longtemps qu'on a dit que le sport 

constituait un admirable terrain d'entente. 

.£kïrait-ce vrai'? 

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Au comptant, l'action de la Société' française 

des Machines-Outils reste 1res ferme à 119.Cette 

société va prochainement inaugurer la première 

partie de ses ateliers de Saint-Ouen. Une très 

grande activité paraît leur être réservée, non 

seulement pour des fournitures en France, mais 

égaléTnent a l'étranger. 

Les actions Port de Paris-Auslerlitz ont passé 

à 286;. un coupon semestriel de 6 fr. 2a est 

à détacher sur ce titre lo 1«' mars. L'autorisation 

donnée de faire toutes opérations do warrantage 

sur ..les marchandises -entreposées: est d'une 

grande importance pour la société dont elle étend 

1 

considérablement l'objet. 

Bons échanges sur les actions du Syndicat mi- 

nier qui clôturent à 201.Demandes suivies en Pé- 

troles Colombiaqui s'avancent à 447. 

MINESD'ORA PARIS19 février 

Cassinsa! 9 50. l LanglaagteEst 5S 5S 25 

Caartered. 19 75 51 75 MayConsol. 42 

Consol.GoMfi. 75 25 77 75 New6och 19.. 19.. 

CrownDeep.. 290 50 291 NewSteynEst 23 75 23 75 

East Rand. 87 72 • 91' 50 Ratidfo.Est.fi. 2725 28 75a 

FêireiraSold. "373 50 378.. RendMines. 128 50 13150- 

FrenchRand. 17 25 17 50 RobinsonDeep 95 27 97 50' 

GsduldProp.. 29 75a R0 50 Goldi202 50 205.. 

Geldeno.Deep-.115 114 RoodeportC.D.I11 

EState 40 50 40.50 Rose De 82 25 82 50 

,Estate 22 50 ~2 50 Rose Deep. ~2 5' ~2 5Q 

Gen.Win.Fin.. 22.. 22.. Sipiraerandi 30 25 30 75 

SoerzA 18 75 19.. S.Afr.Goldtr.1 52.. 52 50 

Golden HorseS 130 50 131 

Transv. land. 46 75 4S 50 

JoBannosb.lnv 21 25 21 50 Goldfi. 14 14 

Lancaster. 4.. 4 25 Van DykPr. 29 25 

VillagefliR.. 

R 84 5086 

Les.mines d or sud-alricaines se sont mon- 

trées sensiblenient plus actives aujourd'hui, et 

cette activité nous a valu une reprise intéres- 

sante des cours. 

L'East Rand Proprietary remonte de 3 fr. 75 

sur hier; la Rand Minas de .3 francs; la Conso- 

lidated Goldflelds, la Robinson Gold, la Ferreira 

Gold, de 2 fr. 50; la Robinson Deep, de 2 fr. 25,j 

etc., etc.. 

Nous parlions hier de la diminution des frais j 

d'exploitation à la Férreira. 11 en a' été de même 

à la Crown Deep qui' a travaillé en janvier à 

raison de 16 shillings 3 d. par tonne au lieu de 

17 sh. 6 di en décembre, ainsi qu'à la Robinson 

Deep. qui na dépensé que 18 sh. 7 d. par tonne 

au lieu de 22 sh. 11 d. it y a un an. 

D'autre part, la Si,mmer and ;Jaclc a réalisé 

iine diminution' de '7 pence "par tonae, et à" Vil- 

Dépliant-carte avec relief Savoie-Dau- 

pliiné (édité en langues .française, an- 

glaise et allemande) .lu 

Dépliant-carte avec relief: •I)auphiné-S_- 

voie' (éUité en1 langues française, ;an- 

'glaise et allemande). i.« 

Pochette de 25 cartes postales (reprodùe-; •' 

tion en couléurs d'affiches P. L. M.). 1 » 

Une. carte postale 0.05 

L'envoi de ces documents est fait par la poste, 

sur demande adressée au service central àja 

l'exploitation. 20, boulevard Diderot, à Paris, 

et accompagnée de O fr. 70 on timbres- 

poste pour le Livret-Guide horaire P. L. "M\, 

de 0 fr. 55 en titnbres-pôste pour 'Chacuae 

des brochures mises on vente 'au prix de 

0 fr. 50; de 1 fr. en timbres-poste pour la 

pochette de cartes-postales de 1 fr,.10 pour 

l'album « Mont-Cenis net pour cbacun des 

dépliants-cartes » Sav.oie-Dauphiné» et«Dau- 

"pliiné-Savoio »; ou de' 0' fr. 30 pour. chacune 

des autres publications énumérées: ci-dessus. 

BEHSEICHEEIEHTSUTILES 

LÀ Sainte DEdemain Sainte Jeanne 

Mariages 

MARIAGES 

RICHES. 

Mm.«BouviER.54r.Duakerqu 

OFFRES 

ETDEMDESD'EMPLOIS 

v 

Représentants 

ON 

DEMANDE un bon représentant en publia 

cité, pour un quotidien important publié à' paria,. 

Ecrire, avec références A. B. C., Figaro, Paris. 

1 –LLl. 

Imprimeur-Gérant QUINTARD. 

Paris, imprimerie du Figaro, 26, rue Drouot. 

4" 

lag»i-Main Réel', les frais -s'établissaient à plus 

de'21 shillings par tonho il y k un ah, ris sont 

plus maintenant que de 17,s.h. 8.d.ch|.$i'o qui 

Iaisse: encore de la'warge pour de futures 'éco- 

nomies. Quant à la City and Suburbànelle a:pu, 

le mois; dernier, .abaisser ses diSperiês do 

^21 sh. G d. par trinno à 17 shillings, 10 pence; 

3 7t. 1(2. Fevme Rand Miné,s,1315Q. Çoii- 

,solidated Goldflelds; 77 7â;'East Rand, 9i'5O, 

' f i •••• • "i i – w«ai 


/,• LONDRES. 10 février; 

I.Hier | Aujourd.1 1 .' [ Hîar.( Aujojrd. 

Consolidés. 87 lys S7'3/SI TurcUnifié.' 95 1/8 05' 1/8 

Franc.3 90. 96. Japonb 02 99 1/2 99 l'/2 

Srnen.1888 102. 102. Banq.Ottom 18 1/4 18 1/2 

Bresil 4 811/2~l, 81.3/8 Anaconda. 5 3/4 5-13/16 

Eflypt 

3J-i DS 1/2 98 1/2 Rio; G03/S. «0,3'/4 

Exter: Esp. 92 2:8 '»2 3/4 Tharsis. 5 7/8 5. 7-/8 

Italien:t *i 102 1/4 102 1/2 Chang.s.P'1' 2540 2510. 

Portugais.. 02 5/8 t!2 7/8- tsc.ii.Banq. '3 3/4 ;:t 3/8 

Russo0. (;2 r'1 li2 718i Argentmâl. ::G 1llG '¡ 5/8 

-Russo 4#- 83 1/Si .82 l'/4! Urgentmat. 26 1/16 25É157.1G 

BERLIN 19 février 

Allemànd'3%. 82G0 82 70 DresdncrBaDk13? 50 130^0 

Prussien3; 82 60 82 70 DiscontoCoin. 17410 ir:i;4O 

Extérieure. 94 50~0 9+50 DeutscheBank235 40 2::5 20 

RusseCons4% SI SU 80 80 BerlinHand.. 153.. 15.7.20 

i RusseGons41. 81.0 8080 Berlin Hand.. 153.. 1~20 

Hongrois. 9i '10 9t.. Bochumer. l!)7-2O 197. H0 

Italien3" 104 30 104 Laora. 21150 211/40 

TurcUnifié. 95 00 95 40 Golsenkirchen183 '184" 

CtUuU'ïchiens 141.. 143 10 Harpanor. 190 70 196.20 

Cil. Lombards. 25 10 25 3(1 Channes'Papi» 81 25 tit-AI 

BRUXELLES,19 février 

Brésil-4 84-31 84 37 Rio Tinto. 1530 J1533 

Extsrieure4% 92 62 1)287 Saragosseact. 376 5Q 375- 

TurcUnifié. U5 87 

R7 95 87 NordEsp.act. 277 50, 276UV 

BanqueOttom 717 50 i Wétrop.Paris 508 50" 75 

Lots Turcs. 177 177. Ràilwaysélecj -14025 lit 

Lots Congo. 77 62 .77 75 Parisien. èlectl 247- ..I itf 

r VIENNE.19 février 

Autrichien0r. MG75 116 20 Lœnderkank.. 413 50 41t 

Couron 97 80 97 70 Alpines. 632 50 632:5O 

HongroisOr.. 

112..40 112 20 Taoass Ottom. 411.. 410.50 

Cburoi) 9120 94 03 iChemAutrich. C7250 670.. 

B' Autr.-Hong.1705.1715 'y: Lombards. 141 50 141:70 

Crédit Autriçh 03820 638..i j Lots Turcs. 

186 186 

Crédit.Autrich6:,8 6a8 ..I ¡lo(sTurcs, 95 68 '186" 

Créd.Fonc-Aut1060 1057..I i Cliange s'Pâris 95 68 95-6.6 

ROME,19 fcv. /IADRID,19 f(?v.. 

Rente ltal.5 10325. 103 20,' (Intérieure 4% Sl'riô 82-.4S 

3% 70" i 70 ÎAmortiss.5;i 100 70 100 75 

BanqNationale1215 1247 MBann.d'Espagn 453 454 50 

7" 

Ch.Kêridioji- f 67150 66350 i BanqHïpotlié.i 225 222. 

Ch,Mèl'idio)1, 

,16;1 5051 (i6:1 5°.' BanqHypothè,l.225 

222 

Cn.Bloditcrron;398 501 394 Explosifs I 325 325 

Changes' Paris i 100,02 100,01! i Change 

s^Paris1 14 85 i "1495 

NEW-YORK.19-février 

AtchisonTop.i G81/4 G8 3/8i Norf.W. priï. 80. 80.?" 

CanadaPacific 113 143 1/2 Pensylvanie.. 111 .f-.iii 3/3 

.ChicagoS' 

Paul-1071/4 107 7/8 UnionPacific. 113 1/2'W61/8 

Ocnv.-Rio-Gr.17 15. West.Un.tel; '46.7'. '41.1/2 

Eriéràiir. act 13 5/8 13 1/2 Argent-Métal. 56 1/2 56 iZS 

Eriègtiii.Obi. 64 63 Amalgam.Cop.45 7/8 46 

Illinois cent.. 122 1241/2 Anaconda. 28 ^fti-1/2 

Louisv. Nash. 

SS'j.8S CaluinstHécl. 620 610" 

New-Ï-Huds.. 93 3/4 1)4 1M- Cuivre 

12 62' 12 37 

/lew-Y-Huds.. 'LJ of8 ut lk!'1 Cuivre, 

1262' 1237 

«ew-ï- Ontar. 29 5/8 2U7?8 

MINES.D'ORA LONDRES18février 

• 

Afr.Eur.Inv.. 1/2 l/2i Jump.Osep. 1 1/16 1 

Angolo SI/S 3 i/8i Kleinfbntefa 113/16 113/16 

AnglFrencn 27/32 27/32; Langl. Est. 2 5/16 2 3/16 

AuroraW.. i/32 5/32, Rley.&CtaH S .[, '3.7. 

Ciwrtered. 3/4 3/4! «lodderfont. 6 5 7/8 

.1, 

CindorellD. 111/16 1 •11/16! NewGocli' 3/4 'il.i 

CityandSub 15/8 15,8; NewStevn. 1 1/16 -1 1/16 

Crown. Oesp 11 S/S 11-3/4-i- Nowse'M. 2 3/S *v2*/8 

CrownReef 6 s/S '6 3ÀSrRand-Collier 7/8. >; :'W'/8 

OeBeers. 13 9/i6 13 7/lCj RandMines. 5 3/32 5 3/3Î 

Dri fontom. 139i!G 137/tt>¡IRandltlineS, 53132 53./3,~ 

Orisfontein. 2 1/4 2 3/16,. Rob.ïic.Oia 7/8 7/8' 

Curb.Rôod. i 1/2 1 1/2| Robinson0. 3 7/8. 3 7/8 

EastRand. 3 17/32 3 1/2|. Rood.UMR 113/16 1:13/16 

EastR.aiin- 9/16 9/16 Rosé Deep., 33/8 3-5/16. 

Ferreira. 15. 15. Simm&Jack1-7/32 i 7/J3 

Ferreira D.. 4 3/4 4 3/4-1 SwazCorp. 1/4 1/4 

Geduld. 1 3/16 1 3/lGï Trans.C.Ld 1 7/8 :V 13/16 

Csldenh.Dp .41/2 4 1/2i Tr:Dolagoa. 11/2 l;l/2' 

Ësldenh.Est 1 5,'S 1.5/8! Transï.G.M 127/E,.17/S 

Gen.Min.F. 15/16 15/16 trsasury â/4 1/1 

eoerz 

3/i 

3/4! VanDyk. 1 3/16 1 1/4 

6osr. 3/1. 

3/

Journaux - Société des Sciences de la Creuse

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